samedi 28 mars 2009

- textes du jour

la mort à venir - textes du jour

Samedi 28 Mars 2009

Le ciel encore étoilé est, à cette heure de début de printemps, celui de la tombée de nuit en été… Prier… [1] Jamais un homme n’a parlé comme cet homme ! Pourtant la foule se divisa à son sujet… mais personne ne mit la main sur lui. L’argument, aussi bien dans la foule que dans le pouvoir théocratique du moment (sous tutelle romaine… aujourd’hui les extrêmismes ont besoin d’un occupant pour se déployer comme si les tâches d’oppression s’accomplissaient mieux en étant réparties… Rome paraît pour l’époque faire plus du protectorat que de l’administration directe et à plus forte raison, que de l’assimilation), argument : Est-ce que le Messie peut venir de Galilée ? aucun prophète ne surgit de Galilée ! C’est le point commun entre la hiérarchie religieuse et le tout venant. A ses disciples, après la Résurrection, Jésus donne rendez-vous précisément en Galilée… les textes d’aujourd’hui ont cependant pour dialectique, la « préparation » de la Passion, la tentative d’arrestation tourne court mais reste projetée et Jésus le sait : tu m’as averti, et maintenant je sais, tu m‘as fait voir leurs manœuvres. Moi, j’étais comme un agneau docile qu’on emmène à l’abattoir, et je ne savais pas ce qu’ils préparaient contre moi. Reste que pour nous l’abattoir qu’il soit tout simplement de l’ordre biologique ou qu’il résulte – rarement – d’un complot et d’une mise à mort, cet abattoir et ce chemin sont inexorables, nous mourrons. A mesure que j’avance vers les soixante-dix ans, encore quelques années, mais plus des décennies, la mort, tranquille, s’affiche en épreuve, non en bout de chemin, en passage dont je sais l’issue mais pas le début. Petit à petit, ce deviendra l’unique perspective. Le sort des miens. L’œuvre ou les missions que je devais accomplir, que je dois accomplir, elles se décanteront de plus en plus. Le face à face avec le mystère de la justice divine, je ne conçois pas Dieu comme vengeur de mes limites et imperfections, ni de celles de l’humanité. Il est miséricordieux ou il n’est pas. Je n’ai pas d’expérience du néant et je n’y crois pas. C’est ce qui m’a toujours retenu du suicide. La mort nous fait arriver devant Quelqu’un, indicible mais conciliable. J’aurai mon bouclier auprès de Dieu, le sauveur des cœurs droits. Modèle de mort et de marche de toute une vie dans cette perspective : le Christ, sachant l’épouvantable sort humain qui lui est « réservé », il accomplit tranquillement sa mission, dont sa mort sera le témoignage décisif et final, fécond, et il s’abandonne à son Père, quoiqu’il y ait l’agonie et les supplications au Jardin des Oliviers, et le cri sur la croix : pourquoi m’as-tu abandonné ? (le beau livre de Françoise Verny, la généreuse de comportement et d’intelligence).

[1] - Jérémie XI 18 à 20 ; psaume VII ; évangile selon saint Jean VII 40 à 53



vendredi 27 mars 2009

sa simple présence - textes du jour

Vendredi 27 Mars 2009

Prier… [1] il est proche du cœur brisé, il sauve l’esprit abattu. Malheur sur malheur pour le juste, mais le Seigneur chaque fois le délivre. Il veille sur chacun de ses os, pas un ne sera brisé. Dans l’histoire d’amour entre le Créateur et le créé (justesse d’intuition de la légende de Pygmalion), l’aimant n’est pasle créé mais le Créateur, Dieu et non l'homme, et je ne m’accorde toujours pas avec ces spiritualités soit d’échangisme avec Dieu, je « marche » pour la récompense et l’au-delà qui compense l’ici-bas, soit (commentaire proposé aujourd’hui, de saint Jean de la Croix), soit de possession. Je crois simplement à ce tropisme, sans cesse à redemander, que Dieu met en nous vers Lui, tropisme pour la proximité, pour la sollicitude. Le Notre Père commence par ces paradoxes : que votre nom soit sanctifié, que votre règne arrivéecomme si cela dépendait si peu que ce soit… de nous, comme si c’était à faire, et pourtant c’est ainsi. La création telle que la donne à méditer la Genèse est un appel à collaborer, Adam et Eve ont un mouvement juste : connaître, mais ils se trompent d’objet. Celui à connaître par la créature, c’est le Créateur et non pas les « trucs » du créateur. Intuition également juste du mythe de Prométhée. Vous me connaissez ? Et vous savez d’où je suis ? Jésus a abattu toutes les cartes, d’une certaine manière, c’est le dialogue – à armes égales – que Dieu, dans l’Eden, aurait pu avoir avec Adam et Eve s’Il les avait retenus d’aller au tentateur. Dieu : lui, que vous ne connaissez pas. Moi, je le connais parce que je viens d’auprès de lui, et c’est lui qui m’a envoyé. La grâce – entre autres, qui portent davantage sur mes affections ici-bas et même sur le très matériel… – la grâce que je demande depuis des mois, est cette connaissance. Et plus je connais, plus je suis attiré et plus je suis et vais là où je dois être. Commune présence des amants, de la vie conjugale, de la vie familiale. Le bel aveu de Philippe à la Cène, bien moins commenté que l’acte de foi – enfin ? – de Thomas : montre-nous le Père et cela nous suffit. Comment Philippe, voici si longtemps que tu me connais… Connaissance qui ne se dévoile que lors de la Passion et par la Résurrection : personne ne mit la main sur lui parce que son heure n’était pas encore venue… Comme à Nazareth : mais lui, il passait son chemin. Quand vient cette heure se manifeste la relation trinitaire : Il veille sur chacun de ses os, pas un ne sera brisé…Condamnons-le à une mort infâme, puisque, dit-il, quelqu’un veillera sur lui. C’rest finalement l’homme par son péché qui révèle Dieu, qui se révèle Dieu. La créature en mettant à mort son Créateur en a enfin la révélation. Elle déniait la voie de Celui-ci : Il prétend posséder la connaissance de Dieu, et s’intitule fils du Seigneur. Il est un démenti pour nos idées, sa simple présence nous pèse. Nous saurons ce que vaut sa douceur… On cherchait à l’arrêter. Et il se donne, se livre et enfin se fait connaître.


[1] - Sagesse II 1 à 22 passim ; psaume XXXIV ; évangile selon saint Jean VII 2 à 30

jeudi 26 mars 2009

un témoignage - textes du jour

Jeudi 26 Mars 2009

Prier… ils oubliaient Dieu qui les sauvaient. De témoin et de juge de notre vie à chacun, de nos générations et de ce que nous faisons du monde, que Dieu. Jésus assène la première des vérités à ses contemporains : vous n’avez jamais écouté sa voix, vous n’avez jamais vu sa face, et sa parole ne demeure pas en vous… rétrospective ? non. Refus du Christ : puisque vous ne croyez pas en moi… vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie ! … je vous connais : vous n’avez pas en vous l’amour de Dieu. Jésus s’emporte, s’affranchit de toute précaution : vous scrutez les Ecritures parce que vous pensez trouver en elles la vie éternelle ; or, ce sont elles qui me rendent témoignage. Aujourd’hui, nous recevons une sorte d’abrégé d’un des itinéraires de la foi, en fait du seul, Dieu se donne à voir, entendre, comprendre, atteindre, par le Christ. Si vous croyiez en Moïse, vous croiriez aussi en moi car c’est de moi qu’il a parlé dans l’Ecriture. Pour le commun, cependant, pour nous, pour moi, qui n’avons pas la connaissance scripturaire voulue, le témoignage ce sont les œuvres que le Père m’a données à accomplir. C’est par cela, mais prophétisé explicitement par ces Ecritures, que Jésus répond aux envoyés de Jean, et c’est aussi le cheminement habituel des miraculés dans l’évangile, l’œuvre fait s’écrier, vraiment… cet homme… nous n’avons jamais rien vu de pareil… nous, nous sommes la génération du veau d’or et du monde que nous saccageons et du malheur dont nous nous accablons les uns les autres, nous tirons argument de l’absence de Dieu et du néant de tout. [1]

[1] - Exode XXXII 7 à 14 ; psaume CVI ; évangile selon saint Jean V 31 à 47

mercredi 25 mars 2009

propos du pape sur la contraception - de Benoît XVI à Paul VI - journal

Samedi 21 Mars 2009 (blog : http://bff-voirentendre.blogspot.com/)

La polémique autour des propos de Benoît XVI. Contagion de l’indignation, notamment parmi les catholiques de France, exactement comme la semaine dernière à propos des excommunications hâtives prononcées par l’archevêque de Recife, « recadré » par la conférence épiscopale du Brésil. Ces réactions sont un événement nouveau : la catholicité ne s’aligne plus, quelle que soit l’autorité. Il semble que l’Eglise de France soit en pointe à deux points de vue, les « fidèles » réagissent spontanment, les conversations d’après la messe ou les circulaires courriel, la conférence des évêques de France réagit à ces réactions, et tâche, avec de l’embarras, de faire le lien entre les propos incriminés et le sentiment commun de ses ouailles. J’ai ainsi reçu – via des destinataires de mes propres envois spirituels ou politiques – d’un site ou d’un média, se prétendant l’un des rares « encore indépendants » le verbatim de ce qu’a dit Benoit XVI dans l’avion l’amenant en Afrique (Cameroun) [1] . Il saute aux yeux que les propos pontificaux – que Le Monde a même titrés comme en recul par rapport à ceux de Jean Paul II, lui-même « intégriste » sur les sujets de morale sexuelle et de contraception – ne sont pas choquants et dans leur fond, tout à fait rigoureux. L’expérience du couple humain, à laquelle je crois – à ma propre expérience (tardive) – qu’on ne peut accéder que par l’amour durable, décidé explicitement et consacré si possible, donc le mariage… montre bien que la conscience sait bien que l’avortement est dramatique, elle sait bien que l’abstinence parce qu’elle est le fruit d’un dialogue conjugal est le meilleur aiguillon du désir-même et qu’en somme bien des enseignements de l’Eglise sont de profonde intuition humaine. Le problème est de savoir s’il faut « légiférer » à partir d’une expérience de l’âme qui n’a pas toujours sa possibilité conbcrète, et s’il faut interférer dans des histoires personnelles : éclairer, aider, mais certainement pas condamner. Sur le sujet-même – mon journal d’il y a quarante ans : dans ce blog, à la date du 7 Novembre 2008 – j’ai beaucoup médité et propagandé, à son époque, l’encyclique Humanae vitae, qui parut peu après le vote de la « loi Neuwirth ».

Restent deux choses. La première est que Benoît XVI ne contrôle pas son image. Or, il doit savoir que même son si populaire et charismatique prédécesseur était aussitôt critiqué et brocardé quand il levait la langue à propos de contraception et de morale sexuelle. Est-il donc indispensable de consacrer tant de propos et de temps à ces sujets ? Alors que, deuxième considération, il y a des sujets quasi-consensuels mais certainement pas traités comme l’Eglise – seule – peut le faire : évidemment les questions économiques et sociales, la démocratie. En Afrique, il y a à dire et de la « morale » à faire aux pays riches et censément bien gouvernés.

Atroce : un employé de gîte d’accueil des sans-logis et des gens de la rue, torture, mûtile et viole un des visiteurs de ce centre, pendant six heures, au prétexte que celui-ci lui doit depuis quelque temps… quinze euros !


[1] - Philippe Visseyrias, France 2 : Saint-Père, parmi les nombreux maux dont souffre l’Afrique, il y a en particulier la propagation du sida. La position de l’Eglise catholique sur les moyens de lutter contre le sida est souvent considérée irréaliste et inefficace. Allez-vous aborder ce thème durant votre voyage ?
Benoît XVI : Je dirais le contraire. Je pense que l’entité la plus efficace, la plus présente sur le front de la lutte contre le sida est justement l’Eglise catholique, avec ses mouvements, avec ses réalités diverses. Je pense à la communauté de Sant’ Egidio qui fait tellement, de manière visible et aussi invisible, pour la lutte contre le sida, je pense aux Camilliens, à toutes les sœurs qui sont au service des malades… Je dirais que l’on ne peut vaincre ce problème du sida uniquement avec des slogans publicitaires. S’il n’y a pas l’âme, si les Africains ne s’aident pas, on ne peut résoudre ce fléau en distribuant des préservatifs : au contraire, cela risque d’augmenter le problème. On ne peut trouver la solution que dans un double engagement : le premier, une humanisation de la sexualité, c’est-à-dire un renouveau spirituel et humain qui implique une nouvelle façon de se comporter l’un envers l’autre, et le second, une amitié vraie, surtout envers ceux qui souffrent, la disponibilité à être avec les malades, au prix aussi de sacrifices et de renoncements personnels. Ce sont ces facteurs qui aident et qui portent des progrès visibles. Autrement dit, notre double effort pour renouveler l’homme intérieurement, donner une force spirituelle et humaine pour un comportement juste à l’égard de son propre corps et de celui de l’autre, et notre capacité à souffrir, à rester présent dans les situations d’épreuve avec les malades. Il me semble que c’est la réponse juste, l’Eglise agit ainsi et offre par là même une contribution très grande et très importante. Remercions tous ceux qui le font.
Verbatim des déclarations de Benoît XVI lors de la conférence de presse dans l’avion vers l’Afrique
Source : salle de presse du Saint-Siège (traduction La Croix)

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+ Strasbourg, jeudi 7 Novembre 1968


22 h 30

Je suis troublé . ou plutôt peiné – par l’attitude
de l’épiscopat français . au sujet de l’encyclique
« Humanae Vitae » .
Eprouver le besoin de faire une déclaration sur cette encyclique
comme s’il n’allait pas de soi que les évêques approuvent
le Pape et le soutiennent .
comme si le texte n’était pas en lui-même complet – clair .
et se passait de tout commentaire .
Force est bien d’admettre que l’attitude de l’épiscopat
– encore faudra-t-il bien sûr connaître cette déclaration –
vise à atténuer et relativiser les propos du Pape .
et d’une manière ou d’une autre à se démarquer .
et au fond – plaie de notre temps – à chercher
à plaire à l’opinion publique ou à ce qui en paraît
(car en ce domaine …) plus qu’à chercher la vérité .
Car le pb. est toujours le même . Notre monde scientifique
a tout relativisé . et dire qu’il existe une vérité et pas 36
paraît monstrueux . même maintenant aux chrétiens .
L’argumentation spécieuse sur la loi morale que l’on ne serait
tenu d’observer que si la conscience intime ne s’y oppose pas .
et sur la supériorité de la conscience individuelle sur la
loi objective . est grave .
C’est supposer que cette conscience est bien formée . qu’elle
est infaillible . et que l’être humain agit toujours selon
toujours sa conscience . Or il est trop évident . que c’est bien le
rôle de l’Eglise . par loi objective . de former cette conscience .
Et que livrée à elle-même . la conscience ne peut se dresser
contre le magistère de l’Eglise . Qu’au reste . le péché
originel . ne doit pas être oublié .
Et qu’enfin . à supposer une conscience droite et éclairée .
il faudrait encore qu’on la suive .
Or . moi-même . je me rends bien compte que je ne suis
que rarement ma conscience quand je la consulte .
Le plus souvent . ce sont réactions épidermiques . passionnelles .
ou pur automatisme .

On comprend la souffrance de Paul VI .
Quant au chrétien moyen . son trouble n’est pas apaisé .
Le monde lui apparaissait déjà incompréhensible .
L’Eglise longtemps stable et par là-même convaincante .
devient maintenant elle-même difficile à comprendre .ans tomber
Non pas tant dans son message intrinsèque évangélique .
qui . lui . a tjs la force du feu et la douceur et de l’amour .
Mais dans son comportement à elle . et dans le doute
qui la saisit sur elle-même .
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tu as trouvé grâce - textes du jour

Mercredi 25 Mars 2009

Prier… l’Annonciation, qui « tombe » toujours en plein carême, les textes varient peu, prophéties, récit de Luc (Fra Angelico), c’est le commentaire apostolique qui a sa diversité. Prophétie : Marie demande des explications mais pas un signe, quoiqu’il lui en est donné un, la grossesse de sa cousine, qui était peu probable, Acaz au contraire refuse d’en demander alors qu’on lui en propose un. Dieu propose donc des signes dans tous les « cas de figure ». Pourtant Acaz est dans de bonnes dispositions : je ne mettrai pas le Seigneur à l’épreuve. L’envoyé (Isaïe) perd son calme. Le Seigneur lui-même vous donnera un signe. Marie n’est pas en théologie ni en anticipation d’un tournant de l’Histoire, il y a un dialogue paisible. L’ange Gabriel est manifestement sensible ! à la jeune fille, la beauté pour un être spirituel (mystère de la nature de ces êtres et de ces anges… « cohabitation » entre nous, promis à la résurrection de notre chair, et ces « purs esprits » dans l’éternité… on pourrait creuser, mais sans doute en vain…) la beauté est d’abord spirituelle. Celle de Marie est exceptionnelle : comblée de grâce, elle reflète Dieu, tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Nos vocations – quand elles sont manifestes, et toute rencontre de foi nous fait prendre conscience de notre vocation insigne et particulière, qui est (d’ailleurs) toujours une ouverture vers l’universel et la communion – sont un regard et une évaluation de Dieu sur nous. La réponse de Marie est l’affirmation de Jésus aux miraculés : que tout se passe pour moi selon ta parole, elle en a en tout cas la tournure, l’homme adhère à Dieu et le salut s’opère par là-même. Qu’il te soit fait selon ta foi. Car rien n’est impossible à Dieu. Marie qui accueille Dieu-même en son Fils incarné, a le comportement du Christ et l’annonce prophétique autant que le commentaire de Paul valent autant pour l’un que pour l’autre : voici la servante du Seigneur… alors, je t’ai dit : Me voici, mon Dieu, je suis venu pour faire ta volonté, car c’est bien de moi que parle l’Ecriture. … la jeune femme est enceinte, elle enfantera un fils, et on l’appellera Emmanuel, c’est-à-dire : Dieu avec nous. … tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand. Le trône de David, la descendance promise à celui-ci, Acaz, Marie, nous, puisque notre disponibilité, notre foi, notre vie de chair périssable nous font continuer et actualiser la prophétie. Le signe, aujourd’hui, c’est nous. Malgré « tout », et Dieu sait si nos malfaçons envahissent l’univers entier. [1] Tu as trouvé… pourtant Marie n’avait rien demandé. Une conscience de soi parfaitement limpide, l’extraordinaire – or, elle l’est excellemment – la bouleverse. Une jeune fille de méditation, elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation. Elle aura toute sa vie cette attitude réflexive et silencieuse, combinant contemplation et intelligence (Marie méditait et gardait ces choses dans son cœur), elle est cependant très attentive à ce qu’il se passe autour d’elle : Cana et l’embarras de ceux qui reçoivent. Le peu qui est indiqué par l’Ecriture sur elle – en prophétie ou en faits et gestes – est proprement inépuisable…


[1] - Isaïe VII 10 à 14 & VIII 10 ; psaume XL ; lettre aux Hébreux X 4 à 10 ; évangile selon saint Luc I 26 à 38

mardi 24 mars 2009

en tout lieu où parviendra le torrent - textes du jour

Mardi 24 Mars 2009

Prier… chaque mois, ils porteront des fruits nouveaux. Conclusion en forme de promesse d’une sorte d’initiation d’Ezéchiel à qui un inconnu fait arpenter l’extérieur du Temple dont il sort de l’eau, de plus en plus abondante : As-tu vu, fils d’homme ? Naturellement, l’Eglise peut y voir son image : cela la fait-elle, cela nous fait-il nous interroger sur notre fécondité ? Au bord de la piscine de Bézatha, Jésus donne la réponse : le rite est d’aller se baigner avant les autres, à un signal. Le Christ s’en passe. Il commence, comme avec Ezéchiel, partant de nos sens et de notre situation propre : Est-ce que tu veux retrouver la santé ? Quelle question ! L’autre répond par le rite et fait constater à Jésus son indigence. Lève-toi, prends ton brancard et marche. La scène et la guérison ne sont pas un « copier-coller », il y a plusieurs rencontres entre le Christ et le miraculé, celui-ci est interrogé et suspecté comme l’aveugle-né, les tenants du rite, de l’établissement, les hiérarchies n’en démordent pas, l’économie de monopole dans la vie sociale et dans la vie spirituelle… Jésus avait certainement remarqué cet homme, le voyant couché là et apprenant qu’il était dans cet état depuis longtemps. Comment et pourquoi le remarque-t-il parmi la foule des malades et de leurs accompagnants ? Le regard du Christ sur nos foules, son enquête apparente, qui connaît ce qu’il y a au fond du cœur de l’homme. Le paralytique brille par son isolement, non par sa foi, dont il ne proteste pas même dans son dialogue avec Dieu. Mais il est aussitôt solidaire, il porte son brancard, transgresse un interdit et renvoie la chose à Celui qui l’a guéri, tout en ignorant complètement qui Il est. Pour se faire « pardonner », l’évangéliste veut noter que le pauvre homme était un pécheur et – est-ce l’esprit de l’époque – le péché entraîne toujours quelque maladie ou indigence matérielle ou pratique. Jésus est resté à « ras de terre » et raisonne, fait raisonner comme ses contemporains en ont l’usage, à ceci près que les règles posées ont perdu leur sens, puisqu’Il est là, parmi nous. En tout lieu où parviendra le torrent. [1]


[1] - Ezéchiel XLVII 1 à 12 passim ; psaume XLVI ; évangile selon saint Jean V 1 à 16

lundi 23 mars 2009

on ne se rappellera plus le passé - textes du jour

Lundi 23 Mars 2009

Prier… va, ton fils est vivant. On n’y verra plus de nouveau-né emporté en quelques jours.Oui, je vais créer un ciel nouveau et une terre nouvelle, on ne se rappellera plus le passé, il ne reviendra plus à l’esprit. Justesse psychologique extraordinaire, nous appréhendons l’avenir, la mort en forme de souvenir et d’une expérience déjà ressentie en partie, c’est comme si nous avions conscience, une conscience personnelle mais atavique du péché originel ; nous nbous souvenons de notre propre catastrophe, nos limites ressenties quotidiennement organisent mentalement notre perception du futur, nous nous mouvons entre les barrières que nous avons posées et qui au lieu d’accompagner notre chemin (les « guidelines » anglo-saxonnes ou les commandements mosaïques) le barrent. Au contraire, l’homme crut à la parole que Jésus lui avait dite et il partit. Pendant qu’il descendait, ses serviteurs arrivèrent à sa rencontre et lui dirent que son enfant était vivant. Il voulut savoir à quelle heure il s’était trouvé mieux. Ils lui dirent : ‘C’est hier, au début de l’après-midi, que la fièvre l’a quitté’. Le père se rendit compte que c’était justement l’heure où Jésus lui avait dit : ‘Ton fils est vivant’. Notre mémoire pour rendre grâce et voir la trace du bonheur et du salut dans nos vies et dans celles de ceux que nous aimons, et non pas pour y scruter la redite à venir de nos déboires, de nos chutes, de nos erreurs et de leur sanction… on bâtrira des maisons et on y restera, on plantera des vignes et on pourra en manger les fruits. [1] Car sa colère ne dure qu’un instant, sa bonté, toute la vie ; avec le soir, viennent les larmes, mais au matin, les cris de joie.

[1] - Isaïe LXV 17 à 21 ; psaume XXX ; évangile selon saint Jean IV 43 à 54



dimanche 22 mars 2009

vous êtes sauvés - textes du jour

Dimanche 22 Mars 2009


Prier… il a fait froid cette nuit. [1] Celui qui ne veut pas croire est déjà jugé, parce qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu… quel est donc l’enjeu de cette foi ? et de ce Fils (majuscule) ? Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique : ainsi tout homme qui croit en lui ne périra pas, mais il obtiendra la vie éternelle. Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. A la racine, au fond de notre religion, il n’y a pas la connaissance (ambition d’Eve dans le jardin de l’Eden) ni une révélation sur l’identité ou les attributs de Dieu… il y a le salut, le salut par amour et l’attente par Dieu de notre foi. Le péché original n’est pas tant la transgression d’une consigne : ne pas manger le fruit de tel arbre (vie ou connaissance, geste d’appropriation personnelle et d’initiative propre), il est une lacune, le manque de foi ou son équivalent, la défiance. La réponse de l’homme à la proposition, à l’acte-même du salut qu’opère pour lui son Créateur, c’est la foi. La foi qui opère tous les miracles de Jésus dans l’évangile, a fortiori, Jésus ne peut rien faire ou que fort peu à Nazareth, sans foi. Avec lui, il nous a fait régner aux cieux. C’est Dieu qui nous a faits, il nous a créés en Jésus Christ. Echo exact de Paul au prologue de Jean… et par Lui, tout a été fait. C’est bien par grâce que vous êtes sauvés. Toutes les erreurs – pratiques – de pastorale dans l’Eglise catholique actuelle, à commencer par le cher Benoît XVI, sont là. Gloser sur l’obéissance, les comportements, le péché-même au lieu de faire se porter les regards vers le serpent de bronze, vers le Fils de l’homme… afin que tout homme qui croit obtienne par lui la vie éternelle. Le salut, et non le péché. Le ciel et non le bout des souliers ou d’autre chose… Dieu est riche en miséricorde (nos frères en Islam). Périodiquement, l’Histoire récapitule erreurs et péchés (nous y sommes pour certaines guerres et certains massacres, pas du tout pour les causes morales et éthiques de la crise économique et financière actuelle, fort peu pour les guerres et les injustices, les massacres en cours) : la Bible donne aussi ce rythme, finalement il n’y eut plus de remède à la colère grandissante du Seigneur contre son peuple. L’homme puni par l’homme… le sac de Jérusalem par les Babyloniens et la déportation, et ensuite le salut. Le psalmiste (qu’accompagnent les moines sortant de table) : mon péché, moi, je le connais… sans doute, mais le salut ? aux désespérés, le salut, ainsi-soit-il ! dès aujourd’hui. Par sa bonté pour nous dans le Christ Jésus, il voulait montrer au long des âges futurs, la richesse infinie de sa grâce. Pas un salut éthéré selon des dialectiques historiques fleurant la sociologie ou le hasard, de singuliers déterminismes ou des circonstances, le ras du sol et de l’homme prostré… non ! le salut par un homme, le Fils de Dieu, précis. Incarné, atteignable, imaginable et visible d’une certaine manière. Alors l’Eglise est audacieuse, puisqu’elle propose les signes que sont les sacrements. En quoi, elle est unique. Ses gloses sur la morale, il y en a trop, et sur l’économie et la société, il y en a bien trop peu et trop peu exigeantes, vengeresses, sont secondaires. Si je t’oublie, Jérusalem, que ma main droite m’oublie ! Je veux que ma langue s’attache à mon palais si je perds ton souvenir, si je n’élève Jérusalem au sommet de ma joie. Amen…


[1] - 2ème livre des Chroniques XXXVI 14 à 23 passim ; psaume CXXXVI ; Paul aux Ephésiens II 4 à 10 ; évangile selon saint Jean III 14 à 21

samedi 21 mars 2009

je... je... je... je... je... - textes du jour

Samedi 21 Mars 2009

Prier [1] … dialogue d’oreiller avec ma femme, je lui dis ne pas m’aimer à aucun égard. Aurais-tu aimé te rencontrer ? je n’ai pas évoqué le curé de Lumbres, diabolique et fantastique rencontre avec un double, ou avec soi. Alors, comment expliques-tu qu’on t’aime ? je ne me l’explique pas, ce sont les autres qui m’intéressent, pas moi, je me subis. Il y en a surtout qui me détestent et ce fut fréquent et toujours pour de mauvaises raisons, pas celles que j’aurais a priori, la peur que je prenne leur place s’ils me tendent la main pour m’aider. Je ne lui dis pas mon antiportrait que je sais : dangereux, encombrant, inconséquent, superficiel. Elle dirait sans doute son accord… car l’amour aime et ne fait pas du noir et blanc pour peindre le visage et chercher l’âme, il prend tout et aime tout parce que cela fait partie de l’aimé, le détail est une façon d’arriver ou d’entrer, ce n’est pas voir. Elle me fait pourtant réfléchir, je suis mon chemin vers les autres, et il en est de même pour chacun. « Notre » pharisien, monté au Temple : je ne suis pas comme les autres hommes, a un double qu’il ignore, précisément, celui qui reste au seuil, et que lui-même pourrait être. Prends pitié du pécheur que je suis. Connaissance de soi, évaluation de soi-même, forcément erronnées, même en psychologie humaine. De lucidité sur soi qu’en regardant, qu’en tâchant de regarder Dieu. Effet de ce regard, de la prière la plus simple, contemplation et supplication, sans autre mots : c’est lui qui était devenu juste et pas l’autre. Dans l’Ecriture, la « justice » d’un homme est une appréciation, un regard de Dieu sur lui, généralement le critère est la foi. Qui supplie « a » la foi, il est de bonne foi, il se reconnaît dans son besoin. Pourtant, le pharisien a tenté à sa manière, il a plaidé son comportement. Le publicain l’emporte parce qu’il ne fait aucun procès : surtout pas le sien. A mesure que je vais (le psaume : tout ce qui va son chemin…), je discerne toujours plus mon besoin de Dieu et mes limites à tous égards, cœur et corps. C’est l’amour que je désire… échange de prière avec Dieu Lui-même, ce qu’Il attend de nous, c’est ce que, bien moins clairement que Lui, nous attendons de Dieu… et Celui-ci répond par cette connaissance de Lui qu’il nous donne. Fats que nous sommes si nous croyons pouvoir dire ou même transmettre cette connaissance. Au mieux, nous poussons notre prochain à être en présence (mais nous-mêmes savons-nous avancer ainsi ? le publicain, lui, se tenait à distance et n’osait même pas lever les yeux vers le ciel). La prière du soir pas simple ces mois-ci à « faire faire » par notre petite fille. Adultes ! votre amour est fugitif, comme la brume du matin, comme la rosée qui s’évapore à la première heure. C’est pourtant la seule réponse à la mort et le sens de celle-ci : après deux jours, il nous rendra la vie, le troisième jour il nous relèvera et nous vivrons en sa présence. Osée ne prophétise pas tant la passion et la résurrection du Christ, que la nôtre à sa suite et par adoption mutuelle.

[1] - Osée VI 1 à 6 ; psaume LI ; évangile selon saint Luc XVIII 9 à 14


c'est moi qui te réponds et qui te regarde - textes du jour

Vendredi 20 Mars 2009

. . . mais elle ne m’a pas éveillé, c’est le jour naissant ou mon horloge intérieure. Plus que quelques étoiles et le tiers de lune, très brillant. Silence encore de tout. J’ai presque toujours vêcu depuis une vingtaine d’années, chaque jour comme le dernier où je pourrai enfin, par force plus que par grâce, émerger, entrer quelque part, commencer surtout…

Prier … [1] dialogue étrange, quoique empreint d’estime mutuelle, entre apparemment deux professionnels de la religion, l’un de carrière : un scribe s’avança vers Jésus et lui demanda ‘Quel est le premier de tous les commandements ?’ Jésus lui fit cette réponse… Le scribe reprit :’Fort bien, Maître, tu as raison de dire que Dieu est l’Unique et qu’il n’y en a pas d’autre que lui… Formulation même de l’Islam… et l’autre qui s’est improvisé mais qui est reconnu, du moins à raison de son succès populaire. Et voici la chute, elle fait basculer le scribe dans son identité, dans sa vie, ce qu’un professionnel n’aime pas, l’apologétique oui, la vie personnelle non. Tu n’es pas loin du royaume de Dieu. A vérifier, mais cette locution, ce concept, cette réalité décisive qui entraîne aussi bien la comunion des saints que l’au-delà et donc la résurrection, donc la passion, donc l’incarnation, majuscules partout… cette locution n’apparaît que dans les évangiles. Il me semble même qu’elle est tellement cathédrale que les Apôtres ne la reprennent pas dans leurs épîtres. Seul, le Christ l’emploie – le Fils de l’homme, autre locution décisive et que se réserve Jésus … parce qu’il en est le maître : Je suis la voie, la vérité, la vérité… et c’est sur la croix que le « bon larron » atteste l’existence de ce royaume, et dit sa foi en ce royaume aussi bien qu’il reconnaît que son compagnon de supplice en est le maître : Quand tu seras dans ton royaume… En vérité, je te le dis : ce soir-même… au passage, Jésus annonce au supplicié que contrairement à temps, sa mort va venir très vite. Les jambes brisées… ce qui n’était pas la règle. Et personne n’osait plus l’interroger. La réponse à laquelle nous sommes si habitués, dans ce qui est devenu notre chronique inattention, a surpris l’auditoire, complètement. Ils reviendront s’asseoir à son ombre, ils feront revivre le blé (lundi, notre fille à sa mère, qui m’en rapporte, émerveillée, le mot : regarde, Maman, les blés revivent…), ils fleuriront comme la vigne. Et ainsi préparés, du scribe à ce peuple antique, qui est notre parabole – il est possible qu’Israël contemporain, facile à juger dans ses exactions et cécité vis-à-vis des Palestiniens, soit notre parabole à nous, maintenant, car les camps de rétention et le racisme, n’en avons-nous pas dans notre hexagone ou en signant à 27 telle directive sur les sans-papiers avec des délais d’emprisonnement de plusieurs années ? – voici le dialogue que le Christ ne put avoir de son vivant : le jeune homme riche se déroba, Nicodème était dépassé, les disciples s’endormaient de fatigue au Jardin des Oliviers et au mont de la Transfiguration. Tu t’es effondré par suite de tes fautes… peux-tu me confondre avec les idoles ? c’est moi qui te réponds et qui te regarde. Je suis comme le cyprès toujours vert, c’est moi qui te donne ton fruit. On comprend que Marie gardait tout dans son cœur. Etre elle… ce qu’en principe et en Eglise, nous sommes. Ce serait d’ailleurs un meilleur sujet que celui des préservatifs et des conseils en comportement. Pas de comandement plus grand que ceux-là. Et pourtant j’aime bien ce pape, le premier à avoir admis l’eros, au même pied de légitimité que l’agapè, ce qui n’a pas du tout été commenté (encyclique, sa première : Deus caritas est), mais la gaffe par bonne volonté est bien « germanique » et s’enfoncer dans le bafouillage qui censément rattrape, est bien humain. L’heure timide des oiseaux, qui se règlent à la lumière, tâtons de part et d’autre de la maison. Prier… les yeux fermés de la mort, le Christ endormi sur le « coussin » du bateau, à l’arrière, dans la tempête. Le psaume… Dieu comble son bien-aimé quand il dort. Ah ! si mon peuple m’écoûtait, s’il allait sur mes chemins ! je le nourrirai de la fleur du froment, je le rassasierai avec le miel du rocher ! Maintenant, deux trilles se répondant, Cantique des cantiques. Commençons sans cesser de prier.


[1] - Osée XIV 2 à 10 ; psaume LXXXI ; évangile selon saint Marc XII 28 à 34

jeudi 19 mars 2009

ton père et moi - textes du jour

Jeudi 19 mars 2009

Prier donc… la belle solennité de saint Joseph. Celui dont le consentement était sans doute bien plus méritoire que la foi de Marie. Marie avait son option de virginité, jusqu’au mariage ou pour la vie, ce qui était son affaire mais sans doute moins celle de Joseph, elle avait sa piété et sa jeunesse, elle a cru à l’extraordinaire, un extraordinaire bien perçu comme tel puisqu’elle a posé la bonne question (« technique ») à l’ange. Mais Joseph, une jeune femme qui se refuse pendant les fiançailles – ma si douloureuse expérience à mes vingt-deux ans – et qui tombe cependant enceinte. Qui croire et que croire, celle qu’il aime ? il n’y est pas enclin, un ange lui explique tout. Dieu intervient dans sa vie, lui donne son rôle mais ne le détourne pas pour autant de son choix initial, celui de sa fiancée. Apparemment : second rôle, pas une parole de lui, retenue dans les évangiles, et pourtant le protecteur, le « père nourricier », formule trouvée pour lui, ou préexistante ? mais décisivement celui qui donne à Jésus son nom de famille et fait descendre le Fils de Dieu du roi David, comme il avait été promis à celui-ci et comme le confirmaient de génération en génération les prophètes. Aujourd’hui ? quel exemple, quelle leçon ? les vies cachées, les nôtres le sont toujours, si grands ou si malheureux que nous soyons ou le subissions… alors ? je serai pour lui un père, il sera pour moi un fils. Cette relation de Dieu à nous, selon toutes apparences humaines, elle a été donnée à Joseph, et il est le seul à l’avoir vêcue. Marie l’a assumé, retrouvant l’enfant au Temple, elle dit bien : ton père et moi… et c’est Jésus qui réplique, assez sèchement et méchamment même… ne savez-vous pas que je dois être aux affaires de mon Père. L’autre ! La liturgie ne s’y attarde pas, elle rappelle les promesses de Yahvé à David : ta maison et ta royauté subsisteront toujours devant moi, ton trône sera stable pour toujours… J’ai fait de toi le père d’un grand nombre de peuples… Vois quelle descendance, tu auras ! L’Apôtre commente : c’est un don gratuit. La mort, hélas ! ou heureusement ? l’est aussi, passage vers l’accomplissement, plus douloureux, je crois, pour ceux qui « restent » et que nous précédons que pour nous, accueillis. L’amour que nous… aux autres, à certains autres, à deux jambes ou à quatre pattes, cet amour est légitime et ne sera pas aboli, ni non plus dilué dans quelque universel éther ou une quelconque luminosité spirituelle. Il sera simplement compatible avec la communion des saints, dont il aura été notre particulière et personnelle introduction. Mots et images nous feront toujours défaut, nous y atteignons ici-bas par la prière et, je le constate, par l’élan de nos sensibilités et l’émoi de nos larmes, mobilisation du chagrin et de la prière. Comment se fait-il que vous m’ayez cherché ? Mais ils ne comprirent pas ce qu’il leur disait. Tous les parents ont cette expérience de l’enfant qu’on ne retrouve pas, qu’on a perdu de vue par inadvertance. Et aussi de certaines répliques : notre fille ne me prenant pas au téléphone, elle a du mal à réaliser l’absence-présence, mon absence de sa vue et de son toucher, mais la présence ma voix et la possibilité du dialogue sans le corps physique et le regard, lui échappent : elle n’a pas tort. Ces conversations désincarnées… elle répond à sa mère : désolée, je suis occupée. Quatre ans à peine. Jésus en a douze, assis au milieu des docteurs de la Loi : il les écoutait et leur posait des questions, et tous ceux qui l’entendaient s’extasiaient sur son intelligence et sur ses réponses. La scène ne m’étonne ni ne me ravit : tout enfant a sa précocité et ses phrases justes, lumineuses, parce que libre de tout l’amoncellement de nos petitesses, de nos incrédulités, de nos soi-disant expériences (de tout, sauf du divin), la somme de nos amertumes et déceptions. L’enfant en est encore libre, sans ce fardeau. Jésus enfant est tout simplement un bel enfant, banal, avec un tropisme qui n’est pas exceptionnel : le Temple l’intéresse, l’a intéressé, il y reste. Notre fille hier, attirée comme souvent par le jeu de pétanque et applaudissant les beaux coups. Jésus comme nous, Jésus enfant, des parents aimant. Ceux-là exceptionnels, mais qui ont oublié l’exceptionnalité à venir de leur enfant et sans doute l’exceptionnalité aussi de sa conception, ils vivent… quant à Lui, il descendit avec eux pour rentrer à Nazareth, et il leur était soumis. Tellement que son ministère « public » s’inaugure par une attitude ultime d’obéissance filiale, le miracle à Cana à l’instigation de sa mère. Jésus à notre portée, Jésus à notre écoûte. Tranquillité, parfois, ce moment… silence total, les oiseaux anticipent la journée, puis celle-ci commencée, se taisent – eux aussi, prière et toilette… nos textes donnent le portrait le plus fort de Joseph, qui était un homme juste, et selon Paul, depuis Abraham, l’homme-modèle, c’est en raison de sa foi, (que) Dieu estima qu’il était juste. Dieu « valide » notre choix. La foi humaine n’est qu’une disponibilité à Dieu, dans le rapport à ceux/celles que nous aimons ou simplement rencontrons, la foi – donner sa foi – est une ouverture. De fécondité que par disponibilité : l’étreinte sexuelle, le labour d’une terre, la paisible écoûte de l’argumentation, du récit d’autrui. De fécondité qu’accompagnement. Contradiction et opposition ne sont ni un débat ni la vérité. Ces dialogues qui précèdent et permettent la naissance de Jésus : Marie et Joseph ne contredisent pas Dieu ni l’ange, son porte-parole, ils s’instruisent pour mieux, comprenant, adhérer et participer. Ils y ont pleinement réussi : c’est donc par la foi qu’on devient héritier. Ces belles spiritualités de certaines religieuses, notamment, la maternité du Christ. Notre fille me donne de vivre l’épisode du Temple comme un père angoissé mais par avance rempli d’admiration pour l’enfant retrouvé et s’étant adonné à de tels exercices. La maturité de la jeunesse, c’est le chef d’œuvre … ne crains pas… c’est lui… Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit. Parfaite union, couple parfait : Joseph et Marie, et le même réflexe vis-à-vis de Dieu, foi, obéissance qui libère et par laquelle tout est vêcu, compris. [1]

[1] - 2ème Samuel VII 4 à 16 ; psaume LXXXIX ; Paul aux Romains IV 13 à 22 ; évangiles selon saint Luc II 41 à 51 & Matthieu I 16 à 24

mercredi 18 mars 2009

- il étale, il sème, il révèle - textes du jour

Mercredi 18 Mars 2009

Prier…[1] une sagesse qui ne vienne pas de nous, nous connaissons les fiasco. de la nôtre…Voyez, je vous enseigne les commandements et les décrets que le Seigneur mon Dieu m’a donnés pour vous, afin que vous les mettiez en pratique dans le pays dont vous allez prendre possession. Un enseignement décisif et vital : ne le laisse pas sortir de ton cœur un seul jour, pourquoi ? quelle est en effet la grande nation dont les dieux soient aussi proches que le Seigneur notre Dieu est proche de nous chaque fois que nous l’invoquons ? La proximité, la sollicitude, la compassion de Dieu sont le cachet décisif pour notre foi, la pérennité des enseignements tant qu’ils sont de comportement (pas une lettre, pas un seul accent ne disparaîtra de la loi jusqu’à ce que tout se réalise) ne nous atteindrait pas autrement. Même excellente et vérifiée, une sagesse est inopérante dans nos paysages d’âme, dans nos afflictions, dans nos chutes, dans notre éloignement de cette sagesse – précisément. C’est le rapport à Dieu qui fait tout, qui nous fait : pas un peuple qu’il ait ainsi traité, nul autre n’a connu ses volontés. Selon les circonstances, les rencontres mais celles-ci ne sont comprises que dans la prière, puis l’action de grâces, quelles qu’elles aient été. Alors, le jour se levant, et regardant autour de nous, nous pouvons dire avec ceux/celles que nous aimons, tous pris dans l’amour divin que nous peinons à réaliser et à vivre, mais que nous espérons en vie éternelle et accomplie, nous pouvons dire : Notre Père… et, familièrement, Jésus parmi nous à un point et à un moment de notre terre et de notre histoire, se sert de nos intelligences et nous donne des bribes, quelques-unes de plus chaque jour, de sa sagesse. Il étale une toison de neige, il sème une poussière de givre, il révèle sa parole à Jacob, ses volontés et ses lois à Israël.



[1] - Deutéronome IV 1 à 9 ; psaume CXLVII ; évangile selon saint Matthieu V 17 à 19



mardi 17 mars 2009

humiliés sur toute la terre - textes du jour

Mardi 17 Mars 2009

Et la mort si facile… et la vie si fragile… nous en vivons l’exemple, la démonstration biologique, l’âme crie le contraire, notre fille aussi et le Christ est sorti humainement, physiquement du tombeau, pierre roulée et linge plié, pas du tout en passe-muraille comme au Cénacle. Je crois à la résurrection de la chair, à la vie éternelle amen. La vision d'Ezéchiel, pas du tout des esprits se matérialisant, mais des retours à la vie… du plus poussiéreux des restes aux femmes et aux hommes et aux enfants, debout. Prier… [1] le texte, dialogue de Pierre et Jésus, sur le pardon… dans mon chagrin, il me passe complètement à côté, le lien entre péché et mort, pauvre humanité qui ne méritait pas cela. Mais l’enseignement devient plus proche, il est celui de la pitié humaine – au moins, le roi miséricordieux, le débiteur grâcié mais intraitable avec son semblable. Saisi de pitié… ce qui revient souvent dans l’évangile, Jésus… Dieu… saisi de pitié (ou admirant la foi humaine, en prenant acte… !). Nous faisons alors notre destin par notre dureté envers nos sœurs et frères. Paris et ses mendiants… les familles sous bâches (374 personnes depuis treize semaines, rue de la Banque, c’est-à-dire l’autre rive de la rue du 4-Septembre où est le temple de la Bourse). Ses compagnons, en voyant cela, furent profondément attristés… ceux qui rachètent ces mois-ci l’honneur de nos générations tandis que la France, en temps de paix, et sans occupant-alibi, tolère la dictature où elle a été installée par mégarde électorale, la dictature d’une vulgarité affichée et triomphante, alignant les mesures liberticides avec camps de rétention et prisons surpeuplées où les adolescents se suicident... Sur nous, la honte… comme le reconnaissent le psalmiste pour le péché collectif ou les grands personnages de l’exil, dans la Bible. Alors, le prophétisme du martyre, Azarias dans la fournaise : accueille nous cependant avec notre âme brisée et notre esprit humilié… ne nous laisse pas dans le déshonneur, agis envers nous selon ton indulgence et l’abondance de ta miséricorde, délivre-nous en renouvelant tes merveilles. Cri et prière d’un peuple sans plus de repères ni de chefs, nos âmes qui sont peuple, au seuil parfois de la folie : mon abattement, par le chagrin, et l’angoisse de ne pouvoir protéger mes aimées. Oublie les révoltes, les péchés de ma jeunesse ; dans ton amour, ne m’oublie pas. Fais-moi connaître ta route, dirige-moi par ta vérité, enseigne-moi, car tu es le Dieu qui me sauve. Ainsi soit-il ! Je relis Azarias : nous sommes humiliés sur toute la terre à cause de nos péchés.


[1] - Daniel III 25 à 43 ; psaume XXV ; évangile selon saint Matthieu XVIII 21 à 35



lundi 16 mars 2009

notre Dieu & nos philosophies - expériences vêcues

Lundi 16 Mars 2009

à écrire très prochainement

un ancien ministre, éminent universitaire, agnostique à la quatrième génération

une nonagénaire grabataire, communiste et militante contre la peine de mort et pour la protection animale - tête perdue aujourd'hui la plupart du temps et ne distinguant plus le jour de la nuit

moi-même selon une minuscule et absurde aventure, me donnant quelques instants de réflexion

envoie ta lumière et ta vérité - textes du jour



Lundi 16 Mars 2009

Prier…[1] mon âme a soif de Dieu, le Dieu vivant… je le sais désormais, il n’y a pas d’autre Dieu, sur toute la terre. Parfois, la foi. Devant le fait. Guérison si simple de Naaman, le général syrien devenu lépreux. La fillette esclave et déportée, a gardé culture et foi. Rare éloge d’Israël, qui pourrait valoir pour celui d’aujourd’hui, mai Jésus n’actualise pas ainsi. Réaction humaine, tuer Dieu… et souveraineté de l’Incarné, de Celui par qui nous est venu toute foi : Mais lui, passant au milieu d’eux, allait son chemin. Tandis que la route reprend, que la vie qui m’a été donnée ne m’est pas encore reprise, adorer et prier en esprit, en âme. De toutes mes forces de chair et d’espoir. Envoie ta lumière et ta vérité, qu’elles guident mes pas. O Seigneur…

[1] - 2ème livre des Rois V 1 à 15 ; psaume XLII ;évangile selon saint Luc IV 24 à 30




dimanche 15 mars 2009

une maison de trafic - textes du jour

Dimanche 15 Mars 2009

Prier… tu n’auras pas d’autres dieux que moi, c’est-à-dire ni l’argent, ni surtout Lucifer, le désespoir. Tu n’invoqueras pas le nom du Seigneur ton Dieu pour le mal. Nous qui sommes tellement à la recherche de discernement, d’orientation, de clés et manières pour nous construire (le ‘coaching’ contemporains, les conseillers techniques et entourages…) et pourtant nous y sommes, nous en sommes enveloppés, Dieu se déplace pour nous les donner. Trranquillité des ‘commandements’, repères, qui ne sont que la terre spirituelle et morale de notre rencontre avec Lui. Cette conscience innée que j’évoque instantanément en réponse à la question de « mon » agnostique, Dieu refusé ou impossible : il aurait trop à faire, s’il était comme vous le dites précautionneux de nous, même argument, plus que puéril, pour la résurrection : la planète croûlant sous le vivant… alors, ma seule question concluait-il, les fondements de la morale. J’ai dit la conscience innée. Elle nous est née – mais cela je ne l’ai pas dit, je ne voulais pas être docte, ni enseignant pour mon ami, si prestigieux enseignant lmui-même, public si longtemps et en vue, privé puisque nos bientôt quarante ans ont été un permanent dialogue sur le faire et l’être, même si ce n’était qu’en politique, et la politique est une parabole de l’ensemble de la vie d’un peuple, et le peuple, nous en sommes chacun un dans celui qui est nôtre d’adoption ou de naissance – la conscience morale nous est née en péchant. La Genèse… et elle nous est « validée » par les prescriptions… et sa raison d’être en nous arrive par l’évangile, nous tentons de faire le bien pour nous distraire de notre attente, éplorée, du paradis, du retour du Christ, de l’éternité et de nos retrouvailles en tout. Les Juifs réclament les signes du Messie, le monde grec recherche une sagesse – nous y voilà bien – mais pour ceux que Dieu appelle, qu’ils soient Juifgs ou Grecs, ce Messie est puissance de Dieu et sagesse de Dieu. Salut et intelligence de la vie. Et Jésus, par anticipation, bouscule même son Eglise à bâtir, dans ses compromissions avec les ordres établis, dans ses tolérances économiques et sociales : Enlevez cela d’ici. Ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic. Discernement, quelle clarté ! pour nous, parce que sur nous, Dieu n'a besoin d’aucune lumière. Il les connaissait tous et n’avait besoin d’aucun témoignage sur l’homme : il connaissait par lui-même ce qu’il y a dans l’homme. Notre prière peut commencer sans exhorde : tout de suite, notre espérance par les larmes. [1]


[1] - Exode XX 1 à 17 ; psaume XIX ; 1ère lettre de Paul aux Corinthiens I 22 à 25 ; évangile selon saint Jean II 13 à 25


samedi 14 mars 2009

alors, Jésus leur dit cette parabole

Samedi 14 Mars 2009

Attendre le bonheur de l’éternité, être traversé par le doute : que l’absurde et le néant soient les maîtres, du moins le néant (faire préciser à « mon » agnostique aux raisons et questions si pauvres, si c’est le néant qu’il anticipe et constate : aveu, la raison ne produirait aujourd’hui que la conscience du néant ! la raison seule, car soclée sur la foi, que ne bâtit-elle ? mais l’amour va plus droit et plus vite, pas l’amour de ce pauvre archevêque de Recife, dont personne ne rappelle le grand prédécesseur d’un mètre soixante de taille physique : Dom Helder Camara). Prier… ce sont les morts qui, seuls, peuvent nous consoler de leur mort et en appeler. Prédilection pour eux, nos compagnons. La pureté enfin du dialogue, des sentiments, la tendresse sans retenue, sans pudeur, sans témoins, celle de nos âmes tout entières, nous déverser dans l’éternité. Multitude des aimants, des amants, de ces dialogues aboutis, de ces commencements chez nous enfin agréés définitivement. Mais il faut l’explicite, nous sommes dans le temps limité et limitant de l’explicite, que nous ne savons jamais très bien poser ni articuler, même dans le plus grand et vif amour que la passion ne donne pas mais qui – cet amour – produit la passion : je le sais, je sais l’échec, comme je sais la fécondité. Grâce à Dieu et grâce à qui m’aime. Prier… simple présence. Quand il eut tout dépensé… alors il réfléchit… parabole pour nos gouvernants et dirigeants depuis cet automne. Il partit donc pour aller chez son père. L’agnostique qui se repère mieux avec les dieux de l’Olympe parce qu’il pense que l’alternative n’est que le Dieu de Voltaire, il n’a pas le réflexe du magistrat-enquêteur, chercher le réel, la vérité. La vérité, la voici : Comme il était encore loin, son père l’aperçut et fut saisi de pitié. Il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers. Dieu fait homme pour nous enseigner l’amour du Père, l’amour de Dieu et qu’ainsi accueillis, nous en prenions quelque graine. Bien entendu, nous restons avec le cœur de l’aîné, ignorant et de ce qu’est l’amour de son père et de la chance qu’il a lui-même d’avoir en tout en partage. Notre vocation à l’amour, à la divinité, à l’éternité. Entend-il ? Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi, est à toi. Et sait-il répondre ? De nouveau, tu nous montres ta tendresse, tu triomphes de nos péchés, tu jettes toutes nos fautes à la mer ! Si l’archevêque de Recife avait su vivre cela, il aurait eu d’autres réflexes. Que d’erreurs dans notre Eglise, dans « mon » Eglise, en moi, ces erreurs « humaines » sont toutes un manque de bonté, et en somme d’humanité. Réplique à l'archevêque de Recife, que l’évangile a repérés et caricaturés : les publicains et les pécheurs venaient tous à Jésus our l’écouter. Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui : ‘ Cet homme fait bon accueil aux pécheurs, et il mange avec eux !’. Alors Jésus leur dit cette parabole. Et la parabole, chaque jour, nous l’avons sous nos yeux, à nos oreilles. Pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font. Prier pour les inconscients, prier pour qui m’aime et qui aime, tant, la conscience, l’âme aujourd’hui à vif. [1]



[1] - Michée VII 14 à 15 ; psaume CIII ; évangile selon saint Luc XV 1 à 32

vendredi 13 mars 2009

quand arriva le moment de la vendange - textes du jour

Vendredi 13 Mars 2009


Prier… dans l’horreur, l’insoutenable de la mort et du monde, qui sont parents, il y a pourtant la vie, les hommes, les femmes, nos âmes de chair, il y a l’amour, dans notre « cas », dans notre existence il y a le secret d’amour entre une femme que j’aime et une petite reine de noblesse, de reconnaissance amoureuse, de dignité, de joie intense de vivre et de sentir le soleil, les brises et les mouvements animaux autour d’elle… dans… il y a … ces misérables, il les fera périr misérablement. Prophéties et raisonnements intense du Christ (comment ne pas penser à mon pays d’adoption ? la Mauritanie et ses putschistes adoubés par Khadafi, qui en plus insulte la mémoire collective et la fierté nationale de ce peuple, si simple en réalité). Et annonce aussi de Jésus, affrontant ses futurs bourreaux, directement, en les détachant de Moïse… Le royaume de Dieu vous sera enlevé pour être donné à un peuple qui lui fera produire son fruit. Israël et Palestiniens, le voile se déchirera, la vie ne peut être que commune, donc un Etat commun, tolérant, unitaire et par construction laïque, puisque divers. Les chefs des prêtres et les pharisiens, en entendant ces paraboles, avaient bien compris que Jésus parlait d’eux. Tout en cherchant à l’arrêter, ils eurent peur de la foule, parce qu’elle le tenait pour un prophète. Les propos de vie souvent mal reçus tant notre propre aveuglement est, au fond, attaché à la mort. Nous apprécions l’horreur ou nous nous y sommes faits. On n’en réchappe que par l’amour et la communion n’est possible que selon l’amour que nous avions, auparavant, consenti. Eh bien, quand le maître de la vigne viendra que fera-t-il à ces vignerons ? La création, l’arrangement juste et adéquat, la promesse de fécondité, une totale sérénité : il planta une vigne, l’entoura d’une clôture, y creusa un pressoir et y bâtit une tour de garde. Puis – la mission donnée à l’homme (homme et femme, il les créa) dans la Genèse – il la donna en fermage à des vignerons et partit en voyage. Dieu apparemment absent… mais intensément là, selon la dialectique même de la création, du vivant… quand arriva le moment de la vendange… Massacre du fils, massacre ou presque de Joseph, bien-aimé de Jacob. Mort, guerre et violences. Il y eut au moins Ruben pour sauver la vie de Joseph, la parabole des vignerons homicides donne au contraire l’unisson des meurtriers. Ces périodes de l’histoire – notre histoire nationale, peut-être même ces jours-ci – les unissons dans le péché majeur. Le renoncement à la vie. Prier sauve et unit. Nous unifie nous-mêmes, nous met en communion avec celles/ceux qui… que… psychologie de la Bible, les comportements de haine … ils ne pouvaient lui dire que des paroles hostiles. [1]


[1] - Genèse XXXVII 3 à 28 passim ; psaume CV ; évangile selon saint Matthieu XXI 33 à 46


jeudi 12 mars 2009

c'étaient plutôt les chiens qui venaient lécher ses plaies - textes du jour

Jeudi 12 Mars 2009

Prier…très rarement, ce qui est diminué ou perverti par le partage… ou plutôt ce que le partage abîme et ne transmet pas… le partage diminue et tue, quand entre ceux qui partagent l’âme n’est pas la même, la ferveur n’existe pas, la communion selon les mêmes « valeurs » et surtout une sensibilité, sans diverse, mais égale et communicante tant l’âme est ouverte, sait et dit son impuissance, et n’est que là. Aux pieds de la croix. La Pieta… est l’affaire de la Vierge, la fondation de l’Eglise en amour et en mystique, celle de Jean, la logistique, la descente de croix, le transport de la chose que la mort a fait de nous, est celle de Joseph d’Arimathie, les tombeaux sont toujours neufs quand on y entre, quand on y est mis. La vieillesse n’est pas la vie éternelle. La jeunesse – dite inconsciente, ce qui n’est pas vrai et atteste la mémoire non vêcue, et seulement spéculative, « vieillle », de ceux qui prétendent ainsi – la jeunesse sait l’éternité parce qu’elle ne sait pas le temps et a hâte, sans savoir du temps, elle pose le dilemme pour l’a posteriori, mais elle a la position de vie juste : l’intuition déjà de l’éternité. Nous arrivons de l’éternité à notre mort, et par celle-ci quittant cette sorte de probation (purgatoire ?) qu’est la vie, pèlerinage de la conscience et de la volonté, visitation peut-être qu’il nous est donné de faire depuis l’éternité de cet état de l’homme et de la femme, de tous, passant de l’Eden au péché, croyant cumuler l’Eden et la défiance, l’envie, la bêtise pour tout écrire… c’étaient plutôt les chiens qui venaient lécher ses plaies. [1] La liturgie ne pouvait, aujourd’hui mieux nous accompagner, nous accueillir, nous dire… il est comme un arbre planté près d’un ruisseau, qui donne du fruit en son temps et jamais son feuillage ne meurt. Oui, voilà… moi, le Seigneur, qui pénètre cœurs et qui scrute les reins, afin de rendre à chacun selon ses actes, selon les fruits qu’il porte. Et la leçon qui n’est pas entendue… à chaque époque de l’humanité, et toujours l’argent, l’armure, meule au cou… , il y avait un homme riche… quelqu’un pourra bien ressusciter d’entre les morts : ils ne seront pas convaincus. Ainsi en est-il. Je crois et j’espère, Marthe au-devant du Christ. Et pour nous, aujourd’hui : l’imparfait (si bien nommé quand nous parlerons d’…), le passé simple (lui aussi si expressif, quand nous serons tous ensevelis dans la miséricorde de l’humus et d’une attente que l’éternité efface). On ne transmet ni le bonheur ni la souffrance, ce n’est que vêcu. On transmet la vie par grâce, c’est-à-dire qu’on voit éclore une nouvelle liberté. Communion et incommunication. La prière est le seul chemin du partage quand l’amour n’est pas là. Dieu me comble qui me donne les deux. Puissent de telles bénédictions être profuses, à tous. Alors, il y aura partage des larmes et de l’espérance.

[1] - Jérémie XVII 5 à 10 ; psaume I ; évangile selon saint Matthieu XVI 19 à 31

mercredi 11 mars 2009

ma coupe, vous la boirez - textes du jour

Mercredi 12 Mars 2009



L’arrachement, la distance, l’inaccessibilité mais l’habitation quand même… l’habitation. Et habitavit in nobis. Ma coupe, vous y boirez [1]. Le Fils, le Père, nous, du dogme ? de la révélation ! avec comportement à l’appui. Dieu inaccessible tandis que les dieux de l’Olympe, humains comme nous… un vieil agnostique ne comprend pas que Dieu se concentre sur une planète (je lui réplique qu’il embrasse toute sa création, tout le créé, donc tout le vivant – à quoi il répond qu’alors il ne peut tout faire : c’est pourtant une des têtes les plus claires et les mieux faites que j’ai jamais connues) et à supposer qu’il existe, comment le connaître ? l’incarnation du Fils de Dieu, il a payé d’exemple : le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi pour servir. La résurrection, si c’est notre lot à tous, alors quel encombrement… ces deux atrophies, la sienne : tout s’est développé sauf, même de l’extérieur, une vague saisie du contenu de la foi au moins déiste, mais celle de tant de religieux professionnels (qui en communauté ecclésiale ne craignent le chômage que s’ils défroquent, et ignorent donc la pression souvent épouvantable qui pèse sur la plupart des gens aujourd’hui, dans les chalandises-mêmes qu’ils haranguent en récitant) : la foi, la connaissance, ils l’ont, la bonté et la compassion, souvent, très souvent, ils l’ont, mais que savent-ils de la vie ? humaine. Leur prêche et leur conseil ne convainquent que s’ils manifestent qu’ils ont souffert et souffrent : Paul VI, l’admirable pape que nous avons eu. Jean Paul II arrivant à Dakar : pourquoi tant tant de soufrances ?, ô notre Dieu. Ils le condamneront à mort… mais le troisième jour, il ressuscitera. Ils ont tenu conseil contre moi, ils s’accordent pour m’ôter la vie. mais je suis sûr de toi Seigneur, je dis ‘Tu es mon Dieu !’ … chant du désespéré, des vies limpides, de ceux qui sont à bas, de naissance ou d’aujourd’hui, ou vont l’être demain : comment peut-on rendre le mal pour le bien ? Ils ont creusé une fosse pour me perdre. Souviens-toi que je me suis tenu en ta présence pour te parler en leur faveur, pour détourner d’eux ta colère. Reprendre la vie qui mène à la mort, reprendre et accueillir la mort qui contient la vie. Tombes que nous creusons, qu’y ensevelissons-nous ? la distance et l’absence. Il nous reste la présence.


[1] - Jérémie XVIII 18 à 20 ; psaume XXXI ; évangile selon saint Matthieu XX 17 à 28


mardi 10 mars 2009

oui, discutons, Seigneur ! - textes du jour



Mardi 10 Mars 2009


08 heures 33 + Messagerie : chronophagie ? ma chère femme, notre petite fille, presqu’en route pour Saint-André, notre solidarité trinitaire. – Prier… évocation par « mon » recteur de ces obsèques hier soir d’un pilier d’Emmaüs en Bretagne, tombé en dépression, devenu violent les dernières semaines, messe en salle communale, sept prêtres, son épouse avait dû se séparer de lui, les dernières semaines pour sa propre sécurité. Suicide… comment est-il arrivé à cela ? itinéraire du désespoir pour quelle cause, ou bien tout autre chose que nous ne savons pas, et sa femme n’a rien pu faire.. aimante et intelligente certainement puisqu’au verre d’amitié auquel elle invite, elle demande que pendant ce moment chacun aborde une personne qu’il ne connaît pas encore. Trois enfants adoptés, pendant la messe, l’un deux, maladie le faisant ressembler aux possédés de l’évangile, se levant, remuant, criant.

09 heures 15 + Plus qu’un drame, un tournant de notre vie : mort inopinée, insuffisance cardiaque, notre Raissa, ma femme, ma chère femme, submergée de chagrin. Et il y aura sa tombe à creuser à mon retour.

09 heures 27 + Je n’en peux plus de chagrin. – Prier donc… le chagrin, l’horreur de la mort, le vide, les regards qui se sont croisés, notre chienne, toute de divination, de partage, d’intelligence, de sobriété et de classe, pas exhubérante, fière et personnelle, mais appréciant la tendresse, sa joie retenue à mes retours de longtemps ou d’une heure, la passion que ma femme a eue pour elle, dès leur rencontre, petit animal de trois semaines attachée sur un banc, cordelette que nous avons gardée, Beaubourg, des loubards attendant une cliente, jolie petite pitt-bull, assoiffée et affamée, elle serait tombée du banc, se serait pendue. Retard de la riche cliente, échange de téléphones portables entre ma future femme et moi, les gamins s’enfuient la lui laissant : si tu la veux, nous l’adoptons, des candidates intéressées l’auraient mise à la production de chiots de combat en banlieue. L’accident en 2002 voulu par ce fermier jaloux de jouir de mon « domaine » gratuitement et la culbutant en camionnette. Les derniers moments de la semaine dernière, sans le moindre pressentiment. Fatiguée, souffrant mais nous pensions que c’était son arthrose. La mort… que le temps fait oublier, la distraction de la vie… la mort nous concentre… l’au-delà, l’ailleurs, l’autrement vite… s’il n’y avait notre petite fille. La collection d’épreuves, de disgrâces, d’injustices flagrantes, l’énorme poids

Ma femme en fantôme, notre petite fille ? la meute … foi en la vie, en LA vie, mais que le chemin est dur qui semble tellement celui de la mort. Et nos impuissances, nos imprévisions.

Prier… son regard, le regard de notre chienne, un regard qui semblait venir de bien plus profond qu’elle-même, passeur d’âmes, s’intitulent certains ou certaines, souvent laids et banaux, elle au contraire, tellement transparente à son regard qui étaut tout autre que de la bonté, qui était de l’attention. Ils aiment les places d’honneur dans les repas, les premiers rangs dans les synagogues, les salutations sur les places publiques, ils aiment recevoir des gens le titre de Rabi. Notre monde, notre société : ainsi ! à vomir, si souvent. Ne donnez à personne sur terre le nom de Père… ne vous faites pas non plus appeler maîtres, car vous n’avez qu’un seul maître, le Christ… eh oui, je prie pour notre chienne, pour son âme, pour son bonheur éternel, pour sa communion de neuf ans avec nous. Je n’ai guère la force de lire les textes de ce jour : venez et discutons, dit le Seigneur. Si vos péchés sont comme l’écarlate, ils deviendront blancs comme neige. Mais de péché, que de n’avoir pas discerné, su faire ce qu’il y avait sans doute ou peut-être à faire, pour éviter, pour que change la route de la destinée et des événements, carrefour que nous n’aurions pas même vu ou pressenti si l’autre direction, naturelle telle que nous la voyons maintenant parce que nous ne l’avons pas prise. Les deuils déjà vêcus d’ « êtres chers », mes vénérés parents… sont tout autres et moins douloureux, on a fait ce que l’on a pu, regret de ce qui n’a pas été échangé, questionné, partagé, mais l’âme tranquille et communiante. Celui qui manque, c’est celui dont nous pensons que nous avons quelque responsbailité – par omission – dans sa mort : le suicide ( ?) de mon si cher Michel T. de P. dont l’absence dans ma vie s’alourdit et me pèse chaque année davantage. Sans doute trente ans depuis notre dernier revoir – raté, et vingt-trois ou vingt-quatre depuis sa mort censément accidentelle, beau temps, Juin, l’avion de tourisme ou d’aéroclub s’écrase au commencement des Cévennes, second mariage quinze jours avant, après un divorce qui lui avait été imposé, et une sortie de la Compagnie de Jésus avant le sacerdoce faute d’y avoir été compris, aimé, aidé. Je lie notre petite bête, admirable, attentive et organisée, jamais, jamais violente ni agressive, douce, belle, longtemps puissante, particulièrement racée, avec le destin lumineux et pourtant tragique, avorté de mon ami de débuts de vie. Oui, discutons, Seigneur ! Penses-tu que je suis comme toi ? Oui, vous l’êtes Seigneur, quand nous souffrons et quand nous mourons, de cette mort qui est apparemment celle des autres, et qui est profondément la nôtre. [1]

[1] - Isaïe I 10 à 20 passim ; psaume L ; évangile selon saint Matthieu XXIII 1 à 12

lundi 9 mars 2009

comme votre Père - textes du jour





Lundi 9 Mars 2009

Prier…[1] toute construction à partir de nous-mêmes est vaine, mais en même temps nous sommes responsables de nous-mêmes. A toi, Seigneur, la justice ; à nous, la honte au visage… Au Seigneur notre Dieu, ma miséricorde et le pardion, car nous nous sommes révoltés contre lui, nous n’avons pas écouté la voix du Seigneur, notre Dieu ; nous n’avons pas suivi les lois qu’il nous proposait par ses serviteurs, les prophètes. Daniel, le surdoué, ajourd’hui on le verrait dans ce vivier de nos décideurs politiques et économiques, la petite cinquantaine qui tient tout, mais à qui il manque ce discernement extraordinaire qu’illustre chez Daniel, encore adolescent, l’histoire de Suzanne et d’une erreur judiciaire mettant en cause la hiérarchie de l’époque. Je fis au Seigneur mon Dieu cette prière et cette confession… Jésus l’approuve des siècles ensuite mais y ajoute le décisif, qui est l’essentiel de sa mission, notre appel à partager la vie de Dieu trinitaire (ce qui est à proprement dire et concevoir, mais à expérimenter ? la vie éternelle) : soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux. Il avait auparavant dit : soyez parfaits comme… Lui-même ne se donne pas en modèle, mais en moyen : je suis la voie, la vérité, la vie… nul ne vient à mon Père sans… et ce moyen, Lui-même, est si souverain qu’il nous propose, nous recommande l’exemple-même de son Père, Dieu. Le psalmiste qui n’est que prière et paysages successifs de la psychologie humaine (et qui nous donne aussi celle de Dieu…) fait étape : que nous vienne bientôt ta tendresse, car nous sommes à bout de force !


[1] - Daniel IX 4 à 10 ; psaume LXXIX ; évangile selon saint Luc VI 36 à 38

dimanche 8 mars 2009

à l'épreuve en tout - textes du jour

Dimanche 8 Mars 2009

Prier…[1] Dieu mit Abraham à l’épreuve… Et il fut transfiguré devant eux. Tout est épreuve, et surtout le bonheur, parce que tout est proposition de rencontre avec Dieu, supplication, obéissance, perplexité, reconnaissance. Comment pourrait-il avec lui (le Christ) ne pas nous donner tout ? Jésus leur défendit de raconter à personne ce qu’ils avaient vu, avant que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts. Notre « quête de sens », locution à la mode, mais certainement pas posture générale des élites et des nantis, n’aboutit qu’en fin de processus. Compréhension, mémoire et non anticipation et « prophétie ». De fait, il ne savait que dire tant leur frayeur était grande. Ce que nous voyons et même comprenons nous dépasse tellement. Ce dont disposent les événements, la Providence : prends ton fils, ton fils unique, celui que tu aimes ! précisions et description ôdieuses de cruauté puisque c’est un sacrifice, un infanticide qui est prescrit. Parce que tu as fait cela… La rencontre s’est opérée, Dieu avait suscité l’occasion la plus incompréhensible, abminable (la Shoah ? de nos jours, l’atrocité dans certaines vies)… Ne porte pas la main sur l’enfant, ne lui fais aucun mal. Accessoirement, mais si vitalement, l’énigme des « permissions » de Dieu : tout le livre de Job est bâti là-dessus, le péché, le mal et Lucifer depuis la Genèse… le sens in fine, le sens parfois donné par anticipation. Mais d’abord et en tout la rencontre.


[1] - Genèse XXII 1 à 18 passim ; psaume CXVI ; Paul aux Romains VIII 31 à 34 ; évangile selon saint Marc IX 2 à 10

samedi 7 mars 2009

tu as obtenu du Seigneur cette déclaration - textes du jour

Samedi 7 Mars 2009

prier [1]… un contrat avec Dieu, non pas notre échangisme dans une pratique ou une conception de la religion du donnant-donnant, mais un mariage mystique et historique, engageant la totalité des deux parties, Dieu et son peuple particulier. L’objet de la transaction – contrairement à nos pratiques rétrécies et à nos espérances trop mineures et peureuses – n’est pas détachable des parties contractantes . Aujourd’hui tu as obtenu du Seigneur cette déclaration… aujourd’hui, le Seigneur a obtenu de toi cette déclaration… on voit bien l’avantage pour un peuple consacré … il te donnera prestige, rnommé et gloire plus qu’à toutes les nations qu’il a faites … mais l’avantage de Dieu ? il faut le chercher dans le « pur amour » et donc dans le discours du Christ après la Cène rapporté par Jean au point que cela tient entre le tiers et la moitié de son évangile… si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense aurez-vous ? Dieu nous aime bien plus que nous L’aimons, et c’est à cette perfection-là que Jésus explicitement veut nous amener : Vous donc, soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait. Chemin, celui du psalmiste : puissent mes voies s’affermir à observer tes commandements… ne m’abandonne pas entièrement. Cheminer ainsi, ainsi accompagné, et avec beaucoup donc. Tout à apprendre, tout à vivre.


[1] - Deutéronome XXVI 16 à 19 ; psaume CXIX ;évangile selon saint Matthieu V 43 à 48

jeudi 5 mars 2009

tu fis grandir en mon âme la force - textes du jour

Jeudi 5 Mars 2009

Prier… contraste entre ce que je lis chez des docteurs de la loi, ceux d’aujourd’hui, la hiérarchie ecclésiale – sur la prière ou sur l’essence ou les attributs de Dieu – et ce qu’enseigne le Christ. Sans cesse, nous avons à réapprendre, et cela nous est tranquillement donné par l’épreuve autant que dans le bonheur, que rien ne vient de notre tension, de nos raisonnements, de notre volonté (notre ouverture, mais peut-être aussi notre orgueil et notre inncrédulité) et que tout nous est gratuitement offert, apporté, proposé. Lequel d’entre vous donnerait une pierre à son fils qui lui demande du pain ? Jésus nous approche au plus simple de notre expérience des affections et de l’amour. Puis fait un pas de plus : tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous, faites-le pour eux. Comment alors ne pas comprendre – par Lui – l’incompréhensible à vue humaine et si souvent dans nos larmes et nos supplications (cet aveu désespéré, presque, d’un jeune moine et prêtre, suppliant Celui à qui il s’est donné par vocation, que sa mère soit sauvée, et elle ne le fut pas, et elle ne l’était pas – tournant de sa propre vie et, fidélité au sacerdoce mais non au cloître, l’immersion dans l’ « action » en paroisse, tout en reconnaissant qu’il ne mène pas la vie qu’il avait rêvé. Le psalmiste et le cœur broyé, qui censément et parce qu’ainsi réduit, plaît à Dieu…). L’incompréhensible est que nous espérions encore être exaucés : demandez, vous obtiendrez. Cherchez, vous trouverez… et pour celui qui frappe, la porte s‘ouvrira. Les portes aussi de la ville et des palais pour l’entrée du Seigneur et Roi dans le Cantique. Le Seigneur fait tout pour moi ! Seigneur, éternel est ton amour ; n’arrête pas l’œuvre de tes mains. Délivre-nous par ta main, viens me secourir car je suis seule, et je n’ai que toi, Seigneur, toi qui connais tout. Situation très concrète d’Esther. Mémoire historique, mémoire personnelle. Le jour où tu répondis à mon appel, tu fis grandir en mon âme la force. [1]

[1] - Esther XIV 1 à 14 ; psaume CXXXVIII ; évangile selon saint Matthieu VII 7 à 12

mercredi 4 mars 2009

mardi 3 mars 2009

accompli sa mission - textes du jour

Mardi 3 Mars 2009

Prier…[1] responsabilité immense que de transmettre la foi, c’est-à-dire une certitude de vie. Au nom de quoi cette responsabilité ? qui n’est pas un pouvoir, car à quoi tiennent mes certitudes ? la recevoir, comme nous recevons nos enfants et toute rencontre. A transmettre des textes ? une prière. Le Notre Père qui dit tout, et renferme, donne tout. J’avais cette première pensée en entrant dans ce moment et j’y trouve l’enseignement de « la » prière transmise, composée pour nous, par le Christ. Commentée par deux affirmations, qui nous deviennent certitudes : votre Père sait de quoi vous avez besoin avant même que vous l’ayez demandé… si vous ne pardonnez pas aux hommes, à vous non plus votre Père ne pardonnera pas vos fautes. Transmettre aussi un comportement. L’ensemble est tout un mais la transmission et le partage parfaits ne sont que le fait de Dieu : ma parole, qui sort de ma bouche, ne me reviendra pas sans résultat, sans avoir fait ce que je veux, sans avoir accompli sa mission. Nos généalogies, celle du Christ, ce qui nous est donné en pleine vie, ce que nous apportent aïeux, épouse/époux, enfants, et toute personne rencontrée. Ce que nous avons à recevoir, à considérer, à donner. Que ton règne vienne. Ce que Dieu a la délicatesse de faire dépendre de nous, comme au premier (le sixième en fait…) : les prescriptions de Yahvé à Adam. Lorsque vous priez…


[1] - Isaïe LV 10.11 ; psaume XXXIV ; évangile selon saint Matthieu VI 7 à 15

lundi 2 mars 2009

tu ne réclameras pas la peine de mort - textes du jour

Lundi 2 Mars 2009

Prier….[1] le Lévitique, le livre dans lequel apparemment il ne se passe rien, des recommandations et des prescriptions, mais, malgré un contexte très endogamique, des gemmes décisives. Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Tu n’auras aucune pensée de haine contre ton frère. Tu ne te vengeras pas. Tu ne réclameras pas la peine de mort contre ton prochain. Et prescriptions, commandements sont surtout le cachet d’une transcendance impérieuse : je suis le Seigneur. Vérifier si Robert Badinter, juif, mais il est vrai agnostique, a donné un fondement religieux à sa pétition… Les tentatives contemporaines tournant à la logorrhée sur les valeurs. Mais quel en est leur fondement ? notre bon sens ? notre bon cœur ? Jésus répond dans l’évangile en donnant la parabole du jugement : les valeurs, nos comportements, les commandements et prescriptions ne sont que relationnelles. Nos manières humaines sont en fait nos manières devant l’Eternel et le Tout-puissant, notre créateur. C’est tranquillement dit par le Christ : quand sommes-nous venus jusqu’à toi ? Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait… chaque fois que vous ne l’avez pas à l’un de ces petits, à moi non plus vous ne l’avez pas fait. Si nous sommes chacun le petit d’un autre ou des autres, nous sommes aussi le grand de quelques-uns pour qui nous pouvons faire ou ne pas faire. Vous ne m’avez pas visité, vous ne m’avez pas donné à boire, vous ne m’avez pas donné à manger. La relation est rompue, elle n’a pas été vêcue. Relation donnée : le commandement du Seigneur est limpide, il clarifie le regard. La crainte qu’il inspire est pure, elle est là pour toujours. Dieu justicier et impavide ? celui du « jugement » ? accueille les paroles de ma bouche, le murmure de mon cœur, qu’ils parviennent devant toi, Seigneur, mon rocher, mon défenseur !

[1] - Lévitique XIX 1 à 18 passim ; psaume XIX ; évangile selon saint Matthieu XXV 31 à 46

dimanche 1 mars 2009

questions de l'incrédulité et dialogue de la foi


Née le 22 Novembre 2004, notre fille est à sa première messe de Noël (celle de « minuit »), dès le 24 Décembre 2004. Jusqu’au début de 2007, elle m’accompagne sans difficulté à la liturgie dominicale, suivie d’un moment de plage et d’agrès. Puis, elle renâcle, et ne vient qu’aux grandes fêtes, ma femme avec nous : Noël, Pâques, mais courte prière et signes de croix avant de s’endormir, je suis assise sur son lit.

Ayant promis dimanche dernier de m’accompagner aujourd’hui, et levée plus tôt que d’habitude, elle vient. Homélie de notre ami, Denis M. et dialogue en a parte

C’est Denis qui parle ?
Oui.
Et que dit-il ?
Il nous parle de Jésus, il nous dit comment le rencontrer.
Mais on ne peut pas le rencontrer !
Si ! dans ton cœur et dans la prière.
Mais comment ?
Tu peux l’appeler
Mais on ne peut pas l’appeler.
Quand tu l’appelles, c’est qu’il est déjà là.

. . . une grande crucifixion dans la nef.

Il y a beaucoup de sang, je vais aller voir.
Et il a bobo au ventre.
Mais il est mort ? mais c’est un petit enfant.
Sa maman est très malheureuse, son papa aussi. Mais où est Joseph ?
Il est mort. Il était très vieux.
Mais pourquoi il est mort ? il est devenu un enfant ?
Il est avec Jésus, nous le retrouverons. Et son vrai père, c’est Dieu.

. . . un vitrrail au-dessus de la porte d’entrée, médaillon, visage du Christ en croix, réaliste.

C’est qui ?
C’est Jésus.
Ce n’est pas possible, ce n’est pas possible. Pourquoi ?
Les gens ont été méchants, avec Jésus ? Pourquoi ?

C’est nous, c’est moi, c’est toi.
Mais non !
Si ! quand tu es désobéissante, quand je suis…
Ce n’est pas possible. Pourquoi il est tout nu ?
Parce qu’on voulait le taper encore plus fort.
J’ai une meilleure idée.
Elle murmure l’incompréhensible – volontairement à mon oreille…
Hein ! c’est une meilleure idée.

(Sauver Jésus – être meilleurs - ???)

. . . nous quittons la plage, où nous avons dessiné sur le sable des sirènes, une, puis un bébé, puis un papa, tous sirènes, et aussi une belle femme qui va se déguiser en sirène. Tenté de dessiner aussi ma femme. Photos. que prend notre fille…

Nous dirons à Maman que nous avons prié pour qu’elle guérisse
Mais pourquoi elle est malade ? c’est Jésus ?
Mais non !
Alors ? Et Jésus, il est tout seul ?
Il est Dieu, il a son Père, mais il n'est pas tout seul, il est avec nous.
Mais je ne le vois pas.

Tu ne peux pas le voir, mais dans ton cœur, tu peux le voir, et ces questions, on met toute la vie à les répéter, sans être complètement sûr des réponses, mais on l’est quand même.


Je donne cela : pas du tout pour « mettre en valeur » ni notre fille ni moi, mais pour montrer – s’il est besoin – que l’incrédulité ou l’incroyance ont probablement plus de racines dans l’être humain que la foi (et… donc… que celle-ci est bien un don), mais qu’il y a surtout les questions.

Hier, elle m’aidait, assise sur mes épaules, à remonter notre horloge comtoise. – Dans cinquante ans, tu te souviendras de moi, de nous, quand nous ne serons plus là
Mais pourquoi, je ne veux pas être toute seule. Nous serons dans ton cœur. Non, je ne veux pas. – Ma chère femme : tu ne seras pas seule. Moi : nous serons toujours là. Mais notre fille pleure.


aucun être vivant ne sera plus détruit - textes du jour

Dimanche 1er Mars 2009


Brouillard, le jour, diait-on, ne veut pas se lever. Prier… [1] On ne peut donner plus au manichéisme : Jésus venait d’être baptisé. Aussitôt l’Esprit le pousse au désert. Et dans le dsert il resta quarante jours, tenté par Satan. La marque de Dieu provoque aussitôt en nous un combat, à une heure et en un lieu – lieu spirituel en nous – choisi par Lui. Qui est Satan ? qu’est Satan ? je n’ai jamais eu d’idées claires là-dessus. Notre mauvais « moi » ? est-plus mystérieux que la destinée du Christ Lui-même ? Dans sa chair, il a été mis à mort, dans l’esprit, il a été rendu à la vie. Les libellés compliquent encore la matière. Ressuscité par qui ? son Père ? mais n’est-Il pas son égal et Dieu Lui-même, donc se ressusciter Lui-même ? d’ailleurs l’annonce de la résurrection est dans les évangiles concomitante avec celle de la mort, comme si l’une et l’autre ne faisaient d’un seul événement dans la vie humaine du Christ. Ce qui me donne à penser que la vie-même est mort et résurrection. Changement d’état qu’est la mort, rien de plus (ni de moins). Et nous sommes promis à la suite du Christ. S’engager envers Dieu avec une conscience droite, et participer ainsi à la résurrection de Jésus Christ… pour les apôtres, à commencer par leur chef aux professions de foi si manifestement inspirées, c’était encore plus difficile que pour nous, puisque – eux – ils avaient vêcu en compagnie de cet homme, de ce Fils de Dieu, et ils étaient restés cependant, laissés pour compte après l’Ascension, sans rien de changé que le sens de leur existence. Reviviscence de l’alliance avec Noé, avec l’humanité, ou plutôt instrument de cette alliance avec la belle image de l’arc-en-ciel. Symbolique aussi du déluge. Thèmes à élucider mais dont la prière peut se passer : l’essentiel est qu’aucun être vivant ne sera plus détruit par les aux du déluge… et les eaux ne produiront plus le déluge, qui détruit tout être vivant. Hymne à la vie, profusion de la vie, il est allé proclamer son message à ceux qui étaient prisonniers de la mort. Sans doute pourrai-je réfléchir sur qui sont ces coupables (lui, le juste, il est mort pour les coupables), et revenir à ce qu’est le péché, le péché personnel. J’avancerai, je reculerai, je me fatiguerai, je ne prierai pas pour autant, efforts mal dirigés. Coupables, chacun de nous ? sans doute, mais le Christ torturé prie : Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font. D’Adam et Eve à nous, à moi, nous ne savons pas ce que nous faisons, en bonne partie parce que nous ne savons pas le don de Dieu (le Christ à la Samaritaine). Et ce don est la Bonne Nouvelle que propage le Christ, pas tant après sa période de désert qu’après l’arrestation de Jean Baptiste, donc à la suite de notre péché.


[1] - Genèse IX 8 à 15 ; psaume XXV ; 1ère lettre de Pierre III 18 à 22 ; évangile selon saint Marc I 12 à 15