vendredi 31 mars 2023

participer à la Pâque du Christ.

HOMELIE DE SAINT GRÉGOIRE DE NAZIANCE
POUR LA PÂQUE


Nous allons participer à la Pâque. Cette participation sera, maintenant encore, en figure, par le sacrement. Toutefois, ce sacrement sera plus parlant que dans la loi ancienne, car le banquet pascal, j'ose le dire, était alors très obscur : c'était une préfiguration. Mais bientôt, la Pâque sera plus parfaite et plus pure, car le Verbe y boira avec nous le vin nouveau dans le Royaume de son Père. Alors, en effet, il nous révélera et nous enseignera ce qu'il nous a montré jusqu'ici de façon restreinte. Car elle est toujours nouvelle, la Pâque que nous pouvons connaître aujourd'hui.

Quelle est donc cette boisson délicieuse ? C'est à moi de l'enseigner, c'est au Christ de faire comprendre et assimiler cette doctrine à ses disciples. En effet, la doctrine est une nourriture, même pour celui qui la donne aux autres.

Eh bien, quant à nous, participons à la loi, mais à la lumière de l'Évangile et non pas selon la lettre ; de façon parfaite et non ébauchée ; pour toujours et non pas pour un moment. Ayons pour capitale non pas la Jérusalem d'en bas, mais la cité d'en haut ; non pas celle qui est piétinée par les armées, mais celle qui est glorifiée par les anges. Offrons en sacrifice, non pas de jeunes taureaux ni des agneaux portant cornes et sabots — offrandes mortes et insensibles — ; offrons à Dieu un sacrifice de louange sur l'autel céleste, en union avec les chœurs du ciel. ~ Ce que je vais dire va plus loin : c'est nous-mêmes que nous devons offrir à Dieu en sacrifice ; offrons-lui chaque jour toute notre activité. Acceptons tout pour le Christ ; par nos souffrances, imitons sa passion ; par notre sang honorons son sang ; montons vers la croix avec ferveur. ~

Si tu es Simon de Cyrène, prends la croix et suis-le. Si tu es crucifié avec lui, comme le malfaiteur, reconnais, comme cet homme juste, qu'il est Dieu. Si lui-même a été compté parmi les pécheurs à cause de toi et de ton péché, toi, deviens un homme juste à cause de lui. En te crucifiant, adore celui qui a été crucifié à cause de toi, et tire quelque profit de ta méchanceté même ; achète le salut au prix de la mort ; entre au Paradis avec Jésus, pour comprendre de quels biens tu étais exclu. Contemple les merveilles qui sont là, et laisse mourir au-dehors, avec ses blasphèmes, celui qui l'injuriait.

Si tu es Joseph d'Arimathie, réclame le corps à celui qui l'a fait mettre en croix ; que ton souci soit le rachat du monde.

Si tu es Nicodème, cet adorateur nocturne de Dieu, mets-le au tombeau avec les parfums.

Si tu es une des saintes femmes, l'une ou l'autre Marie, si tu es Salomé ou Jeanne, va le pleurer de grand matin. Sois la première à voir la pierre enlevée, à voir peut-être les anges, et Jésus lui-même.


 

 

 

 

Oumma.com - le mois du Ramadan : “Le printemps de la Foi“

 

par Rabie Fares 31 mars 2023, 10 h 40 min Commentaires fermés sur Le mois du Ramadan : “Le printemps de la Foi“

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Avec l’avènement du mois béni du Ramadan, doté d’une place particulière dans l’esprit des musulmans, nos cœurs frémissent de joie au retentissement de nos âmes. Le Ramadan marque une rupture temporelle et psychologique. Les rythmes de vie sont bouleversés, les habitudes bousculées, la conscience éveillée.

Le prophète (pbsl) décrit la formidable ambiance qui règne dans le ciel à l’annonce de l’arrivée de ce « Printemps de la Foi » :

          « Lorsqu’arrive la première nuit du mois de Ramadan, Allah ordonne à son Paradis :  Prépare-toi et embellis-toi pour Mes serviteurs qui viendront bientôt dans Ma demeure et Ma générosité se reposer des peines du bas monde » [Hadith rapporté par Al Bayhaki].

L’heure est à la concurrence loyale dans le bien. Le prophète (pbsl) encourage les croyants à redoubler d’efforts pour profiter pleinement des cascades de la clémence divine :

         « Le Ramadan est venu à vous ! C’est un mois de bénédiction. Allah vous enveloppe de paix et fait descendre la miséricorde. Il décharge des fautes et Il exauce les demandes. Allah vous regarde rivaliser d’ardeur dans ce but et Il se vante de vous auprès de Ses anges. Montrez à Allah le meilleur de vous-mêmes, car est bien malheureux celui qui est privé de la miséricorde d’Allah, Puissant et Majestueux ! ». [Hadith rapporté par Al Bayhaki].

Dans les tourments de la vie, le souffle de l’âme s’étouffe et la foi se dégrade. Le désarroi gagne les consciences et les frustrations hantent en silence nombre de personnes.Insuffler un nouveau souffle à une spiritualité consumée devient pressant. Renouveler « le pacte de la Foi » se pose avec acuité.

Pour apprivoiser ces angoisses, la station du Ramadan vient ravitailler notre conscience, affectée par l’oubli et usée par l’insouciance. Le Ramadan restitue à l’âme son bonheur intérieur, perdu dans les ambiguïtés du quotidien. Notre ego enchaîné par les passions inachevées est dans un état d’emprisonnement permanent dans ses besoins incessants.

S’en libérer est un combat intérieur (Jihad Nafs) quotidien, qui consiste à lutter contre les suggestions négatives de son ego et à s’affranchir de la domination de ses désirs ! Durant ce mois, l’âme extorque sa « liberté conditionnelle ». Ainsi, l’âme dépasse l’emprise du corps et profite pleinement de sa nourriture spirituelle appétissante, rythmée par des journées de jeûne et des nuits de dévotion (prières, invocations, charité, lecture du Coran).

Au moment du jeûne, le croyant manifeste une volonté éclatante de supporter la soif alors que l’eau rafraîchissante est à sa portée et de résister à la faim alors que la nourriture délicieuse est devant lui. C’est la vraie traduction de l’endurance, dont le prophète (pbsl) en parle : « Le jeûne est la moitié de la Patience ».

Ce geste symbolique de dominer son ego et d’abandonner une partie de ses instincts les plus naturels à la recherche de l’agrément divin, reflète l’amour inextricable pour Allah et traduit le gain de la volonté sur la procrastination. C’est pourquoi, le jeûne demeure un secret entre le croyant et son seigneur : Allah a dit : « Tout ce que fait le fils d’Adam est pour lui-même sauf le jeûne, il est pour Moi et c’est Moi qui en donne la récompense. » [Hadith reconnu authentique à l’unanimité]

Assurément, loin de se réduire à l’abstinence alimentaire, le jeûne du mois du Ramadan est une excellente école humaine et spirituelle, qui nous apprend la patience, la persévérance, la générosité, l’altruisme, la compassion, la solidarité, l’humilité.

Le prophète (pbsl) a dit  : « C’est le mois de la patience, et la récompense de la patience est le Paradis. C’est le mois du don. C’est un mois dans lequel les ressources du croyant augmentent. Un mois dont le début est miséricorde, dont le milieu est pardon, et la fin affranchissement du feu de l’Enfer ».

La portée spirituelle du Ramadan convie notre conscience à jeûner au même titre que notre estomac. Éviter d’écouter sa colère ! Maîtriser sa langue de la médisance et du mensonge ! Protéger son regard ! Dire « Halte » à toute source de tentation !

Le prophète (pbsl) clarifie le sens profond du jeûne en disant :

       « Celui qui n’abandonne pas le mensonge et d’agir en mentant, Allah n’a pas besoin qu’il délaisse sa nourriture et sa boisson » et il dit également : « Combien de jeûneurs ne récoltent de leur jeûne que la faim et la soif ! » [Hadith rapporté par Al Bayhaki].

Il rappelle à maintes reprises cette dimension du « jeûne de l’esprit », en disant :

            « Quand l’un de vous jeûne, qu’il s’abstienne de dire des paroles obscènes et d’élever la voix. Si quelqu’un l’insulte ou le provoque au combat, qu’il se contente de répondre  : “Je suis en état de jeûne.” » [hadith reconnu authentique à l’unanimité].

Dès lors, le Ramadan, avec la rupture psychologique qu’elle génère, devrait être un tremplin pour réformer sa vie à l’aune des principes spirituelles et amorcer un dialogue serein et franc avec soi. Le Prophète évoque cette ambiance spirituelle propice à « l’introspection », en disant :

        « Lorsque vient le mois de Ramadan, on appelle : » O toi qui veut faire du bien, accours ! O toi qui veut faire du mal, cesse ! Cet appel est renouvelé chaque soir ».

Un voyage spirituel à la profondeur de son intériorité, permet de se réconcilier avec l’originalité de son être. Se regarder dans le miroir de sa conscience. Inspecter son intériorité. Faire le constat de ses négligences. Faire le compte de ses qualités. Avoir le courage d’affronter ses défauts. Prendre le temps pour ménager l’espace de son intériorité.

Tout en ayant la modestie nécessaire pour rechercher le soutien du Très Haut. Le Prophète (pbsl) a dit : « Celui qui jeûne le mois de Ramadan avec foi en comptant sur la récompense divine, ses péchés lui seront pardonnés. » [Rapporté par Al Boukhari et Mouslim].

Le jeûne du mois de Ramadan

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Tout en étant une excellente occasion de fortifier sa foi, le Ramadan est également un moment adéquat pour resserrer les liens familiaux. Se regrouper au moment de rompre le jeûne, grands et petits, autour de la même table est une image éloquente de la proximité familiale. Ainsi, la famille solidaire qui vit au même rythme retrouve son unité perdue et embrasse l’esprit des valeurs familiales de partage, que beaucoup oublient au cours de l’année.

Face à la privation temporelle ravivée par la sensation de la faim, devrait nous rappeler la misère des malheureux et la précarité des plus démunis, tout en réfléchissant sur des bienfaits qu’Allah nous prodigue.

Comment débuter ce mois du Ramadan sans penser aux images épouvantables qui nous proviennent de la Corne de l’Afrique orientale et plus particulièrement la Somalie, l’Ethiopie et le Kenya. Des millions de ventres creux dans le monde, qui entendent les cris de leur estomac au quotidien sans trouver un morceau de pain qui calmerait leur faim, ni une goutte d’eau qui pourrait assouvir leur soif. Sans oublier, la situation désastreuse de l’autre côté de la méditerranée, du Maghreb au Yémen, où de nombreuses personnes fuient leurs demeures et vivent au rythme de la peur et la souffrance.

On rapporte que le prophète Joseph (pbsl) jeûnait fréquemment alors même qu’il contrôlait les réserves du pays et était le ministre du budget de l’Etat de l’époque. On l’a interrogé à ce propos et il a répondu en disant : « Je crains, si je suis rassasié, d’oublier la faim des pauvres ».

Le prophète (pbsl) est le modèle de la générosité disait : « La meilleure charité est celle accomplie pendant le mois de Ramadan. » [Rapporté par At-tirmidhî].

Lorsqu’il arrivât le Mois du Ramadan, le prophète devenait tellement généreux, qu’Ibn ’Abbâs a dit à son égard : « Le Prophète d’Allah était le plus généreux des hommes, et particulièrement au mois de Ramadân, lorsque le rencontrait l’Ange Gabriel avec la révélation et lui enseignait le Coran. Sa générosité était ininterrompue comme le souffle continu du vent bénéfique. » [Hadith rapporté par Al Bukhârî.].

Enfin, le mois du Ramadan est le mois du Coran par excellence. Allah a dit :

       « (Ces jours sont) le mois de Ramadân au cours duquel le Coran a été descendu comme guide pour les gens, et preuves claires de la bonne direction et du discernement ». Sa compagnie quotidienne s’impose, en insistant sur l’approfondissement spirituel dans méditation de ses versets et l’incarnation de ses valeurs, sans négliger bien entendu sa lecture et son apprentissage.

En résumé, le Ramadan n’est pas un moment d’oisiveté et de passivité. Il s’agit, bien au contraire, d’un moment capital pour faire le bilan de ses œuvres et se libérer de son animalité pour gagner en humanité. L’éveil de la conscience est le but ultime de ce mois sacré, exprimé en ses versets :

« Ô croyants ! Nous vous avons prescrit le jeûne (Al-Siyam) comme nous l’avons prescrit à ceux d’avant vous, ainsi atteindrez-vous la piété ».

saint Fulgence de Ruspe . 462 à 468 + 527 à 532


Saint Fulgence de Ruspe

Image illustrative de l’article Fulgence de Ruspe
Tableau du XVIIe siècle. Sur le livre est écrit :
Sola Charitas est, quae vincit omnia,
« Seule la charité permet de tout conquérir ».

Saint, évêque

Naissance

v. 462 ou v. 467
Thélepte, Byzacène,
Empire romain d'Occident

Décès

527 ou 533 
Ruspe, royaume vandale

Ordre religieux

Ordre de Saint-Augustin

Vénéré par

Église catholique

Fête

1er janvier (dies natalis), 6 mai (translation)

modifier  Consultez la documentation du modèle

Fulgence de Ruspe, ou saint Fulgence, né à Thélepte en 462, 467 ou 468 et mort à Ruspe (en) le 1er janvier 527 ou 533, fut évêque de la ville antique de Ruspe en Tunisie, à l'époque en Byzacène romaine dominée par les Vandales. Des fouilles archéologiques sont toujours en cours dans le gouvernorat de Mahdia et au nord de celui de Sfax afin de certifier de l'emplacement de la cité. Si le diocèse a été arrêté après seulement cinq évêques, il a été réinstallé comme siège titulaire depuis le XVIIIe siècle. Fulgence a été canonisé comme saint et il est fêté le 1er janvier.

Biographie

On conserve une Vie de saint Fulgence qui a été écrite juste après sa mort par un clerc de son entourage, qui l'avait bien connu (l'ayant accompagné dans son exil en Sardaigne en 508, comme il l'indique dans le prologue), d'où la grande valeur historique de ce document. On considère traditionnellement (depuis Pierre-François Chifflet) que l'auteur de cette Vie est le diacre Ferrand de Carthage, dont on conserve par ailleurs deux lettres adressées à Fulgence, et les réponses de celui-ci. Mais Antonino Isola (traducteur de la Vie en italien en 1987) a remis en cause cette paternité, qui ne s'appuie sur aucune indication des manuscrits1.

Fabius Claudius Gordien Fulgence est né dans une famille noble de Carthage, ville séparée de l'Empire romain une trentaine d'années plus tôt par la conquête vandale. Devenu orphelin, sa mère, Mariana, lui apprend le grec et le latin. Il devient procureur de la Byzacène. Il se lasse rapidement de la vie publique et, en particulier un sermon de saint Augustin sur le Psaume 36 qui traite de la nature éphémère de la vie physique, le détermine à devenir moine à 22 ans.

Il demande à Faustus, un évêque qui, forcé par le roi vandale Hunéric de quitter son diocèse, avait fondé un monastère en Byzacène, de le prendre comme novice.

De nouvelles attaques dans la région forcent Fulgence à partir pour un autre monastère dont l'abbé se dénomme Félix. En 499, lors d'une autre persécution, ils fuient pour Sicca Veneria. Là, ils prêchent la doctrine de Chalcédoine sur la double nature de Jésus. En apprenant cela, un prêtre arien les fait arrêter.

Après avoir été libéré, Fulgence se rend à Rome puis revient en Byzacène, où il construit un monastère. La réputation de Fulgence se propage rapidement, et il lui est souvent proposé de devenir évêque de l'un des nombreux diocèses vacants, mais le roi Thrasamund réserve uniquement aux ariens les fonctions d’évêque.

Évêque de Ruspe

Finalement, en 508, Fulgence accepte de devenir évêque de Ruspe. Il est sacré évêque par Victor de Vita sous l'autorisation du pape Symmaque. Il produit une forte impression sur les fidèles de son nouveau diocèse par ses vertus évidentes, mais il est bientôt déporté en Sardaigne, avec une soixantaine d'autres évêques orthodoxes.

En Sardaigne, Fulgence transforme en monastère une maison de Cagliari, et décide d'écrire pour aider les chrétiens d'Afrique.

En 515, il retourne en Afrique, ayant été appelé par Thrasamund pour un débat public avec ses remplaçants ariens. Son livre « Une réponse à dix griefs » est censé reproduire les réponses faites à leurs objections sur la position de Chalcédoine. Thrasamund est impressionné par la connaissance et l’expérience de Fulgence, mais, ne voulant pas que ses arguments tombent dans les mains de ses sujets ariens, il lui interdit d'écrire. Fulgence répond par une réfutation de la position arienne, connue sous le nom de "Trois livres au roi Thrasamund". Thrasamund autorise Fulgence à rester à Carthage. Mais à la suite des plaintes du clergé arien, il est banni en Sardaigne, en 520.

Sous Hildéric

En 523, après la mort de Thrasamund et l'accession de son cousin Hildéric, Fulgence est autorisé à revenir à Ruspe. Il essaye de ramener la population au christianisme orthodoxe. Il s'efforce de réformer de nombreux abus qui s'étaient répandus dans son diocèse en son absence. La puissance et l'efficacité de sa prédication sont si profondes que l’évêque de Carthage, Boniface, remercie publiquement Dieu de lui avoir donné un tel prédicateur.

Plus tard, Fulgence se retire dans un monastère à l'île de Circinia. Il est cependant rappelé à Ruspe, et y demeure jusqu'à sa mort le 1er janvier 533.

Écrits

En tant que théologien, Fulgence est en accord avec saint Augustin. Il écrit contre l'arianisme et le pélagianisme.

La Patrologie latine comporte les écrits suivants :

  • Contre Fabien (Contra Fabianum (fragm.)); CPL 824

  • Contre le discours de l'arien Fastidiosus (Contra sermonem Fastidiosi Ariani); CPL 820

  • Contre les ariens (Contra Arianos); CPL 815

  • A Euthymius, De la rémission des péchés (De remissione peccatorum ad Euthymium libri II); CPL 821

  • A Félix, Sur la Trinité (De Trinitate ad Felicem notarium); CPL 819

  • L'Incarnation du fils de Dieu... (De incarnatione filii Dei et uilium animalium auctore); CPL 822

  • Lettres (Epistulae XVIII); CPL 817

  • A Monimus (Ad Monimum libri III); CPL 81

  • A Pierre, Sur la foi (De fide ad Petrum); CPL 826

  • Au Roi Thrasamond (Ad Trasamundum regem libri III); CPL 816

  • Sermons (Sermones VIII); CPL 828-835

  • De la vérité de la prédestination (De veritate praedestinationis); CPL 823

ainsi que

  • Adversus Pintam liber unus;

  • De Spiritu sancto ad Abragilam presbyterum commonitorium parvissimum;

  • Contra Faustum Reiensem libri septem.

Filioque

Fulgence écrit dans sa « Lettre à Pierre sur la Foi » : « Tenir la plus grande fermeté et ne jamais douter que le même Saint Esprit, qui est l'Esprit du Père et du Fils, procède du Père et du Fils, car le Fils a dit : « Quand l'Esprit de Vérité vient, lui qui procède du Père », Il a enseigné que l'Esprit est le sien, car Il est la Vérité »2.

Certains attribuent à Fulgence la rédaction du Symbole de Saint Athanase connu aussi sous le nom de Quicumque.

Vénération

Il est fêté le 1er janvier, jour de l'anniversaire de sa mort. Ses reliques, transférées dans l'église Saint-Fulgence à Bourges un 6 mai vers 714, ont été détruites pendant la Révolution. Son chef en revanche fut conservé dans l'abbaye de Montermoyen, devenue ensuite séminaire archiépiscopal.3

Éditions

  • A. Isola (ed.), Anonymus. Vita S. Fulgentii episcopi, Turnhout, 2016 (Corpus Christianorum. Series Latina, 91F), (ISBN 978-2-503-56820-1)

  • Patrologia Latina, vol. 65, col. 103-958 (avec la Vita Fulgentii col. 117-150).

  • (Pseudo-?)Ferrand de Carthage, Vie de saint Fulgence de Ruspe, texte établi et traduit par Gabriel-Guillaume Lapeyre, Paris, Lethielleux, 1929.

  • Fulgence de Ruspe, Lettres ascétiques et morales. Texte critique par J. Fraipont. Introduction, traduction, et notes par Daniel Bachelet. Paris, Éditions du Cerf, 2004, (Sources Chrétiennes, n°487).

  • Fulgence de Ruspe, La Règle de la foi (De fide ad petrum). Introd., trad., notes, Olivier Cosma, J.-P. Migne, Paris 2006, (Les Pères dans la foi, no 93).

Notes et références

Références

Notes

  • Antonino Isola, « Sulla paternità della Vita Fulgentii », Vetera christianorum, vol. 23, 1986, p. 63-71 ; La Vita di San Fulgenzio, Rome, Città nuova editrice, 1987.

  • Lettre à Pierre sur la Foi, II. 54.

  1. Abbé GODESCARD, Vies des Pères, des Martyrs et des autres principaux Saints, Paris, Besançon, Gauthier Frères et Cie, 1826, 646 p., T. 1 (Janvier), p. 23

Annexes

Bibliographie

Liens externes

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jeudi 30 mars 2023

« Il s'est livré pour nous »

LETTRE DE SAINT FULGENCE DE RUSPE

La Sainte Trinité, Dieu unique du nouveau et de l'ancien Testament, prescrivait à nos pères de lui offrir en sacrifice la chair des animaux. Ces animaux préfiguraient l'offrande très agréable de ce sacrifice que l'unique Fils de Dieu devait offrir miséricordieusement pour nous, en immolant sa chair.

C'est lui, en effet, selon l'enseignement de l'Apôtre, qui s'est livré pour nous en offrant à Dieu le sacrifice qui pouvait lui plaire. C'est lui, vrai Dieu et vrai grand prêtre, qui pour nous est entré une fois pour toutes dans le sanctuaire en répandant non pas le sang des animaux, mais son propre sang. C'est ce que préfigurait le grand prêtre juif quand il entrait dans le sanctuaire, chaque année, en répandant le sang.

C'est donc lui qui, en lui seul, a présenté tout ce qu'il savait être nécessaire de réaliser pour notre rédemption. Oui, il était à la fois le prêtre et le sacrifice, à la fois Dieu et le temple. Prêtre dont la médiation nous réconcilie ; sacrifice qui opère la réconciliation ; temple dans lequel se fait notre réconciliation ; Dieu avec qui nous sommes réconciliés. Il est à lui seul le prêtre, le sacrifice et le temple, car, étant Dieu, il est tout cela selon la condition de serviteur. Mais il n'est pas Dieu à lui seul, car il l'est avec le Père et l'Esprit Saint selon la condition de Dieu. ~

Tu dois donc croire très fermement et sans aucune hésitation que l'unique Verbe de Dieu lui-même s'est offert pour nous à Dieu en sacrifice capable de lui plaire. C'est à Lui, avec le Père et l'Esprit Saint, que les patriarches, les prophètes et les prêtres, au temps de l'ancienne Alliance, offraient des animaux en sacrifice ; et c'est à lui, avec le Père et l'Esprit Saint qui ont avec lui une même divinité, que la sainte Église catholique, dans le monde entier, ne cesse d'offrir le sacrifice du pain et du vin, dans la foi et la charité.

La chair de ces animaux immolés jadis préfigurait la chair du Christ que lui-même, étranger au péché, offrirait pour nos péchés, elle préfigurait le sang qu'il répandrait pour le pardon de nos péchés. Mais dans notre sacrifice il y a l'action de grâce et la mémoire de la chair du Christ qu'il a offerte pour nous, et du sang que lui-même, Dieu, a répandu pour nous. Saint Paul, dans les Actes des Apôtres, dit à ce sujet : Veillez sur vous-mêmes et sur tout le troupeau où l'Esprit Saint vous a placés comme responsables pour être les pasteurs de l'Église de Dieu, qu'il a acquise par son sang.

Les sacrifices d'autrefois symbolisaient donc d'une manière figurative ce que nous aurions à donner. Dans le sacrifice d'aujourd'hui nous est montré clairement ce qui nous a déjà été donné. Les sacrifices d'autrefois annonçaient à l'avance que le Fils de Dieu serait mis à mort pour les impies. Le sacrifice d'aujourd'hui annonce qu'il a été mis à mort pour les impies. Saint Paul nous l'atteste : Le Christ, alors que nous n'étions encore capables de rien, au temps fixé par Dieu, est mort pour les impies que nous étions. Et encore : Quand nous étions encore ses ennemis, Dieu nous a réconciliés avec lui par la mort de son Fils.


 

 

 

 

 

 

 

l'Église, signe de salut parmi les hommes.

 

ACTES DU IIème CONCILE DU VATICAN - L'Église

Parole du Seigneur : Voici venir des jours où je conclurai une alliance nouvelle avec la maison d'Israël et avec la maison de Juda. ~ Je mettrai ma loi au plus profond d'eux-mêmes ; je l'inscrirai dans leur cœur. Je serai leur Dieu et ils seront mon peuple. ~ Tous me connaîtront des plus petits jusqu'aux plus grands. Parole du Seigneur.

Cette alliance nouvelle, c'est le Christ qui l'a instituée, car elle est la Nouvelle Alliance dans son sang. Il appelle une foule venue des Juifs et des nations païennes, pour qu'elle parvienne à l'unité non pas selon la chair, mais dans l'Esprit, et qu'elle soit le nouveau peuple de Dieu.

En effet, ceux qui croient au Christ, qui ont reçu la nouvelle naissance non pas d'un germe corruptible, mais d'un germe incorruptible par la parole du Dieu vivant, non pas de la chair mais de l'eau et de l'Esprit vivant, deviennent ainsi finalement la race choisie, le sacerdoce royal, la nation sainte, le peuple qui appartient à Dieu ~ qui jadis n'était pas un peuple, mais qui est maintenant le peuple de Dieu.

Ce peuple messianique a pour chef le Christ, livré pour nos fautes et ressuscité pour notre justification, et qui maintenant, ayant reçu le nom qui est au-dessus de tout nom, règne glorieusement au ciel.

Ce peuple a pour condition la dignité et la liberté des fils de Dieu, car, dans leur cœur, le Saint-Esprit habite comme dans un temple.

Il a pour loi le commandement nouveau d'aimer comme le Christ nous a aimés lui-même.

Enfin son but est le règne de Dieu, inauguré sur terre par Dieu même, pour s'étendre ensuite jusqu'à ce que, à la fin des siècles, il reçoive enfin de Dieu son achèvement, lorsque paraîtra le Christ, notre vie, et que la création sera libérée de l'esclavage, de la dégradation inévitable, pour connaître, elle aussi, la liberté et la gloire des enfants de Dieu.

C'est pourquoi ce peuple messianique, bien qu'il ne comprenne pas effectivement tous les hommes et qu'il apparaisse souvent comme un petit troupeau, est cependant, pour tout le genre humain, le germe le plus fort de l'unité, de l'espérance et du salut.

Établi par le Christ, pour réaliser une communion de vie, d'amour et de vérité, il lui sert d'instrument pour la Rédemption de tous les hommes, et il est envoyé au monde entier comme lumière du monde et sel de la terre.

De même que l'Israël selon la chair, qui cheminait dans le désert, est déjà appelé Église de Dieu, ainsi le nouvel Israël, qui s'avance dans le siècle présent, à la recherche de la cité future, la cité définitive, est appelé lui aussi l'Église du Christ. Car c'est bien le Christ qui l'a achetée de son sang, comblée de son Esprit, munie des moyens appropriés à son unité visible et sociale.

La communauté des croyants qui regardent vers Jésus comme l'auteur du salut, le principe de l'unité et de la paix, Dieu l'a convoquée et fondée comme son Église, afin qu'elle soit, pour tous et pour chacun, le sacrement visible de cette unité porteuse de salut.


mardi 28 mars 2023

Jésus, Dieu avec Dieu, homme avec les hommes

 

COMMENTAIRE DE SAINT AUGUSTIN SUR LE PSAUME 85


Dieu ne pouvait pas faire de plus grand don aux hommes que d'établir le Verbe, par qui il a tout créé, comme leur tête, et de les relier à lui comme des membres, pour qu'il soit Fils de Dieu et fils d'homme, un seul Dieu avec le Père, un seul homme avec les hommes. C'est au point que lorsque nous parlons à Dieu dans la prière, nous ne séparons pas son Fils de lui ; lorsque le corps du Fils est en prière, il ne se sépare pas de sa tête. Notre Seigneur Jésus Christ, Fils de Dieu, est seul le Sauveur de son corps, lui qui prie pour nous, et qui prie en nous, et qui est prié par nous.

Il prie pour nous comme notre prêtre ; il prie en nous comme notre tête ; il est prié par nous comme notre Dieu.

Reconnaissons donc notre voix en lui, et sa voix en nous. Et lorsqu'il est dit, au sujet du Seigneur Jésus Christ, surtout dans les prophéties, une parole qui concerne une bassesse indigne de Dieu, n'hésitons pas à la lui attribuer, puisqu'il n'a pas hésité à s'unir à nous. Toute la création est à son service, parce que toute la création est son œuvre. Nous considérons sa souveraineté et sa divinité quand nous entendons dire : Au commencement était le Verbe, et le Verbe était avec Dieu, et le Verbe était Dieu. Il était au commencement avec Dieu. Par lui tout s'est fait, et sans lui rien ne s'est fait. Alors nous contemplons cette divinité du Fils de Dieu qui surpasse et dépasse infiniment ce qu'il y a de plus haut chez les créatures. Mais d'autres endroits des Écritures nous le font voir en train de gémir, de prier, de rendre grâce.

Alors nous hésitons à lui rapporter ces paroles, parce que notre pensée, qui vient de contempler sa divinité, répugne à descendre jusqu'à sa bassesse. Il nous semble que c'est lui faire injure que de reconnaître ces paroles qui concernent l'homme chez celui auquel on adressait d'autres paroles lorsqu'on priait Dieu. On est embarrassé bien souvent, on essaie de changer le sens de ces mots ; on ne trouve rien dans l'Écriture qui ne nous invite à revenir à lui et ne nous interdise de nous écarter de lui.

Il faut donc s'éveiller, demeurer vigilant dans sa foi, et découvrir celui que l'on contemplait peu de temps auparavant dans la condition de Dieu, comme ayant pris la condition de serviteur. Devenu semblable aux hommes et reconnu comme un homme à son comportement, il s'est abaissé lui-même en devenant obéissant jusqu'à mourir. Et lorsqu'il était attaché à la croix, il a voulu s'approprier les paroles du psaume en disant : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ?

Dans sa condition de Dieu, il reçoit notre prière, et dans la condition de serviteur, il prie. Là, il est le créateur, ici il est créé. Sans subir lui-même de changement, il assume la créature pour la changer, il fait de nous un seul homme avec lui, tête et corps. Nous prions donc vers lui, par lui, en lui, nous parlons avec lui et il parle avec nous.


 

 

 

 

 

 

 

 

lundi 27 mars 2023

 

 

 

 

« Nous avons un défenseur devant le Père.. »

 

COMMENTAIRE DE SAINT JEAN FISHER SUR LE PSAUME 129


Le Christ Jésus est notre grand prêtre, son corps est le sacrifice de notre rachat, qu'il a offert sur l'autel de la croix pour le salut de tous les hommes. Le sang répandu pour notre rédemption n'était pas celui des veaux et des boucs, comme dans la loi ancienne, mais de l'agneau très innocent, Jésus Christ notre Sauveur.

Le Temple où notre grand prêtre célébrait sa liturgie n'était pas bâti de main d'homme mais édifié par la puissance de Dieu seul. En effet, il a répandu son sang à la face du monde : celui-ci est bien un temple que seule la main de Dieu a pu bâtir. Le Temple a deux parties : l'une est la terre que nous habitons maintenant ; l'autre est encore inconnue des mortels que nous sommes.

Tout d'abord notre grand prêtre a offert le sacrifice ici sur terre, lorsqu'il a subi une mort très amère. Mais ensuite, revêtu de l'habit d'immortalité, il est entré en vertu de son propre sang dans le Saint des saints, c'est-à-dire dans le ciel. Et là, il a présenté devant le trône du Père céleste ce sang d'une valeur infinie qu'il avait versé sept fois pour tous les hommes pécheurs.

Ce sacrifice est si apprécié et agréé de Dieu que celui-ci, dès qu'il l'a vu, n'a pu refuser, prenant pitié de nous, d'accorder son pardon à tous ceux qui se repentent vraiment.

En outre, ce sacrifice est éternel. Il n'est pas offert seulement chaque année, comme cela se faisait chez les Juifs. Il est offert chaque jour pour notre réconfort, et même à toute heure et à tout moment, pour nous réconforter plus puissamment. C'est à ce sujet que l'Apôtre ajoute : Il a obtenu une rédemption éternelle.

À ce sacrifice saint et éternel participent tous ceux qui ont conçu une contrition et une pénitence véritables pour leurs péchés, qui ont pris la ferme résolution de ne plus retomber dans leurs vices mais de persévérer courageusement dans leurs efforts pour acquérir les vertus.

Saint Jean nous l'affirme par ces paroles : Mes petits enfants, je vous écris pour que vous évitiez le péché. Mais si l'un de vous vient à pécher, nous avons un défenseur devant le Père: Jésus Christ, le Juste. il est la victime offerte pour nos péchés, et non seulement pour les nôtres, mais encore pour ceux du monde entier.


samedi 18 mars 2023

 

 

 

 

 

servir le Christ dans les pauvres.

 

HOMÉLIE DE SAINT GRÉGOIRE DE NAZIANZE SUR LES BÉATITUDES


Heureux les miséricordieux, dit le Seigneur : ils obtiendront miséricorde ! La miséricorde n'est pas la moindre des béatitudes. Et encore : Heureux qui comprend le pauvre et le faible. Et aussi : L'homme bon compatit et partage. Ailleurs encore : Tout le jour le juste a pitié, il prête. Emparons-nous donc de cette béatitude, sachons comprendre, soyons bons.

La nuit elle-même ne doit pas arrêter ta miséricorde. Ne dis pas : Reviens demain matin et je te donnerai. Qu'il n'y ait pas d'intervalle entre le premier mouvement et le bienfait. La bienfaisance seule n'admet pas de délai. Partage ton pain avec celui qui a faim, recueille chez toi le malheureux sans abri, et fais-le de bon cœur. Celui qui exerce la miséricorde, dit saint Paul, qu'il le fasse avec joie. Ton mérite est doublé par ta promptitude. Le don fait avec chagrin et par contrainte n'a ni grâce ni éclat. C'est avec un cœur en fête, non en se lamentant, qu'il faut faire le bien.

Si tu fais disparaître le joug, le geste de menace, dit le Prophète, c'est-à-dire si tu abandonnes l'avarice, la méfiance, si tu cesses d'hésiter et de grogner, qu'arrivera-t-il ? Quelque chose de grand et d'étonnant, une magnifique récompense : Alors ta lumière jaillira comme l'aurore, et tes forces reviendront rapidement. Et y a-t-il quelqu'un qui ne désire la lumière et la guérison ? ~

C'est pourquoi, si vous voulez bien m'en croire, serviteurs du Christ, ses frères et ses cohéritiers, tant que nous en avons l'occasion, visitons le Christ, nourrissons le Christ, habillons le Christ, recueillons le Christ, honorons le Christ. Non seulement en l'invitant à table, comme quelques-uns l'ont fait, ou en le couvrant de parfums, comme Marie Madeleine, ou en participant à sa sépulture, comme Nicodème, qui n'était qu'à moitié l'ami du Christ. Ni enfin avec l'or, l'encens et la myrrhe, comme les mages l'ont fait avant tous ceux que nous venons de citer.

Le Seigneur de l'univers veut la miséricorde et non le sacrifice, et notre compassion plutôt que des milliers d'agneaux engraissés. Présentons-lui donc notre miséricorde par les mains de ces malheureux aujourd'hui gisant sur le sol, afin que, le jour où nous partirons d'ici, ils nous introduisent aux demeures éternelles, dans le Christ lui-même, notre Seigneur, à qui appartient la gloire pour les siècles. Amen.


vendredi 17 mars 2023

 

 

 

Amir Ibragimov, l’espoir de Manchester United, révèle un autre talent : il récite magnifiquement le Saint Coran

oumma.com

17 mars 2023, 10 h 52 min

Sa voix de cristal a fait vibrer les murs du Trafford Centre, suscitant une profonde émotion qui s’est propagée bien au-delà de l’enceinte de ce vaste centre commercial du Grand Manchester, Amir Ibragimov, 15 ans, n’a pas seulement un visage d’ange et de l’or au bout des pieds…

Etoile montante de Manchester United, ce jeune virtuose musulman du ballon rond, né au Daghestan, la République russe fédérée et terre d’islam, a révélé récemment une autre facette de son talent devant la caméra tenue par son frère, Ibrahim.

Il a magnifiquement psalmodié les versets 72 et 73 de la sourate Al-Furqan, bouleversant des milliers d’internautes. (voir vidéo ci-dessous)

Considéré comme l’un des joueurs les mieux notés du système académique de Manchester United, le très prometteur Amir Ibragimov a acquis une large notoriété l’an passé Outre-Manche, après  avoir signé un contrat qui le lie au prestigieux club anglais jusqu’à ce qu’il soit éligible à une carrière professionnelle, à l’âge de 17 ans.

Ses deux frères ne sont pas en reste, puisque l’aîné, Ibrahim, est un gladiateur professionnel du MMA, quant au petit dernier, Gazi, il compte lui aussi parmi la fine fleur des jeunes espoirs de Manchester United. 

 

« Vous avez été rachetés par un sang précieux ».

 

COMMENTAIRE DE SAINT GRÉGOIRE LE GRAND SUR LE LIVRE DE JOB


Le bienheureux Job, préfigurant l'Église, parle tantôt au nom du corps, tantôt au nom de la tête. Et, alors que les membres sont l'objet de ses discours, il s'élève tout à coup aux paroles dites par la tête. C'est pourquoi, il dit : J'ai souffert tout cela sans qu'il y ait aucun crime dans mes mains, et alors que je présentais à Dieu des prières pures.

En effet, il a souffert sans qu'il y ait eu aucun crime dans ses mains, celui qui n 'a jamais commis de péché ni proféré de mensonge ; pourtant, il a subi le supplice de la croix pour nous racheter. Contrairement à tous, lui seul a présenté des prières pures, puisque, jusque dans le supplice de la passion, il faisait cette prière pour ses persécuteurs :
Père, pardonne-leur ; ils ne savent pas ce qu'ils font.

Que peut-on dire, que peut-on penser de plus pur, dans la prière, que d'intercéder avec miséricorde pour ceux qui vous font souffrir ? C'est pourquoi le sang de notre Rédempteur, que ses persécuteurs furieux avaient répandu, les croyants l'ont bu par la suite et ont proclamé que Jésus est le Fils de Dieu. Au sujet de ce sang, il est dit ensuite avec à-propos : Terre, ne couvre point mon sang, et n'arrête pas mon cri. L'homme, après son péché, avait entendu cette sentence : Tu es terre, et tu retourneras à la terre.

Or, cette terre n'a pas caché le sang de notre Rédempteur, parce que tout homme pécheur, buvant le sang qui a payé sa rédemption, la proclame, en rend grâce et la fait connaître à tous ceux qu'il approche. Et la terre n'a pas recouvert son sang, parce que la sainte Église a proclamé déjà maintenant le mystère de sa rédemption dans toutes les parties du monde.

Remarquez ce qui suit : N'arrête pas mon cri. En effet, ce sang de notre rédemption, qui nous est donné à boire, est le cri de notre Rédempteur. Ce qui fait dire à saint Paul : Son sang répandu parle plus fort que celui d'Abel. Du sang d'Abel il avait été dit : Le sang de ton frère, de la terre crie vers moi. Mais le sang de Jésus parle plus fort que celui d'Abel, parce que le sang d'Abel a demandé la mort du meurtrier de son frère, tandis que le sang du Seigneur a obtenu la vie pour ses persécuteurs.

Afin que le sacrement de la passion du Seigneur ne soit pas inefficace en nous, nous devons imiter ce qui nous est donné à boire et proclamer aux autres ce que nous vénérons. En effet, son cri est arrêté en nous, si la langue tient caché ce que l'âme a cru, Mais, pour que son cri ne soit pas arrêté en nous, il reste que chacun, selon sa capacité, fasse connaître à ceux qu'il approche le mystère qui le fait vivre.


jeudi 16 mars 2023

 

 

 

 

l'offrande spirituelle.

TRAITÉ DE TERTULLIEN SUR LA PRIÈRE



La prière est le sacrifice spirituel qui a supprimé les anciens sacrifices. À quoi bon, dit le Seigneur, m'offrir tant de sacrifices ? Les holocaustes de béliers, la graisse des veaux, j'en suis rassasié. Le sang des taureaux, des agneaux et des boucs, je n'en veux plus. Qui donc vous a demandé de m'apporter tout cela ?

Ce que Dieu réclame, l'Évangile nous l'enseigne. L'heure vient, dit Jésus, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et vérité. En effet, Dieu est Esprit, et c'est pourquoi il cherche de tels adorateurs.

Nous sommes les vrais adorateurs et les vrais sacrificateurs. En priant dans l'Esprit, c'est par l'Esprit que nous offrons en sacrifice la prière, victime qui revient à Dieu, qui lui plaît, qu'il a recherchée, qu'il s'est destinée.

C'est elle, offerte de tout cœur, nourrie de la foi, guérie par la vérité, gardée parfaite par l'innocence, purifiée par la chasteté, couronnée par l'amour, — c'est elle, la prière, que nous devons conduire jusqu'à l'autel de Dieu, avec la procession des bonnes œuvres, parmi les psaumes et les hymnes ; c'est elle qui obtiendra tout de Dieu en notre faveur.

En effet, qu'est-ce que Dieu peut refuser à la prière qui procède de l'esprit et de la vérité, lui qui l'exige ? Les grandes preuves de son efficacité, nous les lisons, nous les entendons, nous les croyons !

La prière de jadis délivrait du feu, des bêtes, de la famine, et pourtant elle n'avait pas reçu du Christ sa perfection.

D'ailleurs combien la prière chrétienne est plus amplement efficace ! Elle ne place pas au milieu de la fournaise un ange porteur de rosée ; elle ne ferme pas les gueules des lions ; elle n'apporte pas aux affamés le repas des moissonneurs. Elle n'écarte aucune souffrance par un bienfait particulier : elle forme par la patience ceux qui pâtissent, qui souffrent et qui s'affligent, elle développe la grâce par son efficacité pour que la foi sache ce qu'elle peut obtenir du Seigneur, en comprenant qu'elle souffre pour le nom de Dieu.

Autrefois la prière infligeait des calamités, mettait en déroute les armées ennemies, arrêtait les bienfaits de la pluie, mais maintenant la prière de justice détourne toute colère divine, monte la garde en faveur des ennemis, supplie pour les persécuteurs. Est-il étonnant qu'elle ait su obtenir de force les eaux du ciel, puisqu'elle a pu en faire tomber le feu ? C'est la prière seule qui triomphe de Dieu ; mais le Christ n'a pas voulu qu'elle produise aucun mal, toute la vertu qu'il lui a conférée est pour le bien.

Aussi tout ce qu'elle sait faire, c'est rappeler les âmes des défunts du chemin qui conduit droit à la mort, fortifier les faibles, guérir les malades, délivrer les possédés, ouvrir les prisons, défaire les chaînes des innocents. C'est elle encore qui lave les fautes, repousse les tentations, arrête les persécutions, réconforte les timides, adoucit les magnanimes, guide les voyageurs, apaise les flots, paralyse les bandits, nourrit les pauvres, modère les riches, relève ceux qui sont tombés, retient ceux qui trébuchent, raffermit ceux qui restent debout.

Tous les anges prient, toutes les créatures prient ; les bêtes domestiques et les bêtes sauvages fléchissent les genoux, et, lorsqu'elles sortent de leurs étables ou de leurs repaires, elles regardent vers le ciel, non sans motif, en faisant frémir leur souffle, chacune à sa manière. Quant aux oiseaux, lorsqu'ils se lèvent, ils se dirigent vers le ciel et ils étendent leurs ailes, comme nous étendons les mains, en forme de croix, et ils font entendre ce qui apparaît comme une prière.

Que dire encore sur la fonction de la prière ? Le Seigneur lui-même a prié, à qui soient honneur et puissance pour les siècles des siècles.


mardi 14 mars 2023

« Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu »

 

DE SAINT THÉOPHILE D'ANTIOCHE À AUTOLYCUS



Si tu me dis : Montre-moi ton Dieu, je pourrais te répondre : Montre-moi l'homme que tu es, et moi je te montrerai mon Dieu. Montre donc comment les yeux de ton âme regardent, et comment les oreilles de ton cœur écoutent.

Ceux qui voient avec les yeux du corps observent ce qui se passe dans la vie et sur la terre ; ils discernent la différence entre la lumière et l'obscurité, le blanc et le noir, le laid et le beau ; entre ce qui est harmonieux, bien proportionné, et ce qui manque de rythme et de proportion ; entre ce qui est démesuré et ce qui est tronqué ; il en est de même pour ce qui tombe sous le sens de l'ouïe : sons aigus, ou graves, ou agréables. On pourrait, de la même façon, dire des oreilles du cœur et des yeux de l'âme qu'il leur est possible de saisir Dieu.

Dieu, en effet, est perçu par ceux qui peuvent le voir, après que les yeux de leur âme se sont ouverts. Tous ont des yeux, mais certains ne les ont que voilés et ne voient pas la lumière du soleil. Si les aveugles ne voient pas, ce n'est pas parce que la lumière du soleil ne brille pas. C'est à eux-mêmes, et à leurs yeux, que les aveugles doivent s'en prendre. De même toi : les yeux de ton âme sont voilés par tes fautes et tes actions mauvaises.

L'homme doit avoir une âme pure, comme un miroir brillant. S'il y a de la rouille sur le miroir, l'homme ne peut plus y voir son visage. Ainsi, lorsqu'il y a une faute dans l'homme, cet homme ne peut plus voir Dieu. ~

Mais, si tu le veux, tu peux guérir. Confie-toi au médecin et il opérera les yeux de ton âme et de ton cœur. Qui est ce médecin ? C'est Dieu, qui guérit et vivifie par le Verbe et la Sagesse. C'est par son Verbe et sa Sagesse que Dieu a fait toutes choses. Comme dit le Psaume : Le Seigneur a établi les cieux par sa Parole, et leur puissance par le Souffle de sa bouche. Cette Sagesse est souveraine. En effet : Dieu a fondé la terre par sa Sagesse ; il a disposé les cieux par son intelligence ; c'est par sa science que furent creusés les abîmes, que les nuées ont distillé la rosée.

Si tu comprends cela et si ta vie est pure, pieuse et juste, tu peux voir Dieu. Avant tout, que la foi et la crainte de Dieu entrent les premières dans ton cœur, et alors tu comprendras cela. Quand tu auras dépouillé la condition mortelle et revêtu l'immortalité, alors tu verras Dieu selon ton mérite. C'est ce Dieu qui ressuscitera ta chair immortelle, en même temps que ton âme. Et alors, devenu immortel, tu verras le Dieu immortel, à condition d'avoir cru en lui maintenant.


 

 

 

 

lundi 13 mars 2023

prière, jeûne, partage.

 

HOMÉLIE DE SAINT PIERRE CHRYSOLOGUE


Il y a trois actes, mes frères, trois actes en lesquels la foi se tient, la piété consiste, la vertu se maintient : la prière, le jeûne, la miséricorde. La prière frappe à la porte, le jeûne obtient, la miséricorde reçoit. Prière, miséricorde, jeûne, les trois ne font qu'un et se donnent mutuellement la vie.

En effet, le jeûne est l'âme de la prière, la miséricorde est la vie du jeûne. Que personne ne les divise : les trois ne peuvent se séparer. Celui qui en pratique seulement un ou deux, celui-là n'a rien. Donc, celui qui prie doit jeûner ; celui qui jeûne doit avoir pitié ; qu'il écoute l'homme qui demande, et qui en demandant souhaite être écouté ; il se fait entendre de Dieu, celui qui ne refuse pas d'entendre lorsqu'on le supplie.

Celui qui pratique le jeûne doit comprendre le jeûne : il doit sympathiser avec l'homme qui a faim, s'il veut que Dieu sympathise avec sa propre faim ; il doit faire miséricorde, celui qui espère obtenir miséricorde ; celui qui veut bénéficier de la bonté doit la pratiquer ; celui qui veut qu'on lui donne doit donner. C'est être un solliciteur insolent, que demander pour soi-même ce qu'on refuse à autrui.

Sois la norme de la miséricorde à ton égard: si tu veux qu'on te fasse miséricorde de telle façon, selon telle mesure, avec telle promptitude, fais toi-même miséricorde aux autres, avec la même promptitude, la même mesure, la même façon.

Donc la prière, la miséricorde, le jeûne doivent former un patronage pour nous recommander à Dieu, doivent former un seul plaidoyer en notre faveur, une seule prière en notre faveur sous cette triple forme. ~

Ce que nous avons perdu par le mépris, nous devons le conquérir par le jeûne ; immolons nos vies par le jeûne parce qu'il n'est rien que nous puissions offrir à Dieu de plus important, comme le prouve le Prophète lorsqu'il dit : Le sacrifice qui plaît à Dieu, c'est un esprit brisé ; le cœur qui est broyé et abaissé, Dieu ne le méprise pas.

Offre à Dieu ta vie, offre l'oblation du jeûne pour qu'il y ait là une offrande pure, un sacrifice saint, une victime vivante qui insiste en ta faveur et qui soit donnée à Dieu. Celui qui ne lui donnera pas cela n'aura pas d'excuse, parce qu'on a toujours soi-même à offrir.

Mais pour que ces dons soient agréés, il faut que vienne ensuite la miséricorde. Le jeûne ne porte pas de fruit s'il n'est pas arrosé par la miséricorde ; le jeûne se dessèche par la sécheresse de la miséricorde ; ce que la pluie est pour la terre, la miséricorde l'est pour le jeûne. Celui qui jeûne peut bien cultiver son cœur, purifier sa chair, arracher les vices, semer les vertus : s'il n'y verse pas les flots de la miséricorde, il ne recueille pas de fruit.

Toi qui jeûnes, ton champ jeûne aussi, s'il est privé de miséricorde ; toi qui jeûnes, ce que tu répands par ta miséricorde rejaillira dans ta grange. Pour ne pas gaspiller par ton avarice, recueille par tes largesses. En donnant au pauvre, donne à toi-même ; car ce que tu n'abandonnes pas à autrui, tu ne l'auras pas.


 

 

 

 

 

 

« Notre fierté, c'est la croix du Christ »

 

HOMÉLIE DE SAINT BASILE SUR L'HUMILITÉ

Que le sage ne se glorifie pas de sa sagesse, que le vaillant ne se glorifie pas de sa vaillance, que le riche ne se glorifie de sa richesse ! Alors, où est la vraie gloire et en quoi l'homme est-il vraiment grand ? Le prophète répond : Celui qui veut se glorifier trouvera sa gloire s'il reconnaît et comprend que je suis le Seigneur.

Voilà quelle est la noblesse de l'homme, voilà quelle est sa gloire et sa grandeur : connaître vraiment ce qui est grand et s'y unir, et rechercher sa gloire dans la gloire de Dieu. L'Apôtre dit en effet : Celui qui se glorifie, qu'il se glorifie dans le Seigneur, après avoir dit : Le Christ a été envoyé pour être notre sagesse, pour être notre justice, notre sanctification, notre rédemption. ~

Voilà quelle est en Dieu notre fierté parfaite et exacte : ne pas se flatter de sa propre justice, mais savoir qu'on est dépourvu de vraie justice et ne trouver sa justice que dans la foi au Christ. Et c'est en cela que Paul se glorifie, car il méprise sa propre justice : il recherche cette justice qui est donnée par le Christ, qui vient de Dieu et qui consiste en la foi, pour connaître le Christ, éprouver la puissance de sa résurrection, et communier aux souffrances de sa passion, en reproduisant sa mort dans l'espoir de parvenir à ressusciter d'entre les morts.

Alors, toute la prétention de l'orgueil s'écroule. Il ne te reste plus rien, pauvre homme, dont tu puisses te vanter, où tu puisses mettre ta fierté et ton espérance. Il ne te reste qu'à mortifier tout ce que tu possèdes, qu'à chercher dans le Christ ta vie future. Nous l'avons par avance, nous y sommes déjà, puisque nous vivons entièrement par la grâce que Dieu nous donne.

Et certes, c'est l'action de Dieu qui produit en nous la volonté et l'action, parce qu'il veut notre bien. En outre Dieu nous révèle par son Esprit sa sagesse qui a préparé notre gloire. Et c'est Dieu qui nous donne la force dont nous avons besoin dans nos labeurs. J'ai travaillé plus qu'eux tous, dit saint Paul ; non pas moi, mais la grâce de Dieu qui est avec moi.

Dieu nous a délivrés de tout danger au-delà de toute espérance humaine. Nous avions reçu en nous-mêmes notre arrêt de mort, dit saint Paul. Ainsi notre confiance ne pouvait plus se fonder sur nous-mêmes, mais sur Dieu qui ressuscite les morts. C'est lui qui nous a arrachés à une telle mort et nous en arrachera ; en lui nous avons mis notre espérance : il nous en arrachera encore.


dimanche 12 mars 2023

 

 

 

 

 

l'eau vive

 

COMMENTAIRE DE SAINT AUGUSTIN
SUR L'ÉVANGILE DE JEAN

Arrive une femme. Elle représente l'Église ; l'Église qui n'était pas encore justifiée, mais déjà appelée à la justification. Car c'est de cela qu'il est question. Elle arrive sans savoir, elle trouve Jésus, et la conversation s'engage.

Voyons comment, voyons pourquoi arrive une femme de Samarie qui venait puiser de l'eau. Les Samaritains n'appartenaient pas au peuple des Juifs, car à l'origine ils étaient des étrangers. ~ C'est un symbole de la réalité qu'arrive de chez les étrangers cette femme qui était l'image de l'Église, car l'Église devait venir aussi des nations païennes, être étrangère à la descendance des Juifs.
 
Écoutons-la donc : en elle, c'est nous qui parlons ! Reconnaissons-nous en elle et, en elle, rendons grâce à Dieu pour nous. Elle était la figure, non la vérité ; car elle-même a présenté d'abord la figure, et la vérité est venue. Car elle a cru en celui qui, en elle, nous présentait cette préfiguration. Donc, elle venait puiser de l'eau, tout simplement, comme font ordinairement des hommes ou des femmes.
  
Jésus lui dit : Donne-moi à boire. (En effet, ses disciples étaient partis à la ville pour acheter de quoi manger). La Samaritaine lui dit : Comment, toi qui es Juif, tu me demandes à boire, à moi, une Samaritaine ? En effet, les Juifs ne veulent rien avoir en commun avec les Samaritains.
 
Vous voyez que c'étaient bien des étrangers : les Juifs n'employaient jamais leurs récipients. Et, parce que cette femme avait emporté une cruche pour puiser l'eau, elle s'étonne de ce qu'un Juif lui demande à boire, ce qui n'était pas la coutume des Juifs. Mais celui qui cherchait à boire avait soif de la foi de cette femme.

Écoute enfin quel est celui qui demande à boire. Jésus lui répondit : Si tu savais le don de Dieu, si tu connaissais celui qui te dit : Donne-moi à boire, c'est toi qui lui aurais demandé, et il t'aurait donné de l'eau vive. Il demande à boire, et il promet à boire. Il est dans le besoin, comme celui qui va recevoir, et il est dans l'abondance, comme celui qui va combler. Si tu savais le don de Dieu, dit-il. Le don de Dieu, c'est l'Esprit Saint. Mais Jésus parle encore à cette femme de façon cachée et peu à peu il entre dans son cœur. Peut-être l'instruit-il déjà. Qu'y a-t-il de plus doux et de plus bienveillant que cette invitation : Si tu savais le don de Dieu, si tu connaissais celui qui te dit : Donne-moi à boire, c'est peut-être toi qui demanderais, et il te donnerait de l'eau vive. ~
 
Quelle eau va-t-il lui donner, sinon cette eau dont il est dit : En toi est la source de vie ? Comment auraient-ils soif, ceux qui seront enivrés par les richesses de ta maison ?
 
Il promettait donc la nourriture substantielle et le rassasiement de l'Esprit Saint, mais la femme ne comprenait pas encore. Et, parce qu'elle ne comprenait pas, que répondait-elle ? La femme lui dit : Seigneur, donne-la moi, cette eau :  que je n'aie plus soif, et que je n'aie plus à venir ici pour puiser. Sa pauvreté l'obligeait à peiner, et sa faiblesse refusait cette peine. Elle aurait dû entendre cette parole : Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos ! Jésus lui disait cela pour qu'elle cesse de peiner. Mais elle ne comprenait pas encore.


 

samedi 11 mars 2023

 

 

 

 

 

 

« Là où est ton trésor... »

 

SERMON DE SAINT AMBROISE


Le trésor de l'homme est situé là où est son cœur ; car le Seigneur n'a pas coutume de refuser quelque chose de bon à ceux qui lui demandent.

Puisque le Seigneur est bon, et surtout envers ceux qui espèrent en lui, attachons-nous à lui, soyons avec lui de toute notre âme, de tout notre cœur, de toutes nos forces pour être dans sa lumière, pour contempler sa gloire et pour posséder la grâce du bonheur céleste. Tendons nos esprits vers ce bien, soyons en lui, vivons en lui, attachons-nous à lui, à ce bien qui dépasse toute pensée et toute réflexion, qui jouit d'une paix et d'une tranquillité perpétuelles ; une paix qui surpasse toute pensée et tout sentiment.

Il est ce bien qui pénètre toute chose ; tous nous vivons en lui et nous dépendons de lui ; il n'y a rien au-dessus de lui, car il est divin. Personne, en effet, n'est bon, sinon Dieu seul. Ce qui est bon est divin, ce qui est divin est bon, c'est pourquoi il est dit : Lorsque tu ouvres la main, Seigneur, tous sont comblés de ta bonté. C'est en effet par la bonté de Dieu que nous sont accordés tous les biens qui ne comportent aucun mélange de mal.

Ce sont les biens que l'Écriture promet aux fidèles : Vous mangerez les biens du pays. ~ 

Nous sommes morts avec le Christ ~ ; nous portons la mort du Christ dans notre corps, pour que la vie du Christ soit elle aussi manifestée en nous. Nous ne vivons donc plus de notre vie, mais de la vie du Christ, vie d'innocence, vie de pureté, vie de simplicité et de toutes les vertus. Nous sommes ressuscités avec le Christ : vivons en lui, élevons-nous en lui afin que, sur la terre, le serpent ne puisse plus nous atteindre au talon pour nous blesser.

Fuyons hors d'ici. Tu peux fuir en esprit, même si tu es retenu physiquement. Tu peux à la fois demeurer ici et être en présence du Seigneur, si ton âme s'attache à lui, si, par la pensée, tu marches derrière lui, si tu suis ses chemins par la foi, non par la vue, si tu te réfugies en lui ; car il est refuge et force, lui à qui David disait : Vers toi je me suis réfugié et je n'ai pas été déçu.

Puisque Dieu est un refuge, car Dieu est au ciel et au dessus des cieux, c'est donc bien là qu'il faut fuir loin d'ici, là où est la paix, le repos de nos labeurs, là où nous ferons le festin du grand sabbat, comme dit Moïse : Les sabbats du pays seront votre nourriture. C'est un festin, en effet, c'est la plénitude de la réjouissance et de la tranquillité que de se reposer en Dieu et de contempler sa béatitude. ~

Courons comme les cerfs vers la source des eaux ; la soif ressentie par David, que notre âme la ressente aussi. Quelle est cette source ? Écoute David qui le dit : En toi est la source de la joie. Que mon âme dise à cette source : Quand pourrai-je venir et paraître devant ta face ? Car la source, c'est Dieu.


vendredi 10 mars 2023

 

 

 

 

l'Alliance du Seigneur.

 

TRAITÉ DE SAINT IRÉNÉE CONTRE LES HÉRÉSIES


Moïse dit au peuple dans le Deutéronome : Le Seigneur ton Dieu a conclu une alliance sur l'Horeb ; le Seigneur n'a pas conclu cette alliance avec vos pères, mais avec vous.

Mais pourquoi n'a-t-il pas conclu une alliance avec leurs pères ? Parce que la loi n'a pas été établie pour le juste. Quand leurs pères étaient justes, ils portaient inscrite dans leur cœur et dans leur âme la vertu du Décalogue : ils aimaient le Dieu qui les créa, et s'abstenaient de toute injustice envers leur prochain ; aussi n'était-il pas nécessaire qu'une Écriture les mît en garde, car ils portaient en eux la justice de la loi.

Quand cette justice et cet amour envers Dieu furent oubliés et éteints en Égypte, Dieu nécessairement, eu égard à sa bienveillance envers les hommes, se manifesta de vive voix.

Il fit sortir d'Égypte son peuple par sa puissance, pour que l'homme redevienne le disciple de Dieu. Il châtiait les désobéissants pour que l'homme ne méprise pas celui qui l'a créé. Il l'a nourri de la manne, pour qu'il reçoive une nourriture spirituelle, ainsi que le dit Moïse dans le Deutéronome : Il t'a nourri d'une nourriture que ne connaissaient pas tes pères, pour que tu saches que l'homme ne vivra pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. Il prescrivit l'amour envers Dieu ; il introduisit la justice envers le prochain ; pour que l'homme ne fût ni injuste ni indigne de Dieu. Ainsi par le Décalogue, il préparait l'homme à son amitié et à la paix avec le prochain. Tout cela était utile à l'homme, Dieu ne sollicitait de lui rien de plus. ~

Vraiment cela rendait l'homme glorieux, en suppléant ce qui lui manquait : l'amitié de Dieu. Mais à Dieu cela n'apportait rien : car Dieu n'avait pas besoin de l'amour de l'homme.

La gloire de Dieu manquait à l'homme, cette gloire qu'il n'avait pu recevoir d'aucune manière, si ce n'est par le service de Dieu. Et à ce sujet, Moïse dit encore : Choisis la vie afin de vivre, toi et ta postérité : aime le Seigneur ton Dieu ; écoute sa voix et attache-toi à lui, car c'est cela, ta vie à la longueur de tes jours.

Pour préparer l'homme à cette vie, le Seigneur lui-même a promulgué pour tous les paroles du Décalogue ; aussi furent-elles pour nous, amplifiées et augmentées, non abolies de par sa venue dans la chair.

Quant aux préceptes de servitude, il les a par Moïse enseignés séparément au peuple, adaptés à leur éducation et à leur formation, comme le dit lui-même Moïse : Le Seigneur me commanda de vous enseigner pour ce temps-là les prescriptions et les jugements.

Préceptes donnés dans la servitude et enseignés, il les a abolis par la nouvelle Alliance de liberté ; mais les préceptes naturels, qui conviennent à des hommes libres, et sont communs à tous, il les a augmentés et amplifiés, en donnant aux hommes avec largesse et générosité de connaître Dieu le Père par l'adoption, et de l'aimer de tout cœur et de suivre sans détour son Verbe.


Cela peut arriver très vite - chabad.org

 

Ki Tissa

Chers amis,

Ce Chabbat, nous sortirons de l’arche deux rouleaux de la Torah. Dans le premier, nous lirons la paracha de cette semaine, « Ki Tissa », et dans le second, nous lirons la troisième des « Quatre Parachiot », la « parachat Parah ».

Ces deux lectures ne sont pas réunies tous les ans en un même Chabbat, et le fait que cela arrive contient un puissant enseignement.

En effet, Ki Tissa contient le terrible épisode du Veau d’or. Nos Sages enseignent que lorsque D.ieu donna la Torah, les Enfants d’Israël atteignirent un degré ultime de liberté, au point même d’être « libérés de l’ange de la mort » !

La mort avait été introduite dans le monde par le péché d’Adam et Ève qui avaient consommé le fruit de l’Arbre de la Connaissance du Bien et du Mal. Le mal faisant désormais partie de la nature humaine, l’être humain ne pouvait conserver l’immortalité que lui conférait le fait d’être « à l’image de D.ieu », car cela aurait signifié que le mal serait éternel lui aussi.

Mais lors du Don de la Torah, le peuple d’Israël fut élevé à un degré qui transcende la mort, car la Torah est dans son essence au-dessus des limites du monde.

Hélas, le péché du Veau d’or fit revenir sur eux l’impureté de la mort, et c’est seulement à l’ère messianique que celle-ci sera à jamais anéantie (Isaïe 25,8), lorsque tout mal aura disparu du monde (Zacharie 13,2).

D.ieu a toutefois voulu que nous soyons les acteurs de la progression du monde vers cet état de pureté et de bien universel. Pour cela Il nous a donné à les 613 Commandements de la Torah.

Une mitsva, toutefois, se démarque par le fait qu’elle s’attaque directement à l’impureté de la mort, c’est le rituel purificateur de la Vache Rousse, la « Parah Adouma », qui est précisément le sujet de la « parachat Parah ».

Ainsi, en juxtaposant la lecture de l’épisode du Veau d’or et celle des lois de la Vache Rousse, notre Chabbat réunit la maladie et son remède, le problème et sa solution, la mort et « la mort de la mort ».

L’un des enseignements que nous pouvons en tirer est d’exclure tout défaitisme et toute fatalité : certes le seul qui puisse mettre un terme à la mort est le Créateur Lui-même. Cependant Il nous a donné Sa Torah – « l’élixir de vie » – qui nous permet de changer le monde dans ses fondements mêmes et de le faire progresser vers les Temps Futurs. Et si le mauvais penchant tente de nous désespérer et de nous décourager devant l’ampleur de la tâche, nous devons nous rappeler que ce « futur » que nous attendons peut se trouver dans l’instant suivant, et que le prochain chapitre de notre histoire se trouve dans un livre qui est déjà posé sur la table et qui attend seulement que nous l’ouvrions et commencions à le lire joyeusement.

Chabbat Chalom !


Emmanuel Mergui
Au nom de l’équipe éditoriale de Chabad.org

mercredi 8 mars 2023

la vraie crainte de Dieu.

 

COMMENTAIRE DE SAINT HILAIRE SUR LE PSAUME 127


Heureux seront ceux qui craignent le Seigneur, qui marchent sur ses chemins. Toutes les fois que l'on parle de la crainte du Seigneur dans les Écritures, il faut remarquer qu'elle n'est jamais présentée seule, comme si elle suffisait à la perfection de notre foi ; on lui préfère ou on lui substitue une quantité de choses qui font comprendre quelle est la nature et la perfection de cette crainte du Seigneur. Nous connaissons par là ce que dit Salomon dans les Proverbes : Si tu demandes la sagesse, si tu appelles l'intelligence, si tu la cherches comme l'argent et si tu creuses comme un chercheur de trésor, alors tu comprendras la crainte du Seigneur.

Nous voyons ainsi à travers quelles étapes on parvient à la crainte du Seigneur. D'abord, il faut demander la sagesse, consacrer tous ses efforts à comprendre la parole de Dieu, rechercher et approfondir dans la sagesse ; et c'est après que l'on comprendra la crainte du Seigneur. Or, dans l'opinion commune des hommes, on ne comprend pas ainsi la crainte.

La crainte est l'effroi de la faiblesse humaine qui redoute de souffrir des accidents dont elle ne veut pas. Elle naît et elle s'ébranle en nous du fait de la culpabilité de notre conscience, du droit d'un plus puissant, de l'assaut d'un ennemi mieux armé, d'une cause de maladie, de la rencontre d'une bête sauvage, bref la crainte naît de tout ce qui peut nous apporter de la souffrance. Une telle crainte ne s'enseigne donc pas : elle naît naturellement de notre faiblesse. Nous n'apprenons pas quels sont les maux à craindre, mais d'eux-mêmes ces maux nous inspirent de la crainte.

Au contraire, au sujet de la crainte du Seigneur, il est écrit ceci : Venez, mes fils, écoutez-moi : la crainte du Seigneur, je vous l'enseignerai. Il faut donc apprendre la crainte de Dieu, puisqu'elle est enseignée. En effet, elle n'est pas dans la terreur, elle est dans la logique de l'enseignement. Elle ne vient pas du tremblement de la nature, mais de l'observance du précepte ; elle doit commencer par l'activité d'une vie innocente et par la connaissance de la vérité.

Pour nous, la crainte de Dieu est tout entière dans l'amour, et la charité parfaite mène à son achèvement la peur qui est en elle. La fonction propre de notre amour envers lui est de se soumettre aux avertissements, d'obéir aux décisions, de se fier aux promesses. Écoutons donc l'Écriture, qui nous dit : Et maintenant, lsraël, qu'est-ce que le Seigneur te demande ? Sinon que tu craignes le Seigneur ton Dieu, que tu marches sur tous ses chemins, que tu l'aimes et que tu observes, de tout ton cœur et de toute ton âme, les commandements qu'il t'a donnés pour ton bonheur.

Nombreux sont les chemins du Seigneur, bien qu'il soit lui-même le chemin. Mais lorsqu'il parle de lui-même, il se nomme le chemin et il en montre la raison lorsqu'il dit : Personne ne va vers le Père sans passer par moi. Il faut donc interroger beaucoup de chemins et nous devons en fouler beaucoup pour trouver le seul qui soit bon ; c'est-à- dire que nous trouverons l'unique chemin de la vie éternelle en traversant la doctrine de chemins nombreux. Car il y a des chemins dans la Loi, des chemins chez les prophètes, des chemins dans les évangiles, des chemins chez les Apôtres ; il y a aussi des chemins dans toutes les actions qui accomplissent les commandements, et c'est en les prenant que ceux qui marchent dans la crainte de Dieu trouvent le bonheur.


 

 

 

 

journée des droits des Femmes : hommage à Khadija, la Mère des croyants

 

oumma.com

8 mars 2023, 9 h 00 min

Première épouse du Prophète Muhammad (saws), dépeinte comme une femme « résolue, intelligente et noble », Khadija Bint Khuwaylid fut sans conteste la meilleure alliée du grand homme de l’islam pendant 25 ans d’une union fusionnelle, qui porta à sa perfection le verset :

« Elles sont un vêtement pour vous et vous un vêtement pour elles » (2 :187).

A l’occasion de ce mercredi 8 mars 2023, placé sous le signe de la célébration des droits des Femmes, comment ne pas rendre hommage à la Mère des croyants, une femme musulmane d’exception, surnommée « la pure », que d’aucuns pourraient qualifier aujourd’hui de féministe avant l’heure au regard de sa trajectoire unique ? (voir vidéo ci-dessous)

Une femme

hors du commun, dont le Prophète Muhammad (saws), qui fut longtemps inconsolable après sa mort, dira d’elle jusqu’à son dernier souffle : « La meilleure des femmes de ma communauté a été ma première épouse ».



les figures du monde à venir

 

TRAITÉ DE SAINT IRÉNÉE CONTRE LES HÉRÉSIES


Depuis le commencement, Dieu a modelé l'homme en vue de ses dons ; il a choisi les patriarches en vue de leur salut ; il formait d'avance le peuple, pour apprendre aux ignorants à suivre Dieu ; il préparait les prophètes, pour habituer l'homme sur la terre à porter son Esprit et à être en communion avec Dieu. Lui qui n'avait besoin de rien accorde sa communion à ceux qui ont besoin de lui ; pour ceux qui lui plaisaient, il dessinait comme un architecte l'édifice du salut ; à ceux qui ne le voyaient pas en Égypte, il servait lui-même de guide ; aux turbulents dans le désert, il donnait la loi pleinement adaptée ; à ceux qui entraient dans une bonne terre, il donnait l'héritage approprié ; pour ceux qui revenaient vers le Père, il immolait le veau gras, et leur offrait la meilleure robe. Bref, de bien des manières, il disposait le genre humain à l'harmonie du salut.

Voilà pourquoi Jean dit dans l'Apocalypse : Et sa voix était pareille à la voix des multiples eaux. Oui, elles sont nombreuses, les eaux de l'Esprit de Dieu, — car le Père est riche et grand — et passant à travers elles toutes, le Verbe apportait généreusement son assistance à ceux qui lui étaient soumis, prescrivant à toute créature la loi nécessaire et appropriée.

Ainsi par la Loi, il déterminait la construction du tabernacle, l'édification du Temple, le choix des Lévites, les sacrifices et les oblations, les purifications, et tout le reste du service du culte. Lui-même n'a nul besoin de tout cela : car il est toujours comblé de tous biens, et a en lui toute odeur de suavité, et toutes les fumées de parfums, même avant que Moïse fût.

Mais il éduquait le peuple enclin à retourner aux idoles : il le disposait, par de nombreuses prestations, à persévérer dans le service de Dieu, il l'appelait par les choses secondaires aux principales, c'est-à-dire par les figuratives aux véritables, par les temporelles aux éternelles, par les charnelles aux spirituelles, par les terrestres aux célestes.

C'est ce qui fut dit à Moïse : Tu feras tout selon le modèle de ce que tu as vu sur la montagne. En effet, pendant quarante jours, il apprit à retenir les paroles de Dieu, les caractères célestes, les images spirituelles, et les figures des choses à venir. Ainsi le dit Paul : Ils buvaient au rocher qui les suivait, car le rocher était le Christ. Puis ayant rappelé le contenu de la loi, il ajoute : Toutes ces choses leur arrivaient en figures ; elles ont été écrites pour être instruction, à nous en qui est arrivée la fin des siècles. Par ces figures, ils apprenaient à craindre Dieu et à persévérer dans son service. Ainsi la loi était pour eux un enseignement, en même temps qu'une prophétie de l'avenir.


mardi 7 mars 2023

 

 

 

 

Perpétue et Félicité, martyrisées à Carthage sous Septime Sévère, en 203

 

wikipédia à jour au 12 décembre 2022 ; consulté le jour de leur fête liturgique, le 7 mars 2023


Perpétue et Félicité

Image illustrative de l’article Perpétue et Félicité
Mosaïque de Perpétue dans la basilique euphrasienne de Poreč. L'inscription au-dessus signifie Sancta Perpetua

Martyres chrétiennes

Naissance

181
Thuburbo, province romaine d'Afrique actuelle Tebourba, Tunisie

Décès

7 mars 203  (22 ans ans)
Carthage, province romaine d'Afrique actuelle Tunisie

Vénérée par

Église catholique
Église d'Orient

Fête

7 mars par l'Église catholique et le 1 février par l'Église d'Orient.

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Perpétue et Félicité sont parmi les premières martyres chrétiennes d'Afrique romaine dont la mort soit documentée. Elles sont mortes à Carthage en 203. Leur fête est célébrée le 7 mars par l'Église catholique, et le 1er février par l'Église d'Orient.

Le martyre

Perpétue n'était que catéchumène quand elle fut arrêtée. Âgée de 22 ans, elle était mère d'un tout jeune enfant. Félicité était enceinte et elle accoucha d'une fille en prison. Mais ni l'une ni l'autre ne faiblirent lorsque, le 7 mars 203, elles pénétrèrent dans l’amphithéâtre de Carthage1. C'est la main dans la main qu'elles s'avancèrent vers la vache furieuse qui devait les immoler.

Perpétue fut sans doute arrêtée à la suite d'une dénonciation, elle fut jugée par le procurateur de la province qui remplaçait momentanément l'habituel proconsul.

Les soldats l'amènent de Tebourba chargée de chaînes ; jeune mariée, elle tient entre les bras son enfant qu'elle allaite encore ; on la jette dans les prisons de Byrsa. Son père se précipite à ses pieds pour obtenir qu'elle renie sa foi, on lui signifie qu'elle va laisser orpheline la créature innocente à laquelle elle vient de donner le jour, tout ceci en vain, car elle résiste aux prières comme aux menaces.

Elle est condamnée aux taureaux (la taurokathapsia, type de damnatio ad bestias). On la traîne à l'amphithéâtre au milieu des insultes de la foule, avec sa servante Félicité qui trois jours auparavant dans sa prison, avait mis au monde une petite fille ; on les expose, entourées de filets, à la fureur d'une vache sauvage qui s'acharne sur elles sans parvenir à les tuer. Il faut que le fer les achève et que l'homme accomplisse ce que les bêtes n'ont point voulu parfaire.

Les récits de la Passion

Le récit du martyre nous est connu dans un texte grec et un texte latin : la Passion de Perpétue et Félicité2. Une longue controverse s'est développée pour savoir lequel de ces deux textes était le texte original. La Passion se présente comme l'œuvre d'un rédacteur anonyme — autrefois souvent assimilé à Tertullien, hypothèse bien moins retenue aujourd'hui — encadrant des pages écrites par Perpétue et Saturus durant leur captivité avant l'exécution. Le rédacteur anonyme a donc laissé une introduction générale, le récit de la cérémonie des jeux qui se conclut par la mort des martyrs et une péroraison finale. Les pages écrites par Perpétue et Saturus sont consacrées pour l'essentiel aux visions qu'ils eurent durant leur captivité. Ces visions sont des songes inspirés par la divinité selon l'idée courante dans l'antiquité que les rêves permettaient aux dieux de communiquer avec les hommes.

On tient les récits de Perpétue et de Saturus pour des récits originaux, ce qui fait la valeur historique de cette passion. Le récit de Perpétue est en effet un des rares textes qui nous ont été laissés par une femme durant l'empire romain3. Perpétue apparaît empreinte d'une foi très rigoureuse — qui a pu faire penser au Montanisme, elle n'en est pas moins marquée par la culture de son époque : Louis Robert a montré comment le songe du combat avec le lutteur égyptien s'inspirait des spectacles de lutte. Le récit de la passion de Perpétue a connu une diffusion rapide : elle est citée par Tertullien4. Par la suite, Saint Augustin y fit plusieurs fois référence, en particulier à propos de la question du devenir des enfants morts non baptisés il discuta du songe qui montre le salut du jeune frère de Perpétue, Dinocrate. Les Actes furent rédigés à partir de la Passion, sans doute pour offrir une version plus commode à utiliser dans la prédication5.

Vénération et reliques

Châsse de sainte Perpétue en l'église Notre-Dame de Vierzon.

Perpétue et Félicité sont évoquées dans la litanie des saints lors de la Vigile pascale dans l'Église catholique, ainsi qu'à la fin de la prière eucharistique numéro 1 appelée aussi Canon romain dans l'ordinaire de la messe.

Procession des Saintes-Martyres Perpétue et Félicité à Carthage le 7 mars 1901

Selon la tradition berrichonne6,7, les reliques de sainte Perpétue, martyrisée le 7 mars 203, furent transférées en 439 à Rome, puis de là, en 843, par l'archevêque de Bourges Raoul à l'abbaye de Dèvres (ou Deuvre), à Saint-Georges-sur-la-Prée. Après que cette abbaye eut été saccagée par les Normands en 903, elle fut transférée à Vierzon en 926, et les reliques de sainte Perpétue avec elle, sur le lieu de l'actuel Hôtel-de-Ville. De là, ces reliques furent à nouveau transférées dans l'église Notre-Dame de Vierzon en 1807, où elles sont conservées aujourd'hui. Perpétue est la sainte patronne de Vierzon et, à la suite de son martyre, est invoquée pour la protection des troupeaux de bétail.

Elles sont commémorés le 7 mars selon le Martyrologe romain8, et le 1er février par l'Église d'Orient9.

Proclamer sa foi au IIIe siècle

En 203, à Carthage, lors de la persécution menée à l'encontre des chrétiens sous l'empereur romain Septime Sévère, une jeune femme, Perpétue, raconte elle-même sa détention et son procès, jusqu'à la veille de son martyre.

« Un jour, en plein repas, on nous entraîne soudain au tribunal. Nous arrivons au forum. La nouvelle s'en répand rapidement dans les quartiers voisins ; il y eut bientôt foule. Nous montons sur l'estrade. On interroge les autres, qui confessent leur foi. Mon tour arrive, quand brusquement apparaît mon père, portant mon fils dans les bras. Il me tire de ma place et me dit : « Aie donc pitié de l'enfant » Le procurateur Hilarianus, qui avait le droit du glaive, à son tour insista : « Prends en pitié les cheveux blancs de ton père, le tendre âge de ton enfant, Sacrifie pour le salut des empereurs. » Moi je réponds : « Je ne sacrifierai pas. » Hilarianus : « Es-tu chrétienne ? » Je lui réponds : « Je suis chrétienne. » Mon père restait à mes côtés pour me fléchir. Hilarianus donna un ordre : on chassa mon père et on le frappa d'un coup de verge. Ce coup m'atteignit, comme si c'était moi qu'on eût frappée. Je souffrais de sa vieillesse et de sa souffrance. Alors le juge prononça la sentence : nous étions tous condamnés aux bêtes. Et nous partîmes tout heureux vers la prison »

— Passion de Perpétue et Félicité, trad. France Quéré, Le livre des martyrs chrétiens, Centurion, Paris, 1988, p. 72.

Félicité et les autres condamnés

Rien ne nous indique dans la Passion que Félicité soit l’esclave de Perpétue : elle l’aurait mentionné10. Les deux jeunes femmes ne sont réunies que dans l’arène, où Perpétue relève la jeune accouchée qui s’écroule, geste très naturel. Pour le rédacteur, Perpétue et Félicité sont les deux grandes figures de la Passion ; elles forment un couple, même pour Augustin, en raison de leurs noms prédestinés, dont l’association signifie « éternelle félicité », ce qui sera justement leur sort. Souvent unies dans leur culte, elles forment un contraste symbolique qui séduira les artistes, par exemple sur la mosaïque de Ravenne, au Ve siècle : Perpétue porte la tenue des grandes dames et Félicité celle des esclaves11. Il va sans dire que ces représentations imaginaires ne peuvent nous renseigner sur leur véritable apparence : aucun portrait du temps ne nous est parvenu.

Les autres condamnés, Revocatus, Saturninus et Secundulus, apparaissent peu, mais ils figurent tous sur l’inscription de Mçidfa12,13. Pour le rédacteur des Actes, Saturus et Saturninus seraient deux frères, de naissance libre, mais peut-être a-t-il été entraîné par l’assonance : tous ces noms sont courants en Afrique. Comme Saturus, Saturninus est possédé du désir exalté du martyre, qu’il souhaite le pire possible, en affrontant toutes les bêtes, ce qui lui vaudra la plus glorieuse couronne. Quant à Secundulus, il meurt en prison, d’un coup de glaive, victime d’une brutalité, à moins qu’il ne s’agisse d’un geste de pitié, la mort par le glaive paraissant la plus douce.

Bibliographie

Traduction

  • Passion de Perpétue et de Félicité, suivi des Actes, texte (version latine) établi, traduit et commenté par Jacqueline Amat, Cerf, coll. "Sources Chrétiennes", no 417, Paris, 1996, 336 p. (ISBN 978-2204053860)

  • "Passion de Perpétue et Félicité" (205 ?), trad. de la version latine Joëlle Soller : Premiers écrits chrétiens, Gallimard, coll. "La Pléiade", 2016, p. 290-304.

  • Fraternité Sainte Perpétue et Bruno Bouteville (Illustrations) (trad. du latin), Perpétue et Félicité, Margaux, Libre Label, 2016, 26 p. (ISBN 978-2-36128-198-4)

Études

  • René Braun, "Tertullien est-il le rédacteur de la Passio Perpetuae ?", Revue des études latines, vol. XXXIII (1956), p. 79-81.

  • Jacques Fontaine, Aspects et problèmes de la prose d'art latine au IIIe siècle, Turin, La Bottega d'Erasmo, 1968, p. 69-97.

  • (en) Vincent J. O'Malley, Saints of Africa, Our Sunday Visitor Publishing, 2001. (ASIN B01K3JL5EC)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

  • Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes

Notes et références

  • Colette Picard, Carthage, éd. Les Belles Lettres, Paris, 1951, p. 68-69.

  • Site patristique.org, Actes des martyres de Perpétue et Félicité [1] [archive].

  • Persée (portail), Passion de Perpétue et de Félicité suivi des Actes. Introduction, texte critique, traduction, commentaire et index par J. Amat, 1996 [3] [archive].

  • Les Martyrs de la Passion de Perpétue et de Félicité. Le premier texte latin chrétien [4] [archive], consulté le 9 mars 2018.

  • Source: Notice affichée dans la chapelle de sainte Perpétue à Notre-Dame de Vierzon, consultée le 20 août 2008.

  • Paul Guérin, Les Petits Bollandistes - Vie des Saints, Paris, Bloud et Barral libraires, 1876, tome III, p. 230.

  • La Procure, Tertullien, Perpétue et Félicité : Chrétiens d'Afrique : Histoire de Croire Mémoire vivante de l'Eglise (04), DVD, [5] [archive].

  • Mosaïque à Ravenne de Félicité et Perpétue [6] [archive]

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