mardi 24 novembre 2020

 

Car Il vient - textes pour aujourd'hui

 

mardi 24 Novembre 2020


                         10 heures 47 + Eveil autour de cinq heures ; mal dormi, ventre gonflé, mal aux dents mais supportable. Jour indécis, reliefs gris dans le ciel immobile. Mon aimée dort encore. Lutte à mener quotidiennement contre la paresse, la fatigue, la dispersion, et que j’abandonne sans le vouloir, comme hier : je n’ai pas même tenu ce journal ni vraiment lu les textes du jour, pourtant apaisés après l’horreur et la contrainte de ces prophéties du jugement dernier et des mises à part. – Aujourd’hui, la faucille aiguisée et ce qui semblait un Fils d’homme (indétermination déjà dans l’apocalypse de Daniel). Moisson et vendange, mais d’une façon terrible et indiscriminée, inhumaine : celui qui siégeait sur la nuée jeta la faucille sur la terre et la terre fut moissonnée… l’ange alors, jeta la faucille sur la terre, il vendangea la vigne de la vigne et jeta la vendange dans la cuve immense de la fureur de Dieu1Moisson et vendange, le pain et le vin, corps et sang du Christ. L’affichage est clair, toujours les temps derniers : le Seigneur vient pour juger la terre, mais ce ne sont plus l’horreur ni le châtiment. Joie au ciel ! Exulte la terre Les masses de la mer mugissent, la campagne tout entière est en fête. Les arbres dansent de joie devant la face du Seigneur, car il vient… Il jugera le monde avec justice, et les peuples selon sa vérité. Regard et jugement de Jésus, selon les textes d’hier, la petite vieille et ses deux piécettes, sa foi. Aujourd’hui, plus personne que la prophétie de la destruction du Temple : l’ultime. Ce que vous contemplez, des jours viendront où il n’en restera pas pierre sur pierre : tout sera détruit. Loin de s’affoler, les disciples ne posent que la question de date, et le Christ répond par la prophétie de ce qui précédera cette date : des phénomènes effrayants surviendront et de grands signes venus du ciel.

                        L’actualité : les libertés publiques, test quotidien de la démocratie. L’autre, ressenti par DG dès la guerre, est la participation de tous à la décision sur ce qui les concerne Le vœu des Chinois clairement exprimé quand ils peuvent encore respirer, et l’absence de jugement et de structures intimes de qui nous préside, et nous a lancés depuis quelques semaines dans les plus hasardeuses manipulations et créations de textes, c’est bien la démocratie contestée à Hong Kong et en question dans ce qui se débat au Parlement : les libertés publiques et de toutes expressions, celles-là même contestées par l’ennemi aisément désigné, « l’islamisme radical ». La Chine, version Hong Kong, a ses héros : un prix Nobel de la paix mort quasiment en captivité et un militant Joshua WONG qui a commencé sa critique et l’expression de ses vœux, aussi jeune que Greta THUNBERG (que tente de caracicaturer inopportunément Marc LAMBRON dans son dernier livre). Les projets de loi en cours d’adoption sur le « séparatisme » et sur la « sécurité globale », les manifestations dans la « rue » : 10.000 à Paris, guère commentées. De même que dès son entrée en fonctions, EM s’est attaqué à notre système de conventions collectives en lui substituant le referendum d’entreprise, forcément à la discrétion d’un patronat garantissant (pour un temps) l’emploi contre l’acceptation d’une diminution des salaires et l’engagement de ne plus tenter de grèves, de même DARMANIN, en son nom, attaque la loi de 1881 sur la liberté d’expression. Nos partenaires européens ne s’y trompent et s’inquiètent. Bien entendu, ces législations d’exception n’empêcheront pas un terrorisme de moins en moins organisé et donc saisissable. En réalité, c’est notre système politique pratiquement verrouillé chaque cinq ans. Le retour à la démocratie et la fin d’une omnipotence présidentielle passe par le rétablissement du septennat, la non-coïncidence des mandats du Président de la République et de l’Assemblée nationale, ainsi que par une novation : l’inscription dans la Constitution des matières qui ne pourront plus être légiférées que par referendum. Ainsi, les libertés publiques.

                      En s’adressant à nous ce soir, comme annoncé depuis trop longtemps, le Président sort de son rôle et n’exerce pas le sien : il en a rarement eu conscience depuis son entrée à l’Elysée. S’il ne s’agit que de confinement et de sortir de l’étreinte de la Covid, pourtant si commode en économie d’entreprise (les licenciements chez Renault puis chez Danone, chez nous pour leur plus grande part) et en maintien de l’ordre dans les rues, le ministre des Solidarités et de la Santé aurait du être tout désigné, quitte à inaugurer un jeu de scène (que j’ai recommandé déjà à plusieurs de nos mentors quinquennaux) : le ministre compétent parle, mais en fond de scène le président de la République et le Premier ministre qui peuvent ajouter un mot. S’il s’agit à l’improviste de défendre les projets de loi dont l’étranger démocrate s’inquiète plus que nous, alors le chef de l’État contrevient à la démocratie parlementaire : le débat n’est pas clos, la première lecture au Palais-Bourbon doit être soumise au Sénat. La force… les sans-abris place de la République hier soir, et le cas, si peu humain, qui a été fait d’eux.

                       20 heures à 20 heures 25 (comme indiqué, maladroitement, dès l’ouverture) + Allocution d’Emmanuel MACRON. Maintien de la préférence pour u contre-plaqué blanc-ivoire, les seuls couleurs sont à gauche de l’écran les drapeaux français et européen. Texte lu qui donne du vague au regard, pas du tout adressé aux spectateurs, ce qui supposerait les yeux fixé sur le rond de la camera. Pas de gestes ou presque, seulement des mains, symétriques, et au ras de la table. L’espace n’est pas occupé, il n’est pas chaleureux. Les anciennes façons : avec un fond des bibliothèques ou des bureaux à l’Elysée, étaient chaleureuses. Référence aux discours précédents, rituel fréquemment repris des remerciements. Trois étapes, très caractérisés : le texte présidentiel passe en bas de l’écran et à droite sont schématisés en dispositif, dates, horaires, thèmes les dires présidentiels. Ce qui en ressort c’est qu’EM veut être absolument associé à la vie et à la gestion de cette crise sans précédent de mémoire humaine en France. Insistance sur l’efficacité du collectif, de « l’esprit de responsabilité », mais à peine une évocation de ce que la pandémie entame ou apporte au pays : la conscience de sa solidarité certes, mais sur la relation humaine ? Chiffres pour les compensations de pertes de chiffre d’affaires à raison des fermetures décrétées par le gouvernement : cela ne convaincra pas, un simple schéma de la consommation et de l’affectation déjà des crédits ouverts par ce plan de 100 milliards, serait plus parlant. C’est la manière déjà inaugurée du « traitement » de la « crise des gilets jaunes », le chiffre des aides… Les sports d’hiver sont perdants, les fêtes de fin d’année à la portion congrue, les Français sont traités en demandeurs, un peu puérils, même si « l’esprit de responsabilité » est autant salué que requis. Cette manière peut-elle continuer ? Discours d’un commissaire de police sur les permis de circuler, sur l’ouverture des commerces, pas celui d’un chef d’Etat

                        Juste avant, selon Quotidien, les événements d’hier soir de la place de la République à la rue Beaubourg. La préfecture de police et la mairie de Paris se « renvoient l’ascenseur » pour l’hébergement des immigrants. Le cas était d’école hier comme il a du l’être le 1er Septembre devant l’Hôtel-de-Ville. Cinq cent tentes montées autour de la statue emblématique, des polices de banlieues, avec consigne de ne pas frapper, mais c’est l’évacuation et l’endommagement des tentes, dont le prix chez Décathlon est crié (30 euros). Ceux qui sont venus aider, soutenir, protester sont jeunes : c’est le scandale qui est dénoncé, car rien n’est prévu pour la suite de la nuit. L’un des commissaires divisionnaires commandant les forces ainsi appelées n’en a aucune idée et semble même, de physionomie, du côté de ceux qu’il a faire évacuer.

                       Etats-Unis : TRUMP consent à ce qu’organise la transition d’une administration à l’autre. Joe BIDEN continue de se caractériser : dès le premier soir de certitudes, ce furent deux indications. L’ambassade américaine en Israël restera à Jérusalem, les Etats-Unis vont réintégrer l’accord de Paris sur le climat, mais ce soir est nommé en charge de l’énergie, un avocat déclaré des ressources fossiles. C’est de la vice-présidente Kamala HARRIS que j’attends le tournant dont l’Amérique et l’Europe, par voie de conséquence et surtout du fait d’une intimité à renouveler, ont une urgente et évidente nécessité.

La Chine qui résiste, bien des pays qui cherchent à se débarrasser de leur dictature, ont des héros. Mai 1968 a eu ses visages et ses gestes, même les « gilets jaunes » en ont donné aux libertés publiques. Mais maintenant ? qui ? singulier ou pluriel ? tandis que la France semble s’oublier de figure, et puis aucune discipline, aucune cohésion face à la pandémie ne remplaceront une demande collective et forte de participation politique. Celle-ci est d’ailleurs seule de nature à harmoniser et faire se répondre les unes aux autres nos spécificités et diversités de tant de sortes, et qui sont notre vie, de chaque jour, notre humus.

1- Apocalypse de saint Jean XIV 14 à 19 ; psaume XCVI ; évangile selon saint Luc XXI 5 à 11

 

samedi 14 novembre 2020

 

le Fils de l'homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? - textes pour ce jour

 

Samedi 14 Novembre 2020



Depuis mon retour de cinq mois d'hospitalisation, clarté de la pensée et de l'analyse que me donnent une forme de culture politique depuis soixante ans, mais fatigue récurrente, souvent installée, des courriels donnant plusieurs jours de journal et ma lecture quotidienne des textes de la messe catholique sont restés en attente de leur mise au net. Sans doute, et rétrospectivement si ce n'est pas vous lasser, je vous les donnerai aussi : genèse des réflexions de maintenant.

C'est un appel au partage, car notre temps attendent des prises de conscience aussi précises que sereine. Notre pays et notre Vieux Monde, l'Eglise en France en ont besoin.

16 heures 37 + Temps gris et à la pluie, sauf une magnifique, mais éphémère brillance d’un soleil solitaire en milieu de matinée. Pauvreté qui s’installe de ma santé, je l’oublie. Le mal à une dent, chronique chaque soir s’éveille bien plus tôt maintenant. Marguerite au travail, sans m’en dire objet ni sujet, répliques vives (et sans doute méritées) à mes interrogations. Edith en cours personnel au-delà d’Arzal et Herbignac, courses ensuite à l’Aldi du retour.

La vieillesse est un naufrage, diagnostic de DG, pensant à PETAIN, que je crois pourtant avoir été lucide aux heures de décision et de responsabilité jusqu’à l’île d’Yeu, ou à lui-même au mode éventuel ? Ce que je vis est tout autre. Il y a une dizaine d’années, j’ai ressenti le début de la vieillesse, si c’était déjà cela, comme une libération, la fin de la chasse ? ni en amour, ni en exercice professionnel, il n’y a plus de compétition, ni même de risques de s’égarer. Je m’étais vraiment et depuis longtemps trouvé, heureux de ma cohérence et de ma continuité, heureux désormais d’être aimé puissance 2 (ma femme et notre fille) et les honorer était devenu mon vrai défi. J’ai « découvert » mon âge et la projection de la suite, pendant mon hospitalisation. Maintenant, nettement, j’écris et vis que la vieillesse est un défi, et j’ai intitulé : escalade, ce 402ème fascicule de mon journal, version numérisée (ouverte avec mon premier ordinateur au début de 1992,exactement : Karlovy-Vary, Vendredi Saint 17 Avril 1992. - Minuit vingt-cinq ) en itinérance avec ma chère mère en Tchécoslovaquie, mes premiers essais avaient été une succession de « pertes de données ». Un défi. Ni la santé, ni la volonté, ni l’urgence ne suffisent. Je le vis depuis mon retour à nos aîtres et lieux, le 20 Juillet dernier. Il y faut la grâce : elle ne me fera pas défaut.

17 heures 09 + Promenade envisagée et qui ne peut être que courte en temps et surtout en distance… l’air pour moi, l’espace à courir pour Lupa : reportée, pour cause de pluie vive.

Lectio divina, déjà « faite » à mon réveil. Fonctionnement de l’Église naissante : le nerf de la guerre pour les missionnaires et évangélisateurs. C’est pour son nom qu’ils se sont mis en route sans rien recevoir des païens. Nous devons donc apporter notre soutien à de tels hommes pour être des collaborateurs de la vérité. 1 L’homme de bien a pitié, il partage ; il mène ses affaires avec droiture. La parabole du juge qui ne craignait pas Dieu et ne respectait pas les hommes. Il donne satisfaction à la pauvre veuve, enfin, rien que pour en être débarrassé. Et Dieu ne ferait pas justice à ses élus, qui crient vers lui jour et nuit ? Les fait-il attendre ? Gen… Ousmane… leur drame respectif, mon impuissance, que la prière pour leur secours. La leçon est autre, elle sous-tend chacun des miracles accomplis par le Sauveur, elle est l‘attente de Dieu vis-à-vis de nous et « jouant Sa dernière carte » par l’Incarnation et la Passion de Son Fils : le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ?

Ces dix jours… depuis le résultat de l’élection présidentielle américaine, acquis le vendredi 6 jusqu’à cet après-midi, tranquilles, ensemble à regarder et vivre comme chaque samedi : « samedid’en rire ». Hymne à la France, c’est-à-dire à son esprit. Etapes entretemps, celles de la pensée, celles de souhaitables prises de conscience plus que d’événements répondant aux interrogations, aux fausses routes de ces temps-ci, les actualités.

17 heures 39 + Tenté de sortir… renvoyé à ma base par la reprise de la pluie. Pénombre, un pied dans une gamelle-pot-de-chambre, je suis tombé à l’orée de la cuisine et du passage vers nos chambres : heureusement pas sur de la vaisselle apportée et pas rangée par ma précieuse et si différente moitié. Et pas trop de mal pour me relever.

Plusieurs films, fiction ou collection de films, de moments, événements, discours et entretiens : de GAULLE, cinquante ans après sa mort. Célébration sans contagion à l’étranger, notamment en Allemagne, tandis qu’à un jour près, c’est à côté de nous, surtout la mémoire de la nuit de cristal, elle-même coincidant avec le quinzième anniversaire de la tentative de putsch à Munich d’HITLER accompagné de LUDENDORFF (l’assassinat par un éponyme de GREESPAN, allemand juif d’origine polonaise, mais dont le nom s’orthographiait de façon alors plus complexe : Herschel GRYNSZPAN). Mémoire que nous ne nous sommes pas mentionnés, alors que les années 1930 pour toujours marquent une tolérance européenne de la montée du nazisme et de son projet de génocide, qui n’est pas loin d’une complicité passive… De GAULLE, un de nos plus grands héros nationaux, et historiquement le plus proche : il a empêché notre mort. Mais cette semaine n’a pas dit l’essentiel de son apport : il fut mondial et mondialisant comme sans doute (sauf TROTSKI) presque personne au XXème siècle : l’interaction des grands mouvements historiques, l’interaction des décisions. Son talent, son apport décisif et vital pour nous, fut de les indiquer et aussi, pour ce qui nous concerner, de prendre des décisions, moyennant mûrissements (l’Algérie, l’Alliance atlantique) et avec de grands échecs : l’émancipation du Canada français..., la participation, quoique celle-ci, ne se fondant donc pas presque anecdotiquement sur un reclassement du Sénat et des régions, s’est spectaculairement placée au coeur de nos fonctionnements constitutionnels et nationaux, par sa démission selon le résultat négatif du referendum du 27 Avril 1969. Cette leçon est plus actuelle que jamais mais elle est ardemment refusée par tous les personnels au pouvoir et les présidents de notre République depuis 2005 : la peur du jugement du verdict, au lieu de comprendre que le politique ne fonde rien si un consensus ne s’élabore et ne se constate. Le civisme, dans les disciplines de confinement, malgré des erreurs pratiques (par manque d’écoute et par précipitation des dirigeants) qu’endurent injustement les commerces de proximité et les librairies, montrent où est la raison. Les « gilets jaunes » et beaucoup veulent la sanction de l’autorité présidentielle et réclament, sur des questions générales, l’initiative populaire ou citoyenne pour mettre une affaire à la décision de tous. Ces documentaires 2 (DG admirablement interprété par Samuel LABARTHE … ) ne disent pas nettement combien la perception du monde, la conviction de ce qu’est et peut notre pays, et l’éthique exceptionnelle de l’homme du « 18-Juin » ont appelé autour de lui des collaborateurs remarquables, suscité des vocations pour le service public et la pleine capacité de l’État. L’aventure n‘a pas été que d’un homme, et elle a été fondation. La réflexion va-t-elle s’approfondir ? Les personnages politiques, le gouvernement en place (très pâle sauf des femmes telles que Elisabeth BORNE et Roselyne BACHELOT) et le président lui-même sont obnubilés par deux sujets qui les apeurent et qu’ils ne maîtrisent pas. Les attentats, et, par extension, le terrorisme se réclamant abusivement de l’Islam d’une part et la crise sanitaire d’autre part. Ce ne sont ni des textes répressifs, ne donnant de latitude qu’aux forces et responsables de sécurité, ni des effectifs déployés de façon voyante qui éradiqueront quoi que ce soit. En revanche, nous devons prendre acte de la cohésion de l’ensemble des Français quelles que soient leurs idées, leur foi, leurs convictions religieuses : cette évidence énorme et historique est notre vraie dette envers nos martyrs. L’Islam de France est français et citoyen, le recteur BOUBAKEUR, Mohamed MESSAOUI... Entrer dans le système de pensée de certains, surtout à droite, les expulsions, les frontières à l’ancienne manière soviétique, voire une shoah pour les musulmans, serait une atteinte à l’âme de notre pays. La solidarité et la cohésion entre Etats-membres de l’Union, une réorganisation de « l’espace Schengen », comme un semblant de concertation mardi dernier y a appelé quand notre président et l’encore plus jeune chancelier autrichien, doivent se chercher dans l’imbrication des « services », et pour ne pas tomber dans les dystopies d’HUXLEY et d’ORWELL, il faudrait une concertation des législations qui contraignent à l’ouverture Pologne et Hongrie et obligent les gouvernement d’Europe de l’Ouest à encore plus de vigilance et de bonne foi démocratiques. Sécurité et liberté vont ensemble, l’ambiance anti-terroriste, c’est la culture de liberté. Une culture de maintien de soi-même par chacun, personnellement et selon ses champs de vie collective. Evitons tous ces termes de communauté : bien commun soit ! Mais enfermement contre l’extérieur, non. La protection et la vie sont en plein air. Les expulsions… il n’y a pas, en droit français, de double nationalité : François HOLLANDE tomba là-dessus vis-à-vis de Christiane TAUBIRA (méritant le Panthéon, autant sinon plus que Simone VEIL). Et les étrangers, en règle ou pas, les sortants de prison, leur pays d’origine respective ne les voudront pas en retour : l’expérience de Gérald DARMANIN en Tunisie, la semaine dernière, l’a montré. Nous devons faire avec celles et ceux qui sont déjà là, comprendre que le flux ne s’arrêtera pas et accepter pour le meilleur la perspective qui a déjà commencé de se réaliser, et que ont constater les sous-titres nommant à la télévision intervenants, personnalités, médecins, commentateurs : les noms seuls disent des différences généalogiques, tandis que l’expression, la langue, la tournure d’esprit sont parfaitement nôtres, quelles que soient nos anciennetés. Le métissage se fait, et il est tel que nous avons les moyens de résorber les « quartiers », les « zones de non-droit ». Les textes pénaux sont suffisants en matière de violences policières comme en celles de tentatives d’assassinat ou d’agression sur les personnes chargées du maintien de notre ordre public. Dystopies à propos desquelles il faudrait nous concerter entre Européens, au moins : les droits de l’homme, les libertés fondamentales en Chine et en Russie et dans leurs zones de puissance respectives, ruinent , dans les esprits, la paix mondiale. Le « groupe de Shangaï » vient de se réunir, ses textes fondateurs il y a vingt ans, mentionnent l’engagement des Etats membres pour la démocratie ! Raison forte pour que, quant à nous, nous soyons exemplaires en pratique et en législations : loi sur le séparatisme, loi sur la sécurité globale… nous déshonoreraient et nous interdiront de donner des leçons aux dictatures si nous entrions si peu que ce soit dans leurs modes de pensée. Nos défenseurs de droits, Jacques TOUBON et maintenant sa successeure nous ont mis en garde. Reporter de quelques mois les prochaines élections départementales et régionales est également pécheur ; des dispositions techniques peuvent être trouvées pour sécuriser opérations de vote et campagnes politiques. La pandémie n’a pas ses dates, l’élection présidentielle deviendrait passible, elle aussi, de ces reports ? Toutes les dictatures ont pour motif avoué : la sécurité, le bien commun, etc. c’est un devoir de maturité et d’ingéniosité pour nos dirigeants de maintenir cap et voilures, de toujours, au moins soixante ans largement accomplis, même et surtout par gros temps. Nos capacités hospitalières, les dévouements mais aussi des décennies de réduction des crédits, de numerus clausus en médecine, et aujourd'hui les évidences autant financières que nationalistes dans la course au vaccin : les bourses irrationnelles de foi puis de dubitation d'un jour à l'autre... et la prédiction que les dérèglements de notre planète, par notre faute, vont sans doute générer des pandémies nouvelles, et de plus en plus fréquemment.

L’élection présidentielle américaine a été suivie comme sans doute jamais auparavant. L’abstention, qui était la norme et qui était majoritaire, a considérablement diminué, la plus basse costatée depuis 1900, alors que la démographie a changé du tout au tout, et alors que chez nous en 2017 et depuis… Le système, qui ne pourra sans doute pas s’amodier, permet que le nombre de voix directement obtenues ne commande pas le résultat final et l’obtention du pouvoir. KENNEDY aussi fut élu de justesse. Le comportement de TRUMP met mieux en évidence le langage et la prétention de ses quatre ans à la Maison Blanche, précisément le langage des dystopies : empêcher toute perception de la réalité. La leçon n’est pas, pour nous, politique, elle est une meilleure connaissance de ce grand partenaire outre-Atlantique qui a besoin d’un vrai vis-à-vis européen. C’est quand même une fédération multi-ethnique, en chacune de ses cinquante composantes, et elle est capable de consensus. Nous ne le sommes pas : nous venons d’admettre une très importante sécession (la Grande-Bretagne) et nous ne savons pas encore établir une norme européenne pour les minima sociaux, pour les libertés publiques, pour une démocratie sincère et participative. Nous n’avons toujours pas une défense commune, ni conventionnelle, ni nucléaire, ni cybernétique. Nous n’avons pas une expression incarnée et visible. L’échange entre Emmanuel MACRON et Joe BIDEN me semble exemplaire. Le président français a énoncé de thèmes de travail ensemble, un duo, un brio.. Le président américain élu a répondu : Alliance Atlantique et Union européenne. Pas des mises en valeur et des initiatives personnelles, mais une réflexion, une novation des institutions, et de ce qui nous constitue. Il nous faut certainement avoir une vue commune et des répliques communes face aux empiètements territoriaux et aux protectorats de la Russie. Certainement, une stratégie commune face à la Chine : la question cybernétique ne doit plus placer l’Europe en enjeu de la rivalité Amérique-Chine, mais en acteur tel que notre marché, celui du Vieux Monde, nous permet déjà de l’être. Nos dépendances pour des produits manufacturés d’urgente nécessité doivent être palliées. Nos éphémérides, dont le dernier nous met aux prises avec Bridgestone, japonais, montrent que depuis quinze ans l’État n’a plus d’emprise sur notre tissu industriel

Enracinement et métissage… l’émission sur la 3, nous donnant de la part de quatre vrais et chaleureux connaisseurs, l’histoire, la réalisation, le charme, l’exceptionnalité de la poésie chantée française 3. Je viens de la vivre, aux côtés de ma précieuse épouse, encore tout à l’heure, comme une indication de conclusion pour ces huit jours très tourmentés et nous faisant réfléchir aux questions fondamentales de notre société.

1- 3ème lettre de saint Jean 5 à 8 ; psaume CXII ; évangile selon saint Luc XVIII 1 à 8

2- De Gaulle, l’éclat et le secret : Samuel LABARTHE, le Général ; Constance Dollé, Mme de G. ; Francis HUSTER pour André MALRAUX le lundi 9 – De Gaulle, histoire d’un géant, de Jean-Pierre COTTET . Inédit – le mardi 10 – sur la 2 … nous n’avons pu regarder sur Canal + le travail de Gabiel LE BOMIN avec Lambert WILSON pour de GAULLE — et nous aurons lundi prochain, sur France 3, de Gaulle, bâtisseur, inédit de Camille JUZA

3- le parolier Claude LEMESLE à qui doivent Joe DASSIN, JULIO IGLESIAS, SARDOU, REGINE, Alain CHAMFORT, SHEILA, France GALL (si délicieuse en images noir et blanc pour sacré, Charlemagne), le peéitencier et Johnny HALLIDAY, en adolescent mis en divinité… et surtout BRASSENS, né à Sèéte quand la ville s’écrivait encore Cette… libertaire et anarchiste chantant ARAGON, membre du comité central du PCF… je me suis fait tout petitune jolie fleur dans une peau de vache… nos adolescences. La poésie est la vie

 

jeudi 12 novembre 2020

Musulmans français ou Français musulmans ? --- par HEDY BELHASSINE

 



- Mediapart.fr

Il n'existe pas de mot pour traduire caricature dans la langue du Coran. Le blasphème n'existe pas en droit français. Comment expliquer et lever les malentendus ?
 
 Le 31 octobre dernier sur Al Jazeera la télévision du Qatar, le Président Macron a tenté de lever ce qu'il a appelé un «  malentendu  ». «  Ces dessins sont faits en France, ça n’est pas la loi de l’islam qui s’applique en France, c’est la loi du peuple français souverain...beaucoup de pays dans le monde ont renoncé à la liberté d’expression ces dernières décennies parce qu’il y a eu des polémiques, par la peur, par le chaos justement des réactions.  » Brillant plaidoyer bien argumenté qui aura peut-être contribué à réduire le fossé d'incompréhension entre le Président de la France et le «  monde musulman  »   
Dans ses questions le journaliste a évoqué les «  musulmans français  ». Dans ses réponses le Président a parlé des «  Français de confession musulmane  ».  
L'ordre de priorité des mots est révélateur de l'équivoque.   
 
Charlie intégriste 
Le 9 novembre 1970  Hara-Kiri, journal auto-qualifié "bête et méchant", offensait la mémoire du Général de Gaulle qui venait de décéder. Immédiatement l'hebdomadaire était interdit de parution sur ordre de Matignon  : «  dangereux pour la jeunesse  ». Il reparaissait quelques jours plus tard sous le titre de Charlie Hebdo. 
Le journal  faisait alors rire avec les dessins de Reiser et réfléchir avec les chroniques de Fournier qui éveillèrent à l'écologie toute une génération.  Pour attirer le lecteur, la page de couverture se devait d'être racoleuse, graveleuse, irrévérencieuse. Nul n'était n'épargné, pas même les handicapés.   
Charlie n'a pas changé il est toujours l'adolescent irresponsable qui fait tache dans le paysage de la presse «  convenable  ». 
 
Contrairement à Libé qui s'est embourgeoisé, il est resté gauchiste anti tout qui chie sur tout. Il dessine en couverture «  le cul des juives  » ou caricature le christ avec des yeux de couilles et un nez de pénis.... Les jeunes Gaulois du Quartier latin ricanent, les vieux bourgeois s'indignent. D'innombrables procès n'en viennent pas à bout. Souvent au bord du dépôt de bilan, l'hebdo a été sauvé par le prophète des musulmans qui lui a valu au lendemain du massacre de sa rédaction par Al Qaïda un tirage de cinq millions d'exemplaires  ! 
Le titre est désormais immortel, il est martyr, il appartient à la République. Aucun pouvoir ne saura le soumettre car il détient le bouton rouge d'une guerre entre les Francs et les Mohamétants. 
Pour Charlie, Dieu, que la République ignore, n'existe pas. Depuis cinquante ans, il le fait savoir. Sa croisade contre les religion est une sorte de radicalisme de la laïcité, idéologie tout aussi intolérante que celles qu'il combat. Ses coups de poings dans la plaie font mal, mais ils alertent  peut-être de maux plus grands encore.     
 
L'Islam est en crise 
Cette évidence proférée par Emmanuel Macron n'est pas nouvelle. Elle s'affiche dans la confrontation millénaire entre chiite et sunnite cristallisée depuis cinq ans dans la guerre par procuration entre l'Iran et l'Arabie Saoudite au Yémen. Elle s'exprime aussi en Libye où depuis dix ans par mercenaires interposés  le Qatar et la Turquie affrontent les Émirats Arabes Unis, l'Arabie Saoudite et l'Égypte. On pourrait ajouter à ces conflits une dizaine de points chauds en Afrique, en Asie et au Levant où les musulmans s'entretuent sous les yeux des marionnettistes évangélistes américains,  juifs israéliens,  orthodoxes russes, catholiques européens et mécréants de tous horizons. 
Les attentats de Conflans et de Nice commis par des immigrés errants solitaires et incultes sont aussi les conséquences d'une guerre froide secrète. Les caricatures de Charlie ont été montées en épingle dans les pays sous influence des Frères musulmans  : Turquie, Qatar, Tunisie, Pakistan, Bengladesh, Gaza, Tripoli ; elles ont été modérément diffusées dans les camps d'en face pourtant tout autant intolérants  : Arabie, Émirats, Égypte, Algérie mais qui sont les alliés de la France dans cette confrontation idéologique au sein de l'islam.   
 
Il y a 1,8 milliard de musulmans dans le monde. Seuls quelques petits millions d'entre eux vivent dans un espace de liberté, ceux de France en font partie. Ils n'ont pas bougé et ce n'est pas la peur de la répression qui les auraient empêché de descendre dans la rue. Ils ont à l'unisson de la nation été choqués par les assassinats et leurs infâmes motifs. Ils ont sans doute pensé comme l'islamologue tunisien Youssef Seddik, «  que le blasphème n'engage que celui qui le profère...que les musulmans cessent de pousser des cris d'orfraie pour des faits qui ne les concernent pas...  »  (Jeune Afrique 6 nov 2020)   
 
Les occidentaux aussi doivent faire le ménage chez eux 
Alors que la Chine, le Japon et la Russie ont leur propre moteur de recherche, l'alliance des opiums des peuples wahhabites et évangélistes diffuse en occident les messages de Google. Car Google est salafiste. Le chercheur  Hugo Micheron révèle   : « Si vous faites une recherche quelconque sur l’islam dans Google... huit pages sur dix correspondront à des orientations les plus orthodoxes, voire ouvertement salafistes.  » (audition du 21-01-20 au Sénat).   
 
Autre curiosité du paysage, au milieu de la tempête contre Macron, le Premier ministre canadien Trudeau a cru bon – pour faire plaisir à ses clients du Golfe - de déclarer que la liberté avait des limites  !... Sous-entendant celle du sacré. 
Trudeau retarde de cinq siècles. Ses ancêtres qui posèrent le pied sur les rives du Saint-Laurent, racontaient qu'à Paris en 1529, un bourgeois perdant une partie de dés  s'était s'exclamé «  merde à la Vierge Marie et à Dieu  !  ». Arrêté et jugé, il avait été brûlé en Place de Grève sous les yeux d'une foule satisfaite qui psalmodiait l'Ancien Testament  : «  celui qui blasphème au Nom du Seigneur sera mis à mort  : toute la communauté le lapidera  » (Lévitique 24, 13-16).   
Au nom de la liberté Trudeau voue au bûcher posthume Rabelais, Voltaire, Céline, San Antonio, Coluche, Desproges, Bedos...et d'autres milliers de milliers d'impertinents anonymes. A-t-il jamais visité Paris où chaque jour, 27 000 touristes se pressent autour du Sacré Coeur près duquel se trouve la statue du Chevalier de la Barre qui fut supplicié, décapité, brûlé en 1766 à l'âge de vingt ans pour avoir négligé d'ôter son chapeau au passage d'une procession  ? Quelques années plus tard, la tourmente révolutionnaire coupait la tête du roi puis guillotinait 30 à 40 mille suspects dont quelques milliers de prêtres réfractaires (les Bienheureux Martyrs), pendant qu'à Paris on pillait et détruisait les églises. Trois générations  plus tard, pour mettre un terme définitif à l'ingérence de dieu dans le gouvernement des hommes, la nation se séparait définitivement  de la religion.   
 
La laïcité est la France 
On ne peut comprendre la laïcité à la Française si on  ignore son histoire. Chaque français est d'abord un citoyen. Cette qualité prime sur les croyances et les pratiques religieuses. Les quelque 5 millions de citoyens musulmans s'y obligent car «  La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale...  ». L'article premier de la Constitution devrait être affiché au tableau de toutes les écoles de France. 
C'est à cause de cet ancrage singulier que les Français sont pris pour cibles par les intégristes qui ont pour «  mission  » d'islamiser le monde. En France, ils sont une minorité de criminogènes, mais le réservoir d'illuminés incultes est immense.   
En absence de toutes statistiques, plusieurs rapports d'études concordent pour dire que la moitié des musulmans vivant en France sont pratiquants. Ils se rendent régulièrement dans l'une des 2 600 salles de prières et mosquées. 
 L'inquiétude vient d'instituts de sondage qui révèlent que plus du quart d'entre ces pratiquants, soit plusieurs centaines de milliers pensent que «  la charia devrait s'imposer aux lois de la République  ». Ce chiffre ahurissant est alarmant car il révèle la faillite de l'éducation nationale.   
 
Musulman et étranger de naissance 
En France, on naît musulman par généalogie, on le devient par le regard de l'autre. 
La religion se transmet de père en fils. L'attribution du prénom est un marqueur social qui suivra le musulman toute sa vie. Face à  Kevin ou Aurélie religieusement anonymes, Abdallah et Fatma porteront le label de leur dieu. C'est pourquoi certains parents donnent à leurs enfants des prénoms «  séculiers  » Sonia, Eddy ou bi-religieux: Sarah ou Adam, Maryam ou Elias. Comme dans toutes les religions, croyance et ferveur se nourrissent ensuite de l'éducation des parents et de l'enseignement des catéchistes.   
Parce que les musulmans de France sont plus ou moins lointainement issus de l'immigration, leur citoyenneté est ouvertement déniée. Ainsi, au lendemain des attentats le ministre de l'Intérieur Darmanin est allé en tournée en Afrique du Nord pour soumettre une liste de fichés «  S  » à expulser vers leur pays d'origine. Alger et Tunis ont fait remarquer que la plupart des individus désignés étaient citoyens français, nés en France. 
Comment se démarquer de cette identité étrangère et de cette double suspicion d'allégeance à un pays étranger et à une religion prétendument hostile à la république  ?   
 
Bi-citoyen «  Malgré-nous  » 
Tout comme la religion musulmane, la nationalité dans les pays arabes s'acquiert automatiquement par filiation. Ainsi, de jeunes français descendants d'immigrés ont rarement ou jamais mis les pieds au pays de leurs ancêtres dont ils ne parlent pas la langue. Ils sont pourtant des nationalisés du destin, des   «  Malgré nous  » du nom des Alsaciens incorporés par les Allemands. Cette condition serait supportable si elle n'était pas source  de méfiance et de tracasseries. « J’avais sans cesse le sentiment d’être jugée. En France je m’exaspérais  que l’on me renvoie à mes origines, comme si j’étais étrangère. En Tunisie, on s’étonnait que je ne parle pas la langue de mon pays d’origine » confie  la journaliste Sana Sbouai (La Presse tn 19-07-19)   
 
La confusion entre nationalité d'origine et religion remonte à la colonisation. Ainsi en 1923, la France décide d'encourager l'intégration par la naturalisation des élites tunisiennes dans son protectorat. Pour endiguer le flot des candidats surtout attirés par le supplément de revenu, «  le tiers colonial  », les nationalistes parmi lesquels Bourguiba proclament avec les oulémas que la naturalisation vaut conversion et que par conséquent les nouveaux français ne peuvent prétendre au repos dans un cimetière musulman. Cette instrumentalisation de la religion réussit au-delà de toute espérance. Aujourd'hui encore, la confusion nationalité-religion continue de tourmenter les esprits.   
 
La terre française est t-elle mécréante  ? 
Des récentes statistiques concordantes révèlent que 80% des musulmans de France se font inhumer à l'étranger. Les intégristes prétendent que la terre française est mécréante mais restent muets quand on leur demande de définir ce qu'est une «  terre musulmane  ». Ils évoquent aussi le manque de place dans les rares carrés réservés des cimetières municipaux où comme les juifs, ils réclament d'être inhumés à part. Et les mairies ne font pas preuve de bonne volonté. Ce qui peut se comprendre. 
De l'autre côté  de la Méditerranée, on encourage le « rapatriement  » (de quelle patrie?) des corps. Ainsi, l'état tunisien prend à sa charge l'intégralité des frais dès la déclaration de décès au Consulat. Marocains et Algériens sont organisés en associations de solidarité plus ou moins efficaces. Sur le net, une entreprise de pompes funèbres affiche un prix d'appel de 4 050 euros pour un service vers la Turquie, 2 500 vers le Sénégal, 1 900 vers le Pakistan, 1 700 vers le Mali....Le business est florissant. Nul ne s'interroge sur la fuite des défunts. La mort emporte la citoyenneté française du  musulman.   
 
Un destin de Morisque 
En 1492 après la chute de Grenade les musulmans et les juifs recevaient l'ordre de se convertir ou de s’exiler, mettant fin à 800 ans de présence musulmane en Espagne. En 1609, ceux qui avait accepté de se convertir au prix d'incessantes persécutions de l'inquisition, étaient finalement expulsés. Près d'un million de Morisques s'installeront en Afrique du Nord et reprendront la religion musulmane ou juive que leurs grands parents avaient reniée. Certains de leurs descendants se sont installés en France au 20ème siècle. 
Musulmans de France où Français musulmans, qui pourrait prédire que leur sort ne sera pas finalement comme celui des Moriques,  les oubliés de l'Histoire.