mardi 31 décembre 2013

car il vient - textes du jour

Mardi 31 Décembre 2013
 


Les chemins de la vie, à vue humaine, les impasses, les croisements, les aveuglements mais selon l’expérience spirituelle, et plus précisément encore selon le discernement que par grâce nous recevons, le sens de ce qui s’était préparé, la force de marcher quelque temps ou longtemps dans cette forme d’incertitude qui est de ne rien voir, sinon qu’il faut continuer de confiance… c’est ce qu’il m’est arrivé au bord du précipice, le longeais-je ? ou y allais-je plus ou moins directement ? toutes les structures, comme celle de ces hangars légers (aéropostale de naguère, abri à fourrage) que soufflent l’incendie ou la tempête, j’y étais… et puis ce qui était mon lac (se noyer en soi) et sans que le Christ marchât sur de telles eaux, s’est apaisé. Les limites m’étaient apparues, rien de mes astreintes n’avait changé et ne change ni de ce que j’avais à faire, sinon que je l’ai fait et à temps, puis ce que j’avais à subir et que j’ai subi et qui fut presque souriant tant tout était irréel… mais j’étais soutenu, et je sais que je le serai. Des téléphones du soir en contraste complet avec les courriels affreux du matin m’ont fait tranquillement, non pas oublier ou effacer, mais ont ajouté autre chose… et c’est cet autre chose qui a pris toute la place de mon imaginaire et de mon affectivité, c’est la vie de celles que j’aime et qui me sont confiées, qui sont encore au loin à un fuseau horaire d’ici – remarque périodiquement notre petite fille – et la nuit pour le sommeil est venue ainsi. J’ai compris aussi la souffrance d’autrui, telle que…
L’autre expérience permet d’aller et venir de notre psychologie à l’Ecriture et retour à nous. L’importance de l’habitat, de la maison… le temple du Seigneur… la tente de la Rencontre… le royaume des cieux… la maison de Dieu… ces lieux qui furent miens depuis la naissance dont la chronologie, les plans, les ameublements, les jeux de la lumière et du soleil, les quartiers autour, la période de vie, me restent intégralement en mémoire. Importance décisive, attachements légitimes, détestations tout autant quand rien ne porte à aimer un habitat ou des lieux et donc à y demeurer. L’enfance et la chambre, l’adulte, la solitude et la société ce sont les pièces de réception, l’appartement, la maison en couple, l’arrivée (et un jour) le départ des enfants, de l’enfant. CHATEAUBRIAND ou moi… ces années-ci, c’est la végétation environnante, les plantations, les hectares, un parc, celui de la Vallée aux loups, et Versailles alliant tout, la politique de fixer et subordonner en cour la noblesse puissante d’autrefois, mais la joie du roi manifestement et sa prédilection furent les jardins «  à la française ». L’Angleterre se promène, pré-romantique. La France se contemple, perspective, symétrie, logique. On dit l’esprit français, mais l’âme allemande et le charme slave.
La dépression d’envahisseuse et d’occupante devient gibier fuyard si nous l’identifions en tant que telle. Pour le chrétien ou le spirituel, elle est satanique, elle est l’insinuation de la mort – on dit bien : la mort dans l’âme – c’est juste, mais quand on l’a vécu en l’expulsant ainsi par identification (le Christ et l’expulsion des démons, leur crainte aussi d’être reconnus en tant que tels, leur reconnaissance et leur identification de qui les chasse, ds médecines antiques ou aujourd’hui dites « primitives » qui donne à la maladie cause et remède : le spirituel), quelle force et quelle préparation pour avoir raison des rechutes. La psychologie de la foi rejoint le spirituel du morbide, et le retourne, le rend même utile.
Prier… l’univers, le pays, mes aimées, les co-parcourants de ces matins avec les textes proposés par l’Eglise : choix dont les itinéraires ne sont pas connus ou dits pour les non spécialistes. Histoire du dogme, histoire des liturgies, histoire des choix de textes… le bâti en haute couture. Le péché d’Eve, sans doute la curiosité (il en resté, selon mon expérience, à toutes les femmes quoique pour la première fois seulement, c’est peut-être le propre du masculin que d’avoir au contraire la curiosité de la durée et donc des successivités, du pluriel et non de l’unique, du répété et non du soudain) mais surtout de la prédation, du savoir par soi-même, l’arbre de la connaissance, le discernement que nous n’avons jamais par nous-mêmes … Quant à vous, Celui qui est saint vous a consacrés par l’onction, et ainsi vous avez tous la connaissance. Je ne vous dis pas que vous ignorez la vérité, mais je vous dis  « Vous la connaissez », et la vérité ne produit aucun mensonge. Texte cependant difficile : nous savons ainsi que nous sommes à la dernière heure. [1] Celle de la fin du monde, celle de notre mort à chacun ? je préfère lire : la dernière heure avant le commencement, et ce que nous redoutons comme événements finaux est en fait commencement mais dans un monde et selon des paramètres tout changés. Seule, la vie (éternelle) demeure et la grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ. Dieu, personne ne l’a jamais vu ; le Fils unique, qui est dans le sein du Père, c’est lui qui conduit à le connaître. … en lui était la vie… Cette moniale qui avait appris par cœur le prologue et le récitait tous les jours pour s’en trouver mieux.. ce prêtre très ami, qui a marié deux de mes frères, au temps où se lisait à la fin de la messe, obligatoirement, ce prologue : il arrêtait sa lecture si l’un des « fidèles » commençait de faire ses paquets et de quitter l’église, et parfois même se retournait (le temps, pas forcément négatif, où la messe « se » disait dos au peuple parce que précisément le célébrant ouvrait la marche, en tête…). Vérité, connaissance ? quoi donc ? Il est venu chez les siens… il leur a donné de pouvoir de devenir enfants de Dieu… et le Verbe s’est fait chair, et Il a habité parmi nous… ils ne sont pas nés de la chair et du sang , ni d’une volonté charnelle, ni d’une volonté d’homme : ils sont nés de Dieu. Le gage nous en étant donnés par l’Incarnation, la réciproque de notre vocation d’enfants de Dieu. Prier donc.


[1] - 1ère lettre de Jean II 18 à 21 ; psaume XCVI ; prologue de l’évangile selon saint Jean I 1 à 18

lundi 30 décembre 2013

s'approchant d'eux à ce moment - textes du jour

Lundi 30 Décembre 2013


                                Nuit encore totale, vent qui chemine sans notes ni aspérité, pleuviotis. Prier… ce matin, l’âme glacée pour tant de « raisons » et corps sans l’entourement de la chaleur, de la douceur lisse et blanche, de la réunion de tous les temps : passé, présent, futur quand il s’agit de chair à tout âge et de ses mémoires et de ses anticipations. Les désirs égoïstes de la nature humaine, les désirs du regard, l’orgueil de la richesse… ô saint Jean que je vins révérer dans votre grotte de Patmos, vous savez ce qu’est l’amour, et sa joie, distinguez dans votre enseignement ce qui est d’enfant de Dieu selon notre belle nature créée et ce qui est retenue des dons de Dieu, de ce Dieu fait homme que vous avez connu. Quant à l‘argent, il y avait quand même une bourse entre vous tous, autour du Seigneur, puisque Judas le détournait. [1] – J’ai une envie de dételer, morbide…  tandis que dans la Sainte-Famille, tout semble enfin bien se passer après tant de péripéties de cette mystérieuse conception à ces successions d’événements extraordinaires ou tragiques, repos… lorsqu’ils eurent accompli tout ce que prescrivait la loi du Seigneur, ils retournèrent en Galilée, dans leur ville de Nazareth. L’enfant grandissait et se fortifiait, tout rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui. Prier pour cette tranquillité d’âme, cette régularité apaisante de tout… La prophétesse Anne, l’âge de PETAIN commençant Vichy… elle proclamait les louanges de Dieu et parlait de l’enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem. Notre contre-destin au regard d’existences vouées à la reproduction de génération en génération d’une effrayante monotonie, vouées à la mort quotidienne et soi-disant finale dès que s’empoussièrent les gemmes de la joie des attentes et des projets, de l’amour manifesté, c’est bien la vie en Dieu et par Lui. L’enfant qui est centre, sa présentation au Temple, sa tranquille « petite enfance ». N’ayez pas l’amour du monde, ni de ce qui est dans le monde… or, le monde avec ses désirs est en train de disparaître. Nos désirs, mes désirs, pas du tout la prédation, ou plus du tout, mais simplement outre-passer enfin nos limites, enfin l’accomplissement, la totalité pour lesquels nous sommes faits, nous le savons, le sentons, le vivons à crier… mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure pour toujours, c’est bien pourquoi la vieille Anne proclamait les louanges de Dieu… s’approchant d’eux à ce moment… elle a reconnu la Sainte Famille. Fasse le Seigneur que je m’approche aussi, avec celles et ceux que j’aime. Amen.


[1] - 1ère lettre de Jean II 12 à 17 ; psaume XCVI ; évangile selon saint Luc II 36 à 40


dimanche 29 décembre 2013

reçu d'un jeune ami musulman



L’amour n’attend pas de contrepartie

La Hikam d’Ibn Ata Allah al Iskandari dit:«

Celui qui aime n’attend pas de l’autre une contrepartie ,
Celui qui aime se sacrifie pour son bien-aimé. »

La mahabba (amour) remplit le cœur d’attachement et d’attirance pour une personne ou pour quelque chose qui attire l’âme, que ce soit dans ce bas-monde comme l’argent, les femmes, le pouvoir, les plaisirs terrestres ou ceux de l’au-delà.Il existe plusieurs sortes d’amour : un amour blâmable, c’est celui contre lequel Allah a mis en garde comme ceux cités dans le Coran : l’amour de la dunya, du pouvoir, de l’argent, des possessions. L’autre amour est celui qu’Allah a suscité sa recherche comme l’amour d’Allah, de son Prophète (saws), de sa famille et de ses compagnons.

 La mahabba s’exprime et se reflète sur la personne : dans son comportement, sa façon d’être, d’agir et de réfléchir. Le cœur rempli de la mahabba est tourné complètement et entièrement vers son bien aimé. Par exemple : un homme qui aime une femme ; toute sa pensée et sa parole est pour elle ; mais c’est un amour éphémère, qui asservit et qui voile finalement car c’est l’amour d’une créature. Il en est de même pour l’amour de l’argent, du pouvoir ou de cette vie terrestre et de ses plaisirs et beautés futiles.

Le vrai amour est celui d’Allah, le cœur est ainsi rempli de la lumière divine qui rejaillit sur la pensée et l’action, le bon caractère, l’invocation, et la proximité divine des bien-aimés d’Allah. La vraie mahabba est celle pour la face d’Allah qui efface tous les désirs de ce bas-monde et aussi de l’au-delà.

Cet amour est un amour sincère, détaché de tout but. Car si on aime pour un besoin ou attend une contrepartie, c’est un amour incomplet. En réalité, on n’aime que soi-même, et on ne fait que répondre aux passions de l’âme charnelle qui cherche toujours la contrepartie et la satisfaction de ses désirs. C’est un amour passionnel qui crée des voiles sur le cœur.En effet, la plupart des gens aiment et se rapprochent des autres pour un service. Par exemple les riches ou les gens de pouvoir, on aime le riche pour son argent, non pour lui-même, dès qu’il sera pauvre, tout le monde lui tournera le dos ; ou encore une belle femme pour sa beauté, une fois qu’elle n’est plus belle, on cherchera une autre. Car tout ce qui est sur cette vie terrestre est éphémère et par nature s’éteint. Le coran l’affirme ainsi : « Tout ce qui est sur terre s’éteint sauf la Face d’Allah »

Enfin et surtout, le vrai amour est synonyme de sacrifice. Le disciple doit sacrifier son âme, son argent et son temps pour l’amour d’Allah et son agrément. Il doit réaliser en lui-même cette mahabba sincère pour son maître qui est son guide vers Allah. C’est surtout grâce à sa compagnie qu’il peut espérer arriver à l’amour d’Allah et de son Prophète (saws). La mahabba du maître passe par celle des fuqaras et des créatures qui portent en elles la lumière d’Allah. L’amour du maître est lié aussi au respect des bases de la voie, réunion, écoute et suivi.C’est enfin grâce au maître qui cultive dans le cœur du disciple cet arbre de la mahabba et lui permet de connaître et goûter à la connaissance et l’amour sincère d’Allah qui libère et apaise le cœur.

Source : Saveurs-Soufies

il sera appelé Nazaréen - textes du jour


Dimanche 29 Décembre 2013



Derniers croissants de lune, particulièrement lumineuse avec une étoile de première magnitude, aussi blanche, pour l’orner. Prier… et d’un seul coup, juste en-dessous l’horizon commence à pâlir. [1] Les très beaux textes sur la famille, déjà entendus hier soir. Le relationnel, mais l’âme reste secrète, celle du couple. Vous les femmes… et vous les hommes… vous, les enfants… vous les parents…  aux hommes seuls, Paul recommande, commande l’amour… soyez soumises… écoutez… n’exaspérez pas… aimez… Relations pratiques, précises, mais le rôle de chacun pour l’autre ? à nous de prolonger, d’inventer et surtout de ratifier et pratiquer ce que d’instinct d’amour nous sommes poussés à faire, responsables les uns des autres, nous instruisant sans paroles, rien que par la vie ensemble, et cette expérience que nous nous donnons mutuellement chacun de la manière dont nous accueillons et vivons la vie. Témoignage que nous nous donnons mutuellement rien que par notre existence, réalité et surnaturel nous apparaissent et nous sont ainsi rappelés, sans cesse. La solitude ? enseigne autre chose. Quoi ? je n’en sais rien. Je ne l’ai jamais vécue, car la solitude, c’est celle du cœur vide, ce n’est pas physique, ni même sentimental. L’Apôtre synthétise cependant mais pour la vie entière de la communauté : par-dessus tout cela, qu’il y ait l’amour, c’est lui qui fait l’unité dans la perfection.  Le « sage » Ben Sirac place ces relations dans leur mouvement entre générations et montre leur rétribution : celui qui honore son père… celui qui glorifie sa mère… l’autorité de la mère sur ses fils… qu’obtient-il en retour ? le pardon de ses fautes… un trésor… de la joie dans ses (propres) enfants. .. Celui qui obéit au Seigneur donne du réconfort à sa mère (Augustin et Monique… mais moi, ai-je donné cette joie ? pas certain).  Finesse de l’observation : soutiens ton père dans sa vieillesse… même si son esprit l’abandonne, sois indulgent… La relation des enfants à leurs parents, donnée par Paul : c‘est cela qui est beau.  Pour le psalmiste, tu te nourriras du travail de tes mains… ta femme sera dans ta maison comme une vigne généreuse et tes fils, autour de la table, comme des plans d’olivier.  La Sainte Famille… la cathédrale de GAUDI à Barcelone, c’est l’enfant qui est décisif, les pérégrinations et l’installation finale conduites par Joseph inspiré par Dieu. Lève-toi, prends l’enfant… les prophéties rappelées par Matthieu, immuabilité divine et mouvementation humaine. Protection divine et responsabilité humaine, parentale… Il sera appelé Nazaréen, c’est ainsi que les musulmans appellent, avec une  justesse seulement partielle, les chrétiens. Référence non au Christ, Dieu faut homme, mais au seul Jésus, l’homme. Le Fils de l’homme. Ecriteau sur la croix, désignation par filiation et désignation par localisation (les homonymies distinguées ainsi à la Révolution).
L’heure, les minutes où le ciel est le plus changeant.


[1] - le Siracide III 2 à 14 passsim ; psaume CXXVIII ; Paul aux Colossiens III 12 à 21 ; évangile selon saint Matthieu II 13 à 23

samedi 28 décembre 2013

le filet s'est rompu : nous avons échappé - textes du jour

Samedi 28 Décembre 2013



Joie de l’âme quand elle a reçu la grâce de s’abandonner à Dieu et qu’elle a accepté de collaborer avec Lui pour la suite de cette vie humaine dont elle a la responsabilité pour un corps, un esprit, une psychologie, des mémoires confrontés avec les circonstances, les déceptions, les limites. Dialogue de Dieu et du monde par chacun de nous en lutte – victorieuse avec la grâce divin – pour aller à l’accomplissement et au bonheur, malgré tout, malgré nos incrédulités, malgré… ce que je n’arrive toujours pas à éclaircir, depuis des années : le péché. Le péché est sans doute – inconsciemment – notre forme de consentement au néant que nous prenons pour la mort, et qui est simplement la négation de Dieu et la perte du goût de vivre. Hier soir, j’ai prié, sans trop m’en rendre compte, mouvement du cœur en détresse, entre dépression et foi. Dieu faisait le travail, tandis que je vaquais, écrivant mon chagrin et mes angoisses à notre fille, dans cette suite de lettres commencées dès sa conception et dont elle recevra année par année, les reliures à partir sans doute de ses douze-treize ans, journal d’elle, journal de notre regard sur elle, de notre accompagnement et puisse-t-elle y lire toujours notre amour au passé liant les gerbes du présent qu’elle vivra alors… 

Prier…[1] nouveau songe de Joseph, double accomplissement de prophéties précises : d’Egypte, j’ai appelé mon fils…Un cri s’élève dans Rama, des pleurs et une longue plainte : c’est Rachel qui pleure ses enfants, et ne vut pas qu’on la console, car ils ne sont plus. Mystère que tant de malheurs, que cet affreux massacre, mystère du mal incurable… alors nous étions submergés par ls flots en furie. Technique de l’examen de conscience selon saint Jean : si nous disons que nous sommes en communion avec lu, alors que…  si nous disons que nous n’avons pas de péché, nous nous égarons nous-mêmes et la vérité n’est pas en nous. Coincidence ou pas de ce que nous vivons et faisons avec ce qu’est Dieu-même, tel qu’Il se révèle, s(‘est révélé à nous. Médication… si nous marchons dans la lumière, comme Il est lui-même dans la lumière, nous sommes en communion les uns avec les autres, et le sang de Jésus son Fils nous purifie de tout péché… Le fruit de la relation à Dieu est notre relation avec autrui. Si nous reconnaissons nos péchés, Lui qui est fidèle et juste nous pardonnera nos péchés et nous purifiera d tout ce qui nous oppose à Lui. … Le filet s’est rompu : nous avons échappé. Restent les saints Innocents, restent les massacrés e toutes époques, surtout ceux de maintenant dont nous sommes collectivement et solidairement responsables. Mais si l’un de nous vient à pécher, nous avons un défenseur devant le Père : Jésus Christ. Et maintenant le jour levé et pour tout reprendre en forme de commencement, prosterné à genoux, en votre présence, je Vous prie et Vous conjure, ô bon Jésus…


[1] - 1ère lettre de Jean I 5 à II 2 ; psaume CXXIV ; évangile selon saint Matthieu II 13 à 18

vendredi 27 décembre 2013

on a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l'a mis - textes du jour

Vendredi 27 Décembre 2013

Ciel blanc, vent en semi-tempête, pleuviotis, rumeur d’un souffle venant de partout et faisant de temps à autre boule presque située. – Prier… en se penchant, il voit que le linceul est resté là  [1] … elle mit au monde son fils premier-né ; elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire… voilà le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire… [2]  il regarde lelinceul resté là, et le linge qui avait recouvert la tête, non pas posé avec le linceul, mais roulé à part à sa place. Le signe de la croix qui est nôtre ataviquement depuis deux millénaires, mais – d’Amérique latine, je crois car je ne l’avais jamais vu avant de vivre quelque temps au Brésil, réceptacle de tant de synchrétismes, de la « théologie de la libération », d’une mixité des races comme nulle part ailleurs – nous est venue l’heureuse manière dont nous voyons et disposons désormais, dns beaucoup de nos églises, l’instrument de mort : le linceul et pourquoi pas ? les langes, suspendus au travers du bois. Aller à la mort et y rencontrer la vie, ou plutôt le Vivant garant de la vie complète, c’est-à-dire éternelle. Pierre partit donc avec l’autre disciple pour se rendre au tombeau… c’est alors qu’entra l’autre disciple qui était arrivé le premier au tombeau. Il vit et il crut. …Et soudain il y eut avec l’ange une troupe céleste innombrable qui louait Diu en disant : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes qu’Il aime. »  Jean, chez qui Marie a passé ses deux premières nuits sans son Fils… car Jésus devait donc, d’une manière ou d’une autre, prendre soin de Sa mère, devenue veuve, et de près ou de loin veiller sur elle… Jean qui assiste au procès, qui assiste au supplice, qui assiste à la mort et à la mise au tombeau, et qui – le tout premier – reçoit l’éclat de la synthèse décisive : celle de la foi. Et c’est nous qui écrivons cela, afin que nous ayons la plénitude de la joie… Le garant de ces révélations (l’Apocalypse) l’affirme : « Oui, mon retour est proche ! ». Oh ! oui, viens, Seignur Jésus ! Que la grâce du Seigneur Jésus soit avec tous ! Amen. [3]Oui, la vie s’est manifestée, nous l’avons contemplée, alors que nous, si souvent et partout, nous ne voyons et ressentons qu la mort… cette vie éternelle qui était auprès du Pèr et qui s’est manifestée à nous. Jésus et Thomas. Jean et Thomas. Ce que nous avons entendu, ce que nous avons contemplé de nos yeux, ce que nous avons vu et que nos mains ont touché, c’est le Verbe, la Parole de la vie.


[1] - 1ère lettre de Jean I 1 à 4 ; psaume XCVII ; évangile selon saint Jean XX 2 à 8

[2] - évangile selon saint Luc II 1 à 14

[3] - dernières lignes de l’Apocalypse de Jean XXII 20.21
 

jeudi 26 décembre 2013

prière de demandes



Prière de demandes




Jésus, que ma confiance en Toi demeure.

Selon l’Esprit Saint, Ton Esprit, Seigneur Jésus, que demeure et grandisse sans cesse la confiance que Tu me donnes, que Tu étayes sur la foi nativement reçue par ton tout jeune frère, toujours débutant dans la prière, toujours débutant dans l’envie de Te connaître et l’on ne Te connaût, ce qu’ont expérimenté Tes premiers disciples, durant Ton habitation parmi nous, qu’en Te suivant.

Je Te demande bien plus que Salomon car je n’ai pas le fort motif d’un peuple à gouverner, bien plus que Tu ne promis à Abraham qui ne Te demandait rien mais dont Tu devinas le souhait, bien plus que dans mon enfance avide de recevoir de l’amour et d’en donner, bien plus que dans mon adolescence cherchant comment Te correspondre, T’annoncer, me consacrer à Toi quand Tu n’étais, en réponse, que silence et encouragement – je m’en rends compte rétrospectivement – à la confiance en Toi. Je Te demande bien plus que l’espérance qui est encore tellement nous-mêmes dans nos vœux et notre cécité, qui énonce et n’écoute pas, ne T’écoute pas et n’écoute que nous-mêmes. Je Te demande beaucoup plus qu’eux parce que j’ai conscience d’être beaucoup moins qu’eux, et pourtant dans Ton amour, mon Dieu trois fois saint, je sais valoir et porter autant qu’eux. Mystère ainsi de ms limites et de ma petitesse, tel que Tu m’as créé et voulu, tel qu’en naissance Tu m’appelles à la grande vérité de T’aimer et d’aller à Toi, toute ma vie, ma vie restante et de plus en plus.

Je Te demande les fécondités que Tu sais donner à l’homme. Un autre enfant ? si Tu le veux mais par des voies forcément mystérieuses, dans le présent de nos vies, vie de l’épouse que Tu m’as donnée, vie de l’époux et amant que je suis, vieilli, vie et élan de la fille dont Tu as béni la conception même si elle fut artificielle, mais la rencontre ne l’était pas, elle était celle des fruits féminin et masculin que Tu as voulue et instituée depuis notre création à tous, si bellement, histoire du désir, de la beauté, des atavismes, de l’instinct et des biologies et physiologies dont Tu as le secret ressort.

Les fécondités de l’intelligence, de la communication et de l’écriture. L’énergie et la longévité qui seules me concentreront et me maintiendront à l’ouvrage. Est-ce égoïste, païen de Te le demander ? Est-ce négliger mon devoir et le temps de l’époux et du père ? à dispenser à celles que Tu m’as données en premier champ de ma responsabilité.

Apprends-moi, Seigneur, à être homme, c’est-à-dire autant créature que créateur. Créateur sans orgueil car toute puissance, tout talent, toute idée, tout thèmes sont de Toi. Créature car il est doux de se savoir tellement regardé et entouré de Toi que tout aujourd’hui Tu m’as donné d’éprouver cette confiance que je Te demandais, et qui m’a libéré de l’angoisse, qu’en d’autres temps – spirituels, rythme de la vie que Tu me donnes en vue de l’éternelle – j’aurai si douloureusement ressentie selon ce qu’il nous arrive ces jours-ci.

Sans titre qu’exister selon ce qu Tu as voulu, Seigneur, je Te demande enfin le bonheur et le salut de toutes celles, tous ceux que je porte en moi car Tu les y as placés. Le triomphe sans ostentation ni abus des causes que je soutiens, à quelque rang que ce soit et par mes humbles moyens d’isolé. Seigneur, ni roi ni déplacé, ni même explicitement appelé à une vocation ou à un état de vie particuliers, je Te demande de me bénir tout entier, et avec moi comme avec tant d’autres, de bénir toutes celles, tous ceux qui Te prient, Te cherchent et demandent, ils ne savent plus même quoi ? parce que sans doute en langue de vie éternelle – celle dont nous sommes déjà imprégnés et que Tu nous as promise – c’est de Toi qu’il s’agit.

Salomon, Abraham. Le fils de l’adultère et qui en commit tant. Le mari peureux. Tes serviteurs par la lucidité de la demande du premier, par la confiance au long de toutes pérégrinations du second. Donne-moi de recevoir leur exemple, puis de m’endormir cette nuit humaine et plus tard – Tu sais quand – cette nuit surnaturelle que sera ma mort vers Toi, sans plus rien demander, à l’exemple de Ta mère, comblée de grâces rien que pour Toi.

il y aura là un témoignage pour eux et pour les païens - textes du jour

Jeudi 26 Décembre 2013



                        D’un coup, le soleil hésitant ne faisant que du rouge et du orange, sans forme précise, devient disque de lumière blanche, sur ciel aveuglément blanc. Prier…lever d’âme et d’énergie, mise en route, la disponibilité d’Etienne, premier martyr après Jésus-Christ, quand il y eut du vivant de l’Emmanuel parmi nous, celui des saints innocents. Parabole aussi des avortements, répondant pour la plupart à des drames ou à des impossibilités personnelles, je le sais, mais figurant bien aussi les vices de nos sociétés et les à-peu-près orgueilleux ou imprévoyants de nos vies. Sur ton serviteur, que s’illumine ta face ; sauve-moi par ton amour. Tu combles, à la face du monde, ceux qui ont en toi leur refuge. [1] Fête de tous les martyrs, la Centrafrique (aussi bien les chrétiens massacrés au nom de l’Islam que les musulmans massacrés par les chrétiens), l’Irak, la Syrie. Eux peuvent s’appliquer al parole du Christ : vous serez détestés de tous à cause de mon nom ; mais celui qui aura persévéré jusqu’au bout, celui-là sera sauvé. Heureux les persécutés, les blessés sous la seule étiquette qui vaille, croyant en Dieu, le Christ Jésus selon nous, car même les plus malheureux et pudiquement appelés les « défavorisés » ou « les moins favorisés » dans nos sociétés, souffrent de nous et d’eux-mêmes : pas à raison de leur foi, quoique peut-être à raison de leur espérance que manifestent les mains tendues, les regards, la simple présence souvent. En contraste avec nous… ce n’est pas vous qui parlerez, c’est l’Esprit de votre Père qui parlera en vous. La Trinité qu’entrevoit surnaturellement Etienne criblé de coups, bombardé de pierres, est ainsi textuellement manifestée dans cet évangile par ces paroles-même du Sauveur.  Le sens de Noël est là : il vit la gloire de Dieu, et Jésus debout à la droite de Dieu…Et Etienne en atteste, ce qui scelle son destin : tous à la fois, ils se précipitèrent sur lui, l’entraînèrent hors de la ville et commencèrent à lui jeter des pierres. Fécondité du sang versé, fécondité du martyre : les témoins avaient mis leurs vêtements aux pieds d’un jeune homme appelé Saul, celui dont, sur la route vers Damas, l’Emmanuel fera le géant de la christianisation de l’empire romain. Pour l’honneur de ton nom, tu me guides et me conduis.


[1] - Actes des Apôtres VI 8 à 10 & VII 54 à 60 ; psaume XXXI ; évangile selon saint Matthieu X 17 à 22

mercredi 25 décembre 2013

voeux reçus d'amis musulmans pour la fête chrétienne de Noël

de mon ami Souleiman Sidyali

Joyeux Noel aux églises du silence et aux chrétiens de Mauritanie


Bonne fête à tous ceux qui croient et espèrent dans l’humilité du silence ou l’isolement de la foi non partagée.
Les musulmans qui comprennent sont avec eux, car ils ont aussi l’expérience de « l’isolement de l’hégire » dans l’exil précisément et réalisent l’expérience du silence, en de nombreux endroits, comme la Birmanie ou l’Inde de nos jours où l’URSS il y a peu.
Bonne fête à ceux qui sont moqués par ignorance ; aux rejetés par intolérance ; aux insultés par indifférence. Les musulmans connaissent cela, souffrent et communient sur ce sujet, avec les chrétiens en terre d’Islam. Les musulmans de tradition aussi, quand ils savent se qu’ils font.
Bonne fête de la naissance et de la renaissance de la fidélité au monothéisme par la personne de Jésus. Naissance miraculeuse et miraculeusement partagée par les  musulmans avec leurs frères chrétiens.
Joyeuse fête de l’enfant- espérance et de la promesse ouverte et partagée à ce que chacun veut  y investir, habiter et croire.
Bonne fête à ceux qui sont loin de leur famille et à ceux qui ne trouveront pas cette année la magie festive de leur enfance là où ils habitent. 
Bonne fête aux nouveaux nés dans le christianisme, comme aux chrétiens de tradition qu’ils soient croyants, agnostiques ou athées.
Joyeux Noel aux églises du silence et aux chrétiens de Mauritanie.

***

de mon ami Abdel Kader Ould Mohamed

Une pensée pour les amis (e) de culture chrétienne qui célèbrent Noel , à travers le monde…
Contrairement à une idée bien répandue , ma religion n’interdit , nullement, l’échange des meilleurs vœux . Bien plus,... l’islam recommande la fidé...lité, la convivialité et, par-dessus tout, le sens de l’amitié.. C’est, en vertu d’une amitié dictée par le cœur lequel a , toujours , des raisons que la raison ignore .. que je m’adresse à ces nombreux amis ( e) à ces familles , à ces groupes d’individus , à ces collègues, à ces confrères , à ces camardes , à ces compagnons , à ces intimes amis (e) qui ont eu à partager avec moi des moments de joie et de tristesse , d’enthousiasme et d’amertume , de fêtes et des deuils ….
A toutes et à tous ceux qui ont partagé, avec moi des expériences, des connaissances et des réflexions.
. A ces foyers de tradition chrétienne qui m’ont , offert , l’hospitalité , qui m’ont honoré par leur générosité , qui m’ont , malgré ma différence ou à cause d’elle, accueilli par la chaleur de leur intimité et qui m’ont aidé à vaincre l’hiver dans tous ses états.
A toutes, à tous… Je souhaite un joyeux noël avec un arbre des vœux exprimés jusqu’à l’infini.


***

 

de m

Il était dans le monde, lui par qui le monde a été fait mais le monde l’a pas reconnu. Il est venu chez les siens, et les siens ne l’ont pas reçu - textes de la nuit puis du jour de Noël




Noël… pour tous, la submersion par les souvenirs, les nostalgies, la famille, la fratrie, la fête qu’elle soit, qu’elle ait été, qu’elle manque. Noël, le plein et le vide, toutes les dimensions de l’affectivité humaine, toute notre dépendance aux sentiments et aux circonstances, fête de notre nature. Le terreau avait été « l’Histoire sainte » d’un peuple qui nous figure aujourd’hui et dont nous supplions les descendants de sang et de rite de ne pas faire à leurs concitoyens de Palestine ceux qu’ils ont eux-même subis. Ambivalence de tout dans les faits des hommes. – Hier soir et cette nuit, deux messes de Noël, confiance et intimité de deux prêtres m’accueillant pour le simple réveillon entre les deux liturgies. Celles-ci ne se sont pas répétées, l’Eglise d’aujourd’hui a la sagesse de laisser au parterre toute la disposition et les décors, les chants et musiques, elle ne propose que la Parole et l’Eucharistie, et hier soir à Muzillac, Jean-Eudes fit faire l'homélie par les enfants commentant à ses questions, la crèche – dont j’ai appris que la première célébration fut le trait de génie de François (d’Assise) en 1223, la messe avec pour autel une mangeoire. Il y en avait déjà une – crèche – à Jérusalem et une autre à Rome, mais la dévotion populaire et l’image pour tous, ce fut lui. Pour moi, cette messe était vraie, la vérité d’un homme très grand, seul, debout, à ma gauche, ni beau ni laid, cinquante ans ou plus. Vous êtes seul ? il le paraissait. Non ! ma famille, n’est pas loin, et vous ? J’ai dit, et à ma droite, tête de profil posée sur ma cuisse de sa mère très BCBG avenue Mozart et ouest-parisien, un garçonnet dormant. Toute la messe. Je n’ai pu m’empêcher de dire à sa mère, des yeux grands beaux et calmes, assise donc toute la messe, que Jésus avait dû dormir beaucoup cette première nuit-là. A Arzal, après la route à la place du mort dans la voiture de mon ami prêtre et, à ma demande, le récit et le cheminement de sa vocation sacerdotale, d’un dépouillé et d’une totalité bouleversante au point de ne pas ressentir d’émotion… la toute petite communauté paroissiale pour minuit. Les cloches battantes, appelé la fidèle Thérèse me donnant les mauvaises nouvelles de mes aimées, ma femme terrassée fatigue et d’inquiétude au chevet de ses parents, en tout, mais surtout en amour, le plus violent et le plus souffrant, c’est l’impuissance, elle vis-à-vis des siens, et moi vis-à-vis d’elle, sans compter notre cher petit chien, le quatrième tué par notre voisinage…mort faute que je l’ai assez surveillé, trente hectares et nos chiens courants, en danger de mort s’ils sont hors de la maison. Petite communauté, avec en fond de chœur, un éclairage cistercien pour une croix de calvaire breton ancien. Une famille qui animé pour les chants, le frère avec béquille, homme de base au Mali, une mine, réchappé de justesse. Un servant de messe, adolescent, la ceinture-cordon battant le mollet comme d’autres portent le pantalon avec le fond entre les genoux, la fatigue de mon ami célébrant, la fidélité à la lecture-récitation intégrale, ma seconde communion à l’appel de mon prénom :Bertrand pour que je ne dérange pas des voisins semi-handicapés, et au chocolat d’après la liturgie, phénomène de l’acolyte, baptisé à ses treize ans selon le vœu de sa mère, née à Lourdes dans l’eau bénite et l’imposant à son second mari, qui à son tour, trois ans après demande le baptême, elle-même cherchant ses marques, pétulance et présence d’une mangeuse d’homme – graphologie de Thérèse d’Avila, fille publique – qui cherche ses marques, profession : sophrologue. J’étais si enthousiaste de ces diversités que j’éclatais et dansais intérieurement. – Ma belle-mère, le soutien d’une psychologue, et – je l’espère jour après jour – la visite du curé de sa paroisse.. Et le monde… la guerre de religion en Afrique centrale et la honte française des soutiens aux dictatures pourvu qu’elles soient sécuritaires : la cécité absolue de gens politiques sans structures mentales et n’ayant d’art, pas même communicatif, que l’art de parvenir selon nos régimes qui s’appelaient républiques. La « mascarade » électorale en Mauritanie est saluée, à Paris [1] après les Etats-Unis, et le fils aîné de mon vénéré Moktar Ould Daddah est nommé ambassadeur représentant permanent à Bruxelles par le putschiste de 2008, lui-même continuateur de la prétention putschiste depuis 1978 qui avait eu raison de son père et de l’œuvre fondatrice de celui-ci.
Vérifiant qu’un ami cher mais souvent esseulé quoiqu’ayant ses filles et petits enfants dans notre même village, est bien en famille pour déjeuner, je questionne sa cadette : la messe aujourd’hui ? non, nous ce n’est pas la religion, c’est la spiritualité. Elle et sa sœur, sophrologies, arts de se comprendre, de se trouver, art de la méditation… Noël, l’événement des pauvres. Le vide laissé par les chrétiens, ritualisés ou indifférents dans nos pays dits riches comme le nôtre, ramène les marabouts et les inventeurs du fil à couper le beurre comme le vide dans lequel les « grands partis de gouvernement en France » ont plongé le pays fait prospérer la misère FN et les simplismes racistes…
Messes d’hier soir : le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever un grande lumière ; sur ceux qui habitaient le pays de l’ombre, une lumière a resplendi. Tu as prodigué l’allégresse, tu as fait grandir la joie [2] La grâce de Dieu s’est manifesée pour le salut de tous les hommes. A la racine de la déchristianisation moderne, la distraction sans doute plus coupable et avilissante que la prétention de Prométéhé au très petit pied de se faire dieu soi-même ou de s’en donner par ses propres moyens. Car il s’est donné pour nous… le critère est là, non la compréhension du monde et accessoirement des autres par tout un chacun à sa manière et dans son coin de cerveau, mais se donner. Combien je le sens auprès de ma chère femme et de notre fille… et combien j’en suis loin. Et cela c’est toujours à reprendre mais l’exemple est venu de haut : Noël. Un peuple ardent à faire le bien…. Et voilà le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouvau-né emmailloté et couché dans une mangeoire.
Messe pour ce jour [3] Il était dans le monde, lui par qui le monde a été fait, mais le monde l’a pas reconnu. Il est venu chez les siens, et le siens ne l’ont pas reçu. … Et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous… tous ceux qui l’ont reçu, ceux qui croient en son nom, il leur a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu… Et le témoin oculaire de la mort en croix et du linceul plié au tombeau vide, affirme … nous avons vu sa gloire (le Mont Thabor, nos cœurs), la gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité. Et pour nous, maintenant, chaque jour en notre âme, chaque jour en nos amours conjugaux, fraternels, maternels, paternels, en tout élan humaniste, en toute contemplation d’interlligence ou de regard, nous pour qui tout est épéhmère et limité quand nous ne sommes que nous, comme il est bau de voir courir sur les montagnes le messager qui annonce la paix… Ecoutez la voix des guetteurs, leur appel retentit, c’est un seul cri de joie : ils voient de leurs yeux le Seigneur qui revient… Prions tous pour tous et pour tout.
Et ma filleule, la plus jeune de notre fratrie, s'annonce improviste pour déjeuner... ce qui fera la joie de ma femme aimée, si inquiète de ma solitude, alors que... Prier, savoir (ce qu'est croire), espérer (ce qui est voir), aimer (cela nous vient de Dieu). A condition que nos chiens n'égratignent pas la carrosserie de sa voiture.


[1] - Paris,  24/12/2013  -  Le Gouvernement français a salué mardi le bon déroulement des élections législatives et municipales en Mauritanie, attesté par les missions d'observation électorale. Il a ajouté que la mise en place du nouveau parlement marque une étape importante dans la consolidation du processus démocratique dans le pays.
Date de publication : 24/12/2013 20:24:46"
[2] - Isaïe IX 1 à 6 ; psaume XCVI ; Paul à Tite II 11 à 14 ; évangile selon saint Luc II 1 à 14

[3] - Isaïe LII 7 à10 ; psaume XCVIII ; lettre aux Hébreux I 1 à 6 ; évangile selon saint Jean . prologue I 1 à 18

mardi 24 décembre 2013

Mgr. Francis Deniau - Noël à l'hôpital en toutes incertitudes mais la joie de l'Evangile



14 décembre 2013
Francis Deniau
évêque émérite de Nevers
Foyer de La Solitude
27 rue Minard
92130  ISSY LES MOULINEAUX
06 61 75 76 72
01 55 95 04 62


Chers Amis,


Les communes multiplient les lumières, les magasins et les sites internet regorgent de cadeaux possibles : nous sommes entrés dans le cycle des fêtes de fin d'année. On en oublie la crise. Pourquoi pas si c'est un signe d'espérance ? Mais ce ne le sera que si nous n'oublions pas celles et ceux qui vont rester en marge de ces réjouissances à cause de leur situation matérielle ou parce qu'ils sont trop isolés et que ces fêtes les renvoie à leur solitude...

L'attention à l'autre, dans les gestes quotidiens comme dans les enjeux sociaux et économiques,c'est une des insistances du pape François dans le texte que je viens de lire et qu'il a intitulé « la joie de l'Évangile ». On y retrouve cette joie et cette simplicité que beaucoup ont noté depuis son élection, sa manière bien à lui d'aller à l'essentiel, à la joie qui nait du regard aimant et espérant que Jésus pose sur chacun, en laissant de côté ce qui encombre trop souvent le langage de l'Église. J'ai lu beaucoup de passages comme s'ils m'étaient adressés personnellement ; ils m'ont encouragé dans ce que je vis aujourd'hui : l'emprise de la maladie et l'invitation à me laisser travailler de l'intérieur, non plus dans les activités et les responsabilités, mais dans les passivités et les limites qu'impose la maladie, le traitement, et leurs conséquences.

Je touche cela dans mon livre grâce à un beau texte de Teilhard de Chardin, qui m'accompagne depuis longtemps, mais qui prend un sens nouveau dans ce que je vis aujourd'hui.

Et je me suis laissé encourager par ce passage : « ...nous avons besoin de certitude intérieure, c'est-à-dire de la conviction que Dieu peut agir en toutes circonstances, même au milieu des échecs apparents, car « nous tenons ce trésor en des vases d'argile (2 Co 4,7). Cette certitude s'appelle « sens du mystère ». C'est savoir avec certitude que celui qui se donne et s'en remet à Dieu par amour sera certainement fécond (cf. Jean 15,5). Cette fécondité est souvent invisible, insaisissable, elle ne peut être comptée. La personne sait bien que sa vie donnera du fruit, mais sans prétendre connaître comment, ni où, ni quand. Elle est sûre qu'aucune de ses œuvres faites avec amour ne sera perdue, ni aucune de ses préoccupations sincères pour les autres, ni aucun de ses actes d'amour envers Dieu, ni aucune fatigue généreuse, ni aucune patience douloureuse. » (n° 279)

Mais il y a aussi les limites et les échecs, les fermetures et le péché... Il n'y a pas de bilan à faire. La fécondité d'une vie est le don de Dieu et le secret de Dieu. Ce que je peux faire est simplement de m'en remettre à lui de tout. J'essaie de me laisser entraîner par lui dans cette voie.

*

La grande nouvelle, vous le savez, c'est la sortie du livre, Chemins de vie, chemins de Dieu, dans lequel j'ai mis ce que je désirais exprimer depuis onze ans, mais qui n'avait pas jusque là trouvé sa forme. La forme comporte bien des imperfections, mais j'y ai mis tout ce que j'ai pu de moi-même, de ce qui m'a guidé dans ma vie, de ce qui me guide aujourd'hui. Comme une sorte de testament spirituel, dont j'espère qu'avec mon expérience il rejoindra l'expérience de ceux qui me feront le cadeau de me lire, et leur parlera dans leur propre chemin.

« “Voici quel est à présent mon chemin, où est le vôtre ?” disais-je à ceux qui me demandaient LE chemin, car LE chemin n'existe pas ». J'ai fait mien ce mot de Nietzsche, en cherchant à le conjuguer avec la parole de Jésus : « Je suis le chemin, la vérité, la vie ». C'est une des dimensions de mon livre...

Édité par Desclée de Brouwer (DDB), il sera dans les librairies en janvier. Vous me rendrez service, ainsi qu'à votre libraire, en le lui demandant plutôt qu'en le faisant venir par internet...

*

Vous savez les autres nouvelles : le traitement semble efficace, non pas pour éliminer la maladie, mais pour la contenir et l'empêcher de se répandre. J'ai rendez-vous fin janvier avec la cancérologue, après de nouveaux examens. Trois semaines en Allemagne chez des amis m'ont revigoré et fait beaucoup de bien. Je suis bien accueilli et à l'aise dans la maison de La Solitude à Issy les Moulineaux. Mais ces jours-ci j'expérimente comme une érosion de mon état de santé, avec une grande fatigue et, à nouveau, des œdèmes qui me handicapent. Passage momentané ou tendance durable ? L'avenir le dira, et m'indiquera aussi si je pourrai ou non assumer les engagements que j'avais pris pour 2014... Peut-être me faudra-t-il accepter que la maladie m'impose des limites plus étroites que celles que j'imaginais jusqu'ici ?

Dans le diocèse de Nanterre, nous sommes très marqués par l'enlèvement au Nord-Cameroun du père Georges Vandenbeusch. Nous demeurons avec lui dans une solidarité qui n'a pas de moyens d'agir mais reste attentive et veille dans la prière. Et avec lui, les autres otages.

Dans tout ce contexte de notre monde plein de contradictions, de douleurs et d'espérance, je vous souhaite un bonne fête de Noël. Pour ceux d'entre nous qui sommes chrétiens, nous accueillons le don de Dieu qui nous rejoint dans la pauvreté et la précarité de notre humanité, et nous enveloppe de son amour. Pour tous, la naissance d'un enfant est un renouveau dans notre humanité et nos relations, comme je l'expérimente avec les deux petites-nièces nées en 2012 et 2013...

Bonne fête de Noël et bonne route en 2014

avec mes amitiés




Francis Deniau

pour guider nos pas sur le chemin de la paix - textes du jour

Mardi 24 Décembre 2013


 
Donc soirée exceptionnelle hier soir à la télévision. Le commentaire des « prestations » d’un acteur, l’inné et l’acquis, le travaillé, l’analyse très fouillée par une vingtaine d’intervenants, acteurs, partenaires, régisseurs, producteurs, psychologues et sociologues, notre rapport social et personnel au comique, la démonstration qu’une société est faite de personnes et par-delà, en dialogue comme je le vis souvent et avec une intensité qui me transporte et me transforme, avec ce que je lis ou avec le spectacle dans lequel je suis entré, un enseignement et une compréhension de moi-même et du point où j’en suis de mon existence… Arte, analyse et rétrospective Louis de FUNES. Avec deux notations intenses, l’angoisse du génie de ne pouvoir se perpétuer et se reproduire. L’énergie communicative et la construction parfaite d’un personnage, instrument d’identification critique du spectateur. Comment ne pas résumer alors que le drame national français de ces vingt ans est le manque total de personnalité et de profondeur de presque tous ceux qui, en politique, tiennent scènes, coulisses, et avant-scène, si inexistants par rapport à ce qu’ils devraient être et incarner que le parterre ne put même plus siffler. – Neuvaine que j’ai faite selon je en sais quelle poussée-attirance intérieure. Peu importe le support explicite d’une dévotion, le mouvement d’apparente humilité de m‘y soumettre, lakjoie de m’inscrire dans une cohorte non de tous les dévôts de telle récitation ou lecture ou participation particulière, mais de tous ceux qui consentent à être en Eglise, en marche immémoriale de tous les humains de quelque religion ou sensibilité qu’ils soient, vers l’Unique. En l’occurrence, le texte reçu a les larmoiements de bien des « cultes » mariaux et des évocations de nouveaux-nés et autres « tout-petits », des approximations plus proche de l’ignorance ou de la contre-façon que du fagot [1], mais à la relecture, c’est moins net qu’à première appréhension, et peut s’admettre. Mais en prière l’invention et les ajouts humains sont toujours bien moindres que l’enseignement divin direct, nos deux récitations majeures, reprises de l’Ecriture, davantage même : reprises du Christ enseignant à la demande de ses disciples, reprises e l’Ange Gabriel et d’Elisabeth, avec la petite supplication des mortels que nous sommes en conclusion de notre agenouillement et de nos existences.


Prier… [2] le prophète Nathan a tout faux : à David, il assure, tout ce que tu as l’intention de faire, fais-le, car le Seigneur est avoir toi, mais à lui, cette nuit-là, la parole du Seigneur fut adressée : « …. Le Seigneur te fait savoir qu’il te fera lui-même une maison… ». de là sans doute, cette acception du mot maison pour dynastie, mais de là surtout l’inadéquation de nos initiatives humaines confortant une idée de Dieu incomplète. L’initiative, c’est Dieu. Historique et projet : j’ai été avec toi…je te ferai un nom…je fixerai en ce lieu mon peuple (toute la clé des crises au Proche-Orient depuis les années 20 du mandat britannique aux persistances de colonisation juives pérennes en territoires occupés, toute la question de Palestine, unique en cela en relations internationales et en histoire humaine, est bien là)… je te donnerai des jours tranquilles… je te donnerai un successeur… Non, le temple ou la liturgie que nous confectionnons, mais tout simplement notre consentement et notre participation à l’œuvre de Dieu, dans le monde, en nous, à l’Alliance. Je rendrai stable sa royauté. Je serai pour lui un père, il sera pour moi un fils… Et voici donc Noël qui le réalise : dans la maison de David, son serviteur, il a fait se lever une force qui nous sauve. Le Christ et son Précurseur, car toi, petit enfant, on t’appellera prophète du Très-Haut, car tu marcheras devant le Seigneur pour lui préparer le chemin, pour révéler à son peuple qu’il est sauvé, que ses péchés sont pardonnés. L’Eglise et notre foi vont de l’enfance : Noël, à la mort certes, jusqu’au Golgotha s’il s’agit du Fils de Dieu fait homme, à nos morts particulières, à nos écroulements de civilisations sinon du cosmos, mais à la Résurrection, « en fin de parcours »… à l’éternité pour guider nos pas sur l chemin de la paix… Telle est la tendresse du cœur de notre Dieu.

Noël en famille pour nous : communion de pensée totale, mais les conditions de vi et de mort ne se partagent pas, au plus les mains se joignent, les pleurs et les sourires sont contagieux et transforment tout et tous, mais c’est plus encore dans ces moments qu’on ressent qu’il est insensé de légiférer et catéchiser sur la mort naturelle, entre vivants ! alors que les gisants... et plus encore que certains en imposent à cor et à cris l’obligation de société ou d’Eglise. Présence physique et présence d’âme. Vie et vie, vie de la mort qui nous vient, contexte de la vie qui sera nôtre et que nous pouvons, en logique, à bon droit et en réalité d’une espérance inoculée divinement, anticiper dès cet instant, que nous soyons encore inconscients de naître ou «  à l’article de la mort ». Les saints Innocents et Bethléem des bergers environnants.

Prier pour tous ceux qui prient, prier pour toute vocation, prier avec toute naissance et toute mort, les nôtres en propre même si nous n’en fûmes et n’en serons que des héros dépossédés, rendus à Dieu ou reçus de Lui.


[1] - s’adressant à l’Enfant-Jésus : imiter Vos saintes vertus, unies à celles de Marie et de Joseph… les mérites infinis de Votre pauvreté… Priez pour nous, î Saint Enfant-Jésus…  nous Vous offrons ces dons par les mains de Votre Mère Immaculée
[2] - 2ème Samuel VII 1 à 16 passim ; psaumeLXXXIX ; évangile selon saint Luc I 67 à 79