jeudi 31 mars 2016

bienheureuse Natalia Tułasiewicz . 1906 + 1945



Laïque et martyre



N
athalie Tułasiewicz naît à Rzeszow près des Monts Carphates le 9 avril 1906 dans une famille d'intellectuels polonais. Elle passa son baccalauréat chez les Ursulines de Poznan et étudia la philologie à l’Université Mickiewicz de Poznan où elle passa sa maîtrise. Le sujet en était Mickiewicz et la musique. Elle devint enseignante à l’école privée Saint-Casimir et chez les Ursulines.

En 1938 Nathalie préparait un doctorat de lettres. Elle s’intéressait au théâtre, à la philosophie, à la psychologie et à la musicologie. Elle étudiait particulièrement les écrits de saint François d'Assise, sainte Thérèse d'Avila et saint Jean de la Croix.

L’occupation allemande fut un terrible choc pour Nathalie comme pour ses compatriotes. Elle y répondit par l’intensification de ses forces spirituelles devenant une véritable Mulier Fortis. Elle faisait partie de la Sodalité de Marie (Sodalicja Marianska ) association de laïcs à la spiritualité mariale.

En 1940, Nathalie quitta Poznan qui faisait partie de la Pologne annexée au Reich et déménagea à Cracovie siège administratif du Gouvernement Général, où elle recevait quotidiennement la Sainte Communion. Elle avait des contacts avec des Polonais fidèles au Conseil polonais de Londres et donnait des leçons de littérature polonaise et de théologie en cachette. À la même époque à Cracovie un certain Karol Józef Wojtyła ouvrier à l’usine de Solvay allait se préparer clandestinement au séminaire...

Après une récollection près de Varsovie, Nathalie prit la décision d’accompagner volontairement en 1943 un groupe de femmes polonaises, au titre du travail obligatoire en Allemagne, pour leur apporter un soutien spirituel. Elles travaillèrent dans une usine à Hanovre. Sa décision est comparable à celle en France du bienheureux Marcel Callo.
Comme lui elle organisait des conférences, des cercles de prières, des pièces de théâtre après le travail, etc... (>>> Bx Marcel Callo).

Lorsque la Gestapo découvrit cette présence chrétienne, en avril 1944, elle fut arrêtée, torturée et incarcérée à Cologne. En septembre 1944, elle fut déportée au camp de Ravensbrück.
Le Vendredi Saint 1945 recueillant ses pauvres forces, Nathalie réunit des compagnes pour faire une conférence sur la Passion et la Résurrection du Seigneur.
Deux jours après, elle fut envoyée à la chambre à gaz. C'était le jour de Pâques le 31 mars 1945.
Le camp fut libéré par l'armée soviétique le 30 avril 1945.

Natalia Tułasiewicz a été béatifiée le 13 juin 1999, à Rome, par Saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojtyła, 1978-2005).


Source principale : alexandrina.balasar.free.fr (« Rév. x gpm »).

BEATA NATALIA TULASIEWICZ MARTIRE /



mon-pelerinage-en-pologne.fr

citation de Natalia Tulasiewicz

16 Janvier 2016
le plus dur dans la vie
c'est de rire toujours et partout.
ne pas regretter ce qui fut
ne pas avoir peur de ce qui sera.

saint Jonas de Kiev + 1461



 Métropolite de Moscou

Jonas, métropolite de Moscou et thaumaturge de toute la Russie, naît dans la ville de Galich, dans une pieuse famille chrétienne ; le père s'appelait Théodore.

Le jeune homme reçut la tonsure monastique dans un des monastères de Galich alors qu'il n'avait que 12 ans. De là, il partit pour le monastère Simonov de Moscou, où il accomplit diverses tâches durant nombre d'années.
Un jour, saint Photius, métropolite de Moscou, visita le monastère Simonov. Après le Moleben [office d'intercession et d'action de grâce], il bénit l'archimandrite et les frères, et souhaita bénir les moines qui étaient dans les divers services du monastère
Lorsqu'il parvint à la boulangerie, il vit Jonas dormant, épuisé par son travail. Saint Photius ne dit rien qui put le réveiller. Il bénit le moine endormit et prédit à ceux présents que ce moine serait un grand hiérarque de l'Église Russe, et qu'il guiderait nombre de gens sur le chemin du Salut. La prédiction de saint Photius s'accomplit. Nombre d'années plus tard, Jonas devint évêque de Ryazan et Murom.
Photius mourut en 1431. Cinq ans après sa mort, Jonas fut choisit comme métropolite de toute la Russie, pour sa vie vertueuse et sainte. Le métropolite nouvellement élu fit le voyage de Constantinople afin d'être confirmé comme métropolite par le patriarche Joseph 2 (1416-1439). Peu avant cela, l'abominable Isidore, un Bulgare, avait déjà été établit comme métropolite. Ayant effectué un bref séjour à Kiev et Moscou, Isidore vint au Concile de Florence (1438), où il embrassa le catholicisme-romain. 
Un concile des hiérarques russes et du clergé déposa le métropolite Isidore, et il fut forcé de fuir en secret vers Rome, où il mourut en 1462.
Jonas fut unanimement choisi comme métropolite de toute la Russie. Il fut consacré par les hiérarques russes à Moscou, avec la bénédiction du patriarche Grégoire III de Constantinople (1445-1450). C'était la première fois que les évêques russes consacraient leur propre métropolite : le 15 décembre 1448.  C'est avec un zèle pastoral qu'il guida son troupeau vers la vertu et la piété, répandant la foi orthodoxe par la parole et les actes.
En 1451, les Tatars firent une progression inattendue vers Moscou; ils brûlèrent la région avoisinante et préparèrent un assaut sur la ville. Le métropolite Jonas mena une procession le long des murs de la ville, suppliant Dieu dans les larmes, afin qu'Il sauve la ville et le peuple. Voyant que le moine Antoine du monastère Chudov était mourant, lui qui était connu pour sa vie vertueuse, Jonas dit : « Mon fils et mon frère Antoine! Prie le Dieu Miséricordieux et la Toute-Pure Mère de Dieu pour la délivrance de la ville et de tous les chrétiens orthodoxes. » L'humble Antoine répondit, “Grand hiérarque! Nous rendons grâce à Dieu et à Sa Toute-Pure Mère. Elle a entendu votre prière et a prié son Fils. La ville et tous les chrétiens orthodoxes seront sauvés par vos prières. L'ennemi s'enfuira bientôt. Le Seigneur a obtenu que moi seul soit tué par l'ennemi. ” À peine avait-il dit cela, qu'une flèche ennemi frappait l'Ancien.
La prédiction du moine Antoine se réalisa le 2 juillet, lors d'une fête de la Mère de Dieu. La confusion éclata parmi les Tatars, et ils s'enfuirent dans la peur et la terreur. Dans sa cour, Jonas bâtit une église en l'honneur de la Mère de Dieu, pour commémorer la délivrance de Moscou de ses ennemis.
Jonas meurt en 1461, et des guérisons miraculeuses commencèrent à avoir lieu sur sa tombe.
En 1472, les reliques incorrompues du métropolite Jonas furent découvertes et placées dans la cathédrale de la Dormition du Kremlin.
Un Concile de l'Église Russe en 1547 établit la commémoration de saint Jonas, métropolite de Moscou.
En 1596, le patriarche Job rajouta saint Jonas à la synaxe des hiérarques de Moscou.


Source principale : histoire-russie.fr/icone/saints (« Rév. x gpm »).    



 






saint Léonard Murialdo . 1828 + 1900



Prêtre et fondateur de la « Congrégation de Saint-Joseph »

La mémoire liturgique de St Leonardo Murialdo n'a pas été placée au jour de sa mort (dies natalis : 30 mars) mais le 18 mai, pour éviter qu’elle tombe trop souvent pendant le Carême et donc sans pouvoir la célébrer.
Néanmoins, le Martyrologe Romain et plusieurs calendriers, plaçant cette mémoire le 30 mars,  votre serviteur (gpm) présente cette composition hagiographique aux deux dates.

Leonardo Murialdo nait à Turin, le 26 octobre 1828 : c'est la Turin de saint Jean Bosco, de saint Joseph Cottolengo lui-même, une terre fécondée par de si nombreux exemples de sainteté de fidèles laïcs et de prêtres.
Léonard est le huitième enfant d'une famille modeste. Enfant, avec son frère, il entra au collège des Pères scolopes de Savone, et suivit le cours élémentaire, le collège et le lycée : il trouva des éducateurs formés, dans une atmosphère de religiosité fondée sur une catéchèse sérieuse, avec des pratiques de piété régulières. Pendant son adolescence, il vécut toutefois une profonde crise existentielle et spirituelle qui le conduisit à anticiper le retour en famille et à conclure ses études à Turin, en s'inscrivant au cours biennal de philosophie.
Le « retour à la lumière » eut lieu - comme il le raconte - quelques mois plus tard, avec la grâce d'une confession générale, dans laquelle il redécouvrit l'immense miséricorde de Dieu ; il mûrit alors à 17 ans la décision de devenir prêtre, en réponse d'amour à Dieu dont l'amour l'avait saisi.
Il fut ordonné le 20 septembre 1851. C'est à cette époque que, comme catéchiste de l'Oratoire de l'Ange gardien, Don Bosco fit sa connaissance, l'apprécia et le convainquit d'accepter la direction du nouvel Oratoire de Saint-Louis à Porta Nuova, qu'il dirigea jusqu'en 1865. Là, il fut au contact des graves problèmes des classes sociales les plus pauvres, il visita leurs maisons, mûrissant une profonde sensibilité sociale, éducative et apostolique qui le conduisit à se consacrer de manière autonome à de multiples initiatives en faveur de la jeunesse. Catéchèse, école, activités récréatives furent les fondements de sa méthode éducative à l'Oratoire. Don Bosco le voulut à nouveau à ses côtés lors de l'audience accordée par le bienheureux Pie IX (Giovanni Maria Mastai Ferretti, 1846-1878) en 1858.
En 1873, il fonda la « Congrégation de Saint-Joseph », dont l'objectif apostolique fut, dès le départ, la formation de la jeunesse, en particulier la plus pauvre et abandonnée. Le contexte turinois de l'époque fut marqué par l'intense floraison d'œuvres et d'activités caritatives promues par Léonard Murialdo jusqu'à sa mort, le 30 mars 1900.
 
Leonardo Murialdo a été béatifié le 03 novembre1963 et canonisé le 03 mai 1970, par le même pape : le Bx Paul VI (Giovanni Battista Montini, 1963-1978).
Pour approfondir, lire la Catéchèse du Pape Benoît XVI :
>>> Saint Léonard Murialdo
[Allemand, Anglais, Espagnol, Français, Italien, Portugais]


Source principale : vatican.va (« Rév. x gpm »).    


SAN LEONARDO MURIALDO SACERDOTE / A

 





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BENOÎT XVI
AUDIENCE GÉNÉRALE
Place Saint-Pierre
Mercredi 28 avril 2010
 
Saint Léonard Murialdo et Saint Joseph Benoît Cottolengo

Chers frères et sœurs,
Nous nous approchons de la conclusion de l'Année sacerdotale et, en ce dernier mercredi d'avril, je voudrais parler de deux saints prêtres exemplaires dans leur don à Dieu et dans le témoignage de charité, vécu dans l'Eglise et pour l'Eglise, à l'égard de leurs frères les plus nécessiteux; saint Léonard Murialdo et saint Joseph Benoît Cottolengo. Du premier, nous commémorons le 110 anniversaire de la mort et le 40 anniversaire de sa canonisation; les célébrations pour le deuxième centenaire de l'ordination sacerdotale du second viennent de débuter.
Léonard Murialdo naquit à Turin, le 26 octobre 1828:  c'est la Turin de saint Jean Bosco, de saint Joseph Cottolengo lui-même, une terre fécondée par de si nombreux exemples de sainteté de fidèles laïcs et de prêtres. Léonard est le huitième enfant d'une famille modeste. Enfant, avec son frère, il entra au collège des Pères scolopes de Savone, et suivit le cours élémentaire, le collège et le lycée:  il trouva des éducateurs formés, dans une atmosphère de religiosité fondée sur une catéchèse sérieuse, avec des pratiques de piété régulières. Pendant son adolescence, il vécut toutefois une profonde crise existentielle et spirituelle qui le conduisit à anticiper le retour en famille et à conclure ses études à Turin, en s'inscrivant au cours biennal de philosophie. Le "retour à la lumière" eut lieu - comme il le raconte - quelques mois plus tard, avec la grâce d'une confession générale, dans laquelle il redécouvrit l'immense miséricorde de Dieu; il mûrit alors à 17 ans la décision de devenir prêtre, en réponse d'amour à Dieu dont l'amour l'avait saisi. Il fut ordonné le 20 septembre 1851. C'est à cette époque que, comme catéchiste de l'Oratoire de l'Ange gardien, Don Bosco fit sa connaissance, l'apprécia et le convainquit d'accepter la direction du nouvel Oratoire de Saint-Louis à Porta Nuova, qu'il dirigea jusqu'en 1865. Là, il fut au contact des graves problèmes des classes sociales les plus pauvres, il visita leurs maisons, mûrissant une profonde sensibilité sociale, éducative et apostolique qui le conduisit à se consacrer de manière autonome à de multiples initiatives en faveur de la jeunesse. Catéchèse, école, activités récréatives furent les fondements de sa méthode éducative à l'Oratoire. Don Bosco le voulut à nouveau à ses côtés lors de l'audience accordée par le bienheureux Pie ix en 1858.
En 1873, il fonda la Congrégation de Saint-Joseph, dont l'objectif apostolique fut, dès le départ, la formation de la jeunesse, en particulier la plus pauvre et abandonnée. Le contexte turinois de l'époque fut marqué par l'intense floraison d'œuvres et d'activités caritatives promues par Léonard Murialdo jusqu'à sa mort, le 30 mars 1900.
Je suis heureux de souligner que le noyau central de la spiritualité de Léonard Murialdo est la conviction de l'amour miséricordieux de Dieu:  un Père toujours bon, patient et généreux, qui révèle la grandeur et l'immensité de sa miséricorde avec le pardon. Cette réalité, saint Léonard en fit l'expérience au niveau non pas intellectuel, mais existentiel, à travers la rencontre vivante avec le Seigneur. Il se considéra toujours comme un homme touché par la grâce du Seigneur:  c'est pourquoi il vécut le sentiment joyeux de la gratitude au Seigneur, la conscience sereine de sa propre limite, le désir ardent de pénitence, l'engagement constant et généreux de conversion. Il voyait toute son existence non seulement illuminée, guidée, soutenue par cet amour, mais continuellement plongée dans la miséricorde infinie de Dieu. Il écrivit dans son Testament spirituel:  "Ta miséricorde m'enveloppe, ô Seigneur... Comme Dieu est toujours et partout, de même il est toujours et partout amour, il est toujours et partout miséricorde". Se souvenant du moment de crise qu'il avait eu dans sa jeunesse, il notait:  "Voici que le bon Dieu voulait faire resplendir encore sa bonté et sa générosité de manière tout à fait singulière. Non seulement il m'admit à nouveau dans son amitié, mais il m'appela à un choix de prédilection:  il m'appela au sacerdoce, et ce à peine quelques mois après mon retour à lui". Saint Léonard vécut donc sa vocation sacerdotale comme un don gratuit de la miséricorde de Dieu avec le sens de la reconnaissance, la joie et l'amour. Il écrivit encore:  "Dieu m'a choisi! Il m'a appelé, il m'a même forcé à l'honneur, à la gloire, au bonheur ineffable d'être son ministre, d'être "un autre Christ"... Où étais-je lorsque tu m'as cherché, mon Dieu? Au fond de l'abîme! J'étais là, et c'est là que Dieu vint me chercher; c'est là qu'il me fit entendre sa voix...".
Soulignant la grandeur de la mission du prêtre qui doit "continuer l'œuvre de la rédemption, la grande œuvre de Jésus Christ, l'Œuvre du Sauveur du monde", c'est-à-dire celle de "sauver les âmes", saint Léonard se rappelait toujours à lui-même, ainsi qu'à ses confrères, la responsabilité d'une vie cohérente avec le sacrement reçu. Amour de Dieu et amour pour Dieu:  telle fut la force de son chemin de sainteté, la loi de son sacerdoce, la signification la plus profonde de son apostolat parmi les jeunes pauvres et la source de sa prière. Saint Léonard Murialdo s'est abandonné avec confiance à la Providence, en accomplissant généreusement la volonté divine, dans le contact avec Dieu et en se consacrant aux jeunes pauvres. De cette manière, il a uni le silence contemplatif à l'ardeur inlassable de l'action, la fidélité aux devoirs de chaque jour avec le caractère génial de ses initiatives, la force dans les difficultés avec la sérénité de l'esprit. Tel est son chemin de sainteté pour vivre le commandement de l'amour, envers Dieu et envers son prochain.
C'est avec le même esprit de charité qu'a vécu, quarante ans avant Léonard Murialdo, saint Joseph Benoît Cottolengo, fondateur de l'œuvre qu'il intitula lui-même "Petite maison de la divine Providence" et également appelée aujourd'hui "Cottolengo". Dimanche prochain, lors de ma visite pastorale à Turin, j'aurai l'occasion de vénérer la dépouille mortelle de ce saint et de rencontrer les hôtes de la "Petite maison".
Joseph Benoît Cottolengo naquit à Bra, une petite ville de la province de Cuneo, le 3 mai 1786. Aîné d'une famille de douze enfants, dont six moururent en bas âge, il fit preuve dès l'enfance d'une grande sensibilité envers les pauvres. Il suivit la voie du sacerdoce, imité également par deux de ses frères. Les années de sa jeunesse furent celles de l'aventure napoléonienne et des difficultés qui s'ensuivirent dans les domaines religieux et social. Cottolengo devint un bon prêtre, recherché par de nombreux pénitents et, dans la ville de Turin de l'époque, le prédicateur d'exercices spirituels et de conférences pour les étudiants universitaires, auprès desquels il remportait toujours un grand succès. A l'âge de 32 ans, il fut nommé chanoine de la Très Sainte Trinité, une congrégation de prêtres qui avait pour tâche d'officier dans l'Eglise du Corpus Domini et de conférer leur dignité aux cérémonies religieuses de la ville, mais cette situation ne le satisfaisait pas. Dieu le préparait à une mission particulière, et, précisément à la suite d'une rencontre inattendue et décisive, il lui fit comprendre quel aurait été son destin futur dans l'exercice de son ministère.
Le Seigneur place toujours des signes sur notre chemin pour nous guider selon sa volonté vers notre bien véritable. Pour Cottolengo, cela se produisit, de manière dramatique, le dimanche matin du 2 septembre 1827. Provenant de Milan, une diligence plus pleine que jamais arriva à Turin, dans laquelle s'entassait une famille française tout entière, dont la femme, avec ses cinq enfants, se trouvait dans un état de grossesse avancée et avec une forte fièvre. Après s'être rendue dans plusieurs hôpitaux, cette famille trouva un logement dans un dortoir public, mais la situation de la femme s'aggrava et plusieurs personnes se mirent à la recherche d'un prêtre. Par un mystérieux dessein, il croisèrent Cottolengo, et ce fut précisément lui qui, le cœur lourd et opprimé, accompagna cette jeune mère vers la mort, entourée du désespoir de toute sa famille. Après avoir accompli ce douloureux devoir, la mort dans l'âme, il se rendit devant le Très Saint Sacrement et éleva cette prière:  "Mon Dieu, pourquoi? Pourquoi as-tu voulu que je sois témoin? Que veux-tu de moi? Il faut faire quelque chose!". Se relevant, il fit sonner toutes les cloches, fit allumer les bougies et, accueillant les curieux dans l'église, dit:  "La grâce est faite! La grâce est faite!". A partir de ce moment, Joseph Benoît Cottolengo fut transformé:  toutes ses capacités, en particulier ses talents de gestion et d'organisation furent utilisés pour donner naissance à des initiatives de soutien aux plus nécessiteux.
Il sut enrôler dans son entreprise des dizaines et des dizaines de collaborateurs et de volontaires. Se déplaçant à la périphérie de Turin pour étendre son œuvre, il créa une sorte de village, dans lequel à chaque bâtiment qu'il réussit à construire, il donna un nom significatif:  "maison de la foi"; "maison de l'espérance", "maison de la charité". Il mit en acte le style des "familles", en constituant de véritables communautés de personnes, des volontaires, hommes et femmes, des religieux et laïcs, unis pour affronter et surmonter ensemble les difficultés qui se présentaient. Chacun dans la Petite maison de la divine Providence avait un devoir précis:  qui travaillait, qui priait, qui servait, qui instruisait, qui administrait. Les bien-portants et les malades partageaient le même poids du quotidien. La vie religieuse elle aussi devint plus spécifique avec le temps, selon les besoins et les exigences particulières. Il pensa également à un séminaire propre, en vue d'une formation spécifique des prêtres de l'Ordre. Il fut toujours prêt à suivre et à servir la divine Providence, jamais à l'interroger. Il disait:  "Je suis un bon à rien et je ne sais même pas ce que je me fais. Mais la divine Providence sait certainement ce qu'elle veut. Il ne me reste qu'à la suivre. En avant in Domino". Pour ses pauvres et les plus nécessiteux, il se définira toujours comme le "manœuvre de la divine Providence".
A côté des petites citadelles, il voulut fonder également cinq monastères de sœurs contemplatives et un d'ermites, et les considéra parmi ses réalisations les plus importantes:  une sorte de "cœur" qui devait battre pour toute l'Œuvre. Il mourut le 30 avril 1842, en prononçant ces paroles:  "Misericordia, Domine; Misericordia, Domine. Bonne et sainte Providence... Sainte Vierge, c'est à vous à présent". Sa vie, comme l'écrivit un journal de l'époque, avait été "une intense journée d'amour".
Chers amis, ces deux saints prêtres, dont j'ai présenté quelques traits, ont vécu leur ministère dans le don total de la vie aux plus pauvres, aux plus nécessiteux, aux derniers, trouvant toujours la racine profonde, la source inépuisable de leur action dans le rapport avec Dieu, en puisant à son amour, dans la conviction profonde qu'il n'est pas possible d'exercer la charité sans vivre dans le Christ et dans l'Eglise. Que leur intercession et leur exemple continuent d'illuminer le ministère de nombreux prêtres qui se dépensent avec générosité pour Dieu et pour le troupeau qui leur est confié, et qu'ils aident chacun à se donner avec joie et générosité à Dieu et au prochain.
* * *
Je salue les pèlerins francophones, en particulier, les jeunes, les étudiants et les servants d’autel présents, ainsi que l’Evêque de Pontoise qui accompagne un groupe paroissial. Je salue cordialement les séminaristes venus du Liban! Je n’oublie pas les Assomptionistes qui fêtent le 200ème anniversaire de la naissance de leur fondateur! Que Dieu vous bénisse et bon pèlerinage à tous!
       
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saint Jean Climaque . 575 + après 650



Anachorète, higoumène et
Grand écrivain de l’Église d’Orient



J
ean naît vers 575. Sa vie se déroula donc pendant les années où Byzance, capitale de l'empire romain d'Orient, connut la plus grande crise de son histoire. A l'improviste, le cadre géographique de l'empire se transforma et le torrent des invasions barbares fit s'effondrer toutes ses structures. Seule tint bon la structure de l'Église, qui continua pendant ces temps difficiles à exercer son action missionnaire, humaine et socio-culturelle, en particulier à travers le réseau des monastères, dans lesquels œuvraient de grandes personnalités religieuses, comme celle, précisément, de Jean Climaque.

Jean vécut et raconta ses expériences spirituelles dans les montagnes du Sinaï, où Moïse rencontra Dieu et Elie en entendit la voix. On conserve des informations le concernant dans une brève Vita (pg 88, 596-608), écrite par le moine Daniel de Raito : à seize ans, Jean, devenu moine sur le mont Sinaï, y devint le disciple de l'abbé Martirio, un « ancien » ; c'est-à-dire un « sage ». Vers vingt ans, il choisit de vivre en ermite dans une grotte au pied de la montagne, dans un lieu appelé Tola, à huit kilomètres du monastère de Sainte-Catherine. Mais la solitude ne l'empêcha pas de rencontrer des personnes souhaitant avoir une direction spirituelle, ainsi que de se rendre en visite dans plusieurs monastères à Alexandrie. En effet, sa retraite d'ermite, loin d'être une fuite du monde et de la réalité humaine, déboucha sur un amour ardent pour les autres (Vita 5) et pour Dieu (Vita 7).

Après quarante ans de vie érémitique vécue dans l'amour pour Dieu et pour son prochain, des années pendant lesquelles il pleura, il pria, il lutta contre les démons, il fut nommé higoumène du grand monastère du mont Sinaï et revint ainsi à la vie cénobitique, dans un monastère. Mais, quelques années avant sa mort, nostalgique de sa vie d'ermite, il laissa à son frère, moine dans le même monastère, la conduite de la communauté.
Il meurt après 650.
On possède de lui deux œuvres ascétiques « l'Échelle de perfection », d'où son surnom de Climaque, et le « Livre au Pasteur ».

Pour approfondir, lire la Catéchèse du Pape Benoît XVI :


Source principale : vatican.va (« Rév. x gpm »).

SAN GIOVANNI CLIMACO ABATE /

BENOÎT XVI
AUDIENCE GÉNÉRALE
Mercredi 11 février 2009

Jean Climaque
Chers frères et sœurs,
Après vingt catéchèses consacrées à l'Apôtre Paul, je voudrais reprendre aujourd'hui la présentation des grands Ecrivains de l'Eglise d'Orient et d'Occident de l'époque médiévale. Et je propose la figure de Jean, dit Climaque, translittération latine du terme grec klímakos, qui signifie de l'échelle (klímax). Il s'agit du titre de son œuvre principale, dans laquelle il décrit l'ascension de la vie humaine vers Dieu. Il naquit vers 575. Sa vie se déroula donc pendant les années où Byzance, capitale de l'empire romain d'Orient, connut la plus grande crise de son histoire. A l'improviste, le cadre géographique de l'empire se transforma et le torrent des invasions barbares fit s'effondrer toutes ses structures. Seule tint bon la structure de l'Eglise, qui continua pendant ces temps difficiles à exercer son action missionnaire, humaine et socio-culturelle, en particulier à travers le réseau des monastères, dans lesquels œuvraient de grandes personnalités religieuses, comme celle, précisément, de Jean Climaque.
Jean vécut et raconta ses expériences spirituelles dans les montagnes du Sinaï, où Moïse rencontra Dieu et Elie en entendit la voix. On conserve des informations le concernant dans une brève Vita (pg 88, 596-608), écrite par le moine Daniel de Raito:  à seize ans, Jean, devenu moine sur le mont Sinaï, y devint le disciple de l'abbé Martirio, un "ancien"; c'est-à-dire un "sage". Vers vingt ans, il choisit de vivre en ermite dans une grotte au pied de la montagne, dans un lieu appelé Tola, à huit kilomètres du monastère de Sainte-Catherine. Mais la solitude ne l'empêcha pas de rencontrer des personnes souhaitant avoir une direction spirituelle, ainsi que de se rendre en visite dans plusieurs monastères à Alexandrie. En effet, sa retraite d'ermite, loin d'être une fuite du monde et de la réalité humaine, déboucha sur un amour ardent pour les autres (Vita 5) et pour Dieu (Vita 7). Après quarante ans de vie érémitique vécue dans l'amour pour Dieu et pour son prochain, des années pendant lesquelles il pleura, il pria, il lutta contre les démons, il fut nommé higoumène du grand monastère du mont Sinaï et revint ainsi à la vie cénobitique, dans un monastère. Mais, quelques années avant sa mort, nostalgique de sa vie d'ermite, il laissa à son frère, moine dans le même monastère, la conduite de la communauté. Il mourut après 650. La vie de Jean se développe entre deux montagnes, le Sinaï et le Thabor, et on peut vraiment dire que de lui rayonna la lumière vue par Moïse sur le Sinaï et contemplée par les trois apôtres sur le Thabor.
Il devint célèbre, comme je l'ai déjà dit, pour l'œuvre intitulée l'Echelle (klímax), qualifiée en Occident comme Echelle du paradis (pg 88, 632-1164). Composée sur la requête insistante du proche higoumène du monastère de Raito au Sinaï, l'Echelle est un traité complet de vie spirituelle, où Jean décrit le chemin du moine depuis le renoncement au monde jusqu'à la perfection de l'amour. C'est un chemin qui - selon ce livre - se développe à travers trente marches, chacune d'elle étant liée à la suivante. Le chemin peut être synthétisé en trois phases successives:  la première s'exprime dans la rupture avec le monde dans le but de retourner à l'état de l'enfance évangélique. L'essentiel n'est donc pas la rupture, mais le lien avec ce que Jésus a dit, c'est-à-dire revenir à la véritable enfance dans un sens spirituel, devenir comme les enfants. Jean commente:  "Une bonne fondation est celle qui est formée par trois bases et par trois colonnes:  innocence, jeûne et chasteté. Que tous les nouveau-nés en Christ (cf. 1 Co 3, 1) commencent par ces choses, en prenant exemple de ceux qui sont nouveau-nés physiquement" (1, 20; 636). Le détachement volontaire des personnes et des lieux chers permet à l'âme d'entrer en communion plus profonde avec Dieu. Ce renoncement débouche sur l'obéissance, qui est une voie vers l'humilité à travers les humiliations - qui ne manqueront jamais - de la part des frères. Jean commente:  "Bienheureux celui qui a mortifié sa propre volonté jusqu'à la fin et qui a confié le soin de sa propre personne à son maître dans le Seigneur:  en effet, il sera placé à la droite du Crucifié!" (4, 37; 704).
La deuxième phase du chemin est constituée par le combat spirituel contre les passions. Chaque marche de l'échelle est liée à une passion principale, qui est définie et diagnostiquée, avec l'indication de la thérapie et avec la proposition de la vertu correspondante. L'ensemble de ces marches constitue sans aucun doute le plus important traité de stratégie spirituelle que nous possédons. La lutte contre les passions revêt cependant un caractère positif - elle ne reste pas une chose négative - grâce à l'image du "feu" de l'Esprit Saint:  "Que tous ceux qui entreprennent cette belle lutte (cf. 1 Tm 6, 12), dure et ardue [...], sachent qu'ils sont venus se jeter dans un feu, si vraiment ils désirent que le feu immatériel habite en eux" (1, 18; 636). Le feu de l'Esprit Saint qui est feu de l'amour et de la vérité. Seule la force de l'Esprit Saint assure la victoire. Mais selon Jean Climaque, il est important de prendre conscience que les passions ne sont pas mauvaises en soi; elles le deviennent en raison du mauvais usage qu'en fait la liberté de l'homme. Si elles sont purifiées, les passions ouvrent à l'homme la voie vers Dieu avec des énergies unifiées par l'ascèse et par la grâce et, "si celles-ci ont reçu du Créateur un ordre et un début..., la limite de la vertu est sans fin" (26/2, 37; 1068).
La dernière phase du chemin est la perfection chrétienne, qui se développe dans les dernières sept marches de l'Echelle. Il s'agit des stades les plus élevés de la vie spirituelle, dont peuvent faire l'expérience les "ésicastes", les solitaires, ceux qui sont arrivés au calme et à la paix intérieure; mais ce sont des stades accessibles également aux cénobites les plus fervents. Des trois premiers - simplicité, humilité et discernement - Jean, dans le sillage des Pères du désert, considère le dernier le plus important, c'est-à-dire la capacité de discerner. Chaque comportement doit être soumis au discernement; en effet, tout dépend des motivations profondes, qu'il faut évaluer. On entre ici dans le vif de la personne et il s'agit de réveiller chez l'ermite, chez le chrétien, la sensibilité spirituelle et le "sens du cœur", dons de Dieu:  "Comme guide et règle en toute chose, après Dieu, nous devons suivre notre conscience" (26/1,5;1013). C'est de cette manière que l'on atteint la tranquillité de l'âme, l'esichía, grâce à laquelle l'âme peut se pencher sur l'abîme des mystères divins.
L'état de calme, de paix intérieure, prépare l'"ésicaste" à la prière, qui chez Jean, est double:  la "prière corporelle" et la "prière du cœur". La première est propre à celui qui doit s'aider de gestes du corps:  tendre les mains, émettre des gémissements, se frapper la poitrine, etc. (15, 26; 900); la deuxième est spontanée, car elle est l'effet du réveil de la sensibilité spirituelle, don de Dieu à ceux qui se consacrent à la prière corporelle. Chez Jean, elle prend le nom de "prière de Jésus" (Iesoû euché), et est constituée par l'invocation du seul nom de Jésus, une invocation continue comme la respiration:  "Que la mémoire de Jésus ne fasse qu'une seule chose avec ta respiration, et alors, tu connaîtras l'utilité de l'esichía", de la paix intérieure (27/2, 26; 1112). A la fin, la prière devient très simple, simplement le nom "Jésus" qui ne fait qu'un avec notre respiration.
Le dernier degré de l'échelle (30), teinté de "la sobre ivresse de l'Esprit", est consacré à la suprême "trinité des vertus":  la foi, l'espérance et surtout la charité. De la charité, Jean parle également comme éros (amour humain), figure de l'union matrimoniale de l'âme avec Dieu. Et il choisit encore l'image du feu pour exprimer l'ardeur, la lumière, la purification de l'amour pour Dieu. La force de l'amour humain peut être redirigée vers Dieu, de même que sur l'olivier sauvage peut être greffé l'olivier franc (cf. Rm 11, 24) (15, 66; 893). Jean est convaincu qu'une intense expérience de cet éros fait progresser l'âme beaucoup plus que le dur combat contre les passions, car sa puissance est grande. Ainsi prévaut le positivisme sur notre chemin. Mais la charité est considérée également en relation étroite avec l'espérance:  "La force de la charité est l'espérance:  grâce à elle, nous attendons la récompense de la charité... L'espérance est la porte de la charité... L'absence d'espérance anéantit la charité:  c'est à elle que sont liés nos efforts, c'est par elle que sont soutenus nos labeurs, et c'est grâce à elle que nous sommes entourés par la miséricorde de Dieu" (30, 16; 1157). La conclusion de l'Echelle contient la synthèse de l'œuvre avec des paroles que l'auteur fait prononcer à Dieu lui-même:  "Que cette échelle t'enseigne la disposition spirituelle des vertus. Je me tiens au sommet de cette échelle, comme le dit mon grand initié (saint Paul):  Maintenant donc demeurent foi, espérance, charité, ces trois choses, mais la plus grande d'entre elles, c'est la charité (1 Co 13, 13)!" (30, 18; 1160).
A ce point, une dernière question s'impose:  l'Echelle, œuvre écrite par un moine ermite qui a vécu il y a mille quatre cents ans, peut-elle encore nous dire quelque chose aujourd'hui? L'itinéraire existentiel d'un homme qui a toujours vécu sur le mont Sinaï à une époque si lointaine peut-il être d'une quelconque actualité pour nous? Dans un premier temps, il semblerait que la réponse doive être "non", car Jean Climaque est trop loin de nous. Mais, si nous observons d'un peu plus près, nous voyons que cette vie monastique n'est qu'un grand symbole de la vie baptismale, de la vie de chrétien. Elle montre, pour ainsi dire, en lettres capitales ce que nous écrivons jour près jour en lettres minuscules. Il s'agit d'un symbole prophétique qui révèle ce qu'est la vie du baptisé, en communion avec le Christ, avec sa mort et sa résurrection. Pour moi, il est particulièrement important que le sommet de l'"échelle", que les derniers degrés soient dans le même temps les vertus fondamentales, initiales, et les plus simples:  la foi, l'espérance et la charité. Il ne s'agit pas de vertus uniquement accessibles à des champions de la morale, mais des dons de Dieu à tous les baptisés:  en elles croît également notre vie. Le début est également la fin, le point de départ est également le point d'arrivée:  tout le chemin va vers une réalisation toujours plus radicale de la foi, de l'espérance et de la charité. Dans ces vertus, est présente toute la montée. La foi est fondamentale, car cette vertu implique que je renonce à mon arrogance, à ma pensée; à la prétention de juger seul, sans m'appuyer sur les autres. Ce chemin vers l'humilité, vers l'enfance spirituelle, est nécessaire:  il faut surmonter l'attitude d'arrogance qui fait dire:  j'en sais plus, à mon époque du xxi siècle, que ce que pouvaient savoir les hommes de l'époque passée. Il faut en revanche s'en remettre uniquement à l'Ecriture Sainte, à la Parole du Seigneur, contempler avec humilité l'horizon de la foi, pour entrer ainsi dans l'étendue immense du monde universel, du monde de Dieu. De cette façon notre âme croît, la sensibilité du cœur vers Dieu croît. Jean Climaque dit à juste titre que seule l'espérance nous rend capables de vivre la charité. L'espérance dans laquelle nous transcendons les choses de tous les jours, nous n'attendons pas le succès de nos jours terrestres, mais nous attendons à la fin la révélation de Dieu lui-même. Ce n'est que dans cet élargissement de notre âme, dans cette auto-transcendance que notre vie devient grande et que nous pouvons supporter les peines et les déceptions de chaque jour, que nous pouvons être bons avec les autres sans attendre de récompense. Ce n'est que si Dieu existe, cette grande espérance à laquelle je tends que je peux, chaque jour, accomplir les petits pas de ma vie et apprendre ainsi la charité. Dans la charité se cache le mystère de la prière, de la connaissance personnelle de Jésus:  une prière simple, qui tend uniquement à toucher le cœur du Maître divin. Et ainsi, on ouvre son cœur, on apprend de Lui la même bonté, le même amour. Utilisons donc cette "montée" de la foi, de l'espérance et de la charité; nous parviendrons ainsi à la vraie vie.
* * *
Je suis heureux de saluer les pèlerins francophones, notamment la délégation des consuls honoraires, accompagnée par Son Éminence le Cardinal Philippe Barbarin, Archevêque de Lyon, la Communauté de l’Arche « l’Olivier » de Rennes qui fête cette année ses vingt ans d’existence, ainsi que tous les jeunes, en particulier ceux des collèges La Rochefoucauld et Fénelon Sainte-Marie de Paris. Bon pèlerinage à tous !

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comme ils en parlaient encore, lui-même fut présent au milieu d’eux - textes du jour


Jeudi 31 Mars 2016




Maintenant acquis qu’en fin de journée, j’ai un coup de fatigue vers les dix-neuf heures, que dissipe une sieste, mais dont il faut que je m’extirpe pour diner en famille, ne pas inquiéter mes aimées et avoir une soirée sinon pour la création (écriture à reprendre désormais absolument, puisque la vie… ), du moins pour la gestion ou la documentation. – Le projet de loi EL KHOMRI (contre-perfomance évidente de nos compatriotes d’origine immigrée récente : la ministre du Travail, la ministre de l’Education nationale, la discrimination positive est acculée à produire de l’encore meilleur, vg. MAZARIN, ce n’est pas le cas sous FH) et la manifestation de ce jour. Les travaux et alertes du Mouvement pour l’émancipation populaire de mon cher Jacques NIKONOFF : les papiers auxquels il fait référence et que j’ai lus hier sont accablants, le plan du MEDEF vaut les protocoles de Sion ou Mein Kampf, non comme un faux ou comme un navet d’autodidacte autiste et obsédé génial, mais comme l’énoncé d’objectifs et d’une stratégie pour les atteindre. MARX si exact et perspicace en économie politique et en observation des situations historiques (surtout françaises) s’est cependant lourdement trompé sur deux points décisifs : 1° la révolution communiste n’a pas eu lieu en pays hautement industrialisé, l’Allemagne, mais en pays sous-développé politiquement et en décollage seulement au plan économique et financier et 2° ce qui n’est pas assez observé, le « dépérissement de l’Etat » censé consacrer l’automatisme des outils communistes pour le bien commun (capitalisme et communisme ont ensemble la même pétition d’automatisme et de bienfaisance s’ils sont pratiqués «  à l’état pur ») n’est pas le fait d’un socialisme abouti, mais bien le principal outil et objectif du capitalisme version déréglée contemporaine. Les diagnostics de Bruxelles – en ce début d’année et l’an dernier – sont doublement accablants, les politiques de FH ont échoué et nous enfoncent encore davantage que celles, peu cohérentes et guère économiques de son prédécesseur, et l’emprise des dogmes censément « européens » a privé nos gouvernants de toute indépendance mentale. Je ne suis pas d’accord avec les stratégies d’émancipation que propose mon ami (la sortie de l’euro., la « démondialisation »). Au contraire, il faut « faire l’Europe » mais dans un sens nouveau et avec la démocratie en principal moyen. Qui fera une nouvelle « déclaration SCHUMAN », MERKEL ne m’accuse pas réception. Il faut aussi faire en sorte que l’Etat, assiégé et miné, soit restauré, légitimé de nouveau et qu’entre les différents pays se fassent une alliance au moins aussi forte que les alliances, difficiles à décrire mais terriblement efficiente entre la pratique financière contemporaine, les comportements des grands groupes industriels et financiers, l’amoralité des dirigeants et de leur recrutement. L’alliance des Etats pour la défense des peuples et pour l’outil qu’eux-mêmes constituent, se manifesterait notamment par le moratoire des dettes souveraines, lequel n’a d’efficacité que s’il est concerté entre les principaux d’entre eux. La vraie bataille se joue là. L’Europe et les Etats-Unis n’auront plus ensuite qu’une mise en demeure de leurs adversaires communs pour que ceux-ci jouent avec franchise une mondialisation régulée où la tricherie sera sévèrement sanctionnée par des mises au ban à tous égards : Russie version POUTINE, Chine version dictature politique et hypernationalisme du capitalisme, monarchies pétrolières à décuple jeu entre elles et vis-à-vis autant de l’Etat islamique que de l’Occident. Le chantier est immense, mais il peut être ordonné si les peuples sont dans le coup et mobilisé. Pour l’heure malheureusement, nos candidats à 2017 (centenaire de la révolution léniniste) sont liliputiens et FH nous fait perdre du temps et de l’énergie. Le précédent est évidemment celui du général de GAULLE : 1° mise en ordre intérieure économique et politique rendant à la France autorité et moyens dans le monde et en Europe, 2° propositions et inventions (les formes d’union qui furent refusées en 1961, le bras de fer pour le Marché commun agricole en 1965), 3° la vigilance pour le fonctionnement des institutions communes (On peut penser que je veille à ce que mon gouvernement ne se laisse pas gagner à la main), 4° le grand dessein de l’indépendance qui n’est pas isolement mais capacité de proposer et de vivre par anticipation « un nouvel ordre mondial »…

En regard : du bonheur. Cet échange hier [1]avec mon cher Jean-Claude C., dont je savais les engagements – admirables et concrets – mais pas la culture. Oui, un ami d’enfance exceptionnel. Et cette découverte ce matin d’une héroïne polonaise, au parcours magnifique, dont j’aime une phrase retrouvée sur un site invitant à son pays : 16 Janvier 2016, le plus dur dans la vie, c'est de rire toujours et partout, ne pas regretter ce qui fut, ne pas avoir peur de ce qui sera…et elle est née un 9 Avril, et elle est ravissante… Hier soir, épouse et beau-frère devant la télévision pour un énième « documentaire » sur HITLER, des commentaires de jeunes « historiens » totalement à côté pour la psychologie et les antécédents des hiérarques nazis. J’aimerais que les émissions d’histoire contemporaine, soient – pour le téléspectateur français – tout autres. L’entre-deux-guerres, l’apaisement des querelles sur le régime politique du pays, notre « modèle social » et nos structures de concertation économique mises progressivement en place pour des applications globales et pratiques à la Libération, à la suite des élaborations législatives tant à Vichy que dans la Résistance. Nos fonctionnements et nos défis après la Libération. Enfin, de l’histoire et des images pour notre outre-mer au XXème siècle puisque ses populations s’intègrent encore plus à la nôtre depuis les nouvelles souverainetés outre-Méditerranée : là encore du travail à entreprendre. Là encore des installations et recels, des cooptations, des cumuls et des alliances immorales, des présupposés, des incultures dans le champ des médias comme nous en tolérons et en subissons en économie, en finance et en politique. Le tout engendrant de la médiocrité, de la médiocrité et de plus en plus de la médiocrité, de l’amnésie, de l’atrophie mentale.

Enfin, après ces déblais et tandis que ma physiologie m’assure presque chaque jour quelques heures de vraie présence mentale à ce que je veux réfléchir, travailler ou à ce que me propose directement l’Esprit Saint par « les textes du jour » et indirectement par les circonstances immédiates ou rétrospectivement reconnues dans mes hier et autrefois, me voici au pied de l’autel. Alleluia.
Pierre et ses premières prédications qu’appuient les premiers miracles des apôtres. L’handicapé de la Belle-Porte au Temple, la maîtrise scripturaire et dialectique de Pierre : tout repose sur la foi dans le nom de Jésus Christ : c’est ce nom-même qui vient d’affermir cet homme que vous regardez et connaissez ; oui, la foi qui vient par Jésus l’a rétabli dans son intégrité physique, en votre présence à tous… Moïse a déclaré : le Seigneur votre Dieu suscitera pour vous, du milieu de vos frères, un prophète comme moi : vous l’écouterez en tout ce qu’il vous dira… Ensuite, tous les prophètes qui ont parlé depuis Samuel et ses successeurs, aussi nombreux furent-ils, ont annoncé les jours où nous sommes…  C’est pour vous que Dieu a suscité son Serviteur, et il l’a envoyé vous bénir, pourvu que chacun de vous se détourne de sa méchanceté. Les Apôtres sont métamorphosés, transfigurés par la Résurrection de leur Maître et par l’effusion de l’Esprit Saint, telle  que Jésus l’avait promise. La leçon donnée d’abord sur la route d’Emmaüs et donnée à nouveau par le Christ aux Onze : voici les paroles que je vous ai dites quand j’étais encore avec vous… alors il ouvrit leur intelligence à la compréhension des Ecritures. Les deux fonds pour les Apôtres et pour nous : ce que le Christ disait et prêchait pendant son ministère public et qui restait obscur ou peu compris ou s’oubliait à mesure, et d’autre ce que l’ensemble de la geste des croyants depuis Abraham nous fait méditer, et qui à l’époque et selon les générations successives n’était que promesse et attente. Seul fait et seul accomplissement alors : la sortie d’Egypte, événement central et fondateur, référence, tout comme l’est aujourd’hui pour chaque chrétien la Résurrection du Fils de l’homme, il y a quelques deux mille ans. Le tout dans un contexte aussi humain, concret que le nôtre. Notre relation au Christ, notre rapport immédiat à Lui et selon tous nos sens entendus aujourd’hui spirituellement mais nos âmes sont réactives et tactiles : elles bondissent quand nos corps enfin s’aperçoivent du réel, de son merveilleux grâce à Dieu et discernent Dieu précisément. Et enfin, la « signature » eucharistique, la portée quotidienne des sacrements. Comment le Seigneur s’était reconnaître par eux à la fraction du pain. Comme ils en parlaient encore, lui-même fut présent au milieu d’eux, et leur dit : « La paix soit avec vous ! ». Saisis de frayeur et de crainte (ainsi, lors de la Transfiguration), ils croyaient voir un esprit (ainsi, lors de la marche de Jésus sur les eaux pour les rejoindre). Jésus leur dit : « Pourquoi êtes-vous bouleversés ? Et pourquoi ces pensées qui surgissent dans votre cœur ? Voyez mes mains et mes pieds : c’est bien moi ! Touchez-moi, regardez : un esprit n’a pas de chair ni d’os comme vous constatez que j’en ai. » Après ces paroles, il leur montra ses mains et ses pieds. Dans leur joie, ils n’osaient pas encore y croire, et restaient saisis d’étonnement.  Deux immenses champs à arpenter, réfléchir : les si nombreux détails, les notations présentant, définissant ( ?) le corps du Ressuscité cf. le livre de DANIELOU des années 1960 à reprendre selon ce questionnement. Est-ce un corps en transition entre la vie terrestre du Dieu incarné parmi nous ? et la vie éternelle. Ou est-ce déjà notre corps rendu à son éternité originelle ?Et, autre mouvement mais qui peut inspirer et faciliter le premier : la personne-même de Jésus, pas seulement ses paroles, son aventure, sa vie… mais Lui. Lui et moi, Lui et nous, nous et Lui, de tout nous-mêmes, de toit moi-même, attirés, accueillis, accompagnés, voulus. A vous d’en être les témoins [2].


[1] - Le 30/03/2016 10:08, Jean-Claude et/ou Maryvonne ...  a écrit :

En cadeau pascal, cette phrase de Louis-René des Forêts, un des grands poètes du XXème siècle :
    Rien n'est inaccessible, rien du moins aux yeux de qui       
    ne souhaite accéder nulle part.
Belle journée dans l'espérance.
Jean-Claude

Le 30/03/2016 14:12, Bertrand Fessard de Foucault a écrit :

Je ne connais pas celui que tu cites. La culture générale n'est pas un crible mais une passoire. Je ne comprends pas bien le sens de cette phrase qui sonne bien, mais... peux-tu un peu développer ou commenter ?
Merci.
Vas-tu bien ? tu es tellement discret sur toi-même.
Affection. Toi, ta femme et vos enfants que je ne connais malheureusement pas.

Le 30/03/2016 14:51, Jean-Claude et/ou Maryvonne ... a écrit :

On pourrait commenter cette phrase de L.-R. des forêts par cette sentence, souvent citée, du Rav Nahman de Bretslav (suture des XVIIIe et XIXe siècle):
     "Ne demande pas ton chemin à celui qui le connaît, 
     tu ne pourrais pas t'égarer."
Le verbe "égarer" n'est bien sûr pas à prendre au pied de la lettre. Il signifie ici quelque chose qui est de l'ordre de la flannerie, cet art qui permet d'apprendre de quiconque, de tout événement, sans l'avoir préalablement choisi.

Lorsqu'on a prévu, projeté ou souhaité atteindre un lieu désigné sur le planisphère, il devient inaccessible, - en partie parce que l'imaginaire l'a revêtu d'illusions.
L'absence de maîtrise sur le lieu à atteindre le rend accessible.

L.-R. des Forêts est un écrivain, que je préfère appeler poète. 
Il est mort alors que nous étions en Espagne (donc entre fin 1999 et fin 2000).
Ses deux oeuvres majeures sont Poèmes à Samuel Wood et Ostinato.

Il est de l'"école"..., c'est plutôt une tendance, une pente de l'esprit, un air de famille, une forme de point de vue : de Maurice Blanchot ou de René Laporte.
On pourrait aussi le comparer à Edmond Jabès (qui est cependant plus questionnant).

Une autre phrase, celle-ci de Léonard Cohen (le poète et chanteur à la voix un peu caverneuse) pourrait te convenir, selon du moins ce que je devine :
    Fais sonner les cloches qui savent encore sonner,
    oublie ton offrande parfaite,
    en toute chose il y a une fêlure,
    et c'est par là qu'entre la lumière.

Je vais bien.
Je suis très engagé auprès des personnes en situation de grande pauvreté, pour leur rendre possible une vie de foi. J'ai fondé une fraternité il y a une quinzaine d'année : La Pierre d'Angle. Fraternité Quart Monde

Belle fin de journée, quelle que soit la couleur du ciel.
Jean-Claude
 
 
[2] - Actes des Apôtres III 11 à 26 ; psaume VIII ; évangile selon saint Luc XXIV 35 à 48

mercredi 30 mars 2016

le Seigneur est réellement ressuscité ; il est apparu à Simon-Pierre - textes du jour


Mercredi de Pâques . 30 Mars 2016





07 heures 44 . . . 08 heures 39 + Préparation de l’autel et prière des gestes et des « choses à faire » avant d’y monter : les messages de remerciements (le cher Rabah, compagnon d’Emmaüs) ou de demandes, les anniversaires de ces derniers jours à souhaiter en famille ou en amitié, l’horloge à mettre à l’heure, l’ouverture aux chiens qui continuent de sommeiller, puis aux chèvres se faisant prier pour la forme, enfin les évocations des saints du jour (evangelizo org.). Evidence que chaque époque a ses saints par nécessité : les Pères de l’Eglise et le cap du dogme et de l’expérience spirituelle, ces prêtres et religieuses au XIXème siècle avec leurs fondations afin d’améliorer des conditions, des classes sociales délaissées, et ainsi de suite. Nous sommes responsables de nos catastrophes politiques, telles les totalitarismes des années 30 ou l’interminable et de plus en plus cruelle question du Proche-Orient, depuis au moins la guerre des Six Jours, mais nous sommes également celles et ceux qui enfantent des saints parce que nous les réclamons. Aujourd’hui, il crève les yeux qu’il y a des vocations d’Eglise pour l’hospitalier, le soin des handicapés, la dévotion aux vieillards : la place n’est tenue actuellement que par les investisseurs tandis que l’Etat se dégage en milieu rural surtout de tout service public, la poste, la maternité, etc… Il crève les yeux qu’il faut un concile pastoral, de portée universelle, mais qu’à défaut que de le réunir selon l’urgence que le sujet crie, des conciles ou synodes nationaux auraient valeur d’exemple. La situation pratique du clergé, l’absence quasi-totale de formation à la communication, à la psychologie et aux usages de la société de maintenant, celle qu’il faut ensemencer et irriguer, ce qui ne se fera que de l’intérieur. Plus aucun particularisme social, sauf vocations monastiques, lesquelles aspirent à l’ascèse et non à la participation à des lieux culturels ou à des sorties charismatiques. Evidence que le racisme, le communautarisme, la peur de l’autre surtout s’il se groupe et qu’on n’en comprend aucune valeur, ne se dissoudront que dans la prière ensemble, dans un enseignement commun pour le spirituel et la place de Dieu dans le for intérieur comme dans la société. On est si loin des initiatives indispensables et urgentes, dont chacun a cependant conscience qu’elles sont nécessaires. L’Eglise en tant que telle – à défaut d’un Etat-nation quels qu’il soit, disparition politique de la France en Europe, mutisme d’une Allemagne puissante par inertie, par rente de situation commerciale (intelligemment conquise et conservée, il est vrai) – doit pousser à un nouveau mouvement européen. Notre survie en dépend, de véritables équilibres dans le monde en dépendent. Partout, le mande de repères et le manque d’imagination. Ce voyage d’OBAMA à Cuba n’avait qu’un seul sens et un seul symbole, évident ; a priori il n’a pas été pressenti, en tout cas ni saisi, ni prophétisé : fermeture des prisons de Guantanamo et évacuation de cette part du sol cubain. – Absence de mémoires : les attentats et les victimes par dizaines ou centaine depuis le milieu des années 1980, les textes et gestes au moins au niveau de Rome à propos de la pédophilie depuis l’été de 2010, et ainsi de suite… notre monde… où l’on continue de couper des arbres, souvent centenaires, pour y mettre du goudron et un arbrisseau qui fera nombre dans les registres… où les ferro-routages combinés, tracés depuis vingt ou trente ans ne sont toujours pas entreprise (Lyon-Turin) … et ainsi de suite. Le monde pourtant ne vieillit pas… l’informatique et ce qui va avec crée, comme jamais auparavant dans l’histoire de l’humanité, un échange équilibré de savoir et de pratique entre parents et enfants, les premiers apprenant le nouveau des enfants et ceux-ci apprenant la fragilité et la force du lien familial et du lien conjugal. Tout peut s’écrire, mais autrement, de même que deux siècles après TURNER vint la peinture d’évocation, puis l’abstrait. Si la littérature de gare continue à dévider les millions d’exemplaires dans le monde, les contenus ont parfois quelque vérité, et youtube propage aussi de l’échange et du dialogue. Les chances sont nombreuses, elles peuvent remédier à nos enlisements. – Dieu a su frapper, Lui, un grand coup, l’incarnation, la résurrection. Faite à Son image, l’humanité en est-elle, actuellement, incapable ? je ne le crois pas. Prier pour cela, prier pour celles et ceux que la vie me confie autant qu’elle me confie à elles et à eux.
Oui, quels événements ? [1] Le fait, Jésus ressuscité, partout mais reconnu et connaissable d’une tout autre manière qu’avant sa mort. Le ministère public, pendant trois ans, ouvert à tous, à la recherche de tous, mais après la Résurrection, il ne s’agit plus que de convaincre les siens, ce n’est plus un enseignement, c’est l’initiation à la réalité la plus complète, mais également déconcertante.  Art de Luc. Il y avait déjà le on-dit rapporté par Pierre : pour vous qui suis-je ? Pour les uns…pour les autres… avait répondu Pierre. A présent, Jésus est simplement … Jésus, mais Jésus ressuscité. Le Christ fait passer ses disciples en marche de retour au point de départ et de leur revue des événements à une course à l’avenir, à la joie, fondée, suscitée par sa Personne-même. Ce qui est arrivé à Jésus de Nazareth, ce prophète puissant par ses actes et ses paroles devant Dieu et devant tout le peuple. Jésus les fait revenir à Lui, et non au sort qu’ils lui supposent : partant de Moïse et pour tous les Prophètes, il leur interpréta, dans toute l’Ecriture, ce qui le concernait. Effet tout psychologique, mais profond et constructif, de nos lectures de l’Ecriture : notre cœur n’était-il pas tout brûlant en nous, tandis qu’il nous parlait sur la route et nous ouvrait les Ecritures ? La « lectio divina », faiseuse de notre espérance la plus surnaturelle mais aussi la plus quotidienne, la plus vivante en nous, chaque fois qu’elle renaît par notre prière et grâce à l’Esprit Saint. Ne pas nous arrêter à ce seuil. Le seuil aussi des peintes de leur art. Le seuil de l’éloquence sacrée. Il y a la personne divine, humainement attirante autant qu’extraordinaire telle que les évangiles et l’incarnation nous la révèlent : le contact. Reste avec nous, car le soir approche et déjà le jour baisse. Notre sensibilité n’est pas un mauvais chemin, mais la route doit venir ensuite. Propre à chacun et universelle : la prière et la foi. A l’instant même (la réponse de vocation à l’appel du Christ, les pécheurs au bord du lac… ou Lévi bondissant de son bureau en plein air, le collecteur d’impôts… ou le miraculé de la Belle-Porte : d’un bond, il fut debout et il marchait. Entrant avec eux dans le Temple, il marchait, bondissait et louait Dieu), ils se levèrent et retournèrent à Jérusalem. La prière d’unisson, le discernement des événements faisant nos vies. Ils y trouvèrent réunis les onze Apôtres et leurs compagnons, qui leur dirent : « Le Seigneur est réellement ressuscité ; il est apparu à Simon-Pierre » Pierre, le chef, tandis que Jean, le disciple que Jésus aimait, dont la foi et le discernement ont été antérieurs, n’est pas mentionné…). A leur tour, ils racontaient ce qu’il s’était passé sur la route, et comment le Seigneur s’était fait reconnaître par eux à la fraction du pain.


[1]Actes des Apôtres III 1 à 10 ; psaume CIV ; évangile selon saint Luc XXIV 13 à 35