dimanche 31 juillet 2011

l'avortement

j'ai manqué à trois personnes

tu ouvres ta main - textes du jour

Prier… [1] Vous tous qui avez soif, venez, voici de l’eau ! … Jésus partit en barque pour un endroit désert, à l’écart… L’eau en miroir, le Christ et l’aube, l’eau en source, les lèvres qui s’ouvrent et donnent la parole, les lèvres qui s’ouvrent et reçoivent la giclée de l’eau. Contre-jours. L’image donnée à la foi, à l’espérance, à la charité qui est amour et plus, qui est preuve. Il prononça la bénédiction (comme à la Cène, ces bénédictions que plus personne ne dit, dans nos civilisations qui vont au désert, mais elles, c’est involontaire et pour rien) : il rompit les pains, il les donna aux discioles, et les disciples le donnèrent à la foule. Le pain qu’on ouvre à la main, le pain qui se donne, qui se passe, qui se mange. On ramassa douze paniers pleins. La satiété, l’abondance, le repos d’âme d’avoir le corps et la chair assurés et tranquilles. Comment cela avait-il commencé ? une exposition générale de la misère du monde. Une recherche, une attraction, un mouvement immense, déjà une prière. Une prière muette, intense : Les foules l’apprirent et, quittant leurs villes, elles suivirent à pied. En débarquant, il vit une grande foule de gens ; il fut saisi de pitié envers eux et guérit les infirmes. La journée dut y passer, quel dimanche pour celui qui était parti pour un endroit désert, à l’écart, prier, se reposer, quelqu’un l’accompagnant peut-être qui manoeuvra la barque, ou lui seul, partit en barque. Vers le « coin prière » que notre fille a été instruite (à l’école) à organiser-confectionner où qu’elle se trouve. Donnez-leur vous-même à manger. Notre tâche sur cette terre, nous n’y suffisons pas : dix tonnes de supplément alimentaire pour treize millions d’affamés en Afrique orientale, quand ce ne sont pas des produits à diluer… en période d’atroce sécheresse… Tous mangèrent à leur faim. … Mangez de bonnes choses, régalez-vous de viandes savoureuses ! Nous sommes faits, créés, consttiués pour le bonheur, non pour la famine, ou l’autisme. Prêtez l’oreille ! Venez àmoi ! Ecoutez, et vous vivrez. Le pain, l’écoute, la vie. Rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est en Jésus Crhist notre Seigneur. Mouvements de foule, mouvement de mon âme, du sommeil au rêve, de l’éveil à la prière, au silence maintenant.


Demander, supplier, attendre, remercier, aimer. Tu leur donnes la nourriture en temps voulu. Tu ouvres ta main : tu rassasies avec bonté tout ce qui vit. Ainsi soit-il, pour nous tous. Moi en dernier si chacun peut être heureux, recevoir consciemment ou pas, le bonheur de l’espérance, de la foi, du partage.


La baie-fenêtre pas ouverte à temps, malgré mon pressentiment, un oiseau s’assomme et chute devant la vitre, j’en suis responsable. Pas pardonnable, sinon par cet oiseau-même que je prie ... en Dieu, seul refuge possible pour lui et pour ma culpabilité. Pénitence et rappel de ma précarité. Je ne fais pas le bien que je veux, dit l'Apôtre.


[1] - Isaïe LV 1 à 3 ; psaume CXLV ; Paul aux Romains VIII 35 à 39 passim ; évangile selon saint Matthieu XIV 13 à 21

samedi 30 juillet 2011

tu ne feras aucun tort à ton prochain - textes du jour

Samedi 30 Juillet 2011


. . . nous nous aimons, cela aurait pu se faire avec d’autres – en théorie, en rétrospective mais ce fut rarement envisagé et chaque fois impossible, aucune n’a eu le charme de m’y incliner définitivement et la Providence m’en a refusé les moyens, c’est-à-dire la maturité avant tout ce qu’elle et moi, nous avons ensemble subi et vécu par une décisive sollicitude mutuelle. L’amour fut dès le début expression, le baiser plus respiration qu’étreinte. Je ferai tout à l’heure, sur la terrasse, en journal de la soixantaine, son portrait et dirai ma réflexion. Finalement, sur moi, je n’ai plus rien à noter et mon espérance est immobile, ce qui veut dire tout le contraire de morte, mais attentive et semblable à elle-même d’objet et d’attitude : la confiance. Prier… les anniversaires qu’on se donne valent moins que ce que l’on reçoit. Des vies nous sont données quand nous visite un anniversaire, quelqu’événement qu’il commémore, quelque personne qui, par cela, communique avec tous. Même imperceptiblement. Prier… [1] des leçons d’économie politique, Ancien et Nouveau Testaments confondus, que nous nous gardons bien d’expliciter en esprit, en exigences sans doute de pratiques aujourd’hui tout autres mais ayant une forte racine, que nous avons complètement occultée. Si tu dois vendre ou acheter dans l’intervalle, ne fais aucun tort à ton frère. … Tu ne feras aucun tort à ton prochain, tu craindras ton Dieu, je suis le Seigneur votre Dieu. C’est-à-dire que l’organisation économique, les relations d’échange entre les hommes sont d’abord fondées sur le respect mutuel, non sur le rendement, non sur la rationnalité, non sur quelque perfection logique ou mécanique (dont chaque génération apprend qu’elle est seulement théorique). S’ensuit une manière assez complexe à la seule lecture, de procéder dans une économie agraire : celui qui vend tiendra compte des années qui restent à courir. Plus il restera d’années, plus tu augmenteras le prix ; moins il en restera, plus tu réduiras le prix, car la vente se fait d’après le nombre des récoltes. Ce n'est pas l'utilité marginale, ni la "loi" du profit, prétendue unique motivation de l'investissement. Je puis penser que l’agraire impose la perspective, impose les rythmes, impose le long terme, qu’il impose la prévoyance puisque de nombreux paramètres sont évidemment incontrôlables, intempéries, pandémies, etc… ces contraintes naturelles produisent certainement une sagesse dont nos économies spéculatives et mécanistes, au sens des contagions (dites « systémiques », on ne peut mieux évoquer la nocivité de la phase actuelle du capitalisme) sont aux antipodes. Le calendrier est religieux, les délais se comptent à partir d’une libération historique, collective. Bien des régimes païens, au siècle dernier visiblement, à la Révolution française aussi, ont tenté ces calendriers. L’évangile qui n’est ni symbolique ni législatif, mais historique et factuel, bouscule ce qui, même saintement, est installé : donne-moi ici, sur un plat, la tête de Jean le Baptiste. Pourquoi ? un adultère dénoncé : tu n’as pas le droit de vivre avec elle. Leçon banale de psychologie, la femme, Eve et Hérodiade, supplée à la lâcheté ou à la perplexité de l’homme (la femme de Pilate). Sens pour nous aujourd’hui : l’économie politoique, je vois. La décollation de Jean Baptiste, non. Sinon que même le martyre – en l’occurrence, Jean ne meurt que pour la morale, pas pour une attestation du Christ – peut avoir son anonymat : victime d’un caprice, d’un hors sujet dans l’histoire du salut. On ne le tue pas parce qu’il a dit : c’est lui. On le tue parce qu’il gêne une vie de couple… Tu gouvernes les peuples avec droiture, alors te passer les rênes, de ma vie, de la vie de celles et ceux auxquels je suis attaché, de l’univers, de la création, ainsi soit-il ! nous tous fourbus, perdant même cette acuité de l’enfant pour se scandaliser de l’illogisme des adultes. Pas plus lucide que l’enfant. La recommandation du Christ est une observation vécue : le Fils de Dieu fait homme sait ce qu’est l’enfance. Nous la dévoyons : la fille d’Hérodiade dansa devant tout le monde, et elle plut à Hérode… Poussée par sa mère, elle dit…

[1] - Lévitique XXV 1 à 17 passim ; psaume XLVII ; évangile selon saint Matthieu XIV 1 à 12

vendredi 29 juillet 2011

la profession de foi dans les évangiles

crois-tu cela ? - textes du jour

Vendredi 29 Juillet 2011




La relation à la vie, nos prédécesseurs forcément nos aînés dans le passage de la mort, la simplification et l’œuvre d’amour qui s’opèrent : leur silhouette en nous, notre dialogue avec eux. Certains sont sujets de communion, un de mes pères spirituels, le plus père de tous à la fois par l’autorité de l’expérience et par sa réticence explicite au compagnonnage sauf à de rares instants d’émotion sur lui-même (à cause d’un tiers, d’une tierce…) ou sur moi : cinquième anniversaire de sa mort aujourd’hui. Une femme morte plus que centenaire et tout à fait alerte de corps et d’intelligence, sa fête aujourd’hui, première agrégée de langues en France, condisciple de Louise Weiss et de tant de célébrités à peine moindre, plus qu’amie de mes parents et grands-parents puisque le facteur déclenchant d’un cancer dormant chez ma mère fut la nouvelle de sa mort. Les enfants dans la vie, notre fille dans la mienne et dans celle de ma femme : un accompagnement certes, plus d’elle à nous qui nous centre sur l’essentiel, que de nous à elle, mais davantage, une force irrésistible mélangeant amour, bonheur et vie. Nous ne l’aurions pas, je ne l’aurais pas, nous ne la recevrions pas chaque matin à son lever, nous ne la veillerions chaque début de nuit à sa mise au lit puis dans son assoupissement, angélique – forcément ? – à ses six ans et demi, que nous serions tout autres. Il est vrai aussi que la grâce de Dieu aurait eu d’autres plans. J’aime celui qu’elle a eue sur nous jusqu’à cet instant de me mettre maintenant à genoux. [1] Moi, je suis la résurrection et la vie…Oui, Seigneur, tu es le Messie, je le crois. Tu es le Fils de Dieu, celui qui vient dans le monde. Ces notes sur Rembrandt que je dois mettre au net, le défi qu’il se donna et que les exposants ont réduit à la seule technicité : représenter le Christ d’après nature et non selon la tradition des images, est réductrice. Le peintre a entamé un exceptionnel itinéraire spirituel en se donnant, par lui-même, les outils de la contemplation et de l’attention, et il a choisi, ou bien la grâce lui fit s’arrêter aux moments essentiels de la rencontre sur la route et dans l’auberge d’Emmaüs, à quelques haltes du Christ prédicateur, à l’interrogation sur la femme adultère, et… décisivement la résurrection de Lazare et son apparition, Lui, le ressuscité à Marie-Madeleine. La profession de foi de Marthe… sans doute, Marie a choisi la meilleure part : elle ne lui sera pas enlevée mais la compassion de Jésus, l’interrogation décisive en toute vie humaine, nous les devons à Marthe. Marthe en quelques instants, non seulement par la présence souveraine de Jésus, du Christ, mais par le dialogue portant sur le décisif, passe de la confiance en une personnalité d’exception : je sais que, maintenant encore, Dieu t’accordera tout ce que tu lui demanderas, à la foi, c’est-à-dire à la connaissance-reconnaissance totale, intégrale : tu es le Fils de Dieu, celui qui vient dans le monde. La grâce d’une vie est certainement cette rencontre-là qui nous fait dire-vivre-comprendre cela. Jésus, la vie nous donnent alors des à-côtés dont nous avons, dont j’ai bien besoin… Ton frère ressuscitera – Je sais qu’il ressuscitera au dernier jour, à la résurrection. Et Jésus donne un gage, Lazare est ramené à notre vie limitée et mortifère. Aux jours d’espérance, soyez dans la joie ; aux jours d’épreuve, tenez bon ; priez avec persévérance. Nos paysages intérieurs, nos états d’âmes, les circonstances fortes, douloureuses ou heureuses (je tiens mieux face à l’échec que dans le succès…) nous appellent – aussi – à adapter notre prière. Pleurer ou se réjouir est une forme d’action de grâces face aux emm… ou aux joies qui nous arrivent. Les premiers formateurs, appelant combat et réflexion, les secondes parfois lourdes d’illusion même si elles semblent si aériennes. Figure de la fratrie selon saint Paul : soyez unis les uns aux autres par l’affection fraternelle, rivalisez de respect les uns pour les autres. J’ai à faire et à écrire, là-dessus. Le rayonnement de Moïse – tel que vécu-constaté par les Hébreux – est redit par le psaume et manifestement expérimenté par Marthe et par Marie : qui regarde vers lui resplendira, sans ombre ni trouble au visage. Nous ne prions pas en dehors de nous, ni de notre vie, nous ne prions pas non plus selon notre vie, et depuis elle, nous sprions en tentant de regarder et en nous sachant interpelés, interrogés, appelés. Marthe, Marthe, tu t’inquiètes et tu t’agites pour bien des choses… Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; et tout homme qui vit et qui croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? La profession de foi dans les évangiles. La profession de foi dans les évangiles.

[1] - Paul aux Romains XII 9 à 13 ; psaume XXXIII ; évangile selon saint Jean XI 19 à 27 ou selon saint Luc X 38 à 42

jeudi 28 juillet 2011

comparable - textes du jour

Jeudi 28 Juillet 2011



Egaré mon livret de Prions en Eglise. La prière à « mains nues », sans texte… les prières de vie quotidienne apprises par cœur, le Je vous salue, Marie… oui. M’incliner. Mais réciter-méditer-inventorier recevoir le Credo, richesse éminemment partagée : c’est celle-là. Le Notre Père, collectif, enseigné par le Fils, mais pas récité avec nous… Je m’aperçois que par l’Evangile au quotidien, reçu par internet, j’ai au moins le texte du jour, mais – génie de l’Eglise ou plus essentiellement qu’un talent, ressort de notre foi – la nécessité d’une mise en regard de l’enseignement direct du Rédempteur avec ce qui l’annonce, l’Ancien Testament, ce qui le commente, les écrits et lettres apostoliques, et d’une certaine manière ce qui en résonne ailleurs ou en reste ou en commence, précisément quand la prière est à mains nues, et la foi sans outi : la racine spirituelle et scripturaire que je vois au Coran, dans la elcture duquel il me faut me réimmerger, comprendre et communier avec d’autres, plus frères de foi et de prière, que bien des chrétiens. Prier avec mes amis, mes pères, mes compagnons d’un bout de route ,ce qui fait itinéraire, prier avec celles dont j’ai reçu la responsabilité. Prier avec les souffrants – la statistique de Somalie et d’Oslo, l’intensité des désespoirs, la vulnérabilité de chacun de nous aux pulsions les plus horribles, ce constat de Dieu, au début de l’histoire humaine : Yahvé vit que la méchanceté de l’homme était grande sur la terre et que son cœur ne formait que de mauvais desseins à longueur de journée. [1] La parabole du filet, le jugement dernier commun à tous les monothéistes en perspective et ayant habité (de peur) tant de générations devenant à longueur de vie et selon des civilisations foncièrement analogues : échangistes avec Dieu, le rite, le sacrifice, la discussion en fait, mais la conclusion que donne le Christ est paradoxale : C'est ainsi que tout scribe devenu disciple du Royaume des cieux est comparable à un maître de maison qui tire de son trésor du neuf et de l'ancien [2], tant elle paraît hors sujet. Conversion de l’ennemi type de Jésus en ministère public, le scribe, le nanti en religion et en pouvoir sur les autres ? peut-être, Paul de Tarse en est l’illustration magnifique et salvifique. Mais le Royaume des cieux. Jamais statique, toujours montré en mouvement, mouvement d’hommes, plus que de Dieu. Un trésor en tout cas. La vie humaine, sans cesse nouveauté, sans cesse héritage. L’unique responsabilité d’un vivant : tirer quelque chose du trésor, mouvementer ce que je reçois, ne pas le qualifier a priori, le discernement ne sera jamais à la dimension du mystère. Pauvreté jouxte richesse. Besoin de Dieu et donc foi d’origine, de persévérance, d’espérance : reconnaissance de Lui à proportion de ma précarité et des enjeux, de ce dont je suis responsable. Mais ce scribe, persécuteur du Christ, n’a la pleine utiluté du trésor que devenu disciple, alors il unité les deux Testaments, alors il embrasse toute vie, et il n’est plus que disciple. Vérité d’un homme : il est disciple. Et ainsi, par cela-même, comparable à un maître de maison.

[1] - Genèse VI 5

[2] - évangile selon saint Matthieu XIII 47 à 53

mercredi 27 juillet 2011

ils suppliaient le Seigneur, et lui leur répondait : il parlait avec eux - textes du jour

Mercredi 27 Juillet 2011


Prier… le calme de s’accepter, d’accepter paramètres et époque du monde et de notre propre existence, le calme de ne se plus se mettre au travail que selon les forces reçues pour une vocation pas toujours explicite, mais vécue minute par minute en serviteur de ce qui me dépasse de plus en plus. [1] Dans sa joie, il va vendre tout ce qu’il possède et il achète ce champ… il va vendre tout ce qu’il possède et il achète la perle. Ce que j’ai reçu – et qui est trésor – ne m’a rien coûté, tout s’est passé au crédit de ma persévérance en action de grâce pour ce trésor reçu et en fidélité pour le conserver, en être digne et le faire fructifier : rsponsabilité envers qui j’aime et qui m’aime. Ne m’a rien coûté mais a surpassé mes attentes, mes supplications, mes projets, mes rêves. Je resterai moi, je ne changerai et pourtant je deviendrai enfin autre chose que cette semi-personne enchaînée par son ego, ses désors, ses pulsions et ses inactions, inorientations et autres bavardages et sophismes du cœur (et des sens). Le Royaume des Cieux est tout proche. J’y suis déjà, tant de nous y sont déjà. Moïse : son visage rayonnait de lumière depuis son entretien avec le Seigneur. Aaron et tous les fils d’Israël virent arriver Moïse : son visage rayonnait. … Quant il eût fini de leur parler, il mit un voile sur son visage. Et lorsqu’il se présentait devant le Seigneur pour s’entretenir avec lui, il ôtait son voile jusqu’à ce qu’il fût sorti. Alors, il transmettait aux fils d’Israël, les ordres qu’il avait reçus, et les fils d’Israël voyaient rayonner son visage. Puis il remettait le voile sur son visage, jusqu’à ce qu’il rentrât pour s’entretenir avec le Seigneur. La Transfiguration de Jésus n’est qu’un instant et selon trois témoins, modestie de Dieu, Verbe fait chair, tandis que l’homme Moïse est gratifié de face à face et d’un rayonnement public. Les évangélistes d’ailleurs apportent une formidable témoignage implicite de la divinité du Christ, en ne mentionnant que Sa prière, mais jamais une apparition du Père, sinon une voix qui se fait entendre à quelques reprises. Dieu ne s’apparaît pas à Lui-même mais à nous. Le voile, pas du tout pour se barricader contre le monde et les autres – qu’on soit femme ou homme, que ce soit cloître, clôture, voile liturgique – mais par égard pour autrui, par humilité, signaler fondamentalement qu’on n’est visage découvert que lorsque – de tout soi-même – on a quelque chose à proférer, à dire et qui soit essentiel, décisif. Ce ne peut être que parole de vie, que parole de Dieu. Je m’aventure un peu, mais lisant ce passage de l’Exode, je le comprends ainsi et m’en réjouis. Ces grands personnages de l’Ancien Testament nous font – encore plus que par leur témoignage ou leur intuition – attendre le Christ, le Souverain et intime personnage.

[1] - Exode XXXIV 29 à 35 ; psaume ICIX ; évangile selon saint Matthieu XIII 44 à 46

mardi 26 juillet 2011

jamais il ne reprendra sa parole - textes du jour

Hier

Réponse à mon interrogation sur le chemin de Paul : La résurrection du Christ, en tant qu’homme, c’est le fait de Dieu, du Père, mais en tant que Dieu Lui-même, pourquoi ressuscité par un Autre, fût-il le Père ? Pourquoi ne se ressuscite-t-Il pas Lui-même ?

La résurrection de Jésus par son Père : elle est dans la logique des relations intratrinitaires, de celle d'un Fils qui reçoit tout de son Père, en particulier la vie ;- Selon une ligne théologique, à la suite de saint Irénée, la création n'est pas parfaite, et ne peut pas l'être, sinon elle serait Dieu ; elle est toujours en voie d'accomplissement, un accomplissement qui ne lui sera donné qu'à la fin de l'histoire ; d'où les conflits, la violence qui sont à l'oeuvre en elle ; le tentateur de la Genèse n'est nullement un ange déchu - invention d'un apocryphe de l'Ancien Testament - mais une créature. Ainsi est indiquée l'ambiguïté du réel créé, d'où les tentations qui nous font rarement désirer le mal, mais plutôt un bien inférieur, faisant obstacle à un bien plus grand.- Quant au péché originel, c'est une interprétation par Augustin du péché d'Adam, paradigme de tout péché. Le mal à l'oeuvre dans le monde dépasse de beaucoup ce qui est proprement de l'ordre du péché : combien de décisions que nous croyons bonnes ont des conséquences mauvaises ! Cela tient à nos limites d'êtres créés (cf. plus haut).Quand j'ai eu connaissance de cette ligne théologique, cela a été une immense libération pour moi : une leçon d'humilité, qui m'a tirée d'un volontarisme culpabilisant, une ouverture à l'action de l'Esprit qui, seule, peut nous introduire, peu à peu, dans l'amour trinitaire, source, définition même du salut !

Maintenant

Prier … [1] entendre ce que vous avez entendu, voir ce que vous voyez… l’espérance des prophètes, la foi de nous tous. Quant aux contemporains du Christ, tellement ne virent ni n’entendirent… rien. Leur postérité a persévéré dans les lois de l’Alliance, leurs enfants y sont restés fidèles grâce à eux. De plus en plus pénétré de cette double responsabilité parentale, vis-à-vis de Dieu qui se présente – dans l’Ancien Testament – comme le Dieu de nos pères : transmettre, et vis-à-vis de notre enfant : risquer bien plus que la vie, tout son équilibre selon que cette foi sera pour elle nourriture et structure, stabilité et joie supplantant larmes et déceptions, ou au contraire sera un carcan, quelque chose à abandonner très vote ou un jour. Je réponds à ce mouvement d’action de grâces me faisant discerner ma propre vie, mais je prends la responsabilité d’en répondre devant notre enfant chaque soir et si souvent. Que Dieu nous bénisse selon Lui-même, selon les saintes généalogies, selon tout croyant et tout homme et femme de bonne volonté. L’enfant lui, la nôtre, questionne, écoute, ne doute pas mais regarde. Anne, Marie, Jésus, des statues d’église ?

[1] - Ben Sirac XLIV 1 à 15 ; psaume CXXXII ; évangile selon saint Matthieu XIII 11 à 17 passim

lundi 25 juillet 2011

nous étions comme en rêve - textes du jour

Lundi 25 Juillet 2011


Prier… [1] Il s’en va, il s’en va en pleurant, il jette la semence ; il s’en vient, il s’en vient dans la joie, il rapporte les gerbes. … Nous le savons, celui qui a ressuscité le Seigneur Jésus nous ressuscitera, nous aussi, avec Jésus, il nous placera près de lui avec vous. Passage plus difficle qu’il ne le paraît : Paul médite et dit son destin, le destin de chacun, il le dit à ses ouailles et convertis. La résurrection du Christ, en tant qu’homme, c’est le fait de Dieu, du Père, mais en tant que Dieu Lui-même, pourquoi ressuscité par un Autre, fût-il le Père ? Pourquoi ne se ressuscite-t-Il pas Lui-même ? Mystère de l’Incarnation qui dissipe bien des drames de la condition humaine puisqu’elle est vécue de Dieu-même et donc qu’elle est sauvée et transformée avant même d’être sauvée, puisqu’elle est partagée, mais qui ajoute aussi celui de la relation entre deux natures en une même personne, et celui de la relation entre les personnes divines. Jeux d’intelligence ? alors que seul importe le dénouement : résurrection, rédemption (majuscules) ? oui, sans doute. La prière, chaque génération dans l’Eglise nous font avancer dans la compréhension du mystère. Nous, les vivants, nous sommes continuellement livrés à la mort à cause de Jésus, afin que la vie de Jésus, elle aussi, soit manifestée dans notre existence mortelle. Cette « configuration » au Christ n’est pas un objectif de comportement ou d’efforts… elle est un fait, le fait essentiel, décisif, le fait accomplissant cette création de nous tous, du vivant à l’image et à la ressemblance de Celui qui nous crée. Création semi-manquée par le péché originel, création assumée, rachetée, « repéchée » par l’Incarnation du Christ. Jacques dit le « majeur », l’aîné de Jean, compagnon avec lui de Pierre pour la Transfiguration et pour l’Agonie au jardin des Oliviers, son rayonnement décisif dans l’Eglise commençante, la démarche de sa mère… voilà mes deux fils : ordonne qu’ils siègent, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche, dans ton Royaume… L’incarnation, ses débats sont bien là. Pas de doute. Alors, on disait parmi les nations : « Quelles merveilles fait pour eux le Seigneur ! ».

[1] - Paul aux Corinthiens IV 7 à 15 ; psaume CXXVI ; évangile selon saint Matthieu XX 20 à 28

dimanche 24 juillet 2011

je te donne un coeur intelligent et sage - textes du jour

Dimanche 24 Juillet 2011


Prier… le jour du Seigneur ! le dimanche. L’émission de télévision, sur la 2. Œcuménique même si et surtout parce qu’elle donne les ambiances et les dires en succession et non en discussion ou en échange. La communion est éminemment possible – elle est même invitante – à entendre ainsi deux Juifs échanger et se compléter sur Moïse, qui jette la couronne à terre de son père adoptif le Pharaon, et aller à Jésus et Hérode. Enigme grandissante : ces passants, ces touristes devant la petite église de ce bourg dont la population décuple en été : bord de mer, devbant la petite église, les portes ouvertes, le carillon, et qui n’y entrent pas... Quel est le sens de cette structure hebdomadaire, et plus largement d’une vie qui, même sans foi explicite, sans rite ni liturgie, sans lecture ni réflexion, n’aurait aucun repère que de vivre au rythme inconscient de sa propre respiration physiologique. Or, dans les pays riches, c’est l’immense, écrasante majorité. Curieusement, cela ne se voit pas dans les regards, pas plus vides (ni plus denses) que celui du chrétien au sortir de la messe dominicale. Mais alors ? quel est le plus distrait, l’incroyant d’habitude ou le chrétien d’habitude ? et moi-même, la plupart du temps, machinal, demandeur de ce qui n’est pas vital et qui au contraire peut gêner autrui ou me disperser ?


Bossuet et sa politique tirée de l’Ecriture sainte, son auditoire au premier rang duquel…. L’équilibre de notre Ancien Régime, la conscience du roi d’être comptable devant Dieu en conscience. La Cinquième République, le président n’ayant de prérogatives fondamentales que selon la confiance et le concours populaires suscités systématiquement, avec en sanction, le départ faute de confiance. Aujourd’hui, ni devant Dieu ni devant le peuple, pas devant l’histoire non plus. Au mieux, le souci du bien commun au coup par coup, ce qui est une légitimation très bienveillante de ma part. – Au départ, la relation à ce qui dépasse : Salomon exemplaire. Donne à ton serviteur un cœur attentif pour qu’il sache gouverner ton peuple et discerner le bien et le mal… Puisque c’est cela que tu as demandé, et non pas de longs jours, ni la richesse, ni la mort de tes ennemis, mais puisque tu as demandé le discernement, l’art d’être attentif et de gouverner, je fais ce que tu as demandé : je te donne un cœur intelligent et sage, tel que personne n’en a eu avant toi et que personne n’en aura après toi. [1] La leçon n’est pourtant pas directement ni politique ni philosophique, elle est celle du choix et de l’échelle des valeurs. Combien dans mes dialogues d’adolescence avec ce moine que j’ai aimé et qui m’aimait, qui me rudoya à mes commencements et que je rudoyais au soir de sa propre existence, l’amour fraternel et d’esprit tellement plus efficace et cohérent que les jugements a priori entre frères et sœurs ne conservant plus de commun entre eux que des jugements et des droits supposés les uns sur les autres… combien me répétait-il que je manquais d’échelle de valeurs : je ne le comprenais et ne le comprends qu’en en ayant enfin reçue une par la responsabilité qui m’est échue d’une femme et d’un enfant. Chemin à Dieu que l’échelle de Jacob, des valeurs. Ayant trouvé une perle de grande valeur, il va vendre tout ce qu’il possède, et il achète la perle. … On s’assied, on ramasse dans des paniers ce qui est bon, et on rejette ce qui ne vaut rien. Choisir. Et selon précisément ces choix, être choisi. Les disciples désarmants de gentillesse : avez-vous compris tout cela ? – Oui, lui répondirent-ils. Voire… eux, nous, moi… Clé, la prière. Toi qui m’as fait roi à la place de David mon père (n’invoquer ni l’hérédité ni l’élection, lois humaines, mais Toi qui… Dieu intime et personnel). Or, je suis un tout jeune homme, incapable de se diriger… donne à ton serviteur un cœur attentif…


[1] - 1er Rois III 5 à 12 ; psaume CXIX ; Paul aux Romains VIII 28 à 30 ;évangile selon saint Matthieu XIII 44 à 52

samedi 23 juillet 2011

je cherche le Seigneur, il me répond - textes du jour

Samedi 23 Juillet 2011


Je ne suis pas ce que j’ai, je ne suis pas ce que je fais, je ne suis pas ce que je suis, ou du moins je le suis fort peu, ce qui me définit et m’identifie sont mes projets, mon désir, mon besoin, en fait ma tension vers Dieu, vers Son éternité, Sa toute-puissance, Sa possession et Sa science de tout. En vie quotidienne, cela se traduit par du compagnnonage, du secours, une sauvegarde contre la désespérance. L’homme est ainsi, et je suis heureux d’être ainsi un homme, une créature dans le dénuement, la pauvreté, les pleurs. Je suis ce que je reçois et je ne demande que l’amour, et il se trouve que je le reçois, à profusion. L’ensemble de la course est là.


Prier… [1] rien ne manque à ceux qui le craignent. Des riches ont tout perdu, ils ont faim ; qui cherche le Seigneur ne manquera d’aucun bien… Qui regarde vers lui resplendira, sans ombre ni trouble au visage. Texte à nouveau proposé : Qui est ma mère ? qui sont mes frères ? Les impétrants comme les témoins et la foule, sèchent. Réponse du Christ après un silence que lui seul peut rompre puisque la question est telle… En parcourant du regard ceux qui étaient assis en cercle autour de lui, il dit… et la réponse est : nous, vous, ils… Celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est mon frère, ma sœur, ma mère. Tendre vers Dieu, éprouver son dénuement, c’est commencer l’œuvre de foi, l’accomplissement d’une volonté qui, apparemment, n’est pas la nôtre mais qui le devient par adhésion de tout notre être : adhésion et joie. Ma vie aujourd’hui, dans la condition humaine, je la vis dans la foi au Fils de Dieu qui m’a aimé et qui s’est livré pour moi. Ce que tu dis, Paul, mon prédécesseur dans la foi, mon Abraham tout proche, je le signe des deux mains et le proclame : puisse cela être mon identité et toute mon existence. C’est déjà ma joie et cette sensation-certitude en moi de la rédemption, du salut. Personnel et universel.

[1] - Paul aux Galates II 19.20 ; psaume XXXIII ; évangile selon saint Marc III 31 à 35

jeudi 21 juillet 2011

la joie sur les lèvres, je dirai ta louange - textes du jour

Vendredi 22 Juillet 2011

Je me réveille : pas content de moi-même ni du temps qui passe, dont je ne sais. J’espère, mais pas en moi ni en ce que j’ai parfois de forces. J’espère bien plus sûrement : fins et moyens, paramètres, aucune donnée n’échappe au Créateur, mon Sauveur. Je suis à Lui. Qu’Il veuille m’aider à ce que je ne déçoive pas ceux qui ont confiance en moi ou ont besoin de moi.



Prier… [1] Marie-Madeleine, entre beaucoup de confusions, la combinaison sans doute de plusieurs personnages, une figure emblématique de l’amour surgit et s’impose : modèle de vie spirituelle ? plutôt indication des réponses de Dieu à qui se projette sur Lui. Mon âme s’attache à toi, ta main droite me soutient… Avez-vous vu celui que mon cœur aime ? … On a enlevé le Seigneur, mon Maître, et je ne sais pas où on l’a mis. Soliloque de toute recherche, tant qu’elle est seulement mienne, nôtre. Cesse de me tenir… interrompt le Ressuscité. Transformation, conversion, libération, mission, témoignage : vie. J’ai vu le Seigneur et voilà ce qu’il m’a dit. Conclusion pour nous que donne un contemporain, mystérieusement témoin quoique n’ayant pas été disciple de Jésus pendant le ministère public de celui-ci : nous ne connaissons plus personne à la manière humaine : si nous avons compris le Christ à la manière humaine, maintenant nous ne le comprenons plus ainsi.





L’avais-je réalisé, la première prostituée avec laquelle j’ai frayé (et qui ne fut suivie que de deux ou trois de ses consoeurs, et il y a quarante ans…) s’appelait Madeleine. Prié pour elle, dès cette époque, notamment avec mon cher Michel T. de P., lui-même religieux à l’itinéraire si douloureux [2].





[1] - Cantique des cantiques III 1 à 4 ; 2ème lettre de Paul aux Corinthiens V 14 à 17 ; psaume LXIII ; évangile selon saint Jean XX 1 & 11 à 18


[2] - + Dimanche 17 Novembre 1968

23 h 00

Expérience intéressante . et difficile à définir .
ce soir .
Journée sans relief . déjeuner à Wissembourg .
après avoir assisté à la cathédrale à la messe .
routes dans les Vosges du nord . neige . et ciel gris .
Barbarella au cinéma .

Puis . dans le fil de mon obsession physique depuis deux
jours . circuits dans la ville . à la recherche de je ne
sais quoi . qui s’est avérée être une p…

Expérience passionnante . car elle est une totale démystification .
Fille de joie ? Non . fille de rien . et de vide .
Pour résumer . on a plus de plaisir en se masturbant
ce qui est vraiment peu dire .
et les gens qui n’ont que les p . . . pour jouir physiquement
sont bien à plaindre .
Aucune découverte physique . aucune émotion . aucun plaisir
(mais aucune honte ou gêne non plus . tellement c’est du
commerce) .

Voilà les faits . pratiquement .
Car tant qu’à faire consigner l’expérience :
elle me dégoûte à jamais des p…
car je ne me vois pas même l’utilité d’aller les voir .

Repéré la fille en question . l’ai fait monter dans ma
Voiture . Après lui avoir demandé si elle attendait qqn .
Elle m’a dit qu’elle « travaillait » . je l’ai donc emmenée
Chez elle . toujours nous vouvoyant .
J’avais fait le tour de l’auto. pour lui ouvrir la portière .
Son local de travail est différent de l’endroit où elle
habite . un matelas . une petite table . un lavabo .
une espèce d’armoire . L’électricité allumée tout le temps .
Sitôt entrée . elle a enlevé son manteau .
m’a demandé de l’argent . M’avait indiqué son tarif
avant même qu’elle ne monte dans mon auto. 50 F
Mais arrivée là . me dit que si je lui donne 100 F .
nous aurons une demi-heure . tranquille .
50 F . c’est la « passe » .
C’est en effet la passe .
Elle ne se déshabille que partiellement .
gardant une espèce de ceinture et un chandail autour du cou .
me demandant à moi de me mettre nu .
puis de m’allonger à côté d’elle .
Ensuite . ne s’est occupée que de mon sexe .
J’avais voulu l’aider à se déshabiller . A refusé
pour que je ne la décoiffe pas .

Ne s’est pas laissée regarder .
Pendant qu’elle s’occupait de mon sexe .
lui glissant un préservatif ce que je n’ai pas senti .
et le suçant pour le mettre en condition .
m’a laissé tâter un de ses seins et la fente de son c…
M’a demandé si je jouissais vite .
Me trouvait nerveux .
A commencé par se mettre à califourchon sur moi étendu .
Lui ai demandé si ce ne pouvait être le contraire .
M’avait fait entrer en elle .
Pour changer de position . je suis sorti . Elle m’a masturbé
à nouveau . et je me suis oublié en elle .
si l’on peut dire . après un tout petit peu de gymnastique
de sa part . Mais je n’ai rien senti . sinon que c’était
fini puisque je ‘‘débandais’’
Rien senti ni à son vagin . ni à mon éjaculation .
Ceci dû au préservatif et au fait qu’elle n’a bien sûr
nullement joui . Restée à moitié assise . sans même allonger
les jambes .
M’a ensuite indiqué savon et serviette . et nous nous sommes
Rhabillés . Elle prête bien avant moi .
Je lui ai demandé si elle ne consacrait pas plus de temps .
m’a dit que non . c’était le tarif . et qu’elles travaillaient toutes
comme çà . Le maximum était une demi-heure .

Je l’ai ensuite emmenée prendre un café .
pour avoir un peu son profil psychologique . Elle répondait de bonne
grâce . sans donner pourtant prise à quoi que ce soit .
Vraiment enduite de vaseline .
Voit des gens . dans l’ensemble d’un certain âge .
mais ne me considère plus déjà comme jeune .
Bien qu’elle ne semble pas voir beaucoup de mon âge .
A 26 ans .
Elle est née à Nice . famille nombreuse : 5 sœurs . 1 frère
Mariés dans leur majorité . Les parents sont vivants .
On sait qu’elle est à Strasbourg . mais n’a pas dit ses
activités . Etait auparavant serveuse . Veut réussir et arriver .
et en même temps être indépendante .
Pour cela . a pris ce ‘‘métier’’ . depuis deux ans .
Compte l’abandonner bientôt . s’établir dans le commerce .
et se marier . Sera fidèle .
Elle est du signe Cancer . (je lui parlais comme à une fille
normale) . lignes de la main : pas de chance . mais bonne
ligne de vie . et belle ligne de cœur .
Vit seule . A des camarades . de travail . Des clients
réguliers . Mais personne dans sa vie . Ne s’ennuie pas .
Aime la musique . Lit pas mal . mais surtout des livres pour enfants .
A été baptisée . N’a pas été à l’école .

Je ne lui ai rien dit de moi . sinon que j’étais fonctionnaire .
et à Strasbourg . pour deux mois .
A compris que je ne reviendrai pas la voir .
Lui ai d’ailleurs dit que c’était la première et la dernière fois
que je voyais une p… et que cela . m’avait beaucoup appris .

Pas de dialogue .
Elle ne le cherchait pas et ne le voulait pas . bien qu’elle
semblât touchée des égards que j’avais pour elle .
Et moi . je n’osais pas trop penser . pour qu’elle ne se sente pas un objet
de curiosité .
Ce qui m’a frappé . c’est son indifférence . et en même temps
sa confiance en sa possibilité de se ‘‘reconvertir’’
alors que d’autres m’a-t-elle dit . font çà toute leur vie
ou par vice . Elle . quand elle coupera . coupera pour de bon .
alors que d’autres qui abandonnent . reprennent parfois pour des fins
de mois .
Je l’ai ramenée à l’endroit où je l’avais ‘‘prise’’ .

Ce qui me frappe . c’est la différence de cette expérience
avec ce que je pressens et souhaite de la réalité conjugale
et aussi avec ce que j’ai vêcu avec Martine P . . . .
Avec Martine, il y a réellement eu découverte d’elle et de moi .
bien qu’il n’y ait pas eu le moindre amour .
Cela tient au temps passé ensemble . au temps qu’elle a mis à
se donner . et au temps que j’ai mis à la déshabiller .
à explorer tout son corps . à jouir d’elle . et à faire
attention à ce qu’elle jouisse . elle-même . y allant très progressivement .
Et elle a joui . comme j’ai joui . Et nous avons remis cela
au moins trois fois dans la nuit . puis plusieurs fois le lendemain .

Avec cette fille . il ne s’agissait que de me soulager .
soulager mon sexe . Pas question qu’elle jouisse . Pas question que je
cherche à la faire jouir . Et pas de temps à perdre .
Droit au but .
Pas la moindre once de sentiment .

C’est cela qui fait que je n’irai plus jamais
voir une p…et qu’il me sera impossible de trouver d’autre
maîtresse que celle que j’aimerai et que j’aime .
Car . vraiment . l’amour est pour moi un tout . qui demande
tendresse . attente . communion . Même sur le plan physique .
je n’aurai de plaisir qu’en créant le plaisir . et en le
donnant .
C’est pour moi vérifié une fois de plus .
mais ce soir avec un éclat fulgurant .

Et A… – dont j’ai les photos. sous les yeux –
me paraît l’être le plus désirable . parce que le plus pur .
Le temps et le don . La communion et la tendresse .

Assez paradoxalement . cette ‘’expérience’’ de soi
va peut-être m’aider maintenant à la pureté . et à la chasteté
– et pas seulement subie – mais voulue .

Je me demande si je vais écrire à ce sujet à Michel
Ce pourrait être pour lui un témoignage intéressant .
qu’il lui sera difficile d’expérimenter lui-même .
C’est bien sûr de ma part . un peu risqué . Il faudra
qu’il comprenne bien . ce que je veux dire . et qu’il n’en fasse
pas un énorme pb.

Par ailleurs pour moi . c’est peut-être assez lâche . je considère
cela . comme une expérience – certes pas nécessaire – mais très
utile . car vraiment elle me montre la réalité des choses
réalité qui ne présente pas le moindre attrait .
Ceci posé . est-ce un péché ?
C’est à coup sûr la transgression de la loi morale .
et un désordre humain . mais j’attache si peu d’importance
à cela . et suis tellement décidé à ne pas recommencer .
Je vais me confesser cependant cette semaine . et demanderai
à mon confesseur de me demander qqch qui me coûte .

Dernière chose ce soir .
au sujet d’A….
Ce qui me bloque à son sujet . c’est cette attente de trois
ans . Mais au fond cette attente ne me paraît impossible
que si je ne suis pas sûr de moi .
Si au contraire . j’étais sûr de notre amour à tous les deux .
pourquoi l’attente serait-elle impossible ?

Serait-il impossible A… que nous nous attendions
trois ans ?
A la réflexion . je ne le crois plus .
_

Mon Dieu . si je t’ai déplu ce soir .
pardonne-moi .
je ne veux pas perdre ton amitié .
C’est toi qui compte et non le reste .
Je ne sais pas . au fond de moi-même . si je t’ai offensé .
Eclaire-moi à ce sujet .
et en tous cas . reçois mon désir de rester près de Toi .
dans ton amour .
_

Détail que j’ai oublié . de dire plus haut .
Ma p…a pour prénom de métier : Carine .
Et comme vrai prénom Madeleine . j’ai trouvé la coincidence
surprenante avec l’Evangile .
et je le lui ai dit . Cela l’a laissée froide .
Elle fait son métier .
J’ai été incapable de la mépriser .
Et moi-même ai agi machinalement tout ce soir-là .
_

Pureté . Prière . Chasteté . pour la fille qui se
donnera à moi par amour .
Saint Esprit . d’amour . de force . de lucidité .
De docilité . éclaire-moi . et veille sur Antoinette
Guide-nous . Amen !
A contrario . tout cela me fait mieux percevoir
L’amour et la pureté .
au sens prodigieusement actif qu’ils ont .
Et je serai tenté de dire . Deo gratias .

Et puis il me semble que je suis guéri d’une illusion :
Je ne serai heureux – même physiquement – que dans
l’amour vrai . pur . durable .
Celui que je te demande . mon Dieu .
_

+ Lundi 18 Novembre 1968

13 h 00

C’est maintenant l’écoeurement et le dégoût
qui sont en moi . après ce que j’ai fait hier soir .
C’est tellement le contraire de tout ce que je pense .
sur tous les plans .
Qu’au moins . mon Dieu . cette expérience soit salutaire .
_

Ecrit toute une partie de l’après-midi à Michel
au sujet d’hier soir .
J’en prends de plus en plus la mesure.
Par hasard . rentrant de chez un employé de la banque
chez qui j’ai regardé la TV .
j’ai rencontré Madeleine . qui marchait sous la neige .
Lui ai proposé de la ramener che elle . si elle rentrait .
A décliné mon offre . car elle préférait marcher .
Par tous les temps donc . elle « travaille » .
Elle m’a été sympathique . et j’ai pensé qu’elle n’était
ni laide ni antipathique .
_

Je pense aller à la Trappe . le week-end prochain .
A… . est-elle vraiment du domaine de l’impossible ?
_

le nom très saint de ta gloire - textes du jour

Jeudi 21 Juillet 2011


Hier soir


La prière ne s’enseigne que du dehors, elle n’est pas sujette au mimétisme ; au plus, y est-on introduit comme est poussé au plongeon celui ou celle qui ne sait encore s’y prendre ou risquer, tandis que la confiance en Dieu a des ancêtres, elle peut s’enseigner, surtout se transmettre : elle suppose tant de discernement des circonstances et de soi-même, elle se distingue de la foi, elle s’éprouve, elle est « payée » de retour.

Ce matin

Prier…[1] combien « ma » prière a évolué. Toute mon adolescence n’était que demande et supplication d’un discernement et d’une volonté. Il y eut longtemps le compagnonnage malgré les contradictions d’un mode de vie et d’amour qui me divisait. Comment s’est fait le présent ? le goût et la familiarité des textes, les curiosités et les bonheurs en tous sens qui vont avec, je les ai depuis toujours, je m’y donne parfois davantage. Ce qui s’est installé, c’est la compréhension et le souhait que la prière est partage et communion avec d’autres, connus et plus souvent inconnus, que jamais sans doute je ne rencontrerai. Ce qui se découvre, c’est que la prière qui m’est donnée ne me place qu’au seuil, contemplation, disponibilité, temps offert cervelle et maisn débarrassées de tous accessoires et adjuvants, y compris de textes. Seuil de Dieu, seuil de l’aventure humaine, l’image rapportée des morts imminentes dont certains reviennent : l’aspiration vers la lumière, la rencontre, l’horizon, bien évidemment nous le vivons, pouvons le vivre (extase ?) tout simplement, presque quotidiennement dans cette sur-activité, cette sur-présence, cette humanité pure d’être tranquillement à l’écoûte de Dieu, en complète ouverture de nous-mêmes, de moi. Je vais venir vers toi dans l’épaisseur de la nuée… travailler dès que possible cette redondance dans le Pentateuque, Dieu dans la nuée, selon la nuée. Une des « formes » ou manières de Yahvé, d’autres comme les trois visiteurs d’Abraham, comme tel ange se prêtent à moins de question, mais la nuée sans doute propose le mieux ce flou net de la prière. … pour que le peuple, qui m’entendra te parler, ait confiance en toi, pour toujours. C’est l’investiture, le cachet d’authenticité que le Père donne au Fils lors du baptême reçu par ce dernier de Jean. Le troisième jour (le troisième jour, est ressuscité…) dès le matin, il y eut des coups de tonnerre, des éclairs, une lourde nuée sur la montagne et le son d’une trompette puissante ; dans le camp, tout le peuple trembla. Cela ne s’invente pas, au mieux pour les tenants de l’imaginaire collectif censés expliquer davantage que la foi ce qu’il advint au premier peuple des croyants, il y a transmission immémoriale, mais vite recueillie par écrit. Le Seigneur descendit sur le sommet du Sinaï, il appela Moïse sur le sommet de la montagne, et Moïse monta vers lui. Prière et vie sont rencontres. Tout le mouvement est initié par Dieu. Vous aurez beau écouter, vous ne comprendrez pas. Vous aurez beau regarder, vous ne verrez pas. Jésus imprégné d’Isaïe, Isaïe imprégné du Rédempteur et de sa personne humaine, jusques dans le détail, par prescience, inspiration, étonnante et intime révélation… je les aurais guéris ! Les regrets du Christ, de Dieu, ceux qui ne l’ont pas accueilli et la conscience qu’a Jésus de Qui il est : beaucoup de prophètes et de justes ont désiré voir ce que vous voyez, et ne l’ont pas vu, entendre ce que vous entendez, et ne l’ont pas entendu. Chacun de nous dans la prière, la contemplation, l’attente, chacun de nous quand au cœur de la souffrance, de l’épreuve, de la déréliction des malentendus ou du mépris voit et sent sourdre en lui ce qui est appelé : espérance, et qui – je crois – est simplement : présence de Dieu.

[1] - Exode XIX 1 à 20 passim ; cantique de Daniel III 52 à 56 ; évangile selon saint Matthieu XIII 10 à 17

mardi 19 juillet 2011

vous reconnaîtrez alors que moi, le Seigneur, je suis votre Dieu - textes du jour

Mercredi 20 Juillet 2011


Prier… [1] Dieu contentait leur envie. Secours toujours proportionnés, explicables le plus souvent par le hasard, la coincidence. Discrétion du compagnon, du rédempteur qui ne s’impose que rarement et me laisse choisir de Le discerner, Le trouver ou de L’ignorer, minute par minute. Pour les nourrir, il fit pleuvoir la manne… sur eux, il fut pleuvoir une nuée d’oiseaux, autant de viande que de sable au bord des mers. … Ils ne savaient ce que c’était. Les premiers livres de la Bible, si imagés, sont un itinéraire spirituel, marqué par un dialogue explicite de l’homme, individuellement ou collectivement, avec un Dieu créateur, protecteur mais rigoureux. Modèle de paternité, sans que l’appellation soit encore donnée. Toute la communauté des fils d’Israël récrilinait… Le Seigneur dit à Moïse… Moïse dit à Aaron… puis ils se tournèrent du côté du désert et voici que la Gloire du Seigneur apparut dans la nuée. Le Seigneur dit alors à Moïse… vous reconnaîtrez alors que moi, le Seigneur, je suis votre Dieu. La Genèse, et surtout, le « péché originel » puis les divers crimes de Caïn, de Sodome, étaient une connaissance de l’homme par lui-même manifestement enclin au mal (ce dernier d’ailleurs, hormis l’épisode du serpent, pas du tout personnalisé : le mal, c’est nous, il est en nous, nous sommes pervertis. S’il y a manichéisme, c’est en nous, ce n’est pas un conflit qui nous est extérieur et entre deux puissances exogènes), l’Exode est une rencontre de Dieu et sa découverte : nous sommes sauvés. L’évangile donne les deux dialectiques, perversion des irréductibles malgré prédication et miracles, rencontre du Fils de l’homme, totalement à notre portée. Il était assis au bord du lac. Une foule immense se rassembla autour de lui. Parabole du semeur. Dieu pas seulement créateur mais relationnel. Pas Dieu en soi, mais Dieu pour nous.

[1] -Exode XVI 1 à 15 passim ; psaume LXXVII ; évangile selon saint Matthieu XIII 1 à 9

qui sont mes frères ? - textes du jour

Mardi 19 Juillet 2011


Donc, la vie passionnante, à aimer et cultiver pour elle-même en nous détachant de nos projets, objectifs et souhaits : elle nous apporte autre chose et mieux. Affections, les recevoir, ne pas les solliciter. – Prier… [1] texte d’évangile que nous avons rendu énigmatique puisqu’il y est question autant de la mère que des frères de Jésus, et que nous nous ingénions ou avons consigne de nous ingénier pour considérer les frères selon la manière orientale (supposée…) ou en cousins à la mode de Bretagne. Or, la leçon du Christ n’a de force que si le lien de sang est établi avec ceux qui le demandent et à qui, précisément, Il n’accorde aucune priorité : tendant la main vers ses disciples, il dit : « Voici ma mère et mes frères. Celui qui fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui-là est pour moi un frère, une sœur et une mère ». Notre liberté produit notre parenté avec le Christ. En retour, ce Dieu, le Père dont nous faisons la volonté, nous sauve concrètement. Ce jour-là, le Seigneur sauva Israël de la main de l’Egypte… le peuple craignit le Seigneur, il mit sa foi dans le Seigneur. Réflexe ambiant de m’attribuer, de nous attribuer tout succès… Comme Jésus parlait à la foule, voici que sa mère et ses frères se tenaient au-dehors, cherchant à lui parler. Autrement dit, ceux-ci interrompent le Christ, en tout cas l’interrompraient s’ils étaient introduits. Un autre passage – de Matthieu ? – leur prête la réflexion qu’ils considèrent leur frère de sang comme fou… la leçon du Christ est-elle pour eux ? qui ne peuvent entendre sa réplique, ou pour celui qui lui a fait part de leur présence et de leur souhait, croyant bien faire, mais se mêlant de ce qui le regarde pas. Jésus aurait pu dire : ceux qui m’écoutent, moi, sont pour moi un frère, une sœur et une mère. Il précise, notre relation avec Lui tient à notre relation au Père. Chacune des personnes de la Trinité est médiatrice entre nous et Dieu, entre nous et les autres personnes. On avance dans le mystère.

[1] - Exode XIV 21 à XV 1 ; cantique de Moïse et des Israëlites après le passage de la mer Rouge : Exode XV 8 à 17 ; évangile selon saint Matthieu XII 46 à 50

lundi 18 juillet 2011

Il est mon Dieu, je le célèbre ; j'exalte le Dieu de mon père - textes du jour

Lundi 18 juillet 2011


On ne fait pas d’universel avec son propre parcours. En tout cas, pas de soi-même.


Les séparations font ressentir notre amour autant que les moments les plus explicites de communion.... La vraie mort, ce sont les séparations quand se rompt la communion ou quand en nous tout se divise. La mort physiologique est certainement moins que ces morts.

+ Prier…[1] le Seigneur est le guerrier des combats, son nom est « le Seigneur » ! Les chars du Pharaon et ses armées, il les lance dans la mer. L’élite de leurs chefs a sombré dans la mer Rouge. L’abîme les recouvre : ils descendent comme la pierre, au fond des eaux. Pour certains, fondement d’un Etat dont toute discussion serait illégitime à quelque égard que ce soit, pour d‘autres et pour le chrétien « moyen », n’est-ce pas la parabole de ce combat vers la purification, vers l’amour vrai, par l’éradication impitoyable et acharnée de tant d’aspérites nous emprisonnant en nous-mêmes, en nos addictions et en leur envers : nos distractions…saint Paul et ce combat jusqu’au sang. Les événements sont si évidents que Moïse précède Dieu… et en est approuvé : Pourquoi crier vers moi ? ordonne aux fils d’Israël de se mettre en route. Toi, lève ton bâton… Curieusement, le panier-berceau à la dérive du Nil a donné un mot définitif pour cet esquif chaleureux et portable des premières semaines de nos vies, mais pas le bâton. Certitude historique et d’expérience spirituelle : le Seigneur combattra pour vous, et vous, vous n’aurez rien à faire, sinon se mettre en route. Dieu, en sa créature, celle qui lui ressemble, homme et femme, a une raison souveraine d’attention et de sollicitude : Lui-même. J’aurai triomphé pour ma gloire.

[1] - Exode XIV 5 à 18 ; cantique Exode XV 1 à 5 ; évangile selon saint Matthieu XII 38 à 42

dimanche 17 juillet 2011

nous ne savons pas prier comme il faut - textes du jour

Dimanche 17 Juillet 2011


Epuisé et expurgé. N’être que ce que l’on fait, suppose intérieurement tout autre chose que je ne définis pas, et qui doit ressembler à la confiance. Ce ne peut être qu’en Dieu, nos forces, la vie sont si précaires, si peu compréhensibles. Chercher Dieu uniquement parce qu’Il est Dieu et que, sans mots ni explications, j’en éprouve l’attraction sans pouvoir jamais quitter le seuil où je me tiens plus ou moins depuis le début de mon existence consciente. C’est peut-être avant que j’étais au plus proche… ni la récompense, ni l’au-delà, ni les « fruits » de paix ou de joie. Le désir nu de l’amour le plus amour…toi, Seigneur, qui disposes de la force, tu juges avec indulgence, tu nous gouvernes avec beaucoup de ménagement, car tu n’as qu’à vouloir pour exercer ta puissance. [1] Prêche de mariage avant-hier sur la confiance et hier soir déjà la parabole des épis, elle est exposée par un prêtre africain, notre fille me demande si c’est lui qui l’a baptisé, je lui dis que c’est un autre, du Burkina, alors que celui-ci est du Congo : elle a ses cousins de Mauritanie, et nous venons de marier notre nièce à un jeune Tchadien, elle a su improviser en s’en remémorant des éléments une danse et un refrain africain pour accueillir nos amis avant la fête de famille. Ivraie et bon grain, mixité de tout, surtout entre nos pulsions, entre le mystère du mal en nous et du chaleureux en nous aussi. Thème du jugement ? nous ne pouvons, nous-mêmes, nous juger et a fortiori autrui. Les paraboles données par le Christ. Ce n’est jamais un seul fait : un homme qui a semé du bon grain dans son champ… mais son ennemi survint. … Une graine de moutarde et les oiseaux du ciel font leurs nids dans ses branches. … Les moissonneurs, ce sont les anges… une femme enfouit du levain dans trois grandes mesures de farine, jusqu’à ce que la pâte ait levé. Liens dialectiques, objectivité et bon sens du semeur, le Fils de l’homme. Textes mystérieux, même si les comparaisons sont claires. Vivre à la lettre le geste et l’attente d’experte de la femme au levain… garder ces textes au jour, les faire lever en moi, le sens complet m’apparaîtra. Et même si j’en oublie le travail intime, cette compréhension se fera tout simplement par ce qu’il me sera de vivre ou rencontrer. Dieu, qui voit le fond des cœurs, connaît les intentions de l’Esprit : il sait qu’en intervenant pour les fidèles, l’Esprit veut ce que Dieu veut.



[1] - Sagesse XII 13 à 19 passim ; psaume LXXXV ; Paul aux Romains VIII 26.27 ; évangile selon saint Matthieu XIII 24 à 43

samedi 16 juillet 2011

mon bien-aimé en qui j'ai mis toute ma joie - textes du jour

Samedi 16 Juillet 2011


Quand tout se crispe, il faut le déversement des réarrangements par les circonstances pour émerger de ce qui est pire que le désordre ou les obscurités : la perte de souplesse et l’unicité de point de vue. Si la société, le groupe, la communauté, la fratrie n’ont plus vers toi le mouvement dont tu meurs qu’ils ne l’aient pas, invente celui que peut-être ils attendent, même s’ils ne doivent pas t’en remercier ni même te confirmer que tu as réintroduit quelque chose quelque part. La liberté et l’amour n’ont pas toujours leur nom propre. – Un mariage… j’entends, ce qui est voir et le retiens pas la fin. Notre fille : je suis heureuse de ce mariage… Je suis contente qu’on soit de la famille de la mariée… J’aime la coiffure de la mariée. … Octogénaire, l’archevêque émérite du jeune Etat africain qui préside la liturgie et donne l’homélie, religieux : Le célibat consacré. Je le vis comme un manque, j’en souffre mais ce m’est constamment le mouvement, l’avancée, la poussée vers le Seigneur, et j’en suis heureux. Propos transcrit d’esprit et non de lettre, tandis que j’ai grâce en aparte de résumer mon propre parcours et de dire que mon mariage et le couple qu’il m’a été sur le tard de former, après tant de tâtons autour d’une éventuelle vocation religieuse ou sacerdotale, le prêtre me fait comprendre l’analogie des deux états de vie, puisque moi aussi je ne peux tenir sans Dieu, ressenti et vécu explicitement comme la force et le ressort de l’amour conjugal. … Le jeune animateur pour les enfants, chemise ouverte, petit galure, malette aux jeux de société et aux attrapes, guitare, savoir-faire et savoir-être, tous nos moins de dix ans suspendus à ses gestes et à ses initiatives, ensemble et chacun. Je le félicite, a-t-il des enfants. Effondrement intérieur, j’entends le cœur battre : un petit garçon de dix-huit mois, que j’élève seul, sa mère m’a quitté. – Jésus vivant parmi nous, expérimentant ce qui ne se crée pas, même de Dieu : les jeux de la liberté humaine, le péché, les manques, et cette avancée vers Lui qui est la première résurrection et dépend presque de nous, selon ce qu’en Sa créature Dieu a déposé d’initiative et de capacité de retour.Prier … donc, le maître de la moisson… [1] Les nations païennes mettent leur espoir en son nom. Pourtant, Jésus multipliant les miracles en même temps qu’il élude les pharisiens, défendit vivement de le faire connaître. Un Dieu sans réputation, et pourtant désigné de tant de manières ? Aux nations, il fera connaître le jugement. Un Dieu désigné par l’histoire, même si cet exode d’environ six cent mille sans compter les enfants, ne semble pas avoir été enregistré dans des annales de pays tiers dont l’Egypte. Ce fut une nuit de veille pour le Seigneur, quand il fit sortir d’Egypte le fils d’Irsaël. Ce doit être pour eux, de génération en génération, une nuit de veille en l’honneur du Seigneur. Veille, mémoire, guérisons personnelles, salut collectif, sollicitude précise de Dieu. L’éclat intime d’une discrétion, signe patent d’une présence. Le tohubohu de la Genèse… de nos époques… est un vide. On n’entendra pas sa voix sur les places publiques est un appel décisif.


[1] - Exode XII 37 à 42 ; psaume CXXXVI ; évangile selon saint Matthieu XII 14 à 21

vendredi 15 juillet 2011

homélie pour un mariage - Charles Van Dame, archevêque émérite de N'Djamena



Homélie pour le mariage de Stéphanie et Arsène

donnée par le Révérend Père Charles Van Dame,
de la Compagnie de Jésus,
archevêque émérite de N’Djamena

vendredi 15 Juillet 2001, en l’église d’Erdeven







Stéphanie, Arsène,

vous avez décidé de vous donner l’un à l’autre et vous voulez que votre oui soit prononcé non seulement devant ceux qui vous sont chers, mais aussi devant Dieu.

Or, s’engager devant Dieu, c’est – vous le savez – s’engager à vie. Cela fait peur à beaucoup. Ils ressentent un grand amour l’un pour l’autre, mais qu’en sera-t-il dans dix ans, dans vingt ans ? que seront-ils alors ? Ne serait-il pas plus sage tout simplement de vivre enseùeble, et de ne pas s’engager devant Dieu.

Pourtant vous avancez avec assurance : vous sentez que votre choix est le bon choix, que votre décision est la bonne décision. Même si parfois vous vous sentez bien fragiles, comme tout être humain. Alors, d’où vient cette assurance ? J’ai perçu en vous écoutant qu’elle a un double fondement. Elle s’erracine dans votre confiance en la vie et aussi dans votre confiance en Dieu : cette dernière renforce et enracine solidement la première.

Votre confiance en la vie ? Vous estimez que la réussite dans le mariage n’est pas le résultat d’une harmonie mystérieuse qui serait là ou qui ne serait pas là ; que cette harmonie n’est pas le résultat du hasard, comme si le mariage était une loterie.

Vous avez compris qu’elle est bien plutôt le ruit d’un travail de tous les jours pour se construire soi-même et aider l’autre à se construire ; que l’harmonie au sein du couple, et plus largement au sein de toute relation interpersonnelle est une chose à bâtir.

Quels moyens envisagez-vous de prendre pour cela ? Si ma mémoire ne me trompe pas, il y a des choses importantes à vos yeux.

Prendre des temps de recul réguliers pour parler de votre vie de couple. J’ajoute : à tout âge, car une vie de couple s’édifie encore après cinquante ans de ùariage, c’est à faire toute la vie. Pour cela vous qu’il vous faut rester vrais et honnêtes dans vos échanges ; bannir toute zone d’ombre ; avoir le courage de parler, de dire vos pensées, vos sentiments, vos joies et vos craintes.

Une telle prise de parole, au sein du couple, est en effet absolument nécessaire bien que, nous les hommes, nous soyons souvent moins portés à cela. Un couple qui échange intimement sur ce qu’il vit, grandit, s’édifie, se consolide. Un couple qui fuit les échanges, voit vite les difficultés se multiplier. Stéphanie, Arsène, vous le savez : Satan est le père du mutisme. Alors, veillez à prendre ces temps de recul pour échanger.

Une relation d’amitié, entre les humains, pour s’approfondir, a besoin de la parole échangée. Celle-ci permet la communion, par-delà les différences individuelles.

La relation conjugale a encore davantage besoin de la médiation de la parole. Le langage du corps ne suffit pas. Il y a une telle différence entre un homme et une femme dans leur manière de percevoir les situations, de sentir, de réagir et de se comporter !

Stéphanie, Arsène, vous avez grandi chacun dans un monde culturel différent de celui de l’autre. La différence culturelle est une richesse pour chacun mais elle est aussi un défi. Ceci rend plus nécessaire encore la parole intime échangée entre vous deux. En effet, il vous faudra constamment vous ajuster l’un à l’autre, observer comment l’autre fonctionne, ce qui lui fait plaisir et ce qui le choque ou le contriste.

Ainsi, Arsène, ce n’est pas l’habitude, au Tchad, d’offrir des fleurs à leur épouse. Mais si tu vois que Stéphanie aime les fleurs, ne manque pas les occasions qui se présentent pour lui en offrir. C’est aussi un langage, une manière de communiquer.

N’oubliez pas qu’aimer en vérité, c’est aider l’autre à grandir en humanité, à se construire intérieurement, à se réaliser pleinement, dans la ligne qui est la sienne et non pas dans celle qu’on a rêvée pour lui.

Vous voulez que votre amour ne soit pas éphémère et, pour cela, vous voulez en prendre les moyens. Vous êtes convaincus que si chacun de vous écoute l’autre, reconnaît ses torts, lutte contre ses propres défauts et aide l’autre à faire de même, vous pouvez avancer sans crainte.

Vous savez qu’aimer, c’est penser à l’autre, avant de penser à soi, c’est renoncer à ses goûts personnels pour tenir compte de ceux de l’autre ; c’est se renoncer à tout moment, sans exiger que l’autre avance au même rythme que soi. Vous savez qu’aimer c‘est servir. Tout ceci est difficile et exige un combat constant contre les pulsions qui, en nous, ne conduisent pas à l’amour vrai. Mais, en même temps, l’amour, le véritable amour transfigure tout. Il réalise une alchimie merveilleuse. Les alchimistes du Moyen-Age cherchaient par tous les moyens à transformer le plomb en or, et n’y sont jamais parvenus. Or, l’amour réussit là où les alchimistes ont échoué. Quand on agit par amour, même les tâches les plus pénibles sont accomplies avec joie. Vous en avez tous fait plus ou moins l’expérience. Stéphanie, Arsène, cherchez à faire de votre journée un unique et continuel acte d’amour, et cela rendra votre vie lumineuse, pour vous et pour les autres.

Vous manifestez devant nous, une réelle confiance en la vie, au sein-même des fragilités et des temps d’obscurité que vous partagez avec toute personne humaine. Nous vous en remercions. Cela nous fait du bien à tous. La confiance en la vie constitue un fondement humain sain pour bâtir du solide.

Mais vous avez aussi confiance en Dieu. Celle-ci vous donné un surcroît d’assurance et de confiance.

Cette confiance est le fruit de votre foi en Dieu, notre Père céleste, le Père de Jésus Christ. Vous croyez en Lui, c’est-à-dire que vous l’avez choisi pour Père et désirez mener votre vie sous son regard et sa bienveillance paternelle. Vous savez que Dieu, notre Père, est un Dieu d’amour. Il est la source de tout ce qu’il y a de beau et de bon en vous, notamment l’amour qui vous habite. Vous savez que votre amour a encore besoin de s’épanouir vers plus de confiance en l’autre, plus d’attention à lui, plus de respect, plus de tendresse, plus de vérité, plus de lumière. Vous sentez que vous avez encore à progresser en détachement de tout ce qui ne vous aide pas à grandir.


Ce que je viens d’énumérer – amour, confiance, fidélité, respect, tendresse, attention à l’autre, vérité, lumière… etc…, tout cela, nous le retrouvons en plénitude sur le visage du Seigneur Jésus, et donc sur le visage de son Père dont il est la parfaite image.

Et puisque nous avons été créés à l’image de Dieu, nous pouvons lui demander et nous accorder ce qui est en Lui et qui nous manque, tout en nous efforçant de l’acquérir, car Dieu ne nous sauve pas sans nous.

Dieu n’est-il pas la source de toute beauté et de toute bonté, la source de tout amour et de toute fidélité, de toute miséricorde et de toute compassion, de tout pardon et de toute réconciliation, de toute paix, de toute joie. Alors, allons à la source et buvons l’eau vive, l’Esprit-Saint qui a été répandu sur nous.

Et s’il y a en a parmi vous qui n’ont pas ou qui n’ont plus cette confiance en la Vie ni cette confiance en Dieu – l’un et l’autre vont souvent ensemble – ils ne doivent pas penser qu’ils ont échoué dans leur vie. Tout est possible pour eux ; rien n’est perdu tant qu’il nous reste un souffle de vie. Il faut seulement se remettre debout, reprendre la route et dire : aujourd’hui, je commence ma vie.

moi, dont tu brisas les chaînes - textes du jour

Vendredi 15 Juillet 2011




Quand les autres me font souffrir, c’est bien que je souffre de moi-même. Le génie du couple humain, la permanente rémission, la mutuelle compassion, l’admiration réciproque, le dire est facultatif, le baiser peut n’être que d’âme, l’étreinte, même au figuré, est un bonheur, le bonheur est que l’autre soit heureux. Prier… [1] Jésus réformateur religieux ? une sorte de course poursuite pendant trois ans avec les intégristes de son époque : l’un cherchant les autres, les autres cernant le Rédempteur. Il se trouve que l’Eglise est fondée par deux connaisseurs absolus de l’Ecriture juive, le Christ – dont on se demande, s’il n’est qu’homme, comment il a pu acquérir une telle culture scripturaire et religieuse, et même tout simplement appris à lire, puisque c’est son cousin Jean Baptiste qui est de famille sacerdotale, mais pas lui – et Paul, en sorte que les pharisiens et la hiérarchie sont immanquablement collés, quoiqu’ils n’en persévèrent pas moins, sachant que c’est cela qui nourrira le procès. En quoi ils se trompent, c’est la question du Temple, de la destruction, du rebâti en trois jours, donc la parabole de la mort et de la résurrection, qui sera le motif de condamnation, ouvrant d’ailleurs au dialogue au cours duquel Jésus affirme sa divinité…. Voilà que tes disciples font ce qu’il n’est pas permis de faire le jour du sabbat ! Lui-même – par ses miracles – exerçant illégalement la médecine de son époque. Jésus répond sur le point en question et, comme toujours, élargit au rapport à Dieu : c’est la miséricorde que je désire. Des trois vertus théologales, Jésus n’en enseigne que deux : la foi, la charité. L’espérance – cf. Péguy – est la trace que le Christ a laissé dans l’humanité. Début de l’itinétaire pourtant, la minutie des prescriptions pour la première Pâque, celle de la sortie d’Egypte. Que l’on prenne un agneau… vous choisirez l’agneau… vous le garderez… on prendra du sang… on mangera sa chair cette nuit-là, on la mangera rôtie au feu, avec des pains sans levain et des herbes amères. Vous n’en mangerez aucun mordeau qui soit à moitié cuit ou qui soit bouilli… minutie qui est un habit de l’âme, progressivement une entrée en liturgie par les moyens les plus simples d’un repas, mais sobre. Vous mangerez en toute hâte, c’est la Pâque du Seigneur… Ce jour-là sera pour vous un mémorial (le second, celui des chrétiens, également minutieusement ordonné, au point même qu’il s’agit à la lettre d’imiter le Fils de Dieu, et pas seulement de suivre des prescriptions, le second mémorial étant l’Eucharistie). Vous en ferez pour le Seigneur une fête de pèlerinage. C’est une loi perpétuelle. Reste le fond, toute loi est relationnelle, dans le cas des Ecritures, elle est relationnelle à Dieu. N’avez-vous pas lu ce que fit David quand il eut faim, ainsi que ses compagnons ? …. Le jour du sabbat, les prêtres, dans le Temple, manquent au repos du sabbat sans commettre aucune faute. C’est en fait se prétendre l’égal de David, se dire prêtre, lui et ses disciples, et progressivement amener les contradicteurs à entendre (épouvantablement pour eux) : le Fils de l’homme est maître du sabbat.

[1] - Exode XI 10 à XII 14 ; psaume CXVI ; évangile selon saint Matthieu XII 1 à 8

jeudi 14 juillet 2011

j'ai décidé de m'occuper de vous - textes du jour

Jeudi 14 Juillet 2011



Prier…[1] paroles pour légender les images pieuses ? commentaire de paroles autrement dures et acérées ? description de soi ? compréhension de ce qu’est pour la plupart des hommes et des femmes (l’enfant comme modèle selon Jésus et le difficile dialogue avec ‘ladulte-type quoique de bonne foi, Nicodème) : vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, je vous procurerai le repos. Conditionnel cependant : venez à moi, prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples. Secret de la médication et du salut : je suis doux et humble de cœur… mon joug est facile à porter et mon fardeau, léger. Proposition tout humaine, et simple : venez à moi. Illustration historique, la sortie d’Egypte, événement fondateur, avec sa part de mythe, avec sa réalité spirituelle, avec sa portée événementielle ; j’ai toujours été enclin, et le demeure à la prendre au pied de la lettre quoique tant d’explications, notamment pour la traversée de la mer Rouge, soient données, voire pour les sept plaies… j’ai décidé de m’occuper de vous… j’étendrai la main… La déclaration d’identité est plus solennelle que dans les évangiles, quoique Jésus l’ai reprise à son compte littéralement au moins une fois. Je suis… C’est mon nom pour toujours. Puissance du nom, puisque même nos animaux familiers ou domptés s’ils étaient sauvages, répondent au nom d’affection que nous leur donnons, et y ont manifestement plaisir, pourvu que ce soit assorti d’un comportement leur correspondant. Les animaux familiers du langage humain… Dieu a aussi ce comportement. Notre nom, son nom. Dieu répond à nos questions. Abraham et ses fils ne les avaient pas posées. L’initiative était à Dieu. Avec Moïse, un peuple parle et raisonne. Dieu ne se présente plus seulement selon les ascendants de ses interlocuteurs, Il se présente en tant que tel. A Moïse, seul, au peuple ensuite. Le Dieu de vos pères m’a envoyé vers vous. Ils vont me demander quel est son nom. Que leur répondrai-je ? L’énoncé est d’une grammaire et d’une sémantique tordues puisque l’indicible ne se dit pas. Je suis celui qui suis. Je suis moi-même. Et c’est le même Dieu, un millénaire plus tard qui a la même prévenance, et qui se laisse même prendre et capturer, mettre à mort après des interrogatoires tordus. Le même aujourd’hui selon des événements et des circonstances dont nous ne savons pas faire le tri ni trouver le sens. Il s’est toujours souvenu de son alliance, parole édictée pour mille générations. Ce début du roman breton de Balzac, Béatrix, et le vieux noble à Guérande ou tout près : le roi s’est souvenu… le roi s’est souvenu…



[1] - Exode III 13 à 20 ; psaume CV ; évangile selon saint Matthieu XI 28 à 30

mercredi 13 juillet 2011

fratrie et souffrance par la fratrie

je suis le Dieu de ton père - textes du jour

Mercredi 13 Juillet 2011


Prier…[1] personne ne connaît le Fils, sinon le Père, et personne ne connaît le Père, sinon le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler. Et nous ne connaitrions rien du Fils s’Il ne s’était incarné dans la chair humaine, dans le fil de l’histoire et dans un lieu, une culture donnés. L’indicibilité de Dieu, le particularisme microscopique mais irréductible d’une vie humaine nous donnent les dimensions du mystère, nous en avons le seuil et l’inaccessibilité en même temps. Etre convié à ce mystère sans distraction ni vertige, sans l’étouffer, le minimiser ou le grandir selon nos propres dimensions et quelques-uns de nos sens seulement au lieu d’y aller tout entier de tout nous-mêmes. Itinéraire de l’esprit sans doute, de la prière surtout, à laquelle participe notre corps quand il sait se taire et seulement participer à l’accueil par notre âme. Il me semble que la prière totale – dont je n’ai pas l’expérience consciente – subjugue et concerne le corps autant que la trop bruyante et persistante intelligence. Le cœur est autant chair qu’âme. Le Seigneur vit qu’il avait fait un détour pour venir regarder. Cette totalité de la personne, chair, esprit, âme que manifeste un comportement, l’aventure de Moïse et la reprise du parcours commencé par Abraham tiennent à la curiosité de ce bi-culturel, criminel et en fuite. Il y a eu la curiosité d’Eve, désastreuse parce que mouvement d’appropriation, et il y a la curiosité de Moïse et de Marie : comment cela peut-il se faire ? question qui mène tout droit à Dieu. Les déistes du XVIIIème siècle, humbles à tout prendre, étaient moins loin de Dieu, je crois, que beaucoup de nos apologètes contemporains : ils n’étaient pas des professionnels de l’enseignement et vivaient intensément ce qu’ils communiquaient par leurs écrits. La réponse à la question de curiosité est une vocation personnelle que fonde la révélation par Dieu de qui Il est, à celui qu’il appelle par son nom… Moïse ! Moïse !... Je suis le Dieu de ton père… Sacre rétrospectif de toute une éducation, surtout aujourd’hui, si notre enfant un jour entend, dans le souvenir ou pas de la prière familiale avant le sommeil : je suis le Dieu de ton père…

[1] - Exode III 1 à 12 passim ; psaume CIII ; évangile selon saint Matthieu XI 25 à 27

mardi 12 juillet 2011

les pauvres l'ont vu, ils sont en fête - textes du jour

Mardi 12 Juillet 2011



Mon frère aîné descend pour le petit déjeuner qu’il prend en bas en lisant lui aussi les textes de la messe du jour, selon le même Prions en Eglise, tandis que je suis à ces notes et à ma prière du matin : paradoxe ou vérité de l’incommunicabilité, il est probable que nous pourrions rien échanger que de contraignant de ma part et de banal de la sienne, tout au moins c’est ainsi que nous nous considérons a priori l’un l’autre. Echange sur le prochain mariage de notre nièce, ma résolution de ne prier personne de venir chez nous puisque spontanément ou sur demande depuis des années cela ne se fait plus et je ne suis plus visité, nous ne sommes pas visités…, ma résolution de fond, ces jours-ci, de ne plus en souffrir, de m’émanciper de toute inquiétude ou recherche vis-à-vis de nos frères et sœurs. En chacun de nous, tandis que nous parlons ainsi, doivent défiler visages et situations, dialogues avortés…. Mon cher aîné me fait observer que mes sollicitudes ou inquiétudes ou intérêt pour nos frères et sœurs et la fratrie en général est perçu comme pesants et contraignants et que travailler à ne plus rien manifester ou demander est une clé… de quoi ? il ne me le dit pas. La sagesse prise par une de nos sœurs au père de sa fille : s’en f… et se f… de tout… Formule expéditive: s’émanciper de la souffrance, surtout morale et affective, par l’indifférence et l’insensibilité… qui caricaturerait les morales orientales voire le bouddhisme dont je ne sais presque rien, que l’expérience contemplative qui n’en est certainement pas le fond.

Prier entre ces deux expériences de la mort, celle physique d’un proche de ma chère femme, celle dans la fratrie qui ne peut survivre aux années d’enfance et à la disparition des parents. Ceux et celles avec qui le partage est immédiat, évident, continu et ceux et celles que nous aimons avec qui le partage est impossible parce que le langage, les sensations et donc tout ce qui va avec en énoncé, en jugements, en projets, en choix d’amitiés et de partenaires, en échelles de valeurs sont si différents qu’il n’est plus possible que de se cotoyer, plus jamais de se joindre alors que nous fûmes unis par tout et en tout, et même, et surtout heureux de cette unité. Naguère… la fratrie n’inspire plus que des droits et un a priori sur l’autre, une explication de l’autre, en fratrie quand cela tourne comme dans la mienne et peut-être celle de ma femme, tout devient redoutable. Ce qui est perçu par des tiers comme un goût ou une nostalgie du passé, est en réalité une familiarité réconciliante avec les morts, avec les amis et avec tout autrefois, la mort ou la séparation bâtissent de l’intact et de l’imputrescible. C’est la vie qui use et fait disaparaître les chemins de cœur, la mort les ouvre bien plus larges que nous ne les pratiquâmes.

Quant à la prière, elle est la sensation humaine de l’éternité, perte et retrouvaille de soi, communion avec tout et tous, possibilité de tout, simplification du désir à la cîme de l’essentiel, l’espérance. Prier … [1] selon aujourd’hui ! Et moi, humilié, meutri, que ton salut, Dieu, me redresse. Ainsi arrivé au lieu du recueillement, j’entends les compatriotes de Moïse : Qui t’a institué chef et juge sur nous ? Moïse entre deux mondes, sa fratrie, son éducation et son expérience de la vie à la cour royale. Solution humaine : la fuite. Solution divine : une grandiose vocation, une responsabilité historique. Quant au propre sort de Dieu, quand il se fait homme : pitoyable. Jésus en est à faire des reproches aux villes où avaient eu lieu la plupart de ses miracles, parce qu’elles ne s’étaient pas converties. Imprécations qui ne lui font pas d’amis, même Capharnaüm où il séjourne si souvent pendant sa vie publique, y passe : seras-tu donc élevée jusqu’au ciel ? Non, tu descendras jusqu’au séjour des morts ! Car si les miraacles qui ont eu lieu chez toi avaient eu lieu à Sodome, cette ville subsisterait encore aujourd’hui. Evidente souffrance de l’imprécateur.

Prier d’amour des autres et de remise en Dieu, l’âme tremble, la confiance s’installe en son foyer, mon cœur qui ne peut plus rien, ni demande ni attente, que présence au Dieu invisible, indicible.

[1] - Exode II 1 à 15 ; psaume LXIX ; évangile selon saint Matthieu XI 20 à 24

dimanche 10 juillet 2011

il veille sur le chemin de ses amis - textes du jour

Lundi 11 Juillet 2011


Prier… [1] qu’est-ce qu’il y aura pour nous ? … Il aura en héritage la vie éternelle. La question est posée par Pierre : voilà que nous avons tout quitté pour te suivre… Lui, il a maison (les disciples et Jésus y « squattent »), femme, probablement enfants, de la terre si cela cumule à l’époque avec l’état de pêcheur ? Il a en tout cas du bien et des attaches. Alors tu comprendras la justice, l’équité, la droiture : les seuls sentiers qui mènent au bonheur. Toute la foi d’Abraham, fondée sur l’appel et la parole de Dieu, quoiqu’elle leut eût préexisté, puisque comme Marie, initialement sans vocation particulière, il est tellement disposé à suivre les itinéraires ordonnés par Dieu (Abraham obéit Marie consent), est l’attente que se réalise des promesses : le pays, l’enfant. C’est de l’ordre de l’héritage et de la transmission. La vie éternelle, bien suprême en soi, nous est promise de cette façon. Le Nouveau Testament nous a fait passer du tangible : terre et descendance, à la vie. Tu comprendras la crainte du Seigneur, tu découvriras la connaissance de Dieu. S’adressant à « mes » scouts, comme à moi, un an après notre rencontre – miroir de la Sarthe depuis la marbrerie, l’abbaye, forteresse 1880, embossée le long de la rivière seigneuriale – Dom Jacques Meugniot se plaçait, nous plaçait aux débuts d’une vie : spirituelle, humaine. Dans ce lieu t’attend la plus grande aventure du monde. Pas encore quarante ans d’âge. Après vingt-cinq ans d’érémitisme, une réflexion à m-voix en cours d’une retraite d’Avent donnée à des frères bénédictins dans un autre monastère que celui de ses vœux : la beauté, l’attendre comme une révélation. Ces heures-ci, le visage d’un ami de ma chère femme, de beaucoup son aîné, artiste s’il en est parce qu’écrivain autant qu’aquarelliste, esthète sachant respecter et montrer, visage précisément de moine mais dans cette Suisse de Solleure et de l’Ementhal. L’évocation de ceux qui nous précèdent et nous enseignent mène à la vie. Quand je songe aux quinze-vingt ans vécus, subis de force depuis ma disgrâce professionnelle et que j’ai « au mieux » la même période de force et de lucidité « devant moi », je me dis que j’ai gagné dans ces années à enfin comprendre et connaître la vie, et que ce qu’il me reste ici bas, ne m’appartient pas mais doit être dédié. Il veille sur le chemin de ses amis… Oui, si tu demandes le discernement… Le passage des Proverbes… mais Sénèque aurait pu l’écrire… est celui qu’emprunte le fondateur, né à Nursie…Incline ton cœur vers la vérité… Soit ! mais ce n’est pas possible à l’homme sans que la geste de sa vie soit personnelle, non de son fait, mais par appel. Jésus, le lac, les disciples. Etre vu de Dieu, c’est déjà – dès que je le découvre ou ressent, et chaque jour, chaque heure nous interrompt par cette sensation qui nous est donnée – c’est déjà être appelé. La vie, accessoirement la sagesse. Contenant, contenu, chemin.

[1] - Proverbes II 1 à 9 ; psaume XXXIV ; évangile selon saint Matthieu XIX 27 à 29

connaître la liberté - textes du jour

Dimanche 10 Juillet 2011


Prier… [1] charivari du monde, tohu-bohu qui n’est pas celui de la Genèse, ordonnée et tranquille que fut la création, mais qui est peut-être la manière des hommes et de nos civilisations et sociétés de muter ou de se changer : en bien, je crois. Sur ce fond, l’aventure individuelle de chacun. Ma fatigue, la surcharge de tout. Changer le monde et l’univers ? le souhaiter ? l’entrevoir ? sans doute mais ce qui est à ma portée, c’est l’abandon actif et confiant à Dieu qui change mon rapport à moi-même et me remet tranquillement à aimer les autres, mes proches, nos rencontres ensemble, en famille, et à tenter d’aider ceux qui crient et dont les cris nous sont perceptibles. Souffrance et dilemme du Christ, pour Qui la foi – que nous vivons ou définissons beaucoup trop selon un contenu (un fatras plus ou moins organisé) ou un comportement d’adhésion (souvent incompréhensible, parfois enviable pour autrui – n’a été de son vivant terrestre qu’ouverture et disponibilité à Sa propre personne. Fermeture, ouverture : aucune dialectique, aucune parole, aucun miracle, pas même le Calvaire n’opèrent cela. L aliberté humaine est telle que Dieu n’y peut rien (à vue humaine, notre vue des autres). Le cœur de ce peuple s’est alourdi : ils sont devenus durs d’oreille, ils se sont bouchés les yeux, pour que leurs yeux ne voient pas, que leurs oreilles n’entendent pas, que leur cœur ne comorenne pas, et qu’ils ne se convertissent pas. Sinon, je les aurais guéris ! Parabole du semeur… circonstances spectaculaires, un concours de peuple inouï… Jésus était sorti de la maison, et il était assis au bord du lac. Une foule immense se rassembla auprès de lui, si bien qu’il monta dans une barque où il s’assit ; toute la foule se tenait sur la rivage. La voix qui porte, la réceptivité apparente, la parabole porte sur la réceptivité : celui qui a des oreilles qu’il entende ! Le diagnostic du Christ est découragé : si je leur parle en paraboles, c’est parce qu’ils regardent sans regarder, qu’ils écoutent sans écouter et sans comprendre. Ainsi s’accomplit pour eux la prophétie d’Isaïe : Vous aurez beau écouter, vous ne comprendrez pas. Vous aurez beau regarder, vous ne verrez pas. Alors ? double malédiction. Jésus habité par les Ecritures qu’Il accomplit et auxquelles Il donne le sens. La foule, de bonne volonté le plus souvent, mais complètement « à côté » ? Paul – avec cette expérience troublante que je vis si souvent depuis des années : mon exhorde mental avant de lire et même d’entrer en prière a son écho et sa sorte de réponse ou de rééducation du regard de l’âme et de l’espérance dans ce que je lis une fois l’Ecriture sous les yeux – Paul donc : nous le savons bien, la création tout entière crie sa souffrance, elle passe par les couleurs d’un enfantement qui dure encore. Et elle n’est pas seule. Nous aussi nous crions en nous-mêmes notre souffrance ; nous avons commencé par recevoir le Saint-Esprit, mais nous attendons notre adoption et la délivrance de notre corps. Et tandis que le Rédempteur explique aux disciples la parabole qu’ils n’ont pas davantage compris que la foule – eux sont « élus » et l’un d’eux (référence que je n’ai pas à l’esprit) pose la question montrant une grande générosité spirituelle et une belle humilité : pourquoi nous et pas tout le monde – le Père, par Isaïe, donne la solution : La pluie et la neige qui descendent des cieux n’y retournent pas sans avoir abreuvé la terre, sans l’avori fécondée et l’avoir fait germer, pour donner la semence au semeur et le pain à celui qui mange ; ainsi ma parole, qui sort de ma bouche, ne me reviendra pas sans résultat, sans avoir fait ce que je veux, sans avoir accompli sa mission. Sauvés. – Fauchage autour de nos maisons, élagage de jeunes arbres, tout hier matin, mais au prix annuel de la coupe de ces fleurs bleus ne s’ouvrant qu’à telle heure des débuts de journées, au haut de longues tiges légèrement velues. Heureusement, elles repoussent chaque fois, je ne me souviens plus si ce sera pour l’an prochain ou dès ces semaines-ci : je les regrette. Couper une pousse de chêne me semble un meurtre. Et pourtant. Les foisonnements multidirectionnels : lierre et ronces aussitôt en appétit si de quoi grimper leur est offert. La vie impose le débat, elle ne s’y prête pas facilement, elle dit ses règles, nous sommes toujours débutants face à elle qui est notre environnement et notre intimité. Qui sommes-nous ? si nous ne sommes habités par Dieu et ce qu’Il nous inspire : confiance, espérance, regard vers d’autres que nous. La création a gardé l'espérance d'être, elle aussi, libérée de l'esclavage, de la dégradation inévitable pour connaître la liberté, la gloire des enfants de Dieu.

[1] - Isaïe LV 10 à 11 ; psaume LCV ; Paul aux Romains VIII 18 à 23 ; évangile selon saint Matthieu XIII 1 à 23