mercredi 30 novembre 2011

la pluie est tombée, les torrents ont dévalé, la tempête a soufflé - textes pour ce jour

Jeudi 1er Décembre 2011


Embardées, sensations d’impuissance et d’avoir tant à porter, fléchissements. Poids mental de vivre dans un monde navrant, l’international aussi préoccupant que le national : guerres, économies, monnaies, tricheries et mensonges à l’envie, cécité des dirigeants de tous poils en médias, en économie et en politique, enfermés en petits cercles endogamiques sans relations avec le grand air, le bon sens et la souffrance de tous, la France encore plus dans ce creux que d’autres peuples ou pays, parce qu’elle est ce qu’elle est et que le contraste entre son âme, sa réalité et ce qu’en font certains avec acharnement ou avec inconscience, devient une insulte à subir quotidiennement.


Le jour brusquement levé, la pluie à verse… Poursuite chaque soir avec notre fille de la préparation à la « confession », le sacrement du pardon, de la réconciliation, les mots ne se trouvent pas bien. Ce que nous lisons [1] et qu’elle a déjà lu par elle-même sans plus s’en souvenir, et que nous nous expliquons mutuellement a du charme, de la consistance, les illustrations, notamment celle de la couverture sont parlantes et chaleureuses, très simples mais… tout se joue dans l’âme, l’intelligence de notre enfant de sept ans. Dieu nous aime, son Fils vient nous le dire et le prouver, soit… mais quel besoin en ai-je ? objecte-t-elle. Certes, l’étape d’un Jésus présent mais invisible est à peu près acquise, comprise. Certes, la remarque – tant la Vierge Marie est proche de l’enfance, si appréhensible par l’enfant – pourquoi Dieu n’est-il pas une femme (théologie implicite de Thérèse de Lisieux là-dessus et comparaisons biblique e l’amour divin et de l’amour maternel, les réponses abondent mais il les faut simples et brèves). Le besoin de Dieu ? notre fille a ses parents : nous, elle n’éprouve que le besoin multiforme d’être elle-même et acceptée, du moins, c’est ce que nous pensons et déduisons d’elle, de ses dires, de ses comportements… maîtresse, initiateurs et enseignants divers, elle comprend, amitiés amoureuses avec déceptions, rivalités et tant d’expressions, elle choisit. Dieu en plus ? ou au-dessus ? nous avons continué avec la parabole du fils prodigue dont la conclusion : jalousie du frère aîné est éludée mais qui, exoliquée, est au contraire parfaitement comprises. Il me semble qu’en toute pédagogie, et surtout celle introduisant à … la foi ? ou plutôt à recevoir la foi… ce ne sont pas des axiomes qu’il faut donner, mais… sans devancer les questions, ni même les appeler, répondre d’abord à celles-ci. La distinction entre bêtise : un jouet cassé… et péché… même pour l’adulte, le chrétien ayant déjà quelque souffle, combien à notre époque qui ne peut être ni janséniste ni laxiste, la notion, la « chose » sont complexes. Pourtant nous cheminons… l’objection de la liturgie dominicale trop longue peut se travailler puisque notre fille reconnaît son inattention dès le début… mais l’expérience des relations d’amour, celle de la séparation d’avec celles et ceux que l’on aime sont parlantes, Marguerite les dit spontanément. L’examen de conscience, la reconnaissance des erreurs du jour, ce qu’est mentir pour elle ou ce qu’elle juge mensonger en moi, en sa mère, sont très nets. L’indication que Jésus parle au fond de notre cœur ne porte pas encore : mon cœur a des oreilles, je n’entends rien en moi, je ne vois pas… Le miracle est que vienne et grandisse la foi. Pour l’heure, nous sommes au pied du mur, saurai-je jamais ce qu’il en est : en elle. Je m’émerveille qu’en moi, cela se soit produit, j’allais écrire : de toute éternité, et que cela reste pérenne dans les erreurs, les drames intérieurs, dans la banalité, dans la dépression, dans les succès, dans l’étreinte amoureuse, dans la débâcle financière ou dans la journée de notre mariage, constamment porté, le tâton de ma main, mon cri d’épuisement rencontre toujours Dieu et sa remise de mon aplomb. Comment cela se produira-t-il dans l’âme, pour la personnalité de notre fille ? je n’en sais rien. La main doucement à son épaule, maintenant accompagnés tous deux de ma femme trouvant-retrouvant tout, j’amène jour après jour dans le sourire la petite fille qui nous a été confiée, vers le Dieu inconnaissable, sûr, proche et attentif. Je touche « du doigt » que tout le travail sera, est fait bien autrement : l’Esprit Saint, seul, principalement, nous choisissant parfois comme aide de passage ou co-partageant quand Il visite manifestement notre enfant. Nous sommes images de Dieu les uns pour les autres, elle l’est dans ce cheminement muet sur l‘essentiel, de mois en mois, d’année en année, avec des étapes inattendues qui se disent et sont marquées… et moi, nous … quand le brouillard se lèvent et que butent l’intelligence, l’espérance, il y a cette parabole de notre fille, il y a aussi, adulte s’il en est mais où je dois amener notre fille, l’histoire à partager d’un homme souverain ayant dit et montré d’où lui vient cette souveraineté. Prier Jésus-Christ en son Père et en nous… [2]. Il n’y a que Dieu de définitif, je l’ai éprouvé et l’éprouve. La maison ne s’est pas écroulée, car elle était fondée sur le roc. Et tout homme qui écoute ce que je vous dis là sans le mettre en pratique est comparable à un homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable… Il y a dans le rythme des évangiles cette combinaison de tout dire et tout faire voir d’un seul coup, en un seul événement, une seule parabole et de progresser lentement, avec beaucoup de retours et d’insistances. Les deux. Jésus tourne autour de nous, vivant notre nature, cherchant la faille, nous connaissant, Lui seul. La faille pour la foi, nous ne la savons pas, nous ne connaissons que l’épreuve. Il a humilié la citadelle inaccessible, il l’a jetée à terre, il l’a renversée dans la poussière. Elle sera foulée aux pieds par les humbles, piétinée par les pauvres gens. Permanente dialectique du retournement des situations par effondrement des apparences sous les coups de Dieu, sous nos propres coups quand nous n’avons de direction, de cap que nous-mêmes. Mieux vaut s’appuyer sur le Seigneur que compter sur les hommes… Je te rends grâce car tu m’as exaucé : tu es pour moi le salut. [3] Et ce matin, tu me ramènes à la vie. Prier… besoin de Dieu, ma chère petite fille : tout simplement, quand tu sauras ta misère, il n’y a pour l’instant que tes pleurs ou ton cri, ta protestation devant l’injustice, pas encore devant l’incompréhensible. Nous sommes là, mais tu apprendras vite nos limites de parents car nous ne sommes que comme toi…il faut une vie humaine, et encore… pour réaliser, mais le réalise-t-on jamais ? … que Dieu a tant aimé le monde, nous, qu’Il s’est incarné, est venu chez nous… prologue de saint Jean. Mais à ceux-là qui L’ont reçu, Il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu. Première communion, chemin de toute réconciliation. Je « verrai » bien mieux la communion la plus précoce possible, à tâtons, mnémotechnique, et en revanche le sacrement dit en ce moment du Pardon et de la Réconciliation, bien plus tard, aux mêmes époques d’adolescence que le sacrement de Confirmation, alors en bouquet le renouvellement des vœux du baptême et la profession de foi. Commencer par toutes les intiatives divines et ne demander la réponse humaine que l’âme accoûtumée à la divine semence d’éternité, même si – y aspirant – elle n’en sait jamais que bien peu. Mais elle s’y reconnaît, et elle reconnaît Dieu. Nous reconnaissons Dieu.


[1] - Je me prépare au sacrement de la Réconciliation (texte Marie-Paule Mordefroid avec une équipe de catéchistes . illustrations Christelle Fargue . éd. de l’Emmanuel . 26 rue de l’Abbé Grégoire . 75006 Paris . ou Maison de l’Emmanuel bp 49 . 71601 Paray-le-Monial Cedex)

[2] - Isaïe XXVI 1 à 6 ; psaume CXVIII ; évangile selon saint Mattieu VII 21 à 27 passim

[3] - Cette dernière partie du hallel se réfère probablement au devoir de remercier Dieu (gomel) qui incombe, selon la halakka à celui qui sort de maladie ou de prison, à celui qui a traversé la mer ou le désert et à celui qui a échappé à un danger quelconque. Le verset 5 ferait ainsi allusion au prisonnier, les versets 10-14, aux ennemis compartables au désert, les versets 17-19, au malade et le verset 21 à ceux qui ont échappé à un danger. On peut distinguer quatre parties dans ce psaume. Les quatre premiers versets sont une invitation à louer Dieu adressée au monde entier et à Israël. Du verset 5 au verset 18, l’auteur décrit une série de circonstances tragiques dans lesquelles l’homme peut se trouver et comment Dieu vient à son secours. Dans la troisième partie (versets 19 à 25) les jusres voient s’ouvrir devant eux les portes qui mènent vers Dieu. Les derniers versets sont les souhaits de bienvenue formulés à l’adresse de ces justes qui pénètrent dans la Maison de Dieu. Le midrach choh’er tov explique qu’au seuil du monde futur on demandera à ceux qui se présentent quelle bonne action ils ont accompliee ; ceuix qui auront donné du pain à celui qui a faim, de l’eau à celui qui a soif, habillé le pauvre, secouru l’orphelin… auront le droit de pénétrer dans le monde d’en haut. C’est le sens du verset : « ouvrez-moi les portes des justes » (verset 19) - Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit.

l'ouvrage de ses mains, le jour au jour en livre le récit et la nuit à la nuit en donne connaissance - textes pour ce jour

Mercredi 30 Novembre 2011



Prier dans le calme et l’inconnu de la ferveur…[1] Limpidité des textes pour ce jour. Si tu affirmes de ta bouche que Jésus est Seigneur, si tu crois dans ton cœur que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, alors tu seras sauvé. Celui qui croit du fond de son cœur devient juste. Celui qui, de sa bouche, affirme sa foi parvient au salut. Propagation par les apôtres et tout pacifiquement. Jésus, charpentier, n’a pas une parabole, sauf la vérité de sa mise en croix après qu’il l’ait porté si péniblement, qui évoque son métier et ses habitudes de vie professionnelle. Au contraire, l’élevage, la petite nomadisation derrière des troupeaux d’ovins ou la pêche sont ses prédilections… les pêcheurs sont le gros de sa troupe. Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent… ausitôt, laissant leur barque et leur père, ils le suivirent… laisser l’outil de travail, le gagne-pain et le père respecté (de Zébédée, il ne sera jamais question directement mais sa femme, la mère de Jacques et de Jean montera en scène spectaculairement). Un psaume le dit : leur cri a retenti par toute la terre, et leur parole, jusqu’au bout du monde. … Sur toute la terre en paraît le message et la nouvelle, aux limites du monde. [2] J’ai pris l’habitude de lire le commentaire du psaume par un rabbin contemporain, ancien aumônier aux armées, et quand j’en dispose, je retiendrai quelques moments du commentaire par saint Thomas d’Aquin (mon édition, je ne sais si elle a été interrompu, ou si le docteur angélique n’a pas poursuivi… ne comprend que les cinquante-quatre premiers) [3] . . . J’achève de copier BRAHIMI, long pour ce psaume, et je suis entré chez Thomas d’Aquin. Deux dépaysements… ils ramènent chacun à la aprière personnelle, car l’étude littéraire proposée par le rabbin fait comprendre mais ne joint pas les mains plus spécialement que toute admiration pour une belle construction ou une vive démonstration, et les clarifications et classements du docteur de l’Eglise ne convainquent et pénètrent qu’en nous rendant à la condition de créature dépendante de son Seigneur. Notre époque, notre manière présentes sont moins littérales, moins intellectuelles, elles recherchent le mouvement (terme péjoratif pour Thomas), celui qui lie l’homme à Dieu, par la grâce, forme achevée de l’initiative divine. Quand je lis le Coran, je me sens bien plus en pays contemporain et personnel que dans ces commentaires-ci : ce qui m’incline à comprendre que ceux à qui j’adresse toutes ces lignes matutinales peuvent être rebutés. Je souhaite seulement leur donner goût de courir aux textes proposés pour ce jour par l’Eglise où je suis et par laquelle j’espère passer à l’éternité de tout. Ainsi soit-il.



[1] - Paul aux Romains X 9 à 18 ; psaume XIX ; évangile selon saint Matthieu IV 18 à 22

[2] - la suite de psaumes ajoutés dans les pessouqé dézimra de chabbat commence avec le numéro 19. Admirablement construit au plan littéraire, il a servi de référence aux rédacteurs des bénédictions qui précèdent le chema’ Israël, du matin et du soir. On y retrouve l’hommage que les anges et tous les éléments de la création rendent à la grandeur divine, ainsi que le triptyque classique : création, révélation, rédemption, qui apparaît aussi dans de nombreux textes liturgiques. C’est précisément de tryptique qui est mis en relief grâce à l’architecture de notre psaume. Dans la première partie (versets 2 à 7), l’univers tout entier chante la gloire di créateur ; le ciel, la terre, les astres, certes, mais aussi les jours et les nuits, en tant queentités de temps ; l’espace et le temps se confondent dans l’hommage rendu en silence au créateur de la lumière et de la chaleur nécessaires à la vie du monde. Mais Dieu a créé une autre lumière, autrement plus éclatante et plus flmaboyante que celle des astres : la lumière de la Tora. Le verset 9 nous dit que « la mitsva de l‘Eternel est lumineuse, elle éclaire les yeux ». La sagesse avec laquelle Dieu créa le monde est celle-là même qui présda à la révélation de la Tora . Les lois qui gouvernent la nature ont la même origine que celles qui conduisent l’homme sur le chemin de la droiture. C’est là le thème de la deuxième partie du psaume : versets 8 à 10, un joyau d’hramonie littéraire, comme pour dire que l’harmonie du cosmis se reflète dans une harmonie encore plus parfaite, celle de la Tora. Voyons comment : chacun de ces trois versets comprend deux hémistiches de cinq mots chacun, dont le premier désigne un aspect de la Tora, le deuxième le nom de Dieu et les trois derniers des qualificatifs. Nous avons ainsi, en apposition, les mots Tora = loi, ‘édout = témoignage, piqoudé = injonctions, mitsva = ordre, yr’at = craainte de, et michpeté = jugement. Rachii fait relarquer que le nom de Dieu marque à chaque fois le cinquième mot : allusion donc aux cinq Livres de la Tora. Tandis que le midrach (choh’ér tov) voit dans les six hémisstiches une référence aux six Traités de la Tora orale. La troisième partie du psaume est une prière dans laquelle le poète demande à Dieu de le protéger contre les transgressions de la Tora qu »’il pourrait commettre, volontaurement ou involontaurement, brisant ainsi l’harmonie du monde et celle de la parole divine, source de salut. Le triptyque est ainsi complet : création, Tora, salut ! - Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit.

[3] - On expose ce psaume selon la vérité en l’appliquant au Christ… Il est nécessaire de connaître deux choses à propos de Dieu. A) La première est la gloire dont Dieu est enveloppé, b) Puis ce sont ses œuvres. … Mais selon la vérité, par cieux, on comprend les Apôtres, dans lesquels Dieu habite comme dans les cieux… Le psalmiste écarte l’obstacle à la doctrine ; et il écarte trois sortes d’obstacles : parfois la doctrine est empêcéhe parce qu’elle ne peut être aapprise à cause du temps, parfois en raison de la variété des langues, parfois à cause de la diversité des lieux… il y a deux opinions à propos du langage des Apôtres . car certains disent que les Apôtres ne parlaient qu’une seule langue, mais d’autres disent qu’ils les comprenaient toutes. … Les délectations spirituelles sont-elles plus délectables ? Il faut dire que oui, et pour une triple raison. La première raison se fonde sur le bien dont on se délecte, lequel est un bien préféré, et sur la cause de la délectation, qui est un pkus grand bien, donc plus délectable. La deuxième raison se fonde sur le pouvoir de celui qui procure la dételectation, parce que la puissance intellective est plus forte que la sensitive. La troisième raison se fonde sur le mode des délectattions. Les délectations corporelles consistent dans le devenir et le mouvement, comme dans les nourritures et autres choses. Or le mouvement est quelque chose d’imparfait, et il implique quelque chose de futur et de passé, car on n’obtient pas tout à la fois. Quant aux délectations spirituelles, elles ne sont pas dans le mouvement, car elles consistent dans l’acte d’aimer et de saisir le bien, qui n’est pas dans le mouvement… Il n’est pas de plus grand péché que de se détourner de Dieu, et cela se fait par l’orgueil. C’est pourquoi le péché qui est dû à l’orgueil est plus important que celui qui se commet par l’ignorance, ou par la faiblesse : car l’orgueil est le principe et la cause de tout péché ; et celui qui en est exempt, est vraiment sans tache. Thomas d’Aquin, Sur les psaumes . traduction par Jean-Eric Str oobant de Saint-Eloy, OSB, préface de Mark D. Jordan (Cerf .Septembre 1996 . 796 pages) – ce tome ne présente que les psaumes 1 à 54 – ceux-ci sont numérotés autrement que selon la Tora ou le fascicule Prions en Eglise


mardi 29 novembre 2011

postérité d'un moine

Postérité d’un moine bénédictin de nos jours



J’écris lentement, dans les minutes du second anniversaire de la mort d’un moine (Claude Berteau pour l’état-civil) et l’inspiration qu’il me donne. Humainement, je l’ai « bien » connu au sens d’une écoute de ses aventures, car c’en étaient. Après presque trente ans d’une vie monastique, plutôt en bout de rang, série d’assauts qu’il identifia diaboliques : radiesthésie, femmes, regards vers d’autres lieux de vie, notamment les Béatitudes et les charismatiques, et dont il ne sortit vainqueur que par une pureté étrange, enfantine et étonnamment disponible à autant d’appels de Dieu et de la Vierge Marie, de son divin Fils, qu’il subissait de tentations, sans jamais vraiment « tomber » dans l’une ou dans l’autre. Je le rencontrai à mi-parcours, il avait guerroyé déjà six-ou sept ans. Il entreprit à mes questions, après un premier dialogue qui fut surtout l’accrochage de l’amitié tout humaine, mais spirituellement perplexe – la confidence d’un religieux sur son état de vie ou sur sa vocation dans l’origine et dans l’actualité, est toujours un étonnement pour le laïc, si pieux ou croyant qu’il s’imagine être : le pied de la lettre de toute répoonse à un appel, ressenti avec précision, de la part de Dieu, alors très identifié – de me dire sa vie. Je l’enregistrai avec la permission de son Abbé. Ce devint un moment périodique mélangeant le passé et beaucoup d’étapes très diverses, dites avec beaucoup de simplicité et de conviction, avec le « ressenti » de sa vie monastique, et le déroulement rayonnant en lui d’une familiatrité priante avec ce grand lieu de pèlerinage marial contemporain : Mezzugorgié, aboutissant à un projet, apparemment disproportionné, une fondation, une communauté nouvelle et nécessaire là-bas. Je suivais, je comprenais, je croyais à ce qu’il me disait si extraordinaire, si concret – la mystique est concrète, elle n’est ni rêve ni fantasme et l’expérience historique a montré qu’elle peut se dire : tout cela est pour moi mystère, mais je crois au réel, et ce que me confiait ce moine, d’exactement mon âge à quelques mois près, a eu la tonicité du réel.

Il m’a fait un extraordinaire cadeau : me donner de l’accompagner dans ses derniers instant – juste à ces mots, deux ans pour son ultime souffle qu’annonça, prophétisa un éveil inattendu pour un regard, le regard qu’il me signifia, mi-appel, mi-accord, mi-signal que tout allait bien : il avait d’ailleurs ressassé cette affirmation pendant la dernière semaine de sa vie, tout va bien, je suis heureux… il était mourant !

Mais, aujourd’hui, il y a manifestement plus, une exemplarité re-situant opportunément (pour le « candidat » manqué à une vocation religieuse et sacerdotale que je sus épisodiquement de mon adolescence à il y a encore peu) ce qu’est, au vrai, une vocation, un état de vie religieuses. Là me semble sa postérité particulière, mais elle est sans doute celle de la plupart des moines – au moins bénédictins – contemporains. L’exclamation de son Abbé, arrivant à son chevet, chambre de passage vraiment… quelques minutes après sa mort : quel mystère ! quel mystère ! Même pour le moine averti de sa propre vie et des règles, des héritages du monachisme occidental, c’est le mystère que d’être, vivre et mourir moine.

Parler-écrire-deviner la vie monastique en général, de quelques amis très chers en particulier, par ce que me donne simplement – brut – mon/notre Frère Claude.

Quelques heures ou jours à jouxter la vie monastique en étant accueilli ou en conversant produisent soit la banalité du propos, pas constamment « spirituel » et souvent encombré comme celui de tout homme ou femme de considérations sur le vivre, le couvert, les relations, quelque frustration, des interrogations même sur la vie menée (j’en ai reçu étonnantes de vérité mais accablantes pour la suite, quoique même ceux qui changent d’orientation restent marqués par leur premier état, et y delmeurent, je crois, fidèles malgré beaucoup d’apparences pour des tiers pressés d’évaluer). Il y a les bâtiments, les cadres physiques et mentaux, l’habit, les offices, la charge dans le monastère. Du pratique.

C’est la durée qui fait l’épreuve et l’astreinte. La vocation monastique est un don de Dieu et un don fait de soi à Dieu, mais concrètement c’est entrer pour la perpétuité terrestre dans une communauté d’hommes, chacun bien précis, attrayants, journaliers, cyclothimique, ennuyeux, mal tenus ou magnifiques mais seulement par instant. C‘est s’enfermer dans un type de pensée et même de prière à sans cesse consentir et cultiver alors que l’âme, la chair pour certains (d’autres l’ont calme ou indifférente) vagabondent et voudraient l’évasion ou la tentative : les inoubliables Narcisse et Goldmund d’Hermann Hesse, qui – autant que Robert Brasillach que je lui fis aussi découvrir – passionna un autre de « mes » moines, le premier en chronologie de ma vie. Celui-ci comme Claude a la nudité de n’avoir valu pour l’extérieur que par la fonction d’hôtelier : Claude produisait des céramiques décorées à l’atelier du moanstère, rapportant à celui-ci un de ses plus gros chiffres d’affaires. Bien des religieux ont des succès tout à fait mondiaux par leur production littéraire (même si les sujets sont religieux ou spirituels de contenu et de facture) ou par leur art du prêche ou de la retraite. Les Jésuites y excellent, les Dominicains bien moins en France, les Bénédictins se montrent peu en librairie. Claude B. et Dom Jacques M. n’ont pas été célèbres de leur vivant. Un réseau d’amitiés, fait de rencontres et non d’œuvres publiées ou de quelque site dédié, ne produit pas une notoriété mais du surnaturel… ce qui n’est pas immédiatement ni constamment perceptible, ce qui ne distingue pas le religieux du laïc. Le rayonnement, cf. Monsieur Pouget qui a fait la première célébrité de Jean Guitton, remarqué depuis son camp d’officiers prisonniers en Allemagne, par Albert Camus…

Mon moine n’a pas été le curé d’Ars et Dom M. qui eût pu être Bonaventure ou Thomas d’Aquin s’il avait eu l’humilité de ne pas prétendre à la perfection, laquelle réduit au silence pour ne jamais s’essayer… ne laisse pas l’œuvre dont il était capable. Tous deux ont d’abord vécu, et les ayant connu chacun, intimement je crois – autant que d’homme à homme, l’habit religieux n’a, là, rien voir – ils me révèlent le secret. La vie monastique est d’abord la vie et secondairement le monachisme. Elle est, autrement qu’un face-à-face ou un cœur-à-cœur avec Dieu, un combat de la foi à chaque instant, sauf discration. Il me semble que la passion avec laquelle le postulant définit ce qu’il a entendu le concernant en ce monde, pratiquement, concrètement, au sujet de sa vie propre, est un sommet du discernement humain. Le futur moine, encore davantage que le futur prêtre, est un homme nu, généralement jeune et sans grande expérience de la vie, qui préfère absolument et par avance chercher Dieu pour Le trouver plutôt que d’attendre quelque détour de l’existence ou bien une entrée, préparée avec dévotion mais accessoirement, dans l’au-delà.

C’est cette préférence faisant accepter une perpétuité dont les contingences peuvent être médiocres, agaçantes, lamentables, éprouvantes – même si tout est bien tenu et agencé en communauté – qui me paraît le premier témoignage. Même si la fidélité ne confirme pas les premiers pas, la consécration, le ou les vœux, ce mouvement d’oblation initiale, inconditionnelle, totale est une proposition considérable de foi offerte aux tiers, qui ne la font pas ou qui la refusent ou qui ne l’aperçoivent pas.

La vie monastique – je suppose la formation du novice, le parcours décennal de certaines congrégations ou de certains ordres religieux, voire le suivi, les admonestations et les divers contrôles internes à une communauté religieuse, celle où l’appelé a choisi de demeurer – donne sans doute une formation. Paradoxalement, mon/notre cher Frère Claude, parfois si vif et répulsif envers ce qu’il vivait et les différentes modes communautaires et bénédicitins, était d’une reconnaissance fréquemment et fortement exprimée pour la formation reçue. L’habit, la protection, le discernement étaient là, selon lui. Pas du tout une seconde nature, se substituant à la première de naissance et du premier âge, celui d’une dépendance humaine passant à une docilité aux incitations divines, surtout celles qui ne sont perceptibles qu’a posteriori. Formé, c’est-à-dire armé. Le monastère donne au moine l’expérience, la tradition de la condition monastique, entendue – je crois – comme la plus aboutie des conditions chrétiennes. Moins la grâce de la prière à plusieurs, de l’échange pour lire et recevoir ou comprendre des grâces ou messages individuels : ce que j’entendais de Claude montrait que de son vivant ce partage fut peu possible, guère sollicité et quand lui-même le proposait par obéissance à des supérieurs à qui exposer des motions, et aussi l’appel de seconde génération, celui d’un départ, après qu’il y ait eu celui de l’entrée, il était peu reçu. Reçu seulement d’oreille, guère de fond, donc pas accepté. Je l’ai écouté pour ma part mais la suite n’était pas de mon ressort, et ceux pour qui elle l’était, restaient perplexes. Le résultat était pourtant patent. La stabilité pour les uns est aisée : questions « bêtes », quoi faire d’autre ? où aller ? si jamais l’on peut, honnêtetement et surtout à longueur de temps, être en confort avec Dieu et dans l’exercice de la prière, de l’oraison, de la contemplation. Rien à voir avec le travail intellectuel ou avec quelque ministère du oparloir ou des multiples accompagnements que donnent aujourd’hui des religieux à des laïcs. Pas d’occupation si analogue au profane avec agenda et consultation, quasi psy. Claude B. ne faisait que vivre mais sa vie était intensément significative, au moins pour lui. Et… étonnamemment… pour ma femme, pour moi, et sans doute pour quelques autres dont la liste n’est pas possible à faire, et pour quelques noms de co-parcourants, interdite de communication. L’essentiel est qu’elle soit.

Comment peut-on être moine ? Une vocation, un échec, une mort, cela se comprend, c’est factuel. Mais une vie ?

Claude se sauvait par l’originalité. Une originalité reçue pas conçue. Danser sur des airs religieux d’un Israël plusieurs fois millénaire tandis que la communauté psalmodie matines. Un roman feuilleton (ou photo…) à chaque pérégrination pour trouver un lieu de rechange ou aller et revenir à Mezzugorgie. Des rêves ? ou des visions ? ou des apparitions ? produisant des propositions étranges si d’emblée on ne croit pas possible leur invention. Mais je ne crois pas que ce registre ait été ce qu’il y a de transmissible dans cette expérience de la vie que ce moine du rang – rang même inférieur, selon les hiérarchies canoniques. C’était une forme, non le fond d’une foi existentielle.

But et objet de la communauté à fonder ? le lieu, le costume, la mixité relative, l’emploi du temps et de l’énergie de ses membres étaient choisis, dits avec sérieux et précision. Cela pouvait faire sourire jusqu’à entendre un tranquille énoncé : cette communauté serait d’abord de louange. L’évangile d’aujourd’hui
[1]– deuxième anniversaire de sa mort – paraphrase, si je puis ainsi proclamer, par la bouche souveraine du Christ, le propos du moine : Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange ! Grande sagesse que de donner ainsi cette priorité à ce qui serait la communauté à venir – selon une volonté et une providence remplissant de joie mon ami, mon frère, alors même qu’il n’était qu’attente – mais me remémorant le texte de ce matin par la mémoire-même de celui que, ce soir, je célèbre, je dois bien aller à la suite : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. De ceux-là, sans une forfanterie qui se déguise en fausse modestie et distend beaucoup de choses dans la personnalité qu’elle force, Claude était donc.

Le testament est clair. Une écoute la plus concrète, parce que la plus croyante, des signes jour après jour, et il en recevait et il apprenait – je ne suis pas encore un bon élève, pas même débutant – à en recevoir. Ce qui suppose demander, ce qui suppose prier, reconnaître, adorer, attendre. Alors, on entend et on voit. Il entendait et voyait. Une disponibilité telle qu’il put jusqu’à son dernier souffle à la fois vouloir et attendre intensément le signe, la poussée de l’Esprit saint lui enjoignant le grand commencement de ce qu’il voyait comme l’aboutissement de sa vie, de sa vocation et de la volonté du Seigneur sur lui et par lui, et en même temps accepter que rien ne se passe ni ne se réalise que la fraîcheur en lui de la grâce quotidienne pour continuer de vivre, de vouloir et d’attendre… c’était d’une logique et d’une foi inouïes. Ce furent, en ses dernières semaines parmi nous, la fulgurance de l’aveu, la profusion d’amour tant pour les autres, ses compagnons en communauté, que pour un état de vie qui lui avait, peu auparavant et durablement, tant pesé, surtout certaine férule… dont il admettait cependant la légitimité, peut-être pas spirituelle mais fonctionnelle. Soudainement réduit à peu de jours après des rémissions lui offrant – pouvait-il penser et je le pensais aussi – la réalisation de cette promesse qu’il avait cru pouvoir formuler tellement il la recevait en désir et en discernement, il disait la réalité : le bonheur, son bonheur, le bonheur. La vie monastique et sa fin : humaine ? spirituelle ? le bonheur.

Comment ? pourquoi ? une sorte de pédagogie par l’enfance que professait l’adulte d’apparence au terme de cinquante ans de fidélité et d’obédience monastique : la familiarité, à sa manière (mais Dieu s’adapte à nous et se dit à nous, selon nous) ave Jésus et sa mère. Un naturel, un réalisme sortant autrui de tout relativisme.

Donc il a vécu.

Venu à sa tombe ce matin, je réalise que son père spirituel, celui qui le recevait en confession pendant des années et qui l’avait accueilli en visite-retraite d’élection tandis qu’il accomplissait son service national à Lorient, Dom Yves Boucher, est mort juste après lui, comme pour l’accompagner humainement, et lui est voisin de gisant. Ainsi le novice, l’humble est le primesautier a précédé son maître, un des moines les plus éprouvés de cette communauté dont il savait avoir reçu mais qu’il demandait à quitter pour aller plus loin ou plus personnellement, adéquatement. Il a été exaucé en ne partant pas, en livrant la simplicité d’une vie malaisée, spirituellement turbulente aux âges où d’habitude la nature calme tout par lassitude ? par lucidité ? Lui au contraire avait l’élan du fondateur. Tout reste à faire, mais si le bateau resta humainement à quai, mystérieusement il y a un sillage qui va vers très loin et vers une intense lumière. Habit noir du Bénédictin, argent du sourire, or sombre velouté et patiné d’un homme qui était reconnu beau par bien des femmes, dont celle qui m’a épousé. Un homme qui vivait facilement dans les deux dimensions de l’éternité et du spirituel, l’instant et le dessein, genèse et apocalypse. Ce fut un homme de repos pour certains, s’il en agaçait d’autres. Paradoxe dit spécialement par lui et pour lui de la vie monastique en ce qu’elle est d’abord humaine, quelle que soit la tension qui la fait embrasser.

Il n’y a d’exemple que la vie, de contagieux que son témoignage… la parole fait succès, elle commente et agrémente, mais la chair fait la vie.


à discuter et à suivre …


Bertrand Fessard de Foucault – mardi 29 Novembre 2011
à partir de 19 heures 08

[1] - Luc X 21 à 24

il aura souci du faible et du pauvre - textes du jour

Mardi 29 Novembre 2011


Prier… mémoire d’un moine, cher, si vrai donc humble et extravagant, enseignant la disponibilité qu’exprimait le mieux son impatience. Sourire monastique quand le cloître, le travail, les horaires ne font qu’une ouverture, je crois bien qu’avec lui, j’étais au ciel et ma femme, notre fille m’y ont rejoint, des années furent ainsi. Aujourd’hui, quelle postérité ? sinon que nous restons habités et que tout peut se produire…. Il ne se fera plus rien de corrompu sur ma montagne sainte [1]. Pourquoi, parce que les temps, les choses, les cœurs auront changé : la connaissance du Seigneur remplira le pays comme les eaux recouvrent le fond de la mer… Il ne jugera pas d’après les apparences, il ne tranchera pas d’après ce qu’il entend dire, il jugera les petits avec justice, il tranchera avec droiture en faveur des pauvres du pays. Dieu parmi nous… les nations le chercheront, et la gloire sera sa demeure. … Que son nom dure toujours, sous le soleil que subsiste son nom ! en lui, que soient bénies toutes les familles de la terre, que tous les pays le disent bienheureux [2]. Connaissance ? Jésus la dit : en quoi elle consiste, ce qu’elle et comment l’atteindre : personne ne connaît le Père, sinon le fils et celui à qui le Fils veut le révéler. Ainsi soit-il. Puis il se tourna vers ses disciples et leur dit en particulier (singulier épanchement, Jésus-Dieu se prend Lui-même à témoin, se confie en identité et en nature aux siens) : Beaucoup de prophètes et de rois ont voulu voir ce que vous voyez, et ne l’ont pas vu, entendre ce que vous entendez, et ne l’ont pas entendu. Surprenant, ce bonheur peut nous appartenir, aussi, à nous qui ne fûmes pas historiquement contemporains du Fils incarné : Heureux les yeux qui voient ce que vous ce que vous voyez ! Et mystérieusement nous voyons, avant de voir… complètement. Regard de mon cher frère moine tourné à l’instant du dernier soupir vers moi qui venais de cesser de lire ses propres lettres, le coma, la connaissance… tout, en cet instant, se mélangea, pour un envol indicible. Ayant reçu de voir la mort ainsi, je sais pour toujours qu’elle est un passage, un enfouissement mystérieux en nous-mêmes et de nous-mêmes dans l’indicible : je crois que l’indicible a nom Dieu. Fidélité, le baudrier de ses reins.


[1] - Isaïe XI 1 à 10 ; psaume LXXII ; évangile selon saint Luc X 21 à 24

[2] - L’en-tête de ce psaume permet de l’attribuer à Salomon lui-même. Et comme la préoccupation majeure de ce roi a été la justice, on comprend qu’il supplie Dieu de lui accorder ce pouvoir. Cela recoupe d’ailleurs sa fameuse prière rapportée dans le premier livre des Rois (I R III 6 à 9). Cela n’empêche pas d’en appliquer le contenu à un tout autre roi d’Israël, car il dit ce que doit être son rôle et comment exercer cette dignité d’origine divine. Juger le peuple avec équité, défendre les pauvres et les opprimés, instaurer la paix dans le pays, pratiquer la charité.. Parler au peuple, l’écouter et lui apprendre à craindre Dieu, à marcher dans ses voies. C’est à cette conditions qu’il pourra étendre son royaume, soumettred ‘autres rois et faire prospérer son peuple. L’expression … signifie que son renom s’amplifie pour toujours. Le midrach voit dans … le nom du Messie. - Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit. – qu’il est émouvant de voir nos frères Juifs… brûler… un tout autre roi d’Israël… le nom du Messie. Comme nous sommes proches ! les uns des autres.

lundi 28 novembre 2011

chez personne en Israël, je n'ai trouvé une telle foi - textes du jour

Lundi 28 Novembre 2011

Nuit très sombre, encore comble. Les nuages semblent bas, compacts. Me vient à l’esprit cette figuration du retour du Christ, comme l’éclair du couchant au lever, tout l’horizon illuminé soudainement. Anniversaire de la mort de Maman [1]. Yves N. ne pouvant venir à notre réunion d’anciens évoque la sienne, cent cinq ans, toute sa tête, un peu handicapé par une frature l’an dernier du col du fémur. Pensées pour toutes les mères du monde du « point de vue » de leur fils. L’un des mystères féminins étant inacessible ou presque à l’homme version masculine : la relation fille-mère.– Prier… douceur de la confiance conjugale au réveil. Il nous enseignera ses chemins egt nous suivrons ses sentiers. Isaïe « la joue collectif » [2]. Le Notre Père ne nous a pas été donné et ne se récite pas, à la première personne du singulier, mais du pluriel ; c’est le Je vous salue, Marie ! qui est à deux versants : priez pour nous, dès que nous la rencontrons dans sa figure d’éternité et dans son rôle pour notre rédemption, tandis que nous la saluons dans sa destinée humaine, à l’Annonciation. Venez, famille de Jacob, marchons à la lumière du Seigneur… Venez, montons à la montagne du Seigneur, au temple du Dieu de Jacob. … Jérusalem, te voici dans tes murs : ville où tout ensemble fait corps ! C’est là que montent les tribus, les tribus du Seigneur… Appelez le bonheur sur Jérusalem. Comment ne pas comprendre qu’un Etat, qu’un peuple fondé sur de telles paroles soit peu enclin au partage et ne soit pas endogamique et autiste ? il en est de même pour nous chrétiens, les intégristes et crispés de toute sortes, les anti-autres, les chantres d’une vérité n’appartenant qu’à eux, mais d’heure en heure, chaque jour ne suis-je pas a priori fermé et pris dans mon point de vue, mon parcours, ma situation, moi… moi… Isaïe, le proto-évangéliste est pourtant aussi clair que le Maître qu’il anticipe : tout le monde à table ! Jérusalem est à tout le monde : Toutes les nations afflueront vers elle, des peuples nombreux se mettront en marche… il sera le juge des nations, l’arbitre de la multitude des peuples. De leurs épées ils forgeront des socs de charrue, et de leurs lances des faucilles [3]. Il était devenu dogmatique, il y a trente ans, que la « conversion » du monument marxiste-léniniste (ou l’effondrement de l’U.R.S.S., du communisme à la soviétique, d’un matérialisme athée) ne puisse jamais survenir, il est vrai que la véritable mûe humaine et démocratique, respectueuse des droits de l’homme se fait toujours à Moscou, et plus encore à Pékin… mais est-il inenvisageable qu’Israël référence de tout esprit religieux, tête du cortège historique de l’humanité vers le Dieu unique, se convertisse à la paix et en soit, là où son peuple se trouve en géographie et en histoire contemporaines, le signe, l’agent, le propagandiste. Je le crois possible, je crois à la sainte alliance de tous les croyants pour faire repère dans le monde de maintenant. Je crois à l’harmonie de tous les hommes et de toutes nations. A cause de mes frères et de mes proches, je dirai : « Paix sur toi ! » Dans l’évangile, chambre d’écho de l’Ancien Testament, ce ne sont plus les peuples qui viennent, mais le Christ – à domicile. Réponse de l’homme, un païen… Seigneur, je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit, mais dis seulement une parole et mon serviteur sera guéri… A ces mots, Jésus fut dans l’admiration… Chez personne en Israël, je n’ai trouvé une telle foi. Naturellement, je regarde ici Israël comme toute Eglise installée, comme toute âme déjà repue, comme moi me croyant... Beaucoup viendront de l'orient et de l'occident et prendront place avec Abraham, Isaac et Jacob au festin du Royaume des cieux. Toute religion, toute bonne volonté, omnes quod spirat.



[1] - le dix-neuvième anniversaire de la mort de Maman. Il me reste tout d’elle, les anecdotes, les attitudes, les souvenirs d’une intimité qui était échange de récits, partage du présent, du passé, de l’avenir. Aisance de nos propos, certitudes de l’amour mutuel, un amour que je ne sais définir qui était proteceteur de part et d’autre. Nous étions mutuellement inquiets de ce que ferait de nous la foule… la hantise d’un piétinement. Au figuré, cela nous arriva presque à chacun, elle quand elle ne pouvait tout me dire mais m’en livrait beaucoup, quand ce fut autre et que j’étais en force de l’assurer vis-à-vis d’elle-même, les autres ayant perdu prise, ou s’étant lassés, sauf ses enfants mes sœurs et frères, persistant si souvent à la méconnaître ou à refuser maintenant sa mémoire, la mémoire qu’ils ont d’elle et ne savent pas, occupés qu’ils furent à se faire eux-mêmes et croyaient-ils contre elle. Et moi, peu après sa mort, mais elle l’avait prévu et, me voyant monter une nouvelle fois, prophétisait parfois, les derniers mois, dont beaucoup de moments furent nôtres, une ruine qui d’avance l’épouvantait. Elle ne la vit pas, elle ne connut pas non plus ma résurrection contrairement aux apparences des biographies habituelles qui sont chronologie de fonctions, parfois de publications ou de décorations, rarement enquête intime, d’ailleurs comment s’y prendrait-on sauf attention extrême demandant temps et présence, au moins d’esprit. Elle me connaissait intensément, elle était reconnaissante de moi, et moi d’elle. Ma résurrection a beaucoup d’elle puique ma chère femme a beaucoup de ma mère en explosivité, en rancune putative et que sans en avoir le regard aux longues tendresses ou au reproche d’autant plus fort qu’il était muet, elle a ses yeux et sa bouche pour avoir des sourires et des émerveillements conjugaux, amoureux, affirmatifs. C’est peu de dire que le caractère féminin m’a davantage été donné à éprouver par ma mère que par les successives femmes de mon existence. Notre fille a sa capacité d’attention, son don pour décorer, son goût de lire, sa vulnérabilité aux gestes et jugement des autres. J’arrête là l’écrit de ma reconnaissance qui double le souvenir et est bien plus alerte. Je n’ai que quelques sentences de mon père, j’en ai de très nombreuses de ma mère, pas répétitives, nouvelles à leur époque et très souvent dans ma mémoire. Ma mère n’a craint ni mon bonheur ni mon malheur, pas que je souffre non plus, elle a découvert dans mes cahiers, dans mes propos une amertume dès la fin de mon enfance, si tant est que j’en sois jamais sorti ; elle n’a redouté que mes infidélités à moi-même, c’est-à-dire ses espérances indistinctes sur mes aboutissements et mon établissement. Elle serait certainement comblée depuis mon mariage quoique socialement je ne suis rien. Elle-même était grandissime quand les circonstances la prenait hors des maximes d’une éducation reçue, rigueur d’un mimétisme imaginé par ma grand-mère probablement en réaction à l’héroisme pieux et tranqille de mon arière-grand-mère dont la vie fut une aventure sans qu’elle le sût. Ma mère a aimé que je devine ces destins putatifs dont elle me donna beaucoup de pièces mais qu’elle se retenait d’assembler. Nous étions inépuisables de conversation, de confiance et d’entreprise. Et pourtant je ressens que nous n’avons pas échangé ou fait le dixième, le centième de ce qu’il nous était possible de vivre et de nous donner. Mère-fils… j’en ai quelque idée, mais incomplète car notre « couple » a commencé tard, a coincidé avec la crise puis le déchirement du couple conjugal, celui de mes parents, qu’enfin j’étais un de neuf. Ceux qui sont tôt orphelins, ceux dont la blessure d’une mort est toute récente, toujours incomparable, pas d’analogie en amour, surtout quand il n’est pas de sexe. Ceux qui se sont fait vider de chez eux, puisque chez nos parents nous sommes chez nous : génie heureux de l’appropriation par notre fille de tout ce que nous sosmmes et de tout ce que nous avons et qu’elle voit, matérialité pas de la possession mais de l’objet d’accoutumance, d’attachement, d’identification. Une correspondante chère, une cousine proche, une amie mon aînée, une autre de mon âge et adoptée par un religieux ayant compris sa détresse. Repoussé par ses parents… rien qu’à ressentir la détresse sur le moment de notre fille quand elle est grondée et qu’elle expérimente quelque chose de la séparation… Calme, ordre, solidité auprès de ma mère jusqu’à sa mort. Dépourvue parfois de tout et vivant sur nos tirelires, elle ne m’a jamais cependant parue démunie : elle était elle-même, debout, vaillante, certaine de son droit, travaillant à retrouver l’avenir et y étant parvenue. - La suite, maintenant, ne se dit ni ne s'inscrit. Elle vit et sourit en moi et en d'autres. Comme toute mère. Tristesse marquante, tue ou dite,de qui n'a pas connu ou compris la sienne. Acceptation de mon père que son fils soit venu de sa femme et de la différence. Merveille… vie sans mort. Nous. Parabole mutuelle entre générations des maternité et paternité, du couple qui veille et regarde le nouveau-né, l’enfant, l’adolescent, si vite partenaire et ami. Ma mère fut ma meilleure et plus grande amie, les affinités à mesure, elle m’apprit à lire, à écrire, elle m’enseigna le respect de soi et l’ambition de dignité : exemple peu imitable, humilité sans pareille dont l’orgueil n’était pas de soi mais de ce qu’elle avait reçu et donnait.

[2] - Isaïe II 1 à 5 ; psaume CXXII ; évangile selon saint Matthieu VIII 5 à 11

[3] - Ce psaume des degrés était certainement chanté par les pélerins qui affluaient à Jérusalem lors des fêtes de pèlerinage. Ils chantaient plus précisément la gloire de Jérusalem, siège de la ‘Maison de Dieu’, ville ‘harmonieuse’ ou de ‘l’unité’ où les 12 tribus se retrouvauent pur rendre ‘hommage à Dieu’ ; c’est ici aussi que siégeaut le grand sahédrin, tribunal suprême, symbole de la justice, nécessaire à la paix de Jérusalem. A cette lecture passéiste de ce psaume, doit cependant se superposer une lecture au présent perpétuel. Il s’agit alors de n’importe quel juif qui ‘se réjouit’ quand on dit de lui qu’il va à la synagogue ou à la maison d’étude, qui rêve de voir la restauration de Jérusalem, dans sa splendeur d’antan, vraiment ‘unifiée’, sans contestation ; ville dans laquelle les tribus exilées se rassembleront. Avec le rétablissement du sanhédrin, le Machia’ descendant de David pourra se manifester inaugurant une ère ‘de paix et de bonheur’ où les hommes s’appelleront ‘mes frères, mes amis’, unis dans la ‘Maison de l’Eternel notre Dieu’ - Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit. – lecture passionnante car aux antipodes de celle d’un chrétien. Préférence marquée pour une institution, ce tribunal qui condamnera à mort le Christ, plutôt qu’une ville-lumière. Le vœu légitime de la réunification, le mouvement du monde entier vers un pôle, pourquoi Israël ne le partagerait-il pas avec l’immense treizième tribu, celle du centurion de Capharnaüm ? Une religion qui exclut n’en est pas une, le christianisme comme le judaïsme ou l’islam sont liens ou parjures. Lien entre les hommes, entre tout le vivant, ou parjure devant un Dieu invoqué à tort. Prions ensemble.

vendredi 25 novembre 2011

les saints et les humbles de coeur, bénissez le Seigneur - textes du jour

Samedi 26 Novembre 2011


Prier de bonheur et de responsabilité [1]… vous ne savez ni le jour ni l’heure. Affirmation du Christ, mais banale si je ne la prends qu’à propos de moi, mais elle est déjà injonction à vivre immédiatement, pas selon l’immédiat du désir, des passions, de la prédation ou de l’enthousisame, des rassemblements du temps et des possibles dans notre main et pour notre coprs impatient de gloire et de lumière, de sensation puisque lui, toi mon corps, tu es cela, compagnon dont je devrais respecter l’humilité… immédiatement selon le destin que je commande à l’instant si ce devait être le dernier, perfection : non , vérité de moi-même devant l’infini de tout et de l’autre, mon prochain. Jésus dit bien plus, parce que l’heure qu’il évoque est la sienne, l’heure de sa passion, de sa mort et de sa résurrection, cela le regarde, mais sa venue, cela nous regarde. Restez éveillés et priez en tout temps, et la prière qu’il nous a enseignés souverainement autant que par pitié de nous, qui – par la voix antan des disiciples – lui demandons voies et moyens de l’orraison, cette prière est celle de de mande. Demander c’est reconnaître que je n’ai pas. Je suis sans avoir. Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que votre cœur ne s’alourisse dans la débauche, l’ivrognerie et les soucis de la vie. Les soucis et l’habitat en nous que je leur concède… au même rancart que la dispersion et la prédation. Explication de la vie et de nous, pour Daniel. J’avais l’esprit angoissé, car les visions que j’avais me bouleversaient. Daniel n’est pas resté inerte ni à la vue du cortège de lapidation de Suzanne, ni possédé qu’il était par ce qu’il lui était de voir. Il demande et reçoit l’interprétation. Même mon intelligence a droit de demander et d’implorer. Thomas d’Aquin quand sa plume l’alourdissait, la lâchait pour prier. Alors, l’impasse intellectuelle se résolvait. Les saints et les humbles de cœur, bénissez le Seigneur. Ainsi soit-il.


[1] - Daniel VII 15 à 27 ; cantique de Daniel III 82 à 87 ; évangile selon saint Luc XXI 34 à 36

jeudi 24 novembre 2011

je continuais à regarder - textes du jour

Vencdredi 25 Novembre 2011


Prier… [1] au cours de la nuit, je regardais. La nuit, on voit davantage, mieux, plus, et surtout avec un autre écoulement du temps. Acuité différente, réalisme mais si cela peut nous paraître rêve, onirique précisément : nuit des sens, nuit de la dépression, nuit de la solitude, des situations sont perçues, le premier plan est le gouffre et le désespoir, puis monte la suite. Je continuais à regarder. Récits fantastiques dans lesquels s’insèrent… l’homme. Il lui fut donné un cœur d’homme… Cette corne avait des yeux d’homme, et une bouche qui tenait des propos délirants. A ces monstres est donnée la domination. Puis viennent un Vieillard… son habit était blanc comme la neige et les cheveux de sa tête comme de la laine immaculée… avec les nuées du ciel, comme un Fils d’homme ; il parvint jusqu’au Vieillard et on le fit avancer devant lui. Figure du Christ ? peut-être, et qui jusitifierait l’iconographie d’un Dieu le Père, en veillard barbu etc… mais je ne peux assimiler l’indication comme un Fils d’homme avec l’appellation que se donne, seul, le Christ, parlant de Lui à la troisième personne : le Fils de l’homme. Exégèse que je ne sais pas… Domination aussi, éternelle, qui ne passera pas et sa royauté, une royauté qui ne sera pas détruite. Concluant sa propre apocalypse, Jésus assure que le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas. Il est vrai que l’annonce de Sa venue est rapportée d’une telle manière dans les évangiles que les premiers chrétiens crurent en être les futurs témoins et bénéficiaires, à la manière des Juifs qui crurent un temps à la restauration d’Israël tandis qu’ils écoutaient le psosible Messie. Je le lis comme une annonce personnelle, notre passage à la vie éternelle, notre mort individuelle, nous amène à l’immédiateté, entre autres, de toutes les apocalypses. Si le royaume de Dieu est proche, c’est à la fois parce qu’il nous est intérieur à chacun, et parce que notre mort est proche, aussi. Lecture des signes du temps : voyez le figuier et tous les autres arbres. Dès qu’ils bougeronnent, vous n’avez qu’à les regarder pour savoir que l’été est déjà proche. Et regard dans la nuit, notre nuit. Je regardais, au cours des visions de la nuit, et je voyais venir… Tout le contraire de l’expression cmmune, voir venir qui serait attentisme et prudence. La vision de Daniel, le surdoué, est active.


[1] - Daniel VII 2 à 14 ; cantique de Daniel III 75 à 81 ; évangile selon saint Luc XXI 29 à 33

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et vous, les nuits et les jours... et vous, la lumière et les ténèbres... et vous, les éclairs et les nuées, bénissez le Seigneur - textes du jour

Jeudi 24 Novembre 2011

Hier matin


Je suis venu ici. Pensé : un temps d’adoration… expression fréquente de MLP, exercice des enfants auquel je me joindrai dans une heure. Deux consentements, certes, celui de fond, m’incliner devant Dieu de l’univers et mon Sauveur, notre Sauveur, mais le premier : donner du temps et de soi. J’écrirai là-dessus mais d’abord et fréquemment : le pratiquer. Sujet aussi, cette double vie ? la double vie de quelqu’un… coupé ? en deux… ou intimement, deux âmes et leur impossible dialogue-rencontre : moi tandis que je vivais maritalement puis avec deux ou trois femmes à la fois, au moins dans l’esprit et l’agenda, cela contrairement à mes convictions et à ma conscience… X, frère si cher. et sa vie de religieux, puis… il n’y tint d’ailleurs pas, suicide. Ce « moine » des Béatitudes : « Peter », Pierre-Etienne, il retirait son habit cependant pour s’asseoir au chevet de sa petite victime, dont il était compagnon sans doute puisque victime de lui-même. Et l’énigme du Père (untel) … et de tant d’autres, succombant plus à eux-mêmes qu’au charme ou à la disponibilité tentante des enfants, de quelques-uns repérés d’entre eux. Le respect pour l’enfant réapprend le respect pour soi et le degré, autant premier qu’ultime de l’amour, le respect. La prédation, soi le premier servi, sont sans doute mais pas toujours, une pulsion plus ou moins forte mais… l’expérience de la totale supériorité, y compris dans nos sensations, de ce que sont le don, l’acquiescement, le vouloir et la mobilisation de l’autre pour nous répondre, nous accueillir, nous susciter même, en guérit, vaccine. Idem, la différence de nature entre une liaison, une passion de quelque ordre qu’elle soit pour autrui à visage humain et corps de chair, et la rencontre quotidienne à refaire-revivre,avancer dans le mariage, qui est toujours attente et point de départ.

Hier soir


Passionnante soirée.
Projection et débat au cinéma Iris de Questembert : Berlin-Vichy-Bretagne, d’Hubert Béasse pour France 3. J'étais a priori et suis demeuré, pendant toute la projection passionné, plus encore par ce que je sentais de méthode de travail que par ce qui était donné en spectacle-méditation-discussion. Avec peu de moyens, mais avec quelque chose qui est à la fois l'honnêteté intellectuelle et le goût de comprendre puis de communiquer, le réalisateur a été d’un tact rare, sans compter la rigueur de recherche de documents écrits, et la qualité, l'adéquation de trois intervenants, un allemand et deux bretons. Images enfin des foules allemandes, du démarrage nazi, des grandes "cérémonies", regard de Hitler fixant celui à qui il remet le drapeau, noir et blanc, quatre-vingt ans après : encore... imagestoutes du Maréchal, de Laval, des foules et cortèges, de la délibération des deux à la table de travail du chef de l'Etat : parlantes et dont toutes ne m'étaient pas familières. Beaucoup appris factuellement, et notamment les changements et inflexions de la politique allemande, à partir d’un dessein fort intelligent mais qu’aurait contré non moins intelligemment Vichy : une lecture du discours post-Montoire du Maréchal, que je n’avais jamais faite ainsi. Appris sur les hommes, leur parcours antérieur à la guerre et et leurs origines tant du côté des quelques penseurs et acteurs allemands, que du côté des figures du « nationalisme » ou du « mouvement culturel » breton. En somme la situation est plus préoccupante ces années-ci de paix et d’organisation régionale satisfaisante qu’en temps de guerre montrant que le paroxysme ne donnait que peu en nombre et moins encore en qualité. je suis toujours plus sensible à ce que nous devons faire aujourd’hui qu’à ce qui est condamnable a posteriori. Et par ma chère femme, la question d’Alsace et Moselle, qui n’est pas du tout analogue, mais qui… Le débat, quoique nous fussions peu nombreux, a été à la hauteur du document. Je vais demeurer en contact avec le réalisateur, qui semble capable de traiter n’importe quel sujet. Précédemment, les Rothschild et Bernard Hinault.


Au retour, France-Infos. les "nouvelles". Hier, c’était l’échec du « grand comité » au Congrès alméricain, pas d’accord entre les deux partis sur la réduction des dépenses publiques. Ce soir… Renversement total de « situations »… les Etats-Unis suivent l’Europe, c’est la crainte de ce qu’il arrive et peu arriver en Europe qui fait chuter la bourse de Bew-York. Le constat de l’impuissance institutionnelle e l’Europe, les signes de chaque jour, aujourd’hui l’Allemagne ne parvient pas à placer un emprunt à dix ans, et la Belgique demande de l’aide pour refinancer Dexia (désastreuse fusion antan entre notre CAECL et je ne sais quoi…). La réalité est que ce que nous vivons fait et va faire autant de dégâts et de reclassement que l’une ou l’autre des deux guerres mondiales. Tout le monde est dans le bain sans agresseurs ni agressés finalement, puisque le démarrage de la Chine, grande puissance commerciale et manufacturière, est handicapé puis empêché par le désordre mondial. Mécanismes révélant que nos institutions et nos dirigeanst sont lilliputiens. Et tout le monde le sait bien. Besoin d’intelligence et de maturité, les Français l’ont et le savent. Sacrifices oui, injustice non. Pédagogie ? non. Participation et concours à l’intelligence collective, oui. Leçon du film, implicite, autant que de notre triste actualité de politique intérieure. Un pays ne s’unit pas et donc ne progesse pas, ne se maintient pas par la gestion mais par la cause. L’amour de la France et non, principalement, l’adhésion à une gestion ou à des « politiques » parce que celles-ci n’auraient pas d’alternatives, et sont en tout cas ressassées et présentées comme telles..

Ce matin

Prier… [1] les hommes mourront de peur dans la crainte des malheurs arrivant sur le monde, car les puissances des cieux seront ébranlées…. Avant même qu’ils soient dans la fosse, les lions les avaient happés et leur avaient broyé les os. Insistance de l’Eglise sur les fins dernières », le temps liturgique, le cycle rituel tous les trois ans des textes, sans doute… mais la coincidence avec ce que nous vivons fait d’eux des outils. La prière n’est servante que de Dieu, pas de nos commentaires ou de nos vues. Le roi Darius et Daniel, couple anticipant celui d’Hérode et de Jean-Baptiste mais qui a mieux tourné, réelle affection… le roi entra dans on palais, il passa la nuit sans manger ni boire, il ne fit venir aucune concubine (la femme sédative, tue-le-temps et adjuvant du repos plus que de… avant-hier ! et aujourd’hui ?), il ne put trouver le sommeil. Jésus, pas très souvent, mais ici très nettement, prophétise… sachez alors que sa dévastation… mais la leçon n’est pas l’anticipation, elle est le sens : Quand ces événements commenceront, redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption approche. Transposition ? pas vraiment ; la fondaion possible par péremption de l’existant ? Non, maîtrise du temps et des événements par le Christ, avec grande puissance et grande gloire. Réflexe d’adoration, car ces événements cosmiques ou l’actualité immédiate de notre temps et de ces jours-ci nous montrent, me montre – je le vois bien avec mes propres espérances, enthousiasmes, attentes et re-attentes – hors d’échelle, petits et peu puissants, peu capables autant de discernement que de contribution au cours des événements. Pourtant, le Christ parle à ses disciples, à moi, il explique, rassure, s’affirme souverain et conseille, affirme : redressez-vous et relevez la tête. Oui, Seigneur !


[1] - Daniel VI 12 à 28 ; cantique de Daniel III 68 à 74 passim ; évangile selon saint Luc XXI 20 à 28


lundi 21 novembre 2011

il choisira de nouveau Jérusalem - textes du jour

Prier… [1] fille de roi, elle est là, dans sa gloire, vêtue d’étoffes d’or ; on la conduit, toute parée, vers le roi. Des jeunes filles, ses compagnes, lui font cortège ; on les conduit parmi les chants de fête : elles entrent au palais du roi [2] . Images hiératiques et multicolores, machisme valant tout de même mieux qu’enfermement ou viol, comme chaque semaine, aujourd’hui, nous en avons l’horrible rappel : pulsions et imprudences. Images, je crois de nos âmes et d’une félicité nuptiale, conjugale, bonheur des promesses, joie des ébranlements de tout commencement, accueil subtil et exquis, surprise du cœur et de l’esprit quand l’âme unifiée se confie à la prière et y rencontre son Dieu, notre Dieu. Celui qui fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui-là est pour moi un frère, une sœur et une mère. Réconciliation de l’humanité trouvant sa référence en son Créateur et en son chef de file : Père et Fils, au lieu de chercher en elle l’introuvable, l’incurable et l’insatiable de ses rêves et de ses plaies. Que toute créature fasse silence devant le Seigneur, car il se réveille et sort de sa Demeure sainte. Point commun des trois textes, « hadith » évangélique, cliché du psalmiste, exhortation du prophète : la demeure… Sa mère et ses frères se tenaient au-dehors… elles entrent au palais du roi… voici que je viens, j’habiterau au milieu de toi, déclare le Seigneur. D’habitation en Dieu que selon son initiative, son appel, son adoption. Notre mouvement est celui d’une connaissance reçue, d’une joie totale, rien de plus mais tout cela vraiment : chante et réjouis-toi, fille de Sion… tu sauras que le Seigneur m’a envoyé vers toi… il choisira de nouveau Jérusalem. Alleluia, selon la nuit encore là. Ma condition limitée, le jour qui achève de se préparer à nous. Oublie ton peuple et la maison de ton père, change, va, crois, tu es appelée, attendue, accueillie, voulue : ô mon âme, et tu entres accompagnée de toutes celles que tu aimes et qui marchent avec toi : des jeunes filles, ses compagnes… voici ma mère et mes frères !

[1] - Zacharie II 14 à 17 ; psaume XLV ; évangile selon saint Matthieu XII 46 à 50


[2] - Ce « chant d’amour », chir yédidout, mentionné au début de ce psaume, fait peut-être allusion au roi Salomon, appelé aussi Yédidyah, chéri de Dieu. Il se peut aussi que ce soit un chant d’amour en l’honneur du mariage du roi (David ?). On a aussi évoqué un hommage au Roi-Messie des temps futurs, hypothèse la plus vraisemblable si l’on tient compte du texte lui-même. Toujours est-il que le psalimiste s’érige en écrivain émérite : son cœur lui souffle et « sa langue est un scribe alerte ». Le résultat est un chef d’œuvre de composition littéraire. De nombreux termes ont été empruntés par l’auteur du Bar-Yoh’aï, Rabbi Chim’on Labi : pour leur donnet un sens mystique. Décrit comme un guerrier héroïque d’une beauté incomparable, béni de Dieu, parfumé de myrrhe, d’aloès et de cassis, le Messie impose la vérité, la justice et la modestie, soumet les peuples à la loi divine. Il est possible que « la fille » qui doit devenir reeine désigne symboliquement le peuple d’Israël. Elle doit oublier « son père et sa mère », entendez son particularisme, car elle doit se consacrer à sa tâche de reine universelle parmi les nations. Le monde vivra alors dans une harmonie parfaite et « les peuples loueront le nom de Dieu de génération en génération ». - Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit.Je suis frappé de ce que, consciemment ?, le religieux juif donne à appliquer ce texte au Christ et à la Vierge Marie.

samedi 19 novembre 2011

quand est-ce que nous t'avons vu ? - textes du jour

Dimanche 20 Novembre 2011



Fête du Christ-Roi, fête de la sérénité, notre responsabilité, celle de Dieu, les bilans sans doute, le possible surtout. J’en ai déjà lu le texte principal, celui de l’évangile, en lecture-dialogue à plusieurs avec MLP, jeudi [1]. Prier maintenant … [2] la lune à son dernier quartier, la douceur du ciel avec des barbiuillis roses qui s’étirent et s’étalent en silence, paassée de deux oiseaux, silhouettes tirées tranquillement, noires et précises, silence d’avant l’apparition du soleil, ce rien qui est disponibilité, telle que l’on n’en sent l’accueil qu’en soi-même. Grâce et bonheur m’accompagnent tous les jours de ma vie. J’habiterai la maison du Seigneur pour la durée de mes jour…. Il me mène vers les eaux tranquilles et me fait revivre : il me conduit par le juste chemin pour l’honneur de son nom. De cette maison, le plus fort et complet point de vue sur ma vie et sur le monde, de ce berger marchant devant moi jusqu’au jour du jugement, je tiens tous repères, toute force. Vie qui n’est qu’espérance puisqu’elle est marche, vieillir n’est qu’apparence, mon âme de plus en plus se pelotonne dans la lumière de sa naissance à venir. [3] Alors tout sera achevé, quand le Christ remettra son pouvoir royal à Dieu le Père, après avoir détruit toutes les puissances du mal. … Et le dernier ennemi qu’il détruira, c’est la mort. J’aime cette image de la vallée, car on y descend par la mort mais on en remonte pour la vie, d’un versant à l’autre, on n’y chemine pas à jamais, on avance : Dieu sera tout en tous. Paul donne la sensation – qui me vient pour la première fois – de ce que le Christ nous devance, nous accompagne, nous ouvre Lui-même et le premier à cet itinéraire pas seulement de la mort et de la résurrection, mais du jugement dernier. Lui-même est en compte-rendu de mission, de Fils à Père, de Rédempteur à Créateur. La scène-même que raconte le Christ est mouvementée mais avec lenteur, sur un mode processionnel : sa venue… quand le Fils de l’homme viendra… Venez, les bénis de mon Père… Allez-vous en loin de moi, maudits… de violence que pour ces derniers. L’énigme n’est pas le mal en soi, elle est… nous. … chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces petits, à moi non plus vous ne l’avez pas fait. Apparences et réalités, il n’y a de relation qu’à Dieu, et l’autre aimé ou inconnu est la figure, le visage, la réalité approchée au possible qui m’est donnée de Dieu, du Christ-Roi. Quand sommes-nous venus jusqu’à toi ? … Quand est-ce que nous t’avons vu … ?



[1] - après avoir entendu le texte en lecture à voix haute, je notais : comme dans le Coran, le jugement dernier, qui est d’abord un rassemblement puis devient une répartition. Est-ce aussi dans l’Ancien Testament ? Le crescendo dans la précision : droite/gauche, brebis/chèvres, justes bénis de mon Père, maudits, petits, préoaré depuis la création du monde, préoaré pour le démon et ses anges. Jésus parlait de sa venue : paradoxe puisqu’il est là, entouré de ses disciples, dans nos vies. Le but de sa vie, nous juger ? ou nous faire entrer dans sa gloire ? Texte faisant suite à la parabole des talents. – échange des commentaires : l’évangile est très concret, les biens et dons ne sont pas d’argent mais de comportement, les « fins dernières » dans le catéchisme de l’Eglise catholique, articles 1020 et ss., le jansénisme se fondant sur un tel texte fut excessif mais notre laxisme aujourd’hui ?théologie, psychologie, joie de la rencontre qu’est le sacrement du oardon ou de la réconciliation. J’ai témoigné par notre fille : la querelle sur un jeu ou l’autre avec son amie de cœur, l’invention ensemble d’un tiers jeu, le renouveau et surcroît d’amour ensuite par cette réconciliation, selon elle qui le dit spontanément comme exemple lui venant à se préparer pour ce sacrement. Discernement du « mal », elle et son amie demeurant à regarder en cachette, dans la nuit où elles devaient être à dormir à l’étage, la querelle des parents.

[2] - Ezéchiel XXXIV 11 à 17 ; psaume XXIII ; 1ère lettre de Paul aux Corinthiens XV 20 à 28 ; évangile selon saint Matthieu XXV 31 à 46



[3] - La paix parfaite, la sérénité totale, ne sont pas de ce monde. Le Juif ceoendant peut en avoir un avant-goût dès l’entrée du chabbat, car ce jour-là, Dieu est son « berger » ; il le conduit dans les « eaux tranquilles » dans de « merveilleux pâturages », « des cercles de justice » ; même « dans la vallée de la mort », il « oindra sa tête d’huile » et « s'abreuvera à la coupe » de vin. Envahi de ce bonheur et de cette confiance profonde, le Juif devient la brebis chérie de Dieu, tellement en sécurité dans cette proximité, qu’elle finit par désirer y rester « pour l’éternité des jours ». Bien entendu cette brebis désigne aussi bien l’individu que le peuple d’Israël. - Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit.

- textes du jour

Samedi 19 Novembre 2011


Prier … [1] Il n’est pas le Dieu des morts mais des vivants : tous vivent effet pour lui… le pauvre n’est pas oublié pour toujours : jamais ne périt l’espoir des malheureux [2]. Parcours du roi Antiochus, le persécuteur : il s’écroula sur son lit et tomba malade sous le coup du chagrin, parce que les événements n’avaient pas réponduu à son attente. Il resta ainsi pendnat plusieurs jours, car sonprofond chagrin se renouvelait sans cesse. Lorsqu’il se rendit compte qu’il allait mpurir, il appela tous ses amis et leur dit : « Le sommeil s’est éloigné de mes yeux ; l’inquiétude accable mon cœur, et je me dis : A quelle profonde détresse en suis-je arrivé ? Dans quel abîme suis-je plongé maintenant ? ». Psychologie de la dépression, résultante de l’analyse d’une impasse sans aucun recours. Ils sont tombé les païens, dans la fosse qu’ils creusaient ; aux filets qu’ils ont tendus, leurs pieds se sont pris. La colle que viennent poser à Jésus des Sadducéens – ceux qui prétendent qu’il n’ya pas de résurrection – et la réponse que ceux-ci reçoivent est telle qu’ils n’osaient plus l’interriger sur quoi que ce soit. Le Christ d’ailleurs leur répond dans leur propre registre, en ne raisonnant que sur les Ecritures, leurs Ecritures qu’il s‘approprie aisément, apparemment en bon exégète, en réalité en maître de vie : ceux qui ont été jusgés dignes d’avoir part au monde à venir et à la résrrection… sont semblables aux anges, ils sont fils de Dieu, en étant héritiers de la résurrection. La sienne… les textes sur « les fins dernières » appelant la réflexion, la prière, la méditation sur ce « jugement dernier » qui fit le jansénisme. La lettre est impérative, l’esprit ne peut être laxiste… alors des punis et des sauvés, rétribués ? J’en reste à la seule délivrance et à la joie de l’exaucé : pour toi, j’exulterai, je danserai… mes ennemis ont battu en retraite.


[1] - 1er livre des Martyrs d’Israël VI 1 à 13 ; psaume IX ; évangile selon saint Luc XX 27 à 40


[2] - Nous sommes ici en présence d’un premier psaume alphabétique, mais combien imparfait dans son agencement ! Il manque en effet certaines lettres, d’autres sont répétées deux ou trois fois, tandis que les dernières (du lamed au tav) se retrouvent approximartivement dans le psaume qui suit. Il erst d’ailleurs vraisemblable que ces deux pasumes n’en formaient qu’un à l’origine. Dieu est pérsenté comme le justifier suprême, qui siège sur son trône de justice, rend justice aux pauvres aux pauvres et aux malheureux, juge les peuples avec droiture. Aussi, gronde-t-il contre les méchants dont il efface le nom pour toujours, venge-t-il le sang des innocents, pour perpétuer la mémoire des justes et des humbles en réponse à leurs prières. Nous renvoyons à Rachi qui passe en revue la plupart des tentatives d’explication du premier verset (au chef de cœur, ‘al-mout, laben) dont le sens est loind’petre évident. D’après le contexte, nous retiendrons que cette expression désigne d’une façon plus ou moins confuse, quelque ennemi de David ou du peuple d’Israël, un individu (Abchalon, le peopre fils de David) ou une nation (‘Amaleq). Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit.

vendredi 18 novembre 2011

dans la joie et l'allégresse - textes du jour

Vendredi 19 Novembre 2011


Prier…[1] l’imprévu des rêves, l’imprévu des rencontres par messages, par allusions, en réunion, dans des circonstances qui trouvent soudain leur fleur et leur soleil, nos vies logiques ont cette dialectique qui nous échappe complètement et nos prétentions à n’être ni sentiments, ni réponses de notre corps, de nos souhaits, de nos enfouissements mais seulement conduite, volonté et dépendance échouent heureusement. La Providence a ses sourires, l’échec est son premier don, lentement je parviens à comprendre que tout est gratuit, sauf moi éperdu d’inquiétude, de recherche, de vacuité mais poussé sans cesse, par tout, à enfin accepter l’essentiel qui est à fleur de moi et que me signifient les autres. Le peuple entier était suspendu à ses lèvres. Le débat électoral commencé en France, une étreinte, entre la crispation de celui qui est là et la poussée indistincte de ceux qui croient à l’alternative. L’étreinte historique et cosmogonique, avec le récit incarné et le simages qui parlent notre langage contemporain, de génération en génération, l’étreinte du peuple de Dieu, d’Israel sous occupation romaine avec ce Jésus qui se mit à expulser les marchands. Critique ou condamnation de l’économisme ? du culte ? Ce n’est pas dit. Il leur déclarait : ‘L’Ecriture dit : Ma maison sera une maison de prière. Or vous, vous en avez fait une caverne de bandits.’ Il était chaque jour dans le Temple pour enseigner. Jésus s’approprie simplement un lieu, un auditoire, il en dispose et se sert de nos repères humains pour nous attirer. L’étreinte est inamicale : les marchands, les chefs des prêtres et les scribes, ainsi que les notables. C’est question de vie ou de mort. Ni Jésus ni ses ennemis n’envisagent que le Christ échappe à son exécution-élimination. Une partie de l’évangile est scandée par cette décision de mise à mort et cette impuissance longtemps des détracteurs, des bourreaux, des assassins. Dieu nous laisse arbitre : le peuple ne se retourne que devant Pilate. Le peuple entier se prosterna la face contre terre pour adorer, puis ils bénirent le Ciel qui avait fait aboutir leur effort : récupération du Temple, à main armée, par Judas Maccabée. Il y eut une grande joie dans le peuple. Signification de l’alliance, sens de la prédication du Christ. Une religion relationnelle. Redondance de l’étymologie. Vécue seulement dans l’unisson lucide de notre situation : à toi, Seigneur, le règne, la primauté sur l’univers : la richesse et la gloire viennent de ta face. C’est toi le Maître de tout : dans ta main, force et puissance ; tout, par ta main, grandit et s’affermit. Ecole et secret de notre développement. Rudesse de ces textes, tout de violence. La dévotion et la piété ne sont pas confinements. Dieu est murmure, certes, mais violence intérieure, aussi. L'attachement au coincidence de dates, en toute civilisation humaine, en toute psychologie individuelle. L'autel fut inauguré au chant des hymnes, au son des cithares, des harpes et des cymbales. C'était juste l'anniversaire du jour où les païens l'avaient profané.

[1] - 1er livre des Martyrs d’Israël IV 36 à 59 passim ; cantique 1er livre des Chroniques XXIX 10 à 12 ; évangile selon saint Luc XIX 45 à 48

jeudi 17 novembre 2011

de Sion, belle entre toutes, Dieu resplendit - textes du jour

Jeudi 17 Novembre 2011



Prier… [1] Nouvelles tentatives du paganisme, de l’époque contemporaine, de toute époque contemporaine et de tout pouvoir dominant pour contraindre à l’apostasie… Argument : alors, toi et tes fils, vous serez les amis du roi. Toi et tes fils, vous serez comblés d’argent, d’or et de cadeaux nombreux. Non seulement Mattathias refuse, rien ne se passe mais l’exemple de soumission est donné par un autre Juif. A cette vue, Mattathias s’enflamma d’indignation et frémit jusqu’au fond de lui-même : il laissa monter en lui une légitime colère, courut à l’homme et l’égorgea sur l’autel. Quant à l’envoyé du roi, qui voulait contraindre à offrir le sacrifice, Mattathias le tuta à l’instant, et il renversa l’autel. La résistance populaire commence alors. Il s’enfuit dans la montagne avec ses fils, en abandonnant tout ce qu’ils avaient dans la ville. Alors, beaucoup de ceux qui recherchaient la justice et la Loi, s’en allèrent vivre au désert. La résistance, motivation, lieu, attraction… La Jérusalem, contemporaine du Christ, n’en est pas là… Si toi aussi, tu avais reconnu en ce jour ce qui peut te donner la paix. Hélas, cela est resté caché à tes yeux. Mouvement inverse dans ce Nouveau Testament, par rapport à l’Ancien : il est celui de l’agresseur. Ils te jetteront à terre, toi et tes enfants qui sont chez toi, et ils ne laisseront pas chez toi pierre sur pierre, parce que tu n’as pas reconnu le moment où Dieu te visitait. Foi profonde et courageuse mais aussi discernement de Dieu et de sa visitation. Critère en vie spirituelle et en témoignage historique des évangiles : la joie rien qu’à saluer une venue… De Sion, belle entre toutes, Dieu resplendit. [2]Offre à Dieu le sacrifice d’action de grâce, accomplis tes vœux envers le Très-Haut. Invoque-moi au jour de détresse : je te délivrerai, et tu me rendras gloire.

[1] - 1er livre des Martyrs d’Israël II 15 à 29 ; psaume L ; évangile selon saint Luc XIX 41 à 44

[2] - psaume L de Assaf – commentaire par le Rabbin Claude Brahami, éd. spéciale de l’aumônerie israëlite des armées : ce psaume montre Dieu qui se révèle au monde. Il lui suffirt de parler et il se fait entendre du levant au couchant. Mais le centre de son apparition, son point de départ, c’est Sion, ville de ‘parfaite beauté’. Il est annoncé et précédé de la tempête et d’un feu dévorant, car il vient pour faire justice sur terre. Ses fidèles, partenaires de son alliance, proclameront ses louanges et reconnaîtront qu’il est leur Dieu. Un Dieu immatériel qui ne demande pas de sacrifices d’animaux, car il n’a pas besoin de se nourrir et tous les animaux de la terre luiappartiennent. Il ne réclame que des offrandes de reconnaissance et des prières qu’il refsue d’entendre de la bocuhe des impies, car ils ‘ haïssent la morale et rejettent ses paroles par devers eux ’, ‘ fréquentent les voleurs et les adultères ’, ‘ calomnient leurs frères ’.

mardi 15 novembre 2011

au réveil, je me rassasierai de ton visage - textes du jour

Mercredi 16 Novembre 2011


Prier… [1] contexte de la parabole des talents, l’attente d’une manifestation politique : ses auditeurs pensaient voir le royaume de Dieu se manifester à l’instant même. La marche sur Rome en 1922… Jésus marchait en avant de ses disciples pour monter à Jérusalem. Erreur totale, le royaume ne dépend que de nous, de nos comportements… c’est ce que « raconte » le Christ, selon saint Luc : une autre version de la parabole des talents qui donne d’ailleurs un portrait du maître bien plus complexe que selon Matthieu [2] . Les rétributions sont politiques : puisque tu as été fidèle en si peu de choses, reçois l’autorité sur dix villes, etc… car il s’agit d’un homme de la grande noblesse (qui) partit dans un pays lointain pour se faire nommer roi et rentrer chez lui. Il y a dix serviteurs et non trois, à son départ, mais trois seulement sont donnés en exemple. Surtout le maître n’a pas bonne presse… ses concitoyens le détestaient, et ils envoyèrent derrière lui une délégation chargée de dire : nous ne voulons pas qu’il règne sur nous. Ce qui n’empêche qu’il soit nommé roi, mais excuse le comportement du « mauvais » serviteur, dont la psychologie, là aussi, don de Luc, est davantage exposée : j’avais peur de toi, et la pièce d’or n’a pas été enterrée mais soigneusement mise de côté dans un linge. C’est la parabole de nos erreurs sur le visage de Dieu (sans allusion aux polémiques et attentats intégrises de ces semaines-ci). Celui qui a recevra encore ; celui qui n’a rien se fera enlever même ce qu’il a. Quant à mes ennemis, ceux qui n’ont pas voulu que je règne sur eux, amenez-les ici et mettez-les à mort devant moi. Terrible histoire, mais elle n’est pas « vraie », puisque celui qui sera mis à mort par des ennemis manifestement triomphant, c’est le Christ… qui a mis sa divinité, sa filiation, son incarnation – tous talents insignes reçus du Père – au service de chacun de nous. De l’humanité entière. Le livre des Macchabés donne une profession de foi doublement extraordinaire, celle d’une mère exhortant ses fils au martyre : ne crains pas ce bourreau, montre-toi digne de tes frères et accepte la mort, afin que je te retrouve avec eux au jour de la miséricorde (plus que le Nouveau Testament, l’Ancien a cet accent que reprendra le Coran : le rassemblement, la résurrection en vue du jour du jugement, qui est jour de la miséricorde. Le Nouveau illuminé par la résurrection du Christ, insiste au contraire sur la résurrection en tant qu’événement qui nous sera propre et qui est l’aboutissement de toute vie, une continuité et non une rupture), celle d’une femme disant ce qu’est, au juste, la conception, la création : je suis incapable de dire comment vous vous êtes formés dans mes entrailles. Ce n’est pas moi qui vous ai donné l’esprit et la vie, qui ai organisé les éléments dont chacun de vous est composé. C’est le Créateur du monde qui façonne l’enfant à l’origine, qui préside à l’origine de toute chose. Et c’est lui qui, dans sa miséricorde, vous rendra l’esprit et la vie… Texte magnifique sur la naissance et la résurrection, à l’instant même de la mort violente… et moi, par ta justice, je verrai ta face : au réveil, je me rassasierai de ton visage. Image nuptiale, s’il en est. Il n’y a qu’un amour, qu’une seule nature et qu’un seul comportement d’amour, notre ressemblance à Dieu, notre création à Son image, sont là.

[1] - 2ème livre des Martyrs d’Israël VII 1 à 31 passim ; psaume XVII ; évangile selon saint Luc XIX 11 à 28

[2] - Matthieu XXV 14 à 30, lu dimanche, il y a trois jours

lundi 14 novembre 2011

je laisse aux jeunes l'exemple d'une noble mort - textes du jour

Mardi 15 Novembre 2011


Hier, fin de journée tranquille, intimité avec Marguerite dès ses pleurs : crainte que sa mère donne ses livres alors qu’il s’agissait seulement de prévoir un des moments du goûter d’anniversaire. Comme ensuite devant la télévision, où je venais par exception, elle s’était pelotonnée contre moi : les Simpson. A son chevet : prière, dialogue, sacrement du pardon dont d’instinct elle entrevoit la dialectique en disant qu’aprè une dispute avec son amie de cœur, elles avaient trouvé ensemble le jeu qui les départagerait, et que s’étant détestées et séparées, elles s’aimaient bien plus alors… sur cette base, le rôle du prêtre, eucharistie, absolution ne fait pas problème, mais on revient toujours à l’identité divine de Jésus, alors que l’histoire le montre tellement homme – je tiens le journal de tout cela comme d’ailleurs de ses mots, gestes et faits, c’est moi qui apprend et surtout que dans l’éveil à la foi, il y a cette action de l’Esprit saint : elle a du mal à admettre que ce qu’elle découvre spontanément peut lui avoir été inspiré, et pourtant…


Masse de choses à faire et à ranger, mais c’est une reprise ou une entrée en possession, c’est une maîtrise tranquille qui nous est alors donnée. Accomplissement de mon vœu de marcher de Lisieux à Lourdes si je recevais un enfant de mon sang : objection de sécurité par ma chère femme, je serai dévalisé en route. Conseil de mon cher Frère Claude de Kergonan (bientôt deux ans pour son entrée dans l’éternité) : la même distance, mais par addition quotidienne d’une marche autour de chez nous. M’organiser pour une heure chaque jour, tranquillement : chapelet, écoute et disponibilité. Ce sera en sus hygiénique, et il me sera peut-être donné d’accomplir réellement une part du trajet, par exemple une journée à partir du Carmel, ou une journée du côté du Puy, ou une autre encore vers Lourdes pour arriver à la grotte… Prier ainsi. Ce que j’amasse en pensée est plutôt une récapitulation de grâces reçues ou à recevoir. C’était un homme très âgé, et de très belle allure. On voulut l’obliger à manger du porc en lui ouvrant la bouche de force. Préférant avoir une mort prestigieuse plutôt qu’une vie abjecte, il marchait de son plein gré vers l’instrument de supplice, après avoir recraché cette viande [1]il était le chef des collecteurs d’impôts, et c’était quelqu’un de riche. Il cherchait à voir Jésus, mais il n’y arrivait pas à cause de la foule, car il était de petite taille. Il courut donc en avant et grimpa sur un sycomore pour voire Jésus qui devait passer par là… Le rite n’est pas tout, il n’est pas à idolâtrer (cf. nos pitoyables actualités, attentat contre Charlie-Hebdo., manifestations devant le théâtre de la Ville à Paris) mais il est à respecter quand il est porté par les autres, par un peuple (cf. ce qu’il y aurait, éventuellement, de sciemment provocateur dans ces gloses ou représentations d’une sainteté ou d’une divinité au visage supposé). Le respect non de la chose, mais de l’autre dans sa foi, son mouvement, son état. La foi cependant reçoit des adjuvants, les sacrements de l’Eglise chrétienne, les piliers de l’Islam, ils sont relationnels, ils prennent en compte notre humanité, notre incarnation. Eléazar tient à cette relation directe avec son Dieu : j’endure sous le fouet des douleurs qui font souffrir mon corps ; mais dans mon âme je les supporte avec joie, parce que je crains Dieu. Zachée, ne sachant de Dieu que la réputation de Jésus, est au commencement de l’itinéraire qu’a accompli le martyr d’Israël, il veut voir et connaître. Tous deux sont exaucés, Eléazar reçoit le courage d’une ultime profession de foi : un beau raisonnement, bien digne de son âge, du rang que lui donnait sa vieillesse, du respect que lui valaient ses cheveux blancs, de sa conduite irréprochable depuis l’enfance, et surtout digne de la législation sainte établie par Dieu. Zachée reçoit le Christ en personne : Jésus, comme pour l’aveugle au seuil de Jéricho, s’arrête. Arrivé à cet endroit, Jésus leva les yeux et l’interpella. Dans les deux aventures, il s’agit de nourriture : Eléazar refuse celle qui ne vient pas de Dieu, Zachée reçut Jésus avec joie et sans doute lui offre un festin. Quelle grâce quand Dieu insiste et distingue à ce point : Zachée, descends vite : aujourd’hui il faut que j’aille demeurer chez toi. Jésus en croix : je le te le dis, aujourd’hui tu seras avec moi en paradis. Jésus chez Zachée : aujourd’hui, le salut est arrivé pour cette maison. – J’ai annoncé à notre fille que je lui raconterai, ce soir, cette histoire : un homme si petit qu’il ne pouvait apercevoir Jésus. Elle questionne : parce qu’il y avait un géant devant lui. Elle voit plus un obstacle précis, un antagonisme ou un ennemi quoiqu’elle le constate avec tranquillité, qu’une ambiance. L’enfance est relationnelle, l’adulte s’emporte par les contextes, circonstances, idéologie dominante, habitudes courantes de pensée et de comportement. Elle est déjà Zachée puisqu’elle contournera sans doute l’homme de très haute taille, tandis que moi j’érigerai tout en un système devant quoi s’avouer impuissant, ce personnage de KAFKA grandissant, vieillissant devant la porte, la même, qui ne s’ouvre pas. Mais y a-t-il frappé ? (à vérifier). Voyant cela, tous récriminaient : il est allé loger chez un pécheur – Voilà Seigneur, je fais don aux pauvres de la moitié de mes biens et si j’ai fait du tort à quelqu’un, je vais lui rendre quatre fois plus. Sacrement du pardon et petite pénitence à l’absolution… L’Ecriture et notre fille, dons de Dieu l’une et l’autre, me font avancer, au moins être… Et moi, je me couche et je dors ; je m’éveille : le Seigneur est mon soutien.


[1] - 2ème livre des Martyrs d’Israël VI 18 à 31 ; psaume III ; évangile selon saint Luc XIX 1 à 10