samedi 31 décembre 2016

Te Deum d'action de grâce














CÉLÉBRATION DES VÊPRES ET DU TE DEUM D'ACTION DE GRÂCE
POUR LA FIN DE L’ANNÉE 2008
HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI
Mercredi 31 décembre 2008

Chers frères et sœurs!
L'année qui se termine et celle qui s'annonce à l'horizon sont placées toutes les deux sous le regard bénissant de la Très Sainte Mère de Dieu. La sculpture artistique en bois polychrome placée ici, à côté de l'autel, qui la représente sur le trône avec l'Enfant bénissant, nous rappelle sa présence maternelle. Nous célébrons les premières Vêpres de cette solennité mariale, et dans celles-ci nombreuses sont les références liturgiques au mystère de la maternité divine de la Vierge.
"O admirabile commercium! Merveilleux échange!". Ainsi commence l'antienne du premier psaume, pour poursuivre ensuite:  "Le Créateur a pris une âme et un corps, il est né d'une vierge". "Lorsque d'une manière unique tu es né de la Vierge, tu as accompli les Ecritures", proclame l'antienne du deuxième psaume, à laquelle font écho les paroles de la troisième antienne qui nous a introduits au cantique tiré de la Lettre de Paul aux Ephésiens:  "Ta virginité est intègre, Mère de Dieu:  nous te louons, tu pries pour nous". La maternité divine de Marie est soulignée également dans la brève lecture qui vient d'être proclamée, qui repropose les versets célèbres de la Lettre aux Galates:  "Mais lorsque les temps furent accomplis, Dieu a envoyé son Fils; il est né d'une femme [...] pour faire de nous des fils" (Ga 4, 4-5). Et dans le traditionnel Te Deum, que nous élèverons au terme de notre célébration devant le Très Saint Sacrement solennellement exposé à notre adoration, nous chanterons aussi:  "Tu, ad liberandum suscepturus hominem, non horruisti Virginis uterum", en français:  "Toi, ô Christ, tu naquis de la Vierge Mère pour le salut de l'homme".
Ce soir, tout nous invite donc à tourner le regard vers Celle qui "reçut le Verbe de Dieu à la fois dans son cœur et dans son corps, et présenta au monde la vie" et qui précisément pour cela - rappelle le Concile Vatican ii - "est reconnue et honorée comme la véritable Mère de Dieu" (Const. Lumen gentium, n. 53). Le Noël du Christ, que nous commémorons en ces jours, est entièrement parcouru par la lumière de Marie et, alors que dans la crèche nous nous arrêtons pour contempler l'Enfant, le regard ne peut que se tourner avec reconnaissance également vers la Mère, qui par son "oui" a rendu possible le don de la Rédemption. Voilà pourquoi le temps de Noël contient en lui une profonde connotation mariale; la naissance de Jésus, homme-Dieu et la maternité divine de Marie sont des réalités indissociables entre elles; le mystère de Marie et le mystère du Fils unique de Dieu qui se fait homme, forment un unique mystère, l'un aidant à mieux comprendre l'autre.
Marie Mère de Dieu - Theotokos, Dei Genetrix. Dès l'antiquité, la Vierge fut honorée sous ce titre. Mais pendant de nombreux siècles on ne trouve pas en occident de fête spécifique consacrée à la maternité divine de Marie. C'est le Pape Pie xi qui l'introduisit dans l'Eglise latine en 1931, à l'occasion du 15 centenaire du Concile d'Ephèse, et il la fêta le 11 octobre. C'est à cette date que commença, en 1962, le Concile œcuménique Vatican ii. Ce fut ensuite le serviteur de Dieu Paul vi, en 1969, qui, reprenant une antique tradition, fixa cette solennité le premier janvier. Et dans l'Exhortation apostolique Marialis cultus du 2 février 1974, il expliqua la raison de ce choix et son lien avec la Journée mondiale de la Paix. "Dans l'ordonnance réformée du temps de Noël - écrivit Paul vi -, il nous semble que tous doivent tourner leur attention vers la réinstauration de la solennité de Sainte Marie, Mère de Dieu:  [...] elle est destinée à célébrer la part qu'a eue Marie au mystère du salut et à exalter la dignité particulière qui en découle pour la Mère très sainte [...] Elle constitue par ailleurs une excellente occasion pour renouveler notre adoration au nouveau-né Prince de la Paix, pour écouter à nouveau le joyeux message des anges (cf. Lc 2, 14), pour implorer de Dieu, par la médiation de la Reine de la Paix, le don suprême de la paix" (n. 5 in:  Insegnamenti di Paolo vi, xii 1974, pp. 105-106).
Ce soir, nous voulons placer entre les mains de la Mère céleste de Dieu notre hymne choral d'action de grâces au Seigneur pour les bienfaits qu'au cours des douze mois écoulés il nous a largement accordés. Le premier sentiment, qui naît ce soir spontanément dans notre cœur, est précisément de louange et d'action de grâces à Celui qui nous fait don du temps, précieuse opportunité pour accomplir le bien; nous y joignons la requête de pardon pour ne pas l'avoir peut-être toujours employé utilement. Je suis content de partager cette action de grâces avec vous, chers frères et sœurs, qui représentez notre communauté diocésaine, à laquelle j'adresse mon salut cordial, en l'étendant à tous les habitants de Rome. J'adresse un salut particulier au cardinal-vicaire et au maire, qui ont tous le deux commencé leurs missions différentes cette année - l'une spirituelle et religieuse, l'autre civile et administrative - au service de notre ville. Mon salut s'étend aux évêques auxiliaires, aux prêtres, aux personnes consacrées et aux nombreux fidèles laïcs ici rassemblés, ainsi qu'aux autorités présentes. En venant au monde, le Verbe éternel du Père nous a révélé la proximité de Dieu et la vérité ultime sur l'homme et sur son destin éternel; il est venu demeurer avec nous pour être notre soutien irremplaçable, en particulier dans les inévitables difficultés de chaque jour. Et ce soir la Vierge elle-même nous rappelle quel grand don Jésus nous a fait avec sa naissance, quel "trésor" précieux constitue pour nous son Incarnation. Dans son Noël, Jésus vient offrir sa Parole comme une lampe qui guide nos pas; il vient s'offrir lui-même et nous devons savoir rendre raison de Lui, notre espérance certaine, dans notre existence quotidienne, conscients que "le mystère de l'homme ne s'éclaire vraiment que dans le mystère du Verbe incarné" (Gaudium et spes, n. 22).
La présence du Christ est un don que nous devons savoir partager avec tous. C'est à cela que vise l'effort que la communauté diocésaine accomplit pour la formation des agents pastoraux, afin qu'ils soient en mesure de répondre aux défis que la culture moderne pose à la foi chrétienne. La présence d'institutions universitaires nombreuses et qualifiées à Rome, ainsi que les nombreuses initiatives promues par les paroisses nous permettent de regarder avec confiance l'avenir du christianisme dans cette ville. Vous le savez bien, la rencontre avec le Christ renouvelle l'existence personnelle et nous aide à contribuer à la construction d'une société juste et fraternelle. Voilà alors que, comme croyants, on peut apporter une grande contribution également pour surmonter l'urgence actuelle en matière d'éducation. Il est alors plus que jamais utile que croisse l'harmonie entre les familles, l'école et les paroisses en vue d'une évangélisation profonde et d'une courageuse promotion humaine, capables de transmettre au plus grand nombre de personnes possible la richesse qui jaillit de la rencontre avec le Christ. J'encourage pour cela chaque composante de notre diocèse à poursuivre le chemin entrepris, en réalisant ensemble le programme de l'année pastorale en cours, qui vise précisément à "éduquer à l'espérance dans la prière, dans l'action, dans la souffrance".
A notre époque, marquée par l'incertitude et la préoccupation pour l'avenir, il est nécessaire de ressentir la présence vivante du Christ. C'est vers Marie, Etoile de l'espérance, qu'Il nous conduit. C'est Elle, grâce à son amour maternel, qui peut guider vers Jésus en particulier les jeunes, qui portent gravée de façon indélébile dans leur cœur la question sur le sens de l'existence humaine. Je sais que divers groupes de parents, en se rencontrant pour approfondir leur vocation, cherchent de nouvelles voies pour aider leurs enfants à répondre aux grandes interrogations de l'existence. Je les exhorte cordialement, ainsi que toute la communauté chrétienne, à témoigner aux nouvelles générations de la joie qui jaillit de la rencontre avec Jésus qui, en naissant à Bethléem, est venu non pas nous prendre quelque chose, mais tout nous donner.
Au cours de la Nuit de Noël, j'ai eu un souvenir particulier pour les enfants; ce soir, en revanche, c'est en particulier aux jeunes que je voudrais réserver mon attention. Chers jeunes, responsables de l'avenir de notre ville, n'ayez pas peur du devoir apostolique que le Seigneur vous confie, n'hésitez pas à choisir un style de vie qui ne suit pas la mentalité hédoniste actuelle. L'Esprit Saint vous assure la force nécessaire pour témoigner de la joie de la foi et de la beauté d'être chrétiens. Les nécessités croissantes de l'évangélisation exigent de nombreux ouvriers dans la vigne du Seigneur:  n'hésitez pas à lui répondre aussitôt s'Il vous appelle. La société a besoin de citoyens qui ne se préoccupent pas seulement de leurs propres intérêts car, comme je l'ai rappelé le jour de Noël:  "si chacun pense uniquement à ses propres intérêts, le monde ne peut qu'aller à sa ruine".
Chers frères et sœurs, cette année se conclut avec la conscience d'une crise sociale et économique croissante qui touche désormais le monde entier; une crise qui demande à tous davantage de sobriété et de solidarité pour venir en aide en particulier aux personnes et aux familles qui connaissent le plus de difficultés. La communauté chrétienne s'engage déjà et je sais que la Caritas diocésaine et les autres organisations caritatives font leur possible, mais la collaboration de tous est nécessaire car personne ne peut penser construire seul son propre bonheur. Même si apparaissent à l'horizon de nombreuses ombres sur notre avenir, nous ne devons pas avoir peur. Notre grande espérance de croyants est la vie éternelle dans la communion du Christ et de toute la famille de Dieu. Cette grande espérance nous donne la force d'affronter et de surmonter les difficultés de la vie dans ce monde. La présence maternelle de Marie nous assure ce soir que Dieu ne nous abandonne jamais, si nous nous confions à Lui et si nous suivons ses enseignements. Nous présentons donc à Marie, avec une affection et une confiance filiales, les attentes et les espérances, ainsi que les peurs et les difficultés qui habitent notre cœur, tandis que nous prenons congé de l'année 2008 et que nous nous apprêtons à accueillir l'année 2009. Que la Vierge Marie nous offre l'enfant couché dans la crèche comme notre espérance certaine. Emplis de confiance, nous pourrons alors chanter en conclusion du Te Deum:  "In te, Domine, speravi:  non confundar in aeternum - Tu es Seigneur mon espérance, jamais je ne serai déçu!". Oui Seigneur, en Toi nous plaçons notre espérance, aujourd'hui et à jamais; Tu es notre espérance. Amen!

© Copyright 2008 - Libreria Editrice Vaticana
 
Traduction française du Te Deum
approuvée par le cardinal Ratzinger
(Imprimatur 10 novembre 1990, Rome).

Nous vous louons, ô Dieu !
Nous vous bénissons, Seigneur.
Toute la terre vous adore,
ô Père éternel !

Tous les Anges,
les Cieux et toutes les Puissances.
Les Chérubins et les Séraphins
s'écrient sans cesse devant vous :

Saint, Saint, Saint est le Seigneur,
le Dieu des armées.
Les cieux et la terre,
sont plein de la majesté de votre gloire.

L'illustre chœur des Apôtres,
La vénérable multitude des Prophètes,
L'éclatante armée des Martyrs,
célèbrent vos louanges.

L'Église sainte publie vos grandeurs,
dans toute l'étendue de l'univers,
Ô Père dont la majesté est infinie !
Elle adore également votre Fils unique et véritable ;
Et le Saint-Esprit consolateur.

Ô Christ ! Vous êtes le Roi de gloire.
Vous êtes le Fils éternel du Père.
Pour sauver les hommes et revêtir notre nature,
vous n'avez pas dédaigné le sein d'une Vierge.

Vous avez brisé l'aiguillon de la mort,
vous avez ouvert aux fidèles le royaume des cieux.
Vous êtes assis à la droite de Dieu
dans la gloire du Père.

Nous croyons que vous viendrez juger le monde.
Nous vous supplions donc de secourir vos serviteurs,
rachetés de votre Sang précieux.
Mettez-nous au nombre de vos Saints,
pour jouir avec eux de la gloire éternelle.

Sauvez votre peuple, Seigneur,
et versez vos bénédictions sur votre héritage.
Conduisez vos enfants
et élevez-les jusque dans l'éternité bienheureuse.

Chaque jour nous vous bénissons ;
Nous louons votre nom à jamais,
et nous le louerons dans les siècles des siècles.

Daignez, Seigneur, en ce jour,
nous préserver du péché.
Ayez pitié de nous, Seigneur,
ayez pitié de nous.

Que votre miséricorde, Seigneur, se répande sur nous,
selon l'espérance que nous avons mise en vous.
C'est en vous, Seigneur, que j'ai espéré,
je ne serai pas confondu à jamais.



Source principale : vatican.va (« Rév. x gpm »).


Célébration du « Te Deum » d'action de Grâce
Pour la fin de l’année
Extraits de l’homélie de Benoît XVI
31 décembre 2008 

Chers frères et sœurs !

L'année qui se termine et celle qui s'annonce à l'horizon sont placées toutes les deux sous le regard bénissant de la Très Sainte Mère de Dieu. [...]

Ce soir, tout nous invite donc à tourner le regard vers Celle qui « reçut le Verbe de Dieu à la fois dans son cœur et dans son corps, et présenta au monde la vie » et qui précisément pour cela - rappelle le Concile Vatican II - « est reconnue et honorée comme la véritable Mère de Dieu » (Const. Lumen gentium, n. 53). Le Noël du Christ, que nous commémorons en ces jours, est entièrement parcouru par la lumière de Marie et, alors que dans la crèche nous nous arrêtons pour contempler l'Enfant, le regard ne peut que se tourner avec reconnaissance également vers la Mère, qui par son oui a rendu possible le don de la Rédemption. Voilà pourquoi le temps de Noël contient en lui une profonde connotation mariale ; la naissance de Jésus, homme-Dieu et la maternité divine de Marie sont des réalités indissociables entre elles ; le mystère de Marie et le mystère du Fils unique de Dieu qui se fait homme, forment un unique mystère, l'un aidant à mieux comprendre l'autre. [...]

Ce soir, nous voulons placer entre les mains de la Mère céleste de Dieu notre hymne choral d'action de grâces au Seigneur pour les bienfaits qu'au cours des douze mois écoulés il nous a largement accordés. Le premier sentiment, qui naît ce soir spontanément dans notre cœur, est précisément de louange et d'action de grâces à Celui qui nous fait don du temps, précieuse opportunité pour accomplir le bien ; nous y joignons la requête de pardon pour ne pas l'avoir peut-être toujours employé utilement. Je suis content de partager cette action de grâces avec vous, chers frères et sœurs, qui représentez notre communauté diocésaine, à laquelle j'adresse mon salut cordial, en l'étendant à tous les habitants de Rome. J'adresse un salut particulier au cardinal-vicaire et au maire, qui ont tous le deux commencé leurs missions différentes cette année - l'une spirituelle et religieuse, l'autre civile et administrative - au service de notre ville. Mon salut s'étend aux évêques auxiliaires, aux prêtres, aux personnes consacrées et aux nombreux fidèles laïcs ici rassemblés, ainsi qu'aux autorités présentes. En venant au monde, le Verbe éternel du Père nous a révélé la proximité de Dieu et la vérité ultime sur l'homme et sur son destin éternel ; il est venu demeurer avec nous pour être notre soutien irremplaçable, en particulier dans les inévitables difficultés de chaque jour. Et ce soir la Vierge elle-même nous rappelle quel grand don Jésus nous a fait avec sa naissance, quel trésor précieux constitue pour nous son Incarnation. Dans son Noël, Jésus vient offrir sa Parole comme une lampe qui guide nos pas ; il vient s'offrir lui-même et nous devons savoir rendre raison de Lui, notre espérance certaine, dans notre existence quotidienne, conscients que « le mystère de l'homme ne s'éclaire vraiment que dans le mystère du Verbe incarné » (Gaudium et spes, n. 22).

Chers frères et sœurs, [...]
Même si apparaissent à l'horizon de nombreuses ombres sur notre avenir, nous ne devons pas avoir peur. Notre grande espérance de croyants est la vie éternelle dans la communion du Christ et de toute la famille de Dieu. Cette grande espérance nous donne la force d'affronter et de surmonter les difficultés de la vie dans ce monde. La présence maternelle de Marie nous assure ce soir que Dieu ne nous abandonne jamais, si nous nous confions à Lui et si nous suivons ses enseignements. Nous présentons donc à Marie, avec une affection et une confiance filiales, les attentes et les espérances, ainsi que les peurs et les difficultés qui habitent notre cœur, tandis que nous prenons congé de cette année et que nous nous apprêtons à accueillir la nouvelle année. Que la Vierge Marie nous offre l'enfant couché dans la crèche comme notre espérance certaine. Emplis de confiance, nous pourrons alors chanter en conclusion du >>> Te Deum : « In te, Domine, speravi : non confundar in aeternum - Tu es Seigneur mon espérance, jamais je ne serai déçu ! ». Oui Seigneur, en Toi nous plaçons notre espérance, aujourd'hui et à jamais ; Tu es notre espérance. Amen !
© Copyright 2008 - Libreria Editrice Vaticana

nous avons reçu grâce après grâce - textes du jour

Avec vous chaleureusement et en affection pour cette nuit de la Saint-Sylvestre, et en souhait d'une année vraie et forte pour chacun de nous, et pour notre pays cher et précieux Et chacune et chacun de celles et ceux qui nous sont confiés.


08 heures 39 + Eveillé juste pour arrêter le chauffage au plancher : 05 heures 45. Bien rendormi, lever paisible à huit heures et quart. Interrogation : écrire, faire ce que je fais et le reproche d’égoïsme de ma chère femme. Ne rien faire, attendre la mort… ?  Seule certitude, donner du temps à ma femme et à notre fille. Mais écrire est la seule chose que je sache faire : il faut que ce devienne notre bien familial. Marguerite manifestement souhaite bien mieux qu’y participer : elle veut m‘utiliser, me donner du rendement. Nous ouvrirons un compte you tube lundi.
Reprise de ma « brochure », des ajouts et surtout le chapitre qui manquait dans mon esquisse de plan : la vie quotidienne, les dangers et les chances, l’éducation, le numérique [2].
Textes du jour pour être porté jusqu’à ce soir [2]. Le prologue de l’évangile selon saint Jean, naguère il était lu en conclusion de chaque messe, donc nous était aussi familier que le Gloria, le Credo et le Sanctus. Cette affirmation : Dieu personne ne l’a jamais vu ; le Fils unique, lui qui est Dieu, lui qui est dans le sein du Père, c’est lui qui l’a fait connaître… et le disciple que Jésus aimait poursuit ailleurs : ce que nous avons vu, ce que nous avons touché… retrouver la citation, sans doute dans une des lettres récemment relues. L’évangile mystique et en même temps le plus centré sur la personne-même du Christ, Jean « buvait » Ses paroles. Autrefois, nous nous arrêtions au plenum gratiae et veritatis. Importance aussi pour Jean de son homonyme le Précurseur, dont il fut d’abord disciple. Le jeune homme, l’adolescent, cherchait, attendait, s’attachait. Il a fallu que Jean-Baptiste l’arrache à lui. Lui comme nous à présent : c’est de celui qui est saint que vous tenez l’onction.
Et la grâce… au travail.

 
17 heures 17 + Je marche bien, tout en documentant déjà certaines notes d’importance et en donnant des citations topiques de nos présidents successifs. La lecture, hors contexte, d’allocutions très décriées dans leur moment : CHIRAC sur la responsabilité de la France, au titre de Vichy, dans la Shoah, ou SARKOZY à Grenoble sur les violences et leurs origines ethniques, modère, rassérène beaucoup le jugement. Et pourtant… Marguerite est restée : ses carnets et cahiers scolaires, excellemment tenus, maintenant la télévision, le baby boom. Dernière main à mon chapitre 3, sur le bien commun.

19 heures 10 + Terminé mon chapitre, la plupart des notes documentées aussi. J’apprends beaucoup. – Prier… revenir au texte du prologue de saint Jean, éclairé par sa première lettre : de la vérité ne vient aucun mensonge… . le Fils unique, plein de grâce et de vérité.. la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ. La vérité, u;n fond ? ou un comportement ? Pilate incarne cette bivalence : le contenu, il s’interroge, plus qu’il n’interroge Celui qui est présenté à sa condamnation, mais le comportement : il sait l’innocence à tous points de vue de Jésus et, par peur de ses administrés et de ce qu’ils rapporteront à César, il se ment à lui-même et Le livre. La divinité du Christ : au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu… le Fils unique, lui qui est Dieu. L’Incarnation est autant une entrée dans l’Histoire, une venue chez nous qu’une participation à notre chair, à notre condition, à nos conditionnements et limites : il est venu chez lui… et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous. A quelle fin ? à tous ceux qui L’ont reçu, Il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu, eux qui croient en Son nom. Voilà donc la vérité, et c’est lumière. C’est aussi ce sur quoi nous devons prendre position, choisir…le monde était venu par Lui à, l'existence, mais le monde ne l’a pas reconnu. Il est venu chez Lui et les siens ne L’ont pas reçu. Péché originel, redoublement de ce péché quand vient à nous le Dieu fait homme. Notre Dieu et Seigneur. Grâce tout autant insigne, responsabilité et communion se jouxtent, je ne crois pas que dans une vie elles se contredisent. Tous nous avons eu part à sa plénitude, nous avons reçu grâce après grâce. 

___________________________________________________________________________
[1] - les réformes de la vie quotidienne : la justice et l’égalité des parties
les libertés publiques en pratique : réunion, publication, pétition
les chances et les périls : le numérique, les ressources énergétiques
être digne de nos aïeux et de nos enfants
le combat de nos ancêtres pour les libertés, vg. l’opposition au Second Empire, la Résistance
la découverte de nos enfants : les outils qui n’existaient pas à nos âges
les révolutions politiques et les révolutions ludiques : toutes deux pédagogiques

[2] - 1ère lettre de Jean II 18 à 21 ; psaume XCVI ; évangile selon saint Jean I 1 à 18

vendredi 30 décembre 2016

le Seigneur glorifie le père dans ses enfants, il renforce l'autorité de la mère sur ses fils - textes de ce vendredi de la Sainte-Famille

Vendredi 30 Décembre 2016

Hier soir


Actualité… OBAMA a pris comme une défaite personnelle l’échec d’Hillary, les interventions de Moscou et POUTINE personnellement dans la cyberguerre menée contre sa candidate, des sanctions prises ce soir contre la Russie. TRUMP les lèvera-t-il ? – Syrie, une paix imposée à certaines parties par un accord entre la Russie et la Turquie, absence des Etats-Unis et de l’Europe. A quelques minutes de ce énième cessez-le fe, bombe sur une école en banlieue de Damas, 40 morts au moins. – CAZENEUVE au Mali, lui aussi veut bloquer la prochaine élection présidentielle : les crédits militaires à augmenter et à maintenir longtemps à un niveau élevé, contrairement au programme de FILLON.
Aujourd'hui




09 heures 30 + Grâce… le dialogue, chaque soir, avec notre fille, et particulièrement hier soir : avec quelle justesse, elle a compris l’empêchement d’écrire : le manque de goût pour l’activité-même et pour son produit. Je n’aime pas ce que j’écris. En réalité, c’est le goût de vivre et la relation avec moi-même qui sont en question. Mais si je renonce et à cette écriture et à cette tentative, je perds, à vue humaine, toute espérance, sauf à me consacrer sans plus travailler intellectuellement, uniquement à ma chère femme et à notre fille.

11 heures 13 + FALLOIS n’a ni site ni contact internet. Indigène, très intelligemment, invite au contraire à une présentation du projet par un contact pré-organisé. Je viens de la faire.
Reçu de mon neveu par alliance, ce que je fais suivre à l’Elysée : la visite au Tchad de CAZENEUVE [1]
Textes du jour, les porter toutes ces heures : de la vérité ne vient aucun mensonge. Dialectique johannique : lumière/ténèbres, vérité/mensonge. Evidemment des mises en garde pastorales : il y a dès maintenant beaucoup d’anti-Christs ; nous savons ainsi que c’est la dernière heure [2]. Et je suis en avance d’un jour… Joseph « piloté » par l’ange pour le retour d’Egypte de la Sainte Famille [3] : curieusement, Matthieu distingue Israël et la Galilée, sans doute la Judée et la Galilée et date l’installation à Nazareth de ce retour, alors que Marie et Joseph en sont natifs et s’y étaient fiancés. Egards à maintenir pour les parents vieillis, de l’enfance divine à la vieillesse humaine. Parcours spirituel, aussi.
 
14 heures 09 +  J’obtiens à midi les éditions de Fallois. C’est Bernard de F. lui-même qui répond. Sa notice wikipédia lui donne 90 ans et demi. Il me « remet » bien et très chaleureusement. Je lui expose mon projet. Il le commente : les conseils ne sont jamais suivis. Quant au livre, il en publie très peu. Certes, l’édition se porte mieux que la presse écrite, il n’y a pas de faillite parmi les maisons d’édition, mais le problème est que les libraires ne veulent plus d’envoi d’offices, ils assurent qu’ils commanderont si des clients, des lecteurs le leur demandent. Cercle vicieux, la presse écrit et audiovisuelle ne relaye pas les parutions et les lecteurs potentiels ne savent pas l’existence de livres, même excellent. Mais parce que c’est vous, je vous lirai, envoyez-le moi. C’est lumineux. Mais toute ma tentative, si tardive d’exécution qu’elle soit, ressortira du miracle si elle aboutit. Je l’assure de l’exclusivité de MCM, évoque Emmanuel BERL et ses entretiens de presse.

21 heures 44, à côté du poêle + Actualité… après les attaques cybernétiques russes contre Hillary CLINTON, voici que l’OSCE est victime à son tour d’une attaque contre l’ensemble de ses systèmes informatiques. Deux choses à mon sens : POUTINE peut de plus en plus être assimilé à Daech, en ce sens qu’il croit fonder sa puissance et son emprise, bien plus que par des exactions (la Crimée et le séparatisme ukrainien, voire d’autres séparatismes) mais en désorganisant l’adversaire par tous moyens. C’est exactement le principe d’action de Daech, certes le terrorisme, mais l’introduction dans le territoire européen, jouxtant tellement le Proche-Orient de tous les fermentsde la dislocation : le racisme, les amalgames, l’islamophobie, la hantise du prochain attentat, la restriction des libertés publiques. Ce qui me pousse à introduire un nouveau chapitre entre le 4 auquel je suis arrivé et le 5 qui n’est que conclusif : l’exposé des dangers et des chances, donc de la nécessité d’une réflexion et d’une action stratégique, ce qui me permettra de réfléchir sur l’éducation, les libertés, la justice, l’état de droit. Je vais cette nuit y réfléchir. Il y a eu l’âge atomique, celui de la dissuasion nucléaire avec ses probations : la fin de la guerre de Corée dès qu’EISENHOWER fût élu et ait menacé la Chine de cette arme, le bras de fer après Suez et la menace soviétique obligeant les Etats-Unis à faire pression sur nous et les Anglais, enfin Cuba. Il y a maintenant l’âge de la cybernétique, nous y entrons tout juste. – La campagne et le rayonnement de MELENCHON tiennent évidemment au talent de bateleur du sénateur de l’Essonne mais surtout à l’existence d’un électorat et aussi d’une masse flottante disponibles à ses analyses. Marine LE PEN ne présente plus d’analyse audible et globale : de plus en plus, il m’apparaît qu’elle ne sera pas au second tour. MACRON doit créer son courant et son électorat : ils ne lui préexistent pas. FILLON n’a obtenu qu’un seule résultat, la disparition du centre et l’impossibilité pour BAYROU de se présenter. – Je note enfin pour ma propre diffusion que le vecteur principal de MELENCHON est youtube. Vecteur que je n’ai jamais pratiqué et n’ai pas la moindre idée, mais Marguerite en a l’expérience, je crois. La mettre à contribution.

23 heures 06 + Prier… le commandement : Père et mère honoreras, est unilatéral. Saint Paul détaillait ses recommandations en vie familiale aux âges de la vie et aux enfants. Un devoir d‘honorer, extrêmement gratifié, s’il est accompli : la joie dans ses enfants… il sera exaucé… ta miséricorde envers ton père ne sera jamais oubliée, et elle relèvera ta maison si elle est ruinée par le péché. Ce qui me fait plonger dans l’histoire de notre famille pour notre génération : nos devoirs en fratrie envers notre père, si différemment accomplis. Mais quels devoirs envers les enfants : l’Eglise en a fait une de ses constantes mises en garde depuis Humanae vitae, leur conception, leur protection in utero, et en retour les vit comme une pierre d’achoppement, les multiples affaires de pédophilie, sont bien davantage reprochées à son clergé qu’elles ne le sont aux membres d’autres sociétés. Je m’arrête au début du texte : le Seigneur glorifie le père dans ses enfants, pénétration psychologique. Je le vis dans la relation avec notre fille. Celle que j’ai vécue avec mes trois frères vis-à-vis de notre mère, oui l’autorité morale. Le drame de notre père peut aussi être relu selon ce texte. L’évangile selon saint Matthieu souligne le paradoxe d’un Joseph, omni-présent pendant la petite enfance, puis totalement effacé, à peine supposé quand Jésus grandit : le tournant étant marqué par le Christ Lui-même, quand ses parents Le retrouvent au Temple. Vois comme ton père et moi nous sommes inquiétés ! Ne saviez-vous pas que je dois être aux affaires de mon Père ? Paternité divine, paternité humaine, mais combien de paraboles placent en exergue, en modèle, prescience de Dieu, un père selon notre nature. La réflexion, puis la méditation sur la paternité doivent intensément se prolonger. Elles me sont données quotidiennement depuis douze ans. Leçon finale : la paternité d'adoption (dont Joseph est le modèle) qu'est en fait, toute paternité humaine : nous ne choisissons pas notre enfant, il nous est donné... ne s'exerce efficacement que selon les instructions-mêmes de Dieu. L'ange dirige tout le séjour de la Sainte Famille en Egypte.



[1] - Bonjour Cher Bertrand,
Cazeneuve est en visite au Tchad; officiellement pour rendre visite à la base militaire française. Mais il en profite pour apporter un soutien appuyé de Paris au général président Déby alors même que le salaire d'octobre  n'a pas encore été versé aux fonctionnaires de l'Etat dans ce pays et la rentrée scolaire 2016/2017 n'est pas effective. Une année blanche se profile même à l'horizon. Je me souviens que pendant les pires moments qu'a connu les Tchad (alors que le budget du pays est passé de 40.000.000.000 CFA dans les années 80  à 4.000.000.000.000 CFA), les portes des établissements scolaires et de l'enseignement supérieur n'ont jamais été fermées, jamais! 
Aux dernières nouvelles, Déby envisagerait même de supprimer purement et simplement les syndicats. Voilà le genre d'individu qui prend littéralement en otage son peuple en l'affamant et le privant de tout droit élémentaire, comme l'éducation et la santé  et que soutien Paris, au nom de la realpolitik. 
Vous comprendrez mieux pourquoi parler de cet individu ne me passionne guère, surtout que cela fait 26 ans qu'il s'accroche  au pouvoir sans une once de changement  au profit du peuple tchadien. 
Je vous embrasse,
Arsène.

[2] - 1ère lettre de Jean II 18 à 21 ; psaume XCVI ; évangile selon saint Jean I 1 à 8

[3] - Ben Sirac le sage III 2 à 14 ; psaume CXXVIII ; évangile selon saint Matthieu II 13 à 23

jeudi 29 décembre 2016

saint Thomas Becket . 1117 + 1170




Archevêque de Cantorbéry
martyr



Thomas de Cantorbéry naît à Londres le 21 décembre 1117.
 
Par son courage indomptable à défendre les droits de l'Église, il est devenu l'un des plus célèbres évêques honorés du nom de saints et de martyrs. Dès sa jeunesse, il fut élevé aux plus hautes charges de la magistrature ; mais l'injustice des hommes détacha du monde ce cœur plein de droiture et de sincérité, et il entra dans l'état ecclésiastique. Là encore, son mérite l'éleva aux honneurs, et le roi Henri II le nomma son chancelier. Il ne fit que croître en vertu, donnant le jour aux affaires et passant la meilleure partie de la nuit en oraison. Il n'était que le distributeur de ses immenses revenus : les familles ruinées, les malades abandonnés, les prisonniers, les monastères pauvres, en avaient la meilleure part.

Le roi l'obligea d'accepter l'archevêché de Cantorbéry. Thomas eut beau dire au prince, pour le dissuader, qu'il s'en repentirait bientôt : celui-ci persista, et le chancelier reçut le sacerdoce et l'onction épiscopale. Sa sainteté s'accrut en raison de la sublimité de ses fonctions. On ne le voyait jamais dire la Sainte Messe, sinon les yeux baignés de larmes ; en récitant le Confiteor, il poussait autant de soupirs qu'il prononçait de mots. Il servait les pauvres à table trois fois par jour ; à la première table, il y avait treize pauvres ; à la seconde, douze ; à la troisième, cent.

Thomas avait bien prévu : les exigences injustes du roi obligèrent l'archevêque à défendre avec fermeté les droits et les privilèges de l'Église. Henri II, mal conseillé et furieux de voir un évêque lui résister, exerça contre Thomas une persécution à outrance. Le pontife, abandonné par les évêques d'Angleterre, chercha un refuge en France. Il rentra bientôt en son pays, avec la conviction arrêtée qu'il allait y chercher la mort ; mais il était prêt.


Le 29 décembre 1170, les émissaires du roi se présentèrent dans l'église où Thomas priait. Il refusa de fuir et fut assommé si brutalement, que sa tête se brisa et que sa cervelle se répandit sur le pavé du sanctuaire. C'est à genoux qu'il reçut le coup de la mort. Il employa ce qui lui restait de force pour dire : « Je meurs volontiers pour le nom de Jésus et pour la défense de l'Église ».



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SAN TOMMASO BECKET VESCOVO E MARTIRE / A



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Thomas Becket


Saint Thomas de Cantorbéry (en anglais Canterbury)
Image illustrative de l'article Thomas Becket
Thomas Becket représenté sur un vitrail de la cathédrale de Cantorbéry
Évêque et martyr
Naissance
Décès
Nom de naissance
Thomas Becket
Autres noms
Thomas À-Becket
Nationalité
Vénéré à
21 février 1173
21 février 1173 Église St-Pierre à Segni
par le pape Alexandre III
Vénéré par
Fête
29 décembre
Attributs
Épée du Martyre, vêtu d'une robe chancelier et chaîne de cou
Thomas Becket, ou Thomas À-Becket ou Thomas de Londres dit saint Thomas de Canterbery, (Cheapside, Londres, 21 décembre 11201 - Canterbury, 29 décembre 1170) fut Archevêque de Canterbury de 1162 à 1170. Il engagea un conflit avec le roi Henri II d'Angleterre sur les droits et privilèges de l'Église. Il sera finalement assassiné par des partisans du roi. Il fut canonisé en 1173 dans la cathédrale de Canterbury, devenue lieu de pèlerinage.

Sommaire

Biographie

Vie avant l'accession à l'épiscopat

Il est né à Cheapside en 1120 de parents marchands originaires de Mondeville2 en Normandie. Selon une légende forgée trois siècles après le martyre de Thomas mais insérée rétrospectivement dans l'hagiographie du XIIe siècle Life of St Thomas d'Edward Grim (en) (légende orientale reprise par les historiens romantiques Froude et Sharon Turner en Angleterre, Thierry et Michelet en France), son père Gilbert Beckett aurait rencontré sa mère Matilda alors qu'il était en croisade en Terre Sainte. Gilbert fut capturé par des Sarrasins, devint esclave d'un musulman dont la fille Mahatz (appelée aussi Roesia et plus tard Matilda) le délivra par amour3.
Il reçut une excellente éducation à l’école cathédrale de Canterbury, complétée par des études à Bologne, alors le centre majeur en Occident pour la science juridique.
De retour en Angleterre, il attira l’attention de Thibaut du Bec, archevêque de Canterbury, qui lui confia plusieurs missions importantes à Rome et le fit nommer archidiacre de Cantorbéry et prévôt de Beverley. Il se distingua par son zèle et son efficacité, aussi Thibaut le recommanda au roi Henri II quand le haut poste de chancelier fut vacant. Il fut élevé à cette dignité le 11 janvier 11554.
Henri, comme tous les rois normano-angevins, désirait être le maître absolu, tant de son royaume que de l’Église, et pouvait, pour ce faire, s'appuyer sur les traditions de sa maison. Il le fit quand il voulut se débarrasser des privilèges du clergé anglais qu’il voyait comme autant d'entraves à son autorité. Becket lui parut comme l’instrument adapté pour accomplir ses desseins ; le jeune homme se montra dévoué aux intérêts de son maître et un agréable grand ami tout en maintenant avec diplomatie une certaine fermeté, de sorte que personne, sauf peut être Jean de Salisbury, n’aurait pu douter qu’il ne fût pas totalement dévoué à la cause royale. Le roi Henri envoya son fils Henri le Jeune, plus tard le jeune roi, vivre au domicile de Becket comme c’était la coutume pour les enfants nobles d’être accueillis dans une autre maison (voir : Éducation dans la catégorie Moyen Âge) où Thomas devint son précepteur et maître d'armes. Plus tard, ce sera une des raisons pour lesquelles « le jeune roi » se retourna contre son père, s’étant affectivement attaché à son tuteur Becket.
L’archevêque Thibaut du Bec mourut le 18 avril 1161 et le chapitre apprit, avec quelque indignation, que le roi espérait qu’il choisirait Thomas pour successeur. Il se rallia cependant à l’avis royal, l’élection eut lieu en mai 1162 et Thomas fut consacré le 3 juin 1162.

Archevêque


Thomas Becket trônant en tant qu'archevêque, albâtre de Nottingham, Victoria & Albert Museum.
Dès qu’il fut nommé, une transformation radicale du caractère du nouveau primat s’opéra à la stupéfaction générale du roi et de tout le royaume. Le courtisan gai et amant des plaisirs fit place à un prélat ascétique en robe de moine, prêt à soutenir jusqu’au bout la cause de la hiérarchie. Dans la Légende dorée, Jacques de Voragine raconte qu’il se mortifiait en portant le cilice caché sous ses habits et que, chaque soir, il lavait les pieds de treize pauvres, les nourrissait et les renvoyait avec quatre pièces d'argent.
Devant le schisme qui divisait l’Église, il se déclara pour le pape Alexandre III, fidèle à un homme voué aux mêmes principes hiérarchiques, et il reçut le pallium d’Alexandre au concile de Tours.
À son retour en Angleterre, Becket mit immédiatement à exécution le projet qu’il avait préparé de libérer l’Église d’Angleterre des limitations mêmes qu’il avait contribué à faire appliquer. Son but était double : l’exemption complète de l’Église de toute juridiction civile, avec un contrôle exclusif de sa propre juridiction par le clergé, liberté d’appel, etc. et l’acquisition et la sécurité de la propriété comme un fonds indépendant.
Le roi comprit rapidement le résultat inévitable de l’attitude de Thomas et convoqua le clergé à Westminster le 11 octobre 1163, demandant l’abrogation de toute demande d'exemption des juridictions civiles et que soit reconnue l’égalité de tous les sujets devant la loi. Le haut clergé tendait à consentir à la demande du roi, ce que refusa l’archevêque. Henri n’était pas prêt pour une lutte ouverte et proposa un accord plus vague relevant de la coutume de ses ancêtres. Thomas accepta ce compromis en maintenant cependant des réserves sur la sauvegarde des droits de l’Église. Rien ne fut résolu et la question restait ouverte. Henri quitta donc Londres très content.

Désaccord avec le roi

Article détaillé : Constitutions de Clarendon.
Henri convoqua une autre assemblée à Clarendon le 30 janvier 1164 où il présenta ses demandes en seize points. Ce qu’il demandait impliquait un relatif recul par rapport aux concessions faites aux églises par Henri Ier lors du concordat de Londres en 1107 puis par le roi Étienne d'Angleterre en 1136 mais se situait dans la droite ligne d'une monarchie qui, depuis l’époque de Guillaume le Conquérant, entendait gouverner sans partage toutes les affaires du royaume. Les Constitutions de Clarendon représentaient cependant une codification écrite, plus contraignante que la coutume qui prévalait jusque-là, et surtout entendaient placer tous les sujets du roi, y compris les clercs, de plus en plus nombreux, sur un pied d’égalité judiciaire (ce qui signifiait aussi percevoir les amendes afférentes aux condamnations), tous ne relevant que des tribunaux royaux. Le roi s’employa à obtenir l’accord du clergé et apparemment l’obtint, sauf celui du primat.
Becket chercha encore à parvenir à ses fins par la discussion, puis il refusa définitivement de signer. Cela signifiait la guerre entre les deux pouvoirs en place. Henri essaya de se débarrasser de Becket par voie judiciaire et le convoqua devant un grand conseil à Northampton le 8 octobre 1164 pour répondre de l'accusation de contestation de l'autorité royale et malfaisance dans son emploi de chancelier.
Une autre raison de leur désaccord est son refus d'accorder le mariage de Guillaume Plantagenêt comte du Poitou, vicomte de Dieppe (frère du roi d'Angleterre Henry II Plantagenêt) avec Isabelle de Warenne pour consanguinité.

Becket quitte l'Angleterre

Becket dénia à l'assemblée le droit de le juger. Il fit appel au pape et sentant que sa vie était trop précieuse pour l'église pour être risquée, partit en exil volontaire. Le 2 novembre 1164, il embarqua sur un bateau de pêcheurs qui le débarqua en France. Dans une lettre célèbre alors adressée au pape, il exalte le principe de la supériorité pontificale, notamment en matière judiciaire. Il s'en prend surtout à l'attitude des autres évêques anglais qui sont ralliés au roi et qui selon lui, méconnaissent le principe de hiérarchie ecclésiastique. Il alla à Sens5, où était réfugié le pape Alexandre III. Ce dernier venait de recevoir des ambassadeurs envoyés par le roi d'Angleterre qui demandait au pape de prendre des sanctions contre Becket et réclamait qu'un légat soit envoyé en Angleterre avec autorité plénière pour résoudre le conflit. Le pape Alexandre y opposa son refus et quand, quelques jours plus tard, Becket arriva et lui fit le récit complet de la procédure, le pape lui accorda son soutien.
Henri II poursuivit l'archevêque fugitif avec une série de décrets applicables à tous ses amis et partisans aussi bien qu'à Becket lui-même ; mais Louis VII de France le reçut avec respect et lui offrit sa protection, d'autant qu'il s'agissait là d'un moyen d'affaiblir son royal vassal Plantagenêt. Thomas Becket resta presque deux ans dans l'abbaye cistercienne de Pontigny (voir Cîteaux, Ordre Cistercien) (fin 1164-1166), jusqu'à ce que les menaces d'Henri l'obligent à se rendre de nouveau à Sens où il demeura à l'Abbaye Sainte-Colombe de Saint-Denis-lès-Sens. Louis VII comme Alexandre III organisent diverses missions de conciliation auxquelles prennent part des religieux de divers ordres, notamment chartreux et grandmontains.
Extrait du vitrail de la vie de Thomas Becket sur le transept nord de la cathédrale de Coutances le représentant traversant la Manche.
Becket, en pleine possession de ses prérogatives, désirait voir sa position soutenue par les armes de l'excommunication et de l'interdit. Mais le pape Alexandre III, bien que sympathisant des idées de Becket, préférait temporiser car sa propre lutte avec Frédéric Ier requérait au moins la neutralité du roi d'Angleterre. Les divergences se creusèrent entre le pape et l'archevêque, et les relations devinrent même plus amères quand les légats furent envoyés en 1167 avec autorité d'arbitre. Négligeant cette limitation de sa propre juridiction et persistant sur ses principes, Thomas palabra avec les légats, conditionnant toujours son obéissance au roi par les droits de son ordre.
Sa fermeté sembla être récompensée quand, enfin en 1170, le pape fut sur le point d'appliquer ses menaces d'excommunication du roi Henri qui, inquiet de cette éventualité, mit ses espoirs dans un accord qui permettrait à Thomas de retourner en Angleterre et de continuer son ministère. Finalement, le 22 juillet 1170, la paix qui fut conclue à Fréteval entre Henri et Thomas permit à l'archevêque anglais de rentrer en Angleterre.
Thomas débarqua à Sandwich le 3 décembre 1170 et deux jours plus tard il entrait à Cantorbéry. Mais les deux parties restèrent cependant inconciliables, et Henri, incité par ses partisans, refusa de rendre les propriétés ecclésiastiques qu'il avait saisies. Thomas avait déjà préparé la sanction contre ceux qui avaient privé l'Église de ses biens et contre les évêques qui avaient inspiré la saisie.

L'assassinat

Enluminure du XIIIe siècle représentant le meurtre de Thomas Becket
La tension était désormais trop grande pour trouver une issue autre que la catastrophe qui ne fut pas longue à venir. Une phrase du roi exaspéré : « n'y aura-t-il personne pour me débarrasser de ce prêtre turbulent ? » (bien qu'il puisse s'agir d'une phrase apocryphe, la phrase exacte étant incertaine) fut interprétée comme ordre par quatre chevaliers anglo-normands : Reginald Fitzurse, Hugues de Morville, Guillaume de Tracy et Richard le Breton. Ces quatre chevaliers projetèrent donc immédiatement le meurtre de l'archevêque et le perpétrèrent près de l'autel de la cathédrale de Canterbury le 29 décembre 1170.
Henri II se résolut alors à faire pénitence publique à Avranches en 1172 et à revenir sur les décisions entérinées dans les Constitutions de Clarendon.
Enseigne de pèlerinage en plomb représentant Thomas Becket, vendue aux pèlerins se rendant sur sa tombe à Canterbury, XIVe siècle.
Becket fut ensuite révéré par les fidèles dans toute l'Europe comme martyr (par exemple l'église de Bénodet (Finistère) a pour saint patron Thomas Becket6 et la commune voisine de Pleuven possède une chapelle Saint-Thomas, son culte ayant été répandu dans le Pays fouesnantais par les moines de l'abbaye Notre-Dame de Daoulas7) et canonisé par le pape Alexandre III le 21 février 1173. Le 12 janvier de l'année suivante, Henri II dut faire pénitence publiquement sur la tombe de son ennemi, qui resta un des lieux de pèlerinage les plus populaires en Angleterre, jusqu'à sa destruction lors de l'anéantissement des monastères. Un reliquaire fut cependant conservé, et ce site est visité par de nombreux touristes de nos jours. Au-dessus de l'autel placé dans la chapelle, sont représentées trois épées rappelant celles ayant servi à assassiner Becket.[réf. nécessaire]

Postérité

Reliques

Les principales reliques de Thomas Becket sont conservées dans la crypte de la basilique des Saints-Boniface-et-Alexis à Rome. Les autres ont été dispersées à travers l'Europe pour la vénération des fidèles, souvent conservées dans des châsses en émail champlevé fabriquées à Limoges.

Vitraux , retables et statues

Saint Thomas de Cantorbéry consacre une église (vitrail gothique de la cathédrale de Sens).
Des vitraux de la cathédrale Saint-Étienne de Sens (1215–1235), de la cathédrale Saint-Maurice d'Angers et d’autres de la cathédrale Notre-Dame de Chartres, illustrent la vie de saint Thomas Becket. La cathédrale Saint Etienne de Sens possède également une statue du XIIe siècle qui fut retrouvée dans la maison habitée par Thomas Becket, une chapelle est dédiée à Thomas Becket, elle abrite un tableau représentant l'archevêque remettant son anneau au Pape, ainsi qu'un retable offert par Mgr Ardin. Une statue de Thomas Becket en habits pontificaux et une sculpture représentant son assassinat sont abritées dans l'église de Boissy-sous-Saint-Yon. La Cathédrale Notre-Dame de Laon possède une chapelle dédiée à Thomas Becket à l'étage des tribunes. Elle fut construite à l'époque de son assassinat où il était vénéré depuis son passage en cette ville. L'église Saint-Thomas-de Cantorbéry de Mur-de-Barrez (Aveyron) possède un tableau et un vitrail (moderne) illustrant l'assassinat. De même, à l'intérieur de la cathédrale de Saint David's, au Pays de Galles, un vitrail représentant Thomas Becket et son martyr orne une chapelle dédiée à sa mémoire.
Le retable en bois de l'église Saint-Thomas-de-Cantorbéry de Landerneau (Finistère), présente également un bas-relief figurant l'assassinat de saint Thomas Becket.

Textes hagiographiques

Plusieurs Vies de Thomas Becket ont été écrites, les premières peu avant sa canonisation en 1173, par8 :
  • Edward Grim en 1172
  • Guillaume de Canterbury entre 1172 et 1174
  • Robert de Cricklade, entre 1172 et 1177
  • Robert de Pontigny, entre 1176 et 1177
  • Herbert de Boscham, compagnon d'exil de Thomas, entre 1184 et 1186
  • Guillaume Fitz-Stephen
  • Alain de Tewskesbury
  • Guernes de Pont-Sainte-Maxence, entre 1172 et 1174
  • Benoît de Canterbury, entre 1183 et 1189

Adaptations

Les Contes de Canterbury de Geoffrey Chaucer se passent en compagnie de pèlerins sur leur route vers le sanctuaire de Thomas.
Les œuvres littéraires modernes basées sur l'histoire de Thomas Becket incluent les pièces Meurtre dans la cathédrale (Murder in the Cathedral, 1935, trad. Le Seuil, 1946) de T. S. Eliot et Becket ou l'Honneur de Dieu de Jean Anouilh (1959) avec un film du même nom. Au XIXe siècle, Conrad Ferdinand Meyer écrivit la nouvelle Der Heilige (le Saint) à propos de Thomas Becket. Au XXe siècle, le roman Les Piliers de la terre de Ken Follet se termine sur cette partie de l'histoire de Thomas Becket.

Sources imprimées

Bibliographie

Ouvrages anciens

Études historiques

Littérature

Cinéma

Notes et références

  1. Pierre Aubé, Thomas Becket, Fayard, 1988 (ISBN 9782213020945), p. 27
  2. Source : Jean-Pierre Michel, CRESO, université de Caen.
  3. (en) William Holden Hutton, Thomas Becket, Cambridge University Press, 2014, p. 3-4
  4. (en) William Holden Hutton, Thomas Becket, Cambridge University Press, 2014, p. 21
  5. Histoire des villes de France [archive], Volume 3, p. 110.
  6. http://patrimoine.region-bretagne.fr/sdx/sribzh/main.xsp?execute=show_document&id=MERIMEEIA29003486 [archive]
  7. http://www.fouesnant-les-ormeaux.fr/articles.php?lng=fr&pg=3550 [archive]
  8. Notes page 1095 de l’édition de La Légende dorée, de Jacques de Voragine, sous la direction d’Alain Boureau, Paris, éd. Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », février 2004 (ISBN 2 07 011417 1).

Voir aussi

Articles connexes

Dernière modification de cette page le 25 décembre 2016, à 18:19.