dimanche 21 septembre 2008

vêcu - trois joies . . . une source ?

Dimanche 21 Septembre 2008


Trois joies, une source ?


Appelé Denis M. hier, son retour de vacances, le recevoir chez nous… pas possible ce jour où il va tôt après le déjeuner à Sainte-Anne d’Auray. Quatre ordinations diaconales. Il a ce mot rare chez lui : la joie, j’ai la joie d’en avoir mis deux sur la lampe de lancement. C’était à Plescop, sa paroisse d’il y a cinq-dix ans… pour le sacerdoce ? non, et dans sa bouche, ce n’est pas une diminution. L’un est marié, plusieurs enfants, il ne me dit pas son métier, l’autre quarante ans, professeur de mathématiques. Jusqu’à maintenant, j’ai plutôt une mauvaise « idée » de la chose. Un peu des encombrants dans la liturgie, un peu des déplacés quand ils prêchent, il manque l’onction, mais ceux que je connais sont sympathiques, sérieux, épanouis dans ce supplément d’état de vie, les épouses s’exposent moins, que vivent-elles ? je ne demande pas à mon ami s’il a auparavant conduit des jeunes vers la prêtrise. J’enregistre sa joie, son mot.
Me voici à la messe dominicale qu’il célèbre. Nous avons gagné, ma chère fille et moi le premier rang une fois l’homélie finie, toujours de la place, Marguerite se couche sur le banc, calme, une seule personne qui prie sereinement, qui n’encombre pas, qui est intense et souriante, elle prie et participe, son visage est avenant quand elle est tournée vers notre fille et moi, d’autres sont souvent fermés, ainsi à ma gauche, le banc des duègnes, la chorale qui ne m’offre pas le signe de paix et dont une manifeste mieux que les autres une répréhension sur les mouvements ou l’assoupissement, chacun jugé excessif, de mon petit trésor. Moi, comment ne me réjouirai-je pas qu’elle consente – à peu près – à venir à la messe chaque dimanche, après avoir été réfractaire plusieurs semaines de suite. Je n’avais pas voulu la forcer. Je la trompe un peu en l’appâtant avec le programme de la suite : agrès et plage. Elle est capable de dire qu’une église n’est pas belle, qu’elle n‘a pas très envie de prier, qu’elle ne dira pas bonjour à notre ami Denis. Les intentions de prière universelle, une jeune femme, cheveux presque ras, à la voix très bien placée, posée, le regard clair, heureux manifestement les donnent. Elle est communicative, je détaille ses mains sans pouvoir m’assurer qu’elle porte une alliance. A la sortie, moment de salutations avec le célébrant, bref dialogue. Un tiers ordre des sœurs de la Charité, une maison de récollection, les deux femmes vivent en communauté, la plus jolie des deux, la seconde précise en riant : vierge consacrée, je commente pour reconnaître la belle vérité. Une des religieuses à Nouakchott, communauté missionnaire donnant dans les services de santé, m’avait frappé par cette même joie autant que par sa beauté. Quelle est ma joie ? celle d’avoir deviné qu’elles sont heureuses dans leur vie consacrée et qu’elles en reçoivent un visage tel ?
A la plage, l’heure de midi passée, c’est l’un des moments de notre intimité ma fille et moi, les mouettes groupées en vol et en atterrissage empressé pour le pain avec des reliefs de pâté que n’a pas voulu Marguerite. Nos conversations, sa contemplation, la main qu’elle me prend d’autorité, jouer avec elle, nous arrêter, regarder. J’ai si souvent ces mois-ci un rendez-vous jamais raté avec le bonheur.

Retenant cela ici, est-ce cette venue dans notre intimité d’un Dieu théoriquement inconnaissable inéprouvable tant que nous sommes appuyés sur nos raisons et notre inattention ? est-ce cette joie de Sa présence, que tout soit don de Sa part ?

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