vendredi 30 novembre 2012

aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent... aussitôt, laissant leur barque et leur père, ils le suivirent - textes du jour

Vencdredi 30 Novembre 2012

                                       La pleine lune encore, le silence encore. Paraboles de nos chiens, de l’étreinte et de la proximité conjugales, le consentement bien conscient fait le bonheur, l’acquiescement produit la rencontre, fait venir l’union, fait venir à la paix, au regard, aux murmures. Consentir à l’offrance continuelle que Dieu nous fait de notre vie et de nos événements fait aller à Lui. Les mots ne disent rien ou que si peu. Plus qu’aimer, plus que désirer aimer, aller à Dieu simplement parce qu’Il attire, conentir simplement et recevoir la conscience de notre propre consentement d’aller à Lui, sans but, sans perspective ni de « rétribution » (le propter retributionem du psalmiste), ni de vie éternelle, ni d’aboutissement ici-bas, aller à Dieu tout bonnement pour être en accord avec Lui. Et parce que ce nous est naturel, parce que cela m’est proposé avec insistance depuis toujours et que les moyens et le discernement m’en sont de plus en plus nettement donnés. Prier… [1] la propagation de la foi ? ou le discernement de l’appel et le partage de ce discernement et plus encore de cette joie. Ce ne sont pas les apôtres qui aperçoivent Jésus, mais le Précurseur, ce ne sont pas eux qui courent partout et cherchent. Comme Jésus marchait au bord du lac de Galilée, il vit deux frères, Simon, appelé Pierre, et son frère Andtré, qui jetaient leurs filets dans le lac, c’étaient des pécheurs. Chacun à son affaire, dans son état, quotidiennement. Jésus seul. Méditant ? désoeuvré ? se laissant aller tout humainement. Le hasard ? ces deux frères ? ce jour-là ? pourquoi pas un autre jour, ailleurs, d’autres qui epussent été les premiers disciples. Jésus appelle, et continue, appelle et continue. Plus loin, il vit deux autres frères, Jacques, fils de Zébédée, et son frère Jean qui étaient dans leur barque avec leur père, en train de réparer leurs filets. Jésus les voit. Fait fort et souligné : la famille, la fratrie. L’état de vie très différent de celui de Jésus, fils de charpentier, du milieu rural, un technicien au service d’une communauté. Les quatre pécheurs sont dans un tout autre univers. Il n’est rien dit de leur piété, de leur statut matrimonial, leur âge et leurs ascendants se déduisent. L’essentiel est autre : un ordre sans négociation ni explication. Une mise en mouvement et un projet qui n’est que celui de Jésus, et qui est évoqué dans un futur et dans des termes elliptiques. « Venez derrière moi, et je vous ferai pêcheurs d’hommes. » Auusitôt, maissant leurs filets, ils le suivirent. … Ils les appela. Aussitôt, laissant leur barque et leur père (dans cet ordre !), ils le suivirent. Le psalmiste et l’Apôtre des gentils en rajoutent. Pas de paroles dans ce récit, pas de voix qui s’entende. En ce sens seulement, qu’il n’y a qu’une parole, celle du Christ. La réponse, le texte, le discours des hommes est le consentement qui est manifesté par le mouvement, l’attachement. Ils le suivirent. Jean Baptiste, le seul à avoir précédé, puis désigné le Seigneur. Propagation de la foi par la prédication ? la foi napit de ce qu’on entend :et ce qu’on attend, c’est l’annonce de la parole du Christ. Mais la plus forte, la seule annonce n’est pas celle des hommes rapportant le récit de Dieu, vivant, crucifié, ressuscitant, Dieu fait homme et se prêtant à l’attestation des hommes. Elle est l’appel divin en chacun de nous, appel déterminant (que peut générer la prédication, la rencontre d’homme à homme, de foule ou de hasard, mais c’est contexte plus que fait). Venez derrière moi. Il est vrai que cet appel est pour la mission, du moins pour ces quatre bénis de Dieu, ses premiers disciples sur cette terre et dans notre histoire. Le jour au jour en livre le récit et la nuit à la nuit en donne connaissance.


[1] - Paul aux Romains X 9 à 18 ; psaume XIX ; évangile selon saint Matthieu IV 18 à 22

jeudi 29 novembre 2012

un legs si doux + Claude Berteau, moine de Kergonan 29 Novembre 2009-2012



  
Un legs si doux

Claude Berteau

11 Septembre 1942 + 29 Novembre 2009


La tombe, la chronologie depuis la fondation du monastière est suivie par la disposition des tombes, champ d’honneur, conclusion de la piété, celle des moines déjà arrivés, celle des frères qui suivent, les ont connu ou n’en auront que ouï-dire et laisseront à Dieu la mémoire, celle de l’infini divin.

Ma chère femme et moi devant la croix, énième ligne, énième tombe. Le sourire de cet homme, une présence si aisée, si facile à mémoriser à revivre, un appel à contempler ce visage d’homme.

Maintenant, l’évidence d’un legs si doux. L’exemple d’une vie qui pouvait paraître banale et monotone aux tiers, croyants et non-croyants, secret des vies monastiques, y compris pour ceux qui partagent intra muros la proximité, la promiscuité, l’usure quotidienne, l’incommunicabilité des élans, la perception et l’affichage des lassitudes, du doute, des tentations.

La réalité, sous l’enveloppe de la banalité et de l’extravagance à la fois, en comportement souvent, en paroles de liberté dans nos tête-à-tête ou en compagnie de ma femme et de notre fille, parloir, parc, clinique et environnement de Malestroit, chambre d’hôpital, de rémission, d’accueil des verdicts, de rassemblement des espérances, des projets encore, puis chambre du lit d’où l’on s’en va. La réalité était une acceptation – extra-ordinaire, exceptionnelle, que je n’ai jamais rencontrée, constatée à ce point et avouée aussi sobrement parce que seulement dans l’implicite – une acceptation de n’aboutir pas, de demeurer dans une attente longtemps révoltée et impatiente, puis progressivement apaisée par la grâce très mystérieuse mais propre à des récits et à un clair visionnement, communicable d’ailleurs et dont j’eus, sans doute avec d’autres, le bénéfice, la grâce de noces tellement mystiques chez un homme aussi concret, aussi convaincu d’expérience de l’interpénétration, de l’interaction du naturel et du surnaturel, que ces noces – dites par d’autres saints : mystiques – avaient beaucoup du charnel et du consommé. Epouses nombreuses, qui venaient par étapes dans ce qui n’était pas du tout vécu comme une fin de vie. Puisque le moine était aimanté, animé par l’appel dont il était certain, d’avoir à fonder et à fonder précisément congrégation avec lieux, charisme et même costume, organisation. Les signes étaient plausibles, la foi n’était pas conviction mais un progressif abandon qui produisait la perspective d’une réalisation.

Cette dialectique aurait pu être l’illusion, un quichotisme narcissique, iréraliste, un montage complexe élaboré par un être simple.

Ce ne le fut pas. Il y eut les dernières semaines avec une effusion étonnante d’amour pour les autres, la hiérarchie ecclésiale, le compagnonnage monastique, l’univers entier. Mais ces grâces d’accompagnement, cette délicatesse divines n’ont pas été l’essentiel de ces décennies de docilité et de louanges pour la vie telle qu’elle était. Les aventures, les tentations, la dispersion apparente en de multiples recherches de points de chute autres que l’ancrage du choix monastique n’advinrent que dans les quinze dernières années et n’entamèrent pas fondamentalement la simplicité et le sourire d’une vie qui était de contemplation et de consentement, la Vierge Marie, son Fils, se prêtant aux anecdotes et aux caresses d’un homme de cet homme qui attirait beaucoup, notamment les femmes, et posait question aux forts en thème. Dont j’aurais pu me croire.

C’était humainement le don de l’amitié et de la confiance. C’est maintenant le legs si doux d’une très simple leçon de vie : tous les projets, toutes les tentations sont loisibles, ils viennent de nous, de notre bonne volonté plus encore que de nos faiblesses et de nos lacunes naturelles ou spirituelles. Vivons avec. Peut-être aussi Satan – surnommé dans sa vie et son histoire : Toto – jalousant une telle unité intérieure même si le débat pour partir, demeurer, aller, chercher, revenir, s’encombrer, se dépouiller paraît parfois désosser complètement l’être. Mais Claude, notre frère, notre ami, notre précurseur, colérait mais ne déprimait jamais. Jamais, il n’a désobéi ni à Dieu dont Il était sûr et attendait l’appel, ni aux supérieurs que par son choix de vie, il avait reçu de son Seigneur. Supérieurs qu’il caricaturait ou vénérait sans incidence sur sa docilicité et sur son ouverture d’âme pour le compte de conscience. Frères au monastère qu’il supportait mal et dont il était parfois mal supporté. Mais c’était égal. Ni fatalisme, ni provientialisme, ni niaiserie, il avançait par une extraordinaire et contagieuse stabilité : celle de se savoir porté par Dieu, aimé de Luio, gratifié.

Son legs, comme serait le charisme de sa fondation en projet, était la louange. Pas des événements, du fortuit ou de l’arrangé. La louange pour la seule existence de Dieu seul. Que tout en découlât, y compris son état de vie, ou son bonheur, ou le souci qu’il avait de sa mère, ou la prière dont il avait le don et la science (celle des enfants, place au centre de tout cercle évangélique, chrétien, humain par le Christ lui-même en sa vie terrestre), c’était secondaire.

Formé peut-être – et il était reconnaissant à son monastère, au monachisme, à l’Eglise de sa formation, de ce qu’il avait reçu et qui faisait vraiment structure et habit – il était surtout vivant avec naturel et a démontré que la vie pour Dieu est d’abord une vie par Dieu. Au jour le jour. Sa mort m’a semblé très douce, très vécue, très consciente, attentive et communiante.

C’est aussi un legs très doux que de donner à quelqu’un de voir et comprendre comment l’on meurt. En Dieu. De Dieu.

soir du jeudi 29 Novembre2012

redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption est proche - textes du jour

Jeudi 29 Novembre 2012

D’un anniversaire à l’autre, hier ma chère Maman, aujourd’hui le Frère Claude. Comme en Juin 2011, intense fatigue ces jours-ci. Je me suis couché dès notre retour de Noyal Muzillac. Chroniquement, mal au bas du dos, presqu’en permanence, très sensible à mon lever. Mais la soirée a été belle au moins pour moi à regarder vivre et se donner ma chère femme et notre fille, leur tendresse, leur piété, notre union à la messe. Le grand tableau du rosaire rétabli au-dessus de l’autel, charme et ferveur de cette chapelle de très bonnes dimensions intimistes avec une élévation priante, haute de plafond, plan trapézoïdal. – Prier… ce que Dieu m’a donné de responsabilité envers mes aimées, envers celles et ceux que je rencontre ou qui me rencontrent, peut-être envers ces deux pays qui me sont si présents, la France, mon pays, la Mauritanie, ce pays d’adoption et de sollicitude depuis quarante sept ans… mon vieillissement, ma fatigue, mes découragements, ma colère devant le gaspillage et le mépris dont notre société, mise à l’encan, est victime parce que mal dirigée, mal connue, mal aimée, pas vécue par ceux qui sont censés en être chargé… tout cela posé au bas de l’autel, puis mes genoux et mon front à terre… Ert cette foule reprit : « la fumée de l’incendie s’élève pour les siècles des siècle ». Un ange me dit alors : « Ecris ceci : Heureux les invités au repas des noces de l’Agneau ! »… [1] Oui, le Seigneur est bon, éternel est son amour, sa fidélité deleure d’âge en âge. L’enseignement sur les temps derniers ne nous apprend qu’une chose : il y a une fin et ce que nous vivons ou vivrons n’est ni l’éternité ni la mort. Pourquoi ? et comment ? la sollicitude de Dieu. C’est à notre Dieu qu’appaartiennent le salut, la gloire et la puissance car ses jugements sont vrais et justes… Deux attitudes devant les faits et devant la révélation qui leur est concomitante : les hommes mourront de peur dans la crainte des malheurs arrivant sur le monde, car les puissances des cieux seront ébranlées. … Quand ces événements commenceront, redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption est proche. Ainsi soit-il, ô mon Dieu, notre Dieu. Visage de mort de mes morts, expérience de leur tranquillité ultime, le retour. Ma mère dont les photos prises ensuite quand je revis ce qu’étaient devenus son corps et son visage, avait la grâce humble mais souffrante d’un enfant qui a tout vu et qui a traversé, qui est là. Quant à notre cher Frère Claude, vers la mémoire duquel nous allons tout à l’heure dans son monastère de vœux et de vie, il y eut ce regard semi-vivant, semi éteint qu’il tourna vers moi après des heures de coma. Des psaumes et des lettres qu’il m’avait écrites et dont je lui avais fait la lecture, il avait tout entendu et la conclusion il me la donna ainsi. Je voudrais ne manquer à personne et entraîner tout le monde, quand… mon tour sera là de ne plus bouger la main ni changer de regard.  


[1] - Apocalypse de Jean XVII 1 à 23 passim & XIX 1 à 9 passim ; psaume C ; évangile selon saint Luc XXI 20 à 28

mercredi 28 novembre 2012

un langage et une sagesse - textes du jour

Mercredi 28 Novembre 2012

Prier… [1] cet évangile rapportant les paroles du Christ à ses disciples est depuis longtemps pour moi décisif. Car il me rappelle que ma vie n’a pas le sens, l’unité, la puissance de celle des disciples à qui inspiration, protection sont assurées, promises parce que ce qu’ils vont subir, ce qu’ils vivront le sera à cause de leur foi, de leur attachement à leur Seigneur. Tandis que moi, je ne vis que pour quelques-uns, que pour mon pays, que pour moi, que pour qui j’aime et ce que j’aime, et ce me semble bien loin d’une vie de foi telle qu’elle provoquerait la persécution ? mes malheurs, mes revers – nombreux – nos difficultés, nombreuses et astreignantes pour ma femme et moi, et dont notre fille prendra conscience sont en bonne partie causées par mes erreurs, mes étourderies. Sans doute, « la faute à pas de chance », le fonctionnement des sociétés où j’aurais voulu entrer, le voudais encore : l’écdition, le journalisme, la politique… mais est-ce la foi et la famille divine ? non ! Le grand jeu pourtant de la foi, du martyr de l’attachement reste contemporain : il y a des persécutions et des martyrs pour la foi, qu’elle soit d’ailleurs religieuse ou seulement liberté de l’esprit et de la conviction. Je relis ce texte lentement. La vie héroïque ne se recherche pas pour elle-même, elle est donnée et peut-être la médiocrité et l’absence de vocation particulière, mon chemin, celui de beaucoup en apparence, sont une grandeur à trouver (si tant est qu’il en faut une…le premier sera le dernier et le dernier sera…), un vide, une disponibilité, une plasticité à combler par la prière, la confiance, l’espérance, tout simplement l’accomplissement de la volonté et du plan divin sur moi, sur chacun. Hier, témoignage d’accueil et d’authenticité d’André C. et de sa compagne. Toujours cette joie et cette facilité pour recevoir, se dire avec tant de saveur, partager et prendre à témoin. Ceux de nous qui ne sont qu’agrément pour autrui. Les deux pôles. Les premiers disciples de feu et de ciel, les descendants aujourd’huides hommes et des femmes de multiples générations plus quelconques en apparence, et pourtant attendus – tous – de Dieu à travers leur vie et leur mort. Ma chère Maman, ses vingt ans de mort aujourd’hui. On portera la main sur vous et l’on vous persécutera : on vous livrera aux synagogues, on vous jettera en prison, on vous fera comparaître devant des rois et des gouverneurs, à cause de mon Nom. Ce sera pour vous l’occasion de rendre témoignage. Mettez-vous dans la tête que vous n’avez pas à vous soucier de présenter votre défense. Moi-même, je vous inspirerai un langage et une sagesse à laquelle tous vos adversaires ne pourront opposer ni résistance ni contradiction. Vous serez livrés même par vos parents, vos frèrees, votre famille et vos amis, et ils feront mettre à mort certains d’entre vous. Vous serez détestés de tous, à cause de mon Nom. Mais pas un cheveu de votre tête ne sera perdu. C’est par votre persévérance que vous obtiendrez la vie. Certitude d’être accompagné, enseignement insistant, la vie est à obtenir, le sens et le nerf aussi de notre personnalité, de notre existence. Bataille du martyre, récits de batailles dans l’Apocalypse, le cantique de l’Agneau : « Grandes et admirables, tes œuvres, Seigneur Dieu, le Tout-üissant ! Justes et vrais tes chemins, Roi des nations … ». Sans qualificatif ni projet, ma vie, nos vies simplement entre les mains du Seigneur, le bientôt nouveau-né de l’Avent et de Noël. C’est par votre persévérance que vous obtiendrez la vie. Et qu’être et que faire, sinon persévérer. D’autant que c’est profondément doux et fondamentalement unifiant. Et il y a les instants, plus signifiants et éloquents que d’autres, celui du regard d’amour, celui de cette certitude-là. Et il y a l’acquiescement divin dont la sensation nous est parfois donnée, acquiescement à ce que nous essayons, voulons… en chemin, en attente de Lui, notre Seigneur intime et à tous.


[1] - Apocalypse de Jean XV 1 à 4 ; psaume XCVIII ; évangile selon saint Luc XXI 12 à 19

mardi 27 novembre 2012

il vient pour juger la terre - textes du jour

Mardi 27 Novembre 2012

                                             Prier… [1] plus que la désespérance, la souffrance intense de ce que je ressens de celle des autres, d’autres très identifés ces jours ou ces heures-ci, une autre souffrance quand il m’est donné de voir ou de lire (oas de comprendre) ce dont des gens de foi vivent et qui me paraît tellement loin de ce qui me ferait vivren tellement pratique et réducteur et ils s’en contentent et en font même prosélytisme. Seul l’inépuisable me transporte et me rend de la lumière, du mouvement et de l’espérance. Ma femme en particulier, dont je reçois que vraiment elle vit par amour, sinon tout en elle la désespère. Quant aux choses et ambiances, à la folie en paroles ou en tentatives de rattrapages médiatiques de ceux qui nous dirigent et semblent si aveugles, si incapables aussi de compassion. Les injusitices et les dérèglements si flagrants, ces assassinats nous montrant dans quel vrai système notre société se meut tandis qu’un pays, des pays, naguère impériaux, jeunes, confiants, il n’y a pas cinquante ans, ont été vidée de leur substance, leurs populations réduites à l’esclavage qu’est le chômage… Alors Jésus ajouta : « On se dressera nation contre nation, royaule contre royaume. Il y aura de grands tremblements de terre, et çà et là des épidémies de peste et des famines, et de grands signes dabns le ciel. Est-ce une grâce de vivre soi-même un fond de tableau de BOSCH, ou l’exacte trabscriotion contemporaine du texte de l’aôtre séraohique, le disciple que Jésus aimait rédigeant son apocalypse dans les lieux admirables de cette Méditerranée orientale, de cette chira de Patmos… et de se sentir entouré de la sorte, étreint entre anges et démons… Jésus avertit que le plus beau de nos œuvres, c’est cela qui va disparaître… Certains disciple de Jésus parlaient du Temple, admirant la beauté des pierres et les dons des fidèles.  Les pierres et les dons, le matériel et le spirituel, l’art, la technique, la prière et même une forme de générosité… Ce que vous contemplez, des jours viendront où il n’en restera pas pierre sur pierre : tout sera détruit. Anticipation, Dieu de l’histoire et des événements, d’une façon pour nous aujourd’hui très mystérieuse puisque ce n’est plus du tout notre façon de penser, la Providence
 ? nous sommes en une, à peine deux générations ? passés d’un extrême à l’autre, de la superstition à une sorte d’hébétude : nous sommes incapables de discerner et en fait d’agir, autrement qu’en amassant ou en nous laissant choir. La faucille sur la terre et la terre fut moissonnée… la faucille sur la terre, vendangea la vigne de la terre, et jeta le raisin dans le grand pressoir de la colère de Dieu. Dieu sait mieux que nous hurler le désespoir d’une réalité pervertie, d’une œuvre trahie et oubliée. Le Christ seul entretient le suspense – celui de toute notre vie humaine, les uns, les autres, nous tous – le suspense de notre salut, mais d’avance Il justifie notre attente, sait nos larmes et nous prend en adultes, ses frères : Prenz garde de ne pas vous laisser égarer.  Prier seulement, les mains jointers du silence. L’attente et l’attente, l’espérance et la demande que votre règne arrive… Le Seigneur vient pour juger la terre. Il juge le monde avec justice, et le peuple selon sa vérité ! Oui, le salut esg terrible, à linstar de ce que nous avons faite de la création et de nous-mêmes. Oui, nous avons intensément besoin du salut, besoin de Dieu et de son Saint.


[1] -  Apocalypse de Jean XIV 14 à 19 ; psaume XCVI ; évangile selon saint Luc XXI 5 à 11

lundi 26 novembre 2012

cette voix que j'entendais était aussi celle des musiciens - textes du jour

Lundi 26 Novembre 2012

La leçon de vie, le point de départ à l’état quasi-libre, la rencontre des adultes hors les convenances de profession, de couple et celles imposées par les « soucis de l’existance », sont donnés ensemble par une simple journée d’anniversaire entre enfants que déposent et viennent reprendre leurs parents. Avec ceux-ci, la garde est baissée puisque le sujet n’est pas soi mais l’enfants avec les enfants. Avec ceux-là, dynamique de groupe indépendamment de ce qui est orgzanisé ou inventé, dynamique des couples qui se forment en complicité, antagonismes, amour et amitié, latence de presque tout, expression de presque tout si celui ou celle qui regarde s’émerveille, se tait, accueille et surtout épouse le rythme et la répétivité. Perfection d’hier, joie de tous, sorte d’égalité et de respect mutuels entre les enfants, pas d’arbitrage sollicité. Nos visiteurs et amis, l’un capitaine au long cours après un service national dans un de nos sous-mariins stratégiques, témoignage de ces deux durées et situations de vie, passionnant, commander des équipages parlant une langue tierce qu’on ne connaît pas soi-même, épouse de Nouvel-Ecosse, souriante et guindée, leur garçon charmant, charmzeur, à l’âge où le masculin est plus féminin de voix et de regard que le féminin… l’autre amateur de bel canto et égaré dans la médecine vétérinaire, lui et sa fille ont peur des chiens, il demande l’avenir à qui le regarde, sa femme a la susceptibilité de la sécheresse et la vulnérabilité d’une raideur apprise mais pas native… eux maintenant trop définis par la pauvreté sinon la misère, lui et elle nativement « à la côte », maladie de peau et d’alcool, pour elle, sept enfants avec lui,  qui a été transformeur de  véhicules, pâtissier,  plaquiste, livreur et est chômeur, diverses prises en charge de la mairie au juge pour enfants, dépossession latente et pourtant chaque enfant semble personnel, et apte au bonheur, et l’amie de Marguerite, fine et rousse, spontanée et capable de stratégie du long terme (la drague de l’unique garçon de la parte) est à l’aise, avec nous, l’aînée, trop jolie fille de quinze ans, s’est fait coller par le Secours catholique ou la Conférence saint Vincent de Paul, distributeurs de provisions mensuelles la réputation de coureuse, snon plus, alors qu’il n’en est rien (la charité selon un rôle interprété à crier ou à rire par Marguerite MORENO dans les années 30 ou parfois donné au naturel par ma grand-mère maternelle, cruauté de la bonté quand elle ne s’adresse pas à la personne et se croit tellement bien)… et ainsi de suite, autre couple, cinq enfants, le délice de voir et revoir chacun, lui nous intallant cuisine et chenil, elle aimante et plus enfant que ses plus jeunes fillettes, tous en famille l’esprit d’enfance… enfin, plus réservées fille et mère, profession : traiteur forain, pas de jugements sur l’existence, simplement l’existence et la facilité d’approcher et d’être approchées, sans doute ce que peuvent être les Français quand personne n’est décoré ni chef. Margueite, sobre et contente, ne pouvant s’endormir hier soir tandis que je me suis abattu de fatigue dès neuf heures au lit. Ma femme jamais plus rayonnante et à l’aise qu’en animant une dizaine d’enfants…
Parabole du possible, si proche du souhaitable : elle rend saisissante l’horreur d’une médiocrité où – collectivement – nous, les Français, nous nous enfonçons… en vingt ans, nous avons perdu nos patriimoines et nos principaux vecteurs, pour la première fois dans notre histoire nationale nous nous sommes banalisés, nous n’avons pas hurlé au loup, nous nous sommes gloirifiés de nous aadaptés, nous aons perdu l’art de discerner et de former nos élites, nous nous sommes forcés à révérer l’anonyme, nous avons posé les armes et l’Etat n’est plus que la carcasse vestige de ce que nous pouvions être : nous le livrons à des marionnettes jouant une pièce du genre de celle naguère interprétée à Sigmaringen, moins il y a de pouvoir à exercer, plus âprement et sordidemnt on se se bat et s’étripe pour l’avoir… La politique impossible ? par ilmmaturité des dirigeants, par inconscience générale des gouveernants de la dialectique actuelle, les Etats dans leur généralité, surtout quand ils sont « développés » sont pour leur ensemble et pour ce qu’ils sont contestés et saignés par un système aveugle qui enytend les éliminer, après un siècle de négociations et de progeessive pollution de ce qui était naguère les élites. Seule une résistance organsisé, frontale, solidaire des Etats en tant que tels pourrait briser la spéculation et rouvrir des carrières, du champ, de l’ambition pour le bien commun à ceux qu’ils formeraient à la contre-attaque. On est immensément loin de cette prise de conscience, de ce réalisme, tout au contraire la révérence se généralise et s’accentue envers ce système assassinant les peuples après avoir commencé dans le détail des personnes par le chômage. C’est tellement vaste et tellement et je constate un tel aveuglement chez nos gouvernants occupés à je ne sais quoi tandis que l’opposition est plus périle qu’oseraient jamais l’être des enfants, eux dont les compétitions ne sont que mutuel agencement pour le plaisir d’être ensemble.
Je ramasse tout, et entre dans la prire quotidienne. Celle que je reçois, celle où j’embrasse toutes celles et ceux auxquels il m’est donné de penser. Meneto des morts et memnto des vivants. Commencement aujourd’hui de cette marche vers noël, prise du mystère de la bonté de Dieu par sa chronologie humaine. [1] Les énigmes de l’Apocalypse johannique ne sont pas les évocations de monstres ou de cataclysmes, pas non plus les chronologies prophétiques ou spirituelles, elles sont le mystère du salut et les modes qui nous sont donnés à chacun d’en être, grâce à Dieu, les agents autant que les bénéficiaires. … les cent quarante quatre mille, les raachetés de la terre. Ce sont eux qui suivent l’Agneau partout où il va, ils ont été rachetés du milieu des hommes pour être offerts les premiers à Dieu. Ils n’ont jamais proféré de mensonge : ils sont irréprochables.  Les disciples suivant le Christ, innombrables et pourtant comptés, donc valorisés et regardés, vus chacun. Place et rôle dans l’accomplissement final ? ils chantaient un chant nouveau devant le Trône, et devant les quatre Vivants et les Anciens. Personne ne pouvait apprendre ce chant, sinon eux. C’est-à-dire que la création totalement restaurée, chacun y a sa place, son rôle et que c’est béatifique tout simplement parce qu’à la sollicitude et à la magnificence divines répondent, enfin, nos acquiescements et notre louange.. Ici-bas, nous sommes au mieux cette pauvre veuve qui a mis plus que tout le monde. Car tous ceux-là ont pris sur leur superflu pour faire leur offrande, mais elle, elle a pris sur son indigence : elle a donné tout ce qu’elle avait pour vivre. Ofrande, celle des rachetés, celle de la veuve au Temple, que regarde, qu’a remarqué le Christ… celle de l’homme au cœur pur, aux mains innocentes, qui ne livre pas son âme aux idoles. Il obtient du Seigneur, la bénédiction et de Dieu son Sauveur, la justice. Voici le peuple de ceux qui le cherchent, voici Jacob qui recherche  ta face ! … Echo de Jean : moi Jean, j’ai vu l’gneau debout sur la montagne de Sion et avec lui les cent quarante quatre mille qui portent inscrits sur leur front, le nom de l’Agneau, et celui de son Père. Pour nous faire aller vers Noël, premier pas aujourd’hui, la psychologie de l’Eglise (j’aime de moins en moins le mot : pédagogie, que la politique a pollué de supériorité insitiituant un barrage entre des gouvernés ignorants et à tondre, et des gouvernants oublieux qu’ils ne sont qu’électifs et qui se croie t la science infuse et les seuls à percevoir et comprendre la réalité, d’où la minable ambition de faire partager un discours d’abdication … la réponse n’est plus que l’absetntion mentale et bientôt le mépris)… psychologie de l’Eglise, c’est-à-dire sa connaissance de nous-mêmes, et sa connsaissance de son sujet, de ce dont elle est divinement chargée : commencer par regarder où nous allons, vers quoi, vers Qui nous nous mettons en marche. Qui peut gravir la montagne du Seigneur et se tenir dans le lieu saint ? Nous qui sommes l’Eglise les uns pour les autres, et pour l’humanité. Ainsi soit-il.


[1] - Apocalypse de Jean XIV 1 à 5 ; psaume XXIV ; évangile selon saint Luc XXI 1 à 4

dimanche 25 novembre 2012

comme un Fils d'homme - textes du jour . fête du Christ-Roi

Dimanche 25 Novembre 2012

                                   Prier… le Christ-Roi… hier soir, la messe « anticipée ». Au bord de l’étang d’eau douce en bordure d’un fin fond du golfe du Morbihan, cette église de Noyalo, tout l’intérieur n’est que crépi blanc et bois du plafond, de la voûte en plan cruciforme, des bancs, rétable de bois nu aussi, que la mise en valeur de l’un des trois tableaux, couleurs bois encore, et un naïf de dominante verte. Petite assemblée d’une trentaine de personnes, presque tous des hommes, autour de mon âge. Mais une autre enfant que Marguerite. François-Xavier officiant était notre cadet. Homélie quelconque. Jamais je n’ai été autant distrait depuis quelques années, mais pour être simplement dans la vie, je ne sais pourquoi ni comment car je n’étais pas spécialement fatigué. Le sens de l’histoire, les saints nécessaires, cette fête est une situation et une vérité. L’incarnation est aussi un rappel du tout autre, puisqu’elle est venue et retour d’ailleurs. Ma royauté ne vient pas d’ici. [1] Ce titre, cette royauté sont paradoxalement reconnus par les hommes : c’est toi qui dis que je suis roi. Le Christ fait de l’interrogation restrictive (Alors, tu es roi ?) de Pilate une affirmation, mais pour caractériser alors cette royauté : je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité. C‘est une royauté relationnelle et non administrante, une royauté contagieuse, partagée, identitaire et communiante, une appartenance mutuelle : tout homme qui appartient à la vérité écoute ma voix. La vérité est entendue, non comme courammeent : contraire du mensonge… mais comme la réalité intégrale, absolue, intangible. Pilate est insistant, sa question est réitérée, il l’énonce en forme de nationalité, ce qui est son problème, la turbulence des Juifs, ses administrés, est nationaliste, politique, elle n’est ni sociale, ni religieuse. Pour Jean, le Christ est roi simplement parce qu’il a fait de nous le royaume et les prêtes de Dieu son père. Prêtre, prophète et roi, ce n’est pas tant le Christ que nous-mêmes. Le Christ-Roi, c’est nous. Lui-même est tout autre : je suis l’alpha et l’oméga, dit le Seigneur Dieu, je suis celui qui est, qui était et qui vient, le Tout-Puissant. … Je suis né, je suis venu dans le monde… Tous les hommes le verront, même ceux qui l’ont transpercé. Historicité spirituelle et temporelle, chronologique et hors de toutes dimensions, de tout entendement, le parcours de Jésus, Fils de Dieu fait homme, qui nous a délivrés de nos péchés par son sang. C’est un royaume de libération, et s’il est une domination éternelle, qui ne passera pas… une royauté qui ne sera pas détruite, c’est du fait qu’elle succède à un terrible combat, depuis la Genèse, le combat contre le mal, la mort, le péché. Libération, liberté, dialectique d’un salut que nous étions incapables de nous administrer à nous-mêmes.


[1] - Daniel VII 13 & 14 ; psaume XCIII ; Apocalypse de Jean I 5 à 8 ; évangile selon saint Jean XVIII 33 à 37

samedi 24 novembre 2012

et ils n'osaient plus l'interroger sur quoi que ce soit - textes du jour

Samedi 24 Novembre 2012

                             Trois mots cette semaine. Un député UMP pour attester de la volonté d’unité et de rassemblement dans son parti : je n’ai d’ennemi que la gauche. Une couturière à Bourg-en-Bresse où un établissement de lingerie fine redémarre, ce qui fait constater qu’il manque de la main d’œuvre qualifiée : quand le travail reviendra ! Un ami mauritanien, ancien ministre du président-fondateur il y a quarante ans, alors que le retour de l’homme-fort, médicalisé en France, est prévu pour maintenant : demain n’est-il pas très proche ! citant le Coran. Derniers temps ? ou début du présent, de l’action, de la foi, de l’espérance et donc de l’amour, de la charité, non de la haine. Thème de cette année, dans la classe de notre fille : la différence. Dans une autre : l‘eau. Prier… [1] textes limpides ? ceux de l’Apocalypse johannique ? ou tri à opérer entre détails et fioritures ou remplisages ou échos, et l’essentiel. Mon cher JL s’était essayé à « donner les Exercices » (d’Ignace de LOYOLA) à partir de l’Apocalypse, y découvrir le rythme ignatien, ce fut plutôt un échec, mais c’était à tous la découverte du texte, de la foi du disciple que Jésus aimait. En place, comme à la Transfiguration, Elie et Moïse… Les clés du Royaume : le pouvoir de fermer le ciel pour qu’il ne pleuve pas… et les noces à Cana et la dernière Cène : le pouvoir de changer l’eau en sang… et la résurretion du Christ et de tout être vivant passé par la mort : après ces trois jours et demi, l’Esprit de vie, qui vient de Dieu, est entré en eux et ils se sont dressés sur leurs pieds. Avec Jean, avec Luc, avec l’Eglise, si nous regardons nos vies sous l’action de l’Esprit saint, dans le feu toujours possible de ce bonheur particulier d’être là, devant Dieu, que nous soyons déprimés, occupés, délaissés, il y a cette invite toujours : Montez jusqu’ici ! Les détracteurs du Christ, au contraire, posent une colle : résurrection et polygamie si les frères du mort se succèdent dans le lit de l’épouse et dans le cercueil du mari. La réponse du Christ est en deux affirmations : la seconde ne nous étonne pas il n’est pas le Dieu des morts mais des vivants. La première qui donne le comment est plus complexe : la résurrection des morts, notre résurrection tient à la nature même de Dieu et donc à notre lien avec Lui, nous sommes ressuscités par destination. Tous vivent en effet pour lui. … Quant à dire que les morts doivent ressusciter, Moïse lui-même le fait comprendre dans le récit du buisson ardent, quand il appelle le Seigneur, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob. Nous ne pouvons invoquer et nous n’invoquons que le vivant, le Vivant. Leçon enfin sur la chair, le mariage, nos affections, toutes nos attaches de vie et de personnalité. Ceux qui ont été jugés dignes d’avoir part au monde à venir et à la résurrection d’entre les morts ne se marient pas, car ils ne peuvent plus mourir. A première lecture, la hantise d’être d’un bord ou de l’autre, au jugement dernier, à la résurrection, a son fondement de texte. Les appelés, les élus, ceux qui sont jetés dehors… je reste dans le mystère de la confiance, non en moi, mais en la miséricorde, en l’ambition rédemptrice de Dieu, en la parole du berger de la brebis perdue, du Seigneur attestant la joie des anges quand un seul pécheur se convertit, mais je note aussi le lien mystérieux entre la mort et la contractation de toutes attaches humaines. Lien non de dissolution, mais au contraire démarche d’amour et de solidarité, de compassion mutuelle que nous avons les uns vis-à-vis des autres pour conjurer la mort, la traverser et attendre Dieu. Exhortation finale de cet évangile nous faisant aller vers « la fin des temps » : ils n’osaient plus l’interroger sur quoi que ce soit. Les contemporains du Christ, les saints, les croyants ne sont pas inertes, ils interrogent, la foi n’est pas un repos, elle vit parce qu’elle interroge. Sa justesse, sa fécondité ne tiennent pas à son contenu, d’une certaine manière, il n’y a pas de contenu de la foi, il y a une relation et celle-ci ne vaut que par la personne avec laquelle nous sommes en relations. La foi questionnement est notre orientation vers Dieu. Ce n’est pas la question – celle de la vie, de la mort, de la fécondité, de nos attaches – qui sont le réel, c’est la personne à qui nous posons les questions de notre vie, de notre foi : le Christ. Ils n’osaient plus l’interroger sur quoi que ce soit, leur foi était morte. D’où la mise à mort. Mystère : la rédemption se fit ainsi.


[1] - Apocalypse de Jean XI 4 à 12 ; psaume CXLIV ; évangile selon saint Luc XX 27 à 40

vendredi 23 novembre 2012

le peuple tout entier était suspendu à ses lèvres - textes du jour

Vendredi 23 Novembre 2012

Il pleut à  verse, la nuit est noire, la vie ne s’entend pas, la prière m’est offerte [1]. Le besoin d’être sauvé, les rencontres ou retrouvailles d’hier soir, occasion d’Eglise, occasion d’humanité, vérification que la pauvreté facilite l’échange bien plus que la conviction. Ma maison sera une maison de prière. Or vous, vous en avez fait une caverne de bandits. Jésus « surligne » l’Ancien Testament, en le citant et en l’accomplissant. La description du désastre est psychologique plutôt que factuelle. La coupure. Le calme et la haine, le conciliabule et la transparance. Il était chaque jour dans le Temple pour enseigner. Les chefs des prêtres et les scribes, ainsi que les notables, cherchaient à le faire pourir, mais ils ne trouvaient pas le moyen d’y arriver : en effet, le peuple tout entier était suspendu à ses lèvres. Jésus et la foule, le Temple c’est nous, mon cœur, mon âme, nos âmes et nos cœurs ouverts, palpitants pour la prière. L’assimilation de l’enseignement selon la vision johannique : Prends et mange-le, il remplira tes entrailles d’amertume, mais dans ta bouche il sera doux comme le miel. … Mon bonheur, c’est la loi de ta bouche, plus qu’un monceau d’or ou d’argent. Qu’elle est douce à mon palais, ta promesse ; le miel a moins de saveur dans ma bouche. Prière, évocation, communion, visages, voix, parcours, situation de celles et de ceux que nous avons rencontrés hier soir, que ma chère femme rencontrera aujourd’hui, que notre trésor de fille rencontrera, apparemment comme chaque jour de classe, dans la petite salle, dans la cour de récréation, dans les escaliers, dans son cœur et sa délibération intime. Nous sommes sans cesse en délibération mais l’événement est notre arrêt en contemplation ou en interrogation intimes, à tous âges, en toutes situations. Le peuple tout entier était suspendu à ses lèvres. La vision johannique, la main de l’ange qui se tient debout sur la mer et sur la terre, et toute prophétie : il faut que tu reprennes ta mission de prophète : tu parleras sur un grand nombre de peuples, de nations, de langues et de rois. Comment ? Jésus entra dans le Temple, et se mit à expulser les marchands. Les textes d’aujourd’hui sont difficiles à assimiler. Le peuple tout entier était suspendu à ses lèvres.  


[1] - Apocalypse de Jean X 8 à 11 ; psaume CXIX ; évangile selon saint Jean XIX 45 à 48

jeudi 22 novembre 2012

si toi aussi, tu avais reconnu en ce jour ce qui peut t'apporter la paix - textes du jour

Jeudi 22 Novembre 2012

Hier
                     Tout à l’heure, PISANI. Changement : les références étaient la jeunesse, vg. COHN-BENDIT en 1968, l’impertinence, la réplique, l’appel à l’insurrection. Aujourd’hui, ce sont des nonagénaires… PISANI donc, HESSEL. Y aurait-il eu une génération, des générations où la jeunesse était le cri, et sommes-nous dans des générations où la jeunesse est soit hébétée, impuissante soit du côté des réalistes, c’est-à-dire des casseurs de maintenant, les casseurs de la société, de l’Etat, de ce qui nous constituait collectivement, des casseurs pour compte de qui ils ne savent pas…
Maintenant
 
 Le documentaire confirme le dysfonctionnement des médias aujourd’hui quand les journalistes ont plus d’espérance de carrière, de une de Parus-Match que les politiques qu’ils interrogent, fut-ce le président de la République, qu’ils jugent et toisent celui-ci à pied d’égalité et encore, tandis que Jean-Jacques RAULT et le photographe Philippe BARON sont en empathie avec l’homme qu’ils ont gagné au projet de sa biographie. Des visites qui avaient un autre but, faire parler l’expert de notre révolution agricole, et qui se sont ensuite continuées gratuitement, papier et crayon seulement, pour emboutir à une entreprise où le meneur d’homme ne peut embarquer son vs-à-vis et doit se laisser cadrer, mais celui-ci, toujours en off, en est jusqu’à chercher ses silences tant ceux-ci sont lourds de force, de vérité. Accessoirement, la remarque que jusqu’au début des années 1980, les images d’archives sont le travail de ciénastes, cadres, plans et rythmes y sont… depuis la video., la course au JT de 20 heures, le chrono. de quelques secondes, il n’y a plus d’images. Dérive de la technique, du journalisme et mécaniquement de la politique, surtout si celle-ci n’est plus qu’image… François MITTERRAND, à son dernier-étage bureau de la rue de Bièvre, derrière lui à contre-jour la grande photo. Harcourt sans doute que lui a dédicacé François MAURIAC : nous avons recompté avec Georges MARCHAIS, nous avions gagné de 40.000 voix mais la gauche ne peut réaliser son progrès en contestenat un scrutin pour un si faible écart, celui de 1974. Aujourd’hui, l’U.M.P. à 96 voix selon l’un, à 28 voix selon l’autre… et en regard, du discours ex cathedra aux maires de France, exercice commencé par LOUBET au temps du bloc des gauches, à l’audience des représentants concernés par le projet de loi « le mariage pour tous », le président de la République, premier magistrat du pays, évoque la liberté de conscience vis-à-vis de la loi ! puis réalise ou, pis, entend et comprend qu’on lui représente l’énormité dont il abat l’Etat de droit… – Je  signale à l’Elysée ce film, qui ne sera pas projeté probablement sur les écrans de télévision, pour qu’autour du Président et de son secrétaire général, on le commente après une heure de silence. Le débat, c’est que la logique de l’un pénètre celle de l’autre, présider le pays ce n’est pas faire les chosess mais voir comment les faire, agir n’est possible qu’en ayant trouvé les moyens d’agir ensemble. Du ciné-club sur le politique à l’Elysée, dépasser le seul art qui demeure, celui de se faire élire, pour commencer ce chemin simple qu’il n’y a ni ennemi ni allié, aucun clivage, mais le champ ensemble où l’on assume les conséquences et non l’exclusivité de la décision et de l’événement, où l’autre est considéré dans ce qu’il tentait d’être, tente d’être… La petite salle a été délicieuse de vérité, des agriculteurs jacistes ont témoigné de la période 1961-1965, j’ai pu constater la totale compréhension par Jean-Jacques RAULT du grand homme affectif et patriote qu’il avait choisi de dire, et l’en féliciter puisque j’ai fait la même expérience d’Edgard PISANI.

Prier… huit ans accomplis de notre fille, double anniversaire donc d’une naissance et d’un accouchement. Marguerite confie à sa mère hier soir qu’elle est vierge. Question… La réponse : on est vierge quand on n’a pas d’amoureux. Voilà la définition que l’Eglise pourrait donner au célibat consacré, n’en avoir pas pour…Dieu, les hommes, les femmes, notre tribut d’affection et non notre instinct et la pente du désir quand le désir pousse à prendre et non à recevoir-attendre-accueillir, savourer l’autre car la saveur de soi ??? Prier…[1]tu n’as pas reconnu le moment où Dieu te visitait… Dieu ne punit jamais, il laisse les hommes s’entre-punir et s’entre-victimiser. Notre manque de foi produit non seulement la cécité, mais le désirdre social (et éconoique) absolu.. Notre ordre propre est stérile. Jésus en pleure, Dieu en est bouleversé : Si toi aussi, tu avais reconnu en ce jour ce qui peut t’apporter la paix. Qui est digne de Dieu sinon Dieu lui-même : tu es digne de recevoir le Livre scellé et de l’ouvrir, car tu as été immolé. Par ton sang, tu as racheté pour Dieu des hommes de toute race, langue, peuple et nation… mais ce n’est pas Dieu qui le profère, ce sont nous, le peuple des rachetés, royaume de prêtres qui régneront sur la terre. … Ne pleure pas. Voilà qu’il a remporté la victoire, le lion de la tribu de Juda, le descendant de David : il ouvrira le livre aux sept sceaux. Bien entendu, l’œuvre d’Ignmar BERGMAN, mais aussi cesmots simples, pas nombreux ni profus par lesquels plusieurs fois, avant de s’affaiblir comme aujourd’hui, Edgrd PISANI, mon éminent ami, accusait « réception » lecture de ces envois du matin. Regret qu’il disait hier soir à l’écran : à son père qu’il accompagne (c’est à Tunis) à la messe, Papa c’est la dernière fois car je n’y crois pas. L’autre de répondre, tu verras, dans la vie, parfois, on a besoin de croire. Leçons explicites de patrie qu’a fait ressortir l’entretien, le gros plan presque permanent du visage, ou des mains, et qui avait été son exhrde à notre mière fois. Mais implicite l’interrogation chaleureuse de la foi et sur la foi. Je l’ai reontrée – aussi – d’un autre de mes mentors, Jean-Marcel JEANNENEY, quel honneur que d’être confident occasionnel de celui qui dit… la foi à quelque horizon ou proximité d’un lieu qui est nôtre en chacun de nous. Qulle responsabilité que de la transmettre à son enfant, de l’y pousser. Mais il y a beau temps que Marguerite nous instruit, à commencer par la précaution et le devoir de ne pas peser sur elle par une gratitude trop exprimée pour ce qu’elle nous donne.


[1] - Apocalypse de Jean V 1 à 10 ; psaume CXLIX ; évangile selon saint Lunc XIX 41 à 44
 

mercredi 21 novembre 2012

cherchant à lui parler - textes du jour

Mercredi 21 Novembre 2012

Ce matin
 
Eveillé à six heures, aussitôt debout. Sensations que tout est épars, en moi en tout cas, folie qui rode, désespoir et au-delà, impuissance totale, puis – arrivé à ce clavier – ma responsabilité, le sort de mes aimées, notre danse au-dessus du vide. La vie peu à peu me revient, me re-remplit de je ne sais quoi, de prière, d’espérance. L’impuissance fait appeler et rend disponible. Prier… [1] notre fille, inopinément et très tôt levée, vient m’embrasser. Ses deux vocations et envies de métier actuelles : analyse et les situations et donner aux autres, avocate… chercher et donner la beaut surtout aux femems parce que les hommes ont besoin de la beauté des femmes et que les femmes ont besoin d’être utiles aux hommes, styliste… je lui murmure qu’à cette heure-même, il y aura demain huit ans, je la remettais dans les bras de sa Maman intégrant la chambre de maternité, après que je l’ai tenue dans le silence dans mes propres bras les cent cinquante premières minutes de son existence à l’air libre de l’humanité… Ta mère et tes frères sont là dehors qui cherchent à te parler – Qui est ma mère, et qui sont mes frères… Voici ma mère et mes frères. Celui qui fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui-là est pour moi un frère, une sœur et une mère. Pris mot à mot, le texte donne au auditeur de l’enseignement divin le cachet d’accomplir pleinement la volonté du Père, la foi de celui qui va au Christ pour recevoir sa Parole… littéralement aussi cet élu implicite n’est pas selon son âge et son sexe frère, sœur, mère. Il l’est ensemble. La parenté spirituelle confond toutes les parentés biologiques, physiologiques et physiques. Enfin, ceux qui écoutent, la foule telle qu’on ne peut approcher Jésus, soit se réduit au cercle des disciples, « la garde rapprochée », soit est, elle aussi et surtout, devenue toute de disciples. J’habiterai au milieu de toi, le cercle de l’humanité à l’écoute de Dieu, en réponse enfin : voici que je viens, j’habiterai au milieu de toi, déclare le Seigneur. En ce jour-là, des nations nombreuses s’attacheront au Seigneur, elles seront pour moi un peuple, et j’habietrai au milieu de toi. Dialectique, selon tant de symboles, d’images, d’affirmations, dialectique de l’Incarnation, du Tempe corps du Christ et de l’assemblée des saints, des élus, des disciples, de tout homme, toute femme, tout vieillard, tout enfant autour. Avec cette notation, bien valable pour nous chrétiens crispés les mains à l’ostensoir : la famille native, initiale, de droit… de Jésus, sa mère et ses frères se tenaient au dehors. Le converti, le chrétien, le croyant a plus encore à se convertir, à marcher que le premier venu. Cherchant à lui parler, au lieu d'écouter...


[1] - Zacharie II 14 à 17 ; psaume XLIV ; évangile selon saint Matthieu XII 46 à 50
 
Hier
 
La ruée vers l’or, les scènes de la maison dans la tempête de neige. Le comique d’insistance, sobre, démonstrative, développant des conséquences. La porte ouverte et l’impossibilité de sortir, le fusil dans la bataille corps-à-corps visant le tiers, la dégustation de la chaussure bouillie. Très peu de changements de focale, les plans n’offrent que quelques variantes de  dimensions. Sans parole, ou presque, la musique comme pour une chorégraophie. Pas de récit mais des scènes : le rythme tient lieu de tout. La valse grotesque et parfaite. L’accueil des quatre filles. La danse des petits pains le fut en rêve, pour la saint-Sylvestre. Récit des amours et aventures d’un enfant. Bande dessinée, succession de petites images. J’avais oublié le « happy end ». Simplicité d’un scenario où les morts par balle ou instrument contondant sont évanescents, où il n’y a pas d’adultes au sens de la maturité. Des contes et non des aventures.  Cette façon de dire et de montrer, laissant à chaque génération se situer elle-même par rapport à un exemple, celuii de la simplicité qui n’est pas nudité. La richesse est implicite. – Signature, un « bonus », ce court-métrage très ancien : Charlot aime la patronne. Le héros est l’enfant, futur Kid… qui a dans une boîte à image, photographie le hasard, lequel dit des unions souhaitées mais improbables, puis improviste les donne en réunion de famille, l’assiette de CARAN d’ACHE. La pédagogie ne se dit pas, et il lui faut son héros qui n’est jamais le diseur.

mardi 20 novembre 2012

tu ne sais pas que tu es malheureux, pitoyable, pauvre, aveugle et nu ! - textes du jour

Mardi 20 Novembre 2012

La vie inspire la vie, je me sentais sec hier soir, vaguement, à mon éveil précisément : comment continuer mon livre Si la France mentait… et les comparaisons avec notre vie de chair et de regard, de couple, avec les vérités dites de notre fille : l’histoire que j’ai commencé de lui dévider depuis trois soirs, et qui est en parabole façon Mille et Une Nuits, ou peut-être chanson de gestes ou d’amour médiéval, ou encore la course de Narcisse et de Goldmund, ne lui déplaît pas, je l’orne de secrets à chaque épisode pour le suivant, en sus du suspense, mais lui cache l’essentiel, qu’ainsi je luis le couple de ses parents et la fleur qui l’a enfantée, visitée dans un champ précis et en une saison pour la fleur et pour l’insecte qui a été la nôtre pour devenir la sienne, celle de sa naissance. Pour l’heure, la bijoutière et le marchand sont inconnus, elle ne m’a pas demandé leurs noms respectifs mais voudrait des images, pour voir… je décrirai davantage et j’ai compris maintenant que la France – un peu comme l’idea Dei, Deus est de DESCARTES – peut m’inspirer chaque matin et, pensant à elle, du seul fait, dans le seul mouvement que je la cherche aujourd’hui pour l’exprimant, l’étreindre et un peu la faire mienne, me donner à elle, mon pays au féminin, le nôtre, je crois que je la trouverai et peux ainsi emmener cheminer avec elle ceux et celles qui partageront avec moi, avec notre fille, les mains chaleureuses et odorantes de ce qui se vit, s’étreint et nous apprend à avancer tous ensemble et à être chacun. De GAULLE au sortir d’une audience de Paul VI, à la communauté du clergé français « en poste » au Vatican : l’Eglise a les promesses de l’éternité et la France ne mourra pas.

Aujourd’hui, l’histoire – vécue – du sycomore et de Zachée, le petit, le gnome percepteur, détesté de ses contemporains comme Jésus, Dieu incarné, fait homme, fut détesté des religieux, des spirituels, des professionnels de son temps : les professionnels de la religion, comme aujourd’hui les professionnels du sport (le ballon rond) ou les professionnels de la politique (plus même f… d’organiser un scrutin) ou les professionnels de l’admonestation morale (qui rouent de coup des femmes contre-manifestantes). Sois vigilant, raffermis ce qui te reste et qui rest en train de mourir, car je n’ai pas trouvé que ta conduite soit parfaite devant mon Dieu. L’Apocalypse, dont il fut longtemps question en termes seulement de catastrophe, d’épouvante et de fin du monde, et qu’aujourd’hui sentencieusement, on présente comme la révélation selon la traduction de son intitulé, commence par un passage en revue assez débilitant des troupes gagnées à la foi par les premiers apôtres, mais elle se termine sur le dialogue des noces et du lit et de la table : Viens, et elle nous montre la totalité de notre réussite à venir et déjà en germe dans toute prière, la Jérusalem céleste, l’humanité épousée, sauvée, parée [1]. Le chemin est amoureux, à notre portée, nous le vivons quant à nous , je le vis à l’instant, Dieu parle notre langue, a nos gestes et nos désirs, ne viennent-ils pas de Lui, notre créateur et soleil ? Voici que je me tiens à la porte et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui, je prendrai mon repas avec lui et lui avec moi. Echo du Cantique des cantiques, à cinq-six siècles de distance, quel que soit l’écrivain sacré et inspirait, la parabole humaine est reprise, frémissante. Et le disciple que Jésus aimé revient, lui aussi, à celle des brebis et du bon berger, la porte, l’entrée. Pour le raps, la Cène, Emmaüs, l’invite à Zachée. Il était le chef des collecteurs d’impôts et c’était quelqu’un de riche. Deux handicaps, l’argent qu’il a et qu’il aime : divites dimisit inanes et sa petite taille. Il cherchait à voir qui était Jésus, mais il n’y arrivait pas à cause de la foule, car il était de petite taille. Il courut en avant et grimpa sur un sycomore pour voir Jésus qui devait passer par là. Il veut le voir, il ne sait pas qui il est, quoi donc l’attire. Il serait resté sur place, au troisième ou quatrième rang dans la foule, acceptant sa petite taille voire les coups de coude habituels, surtout qu’il n’est pas aimé, que rien ne se serait passé. Il voulait voir mais il a été vu ! Arrivé à cet endroit, Jésus leva les yeux et l’interpella. « Zachée, descends vite ! aujourd’hui, il faut que j’aille demeurer dans ta maison. Une nécessité, parce que l’homme a cherché… il est trouvé. Et le sceau de la découverte, l’authenticité de la rencontre, c’est la durée, la commune présence. Le dialogue est cmme la conclusion du théâtre classique : tout se passe bien, miraculeusement, la société est établie sur de nouvelles bases, mais le secret n’est pas révélé. Jésus ni Zachée ne se parlent l’un l’autre de qui ils sont, homme et Dieu face à face, Dieu fait homme pour faciliter tout de la décisive entrevue, de l’éternité commençante et ne pas nous anéantir par l’incommensurable « décalage ». Jésus n’a pas dit : suis-moi, l’évangéliste ne note pas que le Christ l’ait aimé, appelé, chargé de quoi que ce soit, et Zachée n’a ni les paroles de Nathanaël ou des disciples se donnant l’un à l’autre la nouvelle du Messie identifiée ou de la résurrection, le troisième jour après le calvaire, ni celle de Thomas. L’essentiel, la relation n’est pas dit, nous en lisons les effets. L’amour et sa consommation sont un secret, surtout au spirituel, d’ailleurs les mots nous manquent et ne peuvent petre – au vrai – que ceux de Dieu. Le salut est arrivé pour cette maison. Exactement liturgie de ce sacrement aujourd’hui à la recherche de son nom et peut-être des manières de l’administrer. Tout y est des étapes de toujours : Voilà, Seigneur, je fais don aux pauvres de la moitié de mes biens… si j’ai fait du tort à quelqu’un, je vais lui rendre quatre fois plus. Dépouillement, contrition, absolution et réintégration dans la famille : lui aussi est un fils d’Abraham, que se taisent les détracteurs ! Et qui suis-je pour officier ainsi et combler Zachée le dépouillé et le contrit ? le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu. Cela tombe bien, c’est nous, c’est moi, ce matin et demain, chaque jour qui m’a fait arriver ici. Tous récriminaient : il est allé loger chez un pécheur. Cela tombe bien aussi pour ceux-là qui péchent en parole et en pensée, eux aussi seront rachetés et sauvés, pris. Tu n’es ni froid ni brûlant – lieux vaudrait que tu sois froid ou brûlant – aussi puisque tu es tiède – ni froid ni brûlant – je vais te vomir. Tu dis : « Je suis riche, je me suis enrichi, je ne manque de rien », et tu ne sais pas que tu es malheureux, pitoyable, pauvre, aveugle et nu ! La suite du texte n’est que gestes divins, à la manière du Samaritain sur la route de Jéricho : des vêtements blancs pour te courvir et caher la honte de ta nudité, un remède pour te frotter les yeux afin de voir clair. Tous ceux que j’aime, je leur montre leurs fautes… sois donc fervent et convertis-toi.  Réponse de Zachée : voilà Seigneur, à qui lui avait dit, d’en bas (Dieu en bas et le pécheur sur son arbre, celui de la connaissance du bien et du mal…) : descends vite, il faut que j’aille demeurer dans ta maison. L’urgence…


[1] - Apocalypse de Jean III 1 à 22 ; psaume XV ; évangile selon saint Luc XIX 1 à 10

lundi 19 novembre 2012

vois - textes du jour

Lundi 19 Novembre 2012

                            Prier… [1] les textes d’aujourd’hui, au moins le psaume et le début de la lecture de l’Apocalypse, sont des commencements… Heureux est l’homme qui n’entre pas au conseil des méchants, qui ne suit pas le chemin des pécheurs, ne siège pas avec ceux qui ricanent… éloge de l’isolement, éloge d’une séparation ? Non ! éloge d’une autre relation. Heureux celui qui lit, heureux ceux qui écoutent les paroles de cette prophétie et gardent fidèlement son contenu, car le temps est proche… heureux celui qui se plaît dans la loi du Seigneur et murmure sa loi jour et nuit ! Ce tête-à-tête avec Dieu est incertain…  tu ne manques pas de persévérance, car tu as beaucoup supporté pour mon nom, sans jamais te lasser, mais j’ai contre toi que tu as perdu ton amour des premiers temps. Rappelle-toi donc d’où tu es tombé, convertis-toi, reviens à ta conduite première. C’est Osée, la parabole de son cocufiage, la tentative de faire revenir son aimée aux premiers sentiments de leur rencontre. Comment ? solution ? l’appel. Nouvelle version de l’aveugle mendiant, Bartimée dans d’autres évangiles. Dieu nous aide par l’événement de son passage. Il demanda ce qu’il y avait. On lui apprit que c’était Jésus le Nazaréen qui passaot. Il s’écrira : » Jésus, fils de Davd, aie pitié de moi ! ». ceux qui marchaient en tête l’interpellaient pour le faire taire. Mais lui criait de plus belle : « Fils de David, aie pitié de moi ! ». Dans cette version, Jésus s’arreta et ordonna qu’on le lui amène. Ce n’est pas le bond de Bartimée, c’est l’initiative totale du Seigneur, répondant aux cris de l’infortuné. Dialogue étonnant, puisqu’il va de soi : que veux-tu que je fasse pour toi ? – Seigneur, que je voie. – Vois, ta foi t’a sauvé.  Ici, Jésus donne à l’aveugle l’ordre de se guérir : vois. A l’instant même, l’homme se mit à voir. Concert et unisson des louanges. Tout cela se vivant collectivement et en route. Je ne commente pas, je constate, invité à prier, écouter, lire, entendre. J’ai entendu le Seigneur qui me disait… Qu’est-ce que Jean a compris de ce qu’il était inspiré d’écrire. C’est à certains passages : lumineux, dans notre langue spirituelle, mais à d’autres ? Commencement surtout pour cet aveugle : notre cécité ambiante et d'origine l'a quitté, vois. A l'instant même, l'homme se mit à voir.


[1] - Apocalypse de Jean I 1 à 5 & II 1 à 5 ; psaume I ; évangile selon saint Luc XVIII 35 à 43

dimanche 18 novembre 2012

après une terrible détresse - textes du jour

Dimanche 18 Novembre 2012

J’étais sa démesure, Caroline, selon Franck MAUBERT, le dernier modèle, prix Renaudot de l’essai. Il s’agit de GIACOMETTI, noctambule à Montparnasse et de son dernier amour, ses six dernières années de vie… Notre mesure maintenant : librairie… biographie de Stéphane HESSEL , traduit de Manfred FLÜGGE. Deux biographies de Jean-Marc AYRAULT (Jean-Marie DETT et Alain BESSON. Une fiction sur un rapport Lugano II, un club de pensée date, dans le futur proche, l’aboutissement ultime de la lutte des classes par la victoire finale des plus riches et du capitalisme, très convainquant rien qu’en le feuilletant. Martin HIRSCH, La lettre perdue, il n’évoque ni Emmaüs ni l’Abbé Pierre en tout cas pas en faisant ouvrir son livre mais une réunion avec Simone VEIL et Stéphane HESSEL, confirmation de la face people de nos politiques, le besoin d’icônes et de l’indiscuté par figuration. Le document, il commence d’en apparaître sur Nicolas SARKOZY : Camille PASCAL, la vie quotidienne à l’Elysée et de deux journalistes (l’Express et Match), çà m’emmerde ce truc, les quatorze derniers jours. Par des communiqués de victoire transmis par mes habituels zélateurs pour qui la répétition est forcément contagieuse à terme (c’était la manière d’argumenter, doucereusement et en refrain, de Xavier BERTRAND, toujours la même phrase, prétextant qu’elle n’avait pu être terminée, faute du vis-à-vis) : la manifestation d’hier après-midi contre « le mariage pour tous » … (je crois bien plus périlleuse pour l’actuel gouvernement et le Premier ministre, celle de Notre-Dame-des-Landes qu tourne au Larzac des années 70) il y avait eu un trait d’humour d’une manifestante à Brest, il y a deux mois, Jésus a deux pères, il n’y a pas maintenant ou depuis mardi et la conférence de presse présidentielle la question [1], pourquoi l’inventeur de la formule ne s‘est-il pas encore marié, lui. Mais, savent-ils qu’ils confirment la remarque de l’historien LE GOFF fondant le roman d’Umberto ECCO : le Christ n’a jamais ri… les intégristes ne rient pas. Dialogue internet avec deux amis homosexuels [2] et sondage encore hier soir, une jeune fille marraine du frère d’une amie de classe de notre fille … les gens sont libres de s’aimer… et à la cantonade, la même, les parents et oncle de l’amie de Marguerite : ils peuvent bien faire ce qu’ils veulent… pourquoi pas … Où est, sinon la vérité, du moins l’avis général des Français ?
Puis et enfin, nos fondements, le rappel à notre mesure. Hier soir, chapelle froide et nue, sablière décapée, vitrail merveilleux comme un conte de Noël… appelant du dehors, Notre-Dame-de-recouvrance… des moments de l’opérette de Germaine TILLION, composée en cachette à Ravensebrück, créée de son vivant mais très tard car la grancde ethnologue et sociologue pensait que l’humour macabre (mais l’humour l’emporte sur le macabre) ne serait pas compris. Deux interprêtes, l’une lumineuse de regard, de silhouette, de posture comme une Jeanne d’Arc interprétée par FALCONETTI ou BONNAIRE : Christelle TARRY, l’autre plus âgée, pathétique, puissante, vrae : Roselyne SARAZIN, chacune désemparée à son tour. Fond de la scène imrprovisée, trois panneaux de barbelés sur toile noire. Deux figurations, l’une verticale, un montage de louches en bois et autres, faisant cimetière miniature de squelettes aux yeux-trous noirs et l’autre horizontale, cageots avec d’autres ustensiles de cuisine. Récitatifs et moments chantés, la poésie n’est plus qu’un outil. C’est peut-être pour çà que vous êtes là. C’est peut-être pour çà que nous sommes là. Rien n’épelant la shoah ou l’extermination du Juif. Tout disant l’itinéraire commun de la souffrance sans cause ni adjectif, jamais une scène statique sauf celle du menu imaginaire composée par les deux femmes-sœurs dont la communio produit toute la communication avec le public, religieusement pris. Amour, amitié, haine n’existent plus, le texte puisqu’il transcrivait cela, n’inventait ni ne mémorisait n’en a plus même les mots. Ma chère femme, visage lumineux quand avec les interprêtes, elle évoque la principale amie-compagne de l’épreuve pour Germaind TILLION : Jacqueline PERY d’ALAINCOURT – qu’elle a connue directrice du personnel à la SOPEXA notre outil de soutien aux exportations agricoles, et moi sommes dépossédés de nos-mêmes tant le texte nous emporte dans la situation. Ce n’est nullement une époque, un temps, un lieu, c’est avec la précision de la dérision la litanie des crescendos de l’inhumanité. L’égalité ou la parité hommes-femmes, une des pancartes d’aujourd’hui… TILLION, ANTHONIOZ-de GAULLE, Denise JACOB, Betty HILLESUM, toutes, surtout les inconnues, nous disent, nous montrent tout autre chose. A Pontivy, collège et lycée, préparation des élèves du lycée, silencieux et bouche bée hier soir, mais refus de l’enseignante de collège, les mots en allemand et même en français sont trop compliqués, les situations et les propos, etc… les gamins ricanent et bavardent. La piété ne souffre pas du sacrilège mais le tiers qui constate le décalage, et comment, pour notre pays, en ce moment, ne pas constater le décalage entre le drame qui se joue – chômage, crise, apoplexie devant l’argent et les systèmes mentaux nous étranglant, nous écervelant – et l’objet de nos débats et mobilisation…  ce tiers que nous sommes, n’est plus même consterné. Il assiste à une éclipse qui dure. – Echange avec… entrée dans ma vie et y vivant par correspondance internet, communion et rencontres nues, sans qu’il y ait, sans doute, jamais à nous voir ni entendre, sans qu’il y ait, sans doute jamais à nous rencontrer que d’âme… échange sur cette éclipse [3].
Prier… Marguerite, tout à l’heure, lira la prière universelle. Beaucouip de gens qui dormaient dans la poussière de la terre s’éveilleront : les uns pour la vie éternelle, les autres pour la honte et la déchéance éternelles. Même si le jugement « dernier » est décrit avec insistance dans les deux Testaments, même si la « géhenne » et le dialogue d’Abraham et Lazare avec le riche d’ici-bas séparé d’eux dans l’au-delà et maintenu en enfer sans plus rien pouvoir en avertir les siens encore de ce monde, je ne peux croire à cette séparation ni en vivre. D’une part, nous ne savons plus même ce qu’est le péche, mais nous vivons à en mourir (justement) nos limites. La rédemption les abolit et nous accomplit. Il n’y a pas de vie éternelle si elle n’est heureuse, la vie c’est le bonheur, pas le malheur, la vie nous est donnée si fortement dès la création, dès le plan de Dieu, dès notre ouverture personnelle à la conscience, donc à la confiance et au désir d’amour qu’il n’est pas de vie ni de bonheur si tout le monde n’en est pas. Exécrable ou médiovre ici-bas, peut-être mais de punition irréversible, non. De séparation en deux blocs et deux univers, non. Miséricorde du cœur de Dieu et de la prière de tous. Vie éternelle et louange à Dieu par le bonheur de tout le vivant accompli, oui. Assurément. Quelques « leaders » sur cette terre, reconnus de leur vivant et à titre posthume, saints de toutes religions, de toutes morales, de toutes époques et civilisations, sans doute mais préposés à nous tous. Les sages brilleront comme la splendeur du firmament et ceux qui sont des maîtres de justice pour la multitude resplendiront comme les étoiles dans les siècles des siècles. Ravensbrûck, Auschwithz, Theresienstadt, Mauthausen, tant de noms, tant de martyres de la mort par inanition, par brutalité, par fatigue, par assassinat, l’humanité, bourreaux et saints, victimes pour tout prétexte, l’humanité a payé et roule ensemble morts et vivants, affreux et splendide. Ma chair elle-même repose en confiance. … Quand le pardon est accordé, on n’offre plus le sacrifice pour les péchés. Le psalmiste et l’Apôtre s’accordent [4]. Et le Christ tranquillement nous le confirme : quant au jour et à l’heure, nul ne les connaît, pas même les anges dans le ciel, pas mêmele Fils, mais seulement le Père. L’enfer, nous savons périodiquement le co,voquer et nous l’ouvrir, mais la vie, le paradis, la gloire pour rassembler les élus des quatre coins du monde, non, nous ne savons pas sinon qu’un guide, un intense prédécesseur en tout pour notre condition humaine et pour notre accomplissement glorieux est là, nunc et in hora mortis nostrae… hier, aujourd’hui et demain…  Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas. Ainsi soit-il. Merci aux morts, merci au Vivant.  


[1] - après la promulgation de la loi sur les libertés, préparée sous Valéry Giscard d’Estaing par Alain Peyrefitte, un journaliste avait demandé en « réunion de presse » au président de la République : Monsieur le Président, vos papiers ! puisque leur port sur soit était devenu une obligation… V.G.E. n’eut pas à tâter son veston, il ne les avait pas…

[2] - ----- Original Message -----
To:
Sent: Friday, November 16, 2012 8:54 AM
Subject: ! & ?

Que pensez-vous du débat qui fait de plus en plus "rage" sur "le mariage pour tous" (le mariage homosexuel) ? et vous marieriez-vous ?
Pensées très affectueuses et fraternelles

----- Original Message -----
From: 
Sent: Friday, November 16, 2012 10:42 AM
Subject: Re: ! & ?

Pour le mariage c'est pas notre truc. Mais pour les autres pourquoi pas.
Amitié 

[3] -  ----- Original Message -----
From:
Sent: Saturday, November 17, 2012 7:12 AM
Subject: Re:

Nous vivons une grande période de mutation Bertrand   et franchement ce que nous avons à vivre  est  fabuleux .
Il suffit de décider.
Tout ce que je regarde   je l’ai apprivoisé en fait en moi : je ne suis pas trop surprise.
Toute ma vie   j’a été attirée par mille choses différentes : à présent tout est plus calme

----- Original Message -----
To:
Sent: Saturday, November 17, 2012 8:40 AM
Subject: Re:

Oui, c'est a priori décourageant et c'est au fond fabuleux, une véritable renaissance ... probable mais trop différente de ce que nous avons vécu (dans l'oubli des précédentes mutations) pour que nous ayons, dès maintenant, les mots et les concepts pour comprendre, saisir, accompagner et peut-être augmenter ou infléchir ce qui est encore magmas.

----- Original Message -----
From:
Sent: Saturday, November 17, 2012 5:55 PM
Subject: Magmas et toile d'araignée

Ce n’est peut être pas important d’avoir les mots, les concepts pour comprendre   ...
Mais   quelque chose qui est en transformation et ce n’est pas parce que cela n’a pas de nom   que cela n’existe pas ...  C’est un  à naître  , c’est du nouveau qui veut être accueilli .
C’est vivant   .
Mais ce n’est pas du sauvage  comme le marché  et comme la mondialisation vécue actuellement .  
Nous restons  là vivants  avec tout ce que nous sommes , avec notre visage unique ... ...  Nous nous intégrons les uns les autres  et nous nous reconnaissons comme autres ... Au lieu de nous vivre comme  n’ayant rien en commun parce que nous aurions des idées différentes  ...Nous sommes de plus en plus des personnes uniques  les uns les autres     ...   Et du coup  étant unique  et un   nous pouvons de plus en plus reconnaître notre dieu vivant  et un .
Il nous faut être plus fluides et faire confiance en continuant  notre  propre sillon et notre propre apport   que nous ne pouvons voir  à notre temps.
Ne pas se soucier de notre utilité. Nous ne pouvons pas répondre à cette question nous même sur nous même. C’est l’autre qui vous connaît, c’est l’autre qui vous reconnaît...
Nous sommes totalement aux mains de l’autre   ... Votre copain   (! ? ) l’autre jour ne comprenait rien du tout à votre besoin   vital d’être utile ( il vous disait de vous occuper de votre fratrie ...   Et que sais je ? )  Il  vous connaît donc si peu ?

[4] - Daniel XII 1 à 3 ; psaume XVI ; lettre aux Hébreux X 11 à 18 passim ; évangile selon saint Marc XIII 24 à 32