samedi 31 août 2013

ayez à coeur de vivre calmement, de faire chacun ce que vous avez à faire - textes du jour et réflexions d'hier et d'avant-hier

Samedi 31 Août 2013

Avant-hier
 
Minuit et demi + Donc, jeune & jolie. Compte-rendus contrastés pour l’histoire ou le thème : crises d’adolescence ou prostitution précoce ? confusion même avec une autre histoire, des amours de lesbiennes répondant à Cannes, avec un prix comme argument, aux campagnes de la manif.pour tous… En revanche, unanimité pour la tenue du rôle-titre, charme etc… d’une inconnue pour moi : Marine VACTH. Le titre, précisément n’est donné qu’après quelques plans. Une jeune fille, une plage ni déserte ni peuplée, regardée puis détaillée à la jumelle. Elle se met « top-less », un recul de la camera fait comprendre que c’est un adolescent et même un très jeune garçon, non un adulte voyeur qui évalue, celle qui nous est présenté – de corps – comme exceptionnellement jolie. Je ne le trouve pas : elle est osseuse de dos, les jambes sont trop écartées et un peu grêles. Sans doute, ne faut-il pas des cuisses qui s’entrefrottent et produisent une marche laborieuse partant des hanches, une à une, tâtant la position suivante… Frère et sœur, le confident de la tragédie antique, un second rôle tenu par un Fantin RAVAT dont il est révisible qu’il fera une jolie carrière à l’écran. Pas de vie propre selon le scenario sinon qu’il apprend de sa sœur…et la fait nous apprendre par lui. Le titre alors, des sous-titres pour des saisons. Les unités classiques, cela se déroulera d’un été à l’autre. Notre auteur dont l’âge que me dira ma chère femme à mon retour, m’étonnera, a une réelle culture classique : très Cahiers du cinéma, très ROHMER-RESNAIS-RIVETTE mais avec une très grande unité de thème. Quelque chose est traité plutôt que raconté. La bascule dans la prostitution n’est dite que par bribes, aveux à la police, au psy. ou par des retours en arrière. Circonstances : la drague d’un « vieux » à la sortie du lycée (Henri IV) donnant au hasard son nméro de téléphone, puis site de rencontre avec photo de la proposante. Première et dernière scène dans la même chambre avec un homme âgé, au moins de visage, totalement ridé en plaques, mais beau de visage et pas détruit de corps. Origine, la « première fois » ratée, amour de plage, un jeune allemand ? Je suis déjà hanté par l’enlèvement possible de notre fille. Voici une nouvelle inquiétude, la prostitution ou pire ou analogue, sans que nous le sachions, la possibilité de dissimuler, etc… la réaction me paraît décisive pour l’avenir quand la première séquence se découvre : la mère, elle-même divorcée et trompant d’ailleurs son nouveau compagnon, va en avaoir deux successives, la raclée, les larmes, la tragédie de l’offensée directe, puis la demande de pardon et la réflexion lente à laquelle la police mise en scène de façon très positive (heureusement) et crédible, amène cette mère. Le psy. enfin. Finesse des « petits » rôles : le beau-père et le psy. sont chacun tutélaire et donnent une bonne idée des structures de rattrapage. Le film me semble dès lors une très heureuse pédagogie-thérapie pour ce genre d’aventure. Il me semble que si cela « nous » arrivait, nous devrions, en tout cas je serai des plus compréhensifs, et que je me consacrerai surtout à la diversion, à faire cesser l’addiction. Celle-ci est bien dite par l’héroïne. Les scènes nombreuses mais groupées des « séances » et « administrations » d’amour payé ne sont pas choquantes, impudiques ou pornographiques : le corps féminin est seul montré, jamais en totalité, jamais de sexe, jamais debout, le torse, la cambrure des reins, guère plus, et tout est plus lisse, fruité, sans lignes, seulement le contour des volumes que dans la première image qui m’avait déçu. La beauté n’arrive alors que dans ces circonstances, elle est insistante selon une camera qui semble de plus en plus la tenue contemporaine dans le cinéma français (cf. les adaptations de PAGNOL par AUTEUIL) : le visage. Celui de Marine VATCH n’est pas morphologiquement beau : le nez, comme celui de Fanny interprêtée pour AUTEUIL ne l’est pas du tout, le menton non plus. Mais il y a la lumière du front et des très beaux yeux, curieusement de couleur froide mais de regard très intense, pas perçant, toujours émouvant, presque suppliant, méditatif, intérieur et pourtant attentif à l’autre. Deux chefs d’œuvre tenant sans doute plus à la direction des acteurs qu’à chacun d’eux, le visage de l‘héroïne le temps long, laborieux et sans joie aucune ni prière de sa « première fois » et le voyage à travers la peur, la désespérance puis la surprise du bonheur qui se donne à vivre sur le visage de l’adolescent à qui capacité et orgasme sont administrés par la jeune experte. Vérité des pulsions du corps, vérité d’une sincérité qui n’a pas ses appuis : schéma que j’ai apprécié des sentiments-sensations-soumissions de l’adolescence à ce qu’elle vit, presque malgré elle, ne trouvant un champ d’initiative, lui révélant sa liberté, que par accident. Le final est splendide : les deux âges de la vie, celui de l’inexpérience et celui de l’expérience, côte à côte, visages au regard semblable : Marine VACTH et Charlotte RAMPLING, actrice de ressort pour François OZON, depuis sous le sable
Enigme et défi : le groupe de jeunes, assis sur les murets en face du cinéma aux tarifs si étudiés, que je retrouve pour la seconde fois, après Fanny. Toujours si peu de filles. Refus catégorique d’investir plus du temps d’ailleurs que de l’argent dans une soirée à regarder un film puis à en discuter soit en salle, soit à nouveaau sur le muret. Un des bénévoles de l’Iris, professeur de physique au lycée, lui aussi en face du cinéma… dit qu’il est impossible, sauf à les y emmener pendant les heures de cours, de les faire venir. Adeptes de l’écran informatique et du téléchargement. Nous ne philosophons pas là-dessus, il est tard, je suis encore sous le coup de mes interrogations, et s’il arrivait à notre fille ce qui est analysé par OZON ? pressé aussi de faire entrer ma chère femme dans cette interrogation et de l’amener à aller voir ce film. Mais il est évident qu’un ciné-club par semaine, au tarif étudié, serait passionnant pour ces jeunes gens qui me paraissent bien élevés, curieux d’esprit, pas systématiques, accueillants au septuagénaire que je suis selon toute apparence et à mes chiens, et passionant pour les adultes que nous serions. Une des scènes du film est précisément la récitation du texte de RIMBAUD sur les dix-sept ans avec ensuite explication de textes par les élèves qui le veulent bien : visages et voix des figurants, tout à fait exacts.
 
Hier
 
matin
Une révolution dans les relations internationales ? peut-être. La Grande-Bretagne ne colle plus aux Etats-Unis, en tout cas pas dans l’affaire syrienne. Je ne sais pas la motivation des conservateurs qui ont fait l’appoint pour que l’emporte hier soir aux Communes l’hostilité des travaillistes à l’intervention déjà préparée et semble-t-il qui était décidée dans l’esprit du Premier ministre. Du coup, c’est la France sur laquelle peut compter Washington. La réciproque s’était par anticipation vérifiiée pour le Mali. La France a toutes raisons d’intervenir, et serait même prête à le faire, pour des raisons morales primant les raisons ou les objections géo-stratégiques – on serait alors abasourdi, mais ce me donnerait raison dans mon espérance depuis plus d’un an qu’au pied du mur, acculé à l’audace ou à la véritable décision qui  ne soit pas la synthèse des contraires ou l’option d’une prudence tempérant et conditionnant toutes affirmations. Fondamentalement, ce peut être une réintégration de la France en Syrie. Sarkozy à l’instigation de Robert Bourgi s’y était essayé, mais en s’appuyant sur Bachar ! (le défilé du 14-Juillet 2010). Et de là une sécurisation et un rééquilibrage des différentes composantes libanaises, une prise à revers d’Israël – au moins politiquement.
soir
L’un des problèmes des relations internationales depuis au moins le 11-Septembre, ou même avant mais le 11-Septembre a permis de le masquer, est que les pays qui traditonnellement avaient une politique extérieure, c’est-à-dire pas seulement des moyens, mais des perspectiives à long terme, une stratégie, n’en ont plus et que les pays qui étaient acculés et sur la défensive (Union Soviétique et Chine) en ont une, et qui – même ! – élude et fait bon marché des anciens adversaires, putativement battus parce que sans dessein. Cette sorte d’épuisement idéologique du soviétisme, a gagné « l’Occident » qui n’a plus même les vestiges de l’Alliance atlantique faute d’ennemi, qui n’a pas su organiser aux Nations Unies un substitut pour une force internationale ou multinationale permanente, et qui bien entendu a manqué son principal objectif interne qui était l’Union européenne, partenaire privilégié en réciprocité d’intérêts et en analogie de valeurs des Etats-Unis.
On voit cet échec dans l’affaire syrienne. Conseil de défense là-aussi et John Kerry chargé de travestir pour la communication l’hésitation et la perplexité d’un Obama face à une opinion massivement hostile à l’intervention sous quelque forme que ce soit mais au prises avec sa propre anthologie : s’il ne fait rien maintenant, il perd toute crédibilité, et les Etats-Unis avec lui. Donc, il est avéré, sans attendre le rapport des experts et selon des sources internes, les services américains, qu’il y a eu gazage et qu’il n’est pas douteux que c’est Bachar. On ne peut être plus mala droit : ne pas attendre les experts. Il est vrai, rappelle Kerry, que la mission de ceux-ci est sur le genre de mort des massacrés, pas sur l’identité des bourreaux. Face à l’opinion intérieure, il est juré que ce ne sera pas comme l’Afghanistan ni comme en Irak… pas un homme au sol, et suite au prochain numéro. Les décisions seront prises en temps opportun et selon les seuls intérêts américains, évidemment pour défendre la morale internationale. – Coalition ? aucun coup de chapeau à la France. Les commentateurs citent la Ligue arabe et l’Australie pour participer aux côtés des Américains et de la France. François Hollande a l’imprudence de dire que l’intervention aurait lieu d’ici mercredi prochain, comme pour court-circuiter le débat parlementaire, prévu le 4… La Turquie assure que depuis Décembre dernier, elle a les preuves de l’utilisation des gaz, mais elle ne dit pas si elle va intervenir. On en est là ce soir. Tout va être maladroit. Pour moi, le seul intérêt est de savoir si la Russie est un « tigre de papier », ou non…
 
Ce matin
 
Nuit compliquée. Sur la route de Nantes hier matin, un moment de radio avec une pédo-psychiâtre sur le sommeil de l’enfant : il n’a pas peur du noir avant deux ans, ne pas faire durer les adieux du soir qui donneraient à penser que la nuit est un gouffre dangereux, tous les colifichets, astuces et artifices sont bons genre têtine, pouce, lumière et porte entr’ouverte. Nous connaissons cela. Déjà avant-hier après-midi, la vue d’une petite vipère si ce n’étaient pas des chenilles processionnaires avait mis notre fille dans un état d’hystérie qu’elle avait sans doute prolongé car le nouvel emploi de sa mère – enseigner l’allemand dans un lycée de la jolie ville (celle de notre salle de cinéma) de Questembert, et l’économie-gestion en BTS à Redon – l’inquiète beaucoup. Présence ou pas ? et la priorité n’est-elle pas sa rentrée à elle. Inquiétudes et angoisse du présent, tandis que je me projetais avant-hier dans celles du futur, prostitution de l’adolescence, amours ratés, torturants ou décevants, auxquels nous ne pourrons rien sauf accueillir, écouter, accompagner, ne pas peser. Il va en être de même pour moi avec ma chère enseignante, expérience que je vais vivre indirectement et qui me passionne d’avance. Auquel j’ai été rompu depuis mon adolescence et tant qu’on a voulu de moi, quoique toujours par raccroc. Deux venues jusqu’à notre lit, suivies du débordement de nos chiens, porte ouverte. J’ai peur, je n’arrive pas à dormir, ce qui avait été déjà le début de la soirée dont nos albums de Spirou (collection complète par abonnement) n’avaient pas eu raison… et je me retrouve devant la pile putative des livres que je veux écrire… les années passent. Il pleut doucement… chaque réveil-lever est un exercice d’amour, ré-aimer la vie, en attendre la vie, et si possible transmettre à qui j’aime ce décisif relais : se réconcilier avec la vie, avec le jour qu’elle propose maintenant, à nos yeux apparemment ouverts. Mais que voyons-nous… le dehors… pas le dedans (thèse de Michel HENRY Paroles du Christ). Le dedans seule réalité totale, ce que répète Jésus à longueur de paraboles, d’admonestations et de discours.
Frères, nous vous encourageons à faire encore de nouveaux progrès : ayez à cœur de vivre calmement, de faire chacun ce que vous avez à faire et de travailler de vos mains comme nous vous l’avons ordonné (et comme l’apôtre le prêchait d’exemple) [1]. Précisément, la rétribution de ce travail : elle est particulière à chacun de nous, proportionnée non pour nous diminuer ou nous grandir, mais pour nous inciter d’une part à l’ingéniosité (que de leçons d’économie politique et sociale dans le Nouveau Testament que n’ont pas récusées les marxistes, pas les nôtres, mais ceux de l’Union Soviétique) : aussitôt celui qui avait reçu cinq talents s’occupa de les faire valoir et en gagna cinq autres. De même, celui qui avait reçu deux talents en gagna deux autres. Mais celui qui n’en avait reçu qu’un creusa la terre et enfouit l’argent de son maître. Et d’autre part à une relation personnelle avec celui qui nous dote de naissance et continuellement par sa grâce et par les circonstances et par nos entourages et rencontres : tu as été fidèle pour peu de choses, je t’en confierai beaucoup… j’ai eu peur… Les deux types de réaction, la présuppositon que nous avons sur Dieu ? Les conclusions sont dans un premier temps (« distribution des prix ») réjouissantes : celui qui a recevra encore et il sera dans l’abondance, maus ensuite : terribles. Celui qui n’a rien se fera enlever même ce qu’il a. Quant à ce serviter bon à rien, jetez-le dehors dans les ténèbres ; là il y aura des pleurs et des grincements de dents ! Combien de paraboles et de raisonnements de Jésus sur les serviteurs et le service, pour qu’Il les résume en lavant les pieds de ses disciples.


[1] - 1ère lettre de Paul aux Thessaloniciens IV 9 à 11 ; psaume XCVIII ; évangile selon saint Matthieu XXV 14 à 30

vendredi 30 août 2013

que le Seigneur soit votre joie - textes du jour

Vendredi 30 Août 2013




Prier… la volonté de Dieu, c’est que vous viviez dans la sainteté [1]. Sainteté, la vie normale et banale de l’homme. La sainteté parce que nous sommes à la ressemblance de Dieu. Si Dieu nous a appelés, ce n’est pas pour que… mais pour que nous vivions dans la sainteté. Sainteté = vigilance. Pas par discipline ou par esthétique ou souci moral ou scrupule, mais pour la recnontre, l’époux, le Royaume, le banquet, la présence. Pour être connus de Dieu. Seigneur, Seigneur, ouvre-nous ! – Amen, je vous le dis : je ne vous connais pas. Textes d’un jour précédent : je ne sais pas d’où vous êtes. Les deux groupes de jeunes filles, de demoiselles d’honneur, pourquoi cinq par groupes ? Le Royaume des cieux sera comparable à dix jeunes filles invitées à des noces. Ce ne sont pas les noces qui nous disent le royaume, mais les comportements, et ces comportements sont de groupe, ou plutôt ils discriminent et forment les deux groupes, ils sont antithétiques. Vocation semblable, commune : elles prirent leur lampes et s’en allèrent à la rencontre de l’époux. Celui-ci n’est pas au rendez-vous. Comme l’époux tardait, elles s’assoupirent toutes et s’endormirent. Les lampes ont continué de brûler. L’époux aurait été à l’heure convenue, il ne  serait rien arrivé de fâcheux et les insensées autant que les avisées seraient entrée ensemble dans la belle salle. D’être à l’heure les a perdues ou magnifiées, l’époux les éprouvant ? Enseignement de l’apôtre : la pureté (avec ou sans guillemets), la débauche…en veillant à vous comporter chacun avec votre femme dans un esprit de sainteté et de respect, sans vous laisser entrainer par le désir comme font les païens qui ne connaissent pas Dieu. Abstinence, répression ?? Dans ce domaine, il ne faut pas agir au détriment de ses frères ni leur causer du tort. La règle : l’attention à autrui.


[1] - 1ère lettre de Paul aux Thessaloniciens IV 1 à 8 ; psaume XCVII ; évangile selon saint Matthieu XXV 1 à 13

 

jeudi 29 août 2013

dans ta justice, défends-moi, libère-moi, tends l'oreille vers moi et sauve-moi - textes du jour

Jeudi 29 Août 2013

 
Hier
 
15 heures 49… 16 heures 58 + En marge de Lourdes (Jessica HAUSSNER, interprétation Sylvie TESTUD), création avec Marguerite qui fait pratiquement tout, de son blog. Echecs à plusieurs reprises : perte du mot de passe, et empêchement pour raison d’âge. Le titre lui vient : Venez par là, que je trouve aussitôt excellent. – Le film, la cruauté des chrétiens entre eux, la non-psychologie de certains médecins : une amélioration passagère, le non-miracle, etc… y compris la mère qui s’essoufflait à suivre la miraculée ou la lorgnait danser enfin (avec un beau brancardier. La méchanceté de l’infirmière-chef et soudain la vérité, chrimiothérapie, glabre, l’évanouissement et peut-être la mort subite en service. Les défilés et assistances-processions de malades, la mise en scène des prêtres-fonctionnaires : seul touchant et parlant, un prêtre administrant le sacrement dit aujourd’hui du pardon. C’est ce que suivait ma chère femme que j’ai rejointe, lui donnant mon texte sur Alexis CARREL… tandis que Marguerite a commencé à me héler pour son blog. elle en avait compris le site et le processus de création, mais échouait… Maintenant, le film de François OZON : Sous le sable. CREMER et RAMPLING. Regard de celle-ci à voir le corps présumé de son mari, totalement putréfié par le séjour dans l’eau et la remontée à l’air, etc…

22 heures 29 + Peu fait dans Minnohar, sinon déplacer deux outils de rangement. – J’interroge sur la Syrie. Ce que je reçois contredit totalement ce que je pense. En Syrie, il n’y aurait d’opposition à Bachar que des islamistes, donc armer l’opposition c’est armer ceux que nous avons combattu au Mali. Pourquoi Bachar utiliserait-il des gaz puisqu’il a partie gagnée sur le terrain ? Ce ne serait donc pas lui, qui…Enfin, la Russie serait ductile, notamment avec nous, si nous nous écartions des Américains qui prennent surtout une initiative pro-isarëlienne. J’ai rarement ressenti un tel écart entre ce que je crois et ferais si j’étais à décider, et ce que je reçois de celles [1] et ceux [2] que je consulte. – Le Saint-Siège et les évêques du Proche-Orient sont autant réservés sur une action militaire : on parle en Irak de guerre mondiale s’il y a intervention « occidentale », à mots couverts on met en cause un suivisme pro-israëlien, on appelle au dialogue et à la réconciliation. C’est rêver quand même ! Quasi-unanimement, quoiqu’à mon sens à tort, on reproche depuis les années 60 à Pie XII de n’avoir rien dit contre HITLER au motif d’éviter les représailles nazies sur les catholiques d’Allemagne.

22 heures 42 + L’agence officieuse du Vatican mentionnant l’angelus de dimanche dernier, où auraient été données la position de l’Eglise et la base souhaitable de toute négociation, je vais à ce texte. Surprise : depuis le 4 Août compris, pas un de ces textes à l’Angelus n’est traduit en français. Mais en communauté latine, l’italien est accessible : dialogue et rencontre entre les partis de la « Syrie aimée » [3].

23 heures 04 + J’ai mon vivier mauritanien [4] et je retrouve ma longueur d’onde. A y réfléchir, deux évidences, dépassant de beaucoup la question syrienne, trois même : 1° il y a de plus en plus de questions qui pourrissent depuis la persistance du travail forcé ou des paradis fiscaux jusqu’à des conflits de démocratie ou d’émancipation nationale, et qu’on ne règle, qu’on n’affronte pas de peur d‘effets de dominos. Cela a produit la guerre du Vietnam et les guerres de Yougoslavie – 2° la France a perdu doublement la main dans des terriroires et parmi des populations ou peuples qu’elle connaissait bien et où elle avait de l’influence, l’sAfrique entière et une partie du Proche-Orient : la Syrie et le Liban que les Anglais ont, etc… à partir de 1943 – 3° s’il y avait à négocier, en tout cas à chercher à connaître vraiment et à comprendre pour « faire le tri » et pour susciter-ressusciter la démocratie, c’est bien la nébuleuse « islamiste » qu’il ne faut certainement pas assimiler à la question terroriste. Celle-ci me paraît de même ressort psychologique chez chacun de ceux qui entrent dans cette école et cette fraternité de violence extrême, que le furent les mouvements d’extrême-gauche radicale en France, en Allemagne et en Italie dans les années 1980 et qui n‘avaient rien à voir avec une race quelconque ou une foi religieuse. L’exaltation, l’autisme sont les mêmes. Nous ne cherchons plus à comprendre : banlieues, intégrisme autant catholique que musulman, le cas échéant, etc…Or, c’est l’ensemble de la « marmite » mondiale qui bout. Il est vital de voir et comprendre.

 Ce matin

09 heures 28 + Prier… non dans la perplexité pour ce qu’il va se passer, si lourdement et si lentement, alors que dans l’affaire il eût fallu la surprise, et il faut quasi-immédiatement (vingt-quatre heures…) un résultat décisif, à peine d’un chari-vari international et d’erreurs cumulatives de communication (et pour cela il y le cynisme britannique, le mensonge américain et la gaucherie naïve et suppliante de ton, très malheureusement, de notre président face au savoir-faire absolu du système soviétique, étiquettes à peine changées)… non, tristesse car l’innocence va continuer d’être massacrée… Qui sera précurseur d’une lucidité, d’une conscience « universelle » nouvelle ? Ne tremble pas devant eux, sinon, c’est moi qui te ferai trembler devant eux. [5] Décapitation de Jean le Baptiste sur ordre d’un faible qui a cependant tous pouvoirs. Bien l’image de la plupart des dirigeants en « Occident » : le roi fut vivement contrarié ; mais à cause du serment fait devant les convives, il ne voulut pas lui opposer un refus. Et ce qui a mû Hérode, exactement nos libido et addictions d’aujourd’hui. Le désir, le vin, l’entrainement des ambiances. Une suexcitation totale à perdre le sens. La fille d’Hérodiade fit son entrée et dansa. Elle plut à Hérode et à ses convives… Demande-moi tout ce que tu veux et je te le donnerai… Tout ce que tu me demanderas, je le te donnerai, même si c’est la moitié de mon royaume. L’adolescente a son âge, la fraicheur et elle n’a aucun souhait, quant à elle, au plus elle a pris plaisir à danser, peut-être à s’exhiber. Et il y aura mort d’homme, révélation aussi d’un beau-père (de la main gauche) lamentable. Jean a révélé non seulement le Messie mais aussi ce dont Celui-ci vient nous sauver : de nous-mêmes. Ma bouche annonce tout le jour tes actes de justice et de salut. Et au prophète, au juste, à l’envoyé, il est dit : ils te combattront, mais ils ne pourront rien contre toi, car je suis avec toi pour te délivrer. Parole du Seigneur. Mais Jean n’est pas délivré, Jésus en croix n’est pas délivré et Jeanne au bûcher crie d’épouvante car les flammes qui devaient ne pas la toucher… Tu as résolu de me sauver. Oui, mais notre monde, moi, nous continuons, de dériver, sanglants de péché, de misère, d’ignorance, d’addictions terribles et sclérosantes.


[1] -  ----- Original Message -----
From:
Sent: Wednesday, August 28, 2013 4:55 PM
Subject: Re: faire-part

Par ailleurs, je pense que François Hollande ne doit pas intervenir en Syrie, il s'agit d'une grave erreur qui se retournera contre lui durant les prochaines élections. Comment soutenir des terroristes d'AL NOSRA qui ne sont pas des démocrates mais des criminels. Je n'arrive pas à comprendre ce soutien réalisé sous la pression de L. FABIUS ? Une géopolitique qui crée deux axes...contradictoires..

----- Original Message -----
From:
Sent: Wednesday, August 28, 2013 8:31 PM
Subject: Re: faire-part

Au sujet des gaz, une question se pose : Pourquoi BACHAR AL ASSAD utiliseraient des gaz alors qu'il a déjà gagné la guerre et qu'il a récupéré la majorité des territoires dont LATAQUIE...Les gaz sont une excuse pour entrer et aider les terroristes d'al nosra qui sont affilés à ANSAR AL CHARIA, l'organisation terroriste qui est affiliée à AL ALQAIDA.

[2] -  ----- Original Message -----
From:
Sent: Wednesday, August 28, 2013 9:14 PM
Subject: RE: ?

Je pense que c’est très délicat.
Avant toute décision je m’assurerais d’abord de bien avoir identifié les auteurs de ces horribles massacres à l’arme chimique. Ensuite je chercherais à savoir qui a livré ces armes. Après j’étudierais la riposte adaptée en prenant en compte plusieurs facteurs :
-          Armer l’opposition avec le risque de voir ces armes se retourner contre nous tôt ou tard car ce sont les mêmes groupes que nous avons combattus au MALI.
-          Attaquer le pouvoir en place avec le risque de subir de grosses pertes car les moyens militaires mis en place par les Russes sont équivalents voire supérieurs aux nôtres.
Après avoir analysé  cela  je pense que notre pays devrait prendre l’initiative d’associer la Russie à la résolution de ce problème , nous avons les moyens de les convaincre de faire un effort qui va dans le sens de l’apaisement car les Russes nous apprécient et aimeraient que l’on se démarque un peu des américains , d’Israël et des autres. Si nous ne faisons pas cela nous allons créer des coalitions fortes contre les occidentaux ( Russie, Chine, Afrique et pays émergents …)  .
Le risque militaire que nous courons : les armements russes et la SYRIE est bien équipée et approvisionnée. Ce ne sera pas le MALI…
La pression américaine , israélienne ( juive) et anglo-saxonne prévaut sur l’amitié franco-russe et c’est très triste pour le pouvoir en place. En voulant protéger Israël on risque un embrasement de la région et un troisième conflit mondial. C’est ainsi , la finance a toujours le dernier mot…ET LE PEUPLE PAYE !

[3] - APPELLO
Con grande sofferenza e preoccupazione continuo a seguire la situazione in Siria. L’aumento della violenza in una guerra tra fratelli, con il moltiplicarsi di stragi e atti atroci, che tutti abbiamo potuto vedere anche nelle terribili immagini di questi giorni, mi spinge ancora una volta a levare alta la voce perché si fermi il rumore delle armi. Non è lo scontro che offre prospettive di speranza per risolvere i problemi, ma è la capacità di incontro e di dialogo.
Dal profondo del mio cuore, vorrei manifestare la mia vicinanza con la preghiera e la solidarietà a tutte le vittime di questo conflitto, a tutti coloro che soffrono, specialmente i bambini, e invitare a tenere sempre accesa la speranza di pace. Faccio appello alla Comunità Internazionale perché si mostri più sensibile verso questa tragica situazione e metta tutto il suo impegno per aiutare la amata Nazione siriana a trovare una soluzione ad una guerra che semina distruzione e morte. Tutti insieme, preghiamo, tutti insieme preghiamo la Madonna, Regina della Pace: Maria, Regina della Pace, prega per noi. Tutti: Maria, Regina della Pace, prega per noi.

[4] -  Syrie : qu'en pensez-vous ? et que pensez-vous de l'intervention ? cher H.
----- Original Message -----
From: H.
Sent: Wednesday, August 28, 2013 10:33 PM
Subject: Re:
C'est bien entendu l'unique solution qui reste. Dommage que cela arrive si tard, une fois que Bachar ai fait plus de 150.000 morts.
Je suis en contact avec un ami qui se trouve à la frontière turque, les horreurs qu'il me racontent sont pire que ce que Saddam et Kadhafi, réuni, ont pu faire.
J'ai vu que Villepin est contre l'intervention, c'est dommage de sa part de vouloir faire un croche-pied à Hollande sur le dos d'un peuple qui se meurt.
  
[5] - Jérémie I 17 à 19 ; psaume LXXI ; évangile selon saint Marc VI 17 à 29
 

mercredi 28 août 2013

même là, ta main me conduit - textes du jour

Mercredi 28 Août 2013



Du désir de l’autre au besoin de jouir soi-même : la vieillesse ? mais au toucher et au regard, je revis que c’est bien celle que j’aime, ou parce que je l’aime, que le désir est là, a été là, et sera là. Je ne crois pas avoir jamais approché une jeune fille, une femme par seul désir physique : ce fut, c’était l’envie de connaître, la pente douce et unifiante de me laisser entraîner, attirer et séduire. On croit séduire, en réalité on est séduit. – Les routines du matin, les chiens à qui ouvrir, les biscuits, le thé de ma chère femme, puis le silence, que les touches trop bruyantes de mon clavier, les roucoulements. – Cœur serré, mon pays et notre pays, sans dirigeants ni orientation, ne déterminant plus rien dans le monde ni notre époque, ne produisant aucune analyse, aucune solution. Bien entendu, il faut intervenir. Bien entendu, chaque « cas » est différent mais il y a toujours les massacres à la clé qui ont provoqué l’agression, puis ces expressions hideuses (dommages collatéraux, guerre zéro mort) des « punisseurs » que nous allons être alors que nous aussi nous avons nos crimes, à proportion de nos prétentions à la pureté de comportement de nos Etats : Guantanamo, Ivo MORALES bloqué dix-huit heures et en Europe dite libre, les camps de rétention chez nous on ne sait où ni comment, et ainsi de suite. Test des déterminations de chacun : je les crois chacune très faible (en « Occident » bien sûr mais même chez POUTINE), sauf celle de Bachar qui n’a rien à perdre. Les victimes de lui puis de notre « tardiveté » à intervenir : des femmes, des enfants, du bonheur possible… seront saccagés. Nous allons avoir les experts galonnés aux heures de grande écoute, et la mine grave, mimée, essayée, apprise des dirigeants de chacun des pays intervenants pour annoncer que… le mythe du souverain… et très vite les sondages sur le dieu de la guerre, la capcité à conduire, etc…
Prier… pour que le monde soit meilleur, il faut bien que nous soyons meilleurs. Les textes décalés sauf ceux exprimant ma/notre prière : tu as répondu au désir de son cœur, tu n’as pas rejeté le souhait de ses lèvres [1]et je me trompais d’un mercredi. Ne prier que pour la paix, que pour ceux qui meurent d’atroces violences, qui meurent d’un monde mauvais. Seigneur, faites de moi un instrument de votre paix. Là où il y a la haine, que je mette l’amour. FOUCAULD ou le Poverello ?  Vous êtes bien les fils de ceux qui ont assassiné les prophètes. Eh bien, vous, achevez donc ce que vos pères ont commencé ! [2] Un monde qui, tout simplement ! a voulu et prétendu assassiner Dieu. Vous ressemblez à des tombeaux blanchis à la chaux : à l’extérieur, ils ont une belle apparence, mais l’intérieur est rempli d’ossements et de toutes ortes de choses impures. Nos Etats, les frontispices à devises magnfiques. Vous avez l’apparence d’hommes justes, mais à l’intérieur vous êtes pleins d’hypocrisie et de mal. Solution, ô mon Dieu, Notre Seigneur et Sauveur ? J’avais dit : « Les ténèbres m’écrasent ! » mais la nuit devient lumière autour de moi. Même la ténèbre pour toi n’est pas ténèbre, et la nuit comme le jour est lumière. Comment cela se fera-t-il ? est-ce possible ? Marie, Nicodème…  la parole de Dieu, vous l’avez accueillie pour ce qu’elle est réellement : non pas une parole d’hommes, mais la parole de Dieu qui est à l’œuvre en vous, les croyants. Paul, le modèle du missionnaire et du pasteur, et nous cherchons comment continuer l’Eglise, notre vie en Eglise, et concrètement à nous organiser ? Vous vous rappelez nos peines et nos fatigues : c’est en travaillant nuit et jour, pour n’être à la charge d’aucun d’entre vous, que nous vous avons annoncé l’Evangile de Dieu. Si la paix est d’une invention et d’une édification de plus en plus difficile, si les situations presque partout dans les sociétés humaines, entre les peuples, à l’intérieur de chaque peuple et groupe de peuples et même entre croyants ou entre spirituels sont de plus en plus précaires sinon mensongères, c’est bien que nous n’avons pas annoncé l’Evangile, que nous ne l’avons pas annoncé par notre pratique. Notre foi verbeuse ? comme la politique ? je ne sais pas. Tu le sais, mon Seigneur. Toi, l’omniprésent, au cœur même de toutes les détresses et sans doute du mal pour le transcender, apprends-nous la paix : je gravis les cieux : tu es là ; je descends chez les morts : te voici. Réapprends à nos cœurs serrés à battre. Réapprends à nos esprits confus et enfiévrés, encombrés et apeurés à espérer : l’espérance fait voir, décider, agir. Change-nous de comportement au plus vrai et profond de ce que Tu as mis en nous et que nous n’avons pas assez cultivé : vous témoignez contre vous-mêmes et vous êtes bien les fils de ceux qui ont assassiné… la parole de Dieu, vous l’avez accueillie pour ce qu’elle est réellement…  Même là, ta main me conduit. Seigneur, la paix pour le monde, la confiance en Toi. Amen.



[1] - psaume XXI
[2] - 1ère lettre de Paul aux Thessaloniciens II 9 à 13 ; psaume CXXXIX ; évangile selon saint Matthieu XXXIII 27 à 32
 

mardi 27 août 2013

l'intérieur de la coupe - textes du jour

Mardi 27 Août 2013



Prier…[1] ce psaume qui ouvrait les exercices spirituels, quand JL me les donna – en « trente jours » – pour la première fois, aventure qui n’eut pas les lendemains humainement désirés mais qui certainement m’a structuré parce qu’elle a répondu du passé et m’a désarmé enfin pour l’avenir … moment qui a plus de force aujourd’hui en moi que dans le temps où je le vivais, puissance du souvenir (je compte y réfléchir pour le « sexe ») bien plus grande que l’envie, le projet ou toute projection. La projection, l’anticipation, l’espérance sont d’une certaines manières vides et inexpressives de nous, elles sont attente et disponibilité, elles ne sont qu’elles-mêmes et leur mouvement. La mémoire est un socle, une raison inépuisable, la preuve même et de l’existence humaine et de la sollicitude de Dieu qui nous a permis d’arriver où nous sommes quand nous regardons cette grande vallée qu’est la mémoire. Oui, j’ai aimé ce psaume 135, de la plus grande justesse psychologique. Etre connu… dans la Bible, c’est l’évocation de l’intimité sexuelle qui accomplit l’ultime chemin possible physiquement, mais dans la prière et le psaume, ce n’est plus soi qui avance et pénètre et va connaître – l’autre croit-on, soi au vrai – c’est Dieu qui nous rassemble, nous anticipe. Dieu nous aime, pas tant parce qu’Il nous a créés que parce qu’Il nous projette sauvés, avec Lui et pleinement consentant. Tu me scrutes, Seigneur, et tu sais ! Un suivi… selon le psaume : tu sais quand je m’asseois, quand je me lève. Soit ! mais une connaissance bien plus profonde et sûre : tu pénètres mes pensées, tu me devances et me poursuis. Que je marche ou me repose, tu le vois, tou mes chemins te sont familiers. Avant qu’un mot ne parvienne à mes lèvres, déjà, Seigneur, tu le sais. Ce dialogue permanent avec nous-mêmes, cette fuite ou ce passage des mots, des pensées, des sentiments en nous, ce flux anodin ou terrible, celui de la tentation, celui de la prière et de l’action de grâces spontanées sont connus en nous par Dieu, possédés de Lui. – Assis sur notre lit, venant de lui apporter sa tasse de thé, bref échange avec ma chère femme, ce jeune moine qui… ce prêtre et pasteur confirmé en marche vers Rome… ce jeune moine en marche vers quoi… une énième fuite comme si le monastère l‘avait déjà été pour une vie antérieure… Narcisse et Goldmund (Herman HESSE, le novice qui s’en va et à une ou deux étapes, toute la suite de leur vie, son maître le poursuit et cherche à le rattraper, rejoindre). Quand on donne sa vie, à Dieu, et par le truchement d’une institution, l’Eglise… Edith continue : on peut bien la reprendre… non, ce n’est ce que je veux dire (je ne dis pas que la reprendre, c’est se trahir soi-même), ce que je veux dire c’est que le novice, le jeune prêtre font confiance à l’Eglise, et que les cas se multiplient où l’Eglise dans ses institutions, son fonctionnement, ses hommes et femmes ne sait pas, ne sait plus former celles et ceux qui se donnent à elle, de confiance. Je vois aussi, revenu à cet instant où je lis les textes de maintenant, que l’orgueil équivaut aussitôt à l’imprudence. Surtout. Mon jeune frère moine et le curé de Megève, sûrs d’eux, je le suppose, ont d’abord été imprudents. Mais Dieu au Paradis at-t-Il lui-même été prudent de laisser à eux-mêmes, certes avec une tâche, une mission, Adam et Eve, et la beauté-bonté-magnificence du couple n’a-t-elle pas été, en elle-même, cause de perte. Et pourtant avant qu’un mot ne parvienne à mes lèvres, déjà, Seigneur, tu le sais…  Malheureux êtes-vous scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous purifiez l’extérieur de la coupe et de l’assiette, mais l’intérieur est rempli de cupidité et d’intempérance ! Pharisien aveugle, purifie d’abord l’intérieur de la coupe, afin que l’extérieur aussi devienne pur. Sens de la vie, les vies religieuses, sacerdotales apparemment vides, les vies à élaborer une œuvre ou une carrière, apparemment pleines. Combien j’ai aimé cette confidence de Benoît XVI, besoin du seul tête-à-tête avec Dieu, la retombée évidente de l’exemple ainsi donné n’étant pas première pour lui ni dans son dessein, ni dans ce qu’il a compris du dessein divin sur lui, alors même qu’il était pontife suprême. La garde du cœur (je ne me souviens plus de l’auteur : Madeleine CHAPSAL ?) contre l’orgueil et l’imprudence : la justice, la miséricorde et la fidélité. Jésus dit, avec tranquillité et sévérité. Si ma vie était à refaire, j’aurai accentué ma confiance en Dieu au lieu de progressivement passer de la demande à l’errance, puis à une attente me faisant toucher à tout sans rien cribler, sans discernement. Mais précisément, il m’est donné de la vivre maintenant et pour de bon – cette vie, cette résolution rétrospective – quoique tant de rencontres et de beautés de toute sorte, images de la Beauté divine, rachètent peut-être un peu ma dissipation… Augustin, femme ou maîtresse, enfant-même auxquels il fut infidèle, tous traits de sa vie que je ne connais pas mais qui me furent rappelés avec justesse… les saints et le fumier dont ils peuvent surgir… Paul-même et la profusion sentimentale et affective dont le fondateur donne envers ses ouailles plus de témoignages que presque l’ensemble des saints dont j’ai entendu parler. A l’image du Christ, comme il avait aimé les siens, il les aima jusqu’au bout. L’amour des autres, la profusion pour celles/ceux qu’on aime, creuset et vérité de l’amour professé envers Dieu. L’amour de Dieu nous vient de Lui, l’amour des autres est ce que nous Lui rendons, Lui montrant humblement mais vraiment que – oui – nous sommes à sa ressemblance : ayant pour vous une telle affection, nous voudrions vous donner non seulement l’Evangile de Dieu, mais tout ce que nous sommes, car vous nous êtes devenus très chers. Avec « ma » troupe scoute, j’ai vécu et éprouvé cela, chacun et tous. Et, chers frères qui avez reçu vocation religieuse, sacerdotale, entendez : pour nous confier l’Evangile, Dieu nous a mis à l’épreuve ; de même aujourd’hui, il continue de mettre notre cœur à l’épreuve, si bien que nous parlons pour plaire non pas aux hommes mais à Dieu.
Frappé hier soir par un commentaire [2] que donne Denis PODALYDES, sociétaire de la Comédie-Française regardant une photo de Gérarld THOMASSIN dans le premier venu, un film (2008) de Jacques DILLON. L’acteur, aujourd’hui inculpé de meurtre (assassinat d’une postière pour lui piquer sa caisse…) fut « découvert » par DOILLON à la DASS à ses seize ans et remporta aussitôt (1991) le César du « meilleur jeune espoir masculin ». Autant j’ai vu et situe PODALYDES, sa technique telle qu’on le croit totalement naturel, et totalement le personnage qu’il joue au point de ne pas imaginer qu’il en joue un autre, et ainsi de suite, tout en nous le faisant comprendre parfaitement, tandis que de THOMASSIN, je n’ai aucun souvenir. « La belle g… » faisant tout pour le cinéma ? DELON aussi, qui – selon ce que j’ai compris de l’ « affaire Markovic» a du sang sur les mains, rien que la manière dont il joue dans la piscine, tourné exactement au moment du meurtre du jeune (et beau) yougoslave, le confirmerait… PODALYDES observe et donne les deux portraits, en antithèse, s’éclairant  l’un l’autre, le sien et celui du prodige. J’ai toujours été très sensible au destin fragile des acteurs, quand ils ont commencé tôt dans ke cinéma, sans aucune formation. J’ai connu des acteurs de ma génération qui ont disparu assez vite. A l‘époque, je m’étonnais que ce métier qui, pour moi, justifiait tout, lestait l’existence, ne pèse pas du même poids pour eux. Je me suis souvent demandé si ce n’était pas lié au fait d’avoir étédoué trop tôt, choisi trop tôt, avant toute formation. Moi, je me sentais parfois trop formé, presque calibré, mais c’est comme si l’absence d’école les livrait complètement à eux-mêmes, alors que le métier d’acteur devrait nous arracher à nos démons, du moins nous aider à les tenir à distance. Quand on a eu une formation, çà structure. On a la conscience de pratiqer un métier, qui vous met à distance de ce que vous faites. On travaille avec son corps, sa voix, son regard. Si le métier ne crée pas une distance de soi à soi, l’acteur ne peut jamais se débarrasser de son outil, il se met à tout confondre. Des comédiens comme Thomassin s’en prennent parfois violemment à l’instrument qu’ils sont devenus. Plus ils sont beaux (POLYDALES est laid, au sens convenu du terme…) et plus ils se détestent (Lucifer) ; plus ils sont recherchés par les producteurs, les réalisateurs, plus ils ont tendance à montrer de l’indifférence. Certains se sont mis complètement en marge, ou ont arrêté. Son visage qui ne regarde pas l’objectif, qui ne trahit rien, marque une forme d’indifférence vis-à-vis de celui qui prend la photo, en contre-plongée, et probablement vis-à-vis de ce qu’il est en train de faire. Il fait sans faire. Il produit un effet considérable sans se donner la peine d’en produire, alors que moi je faisais 12 000 effets et je n’en produisais aucun. Je le vois comme un double inversé … J’avais l’impression que pour exister à l’écran il fallait que je me démène comme un dingue, que je m’agite, que je fasse le clown, alors que des acteurs comme Thomassin, il leur suffisait d’apparaître.
Je n’ai pas été formé par des institutions, mais par des gens, mes parents et de grands, d’immenses mentors devenus mes amis, mes accompagnants de toute ma vie et de celle à venir. Les institutions, je les voulais et les veux mieux qu’elles ne sont, telles qu’elles devraient et surtout peuvent être… Mon cher Frère Claude, moine de Sainte-Anne de Kergonan, éducation à l’otsreïculture puis par correspondance au dessin, avant d’entrer… en même temps qu’un futur archevêque… lui qui resta « convers » pendant tout son itinéraire…  beau et attirant, simple et éclatant de sourire, mis en tentation et envie de femmes par des pélerinages, des autocars, des promiscuités, des dévotions au coude à coude, eut le génie vis-à-vis de lui-même d’abord de l’humilité en reconnaissant sa dette de formation envers son monastère – nous n’avons pas été formés pour cela – puis de l’imagination spirituelle, du sens spirituel : une âme d’enfant recevant en épouse Marie, Anne la grand-mère du Christ, une foule de saintes, une polygamie de l’amour. Ainsi ne succomba-t-il à aucune de ses assaillantes, de ses tentations de chair et d’os. Ainsi put-il passer de la détestation de tel de ses frères en vie monastique à un vrai amour, qui le fit d’ailleurs être compris en retour et aimé de son ennemi, se magnifiant l’un l’autre comme si l’éternité donnait déjà sa semence, grâce monastique sans estampillage… , ainsi put-il demeurer où il était entré alors qu’il se pensait appelé ailleurs et même à fonder. L’aumônier de son dernier hôpital me le commenta, décisivement : il se savait aimé. C’est le secret de Dieu que de « fonctionner » ainsi avec nous. Spontanément, l’Abbé survenant quelques instants après son dernier souffle : quel mystère ! Le mystère du mal – dans l’Histoire, vg. notre lâcheté innommable vis-à-vis du sanglant Syrien, nous refaisant le coup de la guerre d’Espagne et des non-interventions, et dans les vies humaines, les assassinats, y compris de soi-même, le légionnaire, son congélateur et sa corde – combien nous tentons, en vain de le sonder et comprendre. Je préfère de plus en plus, et sans doute ai-je toujours été ainsi (visité si souvent par le pire en imagination du virtuel, du possible, du fou), je préfère méditer, voir le mystère du bien, du beau, du cohérent. Je crois que nous sommes tous appelés à être ce mystère les uns pour les autres, à le vivre. Etre appelés à la vie divine, c’est probablement être sujets de ce mystère, la grâce de Dieu : opérationnelle. Amen. 


[1] - 1ère lettre de Paul aux Thessaloniciens II 1 à 8 ; psaume CXXXIX ; évangile selon saint Matthieu XXIII 23 à 26
[2] - Le Monde daté du samedi 24 Août 2013, p. 8 du suppl. Culture & Idées
 

lundi 26 août 2013

votre foi est active, votre charité se donne de la peine, votre espérance tient bon - textes du jour

Lundi 26 Août 2013



Prier… après la fouette d’hier, les bons points ce matin : Paul aux Thessaloniciens [1]. Sans cesse, nous nous souvenons que votre foi est active, que votre charité se donne de la peine, que votre espérance tient bon en notre Seigneur Jésus Christ, en présence de Dieu notre Père. Raison de notre qualité de vie et de nos progrès d’âme : nous le savons, frères bien-aimés de Dieu, vous avez été choisis par lui. Accessoirement, modèle des relations entre un pasteur et ses souailles, l’évaluation de la santé du troupeau, rappel des références fondamentales. Modèle aussi de comportement personnel de ce pasteur : notre annonce de l’Evangile chez vous n’a pas été une simple parole, mais puissance, action de l’Esprit Saint, certitude absolue : vous savez comment nous nous sommes comportés chez vous pour votre bien. Dans la crise que vit l’Eglise, crise apparemment du déplacement des centres de sa démographie, crise de sa présence au monde et dans le monde, crise de sa compréhension des évolutions techniques, notamment en bio-éthique, crise de son amour des gens tels qu’ils sont, il n’y a pas à chercher de recettes ou d’exemple. Vivons à nouveau les Actes des Apôtres. Et puisqu’on ressasse l’enseignement d’un concile Vatican II, qui est quand même quinquagénaire… un nouveau Concile, dans la ligne philosphique et théologique de Gaudium et spes (définition de l’Eglise) certes mais analysant tranquillement pourquoi Vatican II a échoué, pourquoi il n’a pas été appliqué et pourquoi cause ou coincidence, c’est à partir de lui qu’il y a eu – en interne – cette scission entre intégristes et autres, et – en externe – ce décrochage complet de la pratique, et en fait de la foi, dans les pays jusques là « catholiques ». Et pourquoi ne pas le tenir à Jérusalem : nous pertuberions efficacement la routine du « processus de paix » et du militarisme hébreux, rachèterions les Croisades en vivant quelques années par nos hiérarchies au milieu des musulmans, et de l’orthodoxie et des rites orientaux, peut-être apprendrions-nous que des prêtres mariés sont pour beaucoup davantage dans la pâte humaine qu’un clergé qui en France n’est plus que faiseur d’homélies et de plus en plus rarement administrateur des sacrements, autre que le partage du Pain et du Vin, lequel se pratique sans action de grâce, ni silence, que précipitation vers la sortie célébrant en tête pour ne pas perdre une poignée de mains : les politiques sur les marchés aux fruits et légumes, biscuits et poissons frais, le samedi. Je caricature car une vocation sacerdotale aujourd’hui est de la part de l’appelé de l’héroisme et un miracle de foi en Dieu et dans l’humanité, et de la part de Dieu un don plus grand que jamais. Justement, le clergé quand son peuple a contribué à son pervertissement – cette volonté de cléricalisme remarquée avec finesse par François il y a quinze jours, volonté aitant des ouailles que des pasteurs, tout simplement par désoeuvrement spirituel et panne de l’imagination (celle des Pères de l’Eglise, cette expression dans les commentaires proposés ce matin : quand l’homme habita le temps, c’est extraordinaire de justesse et cela parle à un enfant) – celui que dénonce Jésus à ses propres contemporains… pas seulement parce qu’il s’oppose à Lui, mais parce qu’il tue la foi et décourage la persévérance, au contraire de l’Apôtre, leur antithèse. Vous fermez à clé le Royaume des cieux devant les hommes. Vous-mêmes n’y entrez pas et ceux qui essayent d’y entrer, vous ne leur permettez pas d’entrer ! Tandis que ma chère femme « met à jour » la cuisine désorganisée et encombrée par les quinze jours de mon célibat physique… et que continue de dormir notre trésor… Qu’est-ce qui est le plus important : l’or ? ou bien le Temple par lequel cet or devient sacré ? … qu’est-ce qui est le plus important : l’offrande ? ou bien l’autel par lequel cette offrande devient sacrée ? Entre Marthe et Marie, ce matin, le Seigneur notre Dieu privilégie Marthe, ma chère femme à rapproprier tout, selon elle et ses canons. Moi, je ne suis que celui qui lit, écrit et qui plus tard priera spontanément et selon l’Esprit qui visite, l’Astre d’en-haut, dans la journée, fort de ce matin dans la parole de Dieu, de nos ancêtres et modèles dans la foi, et fort de l’amour de ma chère femme, de notre fille, fort de l’estime de mes correspondants mauritaniens et autres, et surtout de l’attente de toutes celles/ tous ceux dont j’ai été débiteur dans ma vie en bonheur, en affection, en beauté et même en jouissance ou en triomphe. Bienheureux les âges de la vie, sans eux, nous ne vivrions rien. Un jour sans nuit, du temps sans heure, seraient de l’âme sans chair, or nous croyons à la résurrection de la chair, ce qui promet bien davantage que l’intuition humaine de toujours que l’âme n’est pas mortelle, car le Seigneur aime son peuple. Pauvre et belle chair qui façonne notre âme, chemin d’amour et d’attirance mutuelle, à terme de charité, qu’elle nous propose en réponse au soin et à la responsabilité que nous avons d’elle. Et « Marthe » m’apprend que la belle plante que je voyais dolente loin du soleil et ai posée sur ma table au grand jour, n’est que d’ombre et ne tiendra pas là où je la regarde. Je lui demande alors de me donner une belle présentation pour cet angle de table. A Vienne, c’était devenu un massif, dissimulant une énorme machine à écrire électrique, tandis que mes collaboratrices démarraient Bull (d’ambiguë mémoire) et le micral 30. Cela et minitel, notre esprit certes, mais nos gestions et exploitations ? Parabole de l’Eglise, parabole de nos vies.


[1] - 1ère lettre de Paul aux Thessaloniciens I 1 à 10 ; psaume CXLIX ; évangile selon saint Matthieu XXIII 13 à 22
 

dimanche 25 août 2013

nivelez la piste pour y marcher - textes du jour

Dimanche 25 Août 2013

Hier
 
                    Depuis quelques semaines, des lignes de pensée. La relation de nous à nous d’époque en époque de notre existence, sommes-nous autres, à douze ans ? maintenant ? physiquement quelques points d’attaches seulement ? de continuité et d’identité que dans la permanence d’une conscience de soi, mais celle-ci ne comprend pas celle que nous avions de nous « autrefois ». Nous nous engendrons donc sans cesse ? La mémoire, la mémorisation qui n’est pas que le stockage, ce qui fait cadre et décor, peuple parfois, solitude aussi en souvenir imbibant le présent par récurrence, tient à la mémoire mais selon d’autres facultés et fonctionnements de l’esprit. Justement l’esprit. Surplombant quoi ? faisant fonctionner une machine intime y compris la physiologie dont il ne serait solidaire que par responsabilité, plus que par propriété ? Ceux que je croise, celles et ceux que j’aime, vieux ou matures maintenant, nous avons tous été des nouveaux-nés et des enfants. Et ces jeunes, ces « tout petits » seront pour la plupart des vieillards… « un jour », des morts, nous tous. Le souvenir, sauf exception, ne passant pas deux générations.
 
Ce matin
 
Prier… la messe hier soir, textes contrastés que mon ami togolais, comme le concile Vatican II, invoquant tous les Pères, résument en un rassemblement universel auprès du Père : l’Eglise accomplie. Soit… mais le Christ est interrogé et répond : Seigneur, n’y aura-t-il que peu de gens à être sauvés ? – Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite car, je vous le déclare, beaucoup chercheront à entrer et ne le pourront pas [1]. Jésus développe sa réponse, dit l’insistance et en réponse, l’obstruction : vous, du dehors, vous vous mettez à frapper à la porte en disant : « Seigneur, ouvre-nous » - Je ne sais pas d’où vous êtes. – Nous avons mangé et bu en ta présence, et tu as enseigné sur nos places. – Je ne sais pas d’ù vous êtes. Eloignez-vous de moi, vous tous qui faites le mal. Sans doute, y a-t-il décisivement cette comparaison et ces questions sur les sorts respectifs de Pierre et Jean dans l’évangile d’après la Résurrections. Que t’importe. Toi, viens, suis-moi. Les deux sollicitudes humaines, être sauvé si tous ne le sont pas, nous « gâche le plaisir », nous nous sentons bien plus solidaires de toute l’humanité, de tout le vivant, de toute la création que nous le croyons et le professons. Il existe bien, latents, un amour universel, une conscience collective à travers toutes civilisations, toutes époques et toutes distances dans le moment. Mais nous-mêmes sauvés ? pas si sûr. Le mal en nous, nos chutes et que savons-nous de Dieu, la sévérité ? le jugement ? les bons et les mauvais, autant de textes pour nous le rappeler, autant de vocations manquées, autant de lévites et de prêtres se détournant du moribond gisant au bas-côté de la route de Jéricho. Vous serez jetés dehors. Alors on viendra de l’orient et de l’occident, du nord et du midi, prendre place au festin dans le royaume de Dieu. Sans doute, le Christ – dans sa marche vers Jérusalem – s’en prend-il par avance à ceux, ses coreligionnaires, ses contemporains, ses compatriotes qui vont le mettre à mort, qui depuis le début de son ministère public l’accablent, cherchent à le pièger et le condamnent pour les avertir : il y a des derniers qui seront premiers, et des premiers qui seront derniers. Car de plus en plus, prolongeant ces semaines-ci la réflexion que j’essayais de transcrire, maladroitement hier, j’ai ces deux interrogations : mourir dignement, dans la prière et l’espérance, en communion avec mes aimées. Je ne peux qu’en demander la grâce, je ne sais comment je serai à ce moment de répondre non de ma vie, mais à cet appel de la mort… apparemment conclusif, mais en réalité me donnant tout à voir, à comprendre… oui, serai-je accueilli de Celui que je prie ce matin, humblement par force. Et second réflexion, cet amas de biens intellectuels, archives, notes et autres, les photos. aussi et images de ma vie, quel poids pour mes aimées me survivant, s’en débarrasseront-elles ? qu’en feront-elles ; je ne peux les charger ni les ôter d’elles-mêmes par le poids illusoire d’un tel legs. Mais alors l’avoir amassé, avoir tant écrit et documenté pour n’être cependant en rien ou presque édité… recroquevillement d’une oeure putative, à l’instar d’une vie qui n’a su choisir et investir qu’aux derniers momenst, ceux que je vis depuis notre mariage. Pourtant, il y a ces retours et ces accomplissements – mysrérieux pour leur mode de réalisation… de toutes les nations, ils ramèneront tous vos frères, en offrande au Seigneur… ils les conduiront jusqu’à ma montagne sainte, à Jérusalem, comme les fils d’Israël apportent l’offrande, dans des vases purs, au temple du Seigneur. Et même je prendrai des prêtres et des lévites parmi eux. Le relais d’Israël est pris. Le Christ ne dit pas autre chose au revers de la porte étroite. Conduite ? ne pas douter de Dieu, donc de moi si je suis aidé de Lui. Redite de ma journée d’hier et de cette culpabilité qui m’a envahi, le mal que j’ai fait, la parole implicitement et même explicitement donnée, que je n’ai pas tenu, l’adoration pour nos jeunesses, nos corps, nos apparentes libertés tant le futur dominait le présent et lui permettait tout en l’attendant et en le cherchant : quand on vient de recevoir une leçon, on ne se sent as joyeux mais plutôt triste. Par contre, quand on s’est repris grâce à la leçon, on trouve la paix et l’on devient juste. Il y a le sacrement de la réconciliation et plus que l’expérience ou le ressenti du pardon divin (thème du mémoire dont mon cher Père Bernard ne sort pas depuis deux ans…), il y a la foi ravivée dans la précision d’un questionnement : puisque Dieu m’accueille et me pardonne, ne pourrai-je moi auss me pardonner, ne plus pécher, faire pénitence et aimer plus encore (au moins de cœur et de prière, devant Dieu, notre Dieu à tous) celle, celles et ceux à qui j’ai manqué. Ainsi qu’au devoir de la vie à respecter et à accueillir.
Depuis deux heures de temps, canardage. Les deux « jeunes » venus demander le passage hier soir pour descendre au marais leur matériel et leur bivouac. Des centaines de cartouche… un oiseau touché crie-t-il ? la chanson de BRASSENS… dont soudain l’aile s’ensanglante et descend… la mort des animaux, une photo. de groupe : de jeunes bœufs à la robe orangée, fixant l’objectif, image allongée placaréde au-dessus de l’étal de la boucherie, rayon de supermarché, et les deux steaks, beaux et chers, que j’emporte… et la chanson d’antan : plaisir de la chasse, non rien ! ne t’égale… mes chiens se sont calmés, ronflent. La journée a commencé, je vais poursuivre la mise en ordre de la maison. Ma chère femme, notre fille, l’accueil continu de la chaussée d’autoroute d’est en ouest, la France et ses climats, les heures du jour, les années et les âges de la vie qui sont ceux du corps apparemment, le mien, celui de celle que j’ai tant aimée et chérie, goûtée, de la beauté et des frémissements de qui j’ai joui intensément, des années, jeunesse vive et tendue des corps à vingt et trente ans, amas désarticulé des septuagénaires et ensuite, sécheresse calme de la mort, ceux/celles à qui l’on oublie de fermer la bouche quand le dernier souffle – automatiquement – a rendu la dernière aspiration qui n’était plus qu’un ultime crédit. – La foi ne soulève pas les montagnes, elle donne Dieu car elle vient de Lui.
Amen. Ainsi, celui qui boîte ne se tordra pas le pied ; bien plus, il sera guéri. Prier… tout en travaillant, rangeant, espérant, attendant, vivant.


[1] - Isaïe LXVI 18 à 21 ; psaume CXVII ; lettre aux Hébreux XII 5 à 13 ; évangile selon saint Luc XIII 22 à 30