dimanche 31 mars 2013

le Christ, votre vie... le linceul resté là - textes du jour

Dimanche de Pâques - le matin . 31 Mars 2013

J’ai passé le râle de mon désespoir en courriel à ... dont le conventionnel des vœux de Pâques m’assommait. Puis, le lui exprimer, regarder et recevoir ma chère femme, progressivement a fait fuir Satan et la mort… je travaillerai, je chanterai la foi qui m’est donnée et je ressusciterai. Il se peut même que notre conversation d’hier soir, si réaliste mais, de la part de ma chère femme, si tendre et chaleureuse ce qu’à notre réveil me redit son visage, marque pour moi un début, j’accepte et ainsi nanti, lesté, dépouillé et équipé par mon acceptation, je suis prêt à ce nouveau départ qu’est aujourd’hui. J’accepte la vie qui était le constat de ma mort, de mon insuffisance pour, à moi seul, sauver et faire vivre qui j’aime. J’accepte que ce soit un autre qui me fasse ressusciter et sauve et fasse vivre celles que j’aime. A toures et à tous, ce matin, je souhaite de ressusciter et de vivre.

Prier… vous êtes ressuscités avec le Christ. Recherchez donc les réalités d’en haut… [1] Pour survivre, pour vivre, pour pourvoir aux besoins et à la joie de qui j’aime, prier, prier et me confier. C’est à lui que tous les prophètes rendent ce témoignage : Tout homme qui croit en lui reçoit par lui le pardon des péchés. De péché, que le désespoir, qui est négation de Dieu et de la résurrection du Seigneur. Quand paraîtra le Christ, votre vie, alors vous aussi, vous paraîtrez avec lui en pleine gloire.La course de Marie-Madeleine au tombeau puis chez les disciples. Il faut encore sombre, elle voit que la pierre a été enlevée du tombau. C’est l’Eglise, ce sont les apôtres, ces deux apôtres qui suivent, chacun comme il en a reçu la grâce et les possibilités, le Christ au début de sa Passion, ces deux apôtres qui opèrent, au seuil du Temple, « leur » premier miracle, Pierre et Jean… Marie-Madeleine, c’est la meilleure des foules, celle des amoureux du Christ : nous ne savons pas où on l’a mis. Repart-elle, repartent-elles avec els deux disciples. Elle court donc… Ils couraient tous les deux ensemble. Et soudain, la plus grande et la plus belle prière, dépouillée de notre charuivari et de mes mots : le constat : il voit que lelinceul est resté là (Jean), il regarde le linceul resté là, et le linge qui avait recouvert la tête, non pas posé avec le inceul, mais roulé à part à sa place (Pierre), il vit et il crut (Jean). Tout commence pour tous… pour nous… pour moi. Jusques là, en effet, les disciples n’avaient pas vu. Quoi ? que d’après l’Ecriture, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts. Sans doute, mais pour qu’ils le voient d’âme, d’intelligence, de destinée, de relation personnelle à ce Maître si proche et si incommensurable pourtant que jamais ils ne le saisissaient dans ces trois ans de vie totalement ensemble et explicite, pourqu’enfin ils le saisissent dans Son essence divine, dans la totalité de Sa vie, ils doivent, non du tout constater que le tombeau est vide… mais regarder, voir que le linceul es resté là. Le vêtement de mort est désormais inutile. A jamais. C’est parce que le linceul est resté là, qu’il est vraiment enlevé du Christ, de nous qui suivons, arrivons, courons, voyons. Croyons.


[1] - Actes des Apôtres X 34 à 43 passim ; psaume CXVIII ; Paul aux Colossiens ; évangile selon saint Jean XX 1 à 9
 

samedi 30 mars 2013

prier ensemble, chrétiens et mususlmans

 
----- Original Message -----
From:: : Souleiman 
Sent: Saturday, March 30, 2013 4:09 PM
Subject: Joyeuses Paques
 
Par Abraham, Dieu offrit sa rédemption à l’Homme par le sacrifice de sa progéniture. A pâque, il s’offre lui-même pour sauver les hommes. Par Abraham, il fait acter une totalité de foi. Par le Christ il acte une totalité d’Amour.
La tradition judéo-musulmane est un totalitarisme de foi inscrit dans la souveraineté de Dieu. La tradition chrétienne est un totalitarisme de l’Amour. Le jésus de pâque, le Christ ; est bien hérétique au judaïsme et n’annonce pas l’Islam….. Mais quelle hérésie magnifique !!!!!!!!!!
Bonnes pâques  à vous; pour mieux retrouver ensemble, dès lundi, l’Homme vivant et libre : Jésus.
Amitiés

----- Original Message -----
Sent: Saturday, March 30, 2013 4:19 PM
Subject: Re: Joyeuses Paques

Comme vous l'avez peut-être aperçu dans ma longue page de ce matin, je voudrais qu'après la prière pour/avec les Juifs, soit explicitée celle avec nos frères d'Islam. Du travail, mais cela approche.
Fondamentalement, ce sont d'ailleurs vos formules si frappées qui me le font comprendre et donc exprimer, le christianisme contrairement au judaïsme et à l'islam, n'est pas d'abord une révélation. Il est factuel. Et c'est le fait de l'incarnation du Fils de Dieu (la révélation portant sur la "forme" de Dieu : la Trinité) qui confirme et illustre la révélation commune aux trois "monotéhismes" : Dieu non seulement existe, mais il est amour, miséricorde, prédilection.
Avec vous, mon cher Souleiman.
 
----- Original Message -----
From: Souleiman
Sent: Saturday, March 30, 2013 10:29 PM
Subject: Re: Joyeuses Paques

Une prière chrétienne "factuelle" pour les musulmans, de nos jours en France, peut être celle-ci :
Seigneur, faite que notre incompréhension, nos peurs ou notre hostilité envers les musulmans, ne nous conduisent pas à favoriser ou rester passif face à leur meurtrissures morales ou physiques en France.
Seigneur, préserve nous de la haine qui peut animer certains de ces hommes et donne nous la force de préserver ta charité face à ceux qui ne savent pas ce qu’ils font.
Seigneur, préserve-nous de la tentation de réduire l’altérité de ceux qui ne te connaissent pas, au nom de la lumière que tu nous donne et que nous brulons de partager.
Seigneur, garde nous dans ta fidélité spirituelle, sans préjudice pour notre loyauté nationale ou identité européenne.    

la priére précédente pourrait aussi bien être dites par un musulman en pensant aux chrétiens en terre d'Islam.  musulmans et chrétiens,de nos jours, prie au mieux les uns pour les autres, en priant pour eux- mêmes. Bonne nuit
 

me voici devant toi comme une terre assoiffée - textes anticipant la lumière de la Résurrection

Samedi Saint . 30 Mars 2013

Tout hier
10 heures 15 + Atroce. Appel impromptu de Geneviève H. Elle vient d’apprendre de son neveu Alexandre, celui avec lequel elle m’avait demandé avant Noël de m’entremettre pour qu’elle puisse reprendre langue avec lui… la mort subite de Philippe… un infarctus, hier. Toujours au Maroc dont je pensais que nous evions le tirer quelle que soit la complexité de la situation où il s’était là-bas enfoncé, dont je ne savais depuis les téléphones et notre entrevue de jeudi dernier que les aspects délictueux… Un passé révolu pour moi, pas pour Geneviève. Mais je garde un souvenir plus que chaleureux du très jeune garçon qu’il était à mes premières fréqentations de la famille… 1969-1970. Mort à cinquante ans, dans un probable abandon. Désespoir ? possible hâblerie ? je ne saurai rien que désormais le garder en moi.  Son dernier téléphone pour me féliciter de ma nomination au Kazakhstan, il l’avait fait pompeusement mais l’intention m’avait touché. Son divorce, le suicide de sa seconde femme, sur la plage de Nice, en plein midi, devant lui, au fusil… le déclin et la mort de ses parents qui l’avaient certainement beaucoup affecté… la pension à ses douze-dix-huit ans et, là, sans doute déjà, des relations peu bénéfique. J’ai beaucoup de chagrin, j’irai à l’inhumation : Louhans, une histoire familiale, très d’autrefois. Lui cinquante ans, moi soixante dix… Geneviève, soixante-quinze…
  
Minuit et demi + Office de la Passion au Guerno. La petite chapelle de la commanderie du Temple éclairée pour sa tour de garde, l’un de ses flancs et l’abside, les vitraux font tableaux pour le dehors, aux murs peu jointés. L’église n’est qu’à moitié pleine. J’y arrive pour le silence, bien inspiré. Très grand quoique agenouillé dans une immense chasuble rouge, Sébastien. Il célèbre bien, très distinctement, avec l’élocution travaillée et voulue d’un LUCCHINI… l’office est à l’unisson de cette ambiance d’un tout autre siècle. Une dizaine d’enfants. Deux porteront les cierges des processions : croix à vénérer, adorer du seuil à l’autel, puis le reposoir et la réserve d’hosties. Lecture selon saint Jean. Ce qui se produira décisivement au matin de la Résurrection, Jean s’effaçant et faisant passage pour Pierre, a déjà lieu pour que celui-ci soit au plus proche du procès commençant chez Caïphe : c’est Jean qui, s’engouffrant avec toute la cohorte, fait demi-tour pour faire entrer Pierre, au moins dans la cour. Paradaoxalement, Jean parce qu’ami du grand-prêtre, n’est pas catalogué comme disciple de l’accusé, tandis que Pierre est mis en situation d’angoisse, isolé, reconnu dès qu’il passe le seuil, et pas seulement par son accent ou selon une servante perspicace, mais par un témoin de l’arrestation et du début de combat qu’avait engagé Pierre, moins capon que notre vénération a fini par croire. Le rite… les Juifs se trompent d‘agneau pascal, et pour manger celui du rite mosaïque, manque de reconnaître le Christ au moment décisif, alors que Pilate leur pose trois fois la question (les trois reniements de Pierre, sans doute, mais ceux du peuple, les nôtres ?). – Très belles invocations pour la prière universelle, notamment à propos des Juifs, implicitement des musulmans, qu’il y aurait avantage et bienséance à désormais citer en tant que tels, puisque croyants en Dieu aussi fermement, et à propos du cheminement des incroyants. – Je suis pendant ces offices de la dernière Cène puis de la Passion, habité par les prêtres de ma vie, plus singulièrement Michel T. de P., Jean-Claude C. Jean LAPLACE et Gilbert LAMANDE. Adolescences et retraites. Nous sommes ensemble. – La procession pour la vénération de la croix, vécue comme la renouvellement public des vœux du baptême, une solennité et une fermeté engageant la vie. Communion… la minuscule hostie pour la distribution aux fidèles, qu’élève une fois l’an le célébrant. Sébastien avec une grande beauté donne un sens particulier à l’approche des enfants, pas encore communiants au sens strict : paroles, regard, bénédiction, il me semble que le jeune enfant e peut que se sentir choisi, consacré, et qu’acquiescer. J’en ai félicité le jeune célébrant, qui s’agenouille devant chaque enfant qui lui arrive : ciboire en une main, l’autre élevée en enseignement et en garantie… il n’a pas vraiment relevé, et notre cher Jean-Eudes a opiné, nous échangions le salut du congé, une fois le silence rétabli, l’office conclu… que cette bénédiction était bien longue et que plus tard son jeune compagnon en sacerdoce administrerait davantage en universel qu’en particulier. J’en doute. Le mystère, quand nous nous l’approprions pieusement, a tellement de versions vécues.

Je suis rentré, paisible, dans la nuit, rappelant Geneviève H. comme j’en avais eu l’intention en venant… Monté ce matin contre elle, je suis passé définitivement d’une certaine colère tant son souci des choses administratives et de la gêne au fond que lui cause pratiquement la mort de son frère, m’avait scandalisé, autant dans mon chagrin que par cette confirmation d’une sécheresse de cpeir, d’une incapacité sentimentale... à la communion de chagrin : elle en souffre encore plus puisqu'elle ne sait rien en dire ni communiquer. Je comprends maintenant que mes reproches seraient de ma part, encore davantage, cette sècheresse de cœur, qui chez elle n’est pas agressive, mais gaucherie. Ainsi que les enfants de son frère, ceux du premier mariage (tâcher de reprendre langue avec Fabienne) auquel j’ai assisté en membre putatif de la famille (avec le sinistre présage de la tente au banquet arrachée du sol jusqu’à dix-douze mètres de haut, dans la nuit par un orage bref mais apportant une vraie tempête), et surtout Charles, orphelin : rentrant demain d’une divagation aux Indes ? il souhaite que son père reste au Maroc. Comme l’on ne sait rien de la vie de Philippe, que l’on peut supposer toutes sortes de trafic et d’illicéités, il est probablement sage que ses ayant-droits ne donnent pas de signature qui les mettraient en débiteurs de X personnages voire de l’Etat chérifien. Mais que tout cela est triste. Et les rencontres de la décennie étaient été mauvaises pour tous ses visiteurs venus sur place. Je sais que je lui aurais inspiré confiance, mais je n’ai pas ressenti l’extrême urgence. C’est vraiment Vendredi-Saint. Adolescent, jeune homme, il avait classe, attention à autrui, il ne lui manquait qu’une fratrie et un père proche, sachant s’y prendre. J’ai probablement manqué à cette famille.

Le site du Vatican, les dernières homélies du pape François hier et aujourd’hui… dans l’église, il m’est venu que nous allons vite nous lasser de lui s’il demeure dans ce registre d’une familiarité qui deviendra choquante ou banale… sans doute pour se faire accueilir et entendre de jeunes délinquants faut-il en avoir, jusqu’à la puérlité dans l’expression et le commentaire, mais… J’attends maintenant des décisions et des actes, que la présentation débonnaire fera passer. Je me sens mal à l’aise dans la papolâtrie qui a trouvé avec François un exutoire presque a priori, la culture du chef ne me paraît inspirer aucune sincérité, mais en revanche, il faut un homme d’orientation très forte étant considérée la situation de notre Eglise. Il a surpris, puisse-t-il bientôt surprendre, plus en prise de contact, mais en étreinte à bras le corps avec les tabous et les fixismes, les peurs en fait. L’Eglise a peur du monde. C’est très mêlé et peu dicible, pas analysé en elle, en nous.
 
Ce matin et ce jour d'exception
08 heures 05 + J’aime infiniment ce temps unique dans l’année liturgique catholique. Pas de messe, pas de texte. Sans doute Prions n Eglise « fournit » l’anticipation de la nuit de Pâques, mais la vérité est le vide, il n’y a que le tombeau – le cadavre de Dieu (fait homme) – qui soit plein, et à la Résurrection, par la Résurrection, les vases communicants vont faire merveille : le tombeau vide va remplir le monde et lui fera prendre une conscience qu’il ne finira jamais d’avoir pleinement… celle du plein et du vide, celle de sa relation à Dieu. Dans ce temps d’aujourd’hui entre mort et résurrection, je vais simplement mais avec bonheur, car nous savons la suite et nous avons mémoire de l’affreux – ce qui est non seulement l’itinéraire du Christ de chez Anne jusqu’au Golgotha, mais aussi le nôtre tous les jours du péché au pardon, du réveil physique pour une journée nouvelle ou dramatiquement en continuité avec les emm… et les morts de la veille, à la certitude d’être sauvés, via la mort de notre corps, lui-même promis à être splendide et inaltérable – reprendre les évangiles de la mise au tombeau, quelqus versets. Je ne sais si Fra Angelico a représenté l’épisode, guillemets. Il est décisif.

La mort hier, celle appris de mon cher « Philippus » : les siens le pleurent à la manière que j’ai su et qui est fréquente, la non-éducation à l’expression de la sensibilité et de la détresse, la raideur dans l’aveu d’affectivité, ainsi des vies entières balbutient, hébétées, sans texte, comme à notre début de vie amoureuse où nous ne savons rien dire, le garçon rien avouer que l’intensité et la fille, elle parfaitement éduquée de nature ou de transmission à ne pas faire le premier pas, à jouer en attente et en défense… mais mes pleurs depuis hier ? solitude et communion pourtant… la mort ce matin, quand j’ouvre le psautier monastique, tombant juste au jour que je cherche : laudes du matin. Image que je donnerai en illustration de ma rédaction-réflexion sur le « mariage pour tous » quand l’ayant achevée, je la diffuserai : deux mains très douces figurées seulement par les doigts du nouveau-né ou à peine davantage « âgé » cerclant le pouce maternel. Et pliée en deux la feuille de télécopieur qui à l’époque fonctionnait comme de l’encre sympathique, ce que je ne savais pas : le texte a disparu, je n’en ai pas même mémoire, j’aurais pu le photocopier ou le copier, je n’ai que la date légendée : reçu samedi matin 27 avril 1996, comme annoncé la veille.

Solesmes titre le psaume CXLII : Prière dans l’angoisse et commente : l’homme n’est pas justifié par l’observance de la loi, mais par la foi en Jésus Christ. Commencer au pied de l’autel devant le tombeau où personne ne respire, où tout gît… par prier, avant même d’apercevoir. Seiegneur, entends ma prière ; dans ta justice écoute mes apapels, dans ta fidélité réponds-moi. Cri de Philippe que j’entendis et auquel j’ai sursis de répondre…N’entre pas en jugement avec ton serviteur : aucun vivant n’est juste devant toi.  Prière pour toi et avec, mon cher Philippe, qui t’accompagnait en tes dernières heures, si loin de nous, et pourtant encore dans ce royaume-ci où tu t’étais perdu sans aucune maison ni père vers qui revenir, à la réflexion ou d’impulsion… Tu as pu le dire, maintenant bénis-nous et pardonne-nous… L’ennemi cherche ma perte. Il foule au sol ma vie ; il me fait habiter les ténèbres, avec les morts de jadis. Le souffle en moi s’épuise, mon cœur au fond de moi s’épanouvante. Je me souviens des jours d’autrefois, je me redis toutes tes actions, sur l’œuvre de tes mains je médite. Je temnds les mains vers toi, me voici devant toi comme une terre assoiffée.

L’ensevelissement, la mise au tombeau.  Le soir venu, il arriva un homme riche, d’Arimathie, nommé Jospeh qui s’était fait, lui aussi, disciple de Jésus [1] . pas appelé, mais converti de lui-même par une rencontre et fréquentation dont rien ne nous est dit. L’essentiel de la rencontre va d’ailleurs avoir quand cet homme unique aura le cadavre de son Seigneur à descendre du gibet… Joseph prit donc le corps, il atteste pour toujours que Jésus est bien mort, le roula dans un linceul propre et le plaça dans le tombeau tout neuf qu’il s’était fait tailler dans le roc. Jésus a précédé cet homme – prévoyant : il avait apporté un linceul, il avait de longue date préparé sa propre tombe pour en éviter la peine aux siens – dans son propre tombeau. Puis il roula une grande pierre à l’entrée du tombrau et s’en alla. Or, il y avait là Marie de Magdala et l’autre Marie, assises en face du sépulcre. Les deux scènes sont parallèles et ne communiquent pas. Le masculin clôt la séquence, le féminin ouvrira la suivante, chacune est décisive, mais le splendide et l’enfantement seront le fait des « saintes femmes ». Joseph d’Arimathie est d’importance, comme Nicodème. Cette minorité d’élite n’a pas pu empêcher l’arrestation, le procès, elle a cependant entravé le complot qui en permanence a marqué le ministère public du Christ. Pour Joseph, tout est fini, pour les deux Marie, sans compter la Vierge rentrée avec Jean en ville pour sa première nuit chez le disciple que Jésus aimait… c’est l’attente indéterminée de la prière par excellence : la présence, mais au bon endroit. Assises en face du sépulcre… Marc [2] confirme que la scène est au soir venu… Joseph d’Arimathie, membre notable du conseil, qui attendait lui aussi le Royaume de Dieu, s’en vint hardiment trouver Pilate et demanda le corps de Jésus. La version de Matthieu fait de Pilate celui qui donne l’autorisation machinalemen (Pilate ordonna qu’on le lui remit), mais selon Marc qui le tient de Pierre ou de Jean, le gouverneur romain est resté en pensée avec le condamné. Pilate s’étonna qu’il fût déjà mort et, ayant fait appeler le centurion, il lui demanda s’il était déjà mort. Informé par le centurion (qui a dû faire donner le coup de lance et briser les jambes des autres suppliciés), il octroya le corps à Joseph. Pour être venu si vite chez Pilate, Joseph a dû assister à la crucifixion même et à la mort du Christ. Il a dû être au pied de la croix. Celui-ci, ayant acheté un linceul,descendit Jésus de la croix, l’enveloppa dans le linceul. Il a dû courir en ville, cet achat, la démarche chez Pilate, peut-être le linge à la main. Confirmation : une tombe qui avait été taillée dans le roc, puis il roula une pierre à l’entrée du tombeau. L’autre Marie, mentionnée par Matthieu est mieux identifiée : mère de Jacques le petit et de Joset, mère d’un des Douze, elle est de la génération de la Vierge, tandis que Marie-Madeleine est de celle du Christ, sinon même un peu plus jeune. Toutes deux ont déjà un plan, toutes deux sont en commencement de témoignage : elles regardaient où on l’avait mis. Le Christ mort est donc entouré de quatre personnes : le Romain, le Juif membre du Sanhédrin, tous deux au somet des hiérarchies politiques et sociales du temps, et deux femmes qui ont suivi Jésus et l’ont servi pendant tout le minisère public, la mère de Jacques et de Joset, certainement de plus longue date que la pécheresse et l’amoureuse. Joseph a évidemment retenu l’attention des narrateurs : homme droit et juste, celui-là ne s’était associé ni au dessein ni aux actes des autres. Il était d’Arimathie, ville juive, et attendait le le Royaume de Dieu [3]. Il est peut-être familier aussi de Pilate. A-t-il été l’un des informateurs de Jésus sur ce qui se tramait et décidait au Sanhédrin ? a-t-il parlé de son Maître au moment du procès ou avant à Pilate ? La descente de croix est bien son fait. Le tombeau, une tombe taillée dans le roc, nouveaux détails… où personne encore n’avait été mis. Le Christ inaugure la mort et l’ensevelissement. Ce n’est pas seulement la Résurrection qui est exceptionnelle, mais sa Mort. L’heure est plus précise, quoique toujours le soir : déjà pointait le sabbat. Revanche du rite sur celui qui s’est posé fréquemment et spectaculairement en maître du sabat : le voici mort juste avant. Mais ce va être pour accomplir un miracle, un prodige bien plus extraordinaire que tous ceux accomplis pendant les précédents sabbats. Luc, décidément très en phase avec les femmes (il a su « faire parler » la Vierge), détaille : les femmes qui étaient venues de Galilée avec lui avaient suivi Joseph. Elles egardèrent le tombeau et comment son corps avait été placé. Ce n’était pas de loin et elles ont « contrôlé » le juste d’Arimathie. Puis elles s’en returnèrent et préparèrent aromates et parfums. Et le sabbat, elles observèrent le repos prescrit. Elles n’ont donc pas bougé de chez elles. Luc ne les nomment, ni au pied de la croix, ni lors de l’ensevelissement. Il ne les identifiera qu’à leur rapport aux Onze : c‘étaient Marie de Magdala, Jeanne et Marie, mère de Jacques. Le groupe est d’ailleurs plus nombreux : les femmes qui l’avaient accompagné depuis la Galilée et qui regardaient cela… les autres femmes qui étaient avec elles le dirent aussi aux apôtres [4]. Ce n’est pas la solitude de Marie-Madeleine, favorisée de la première appaarition du Ressuscité. Quant à la Vierge, elle n’est pas mentionnée par les synoptiques. Ces trois nous donnent un récit sans parole où tout est visuel, silencieux. Le soir, mais la nuit, l’obscruité ne sont pas là, on est entre deux (« entre chien et loup). Jean [5]précise le portrait psychologique de Jseoph d’Arimathie, courageux selon Marc pour aller trouver Pilate, il était disciple de Jésus, mais en secret par crainte des Juifs… Les « saintes femmes » sont absentes à l’ensevelissement, alors qu’elles sont mentionnées au pied de la croix, avec la Vierge [6]. La scène est affaire d’hommes, le rôle de Pilate est confirmé, mais le plus sobrement possible. Nicodème vint aussi : c’est lui qui précédemment était allé de nuit trouver Jésus. Joseph comme Nicomède sont présentés avec une certaine commisération par le disciple que Jésus aimait, le seul qui ait assisté à tout le procès et ai donc été gratifié par le Christ mourant du legs le plus décisif. A Pierre, la fondation de l’Eglise, mais à Jean le sens-même de ce qu’est l’Eglise. Le linceul n’est pas mentionné et ne le sera que par inventaire de Pierre [7], après la Résurrection. Ils prirent le corps de Jésus et l’entourèrent de bandelettes, avec les aromates, selon la coutume funéraire. Précision d’un hasard ? le tombeau est anonyme mais commode : à l’endroit où il avait été crucifié, il y avait un jardin et dans ce jardin un tombeau neuf… à cause de la préparation des Juifs, comme le tombeau était tout proche, c’est là qu’ils déposèrent Jésus. Mais ce n’est pas un tombeau fonctionnel ou la chambre funéraire, attenante au Golgotha, un endroti de passage : personne n’y avait encore été mis.  Comme à propos du linceul, la mention de la pierre ne vient dans le récit qu’au matin de la Résurrection.
Tout est factuel dans les récits conclusifs de la Passion, mais alors que la foule des deux jours dramatiques est anonyme, bruyante, méchante, les quelques-uns qui ensevelissent Jésus : deux hommes au travail, et quelques femmes en observation pieuse, sont précisés. Le Christ comme à sa naissance – en un lieu aussi imprévu (humainement) que celui de sa mort, quoique Bethléem comme le Golgotha sont prophétiquement indiqués par les Ecritures qu’accomplira le Fils de l’homme – est manipulé :  elle mit au monde son fils premier-né, l’enveloppa de langes et le coucha dans une crèche, parce qu’il n’y avait pas de place pour eux à l’hôtellerie. D’une certaine manière, Jésus mort est mieux accueilli, mieux loti. Nos cœurs, maintenant ? aujourd’hui ?

Tout aujourd’hui, faire silence intérieur jusqu’à la nuit. Je n’irai pas à l’Office-même de la Résurrection, ne pouvant l’imposer à notre fille, mais veillerai en relisant les évangiles de la Passion. Demander la grâce du silence intérieur… pour enfin laisser parler Dieu. Le tombeau habité de son Corps.

 


[1] - évangile selon saint  Matthieu XXVIII 57 à 61

[2] - évangile selon saint Marc XV 42 à 47

[3] - évangile selon saint Luc XXIII 50 à 56

[4] - ibid.  XXIII 49 & XXIV 10

[5] - évangile selon saint Jean XIX 38 à 42

[6] - ibid. XIX 25

[7] - ibid. XX 6 & 7

pape François - homélies et textes du jeudi et du vendredi saints

vendredi 29 mars 2013

avançons-nous donc avec pleine assurance vers le Dieu tout-puissant qui fait grâce - textes du jour

Vendredi Saint - 29 Mars 2013

Prier… [1] l’office de la Cène hier soir, le blanc ivoire des ornements et la dominante de mêmes teintes pour les luminères et l’ensemble de l’église où nous étions. Enfants assez nombreux pour faire foule autour de l’autel à beaucoup des étapes de la liturgie, beauté et trouvaille depuis longtemps que de refaire et revivre le lavement des pieds, enfants et adultes s’y sont prêtés, simplicité d’une grande force et d’une vraie bonté en rayonnement et en silence de notre célébrant. Je ne sais pourquoi cependnat, quoique très recueilli, j’ai souvent ressenti comme un désordre et une approximation pendant ce grand moment, qu’au contraire ma chère femme a vécu comme celui d’une beauté sans manque ni faiblesse. Ce soir, dans l’église des Templiers au Guerno, où Marguerite « fit » sa première communion « officielle » le jour de Noël 2011, nous vivons l’office de la Passion et demain, je passerai une partie de la journée dans les quatre récits de celle-ci et sans doute à relire Isaïe tel que prié maintenant, mais pour davantage de temps sinon de présence. Mais Edith doit sacrifier une émission d’Hercule Poirot plus diffficile, pour elle, à manquer qu’hélas, pour moi, l’exercice d’hier – très probablement laborieux et certainement sans effet ni sur les esprits ni sur la réalité – auquel s’est gratuitement astreint notre président. Son silence ces semaines-ci serait plus efficace, parlant : cela donnerait enfin la sensation que les automaticités de son mimétisme (involontaire, il faut le dire et l’espérer) par rapport au précédent exercice du pouvoir, celui d’un tout autre tempérament, et sa dociilité aux dogmes et aux ambiances le cèdent enfin à une vraie, libre réflexion, à un autre regard et à une réelle, profonde sympathie avec les gens. Rien d’ailleurs que d’avoir négligé – en choix de calendrier – ce qui est un grand moment pour un certain nombre d’entre nous, est soit une erreur soit tout simplement un manque d’empathie et d’information. Dommage…

Arrêté, puis jugé, il a été supprimé. Qui donc s’est soucie de son destin ? Il a été retranché de la terre des vivants, frappé à cause des péchés de son peuple. On l’a enterré avec les mécréants, son tombau est avec ceux des enrichis. La relation du Christ aux Ecritures qu’Il ne s’est pas approprié mais qu’Il a accomplies. La relation des prophètes au Messie, leur prière ne fut pas attente et description de notre salut, mais précision et vision du sauveur. Le Sauveur. Dont ils ont vu les faits et gestes, la souveraineté. Ils ont su donner l’interprétation, c’est-à-dire nous faire voir et prier exactement. Il s’est dépouillé lui-même jusqu’à la mort, il a été compté avec les pécheurs, alors qu’il portait le péché des multitudes et qu’il intercédait pour les pécheurs. Habituelle difficulté : bien qu’il soit le Fils, il a pourtant appris l’oébissance par les souffrances de sa Passion ; et, ainsi conduit à sa perfection, il rst devenu, pour tous ceux qui lui obéissent, la cause du salut éternel…La souffrance, chemin de perfection pour Dieu fait homme, cause de son exaltation ? peut-être aurai-je la clé ou un chemin de compréhension aujourd’hui. Je réserve à plus tard, probablement avant la liturgie, une première relecture du texte de saint Jean. Je regarde le serviteur souffrant … le Christ, pendant les jours de sa vie mortelle, a présenté, avec un grand cri et dans les larmes, sa prière et sa supplication à Dieu qui pouvait le sauver de la mort. … Il n’étaut ni beau ni brillant pour attirer nos regards, son extérieur n’avait rien pour nous plaire. Il était méprisé, abandonné de tous, homme de douleurs, familier de la souffrance, semblable aux lépreux dont on se détourne ; et nous l’avons méprisé, compté pour rien. Pouratnt, c’ataient nos souffrances qu’il portait, nos douleurs donbt il était chargé. Contempler le héros de la Passion, du prochain récit, de l’Eglise, de l’histoire du monde et de l’humanité, de la création, avant d’aller au mouvement des faits et aux circonstances dont nous portons chacun la responsabilité spirituelle. Enseignement et insistance sur Dieu et ce qu’Il est par rapport à nous. Nous pensions qu’il était châtié, frappé par Dieu, humilié. L’idée d’un Dieu vengeur et terrible, avec qui négocier dans la crainte et dans l’orgueil, car qu’échanger avec Dieu pour notre salut ou les « grâces » demandées ? comme si nous pouvions être nous-mêmes agents et responsables de notre salut… Or, c’est à cause de nos fautes qu’il a été transpercé, c’est par nos péchés qu’il a été broyé. est notre responsabilité. La passion est le détail de ce que nos fautes ou nos reniements ou nos abstentions ont produit sur Dieu. Tout l’évangile, en ses quatre versions forme le récit et la typologie de nos réponses à la venue du Sauveur et à sa révélation de ce que le Royaume de Dieu est proche. Il intercédait pour les pécheurs…


[1] - Isaïe LII 13 à LIII 12 ; psaume XXXI ; lettre aux Hébreux IV 14 à 16 & V 7 à 9 ; passion du Christ selon saint Jean XVIII 1 à XIX 42

jeudi 28 mars 2013

c'est un exemple que je vous ai donné - textes du jour

Jeudi Saint - 28 Mars 2013

Hier soir
Nouvelle soirée Alpha : conférence, la 9ème du cycle que j’avais déjà entendue mais qui a résonné en moi et à table différemment de la première fois. Faut-il et peut-on parler de sa foi, la foi, la conversion phénomène révolutiionnaire dans une vie. Comme les précédents « entretiens » donnés en vidéos, celui-ci me pose des questions autrement que selon son discours direct. La foi n’a pas révolutionné ma vie, elle l’a au contraire protégée, elle a été le plus souvent le principal élément de ma continuité, élément intérieur, car en comportement sentimental ou social, ou en convictions et manière menatles, je n’ai pas non plus évolué, je me suis toujours plus argumenté, mais sur la même ligne. Rigidité ? que n’ont pas bousculé mes dépaysements géohraphiques, ni celui – le plus important – qu’est l’âge. Pourtant, sans pouvoir le formuler bien, je ressens que ces temps-ci, je suis creusé et j’évolue. Ce n’est pas affaire de contenu mais de persepective. Jamais, je n’ai eu autant conscience non de changer mais d’évoluer. L’âge dépouille et discrimine, mon mariage aussi En discussion de table, le débat est passionnant : notre meneuse C. insiste sur l’envie que lui a donnée sa conversion ou un événemenyt majeur de sa vie l’ayant amené à la foi, envie de transmettre ce qu’elle a reçu. Le notant, je réalise que le concept même de transmission implique un contenu paqueté et figé, alors que la vie est mouvement sinon évolution. S. qui m’horripile par son fixisme,  son rituel, son goût du prêtre qui est goût du chef sinon de l’homme (son mari, officier de marine) continue sa dictée ou sa copie : confession fréquente, échec des prêtres ouvriers qui ont défroqué et qui même fidèles à leur sacerdoce ne seraient plus disponibles, notamment pour les confessions, le critère (pas faux si l’on considère surtout l’intention, le mouvement intime) d’une conversion selon une « commande » de quarante messes pour l’âme d’une belle-mère abhorrée… j’ai cherché à réduire cette opposition par une accolade et un baiser de paix en fon d‘exercice, je l’ai sentie s’amollir ce qui était mon but. Elle qui parle tant du salut des âmes, rayon exprès du prêtre, ne peut être bousculée et amenée à se voir et montrer autre, à se découvrir vivante que par le physique. Si nous avions chacun trente ans, j’aurai passé mes nerfs en tentant de la séduire physiquement, rien que pour le service. Je n’aime pas les certitudes, quoique ce soit l’un des titres de mon blog. politique. Ou plutôt, il y a des certitudes de fond, mais y parvenir ou les communiquer ne peut se faire rigidement, dogmatiquement. Je n’ai pas de recettes. J., si je ne me trompe de prénom, a un jeu et des expériences très diversifiées, elle les dit avec finesse et pétulance. Cé. expose son père de cent un ans, opposant frontal à la religion et à la plupart de ses interlociteurs parce que ce sont des interlocuteurs, me passionne par son silence, son humour. Ma chère femme ne peut la saquer et relève aussi l’époux, médisant et ramenard. Je ne suis pas de son avis. Il y a un jeu de miroirs qui est asusi celui de l’amour et de la tolérance, nous nous modifions les uns les autres rien que pour l’instant de la relation ou du regard mutuels. Nos diversités dans ces échanges, censément, de foi et de propagation de la foi me paraissent inépuisables par elles-mêmes mais épuisantes quand on est en mode conversation. Ma question – pieds dans le plat – nous édifions-nous les uns les autres, a été mal comprise. J’ai été ignoré ou la réponse a été de récitation, non de questionnement : je suis resté dominé par des affinités et des répulsions. Comme il en serait de même si la conversation était politique, il me semble donc que nous restions dans un registre profane. J’ai dû rappeler comme l’horaire du départ, était annoncé que le sujet étant la nécessaire oraison pour toute propagation, et que nous pourrions prier un instant avant de nous quitter. Je vis de plus en plus que je ne suis qu’au seuil.

Tandis qu’avec ma femme et notre fille, premiers compagnons de ma vie spirituelle aussi, à moi, je vis quotidiennement les surprises et donc l’action de l’Esprit Saint tant rappelée dans nos échanges et en conférences, à la manière dont seraient invoqués règlement intérieur d’une assemblée ou statuts du parti dominant.J’ai essayé de dire – pensant aussi à cette participation de « mon moine » (Dom Jacques MEUGNIOT) à un colloque où nous étions une vingtaine, au Parti communiste, il y a une douzaine d’années. Trouver le lieu commun, vivre pour un même objet et le poursuivre ensemble permettent de tout parler et partager, ce qui fut, même si c’était surtout intellectuel. Des prêtres mariés, des prêtres ouvriers ne seront pas meilleurs ni plus fidèles que els actuels, certainement d’une authenticité et d’un courage de vie sans précédent dans l’Eglise puisqu’il n’y a plus aucun avantage social ni pécuniaire, qu’il n’y a plus aucun consensus ni pression pour que la « cléricature » soit une promotion ou un débouché. La question et le bien à venir sont d’un autre ordre, l’Eglise doit apprendre le monde non pour le pénétrer ou le manœuvrer, mais apprendre du monde. De cette réciprocité dans l’apprcohe et la demande dépend le rayonnement futur de l’Eglise. Le dire eût été incompréhensible pour mes commensales. Line, toujours plus rigide, rêve d’assassiner notre actuel président. S. relève les dégâts de mère en fille quand la mère dénie à sa fille toute qualité et manifeste de ne pas l’aimer. Par bribes les réflexes de chacun. J’apprends ainsi plus sur la vie en société que sur un partage et un approfondissement de la foi. Mais au second degré, j’apprends sur les divers aspects du fondement de mes lacunes et du pourquoi me ressentir ainsi à un commencement-aboutissement.
Ce début de matinée
Prier… l’ensemble des évangiles de la Passion d’ici la nuit de la Résurrection, puisqu’a priori nous ne pourrons aller à l’office de la nuit, trop long pour notre fille. [1]. Comprenerz-vous ce que je viens de faire ? … C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous. L’authenticité de chacun, la spontanéité, ce fut un don manifeste de chacun des disciples, sauf pour Judas le dissimulé. J’ai tant de peine, sans doute par toute mon existence passées entre la préparatiuon aux concours, ce que l’on appelle « les grandes écoles », la vie diplomatique,le jeu socia où le paraître impose la dissimulation et le masque, la confection que j’ai du mal – ainsi, hier soir – à croire que l’autre, devant moi, tour simple et parfois répétitif qu’il soit dans sa tentative de communier et de convaincre, peut-être de m’édifier selon ce qu’il estime commun entre nous, soit réellement et éprouve réellement, vive réellement ce qu’il dit être, éprouver et vivre. J’ai à apprendre à croire, ce n’est pas seulement affaire de foi religieuse, c’est plus encore amour d’autre. Certains se donnent avec sincérité d’une manière telle qu’il m’est facile de les croire d’autres je ne peux les considérer dans ce qui est poyrtant leur sincérité et leur expression. Quel chemin tant j’ai été déformé, tant encore le principal sujet de mes observations : la politque, ne met en jeu que des scènes, des acteurs, des composés… Tous les dialogues de Pierre avec Jésus, des professions de foi aux peurs, aux reniements, aux spontanéités. Pierre, l’homme nu. L’Eglise donc… épouse nue, pas tant pour l’étreinte divine que par une pauvreté qu’elle exhale malgré elle. puisqu’elle est faite de nous en défense et en vérité.

Le cœur de l’incarnation divine… la pleine conscience de la divinité, la perfection amoureuse et sociale de l’humanité, en individualité et en relationnement… et l’évocation de Marie-Madeleine, ses pleurs, son parfum, ses cheveux esuyant les pieds du Seigneur, en gestuelle maintenant de Celui-ci lavant et essuyant les pieds des disciples. Jésus, sachant que le Père a tout remis entre ses mains, qu’il est venu de Dieu et qu’il retoune à Dieu, se lève de table, quitte son vêtement, et prend un linge qu’il se noue à la ceinture ; puis il verse de l’eau dans un bassin, il se met à laver les mieds des disciples et à les essuyer avec le linge qui’il  avait à la ceinture. Sensation saisissante que Dieu est alors totalement à l’œuvre, absorbé comme jamais et que tout est signifié et prophétisé dans ce geste du Fils, du Maître, tandis que le Père serait à retenir son souffle, à lui avoir tout délégué, la tâche la plus complexe, le Père créateur a passé la main au Fils rédempteur, l’Esprit se tait, contemple et c’est l’explosion : Pierre n’est pas le premier à qui le Christ lave les pieds mais c’est le seul à ne pas être pétrifié, silencieux, perplexe, il ne se laisse pas faire, il est pleinement homme mais face à l’Homme parfait. Dialogue avec le Maître qu’il aime tant et qu’il va renier. Thomas dira «  Mon Seigneur et mon Dieu », constat et adoration murmurés. Pierre a dit : Tu es le Messie, le Christ, le Fils du Dieu vivant. Sa profession de foi a une adresse, un interlocuteur. Pierre est en relation, c’est un homme qui ne vit pas seul, il est d’ailleurs celui des disciples dont le mariage est mentionné explicitement. – Ces moments sont si intenses et fondateurs qu’ils sont, doivent être le socle de notre mémoire, de notre intelligence, de notre pratique. « Ce jour-là sera pour vous un mémorial. Vous en ferez pour le Seigneur une fête de pèlerinage. C’est une loi perpétuelle : d’âge en âge vous la fêterez »… « Faites cela en mémoire de moi… Chaque fois que vous en boirez, faites cela en mémoire de moi. » Ainsi donc chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez à cette coupe, vous proclamez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne. – Les disciples un par un, le Seigneur penché sur les jambes, sur les pieds, les regards, le silence, la ruptre et lapaisement avec Pierre, un silence et des gestes encore plus denses. Judas dont les pieds sont lavés aussi, les pieds qui le porteront où ceux qui l’ont payé et dont il dirigera les pas, les pieds du pendu, le vide final, le corps, le sang, les clous… le linge à la ceinture, le linceul, la tunique et les vêtements retirés, joués au sort. La nuit même où il était livré… au cours du repas, alors que le démon avait déjà inspiré à Judas Iscariote, fils de Simon, l’intention de le livrer… Après leur avoir lavé les pieds, il reprit son vêtement et se remit à table. Il leur dit alors… Les pharisiens qui reprochaient à Jésus que ses disciples ne se lavent pas les mains avant de s’attabler… réponse qui a aussi sa charge d’humour : les pieds lavés et par le Maître lui-même… Ce temps (pas seulement liturgique, mais chacun de nos jours, chacune de nos nuits) est décisif.



[1] - Exode XII 1 à 14 passim ; psaume CXVI ; 1ère lettre de Paul aux Corinthiens XI 23 à 26 ;  évangile selon saint Jean XIII 1 à 15

mercredi 27 mars 2013

serait-ce moi, Seigneur ? - textes du jour

Mercredi Saint - 27 Mars 2013

Prier… Mais je louerai le nom de Dieu par un cantique, je vais le magnifier, lui rendre grâce. Les pauvres l’ont vu, ils sont en fête [1]. Le Dieu libérateur, le Dieu faisant la solidarité entre nous et avec Lui (contre-appel du tolle pendant la Passion) : l’amour de ta maison m’a perdu ; on t’insulte, et l’insulte retombe sur moi. L’insulte m’a broyé le cœur, le mal est incurable. J’espérais un secours, mais en vain, des consolateurs, je n’en ai pas trouvé. Nous nous préparons à la Pâque-Résurrection en connaissance de cause, mais de foi ? les disciples ont une foi tout humaine, que vient d’exalter l’entrée triomphale à Jérusalem, tout se passe bien, selon toutes les apparences. « Le Maître te fait dire : Mon temps est proche ; c’est chez toi que je veux célébrer la Pâque avec mes disciples ». Les disciples firent ce que Jésus leur avait prescrit et ils préparèrent la Pâque. Travail et bonheur humains, nos docilités à courte vue ? mais docilités quand même. Dans le chemin que, ces mois-ci, la grâce (et l’intelligence) que Dieu donne à chacun de pouvoir lire sa vie et d’en comprendre ressort et orientation : Lui finalement… je comprends que j’ai à décider ce que je n’ai jamais décidé parce que je ne le voyais pas (enfermé que je fus toujours dans un projet, une justification et une attente manquant leur objet, manquant peut-être d’objet, négligeant l’aide décisive…) et parce que sans doute je n’y étais prêt, que je ne saurais encore aujourd’hui le formuler, mais en revanche je sais que je l’ai déjà à le vivre. L’accomplissement de mon vœu pour recevoir et avoir reçu un  enfant de mon sang, je n’ai pas su en voies, moyens et moments : maintenant, je remets voies, moyens et moments à mon Seigneur et à mon Dieu. Prière de silence et de nudité : grande envie de m’y préparer en tentant d’apprendre par cœur le psautier, je serai loin de la mémoire coranique (dans son vieil âge, mon vénéré Moktar Ould Daddah pouvait réciter soixante pour cent du saint livre…), du moins relirai-je et répèterai-je lentement David et ses compagnons, toute l’oraison ecclésiale d’aujourd’hui et de demain, de Benoît XVI le précurseur et de François, peut-être le re-fondateur si nous sommes tous des actifs et non des béats… le Seigneur Dieu vient à mon secours… voici le Seigneur Dieu qui vient prendre ma défense… De fait, Dieu fait homme, à son procès devant les hommes, parodie de justice où aucun témoin de ses miracles et de son magistère ne vint à la barre, est seul, soutenu par le Père dans l’Esprit saint, seul… Pire : amen, je vous le dis. L’un de vous va me livrer. Jésus nous renvoit, durant toute Sa Passion, à nous-mêmes : à Judas, à Pilate, aux hiérarques et au peuple, il fait chaque fois remarquer. C’est toi qui l’as dit. La vie peut être le poème et le fait de notre confiance en Dieu. Serait-ce moi, Seigneur ? Chacun des disciples, chaque être humain ne sait pas – avant de naître à la vie surnaturelle, à l’éternité par la passion, la mort et la résurrection – ce dont il est capable. Vie et joie, à vous qui cherchez Dieu ! Car le Seigneur écoute les humbles, il n’oublie pas les siens emprisonnés. Ainsi soit-il.


[1] - Isaïe L 4 à 9 ; psaume LXIX ; évangile selon saint Matthieu XXVI 14 à 25

mardi 26 mars 2013

le coq ne chantera pas avant que tu m'aies renié trois fois - textes du jour

Mardi 26 Mars 2013

                           Prier… [1] tous les rôles. Le fondateur et rédempteur : il fut bouleversé au plus profond de lui-même. Le disciple de communion, mais en interrogation et pour compte de tous, ni mystique ni théologien, simplement factuel et enqupeteur : Seignbeur, qui est-ce ? Celui qui aura charge : tu ne peux pas me suivre pourl’instant, tu me suivras plus tard. L’Eglise n’est pas prête… l’Eglise doit attendre, sans précipitation ni présomption. Je te le dis : le coq chantera pas avant que tu ne m’aies renié trois fois. Le Fils de Dieu fait homme est souverain : c’est celui à qui j’iffrirai la bouchée que je vais tremper dans le plat. Judas n’aura pas communié à la dernière Cène mais il aura été nourri et directement, tout humainement, par le Christ, par celui qu’il connaît et va livrer. Ce que tu fais, fais-le vite. Judas livré à lui-même ? l’une des énigmes décisives des évangiles. Il nous représente tous. Racheté par anticipation, tous et lui. Le sort de tout humain, et de Dieu par incarnatin, communion. Là où je m’en vais, vous ne pouvez pas y aller. Je vous le dis, maintenant, à vous aussi. Dieu théologien de la mort mais praticien de la vie. Dieu en tout itinéraire humain et en toute puissance et projet de Dieu. L’Eglise au sortir du tombeau avec son Seigneur, de Marie-Madeleine à Pierre et Jean… je vais faire de toi la lumière des nations, pour que mon salut parvienne jusqu’aux extrêmités de la terre.


[1] - Isaïe XLIX 1 à 6 ; psaume LXXI ; évangile selon saint Jean XIII 21 à 38

lundi 25 mars 2013

pape François - homélie pour le dimanche dit des Rameaux

CÉLÉBRATION DU DIMANCHE DES RAMEAUX
ET DE LA PASSION DU SEIGNEUR
HOMÉLIE DU PAPE FRANÇOIS
Place Saint-Pierre
XXVIII Journée mondiale de la Jeunesse
Dimanche 24 mars 2013

1. Jésus entre à Jérusalem. La foule des disciples l’accompagne en fête, les manteaux sont étendus devant lui, on parle des prodiges qu’il a accomplis, un cri de louange s’élève : « Béni soit celui qui vient, lui, notre roi, au nom du Seigneur. Paix dans le ciel et gloire au plus haut des cieux » (Lc, 19, 38).

 Foule, fête, louange, bénédiction, paix : c’est un climat de joie que l’on respire. Jésus a réveillé dans le cœur tant d’espérances surtout chez les gens humbles, simples, pauvres, oubliés, ceux qui ne comptent pas aux yeux du monde. Lui a su comprendre les misères humaines, il a montré le visage de miséricorde de Dieu, il s’est baissé pour guérir le corps et l’âme. Ça, c’est Jésus. Ça, c’est son cœur qui nous regarde tous, qui regarde nos maladies, nos péchés. L’amour de Jésus est grand. Et ainsi il entre dans Jérusalem avec cet amour, et nous regarde tous. C’est une belle scène : pleine de lumière – la lumière de l’amour de Jésus, celui de son cœur –, de joie, de fête.

Au commencement de la Messe nous l’avons répété nous aussi. Nous avons agité nos palmes, nos rameaux d’olivier. Nous aussi nous avons accueilli Jésus ; nous aussi nous avons exprimé notre joie de l’accompagner, de le savoir proche, présent en nous et au milieu de nous, comme un ami, comme un frère, aussi comme un roi, c’est-à-dire comme un phare lumineux de notre vie. Jésus est Dieu, mais il s’est abaissé pour marcher avec nous. Il est notre ami, notre frère. En cela il illumine notre marche. Et ainsi nous l’avons accueilli aujourd’hui. Et c’est la première parole que je voudrais vous dire : joie ! Ne soyez jamais des hommes et des femmes tristes : un chrétien ne peut jamais l’être ! Ne vous laissez jamais prendre par le découragement ! Notre joie n’est pas une joie qui naît du fait de posséder de nombreuses choses, mais elle naît du fait d’avoir rencontré une Personne : Jésus, qui est parmi nous ; elle naît du fait de savoir qu’avec lui nous ne sommes jamais seuls, même dans les moments difficiles, même quand le chemin de la vie se heurte à des problèmes et à des obstacles qui semblent insurmontables, et il y en a tant ! Et à moment-là vient l’ennemi, vient le diable, si souvent déguisé en ange, et insidieusement nous dit sa parole. Ne l’écoutez pas ! Suivons Jésus ! Nous accompagnons, nous suivons Jésus, mais surtout nous savons que lui nous accompagne et nous met sur ses épaules : ici se trouve notre joie, l’espérance que nous devons porter dans notre monde. Et s’il vous plaît ! ne vous laissez pas voler l’espérance ! Ne vous laissez pas voler l’espérance ! Celle que Jésus nous donne.

2. Deuxième parole. Pourquoi Jésus entre-t-il à Jérusalem, ou peut-être mieux : comment Jésus entre-t-il à Jérusalem ? La foule l’acclame comme Roi. Et lui ne s’oppose pas, il ne la fait pas taire (cf. Lc 19, 39-40). Mais quel type de Roi est Jésus ? Regardons-le : il monte un petit âne, il n’a pas une cour qui le suit, il n’est pas entouré d’une armée symbole de force. Ceux qui l’accompagnent ce sont des gens humbles, simples, qui ont la capacité de voir en Jésus quelque chose de plus ; qui ont le sens de la foi, qui dit : C’est le Sauveur. Jésus n’entre pas dans la Ville sainte pour recevoir les honneurs réservés aux rois terrestres, à qui a le pouvoir, à qui domine ; il entre pour être flagellé, insulté et outragé, comme l’annonce Isaïe dans la première Lecture (cf. Is 50, 6) ; il entre pour recevoir une couronne d’épines, un bâton, un manteau de pourpre, sa royauté sera objet de dérision ; il entre pour monter au Calvaire chargé d’un bois. Et alors voici la deuxième parole : Croix. Jésus entre à Jérusalem pour mourir sur la Croix. Et c’est justement ici que resplendit son être de Roi selon Dieu : son trône royal est le bois de la Croix ! Je pense à ce que Benoît XVI disait aux Cardinaux : vous êtes des princes, mais d’un Roi crucifié. Le bois de la croix est le trône de Jésus. Jésus prend sur lui… Pourquoi la Croix. Parce Jésus prend sur lui le mal, la saleté, le péché du monde, et aussi notre péché, de nous tous, et il le lave, il le lave avec son sang, avec la miséricorde, avec l’amour de Dieu. Regardons autour de nous : combien de blessures le mal inflige-t-il à l’humanité ! Guerres, violences, conflits économiques qui frappent celui qui est plus faible, soif d’argent, que personne ne peut emporter avec soi, on doit le laisser. Ma grand-mère nous disait à nous enfants : le linceul n’a pas de poches. Amour de l’argent, pouvoir, corruption, divisions, crimes contre la vie humaine et contre la création ! Et aussi – chacun de nous le sait et le reconnaît – nos péchés personnels : les manques d’amour et de respect envers Dieu, envers le prochain et envers la création tout entière. Et sur la croix Jésus sent tout le poids du mal et avec la force de l’amour de Dieu  le vainc, le défait dans sa résurrection. C’est le bien que Jésus fait à nous tous sur le trône de la Croix. La croix du Christ embrassée avec amour ne porte pas à la tristesse, mais à la joie, à la joie d’être sauvés et de faire un tout petit peu ce qu’il a fait le jour de sa mort !

3. Aujourd’hui sur cette place il y a beaucoup de jeunes : depuis 28 ans le Dimanche des Rameaux est la Journée de la Jeunesse ! Voici la troisième parole : jeunes ! Chers jeunes, je vous ai vus dans la procession, quand vous entriez ; je vous imagine à faire la fête autour de Jésus, agitant les rameaux d’olivier ; je vous imagine alors que vous criez son nom et exprimez votre joie d’être avec lui ! Vous avez une part importante dans la fête de la foi ! Vous nous portez la joie de la foi et vous nous dites que nous devons vivre la foi avec un cœur jeune, toujours : un cœur jeune, même à soixante-dix ou quatre-vingts ans ! Cœur jeune ! Avec le Christ, le cœur ne vieillit jamais ! Pourtant nous le savons tous et vous le savez bien que le Roi que nous suivons et qui nous accompagne est très spécial : c’est un Roi qui aime jusqu’à la croix et qui nous enseigne à servir, à aimer. Et vous n’avez pas honte de sa Croix ! Au contraire, vous l’embrassez, parce que vous avez compris que c’est dans le don de soi, dans le don de soi, dans le fait de sortir de soi-même, que se trouve la véritable joie et que par l’amour de Dieu, le Christ, Lui a vaincu le mal ! Vous portez la Croix pèlerine à travers tous les continents, par les routes du monde ! Vous la portez en répondant à l’invitation de Jésus « Allez ! De toutes les nations faites des disciples » (cf. Mt 28, 19), qui est le thème de la Journée de la Jeunesse de cette année. Vous la portez pour dire à tous que sur la croix Jésus a abattu le mur de l’inimitié, qui sépare les hommes et les peuples, et qu’il a apporté la réconciliation et la paix. Chers amis, moi aussi je me mets en route avec vous, dès aujourd’hui, sur les traces du bienheureux Jean-Paul II et de Benoît XVI. Désormais nous sommes proches de la prochaine étape de ce grand pèlerinage de la Croix. Je regarde avec joie vers juillet prochain, à Rio de Janeiro ! Je vous donne rendez-vous dans cette grande ville du Brésil ! Préparez-vous bien, surtout spirituellement dans vos communautés, pour que cette Rencontre soit un signe de foi pour le monde entier. Les jeunes doivent dire au monde : il est bon de suivre Jésus ; il est bon d’aller avec Jésus ; le message de Jésus est bon ; il est bon de sortir de soi-même, vers les périphéries du monde et de l’existence pour apporter Jésus. Trois paroles : joie, croix, jeunes.

Demandons l’intercession de la Vierge Marie. Elle nous enseigne la joie de la rencontre avec le Christ, l’amour avec lequel nous devons le regarder sous la croix, l’enthousiasme du cœur jeune avec lequel nous devons le suivre en cette Semaine sainte et dans toute notre vie. Ainsi soit-il.

Lazare était avec Jésus parmi les convives - textes du jour


Lundi 25 Mars 2013

Prier [1]… ce à quoi Dieu me convie, cette lecture, éventuellement partagée ensuite. Il est décisif que le principal dialogue entre Judas et le Christ, à l’initiative du premier, soit occasionné par l’anticipation de la mise au tombeau et plus fondamentalement par le discernement amoureux de Marie(-Madeleine ?). L’effacement et l’efficacité qui en résulte : Marthe. La générosité sans compter, la consécration de Marie… Pourquoi n’a-t-on pas vendu ce parfum pour trois cents pièces d’argent, que l’on aurait données à des pauvres ? – Laisse-la ! Il fallait qu’elle garde ce parum pour le jour de mon ensevelissement. Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous, mais moi, vous ne m’aurez pas toujours. Jésus prophétise donc ce dont Judas sera l’initiateur : passion, mort-ensevelissement et résurrection, et ce dont Marie sera témoin originel. Les détails portent : les pieds de Jésus, la chevelure de Marie. L’intéressement de Judas, il eût pris sa commission sur la vente du parfum, les trous cents pièces rapportées aux trente deniers, un multiple. Toujours, le lieu social et affectif que détermine le repas pris ensemble. C’est le lieu le plus fréquent de l’évangile avec la montagne et avec le lac, chacun pour un miracle spécifique, mais à table c’est le plus généralement l’enseignement d’amour en forme de réplique du Christ. Isaïe nous donne l’icône qu’embaume Marie. Le cadre en est ce que la voix venue du ciel a proclamé-attesté au jour du baptème dans le Jourdain : voici… mon élu en qui j’ai mis toute ma joie. C’est lui qui fera paraître le jugement en toute fidélité. Isaïe, père et docteurs des contemplatif, ajoute à la préfiguration, à l’image, un dialogue, celui du Père avec le Fils : j’ai fait de toi mon Alliance avec le peuple et la lumière des nations (intitulé de la décisive constitution dogmatique, faisant pour la première fois en vingt siècles de chrétienté l’explication, la définition et le premier approfondissement de l’Eglise en tant que telle, toute parole de l’Ecriture applicable au Christ, l’est à elle, aussi) ; tu ouvriras les yeux des aveugles, tu feras sortir les captifs de leur prison, et de leur cachot ceux qui ghabitent les ténèbres. Marie ajoute aussi à l’image la plus parfaite de Dieu, qu’est son Fils fait homme, le Christ qu’elle embaume pendant le repas familial : elle exalte le saint Corps, lui donne une dimension intime et universelle. La maison fut remplie par l’odeur du parfum. Vérité de ces gestes et postures, l’amour mystique, mais le dialogue et les spécificités de la femme et de l’homme, l’amante aux pieds de l’aimé, l’homme parfait définissant en réponse et acquiescement l’exceptionnalité et l’adéquation du geste et de cet amour autant humain que spirituel. Le spritiuel n’est-il pas l’acmée de l’humain, et le corps n’est-il pas notre chemin puisque nous avons la grâce que ce soit notre état. L’incarnation du Christ puis sa résurrection après que le corps ait été réduit, martyrisé, instrumenté, mis au néant de la mort, nous disent et nous assurent la beauté et l’éternité de la chair dont notre âme est gratifiée. Beauté qui ne se détaille pas. Le Christ n’a jamais pu être décrit physiquement, et d’abord par ceux qui vécurent avec lui, le voyaient quotidiennement en tout état de joie, de fatigue, de colère et en transfiguration. Or, Marie avait pris une livre d’un parfum très pur et de très grande valeur. Elle vera le parfum sur les pieds d Jésus, qu’elle essuya avec ses cheveux. La maison fut remplie par l’odeur du parfum. Parfum de nos vies, de nos tentatives d’amour pour entourer et embaumer le divin Corps. Prenez et mangez-en tous, car ceci est mon Corps. … les bontés du Seigneur sur la terre des vivants.


[1] - Isaïe XLII ; psaume XXVII ; évangile selon saint Jean XII 1 à 11

dimanche 24 mars 2013

Je vous le dis : s’ils se taisent, les pierres crieront - textes du jour

Dimanche dit des Rameaux . 23 Mars 2013

Hier
parcours "Alpha" . le week-end sur l'Esprit Saint 
 
Je tombe sur une femme excellente, enseignement qui prolonge l’interrogation formulée par une précédente soirée Alpha : qu’ai-je décidé selon Dieu, en discernant par Lui. Cela continue et se précise. Echo de l’interrogation venue ces derniers mois : aller plus profond dans la foi, réponse par Alpha, diriger ma vie selon Dieu, décuder car je crois qu’il y a à décider, sans que je sache encore en quoi ni quand.  Maintenant l’espace donné à l’Esprit. – Première fois que je suis un cycle d’instructions, d’enseignements donnés par une femme. Version d’une autre offre d’Eglise, après JL et les Exercices spirituels. – Simplisme de cette femme qui par une banalité amusée est communicative en ce sens qu’elle me fait me questionner. – Point faible, le ton qui ne gêne pas pendant l’exposé, mais pendant la prière conclusive ou synthétique. Point fort, un don véritable pour être reçue quels que soient le « niveau » de culture ou d’expérience spirituelle ou le bâti psychologique, en sorte que l’empathie et l’écoute sont propres à chacun mais selon une initiative qu’elle sait faire accepter. C’est exceptionnel et abolit la distance.
Je vis cela en communion avec les participants, certains édifiants parce qu’en couple, en communion avec les absentes : avec ma chère femme, avec cette correspondante pour les textes du matin rencontrée il y a six semaines à Saint-François-de-Sales et trop absorbée par X soucis me demande de ne plus rien lui envoyer, je lui ai proposé ma communion de pensée et mon écoute quand elle le voudra si cela peut…

Le chant, la voix, la voix rien voir de qui chante. Etre amoureux d’une voix, chemin d’amour d’une personne ? Je le vis aussi avec MCC : je la chéris et l’honore sans la voir ni l’entendre. – Chant de nous tous en ré-entrée du second enseignement, déclaration d’amour à l’Esprit saint, sans doute, mais d’abord déclaration d’amour. – Précaution de notre enseignante, les non-croyants ou non pratiquants, les recommençants, les célibataires. Elle est tout terrain et prenable au niveau où chacun se trouve.

Ce matin
 
Expérience forte, tout hier après-midi pendant Alpha et selon ce que je vivais depuis ma route de retour de Paris et les retrouvailles avec mes aimées, que l’amour est d’abord pardon, inclination constante et retrouvée à pardon, puis à comprendre en profondeur l’autre en entrant en lui vis-à-vis de nous-mêmes. L’enfant est décisif, et l’enfant fait décider. Cela reçu, il apparaît que le meilleur et plus actif enseignant de l’adulte est l’enfant. Enfin, expérience du ouï-dire et maintenant de la vie sans cesse nous renouvelant par le roman de nous qu’évcrivent les circonstances (il nous reste à signer ou à annoter), la prière est d’abord, en premier jaillissement, action de grâces, louange et reconnaissance. Enfin, chemin de ces deux semaines, ai-je encore jamais fait vraiment oraison en simple écoute de Dieu, mains et cervelle nues ? voici que Dieu et sa grâce m’en donnent de plus en plus envie, nécessité, sensation d’urgence. Pourquoi détachez-vous cet âne ? – Le Seigneur en a besoin. [1] Je prendrai le temps cette semaine : Semaine Sainte, de reprendre les quatre évangiles pour la Passion, en détail et selon l’inspiration et la prière. Je me laisse pour ce matin, avant notre participation en trinité, à la messe du jour, aller aux aspérités et à la blancheur de l’ensemble des textes de maintenant…. Sses maîtres demandèrent : pourquoi détachez-vous cet âne. La réponse des disciples leur suffit, ils acquiescent tacitement.  « Le Seigneur en a besoin ». Ils amenèrent l’âne à Jésus, jetèrent leurs vêtements dessus, et firent monter Jésus. A mesure qu’il avançait, les gens étendaient leurs vêtements sur le chemin. Les vêtements, sur le dos de l’âne, sous les pieds de l’âne. Ils paragèrent ses vêtements et les tirèrent au sort. Le peuple restait là à regarder. Il y eut du monde au pied de la croix. La nudité originelle, la honte à la suite du premier péché… et c’est Dieu qui habille Adam et Eve, les hommes, le péché les ont dénudé, dénudent le Christ après la profusion de vêtements à son entrée à Jérusalem. La joie et le vêtement, le deuil et la vérité de la nudité. Transmutation de l’amour et du désir, le corps en gloire, l’amour et l’étreinte qu’il inspire, anticipation de la résurrection et du corps glorieux, celui de l’éternité. Le dire populaire pour l’acmée du couple humain : la petite mort. L’expérience de l’extase, les corps se prolongent l’un l’autre, se ressentent chacun autant comme celui de l’autre que propre à nous, le temps a une trouée d’éternité, nous sommes centraux et périphériques en même temps. Le trajet du Golgotha à l’envers pour l’entrée triomphale à Jérusalem : déjà Jésus arrivait à la descente du mont des Oliviers, quand toute la foule des disciples, remplit de joie, se mit à louer Dieu à pleine voix pour tous les miracls qu’ils avaient vu. Ambiance de Pentecôte. Prière collective ou enthousiasme d’une prise de conscience. L’irréppressible … Quelques pharisiens, qui se trouvaient dans la foule, dirent à Jésus : « Maître, arrête tes disciples ! ». Mais il leur répondit : « Je vous le dis : s’ils se taisent, les pierres crieront. »   La suite… ils se mirent à crier tous ensemble : « Mort à cet homme ! Relâche-nous Barabba »… Mais ils criaient : « Crucifie-le ! Crucifie-le ! » … Mais eux insistaient à grands cris, réclamant qu’il soit crucifié ; et leurs cris s’amplifiaient. Le tolle conclusif de la rédemption, le tobu-bohu initial précurseur de la création, de tout commencement, de notre propre vie à chacun de nos éveils, puis la mise en place en paix ou en angoisse, en désespoir ou en action de grâce. Dieu et nos paysages… la beauté du monde, l’incertitude de nos âmes, souvent en dispersion ou assemblement de nuages sans ciel. Marguerite : Dieu signe le ciel avec les nuages. Il y avait un soir une sorte de paraphe au coucher du soleil. Il était déjà presque midi, l’obscurité se fit dans tout le pays jusqu’à trois heures, car le soleil s’était caché. Pays béni où Dieu mourut en homme. Pays dont nous faisons, responsabilité collective, le scandale contemporain pour tous les peuples directement héritiers des monde gréco-latins et faits mentalement par le judéo-christianisme et par la compréhension – discutable ou pas, mais factuel et référencé – qu’en transmit le Coran. Scandale qu’il n’y ait ni dialogue ni paix ni mutuelle reconnaissance. Prière de maintenant et à l’heure de notre mort : celle du larron. Jésus (il ne dit pas : Seigneur), souviens-toi de moi quand tu viendras inaugurer ton Règne. – En vérité, je te le dis, aujourd’hui-même, avec moi, tu seras dans le Paradis. Ainsi soit-il. Je sais que je ne serai pas confondu.


[1] - évangile selon saint Luc XIX 28 à 40 (procession aux « rameaux ») ; Isïe L 4 à 7 ; Paul aux Philippiens II 6 à 11 ; passion du Seigneur selon saint Luc XXII 14 à XXIII 56