mercredi 26 septembre 2018

- textes dujour




mercredi 26 septembre 2018
 
08 heures 48 + Appel de ma chère femme, ses conseils pour me nourrir : raviolis dans le meuble en face du frigidaire gris, le pain chez Lidl, mais je ne veux pas abandonner notre boulanger. Eveillé vers six heures et demi, paressé-somnolé dans une ambiance d’insaisissabilité de la vie, du bonheur, de l’éternité et donc de prière pour demander, implorer. Levé à sept heures et demi, nos chiens, les poissons, la bouteille de gaz à changer, messagerie : mon aimée, Michèle T. tellement dans le besoin affectif et pourtant elle a vécu et vit, estimée de beaucoup, gravitant autour de la Compagnie de Jésus comme mon cher Eric, type de maternité-paternité qu’accorde l’esprit d’Ignace de Loyola à celles et ceux qu’Il discerne. La maltraitance animale. Je signe des pétitions et place les références en tête de mon envoi de tout à l’heure.

mardi 25 septembre 2018

- textes du jour

 
mardi 25 septembre 2018
 
08 heures 37 + Pensée constante vers ma chère femme, son appel hier soir pendant le tir à l’arc, son commentaire très favorable selon les photos que je lui avais adressées de notre fille en archer, son appel maintenant : réunion passionnante d’objet et d’unisson, à peu près une centaine et le délégué national de la C.G.T. pour l’éducation, témoignages sur le mépris et l’ignorance voulue de BLANQUER pour les syndicats. La politique de la table rase, débats entamés en fin de la campagne de NS en 2012 : les corps intermédiaires que celui-ci refusait. Leur déliquescence, au lieu d’être un stimulant pour le pouvoir d’État ayant la responsabilité d’en susciter de nouveau le goût chez les Français (outil décisif de participation sociale et politique), est le prétexte pour en rester au constat et exploiter ce qui est pris comme une licence de tout faire. A ce train – cela et la disparition de notre patrimoine industriel – on n’administrera plus qu’un cadavre. - EM et LE DRIAN, l’Assemblée générale des Nations Unies, voir si notre homme a avancé depuis dix-huit mois en perspicacité et vision sur le monde actuel, surtout s’il y a un centre au discours : le levier européen, s’il y a une éthique mondiale : les migrants, l’environnement végétal et animal. J’attends.
 
Je m’attends. Les mises à jour de ce journal pour reprendre un simple rythme quotidien, ma synthèse d’ici ce soir sur le colloque de la semaine dernière – ni les étudiants à qui j’ai donné mon adresse internet ne viennent, ni les deux enseignants intervenus dont j’avais les coordonnées ne me répondent – et pour le retour de mon aimée : la débroussailleuse en route dans les principaux ronciers et encombrements, le LCL tout jeudi. Le journal de notre fille, tout à l’heure notre rendez-vous du mardi pour la messe et le pique-nique dans le parc.
 
Textes déjà… ils continuent d’être austères et rigoureux. La vérité des comportements, la vérité des relations au Christ 1. Force et pénétration des Proverbes, l’auteur, la composition ? à quérir chez wikipédia… Les plans de l’homme actif lui assurent du profit ; mais la précipitation conduit à l’indigence. Une fortune acquise par le mensonge : illusion fugitive de qui cherche la mort… Qui fait la sourde oreille à la clameur des faibles criera lui-même sans obtenir de réponse. Notre adoption par le Christ, mais son affirmation qu’il eût été dur à entendre par les siens de sang, quoique la Vierge Marie Le retrouvant au Temple, à Ses douze ans, se le fit dire, au moins pour son époux… n’est, selon les évangélistes, qui diffèrent, qu’à l’adresse ou de celles et ceux qui l’entourent, ou des intermédiaires, ici chez Luc. « Ta mère et tes frères sont là dehors, qui veulent te voir. » Il leur répondit : « Ma mère et mes frères sont ceux qui écoutent la parole de Dieu, et qui la mettent en pratique ». Comment tenir, continuer, espérer ? Guide-moi sur la voie de tes volontés, là, je me plais. J’observerai sans relâche ta loi, toujours et à jamais. Ainsi soit-il !
16 heures 38 +  Message passionnant de S. 2 On n'a idée d’un pays qu'en y étant. C’est ce que j’ai vécu pour quelques-uns, il y a maintenant longtemps. Et ici, dans ce Morbihan, aux églises isolées, aux gens qui peuvent être communicatifs si l’on va à eux : Jean-Luc à la pompe à essence automatique, chez Leclerc, arrivé en France d’Afrique à quatre as, vie d’abord à la Rochelle, travaille en Normandie, puis ici, Merlin en intérimaire, et maintenant à Elven cariste, un enfant de dix-huit mois, heureux, il bavardait quand je suis arrivé avec un camarade de Leroy-Merlin. Systématiquement, j’adresse la parole aux « gens » par ce que je remarque d’eux, la bouteille de vin tenue au bras comme on porte un enfant, la beauté d’un enfant précisément, très joli blond, « petite section » à la Trinité-Surzur, mère probablement célibataire ? Je lui dis la beauté exceptionnelle de l’église de son village, elle répond que c’est en face de l’école, mais elle n’y est encore jamais entrée, je l’y encourage, son fils est baptisé, Sacha, dont j’apprends que cela veut dire Alexandre… « L’hôtesse de caisse », jolie, je le lui dis, débute aujourd’hui, un CAP, voudrait faire de l’hôtellerie, mais es études en Bretagne dans cette filière, je lui souhaite le meilleur. Evidence qui caractérise notre moment national : le détachement des Français vis-à-vis de la politique et de ses personnels, président compris, fatalisme et aussi… mépris. Pas plus que ceux qui nous gouvernent ne nous considèrent comme leurs égaux, pas davantage leurs gestes mais aussi ce qu’ils engagent au sens de l’Histoire et du gouvernement l’intéressent les gens, je n’ose écrire citoyens, et pourtant il s’en faudrait peu pour qu’ils le redeviennent et exigent… test : notre presbytère dont la municipalité actuelle veut disposer pour d’autres occupations et activités que la paroisse, il va être intéressant de savoir si cette analogie avec les privatisations et démantèlement du patrimoine national, provoque protestations, mobilisations et impose une alternative...
Je vais siester après l’appel d’Agathe « aux petits soins » et surtout après avoir couriellé à Phe. 3  Sur le discernement que nous devons apprendre de la Russie. Les dires de LE DRIAN relevant les interventions de la Russie dans la politique française : l’intoxication américaine. Naguère,pour paraître important, il fallait se dire écouté par les « services », aujourd’hui il faut que nous soyons infiltrés par la Russie, comme si nous n’étions pas – bien plus dangereusement – pénétrés de corps et d’âme par l’argent et ces puissances qui cherchent en nous une stabilité qu’elles n’ont pas par elles-mêmes à terme : les dictatures de Chine et d’Arabie.Que nous courtisons : leur vendre, nous vendre.
 
22 heures 52 + Sieste, courses à l’Intermarché, toute cette journée de brefs échanges selon les situations et les attirances. Je constate que l’ « on » est toujours content de recevoir une parole. Promenade à la nuit tombante, coucher du soleil, effets sur les nuages déjà très beaux au naturel (le plein jour) : Lupa, Finette, Sam et Lola jusqu’au Loch.
 
Politique. Aux Nations Unies, donc, le ballet, les photos, la mesure des étreintes et des regards pour le parterre. Le discours d’EM ne m’intéressera que dans la mesure où il fera de la reprise européenne le centre de son propos. J’en doute, et le discours à la Sorbonne ne peut être ni un fondement ni une référence, simple rapport d’inspection sur le fonctionnement actuel de l’intergouvernemental. - Maladresses ? Ou défi ? A la fois, le projet de vignettes pour les poids-lourds, après que Ségolène ROYAL ait capitulé en réunion sur l’écotaxe et les portiques. Les bonnets rouges vont revenir… La manif. pour tous aussi : P.M.A. pour toutes quelle que soit la situation de solitude ou de compagnonnage, quelle que soit l’orientation sexuelle, ce que j’admets tout à fait, mais le problème de la recherche du père va se généraliser, des équilibres et des vies entières en dépendent, lever l’anonymat ? mais alors plus de donneurs. - Manipulation des chiffres et des sommes : les 8 milliards du « plan pauvreté », les 6 milliards de diminution d’impôts. Et puis après les repentances pour le Vel-d’Hiv. Et pour Maurice AUDIN, les harkispour qui ne suffiront jamais des prises en charge d’enfants ou de petits-enfants, ou même quelques cérémonies et monuments. S’il est acquis que la rafle de 1942 fut d’exécution française, mais pas d’âme et hors République, en revanche qui est responsable de l’abandon de ces braves qui se sont compromis pour nous, selon une ambiance qui changea brusquement : DG lui-même ? Je le crains. Et pourquoi cet abandon. D’une certaine manière, encore plus légitimes à recevoir et encore plus français de coeur que les « rapatriés » dits « européens ». Nous n’en finirons jamais de ce cycle moral colonisation-décolonisation, qui fut au fond et en fait la forme des siècles passées pour notre mondialisation actuelle : les populations n’ont pas voulu la colonisation que nous leur imposâmes, même si nos venues et « pacifications » eurent des effets bénéfiques mais au prix d’un danger d’âme et d’un recelde souveraineté et d’auto-détermination, et aujourd’hui personne ne veut accueillir personne. EM et les migrants, sans doute son discours à l’occasion d’une naturalisation à la préfecture du Loiret, mais nous voici à faire dérouter l’Aquarius de Marseille à Malte, seulement 58 réfugiés-naufragés à bord. Quelle lâcheté ! Quelle trouille de l’opinion ! - Politique économique, elle n’est pas une direction d’ensemble, elle est indépendante apparemment d’un plan de privatisation non écrit, mais la liste et les projets existent dans les têtes qui nous gouvernent, dépouillent et spolient. La philosophie de l’État – ou plutôt la philosophie que certains ont de l’État a changé, depuis que les carrières ont pour but l’ragent et plus le bien commun, le service publique, le succès physique et commercial de l’entreprise.. Pour l’heure, la France continue de « faire » moins bien que la moyenne européenne en tenue budgétaire et en croissance. Etudier pourquoi l’Allemagne garde ses industries, a un excédent commercial de même grandeur que notre propre déficit, pourquoi les syndicats y ont-ils tant de pouvoir que rien de décisif ou du long terme ne se fait sans eux, pourquoi un changement de filière énergétique se fait calmement et méthodiquement, pourquoi un régime parlementaire et collégial permet à Angela MERKEL d’être a pouvoir – même si cela devient difficile – depuis treize ans et d’avoir eu ainsi comme partenaire français par moins de quatre présidents successifs de notre République ? Pourquoi ? Comment ? Réponse : un modèle propre. Et le nôtre qui fit notre succès jusque dans les années 1970 est totalement oublié...

Question que je souhaite « traiter » dans mon livre : l’amour est une force qui cherche et trouve son affectation, ou est-ce la relation d’exception, sans pareille jamais possible avec une autre, un autre, en exclusive au sens d’une préférence et d’une culture constante, voulue, avec une autre personne que soi ? 

Je relis le passage des Proverbes, auquel je n’étais allé qu’en son milieu. Il s’ouvre ainsi – combien nous sommes privés d’un chef, d’un responsable de notre pays, qui le matin prierait, et qui le soir ferait examen personnel de sa conscience, au lieu d’être guidé, jusqu’à preuve du contraire, par le souci de « tenir »… le Seigneur dispose du coeur du roi comme d’un canal d’irrigation, il le dirige où il veut. 4

1 - Proverbes XXI 1 à 13 ; psaume CXIX ; évangile selon saint Luc VIII 19 à 21

2- Le 20/09/2018 à 19:41, S... a écrit :
Bonsoir Bertrand, je me souviens bien de vous et de notre rencontre opportune, c'est un plaisir de vous lire !
En ce qui me concerne je suis arrivé il y a déjà deux mois en Afrique du Sud, pendants lesquels j'ai pu me familiariser avec la culture du pays qui est riche et complexe, comme je pouvais l'imaginer. Ce qui m'a frappé est la blessure profonde que les plus jeunes générations ont encore de l'apartheid et de la colonisation. Bien que la plupart des étudiants n'étaient pas né en 1994, on perçoit un fort ressentiment à ce sujet, qui, s'il ne se fait pas sentir lors des discussions quotidiennes, éclate en cours où nous traitons de ces sujets sensibles (histoire, politique et philosophie). Cela influence le mode de pensée et on y ressent parfois une forte tendance marxiste, un discours qui oppose des catégories opprimées et oppressives : aux combats pour l'égalité des races s'est ajouté celui pour l'égalité des sexes, des orientations sexuelles, des classes,... Cet héritage malheureux se retrouve souvent dans les fréquentations, on voit rarement des noirs et des blancs passer du temps en groupe mixte, et on retrouve dans certains cours une surreprésentation de blancs (comme en histoire) ou de noirs (sociologie). Je pense que la blessure fait partie d'une histoire trop récente et n'a pas eu le temps de cicatriser, certaines personnes avec qui j'ai pu discuteront fait état d'un racisme - hélas mais pas étonnamment - toujours présent dans certaines mentalités. Il faudra sans doute encore plusieurs générations pour espérer voir une réelle union nationale, et cela me paraît encore loin d'être certain.
Par ailleurs j'ai eu l'occasion, avec mes compatriotes français partis avec moi, de découvrir la partie sud du pays jusqu'au Cap, nous sommes passés par des paysages simplement sublimes. Cela nous a également permis de nous rendre compte de ce que nous savions déjà, à savoir des énormes disparités de richesse entre les régions et au sein même des villes, selon les quartiers. Nous visiterons la partie au nord-est du pays en novembre et décembre.
Merci pour les lectures, je vous avoue être assez occupé mais je me ferai un plaisir de m'y plonger quand j'en trouverai le temps. Au plaisir de vous lire, très amicalement, S...
3- Le 25/09/2018 à 16:35, Bertrand Fessard de Foucault a écrit à Philippe Etienne – Russie, discerner
Cher Philippe,
je vous suppose aux Nations-Unies avec le Président et le Ministre... et du monde.
En relations extérieures - et ni le front du Sahel, ni l'appel aux peuples d'Europe n'en sont - le point nodal que nous avons à identifier, comprendre et traiter, c'est la question russe. Je vous donne ci-joint, des observations anciennes (respectivement de 1993 et de 1996). A terme, l'Europe doit être l'alliance structurelle de deux ensembles, chacun fédéral, l'Union qui ne peut être fédérale que si elle est démocratique (élection de la présidente ou du président, etc..., et la Russie, qui est notre frontière orientale et que nous devons aider et espérer à devenir démocratique.
Nous avions commencé par bien jouer avec elle - particulièrement nous les Français - depuis 1944, ouverts mais fermes, et dans les mots mêmes choisis par de Gaulle pendant son voyage de 1966, en comprenant que l'Union soviétique était bien moins que la Russie. A partir de 1973 et d'Helsinki, nous avons joué à fond la coopération, même pendant l'affaire afghane. Nous avons choisi Gorbatchev et Andropov ne nous avait pas déplu. Mais à partir de 1991, nous n'avons pas su empêcher ce qui ne pouvait que frustrer, humilier, inquiéter les Russes - et le "fonds de commerce" de Poutine est né, là, avant même qu'il prenne le pouvoir (en le payant à Eltsine) - pas de dissolution du Pacte Atlantique en écho au Pacte de Varsovie, bouclier anti-nucléaire (soit disant pour protéger l'Europe de ... l'Iran), et surtout adhésion au pas de charge des anciens satellites communistes d'abord à l'Alliance atlantique, puis selon des procédures humiliantes mais ne rendant pas compte pour autant des incapacités et incompatibilités économiques et sociales, à l'Union européenne. C'est d'ailleurs nos avances vers l'Ukraine qui ont "fait sortir du bois" Poutine demeuré en observation des "Occidentaux" jusque là. Et l'humilié a pu entretenir sa dictature, ses exactions contre les libertés publiques et être le plus fort au Proche-Orient, avoir la clé de l'abomination syrienne. En sus, au lieu - nous, nos entreprises et les Européens - de tenir à fond une position vigilante mais amicale avec l'Iran, nous avons réduit ce pays à n'avoir, lui comme la Syrie de Bachar, qu'un seul grand allié : la Russie.
Nous avons tout faux depuis 1991, et Poutine n'a fait que nous observer, analyser puis réaliser nos inconséquences.
Pour l'immédiat, n'ajoutons pas une susceptibilité ou des mises en garde à propos d'interventions russes dans notre vie nationale, n'entrons pas dans le débat qu'a suscité l'élection de Trump et qui n'a sa vérité qu'outre-Atlantique. D'ailleurs, sans avoir attendu ces tensions, soupçons et rumeurs, nous avons chez nous des comportements à ne plus admettre : les notoriétés françaises allant à Poutine, des anciens Premiers ministres...
Poutine ne sera que réaliste, il se peut que nous puissions faire affaire avec lui si nous-mêmes nous changeons et devenons perspicaces et forts. Nous ne le sommes pas. La Crimée pouvait se jouer à partir de l'ex-Prusse orientale enclavée dans l'Union.
Notre question est d'aider la démocratie à gagner le pouvoir en Russie. Elle ne l'a exercé qu'avec Stolypine en 1911 (une percée politique et conceptuelle, exactement contemporaine de celle de Caillaux chez nous vis-à-vis de l'Allemagne) et allait progressivement l'emporter si Gorbatchev n'avait pas - lui aussi, mais seulement politiquement - été assassiné.
Comment l'aider en la personne de ses fervents, de ses imaginatifs projetant une démocratie russe ? Nous devons parier - et j'y crois, bon sens et sentiment - qu'une majorité de Russes, la jeunesse certainement, ne tolère la dictature que par l'expérience, l'observation, les exemples et cas qui lui sont donnés, d'un Occident hostile et dont ne se distinguent pas l'Union, ni nous.
Je n'ai pas de réponse toute faite, mais une piste avait été dite par le Président, alors candidat quand Bourdin le reçut (le 18 Avril 2017, de mémoire). Je n'ai pas sous les yeux le verbatim, mais c'était traiter au minimum avec les dictatures, et au maximum avec les démocrates, organisés ou pas. Non organisés, traiter avec eux et les aider ne paraîtra ni une ingérence ni une agression envers le pouvoir en place.
Poutine est mentalement structuré et totalement libre de réflexion, il n'a aucun électorat à ménager, il peut changer du tout au tout si c'est l'intérêt de la Russie confondu avec le sien, il n'est plus jeune, il n'est pas nouveau. Les questions d'Iran, d'Israël, de Syrie immédiatement difficiles pour nous, la question des marches occidentales de la Chine avec le nucléaire et les minorités ethniques et musulmanes de celle-ci ... sont deux objets de très profonds échanges de vue. Nous sommes territorialement désintéressés, nous ne sommes pas frontaliers mais nous ne voulons plus de zones à risques ou en feu, où que ce soit.
Nous n'avons pas - en tout cas, pas moi - l'expérience d'une dictature passant paisiblement à la démocratie, du fait de "conseils" et d'accueils étrangers. L'Afrique du sud en apartheid, le Brésil des militaires ont leur mue, seuls. L'Argentine et la Grèce, selon l'échec de leurs militaires respectifs dans les aventures aux Malouines ou à Chypre. Nous ne savons pas même nous y prendre en Afrique dite d'expression française où nous gardons prestige et moyens.
Il nous faut donc réfléchir, pas à ce qui est possible, mais à ce que nous souhaitons et qui est notre intérêt : une Russie démocratique, et devenant donc notre jumelle, la jumelle de l'Union européenne. Une telle perspective, un tel projet doivent devenir préférables et urgents autant pour les Russes que pour nous.
Ce n'est donc pas du cinéma, mais beaucoup d'échanges avec tout le monde, à tous niveaux même simplement "citoyens".
Chaleureusement avec vous, cher Philippe.
4- Proverbes XXI 1

vendredi 21 septembre 2018

dimanche 16 septembre 2018

pendant les jours de sa vie dans la chair - textes et réflexions vécus ce jour


Samedi 15 Septembre 2018

 
. . . à la Pointe du Bill, pendant le cours de planche à voile de notre trésor, 15 heures 24 + Inorganisation ? Surcharge ? Rédigé ces contributions ou ces ouvertures pour la Michèle T., sa vie, ce que JL lui a apporté par intuition (l’Esprit Saint) et en prenant du risque, je ne sais si elle s’en est rendue compte et que son évocation si je l’associe au livre dont j’ai envie sur celui qui est donc son père non biologique. En cours de travail, les instructions à récapituler pour l’avocat de la succession de mes beaux-parents, le matériau et les moyens pour que notre avocat réplique à notre adversaire en appel : enjeu de 50.000 euros… la question des migrants pour MC à qui j’ai promis mon envoi mardi et celle de la pédophilie de quelques clercs, promis au cardinal BARBARIN. Recherches à effectuer, les points de droit pour le presbytère convoité par notre maire. Les promenades de nos chiens sont un dialogue avec eux et un chant de reconnaissance à nos prés, nos arbres, à toutes plantes, aux ciels, au rentrant du Penerf, les vents, les heures et les marées font que rien n’est jamais pareil mais tout est de plus en plus familier à ma joie, et aussi pour cette forme de chronique que sont les images chaque fois enregistrées. Hier, descendu le premier de nos prés quand nous arrivons chez nous : les aulnes ont repoussé encore plus buissonnants et hauts, encore moins pénétrables qu’à leur coupe il y a trois ou quatre ans, et l’accès au marais et à l’eau, faute d’emprunt et d’entretien est à refaire. La débroussailleuse en plusieurs endroits, autour d’Aoulie Ata, dans le chenil et là-bas. Et puis reprendre complètement la mise en ordre des étals et piles de livres, des entassements de meubles au point que de ce clavier à notre lit, il n’y a plus que l’espace des tâtons et de se faufiler, c’est devenu une étreinte mais aussi une autre forme de familiarité que nous prodigue cette maison : vingt-six ans d’âge. Je n’ai jamais résidé quelque part aussi longtemps. – Et puis ces grands moments : des bibliothèques, celle de ma mère en livres brochés (les rhodoïd et autres club français du livre m’ayant échappé, mais j’ai 1925 à 1960), celle du presbytère de Muzillac, les miennes à rechercher la promesse de l’aube, que Marguerite a choisie en classe de français pour sa lecture de l’année : l’évocation ainsi de ce film regardé ensemble, et ce qu’elle m’en avait dit quand les lumières revinrent… autant de découvertes et de retrouvailles, la sensation de ressaisir la vie d’une manière sans nom ni sens, une relation à beaucoup d’innommé… et des réunions m’apprenant beaucoup sur celles et ceux parmi lesquels je m’assieds, la pastorale à organiser à Saint-François-Xavier pour cette nouvelle année (ma 4ème candidature annuelle pour recevoir en responsabilité d’animation un groupe de quelque âge que ce soit, sera encore une fois éludée… alors que les besoins et horaires hebdomadaires sont déclinés), la main basse de l’actuelle maire de ma commune sur le presbytère en échange d’une unique salle à l’étage d’un bâtiment se doublant d’ouvrages modernes, tandis qu’un second prêtre viendrait soutenir notre recteur… contexte où l’agence du Crédit mutuel a été retirée et son distributeur avec, et l’agence postale déjà réduite en compétences par La Poste elle-même voit encore diminuer ses heures d’ouverture (plus que deux heures par jour)...

Enfin, mon inquiétude pour l’immédiat et les dix ans à venir : notre pays et l’Europe. Notre pays dépenaillé, bradé, défait de ses structures physiques et mentales) pas même au point en finances et gestions, alors que ce fut l’approche initiale du quinquennat en cours, pas capable d’organiser l’accès à l’enseignement dit supérieur. Le président n’exerce pas sa fonction constitutionnelle : l’arbitrage, le long terme, la continuité, sa propre mise en cause par referendum populaire sur les sujets consensuels ou non qui peuvent nous déterminer. Le président ne sait pas décider sur les sujets et défis vastes, l’Europe, le service national, le médical et notamment le numerus clausus pour les médecins, l’écologie et l’environnement : l’ours, le loup, les glyphosates, les pesticides, la forêt de Kolsheim, rasée par Vinci sans attendre l’arrêt du tribunal administratif annulant tout mais pas le saccage et la ruine d'une forêt muliséculaire. SIMENON y habita le château. Le président a eu raison de tous les ministres – au point qu’aucun n’apparait plus, sauf COLLOMB pâle de nature, réplique de MARCELLIN après 1968, la tête pour rendre flou un groupe d’agents secrets, ou SCHIAPPA pour la femme d’image ou NYSSEN pour demeurer… raison d’un chef d’état-major de nos armées, tristement poussé à se déshonorer au service d’un consultant étranger, mais pas des services rue de Bercy quelques envie et réflexe il en ai eus. Surtout, le président ne sait pas susciter l’imagination et la participation de tous. Il en est déjà à du remplissage, à de l’affichage, du disparate sans qu’aucune dialectique et la cohérence de l’ensemble des plans, annonces, budgets, déclarations tombant quasiment chaque jour, sans hiérarchie, plan de pauvreté devant un parterre au Musée de l’homme après une sortie chez ATD-Quart monde, écriture souveraine et non documentée, non référencée de l’histoire nationale du Veld’hiv. à l’assassinat d’AUDIN. Et il choisit mal beaucoup d’acteurs : BENALLA et FERRAND évidemment, mais des ministres. Il ne réalise pas le rayonnement qu’aurait un exercice débattu et collégial du pouvoir : un conseil des ministres à huit ou dix, ni le prestige qui serait le sien à ne communiquer que rarement, à réfléchir et penser sans téléphone, sans papier, sans rendez-vous plusieurs heures d’affilée. Penser le fond, pas la tactique, pas l’éventuelle communication. Le fond. Les relations internationales, le système bancaire, la solidarité à tous égards et maintenant en idées contre des contagions qui seraient horribles si ce devenait vraiment l’opinion générale. L’Europe sans tête, ni arme nucléaire, menacée non par les naufragés de Méditerranée mais par les rachats chinois et les appétits territoriaux de POUTINE, le surarmement des deux grandes dictatures contemporaines.Rien ne s’use plus vite que la jeunesse d’un visage et rien n’agace plus que l’insistance des images, même si le sujet est autre : les journées du patrimoine, pas nos avoirs séculaires, mais le président de la République, déjà au quart de son mandat.
 
Prier… Paul et ce passage que je récuse ou qu’il me faut accueillir mieux pour le comprendre au-delà de sa lettre : un Christ perfectible… bien qu’il soit le Fils, il apprit par ses souffrances l’obéissance et, conduit à sa perfection, il est devenu pour … une petite chalandise 1… tous ceux qui lui obéissent, la cause du salut éternel. Sans doute la démonstration, avec éclat, se fait de l’humanité de Jésus un grand cri et dans les larmes, des prières et des supplications, un dramatique et si humain débat intérieur, d’autant qu’Il sait et voit tout, Sa conscience humaine est dramatiquement éclairée, informée par Sa nature divine, à un point de souffrance morale que n’a pu et ne pourra jamais subir aucun être humain. Comment comprendre les expressions pauliniennes : le Christ obéissant, soit, parce que libre. Les souffrances, oui, terriblement puisqu’il est homme et que ce qui lui est infligé depuis la dernière Cène est total, mais apprendre ? être conduit à sa perfection quelque soit le moyen ? Je m’incline, je ne vois pas, pour le moment et depuis longtemps...Prière du Christ à l’agonie, Ses deux agonies, celle de l’angoisse puisqu’Il sait (Il le décrit presque chaque jour de Son ministère public, à Ses disciples, à des détracteurs même…) celle du Golgotha : mes jours sont dans ta main : délivre-moi des mains hostiles qui s’acharnent… Dieu qui pouvait le sauver… l’interrogation de toute la rédemption, de tant d’histoires humain : mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? Alors que le psalmiste met dans sa bouche et son coeur d’homme : moi, je suis sûr de toi, Seigneur, je dis : « Tu es mon Dieu ! ». Aussi elliptique : il fut exaucé en raison de son grand respect. Chemin sans doute d’intelligence… la délicatesse de Dieu, faisant faire à Son Fils l’itinéraire le plus humain, le plus démuni, le plus difficile, mais exemplaire et marqué de l’incroyable sceau de la liberté ? Pas de dédoublement, une seule Personne, le Fils. Le Père, inflexible ? Cruel ? Inhumain, ce serait le cas de l’écrire, ce n’est pas Lui qui s’incarne quoique nous croyions en Dieu fait homme. Le Père, pas mentionné dans le texte paulinien. L’évangile souligne encore l’humanité du Christ : pourvoir aux Siens, principalement à Sa mère, quand Il ne sera plus « là », qu’Il sera donc mort et bien mort. Jésus à bout et au comble de la souffrance, ce n’est pas de l’apprentissage ni de l’obéissance, c’est factuel, ce n’est que factuel, Jésus voyant sa mère, et près d’elle le disciple qu’il aimait… quel moment de vie, quel lieu plus dramatique choisir autre que celui-là. Un moment, un lieu qui précisément réunit Marie et Jean, comme cela n’a jamais mentionné, présenté auparavant. Tous les deux remarqués et distingués au possible par le divin mourant. Et l’Église se fonde, d’une autre manière quoique convergente, que la charge de mission, de responsabilité donnée explicitement, nominalement à Pierre. Entre la Vierge Marie et le disciple, c’est le Christ qui décide ce que va être désormais leur relation. Elle sera mise en œuvre au Cénacle, à la Pentecôte et ensuite : la Vierge n’est plus entourée de sa parentèle et de celle de Son divin Fils, à demander place, passage pour rejoindre Jésus en train d’enseigner dans un lieu fermé, la voici établie clairement parmi les Apôtres et conduite, protégée, introduite par un fils adoptif. Nul autre, sinon nous tous en corps qui sommes l’Église, de génération en génération, nul autre que Jean n’a reçu l’extraordinaire présent, l’exceptionnel privilège. Quant à Marie, elle est disponible du début à la fin, de la conception à la mort de Son fils, du fruit de ses entrailles.
 
Passé à la FNAC tirer les photos pour la mère du cher Jean-Eudes : sa messe d’adieu à Muzillac, dimanche dernier. Livres… puisque nous allons vers la « saison » des prix littéraires, ce qui attire l’oeil, titre et plus encore auteurs, inconnus 2 ainsi qu’une maison d’éditions : de l’Observatoire.
 
. . . de retour à ma table de travail, 19 heures 17 + L’usure, l’explosion, la certitude 3. Je le dis plus tard, ayant rangé notre couloir encombré de mes livres.
 
23 heures 17 + Mécontent de moi mais heureux. Cette explosion est entièrement ma faute, elle me vaut un avertissement sérieux de notre fille et plus que son pardon ensuite : son alliance. – BFM TV : les journées du patrimoine, mais d’images que celles du président. BENALLA et sa comparution au Sénat en commission d’enquête parlementaire : déjà une heure de portrait de « l’homme du président », mise en garde de BELLOUBET à l’adresse du Sénat , la séparation des pouvoirs comme si ce principe interdisait au Parlement ce que s’octroie constamment le président, en jouant au surplus sur sa majorité à l’Assemblée nationale pour y empêcher la convocation de son homme… passage de celui-ci en correctionnelle à la fin de ce mois, sa défense, on veut atteindre le président de la République. Cette solidarité et ce terrain interdit me paraissent les moyens les plus dangereux et confirment la mise en cause d’EM, en droit et en choix de ses collaborateurs. Le point de l’écologie qui a quitté manifestement les ambitions gouvernementales : Delphine BATHO pose la question d’un ensemble de toutes les actions publiques et privées pour dévier la trajectoire catastrophique, ensemble qui existe moins que jamais mais à l’écran il lui manque une certaine densité. LE PEN, fille et nièce, les images d’entretien en marchant pour l’une et sur un trottoir pour l’autre, montrent un isolement. L’important et le grave se jouent en Allemagne : titres et images, trois semaines de haine, et l’évidente ambiguïté du ministre de l’Intérieur, et en fait de la Bavière. L’ouragan Florence en Caroline du nord et ramené à une tempête tropicale : 4 morts, est commenté tous les jours, mais 300 morts aux Philippines, une brève image.
 
Peut-être la clé de la présentation paulinienne du Christ souffrant : pendant les jours de sa vie dans la chair… obéissance et perfection en tant qu’homme ? La clé fonctionne mal, Jésus est précisément l’homme parfait et si notre chair à nous est promise à la résurrection et à la vie éternelle, c’est bien parce que cette chair sublimée, transfigurée, pleinement aboutie et vécue par le Christ.

1 - lettre aux Hébreux V 7 à 9 ; psaume XXXI ; évangile selon saint Jean XIX 25 à 27 

2 - David DIOP, Frère d’âme . Le Seuil . 174 pages
Boualem SANSAL, Le train d’Erlingen ou la métamorphose de Dieu . Gallimard . 248 pages
Laurent SELSIK . Un fils obéissant . Flammarion . 248 pages
Guillaume SIRE . Les éditions de l’Observatoire . 306 pages je n’ai as noté le titre de son livre
Abubakar Adam IBRAHIM . trad. de l’anglais La saison des fleurs de flamme . mêmes éditions de l’Observatoire . 423 pages.

3 - dans le journal annuel d’un septuagénaire, dont je n’ai écrit que quatre lignes depuis le 9 Avril, j’écris la première date, celle d’aujourd’hui : en conclusion d’horribles moments, mes réactions à l’impossibilité d ‘aller à Lorient entourer Jean-Eudes pour son établissement la-bas créent une ambiance douloureuse pour chacun de nous, puis seul à seul dans la voiture de retour direct à Reniac, un long cri d’aveu de souffrance de notre fille ; Edith part en promenade canine, je suis au comble de l’abattement ; puis, après une douche et s’être costumée en Licorne(le costume toujours trop grand), mon trésor ma liberté vient à moi et m‘étreint, et ce moment dure vraiment…

jeudi 13 septembre 2018

esquisse pour accompagner une amie qui rédige son mémoire de théologie

 
Résurrection de la chair & Vie éternelle




Ce n’est pas, à l’origine, en chacun de nous, une foi, l’entendement d’un dogme ou d’une assurance, ce n’est pas une récitation. Je crois en la résurrection de la chair (c’est-à-dire en la résurrection des morts, de tout mort, de moi et de qui j’aime, de qui j’ai aimé), ma chair, ce corps que je ne vois et ne ressens que par parties, que par moments, selon des images, une chair qui s’abîme, un corps qui s’affaiblit, qui n’obéit plus, qui me met en danger, je glisse et trébuche alors qu’autrefois c’était mon outil, ma résistance à la fatigue, mon moyen de séduction. La résurrection de ce que je définis mal, qui n’est pas la totalité de moi, cette chair qui mourra, se décomposera, que j’ai vu dure, glaciale, étonnamment froide sous mes lèvres qui l’avait connue reconnaissante de mes baisers quand j’en donnais à ma mère, à mon père, à des amis, à des vivantes et à des vivants, cette résurrection, je n’y crois pas : j’en suis certain, ce m’est naturel, je n’existerai pas, les autres, en chair et en os, n’existeraient pas s’ils n’étaient pas, bien plus certainement que nous mourrons, promis, voués à la résurrection.

C’est en vieillissant, en continuant la vie qui m’est donnée en corps et en esprit, en intelligence, en expression de ce que m’inspirent le fait d’exister et de respirer beauté et pourriture, que la mort m’est apparue comme proche, fraternelle. Question d’âge, question d’expérience, des moments où l’autre – par excellence – rassemblant tout de moi dans le regard que j’ai sur eux, sans aucune pensée que de les regarder, d’être avec eux qui meurent, réaliser qu’ils vivent encore, quelques minutes encore, je ne sais pas, je ne sais plus, le temps, le souffle, la chaleur des mains, le regard soudain car il sort du coma des deux derniers jours, ma belle-mère vénérable dont ma femme et moi, assis à ses pieds, nous nous partageons à égalité ses mains. Je vis, j’ai vécu que la mort est une séparation sans graduation. Il n’y a pas de durée. Elle ne pose aucune question, elle impose le mystère. Rien n’est fini et l’on comprend de l’autre tout ce qu’il a vécu, c’est-à-dire tout ce qu’il a visité, tout ce par quoi il a été traversé, ému. La résurrection de la chair, la vie éternelle pas plus que l’âge qui m’est biologiquement et chronologiquement imposé ne me font pas réfléchir, ni respirer. C’est la réalité, je n’y suis pas extérieur, elle ne me déforme pas. C’est une seule réalité, la durée d’une forme d’existence, l’existence libre et consciente, l’existence vulnérable et émotive. Ce n’est pas affaire que cela continue, autrement, sans que cela se sente ou se voit, se vive par avance. Cela continuera, cela a sa racine, maintenant en moi, en nous. C’est la vie, et la vie ne meurt pas. Nous mourons à ce que nous étions, mais pas à ce que nous sommes. Nous le sentons, je le sens tellement. Je n’ai pas besoin que cela me soit dit, même par Dieu. Il m’a créé ainsi, j’ai été enfanté ainsi, j’ai reçu la grâce insigne d’une fille de mon sang, et ce n’est pas un gage de mort que mon sang mais de perpétuité, pas seulement par lignage et descendance mais dans la personne de notre fille. C’est ainsi.

Ma chair restaurée, sans question des apparences que nous imposent l’âge, les maladies, les souffrances d’âme et de corps, est glorieuse, elle est plus belle, magnifique, totale, apte à tous les touchers que je ne peux, que nous ne pouvons l’imaginer. Elle n’est plus ma dépendance des autres et de tant de paramètres physiques et psychologiques. Elle est ce qu’elle devait être. Je ne peux que l’admirer, que la respecter dans la promesse qu’aujourd’hui, telle qu’elle est, tel que je suis, elle me fait de ce qui est bien plus que l’avenir, de ce qu’est l’éternité, inimaginable et pourtant à notre portée, parce que je ressens en moi l’éternité, l’éternité se manifeste en moi et quand la rencontre avec autrui, humain aimé et regardé, végétaux, animaux, toute beauté, toute offrande – car la réalité est offrande à qui la voit, la rencontre, la cotoie, l’admet – est durablement vécue, parce que j’ai su m’arrêter, interrompre le temps, alors l’éternité est là. Je n’ai plus qu’à y demeurer, à la rejoindre.

Je crois – au sens de penser, de concevoir, pas au sens de la foi qui est adhésion (combien l’Islam a raison dans cette acception à vivre de la foi) – je crois que ce souhait inspiré par la réalité que je ne sais saisir ni définir, mais qui est, est celui de tous les vivants, de tout le vivant. Même si chacun l’exprime différemment, ou en refuse l’expression par désespoir, par impuissance et selon des événements, des limites, des rencontres, des circonstances qui lui sont propres.

La foi que j’ai reçue de naissance, le goût de Dieu, le bonheur et l’appétit de ressentir Sa visite, n’a jamais été, à quelque âge que ce soit de mon existence jusqu’à présent, fonction de ce souhait. Ma foi en Dieu, dans le Fils de l’homme, ce Maître souverain qui échappe à longueur de ce que nous appelons Son ministère public, à tous ceux qui le traquent, collectionnent complots, conciliabules, projets et pierre pour le basculer du haut de l’escarpement où est bâtie la ville de Son enfance, cette foi – dont je sais à chaque seconde qu’elle m’est donnée, qu’elle n’est pas de moi, que je n’y peux rien qu’en remercier Celui qui me la donne et surtout la maintient à moi, de plus en plus vaste, forte, sereine, tranquille – cette foi est originellement indépendante de tout souhait. Je cherche Dieu pour Lui-même, sans aucune perspective de récompense, de rétribution, d’éternité. Peut-être – l’écrivant à présent – c’est cette foi « désintéressée », sans objet que Celui qu’elle cherche et dont elle sent qu’elle pourrait se donner davantage, toujours davantage , encore davantage à Lui, sans considération de rien d’autre, est-elle déjà la visite de l’éternité, son assurance.
Voici que ma foi me fait entrer dans la recherche et à la suite de Qui – seul, intrinsèquement seul – m’apprend et me montre Dieu. Là aussi, je suis dans cette recherche, à chaque âge et lieu de mon existence, sa,s autre appétit que de mieux voir et entendre. Les Evangiles, le Cantique des cantiques, le Canon de la messe, le sacrement de la réconciliation et son absolution m’apprennent. La vie est dans ce que je lis, dans ce que j’entends, dans ce que je prie, dans ce que je constate comme l’affirmation du Christ aux siens, des Apôtres au commencement de l’Église, et de celle-ci à travers siècles, continents et civilisations, vraiment l’obsession. Ce n’est plus une donnée que je constatais en moi, naturelle, c’est une Histoire, l’Histoire et le déroulement fantastique et proposé pourtant à notre intimité, d’une dialectique. Oui, qu’est-ce que la vie ? sinon la vie éternelle ? qu’est-ce que la vie sans la chair, la vie sans l’éternité ? Sans doute les anges, sans doute les « êtres spirituels », sans doute Dieu-même qui est esprit, ne sont-ils pas de chair. Mais la réflexion, la foi-même s’appliqueraient mal à cet inconcevable, à cette réalité-là au point que nous en sommes dispensés puisque Dieu s’est fait homme. Le respect de la chair, l’amour de la chair, l’admiration de l’instrument de communion et de perception qu’est la chair, notre chair, ma chair et ses bonheurs, sa pauvreté, son obsolescence nous viennent autant de l’incarnation du Fils de Dieu fait homme : le Christ Se donnant pour appellation celle de Fils de l’homme, que de l’anticipation de l’éternité dès la résurrection de la chair ou par la résrrection de la chair.

L’enseignement de Jésus, le Christ, aux foules et aux Siens est la révélation du Père et de l’amour de Celui-ci pour la création, pour tout le vivant, et la logique de cet amour, notre proximité envers Lui, Son accueil de notre péché et Sa demande de notre liberté. L’exercice de notre liberté, c’est-à-dire notre véritable identité, ce que nous faisons de nous-mêmes selon ce que Dieu nous a donné, nous donne, nous inspire, nous propose est attendu pour la vie éternelle.

Jésus donne les moyens de l’éternité, c’est-à-dire de notre proximité de Dieu : les sacrements, dès ce moment-ci de notre existence, et Il nous démontre la résurrection des morts, la résurrection de la chair, en commençant par Lui-même. Je ne suis pas au point avec moi-même et avec que je lis ou entends sur la Résurrection du Seigneur, à la suite d’une mort horrible et de trois ans de chasse à l’homme. Ressuscité du seul fait de Sa nature divine ? Ressuscité dans Sa nature humaine par Son Père ? Ressuscité certainement. Les narrations concordent, et elles déplacent le mystère en rendant celui-ci transparent. Jésus, sauf au moment de la Transfiguration aux yeux de trois de Ses disciples, les mêmes qu’Il espérera Ses compagnons au moment – inverse – de Son agonie à Gerhsémani : moments de divinité absolue et pourtant rendue perceptible aux hommes, moments d’humanité extrême et que les hommes ne sauront qu’après coups et selon Lui… Jésus avant Sa mort et jusques dans Sa mort n’est pas reçu, vécu, compris par Ses disciples comme Dieu. Il est assurément perçu comme homme, même et surtout s’Il est extraordinaire d’enseignements et de miracles. Après la Résurrection, Il n’est plus reconnu par les Siens que selon les sens de l’âme, d’abord, pour qu’ensuite les sens de la chair opèrent la vérification, et surtout le rapprochement avec ce que le Fils de l’homme donnait aux Siens à vivre de Lui-même : la fraction du pain, la pêche miraculeuse et aussi le côté, les mains et les pieds transpercés. Secondaire mais naturel et logique, l’existence humaine du Ressuscité est émancipée de toutes les dimensions existentielles de la chair, mais c’est la chair quand même, cependant, et aussi triviale, banale qu’avant : Jésus mange devant les siens. Il a une voix, un corps, Sa voix, Son corps, mais nos yeux ne l’entendent ni ne le voient comme avant. La Résurrection impose aux disciples l’obscurité et la lumière ensemble de la foi. Une chair qui n’a plus aucune limite qui lui résiste.

L’Ancien Testament énonce cette conviction personnelle du croyant et de tout homme qu’il ressuscitera de chair : Job, et que cela le lot commun, l’universalité du vivant malgré la mort, et la d’une évolution biologique, naturellement ou accidentellement : la vallée aux ossements montrée à Ezéchiel.

Le Nouveau Testament décrit le sacrement par excellence que sont la mort et la Résurrection du Seigneur. Nous vivons celles-ci et nous en recevons le sacrement, en mangeant et en buvant… sur ordre. Le refuser est une sécession dans le groupe et dans les foules suivant le Christ. La vie éternelle est communion universelle parce qu’elle est résurrection et aboutissement de la chair, c’est-à-dire de nos corps, de nos sensibilités, de notre histoire, de ce que nous avons fait de nous, de ce qui a été fait de nous pendant la première phase de notre existence, la phase des limites, de la mortalité, du péché. L’éternité est la phase de Dieu, celle de Sa miséricorde.

Avec une souveraineté proche de l’imprécation par son ton, le Christ dit la vie éternelle. Peu nous importe le jugement et les tris entre boucs et brebis. La vie éternelle, parce que c’est la vie, la Vraie vie comme le Christ le précise et répète, est une abolition de tout ce qui était manqué ou insuffisant selon notre forme initiale d’existence : inachevée et empêchée. L’absolution sera générale comme infinie est la Miséricorde divine. Puis Il dit – Lui, le Fils de l’homme – j’ai pitié de cette foule. Je suis venu pour qu’ils aient la vie, et qu’ils l’aient en abondance. Marc conclut son évangile : allez dire à toute la création !

Il me semble alors que ces deux sentences finales dans l’affirmation millénaire de notre foi, en tant qu’énoncé, pourraient être liminaires. Je crois en la résurrection de la chair, la résurrection des morts, et en la vie éternelle, celle des siècles à venir, et alors – créé à l’image et à la ressemblance de Dieu, (donc…) homme et femme, appelé à la vie éternelle, ma chair, la multitude variée de tous les corps, des vivants, du vivant imprégnés de Dieu, divinisés désormais, accueilli par Dieu – je crois en Dieu, le Père tout puissant… Sans être nativement certain de ma rédemption, de la Rédemption, comment pourrais-je croire qui que ce soit, quoi que ce soit ? Et c’est parce que je suis certain de cet aboutissement absolu et par grâce, la grâce que j’éprouve, que je reçois quotidiennement, gardant, magnifiant, appelant à l’éternité ma poussière… que je puis croire à Son Fils Jésus Christ le Seigneur… à l’Esprit, Saint, Seigneur vivifiant. Foi native, espérance naturelle, sceau divin du Premier-Né parce que premier et seul Ressuscité d’entre les morts. Leurs yeux étaient obscurcis… il ne savait plus ce qu’il disait… heureux ceux qui… car ils verront Dieu… et Le voyant, ils deviendront semblables à Lui. Et expecto resurrectionem mortuorum et vitam venturi saeculi. Croire ? Non ! Attendre.

à relire et « parfaire »

pour Michèle T.