samedi 30 septembre 2017

voici que je viens, j’habiterai au milieu de toi - textes du jour


Samedi 30 Septembre 2017

23 heures 07 + Prier… Le plus grand, le plus précis et le moins compris de tous les prophètes, annonçant, présentant, disant le Messsie, c’est Lui-même, c’est Jésus, mais pour Ses contemporains, Ses disciples, plus il y a de lumière, moins ils voient : comme tout le monde était dans l’admiration devant tout ce qu’il faisait, Jésus dit à ses disciples … Mais les disciples ne comprenaient pas cette parole, elle leur était voilée, si bien qu’ils n’en percevaient pas le sens, et ils avaient peur de l’interroger sur cette parole [1]. Or, quelle est cette parole ? celle qui va à l’encontre de toute prévision, celle qui périme ou dénie ce qui vient de nous et qui nous appelle au mystère, à Dieu, à Son dessein…  le Fils de l’homme va être livré aux mains des hommes. Dénégation de Pierre selon un autre évangéliste. Nous et la foi, chacun de nous. Ecouter et comprendre en nous et autour de nous la dialectique de ceux qui « perdent » la foi, ou qui la refusent, ou qui l’ignorent. De plus en plus, c’est ce questionnement qui me traverse, pas du tout le « problème du mal », le mal est tellement en nous que l’étrange et le paradoxe est qu’il ne soit pas davantage efficient et répandu, alors que notre monde est déjà effroyable : les Rohingyas, les Rroms de toutes les époques, les juifs au temps des pogroms et de la shoah mais aussi les Palestiniens victimes de l’Etat contemporain d’Israël, nos erreurs, nos injustices et la manière dont nous menons, dont je mène ma vie. Mais délivrez-nous du mal… Hier, la promesse de la victoire sur l’Accusateur, le Diable, Satan, et aujourd’hui selon Zacharie, Jérusalem, figure de la vie éternelle, de cette victoire ! Jérusalem doit rester une ville ouverte, à cause de la quantité d’hommes et de bétail qui la peupleront. Pourquoi ? comment ? cette Vie, cette victoire, en nous-mêmes et pour tout le vivant ? Quant à moi, je serai pour elle – oracle du Seigneur  - une muraille de feu qui l’entoure, et je serai sa gloire au milieu d’elle… Et à nous, à notre âme, à la Création qui est retrouvée et rachetée (parce que le Fils de l’homme va être livré aux mains des hommes), voici ce que dit le Seigneur : voici que je viens, j’habiterai au milieu de toi (l’Annonciation, et verbum caro factum est, et habitavit in nobis). 

Hier sur la chaîne parlementaire, Jean-Edern HALLIER, l’Idiot international, les dernières tentatives du Parti communiste à l’époque, comme il vient d’y avoir sa tentative en soutenant MLELENCHON… ce soir, sur la même chaîne, BALLADUR et JC laissé pour compte. Hier, le débat sinon des idées, du moins des libertés, des vraies en pensées, même si c’était de la provocation souvent, et des fondements hasardeux, au moins du talent, et ce soir le rappel de la hideur des opportunismes, les allers-retours des « grands » de la politique pendant trente ans entre les deux candidats à l’Elysée, puisque MITTERRAND disparaît. 

Ce que me couriellait avant-hier mon cher J. : Je me demande si quelque part (et depuis avant la Présidentielle) il n’y a pas quelque chose qui vous échappe en Emmanuel Macron (question de génération et de mode de communication politique?). S’il était si creux, si plat, serait-il là où il est maintenant ? Je veux l’expliciter et le comprendre. Deux éléments très différents : mon obsolescence, oui ? non ? et tout à fait autre : le succès donnant la légitimité, et en politique quelle est la source de celle-ci. La suite de mon écriture et de ma pensée – elles s’exercent, presque malgré moi, mais de la même manière que quand elles m’entreprirent : la contestation à de GAULLE puis le départ de celui-ci. Je suis poussé par le scandale, et les unanimités, si souvent grosses de totalitarismes discrets et libéraux, ou bien affreux, m’ont toujours semblé suspectes et sujettes à investigations. Mon cher COUVE de MURVILLE à propos du projet de POMPIDOU d’abréger à cinq ans la durée du mandat présidentiel (Octobre 1973), commença ainsi : je suis un anticonformiste impénitent. Dieu veuille me donner longévité et talent pour la biographie que je lui ai promise, que je me suis promise et qu’attendent ceux qui m’aiment.

Cet après-midi, pointe de Bill, un des plus beaux ensembles de plan d’eau, de marais, de rochers, d’horizons divers sauvages, habités dans ce cher golfe du Morbihan. Régates en planches à voile, bonheur, simplicité et victoires de notre fille, de ses camarades, de tous. Trois écoles à rivaliser. Regarder nous rend autre, le silence nous fait respirer.  Je change leur deuil en joie, les réjouis, les console après la peine.


[1] - Zacharie II 5 à 15 passim ; cantique selon Jérémie XXXI 10 à 13 ; évangile selon saint Luc IX 43 à 45

vendredi 29 septembre 2017

vous verrez le ciel ouvert - textes du jour


Vendredi 29 Septembre 2017


10 heures 45 + « Initiative européenne », soit le discours d’EM à la Sorbonne. Quatre-vingt-dix minutes de tâtonnements pour avoir enfin le texte : le site de l’Elysée propose des videos, et les rubriques discours ne répondent pas. J’y gagne les appréciations par plusieurs lettres virtuelles de nos grands médias écrits. Je lirai et annoterai ce texte quand j’aurai terminé la mise au point de mes journaux de 1992. Mon analyse et mes opinions intéresseront peut-être quelques-uns, elles me structureront, mais n’auront pas la moindre influence. Je reconnais que je suis de plus en plus mal disposé envers EM et l’ensemble du cours actuel : j’en ai échangé hier soir avec mon J. [1]Ce flot de discours, ces images presque quotidiennes de foules souriantes autour du Président, cf ; hier Lyon, ce rythme des réunions, des sommets. Il faut du génie pour dans un tel agenda trouver le temps de la réflexion, du dialogue. Ces déclarations conjointes à des pupitres-colonnes minuscules sur fond de drapeau me hérissent.
13 heures 15 + Ecrit au Premier ministre sur impulsion encore plus qu’intuition, l’intuition avait été pour Michel JOBERT à sa nomination au Quai.

21 heures 58 + Journée de maturation : la nature du pouvoir actuel, le camouflage : ainsi, il ne s’agit pas de négociation pour l’application des ordonnances aux entreprises de transport routier, mais de réunion d’échange. De même, pour les chantiers de Saint-Nazaire ou pour Alstom, il ne s’agit pas du passage sous un autre drapeau que le nôtre, ce que titre simplement Le Monde, en article certes de première mais minuscule : il s’agit de groupements européens, et ainsi de suite. La perte des repères est voulue, constante, de mode depuis des années, les appellations et sigles d’entreprises, de grands services nationaux ont changé, les plaques minéralogiques, etc… Pensée, écoute… certitude qui s’ancre en moi que nous sommes dans un immense changement mental, à un aboutissement, une façon d’apocalypse, au sens du mot grec et de l’étymologie : une révélation. Tous les éléments étaient latents, l’élection forcée d’EM, le maintien d’une pression proche du « culte de la personnalité » en hostilité ou en louange, en tout en centralisation de tout sur le nouveau président, à quoi concourt un agenda et des prises de paroles prenant tout l’espace public… je vois tout cela en résultat mais nullement en ère nouvelle. Je veux l’approfondir et je remets ce soir à demain le développement de cette journée (y compris l’émission sur l’Idiot international – LCP), et, pour ma dernière communication à EM,, à plusieurs jours. Mon livre-journal du second semestre de 1992 importe bien plus. Il peut être facteur d’un rebond que je crois nécessaire à la diffusion de ce à quoi je crois, de ce que je reçois en pensée ou par des rencontres. Il est, d’une façon inattendue, un profond labour de mon cœur, de ma mémoire [2].

Prier… celui qu’on nomme Diable ou Satan, le séducteur du monde entier [3] est vaincu, l’esprit du monde, la déviation de l’Histoire du vivant, au bénéfice du salut, de la puissance et du règne de Dieu, voici le pouvoir de son Christ. Version johannique. La version du livre de Daniel concorde : un nouvel établissement, absolument pérenne. Sa domination est une domination éternelle, qui ne passera pas, et sa royauté, une royauté qui ne sera pas détruite. Le passage du Fils de Dieu sur cette terre, parmi nous, selon notre condition humaine, est également marqué de ce signe de transcendance et d’irréversibilité : vous verrez le ciel ouvert, et les anges de Dieu monter et descendre au-dessus du Fils de l’homme. Comment nous conduire devant un tel bouleversement, une telle inauguration ? Maître, c’est toi le Fils de Dieu ! La première profession de foi dans la chronologie des évangéliques. Comment est-elle appelée, générée ? parce qui peut paraître une façon de divination, qui surprend, mais pas forcément exceptionnelle : avant que Philippe t’appelle, quand tu étais sous le figuier, je t’ai vu.  Non, ce qui mobilise et fait se rendre Nathanaël, ce n’est pas que Jésus l’ai vu, mais ce que Jésus a vu en lui, de lui : voici vraiment un Israëlite : il n’y a pas de ruse en lui. Nathanaël a été pris, enveloppé du regard de Dieu. Jésus change le nom de Simon, appelle d’autres, mais pour Nathanaël, c’est son identité spirituelle, c’est son état de vie éternelle déjà signifié.



[1] - Le 27/09/2017 à 23:07, J. a écrit :
Cher Bertrand. Perceptions différentes d’amis qui ont écouté le discours de la Sorbonne (notamment ma compagne) qui l’ont trouvé, au contraire de vous, à la fois enlevé sur la forme et ambitieux sur le fond… Même analyse de Libération ce matin. Je me demande si quelque part (et depuis avant la Présidentielle) il n’y a pas quelque chose qui vous échappe en Emmanuel Macron (question de génération et de mode de communication politique?). S’il était si creux, si plat, serait-il là où il est maintenant?  Amitiés.  J.

 Le 28/09/2017 à 23:08, Bertrand Fessard de Foucault a écrit :
Merci de votre franchise, cher J.
Je lirai le texte en détail comme je l'ai fait pour ceux de Versailles et d'Athènes, et j'en écrirai - les trois annotés - au Président. Ce sera ma 6ème lettre. Des cinq déjà, plus l'envoi de mon livre - pendant la campagne - il est vrai et à la suite de deux lettres, je n'ai pas reçu d'accusé de réception. Ma demande de le rencontrer n'a pas donné lieu non plus à quelque signe que ce soit, et Ph. ne répond pas à ma demande de savoir si mes lettres - à ses bons soins - sont mises sous les yeux du Président.
L'initiative européenne, ce n'est pas de l'intergouvernemental ni une zone euro plus structurée, c'est la proposition-coeur : l'élection directe du président de l'Union.
Chaleureusement et fraternellement.

[2] - Je regarde mourir ma mère, ma seule amie de toute ma vie, en complète continuité, en confiance, en lucidité, en tendresse. Une sorte de protectrice contre moi-même, mon meilleur public aussi, ma correspondante la plus constante. Et une femme remarquable de dévotion à ses enfants et de gestion de sa vie alors qu'elle a été seule et sans confident, sans aide conjugale dès l'âge de 50 ans, mon âge. Elle meurt dans la tristesse, la conscience de son départ et sans rien plus pouvoir exprimer, même - très bientôt – de son unique main valide. C'est poignant, affreux et injuste, mais cela m'enseigne la grande attitude de vie : la contemplation, la compassion, sans distraction, sans adjuvant, sans alibi. être simplement là. Cela pose aussi le problème de la communication, de la communion que la prière, l'extase amoureuse, le lien par le souvenir, et toute construction sur l'image de l’autre pose. j'en sais quelque chose puisque je reste hanté par Violaine dont j'ai encore rêvé cette nuit, qui me reprend en souveraine, passé chaque petit choc d'une rencontre ou d'un émoi. Que l'amour est une réponse, et non une recherche. Soudain cela m'a crevé les yeux ce matin. toute ma vie est attente et recherche, mais en fait indisponibilité au présent. Or c'est le présent qui propose. ce n'est pas à nous de questionner, en l'espèce chercher "ma" femme future. Mais je dois au contraire savoir ce que je veux de ce qui existe : la question posée par Théa, ainsi.
              Je garde aussi la sensation que mon nouveau métier, dont j'entame l'exercice dans l'abstraction, puisque je ne totalise pas trois semaines de présence au Kazakhstan sur trois mois de fonctions administratives et comptables, n'est pas encore le bon, et que je vais vers autre chose. Le cap de l'écriture est aussi à maintenir. Donc un texte à mettre au net au plus vite et deux ou trois projets qui me paraissent de plus en plus nécessaires même s'ils sont peu littéraires.

              Je me croyais loin de Dieu et en train de décoller de la foi. Au contraire, j'apprends ma nudité, mon peu de culture, ma jachère, et repartant de zéro, peut-être serai-je plus vrai et plus adapté à moi-même.
 
[3] - Apocalypse de saint Jean XII 7 à 12 ou Daniel VII 9 à 14 passim ; psaume CXXXVIII ; évangile selon saint Jean I 47 à 51

jeudi 28 septembre 2017

rendez vos coeurs attentifs à vos chemins - textes du jour


Jeudi 28 Septembre 2017


15 heures 41 + Me voici à pied d’œuvre : corriger et couper, un ensemble de 230 pages de journal personnel, noté il y a vingt-cinq ans tout juste. Mon journal au Kazakhstan, très peu fourni alors : ajoutera une cinquantaine de pages. Deux difficultés : la première, le méli-mélo non seulement de l’intime et du public, la mort de Maman et mon début au Kazakhstan, et avec dans l’intime une foule au féminin. La seconde, les prénoms et notamment de mes soeurs et frères… Je vais voir ayant mis au point le texte-même. Avoir fini d’ici ce soir ? en tout cas, lectio divina à partir de 22 heures. – Mon « texte » commence avec Maman à Dresde et évoque davantage de décors en Europe centrale de l’Est, qui sont en « CEC » : je m’aperçois que cela n’a pas été saisi numériquement. Voir éventuellement ce cahier. 

16 heures 44 + Cette première lecture de ce que j’ai écrit il y a plus de vingt-cinq ans m’emmène dans l’inconnu et dans une cohérence inattendue. Dépaysement total, y compris dans ce que je découvre et comprends du beau réalisme de ma mère, dépaysement total parce que ne sont pas en constant fond de toutes mes pensées et de tous mes gestes, de mon écriture aussi, ma chère femme et notre fille… que c’est étrange. C’est bien moi, mais dans une autre vie, un autre monde, pas seulement par les décors, les lieux : Dresde, Alma Ata..

16 heures 56 + J’apprends… j’apprends : j’apprends Maman encore plus digne et souveraine dans sa disponibilité et son humilité, car j’ai écrit brut, et évidemment sans idée d’une publication un jour… ou même d’une lecture par un tiers. Quel voyage que celui qu’il m’est donné de faire : certainement, par la Providence. De la constitution d’un écrit au retour à une vie, intimement oubliée.

17 heures 18 + C’est passionnant : confidences et récits par  ma mère de tous nos environnements sur deux ou trois générations, mais que je n’avais pas mémorisés. J’avance plus que lentement… En une heure et demi… cinq pages, seulement à lire et à assurer l’orthographe. La mise au point n’est donc pas de quelques heures mais de plusieurs jours…

18 heures 28 + Je vais à la fin, à tous les sens du mot qui est, ici, bien triste, soit à partir du 14 Novembre 1992 et vraiment au chevet de ma chère Maman. Pages 148 du manuscrit en gestation et suivantes. Ce livre de Maman et de moi, ce livre qui sera le sien et que je lui dois déjà, rien que ce moment de cet après-midi, tant avec elle.

18 heures 52 + Il m’a été donné d’écrire vraiment ces derniers moments près d’elle, quel cadeau de la Providence ! pour aujourd’hui, maintenant. Diagnostic aussi de mon maître en communication, lors du stage des ambassadeurs nouvellement nommés : il explique, non mon ascension, s’il y eut… mais ma chute, mes chutes et surtout mon non-réemploi [1].

19 heures + Je n’ai jamais « prévu » que mon journal pourrait avoir une telle vertu : un nouvel accouchement, une révélation et une synthèse de tout. Probablement et à terme que maintenant que je vis, quelques cahots qu’il survienne, ma chère Maman m’a de nouveau, et cette fois-là décisivement, bonnement, remis au monde.

20 heures 36 + Politique, je vais lever le pied jusqu’à la mise au point de mon manuscrit ou au moment où je me rendrai compte que c’est trop difficile ou trop intime ou trop… Sur EM, le point est maintenant fait. Il est à côté et sans contact ni avec nous (pas seulement moi, cinq lettres et mon livre : sans accusé de réception), ni avec ses homologues. La révision constitutionnelle qui serait sincère et qui refusée nous remettrait peut-être dans une considération de nos instituions qui a été perdue depuis au moins l’institution du quinquennat : faire entériner sa propre pratique, un régime présidentiel, sans même la pression parlementaire qui s’exerce sur le président des Etats-Unis… sans majorité constitutionnelle au congrès du Parlement, le referendum qu’il perdra, comme sur, tout autre sujet, sauf changement du tout au tout de sa part. A cela, je me suis longtemps attaché à attendre FH. Mais d’EM, qui l’attendrait ? – Ce soir, maintenant le Premier ministre sur France 2. Répétition ce matin avec un conseiller communication (de l’Elysée) .et avec ce secrétaire au Budget (on dit maintenant les comptes et actions publics), espoir de NS et mime aujourd’hui de EM . Conseils de l’Elysée qui ont déjà fait la rumeur de presse et desservent évidemment Edouard PHILIPPE : commencez par reconnaître des qualités, notamment littéraires à MELENCHON, çà fait toujours plaisir.  Sur fond de sondage (TVInfo.) : 65% des Français jugent que le budget est injuste.

21 heures 29 + J’ai dans les vingt minutes quitté le rendez-vous politique de France 2. L’exercice est lamentable d’emblée. La comparution du Premier ministre en tant que tel et pour faire sa véritable entrée dans les médias, devant des interrogateurs et des journalistes, voire l’invité surprise : MELENCHON, c’est la reprise de ce qui a été catastrophique pour les partis classiques : les primaires. Du scolaire, des colles, la mise sur pied d’égalité de notre premier responsable gouvernemental, avec des journalistes, si bons soient-ils, or la meneuse de jeu est effrontée, sans gêne Quelle diminution, au moins d’image (mais l’effectivité ?) de cette si importante fonction. Au lieu de  laisser les candidats maîtres personnellement de leur temps d’antenne, au lieu de faire du Premier ministre – ce qu’il devrait être dans cette émission et dans la vie politique, tant qu’il est à Matignon – le maître du jeu et des questions, pas seulement des réponses, on lui fait passer une série de QCM et une vérification de diverses chapitres, évidemment prévus et appris. Il fallait montrer une personnalité, ses réflexes, sa vérité. On voulait le tuer, dès la naissance, on ne s’y serait pas pris autrement. Et en sus l’impétrant se donne d’insulter Michel SAPIN, fort de la Cour des comptes, le budget voté en 2016 n’était pas sincère. Pour mémoire cependant, son ancienneté en politique depuis 2001, alors qu’EM… , son entrée due à Antoine RUFFENACHT (un de mes camarades de promotion ENA lancé par Olivier GUICHARD, au cabinet de qui il entra presque dès notre sortie, comme administrateur civil à l’Education nationale) et enfin son attache avec AJ à partir de 2002, et le salut qu’il lui adresse d’entrée de jeu. Il n’est pas exclu que l’homme se fasse, mais tant qu’on lui impose tout : exercices à honorer ou pas (son absence sur la fameuse photo d signature « solennelle » des ordonnances), présence aux médias, et comment… il ne pourra pas grand-chose. Rien qu’annoncer en ouverture que l’exercice va durer deux heures, fait que le téléspectateur s’en va. Le vie, c’est de traiter la politique soit en jeu, soit en scolaire, soit en pugilat. Il est terrible de constater qu’en tout – le tout de notre vie publique – forme, fond, médias, carrières, relations avec l’argent, expression et vote en conscience, grandes décisions évidemment, tout se rate et de plus en plus, malgré la multiplication des leçons et des dissuasions. Je vais en écrire à PHILIPPE, on verra bien.
Et puis, écrasant et effarant sur un million de musulmans en Birmanie à qui d’ailleyurs la citoyenneté a toujours été refusée quoiqu’ancestralement sur place depuis toujours (sauf erreur, car je découvre tout cela…), près de 900.000 seraient réfugiés au Bengla-Desh, un des pays les plus pauvre de notre planète. Sans doute EM a-t-il parlé de génocide, mais tout le droit international clame d’être revu ; et il faut une force d’urgence aux Nations Unies, et tout autant une force logistique et de ravitaillement. Images atroces, données par l’envoyé de Quotidien et qui ne datent que de lundi…En cause,deux Etats qui à eux deux équivalent à trois fois la population de la France, et torturés par l'Histoire : la seconde partition de l'Inde en 1976 (dernière épopée d'André MALRAUX), les cinquante ans de dictature militaire à Rangoon qui semblent se prolonger sous l'égide de celle qui reçut le prix Nobel pour les avoir défiés...
 
Prier… notre pays, notre cher pays. Il apparaît que nous ne savons plus nous gouverner, et pis encore que nous ne savons plus ce que nous sommes, ce que nous voulons être ou ne pas devenir: même sous l’Occupation allemande, nous l’avons su, de quelque bord qu’on ait été. Maintenant… précisément, reconnaître le moment. Rendez votre cœur attentif à vos chemins. Vous avez semé beaucoup, mais récolté peu ; vous mangez mais sans être rassasiés ; vous buvez mais sans être désaltérés ; vous vous habillez, mais sans vous réchauffer, et le salarié met son salaire dans une bourse trouée. Médication, selon le prophète Aggée : rebâtir la maison de Dieu. Je prendrai plaisir à y demeurer, et j’y serai glorifié. La stabilité, la gloire de Dieu reconnue et dite par l’homme. Hérode s’interrogeant sur Jésus, ne va pas loin, il manque de méthode, il ne s’implique pas. Hérode, qui était au pouvoir en Galilée, entendit parler de tout ce qui se passait et il ne savait que penser… Et il cherchait à le voir. Sensation à longueur des évangiles : plus personne n’existe que le Christ, Ses disciples et celles et ceux qui se convertissent ou font profession de foi ou au moins interrogent (Nicodème, de nuit). Les autres diminuent, disparaissent : les occupants quand ils ne sont pas le centurion au serviteur malade ou de garde au Golgotha, la hiérarchie religieuse qui n’est présentée et nommée qu’à la fin de tout le drame. Tous à côté… [2]

Marguerite qui nous apprend tant, mais ce moment ce matin : il écrit et bien, il lit, voici TOLKIEN que je n’identifie pas a priori puis reconnais, mais je n’en ai rien lu. C’est donc Emmanuel D. qui m’introduit [3]. Les rencontres me suscitent. Naguère, toute ma génération, toutes mes études, tous mes exercices professionnels me maintenaient à jour. Aujourd’hui, c’est bien plus que d’actualité, c’est simplement autre chose… et aussi intéressant et stimulant si j’y entre, que ce dont j’ai l’habitude et que je creuse et entretiens depuis des décennies. Mais peut-être – aussi – avec des questions et des méthodes dépassées…


[1] - A Chantilly, Max HERON, notre animateur, fait le point des choses et je l'ai interrogé sur moi ; il systématise sans rien de neuf, mai c'est important qu'il le voit aussi fort et vite, dès mon entrée ; une présence si intense qu'elle modifie toute  la dynamique du groupe... Les uns s'inclinent, d'autres se refusent. Votre force étonnante est aussi votre faiblesse. –  J'en ai une autre que je ne lui dis pas mais qui chaque fois a posteriori me frappe : je me livre trop, et ce matin ma critique abondante sur le manque de dessein national, sur l'absence dans nos propos de références admiratives à de grands patrons, etc... Et de fait, par delà les protestations d'amitié, il y a la traduction de ce que nous apprend le stage. je en suis jamais coté ou repris par un de mes collègues, qui se cite souvent entre eux. Et Jacques H. qui aura eu Tallinn parce que je n'en voulais pas mais qui sera peut-être mieux placé que moi pour l'intégration comme ministre plénipotentiaire cet hiver, tend un index fugiphore en fin de matinée. J'ai posé aussi à notre homme, ma problématique particulière : au Kazakhstan, pas de mentor, plus de femme venant me visiter comme Ghislaine jusqu'en 1986 et pas possible de rééditer une aventure comme avec Thea ; ce serait trop dangereux dans une ambiance aussi confinée. Alors comment me désisoler, et comment vivre sensuellement ? –  La solution rapide, comme celle que j’ai dans l'intéressante étude de cas sur l' "effet de bocal" ce matin, est de dire que le Kazakhstan comme Ambassade ne durera pas pour moi, et donc durer peu là-bas ce qui me ferait vivre sur accus un tournant de ma vie, car évidemment il y a Maman, d'importance cardinale comme le relève avec évidence Max H. que je tâcherai de revoir.
                                      
[2] - Aggée I 1 à 6 ; psaume CXLIX ; évangile selon saint Luc IX 7 à 9

[3] - Il faut apprécier la Fantasy, mais j'ai toujours trouvé les écrits de Tolkien très matures, au-dessus du lot. Avec Andrej Sapkowski, un écrivain aussi très dur dans sa manière d'écrire la fantasy, un univers sombre, violent, souvent très vrai et qui ouvre les yeux sur des questions de société -à contrario de Tolkien, qui explore plus l'humain sous un jour médiéval, mais plaisant-.

Si je devais résumer le coeur de la philosophie de Tolkien et de son oeuvre, c'est l'apologie de l'humilité. Son titre phare, le Seigneur des Anneaux, et son premier, le Hobbit, parlent tout deux de comment un petit demi-humain a eu le pus grand impact sur l'histoire. Une race proche de la nature et insouciante, mais vaillante face à l'adversité. Des personnes sans prétentions, modestes et humbles, qui par leur simplicité et leur dévouement finissent par décider involontairement des grands événements du monde. Ce qui représente évidemment une immense métaphore, que Gandalf (un personnage clef) résume de cette manière, dans le Hobbit : " Saroumane pense que seul un grand pouvoir peut tenir le mal en échec, mais ça n’est pas ce que j’ai découvert. Je crois que ce sont les petites choses, les gestes quotidiens des gens ordinaires qui nous préservent du mal... de simples actes de bonté et d’amour. Pourquoi Bilbon Sacquet [Hobbit, et personnage principal du livre] ? Peut-être par ce que j’ai peur et qu’il me donne du courage."


mercredi 27 septembre 2017

notre Dieu a fait briller nos yeux - textes du jour





Mercredi 27 Septembre 2017



Eveillé avec le sentiment – c’est devenu quotidien – d’un échec complet.  Sinon de ma vie, bonheur et réussite de notre mariage, merveille de notre fille devenant aussi notre pédagogie pour tant d’éléments que, au moins moi, nous ne saisirions pas et ne comprendrions pas sans elle… pas davantage de ma carrière, libre et intéressante, mais trop vite interrompue pour que nous ayons des finances correspondant à nos nécessités, à nos passifs, nos endettements et nos impositions. Non, l’échec est au présent, ma capacité d’écrire, d’accéder à l’édition, au commentaire. – Roulant vers Vannes et notre trésor, France-Info. le miroir (encourageant) m’est tendu : un Yannick HAENEL, romancier est interrogé sur son livre. Tiens ferme ta couronne, et il s’agit, sans doute de lui-même, cherchant à mettre au cinéma la vie de MELVILLE, fameux depuis Moby Dick mais semblant cependant avoir raté sa vie. Le « héros » propose la chose à un réalisateur de tout premier plan (le nom m’échappe), mais qui lui-même a raté sa vie pour X raisons et ne produit plus depuis trente ans, c’est une relation du héros qui a donné le téléphone du cinéaste qui accepte. Tandis que s’écrit le livre à partir de 2014 ou 2015, ledit cinéaste au vrai meurt, l’écrivain s’arrête puis reprend.

Les trompettes de la renommée à l’ouverture de mon clavier, les lettres quotidiennes de l’Obs., du Huffington Post, de la Tribune : le discours de la veille, à la Sorbonne, d’EM. " Peut-il réaliser son rêve ? " Ouest-France en rajoute. La comparaison est faite avec la déclaration Schuman,du 9 Mai 1950. Or, l’écoutant, je n’ai aucun moment senti ni la nouveauté ni la fondation. Collationnement d’évidences et de réclamations, toujours de l’intergouvernemental, toujours l’économisme au centre du projet. Maladresse de tenir ce discours tandis que MERKEL se débat et ne peut entrer en concertation. Ni en thème (l’élection directe du président de l’Union), ni en manière (le secret mais la concertation… ADENAUER était « au parfum » d’autant qu’un mois avant dans Le Monde, il avait esquissé, quoique moins nettement, quelque chose du genre de la future Communauté. Le fait du jour pourtant est ailleurs comme si le discours à la Sorbonne devait masquer l’essentiel, la désindustrialisation du pays s’accélère. Hier soir, l’accord d’absorption d’ALSTOM par SIEMENS. Le gouvernement (LE MAIRE) assure que toutes garanties, etc… mais le 50/50 en capital n’est que pour 4 ans, ensuite SIEMENS pourra prendre plus. Les syndicats y voient la réédition du mariage LAFARGE/HOLCIN ou le rachat d’ALCATEL par NOKIA. Le plâtrier et cimentier français est devenu suisse… et il n’y a plus que le Finlandais. Satisfaction pour les cocardiers, le PDG d’Alstom, aussi foireux sans doute que son prédécesseur qui avait cédé la branche énergie (prestigieuse et de technologie propre à la France) à General Electric (qui a fermé le site de Grenoble,il y a huit jours), reste aux manettes et le siège à Belfort. Motif européen : la concurrence face au « géant chinois » en ferroviaire : CRPC, sur lequel je vais me documenter. La comparaison des deux entreprises est éloquente, pour le seul ferroviaire : Siemens = 20.000 emplois et 609 millions de bénéfices annuels, tandis qu’Alstom, ce sont 32.000 emplois ne générant que 95 ou 35 millions de bénéfices. Prévisions syndicales : les doublons sont légion, la signalisation est ce qui rapporte et Siemens y excelle (toujours la décision sur l’imagerie médicale en 1986, et je suppose que toute signalisation est de la même famille). Siemens va se débarrasser des doublons et pourquoi serait-ce à notre avantage ? la Commission à Bruxelles jugera que tel segment vicie la concurrence et ces morceaux à mettre hors jeu, seront rachetés… par les Chinois. Coincidence, qui va se sceller à un sommet franco-italien à Lyon, dans l’après-midi, les chantiers de Saint-Nazaire, comme c’en était le projet depuis dix-huit mois, sont finalement cédés à Fincantieri qui aura 51% du capital (mais le 1% aurait été « prêté » par le gouvernement français qui peut donc redonner la majorité à la France). Les moulinets de la nationalisation pour faire céder l’Italie ont été du toc, les transferts redoutés de technologie française à la Chine, via l’Italien qui n’a pas l’outil de Saint-Nazaire ni le site, auront donc lieu. Dans les deux cas, l’Etat français se retire du capital (il avait 20% chez Alstom) et Bruno LE MAIRE, imitant la chère Clara née LEJEUNE répétant il y a trois ans que le rachat de l’énergie Alstom par General Electric avait « du sens » (prononciation se voulant tentante et savoureuse), ose dire que dans la nouvelle économie (française) l’Etat joue un rôle décisif… Oui, pour décider la brade. EM a deux-trois mois d’avance sur le quinquennat de FH en chronologie : Florange fut en Novembre, les chantiers navals et le ferroviaire sont liquidés avant la fin de Septembre. Mon livre demandait une juridiction à inventer pour juger les échecs stratégiques des grandes entreprises et au besoin leurs soutiens et conseils gouvernementaux. Egalement, une procédure d’évaluation et de quitus pour le président de la République sortant. Nous sommes donc dans un discours mensonger sur ce qui est capital, notre patrimoine industriel et intellectuel. Car notre désindustrialisation n’est pas une conversion mais un abandon à des concurrents, voire des prédateurs auquel le gouvernement sans vigilance depuis des décennies a consenti en dernière minute, tandis que les dirigeants arrangeant déjà les comptes de l’entreprise par les licenciements économiques ou boursiers, se donnent comme aboutissement ou solution, la vente à la casse. Dans les deux cas, rien n’est inexorable, si c’est pris à temps comme un banal cancer, mais de la décision humaine et sans doute de la cupidité et de l’intéressement. Très certainement, les deux opérations aujourd’hui menées en situation de faiblesse par les Française, voire en position de demandeur, auraient pu il y a dix ou quinze ans être menées à égalité sinon à notre avantage, et surtout pensées, travaillées et construites sans hâte, dans une perspective européenne de grands groupes industriels à statut européen, en droit, et d’esprit européen par ouverture à des tiers partenaires. Aujourd’hui, les choses ne pourraient se rattraper que par une européanisation de ces mariages, ce qui suppose une volonté politique, non plus entre les gouvernements et les Etats, mais selon des institutions proprement européennes, incarnées par un président de l’Union. Rien de cela n’est en gestation,pas même en discours soi-disant d’initiative européenne…

Evolutions politiques… deux faits, que je juge très importants. Le syndicat des cadres, CFE-CGC (à documenter en origine et en prise sur les entreprises) rallie les mouvements de contestation des ordonnances et notamment la CGT. La mollesse des réactions depuis le début du mois tient tout simplement au fait que les ordonnances n’étaient pas publiés, on restait dans le procès d’intention et les discussions sur base de rumeurs ou de rencontres gouvernements/syndicats. Maintenant, et les cadres sans doute ont été les premiers à mener l’exercice et sérieusement, les 150 pages de JO (Journal Officiel) ont été étudiées. Conclusion … inacceptable. L’autre est le fait des adhérents les Républicains. Sondage interne, 40.000 réponses. La cause de l’échec n’est ni le candidat, ni son programme, ni les affaires, mais la guerre des chefs, et celle-ci alimentée par les primaires. Donc, refus pour l’avenir de ces processus pour désigner le candidat aux élections tant nationales que locales. Cause aussi plus finement examinée : l’absorption par EM d’une partie des cadres et ministres de la droite.

Communication d’EM : je vais rendre compte des trois discours en même temps, Versailles Athènes et la Sorbonne. Méthode d’EM, des discours à thèmes, pas devant la nation, trop longs et ne portant pas sur des décisions précises. Au lieu d’une conférence bi-annuelle et de discours-solo, de quelques minutes. Présenter les ordonnances, justifier la procédure écartant la discussion et le vote public article par article, méritait une intervention de sa part, puisque c’était à son programme. Les décisions industrielles de ce jour en méritent une autre.

Prier… j’ai trop de honte et de confusion pour lever mon visage vers toi, mon Dieu. Nos fautes sans nombre nous submergent, nos offenses se sont amoncelées jusqu’au ciel. [1] Médication divine : un travail. L’envoi en mission des Douze : ils partirent et ils allaient de village en village, annonçant la Bonne Nouvelle et faisant partout des guérisons. Dons du Christ : la pauvreté, qui équivaut à la confiance, à l’abandon : ne prenez rien pour la route, ni bâton, ni sac, ni pain, ni argent ; n’ayez pas chacun une tunique de rechange (quelques-unes en commun ?), Son argument personnel pour appuyer tout témoignage et enseignement, le don de guérir les malades. Au retour de Babylone, ou encore en situation d’exilés, reconstruire le Temple, travail pratique mais aussi gage de l’habitation de Dieu parmi Son peuple… relecture de l‘Histoire, de notre histoire à chacun, pour cet aboutissement : notre Dieu ne nous a pas abandonnés ; il nous a concilié la faveur des rois de Perse, il nous a rendu la vie pour que nous puissions restaurer la maison de Dieu… la pitié du Seigneur notre Dieu a laissé subsister pour nous des rescapés et nous a permis de nous fixer en son lieu saint. Ainsi, notre Dieu a fait briller nos yeux, il nous a rendus un peu de vie dans notre servitude. Décisive leçon spirituelle : nous sommes asservis, mais, dans cette servitude, notre Dieu de nous a pas abandonnés. Lot de chacun et chaque jour. Combien je le vis, surtout quand je suis dans le fond, le creux, le ravin où j’ai dégringolé… 

Les vrais fondateurs, vg. Vincent de Paul.


[1] - Esdras IX 5 à 9 ; cantique Tobie XIII 2 à 8 passim ; évangile selon saint Luc IX 1 à 6

mardi 26 septembre 2017

c'est là le siège du droit - textes du jour


Mardi 26 Septembre 2017



Il me semble qu’aujourd’hui est le premier jour est le premier jour d’un retour à la politique, tant les coincidences sont nombreuses et significatives : la vie réapparaît, ce n’est plus du magazine ou de la composition.


 A l’Assemblée nationale, Gérard COLLOMB comparaît pour la première fois, l’homme petit et pas bien bâti, dont je n’avais pas une appréciation médiocre ces dernières années. La voix caricature les images qu’on croyait d’antan de vieux usages parlementaires dont aujourd’hui plus personne n’a l’expérience vécue en acteur ni même en spectateur. Selon Quotidien ce soir, lui puis EM, évoquant donc ce projet, très critiqué car il inscrit dans le droit commun des dispositions d’exception, font un extraordinaire lapsus : la fin de l’état de droit, pour la fin de l’état d’urgence… un psychiatre de l’école lacanienne (celle que je connaît depuis le Val-de-Grâce et Gérard MILLER) montre que le lapsus est un simple révélateur de ce qui est, au fond, voulu et conscient. – Discours à la Sorbonne d’EM, j’en écoute une partie en rentrant des admirables paysages d’horizon, de côtes, de rochers découverts par la marée à peine montante et grenats, la mer tranquille et sans relief comme un ciel sans nuage, du miroir et de la transparence. Ce matin le brouillard, même sur la 4-voies, les toiles d’araignées brillantes, glacées de rosées, c’était splendide. A la mi-journée, la Sorbonne, les applaudissements, une sensation de servilité, un texte plat qui énumère laborieusement des vœux de convergences fiscales, de réduction du dumping social en Europe, qui traite confusément de l’imposition de la valeur créée là où elle se crée, qui réclame la protection du droit d’auteur puis va à la zone euro et termine sur l’unité et la démocratie. Un fragment de phrase m’a paru convenablement frappé, mais l’ensemble est sans élan, scolaire : sans doute, l’européanisation de l’impôt sur les sociétés et une péréquation pour que le salaire minimum s’adapte et devienne convergent. Mais rien de politique, rien de situé dans le présent (Brexit, élections allemandes, velléités indépendantistes de la Catalogne certainement encouragées de facto par la répression madrilène alors que les sondages donnaient plutôt le non vainqueur…) et un e mythique année 2024 qui ne peut être seulement celle des JO parisiens…. Il n’y aura pas d’invention européenne d’initiative M, il y aura probablement un accouchement en catastrophe comme le furent les grandes séquences de contagion révolutionnaire en Europe : 1848 ou 1989, qui peut-être et même dans pas longtemps énoncera enfin l’évidence : un président pour l’Europe et la fin de l’intergouvernemental. Je veux consulter le texte sur le site de l’Elysée. A vingt-deux heures pour un prononcé se terminant vers seize heures, il n’y est toujours pas, je suis accablé par le nombre de discours et de textes d’EM par jour, sur tous les sujets (anniversaire de la Réforme, sans compter les réceptions d’homologues étrangers avec pupitres, musiques, etc… c’est effarant. – En regard, moment avec Benoît HAMON, calme et bon « sur » Quotidien et un papier dans l’Obs. (lettre-courriel quotidienne) de VAROUFAKIS. C’est ce qui me faut ressentir que la suite a déjà ses prémices. Un peu FM « à armes égales », l’émission concédée par « le pouvoir gaulliste » à l’opposition ou à la diversité, après la campagne présidentielle de 1965. – Lacune du même genre : Rakka, ville de 220.000 habitants avant le « printemps arabe », censément reprise ou presque ces heures-ci : l’interrogation google ne donne aucune information sur la situation locale postérieure au 1er Septembre, indice d’un débat sur les frappes « internationales » (les Etats-Unis et nous ?) mais réclame d’un film d’une vingtaine de minutes : témoignage ? Quelques minutes ce soir sur place : beauté et vérité d’une fillettte de l’âge de notre fille, les milliers d’immeubles qui ne sont que gravats ou murs sans fenêtres ni rien à l’intérieur… Cynisme de TRUMP, une vingtaine de tweets sur un incident sportif les foot-balleurs américains commenté par une énième éruption verbale de sa part, contre un seul pour Porto-Rico dévastée…

 Tandis que je tiens ainsi mon journal, en off, la télévision : une enquête sur la 2. Le travail automatisé chez Liddl : les commandes vocales, un journaliste s’est infiltré. Rythme cardiaque à 110, plus de huit tonnes soulevées et portées dans la journée soit le travail de deux éléphants d’Asie, tout est donné par commande vocale au portefaix. Ce sont les temps modernes de CHAPLIN à un siècle de distance, l’horreur. Idem, les caisses totalement automatisées, plus de personnel. Le reportage dure, circonstancié. Suivi de la situation du même genre chez Free, les centres d’appel notamment celui de Casablanca… Ou bien ce qui a couru les ondes cet après-midi, une circulaire internet aux candidas journalistes à France Télévision, une soixantaine : pas seulement leurs notes, mais une appréciation d’ensemble globalement méprisante et presqu’injurieuse….On se retrouve devant les abus qui commencèrent d’être dénoncés sous la Monarchie de Juillet et suscitèrent la légalisation des syndicats par la loi de 1864 (Napoléon III) sur les assciations. Le social aujourd’hui, c’est cela, un recul qu’on n’imaginait pas dans les années 1930 et 1950, toutes de dialectique conquérante, de droits devenant pas seulement légaux, mais naturels. Horrible. Cynisme des ordonnances titrant sur le dialogue social… Contexte éloquent : 22.000 demandeurs d’emploi de plus en Août, deuxième mois consécutif de reprise du chômage. Le mouvement des chauffeurs-routiers n’est pas très considérable. Les barrages ont été levés par les CRS ce matin, mais la confédération des cadres appelle à manifester en rejoignant la CGT et toute contestation dans la rue des ordonnances. Je crois cette prise de position : capitale. Elle est porteuse d’une unanimité qui passait pour chimérique ou impossible encore la semaine dernière. Ce qu’il se passe est mécanique : il a fallu quelques jours pour que chaque profession étudie les textes, se les approprie et les rapporte au vécu des adhérents et des salariés. Sur la 2 aussi, une analyse des mesures budgétaires et une appréciation droite/gauche. ce qui est éloquent c’est un gain fiscal annuel de 1.300 euros pour les « riches » (la suppression de l’ISF ou de certaines tranches, je n’ai pas mémorisé) et une perte pour les pauvres (sans guillemets) de 350 euros. Les emplois aidés, c’est criant, plus de cent mille supprimés, NS en avait supprimé 300.000. L’éducation nationale, au lieu des 60.000 postes voulus par FH, ce seraient moins de deux mille. En regard, toujours, ce mimétisme avec NS et son grand emprunt de 75 milliards « piloté » en tandem par JUPPE et ROCARD… le PM et l’un des fils d’Edgard PISANI ont « dévoilé » un plan d’investissement de 57 milliards en cinq ans. Sensation de vide et de vanité pour ce qui en est présenté et que ressentent les commentaires en réactions. Un des bienfaits de ces évolutions : à défaut des urnes et des débats publics organisés, il y a « la toile » et les réseaux. – C’est l’antidote, peut-être la seule, à une société de mensonge et de contrainte. Ainsi, le début de la contestation pour les poses de Linky par l’ex-EDF (mon cher Daniel nous ayant alertés, et maintenant des mairies intervenant… à commencer par celle du prêtre martyr : Saint-Etienne du Rouvray). – Le surplace ... le viol, la loi de Décembre 1980 s'en prenant d'ailleurs, en matière viol, à l'attentat aux moeurs plutôt qu'aux personnes (littéralité de son intitulé). Procès aujourd'hui une fillette violée : 11 ans. La défense du violeur, 28 ans, plaide le consentement exactement comme ce dont Gisèle HALIMI eut raison. Mais évidence qu'à un tel âge on est tétanisé. La présomption de non consentement vaut jusqu'à 13-14 ans à l'étranger. Rien encore en France, et l'on se retrouve de nouveau comme avant 1980 en correctionnelle et non en assises... [1]


 Je réfléchirai ces jours sur les élections allemandes, leur lien avec les successions gouvernementales et sur la démocratie outre-Rhin et à Berlin : la collégialité. Je n’ai pas encore cherché d’éléments pour juger l’accord fusionnel ALSTOM-SIEMENS absorbant nos TGV pour tenir tête au « géant chinois » en ce domaine. L’important me paraissant que 1° les Allemands ont préféré l’Europe au canadien Bombardier, mais que 2° l’industriel français est en position de faiblesse, d’ailleurs Siemens entre à 50% dans le capital du français, tandis qu’il n’y a pas la réciproque. Je ne juge donc pas. Les commentaires soulignent que MERKEL suit personnellement cet accord, alors que rien ne sort, chez nous de Matignon ni de l’Elysée.


Prier enfin… dans les nuages et les brouillards d’une déprime qui m’étreint depuis plusieurs jours, mais dans la foi, et donc dans le bonheur de m’avancer vers l’autel de Dieu, la joie de ma jeunesse. Cyrus, l’agent de la providence, pour la reconstruction de cette maison de Dieu : les dépenses de ces gens seront remboursées, exactement et sans interruption, sur les fonds royaux. Indication de ce que peut et doit être un pouvoir politique : réparateur. Ctte reconstruction de la maison de Dieu, achevée le troisième jour du mois nommé Adar, dans la sixième année du règne de Darius [2]. Résultat magnifique : maintenant notre marche prend fin devant tes portes Jérusalem !Jérusalem, te voici dans tes murs, où tout ensemble fait corps. C’est là que montent les tribus, les tribus du Seigneur. C’est là qu’Israël doit rendre grâce au nom du Seigneur. C’est là le siège du droit, le siège de la maison de David. Je lis (et chante intérieurement) ce texte en deux voix : ma vie, toute vie humaine allant vers l’apothéose de sa fin terrestre, de sa mort-passage, et tout autant le déploiement de l’Histoire humaine, l’histoire historique, collective, écrite et rapportée. Méditation constante de nos Ecritures : le peuple de Dieu, notre appel personnel, notre vocation et le mouvement de la rédemption. Sceau de Jésus, au détriment-même ! de Sa sainte Mère : ta mère et tes frères sont là dehors, qui veulent te voir … Ma mère et mes frères sont ceux qui écoutent la parole de Dieu, et qui la mettent en pratique. Pourtant le dernier et ultime souci de Jésus en croix, fondant ainsi Son et notre Eglise, c’est de confier Sa mère à Jean. – Histoire, foi, vocation, tendresse autant que politique et société. Quelle joie quand on m’a dit : « Nous irons à la maison du Seigneur ! ».




[1] - Gisèle HALIMI . Ne vous résignez jamais (Plon . Décembre 2008 . 246 pages) … toutes ses rencontres, commençant pas celle de BOURGUIBA en prison près de Chantillu, inoubliable pour la très jeune femme née en Tunisie – Je commence de lire ce livre où il est déjà question du genre. «  La première révélation,, celle-ci fulgurante car dans ma chair, de ma sujétion de femme m vint du corps. Je pris conscience à dix-huit ans que mon corps n’était pas l e mien mais l’objet inconditionnel de lois, d’oukazes religieux, de règles de bienséance sociale. Leurs auteurs : les hommes. »


[2] - Esdras VI 7 à 20 ; psaume CXXII ; évangile selon saint Luc VIII 19 à 21


dimanche 24 septembre 2017

allez à ma vigne, vous aussi - textes du jour


Dimanche 24 Septembre 2017

19 heures 46 + Enquête wikipédia sur les grands tournants sociaux depuis le premier : Juin 1936. Ce que j’avais déjà constaté en entrant rue Saint-Guillaume (Septembre 1960), il n’existe d’histoire sociale du pays et des mouvements de la France qu’en littérature ouvrière. Les notes wikipédia pour les grandes dates sont pauvres. Google indique cependant une histoire des mouvements sociaux depuis 1814 – 800 pages PIGENET et TARTAKOWSKY, parue à La Découverte en 2014... mais le sommaire montre que cela ne donne pas cette équation : mouvement-résultats.


 21 heures 23 + Le peu que donnent « les nouvelles »… les socialistes se maintiennent au Sénat, En marche emporte très peu de sièges, mais la majorité reste à droite – la gauche, sous la Vème République, n’a été majoritaire, qu’une fois en début du quinquennat de FH, lequel n’en a rien fait. Il est dit déjà qu’EM pourra facilement grapiller quelques voix pour faire « passer ses réformes constitutionnelles » au coup par coup. On sait comment NS pu l’emporter d’une voix en 2008. Je croyais que l’ère des arrangements et combines était terminée. Victoire attendue d’Angela MERKEL, mais 13% et sans doute 90 sièges à l’extrême droite. M devrait en la félicitant lui dire son plan pour l’Rurope, « une Europe qui protège » et qu’il exposera mardi à la Sorbonne. C’est épuisant, des fascicules de 10 à 18 pages à un rythme qui s’accélère, tout dans le vague et la réforme que j’attends : décisive, évidemment pas. Tandis que de jour en jour s’affirme une dictature, un pouvoir exercé à très peu et sans délibération publique. C’est affreux et le contenu est si médiocre. La place aujourd’hui dans « les médias » st occupée par les réactions et interprétations des dires de MELENCHON hier en plein air. Que va-t-il sortir de ce verrouillage, de ce sur-place, de ces reculs sociaux et démocratiques ?. Seule éventualité modifiant le jeu : la révolte des « marcheurs » ne s’y reconnaissant plus. C’est parce que les « frondeurs » n’ont pu forcer FH à revenir aux sources socialistes françaises, qu’EM a gagné et que la démocratie déjà rendue si émolliente a perdu.


Textes du jour  [1]: la messe paroissiale, en début de matinée, la seconde homélie de notre nouveau recteur. Gwenaël AIRAULT. Elle est excellente, et avec des moments de sourire et d’affection communicatifs. Une parabole qui aurait pu être proposée aux manifestants d’hier. Dieu nous dit, le maître conclut, et précisément avec l’ouvrier qui proteste, celui de la première heure ; mon ami. Dieu nous traite et nous prend en ami. Plus la journée passe, plus la vigne est prolifique, généreuse et appelle le travail. L’attitude des travailleurs, ils ne sont pas payés au mérite, mais selon la bonté du maître de la vigne. Chacun de nous appelé au travail, quel que soit le moment de la conversion, de l’engagement, de l’appel dans une vie. Les intermédiaires, l’intendant, nos soutiens, nos parents, nos ascendants, certains prêtres. Quant au dilemme que dit vivre Paul écrivant aux Philippiens : la vie au plus tôt avec le Christ mais la nécessité de son apostolat, c’est le réalisme. Isaïe avertit, le temps peut manquer à ceux qui trop tardivement veulent aller à Dieu. Le ton d’un ministère nouveau est donné mais avec prudence et pour ratisser large : insistance sur les inscriptions des enfants en catéchèse, on ne dit plus catéchisme, services paroissiaux ne se limitant pas aux liturgies et comprenant tout à fait la prière chez soi pour l’ensemble de la paroisse . Tentative de rencontrer en sortie de messe les fidèles, mais l’habitude est prise d’éluder la grande porte sans véritable parvis. L’homme nous plaît, mais quoiqu’il ait toujours refusé intimité et communication, la prédécesseur nous plaisait aussi. L’Eglise, au moins dans ces villages-ci, a du personnel de grande valeur. A détailler, il peut en être de même aux niveaux « subalternes » des élus locaux, autant que je les ai pratiqués ici (dans le Haut-Doubs les années 1980, il n’en avait pas été ainsi) mais l’exemple en haut… Muriel PENICAUD est manifestement coupable de ce qui a scandalisé dans le fonctionnement des services de l’ex-CFCE qui étaient de son ressort aux Etats-Unis. Allez à ma vigne, vous aussi… Le texte est insistant, il y a à chaque du jour de nouveaux demandeurs d’emploi et de travail. Ils sont tous rencontrés par le maître, sorti cinq fois, pas tellement pour inspecter ce qu’il se fait dans son domaine, mais vraiment pour vérifier que tous ceux qui veulent travailler, sont embauchés. Le droit social dans l’évangile ne porte pas sur la rémunération, mais sur les relations maître-salarié, et la norme qui tient à cœur au naître, c’est le plein emploi. Démonstration très pratique que Dieu et nous, nous ne sommes pas à la même échelle, dans le même mode de fonctionnement. Mes pensées ne sont pas vos pensées, et vos chemins ne sont pas mes chemins. Autant le ciel est élevé au-dessus de la terre, autant mes chemins sont élevés au-dessus de vos chemins, et mes pensées, au-dessus de vos pensées. Ce n’est cependant pas inaccessibilité et altitude, cf. le maître de la vigne et l’expérience du psalmiste : la bonté du Seigneur st pour tous, sa tendresse pour toutes ses œuvres… Il est proche de ceux qui l’invoquent, de tous ceux qui l’invoquent en vérité.




[1] - Isaïe LV 6 à 9 ; psaume CXLV ; Paul aux Philippiens I 20 à 27 passim ; évangile selon saint Matthieu XX 1 à 16