mercredi 30 novembre 2022

 

 

 

Nous avons trouvé le Messie

 

HOMÉLIE DE S. JEAN CHRYSOSTOME SUR L'ÉVANGILE DE JEAN

André, après avoir demeuré auprès de Jésus et avoir beaucoup appris, n’a pas gardé ce trésor pour lui : il se hâte de courir auprès de son frère, pour le faire participer aux biens qu’il a reçus. ~ Considère ce qu’il dit à son frère : Nous avons trouvé le Messie (autrement dit le Christ). Vois-tu comment il a fait connaître ce qu’il venait d’apprendre en si peu de temps ? Il montre et l’autorité du Maître qui a persuadé ses disciples, et l’ardeur de ceux-ci qui s’en sont préoccupés d’emblée, dès le début. Son propos vient d’une âme qui désire avec angoisse l’avènement du Messie, qui attend son arrivée du ciel sur la terre, qui est comblée de joie de voir apparaître ce qu’elle attendait, et qui se hâte de faire participer les autres à cette bonne nouvelle. C’est montrer une amitié vraiment fraternelle, une affection profonde et un naturel plein de sincérité, que de se communiquer ainsi les richesses spirituelles. ~

Remarque combien, dès le début, Pierre a un esprit docile et obéissant, car il accourut sans tarder. Il le conduisit à Jésus, dit l’évangéliste. Mais que personne ne condamne cette facilité, comme s’il avait accueilli aveuglément l’invitation de son frère. Il est probable que celui-ci lui avait parlé en détail et longuement. Mais les évangélistes suppriment beaucoup de choses par souci de concision. D’ailleurs on ne dit pas que Pierre a cru aussitôt, mais que son frère le conduisit à Jésus pour le lui confier, afin que Pierre soit entièrement instruit par lui. Car l’autre disciple était là et participait à l’entretien.

Lorsque Jean Baptiste a dit : C’est l’Agneau, et : Il baptise dans l’Esprit Saint, il a confié au Christ le soin d’enseigner lui-même plus clairement cette doctrine. À plus forte raison André a-t-il fait de même, car il ne se jugeait pas capable de tout expliquer. Il a conduit son frère à la source même de la lumière, avec tant de hâte et de joie, pour ne pas le laisser attendre si peu que ce soit.

mardi 29 novembre 2022

 

 

« Il est devenu pauvre, pour que vous deveniez riches par sa générosité »

 

HOMÉLIE DE SAINT GRÉGOIRE DE NAZIANZE



Le Verbe de Dieu qui est éternel, invisible, incompréhensible, incorporel, principe né du principe, lumière née de la lumière, source de la vie et de l'immortalité, empreinte fidèle du premier modèle, marque ineffaçable, ressemblance identique du Père, intention et pensée de celui-ci, progresse vers son image. Il prend chair pour sauver la chair, il s'unit à une âme raisonnable pour sauver mon âme ; il veut purifier le semblable par le semblable et il devient totalement homme, sauf en ce qui concerne le péché.

Il est conçu par la Vierge, préalablement purifiée par le Saint-Esprit dans son âme et dans sa chair, car, s'il fallait honorer la génération, il fallait honorer davantage la virginité. Il se présente comme Dieu incarné, formant un seul être de deux principes opposés, la chair et l'esprit. L'esprit donnait la divinité, la chair était divinisée. ~

Lui qui enrichit les autres s'appauvrit, car il adopte la pauvreté de ma chair pour que moi je m'enrichisse de sa divinité. Lui qui est plénitude s'anéantit, il se dépouille de sa propre gloire pour un peu de temps, afin que moi, je participe à sa plénitude.

Quel trésor de bonté ! Quel grand mystère en ma faveur ! J'ai reçu l'image, et je ne l'ai pas gardée. Le Verbe a participé à ma chair afin de sauver l'image et de rendre la chair immortelle ! Il s'unit à nous par une deuxième union, beaucoup plus étonnante que la première. ~

Il fallait que l'homme soit sanctifié par un Dieu devenu homme ; après avoir terrassé notre tyran, il nous délivrerait et nous ramènerait vers lui, par la médiation du Fils, pour l'honneur du Père. C'est ainsi que le Fils se montre obéissant en toutes choses envers lui, pour accomplir son plan de salut. ~

Ce bon Pasteur est venu rechercher la brebis égarée, en donnant sa vie pour ses brebis sur les montagnes et les collines où tu offrais des sacrifices. Il a retrouvé celle qui était égarée, il l'a chargée sur ces épaules qui ont porté aussi le bois de la croix et, après l'avoir saisie, il l'a ramenée à la vie d'en haut. ~

Cette lumière éclatante du Verbe est précédée par la lampe qui brûle et qui éclaire ; la Parole, par la voix qui crie dans le désert ; l'Époux, par l'ami de l'Époux, celui qui prépare pour le Seigneur un peuple choisi en le purifiant dans l'eau en vue de l'Esprit. ~

Il nous a fallu un Dieu qui s'incarne et qui meure pour que nous vivions. Nous sommes morts avec lui pour être purifiés ; morts avec lui, nous sommes ressuscités avec lui ; ressuscités avec lui, avec lui nous sommes glorifiés.


lundi 28 novembre 2022

 

 

le sens de l'Avent.

 

LETTRE PASTORALE DE SAINT CHARLES BORROMÉE


Voici, mes bien-aimés, ce temps célébré avec tant de ferveur, et, comme dit l'Esprit Saint, temps de la faveur divine, période de salut, de paix et de réconciliation ; temps jadis désiré très ardemment par les vœux et les aspirations instantes des anciens prophètes et patriarches, et qui a été vu enfin par le juste Siméon avec une joie débordante ! Puisqu'il a toujours été célébré par l'Église avec tant de ferveur, nous-mêmes devons aussi le passer religieusement dans les louanges et les actions de grâce adressées au Père éternel pour la miséricorde qu'il a manifestée dans ce mystère.

Oui, par cet avènement de son Fils unique, en vertu de son immense amour pour nous, pécheurs, il l'a envoyé alors pour nous délivrer de la tyrannie et de l'empire du démon, nous inviter à aller au ciel, nous faire pénétrer dans les mystères célestes, nous montrer la Vérité en personne, nous former à la pureté des mœurs, nous donner les germes des vertus, nous enrichir des trésors de sa grâce et enfin nous adopter pour ses fils et pour héritiers de la vie éternelle.

Du fait que ce mystère est revécu chaque année par l'Église, nous sommes exhortés à rappeler sans cesse le souvenir de tant d'amour envers nous. Cela nous enseigne aussi que l'avènement du Christ n'a pas profité seulement à ceux qui vivaient à l'époque du Sauveur, mais que sa vertu devait être communiquée aussi à nous tous ; du moins si nous voulons, par le moyen de la foi et des sacrements, accueillir la grâce qu'il nous a méritée et diriger notre vie selon cette grâce en lui obéissant.

L'Église nous demande encore de comprendre ceci : de même qu'il est venu au monde une seule fois en s'incarnant, de même, si nous enlevons tout obstacle de notre part, il est prêt à venir à nous de nouveau, à toute heure et à tout instant, pour habiter spirituellement dans nos cœurs avec l'abondance de ses grâces.

Aussi l'Église, comme une mère très affectueuse et très préoccupée de notre salut, à l'occasion de ce temps, nous enseigne, par des hymnes, des cantiques, et par toutes les paroles et les rites que lui a inspirés le Saint-Esprit, comment accueillir avec gratitude un si grand bienfait et comment nous enrichir de ses fruits. Ainsi notre âme se disposera à l'avènement du Christ avec autant de soin que s'il devait encore venir au monde, et de la manière même dont les pères de l'Ancien Testament, par leurs paroles comme par leurs exemples, nous ont appris à les imiter.


dimanche 27 novembre 2022

 

 

 

les deux avènements du Christ

 

CATÉCHÈSE PRÉ-BAPTISMALE DE SAINT CYRILLE DE JÉRUSALEM



Nous annonçons l'avènement du Christ : non pas un avènement seulement, mais aussi un second, qui est beaucoup plus beau que le premier. Celui-ci, en effet, comportait une signification de souffrance, et celui-là porte le diadème de la royauté divine.

Le plus souvent, en effet, tout ce qui concerne notre Seigneur Jésus Christ est double. Double naissance : l'une, de Dieu avant les siècles, l'autre, de la Vierge à la plénitude des siècles. Double descente : l'une, imperceptible comme celle de la pluie sur la toison, la seconde, éclatante, celle qui est à venir.

Dans le premier avènement, il est enveloppé de langes dans la crèche ; dans le second, il est revêtu de lumière comme d'un manteau. Dans le premier, il a subi la croix, ayant méprisé la honte ; dans le second, il viendra escorté par l'armée des anges, en triomphateur.

Nous ne nous arrêtons pas au premier avènement : nous attendons aussi le second. Comme nous avons dit, lors du premier : Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur, nous le répéterons encore pour le second ; en accourant avec les anges à la rencontre du Seigneur, nous lui dirons en l'adorant : Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur.

Le Sauveur ne viendra pas pour être jugé de nouveau, mais pour juger ceux qui l'ont traduit en jugement. Lui qui a gardé le silence lors du premier jugement, il rappellera leur crime aux misérables qui ont osé le mettre en croix, en disant : Voilà ce que tu as fait, et j'ai gardé le silence. Alors il est venu selon le dessein de miséricorde et il enseignait les hommes par persuasion. Mais, lors du second avènement, ils seront contraints de reconnaître sa royauté.

Le prophète Malachie a parlé des deux avènements. Soudain viendra dans son Temple le Seigneur que vous cherchez. Voilà pour le premier.

Et aussitôt il ajoute pour le second : ~ Le messager de l'Alliance que vous désirez, voici qu'il vient, le Seigneur tout-puissant. Qui pourra soutenir sa vue ? Car il est pareil au feu du fondeur, pareil à la lessive des blanchisseurs. Il s'installera pour fondre et purifier. ~

Saint Paul veut parler aussi de ces deux avènements lorsqu'il écrit à Tite : La grâce de Dieu s'est manifestée pour le salut de tous les hommes. C'est elle qui nous apprend à rejeter le péché et les passions d'ici-bas, pour vivre dans le monde présent en hommes raisonnables, justes et religieux, et pour attendre le bonheur que nous espérons avoir quand se manifestera la gloire de Jésus Christ, notre grand Dieu et notre Sauveur. Tu vois comment il a parlé du premier avènement, dont il rend grâce ; et du second, que nous attendons. ~

Donc, notre Seigneur Jésus Christ viendra du ciel. Il viendra vers la fin de ce monde, avec gloire, au dernier jour. Car la fin du monde arrivera et ce monde créé sera renouvelé.

samedi 26 novembre 2022

 

 

 

 

l’Alléluia des soucis et celui du repos

 

SERMON DE SAINT AUGUSTIN POUR LE TEMPS PASCAL



Chantons ici-bas l’Alléluia au milieu de nos soucis, afin de pouvoir le chanter un jour dans la paix. Pourquoi ici-bas au milieu des soucis ? Tu ne veux pas que je sois soucieux quand je lis cette parole : Vraiment, la vie de l’homme sur la terre n’est qu’une tentation ? Tu ne veux pas que je sois soucieux quand on me dit encore : Veillez pour ne pas entrer en tentation ? Tu ne veux pas que je sois soucieux alors que la tentation est si fréquente qu’on nous a imposé de dire dans la prière : Remets-nous nos dettes, comme nous les remettons aussi à nos débiteurs ? On prie tous les jours parce qu’on fait des dettes tous les jours. Tu veux que je sois en paix, alors que chaque jour je demande pardon pour mes péchés, que je demande secours dans les dangers ? Lorsque j’ai dit pour mes péchés passés : Remets-nous nos dettes, comme nous les remettons aussi à nos débiteurs, j’ajoute aussitôt, à cause des dangers à venir : Ne nous soumets pas à la tentation. Et comment le peuple est-il dans le bonheur, quand il crie avec moi : Délivre-nous du mal ? Et pourtant, mes frères, alors que nous sommes encore plongés dans ce mal, chantons Alléluia au Dieu bon qui nous délivre du mal. ~

Même ici-bas, au milieu des dangers, au milieu des tentations, nous-mêmes et les autres, chantons Alléluia. Dieu est fidèle, dit saint Paul. Il ne permettra pas que vous soyez tentés au-dessus de vos forces. Il ne dit pas : Dieu ne permettra pas que vous soyez tentés, mais : Il ne permettra pas que vous soyez tentés au-dessus de vos forces. Avec la tentation, il vous donnera le moyen d’en sortir et la force de la supporter. Tu es entré en tentation ; mais Dieu te donnera le moyen d’en sortir, pour que tu ne périsses pas dans la tentation. Comme le vase du potier, tu es modelé par la prédication et durci au feu par la tentation. Mais quand tu y entres, songe au moyen d’en sortir ; car Dieu est fidèle : Il gardera ton entrée et ta sortie.

Mais ce corps sera rendu immortel et incorruptible, lorsque toute tentation aura disparu. Car, dit saint Paul, le corps est voué à la mort. Pourquoi ? À cause du péché. Mais l’esprit est votre vie. Pourquoi ? Parce que vous êtes devenus des justes. C’est donc que nous abandonnons ce corps voué à la mort ? Mais non. Écoute la suite : Si l’Esprit de celui qui a ressuscité le Christ d’entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité le Christ d’entre les morts donnera aussi la vie à vos corps mortels. En effet, le corps, aujourd’hui animal, alors sera spirituel. ~

Heureux, alors, l’Alléluia ! Vie paisible, sans adversaire ! Là, il n’y a plus aucun ennemi, et on ne perd aucun ami. Là-haut, louange à Dieu, et ici-bas, louange à Dieu. Mais ici au milieu des soucis, et là dans la paix. Ici par des hommes destinés à mourir, là par ceux qui vivront toujours ; ici en espérance, là en réalité ; ici sur le chemin, là dans la patrie.

Chantons donc, maintenant, mes frères, non pour agrémenter notre repos, mais pour alléger notre travail. C’est ainsi que chantent les voyageurs : chante, mais marche. Soutiens ton effort par le chant, n’aime pas la paresse ; chante et marche. Qu’est-ce que cela veut dire : marche ? Progresse, progresse dans le bien. Car, selon l’Apôtre, il en est qui progressent de mal en pis. Toi, si tu progresses, c’est que tu marches ; mais progresse dans le bien, progresse dans la vraie foi, progresse dans la bonne conduite. Chante et marche.

vendredi 25 novembre 2022

le livre de l'Apocalypse - attribué à Jean, l'évangéliste, un des Douze .. wikipédia 24 novembre 2022 - en lecture de la messe, tous ces jours-ci

wikipédia à jour au 24 novembre 2022 – consulté le 25 au matin


Apocalypse

Apocalypse

Image illustrative de l’article Apocalypse
Frontispice de l'Apocalypse de Jean de la Bible de Saint-Paul-hors-les-Murs, vers 875.


Auteur traditionnel

L'apôtre Jean ou Jean le Presbytre

Datation historique

entre 60 et 96

Nombre de chapitres

22

Canon biblique

Livre apocalyptique

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Jude qui a un (1) seul chapitre







modifier  Consultez la documentation du modèle

L’Apocalypse ou Apocalypse de Jean ou encore Livre de la Révélation, également appelé Révélation de Jésus-Christ (en grec ancien : Ἀποκάλυψις Ἰησοῦ Χριστοῦ) suivant les premiers mots du texte1, est le dernier livre du Nouveau Testament2.

Le texte, usant d'un langage symbolique, d'essence prophétique et dont l'auteur fait de nombreuses allusions aux prophètes de l'Ancien Testament (Daniel, Ézéchiel, etc.), se présente comme une révélation de Jésus-Christ qui dévoile à Jean « quel est le sens divin de son époque et comment le peuple de Dieu sera bientôt délivré ».

L'œuvre aurait été composée vers la fin du Ier siècle par un auteur judéo-chrétien qui, selon le préambule, est prénommé Jean. Celui-ci se trouve dans l'île de Patmos lorsqu'il reçoit plusieurs visions, qu'il raconte en détail. La tradition l'a parfois identifié avec l'apôtre Jean, fils de Zébédée, auquel on a également attribué le quatrième évangile canonique, ou encore à un certain « Jean le Presbytre », c'est-à-dire « l'Ancien ». Ces débats antiques témoignent de différentes traditions concernant l'origine du texte, dont la canonicité n'a pas toujours été reconnue par toutes les confessions chrétiennes.

Pour les historiens contemporains, l'auteur de l'Apocalypse reste inconnu. Mais il y a débat pour savoir si les deux textes, l'Évangile selon Jean et l'Apocalypse peuvent provenir d'un même milieu dit « johannique ».

Un genre littéraire

Étymologiquement, le mot « apocalypse » est la transcription du terme grec ἀποκάλυψις / apokálupsis signifiant « dévoilement » ou, dans le vocabulaire religieux, « révélation »3.

Le terme, qui s'est chargé au fil des siècles d'une série de connotations et de travestissements qui l'ont éloigné de son sens d'origine pour souvent évoquer une catastrophe massive et violente3, est « devenu populaire pour de mauvaises raisons »4. Cette évolution est notamment liée à la difficulté d'appréhender son genre littéraire déroutant5 qui ne trouve pas de comparaison dans la littérature contemporaine6.

La littérature apocalyptique constitue un genre littéraire ancien qui apparaît probablement à l'époque biblique de l'exil à Babylone — au VIe siècle av. J.-C. — avec les textes d'Ézéchiel, de Joël et de Zacharie avant de s'épanouir avec Daniel (vers 165 av. J.-C.) qui sert de modèle à l’Apocalypse de Jean mais aussi à d'autres apocalypses apocryphes juives et chrétiennes ou encore aux textes apocalyptiques de Paul de Tarse7.

Dans les littératures juives et chrétiennes, le genre de ces écrits se définit par certaines relations entre leur forme, leur contenu et leur fonction sans qu'ils appartiennent pour autant à un mouvement ou un milieu particuliers. Ils ne témoignent d'aucun courant théologique spécifique et peuvent véhiculer des idéologies très éloignées, voire opposées3 et, s'ils présentent une grande diversité, ils ont néanmoins en commun un usage prononcé de l'allégorie et du symbolisme8.

On peut ainsi déceler comme terreau commun à ce genre prophétique une ossature narrative qui a pour fondement une vision-révélation divine transmise à un homme1, généralement par l'entremise d'un être surnaturel9, dans une représentation du monde caractérisée par la présence de deux ordres de la réalité : celui de l'expérience humaine sensible et celui d'une réalité supranaturelle invisible et inaccessible à l'expérience courante mais déterminante pour le destin humain3. La révélation elle-même est présentée comme procédant d'une réalité transcendante et comprend à la fois une dimension temporelle, dans la mesure où elle propose un salut eschatologique, et spatiale, dans celle où elle annonce l'imminence d'un monde nouveau1.

La ligne de partage entre l'ancien monde arrivé à son terme et le nouveau près de s'accomplir, est ainsi marquée par l'intervention divine qui juge les impies et récompense les élus10. Trois traits apparaissent également caractéristiques de ce genre de littérature : premièrement, le voyant d'une apocalypse est un écrivain qui, à la différence d'un prophète, consigne ses visions dans un écrit ; deuxièmement, celui-ci est souvent pseudépigraphique, c'est-à-dire faussement attribué ; enfin, l'auteur fait usage de chiffres, d'objet et de personnages symboliques, sans s'attacher à rendre cohérent ce symbolisme11.

Textes apocalyptiques

Plusieurs écrits pseudépigraphes sont également des apocalypses : Apocalypse grecque de Baruch (de), Apocalypse syriaque de Baruch, Apocalypse d'Abraham, Apocalypse de Moïse, Apocalypse d'Élie (en)12, Apocalypse de Noé13 ou encore Apocalypse d'Esdras14.

De nombreux apocryphes se réclament du genre ou en portent le nom : Apocalypse de Pierre, Première Apocalypse de Jacques, Seconde Apocalypse de Jacques (en), Apocalypse de Paul, Apocalypse d’Étienne... Si l’Apocalypse de Jean est, d'une façon formelle, la seule apocalypse incluse dans le Nouveau Testament, des passages entiers de celui-ci relèvent du même genre : le discours eschatologique de Jésus, dans Matthieu (Mt 24-25 [archive]), dans Marc (Mc 13 [archive]) et dans Luc (Lc 21. 5-36 [archive]), certains passages des Épîtres de Paul (2Th 1. 6-12 [archive] ; 2Th 2. 3-12 [archive]) ou de Pierre (2P 3. 10 [archive]).

Auteur, datation et localisation

Attributions traditionnelles

Saint Jean l'évangéliste à Patmos, par Domenico Ghirlandaio, Musée des beaux-arts de Budapest.

L'Apocalypse n'est pas le seul écrit du Nouveau Testament à avoir un auteur dénommé « Jean »15. Vers le milieu du IIe siècle, Justin de Naplouse16 est le premier à identifier cet auteur à Jean fils de Zébédée17, l'un des apôtres de Jésus, et il affirme qu'il est revenu, après sa détention à Patmos, à Éphèse où il aurait vécu jusqu'au début du règne de Trajan, soit l'an 98. Un peu plus tard, Irénée de Lyon attribue également l'évangile et les lettres johanniques à l'apôtre17. Papias d'Hiérapolis attribue quant à lui ce livre à Jean le Presbytre (ou Jean l'Ancien), qui serait un disciple de Jean l'apôtre, devenu responsable de la communauté d'Éphèse à la fin du Ier siècle. Mais déjà au IIIe siècle, Denys d'Alexandrie procède à une analyse textuelle qui lui fait conclure que l’Apocalypse n'a pas été rédigée par l’auteur de l'évangile johannique et/ou des trois premières épîtres qu'il attribue à l'apôtre Jean. Il attribue lui aussi, en suivant Papias, le texte apocalyptique à Jean le Presbytre18. Au IVe siècle, en se fondant sur Papias, Polycarpe de Smyrne et Denys d'Alexandrie, l'auteur Eusèbe de Césarée attribue à son tour le texte à Jean le Presbytre8.

L’attribution traditionnelle apostolique (à l'apôtre Jean), la plus partagée parmi les auteurs ecclésiastiques du monde antique19, contribue à l'acceptation de la canonicité du texte. Mais cette canonicité s'est faite difficilement, notamment en Orient où l'utilisation du texte par des groupes sectaires comme les adeptes du montanisme l'a rendu suspect.

La théologie orthodoxe contemporaine a pris parti dans le débat sur la datation lorsque les moines orthodoxes de Patmos ont solennellement fêté le dix-neuvième centenaire de la rédaction de l’Apocalypse en 1995.

Ainsi, la confusion règne dans la tradition car la tradition johannique d’Éphèse — cœur anatolien de celle-ci — a vu se télescoper les deux « Jean » — l'apôtre et l'auteur de l’Apocalypse20.

Recherche contemporaine

Auteur et localisation

Localisation des sept cités et de l'île de Patmos, en Asie Mineure.

À quatre reprises dans le texte, le voyant s'attribue le nom de « Jean », qui est un prénom très fréquent dans les écrits néotestamentaires18. Il se décrit comme résidant sur l'île de Patmos « à cause de la Parole de Dieu et du témoignage de Jésus »21, ce qui est généralement interprété comme un exil forcé à la suite de ce qu'on appellerait aujourd'hui un « délit d'opinion »22.

L'analyse exégétique contemporaine s'oppose ainsi à la tradition23 car rien ne permet d'identifier Jean de Patmos à l'apôtre Jean24 : avant tout, l'auteur ne revendique jamais ce titre — réclamant seulement la qualité de « serviteur »24 — et affirme que pour lui le groupe des apôtres appartient au passé25. De la même manière, il n'utilise pas davantage le titre d'« Ancien » (« presbytre ») dont parle Papias24.

L'auteur fut vraisemblablement un personnage important des communautés judéo-chrétiennes d'Asie Mineure pour les sept Églises26 auxquelles il s'adresse, et dont le texte peut laisser penser qu'il était un prophète itinérant24, peut-être néanmoins distinct des autres prophètes par une certaine autorité27.

En se fondant sur l'analyse exégétique et textuelle, certains trouvent vraisemblable que, suivant le constat que le grec utilisé est le plus pauvre des écrits néotestamentaires, sa langue soit l'araméen voire l'hébreu. Cela rend ainsi possible la thèse des chercheurs qui en font un prophète apocalyptique judéo-chrétien qui aurait fui la Palestine à la suite de la révolte juive des années 60 et se serait réfugié en Asie Mineure — peut-être à Éphèse — avant de s'exiler sur l'île de Patmos. Mais ils trouvent peu vraisemblable que ce fut sous la pression de la « persécution de Domitien » — une tradition forgée par les apologètes chrétiens du IIe siècle sur la base de la propagande sénatoriale romaine contre la mémoire de l'empereur28 — et dont la réalité est largement mise en question par les historiens18. Il est même douteux qu'aucune poursuite spécifique de chrétiens ait eu lieu en Asie sous son règne28.

Patmos n'est d'ailleurs pas une île d'exil impérial, et il n'est pas à exclure que l'auteur s'y soit rendu de sa propre initiative29, peut-être à la suite d'une affaire municipale30. Car l'orientation de la crise de l’Apocalypse n'est pas nécessairement liée à des évènements politiques particuliers : l'auteur de Patmos apparaît plutôt en conflit avec la société romaine que le contraire, portant à la fois un regard critique sur les pouvoirs humains et invitant ses auditeurs chrétiens — qui « installés » dans le monde en oublient la proclamation du temps nouveau —, à s'envisager de la sorte10. Ainsi, des recherches exégétiques récentes tendent à faire passer de l'idée d'une « littérature de crise » qui serait due aux persécutions, à une littérature cherchant à provoquer la crise dans une période de consensus31 marquée par la continuité de la Pax Romana32.

Les relations de cet auteur avec la tradition et l'école johannique sont encore débattues au XXIe siècle, car on trouve des points de convergence et des parallélismes entre les deux écrits, mais aussi des oppositions dans leurs formes, tant littéraire que théologique29. Mais une majorité de chercheurs incline à ne pas associer Jean de Patmos aux courants johanniques, même si des contacts ont pu avoir lieu33.

Datation

La majorité des exégètes actuels s'accorde pour dater la rédaction de l’Apocalypse de la fin du règne de Domitien34, en tout cas du règne de cet empereur romain, entre les années 80 et 9622. Ce dernier a développé significativement le culte impérial, particulièrement en Asie Mineure ainsi que semble en attester le récit apocalyptique35. Ce culte a pu heurter la foi des chrétiens, eux-mêmes suspects aux yeux de l'empereur, probablement hostile à un groupe entraînant ses membres vers le culte exclusif d'un Dieu aniconique36. Cette option existe depuis longtemps dans l'exégèse, mais était liée à une persécution de Domitien dont la réalité est désormais profondément remise en cause par la recherche actuelle37, sans pour autant que la datation de l’Apocalypse le soit elle-même pour cette période38, qui reste la plus vraisemblable39.

D'autres datations plus anciennes ont également été proposées. Une estimation haute fixe sa rédaction au règne de Néron, durant les années 6040 (mort en 68), ou à son successeur Galba qui ne régna que sept mois. « La capitale bâtie sur sept collines ne peut être que Rome, que les Romains eux-mêmes aimaient à désigner ainsi. Ses rois sont donc les empereurs romains [Apo 17:9-10]. L'auteur écrit pendant le règne du sixième, les cinq premiers appartenant déjà au passé. Après Auguste, Tibère, Caïus, Claude et Néron, nous arrivons à Galba »41. [Il régna de la mort de Néron (9 juin 68) à son propre assassinat (16 janvier 69)]. Cette date se réfère également à la tradition des persécutions néroniennes de chrétiens évoquée dans la vision apocalyptique. Cependant, s'il apparaît que ce dernier, dont la réputation était telle chez les chrétiens qu'il représentait l'Antéchrist22, semble plutôt avoir inspiré rétrospectivement le parallèle avec Domitien, ses activités antichrétiennes ne semblent pas avoir dépassé le cadre de Rome, à l'occasion de l'incendie de celle-ci. À l'inverse, les tracasseries ou harcèlements de Domitien envers les chrétiens — dont certains refusaient vraisemblablement de s'associer aux cultes publics — semblent s'être plus largement déployés, notamment en Asie Mineure et en Palestine36. Les traditions chrétiennes ultérieures, influencées par des persécutions plus importantes, ont pu amplifier les exactions commises contre les chrétiens et rendre les deux empereurs également coupables42.

Une estimation intermédiaire, défendue par Israël Knohl et B. J. Capper, fixe le début de la rédaction de l'Apocalypse de Jean vers 80.

Canonicité

La vision de saint Jean à Patmos, Les Très Riches Heures du duc de Berry, musée Condé, Chantilly, ms.65, f.17.

L’Apocalypse est le dernier livre du Nouveau Testament canonique et ce statut n'est pas contesté de nos jours.

Cependant, son admission dans le canon des livres reçus a été assez difficile, notamment lorsque se posait la question de savoir si l'apôtre Jean en était ou non le rédacteur42 et, particulièrement en Orient, par son animosité contre l'Empire romain43.

D'une manière générale, dans l'Antiquité, le livre a été plutôt bien reçu dans les églises occidentales même si le prêtre romain Caïus — le soupçonnant de favoriser le millénarisme — le rejetait encore au début du IIIe siècle. Le fragment de Muratori, un document occidental et peut-être romain daté du tournant entre les IIe et IIIe siècles, explique : « 71 Des apocalypses aussi, nous recevons seulement celle de Jean et celle de Pierre 72-73, que certains des nôtres ne veulent pas qu'on lise dans l'église »44.

En Asie Mineure, vers la fin du IIe siècle le texte, l’Apocalypse (ainsi d'ailleurs que l'évangile selon Jean) est rejetée en réaction aux affirmations des montanistes sur une nouvelle effusion de l'Esprit42 qui exaltent la prophétie et l'attente millénariste45. Au milieu du IIIe siècle, Denys d'Alexandrie — dont le Sur les promesses est cité par Eusèbe — conteste son authenticité johannique pour des raisons stylistiques, sans toutefois rejeter le texte qui lui apparaît incompréhensible mais « que beaucoup de frères tiennent avec faveur »45. Le texte est alors souvent rejeté en Orient, notamment pour l'usage qui en est fait en faveur d'une vision permissive du millénarisme42. Eusèbe de Césarée se fait l'écho au IVe siècle des divergences qui divisent les Églises orientales à son sujet46. Cependant, à la fin du IVe siècle, Athanase d'Alexandrie le reconnaît pleinement dans sa liste des 27 livres reçus47.

Néanmoins, en l'absence de décision conciliaire concernant les limites exactes du canon de l’Église grecque, le texte demeure souvent rejeté et, en Syrie et dans les Églises de langue syriaque42, la Peshitta délimite un canon de 22 livres dont l’Apocalypse est absente 48. Le concile in Trullo de 692, fondé sur des documents anciens qui ne s'accordent pas sur le canon, ne parvient pas à trancher la question pour l’Église grecque49. Le texte virulemment opposé à l'Empire romain est contesté dans l'église impériale de Constantinople jusqu'au IXe siècle, tandis que l'Arménie ne l'admet qu'au siècle suivant43.

Pour l’Église latine, des décisions conciliaires sont arrêtées notamment par les synodes régionaux de Carthage de 397 et de 419, fixant à 27 le nombre des livres reçus, y retenant l’Apocalypse49.

À l'époque de la Réforme protestante, Luther lui accorde un rôle secondaire, Zwingli ne le compte pas parmi les Écritures et Calvin n'en fait aucun commentaire42.

Plan et contenu

Plan

L'Agneau sur le Mont Sion (Apocalypse XIV). Beatus de Morgan, vers 940-945.

Ce plan a été proposé par Raymond E. Brown dans son ouvrage Que sait-on du Nouveau Testament ?34.

A. Prologue
1,1-3 (Ap 1,1-3)
B. Lettres aux sept Églises
1,4-3,22 (Ap 1,4-Ap 3,22)
  • Formule d'ouverture avec louange, promesse et réponse divine (1,4-8)

  • Vision inaugurale : le Fils de l'homme (1,9-20) (Ap 1,9-20)

  • Sept lettres (2,1-3,22)

C. Première partie de l'expérience de révélation
4,1-11,19 (Ap 4,1-Ap 3,22)
  • Vision de la cour céleste : l'Unique sur le trône et l'Agneau (4,1-5,14)

  • Sept sceaux (6,1-8,1)

  • Sept trompettes (8,2-11,19)

D. Deuxième partie de l'expérience de révélation
12,1-22,5
  • Visions du dragon, des Bêtes et de l'Agneau (12,1-14,20)

  • Sept fléaux des sept coupes (15,1-16,21)

  • La chute de Babylone (17-18)

  • La victoire du Christ ressuscité sur les forces du mal (19-20)

E. Épilogue avec bénédiction de conclusion
22,6-21(Ap 22,6-21)

Prologue et lettres

Les chapitres 1-3 contiennent le prologue du livre : celui-ci est présenté comme une « révélation de Jésus-Christ » qui est communiquée par un ange à un voyant, le « serviteur Jean » (τῷ δούλῳ αὑτοῦ Ἰωάννῃ), dans laquelle le Christ révèle le sens divin de l'époque, « ce qui doit arriver bientôt » et comment le peuple sera bientôt délivré50.

L'adresse du texte (1,4-8) précise les destinataires visés par l'auteur : les « sept Églises qui sont en Asie »51. La dimension pascale est centrale dans le texte et le Christ est présenté à travers l'autorité que lui confèrent sa mort et sa résurrection51 et Dieu comme « celui qui était, est et vient », (ὁ ὢν καὶ ὁ ἦν καὶ ὁ ἐρχόμενος), l'« Alpha et l'Oméga », la première et la dernière lettres de l'alphabet grec, symbolisant l'existence de Dieu au commencement et à la fin. Suit une première vision du Christ (1,9-20) qui apparaît avec des attributs merveilleux et royaux attestant sa divinité51. Les chapitres 2 et 3 regroupent des lettres adressées aux différentes communautés de chrétiens des villes d'Asie Mineure occidentale, la plus longue étant adressée à Thyatire et la plus courte à Smyrne52. L'auteur avertit des dangers guettant les communautés, externes à celles-ci comme des persécutions, mais aussi internes, comme les faux enseignements et la suffisance52, le consentement au monde présent51 ; le nicolaïsme y est notamment dénoncé. Il évoque le martyre d'Antipas de Pergame.

Visions

Vision de la grande prostituée assise sur un monstre à sept têtes. Apocalypse de Lambeth, 1260-1270.

Après cette partie épistolaire, il n'est pas aisé de distinguer le plan d'ensemble que l'auteur a donné au livre mais, généralement, les exégètes s'accordent pour distinguer deux grandes parties dans l'expérience de révélation, l'une commençant avec la vision d'une porte ouverte dans le ciel (4,1), la suivante débutant par un grand signe qui apparaît dans le ciel (12,1)53.

La première série de visions est ainsi regroupée dans les chapitres 4 à 11 et débute (4-5) par les visions de Dieu et de l'Agneau — l'un créateur et l'autre rédempteur53 — entourés d'une cour céleste incluant le tétramorphe, glorifiés tour à tour dans une célébration cultuelle cosmique51. Le « Livre aux sept sceaux », un codex qui peut être lu recto-verso, et scellé de sept sceaux, apparaît dans la vision ; il pourra être ouvert par l'Agneau53.

La partie suivante de cette première série (6 à 11) met en scène le jugement du Monde comme témoignage de la colère51 et du jugement eschatologique de Dieu54 dans les chapitres concernant l'ouverture des sept sceaux (6,1-17 ; 8,1-5) — où apparaissent les Cavaliers de l'Apocalypse — et les sept trompettes de sept anges (8,6-9,21 ; 11,15-19), proposant une série de catastrophes qui ne sont interrompues que par la présentation des 144 000 élus et d'une foule de toutes nations (7) puis par l'épisode de l'ingestion du petit livre (10) et des deux témoins élevés au ciel (11), épisodes qui soulignent l'importance du témoignage51.

La seconde série de visions (12-22,5) met en scène de manière symbolique la lutte eschatologique qui oppose Dieu, le Christ et son peuple à Satan et aux puissances terrestres inspirées par ce dernier51. Elle commence par trois chapitres de visions qui introduisent le personnage du « Dragon » (12) — « l'antique serpent, celui qu'on nomme Diable et Satan », qui combat la descendance de « la femme » avant d'être vaincu par l'archange Michel pendant l'épisode de la guerre des anges — et des deux « bêtes », l'une issue de la mer, l'autre de la terre, qui dominent le reste de l'ouvrage dans des passages qui sont souvent considérés comme le cœur de l’Apocalypse55. La Bête surgie de la mer (13,1-10), avec dix cornes et sept têtes, incarne les persécutions de l'empire romain idolâtre tandis51 que la Bête venue de la terre (13,11-18), avec deux cornes tel un agneau mais parlant comme le Dragon, est une parodie malveillante du Christ56, assimilée à un faux prophète : elle marque les gens sur la main ou sur le front, à l'instar des serviteurs de Dieu. Elle incarne le système impérial dominant, le culte de l'empereur et le sacerdoce païen à son service56 qui menacent ceux qui refusent de se plier à ses règles51.

La communauté des 144 000 en communion avec l'Agneau (14, 1-5) survit aux assauts des Bêtes et du Dragon et le jugement auquel Satan et ses affidés seront soumis est ensuite décrit (14,6-20). Comme aux chapitres 8 et 9 apparaissent alors sept anges et leurs malheurs (15-16) avant que n'interviennent les jugements de la grande prostituée et de Babylone, symboles probables de Rome et de l'Empire idolâtre (17-18), dont les richesses et le luxe ne sont que des biens fragiles et éphémères51.

Adoration du Christ. Noces de l'agneau. Ange appelant les oiseaux. Combat contre la bête. La bête et le faux prophète dans le feu., Apocalypse flamande, vers 1400.

Les croyants célèbrent alors la victoire (19,1-10) tandis que le jugement, au-delà du seul Empire, devient cosmique (19,11-20) ouvrant à la victoire du Messie sur les Bêtes, le faux prophète (19,21-20) et le Dragon momentanément enchaîné pour mille ans, pendant le règne sur terre du Christ et des saints martyrs (20,1-6) avant l'affrontement final avec Satan libéré. Celui-ci rassemble Gog, Magog et les nations de la Terre avant d'être précipité dans le lac de feu où ont déjà échoué les Bêtes avant lui (20,7-15)57.

C'est alors la venue du nouveau monde, de nouveaux cieux et d'une nouvelle terre remplaçant les précédents, dévastés51 tandis qu'une nouvelle Jérusalem descend du ciel (21-22)57.

Épilogue

L'épilogue est composé des versets 6 à 21 du chapitre 22. Il met à nouveau en valeur le voyant ainsi que son propos prophétique appuyés par l'autorité de l'Alpha et Oméga, demande de ne pas le maintenir secret car la fin des Temps est proche et de ne rien retrancher ou ajouter aux paroles prophétiques de l'ouvrage58. Ayant présenté les termes de la victoire du Christ, l'auteur exprime la certitude de son accomplissement qui s'exprime dans la proclamation liturgique finale : « Maranatha, viens Seigneur Jésus » (22,21)59.

Interprétations

Interprétations générales

Symbolique au Ier siècle

La littérature apocalyptique est une littérature de résistance par laquelle les visionnaires font à la fois entendre un message d'interpellation, en portant un regard critique sur le monde dans lequel ils vivent, mais aussi d'espérance pour des groupes fragilisés qui sont ou se sentent opprimés. L’Apocalypse de Jean s'adresse à son auditoire dans un langage symbolique qui permet de discourir sur l'action divine et l'avènement d'un nouveau monde, ainsi que de représenter la réalité transcendante dont il rend compte60.

Le langage et les codes utilisés visent des auditoires particuliers et ciblés dont les élus peuvent comprendre les images, qui ne sont toutefois pas pour autant ésotériques. Celles-ci sont en effet parlantes et claires pour les auditeurs du Ier siècle, lesquels sont habitués aux références vétérotestamentaires, aux Écritures judaïques et aux allusions métaphoriques sur la situation politique ou culturelle du temps60. Ce langage symbolique doit d'ailleurs éloigner de toute interprétation littérale du texte : son objet n'est pas de proposer un déroulement de faits chronologiques mais plus résolument d'annoncer un message salvifique61 dans l'histoire des hommes, la victoire de Dieu et du Christ sur Satan et les forces du mal60 dans un texte qui ne peut être reçu que dans son entier plutôt que découpé en analyses spéculatives sur les symboles de passages isolés, par essence anachroniques appliqués à un autre temps que le Ier siècle auquel il est destiné, et souvent farfelus61.

Commentaires ultérieurs

Le langage hautement symbolique de ce livre a ouvert la voie à de très nombreuses interprétations, qui diffèrent selon les sensibilités et les époques. Cependant quatre grands courants sont en général proposés62 :

  • Un premier courant développe une approche « prétériste » (praeter : devant), s'attache au contexte historique dans lequel l'Apocalypse a été rédigé, prenant essentiellement en considération l'auteur du livre et le public contemporain auquel il s'adresse63. Cette approche considère les prophéties comme réalisées, soit, pour certains avec la chute du Temple de Jérusalem en 70, soit, pour d'autres, avec la chute de Rome au Ve siècle. C'est l'approche retenue par la plupart des confessions chrétiennes comme les catholiques, les anglicans, les presbytériens63...

  • Le second courant, « présentiste » ou « historiciste », fait le rapprochement de l'actualité et des événements décrits dans le texte64. Cette approche a été populaire dès le christianisme primitif, par exemple avec l'un des premiers commentateurs de l'Apocalypse Victorinus de Pettau, et a connu son apex au début de la Réforme, au XVIe siècle64. Un de ses représentants les plus marquants est le cistercien médiéval Joachim de Flore qui a livré le premier commentaire complet historiciste de l'ouvrage64. De nombreuses personnalités illustres ont soutenu cette vision, comme Wycliffe, Luther, John Knox ou encore Isaac Newton. C'est une approche que l'on retrouve désormais essentiellement dans des branches fondamentalistes ou conservatrices du christianisme64. Elle a servi de prétexte à de nombreuses prédictions de fin du monde.

  • Le troisième courant, « futuriste », « dispentionaliste » ou « eschatologique », voit dans ce livre une peinture des événements encore à venir, une prophétie65. Les sept communautés auxquelles s'adresse l'auteur de l'Apocalypse sont lues non comme des églises mais comme sept périodes de l'histoire — ou « dispentiations » — et les tenants de cette interprétation considèrent généralement qu'ils vivent la sixième de celles-ci, pénultième avant la fin des temps. C'est une lecture que partageaient certains Pères de l'Église comme Irénée de Lyon ou Justin de Naplouse et que l'on retrouve essentiellement au sein des courants évangéliques conservateurs65. Cette approche a donné lieu à de multiples interprétations, visant à rattacher les symboles à des événements du présent.

  • Le quatrième courant, « idéaliste », voit l’Apocalypse comme un combat entre les forces du bien et celles du mal qui résident en chaque homme66. Elle est marquée par l'optimisme postmillénariste et prolonge la tradition allégorique de Clément et Origène d'Alexandrie s'opposant alors à la lecture littéraliste adoptée par l'école d'Antioche62. Tout y est affaire de symboles et de spiritualité, la lecture de l'ouvrage ne se référant à aucun évènement historique passé ou à venir : l'Apocalypse délivre des vérités chrétiennes universelles et éternelles66. Cette lecture positive du Livre de la Révélation a contribué à ce qu'il intègre le canon biblique et a été développée au siècle des Lumières par des théologiens postmillénaristes comme Jonathan Edwards66.

Millénarisme

William Blake : Le grand Dragon rouge et la femme enveloppée de soleil.

Article détaillé : Millénarisme.

Le millénium est le terme employé pour désigner le règne de mille ans de Jésus-Christ sur Terre décrit dans le chapitre 20 de l’Apocalypse. Il existe plusieurs conceptions du millénium, qui peuvent être globalement classées en trois catégories.

  • Les prémillénaristes ou millénaristes conçoivent le millénium littéralement : le règne de 1 000 ans du Messie sur Terre. Le retour de Jésus-Christ, qui met fin au règne des deux Bêtes et du faux prophète, amène le début du millénium. Selon certains, l'Église serait enlevée dans un premier temps, puis accompagnerait la parousie, débutant ainsi le millénium. Après ce millénaire auraient lieu la disparition de la Terre devant Dieu et le Jugement dernier.

  • Les postmillénaristes pensent que le retour de Jésus-Christ se fera après les mille ans de règne. Ils assimilent le millénium avec le règne de l'Église catholique. Les mille ans, et la première résurrection d'Ap 20. 1-6 [archive] correspondraient à une victoire provisoire de l'Église du Christ après la chute annoncée de l'Empire romain (cf. Ap 18. 21 [archive]). En somme un temps de chrétienté, avant un retour offensif de l'esprit du mal (cf. Ap 20. 7 [archive]). La thèse de Gaston Georgel (Les quatre âges de l'Humanité) s'inscrirait dans cette perspective qui situe le millénium comme étant compris entre l'édit de Milan (phonétiquement 1 000 ans) en 313 et la destruction de l'ordre des Templiers en 1313. Cette thèse fondée sur les travaux d'un ecclésiastique, Decouvoux, fait du millénium l'âge d'or du christianisme, comme prélude au déchaînement de Satan vers la fin d'un cycle. Les amillénaristes refusent la pensée d'un règne de Jésus-Christ sur Terre. Ils assimilent le millénium au règne éternel (Ch. 21 et 22) et appliquent les prophéties concernant le rétablissement d'Israël à l'Église.

Eschatologie

Article détaillé : Eschatologie chrétienne.

Plusieurs autres textes de la Bible parlent de la fin des temps. Au début du chapitre 24 de l'Évangile selon Matthieu, Jésus est interrogé sur le moment et les signes de son avènement et de la fin du monde. Le Livre de Daniel, présente lui aussi des prophéties ayant trait à la fin des temps. Plusieurs théologiens protestants dont Charles-Auguste Auberlen67 font le rapprochement. Le prophète Isaïe évoque lui aussi de nouveaux cieux et une nouvelle terre, comme dans les derniers chapitres de l’Apocalypse.

Les trompettes sont un thème important de l'eschatologie68. Les trompettes de Jéricho69 qui annoncent la conquête de la terre promise par Josué sont parfois mises en parallèle avec les trompettes de l’Apocalypse qui annoncent la seconde venue de Jésus.

Le « nombre de la Bête »

Article détaillé : Nombre de la Bête.

Un « nombre de la Bête » figure dans le texte au chapitre 13, verset 18. Ce nombre est « six cent soixante-six » ou, en chiffres arabes, « 666 », quoique quelques manuscrits comportent le nombre « six cent seize » ou « 616 »70 ou encore « 665 ».

Cette marque relevant de la spéculation littéraire chiffrée commune au genre littéraire apocalyptique doit permettre d'identifier la Bête de l'Apocalypse – sans qu'il soit précisé laquelle – dans une symbolique, déjà présente dans le livre de Daniel, qui représente un pouvoir politique71. Ce nombre de la Bête a donné lieu à nombre d'interprétations à travers les siècles.

Œuvres inspirées par le livre biblique

Tenture de l'Apocalypse. Angers.

L'importance de l’Apocalypse dans le christianisme occidental a rendu ce thème très présent dans les beaux-arts, notamment au Moyen Âge et à la Renaissance. Il est moins systématiquement utilisé dans l'orthodoxie, même si elle connait de très belles représentations du Jugement dernier, thème iconographique qui cependant est sans relation directe avec le livre de l'Apocalypse. La musique religieuse a également abondamment traité le sujet. Pour des raisons opposées (la présence du péché et l'occurrence de la damnation), la thématique apocalyptique a également un certain succès dans le hard rock et le metal.

Arts graphiques

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Musique

Littérature

Cinéma et télévision

  • L'un des chefs-d'œuvre d'Ingmar Bergman, Le Septième Sceau (mais le film se déroule en réalité pendant la peste noire).

  • Les Quatre Cavaliers de l'Apocalypse, film de Vincente Minnelli (1962)

  • Le film de science fiction Holocauste 2000.

  • la série de films La Malédiction dont le premier volet sort en 1976.

  • Le film de science fiction et d'horreur Alien 3 datant de 1992, de David Fincher évoque l'Apocalypse vu de l'œil de prisonniers sur une planète lointaine s'étant inventé une forme de religion mélangeant un fondamentalisme chrétien teinté de millénarisme apocalyptique.

  • La série télévisée américaine Supernatural, a pour thème l'Apocalypse durant les quatrième et cinquième saisons.

  • La série télévisée Dexter, a pour thème l'Apocalypse durant la sixième saison, diffusée en 2011 aux États-Unis.

  • La série Apocalypsis parle aussi de l'Apocalypse dans le cinquième livre Oméga.

  • Le film Légion, l'armée des anges, de Scott Charles Stewart, sorti le 17 mars 2010, traite de l'Apocalypse exécutée par les anges sur ordre de Dieu.

  • Le film de science-fiction Southland Tales (2006) de Richard Kelly dont l'intrigue est une adaptation libre de l'Apocalypse à notre époque (suite de la bande dessinée Southland Tales (en).

  • Le film C'est la fin se déroule durant l'Apocalypse, mais la présente de façon comique.

  • Sleepy Hollow est une série télévisée américaine créée par Alex Kurtzman, Roberto Orci, Phillip Iscove et Len Wiseman.

  • Dans la série The Messengers, les Messagers sont des anges dont l'objectif est d'empêcher l'Apocalypse en arrêtant les quatre Cavaliers de l'Apocalypse (Guerre, Pestilence, Mort et Famine).

  • Dans le film Sherlock Holmes : jeux d'ombres, le prisonnier sataniste récite un passage de l'Apocalypse.

  • La série Calls, réalisée par Timothée Hochet, évoque l'apocalypse à travers des enregistrements audios retraçant des événements tragiques dans le monde.

  • La saison 8 de la série American Horror Story a lieu après une apocalypse nucléaire et raconte l'histoire de ses survivants. La série est intitulée American Horror Story : Apocalypse.

Autres

Notes et références


  • Frédéric Amsler et Enrico Norelli, « Qu'est-ce qu'une apocalypse », dans Religions et histoire no 34, juillet-août 2010, p. 20.

  • Paul Mattei, Le Christianisme antique de Jésus à Constantin, éd. Armand Colin, 2008, p. 28.

  • La Bible, Écrits intertestamentaires, Gallimard, 1987

  • Albert-Marie Denis, Introduction aux pseudépigraphes grecs d'Ancien Testament, vol. 1, 1970, p. 17.

  • Livre biblique pseudépigraphe attribué au scribe israélite Esdras et écrit au Ier siècle.

  • Elian Cuvillier, « L'Apocalypse de Jean », dans Daniel Marguerat, Introduction au Nouveau Testament, Genève, Labor et Fides, 2008, p. 420.

  • Simon Claude Mimouni et Pierre Maraval, Le christianisme des origines à Constantin, éd. Nouvelle Clio/Presses universitaires de France, 2006, p. 216.

  • Edouard Reuss, L'Apocalypse (extrait de La Bible, traduction nouvelle, NT, 4è partie), Paris, Sandoz et Fischbacher, 1878, 150 p.

  • Frédéric Amsler, « Les apocalypses byzantines comme miroires sociaux », Religions et histoire, Faton, no 34 « Apocalypses juives, chrétiennes et musulmanes »,‎ septembre-octobre 2010, p. 42 (ISSN 1772-7200).

  • Jean-Daniel Kaestli, « Histoire du canon du Nouveau Testament », dans Daniel Marguerat (dir.), Introduction au Nouveau Testament : Son histoire, son écriture, sa théologie, Labor et Fides, 2008, 4e éd. (ISBN 978-2-8309-1289-0), p. 505.

  • Jean-Daniel Kaestli, « Histoire du canon du Nouveau Testament », dans Daniel Marguerat (dir.), Introduction au Nouveau Testament : Son histoire, son écriture, sa théologie, Labor et Fides, 2008, 4e éd. (ISBN 978-2-8309-1289-0), p. 498.

  • Jean-Daniel Kaestli, « Histoire du canon du Nouveau Testament », dans Daniel Marguerat (dir.), Introduction au Nouveau Testament : Son histoire, son écriture, sa théologie, Labor et Fides, 2008, 4e éd. (ISBN 978-2-8309-1289-0), p. 495.

  • Dans sa 39e Lettre Festale datée de 367, il propose la première attestation de la liste des 27 livres reçus qui recoupe le Nouveau Testament que nous connaissons ; cf. Jean-Daniel Kaestli, « Histoire du canon du Nouveau Testament », dans Daniel Marguerat (dir.), Introduction au Nouveau Testament : Son histoire, son écriture, sa théologie, Labor et Fides, 2008, 4e éd. (ISBN 978-2-8309-1289-0), p. 482.

  • Jean-Daniel Kaestli, « Histoire du canon du Nouveau Testament », dans Daniel Marguerat (dir.), Introduction au Nouveau Testament : Son histoire, son écriture, sa théologie, Labor et Fides, 2008, 4e éd. (ISBN 978-2-8309-1289-0), p. 502.

  • Jean-Daniel Kaestli, « Histoire du canon du Nouveau Testament », dans Daniel Marguerat (dir.), Introduction au Nouveau Testament : Son histoire, son écriture, sa théologie, Labor et Fides, 2008, 4e éd. (ISBN 978-2-8309-1289-0), p. 499.

  • l'empire grec des successeurs d'Alexandre chez Daniel, chapitre VII et l'Empire romain dans l'Apocalypse ; cf André Paul, article "La Bête de l'Apocalypse", in Encyclopædia Universalis, 2010

  • Un doute subsiste en ce qui concerne l'épigraphe : GISLEBERTVS HOC FECIT située au milieu du tympan. Voir Pierre Alain Mariaux, « Quelques hypothèses à propos de l’artiste roman », Médiévales, no 44, Paris, PUV, printemps 2003, p. 199-214.

  • "Un signe grandiose apparut au ciel : une Femme ! le soleil l'enveloppe, la lune est sous ses pieds et douze étoiles couronnent sa tête." Apocalypse 12.

  • Cet exemplaire unique est conservé à la Bibliothèque Toussaint d'Angers. Voir aussi l'édition du Laboratoire du livre d'artiste, 2010 7(sept) Tonnerres avec le jeu typographique et la xérographie de 7 peintures fac-similées de Serge Chamchinov, 7 sceaux (gravures en relief) sur papier Japon 80 g/m2, Canson 120 g/m2, format 30x30mm, tirage 12 exemplaires. Cette version du livre est consultable à la bibliothèque Forney à Paris, au fonds patrimonial de la bibliothèque centrale de Caen, au Musée de la Reliure et de l'Art du Livre à Bruxelles et à la Fondation Martin Bodmer à Cologny.

  • Turville-Petre, G. Origins of Icelandic literature. Oxford : Clarendon Press, 1967. p. 60.

  • Orchard, Andy. Cassell's dictionary of Norse myth and legend. London : Cassell, 2002. (Cassell reference). (ISBN 0-304-36385-5).

  • Simek, Rudolf. Lexikon der germanischen Mythologie. 3., völlig überarb. Auflage. Stuttgart : Kröner, 2006. (Kröners Taschenausgabe ; 368). (ISBN 3-520-36803-X).

  1. The Poetic Edda. Ed. with translation, introd. and commentary by Ursula Dronke. 2, Mythological poems. Oxford : Clarendon press, 1997. p. 162. (ISBN 0-19-811181-9).

Annexes

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Bibliographie

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  • Ernest-Bernard Allo, Saint Jean, L'Apocalypse, éd. Large, 1933.

  • Paule Amblard (commentaires) (préf. Paule Amblard, Le chemin de l'Apocalypse), L'Apocalypse [de] saint Jean illustrée par la tapisserie d'Angers, Paris, Éditions Diane de Selliers, 2010, 405 p., 34 cm (ISBN 978-2-903656-75-1, BNF 42335398).

    D'après, Jean de Patmos (trad. du grec ancien par École biblique et archéologique française de Jérusalem, Attribué à un dénommé Jean qui n'est probablement pas l'apôtre), Bible. N. T.. Apocalypse [« 'Apokálypsis toû 'Iōánnou toû Theológou »] [« Bible. Nouveau Testament. Apocalypse »] (Dernier livre du Nouveau Testament, rédigé vers 96, livre deutérocanonique, c'est-à-dire admis dans le canon des Écritures par le Concile de Trente (1566)), Jérusalem, 2010.

  • Hans Urs von Balthasar, L’Apocalypse, Éditions du Serviteur, 2000 (Court et dense commentaire).

  • Pierre Mourlon Beernaert, Agneau et Berger, le Christ de l'Apocalypse, coll. Connaître la Bible, no 54, Bruxelles, Lumen Vitae, 2009, 80 p. (ISBN 978-2-87324-351-7).

  • Georges Bordonove, Les quatre cavaliers, Julliard, 1962.

  • Raymond E. Brown (trad. de l'anglais), Que sait-on du Nouveau Testament ?, Montrouge, Bayard, 2011, 921 p. (ISBN 978-2-227-48252-4, BNF 42404452)

  • Charles Brütsch, La clarté de l'Apocalypse, Commentaires bibliques, Labor et Fides, Genève, 1966.

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  • Henri Crouzel, « Le dogme de le Rédemption dans l'Apocalypse », 1957, tome 58, no 2, p. 65-92 (lire en ligne) [archive]

  • Elian Cuvillier, « Apocalypse de Jean », dans Daniel Marguerat (dir.), Introduction au Nouveau Testament : Son histoire, son écriture, sa théologie, Labor et Fides, 2008, 4e éd. (ISBN 978-2-8309-1289-0)

  • Alain Decaux, La révolution de la croix. Néron et les chrétiens.

  • Edouard Delebecque, L’Apocalypse de saint Jean, éd. Mame, 1992 (Commentaire grammatical et philologique).

  • Jacques Ellul, L'Apocalypse : Architecture en mouvement, Genève, Labor & Fides, 2008, 2e éd. (1re éd. 1975 Paris : Desclée), 307 p. (ISBN 978-2-8309-1288-3, BNF 41353574)

  • Jacques Ellul, Conférence sur l'Apocalypse de Jean, Nantes, AREFPPI, 1985, 182 p. (ISBN 978-2-905484-02-4)

  • Max Gallo, Les Romains, Tome 2 : Néron, le Règne de l'Antéchrist, Fayard, 2006. (L'auteur part de l'hypothèse que Néron serait bien l'Antéchrist, désigné par saint Paul et par saint Jean).

  • Gaston Georgel, Les quatre âges de l'Humanité.

  • Léon Herrmann, La Vision de Patmos, Bruxelles, coll. Latomus LXXVIII, 1965 (texte grec de l'Apocalypse, avec traduction française en regard).

  • Alfred Läpple, L'Apocalypse de Jean, éd. du Cerf, 1970.

  • Pierre de Martin de Viviés, Apocalypses et cosmologie du salut, Éditions du Cerf, coll. « Lectio divina » no  191, 2002, 416 p. (ISBN 2-204-07008-4), prix Jean et Maurice de Pange

  • Martine Nardin, osb, « L’Apocalypse revisitée », Nouvelle Revue théologique, vol. 129, no 3,‎ 2007, p. 371-387 (lire en ligne [archive])

  • Claire Patier, L'Esprit et l'épouse disent "Viens !" (Ap 22,17), coll. Connaître la Bible, no 32, Bruxelles, Lumen Vitae, 2003, 80 p. (ISBN 2-87324-214-0).

  • Paulin Poucouta, « L'Apocalypse johannique », dans Michel Quesnel et Paul Gruson (dirs.), La Bible et sa culture, vol. II, Desclée de Brouwere, 2001.

  • Pierre Prigent, L'Apocalypse de saint Jean, éd. Labor et Fides, 2000.

  • Gilles Quispel, Le livre secret de l'Apocalypse, Albin Michel, 1981.

  • Joël Rochette, Il nous a déliés de nos péchés. Lecture revigorante de l'Apocalypse de saint Jean, coll. Connaître la Bible, no 44, Bruxelles, Lumen Vitae, 2006, 80 p. (ISBN 978-2-87324-292-3).

  • Yves Saout, Je n’ai pas écrit l’Apocalypse pour vous faire peur, éd. Bayard, 2000.

  • Jean Robin, Veilleur, où en est la nuit ? Introduction à l'Apocalypse, Paris, Guy Trédaniel, 2000, 344 p. (ISBN 978-2844451552)

  • Frits van der Meer, L'Apocalypse dans l'art, Paris, Éd. du Chêne, 1978, 368 p., ill.

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