vendredi 5 septembre 2008

un passant - textes du jour

Samedi 6 Septembre 2008

Prier ... Jésus leur dit encore : Le Fils de l’homme est maître du sabbat. Ce qui est certainement la plus dangereuse des prétentions : maître du rite, supérieur au rite, dans une théocratie, arbitrée par l’étranger. Fauteur de troubles possible, Jésus s’en garde et respecte, souvent spectaculairement, l’ordre (romain) établi : l’impôt, l’admiration pour la foi du centurion. Mais il mine par le spirituel et en prenant ses adversaires au pied de leur lettre, le pouvoir que ceux-ci se sont arrogés pour le malheur de leurs ouailles. Jésus répond toujours dans le registre de ses contempteurs : N’avez-vous pas lu ?... mais ce que l’évangile montre rugueux et difficile quand nous ne sommes qu’en posture de discuter, l’Apôtre le montre affecueux et valeureux : vous auriez beau avoir dix mille surveillants pour vous mener au Christ, vous n’avez pas plusieurs pères… et de revendiquer avec douceur et vérité, sa paternité spirituelle. Les maîtres de l’époque que sont les hiérarchies socio-religieuses juives et les maîtres véritables, à l’image de Paul le phraisien retourné sur le chemin de Damas, dans le mépris… livrés en spectacle au monde entier, aux anges et aux hommes. Et ma prière là-dedans… être mené avec douceur par les maîtres que dans ma vie j’ai rencontré, par ces lectures quotidiennes, par Dieu-même : il répond au désir de ceux qui le craignent ; il écoute leur cri : il les sauve. Quarante ans, j’ai crié… [1] et tout avait commencé par ma faim autant que par ma tentative de suivre le Christ, croyant être appelé plus spécialement, je l’étais mais différemment : ses diciples arrachaient et mangeaient des épis après les avoir froissés dans leurs mains. Deux singularités : Jésus est en dehors de cette glâne, lui en offret-on un peu ? en tout cas, il n’y procède pas lui-même. Ce sont ses disciples qu’il doit justifier, pas Lui. La glâne n’est pas critiquée, mais le moment où elle est faite. On n’aborde pas la question de front, mais de biais, quand on cherche à mettre Dieu en difficulté, ou plutôt l’idée qu’on s’en fait, car notre foi – et les contemporains du Christ – hésitent sur la question d’identité. Personnage décisif ou accessoire ? un passant ou la vérité, l’éternité, la réalité.

[1] - 1ère lettre de Paul aux Corinthiens ; psaume CXLV ; évangile selon saint Luc VI 1 à 3

proposé par l'Evangile au quotidien
(commentaire copié-collé qu'adresse chaque jour
contact-fr@levangileauquotidien.org - c'est gratuit et c'est souvent bien) :
Aelred de Rielvaux (1110-1167), moine cistercien Le Miroir de la charité, I, 19.29 ; PL 195,522-530
« Le Fils de l'homme est maître du sabbat » Chaque jour de la création est grand, admirable, mais nul ne peut se comparer au septième ; alors ce n'est pas la création de l'un ou l'autre élément naturel qui est proposée à notre contemplation, mais le repos de Dieu lui-même et la perfection de toutes les créatures. Car nous lisons : « Le septième jour, Dieu acheva son oeuvre qu'il avait faite, et il se reposa de toute l'oeuvre qu'il avait créée » (Gn 2,2). Grand est ce jour, insondable ce repos, magnifique ce sabbat ! Ah, si tu pouvais comprendre ! Ce jour n'est pas tracé par la course du soleil visible, ne commence pas à son lever, ne finit pas à son couchant ; il n'a ni matin ni soir (cf Gn 1,5)... Écoutons celui qui nous invite au repos : « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le fardeau ; je restaurerai vos forces » (Mt 11,28). C'est la préparation du sabbat. Quant au sabbat lui-même, écoutons encore : « Prenez sur vous mon joug, et apprenez de moi que je suis doux et humble de coeur ; alors vous trouverez le repos » (v. 29). Voilà le repos, la tranquillité, voilà le vrai sabbat. Car ce joug ne pèse pas, il unit ; ce fardeau a des ailes, non du poids. Ce joug, c'est la charité ; ce fardeau, c'est l'amour fraternel. C'est là où on trouve le repos ; là, on célèbre le sabbat ; là, on est délivré de l'esclavage... Et si, d'aventure, notre infirmité laisse échapper quelque faute, la fête de ce sabbat n'est pas interrompue, car « la charité couvre une multitude de péchés » (1P 4,8).

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