mardi 31 janvier 2012

ne crains pas, crois seulement - textes du jour

Mardi 31 Janvier 2012


… prier… [1] femmes, plus mères qu’épouses, apparemment dans la démarche de conversion ou de contagion : telle reprend une pratique religieuse pour lieux préparer la première communion de sa fille et celle-ci lui doit l’anticipation du sacrement, telle autre dont le père avait empêché ou découragé sa première communion, s’apprête à la faire en même temps que sa propre fille, et en est fière. Fillettes de sept ans, elles ne convertissent pas, elles entrainent pour être entrainées. Ma petite fille est à toute extrêmité. Viens lui imposer les mains pour qu’elle soit sauvée et qu’elle vive… Ta fille vient de mourir. A quoi bon déranger encore le maître ? … Ne crains pas, crois seulement … Pourquoi cette agitation et ces pleurs ? L’enfant n’est pas morte : elle dort … Jeune fille, je te le dis, lève toi ! Jaïre, chef de synagogue, notable et dévot… Son entourage… Recommandation de Jésus, comme en a parte… Diagnostic de Jésus, mais on se moquait de lui. Toujours la guérison semble opérée par le miraculé lui-même : aussitôt la jeune fille se leva et se mit à marcher – elle avait douze ans. Ils en furent bouleversés… puis il leur dit de la faire manger. Jaïre exaucé, compris de Dieu fait homme mais David trahi par ses zélateurs et tous ses gens : Absalon, Absalon, mon fils ! mon fils ! L’amour d’un père pour son enfant, bien moins chanté et romancé que l’amour d’un homme pour une femme ou d’une femme pour un homme, ou entre frères, entre sœurs, alors que pour les chrétiens le modèle de l’amour n’est pas entre sexes différents et complémentaires mais entre le Père et le Fils. Et que tout amour est à l’image de Celui-là. Les témoins de la résurrection de la fille de Jaïre : ceux de la Transfiguration au mot Thabor : Pierre, Jacques et Jean. Jésus et son exercice illégal de la médecine, l’hémorroïsse, souffre à cause des mauvais médecins. Jésus minimise par avance son miracle puisqu’à l’entendre, il ne ressuscite pas une morte, il réveille une jeune fille. Contre-sens des hommes, humilité, délicatesse de Dieu.

[1] - 2ème Samuel XVIII 9 à 30 passim & XIX 4 ; psaume LXXXVI ; évangile selon saint Marc V 21 à 43

dimanche 29 janvier 2012

aujourd'hui, écouterez-vous sa parole ? - textes d'hier médités aujourd'hui

Lundi 30 Janvier 2012



Prier… je prends les textes de la messe d’hier [1], puisqu’hier j’ai médité ceux d’aujourd’hui. Manière du Christ : il y a les paraboles, il y a les questions posées à l’auditoire ou au seul interlocuteur, il y a les miracles (des guérisons, une résurrection) généralement accomplis en fonction de la foi constatée mais souvent aussi – comme ici – pour seulement souligner son magistère en légitimité et pas seulement en contenu. On était frappé par son enseignement, car il enseignait en homme qui a autorité, et non pas comme les scribes. … Voilà un enseignement nouveau, proclamé avec autorité ! Jésus a tout pour déplaire à l’ « établissement » de son époque, mais pas forcément cependant pour séduire ses contemporains. Qu’enseignait-il précisément quand il est interrompu par un homme, tourmenté par un esprit mauvais, qui se mit à crier ? L’évangéliste ne le note pas. Comble, alors que l’identité du Christ est proclamée à l’improviste : le meilleur connaisseur de Dieu c’est Satan et contrairement à ce que nous vivons et ressentons si douloureusement, le mal est la meilleure et plus forte attestation de la existence et de la toute-puissance divines… Jésus fait taire ce témoin improvisé. Ce dût être spectaculaire et paradoxal. Les évangélistes insistent : les signes importent autant que l’enseignement lui-même. Conditions d’écoute et même d’ouverture au don de la foi : frères, j’aimerais vous voir libres de tout souci. Texte célèbre et controversé de Paul, on croit y lire une mise en cause du mariage et une infériorité d’un état de vie par rapport à un autre. Foucauld le commente justement, lui qui, pourtant, fut tellement en quête d’une orientation et d’un discernement sur son état de vie. Je regarde autrement et vis combien sont compatibles et même s’éclairent et se fortifient l’un l’autre, le souci de Dieu et l’état conjugal. Plaire au Seigneur… lui consacrer son corps et son esprit… c‘est le chemin pour être libres de tout souci, donc pas une recette ou un état de vie par lui-même, mais une orientation vers Dieu. Reste la double grandeur d’une vocation religieuse, sacerdotale au célibat (et à la pauvreté et à l’obéissance) : répondre à l’élection divine, faire humainement le choix et le pari pour un bien suprême, Dieu, et subordonner toute son existence humaine courante à la recherche de Dieu et à Son service. Supériorité, infériorité d’un état de vie ? non. Plan de Dieu sur chacun, appel. Une consécration, un pari tels ne peuvent être notre seul fait. Et à l’inverse, la vie « dans le monde » n’est pas tenable sans la grâce, c’est elle qui agence l’accaparement et la responsabilité de la vie de couple et de famille, les exercices professionnels, notre créativité pour qu’ils nous mènent – cependant – à Dieu « quand même ». Possible seulement par ce Christ, Dieu fait homme, donc à notre mesure humaine, à notre portée, en nos mains à son époque puisqu’il fut mis à mort, en nos mains aujourd’hui par les sacrements (celui de l’Eucharistie plus visiblement), mais qui a autorité : je mettrai dans sa bouche mes paroles, et il leur dira tout ce que je lui prescrirai. La parabole vaut pour la politique, d’autorité qu’une parole dépassant celui qui la profère et de fond que puissé à des références universelles, intimes au cœur de l’homme, du citoyen du téléspectateur… Aujourd’hui, écouterez-vous sa parole ? [1]


Copiant le commentaire assez long du rabbin Brahimi pour ce psaume XCV que chantent mes amis moines à chaque matine, j’ai conscience et bonheur de prier avec nos frères juifs. Je vais revenir aussi à ma lecture fréquente du Coran. Copier, c’est prier. Des vies monastiques avant Gutenberg n’eurent que cette prière : copier. Eugène Detape, mon si communicatif professeur de philosophie, à l’école Saint-Louis-de-Gonzague à Paris, disait : le génie est copieur. Le paradoxe n’est qu’apparent. Le génie, c’est d’abord l’invention du chemin, pas forcément le contenu-même de l’invention. Il se trouve que le commentaire de Claude Brahimi est exceptionnellement intéressant pour un chrétien puisque, faisant comprendre ce qu’est le sabbat, il dit avec une force ce que le chrétien enregistre machinalement : pourquoi il était si scandaleux pour les contemporains du Christ que Jésus intervienne, presque systématiquement pendant le sabbat, y compris pour le moment de sa mise au tombeau.


[2] - Le chabbat est essentiellement la prise de conscience que c’est Dieu qui a créé le monde. L‘homme juif s’efforcera alors, pour cette aison, de ne pas intervenir dans la nature de quelque manière que ce soit. Aussi pour « l’accuueil du chabbat » nos sages ont choisi ces six psaumes qui tous célèbrent Dieu, comme Roi créateur de l’univers. Psaume 95.3 : « … Dieu est un grand roi ». Psaume 96.10 : « … proclamez parmi les nations que Dieu règne ». Psaule 97.1 : « … que la terre se réjouisse : Dieu règne ». Psaume 98.6 : « … annoncez au son du chofar le roi Dieue ». Psaulme 99.1 : « … que tremblent les nations : Dieu règtne ». Psaume 29.10 : « … Dieu siège en roi sur le monde ». Comme si à l’approche du chabbat nous affirrmions avec plus de force que ces six jours de la semaine, temps du travail humain, sont soumis à l’autorité divine et annonçaient le chabbat dominé à l’évidence par Dieu, préfiguration de ce chabbat des temps messianiques où, avec Israël, l’humanité reconnaîtra la tutelle divine sur le monde selon la prophétie d’Isaïe 66.23 : « … de chabbat en chabbat toute créature viendra se prosterner devant Moi ». Vocation exaltante que celle du peuple d’Israël, tout entier tendu vers la louange de Dieu. Les premiers versets de ce psaume le disent avec un lyrisme incomparable : « Allons chanter Dieu, rocher de notre salut… car nous sommes le peuple de son pâturage, le troupeau de sa main ». Mais vocation difficile quand elle doit affronter les forces du mal, quand le « cœur s’endurcit », quand il met à « l’épreuve » Dieu comme dans le désert où Israël s’est comporté comme un « peuple au cœur égaré », « ignorant ses voies », transgressant sa vocation. Ainsi que nous l’avons dit dans notre introduction, le chabbat est le signe du rtègne de Dieu sur terre ; c’est à Israël de le dire le premier. Il ne faut pas qu’il trahisse sa vocation, garante de son salut ; selon le midrach chih’èr tov : Rabbi Lévy dit : « si Irsaël observait un seul chabbat selon les règles, il serait immédiatement sauvé ».. – Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit.. Ce commentaire est décisif pour un chrétien parce qu’il lui fait comprendre que la prétention du Christ, appuyée par des miracles spectaculaires, d’être « le maître du sabbat » atteignait au cœur de leur foi et de leur pratique ses contemporains, et leurs autorités religieuses. Je ne l’avais pas perçu avec autant de force que celle produite par ces remarques, citations et réflexions. Ce qui – au passage – conforte mon intuition de plus en plus nette que prier avec des esprits et des âmes et des esprits religieux, quelle que soient leurs dogmes et obédiences, nous fait approfondir les nôtres, d’une certaine manière nous les rendnet plus aigus et présents. Ainsi nos différences font notre communion.


[1] - Deutéronome XVIII 15 à 20 ; psaume XCV ; 1ère lettre aux Corinthiens VII 32 à 35 ; évangile selon saint Marc I 21 à 28


peut-être - textes pour demain, pris par erreur pour ceux proposés aujourd'hui

Dimanche 29 Janvier 2012



Prier… [1] évangile commenté naguère par l’évêque émérite de Saint-Denis, déjà âgé et célébrant dans une petite chapelle du déambulatoire de Notre-Dame de Paris, s’appuyant sur une canne. Il insistait sur l’autorité du Christ, reconnue par ses auditeurs. Venant d’un évêque, cela me parla. Ceux qui ont autorité sont en général mandatés ou délégués. Le Christ ? en théologie, évidemment envoyé par son Père. Mais dans la vie contemporaine, la sienne à son époque et la nôtre, c’est le contraire qui est vécu. Le Christ ne revoit au Père que parce qu’il parle avec autorité. L’affaire du possédé, de son cimetière et des porcs se jetant dans la mer a dû marquer les témoins. Le dénouement… comme Jésus remontait dans la barque, le possédé le suppliait de pouvoir être avec lui. Il n’y consentit pas, mais il lui dit : « Rentre chez toi, auprès des tiens, annonce-leur tout ce que le Seigneur a fait pour toi dans sa miséricorde ». Alors cet homme s’en alla, il se mit à proclamer dans la région de la Décapole, tout ce que Jésus avait fait pour lui et tout le monde était dans l’admiration. C'est très dense, je ne m’en étais pas aperçu jusqu’à ce matin. Apparemment, une rencontre violente entre les esprits mauvais et Jésus. Avec dialogue. Esprit mauvais, sors de cet homme ! – Que me veux-tu, Jésus, fils du Dieu Très-Haut ? je t’adjure par Dieu, ne me fais pas souffrir ! – Quel est ton nom ? – Je m’appelle Légion, car nous sommes beaucoup… Envoie-nous vers ces porcs, et nous entrerons en eux. Relation mystérieuse, plusieurs niveaux. Une étape pour le Christ, comme s’il était venu exprès, débarquement, rembarquement. Comme Jésus descendait de la barque, aussitôt un homme sortit du cimetière à sa rencontre. Qui va à Jésus ? les démons ? le possédé ? qui se nomme Légion, l’homme lui-même, dédoublé, les démons ? Comme toujours, des tentations au désert à ce genre d’épisode, Satan, les esprits mauvais… savent parfaitement qui est Jésus, au contraire de ses disciples et des contemporains. Le monde spirituel n’est pas de ténèbres ni d’anonymat. Dieu y règne, sa puissance est reconnue, le mal est demandeur… ce qui va bien à l’encontre du manichéisme. Dieu a le dernier mot, avec Lui, nous sommes en situation de force. Attraction huamine du Christ, le miraculé veut demeurer avec lui. Ce n’est pas sa vocation, celle du « jeune homme riche », ce l’était. Refus de Dieu, refus de l’homme ? non, réorientation quand Dieu apparemment repousse. De quoi cet homme doit-il et va-t-il témoigner ? de tout ce que le Seigneur a fait pour toi dans sa miséricorde… tout ce que Jésus avait fait pour lui… Il s’agit donc de bien plus que d’une guérison, cell-là déjà spectaculaire. Enfin, le Christ est central : ils suppliaient Jésus avec insistance de ne pas les chasser en dehors du pays… les esprits mauvais supplièrent Jésus… les gens vinrent voir ce qu’il s’était passé.. alors, il se mirent à supplier Jésus de partir de leur région… le possédé le suppliait de pouvoir être avec lui… Une prière de relation, mais une prière intense. Un « positionnement » vis-à-vis de Dieu. C’est Jésus qui est mobile, tandis qu’esprits, habitants et possédé sont stables, sinon casaniers. Autre comportement de violence, celui d’un homme qui a à dire : comme David atteignit Bakhourim, il en sortit un homme du même clan que la famille de Saül… il s’avançait en proférant des malédictions, il lançait des pierrs David et à tous les officiers du roi, tandis que la foule et les guerriers entouraient le roi à droite et à gauche. David en fait occasion de discernement, le péché, son péché l’habitent autant que la grâce de Dieu et la mission qui lui a été donnée. Peut-être que le Seigneur considèrera ma misère et me rendra le bonheur au lieu de sa malédiction d’aujourd’hui. Le « pari pascalien » est celui d’un homme équilibré mais loin de Dieu, bien pourvu, il raisonne, il n’est pas dans le besoin. L’expérience d’Israël, l’expérience du croyant est l’espérance – tremblante… peut-être…Le doute n’est pas que Dieu existe ou pas, il porte sur la volonté de Dieu à notre égard. Va-t-il m’exaucer ? le psalmiste dit exactement ce qu’a pu penser et se dire le Christ, voyant venir à lui le possédé : je ne crains pas ce peuple nombreux, qui me cerne et s’avance contre moi[2] Je m’appelle Légion et nous sommes beaucoup. Violence de la vie humaine, paix quand Dieu la restaure. Même l’intimité avec Dieu, telle que nous la concevrions et la demandons, sensible, physique, active, devient inutile. Jésus et l’ex-possédé se séparent, unis autrement.



[1] - 2ème Samuel XV 13 à 30 passim & XVI 5 à 13 ; psaume III ; évangile selon saint Marc V 1 à 20

[2] - David a composé ce psaume dans un des moments les plus critiques de son règne ; son propre fils, Abchalom, tente de le détrôner à son profit ; dans un premier temps il est obligé de fuir car tout semble annoncer sa perte. Dans les deux premiers versets il décrit de façin pathétique cette situation désespérée ; dans le reste du psaume il s’en remet à Dieu, avec confiance et sérénité, profondément convaincu que ses ennemis seront défaits car la victoire appartient à Dieu et à nul autre. La dernière phrase du verset, « ta bénédiction est sur ton peuple », élagit la portée du psaume. Elle montre que les malheurs de David peuvent être ceux de n’importe quel individu ou ceux du peuple d’Israël tout entier. Ainsi, la personne de David et son histoire prennent un sens universel. Nos sages nommèrent ce psaume « cantique des blessures » (chir cheel pégaïm), comme ils le firent pour le psaume 91 ; à ce titre, il est incorporé dans certains rites, dans la prière du soir, avant de se coucher. Le verset 6 parle en effet de sommeil et de réveil. Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit..

samedi 28 janvier 2012

crée en moi un coeur pur - textes du jour

Samedi 28 Janvier 2012



Prier… [1] Toute la journée, Jésus avait parlé à la foule en paraboles. Le soir venu, il dit à ses disciples : « Passons sur l’autre rive »… Lui dormait sur le coussin à l’arrière. Le Christ, Dieu fait homme, est harrassé. Physiquement, il a porté une foule toute la journée, et moralement il voit et vit intensément la détresse de tous ceux qui viennent à lui (de ceux qui ne viennent pas, également). Réveillé, il interpela le vent avec vivacité et il dit à la mer : « Tais-toi ». Le vent tomba et il se fit un grand calme. L’homme épuisé, qu’il faut secouer, que ni la tempête, ni les cris d’épouvante n’éveillent, commande aux éléments puis s’étonne : Pourquoi avoir peur ? Comment se fait-il que vous n’ayez pas la foi ? Comme la foi était plus naturelle que la peur et avait naturellement raison de celle-ci ? Suite de l’histoire de David, assassin et adultère : parabole de Nathan, repentir de David, immédiatement pardonné. J’ai péché contre le Seigneur ! Le Seigneur a pardonné ton péché, tu ne mourras pas. Cependant, parce que tu as bafoué le Seigneur, le fils que tu viens d’avoir mourra. Punition terrible. Terrible pour David, le repentant, mais terrible (et incompréhensible) pour l’innocent. Le Christ, par adoption de Joseph, n’est pas au sens propre adultérin, mais la rencontre de David et de Bethsabée est adultérine. David implora Dieu pour l’enfant : il jeûna strictement, s'enferma chez lui et il passait la nuit couché sur le sol. Le Coran [2], sans la raconter, prend acte de la circonstance : Dawûd devine que nous l’éprouvions. Il demande pardon à son Seigneur et il tombe, prosterné, repenti. Nous lui pardonnons cela : il est chez nous, dans l’excellent Lieu-du-Retour. L’histoire se termine mal cependant : David s’aperçut que ses serviteurs chuchotaient entre eux ; David comprit que l’enfant était mort. Il rompt son jeûne, arrête de prier : tant que l’enfant était vivant, j’ai jeûné et j’ai pleuré, car je me disais : Qui sait ? Yahvé aura peut-être pitié de moi, et l’enfant vivra. Maintenant qu’il est mort, pourquoi jeûnerai-je ? Pourrais-je le faire revenir ? C’est moi qui m’en vais le rejoindre, mais lui ne reviendra pas vers moi. Conception et naissance Salomon (David consola Bethsabée, sa femme. Il alla vers elle et coucha avec elle, elle enfanta un fils auquel elle donna le nom de Salomon. Yahvé l’aima et le fit savoir par son prophète Natan. Celui-ci le nomma Yedidya, à cause de Yahvé [3].. Suit alors le drame de ses deux fils cadets Absalom et Amnon, le second amoureux de leur sœur Tamar et incestueux, le premier se révoltant et tué [4]. Les lamentations de David pécheur sont interprétées différemment par la tradition juivee [5] et par Thomas d’Aquin (fêté aujourd’hui) : sens du péché [6]. Question que je me pose et vis. Que je me pose ces années-ci et que je vis rétrospectivement. Voici que j’ai, à l’occasion du double crime de David, la conception du judaïsme, assez absolutoire en psychologie et en théologie, et celle du « docteur angélique », particulièrement travaillée et déeloppée. La copier me prend du temps et une certaine peine, mais ce peut être une tranquille pénitence et un chemin vers davantage de vérité, en moi et dans ce chemin de la vie qui va vers Dieu et un autre nous-mêmes, lucide et décapé, repentant et pardonné, daviddique… Le commentaire de Thomas recentre sur Dieu, sur la grâce et ne traite ni de la matière du péché ni de la contrition ou de la vérité de celle-ci. Suivant rigoureusement, il approfondit ce qu’est la grâce rédelmptrice et restauratrice et donne donc tout à l’Esprit-Saint. Ne me rejette pas loin de ta face et ne retire pas de moi ton Esprit saint. – Dieu, accompagnateur permanent de toute vie humaine, Dieu sauveur, rédempteur. Dieu maître de grâce et de discernement. Loin de la glose hier soir sur KTO qu’exposait enthousiaste et enfantin Franz-Olivier Giesbert pour son livre (que je n’ai pas lu) : Dieu de la création, puis de l’univers, et de dire son bonheur à relire Pascak. Voltaire disait bien mieux, et cela n’apporte rien qu’à des débats d’idées si on les aime. Une idée donne de la lumière, quand elle est juste et que nous nous l’approprions, elle n’enseigne aucun chemin pratique. David, moi, tous, nous sommes en demande pratique, lourds de crimes et d’impasses. – Point commun des deux textes du jour, Dieu restaurateur de la paix, du calme, de l’ordre. L’ordre divin mais aux dimensions humaines, les seules que nous puissions comprendre et embrasser, et encore…


[1] - 2ème Samuel XII 1 à 17 ; psaume LI ; évangile selon saint Marc IV 35 à 41

[2] - Sourate 38 . 22 à 25 . à la traduction par Chouraqui, je préfère celle de l’éminent maritanien Mohamed El Moktar Ould Bah, quoique sans doute plus loin du texte : David comprit qu’il était directement visé dans cet exemple par lequel Nous l’avons éprouvé. Il implora aussitôt le pardon de son Seigneur et, face contre terre, ilse fit repentant. Nous lui avons fait rémission de ce qu’il avait commis. Nous lui réservons auprès de Nous un haut rang et un beau destin dans l’Au-delà.

[3] - 2ème Samuel XII 19 & 22 à 24

[4] - 2ème Samuel XIII & XVIII

[5] - Appel à la clémence divine, au pardon, regrets sincères des mauvaises actions accomplies, conscience aigüe du mal ; c’est cela que David, sur l’intervention énergique de Nathan le prophète, veut nous enseigner dans ce psaume, après avoir vécu l’aventure coupable de Bat-Chéva. Selon le Malbim (Méïr Loeb ben Yeh’iel Mikhaël, 1809-1879, exégète polonais réputé), le psaume tout entieer doit être compris comme une longue supplique dans laquelle David demande à Dieu de lui pardonner cette grave faute. Ainsi, le verset 7 voudrait dire : puiqque j’ai été « enfanté dans l’iniquité », ma nature humaine veut que je sois imparfait ; ma raison est prisonnière de mon corps matériel ; ma faute n’est qu’une conséquence de cette condition humaine. Si « ma mère s’est enflamée pour me concevoir », je ne saurais être totalement responsable de ma passion puisque c’est dans cette passion que j’ai été conçu. En fait, ce verset a été ionterprété très diversement, par les exégètes autorisés. Citons seulement Abraham Ibn Ezra (1089-1164, poète, exégète, grammairien, philosophe… né à Tolède, en Espagne, célèbre surtout par son commentaire critique de la Bible), qui voit une allusion au premier homme qui n’a été doté de la sexualité qu’après avoir mangé du fruit déendu. Quoi qu’il en soit, David veut apprendre à chacun de nous que quelle que soit notre faute, il nous est possible d’en obtenir le pardon, pour peu que notre repentir soit sincère, que nous ayons vraiment le cœur brisé et que nous mettions notre confiance en Dieu. A ce sujet, ce psaume met en rapport le repentir avec la prière et les sacrifices ; si ces derniers permettent d’obtenir le pardon de ses fautes, le meilleur sacrifice sera toujours la contrition et « l’esprit brisé », accompagnés de la prière : « ouvre mes lèvres et ma bouche dira ta louange ». Est-ce à dire que les sacrifices doivent être définivement bannis ? Certainement pas ; en contrepoint du verset 18, « tu ne veux ni sacrifice, ni offrancde, tu n’agrées pas l’holocauste », les deux derniers versets du psaume affirment avec force qu’une fois Jérusalem reconstruire, « tu accepteras les sacrifices de justice » qui sont l’expression d’une conduite irréprochable. Le sacrifice expiatoire ne sera plus nécessaire ; il n’y aura plus que des sacrifices de remerciements et de louanges. Ce psaume est lu le matin de Kippour dans les psouqué dézimra, et dans la prière du soir que l’on récite avant de se coucher. Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit..

[6] - Il demande ici le recouvrement de son innocence. Et parce qu’il considère qu’il y a en lui le mal de la faute et le bien de la grâce. Il demande d’abord que le mal ou le péché soit écarté. Ensuite il demande que l’effet du péché soit ôté : Crée en moi, ô Dieu, un cœur pur. – Car le péché n’est pas effacé au point qu’il n’ait pas existé, mais le péché commis qui encourt un châtiment ne lui est pas imputé, selon ce verset d’un psaume : « Bienheureux l’homme à qui le Seigneur n’impute pas le péché » (psaume XXXI 2) Il parle à la manière d’un juge punissant qui évalue la grtandeur de la faute et qui ensuite détermine le châtoiment ; aussi demande-t-il de ne pas considérer son péché, et c’est pourquoi il dit : Détourne ta face de mes péchés. Puis il demande que le châtiment ne lui sois pas infligé, aussi dit-il : efface toutes les iniquités, ce qui revient à dire : je sais que j’ai accompli le mal à tes yeux et c’est pourquoi je demande que tu détournes ta face de mes péchés, c’esty-àrdire que tu ne considères pas mes péchés pour me punir : « Je ne me souviendrai plus de toutes ses iniquités » (Ezéchiel XVIII 22). Semblablement j’ai mérité le châtiment fe la damnation, mais je demande que tu l’effaces ; car Dieu, bien qu’il soit immuable dans son dessein, modifie cependant sa sentence. – Un cœur pur. Plus haut, le salmiste a demandé que le péché soit supprimé ; ici il demande que les effets du péché soient supprimés. Il y en a deux : la souillure de l’âme et le désordre de l’affection. Le premier effet est dû au fait que l’homme s’adonne aux choses terrtestres, c’est pourquoi il demande la pureté du cœur : « Bienheureux les cœurs purs, ils verront Dieu » (Matthieu V 8). Aussi dit-il : Ô Doeu, crée en moi un cœur pur et renouvelle dans mes entrailles un esprit droit. Dieu seul peut restituer cette pureté du cœur : « Qui peut rendre pur ceoui qui a été conçu d’un sang impur ? N’est-ce pas toi seul » (Job XV 4)., c’est-à-dire qui es parfaitement pur. Et il dit : crée. Quelque chose est créé comme être de nature lorsqu’il est produit comme être à partir de rien : « Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre » (Genèse I 1). De même losrsque quelque chose est produit comme être de la grâce : « Quand j’aurais le don de prophétie et je connaîtrais tous les mystères et toiute la science ; quand j’aurais toute la foi, au point de transporter des montagnes, si je n’ai point la charité, je ne suis rien » (1ère lettre de Paul Corinthiens XIII 2), dans l’ordre de la grâce. Mais lorsque Dieu, par l’opération de la grâce, opère en celui qui l’a, on dit qu’il le magnifie. Mais quand d’un pécheur il fait un juste, on dit alors qu’il crée à proprement parler : « Nous sommes son ouvrage, créés dans le Christ Jésus en vue des bonnes œuvres » (lettre aux Ephésiens II 10). Et encore : « Afin que nous soyons comme les prémices des créatures de Dieu » (épître de Jacques I 18), c’est-à-dire de ses créatures spirituelles. Ls second effet du péché est le désrdre de l’esprit qui consiste en l’aversion de la fin à laquelle nous sommes destinés. Comme en se tpurnant vers quelque bien passager l’âme devient impure, ainsi se détourne-t-elle de sa fin par l’aversion ; et à ce désordre s’oppose la rectitude par laquelle l’homme est dirigé vers Dieu : »Ceux qui ont le cœur droit t’aiment » (Cantique des cantiques I 3), et c’est pourquoi il dit : ett renouvelle un esprit droit, c’est-à-dire tu m’accorderas de nouveau ce que j’ai perdui par le péché : « Renouvelez-vous dans l’esprit de votre âme » (lettre aux Ephésiens IV 23). Et : renouvelle, non extérieurement, mais dans mes entrailles, c’est-à-dire afin que non seulement les lèvres soient droites pour parler mais que le cœur soit droit pour connaître. – Thomas d’Aquin, Sur les psaumes . traduction par Jean-Eric Stroobant de Saint-Eloy, OSB, préface de Mark D. Jordan (Cerf .Septembre 1996 . 796 pages) – ce tome ne présente que les psaumes 1 à 54 – p. 651-652

vendredi 27 janvier 2012

cette femme était très belle - textes du jour

Vendredi 27 Janvier 2012


Prier…[1] David : l’assassin d’Ourias, David : l’adultère, la lignée adiptive du Christ, le péché d’Adam, la récidive de David et de sans doute beaucoup des ancêtres de Joseph, son père nourricier. Les deux tentatives de David pour faire endosser la conception adultère au mari innocent. Je ne me souvenais plus qu’Ourias est porteur du message-même qui le fera exécuter sur la ligne de combat : tragédie qui aurait inspirer nos classiques. David fait le pire. Simplicité-limidité du récit. La femme d’Ourias, Bethsabée pour les peintres et pour nous, n’est entendue qu’une seule : je suis enceinte. Ils n’ont pas fait que dormir. Ern regard, le Christ semble épouser les mêmes séquences naturelles que le désir tout humain de David, victime des circonstances – le regard depuis les jardins suspendus – mais les acceptant et entrant dans une soumission totale à la chaine causale qu’il a commencée. Chaîne causale du grain qui lève, du moutardier. Les disciples instruits en particulier du sens des paraboles, comme david le fut par Nathan le prophète. Le psaume est le cri de David, que ne poussa pas Adam, que nous pouvons, devons ne pas pousser si nous accueillons le sacrement di de pénience dans mon enfance, de réconciliation ou du pardon aujourd’hui. La parole du prêtre, ministre du Christ, efface l’abmination même si le souvenir en est indélébile. Conception du péché, de la responsabilité, du salut selon Israël et le psalmiste qu’est David… et selon nous, filles et fils du Nouveau Testament [2]. Pitié pour moi, dans ton amour, selon ta grande miséricorde, efface mon péché. Lave-moi tout entier de ma faute, purifie-moi de mon offense. Oui, je connais mon péché, ma faute est devant moi sans relâche. Contre toi et soi seul, j’ai péché, ce qui est mal à tes yeux, je l’ai fait. La repentance, le sens du bien et du mal, de la faute, finalement et naturellement, bien plus ancrés en l’homme que le penchant au péché. Sauf circonstances diaboliques. Ambiance et engrenage, contrainte des années 30 et jusqu’en 1845, ensuite l’étreinte se desserre. – Je croyais David, immobile, appuyé à quelques balconnage ou rambarde et regardant dans le vague e au loin, puis « zoom » sur les dix-mètres plus bas. Or le texte est autre, sauf l’heure et l’ambiance neutre mais prenante : A la fin d’un après-midi, David se promenait sur la terrasse du palais ; il aperçut une femme en train de se baigner. Cette femme était très belle. David se promenait. Il s’est arrêté. Recel d’abus de prérogatives royales.


[1] - 2ème Samuel XI 1 à 17 passim ; psaume LI ; évangile selon saint Marc IV 26 à 34

[2] - Appel à la clémence divine, au pardo, regrets sincères des mauvaises actions accomplies, conscience aigüe du mal ; c’est cela que David, sur l’intervention énergique de Nthan le prophète, veut nous enseigner dans ce psaume, après avoir vécu l’aventure coupable de Bat-Chéva. Selon le Malbim (Méïr Loeb ben Yeh’iel Mikhaël, 1809-1879, exégète polonais réputé), le psaume tout entieer doit être compris comme une longue supplique dans laquelle David demande à Dieu de lui pardonner cette grave faute. Ainsi, le verset 7 voudrait dire : puiqque j’ai été « enfanté dans l’iniquité », ma nature humaine veut que je sois imparfait ; ma raison est prisonnière de mon corps matériel ; ma faute n’est qu’une conséquence de cette condition humaine. Si « ma mère s’est enflamée pour me concevoir », je ne saurais être totalement responsable de ma passion puisque c’est dans cette passion que j’ai été conçu. En fait, ce verset a été ionterprété très diversement, par les exégètes autorisés. Citons seulement Abraham Ibn Ezra (1089-1164, poète, exégète, grammairien, philosophe… né à Tolède, en Espagne, célèbre surtout par son commentaire critique de la Bible), qui voit une allusion au premier homme qui n’a été doté de la sexualité qu’après avoir mangé du fruit déendu. Quoi qu’il en soit, David veut apprendre à chacun de nous que quelle que soit notre faute, il nous est possible d’en obtenir le pardon, pour peu que notre repentir soit sincère, que nous ayons vraiment le cœur brisé et que nous mettions notre confiance en Dieu. A ce sujet, ce psaume met en rapport le repentir avec la prière et les sacrifices ; si ces derniers permettent d’obtenir le pardon de ses fautes, le meilleur sacrifice sera toujours la contrition et « l’esprit brisé », accompagnés de la prière : « ouvre mes lèvres et ma bouche dira ta louange ». Est-ce à dire que les sacrifices doivent être définivement bannis ? Certainement pas ; en contrepoint du verset 18, « tu ne veux ni sacrifice, ni offrancde, tu n’agrées pas l’holocauste », les deux derniers versets du psaume affirment avec force qu’une fois Jérusalem reconstruire, « tu accepteras les sacrifices de justice » qui sont l’expression d’une conduite irréprochable. Le sacrifice expiatoire ne sera plus nécessaire ; il n’y aura plus que des sacrifices de remerciements et de louanges. Ce psaume est lu le matin de Kippour dans les psouqué dézimra, et dans la prière du soir que l’on récite avant de se coucher. Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit..


jeudi 26 janvier 2012

mon enfant bien-aimé - textes du jour

Jeudi 26 Janvier 2012


Prier… [1] la transmission de la foi, la filiation spirituelle, l’affection et la responsabilité, le pari de la vie par cette transmission, l’Esprit Saint faisant en fait tout le travail, nos paroles et nos écrits ne sont qu’un truchement parmi d’autres, au mieux une mise en présence, une introduction tout humaine à Dieu, un témoignage tremblant. C’est ce qu’il se passe dans le cœur de notre fille à qui nous avons proposé et continuons de proposer la relation à Dieu, par Jésus, son Fils, qui est efficace et compte pour la suite. Paul à ses deux jeunes disciples, selon les textes d’aujourd’hui. A Tite, je m’appuie sur l’espérance de la vie éternelle promise depuis toujours par Dieu qui ne ment pas ; au temps fixé, il a manifesté sa parole dans le message qui m’a été confié par ordre de Dieu notre Sauveur… et à Timothée, je te souhaite à toi, Timothée, mon enfant bien-aimé, grâce, miséricorde et paix de la part de Dieu le Père et du Christ Jésus notre Seigneur…Je le prie sans cesse, nuit et jour, en me souvenant de toi. Je n’oublie pas tes larmes, et j’ai un très vif désir de te revoir pour être rempli de joie. J’évoque le souvenir de ta foi sincère : c’était celle de Loïs, ta grand-mère, et de ta mère Eunikè, et je sui convaincu que c’est la même foi qui t’anime aussi. Familles chrétiennes… mission des uns auprès des autres, débordement de la tendresse… une stabilité du cœur qu’induit sans doute celle du séjour que recommande le Christ à ses disciples, s’ils sont reçus : restez dans cette maison, mangeant et buvant ce que l’on vous servira, car le travailleur mérite son salaire. Ne passez pas de maison en maison. L’évangile, sa transmission sont un travail, au sens le plus élevé du mot. Et il a habité parmi nous. Jésus aussi a été stable, dans son incarnation. Insistance aussi bien de Paul que de Jésus sur le vœu de paix, familles des peuples [2]. La foi met en ordre, c’est bien au-delà de la psychologie ou du repos de l’âme. C’est l’établissement ou le retour dans l’ordre naturel, celui de la Création, celui de la Vie éternelle.


[1] - Paul à Tite I 1 à 5 ; 2ème lettre de Paul à Timothée I 1 à 8 ; psaume XCVI ; évangile selon saint Luc X 1 à 9

[2] - Si à la suite d’Israël, incitées par lui, les nations proclamaient le règne de Dieu, alors le monde connaîtrait la félicité ternelle, grâce à la justice et à la droiture. « Les cieux se réjouiront, la terre exultera, la mer mugira ». Ce seea l’ère messianique où on entonnera un chant nouveau. Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit.

mercredi 25 janvier 2012

la fidélité-vérité du Seigneur - textes du jour

Mercredi 25 Janvier 2012


Prier…[1] Le chemin de Damas... la vérité psychologique du fait historique et de l’événement spirituel, la conversion de Paul ne tient pas à lui ni à une découverte personnelle à son initiative, elle n’est pas une quête philosophique qui aboutit, pas davantage la résolution d’un état de vie : toutes ces problématiques de mon époque, de nos vies ne mènent pas à grand-chose. Sinon à la fatigue ou à la dubitation d’âme. – Je vis de plus en plus que ce qui me passionne, me comble et m’enrichit ce sont les rencontres, qu’elles soient de fugaces hasard et sans retrouvailles ni échos ensuite, ou que ce soit l’imprévu d’une ouverture nouvelle, d’un énoncé inattendu de la part de mes plus aimées ou d’amis de longue date. Il y a l’écrit, il y a les médias audio-visuels mais il y a cette troisième dimension : les dialogues où chacun, sobrement, avec très peu de mots, comme par grâce que l’homme ne peut convoquer mais dont il bénéficie soudain, communique quelque chose, se confirme et se trouve lui-même (sans forcément en prendre conscience) et apporte à l’autre un supplément entier d’univers, de vie, un de ces fragments qui donne la certitude que nous atteindrons un jour la connaissance, la vérité entières. – C'est donc ce qui est arrivé à Paul, mais avec le meilleur interlocuteur, et dans la plus grande rencontre imaginable, concevable. Cet homme de foi et de zèle est rencontré dans son activité (les apôtres au bord du lac, aussi, et bien avant lui), dans ses convictions et la question est si simple qu’assortit une délicatesse divine extraordinaire puisqu’elle maintient Paul en position centrale, celle de l’acteur principal dont la motivation produit tout : Saul, Saul, pourquoi me persécuter ? – Qui es-tu, Seigneur ? – Je suis Jésus, celui que tu persécutes. Relève-toi et entre dans la ville : on te dira ce que tu dois faire. Le sensationnel est que ni le Christ ni le futur Paul ne doutent de la disponibilité totale de ce Saul qui vient d’être terrassé. Pas besoin de répondre à la question du Christ : quelle est ta vie ? pourquoi agis-tu ainsi ? Il n’y a de réponse que celle-ci : parce que je ne te connais pas. Or, précisément, et d’un coup, Paul connaît son Seigneur et son Dieu… et sans plus attendre, il proclamait Jésus dans les synagogues, affirmant qu’il est le Fils de Dieu. Tous ceux qui l’entendaient étaient déconcertés… mais Saul, avec une force croissante, réfutait les Juifs de Damas, en démontrant que Jésus est le Messie. Art de Luc pour caractériser la vocation de Paul par le dialogue divin avec un tiers : Cet homme est l’instrument que j’ai choisi pour faire parvenir mon Nom auprès des nations païennes, auprès des rois et des fils d’Israël. Et moi, je lui ferai découvrir tout ce qu’il lui faudra souffrir pour mon Nom. Toute la vie spirituelle de l’apôtre des Gentils est ici suggérée. Dieu le forme, le prend en mains mais pour une mission objective et selon un coût personnel. Modèle aussi d’un ministère sacerdotal : le dialogue d’Ananie avec Saul, le miracle, le baptême, la confiance mutuelle. Paul confirme le récit de Luc dans un fragment autobiographique, et ajoute au dialogue avec le Christ : Que dois-je faire, Seigneur ? évidence qu’il a été dans l’instant saisi. Dans les deux versions, Ananie a le ton, le langage prophétique, impérieux, solennel du vieillard Syméon lors de la présentation de Jésus au Temple : Le Dieu de nos pères t’a destiné à connaître sa volonté, à voir celui qui est le Juste et à entendre la parole qui sort de sa bouche. Car tu seras pour lui, devant tous les hommes, le témoin de ce que tu as vu et entendu. C’est une version saisissante (appelant à la foi, à la conversion) de la fondation de l’Eglise. Jusqu’à Damas, les prophéties de tous les temps annonçaient la rédemption, présentaient le Christ, l’anticipaient, puis quand Il fut parmi nous, le désignaient, disaient aussi ce qu’Il allait bouleverser et produire. Maintenant, Dieu nous fait prophétiser à chacun l’un pour l’autre, ce qu’est notre destinée, notre vie devant Dieu, notre utilité pour le salut de tous (bien davantage que le nôtre ou de cette personne, précise ? qui est nous et dont nous avons reçu la charge, bien spécifiquement à notre naissance, et avec tous moyens d’aboutir, dès notre baptême puis en recevant tous sacrements. – Il y a de quoi battre des mains, intimement, et sourire de joie. Paul, puis nous… entendons le Ressuscité qui dit aux onze Apôtres : Allez dans le monde entier. Proclamez la Bonne Nouvelle à toute la création. Arument de texte auquel je tiens : pas seulement les hommes, mais nos animaux chéris, nos armes et plantes, les éléments, toute l’œuvre divine selon les six jours de la Genèse. – Question des traductions. La liturgie catholique en français dit ainsi le psaume CXVII : Louez le Seigneur, tous les peuples ; louez-le, tous les pays ! Son amour envers nous s’est montré le plus fort ; éternelle est la fidélité du Seigneur ! et le rabbin dont les commentaitres m’ont été offerts par l’aumônerie israëlite des armées (au Val-de-Grâce à Paris) rend ainsi : Louez l’Eternel, toutes les nations, encensez-le, tous les peuples ! Car son bienfait s’est imposé à nous avec force. L’Eternel est vérité,à jamais ! Louez l’Eternel ! [2] Cette différence de transposition du texte original est bienfaisante. La dialectique d’une lutte menée en nous et en notre nom, et dont l’achèvemenet en notre faveur nous comble : c’est le débat de toute schizophrénie, de cette sensation si fréquente d’être responsables de nous-mêmes sans pouvoir cependant nous mener à bien…et pour le Juif une attitude plus adorante mais statique. La proposition de deux synonimies : vérité=fidélité… amour=bienfait, est éclairante.


[1] - Actes des Apôtres XXII 3 à 16 ou IX 1 à 22 ; psaume CXVII ; évangile selon saint Marc XVI 15 à 18

[2] - On peut s’étonner d’un psaume si court. Le plus court du psautier. Certains exégètes pensent qu’il forme la conclusion du psaume précédent ou l’introduction au psaume suivant. Il constitue en fait une transition entre la première partie du halel qui commence et se termine par halélouya, et la deuxième partie, composée de l’unqiue psaume 118. Le Redaq (Rabbi David Qimhi 1160-1235, grammairien et exégète de Narbonne) dexplique la brièveté de ce psaume : il nous transporte à l’époque messianique où toutes les nations reconnaîtront Dieu, sa vérité et son bienfait. Il n’y aura rien à ajouter !Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit.

mardi 24 janvier 2012

roi de gloire - textes du jour

Mardi 24 Janvier 2012


Visages… celui de mon ami d’enfance, drôle et machinal, gentil et joueur il y a soixante ans, très durci, tête glabre et lunettes, couleur d’argent et d’or patiné, l’âme ne se distinguait plus, ne s’offrait pas quand je le vis m’attendant, presque la dureté dont sa mère pouvait être capable, et puis à mesure de la présence mutuelle la surrection de l’esprit, une intelligence d’observation et de déduction et avec une pudeur dont je ne me souvenais pas et qui dit – je l’oublie et je l’admire souvent – la véritable qualité, la noblesse et la délicatesse d’un homme (ne jamais s’imposer, imposer même sa présence ou sa parole quand elles ne sont pas reconnues, sollicitées, attendues), il m’a progressivement donné quelque chose que je ne sais encore nommer aujourd’hui et que je ne savais pas jusqu’à hier. Nous avons dialogué, inventé. Sans plan préétabli, ni objet défini de notre moment ensemble, par plaisir non avoué de penser ensemble, il m’a donné à comprendre du fondamental dans la relation humaine, dans la relation à Dieu (mais seulement par implicite, par continuité de toute sa vie, malgré les fractures que j’avais pu croire). Quand l’autre invite au chemin, en indique seulement l’existence, donne deux ou trois prémisses. De lui, je recevais une explication de presque tout l’humain et cela suffit pour que Dieu éblouisse de vérité et de raison première, sans aveugler, seulement en éclairant ce qui l’est si peu ou jamais. C’est un homme à qui on ne peut dire, je crois, qu’on l’aime ou qu’on lui est reconnaissant. Parcours, une vocation selon le sens classique et surabsolutisé d’alors (destructeur souvent, donc), le sacerdoce, une expérience linéaire, structurante, vérifiante et une vue intérieure autant sociologique que théologique de l’Eglise contemporaine, la nôtre, ses tares et sa tâche, la mûe nécessaire et les périls d’époque, continuité ensuite du couple béni de cinq enfants, chacun libre et différent, et d’un travail au sein d’ATD Quart monde, dans l’intimité du Père Joseph, et sur tous les chantiers de la précarité extrême, du cotoiement, de l’habitat au sein des différents et des rejetés. Pour vous, qui suis-je ? question qu’avec quelques co-équipiers, il est parvenu à faire expliciter par des plus que précaires dans la langue du besoin d’être respecté et selon l’échange qui doit être réciprocité malgré l’apparence que se croit celui qui donne, objectivement d’un certain point de vue, et reçoit bien davantage que ce qu’il apportait et ne lui appartenait que selon les lois de notre culture actuelle… quelques heures à regarder le visage d’un homme, à ne pas entrer dans une âme qui a ses secrets et surtout la liberté d’énoncer que l’on quitte toujours ce qui n’intéresse pas.


… Autre visage appelant ma conversion et me donnant plus que ce que produisent ma présence et ma main dans une main de grabataire âgée de quatre-vingt-quinze ans… le visage momifié, les lèvres avalées, les sourcils épilés par la vieillesse, la voix rare, devenue plus qu’imperceptible, rauque, et la conscience épisodique revenait progressivement et au-delà des expressions disparues de la vie, sourdait un sourire que je savais d’âme et non de regard. Une bonne heure ainsi, à parler devant une vieille dame avec sa gouvernante de tout autre chose qu’elle, mais sans doute la rumeur de nos voix, les rayonnements dont je sais peu mais que j’imagine de la commune présence physique. Là encore (tout autrement), la sympathie des âmes, la reconnaissance réciproque et un autre secret pour une vie sèche d’enseignante des enfants, de mariages chaque fois dissouts par la mort du mari, des militances abolitionnistes et d’extrême-gauche, le dénuement d’un logement sans les remplissages et décors de nos conventions, le disparate, et m’apparaissait le luxe presqe royal d’une mort en représentation, deux amis tenant chacun une main d’une prochaine mourante en partage à trois d’une étrange joie, celle d’être ensemble.


J’étais complètement ailleurs qu’en moi à retrouver le produit lointain de mon enfance et l’aboutissement d’une relation avec seulement une collaboratrice de deux ans ayant laissé à une mère peu aimée les coordonnées d’un ambassadeur précaire. Les institutions et toute notre vie, en ce qu’elle a de social, y compris celle de notre couple, nous invitent à rester cachés derrière les apparences qu’elles constituent – c’est leur fonction – et nous prêtent pour la mutuelle tolérance et cet anonymat qui protège. Le face à face ne se dit presque jamais, mais quand il est vécu, il se ressent, l’implicite nous remplit, heureusement, nous savons ne pas le dire. – Prier… [1] qui est ma mère ? qui sont mes frères ? Jésus a le courage affectif, physique, intellectuel de dire l’implicite, c’est-à-dire le réel. Lui seul a pu le dire à ce point. L’amour trinitaire, le relationnel et donc la rédemption. Voici ma mère et mes frères. Celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est mon frère, ma sœur, ma mère. … Beaucoup de gens étaient assis autour de lui. L’évangile nous fait passer des symboles, de l’humanité en attente et en prière donnée par l’Ancien Testament (David qui bénit le peuple au non du Seigneur des armées, puis il fit une distribution à tout le peuple, à la foule entière des Israëlites, hommes et femmes : pour chacun une couronne de pain, un morceau de rôti et un gâteau de raisins secs) à l’immédiateté de Dieu. Trait commun : la foule, l’humanité est demanderesse. L’Eglise est trop souvent perçcue par les tiers et vécue par elle-même comme une proposition humaine, sans doute référencée, mais plus vraiment transparente. Puis tout le monde s’en retourna chez soi. L’ite missa est des Hébreux sous David, le dialogue qui s’achève entre Yahvé et Abraham, la multiplication des pains par le Christ, pour que précisément on puisse rentrer chez soi… en soi… une fois identifié ce roi de gloire ? c’est le Seigneur, Dieu de l’univers : c’est lui, le roi de gloire. [2]


[1] - 2ème Samuel VI 12 à 19 passim ; psaumeXXIV ; évangile selon saint Marc III 31 à 35

[2] - A chaque jour de la semaine correspond un psaume exprimant la nature du jour en question, de même qu’à chaque événement du calendrier hébraïque (fête, deuil, naissance, jeûne) correspond un psaume particulier reflétant l’essence de l’événement. Le psaume du dimanche est le psaume 24, lu également dans d’autres circonsta,ces, en particulier à l’occasion de Roch hachana et Kippoure. Le talmud nous en donne la raison : Dieu a commencé de créer le monde ; le monde lui appartient, comme il rest dit au premier verset de ce psaume : « la terre et tout ce qu’elle contient appartient à Dieu ». A partir de là, on peut déuire que la subsistance des créatures dépend du bon vouloir de Dieu qui est fonctoion ders besoins et des mérites de l’homme. Ainsi, ce psaume a été choisi pour être récité à Roch hachana et Kippour car c’est au cours de ces solennirés que se décide la parnassa de chaque créature. Le dimanche étant le premier jour où l’homme entame sa semaine de travail, pour gagner sa nourriture, il est normal que celui-ci récite ce pasuame. La providence divine est concrétisée par l’entrée de l’Arche Sainte dans le sanctuaire comme pour simuler l’entrée de Dieu dans le monde. Il faut que les portes du monde s’ouvrent pour laisser passer le Dieu des Armées, le Héros de guerre. Seuls peuvent alors l’accueillir les hommes « aux mains innocentes et au cœur pur » ! . – Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit. Ce commentaire éveille le chrétien, la véritable entrée de Dieu dabs le monde, pas une simulation, c’est bien l’Incarnation du Christ, mais la leçon juive, c’est ce sens particulier pour rendre concret chaque étape du calendrier humain alors que l’Eglsie fait opérer un mouvement inverse : au chrétien de s’adapter au temps liturgique. Nous avons fondamentalement à apprendre et à recevoir les uns des autres.

lundi 23 janvier 2012

mon nom accroît sa vigueur - textes du jour

Lundi 23 Janvier 2012


Prier… cette sorte de mouvement perpétuel des élections politiques et de la fabrication des héros, des interventions militaires sans objet ni résultat, l’enfermement accablant de tant de liturgies, la pression d’une ambiance sans choix (ainsi ni fédéralisme européen, ni sortie des traités et de l’euro.), l’errance des affections et des manques (statistiques du divorce en France, près d’un couple sur deux, quel que soit son statut initial), une énorme inertie, le tonneau des Danaïdes en tout, et peut-être pour l’emploi de l’énergie qu’il me reste après soixante-dix ans bientôt d’existence. Humilité, prière, foi, espérance, le placement dans l’homme et dans mes propres forces n’est fécond que selon Dieu et par lui. La vraie dimension est en Lui. Seule, l’espérance – et au moins son énoncé, par les tiers ou par moi – rachète nos médiocrités et le désemploi que nous faisons du monde, de ses ressources, de nos ressources. … Tandis que je note les références des textes de ce jour, commentaire rabbinique du psaume compris, je lis ce qui m’est arrivé de Madagascar avant-hier… et effaçant un signal de péremption pour ma « clé 3 G », j’aperçois un quart de ligne d’un message arrivant d’ailleurs, origine inconnu et signataire en initiale : je retourne bosser, courage, et c’est daté de l’instant. Je vais diffuser aussi une proposition anonyme que je ne pourrai suivre n’étant pas alors parisien, sur le vivre ensemble. L’écrasant et le désespérant sont l’officiel, l’institutionnel, mais ce qui cherche à sourdre est multiple. Tant de bonnes volontés et d’attentes sont contraintes à une cécité qui ne demande pas éblouissement, mais lumière, ou au moins la main, le bras, la voix, l’attention qui y mènent. Les Français et d’autres, l’humanité entière connaissent parfaitement le diagnostic, analyse avec justesse ce que nous vivons : la seule, mais angoissante question, est nos élites et la sécrétion du gouvernement. Elles font défaut, dévoyées et dévoyantes. [1] Dieu pardonnera tout aux enfants des hommes, tous les péchés et tous les blasphèmes qu’ils auront faits. Mais si quelqu’un blasphème contre l’Esprit Saint, il n’obtiendra jamais le pardon. Il est coupable d’un péché pour toujours. Cette terrible affirmation, appelée par une observation qui fait sans doute tout le ministère public du Christ : les gens « tordus », la mauvaise foi si persévérante, induit un témoignage décisif. Est-il tant commenté, mais ne le vivons-nous pas quotidiennement. L’Esprit en nous. Pas notre esprit, nos facultés, le creuset et le cœur de tout notre fonctionnement mental, et probablement une part de notre identité, de nos outils intime. Non, Dieu-même, Esprit, personne de la Trinité. L’évangile présente souvent le témoignage du Père pour le Fils, toute l’incarnation du Christ vise à nous montrer le Père, mais l’Esprit Saint, promis à la dernière Cène, insufflé aux disciples après la Résurrection, Il est là, décisif. Le défier, ce qui est le propre de l’humanité depuis notre création, est l’erreur et la faute : les seuls irréparables, sauf rédemption… justement. Royauté discutée du Christ, royauté plébiscitée de David. Jésus acceptant si souvent que l’homme – banal ou historique – Le dépasse, que ses disciples en fassent plus que Lui… J’ai trouvé David, mon serviteur… ma main sera pour toujours avec lui, mon bras fortifiera son courage. [2]


[1] - 2ème Samuel V 1 à 10 ; psaume LXXXIX ; évangile selon saint Marc III 22 à 30

[2] - Ce psaume est un hymne à la toute puissance divine qui s’est illustrée par le choix de David comme roi d’Israël et par la création du monde fondée sur la justice. Avec David, Dieu a scellé une alliance indestructible, pour lui et ses descendants. Le soutien de Dieu est permanent ; le psalmiste lui consacre les versets 21 à 38. En tant que créateur du monde, il le gouverne avec majesté, châtiant les impies, tels que l’Egypte, nommée ici …, du nom de l’ange protecteur du pays. Et tout naturellement, cette création lui rend hommage : « le Tabor et le H’ermon chantent ton nom » (verset 14). A partir du verset 39 le ton change, car la dynastie davidique a été brutalement interrompue par la destruction du Temple de Salomon. Le psalmiste, qui se fait écho de la pensée populaire, se met à douter de la promesse divine ; il prend Dieu à partie de façon violente, agressive, jusqu’à l’inconvenance : Tu as abandonné ton oint, tu as aboli l’alliance, tu as ruiné ses fortereesses, tu as mis à bas son trône, tu l’as couvert de honte… Il faut comprendre que pour le psalmiste, le monde n’a de sens que s’il porte haut les valeurs représentées par David et son peuple. Crest le sens du parallèule établi entre la création du monde et la Maison de David. La ruine de cette dernière est la ruine du monde : « c’est donc vain que tu as créé l’homme !» (verset 48). Relevons enfin quelques phrases utilisées dans la liturgie : « Dieu glorifié dans une assemblées de saints » (v. 8), « heureux le peuple qui connaît la victoire » : ô Eternel, ils marchent à la lumière de ta face ! » (v. 16) ; « tu es la force de sa plendeur et par ta volonté, tu relève sa corne » (v.18). Notre psaume se termine par une bénédiction : « Béni soit l’Eternel à jamais, amen et amen ! », clôturant ainsi le troisième livre du recueil. – Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit.

vendredi 20 janvier 2012

que le Seigneur te récompense pour le bien que tu m'as fait - textes du jour

Vendredi 20 Janvier 2012


Prier…[1] deux gestes, fondateurs et parfaitement volontaires, tout humains… David se gagnant la reconnaissance, pour un moment, du roi Saül et Jésus « instituant » les Douze. Souveraineté reconnue de Dieu, souveraineté assumée par le Christ. Que le Seigneur soit notre arbitre, qu’il juge entre toi et moi, qu’il examine et défende ma cause, et qu’il me rende justice, en me délivrant de ta main. … Jésus gravit la montagne, et il appela ceux qu’il voulait. Ils vinrent auprès de lui, et il en institua douze pour qu’ils soient avec lui, et pour les envoyer… Chaque mot compte : David s’en remet certes à Dieu, à égalité avec Saül le poursuivant de sa jalousie morbide, mais il prie pour que ce soit sa cause qui triomphe. Jésus institue les Douze d’abord pour l’intimité avec lui et ensuite pour la mission. La prière est personnelle, elle est légitime parce qu’humaine quand elle part de notre point de vue, de notre situation, elle n’est pas éthérée. C’est si elle l’était que nous la manquerions : défaut de confiance en Dieu. L’intimité des disciples avec Jésus est déterminante : le prêche, quelques dons littéralement analogues à ceux du Christ, mais qui ne se manifesteront selon des récits – les leurs au Christ, mais ensuite et surtout, factuellement, selon les Actes des Apôtres – qu’après le départ de leur Maître, seraient sans effet ni fondement s’ils n’étaient les témoins de la personnalité d’un homme dont, à vivre avec Lui, ils découvrent la divinité, l’entendent proclamer son identité, son amour et sa vérité ! [2]

[1] - 1er Samuel XXIV 3 à 21 ; psaume LVII ; évangile selon saint Marc III 13 à 19

[2] - Composé de deux mots, le titre même de ce psaume forme une prière : …, « ne détruis pas ! ». Comme dans les précédents, c’esr David qui chante Dieu pour l’avoir sauvé des griffes de Chaoul. Il veut se blottir « à l’ombre de ses ailes » et il est s^yr qu’il fera triompher « le bienfait et la justice ». … sont d’ailleurs les deux termes qui sous-tendent l’ensemble de cette composition. Dieu le délivrera des pièges tendus contre lui car « son cœur est droit ».. – Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit.

jeudi 19 janvier 2012

pour que je marche à la face de Dieu dans la lumière des vivants - textes du jour

Jeudi 19 Janvier 2012


Retour de la lectio divina au presbytère de Surzur, hier, horaire décalé sans que je le sache et voiture laissé au garage, ne pas déranger ma chère femme : à pied, une grande heure, de la nuit venant puis tombante à la nuit noire. Marcher dans l’obscurité : quatre-cinq véhicules me doublant ou me croisant, un seul s’arrête et m’interroge, de l’aide. Echarpe blanche, mais anorak noir ; je ne suis guière visible. Luisance de la chaussée, sol inégal, quelques buses, rares, ou chouettes et effraies, se levant à mon passahe. Ni dialogue intérieur, ni prière, j’étais imbibé de nuit et de paysage de mémoire. Les voisinages éclairés sans que personne ne se distingue dans les intérieurs depuis les fenêtres et portes-fenêtres. Le brouillard encore haut, la mer indiscernable, les pentes sont ce qui se ressent le plus, la montée surtout. – Prier ce matin…en continuité avec tout et tous. Ouvert, que je lirai mieux ce soir ou demain, Porta fidei (lettre aapostolique par laquelle est promulguée l’année de la foi, le 11 Octobre 2011). J’ai été frappé par la définition du catéchisme, un ensemble vivant et se développant, s’attestant ainsi par lui-même : ici , en effet, émerge la richesse de l’enseigement que l’Eglise a accueilli, gardé et offert au cours de ses deux mille ans d’histoire. De la Sainte Ecriture aux Pères de l’Eglise, des Maîtres de théologie aux Saints qui ont ytraversé les siècles, le Catéchisme offre une mémoire permanente des nombreuses façons dont l’Eglise a médité sur la foi et produit un progrès dans la doctrine pour donner certitude aux croyants dans leur vie de foi. On ne peut être plus dynamique ni encourager davantage la participation de tous à l’approfondissement et en l’énoncé, chaque fois en langue et pensée contemporaines, ce qui nous fonde, découvert ou reçu… Que peuvent sur moi des humains ? Plus rien ne me fait peur ! Car tu m’as délivré de la mort et tu préserves mes pieds de la chute, pour que je marche à la face de Dieu dans la lumière des vivants. [1] Prix de la vie… discussion entre Saul et son fils Jonathan. Saül regardait David d’un œil envieux. Saül dit à Jonathan son fils et à tous ses gens sa volonté de faire mourir David. Mais Jonathan fils ed Saül aimait beaucoup David… Pourquoi donc commettre un crime contre la vie d’un homme innocent, en faisant mourir David, sans motif ? Les deux données antagonistes dabs l’âme et les relations humaines, « faiseuses » de guerres, crimes, actes de barbarie et aussi de salut et de sourir : la jalousie, l’amitié. Mais le maître aussi bien de ces sentiments que des faits… Jésus pressé par les foules au point de ne pouvoir se dégager qu’en prenant le large… par le lac pour qu’il ne soit pas écrasé par la foule, car il avait fait beaucoup de guérison, si bien que tous ceux qui souffraient de quelque mal, se précipitaient sur lui pour le toucher. La prière nous fait toucher, et plus encore : être touché. Elle est action divine en nous. Elle provoque la révélation, l’identification de Celui vers qui, tout humainement, nous sommes allés, venus : Tu es le Fils de Dieu ! [2]


[2] - 1er Samuel XVIII 6 à 9 & XIX 1 à 7 ; psaume LVI ; évangile selon saint Marc III 7 à 12


[1] - … remplace des caractères hébreux dont mon clavier ne dispose pas Tout comme d’autres titres, celui qui ouvre ce psaume est difficilement traduisible et compréhensible. En dehors du premier mot, il est formé de deux expressions… et… Nous nous en tiendrons aux explications traditionnelles. Rachi : Ebn pays Philistin, David se trouve « loin » de chez lui (…), impuissant comme « une colombe muette » (….). … signifie : ce psaume est aussi pour David que de « l’or fin ». Il a été composé quand David avait été capturé par Akhich, roi Philistin (I Sam. 21). Dans cette situation particulièrement critique et dangereuse, David demande à Dieu de le prendre en ptitié car il est aux prises avec de puissants ennemis. L’art du psalimiste consiste, ici aussi, à faire abstraction totale des circonstances qui sont à l’origine de cette composition pour qu’elle puisse servir pour tout autre événement semblable, en tout temps, en tout lieu. Dans un style coloré et varié, il invite Dieu à tenir compte de ses souffrances : « Tiens compte de mes larmes dans ta cruche » (verset 9). A la fin du psaume, il dit à nouveau sa confiance inébranlable en Dieu, à qui il adresse ses louanges et promet de s’acquitter de ses vœux, afin de marcher devant lui « à la lumière de la vie » (…).. – Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit.

mercredi 18 janvier 2012

navré de l'endurcissement de leurs coeurs - textes du jour

Mercredi 18 Janvier 2012


Dépression ? déprime ? comme pas depuis longtemps que je ressens en m’éveillant : je ne produis rien depuis des mois, je n’arrive même plus à tenir mes différents journaux (celui de ma fille, celui de notre pays, le mien qui est celui de la soixantaine ouvert dans mes années trente au Portugal) ni même à trouver dans ma chronologie mauritanienne la matière de mon article bi-mensuel, vieillissement dont j’ai conscience et qui est probablement bien plus mental que physique… mais, levé, la bruine dehors indiquant que le gel et le froid de ces deux jours de grésil chaque matin sont passés, ces vapeurs mortifères se dissolvent, l’impuissance parce que je persiste dans un chemin ou ne considère que le passé récent ou révolu… et voici que la journée s’offre à construire, rattraper, dépasser. Il y a la vie, les allées et venues de chants, de joie, de confidences, d’interrogations, de déceptions, d’efforts, de compagnonnages, de découvertes ensemble : toutes celles de notre fille, si vivante, si changeante, s’approfondissant vers je ne sais quelle silhouette de cœur, d’âme et de chair mais que je sens si vraie, si pleine d’élan…éveillé, réveillé, la respiration, l’existence : ma chère femme, et à la nuit encore noire, arriver à l’autel de cette prière : mon Dieu, en qui je me fie, plus je suis pauvre, plus j’en suis accablé de conscience, plus je puis aiguiser les instruments que tu m’as donné. Ce sont ma vie, au point où elle en est, mes aimées telles que tu me les as confiées et selon qu’elles cheminent, m’en font parr et dialoguent avec moi, l’attente d’inconnus, ce dont je suis gros et que Toi seul sais, ô mon Dieu, Seigneur, Jésus Christ, qui font ce matin – après d’autres et avant d’autres débuts de journée – le rattrapage de tout. Tu m’as fait bondir dans le filet avec les pauvres et avec les saints, où tu tires du fond et de l’eau, de la peur, de la mort qui n’a de puissance que dans notre existence et qui distille presque jusqu’à triompher de Toi la tristesse, la déprime, et Tu nous fait sortir… avancer, faire, vivre, respirer, regarder. Tant de ceux qui Te prient, tant de ceux qui ne Te connaissent pas sont ainsi, ce matin, à l’orée… Bénis-nous, nous te prierons, nous travaillerons, aimerons, espérerons jusqu’à ce soir, jusqu’au soir. Fais-nous naître… ainsi soit-il. Quand les Philistins virent que leur champion était mort, ils prirent la fuite. [1] Pour toi, je chanterai un chant nouveau, pour toi, je jouerai sur la harpe à dix cordes… Béni soit le Seigneur, mon rocher, ma citadelle, celui qui me libère. [2] Patrimoine commun de l’ « histoire sainte », dialectique (le premier exploit de David : Tu marches contre moi avec l’épée, la lance et le javelot, mais moi, je marche contre toi au nom du Seigneur des armées, le Dieu des troupes d’Israël que tu as insulté. Aujourd’hui le Seigneur va te livrer en mon pouvoir… et de décrire à l’avance le mode opératoire, tout le combat d’un seul geste, d’un seul trait : le dominateur, le fort est seul tandis qu’un jeune garçon, il était roux et de belle apparence a l’assurance d’une multitude et d’une surpuissance avec lui..) et commentaire chanté, poétique, collectif, inspiré : Juifs et chrétiens. Mais aussi cette expérience humaine de la difficulté et du triomphe, les tentations de saint Antoine au désert, de Benoît et de ses frères en leur monastère, le livre pour enfants avec l’épisode du cauchemar de Babar, la mise en fuite des miasmes, la guérison psychique jamais définitive parce que la seule guérison est de vivre, de combattre, de repousser et de surgir. Il exerce mes mains pour le combat, il m’entraîne à la bataille. La notion de hâvre, l’expérience de l’accueil en protection, de la prise en charge divine qui est aussitôt la bourrade autant de la joie intérieure que de l’envoi en mission, de la saisie autre de nos quotidiennes responsabilités de cœur et concrètes. Le refus de Dieu, de sa grâce, de son salut sont alors incompréhensibles pour celui qui vient d’en bénéficier. C’est l’expérience-même de Jésus : ils se taisaient. Alors, promenant sur eux un regard de colère, navré de l’endurcissement de leurs coeurs, il dit à l’homme : « Etends la main ». Il l’étendit et sa main redevint normale. Une fois sortis, les phrarisiens se réunirent avec les partisans d’Hérode contre Jésus pour voir comment le faire périr. Le jeune David, adoubé par Saül incrédule (tu ne peux pas marcher contre ce Philistin pouyr lutter avec lui, car tu n’es qu’un enfant, et lui, c’est un homme de guerre depuis sa jeunesse) et le Christ administrant la guérison, le salut, et par cela même condamné à mort. Le rite, la société, le goût de l’enfermement, l’obstination dans la fausse piste (exacte parabole de ce que vit notre pays, que vit notre époque, que je vis quand je sombre ou que je m’archarne sans discernement) : Jésus entra dans une synagogue. Il y avait là un homme dont la main était paralysée. On observait Jésus pour voir s’il le guéritait le jour du sabbat : on pourrait ainsi l’accuser. Exercice illégal de la médecine. Jésus le sait et va droit au combat, comme son ancêtre éponyme : Il dit à l’homme qui avait la main paralysée : « Viens te mettre là devant tout le monde. » Et s’adressant aux autres : « Est-il permis, le jour du sabbat, de faire le bien, ou de faire le mal ? de sauver une vie, ou de tuer ? ». Mais tous se taisaient… Silence et particularisme, personnalisation du salut. Universalité du témoignage, du péché, du refus.


[1] - 1er Samuel XVII 32 à 51 passim : psaume CXLIV ; évangile selon saint Marc III 1 à 6

[2] - De même que l’on a accueilli le chabbat avec des psaumzes, on s’en sépare avec des psaumes. Cependant les psaumes introductifs du chabbat éveillent en nous un sentiment de pénituden de sérénité, à la seule idée de pénétrer dans un temps de spiritualité, de sainteté et d’harmonie, le temps du chabbat. Mais puisqu’il faut se résoudre à quitter cette paix, les psaumes d’adieu seront donc forcément différents. La phrase centrale du psaume 144 résume admirablement l’état d’âme qui préside à ces adieux : « qu’est l’homme pour que tu le connaisses,, le fils d’homme pour que tu penses à lui ? L’homme est semblable à de la valeur, ses jours sont comme l’ombre qui passeé (versets 3-4). C’est qu’à l’issue du chabbat, chacun s’en retourne vers le monde de l’action, de la lutte et de la concurrence, que le psalmiste appelle « guerre » et « bataille », monde peuplé de « barbares » (bené nékhar, littéralement « fils d’étrangers »), dont « la bouche dit faux et la droite et une droite de mensonge » (versets 8 et 11). Rien de plus normal que face à cette redoutable confrontation, l’homme se sente tout petit, insignifiant, comme une « ombre qui passe ». Seul Dieu, dans son immense bonté peut lui enseigner l’art de cette guerre. En cas de besoin, Dieu est invité à « incliner les cieux », afin de descendre et transformer les ennemis « en fumée », à « donner de l’éclair » afin de « terrifier » les barbares. Après cette victoire viendra le temps du bonheur décrit dans la deuxième partie du psaume : versets 12 à 15.. – Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit. – Commentaire passionnant et particulièrement « nourrissant ». Sens du sabbat que le chértien connaît mal, seulement selon les diversités de jour saint dans la semaine du musulman, du juif, du chrétien, et selon les discussions auxquels le Christ est acculé par ses détracteurs. Denis M. évoque hier soir une réunion dite œcuménique au doyenné : une trentaine de protestants et une dizaine de catholiques, admettant d’ailleurs que l’œcuménisme est davantage le tropisme, la tendance des protestants que des catholiques… mais la lecture ensemble de la première épître aux Corinthiens (la résurrection) n’a donné lieu qu’à des parlottes. J’aimerai prier, puis commenter les psaumes avec un Juif. Des Juifs. Quel patrimoine commun ! et pourtant quelles différences dans la foi ! et cependant… la même expérience tout humaine de la détresse et du salut…

mardi 17 janvier 2012

lecture de " Porta fidei " . lettre apostolique, Benoît XVI promulguant l'année de la foi . 11 Octobre 2011

Dieu ne regarde pas comme les hommes car les hommes regardent l'apparence - textes du jour

Mardi 17 Janvier 2012


Prier… [1] le sabbat a été fait pour l’homme, et non pas l’homme pour le sabbat. Intégrisme, modernisme, débats sur le rite – que je considère positivement comme une forme de respect d’autrui et de manière de prier ensemeble, ou de tenter de prier et de tenter que ce soit ensemble, et négativement quand c’est en fait, dans l’esprit de celui qui s’y adonne et s’y consacre avec révérence et ostentation ou secrètement, un échangisme et un marchandage avec Dieu, une superstition, surtout un dévoiement, chercher la foi par le signe, prendre des signes, saisir au lieu de recevoir. Le reproche des pharisiens n’est qu’apparemment sur le rite : Regarde ce qu’ils font le jour du sabbat ! Cela n’est pas permis. La réponse du Christ n’est qu’apparemment un renvoi à la nature humaine, au bon sens, à une leçon de logique, qui ou quoi est la fin de quoi ou de qui ? En réalité, le débat est sur l’identité de Jésus : le Fils de l’homme est maître, même du sabbat, de même qu’il a pouvoir de pardonner les péchés (à commencer par l’ « originel »), et Jésus est suivi autant par ses disciples, par les demandeurs de toutes espèces que par les scribes et pharisiens. Pendant ces trois ans de vie publique, quelle pression : la pitié pour ces foules, la presse autour de lui pour obtenir guérisons et autres, l’espionnage et la contradiction qui ne cessèrent pas. L’essentiel se fait dans un quasi-secret, le sacre de David, le plus jeune, il est en train de garder le troupeau. L’image fréquente du troupeau trouve ici son sens, que j’oubliais. Ce sont les plus jeunes, les inférieurs qu’on prépose à cette tâche : la garde du troupeau, ce sera la mission des Apôtres, de l’Eglise… la plus basse et insignifiante des tâches ? Leçon aussi des hiérarchies : Dieu ne regarde pas comme les hommes, car les hommes regardent l’apparence, mais le Seigneur regarde le cœur. Renversement souligné par le psalmiste, David le cadet : et moi, j’en ferai mon fils aîné. [2]


[1] - 1er Samuel XVI 1 à 13 ; psaume LXXXIX ; évangile selon saint Marc II 23 à 28



[2] - Ce psaume est un hymne à la toute puissance divine qui s’est illustrée par le choix de David comme roi d’Israël et par la création du monde fondée sur la justice. Avec David, Dieu a scellé une alliance indestructible, pour lui et ses descendants. Le soutien de Dieu est permanent ; le psalmiste lui consacre les versets 21 à 38. En tant que créateur du monde, il le gouverne avec majesté, châtiant les impies, tels que l’Egypte, nommée ici …, du nom de l’ange protecteur du pays. Et tout naturellement, cette création lui rend hommage : « le Tabor et le H’ermon chantent ton nom » (verset 14). A partir du verset 39 le ton change, car la dynastie davidique a été brutalement interrompue par la destruction du Temple de Salomon. Le psalmiste, qui se fait écho de la pensée populaire, se met à douter de la promesse divine ; il prend Dieu à partie de façon violente, agressive, jusqu’à l’inconvenance : Tu as abandonné ton oint, tu as aboli l’alliance, tu as ruiné ses fortereesses, tu as mis à bas son trône, tu l’as couvert de honte… Il faut comprendre que pour le psalmiste, le monde n’a de sens que s’il porte haut les valeurs représentées par David et son peuple. Crest le sens du parallèule établi entre la créaiton du monde et la Maison de David. La ruine de cette dernière est la ruine du monde : « c’est donc vain que tu as créé l’homme !» (verset 48). Revelons enfin quelques phrases utilisées dans la liturgie : « Dieu glorifié dans une assemblées de saints » (v. 8), « heureux le peuple qui connaît la victoire » : ô Eternel, ils marchent à la lumière de ta face ! » (v. 16) ; « tu es la force de sa plendeur et par ta volonté, tu relève sa corne » (v.18). Notre psaume se termine par une bénédiction : « Béni soit l’Eternel à jamais, amen et amen ! », clôturant ainsi le troisième livre du recueil. – Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit.


lundi 16 janvier 2012

sur le chemin qu'il aura pris - textes du jour

Lundi 16 Janvier 2012


La reprise ? le retour ? Ce ne sont plus les nuages en fumée dont la densité ou la légèreté ne se voient pas, que du volume qui monte ou fait lac entre les montagnes, ou gaze voilant le Charvin, mais la rumeur de l’océan. Il fait plus froid ici. Le silence est total, la demi-lune devant moi à 30 ou 40°, plein sud. – Prier…[1] Ecoute, mon peuple, je parle … Voilà ce que tu fais : garderai-je le silence ? Penses-tu que je suis comme toi ? Je mets cela sous tes yeux, et je t’accuse [2]. Besoin de repères, le monde en général moi en particulier. Le face à face fructueux, le silence devant ce que nous sommes, devant ce qui nous dépasse, devant ce qui nous est proche. La posture pour commencer après avoir tant répété et cru re-commencer. Personne ne met du vin nouveau dans de vieilles outres, autrement la fermentation fait écalter les outres, et l’on perd à la fois le vin et les outres. A vin niuveau, outres neuves. Notre civilisation, en France, qui a remplacé pour nos bouteilles les bouchons de lège (du Portugal) par des ersatz n’imitant que la couleur, sans d’ailleurs les porosités et les granulis… Parce que tu as rejeté la parole du Seigneur, lui aussi t’a rejeté : tu ne seras plus roi. Reprendre Bossuet et sa politique selon l’Ecriture sainte. La théorie de la monarchie et le livre de Samuel. Le débat sur la légitimité, approfondi par la Constituante, est né là : entre Israël et Yahvé, entre Samuel et Saül, il n’est pas français ni 1789, nul mieux que Louis XVI n’était intellectuellement et affectivement mieux préparé pour la conciliation qui eût été novation. Comme Achaz plus tard, Saül ne comprend pas en quoi il a déplu ou désobéi. Les évidences ? comment les voir ? « Pourquoi tes disciples ne jeûnent-ils pas comme les disciples de Jean et ceux des pharisiens ? » Jésus répond : « Les invités de la noce pourraient-ils donc jeûner, pendant que l’Epoux est avec eux ? Tant qu’ils ont l’Epoux avec eux, ils ne peuvent pas jeûner… La réponse, le discernement se cherchent et se trouvent (je l’espère) dans la proximité. Proximité à Dieu, qui est prière. Prière qui n’est pas effort, mais présence. Echange enfin de présence. Acceptation de soi autant que de Dieu. Sur le chemin qu’il aura pris, je lui ferai voir le salut de Dieu.



[1] - 1er Samuel XV 16 à 23 ; psaume L ; évangile selon saint Marc II 18 à 22

[2] - Ce psaume montre Dieu qui se révèle au monde. Il lui suffit de parler et il se fait entendre du levant au couchant. Mais le centre de son apparition, son point de départ, c’est Sion, ville de « parfaite beauté ». Il est annoncé et précédé de la tempête et d’un feu dévorant, car il vient pour faire justice sur terre. Sses fidèles, partenaires de son alliance proclameront ses louanges et reconnaîtront qu’il est leur Dieu. Un Dieu immatériel qui ne demande pas de sacrifices d’animaux, car il n’a pas besoin de se nourrir et tous les animaux de la terre lui appartiennent. Il ne réclame que des offrandes de reconnaissance et des prières qu’il refuse d’entendre de la bouche des impies, car ils « haïsssent la morale et rejettent ses paroles par devers eux », « fréquentent les voleurs et les adultères », « calomnient leurs frères ». – Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit.

dimanche 15 janvier 2012

samedi 14 janvier 2012

ta présence l'emplit de joie - textes du jour

Samedi 14 Janvier 2012


Prier … [1] réédition de l’épisode du paralytique. Toujours les détracteurs, se fondant sur une idée a priori et de Dieu et de la société, ces préjugés vont ensemble, encore aujourd’hui. Face à eux, Jésus accueillant. Comme Jésus était à table dans sa maison, beaucoup de publicains et de pécheurs vinrent prendre place avec Jésus et ses disciples car il y avait beaucoup de monde. Même les scribes du parti des pharisiens le suivaient aussi… La table ouverte, l’accueil, l’écoute, la divination… Jésus qui avait entendu leur déclarait… Je suis venu appeler non pas les justes, mais les pécheurs… Le Christ donne raison et tort à la fois à ses ennemis mortels. Raison car il sait bien avec qui il passe sa vie, son temps, ses repas : pas d’illusion sur l’humanité, sur ses disciples, sur l’état calamiteux de ses contemporains, de l’humanité, les pécheurs, mais tort évidemment puisque c’est précisément les pécheurs qu’il a en prédilection. Le choix de Saül, la mission, le péché. Dieu fait avec nous… et peut faire de nous… le meilleur, en tout cas des femmes, des hommes, des enfants, des vieillards, l’arche de Noë entière pour l’accompgner et prendre avec Lui nos repas… Ta présence l’emplit de joie ![2]

[1] - 1er Samuel IX 1 à 19 passim & X 1 ; psaume XXI ; évangile selon saint Marc II 13 à 17

[2] - Le roi d’Israël est décrit ici dans toute sa splendeur, incarnant l’idéal monarchique selon la Tora, comblé de la générosité divine, victorieux de ses ennemis, entièrement confiant et fidèle à son message. Cette représentation idéalisée a fait dire à nos sages qu’il s’agit du roi-messie des temps futurs. On relèvera en effet le style lyrique et triomphant de ces 14 versets. – Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit. Le livre de Samuel montre que Dieu n’est pas a priori favorable à un monarque pour le pouvoir temporel : description de toutes les exactions et des abus de celui qui en exercerait les fonctions. L’énigme d’Israël, l’unique, en tant que peuple choisi et élu, est de n’avoir pas reconnu ce Messie. Quant à l’Etat d’Israël, l’énigme n’existe pas, mais l’interrogation et le bon sens : comment infliger à autrui ce qu’à juste titre on déplore d’avoir atrocement souffert, encore de mémoire d’homme, et comment persister à s’appuyer uniquement sur la force pour s’insérer au milieu de peuples renforcés chaque année dans leur frustration et leur haine…

vendredi 13 janvier 2012

jeudi 12 janvier 2012

tu ne sors plus avec nos armées - textes du jour

Jeudi 12 Janvier 2012


Prier… [1] Un lépreux vient trouver Jésus ; il tombe à ses genoux : « Si tu le veux, tu peux me purifier ». Pris de pitié devant cet homme, Jésus étendit la main, le toucha et lui dit : « Je le veux, sois purifié ». A l’instant même, sa lèpre le quitta et il fut purifié. Jésus et les sentiments humains. Il ne répond pas à une demande, il répond selon lui-même, vrai homme, et guérir selon Dieu, vrai Dieu. Respectueux des prescriptions de la loi mosaïque, il recommande au miraculé d’accomplir toutes formalités de constation mais aussi fidèle à sa mission : l’Evangile à propager, il tient au témoignage de cet homme. Tout s’est passé apparemment d’homme à homme. Le lépreux a fait un acte de confiance bien plus que de foi. A l’inverse, une confiance trop matérielle ou superstitieuse, l’arche d’alliance apportée sur le champ de bataille, peut être déçue : Israël fut battu et chacun s’enfuit dans sa tente. Ce fut un très grand désastre : en Israël, trente mille soldats tombèrent. L’arche de Dieu fut prise… Réveille-toi ! Pourquoi dors-tu, Seigneur ? Lève-toi ! … pourquoi détourner ta face, oublier notre malheur, notre misère ? Le Christ ne se détourne pas, Dieu ne se détourne plus. [2]


[1] - 1er Samuel IV 1 à 11 ; psaume XLIV ; évangile selon saint Marc I 40 à 45

[2] - Attribué aux fils de Qorah’, ce psaume peut être qualifié d’historique. Le psalmiste a appris par la tradition l’histoire de ses ancêtres. Dieu a chassé leurs ennemis de la terre de Cana’an et la leur a donnée en héritage. Ce n’est pas eux qui l’ont conquise par les armes, mais « la droite de l’Eternel ». David supplie donc Dieu de continuer à libérer Jacob de ses ennemis. Lui aussi, ne compte pas sur son arc ou sur son épée. Il sait aussi que Dieu a parfois abandonné son peuple, qu’il l’a livré au mépris et à la raillerie de ses oppresseurs ; que ceux-ci en ont profité pour « blasphémer et insulter Dieu ». Et il rappelle enfin que, malgré ces revers,, « brisé dans le désert », « étouffé par l’ombre de la mort », Israël n’a jamais oublié son Dieu, trahi son alliance, dévié de ses voies ou prié d’autres dieux. N’est-ce pas là une allusion à toutes ces époques où IsraPel s’est cru rejeté par Dieu, humilié et opprimé par ses ennemis, et qui, magré tout, a continué à croire en lui ? Les versets 23 à 27 sont très expressifs sur ce thème du « silence de Dieu », du « voilement de sa face ».. – Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit.

mardi 10 janvier 2012

tu as ouvert mes oreilles - textes du jour

Mercredi 11 Janvier 2012


Debout pour un étonnant coucher de lune au ras d’un pan de neige entouré de sapins. La neige mate, la lune vive. Prier… [1] d’un grand espoir, j’espérais le Seigneur : il s’est penché vers moi. Heureux est l’homme qui met sa foi dans le Seigneur. [2] Mon histoire, celle de chacune de mes aimées, et deux histoires proposées aujourd’hui : Jésus guérisseur de tous proches et de tous les malades et ceux qui étaient possés par des esprits mauvais, mais priant personnellement et solitairement…, Samuel déjà consacré par sa mère au service de Dieu près du prêtre Eli mais plus spécialement et personnellement appelé. Jésus et les disciples du commencement : en quittant la synagogue, accompagné de Jacques et de Jean, il alla chez Simon et André. … Le lendemain, bien avant l’aube, Jésus se leva. Il sortit et alla dans un endroit désert, et là il priait. La synagogue, le lieu et la communauté publics de prière ne sont pas pour Jésus le moment ni le l’endroit choisis pour la sienne. Un rythme, une relation qui lui sont propres. Son incarnation, son humanité le mettent entre nos mains. Simon et ses compagnons se mirent à sa recherche. Quand ils l’ont trouvé, ils lui disent : « Tout le monde te cherche. » Mais Jésus leur répond : « Partons ailleurs, dans les villages voisins, afin que là aussi je proclame la Bonne Nouvelle ». Lecture chaque soir d’un chapitre, trois-quatre pages illustrées avec gentillesse, familiarité et humour, de la petite Bible pour son âge, Marguerite très « accrochée », et à mon étonnement aussi sensible aux sagesses, aux Béatitudes, aux commandements, aux paraboles un peu simplistes de la maison construite sur le roc et de l’autre (les trois petits cochons de Walt Disney ont repris l’idée et la dialectique…) alors que je l’aurais cru plus mobilisée par des récits. C’est égal. Elle écoute autant. Je lui lirai ce soir l’histoire de Samuel, telle quelle dans la version littérale, mais les illustrations et la transposition sont touchantes. Le contexte importe, il est très précisé : le jeune Samuel accomplissait le service divin sous la direction du prêtre Eli. Les oracles du Seigneur étaient rares à cette époque et les visions peu fréquentes. Un jour, Eli dormait dans sa chambre ; sa vue baissait et il ne pouvait plus bien voir. La lampe de Dieu n’était pas encore éteinte. Samuel couchait dans le temple du Seigneur, où se trouvait l’arche de Dieu.. Le Seigneur appela Samuel qui répondit : « Me voici ». Il courut vers le prêtre Eli, et il dit : « Tu m’as appelé, me voici ». Je ne me souvenais pas de l’automaticité de la réponse, d’une telle disponibilité. Quant à la confusion qui s’opère, Dieu concrètement inattendu, indiscernable et amené – tout humainement – à se répéter, je m’en souvenais mais la lecture est insistante et enrichissante. A la troisième fois, le Seigneur vint se placer près de lui et il appela comme les autres fois : « Samuel ! Samuel ! ». Le texte ne donne que pour ce moment-ci l’appel-même : il est nominal. L’enfant répond, ce qu’il n’avait su faire auparavant, il lui a fallu un « père spirituel ». La suite du dialogue n’est pas dite, mais son effet est intense : tout Israël, depuis Dane jusqu’à Bershéba, reconnut que Samuel était vraiment un prophète du Seigneur. La prise en main divine est explicitée comme dans le psaume : Samuel grandit. Le Seigneur était avec lui, et aucune de ses paroles ne demeura sans effet. Comme le sera le dialogue du Christ avec son Père, celui de Samuel avec Dieu demeure non dit : le Seigneur continua de se manifester dans le temple de Silo ; c’est là que le Seigneur s’était révélé par sa parole à Samuel. Et la chronologie : prière, dialogue avec Dieu, puis annonce de la Bonne Nouvelle, est la même … et la parole de Samuel était adressée à tout Israël. Transmission. J’annonce la justice dans la grande assemblée.

[1] - 1er Samuel III à 21 passim & IV 1 ; psaume XL ; évangile selon saint Marc I 29 à 39

[2] - Ce psaume est entièrement orienté vers l’idée de a délivrance. La prière a été exaucée et le psalimiste exprime sa reconnaissance envers Dieu et lui adresse ses louanges. La confiance qu’il avait mise en lui est enfin récompenséee ; il devient solide comme un roc et c’est Dieu lui-même qui met en sa bouche « un chant nouveau, une louange pour notre Dieu ». Les œuvres divines sont immenses, ses exploits et ses pensées, hors du commun ;rien ni personne ne peut lui être comparé. En plus, sachant que Dieu ne réclame ni offrandes, ni sacrifices, il vient avec la Tora (« le rouleau du Livre, verset 8) qui prescrit l’accomplissement de la volonté divine et qui implique que l’homme doit posséder la Tora sans ses « viscères » (verset 9) et chanter sa justice, son salut, son amour et sa vérité. Plus rien alors, ni personne, n’échappe à la justice divine : les ennemis sont plongés dans la honte et sont anéantis.Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit.