jeudi 31 mai 2012

comme aux jours de fête - textes du jour

Jeudi 31 Mai 2012

Tous les signes de désespérance sont là, sinistres, comme l’envers, le contraire d’un ciel étoilé. Dans tous les domaines, je les vois, les subis jusqu’à anéantissement. Pas du tout imaginaires. Notre chienne dont même les cendres sont inaccessibles, l’inertie du système ménal et judiciaire… l’imperméabilité du candidat, de l’élu, du nouveau président en exercice et de ses bureaux à toute offre de service et de correspondance exactement à l’instar de son prédécesseur. Au moins, savais-je que JC était chambré par DdeV. Ce qui accule à la répétition, elle-même lassante, et impose que le compagnonnage devienne demande, encore plus éludée. La manière dont sont traités certains en politique, ignoblement, me blesse comme s’il s’agissait de moi : les renégats et traîtres. L’extraordinaire erreur afghane et la mutuelle persévérance sous des mots et selon des calendriers différents. La Syrie. Sans que l’Histoire soit aussi prévisisble qu’elle le devenait dans les années 30, quantité de germes, de théâtres, d’acteurs horribles, précisément identifiés, sont en train de préparer ce qui n’est certainement ni la paix ni la beauté. Je lirai FABIUS dans le Monde, mais lui aussi est un homme qui ne répond pas et qui n’a besoin de personne que d’organigramme. Il ne fut pas toujours ainsi. Le pouvoir change les hommes et dans le cas des vétérans, il les confirme et choisit leur côté le plus rigide, alors que l’espérance des sociétés et des électeurs est bien que les hommes changent le pouvoir…
Ma fatigue physique. Le poids de responsabilité d’aimer, d’avoir mis au monde et souhaité des enfants. Une chape faisant linceul. Elle se secoue un peu quand je marche à l’air libre, allant ouvrir à nos chiens et sortant. Mauvais sommeil depuis plusieurs jours avec un éveil autour de quatre heures du « matin ». La liturgie de béatification de la fille LAMOIGNON m’a semblé tellement parodique, sans un mot personnel de quelque prélat mitré que ce soit pour saluer au moins la chrétienté sous le soleil du quai de la Rabine. Un anti-témoignage, une incommunication, une non-communion totale, laideur physique et spirituelle. Un affreux souvenir. Et pourtant, continuer, espérer, prier…  [1] La « fête » de la Visitation : Marie à sa cousine Elisabeth donne une sensation extraordinaire de… je ne sais dire : ni angélisme, ni paradis, mais voilà deux femmes, d’âge  très différent, l’une quasiment en fin de vie, l’autre à son tout début, l’une exaucée dans son désir d’enfant, l’autre recevant un enfant qu’elle n’avait pas du tout envisagé, et les voici à la rencontre l’une de l’autre, se congratulant pas tant l’une l’autre, qu’en Dieu. Ambiance divine et pourtant tout humaine. Le contraire de notre monde, de notre société ? non, le monde et la société qui pourraient devenir tels. L’accolade de Marie et d’Elisabeth, Fra ANGELICO… Ne crains pas, Sion ! Ne laisse pas tes mains défaillir !Le Seigneur ton Dieu est en toi, c’est lui, le héros qui apporte le salut. Il aura en toi sa joie et son allégresse, il te renouvellera par son amour ; il dansera pour toi avec des cris de joie, comme aux jours de fête. Dieu partenaire, Dieu sollicitant l’homme, se réjouissant de lui… Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? Marie, mère Dieu, disputes conciliaires, séparations d’entre les églises chrétiennes, est explicitement saluée ainsi par sa cousine selon le texte de Luc rédigé dans les années 70… Le Magnificat est une réponse pas à l’ange de l’Annonciation mais à une autre femme car c’en est une, celle-ci, Elisabeth, qui entonne le chant du bonheur, et cela, à la simple écoute de son fils in utero : lorsque j’ai entendu tes paroles de salutation, l’enfant a tressailli d’allégresse au-dedans de moi. Marie survient, il n’y a pas la poste, le télégramme ni le téléphone, elle n’a pas le temps de dire ce qu’il lui arrive, à elle, et elle est reçue pourtant telle que l’hisoire de la rédemption l’a soudainement révélée. Elisabeth transmets instantanément sa foi à son fils. Marie demeura avec Elisabeth environ trois mois, puis elle s’en retourna chez elle. Puisqu’à l’Annonciation, Elisabeth en est à son sixième mois, selon Gabriel, bien renseigné… la jeune fille a aidé à l’accouchement de Jean, le futur Baptiste. Dans cette nouvelle cellule sociale, dans cette communauté chrétienne naissante, le temps n’est pas seulement à la prière ni à la louange divine, il est très pratiquement employé en allers et retours, en obligations civiques, le recensement. Sans compter les explications conjugales entre Marie et Joseph, mais tou est guidé par Dieu, imprégné de Lui. Dieu, une personne et pas du tout une idée.  Vivre deux univers à la fois, celui dont nous sommes à terme sauvés, celui que d’ici nous discernons très mal, redoutons parfois, espérons quand même. Ces deux mondes ne nous sont perceptibles qu’en aveugles. De plus en plus de données m’échappent. Plus exactement, je commence à voir et vivre notre précarité, première étape d’une espérance et d’une conscience plus vive du salut. Avec cette péremption de l’actuel, le Magnificat anticipant les Béatitudes ou les vivant par prétérition. Il disperse les superbes, il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles, il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides.


[1] - Sophonie III 14 à 18 ; Paul aux Romains XII 9 à 16 ; cantique d’Isaïe XII 2 à 6 ; évangile selon saint Luc I 39 à 45

mercredi 30 mai 2012

le Fils de l'homme n'est pas venu pour servir - textes du jour

Mercredi 30 Mai 2012


Prier… [1] Repères : la parole de Dieu demeure pour toujours. Or, cette parole, c’est l’Evangile qui vous a été annoncé… Les disciples étaient en route avec Jésus pour monter à Jérusalem. Jésus les précédait. Ils étaient effrayés, et ceux qui suivaient étaient aussi dans la crainte. Il y avait de quoi : Prenant de nouveau les Douze avec lui, Jésus se mit à leur dire ce qui devait lui arriver : « Voici que nous montons à Jérusalem. Le Fils de l’homme sera livré aux chefs des prêtres et aux scribes (pas au pouvoir politique, mais à la hiérarchie religieuse…), ils le condamneront à mort, ils le livreront aux païens, ils se moqueront de lui, ils cracheront sur lui, ils le flagelleront et le tueront. Jésus, insistant sur son humanité, sur l’incarnation par cette appellation qu’il est seul à se donner. L’annonce de la résurrection, de sa résurrection, gageant la nôtre et l’accès universel à la vie éternelle, au rétablissement de la création, à la rédemption, à notre accomplissement, laisse les Douze : froids. Peur et distraction… et trois jours, après il ressucsitera. Questions ? Jacques et Jean, les fils de Zébédée s’approchent de Jésus et lui disent : « Maître, nous voudrions que tu exauces notre demande ». Des places, l’affirmation du mérite personnel, le houvari des autres, la belle actualité. Conclusion du Christ et de son Apôtre : Celui qui veut devenir grand sera votre serviteur. Celui qui veut être le premier sera l’esclave de tous. … Vous vous êtes purifiés pour vous aimer sincèrement comme des frères (si les sœurs et frères s’aimaient, nos expériences de fratrie à chacun…). D’un cœur pur, aimez-vous intensément les uns les autres. Quant à Dieu… il envoie sa parole sur la terre : rapide, son verbe la parcourt. Il révèle sa parole à Jacob. [2] Quant à moi, prier, n’être qu’attentif, mes aimées, celles et ceux que la vie pousse un instant ou durablement vers moi. Les travaux que je me donne et qui parfois m’épuisent, tout simplement parce qu’ils ne sont que ma pétition de dignité et de contribution sans rencontrer de retour, les continuer paisiblement mais détendu : ne rien attendre que ce que j’ai déjà et qui ne vient pas de la société actuelle.


[1] - 1ère lettre de Pierre I 18 à 25 ; psaume CXLVII ; évangile selon saint Marc X 32 à 45

[2] - Le sens littéral de ce psaume se suffit à lui-même : Israël doit célébrer Dieu, malgré ses souffrances dûes à l’exil et à la chute de Jérusalem. Celui qui a créé le monde, qui dénombre les étoiles chacune par son nom, qui procure la nourriture aux animaux, qui fait la pluie et le beau temps, qui par sa parole, maîtrise le phénomne de la glace, la neige et le givre et qui,enfin, par sa parole donne des lois et des jugements à Israël, est celui-là même qui construira Jérusalem, qui rassemblera les exilés, qui redonnera courage aux désespérés… On peut voir aussi un double parallélisme : toutes les créatures ont droit à leur subsistance, sans condition,. L’homme constitue une exception ; lui, doit mériter sa nourriture par son comportement ; deuxième comparaison : entre le peuple de Dieu qui agit dans le monde et cette même parole qui enjoint à l’homme de respecter un certain nombre de lois par un choix libre. C’est cette même parole qui régit la nature qui consttiue notre Tora et que nous devons suivre sans contestation. La loi de Dieu ne commence pas avec les commandements de la Tora, mais avec la création elle-même. Le Verbe de Dieu devient conscience dans l’homme. C’est ainsi qu’il faut comprendre le verset 19 : maguid dévarav léya’aqou, h’ouqav ou michtaptav léisraël = il annonce sa parole à Jacob, ses lois et ses jugements à Israël  - Rabbin  Claude BRAHAMI, op. cit.  Je note : le Verbe de Dieu. Pour le spirituel, ce Verbe s’insinue dans l’intelligence, la conscience, le cœur humain. Pour le chrétien, c’est Dieu-même, le Fils engendré, par qui tout a été fait et rien sans lui… une personne. La personne divine et aussi historique. Pas devenue Dieu, mais Dieu fait homme parmi nous, d’une femme de chez nous… évidemment, ce n’est ni philosophique ni spéculatif, mais factuel, arrête de la foi chrétienne. Même si bien sûr on peut ensuite broder sur le fait comme sur tout fait, en philosophie et en spéculation .
Samedi 3 Décembre 2011 & Dimanche 5 Février 2012 & Mercredi 14 Mars 2012

mardi 29 mai 2012

en ce temps déjà, le centuple - textes du jour

Mardi 29 Mai 2012
07 heures 10 + Levé depuis une heure et demi de temps, rêvé d’un dialogue dans des couloirs assez lumieux du jour par des salles adjacetes, de JPC, peu ressemblant et jeune. Dialogue amical. L’idée me vient de lui proposer un livre-magnétophone-dialogue. Grande carrière, la sienne, et la mienne jamais autre qu’en projet. Résultat pour chacun ? et pour le pays ? Lecture ensemble de l’histoire contemporaine du pays, du nôtre. Son expérience des machines politiques, ma propre expérience : quelle est celle-ci ? – Hier, arrivée de notre ami Michel E. Du Liban, la rumeur de la Syrie, diagtnostic simple, les « Occidentaux » renversent peut-être des dictateurs mais pour faire pplace à ce qui à ses yeux est pire, les barbus, c’est moi qui prolonge, car il ne les nomme pas. Tout est religieux ? A Tripoli (du Liban), on se bat entre alaouites et chiites. Mais des parents de sa belle-famille vont et viennent de part et d’autre de la frontière avec la Syrie. En revanche, impossible de passer vers le sud pour le pélerinage aux Lieux-Saint que nous ferions en trinité, si nous venions le voir : le Hezbollah, la FINUL, les troupes israëliennes font la frontière méridionale totalement bouclée, et même en passant par la Jordanie, ce serait impossible ou presque, mais l’a-t-il tenté lui-même ? Les images de Syrie sont celles que nous recevons en France. Puis, en fin d’après-midi, retour de Marguerite, raccompagnée par son amie, ainsi que la mère et le petit frère de celle-ci. Les drames me restent présents de cette famille « recomposée ». Sandrine orpheline à quatorze ans d’une mère dont elle était déjà séparée (traversée piétonne de la voie rapide le long de Vannes), élevée par ses grands-parents, veuve à vingt-deux ou vingt-trois ans, le jeune mari se tue en moto, Sarah orpheline de père à trois-quatre ans, et le second compagnon ou mari ne vivant pas avec les siens, se meurt non loin de leucémie. Location d’un logement aux trois quarts financée par les régimes sociaux, vie de plein air et à la ferme, mais le fermier encore jeune et plaquée par sa femme lassée du racisme de notre village anti-immigration, l’a plaqué et il est pressant avec notre amie. Souffre-t-elle ? le visage à la LA TOUR ne l’exprime pas, elle est heureuse que dans mon regard elle lise une beauté certaine et une estime pour son courage, tandis que sa fille de dix ans me dit, tout à trac mais en a parte qu’elle me trouve beau. Je ne suis qu’en bleu ciel et harrassé de rangements de meubles chez nous après l’aménagement de notre cuisine. Sandrine lit-elle et quoi ? au hasard en bibliothèque municipale. Marc LEVY-même lui a échappé, les Harry POTTER pas mal mais au cinéma, les Delly et Arlequin que je croyais universels n’ont été que d‘une génération, pas la sienne. Je lui prête DRIEU LA ROCHELLE : Une femme à sa fenêtre évoquant la transposition au cinéma avec Romy SCHNEIDER. Je suis curieux de ses notes de lecture … orales. Evoqué le journal intime d’AMIEL, l’assurant qu’elle devrait tenir le sien. Mais je n’ai rien à dire. Justement !
Prier… le cœur rempli de ces rencontres, des haines dont nous sommes victimes, l’œil mort et gonflé de notre chienne qu’il a mieux valu que ni ma chère femme ni notre fille ne le voit… angélique chienne. Pierre, l’apôtre, nous suggère le privilège dont nous bénéficions [1] : les prophètes ont réfléchi et médité sur le salut, et ils ont annoncé la grâce que vous deviez recevoir. … à l’image du Dieu saint qui vous a appelés, soyez saints, vous aussi, dans toute votre conduite, puisque l’Ecriture dit : soyez saints, car moi, je suis saint. L’enseignement d’une conduite dans la vie n’est pas d’expérience humaine : écrasante responsabilité de l’Abbé recevant la profession solennelle de son moine ou du père que je suis transmettant, comme il peut, sa foi et quelques pratiques de récitation de textes ou de vie litirgique à une petite fille espérant paradis et retrouvailles d’une chienne aimée, maintenant disparue totalement, si ce n’était Dieu qui porécisément conduira, gardera, enseignera comme ils sont eux-mêmes gardés et conduits. Perssonne n’aura quitté, à cause de moi et de l’Evangile, une maison des frères, des sœurs, une mère, un père, des enfants ou une etrre, sans qu’il reçoive en ce temps déjà le centuple : maisons, frères, sœurs, mères, enfants et terres ; avec des persécutions, et, dans le monde, à venir, la vie éternelle. Biens et attaches, lieux de vie sur le même plan ? Mais nous ne quittons rien, sommes au contraire quittés, et ce que nous vivons, subissons, souffrons ou voulons, est-ce en fonction de Dieu ? Evidemment non. Il s’est rappelé sa fidélité, son amour [2].  Prier…


[1] - 1ère lettre de Pierre I 10 à 16 ; psaume XCVIII ; évangile selon saint Marc X 28 à 31

[2] - Avec ce psaume, on comprend que le salut d’Israël n’est pas un simple événement national, mais le prélude à la rédemption cosmique, englobant l’univers entier. La manifestation de cette providence provoque les « applaudissements des fleuves », le « rugissement de la mer » et le « chant des montagnes ». Là aussi le roi Dieu est acclamé aux sons du chofar et des trompettes. Rabbin  Claude BRAHAMI, op. cit. Chaque fois qu’Israël s’interprète et reçoit son legs en termes d’universalité et de précession de l’ensemble d’une humanité appelée à Dieu, il est non seulement admissisble, mais admirabale et salutaire. Chaque fois au contraire qu’il s’interprète pour lui seul et qu’il accapare ce dont il a été insignement favorisé, il est en danger sans pour autant que se voile une révélation passée, alors, à d’autres pour un accomplissement total. C’est en se trompant sur soi-même qu’on échoue et se rapetisse. L’Etat d’Israël, autant que le judaïsme dont je le crois séoparable, garde toutes ses chances s’il est vécu en profondeur spirituelle et non en nationalisme. Ces commentaires, dont je suis si reconnaissant de les avoir reçus, vont et viennent dans cette alternative.
déjà médité le samedi 5 Mai 2012

lundi 28 mai 2012

va... puis viens et suis-moi - textes du jour

Lundi de Pentecôte 28 Mai 2012

Hier
23 heures 48 + Deux liturgies, tellement inégales avec un commun dénomnateur.
L’essentiel est mon aveu de la mort, de la découverte du corps mort, de sa Fifi à notre adorable petite fille. Elle venait de passer l’après-midi avec Laetitia, et ayant ramené celle-ci, j’ai préféré que notre conversation se fasse dans l’ambiance habituelle de nos routes d’aller et retour de l’école, et rien qu’en tournant autour de l’église et en prenant le giratoire devant la mairie et la médiathèque, j’ai pu lui dire que j’avais des choses graves à lui dire, que nous ne reverrions plus Fifi, que son corps avait été découvert, mort depuis longtemps, défiguré. Aussi, Maman ne l’avait guère vue et cela lui aurait encore fait plus mal de la voir, si méconnsaible dans cet état. Elle a accusé le coup en silence, elle croyait manifestement au retour de sa chienne chérie, de sa véritable fille. Encore ce matin sur la route, ses mots de certitude, son indication aussi de panneaux publicitaires vers Kergonan, que nous pourrions utiliser. Il y a eu de loin en loin des questions précises car j’ai été précis, le laboratoire, la destruction du corps pour analyser les causes de la mort, le poison, pas d’incinération individuelle. Le paradis, au lieu de parler de la mort, une messe spécialement et particulièrement pour les chiens. Vieillir de vieillesse, ne pas mourir si jeune. Ce qu’elle dit dans la voiture, je nous ai garés dans les stationnements devant la médiathèque. Mais au lit où elle a voulu que nous continuions à parler comme dans la voiture – après qu’elle eut un moment avec sa mère : c’est un ange, la reine des princesses au paradis des chiens – qu’elle aimerait mourir le plus tôt possible. Elle a évoqué à deux reprises, ce dont je ne lui avais pas, je crois, parlé spécialement : mourir avec quelqu’un qui vous aime et que l’on aime, comme le Frère Claude, elle a retenu ce moment essentiel. J’ai surtout reçu l’inspiration tandis qu’elle comprenait ce qu’elle avait appris, que j’évoquais la mort probable dès le mercredi matin de sa disparition, de lui raconter toute notre histoire avec les chiens, depuis Lucia jusqu’à Raïssa. Elle demande pourquoi elle et pas d’autres de nos chiens, pourquoi personne ne l’a défendue. Elle n’a failli pleurer que deux fois, je la regardais de profil, très forte, sans projets de vengeance ni de révolte, mais la voiture arrêtée devant le portail : pourquoi Dieu ne fait-il rien, n’a-t-il rien fait ? et puis elle s’est ravisée, a voulu que je lui parle du paradis. Deux choses certaines, la résurrection (je n’ai pas précisé : des morts, de la chair, car pour elle la résurrection c’est manifestement cela et pas de l’éther) et la proximité de Dieu. Pour tout le reste, nous ne savons rien. Le paradis pour tout le monde, pour toute la création à laquelle les Apôtres ont été envoyés annoncer la Bonne Nouvelle. Au lit, elle est d’une profondeur bouleversante. Les gentils peuvent être méchants, et les méchants gentils. Les gentils peuvent devenir méchants. Il devrait y avoir un test, ce devrait être inscrits sur le passeport. Elle a accepté de n’avoir pas revu le corps, elle voulait initialement que je lui montre l’endroit, j’y ai été disposé tout en lui disant que cela ne signifiait rien, qu’elle n’ »était sans doute pas mort là. Comme moi, elle aurait voulu quelques poils à retrouver, moi qui regretter de n’en avoir pas coupé vendredi soir. Reniac… chaque coup donne une nouvelle résonnance au souhait d’ailleurs de ma chère femme, toujours cette maison lui a paru maudite, maléfique. Marguerite voudrait que nous déménagions tout de suite, un appartement fermé mais tout en gardant Reniac. C’est exactement ma propre pensée, mon souhait : réalisable ? certainement pas dans nos conditions financières actuelles. Nous avons donc, tout en vivant cet événement : accepter le fait que notre chienne est morte, que nous ne la reverrons plus, qu’elle ne reviendra pas, parlé de tout autre chose, nos chiens de générations précédentes, les études à venir à organiser en concertation d’elle avec Eva et Laetitia. – Je pense qu’il y aura le choc, mais il a aussi cet avu dont aucun adulte n’est capable et qui est pourtant d’expérience : tu sais, Papa, quand tu n’es pas là au botu de quelques heures, je t’oublie. Elle oubliera, croit-elle. Je lui ai dit qu’elle n’oublierait pas, mais je ne lui ai pas dit qu’ainsi elle souffrirait moins puis plus…   Je lui écris maintenant tout cela. Et nous avons évoqué aussi l’affiche et l’annonce de presse. C’est une fille forte à l’amour économe de mots.

Ce matin
06 heures 31 + Ma dernière phrase d’hier soir … c’est une fille forte à l’amour économie de mots. Pouvoir l’écrire de sa fille de sept ans et demi. Je lui ai appris la vérité-réalité.Trois quarts d’heure à parler allant et venant autour de notre chienne, de l’histoire de nos vies à chacun, des antécédents à la sienne dans la mienne. Le court agenouillement avec sa mère que nous retrouvons après cette forme d’annonce et de profession de foi. Le moment que je cherchais, qui devait être hier soir, qui aurait pu être à son coucher, m’ été donné subitement après que nous ayons raccompagné sa petite amie chez les siens. Celle-ci ne pouvant même plus dire qu’elle a la nostalgie du retour de sa propre mère « congédiée » par le père pour… Nous vivons en creux plusieurs drames, le nôtre est-il simplement cette parcelle de la souffrance du monde, vraie réalité ? Je suis ce matin vidé, je fais mon possible. Sens des deux liturgies d’hier : une profession monastique solennelle, exemple-même que la liturgie quand elle est vécue intensément sans distinction d’acteurs principaux, de célébrants, de participants, de familles de sang ou de vocation, rest cpntagieuse, notre fille malgré que cela ait duré plus de deux heures, ma femme si souvent réticente mais ayant reçu les grands moments, et moi souvent en larmes entre reviviscence de mes anciennes interrogations sur un état de vie et la disparition, jusqu’à son cadavre de notre chienne aimée, si jeune, si lâchement agressée. Dire de Michel SERRES hier soir sur l’âme des animaux et notre communauté de vie avec eux qui se perd. Et l’autre, sur les quais de Vannes qui ne furent pas de plaisance jusqu’il y a peu, la « béatification » de la fille du chancelier LAMOIGNON, dite « l’ange des mansardes » après son mari, MOLE de CHAMPLATREU ai été guillotiné. Il n’y avait que le regard et le sourire des religieuses de la congrégation qu’elle fonda en 1803 en ces lieux-mêmes, paroissienne de Saint-Sulpice, le desservant devenu évêque l’appelle aussitôt, elle a marié les deux enfants survivants des cinq qu’elle avait eus. Cette femme, comme Yvonne-Aimée de Malestroit, me passionne, mais cette liturgie, au demeurant simple et brève, messe en plein air, défilé d’une centaine de prêtres et d’évêques, derrière bannières et au son des musiques bretonnes, avec des façades encore d’autres siècles, n’était que masculine, déguisée, jeux de rôles. Il y avait sans doute prière et ferveur chez ces clercs, accablés par le soleil pour ceux qui n’étaient pas à l’estrade, mais cela ne se voyait ni ne sentait. J’ai voulu donner le signal des applaudissements quand dfut termiéne la lecture en latin de la bulle papale. Il n’y en a eu qu’après la traduction française. D’une autre congrégation, tout en blanc, une jeune religieuse m’avait accepté à ses côtés en bout de son rang. Elle ne me sourit qu’à mon départ aanticipé, la prière universelle dite et accepta mes vœux que la suite de sa vie soit belle : enseignement inculqué comment ? d’avoir à se tenir loin des hommes, et puis la version féminine de l’existence se réveilla à l’instant de constater qu’il n’y aurait eu que ce frôlement de rencontre. – Je me sens vidé, le sens de la vie, le sens de la marche… mais il m’est donné de marcher. A cet instant, sort de l’horizon un soeil aussitôt ardu. Prier, puis écrire au nouveau secrétaire général de l’Elysée quelques lignes de courriel sur l’actuel viol, le énième commis par le dictateur mauritanien (débarquer avant terme le président de la Cour suprême, empêché par les armes de regagner son bureau hier après-midi : le simple rappel de notre ambassadeur vaudrait désaveu de notre part, test de la « françafrique » dont un premier a été donné au discours de Tulle, mais – tout l’enjeu du mandat présidentiel nouveau dans chacun des domaines du mal-être français et européen – aura-t-il sa suite, son développement ? Je n’augure pas. Puis, avec le compte-à-rebours de l’arrivée de cet ami d’antan auquel ma chère femme reste si fidèle, avec réciprocité, parce qu’il y a surtout le terreau toujours tiède d’un passé et de relations communes, d’un travail et d’une ambiance qui furent porteurs de cette fin d’adolescence qu’est la trentaine, surtout si elle rayonne et est heureuse. C’est d’ailleurs à ce moment que nous nous rencontrâmes et que l’amour arriva – définitif – mais chargé de difficultés qui n’ont plus jamais cessé : l’amour antidote de presque tout, mais ce presque tout survenant en même temps que lui, dans nos vies… Etre sur le qui-vive désormais chaque fois que s’absente l’un quelconque de nos chiens qu’affectionnent nos agresseurs anonymes. Trente hectares et les tenir en laisse ou en chenil… ? Du même genre en parabole que ces treize mois de massacres en Syrie par un pouvoir qui tient selon le balancier des équilibres et procédures en Conseil de sécurité. Les années 1950 savaient être roides. Le veto soviétique fut contourné pour la Corée en assemblée générale : la résolution Acheson, dont plus personne à commencer par les Américains, et nous désormais puisque de GAULLE est si loin, ne parle. POUTINE tout dictateur qu’il est, n’est pas STALINE vainqueur de HITLER. – Et puis le défi à relever… « Mon cher Bertrand, avec vous on ne choisit pas un sujet. C’est votre plume qui vous dira où elle veut aller. Mais je verrai plutôt le pamphlet, La France aujourd’hui, hier et demain. Ancien d’extrême droite si c’est l’être que de considérer BRASILLACH comme un de nos plus plus grands auteurs au XXème et avoir contribué à la fondation de la Table ronde, il ne m’a encore jamais publié, mais il me donne de mon prénom depuis notre dernière correspondance. Françoise VERNY et nos rencontres pour d’énièmes évaluations négatives. La longue histoire (Romain GARY édité à son huitième manuscrit seulement, ses lettres me le racontant, étonnantes de graphisme) s’achève, celle de ma vie ne m’appartient plus. Depuis quelques mois, je sais que le relais a déjà passé à notre fille. Et que de nous trois, la plus à chérir, soutenir est bien sa mère, ma femme.
J’avance à l’autel du matin, le bouquet à la main. Naguère, hier encore, le partage faisait église – dans cette diffusion virtuelle quotidienne – et aujourd’hui la chapelle est simple, chaleureuse, priante. [1] Ma fille veut une messe pour Fifi, elle l’aura, et pas in petto. Une demi-heure de soins ménagers, chiens et nettoyage, tasse de thé pour ma femme et une demi-heure pour assembler ce dont je me décharge avant de prier… J’ai vécu hier soir le test de l’amour et puis se couchant, embrassée par sa mère, notre fille m’a dit : reviens, je voudrais qu’on continue de parler comme dans la voiture. Jésus se mettait en route quand un homme accourut vers lui, se laissa tomber à ses genoux et lui demanda : « Bon Maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? ». La question n’est pas la bonne, car la vie éternelle, c’est le Royaume c’est d’être avec Dieu, ce n’est pas un bien c’est l’union à une personne, pas d’échangisme. Jésus, dans cet épisode si célèbre mais inépuisable de sens et d’avertissement, ne reprend son interlocuteur que sur le titre qu’il reçoit de lui, alors qu’au lavement des pieds de ses disciples, il leur dira : « Vous m’appelez Maître et Seigneur, et vous avez raison »… « Pourquoi m’apelles-tu Maître ? Personne n’est bon, sinon Dieu. »  Alors, ce paradoxe, aucun des douze Apôtres n’a couru vers le Christ, chacun a été appelé, désigné nommément, mais a suivi. Celui-là ? Posant alors son regard sur lui, Jésus se mit àl’aimer. Je ne peux vérifier si le texte original emploie le même verbe pour le disciple que Jésus aimait. L’inconnu va au Christ selon la rumeur, selon la réputation de celui-ci, mais Jésus a le coup de foudre. A l’apéritif de plein air, hier, devant l’abbaye de Kergonan, ces adolescents et pré-adolescents, des garçons, le regard si clair et l’âme si ouverte à ma question banale : que voulez-vous faire plus tard ? les réponses variaient, elles étaient blaguées tant ils étaient encore loin, en chronologie de leur âge, du choix d’une filière, d’une carrière et ils ne répondaient pas en termes d’ambition, tandis qu’uniformes et toilettes, allaient et venaient, censément familiers les uns des autres. Eux et le sommelier du général commandant la région militaire me parurent vrais : ils étaient ouverts. Jésus appelle mais, contrairement à sa manière pour mander ses futurs Apôtres, il conditionne son appel. Ceux-ci, d’une certaine façon, ne furent pas libres : pas même le temps de la réflexion, appelés, ils suivent. A cet homme, Jésus présente un choix : une seule chose te manque : va ! d’ordinaire c’est au miraculé que cet ordre s’adresse… va, vends tout ce que tu possède, donne-le aux pauvres et tu auras un trésor dans le ciel (réponse à la question initiale), puis viens et suis-moi.  Il était pourtant venu. Jésus commente, car lui, à ces mots, devint sombre et s’en alla tout triste : il avait de grands biens. … Mes enfants, comme il est difficile d’entrer dans le Riyaume de Dieu ! La suite est la raison de notre prière : tout est possible à Dieu. … Il a donné des vivres à ses fidèles, gardant toujours mémoire de son alliance [2]. Et à ceux qui suivent, on suivi, Pierre, qui s’y connaît, assure :  cet héritage vous est réservé dans les cieux (justement ce que convoitait cet homme), à vous que la puissance de Dieu garde par la foi…. Et vous tressaillez d’une joie inexprimable qui vous transfigure, car vous allez obtenir votre salut, qui est l’aboutissement de votre foi. Celle transmise à notre fille qui, sans encore savoir, disait vouloir se suicider pour rejoindre plus vite sa chienne que nous cherchions et attendions encore. Alors, ma responsabilité me fut perceptible. Et si… s’il n’y avait ni salut, ni rémission, ni retrouvaille, que… L’agnostique est certain, l'indifférent aussi... l’âme de foi : non. – Prier, demander.Tout.


[1] - 1ère lettre de Pierre I 3 à 9 ; psaume CXI ; évangile selon saint Marc X 17 à 27

[2] - Ce psaume alphabétique est dit à min’ha de chabbat parce qu’il parle de justice, comme les versets du tsidkatkha et parce que le « souvenir » que Dieu laisse de ses actions, se réfère au commandement du chabbat : « souviens-toi du chabbat » (Ex. 20.8). Ce psaume consttiue aussi un hommage à Dieu pour la providence qu’il exerce sur toutes ses créatures et sur son peuple en particulier. Il est particulièrement de mise dans la bouche du fidèle qui, au moment où le chabbat est sur le point de finir, s’est amplement délecté de cette grâce divine qui se manifeste le chabbat dans toute sa splendeur. Rabbin  Claude BRAHAMI, op. cit.

dimanche 27 mai 2012

il reprendra ce qui vient de moi pour vous le faire connaître - textes du jour

Dimanche de Pentecôte - 27 Mai 2012

Les visites de vétérinaire. Rentrant de chez le Dr. G..., je me suis couché : à peine sept heures du soir tandis que Marguerite et Laetitia continuaient de jouer, je n’ai pas eu a force de me relever pour leur dire bon soir. Totalement anéanti de fatigue, le chagrin est une fatigue, l’impuissance plus encore qui est vraiment la soumission de force à une agression, tous azimuts.
Pour la première fois de ma vie, sur un sujet auquel je tiens, me laisser conduire et obéir à un mentor, les conseils sollicités, je ne les suivais pas ou bien ne croyais, quoique très vite envahi par le doute, à ma propre initiative. Donc, ce livre suivant ce que le titre suggéré m’inspire – déjà en réminiscences et situation personnelles – et que ma « plume » continuera.
Prier… le jour, les oiseaux, nos chiens, des présences. Mais c’est ma prière qui fait la vie ou plutôt qui me met dans la vie de ces vies, et y introduit la mienne et mon propre chant. Lequel ? Prier… [1] une araignée vient tranquillement sur ma table puis, à mon souffle, se précipite et dégringole…  L’Ascension et la Pentecôte se commandent l’une l’autre. Luc les expose factuellement dans un même livre qui n’est plus un évangile mais une suite ou une conséquence de ce que contient son évangile. La mûe n’est pas au moment de la Résurrection, mais à l’Ascension : alors commence le temps d’après et le temps d’attente. Singularité phisosophique et psychologique qu’un temps d’accomplissement ouvre un temps d’attente. Leçon : la vie est une attente, attendre, c’est être disponible et orienté. Quand arriva le cinquantième jour après Pâques, la pentecôte, ils se trouvaient réunis tous ensemble. Soudain, il vint du ciel un bruit pareil à celui d’un violent coup de vent : toute la maison où ils se tenaient en fut remplie. Ils virent apparaître comme un sorte de feu qui se partageait en langues et qui se posa sur chacun d’eux. Alors, ils furent tous remplis de l’Esprit Saint : ils se mirent à parler en d’autres langues, et chacun s’exprimait selon le don de l’Esprit. Le texte capital vaut d’être étudié mot à mot.  Les Apôtres sont réunis, ce n’est pas une aventure solitaire. La manifestation a sa matérialité, quoique celle-ci soit mystérieuse et inuselle : pas un violent coup de vent, mais un bruit pareil, une sorte de feu qui se partageait, pas un feu. La conséquence n’est pas une ambiance d’épouvante ou un recueillement général et silencieux, tout le contraire. Prise de parole, sortie au dehors, adresse à un public considérable. Ils furent tous remplis de l’Esprit Saint. L’Esprit Saint ne s’insinue pas, il envahit. Production : la propagation de la foi. L’effet sur les disciples n’est pas quelque médication ou transformation dont chacun bénéfciie, il est une mise à l’œuvre, et l’œuvre selon le Christ, c’est la foi. Donc, une annonce à celles et ceux qui ne l’ont pas encore. Question déplacée : avez-vous la foi ? question juste qui devient alors personnelle, historique, biographique, expérimentale, plus du tout une enquête sur la capacité scientifique ou volitive de qui que ce soit : as-tu reçu la foi ? La suite devient individuelle quoique le produit soit collectif, social, économique, politique : frères, je vous le dis. Vivez sous la conduite de l’Esprit de Dieu. Selon Paul, c’est une libération. Voici ce que produit l’Esprit : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, foi, humilité et maîtrise de soi. La formule d’Augustin. Face à tout cela, il n’y a plus de loi qui tienne… Puisque l’Esprit nous fait vivre, laissons-nous conduire par l’Esprit. C’est du Christ que nous tenons la première présentation de cet EspriSaint, dont il est l’annonciateur : lui, l’Esprit de vérité qui procède du Père, il rendra téloignage en ma faveur. … ce qu’il dira ne viendra pas de lui-même : il redira tout ce qu’il aura entendu et ce qui va venir… il reprendra ce qui vient de moi pour vous le faire connaître. … Et vous aussi, vous rendrez témoignage, vous qui êtes avec moi depuis le commencement. Ce qui vient du Père est donné par le Christ, ce qui vient du Christ nous est rappelé, redonné, inculqué par l’Esprit Saint. Dévotions et expérience (surtout) y ajoutent les différents dons structurant une personnalité et – partant – une société. Gloire et connaissance de Dieu, œuvre de l’Esprit Saint continuant et rendant encore plus explicite le ministère public du Christ et son incarnation, sont notre participation à la vie de Dieu, à la divinité (pour mal dire). Tu reprends leur souffle, ils expirent et retournent à leur poussière. Tu envoies ton souffle : ils sont créés : tu renouvelles la face de la terre.
Et puis le deuil revient. Hier soir, terrassé et m’étendant dès terminée la séquence des vétérinaire, je n’ai pu me relever : dire bonsoir à notre fille, prier avec elle, après avoir embrassé son amie de classe, Laetiia que ma chère femme est allée rendre à son père.. le silence est pleur puis peut devenir prière, qui est surtout silence, mais autre, activement. Puisque nous recevons.

samedi 26 mai 2012

c'est aux païens que le salut de Dieu a été envoyé - textes

Samedi 26 Mai 2012


05 heures 05 + Sommeil à retrouver, mais il m’importe peu. Ne plus attendre : une délivrance. Nos chiens un par un appelés à être attendus, et nous à ne plus attendre ? La mort à s on objet, mais l’espérance ? Prier… justesse du commentaire d’Aelred de Rielvaux, à afficher pendant ces deux-trois jours où périodiquement un gouvernement s’improvise pour X années de position des uns, de vociférations des autres tandis que « le commun »… Prier… il fera très chaud aujourd’hui. . . Prier tandis que, recouverte, notre fille continue de dormir et que ma chère femme, son thé servi, se rendort. L’aube est déjà là, le vent aussi et la vie. Ce jeune moine, prêtre, qui quitte le monastère mais reste dans l’Eglise, va en paroisse, de diocèse en diocèse. Il était passé d’une objection : plus d’avancement, l’existence entière à cheminer sur un plateau désert, stabilité effectivement, à une autre : priant pour que guérisse sa mère, il n’en expérimenta que sa mort et donc l’inefficacité de… Paul prisonnier à Rome, assigné à résidence dirait-on aujourd’hui dans l’attente d’un procès qui n’est pas raconté par Luc…  trois jours après, il fit appeler les notables de la communauté juive. Quand ils arrivèrent, il leur dit … « c’est à cause de l’espérance d’israël que je porte ces chaînes ». Du matin jusqu’au soir, Paul s’efforçait de les convaincre au sujet de Jésus, en partant de la loi de Moïse et des livres des Prophèyes. Les uns se laissaient convaincre par ce qu’il dsiait, les autres refusaient de croire. Paul leur dit alors : « sachez-le bien : c’est aux païens que le salut de Dieu a été envoyé. Eux, ils écouteront ». Ces vies qui ont une cause, un objet, qui sont mûes. Moi, le suis-je ainsi et par Dieu ? évidemment non. Je me bats avec moi-même et sur moi-même. Sans être en cela original, tous les empêtrés de la petitesse et du cramponnement. L’Eglise catholique tout autant qui ne va nullement aux « païens » mais s’acharne à n’exhorter que le troupeau résiduel, lui-même si souvent crispé. Le monde respire-t-il ? Est-ce ton affaire ? mais toi, suis-moi. Jésus, notre crible. [1] Il aime toute justice : les hommes droits le verront face à face. [2]. Mais je voudrais tant que tous y soient conviés et aboutissent, et à nos côtés – pour ce qui est de nous, petit élément à trois, enfant, femme et mari, dans la communion universeelle soudainement – nos chers animaux. En attendant, en espérant, voici que se sont fermés les deux grands livres du nouveau Testament. Et demain, la Pentecôte, aux effets imprévisibles : après cela, je répandrai mon esprit sur toute chair . Vérifiant la conclusion des Actes des Apôtres et de l’évangile de Jean, je suis ainsi « tombé » sur Joël [3], puis sur  l’image de « memento » d’Amédée HALLIER, moine de Bricquebec, l’homme du oui… du consentement, thèse sur Aelred de Rielvaux, justement. On ne peut vivre que dépouillé. C’est le sens de la mort pour que la résurrection fasse vraiment tout de nous, le suprême. – Pour celles et ceux qui recevront demain pour la dernière fois cet envoi quotidien, faute de le souhaiter, que puis-je écrire de plus vrai, de plus vécu, au moins dans ma propre version ? Aimer, se dépouiller. Aller, retour.
Le jour, la force, le nombre, la puissance des oiseaux tandis que s’est calmé le vent mais que les nuages arrivent. + 06 heures bientôt.

06 heures 30 +  Pour vivre, être déjà mort.


[1] - Actes des Apôtres XXVIII 16 à 31 passim ; psaume XI ; évangile selon saint Jean XXI 20 à 25

[2] - Ici, l’oiseau du verset 2 symbolise peut-être le peuple d’Israël ou le juste, l’innocent, faible et fragile, constamment chassé et piégé par les mécréants qui « ajustent leur flèche et tirent dans l’ombre ». Certains pensent que l’oiseau-Israël est poussé par ses ennemis à quitter son refuge, la montagne de Sion, sur laquelle se trouve le Temple, en l’assurant que Dieu ne peut le protéger (verset 10 et 11). Mais ces impies se trompent ; ils seront châtiés sévèrement, tandis que l’oiseau finira par être sauvé, car Dieu veille sur lui, depuis son Sanctuaire, depuis son trône dans les cieux. Il éprouve le juste et déteste l’impie.- Rabbin  Claude BRAHAMI, op. cit.

[3] - Joël III 3


Hier

. . . aux arcives diplomatiques de Nantes, 14 heures 15 + Fifi découverte par Franck, dans le petit bois, morte : empoisonnée.

. . . chez nous, ici, 22 heures 41 + … en réalité dans le buissonnement à dégager pour faire passer la clôture du chenil, donc à dix mètres de notre cuisine. Le corps gonflé est méconnaissable, mais il n’est pas vraiment plus lourd. La tête se dissimule dansla couverture que j’ai prise, une oreille retournée, le sang goûte. Les gendarmes requis par deux gardes-à-vue, X cambriolages, ne peuvent venir constater  le lieu où nous l’avons trouvé. Cycle de procédures, expérience énième de la justice, de la protection, de l’écoute. Cela fait vingt ans que je le vis. Faire autopsier, mais au laboratoire départemental il m’est dit qu’en cas le corps ne me sera rendu ; Pas d’incinération particulière non plus, elle le sera avec une vache qu’on a complètement dépecée. Il est proable qu’aucun diagnostic ne pourra être posé. J’ai imbibé un papier du sang qui goutte, un des signes d’empoisonnement, à ce que je comprends, est la perte des anticoagulants, j’ai pris le collier, si je m’étais arrêté, j’aurais vécu l’effondrement total des larmes. Avant-hier, notre fille me disant : pourquoi les hommes ne pleurent pas, tu n’as jamais pleuré Papa. En milieu de journée, nous avions négocié une annonce de presse pour avis de recherche. Les yeux n’existaient plus, qu’un demi-globe bleuâtre, là où il y avait selon les moments du vert clair ou de l’or. De notre Sinus égaré par un vétérinaire n’ayant pas su mettre le collier adéquat, nous avons imaginé l’errance, la recherche, l’instinct du souvenir, pendant plusieurs mois, le manquant parfois à un quiart d’heure, la rencontre était plausible mais ne se faisait pas. La fin, nous avons oublié de l’imaginer. Nos deux fusillés de Décembre 2010, je ressase encore leur étonnement de la dernière seconde qu’un humain leur tire dessus à bout portant, alors que l’humain c’était nous, donc de race commune, celle de l’amour et de la solidarité. Celui qui a été manqué de peu il y a juste deux mois, il suffit de manipuler quoi que ce soit qui, métallique, ait la taille d’un fusil pour qu’il s’effare et s’enfuit. Je n’imagine pas la mort de notre chienne ni sa détresse. J’imagine davantage que le coup a été fait presque dès le moment où nous avons constaté qu’elle n’était pas rentrée en même temps que les autres. Les empoisonnés du samedi précédent avaient pu revenir et donc être sauvés. Le corps n’avait pas la tête orientée vers la maison, elle en était trop près mais pas sur son chemin, donc une posture artificielle. Nous l’aurions entendue. Un ou des salauds sévissent autour de nous. Elle a été portée là, et depuis peu. Je n’imagine pas non plus comment cela se terminera. Coups de feu nous atteignant à notre tour, poison ayant raison de nos chiens un par un, je n’ai pas le vertige. Mon vertige parce que cet attentat n’est que typique, c’est que le cœur enfante de si mauvais desseins, cf ; la Genèse et notre expérience intime quotidienne, mais que les freins, l’auto-censure, les repères, le sens de la responsabilité, une sorte de consistance en soi ne fonctionnent plus et n’empêchent plus la réalisation de ces pulsions. Je suis plus dépassé par le fonctionnement humain et de la société que par la mort de qui j’aime. Comment être mésestimé à ce point, exciter la malveillance ou ce que tel me dit être la jalousie ? Simplement, l’espace de la propriété, son interdiction aux chasseurs, et l’engrenage des vengeances ? Je ne sais. Contexte aussi du moment politique qui m’atterre. Mensonge évident sur l’Aghanistan en même temps qu’imprévoyance de vingt ans : toujours pas de logistique européenne en sorte que nous sommes enlisés là-bas soi-disant pour garder nos matériels que nous n’avons pas les moyens de rapatrier rapidement… Un retrait, c’est tout ou rien et tout de suite. Et en être à ratifier le traité qui a constitué notre politique pendant cinq ans et a été écrit pour la continuer est incompréhensible, ou alors c’est bien qu’on continue comme avant, mais en camouflant un peu, ce qui ne trompera pas l’opinion nationale quand tomberont les 84ème, 85ème, 100ème soldat de nos unités résiduelles « non combattantes ». Ce soir, mon mépris commence et mes grands modèles grandissent s’il était encore besoin, celui d’avant 1969, celui – brève et magnifique, inattendue résurgence – que j’évoquerai demain matin. Et puis, en haut lieu comme ici… en politique comme en hiérarchie paroissiale et diocésaine, l’inexplicable de ne pas recevoir de réponse aux offres de service les plus simples, le refus essuyé qui m’est devenu une habitude à chaque proposition de quelque familiarité du projet commun ou du partage de ce que je crois certitudes communes. Les réponses ne me viennent que d’autres générations, celles qui n’ont pas encore le pouvoir ou celles qui sont plus âgées que la mienne. La leçon se répète tant, elle devient si forte qu’elle m’émancipe par à coups de plus proches de tout intérêt pour ces autistes. Mais je reçois d’autres trésors, imprévus, indicibles – de la recension des souhaits de continuer à recevoir mon envoi matinal quotidien à des fraternités, ici ou au sud du Sahara que je n’aurais jamais conjecturées quand j’avais les apparences de la gloire. Quoique déjà et souvent des rencontres étaient fortes. Mais je perçois aussi que le temps vécu avec ma femme et donné à notre fille est la vraie susbtance de ma vie et que je ne suis qu’au seuil de ce gisement, de ce bonheur. C’est cela maintenant qui doit être mon tout, le reste si occupant ou préoccupant parce que je me trompe, va rentrer dans l’accessoire.
Car voici que tout est douceur quand je me love seulement dans le souvenir de notre chienne qui n’est absolument plus que ma foi en l’amour et en la résurrection. L’incinération peut-être déjà faite – en même temps qu’une vache, car les « procédures » interdisent les traitements individuels, et qu’aucun vétérinaire du département ne veut se charger en propre des analyses et de l’incinération. Expérience fabuleuse, extraordinaire de ressentir comme je l’ai ressenti en portant le cadavre de notre chienne, que le corps, notre corps n’est pas nous. Certainement pas quand il est mort, mais tout autant quand nous sommes vivants. Nous ne sommes que peu, très peu notre corps, très peu notre passé, pas toujours nos actes, encore moins nos paroles, les vrais échanges sont prières, communion de pensée, souvenirs, la présence mutuelle est rarement physique même dans notre forme quotidienne d’existence. Nous sommes bien plus, tellement plus que nous sommes autres, nous ne sommes nous-mêmes que sous le regard de Dieu. Je sais que ce peut – à lire – être ridicule ou bête. Ce n’est pas sans doute pas dans le catéchisme et je m’en réjouis, mais c’est une évidence – au moins pour moi – que nous sommes bien plus que ce que nous sommes. Et ma petite chienne, si douce, si discrète – remarquable ainsi par son silence : l’avons-nous jamais entendu aboyer ? – redevient présente à mesure que je me quitte et pense à elle. La portée de quatre dans un panier, huit kours d’âge peut-être… sa mère trouvée par des employés municipaux de la commune voisine. L’adoption du tout en Mars 2010 pour rendre service et aussi par émotion de ma chère femme voyant, chez notre précédent vétérinaire où se trouvait par hasard à régler une note, s’organiser l’euthanasie. La mère fusillée la première huit mois après, un petit chien chéri que nous avait confié le fils survivant de François MAURIAC, ensuite après une première tentative. Naissance la nuit du sofitel de DSK, il y eut un an juste quand elle disparut, naissance des œuvres de son frère, couple amoureux fou à l’égyptienne, à la pharaonne. Sans doute du nombre, sans doute des gamelles, sans doute des astreintes et des ennuis mais à la vérité aucun dégât extérieur, aucune véritable nuisance, sinon l’hors norme. L’hors norme aussi de nos hectares, pourtant sans valeur vénale.
Nous nous sommes très peu promenés avec ces deux jeunes générations, qui faisaient chaque matin leur tour en meute, puis l’après-midi et le soir étaient du salon à leur manière. J’avais – chacun de nous trois a une relation particulière avec chacun de nos chiens – j’avais avec cette chienne l’échange du regard, le soin du visage, de la tête, les doigts derrière les oreilles, le massage de la mâchoire inférieure. Le fouet battait avec discrétion quand j’approchais, jamais une réclamation. L’esthétique parfaite, le silence religieux, l’autonomie et pourtant une sociabilité entière avec le frère co-géniteur. – Adorable petit animal qui avait ses lieux, son regard et une disponibilité pas du tout domestique, la disponibilité à l’amour que nous lui portions et c’était son amour que de nous attendre et de nous donner tant d’envie, de bonheur, de facilité, de naturel pour l’aimer. Le corps est loin, disparu, comme le sera le mien, comme le sont ceux de mes chers parents, mais l’existence est intacte, elle tient bien plus qu’à ma mémoire, qu’à des reconstitutions qui s’affaibliront. Le mystère est là, ce n’est pas une consolation et mon chagrin n’est pas l’étreinte qui n’a plus sa matière. Je pense, je prie, j’aime. Je n’en veux à personne, pas à moi non plus. J’en veux à notre humanité qui n’a pas su demeurer ce qu’elle pouvait être et qui ne sait pas ce qu’elle pouvait être. Respirations de nos animaux, bientôt de ma femme chérie le long de laquelle je m’étendrai. Les derniers dialogues d’hôpital et de mort inscrite en calendrier avec ma chère mère, avec mon moine de Solesmes, avec ce frère « convers » si fabuleux de foi et de sincérité. Je crois bien que je suis l’autre quand je l’aime, et il m’a été donné de m’attacher et de me passionner, de vivre des ouvertures d’autrui qui ne sont pas affinités, qui sont la béance bienheureuse de l’éterniét. Petite chienne aimée, premier soir de ton existence parfaite. Tu es mienne, tu es nôtre comme nous fûmes ici-bas à toi. Réconciliation de l’envoi en mission selon saint Marc, toute la création au centre de laquelle tu es ce soir, autel de nos larmes, suavité de ton odeur, de ton poil, totalité de ton regard aussi intérieur qu’extraverti, tu avais beaucoup à donner, tu continues de nous donner beaucoup tant tu es présente et je t’aime. 
Je plonge dans la prière et le sommeil en même temps, te prenant dans mes bras comme je le dis tout à l’heure de ton corps déjà plus toi, et nous coulons dans l’amour qui n’est jamais désespérance et ne se confond avec rien d’autre.
La nuit est totale, la lune très jeune, les aboiements de ceux de nos chiens que nous n’avons pas mis en pension n’indiquent plus rien puisque Fifi n’est plus à attendre, qu’elle est devenue intime. Je dois cesser et dormir. « Tout le monde » meurt, soit ! mais maintenant ? et si proche ? si aimée… l’humain qui meurt, le plus souvent, a le beau rôle, mais l’animal, innocent, attentif, dépendant, ne diminuant pas de lucidité ou de regard au contraire des humains ? je voudrais la bonté. – ce matin, je raconte mes réunions politiques de la veille, à notre fille : notre ami socialiste dissident, elle évalue la suppléante, puis le Front de gauche, j’explique les communistes par l’Eglise originelle, la mise en commun selon les besoins. Marguerite continue : je voudrais que le président de la République donne de l’argent à tous les pauvres en France (et Dieu sait que nous en connaissons dans notre entourage, qui n’est pas notre voisinage) avec l’argent des riches. Je lui réponds que c’est ce qu’il veut faire, mais que les riches sont forts.  Elle rétorque, mais François Hollande est plus fort qu’eux… c’était ce matin. Elle voulait l’appeler au téléphone quand nous eûmes d’autres ennuis de voisinage, et ma fratrie pour qu’on soit nombreux. Elle ne sait pas encore la mort de sa chienne, l’annonce de presse a été à son nom. Longtemps, ce soir, après qu’elle m’ait accueilli – sans savoir que je revenais du laboratoire départemental et d’avoir regardé, caressé, passé la main sur la tête abîmée, tenté de fermer les yeux devenus globuleux et bleu pétrole – et m’ait dit : je t’aime, Papa, elle m’a retenu à cet ordinateur pour explorer le site d’un parc d’attractions zoologiques. J’ai commencé ma nouvelle existence, la priorité à ma femme, à notre fille, à la vie… Je comprends Thérèse de Lisieux, il est possible – de l’autre bord et de l’attente d’éternité – de regarder les nôtres et de leur donner la certitude d’être regardés. Ainsi soit-il !
 

vendredi 25 mai 2012

puis il lui dit encore : suis-moi - textes du jour

Vendredi 25 Mai 2012

Mourir de chagrin parce qu’on ne retrouve pas qui l’on perd, qui l’on n’a pas su protéger [1]. Notre petite chienne depuis neuf jours, ma chère femme. Toujours, l’être le plus chéri. Ceux qui gravement affirment que les animaux ne pensent pas. Sagesse de notre vétérinaire ; ils pensent mais pas comme nous. Isaïe disant Dieu : mes pensées ne sont pas vos pensées. Les voisinages, la haine et/ou la bêtise. A la « campagne », tout différents du milieu urbain, syndic, ascenseur, on peut ne jamais se rencontrer. A l’air libre, tout est rencontre, tout peut devenir conflit ou obsession, on se voit. S’entendre est peu, être regardé fait partir et déménager. Les voisinages pour des peuples, des desrins gâchés ou impossibles, la Pologne souffrant de la Russie et de l’Allemagne, les Palestiniens envahis et expropriés par Israël. Les offres de réconciliation ou de meilleure intelligence se heurtent au non-identifié de cœurs fermés ou d’esprits obtus. Des collectivités, des personnes se construisent par autisme, hégémonie de certains, raideur d’autres, les Etats, les individus… Suivre une campagne législative, je le fais y compris la distrubution des tracts (de plusieurs candidats, de « couleurs » différentes, disons de nuance différente, socialiste dissident parce qu’empêché de se présenter selon les états-majors maniant le prétexte de la parité sans discernement, Front de gauche). Hier soir, le café de campagne de l’un, qui m’est familier et sympathique, tonalité aux questions-réponses, chacune bonhomme et apaisée, la quinzaine. A Ambon, pas un de ceux que nous rencontrions pour la messe dominicale n’est à cette rencontre civique. A la Trinité-Surzur, merveille de logements sociaux, le Front de gauche, trois femmes, trois hommes, cinq communistes, le sixième premier adjoint au maire se disant apolitique et ayant le prétexte d’ouvrir et de fermer la salle. De même que pour prêher l’Abbé Pierre à un congrès juif laïque humaniste en Sorbonne, il y a quinze ans, j’avais excipé de mon aïleur Lévy, de même j’ai avec moi René ANDRIEU et la reprise de mes papiers du Monde si régulièrement par l’Humanité. La qualité de notre conversation, la richesse de la langue notamment d’une professeur de sports qui a fait Normale (pas d’instituteurs) me confond de bonheur, l’analyse de trois décennies en stratégie du PC, l’examen des cartes scolaires et médicales du canton, le partage d’opinion et d’avis sur la manière, après les scrutins, d’accueillir et de faire vivre les nouveaux venus à la politique pour une véritable action sociale, le cadre évident de la lutte des classes, exploités contre exploiteurs. Test qui ne m’étonne ni ne m’attriste mais montre les limites des rayonnements, entre nous Français… les prêtres ouvriers, observation que ce sont les ouvriers qui ont converti les prêtres, quant à de GAULLE il est marqué à droite, surtout pour ceux qui sont « nés » en 68. C’est dans ce contexte d’âme que notre pays se cherche une expression, un gouvernement, une dialectique, que l’Eglise doit se convertir à l’évangélisation au lieu de se consacrer seulement, pour beaucoup de nous, à la morale et à la liturgie. Je me sens tellement solidaire de ces impasses, de ces passivités qui sont autant de cris d’amour pour ceux qui n’en poussent plus aucun, écrasés par le chômage, la compensation alcoolique, la catastrophe du couple détruit. En regard, un ancien président de la République maintenant convaincu de financement illégal de la campagne qui l’a porté au pouvoir ou le candidat le plus probable de l’opposition à sa succession, totalement emmêlé dans des pratiques de clientèle ou d’activité proxénète… et nous voici dans le texte disant le plus nettement la charge « pétrinienne ». Servus servorum Dei. Soit… si nous avons un idéal ou une foi, si nous cherchons, le scandale que nous causons est plus grand, irréparable encore. La vie de famille, de couple est faite de ces petits scandales que je cause, moi, car ceux qui me sont faits, je les absorbe. Mais l’amour répare, pardonne et le fait de ne jamais oublier ne donne que plus de prix à ce pardon, à cet amour. L’humanité, la création en bénéficient depuis qu’elles sont…
Prier … [2]  la charge conférée à Pierre nommément ne l’est qu’à raison de sa profession d’amour, dont lui-même sait bien qu’elle fait le pendant avec son triple reniement. A dieu de discerner, à Dieu de choisir entre les deux versions, en fait de le choisir tel qu’il est. Simon, fils de Jean, m’aimes-tu plus que ceux-ci ? Etrange libellé du Christ mais probable fondement de cette « primauté », plus que ceux-ci : la prière dans ‘lEsprit-Saint peut seule réduite cette incongruité ou cette prétention, et c’est Jésus qui y pousse… Oui , Seigneur, je t’aime, tu le sais. Et c’est Jean, le disciple que Jésus aimait, qui rapporte, qui atteste. De lui, c’est décisif. Sous le berger de les agneaux. … Silon, fils de Jean, m’aimes-tu ? Seconde fois, qui n’est pas une redite. Oui, Seigneur, je t’aime, tu le sais. Violence affective, spirituelle d’un tel dialogue, l’homme poussé dans ses retranchements, acculé… Sois le pasteur de mes brebis. Charge et non pas don ou transfert, don d’un bien, transfert d’une responsabilité. Il lui dit pour la troisième fois : « Silon, fils de Jean, est-ce que tu m’aimes ? ». Pierre fut peiné parce que, pour la troisième fois, il lui demandaut : « Est-ce que tu m’aimes ? », et il répondit : « Seigneur, tu sais tout : tu sais bien que je t’aime ». Jésus lui dit : «  Sois le berger de mes brebis ». Et la suite, la conclusion confond, car le Christ – alors et alors seulement – dit à son disciple sa destinée humaine : la mort, le martyre, la violence subie. Jésus disait cela pour signifier par quel gebnre de mort Pierre rendrait gloire à Dieu. Puis il lui dit encore : « Suis-moi ». Comme si Pierre avait fait autre chose depuis trois ans… La destination de Paul vers sa propre mort est surtout la destination romaine et donc le partage de la fondation ecclésiale avec Pierre. Messagers du Seigneur, bénissez-le, invincibles porteurs de ses ordres. [3]
Dans cette période d’orientation nationale – selon des institutions de fait plus que de droit, qui rendent tout rigide et manichéen, rigidité dont nous portons la responsabilité avec nos professionnels de la candidature et de l’ambition, lesquelles sont d’ailleurs légitimes et nécessaires – entendre une réflexion, un témoignage sur la grandeur, sur l’origine, sur l’absolue nécessité d’un pouvoir d’humilité. L’humilité encore plus rayonnante, dans ce genre de position, que tout charisme individuel. Le reniement, la faiblesse de Pierre, ses spontanéités théologiquement « à côté » jusqu’à la Pentecôte ont fait son élection. Pas ses capacités ni son « leadership ». ce mouvement de Dieu dans nos vies quand Il nous emploie pour son salut : il met loin de nous nos péchés. La faux de la mort, sans doute, mais cette main de Dieu ramenant et réordonnant tout, comme celle que ma femme ou moi mettons aux couvertures de notre fille endormie. Il met loin de nous nos péchés. Et cette magnifique formule de l’Islam : que Dieu l’enveloppe de sa tendresse et de sa miséricorde. Et maintenant, debout ! allons ! Jésus à Gethsémani, après la priède de son agonie, fin prêt. – Protégez-nous, Seigneur, guidez-nous, prenez-nous, aujourd’hui, demain et jusqu’à l’instant de l’accueil définitif.


[1] - 1° tentative d’abattre au fusil notre jeune chien Dupont le 10 Septembre 2010
renseignement judiciaire donné le 21 Septembre 2010  PV 2869

2° deux chiens fusillés, les 3 et 23 Décembre 2010 : Fanny et Dupont
renseignement judiciaire donné le 24 Décembre 2010  PV 3851
avis de classement : « autres affaires non pénale » n° parquet 11097000058

3° viol de propriété et recel de droit de chasse, le 26 Décembre 2011
renseignement judiciaire donné le 27 Décembre 2011 PV 03076

4° tentative d’abattre au fusil Boule-de-Neige, le 25 Mars 2012
renseignement judiciaire donné le 26 Mars 2012 PV 01285

5° deux tentatives d’empoisonnement, le 12 Mai 2012 :
Boule-de-Neige et Vanille
renseignement judiciaire donné le 18 Mai 2012 PV 03632

6° disparition de Fifi, le 16 Mai 2012
même renseignement judiciaire donné le 18 Mai 2012 PV 03632

[2] - Actes des Apôtres XXV 13 à 21 ; psaume CIII ; évangile selon saint Jean XXI 15 à 19

[3] - Ce psaume se veut tout entier louanges à Dieu, à la fois proche et lointain ; car ses bienfaits en faveur de l’homme sont nombreux : il pardonnne, guérit, délivre, rassasie, fait justice ; il est indulgent à son égard malgré son comportement forcément imparfait puisqu’il est le résultat de ses penchants naurels et surtout, malgré son insignifiance, face à l’infinie grandeur de Dieu. La phrase clé est constituée par le verset 13 : « Comme un père est clément à l’égard de ceux qui le craignent », Dieu, auteur de la création, est plein de clémence et d’amour ; les hommessont ses fils, expression la plus achevée de l’univers. L’infinie grandeur divine n’a d’égal que son infinie manusétude. De là, découle la notion de Providence. Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit.


jeudi 24 mai 2012

tu ne peux m'abandonner à la mort - textes du jour

Jeudi 24 Mai 2012

Prier… [1] lire et comprendre, vivre un tel psaume, quand en nous le brouhaha et la g… de bois, la sensation d’impuissance, d’impasse, d’impossibilité, les racines de la désesépérance… Mon cœur exulte, mon âme est en fête, ma chair elle-même repose en confiance : tu ne peux m’abandonner à la mort ni laisser ton amoir voir la corruption. Je n’ai pas d’autre bonheur que toi. Tu m’apprends le chemin de la vie : devant ta face, débordement de joie ! A ta droite, éternité de délices. Pourtant, tout y est. Le pslamiste que je suis n’est pas dans cette félicité, il a seulement compris qu’il ne la tiendra que de Dieu, il ne vise pas même cet état de psychologie ou de matériel, il constate que Dieu seul peut l’accueillir et le combler. Etant à Lui et en Lui, alors il se trouve dans cet état. De Dieu, il reçoit l’enseignement  qui le mène à Lui. Ceux que tu m’as donné, je veux que là où je suis, eux aussi soient avec moi, et qu’ils contemplent ma gloire. Notre bonheur, notre proximité de Dieu est le vœu, la prière du Christ entrant dans sa Passion. Plus concrètement, la résurrection… n’est-elle pas un des thèmes de pensée et de question de notre fille : se suicider pour retrouver notre chienne ? la mort censée me guetter puisque j’approche (dans un an) des soixante-dix ans, n’as-tu pas peur Papa ? et d’expliquer mon seul souci, leur vie à elles deux, sa mère et elle, après moi. Elle est bien plus psée, réaliste et factuelle qu’un adulte. Tu ne peux m’abandonner à la mort ni laisser ton ami voir la corruption. … C’est à cause de notre espérance en la résurrection des morts que je passe en jugement. La trouvaille de Paul en dynamique de groupe devant le tribunal romain n’est pas qu’une astuce géniale, elle est le fond de sa prédication. Accessoirement, la division des Juifs sur des questions de dogme alors que Jésus mourant prie pour le contraire : que tous, ils soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé. La communion : témoignage. Gage aussi de vie éternelle. Je balbutie ce matin, fatigué d’âme… garde-moi, mon Dieu : j’ai fait de toi mon refuge. J’ai dit au Seigneur : « Tu es mon Dieu ! Seigneur, mon partage et ma coupe : de toi dépend mon sort. Et le sort de qui j’aime.
D’origine « servile » en Mauritanie, le familier de mon cher moine sans emploi depuis le retour de ce dernier en France, sans ressources depuis sa mort, veuf depuis le début de l’année, chassé depuis huit jours de chez sa belle-sœur dont le mari a assez des intrus, il ne me téléphone que pour savoir si le changement de président en France m’apporte un emploi… C’est du démuni que je reçois le plus, mon expérience en est pressque quotidienne ces jours-ci. C’est dans la tritesse, le doute, l’obscurité que fait tant ressentir la longueur du jour en cette apogéee lumineuse de l’année, que la foi, l’amour sont en nous, en moi, les plus drus, décapés de tous les arguments du bien-être ou du bonheur. Nous voici débarrassés de tout ce qui nous ancrent à nous-mêmes et nous feraient croire qu’à nous seuls ou par génie propre, nous…


[1] - Actes des Apôtres XXII 30 & XXIII 6 à 11 ; psaume XVI ; évangile selon saint Jean XVII 20 à 26