samedi 31 octobre 2015

bienheureuse Irene Stefani . 1891 + 1930



missionnaire de la ‘Consolata’  au Kenya
surnommée “Nyaatha
(mèremiséricordieuse)

I
rene, dans le siècle Mercede, Stefani a été une grande dame non seulement pour la communauté des sœurs de la Consolata, mais également pour l’Afrique.
 
Elle naît à Anfo (petite ville de la région de Brescia au nord de l’Italie) le 22 août 1891 cinquième de douze enfants ; elle meurt à Ghekondi, au Kenya en Afrique, le 31 octobre 1930. Elle n’avait que 39 ans, mais 39 années vécues si intensément!

Irene a été une des premières missionnaires (sœurs) de la ‘Consolata’, qui, à l’école de sainteté, guidée par le
Bx Giuseppe Allamano, a parcouru les chemins de la charité héroïque jusqu’à donner sa vie pour  la proclamation de l’Évangile.
En 1911, à vingt ans, elle quitte pour toujours Anfo, où elle était déjà reconnue comme « l’ange des pauvres ». Vers la fin de 1914, elle accepte avec courage de partir pour le Kenya, en Afrique de l’Est, dans ce champ d’action que l’Église avait confié aux Missionnaires de la Consolata. Avant de quitter l’Italie elle prononça ainsi ses premiers vœux religieux : « Seulement Jésus dans ma vie! Tout avec Jésus! Toute à Jésus! Tout pour Jésus! »
Arrivée sur les côtes du Kenya le 30 janvier 1915, chez les Kikuyu, elle découvrit une extrême pauvreté, l’isolement et la fatigue. Elle a fait beaucoup d’efforts pour apprendre cette nouvelle langue, pénétrer cette nouvelle culture et combattre les préjugés. Mais, avec beaucoup de spontanéité, elle ouvre son cœur à tous. Elle est une femme humble, ardente dans la foi, dans la charité, invincible dans l’espérance qui annonce que Jésus est le Fils de Dieu, le Sauveur des hommes.
Peu de temps après son arrivée au Kenya, les premiers signes de la première guerre mondiale se font sentir aussi dans les possessions coloniales anglaises et allemandes. Du mois d’août 1916 au mois de janvier 1919, elle a été infirmière de la Croix rouge dans les hôpitaux improvisés pour les troupes d’environ 300.000 indigènes, qui avaient été mobilisés par les Anglais, au Kenya et en Tanzanie, pour défendre et élargir leurs frontières. Sœur Irene qui s’émeut facilement et est pleine de miséricorde, se retrouve parmi les recrues africaines et passe jours et nuits dans les grands hangars très pauvres où s’entassent, parfois, de mille à deux mille blessés. Les épidémies sont au rendez-vous, les médicaments et l’assistance professionnelle manquent.
Sœur Irene, par des gestes de charité et d’amour, arrive à surmonter les difficultés et fait dire au médecin en chef qui l’observait : “Cette sœur n’est pas une créature humaine, c’est un ange!” 
À la fin de la guerre, elle est retournée parmi les Kikuyu du Kenya où elle s’est consacrée à l’évangélisation avec une passion apostolique sans pareil. Elle était à la fois enseignante, infirmière, sage-femme et assistante sociale.

À 39 ans, voyant les besoins immenses de la mission, et de plus en plus consciente de sa propre impuissance, sœur Irene sent l’appel intérieur d’offrir le sacrifice suprême de sa vie pour l’avènement du Règne de Dieu. Deux semaines plus tard, à Ghekondi, en assistant un malade, souffrant de la peste, qui meurt dans ses bras, elle contracte la maladie qui, en peu de jours, l’emmènera aussi à la mort, victime de sa charité héroïque, le 31 octobre 1930.  Les gens étourdis et consternés par cette triste nouvelle, surmontant la superstition et la peur des morts sont accoururent en masse pour revoir une dernière fois son visage. Aujourd’hui, sa dépouille mortelle repose dans l’église de la ‘Consolata’  à Mathari dans le diocèse de Nyeri au Kenya.

Sœur Irene Stefani “Nyaatha(mèremiséricordieuse) a été béatifiée le 23 mai 2015 à Nyeri, ville au centre du Kenya, non loin de la chapelle où elle fut inhumée. La cérémonie a été présidée par l’archevêque de Nairobi, le card. John Njue. Le Cardinal Polycarp Pengo, archevêque de Dar es Salaam (Tanzanie), a prononcé, au nom du Pape François (Jorge Mario Bergoglio), la formule de la béatification, en présence des évêques du Kenya et de nombreuses personnalités du pays.

Pour approfondissements :
  Irene Stefani, une grande dame


Source principale : consolata.qc.ca/html/Archives/ (« Rév. x gpm »).   



Irene Stefani, une grande dame

Consolata
Dreamweaver CS3Irene Stefani a été une grande dame non seulement pour la communauté des sœurs de la Consolata, mais également pour l’Afrique. Elle est née à Brescia en Italie en 1891 et elle est décédée à Ghekondi au Kenya en Afrique en 1930. Elle n’avait que 39 ans, mais 39 années vécues si intensément!
Elle a été une des premières missionnaires (sœurs) de la Consolata, qui, à l’école de sainteté, guidée par le bienheureux Joseph Allamano, a parcouru les chemins de la charité héroïque jusqu’à donner sa vie pour  la proclamation de l’Évangile. En 1911, à vingt ans, elle quitte pour toujours Anfo, petite ville de la région de Brescia au nord de l’Italie, où elle était déjà reconnue comme « l’ange des pauvres ». Vers la fin de 1914, elle accepte avec courage de partir pour le Kenya, en Afrique de l’Est, dans ce champ d’action que l’Église avait confié aux Missionnaires de la Consolata. Avant de quitter l’Italie elle prononça ainsi ses premiers vœux religieux : « Seulement Jésus dans ma vie! Tout avec J.sus! Toute à Jésus! Tout pour Jésus! »
Arrivée sur les côtes du Kenya le 30 janvier 1915, chez les Kikuyu, elle découvrit une extrême pauvreté, l’isolement et la fatigue. Elle a fait beaucoup d’efforts pour apprendre cette nouvelle langue, pénétrer cette nouvelle culture et combattre les préjugés. Mais, avec beaucoup de spontanéité, elle ouvre son cœur à tous. Elle est une femme humble, ardente dans la foi, dans la charité, invincible dans l’espérance qui annonce que Jésus est le Fils de Dieu, le Sauveur des hommes.
Peu de temps après son arrivée au Kenya, les premiers signes de la première guerre mondiale se font sentir aussi dans les possessions coloniales anglaises et allemandes. Du mois d’août 1916 au mois de janvier 1919, elle a été infirmière de la Croix rouge dans les hôpitaux improvisés pour les troupes d’environ 300 000 indigènes, qui avaient été mobilisés par les Anglais, au Kenya et en Tanzanie, pour défendre et élargir leurs frontières. Sœur Irene qui s’émeut facilement et est pleine de miséricorde, se retrouve parmi les recrues africaines et passe jours et nuits dans les grands hangars très pauvres où s’entassent, parfois, de mille à deux mille blessés. Les épidémies sont au rendez-vous, les médicaments et l’assistance professionnelle manquent. Sœur Irene, par des gestes de charité et d’amour, arrive à surmonter les difficultés et fait dire à la médecin en chef qui l’observait : ‘Cette sœur n’est pas une créature humaine, c’est un ange! » À la fin de la guerre, elle est retournée parmi les Kikuyu du Kenya où elle s’est consacrée à l’évangélisation avec une passion apostolique sans pareil. Elle était à la fois enseignante, infirmière, sage-femme et assistante sociale.
À 39 ans, voyant les besoins immenses de la mission, et de plus en plus consciente de sa propre impuissance, sœur Irene sent de plus en plus l’appel intérieur d’offrir le sacrifice suprême de sa vie pour l’avènement du Règne de Dieu. Deux semaines plus tard, à Ghekondi, en assistant un malade souffrant de la peste qui meurt dans ses bras, elle contracte la maldie qui, en peu de jours, l’emmènera aussi dans la mort, victime de sa charité héroïque.  Les gens étourdis et consternés par cette triste nouvelle, surmontant la superstition et la peur des morts sont accourus en masse pour revoir une dernière fois son visage. C’était le 31 octobre 1930. Aujourd’hui, sa dépouille mortelle repose dans l’église de la Santissima Consolata  à Mathari dans le diocèse de Nyeri au Kenya.
Elle fut une grande missionnaire, une missionnaire de la Consolata. Là où il y avait la méfiance envers l’étranger elle savait ouvrir le chemin par des gestes de charité tellement généreux et inattendus que les Africains lui avaient donné avec affection le nom par lequel on se souvient d’elle : Nyaatha, la mère miséricordieuse.
Elle n’avait peut-être pas la même couleur de peau que les femmes africaines, mais elle avait le cœur d’une maman africaine.  Missionnaire au regard attentif, face à la maladie, aux réalités sociales, à la guerre, à la pauvreté, elle ne restait pas indifférente. Elle volait au secours de ceux qui souffraient pour leur porter la consolation, une parole d’encouragement, une caresse, un geste de bonté.
Tout comme tant de femmes africaines elle a connu la fatigue, les longues marches en forêt, le dur labeur… Elle aussi pouvait bien dire : « Je me suis faite toute pour tous, pour sauver à n’importe quel prix quelqu’un. » L’Évangile était sa raison d’être. Elle a tellement fait que l’Église, avec admiration, reconnaît son héroïsme dans sa façon de vivre l’Évangile comme femme consacrée à Dieu et à la mission.
À Ghekondi au Kenya, où Irene est décédée et est allée à la rencontre du Seigneur, une femme de l’endroit affirme : « Pour nous, sœur Irene est plus qu’un de ces saints que nous implorons avec détachement parce qu’elle a été un témoin, une femme qui a vécu pour témoigner la Bonne Nouvelle de Jésus parmi nous. Nous avons perdu une grande sainte, disaient les gens lorsqu’elle est décédée ».  Une catéchiste ajoute : « Nous nous sommes demandés qui étaient  les modèles que la communauté de Ghekondi voulaient se donner aujourd’hui?  Nous avons cru que sœur Irene était plus signifiante pour cette communauté que n’importe quel autre saint. Les jeunes d’aujourd’hui peuvent voir les écoles dans lesquelles elle a œuvré, ils peuvent accueillir le message que son enseignement y a laissé.
Sœur Irene, la « secrétaire des pauvres », continue aujourd’hui sa course missionnaire par les routes du monde entier en répondant à tous, non plus à la faible lumière d’une lanterne à pétrole, mais à la lumière claire et forte des cieux de Dieu.
SERVA DI DIO IRENE STEFANI (MARIA MERCEDE) MISSIONARIA / O -maria Mercede
 

saint Quentin, martyr - † IIIème siècle



Quentin fut un de ces jeunes Romains qui, comme les saints Crépin et Crépinien, vinrent prêcher l'Évangile dans les Gaules et y communiquer le trésor de la foi qu'ils avaient reçu. Amiens fut le centre de son apostolat.

Les miracles confirmaient son enseignement :
- il traçait le signe de la Croix sur les yeux des aveugles, et ils voyaient
- il faisait parler les muets, entendre les sourds, marcher les paralytiques
 
Ces éclatants prodiges excitaient l'admiration des uns et la haine des autres. Quentin fut bientôt dénoncé à Rictiovarus, gouverneur romain, et il comparut devant lui : « Comment t'appelles-tu ? lui demande Rictiovarus. “Je m'appelle chrétien. Mon père est sénateur de Rome ; j'ai reçu le nom de Quentin. Quoi ! un homme de pareille noblesse est descendu à de si misérables superstitions !La vraie noblesse, c'est de servir Dieu ; la religion chrétienne n'est pas une superstition, elle nous élève au bonheur parfait par la connaissance de Dieu le Père tout-puissant et de son Fils, engendré avant tous les siècles.Quitte ces folies et sacrifie aux dieux.Jamais. Tes dieux sont des démons ; la vraie folie, c'est de les adorer.Sacrifie, ou je te tourmenterai jusqu'à la mort.Je ne crains rien ; tu as tout pouvoir sur mon corps, mais le Christ sauvera mon âme.” »

Cette si généreuse confession est suivie de cruels supplices ; mais Dieu soutient son martyr, et l'on entend une voix céleste, disant : « Quentin, persévère jusqu'à la fin, je serai toujours auprès de toi. » En même temps, ses bourreaux tombent à la renverse. Jeté dans un sombre cachot, Quentin en est deux fois délivré par un ange, va prêcher au milieu de la ville, et baptise six cents personnes. Après de nouveaux et plus cruels supplices, Quentin eut la tête tranchée à Vermand, ville qui prendra son nom : Saint Quentin. Les assistants virent son âme s'envoler au Ciel sous la forme d'une blanche colombe.


©Evangelizo.org

cède-lui ta place... mon ami, avance plus haut... - textes du jour

Samedi 31 Octobre 2015

Une lune comme un phare, très blanc, net au travers des feuillages depuis mon oreiller choisi dès les dix-onze heures du soir, hier. Le plein jour quelques moments encore autour de cinq heures, depuis notre toit. Elle encore. Ballet d’avions vers les huit heures, muet, traces et entrecroisements, sans mouvements. La chasse, les canards appelant, la nature trahie, le plaisir sadique, libidineux de descendre un oiseau en vol. Bien évidemment, l’écologie selon certains agriculteurs et éleveurs, tranquilles, indépendants et gagnant d’ailleurs leur vie sans dépendre des quotas, des règlements : proximité avec les clients qui sont autant amis, relations que consommateurs. La grand-messe de Décembre dont FH attend une propulsion décisive pour sa réélection par un peuple ébahi de tant de grandeur puisque d’autres chefs viendront s’asseoir chez nous, l'écouter commencer et conclure.... Texte toujours pas au point et démonstration que la réunion est pour le paraître non pour le travail et l’engagement. Chez nous, le retour aux autocars. Toujours moins de ferro-routage que jamais. A Bruxelles, au prétexte que les normes « dures » ne sont pas respectées par les constructeurs automobiles, on les amollit, les expertises et contrôles étant à la solde des contrôlés.
Relu les textes pontificaux à la veille du synode ou à son occasion [1], m’émerveillant, sans encore avoir pu saisir le texte adopté par cette assemblée. C’est d’une autre volée, les prises de conscience, le sens autant des situation, des personnes, la compassion sans méconnaître la nécessité de règles, ou plutôt de principes. Responsabilité accrue de l’évêque. Point faible : son recrutement et pour les recrutés, leur proximité, prêtres et laïcs. En revanche, la preuve est de plus en plus faite de pontificat en pontificat : l’excellence du mode de désignation pour le chef, la qualité, la profondeur le plus souvent des propos d’un pape. L’actuel étant particulièrement dans la langue de tous. Recrutement et propos : deux points sur lesquels la France est en ce moment totalement défaillante. Sans doute, tout autre mode d’élection du président de la République serait pire. Le vice, c’est dans la fermeture des processus de candidatures, aussi bien pour les « présidentiables » au sens reçu depuis que Pierre MESSMER après la victoire de VGE a défini le concept et fait désormais dépendre le rayonnement et l’efficacité d’un parti à sa possibilité de voir son chef élu encore plus grand chef, que pour le citoyen du commun. Quant aux propos présidentiels, nous avons eu les mensonges de Jacques CHIRAC sur l’ « abracadabrantesque » « cassette Méry », les dires scandaleux de Nicolas SARKOZY (les coupables avant le jugement, le traitement des Roms, et ainsi de suite) et maintenant l’inanité et le fatras quasi-quotidien des discours et communications de François HOLLANDE. Quant aux manières de travailler, il faut reconnaître que beaucoup de nos travaux parlementaires sont méritoires et dignes d’être davantage connus. Mais la discussion est toujours bloquée, et les votes ne sont pas de conscience. L’ensemble est piteux pour une démocratie.
Prier pour tous… deux admirables figures aujourd’hui après les piétés et vénérations doloristes d’hier. Cette sainte missionnaire au Kenya, cet évangélisateur après d’autres de la future fille aînée de l’Eglise. Paul et ses coreligionnaires de naissance et de race, Israël défaillant devant le Christ, comme son Etat actuel défaillant devant l’intense responsabilité morale, spirituelle, politique que lui confèrent la shoah et l’antériorité de toujours sur le chemin de la foi, le chemin d’Abraham : ont-ils trébuché pour vraiment tomber ? pas du tout ! Mais leur faute procure aux nations païennes le salut, pour qu’ils en deviennent jaloux (c’est encore à venir…). Or, si leur faute a été richesse pour le monde, si leur amoindrissement a été richesse pour les nations, combien plus le sera leur rassemblement… L’endurcissement d’une partie d’Israël s’est produit pour laisser à l’ensemble des nations le temps d’entrer. C’est l’enjeu contemporain pour une Eglise longtemps confondue avec les pouvoirs temporels, puis avec une classe sociale déterminée, voire avec telle race ou tel pays : l’endurcissement avec le prétexte du dogme, du rite éradiquant complètement le battement du cœur. Jésus était entré dans la maison d’un chef des pharisiens pour y prendre son repas, et ces derniers l’observaient. [2]Jésus leur rend la politesse, lorsqu’il remarqua comment ils choisissaient les premières places. Suit l’habituelle leçon erga omnes, disciples, les siens, et les usages sociaux, reprise par les lettres apostoliques pour la tenue des assemblées eucharistiques et la prière ensemble. Ce mot affreux depuis deux ou trois décennies, la messe présidée par… L’Eglise, l’humanité : premier et définitif mouvement, l’action de grâce, le salut obtenu. Si le Seigneur ne m’avait secouru, j’allais habiter le silence… Les dons gratuits de Dieu et son appel sont sans repentance. Le « coup » des places, que ne l’ai-je vécu et vu pendant mes années d’apparence.


[1] - le motu proprio du 15 Août 2015
L’impulsion réformatrice est soutenue par un grand nombre de fidèles qui souhaitent être en paix avec leur conscience, mais sont trop souvent éloignés des structures juridiques de l'Église à cause de la distance physique ou morale ; c’est pourquoi la charité et la miséricorde exigent que cette même Église, en tant que mère, devienne plus proche des enfants qui se considèrent comme séparés.
On espère que, dans les grands comme les petits diocèses, l'évêque lui-même offre un signe de la conversion des structures ecclésiastiques et ne laisse pas entièrement déléguée aux offices de la curie la fonction judiciaire en matière matrimoniale.

l’homélie du 25 Octobre 2015
comme ces disciples, nous sommes avec Jésus, mais nous ne pensons pas comme Jésus. On est dans son groupe, mais on perd l’ouverture du cœur, on perd l’émerveillement, la gratitude et l’enthousiasme et on risque de devenir “ des routiniers de la grâce ”. Nous pouvons parler de lui et travailler pour lui, mais vivre loin de son cœur, qui est penché vers celui qui est blessé. Là est la tentation : une “spiritualité du mirage ” : nous pouvons marcher à travers les déserts de l’humanité sans voir ce qu’il y a réellement, mais bien ce que nous voudrions voir, nous ; nous sommes capables de construire des visions du monde, mais nous n’acceptons pas ce que le Seigneur nous met devant les yeux. Une foi qui ne sait pas s’enraciner dans la vie des gens demeure aride et, au lieu d’oasis, elle crée d’autres déserts.
[2] - Paul aux Romains XI 1 à 29 passim ; psaume XCIV ; évangile selon saint Luc XIV 1 à 11

vendredi 30 octobre 2015

hostile au synode et aux dires du pape - entre autres sur la famille ... Civitas




Civitas et associations catholiques

Synode : déclaration solennelle de Civitas

Le 30/10/2015 16:40, Civitas et associations catholiques a écrit :




Déclaration solennelle de l’Institut Civitas en conclusion du Synode sur la Famille
Le Synode sur la famille, pensé et organisé par le pape François durant les mois d’octobre 2014 et 2015, a montré qu’une grande partie des plus hautes autorités de l’Eglise voulait imposer un regard positif sur l’homosexualité et relativiser - voire légitimer – les divorces et les unions adultères.
C’est dans ce dernier but que le pape François a promulgué le Motu Proprio Mitis Iudex Dominus Iesus qui institue sans le dire la possibilité du divorce dans l’Eglise. Ce but est encore présent dans le document final du synode, lequel affirme (n° 84-86) le primat de la conscience individuelle, favorisant l’intérêt individuel des conjoints au dépens de l’institution même du mariage.
Cette révolution, directement issue de l’esprit anthropocentrique et relativiste du Concile Vatican II, constitue une attaque supplémentaire contre l’ordre institué par le Créateur. Elle induit des répercussions directes sur l’ordre social, le mariage chrétien étant tout à la fois une réalité sacramentelle et la pierre angulaire qui fonde la société.
C’est pourquoi

  • L’Institut Civitas redit sa ferme opposition à toutes ces manœuvres sournoises qui détruisent en profondeur la famille et la société.
  • Reprenant textuellement les mots du grand archevêque Monseigneur Marcel Lefebvre édictés le 21 novembre 1974, l’Institut Civitas proclame : « Nous adhérons de tout cœur, de toute notre âme à la Rome catholique, gardienne de la foi catholique et des traditions nécessaires au maintien de cette foi, à la Rome éternelle, maîtresse de sagesse et de vérité. Nous refusons par contre et avons toujours refusé de suivre la Rome de tendance néo-moderniste et néo-protestante qui s’est manifestée clairement dans le concile Vatican II et après le concile dans toutes les réformes qui en sont issues. »
  • L’Institut Civitas n’acceptera jamais de se taire ou de souscrire à une stratégie de l’enfouissement qui chercherait à se faire accepter par ceux qui détruisent l’Eglise et la société, de l’intérieur comme de l’extérieur. Il est en effet impossible de travailler à la christianisation de la société en collaborant avec ceux qui précisément la subvertissent.
  • L’Institut Civitas réaffirme sa volonté, quelles qu’en soient les conséquences, de travailler encore et toujours, à temps et à contre temps, à la christianisation de notre société. A cette fin, l’Institut Civitas continuera à offrir sa collaboration aux prêtres fidèles à la Tradition catholique pour les assister et les aider dans leurs activités apostoliques, et sollicitera leur collaboration et leur assistance dans ses activités propres, politiques ou sociales. Il entend ainsi être un exemple de collaboration libre et fructueuse entre le temporel et le spirituel, détruite par la laïcité anti-chrétienne.

homélie à la messe concluant le synode des évêques sur la famille - 25 octobre 2015


HOMÉLIE DU PAPE FRANÇOIS
Basilique vaticane
XXXe Dimanche du Temps ordinaire, 25 octobre 2015


Les trois lectures de ce dimanche nous présentent la compassion de Dieu, sa paternité, qui se révèle définitivement en Jésus.
Le prophète Jérémie, en plein désastre national, tandis que le peuple est déporté par ses ennemis, annonce que « le Seigneur sauve son peuple, le reste d’Israël » (31, 7). Et pourquoi le fait-il ? Parce qu’il est un Père (cf. v. 9) : et comme Père, il prend soin de ses enfants, les accompagne sur le chemin, soutient « l’aveugle et le boiteux, la femme enceinte et la jeune accouchée » (31, 8). Sa paternité leur ouvre une route accessible, une route de consolation après beaucoup de larmes et beaucoup d’amertume. Si le peuple reste fidèle, s’il persévère à chercher Dieu même dans une terre étrangère, Dieu changera sa prison en liberté, sa solitude en communion : ce qu’aujourd’hui le peuple sème dans les larmes, demain, il le récoltera dans la joie (cf. Ps 125, 6).
Avec le psaume, nous avons exprimé nous aussi la joie qui est un fruit du salut du Seigneur : « Notre bouche était pleine de rires, nous poussions des cris de joie » (v. 2). Le croyant est une personne qui a fait l’expérience de l’action salvifique de Dieu dans sa propre vie. Et nous, Pasteurs, nous avons fait l’expérience de ce que signifie semer avec peine, parfois dans les larmes, et de se réjouir pour la grâce d’une récolte qui va toujours au-delà de nos forces et de nos capacités.
Le passage de la Lettre aux Hébreux nous a présenté la compassion de Jésus. Lui aussi s’est « revêtu de faiblesse » (cf. 5, 2), pour éprouver de la compassion pour ceux qui sont dans l’ignorance et dans l’erreur. Jésus est le Grand Prêtre, saint, innocent, mais en même temps, il est le Grand Prêtre qui a pris part à nos faiblesses et a été mis à l’épreuve en toutes choses, comme nous, excepté le péché (cf. 4, 15). Pour cela, il est médiateur de l’alliance nouvelle et définitive qui nous donne le salut.
L’Évangile d’aujourd’hui est lié directement à la première Lecture : comme le peuple d’Israël a été libéré grâce à la paternité de Dieu, de même Bartimée a été libéré grâce à la compassion de Jésus. Jésus vient de sortir de Jéricho. Bien qu’il vienne de commencer le chemin le plus important, celui qui va vers Jérusalem, il s’arrête encore pour répondre au cri de Bartimée. Il se laisse toucher par sa demande, il se laisse impliquer dans sa situation. Il ne se contente pas de lui faire l’aumône, mais il veut le rencontrer en personne. Il ne lui donne ni indications, ni réponses, mais il lui pose une question : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » (Mc 10, 51). Cela pourrait sembler une question inutile : que pourrait désirer un aveugle si ce n’est la vue ? Pourtant, avec cette demande faite en tête à tête, directe mais respectueuse, Jésus montre qu’il veut écouter nos besoins. Il désire avec chacun de nous un échange fait de vie, de situations réelles, que rien n’exclut devant Dieu. Après la guérison, le Seigneur dit à cet homme : « Ta foi t’a sauvé » (v. 52). Il est beau de voir comment le Christ admire la foi de Bartimée, ayant confiance en lui. Il croit en nous, beaucoup plus que nous croyons en nous-mêmes.
Il y a un détail intéressant. Jésus demande à ses disciples d’aller appeler Bartimée. Ils s’adressent à l’aveugle en utilisant deux expressions, que seul Jésus utilise dans le reste de l’Évangile. D’abord, ils disent : “ Courage! ”, avec un mot qui signifie littéralement “ aies confiance, arme-toi de courage ! ”. En effet, seule la rencontre avec Jésus donne à l’homme la force pour affronter les situations les plus graves. La seconde expression est “ Lève-toi ! ”, comme Jésus avait dit à beaucoup de malades, les prenant par la main et les guérissant. Les siens ne font rien d’autre que de répéter les paroles encourageantes et libératrices de Jésus, conduisant directement à lui, sans sermons. Les disciples de Jésus sont appelés à cela, aujourd’hui aussi, spécialement aujourd’hui : placer l’homme au contact de la miséricorde compatissante qui sauve. Quand le cri de l’humanité devient, comme en Bartimée, encore plus fort, il n’y a pas d’autre réponse que de faire nôtres les paroles de Jésus et surtout d’imiter son cœur. Les situations de misère et de conflit sont pour Dieu des occasions de miséricorde. Aujourd’hui est un temps de miséricorde !
Mais il y a certaines tentations pour celui qui suit Jésus. L’Évangile de ce jour en met au moins deux en évidence. Aucun des disciples ne s’arrête, comme fait Jésus. Ils continuent à marcher, ils avancent comme si de rien n’était. Si Bartimée est aveugle, eux ils sont sourds : son problème n’est pas leur problème. Ce peut être notre risque : devant les problèmes continuels, il vaut mieux avancer, sans nous laisser déranger. De cette façon, comme ces disciples, nous sommes avec Jésus, mais nous ne pensons pas comme Jésus. On est dans son groupe, mais on perd l’ouverture du cœur, on perd l’émerveillement, la gratitude et l’enthousiasme et on risque de devenir “ des routiniers de la grâce ”. Nous pouvons parler de lui et travailler pour lui, mais vivre loin de son cœur, qui est penché vers celui qui est blessé. Là est la tentation : une “spiritualité du mirage ” : nous pouvons marcher à travers les déserts de l’humanité sans voir ce qu’il y a réellement, mais bien ce que nous voudrions voir, nous ; nous sommes capables de construire des visions du monde, mais nous n’acceptons pas ce que le Seigneur nous met devant les yeux. Une foi qui ne sait pas s’enraciner dans la vie des gens demeure aride et, au lieu d’oasis, elle crée d’autres déserts.
Il y a une seconde tentation, celle de tomber dans une “ foi programmée ”. Nous pouvons marcher avec le peuple de Dieu, mais nous avons déjà notre plan de marche, où tout rentre : nous savons où aller et combien de temps y mettre ; tous doivent respecter nos rythmes et chaque inconvénient nous dérange. Nous risquons de devenir comme “ beaucoup de ces gens ” de l’Évangile qui perdent patience et rabrouent Bartimée. Peu avant, ils avaient rabroué les enfants (cf. 10, 13), maintenant le mendiant aveugle : celui qui gêne ou n’est pas à la hauteur est à exclure. Jésus au contraire veut inclure, surtout celui qui est tenu aux marges et qui crie vers lui. Ceux-là, comme Bartimée, ont la foi, parce que savoir qu’on a besoin de salut est la meilleure façon de rencontrer Jésus.
Et à la fin Bartimée se met à suivre Jésus le long du chemin (cf. v. 52). Non seulement il retrouve la vue, mais il s’unit à la communauté de ceux qui marchent avec Jésus. Chers Frères synodaux, nous avons marché ensemble. Je vous remercie pour la route que nous avons partagée, le regard fixé sur le Seigneur et sur nos frères, à la recherche des sentiers que l’Évangile indique à notre temps pour annoncer le mystère d’amour de la famille. Poursuivons le chemin que le Seigneur désire. Demandons-lui un regard guéri et sauvé, qui sait répandre de la lumière, parce qu’il rappelle la splendeur qui l’a illuminé. Sans nous laisser jamais offusquer par le pessimisme et par le péché, cherchons et voyons la gloire de Dieu qui resplendit dans l’homme vivant.


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discours du pape François concluant le synode - 24 octobre 2015


CONCLUSION DE LA XIVe ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ORDINAIRE DU SYNODE DES ÉVÊQUES
DISCOURS DU PAPE FRANÇOIS
Salle du Synode
Samedi 24 octobre 2015
Chères Béatitudes, Éminences, Excellences,
Chers frères et sœurs,

Je voudrais tout d’abord remercier le Seigneur qui a guidé notre chemin synodal au cours de ces années avec l’Esprit Saint dont le soutien ne manque jamais à l’Église.
Je remercie vraiment de tout cœur Son Eminence le Cardinal Lorenzo Baldisseri, Secrétaire général du Synode, S.E. Mgr Fabio Fabene, Sous-secrétaire, et avec eux je remercie le Relateur Son Eminence le Cardinal Peter Erdő et le Secrétaire spécial S.E. Mgr Bruno Forte, les Présidents délégués, les secrétaires, les consulteurs, les traducteurs, les chanteurs, et tous ceux qui ont travaillé infatigablement et avec un total dévouement à l’Eglise : merci de tout cœur ! Et je voudrais aussi remercier la Commission qui a fait la relation : certains ont passé une nuit blanche.
Je vous remercie tous, chers Pères synodaux, Délégués fraternels, Auditeurs, Auditrices et Assesseurs, curés et familles pour votre participation active et fructueuse.
Je remercie aussi les ‘anonymes’ et toutes les personnes qui ont travaillé en silence contribuant généreusement aux travaux de ce Synode.
Soyez tous sûrs de ma prière afin que le Seigneur vous récompense de l’abondance des dons de sa grâce !
Alors que je suivais les travaux du Synode, je me suis demandé : que signifiera pour l’Église de conclure ce Synode consacré à la famille ?
Il ne signifie certainement pas avoir achevé tous les thèmes inhérents à la famille, mais avoir cherché à les éclairer par la lumière de l’Évangile, de la tradition et de l’histoire bimillénaire de l’Église, infusant en eux la joie de l’espérance sans tomber dans la facile répétition de ce qui est indiscutable ou le déjà dit.
Il ne signifie sûrement pas avoir trouvé des solutions exhaustives à toutes les difficultés et aux doutes qui défient et menacent la famille, mais avoir mis ces difficultés et ces doutes sous la lumière de la Foi, les avoir examinés attentivement, les avoir affrontés sans peur et sans se cacher la tête dans le sable.
Il signifie avoir incité tout le monde à comprendre l’importance de l’institution de la famille et du mariage entre un homme et une femme, fondée sur l’unité et sur l’indissolubilité et à l’apprécier comme base fondamentale de la société et de la vie humaine.
Il signifie avoir écouté et fait écouter les voix des familles et des pasteurs de l’Église qui sont venus à Rome en portant sur leurs épaules les poids et les espérances, les richesses et les défis des familles de toutes les parties du monde.
Il signifie avoir donné la preuve de la vivacité de l’Eglise catholique qui n’a pas peur de secouer les consciences anesthésiées ou de se salir les mains en discutant de la famille d’une façon animée et franche.
Il signifie avoir cherché à regarder et à lire la réalité, ou plutôt les réalités, d’aujourd’hui avec les yeux de Dieu, pour allumer et pour éclairer avec la flamme de la foi les cœurs des hommes, en un moment historique de découragement et de crise sociale, économique, morale et de négativité dominante.
Il signifie avoir témoigné à tous que l’Évangile demeure pour l’Église la source vive d’éternelle nouveauté, contre qui veut « l’endoctriner » en pierres mortes à lancer contre les autres.
Il signifie encore avoir mis à nu les cœurs fermés qui souvent se cachent jusque derrière les enseignements de l’Église ou derrière les bonnes intentions pour s’asseoir sur la cathèdre de Moïse et juger, quelquefois avec supériorité et superficialité, les cas difficiles et les familles blessées.
Il signifie avoir affirmé que l’Église est Église des pauvres en esprit et des pécheurs en recherche du pardon et pas seulement des justes et des saints, ou plutôt des justes et des saints quand ils se sentent pauvres et pécheurs.
Il signifie avoir cherché à ouvrir les horizons pour dépasser toute herméneutique de conspiration ou fermeture de perspective pour défendre et pour répandre la liberté des enfants de Dieu, pour transmettre la beauté de la Nouveauté chrétienne, quelquefois recouverte par la rouille d’un langage archaïque ou simplement incompréhensible.
Sur le chemin de ce Synode les diverses opinions qui se sont exprimées librement – et malheureusement parfois avec des méthodes pas du tout bienveillantes – ont certainement enrichi et animé le dialogue, offrant une image vivante d’une Eglise qui n’utilise pas ‘des formulaires préparés d’avance’, mais qui puise à la source inépuisable de sa foi une eau vive pour désaltérer les cœurs desséchés[1].
Et – au-delà des questions dogmatiques bien définies par le Magistère de l’Église – nous avons vu aussi que ce qui semble normal pour un évêque d’un continent, peut se révéler étrange, presque comme un scandale – presque – pour l’évêque d’un autre continent ; ce qui est considéré violation d’un droit dans une société, peut être requis évident et intangible dans une autre ; ce qui pour certains est liberté de conscience, pour d’autres peut être seulement confusion. En réalité, les cultures sont très diverses entre elles et chaque principe général – comme je l’ai dit, les questions dogmatiques bien définies par le Magistère de l’Église – chaque principe général a besoin d’être inculturé, s’il veut être observé et appliqué[2]. Le Synode de 1985, qui célébrait le vingtième anniversaire de la conclusion du Concile Vatican II, a parlé de l’inculturation comme de l’« intime transformation des authentiques valeurs culturelles par leur intégration dans le christianisme, et l’enracinement du christianisme dans les diverses cultures humaines »[3]. L’inculturation n’affaiblit par les vraies valeurs mais démontre leur véritable force et leur authenticité, puisqu’elles s’adaptent sans se transformer, mais au contraire elles transforment pacifiquement et graduellement les différentes cultures[4].
Nous avons vu, également à travers la richesse de notre diversité, que le défi que nous avons devant nous est toujours le même : annoncer l’Évangile à l’homme d’aujourd’hui, en défendant la famille de toutes les attaques idéologiques et individualistes.
Et sans jamais tomber dans le danger du relativisme ou du fait de diaboliser les autres, nous avons cherché à embrasser pleinement et courageusement la bonté et la miséricorde de Dieu qui surpasse nos calculs humains et qui ne désire rien d’autre que « tous les hommes soient sauvés » (1 Tm 2, 4), pour insérer et pour vivre ce Synode dans le contexte de l’Année extraordinaire de la Miséricorde que l’Église est appelée à vivre.
Chers confrères,
L’expérience du Synode nous a fait aussi mieux comprendre que les vrais défenseurs de la doctrine ne sont pas ceux qui défendent la lettre mais l’esprit ; non les idées mais l’homme ; non les formules mais la gratuité de l’amour de Dieu et de son pardon. Cela ne signifie en aucune façon diminuer l’importance des formules – elles sont nécessaires –, l’importance des lois et des commandements divins, mais exalter la grandeur du vrai Dieu qui ne nous traite pas selon nos mérites et pas même selon nos œuvres mais uniquement selon la générosité illimitée de sa miséricorde (cf. Rm 3, 21-30 ; Ps 129 ; Lc 11, 47-54). Cela signifie dépasser les tentations constantes du frère aîné (cf. Lc 15, 25-32) et des ouvriers jaloux (cf. Mt 20, 1-16). Au contraire, cela signifie valoriser davantage les lois et les commandements créés pour l’homme et non vice-versa (cf. Mc 2, 27).
En ce sens, le juste repentir, les œuvres et les efforts humains prennent un sens plus profond, non comme prix du Salut qu’on ne peut pas acquérir, accompli gratuitement par le Christ sur la Croix, mais comme réponse à Celui qui nous a aimés le premier et nous a sauvés au prix de son sang innocent, tandis que nous étions encore pécheurs (cf. Rm 5, 6).
Le premier devoir de l’Église n’est pas celui de distribuer des condamnations ou des anathèmes mais il est celui de proclamer la miséricorde de Dieu, d’appeler à la conversion et de conduire tous les hommes au salut du Seigneur (cf. Jn 12, 44-50).
Le Bienheureux Paul VI, avec des paroles magnifiques, disait : « Nous pouvons donc penser que chacun de nos péchés ou fuite de Dieu allume en lui une flamme d’un plus intense amour, un désir de nous reprendre et de nous réinsérer dans son plan de salut […]. Dieu, dans le Christ, se révèle infiniment bon […]. Dieu est bon. Et non seulement en lui-même ; Dieu est – nous le disons en pleurant – bon pour nous. Il nous aime, nous cherche, pense à nous, nous connaît, nous inspire et nous attend : Il sera – si l’on peut dire ainsi – heureux le jour où nous nous retournons et disons : Seigneur, dans ta bonté, pardonne-moi. Voici, donc, notre repentir devenir la joie de Dieu »[5]
Saint Jean-Paul II affirmait également que : « L’Église vit d’une vie authentique lorsqu’elle professe et proclame la miséricorde […] et lorsqu’elle conduit les hommes aux sources de la miséricorde du Sauveur, dont elle est la dépositaire et la dispensatrice»[6].
De même le Pape Benoit XVI disait : « La miséricorde est en réalité le noyau central du message évangélique, c’est le nom même de Dieu…Tout ce que l’Église dit et fait, manifeste la miséricorde que Dieu nourrit pour les hommes, donc pour nous. Lorsque l’Église doit rappeler une vérité méconnue, ou un bien trahi, elle le fait toujours poussée par l’amour miséricordieux, afin que les hommes aient la vie et l’aient en abondance (cf. Jn 10, 10)»[7].
Sous cet éclairage, et grâce à ce temps de grâce que l’Église a vécu, en parlant et discutant de la famille, nous nous sentons enrichis mutuellement ; et beaucoup d’entre nous ont expérimenté l’action de l’Esprit Saint, qui est le véritable protagoniste et artisan du Synode. Pour nous tous, le mot « famille » ne résonne plus comme avant le Synode, au point qu’en elle nous trouvons déjà le résumé de sa vocation et la signification de tout le chemin synodal[8].
En réalité, pour l’Église, conclure le Synode signifie retourner à « marcher ensemble », réellement, pour porter partout dans le monde, dans chaque diocèse, dans chaque communauté et dans chaque situation, la lumière de l’Évangile, l’accolade de l’Église et le soutien de la miséricorde de Dieu !
Merci !
 

[1] Cf. Lettre au Grand Chancelier de « l’Université pontificale catholique argentine », pour le centième anniversaire de la faculté de théologie, 3 mars 2015.
[2] Cf. Commission biblique pontificale, Foi et culture à la lumière de la Bible. Actes de la Session plénière 1979 de la Commission biblique pontificale, LDC, Leumann 1981, Conc. Œcum. Vat. II, Const. Gaudium et spes, n. 44.
[3] Relation finale (7 décembre 1985) » : L’Osservatore Romano, 10 décembre 1985, p. 7 ; Documentation catholique 1909, 5 janvier 1986, p. 41.
[4] “En vertu de sa mission pastorale, l’Église doit se maintenir toujours attentive aux mutations historiques et aux évolutions des mentalités. Certainement pas pour s’y soumettre, mais pour surmonter les obstacles qui peuvent s’opposer à l’accueil de ses conseils et de ses directives » (Interview du Cardinal Georges Cottier, La Civiltà Cattolicà, 3963-3964, 8 août 2015, p. 272).
[5] Homélie, 23 juin 1968 : Insegnamenti VI (1968), 1176-1178.
[6] Lett. enc. Dives in misericordia, n. 13. Il disait aussi : « Dans le mystère pascal… Dieu nous apparaît tel qu’il est : un Père au cœur tendre qui ne se rend pas devant l’ingratitude de ses enfants et qui est toujours disposé au pardon» (Jean-Paul II, Regina caeli, 23 avril 1995 : Insegnamenti XVIII, 1 [1995], 1035). Et il décrivait ainsi la résistance à la miséricorde : « Plus peut-être que celle de l’homme d’autrefois, la mentalité contemporaine semble s’opposer au Dieu de miséricorde, et elle tend à éliminer de la vie et à ôter du cœur humain la notion même de miséricorde. Le mot et l’idée de miséricorde semblent mettre mal à l’aise l’homme » (Lett. enc. Dives in Misericordia, [30 novembre 1980] n. 2).
[7] Regina Coeli, 30 mars 2008 : Insegnamenti IV, 1 (2008), 489-490 ; et parlant du pouvoir de la miséricorde il affirme : « C’est la miséricorde qui met une limite au mal. En elle s’exprime la nature toute particulière de Dieu – sa sainteté, le pouvoir de la vérité et de l’amour. » (Homélie du dimanche de la Divine Miséricorde, 15 avril 2007 : Insegnamenti III, 1 [2007], 667).
[8] Une analyse acrostiche du mot « famiglia» nous aide à résumer la mission de l’Église en vue de : Former les nouvelles générations à vivre sérieusement l’amour, non avec une visée individualiste basée seulement sur le plaisir et sur l’« utilise et jette », mais pour croire de nouveau à l’amour authentique, fécond et perpétuel, comme l’unique voie pour sortir de soi ; pour s’ouvrir à l’autre ; pour s’arracher de la solitude ; pour vivre la volonté de Dieu ; pour se réaliser pleinement ; pour comprendre que le mariage est l’ « espace où se manifeste l’amour divin ; pour défendre la sacralité de la vie, de toute vie ; pour défendre l’unité et l’indissolubilité du lien conjugal comme signe de la grâce de Dieu et de la capacité de l’homme d’aimer sérieusement » (Homélie de la Messe d’ouverture du Synode, 4 octobre 2015 : L’Osservatore romano, 5-6 octobre 2015, p. 7) ; et pour valoriser les cours pré-matrimoniaux comme opportunité d’approfondir le sens chrétien du Sacrement de mariage. Aller vers les autres parce qu’une Église fermée sur elle-même est une Église morte ; une Église qui ne sort pas de son propre enclos pour chercher, pour accueillir et pour conduire chacun vers le Christ est une Église qui trahit sa mission et sa vocation. Manifester et répandre la miséricorde de Dieu aux familles qui sont dans le besoin ; aux personnes abandonnées, aux personne âgées délaissées ; aux enfants blessés par la séparation des parents ; aux familles pauvres qui luttent pour survivre ; aux pécheurs qui frappent à nos portes et à ceux qui sont loin ; à ceux qui sont plus ou moins habiles et à tous ceux qui se sentent blessés dans leur âme et dans leur corps et aux couples déchirés par la douleur, la maladie, la mort ou la persécution. Illuminer les consciences, souvent environnées par des dynamiques nocives et subtiles, qui cherchent même à se mettre à la place de Dieu créateur. Ces dynamiques doivent être démasquées et combattues dans le plein respect de la dignité de toute personne. Gagner et reconstruire avec humilité la confiance en l’Église, sérieusement diminuée à cause des comportements et des péchés de ses propres enfants. Malheureusement, le contre-témoignage et les scandales commis à l’intérieur de l’Église par quelques clercs ont atteint sa crédibilité et ont obscurci l’éclat de son message salvifique. Travailler [Lavorare] intensément pour soutenir et encourager les familles en bonne santé, les familles fidèles, les familles nombreuses qui malgré les fatigues quotidiennes continuent à donner un grand témoignage de fidélité aux enseignements de l’Église et aux commandements du Seigneur. Imaginer une pastorale familiale renouvelée qui se base sur l’Évangile et respecte les diversités culturelles. Une pastorale capable de transmettre la Bonne Nouvelle dans un langage attrayant et joyeux et d’enlever des cœurs des jeunes la peur d’assumer des engagements définitifs. Une pastorale qui prête une attention particulière aux enfants qui sont les vraies victimes des déchirures familiales. Une pastorale innovante qui mette en œuvre une préparation adaptée au Sacrement du mariage et qui arrête les pratiques en vigueur qui souvent soignent plus l’apparence d’une formalité qu’une éducation à un engagement qui dure toute la vie. Aimer sans condition toutes les familles et en particulier celles qui traversent un moment de difficulté. Aucune famille ne doit se sentir seule ou exclue de l’amour et de l’accolade de l’Église. Le vrai scandale c’est la peur d’aimer et de manifester concrètement cet amour.



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réforme des procès en nullité du mariage - motu proprio . 15 août 2015


LETTRE APOSTOLIQUE
EN FORME DE « MOTU PROPRIO »
DU SOUVERAIN PONTIFE
FRANÇOIS
MITIS IUDEX DOMINUS IESUS
SUR LA RÉFORME DU PROCÈS CANONIQUE POUR LES CAUSES DE DÉCLARATION DE NULLITÉ DU MARIAGE
DANS LE CODE DE DROIT CANONIQUE
 
Le Seigneur Jésus, Juge clément et pasteur de nos âmes, a confiés à l'Apôtre Pierre et à ses successeurs le pouvoir des clefs pour accomplir dans l'Église l’œuvre de la justice et de la vérité ; ce pouvoir suprême et universel de lier et de délier sur la terre, confirme, renforce et met en valeur celui des Pasteurs des Églises particulières en vertu duquel ils ont le droit et le devoir sacré devant le Seigneur de juger leurs sujets. [1]
Au cours des siècles, l'Église prenant une conscience plus claire des paroles du Christ en matière matrimoniale, a compris et a exposé de manière plus approfondie la doctrine de l'indissolubilité du lien sacré du mariage, a développé le système de la nullité du consentement matrimonial et mieux réglementé le procès judiciaire dans ce domaine, de sorte que la discipline ecclésiastique soit plus conforme à la vérité de la foi professée.
Tout cela a toujours été fait en ayant comme guide la loi suprême du salut des âmes [2] puisque l'Église, comme l'a enseigné avec sagesse le bienheureux Paul VI, est un dessein divin de la Trinité, et donc toutes ses institutions, toujours perfectibles, doivent tendre à communiquer la grâce divine et favoriser continuellement, selon les dons et la mission de chacun, le bien des fidèles, comme fin essentielle de l'Église. [3]
Conscient de cela, Nous avons décidé d'entreprendre la réforme du procès de nullité du mariage, et à cette fin, Nous avons constitué un groupe de personnes éminentes par leur doctrine juridique, leur prudence pastorale et leur expérience judiciaire qui, sous la direction du doyen de la Rote Romaine, ont rédigé un projet de réforme, restant sauf en tout état de cause, le principe de l'indissolubilité du lien conjugal. Travaillant intensément, ce groupe a élaboré un projet de réforme, que, après mûre réflexion avec l'aide d'autres experts, j’ai transcrit dans ce Motu Proprio.
C’est donc le souci du salut des âmes, qui - aujourd'hui comme hier - reste la fin suprême des institutions, des lois et du droit, qui conduit l'évêque de Rome à offrir aux évêques ce document de réforme, en tant qu’ils partagent avec lui le devoir de l'Église, qui est de garantir l'unité dans la foi et la discipline concernant le mariage, charnière et origine de la famille chrétienne. L’impulsion réformatrice est soutenue par un grand nombre de fidèles qui souhaitent être en paix avec leur conscience, mais sont trop souvent éloignés des structures juridiques de l'Église à cause de la distance physique ou morale ; c’est pourquoi la charité et la miséricorde exigent que cette même Église, en tant que mère, devienne plus proche des enfants qui se considèrent comme séparés.
En ce même sens, sont allés les votes de la majorité de mes frères évêques, réunis dans le récent Synode extraordinaire, qui a souhaité des procès plus rapides et plus accessibles. [4]. En totale harmonie avec leurs désirs, Nous avons décidé de porter par ce Motu Proprio les dispositions par lesquelles sera favorisée non pas la nullité des mariages, mais la rapidité des procès et une juste simplicité, de sorte que, à cause du retard des décisions judiciaires, le cœur des fidèles qui attendent une clarification de leur statut ne soit pas longtemps opprimé par les ténèbres du doute.
Nous l’avons fait, cependant, en suivant les traces de mes prédécesseurs, qui voulaient que les causes de nullité de mariage soient traités par la voie judiciaire et non administrative, non pas parce que cela serait requis par la nature des choses, mais parce que l’exige la nécessité de protéger au maximum la vérité du lien sacré : et cela est exactement fixé par les garanties de l'ordre judiciaire.
Voici quelques critères fondamentaux qui ont guidé ce travail de réforme.
I. - Une seule sentence exécutoire en faveur de la nullité. - Il a semblé approprié, tout d'abord, qu'il n'y ait plus besoin d'une double décision conforme en faveur de la nullité du mariage, afin que les parties soient admises à un nouveau mariage canonique, mais que suffise la certitude morale obtenue par le premier juge en conformité avec la loi.
II. - Le juge unique sous la responsabilité de l'évêque. - La constitution d’un juge unique, qui doit être alors un clerc, est remise en première instance à la responsabilité de l'évêque, qui, dans l'exercice pastoral de son pouvoir judiciaire fera en sorte qu'il n'y ait aucun laxisme.
III. - L'évêque lui-même est juge. - Pour que soit finalement traduit en pratique l'enseignement du Concile Vatican II dans un domaine d'une grande importance, il a été décidé de mettre en évidence que l'évêque lui-même dans son Église, dont il est constitué pasteur et chef, est par cela-même, juge des fidèles qui lui confiés. On espère que, dans les grands comme les petits diocèses, l'évêque lui-même offre un signe de la conversion des structures ecclésiastiques [5] et ne laisse pas entièrement déléguée aux offices de la curie la fonction judiciaire en matière matrimoniale. Cela vaut en particulier dans le procès plus bref, qui est mis en place pour résoudre les cas de nullité plus manifeste.
IV. - Le procès plus bref. - En fait, en plus de rendre le procès plus rapide, on a conçu une forme de procès plus bref - en plus du procès documentaire tel qu'il est actuellement en vigueur - à appliquer dans les cas où la nullité du mariage est étayée par des arguments particulièrement évidents. Il ne Nous a toutefois pas échappé qu’une procédure raccourcie peut mettre en danger le principe de l'indissolubilité du mariage ; c’est précisément pourquoi Nous avons voulu que dans un tel procès le juge soit l'évêque lui-même, qui, en vertu de sa charge pastorale est avec Pierre le plus grand garant de l'unité dans la foi catholique et la discipline.
V - L'appel au Siège Métropolitain. – Il convient de restaurer l'appel au Siège du Métropolitain, dès lors que cet office à la tête de la province ecclésiastique, stable au cours des siècles, est une caractéristique de la collégialité dans l'Église.
VI. – Le rôle spécifique des conférences épiscopales. - Les Conférences épiscopales, qui doivent être particulièrement poussées par l'anxiété apostolique de rejoindre les fidèles dispersés, devront ressentir fortement le devoir de partager la conversion précitée et respecter absolument le droit des évêques à organiser le pouvoir judiciaire dans leur Église particulière. La restauration de la proximité entre le juge et les fidèles, en fait, ne sera pas couronnée de succès si ne vient pas des Conférences le stimulus et l’aide aux évêques individuels pour mettre en œuvre la réforme du procès matrimonial. En même temps que la proximité du juge les Conférences épiscopales, dans la mesure du possible, étant sauve la juste et décente rétribution de ceux qui travaillent dans les tribunaux, doivent veiller à ce que soit assurée la gratuité des procédures, pour que l'Église, se montrant une mère généreuse pour les fidèles, dans une affaire si étroitement liées au salut des âmes, manifeste l'amour gratuit du Christ par lequel tous nous avons été sauvés.
VII. - Le recours au Siège Apostolique. - Il convient cependant que soit conservé l’appel au Tribunal ordinaire du Siège apostolique, qui est la Rote romaine, dans le respect d'un très ancien principe juridique, de telle sorte que soit renforcé le lien entre le Siège de Pierre et les Églises particulières, en prenant soin toutefois, dans la réglementation de cet appel, de contenir tout abus de la loi, pour qu’il ne nuise pas au salut des âmes.
La loi propre de la Rote romaine sera au plus vite adaptée aux règles du procès réformé, autant que de besoin.
VIII. - Provisions pour les Églises orientales. – Tenant compte, enfin, de l’organisation ecclésiale et disciplinaire particulière des Églises orientales, Nous avons décidé de publier séparément, à la même date, les normes pour réformer la discipline des procès matrimoniaux dans le Code des Canons des Églises orientales. Tout cela étant considéré, Nous établissons et décrétons que la partie III, titre I, chapitre I – qui porte sur les causes de déclaration de nullité du mariage (can. 1671-1691) – du Livre VII du Code de Droit Canonique, soit totalement remplacée comme suit à compter du 8 Décembre 2015 :
Art. 1 - Le for compétent et les tribunaux
Can. 1671 § 1. Les causes matrimoniales des baptisés relèvent de droit propre du juge ecclésiastique.
§ 2. Les causes relatives aux effets purement civils du mariage concernent le magistrat civil, à moins que le droit particulier n’établisse que ces mêmes causes, si elles sont traitées de façon incidente et accessoire, puissent être examinées et réglées par le juge ecclésiastique. Can. 1672. Dans les causes de nullité de mariage qui ne sont pas réservées au Siège Apostolique, sont compétents : 1° le tribunal du lieu où le mariage a été célébré; 2° le tribunal du lieu où une partie ou les deux ont domicile ou quasi-domicile, 3° le tribunal du lieu où en fait doivent être recueillies la plupart des preuves.
Can. 1673 § 1. Dans chaque diocèse, le juge de première instance pour les causes de nullité de mariage non expressément exceptées par le droit, est l'évêque diocésain, qui peut exercer le pouvoir judiciaire personnellement ou par d'autres, selon les normes du droit.
§ 2. L'évêque constitue pour son diocèse le tribunal diocésain pour les causes de nullité de mariage, étant sauve la faculté pour le même évêque pour accéder à un autre tribunal diocésain ou interdiocésain voisin.
§ 3. Les causes de nullité de mariage sont réservées à un collège de trois juges. Il doit être présidé par un juge clerc, les autres juges peuvent être laïcs.
§ 4. L'évêque Modérateur, s’il n’est pas possible de constituer un tribunal collégial dans le diocèse ou dans le tribunal voisin choisi conformément au § 2, confiera les causes à un juge unique clerc qui, là où c’est possible, s’adjoindra deux assesseurs de bonne conduite, experts en sciences juridiques ou humaines, approuvées par l'évêque pour cette tâche; au même juge unique, appartiennent, sauf s’il s’avère qu’il en va autrement, les fonctions attribuées au Collège, au président ou au ponent.
§ 5. Le tribunal de deuxième instance pour la validité doit toujours être collégial, conformément aux dispositions du § 3.
§ 6. Du tribunal de première instance, on fait appel au tribunal métropolitain de deuxième instance, étant sauves les dispositions des canons 1438-1439 et 1444.
Art. 2 - Le droit d’attaquer le mariage
Can. 1674 § 1. Ont le droit d’attaquer le mariage: 1° les conjoints ; 2° le promoteur de justice lorsque la nullité du mariage est déjà publiquement connue, si le mariage ne peut être convalidé ou s’il n’est pas expédient qu’il le soit.
§ 2. Le mariage qui n’a pas été attaqué du vivant des deux époux ne peut pas l’être après la mort de l’un ou des deux, à moins que la question de la validité ne soit préjudicielle à la solution d’un autre litige au for canonique ou au for civil.
§ 3. Si un conjoint meurt pendant le procès, le can. 1518 sera observé.
Art. 3 - L’introduction et l’instruction de la cause
Can. 1675. Le juge, avant d’accepter une cause, doit s’assurer que le mariage a irrémédiablement échoué, de sorte qu'il est impossible de rétablir la vie commune conjugale.
Can. 1676 § 1. Après avoir reçu le libelle, le Vicaire judiciaire, s’il l’estime reposer sur quelque fondement, l'admettra et par un décret apposé à la fin du libelle, ordonnera qu’une copie en soit notifiée au défenseur du lien, et, à moins que le libelle ait été signé par les deux parties, à la partie citée, en lui donnant un délai de quinze jours pour exprimer son point de vue sur la demande.
§ 2. Passé ce délai, après avoir à nouveau averti, si et dans la mesure où il le juge opportun, l'autre partie à exprimer son point de vue, le défenseur du lien ayant été entendu, le Vicaire judiciaire déterminera par son décret la formulation du doute et décidera si la cause doit être traitée selon le procès ordinaire ou selon le procès plus bref en application des cann. 1683- 1687. Ce décret sera immédiatement notifié aux parties et au défenseur du lien.
§ 3. Si la cause doit être traitée en procès ordinaire, le Vicaire judiciaire, par le même décret, décide la constitution du collège des juges ou d'un juge unique avec deux assesseurs, selon le can. 1673 § 4.
§ 4. Si le procès plus bref est décidé, le Vicaire judiciaire procédera selon le can. 1685.
§ 5. La formulation du doute doit déterminer le ou les chefs pour lesquels la validité du mariage est attaquée.
Can. 1677 § 1. Le défenseur du lien, les patrons des parties, et, s’il intervient dans le procès, aussi le promoteur de justice, ont le droit: 1° d’être présent à l'audition des parties, des témoins et des experts, étant sauve la prescription du can. 1559 ; 2° d’examiner les actes judiciaires, même non encore publiés, et prendre connaissance des documents produits par les parties.
§ 2. Les parties ne peuvent pas assister aux auditions indiquées au § 1, 1°.
Can. 1678 § 1. Dans les causes de nullité de mariage, la confession judiciaire et les déclarations des parties, soutenues éventuellement par des témoignages sur la crédibilité de ces mêmes parties, peuvent avoir pleine valeur probante ; elles sont à évaluer par le juge, tous les indices et adminicules ayant été soupesés, à moins qu’il n’y ait d'autres éléments qui les infirment.
§ 2. Dans les mêmes causes, la déposition d'un seul témoin peut faire pleinement foi, s’il s’agit d’un témoin qualifié qui dépose sur des choses effectuées d'office, ou si les circonstances de faits et de personnes le suggèrent.
§ 3. Dans les causes d’impuissance ou de défaut de consentement pour maladie mentale ou anomalie de nature psychique, le juge utilisera les services d’un ou plusieurs experts, à moins qu’en raison des circonstances, cela ne s’avère manifestement inutile ; dans les autres causes, les dispositions du can. 1574 seront observées.
§ 4. Chaque fois que dans l’instruction de la cause surgit un doute très probable sur la non-consommation du mariage, le tribunal peut, après avoir entendu les parties, suspendre la cause en nullité, compléter l’instruction en vue de la dispense pour non-consommation et transmettre ensuite les actes au Siège Apostolique, en y joignant la demande de dispense de l’un ou de l’autre ou des deux conjoints, l’avis du tribunal et celui de l’Évêque.
Art. 4 - La sentence, les moyens de l’attaquer et son exécution
Can. 1679. La sentence qui pour la première fois a déclaré la nullité du mariage, devient exécutoire, à l’expiration du délai établi aux cann. 1630-1633.
Can. 1680 § 1. La partie qui se considère lésée, et aussi le promoteur de justice et le défenseur du lien ont le droit d'introduire une plainte en nullité de sentence ou de faire appel contre la sentence conformément aux cann. 1619-1640.
§ 2. Après les délais fixés par le droit pour l'appel et sa poursuite et le tribunal de l’instance supérieure ayant reçu les actes judiciaires, est constitué le collège des juges, désigné le défenseur du lien et les parties sont averties de présenter leurs observations dans un délai fixé ; passé ce délai, si l'appel apparaît manifestement purement dilatoire, le tribunal collégial confirmera par décret la sentence de première instance.
§ 3. Si l'appel est admis, on doit procéder de la même manière qu’en première instance, avec les adaptations nécessaires.
§ 4. Si en appel un nouveau chef de nullité du mariage est invoqué, le tribunal peut l'admettre en première instance et le juger comme tel.
Can. 1681. Si une sentence exécutoire a été émise, on peut recourir à tout moment au tribunal de troisième degré pour une nouvelle proposition de la cause, selon le can. 1644, en apportant des preuves ou arguments nouveaux et graves dans le délai péremptoire de trente jours à compter de la présentation du pourvoi.
Can. 1682 § 1. Quand une sentence qui a déclaré la nullité du mariage est devenue exécutoire, les parties dont le mariage a été déclaré nul peuvent contracter un nouveau mariage, à moins qu’une interdiction jointe à la sentence, ou bien émise par l’Ordinaire du lieu, ne l’interdise. § 2. Dès que la sentence est devenue exécutoire, le Vicaire judiciaire doit la notifier à l’Ordinaire du lieu de célébration du mariage. Celui-ci doit veiller à ce que la déclaration de nullité du mariage et les interdictions éventuelles soient mentionnées au plus tôt sur les registres des mariages et des baptisés.
Art. 5 – Le procès matrimonial plus bref devant l’évêque
Can. 1683. Il appartient à l’évêque diocésain lui-même de juger les causes de nullité de mariage par un procès plus bref à chaque fois que :
la demande est faite par les deux époux ou l'un d'entre eux, avec le consentement de l'autre;
reviennent des circonstances de faits et de personnes, soutenues par des témoignages ou des documents qui ne nécessitent pas des recherches ou une enquête plus approfondie et rendent manifeste la nullité.
Can. 1684. Le libelle par lequel est introduit le procès plus bref, en plus des éléments énumérés au can. 1504, doit :
énoncer brièvement, entièrement et clairement les faits sur lesquels se fonde la demande ;
indiquer les éléments de preuve qui peuvent être immédiatement recueillis par le juge;
joindre en annexe les documents sur lesquels se fonde la demande.
Can. 1685. Le Vicaire judiciaire, par le même décret qui détermine la formule du doute, l'instructeur et l’assesseur ayant été désignés, citera tous ceux qui doivent participer à la session qui sera célébrée dans les trente jours selon le can. 1686.
Can. 1686. L'instructeur recueillera les preuves, en une seule session si possible, et fixera un délai de quinze jours pour présenter les observations en faveur du lien et les plaidoiries en faveur des parties, s’il y en a.
Can. 1687 § 1. Ayant reçu les actes, l'évêque diocésain, après en avoir conféré avec l'instructeur et l’assesseur, ayant examiné les observations du défenseur du lien et, si il y en a, les plaidoiries des parties, s’il acquiert la certitude morale de la nullité du mariage, émet la sentence. Sinon, il renvoie l'affaire au procès ordinaire.
§ 2. Le texte entier de la sentence, avec l’exposé des motifs, doit être notifié au plus tôt aux parties.
§ 3. Contre la sentence de l'évêque il peut être fait appel au Métropolitain ou à la Rote romaine ; si la sentence a été rendue par le Métropolitain, l’appel se fait au suffragant le plus ancien ; et contre la sentence d'un autre évêque qui n'a pas d’autre autorité supérieure en dessous du Pontife Romain, l’appel se fait à l'évêque choisi par lui de manière stable.
§ 4. Si l’appel apparaît manifestement purement dilatoire, le métropolitain ou l'évêque dont il est question au § 3, ou le Doyen de la Rote romaine, doit le rejeter par décret dès l’abord ; mais si l'appel est accueilli, la cause est renvoyée à l'examen ordinaire du second degré.
Art. 6 – Le Procès documentaire
Can. 1688. Après réception d’une demande formulée selon le can. 1677, l’évêque diocésain ou le Vicaire judiciaire ou le juge désigné peut, passant outre aux formalités juridiques du procès ordinaire, mais après avoir cité les parties, et avec l’intervention du défenseur du lien, déclarer par une sentence la nullité du mariage si, d’un document qui n’est sujet à aucune contradiction ou exception, résulte de façon certaine l’existence d’un empêchement dirimant ou le défaut de forme légitime, pourvu qu’il soit évident, avec la même certitude, que la dispense n’a pas été donnée ou qu’il y a eu défaut de mandat valide de procuration.
Can. 1689 § 1. Contre cette déclaration, le défenseur du lien, s’il estime prudemment que les vices dont il s’agit au can. 1686 ou que l’absence de dispense ne sont pas certains, doit faire appel au juge de deuxième instance auquel les actes doivent être transmis et qui doit être averti par écrit qu’il s’agit d’un procès documentaire.
§ 2. La partie qui s’estime lésée garde toute liberté de faire appel.
Can. 1690. Le juge de deuxième instance, avec l’intervention du défenseur du lien et après avoir entendu les parties, décrète de la même façon que dans le can. 1686 si la sentence doit être confirmée ou si la cause doit être de préférence traitée selon la procédure ordinaire; dans ce cas, il renvoie la cause au tribunal de première instance.
Art. 7 - Normes générales
Can. 1691 § 1. Dans la sentence, les parties seront avisées des obligations morales et même civiles auxquelles elles peuvent être tenues l’une envers l’autre et envers leurs enfants en ce qui concerne le devoir de subsistance et d’éducation.
§ 2. Les causes en déclaration de nullité de mariage ne peuvent être traitées par le procès contentieux oral dont il est question aux cann. 1656-1670
§ 3. Dans les autres actes de la procédure, il faut appliquer, à moins que la nature de la chose ne s’y oppose, les canons concernant les procès en général et le procès contentieux ordinaire, en respectant les normes spéciales relatives aux causes concernant le statut des personnes et aux causes regardant le bien public.
* * *
La disposition du can. 1679 sera applicable aux sentences déclaratives de nullité du mariage publiée à partir du jour où ce Motu Proprio entrera en vigueur.
A ce document sont jointes des règles de procédure, que Nous avons estimées nécessaires à l'application correcte et précise de la loi renouvelée, à observer avec diligence pour protéger le bien des fidèles.
Nous ordonnons que tout ce qui est établi par ce motu proprio ait une valeur pleine et stable, nonobstant toute disposition contraire, même digne de mention très spéciale.
Je confie avec confiance à l'intercession de la glorieuse et bienheureuse Marie toujours Vierge, Mère de miséricorde, et des saints Apôtres Pierre et Paul, la mise en œuvre active du nouveau procès matrimonial.
Donné à Rome, près Saint-Pierre, le 15 Août, en l’Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie de l'année 2015, la troisième année de mon pontificat.
François


Les règles de procédure pour traiter les cas de nullité matrimoniale
La IIIème Assemblée Générale Extraordinaire du Synode des Évêques, célébrée en Octobre 2014, a constaté la difficulté des fidèles de l'Église pour atteindre les tribunaux. Puisque l'évêque, comme le Bon Pasteur, est tenu d’aller à l’encontre de ses fidèles qui ont besoin d’un soin pastoral particulier en même temps que de normes détaillées pour l'application du procès matrimonial, il semblait opportun, étant donnée la collaboration du Successeur de Pierre et des évêques dans la diffusion de la connaissance de la loi, de fournir quelques outils pour que le travail des tribunaux puisse répondre aux besoins des fidèles qui demandent l'évaluation de la vérité sur l'existence ou non du lien de leur mariage qui a échoué.
Art. 1. L’évêque, en raison du can. 383 § 1, est tenu d’accompagner dans un esprit apostolique les conjoints séparés ou divorcés qui, en raison de leur propre condition de vie, ont peut-être abandonné la pratique de la religion. Il partage donc avec les curés (cf. c. 529 § 1) la sollicitude pastorale envers ces fidèles du Christ tourmentés.
Art. 2. L'enquête préliminaire ou pastorale, qui accueille dans les structures paroissiales ou diocésaines les fidèles séparés ou divorcés qui doutent de la validité de leur mariage ou sont convaincus de sa nullité, a pour but de connaître leur condition et de recueillir des éléments utiles pour l’éventuelle célébration du procès judiciaire, ordinaire ou plus bref. Cette enquête aura lieu dans le cadre unitaire de la pastorale diocésaine du mariage.
Art. 3. La même enquête sera confiée par l'Ordinaire du lieu à des personnes jugées idoines dotées de compétences non exclusivement juridiques et canoniques. Parmi elles, se trouvent principalement le curé propre ou celui qui a préparé les conjoints à la célébration du mariage. Cette tâche de consultation peut être confiée aussi à d'autres clercs, consacrés ou laïcs approuvés par l’Ordinaire du lieu.
Le diocèse, ou plusieurs diocèses ensemble, selon les regroupements actuels, peuvent constituer une structure stable pour offrir ce service et élaborer, le cas échéant, un Vademecum qui expose les éléments essentiels pour le développement plus approprié de l'enquête.
Art. 4. L'enquête pastorale recueille des éléments utiles pour l'éventuelle introduction de la cause par les conjoints ou leur patron devant le tribunal compétent. On cherchera à savoir si les parties sont d’accord pour demander la nullité.
Art. 5. Une fois rassemblés tous les éléments, l'enquête se termine avec le libelle, qui sera à présenter, le cas échéant, au tribunal compétent.
Art. 6. Puisque le code de droit canonique doit être appliqué en tous ses aspects, étant sauves les normes spéciales, aussi aux procès matrimoniaux dans l'esprit du canon 1691 § 3, les présentes règles n’entendent pas exposer en détail l'ensemble de tout le procès, mais surtout clarifier les principaux changements législatifs et, le cas échéant, les compléter.
Titre I – Le for compétent et les tribunaux
Art. 7 § 1. Les titres de compétence mentionnée au can. 1672 sont équivalents, étant sauf, autant que possible, le principe de proximité entre le juge et les parties.
§ 2. Par la coopération entre les tribunaux, dans l'esprit du canon 1418, on doit s’assurer que tous, parties ou témoins, puissent participer au procès à moindre frais.
Art. 8 § 1. Dans les diocèses qui n’ont pas leur propre tribunal, l'évêque doit se soucier de former dès que possible, y compris à travers des cours de formation permanente et continue promus dans un dessein commun par les diocèses ou leurs regroupements et par le Siège Apostolique, les personnes qui peuvent offrir leurs services dans le tribunal à constituer pour les causes matrimoniales.
§ 2. L'évêque peut se retirer du tribunal interdiocésain constitué selon le can. 1423.
Titre II - Le droit d’attaquer le mariage
Art 9. Si un conjoint décède au cours du procès, avant que la cause ne soit conclue, l'instance est suspendue jusqu'à ce que l'autre conjoint ou une autre personne intéressée en demande la poursuite ; dans ce cas, on doit prouver l'intérêt légitime.
Titre III - L'introduction et l'examen de la cause
Art 10. Le juge peut admettre la demande orale à chaque fois que la partie est empêchée de présenter le libelle, mais il ordonnera au notaire de dresser un acte par écrit qui doit être lu et approuvé par la partie, et qui tient lieu de libelle écrit par la partie avec tous les effets juridiques.
Art. 11 § 1. Le libelle sera présenté au tribunal diocésain ou interdiocésain qui a été choisi selon le can. 1673 § 2. § 2. Est réputée ne pas s’opposer à la demande, la partie citée qui s’en remet à la justice du tribunal, ou qui, dûment convoquée pour la deuxième fois, ne donne aucune réponse.
Titre IV – La sentence, les moyens de l’attaquer et son exécution
Art. 12. Pour atteindre la certitude morale exigée par la loi, l’importance prépondérante des preuves et des indices ne suffit pas mais il est requis que soit exclu tout doute prudent positif de se tromper en droit ou en fait, même si la pure possibilité du contraire n’est pas éliminée.
Art. 13. Si une partie a expressément déclaré qu’elle refusait toute information concernant sa cause, elle est censée avoir renoncé à sa faculté d’obtenir un exemplaire de la sentence. On peut cependant lui en notifier le dispositif.
Titre V - Le procès plus bref devant l'évêque
Art. 14 § 1. Parmi les circonstances de faits et de personnes qui permettent le traitement des causes de nullité du mariage par le procès plus bref selon les canons 1683-1687, sont comprises par exemple : le manque de foi qui peut générer la simulation du consentement ou l'erreur qui détermine la volonté, la brièveté de la vie commune conjugale, l'avortement provoqué pour empêcher la procréation, la persistance obstinée dans un liaison extraconjugale au moment du mariage ou immédiatement après, la dissimulation dolosive de la stérilité ou d’une grave maladie contagieuse ou des enfants nés d'une relation précédente ou bien d'une incarcération, la cause du mariage tout à fait étrangère à la vie conjugale ou consistant dans la grossesse imprévue de la femme, la violence physique infligée pour extorquer le consentement, l'absence d'usage de la raison prouvé par des documents médicaux, etc.
§ 2. Parmi les documents étayant la demande, il y a tous les documents médicaux qui peuvent rendre à l’évidence inutile de recourir à une expertise ex officio.
Art. 15. Si le libelle est présenté pour introduire un procès ordinaire, mais si le Vicaire judiciaire estime que la cause peut être traitée selon le procès plus bref, il invitera en notifiant le libelle selon le can. 1676 § 1 la partie qui n’y a pas souscrit à déclarer au tribunal si elle a l'intention de se joindre à la demande présentée et de participer au procès. A chaque fois que c’est nécessaire, il invitera la ou les parties qui ont signé le libelle à le compléter dès que possible, selon le can. 1684.
Art 16. Le Vicaire judiciaire peut se désigner lui-même comme instructeur ; toutefois, dans la mesure du possible, il nommera un instructeur du diocèse d'origine de la cause.
Art. 17. Dans la citation à envoyer selon le can. 1685, les parties seront informées, dans la mesure du possible, qu’elles peuvent, au moins trois jours avant la session d'enquête, proposer, s’ils n’étaient pas joints au libelle, les points des arguments sur lesquels interroger les parties ou les témoins.
Art. 18. § 1. Les parties et leurs avocats peuvent assister à l'examen des autres parties et des témoins, sauf si l'instructeur, en raison des circonstances de choses et de personnes, estime nécessaire de procéder autrement.
§ 2. Les réponses des parties et des témoins doivent être rédigées par écrit par le notaire, mais brièvement et seulement en ce qui se rapporte à la substance du mariage controversé.
Art. 19. Si la cause doit être instruite auprès d’un tribunal interdiocésain, l'évêque qui doit prononcer la sentence est celui du lieu en vertu duquel s’établit la compétence selon le canon 1672. S’il y en a plusieurs, on observera autant que possible le principe de la proximité entre les parties et le juge.
Art. 20 § 1. L'Évêque diocésain déterminera selon sa prudence la modalité de prononciation de la sentence.
§ 2. La sentence signée par l'évêque avec le notaire, énoncera d’une manière brève et ordonnée, les motifs de la décision et normalement doit être notifiée aux parties dans un délai d'un mois à partir du jour de la décision.
Titre VI - Le procès documentaire
Art. 21. L'évêque diocésain et le Vicaire judiciaire compétents sont déterminés selon le can. 1672.

[1] Cf. Concile œcumenique Vatican II, Const. dogm. Lumen Gentium, n. 27.
[2] Cf. CIC, can. 1752.
[3] Cf. Paul VI, Allocution aux participants du II Congrès International de Droit Canonique, le 17 septembre 1973.
[4] Cf. Relatio du Synode, n. 48.
[5] Cf. François, Exhortation Apostolique Evangelii gaudium, n. 27, in AAS 105 (2013), p. 1031.
 


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