mercredi 30 décembre 2009

tous ceux qui attendaient - textes du jour

Mercredi 30 Décembre 2009


Prier… [1] L’enfant grandissait et se fortifiait, tout rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était avec lui. Autrement dit, dans l’enquête de l’évangéliste à la seule source possible, Marie elle-même, c’est une période la vie du Christ dont il n’y a rien à raconter. Mais comment le vit Marie, en compagnie de Joseph ? dans la foi et dans l’admiration. Une admiration pour l’œuvre de Dieu dans cet enfant, une œuvre manifeste, une œuvre d’âme. Sa mère ne dit pas de Jésus qu’il est bel enfant, elle n’évoque des amitiés et des anecdotes : pourtant, Jésus est le centre de sa vie. Elle regarde que cette croissance naturelle et cette maîtrise spirituelle. Pour être à l’unisson du Christ dans cette période de sa vie sans paroles, un autre évangéliste, Jean, témoin oculaire de Jésus à sa maturité, témoin intime et mystique de sa divinité, enseigne simplement aux premiers chrétiens : vous connaissez le Père… Vous connaissez celui qui existe depuis le commencement… Vous êtes forts, la parole de Dieu demeure en vous, vous avez vaincu le Mauvais. Connaître, c’est être, notre baptême nous fait être en Dieu et prendre cette route de notre divinisation par adoption, selon le chemin-même du Christ. Et sur ce chemin : adorez le Seigneur éblouissant de sainteté. Evidence qui éclate aux yeux de Anne, la prophétesse du Temple, servant Dieu jour et nuit dans le jeûne et la prière. S’approchant d’eux à ce moment, elle proclamait les louanges de Dieu et parlait de l’enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem.


[1] - 1ère lettre de Jean II 12 à 17 ; psaume XCVI ; évangile selon saint Luc II 36 à 40

mardi 29 décembre 2009

lecture du Coran - sourate 3 . la gent d' 'Imrân 45 à 55

les ténèbres l'ont rendu aveugle - texte du jour

Mardi 29 Décembre 2009
Prier… [1] les ténèbres l’ont rendu aveugle. Selon la Genèse, la lumière comme tout est création mais en même temps elle figure le Christ selon le prologue de Jean. Thème des ténèbres dans la Bible, synonyme de folie pour l’Ancien Testament, de réclusion dans le Nouveau. Jean suggère une troisième piste, l’ambiance dans laquelle nous sommes, nous modèle. Etre dans le Christ, être dans la lumière, le Christ en nous, nous-mêmes dans la lumière, le développement de l’amour de Dieu en nous. Nous sommes un champ de travail. Démonstration serrée, plus philosophique – l’amour de la vérité, la soif de connaissance (celle qui étreignit et terrassa l’humanité à son origine, en Eve et en Adam) – que théologique. Voici comment nous pouvons savoir que nous connaissons Jésus Christ. Mais cette connaissance n’est pas une préhension, elle est une mutuelle habitation, elle n’est pas une façon de saisir un objet, elle est une existence aboutie. Connaître, c'est être ce que l'on connaît, qui l'on connaît. S'agissant de Dieu, cette connaissance ne peut qu'être donnée, jamais atteinte. Reçue. En celui qui garde fidèlement sa parole, l’amour de Dieu atteint vraiment la perfection : voilà comment nous reconnaissons que nous sommes en lui. Celui qui déclare demeurer en lui doit marcher lui-même dans la voie où lui, Jésus, a marché. Le commandement d’amour est donc la clé de nos équilibres intimes, et – bien entendu mais ce que ne développe pas saint Jean – la clé d’une vie sociale, que la vie en Eglise et en corps mystique préfigure. Celui qui a de la haine contre son frère est dans les ténèbres ; il marche dans les ténèbres sans savoir où il va, parce que les ténèbres l’ont rendu aveugle. Les parents de Jésus comme le vieux Syméon suivent un chemin qui leur est inspiré, c’est la rencontre et le Nunc dimitis : mes yeux ont vu ton salut… lumière pour éclairer… Il est vrai que cette vue totale et éblouissante révèle d’abord le plus terrible, un signe de division pour tout un peuple, l’humanité en fait, divisée autant par son péché que par la conscience qu’elle en prend (parfois), et le martyre moral de Marie. L’évangile n’est pas tendre, les écrits du disciple que Jésus aimait, ne sont pas des missives faciles ou à l’eau de rose. Le Dieu hiératique des icones byzantines et de la prière en Islam : Lui, le Seigneur, a fait les cieux : devant lui, splendeur et majesté, dans son sanctuaire, puissance et beauté. Mais à Dieu, tout peut se demander.

[1] - 1ère lettre de Jean II 3 à 11 ; psaume XCVI ; évangile selon saint Luc II 22 à 35

lundi 28 décembre 2009

alors s'accomplit ce que le Seigneur avait dit - textes du jour

Lundi 28 Décembre 2009


Prier… le christianisme a plusieurs singularités, chacune décisive, l’une d’elle est cette résonnance entre les deux Testaments. Tout dans la vie du Christ a été prophétisé, annoncé des siècles à l’avance, et Lui-même se prophétise sans cesse. Ainsi s’accomplit ce que le Seigneur avait dit par son prophète :’’d’Egypte, j’ai appelé mon fils’’ (Osée XI 1) ... Ainsi s’accomplit ce que le Seigneur avait dit par le prophète Jérémie (XXXI 15)c’est Rachel qui pleure ses enfants et ne veut pas qu’on la console, car ils ne sont plus. Le massacre des Saints Innocents… Jésus, quoique y échappant, en est un puisqu’il est la victime offerte par nos péchés, et non seulement pour les nôtres, mais encore pour ceux du monde entier. Singularité, la plus centrale, la rédemption. Les Juifs attendent une libération, une restauration, les musulmans révèrent Jésus et sa mère, mais le chrétien ne comprend pas le salut comme un effet général de la nature et des attributs de Dieu : sa miséricorde et sa toute-puissance, mais comme un fait, l’incarnation tout exprès de son Fils, un Fils massacré et rejeté par ceux-là même qu’Il vient sauver. La lumière dans ma vie, mon salut personnel, l’équilibre du monde et le triomphe de l’amour sur la folie ou le cynisme,ce sont le Christ. Dieu est lumière, il n’y a pas de ténèbres en lui. Jean nous propose la communion avec lui par la confession de nos péchés, lien avec Dieu et lien entre nous tous, reconnaissance intime de notre propre nature mais aussi de notre responsabilité et de notre liberté. Si nous marchons dans la lumière, comme il est lui-même das la lumière, nous sommes en communion les uns avec les autres… si nous reconnaissons nos péchés, lui qui est fidèle et juste, nous pardonnera nos péchés et nous purifiera de tout ce qui nous oppose à lui. [1]

[1] - 1ère lettre de Jean I 5 à II 2 ; psaume CXXIV ; évangile selon saint Matthieu II 13 à 18

dimanche 27 décembre 2009

lecture du Coran - sourate 5 . La table 110 à 117

soir du dimanche 27 Décembre 2009

Toujours Jésus (Issa) et sa mère, la Vierge Marie (Mariyam), selon le Coran qui d’ailleurs les associe étroitement : Issa, fils de Mariyam, le verbe de vérité dont ils doutent XIX 34 . On ne peut mieux dire.

Sourate 5 – La table 110 à 116

Le Coran donne un récit du ministère public du Christ qui est honnête, les épisodes qu’il retient et surtout la présentation qu’il fait de Jésus dans la main du Père sonnent juste. Récit à la forme directe : Dieu s’adressant à Jésus 110 Ô Issa, fils de Mariyam, commémore mon ravissement en toi et ta mère quand je t’assistais par le souffle sacré. … Quand je t’enseignais l’Ecrit, la Sagesse, la Tora et l’Evangile… quand tu as guéri le muet et le lépreux avec ma permission, quad tu l’as fait surgir des morts avec ma permission. Jésus, selon Dieu (le Père, pour les chrétiens), en butte à ses détracteurs avec les arguments et les raisonnements de ces derniers, et même la philosophie implicite de ceux qui ont profité de la multiplication des pains : Ô Issa fils de Mariyam, ton maître nous dressera-t-il une table descendue des ciels ?... nous voulons y manger : nos cœurs se réconforteront et nous saurons que tu as dit vrai. Nous serons des témoins. 113 Et Jésus s’exécute : fais-nous descendre une table des ciels. Ce sera pour nous un festin, pour le premier et le dernier d’entre nous, en Signe de toi. Pourvois-nous, toi, le meilleur des pouvoyeurs ! 114 C’est Dieu, évidemment, qui a la réplique : Adhérez à moi et à mon Envoyé 111 Et Jésus lui-même répond : Craignez Dieu, si vous êtes croyants. 112 Mais, cela exposé et repris, le Prophète ne va pas vers la divinité du Christ, au contraire : la séparation est là, franche. Sous la forme, ingénieuse et littérairement belle, d’un dialogue entre Dieu (le Père, pour les chrétiens) et le Christ :
– Ô Issa fils de Mariyam, as-tu dit aux humains : ‘’Vous me prenez avec ma mère pour deux dieux distincts de Dieu ?’’
– Louange à toi ! Ce n’est pas à moi de dire ce qui, pour moi, n’est pas la vérité. Si je le disais, tu le saurais déjà. Tu connais mon être, mais je ne connais pas ton Etre
116 Je ne leur ai dit que ce tu m’as ordonné 117

Ainsi, selon le Coran, le Christ lui-même atteste qu’il n’est pas Dieu, et encore moins le Fils du Père. Emporté par une vue – que les chrétiens peuvent juger « superficielle » et contraire à la lettre des évangiles – le Prophète va même jusqu’à stigmatiser ce qui, pour lui, semble l’élévation de Marie, mère de Jésus, au rang de Dieu : polythéisme effectivement insoutenable. Il est vrai que Mahomet peut avoir été mis dans une ambiance excessive et simpliste : la proclamation de Marie, théotokos, mère de Dieu puisque d’un fils qui est Dieu, n’est antérieure à l’Hégire que d’un siècle et demi – concile d’Ephèse (à vérifier).

des chemins s'ouvrent dans leur coeur - textes du jour

Dimanche 27 Décembre 2009


Prier… le chrétien a double grâce : contempler Dieu – savourer le dogme et les approches du mystère, la sainte Trinité notamment, la dialectique d’un salut incarné, appréhensible selon toutes les displines de l’esprit et de l’art. Notre recteur inspiré… chaque personne un mystère d’abord pour elle-même et pour les personnes qui l’entourent… le nouveau vient du dedans de moi et me sort du déjà connu… nous rendent attentifs aux événements dans notre vie. Homélie sur la rupture que vivent Marie et Joseph perdant leur fils de douze ans, le cherchant trois jours dans Jérusalem et le retrouvant parmi les sommités religieuses de l’époque : contraste à venir avec la comparution devant le sanhédrin. Le psalmiste résume : heureux les hommes dont tu es la force : des chemins s’ouvrent dans leur cœur [1]. Dès ses premières « gammes », Jésus a le ton de son ministère public, les questions qui font réponse. Jésus, dans un dialogue, ne le commence jamais, il ne le conclut pas davantage. C’est nous qui l’interrogeons et nous qui sommes invités à conclure, il s’agit toujours de notre vie. Apparemment, l’exercice est académique quand Jésus fausse compagnie à ses parents, devinant qu’ils comprenant moins difficilement en le cherchant puis en le trouvant, qu’en leur demandant au préalable la permission de rester… il les écoutait et leur posait des questions, et tous ceux qui l’entendaient s’extasiaient sur son intelligence et sur ses réponses. Il est tout de même bien le fils de Marie : sa mère gardait dans son cœur tous ces événements. Joseph, à l’arrière de la main, il laisse sa femme mener les choses, recherche, reproches à leur fils. A l’unisson : ils ne comprirent pas ce qu’il leur disait. Il descendit avec eux… Tranquillité de l’extraordinaire. C’est le banal qui nous tue. Jean (sa « fête » aujourd’hui) expose l’indicible, notre divinisation. Déjà créés à l’image et à la ressemblance de Dieu, nous le savons : lorsque le Fils de Dieu paraîtra, nous serons semblables à lui parce que nous le verrons tel qu’il est. Paradoxe de ce que nous propose à prier et à lire notre Eglise : fête de la sainte Famille ? soit, mais Jésus échappe à ses parents et Anne, laborieusement mère du petit Samuel, l’offre et le consent à Dieu, l’amène au prêtre auprès duquel il grandira et vivra. Certes, deux géants : le Rédempteur en personne, le fondateur de la royauté en Israël, l’institution tant débattue entre les Hébreux et Yahvé, le discernement de Saül puis de David. Alors ils se prosternèrent devant le Seigneur.

[1] - 1er livre de Samuel I 20 à 28 passim ; psaume LXXXIV ; 1ère lettre de Jean III 1 à 24 ; évangile selon saint Luc II 41 à 52

samedi 26 décembre 2009

il y aura là un témoignage pour eux et pour les païens - textes du jour

Samedi 26 Décembre 2009


Prier… qui, croyant ou s’imaginant croyant en vérité, peut cependant se dire que s’il n’est ni reçu ni aimé, ce n’est pas à cause de ses insuffisances à lui, mais à cause de sa foi. Jésus prononce quelque chose de terrible qui nous ramène à notre échelle : vous serez détesté de tous à cause de moi ; mais celui qui aura persévéré jusqu’au bout, celui-là sera sauvé. Mais dois-je m’en soucier et tomber dans la culpabilité ? ce n’est pas vous qui parlerez, c’est l’Esprit de votre Père qui parlera en vous. Etienne, premier martyr selon notre tradition chrétienne : ils se mirent à discuter avec Etienne, mais sans pouvoir tenir tête à la sagesse et à l’Esprit Saint qui inspiraient ses paroles... Il y aura là un témoignage pour eux et pour les païens. De fait, c’est la vocation de Paul, pourtant formé à la meilleure école et dont la dialectique fera l’Eglise. Les témoins avaient mis leurs vêtements aux pieds d’un jeune homme appelé Saul. [1] Etienne, pendant qu’on le lapidait, priait ainsi « Seigneur ne leur compte pas ce péché »... Tu combles, à la face du monde, ceux qui ont en toi leur refuge. Avait-il entendu les derniers mots de Jésus en croix ? Attestation implicite de la Trinité dont les trois personnes participent à cette mise à mort : l’Esprit Saint inspirait ses paroles… il vit la gloire de Dieu et Jésus debout à la droite de Dieu. L’icône est parfaite du croyant, martyrisé, et de Dieu proche et en gloire. Etienne voit et il s’endormit dans la mort. L’Eglise nous propose dès la Nativité, la Rédemption, d’un seul bond dans le temps historique et spirituel.

[1] - Actes VI 8 à 10 & VII 54 à 60 ; psaume XXXI ; évangile selon saint Matthieu X 17 à 22

vendredi 25 décembre 2009

lecture du Coran - sourate 4 . Les femmes 156 à 160 & 171-172


soir du vendredi 25 Décembre 2009
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Noël de ma foi, tout en interrogeant mes amis en Islam sur ce que peut signifier pour eux cette fête chrétienne. Je continue d’apprendre ce que le Coran dit ou médite de Jésus (Issa) et de sa mère, Mariyam.

Sourate 4 – Les femmes 156 à 160 & 170 à 172

Dans leur oubli (reniement, effaçage), ils ont proféré une grandiose calomnie contre Mariyam 156 En quoi consiste-t-elle ? affirmation du Coran ? ou plutôt tentative d’expliquer l’inexplicable, la résurrection (avec une majuscule pour le chrétien, puisque c’est le point cardinal : Dieu fait homme, l’Incarnation, un homme qui souffre mort et passion, selon l’expression populaire française,) mais le troisième jour, selon les Ecritures, ressuscite) : ils ne l’ont pas tué, ils ne l’ont pas crucifié, c’était seulement quelqu’un d’autre qui, pour eux, lui ressemblait. 157 Passage décisif, non littéralement, mais par le contenu implicite. Il apparaît bien – là – que le Coran est un commentaire de la Bible, et en l’occurrence le commentateur, le Prophète, recule devant la difficulté : plutôt que d’admettre le fait (c’est ce qui fonde les chrétiens), il cherche à expliquer et donne son explication comme révélée et dogmatique : ceux qui s’opposent à cela, et demeurent dans le doute, n’ont pas de savoir et ne suivent qu’une hypothèse. Ils ne l’ont certes pas tué. 157 La chose entendue ? on pourrait le croire. Non ! car le Prophète après s’être radicalement distingué et séparé des chrétiens, revient à eux : continuant sur le Christ, il déclare (pour lui, c’est l’explication évitant la résurrection), que Dieu l’a élevé à lui et il fait remarquer que dans les tentes de l’Ecrit (les Juifs fondés sur l’Ancien testament) personne n’adhérait à lui avant sa mort. Au jour du Relèvement (la résurrection de tous les morts), il en témoignera contre eux. La divergence se précise : Jésus n’est pas Dieu, et la résurrection des morts ne tient pas à sa propre résurrection. Honnête, le Prophète reconnaît : voici le Messie, Issa, fils de Mariyam, est l’Envoyé de Dieu et sa Parole, lancée à Mariyam, est un souffle de Lui 171. Tout y est quoique très autrement dit : le Messie n’a pas dédaigné d’être le serviteur de Dieu 172, tout à fait d’accord, acquiesce le chrétien que je suis. Mais pris par sa conception de Dieu – personnelle ? ou reçue en révélation ? (Dieu peut-Il varier dans sa révélation selon celui à qui Il se révèle) – Mahomet assure que Dieu se suffit comme défenseur (intuition ou glose du Paraclet, l’Esprit saint) et donc qu’il est impensable qu’Il ait un enfant de lui 171. Conclusion donc : ne dites pas : ‘‘trois’’. Cessez, ce sera mieux pour vous. 170.
Il n’est pas indifférent que la divergence fondamentale entre l’Islam et le christianisme porte sur Jésus. En ce sens, le Prophète a parfaitement compris le sens général des évangiles, même s’il est probable qu’il n’en a qu’une connaissance orale et de énième main. Il est honnête intellectuellement. Cette négation du Christ par l’Islam – car le chrétien ne se satisfait pas du simple rang de prophète ou d’envoyé pour celui que – lui, chrétien – considère comme le Fils de Dieu fait homme, mort et ressuscité – ne peut se résoudre par des mots. En revanche, chacun ayant donc son chemin selon les filiations et les héritages des transmissions respectives, nous pouvons prier ensemble le Dieu unique et véritable, et même entendre et recevoir ensemble ce qu’assure l’Islam : une preuve est déjà venue de votre Seigneur, nous avons fait descendre pour vous une lumière. Ceux qui adhèrent à Dieu et se réfugient en lui… Il les guide vers Lui sur le chemin ascendant 174 & 175.

ils sont nés de Dieu - textes de la nuit puis du jour de Noël

Noël - vendredi 25 Décembre 2009


La messe a été triste pour ma chère femme, le front plissé et elle n’a pu aller communier : « cela me donne le tournis ». Pensées moins sombres que je ne le craignais, simplement ou en partie les chants lui sonnaient faux, la tronche de profil des chroistes, particulièrement une grosse dame que j’avais également repérée, osbtinément assise et le regard méchant. Notre fille remuante à son habitude, en position souvent de refus, voulant vite partir, peu en intelligence avec la liturgie, mais n’est-ce pas franchise, d’autant qu’en fond de transept et malgré des promenades elle ne voyait rien, mais des questions si fines, toujours les tableaux de la passion : qu’est-ce que c’est ? Jésus est battu par les hommes, c’est raconté en treize histoires. Mais pourquoi … ? et pourquoi Dieu, il a fait naître les enfants, tous les enfants ? parce qu’Il les aime. Mais pourquoi Il nous aime ? et les parents aussi ? Il les a fait naitre ? C’est qui alleluia ? Moi, j’étais simplement ému. A la sacristie, mon cher Denis M., et un confrère très âgé, qui n’a pu se lever, quoiqu’en vêtements liturgiques, pour aller à l’autel, mais le visage rayonnant de joie pendant les derniers cantiques et marquant la mesure avec sa canne. Comme je dis que l’émotivité peut empêcher la foi et la prière, la confiance-même pour ceux qui ne sont que sur le seuil ou s’en retirent, Denis réplique que ce peut être une interrogation, un questionnement. Je ne le crois pas, la pâte humaine est si longue à travailler et elle ne lève que par Dieu, pas par nos questions . Voyant grandir et s’exprimer notre petite fille, je constate que je ne transmets et ne forme rien, l’Esprit Saint seul peut lui donner la foi, pas moi. Je fais ce que je peux, ma femme autant, venue à cette messe pour sa fille et son mari, par amour donc. Prié pour mon frère moine défunt, prié pour cette femme remarquable qui s’est fermée et qui peut-être jalouse ce que les circonstances me donne d’accomplir pour la mémoire et pour la relevaille du legs de son saint mari… prié de confiance. Dans ma petite enfance, enseignement à contrepied de nos sensibilités, Pâques plus important que Noël. Soit ! mais l’Incarnation est la clé de tout, pas de révélation et pas de rédemption sans que Dieu se soit fait homme, en son Fils. Les sceptiques sur le monotéhisme chrétien – puisque la Trinité leur fait problème – passent à côté, la question difficile n’est pas qu’il y ait Père et Fils, encore moins qu’il y ait l’Esprit Saint puisque de Celui-ci nous avons chacun l’expérience, elle est que Dieu se soit fait homme, et qu’homme il ait souffert, aimé, soit mort. Comme Jésus est Dieu, sa résurrection est « naturelle ». C’est bien Noël, la pierre de touche. Le Coran en est proche selon certains versets de certaines sourates. Denis M. a prêché cette nuit selon un texte du cardinal-primat de Belgique, démissionnaire à ses soixante-seize ans, attaché de toujours au mystère et à la contemplation de la Nativité. Il insiste sur l’évangélisation par le cœur, séduire le cœur, et cela par la bonté, la vérité et la beauté au sens grec (mais qu’il ne développe pas, car de mémoire le grec dit les deux : kalos-kagathos). Et c’est dans l’amour que ma chère femme dépouille sa tritesse et nous donne le visage étoilé de notre vérité. Noël dans nos vies… hier soir, la messe mémoire de l’événement [1] : il était de la maison et de la descendance de David… elle mit au monde son fils premier-né et elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire car il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune… la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière. Le fait. L’explication donnée déjà par Isaïe : voilà ce que fait l’amour invincible du Seigneur de l’Univers… la grâce de Dieu s’est manifestée pour le salut de tous les hommes. Puis, ce matin « messe du jour » (l’époque de mon enfance, les trois messes, celles aussi de Daudet…). La contemplation : comme il est beau de voir courir sur les montagnes le messager qui annonce la paix, le messager de la bonne nouvelle (les anges dans la nuit de Noël : je viens vous annoncer une bonne nouvelle). La révélation : reflet resplendissant de la gloire du Père, expression parfaite de son être, ce Fils qui porte toutes choses par sa parole puissante… La dialectique du salut mais d’abord du refus humain, de la Genèse : le péché originel, jusqu’au procès devant le Sanhédrin et cernant le prétoire de Pilate : Il était dans le monde, lui par qui le monde s’était fait, mais le monde ne l’a pas reconnu. Il est venu chez lui et les siens ne l’ont pas reçu. Notre sort : mais à tous ceux qui l’ont reçu, ceux qui croient en son nom, il leur a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu. Ils ne sont pas nés de la chair et du sang, ni d’une volonté charnelle, ni d’une volonté d’homme : ils sont nés de Dieu. Jamais je n’avais lu ce prologue de l’évangile de Jean ainsi : non seulement nous sommes promis à la divinisation par participation adoptive à tout le sort, à toute la nature du Christ, mais notre naissance aussi, personnelle, familiale, est divine… Complexe si nous restons englués dans ce que nous vivons et voyons, lumineux, chaleureux, vrai si nous prions et reconnaissons ce qu’il nous est dit. Amen. Dieu personne ne l’a jamais vu ; le Fils unique, qui est dans le sein du Père, c’est lui qui a conduit à Le connaître. [2]

[1] - Isaie IX 1 à 6 ; psaume XVI ; Paul à Tite II 11 à 14 ; évangile selon Luc II 1 à 4

[2] - Isaïe LII 7 à 10 ; psaume XCVIII ; début de la lettre aux Hébreux I 1 à 6 ; début de l’évangile de Jean I 1 à 8

Pie XII - le récri ? ou la liberté ? la sienne, la nôtre


Pie XII en chemin de canonisation :
le récri ? ou la liberté, la sienne, la nôtre ?


proposé au Monde et à La Croix

Sans doute un aristocrate-né, noblesse pontificale ou pas. Un surdoué avant la lettre, parlant couramment douze langues, diplomate hors de pair, la tentative de médiation voulue par Benoït XV pendant la Grande Guerre et qui le fit dialoguer avec Caillaux et peut-être Briand, c’est lui. Un homme d’Eglise, comme d’autres – rarissimes aujourd’hui, nous l’éprouvons – sont hommes d’Etat, la canonisation de Thérèse de Lisieux, une homélie à Notre Dame de Paris sur les conditions de la paix quand Hitler et le Front populaire s’offrent en alternative à une certaine bourgeoisie française, c’est lui.

Le pape de la réforme liturgique, et notamment pour la Semaine Sainte, des atténuations de la conditionnalité pour communier, de la dénonciation du rideau de fer et de la mise en évidence de l’ « Eglise du silence », c’est lui. Pie XII, le pape de mon enfance, le saint évident avant la lettre, des apparitions dont il fut gratifié et rendit compte Paris-Match pendant sa longue maladie, coincidant avec l’armistice en Corée et Dien Bien Phu, l’autorité morale que les Romains – les habitants de la Ville éternelle – poussent en avant face à Hitler et aux Alliés, quand la guerre coupe en deux la péninsule italienne, c’est lui.

A quoi sert une canonisation ? Santo subito, Avril 2004… La reconnaissance immédiate des contemporains. Pour ma part, un frère moine, excentrique ou étrange pour quelques-uns sans doute, particulier pour d’autres, dont des femmes auxquelles il ne toucha pourtant pas, me rencontra de son vivant avec une authenticité qu’attestaient sa simplicité et son inculture relative, lui interdisant d’inventer l’exceptionnalité de ce qu’il me confiait en expérience vêcue. L’ayant accompagné, seul, à son dernier soupir – grâce accordée par Dieu autant que par son abbé – je vis, depuis sa mort, qu’il m’entraine loin et haut, vers Dieu, avec joie. Canoniser, c’est simplement pousser à connaître une vie dont Dieu a fait l’essentiel, un exemple tranquillement à notre portée : les saints, ce sont nous. Alors Pie XII, en majesté, selon l’époque, la sedia gestaroria (qui eût protégé hier soir Benoît XVI)… mais dans une humilité telle que les photos de son agonie furent publiées, le « people » était alors tout autre, et en somme bénéfique, nous participions, aujourd’hui nous sommes au spectacle des inaccessibles et des cyniques. Les fées étaient proches dans les contes, les nôtres à la couverture des magazines ne le sont pas.

Dans ce contexte, le récri quasi-universel de ce petit côté-ci de notre planète. Pie XII et le silence devant la shoah. Interrogés, des catholiques – comment furent-ils identifiés, sortie des urnes ou de la messe en semaine ? – applaudissent le début de processus d’une canonisation pour Jean Paul II et se scandalisent à propos de Pie XII : pastor angelicus, un oiseau au poignet. Jean Paul II, lui, eût protesté, crié au massacre des Juifs.

Dans quelles conditions culturelles et mentales vit aujourd’hui le parterre que nous constituons pour pratiquement toutes les questions vitales de notre époque ?

La Pologne, antisémite s’il est possible : des graffiti, laissés en l’état, comme on oserait en écrire et en laisser en France, je les ai vus partout dans la région de Cracovie avant et depuis la chute du mur, j’y allais à partir de Vienne où j’étais en affectation diplomatique. Qu’aurait fait Jean Paul II, le tréfonds de ses compatriotes riant et injuriant dans les gares devant les trains amenant les Juifs à Auschwitz ? ses compatriotes réduits en gouvernement général du Reich, otages s’il est possible. Il n’eût pas crié. Et qu’ont donc crié Roosevelt et Churchill qui n’étaient prisonniers d’aucun chantage par Hitler et qui connaissaient la position géographique de chacun des camps et les ramifications ferroviaires ravitaillant ceux-ci ? Une pièce ingénieuse et émouvante, à succès, parce que le héros – l’anti-héros, s’il s’agit de canoniser le pape des époques totalitaires – avait un hiératisme, une majesté naturelle en imposant à tout et à tous, a été contemporaine de l’admirable film, commenté par Pierre Mendès France, les actualités données par Le chagrin et la pitié. Alors, la shoah apparut, les rescapés parlèrent qui s’étaient tus vingt ans – j’ai eu l’explication de ce mutisme du fait de la honte et du désespoir d’être jamais compris, pas entendu, mais compris, en visitant Simone Veil pour lui expliquer ainsi qu’à d’autres, le piège terrible (médiatiquement) dans lequel était tombé, au nom d’une ancienne amitié, l’Abbé Pierre, idole emblématique s’il en fût : merci l’abbé ! L’antisémitisme est le système des complexés et des simplistes, même si la cause palestinienne et la manière dont Israël se conduit, donne des apparences de motifs à ces assassins en puissance. Pie XII était, naturellement et de naissance, au-dessus de ce genre de complexe. Germanophile, qui ne le serait ? qui a quelque idée de Goethe, de Frédéric II et de ce que la pensée et la politique doivent à de très grands Allemands. De Gaulle dit bien le plaidoyer du pape pour que le Reich – en ses peuples mais non en son système – soit épargné.

Le archives du Vatican ont été publiées, j’en ai de nombreux volumes, chaque tome ne vaut pas plus qu’un livre bon marché, la correspondance avec les évêques allemands est donnée. Depuis quelques années, des commentaires, des mises en perspectives fondées sur ces archives et leur publication, sont en librairie, notamment française. Qui lit ? Le pape est demeuré dans le seul registre où il pouvait s’exprimer : maintenir les catholiques en haleine, en vigilance, en solidarité. Un discours, si beau et enflammé qu’il aurait été, diffusé mondialement par Radio-Vatican ? Le cri donc… eh bien, il n’aurait pas été plus mémorisé que les protestations du cardinal Salièges, archevêque de Toulouse, et l’avertissement du jésuite Gaston Fessard, France, prends garde à ton âme ! Le pape dédouané par un discours ? qu’effectivement, il n’a pas prononcé. Car ce n’aurait été rien ajouter ni sauver, et cela eût été moins efficace que ses appels par réseaux et en communion qui confirmèrent la légitimité et la nécessité de tant d’héroismes individuels. La guerre seule – qu’il avait voulu et organisé – pouvait détruire le système nazi et raciste, comme la violence seule détruira ceux qui oublient, en position de force, les droits de l’homme dont le déni les massacra, mais qu’ils bafouent à leur tour.

Notre époque se donne la position du juge. Elle est si avide d’idoles, c’est-à-dire de repères dont elle sent qu’elle les a tous perdus, ou presque, qu’elle accorde le prix Nobel de la paix à un président dont l’option afghane – belligène, s’il en est – est connue par son livre électoral et par le maintien en fonctions du secrétaire à la Défense de son précédecesseur, continuité – contrainte ou pas – sans précédent dans l’histoire américaine, et qu’elle se console du fiasco de la comédie de Copenhague en comptant les voix au Congrès pour la réforme du régime de santé outre-atlantique. Alors, non le pape qui se dédouane, mais nous tous ses détracteurs qui nous dédouanons de notre propension à l’idolâtrie en entretenant nos têtes de turc. Pie XII en est une, parce que – aussi – Benoît XVI, caricaturé au possible dans sa biographie comme dans ses dires, voire dans le nom qu’il a choisi, et qui pourtant veut dire la paix en notre temps : hoc si quod dicitur, est un de nos alibis. Railler quelqu’un fait oublier nos adorations infondées. Benoît XVI que personne ne lit, alors qu’il a fait une percée pastorale inouïe dans sa première encyclique en reconnaissant eros et la légitimité du plaisir sensuel pour l’équilibre humain, alors qu’il a commencé d’élaborer la critique la plus complète du libéralisme abusif de ces années-ci (sa récente encyclique) : Jean Paul II, prêtre dans la dictature économique et sociale du communisme, ne pouvait discerner l’esprit de ce qui avait, heureusement, renversée celle-ci et encore moins le condamner.

Simplisme qu’a – signe de notre temps – incarné cette femme agressant le Saint-Père dans sa cathédrale : n’était-elle pas « conditonnée » par l’ambiance où nous nous complaisons sans le moindre sursaut critique, en politique internationale et en politique intérieure, caricaturant deux de nos papes les moins simplistes ; Benoît XVI et Pie XII ? l’agression qualifie la victime, l’Histoire l’a souvent éprouvé. Quelques minues auparavant, un commentateur – pratiquant – reprochait implicitement au pape de dire la messe de minuit à vingt-deux heures, jugeant comme mauvais prétexte que ce dernier se sentît un peu fatigué. Bravo, l’époque !

Bertrand Fessard de Foucault 25 XII 09 ancien ambassadeur
dans les pays qui furent ceux de l’Eglise du silence

mercredi 23 décembre 2009

Pie XII - le récri

lui qui montre aux pécheurs le chemin - textes du jour

Mercredi 23 Décembre 2009


Courrier-messagerie que vingt-quatre heures, ceux qui m’entourent et que je peux entourer, si ce n’est pas mutuel, cela n’existe pas. A contrario, telle de mes sœurs qui ne se laisse pas entourer ne peut entourer, même si elle le souhaite. Prier… [1] Qui pourra rester debout lorsqu’il se montrera ? Suit, je crois, l’une des démonstrations, mais elles courent les deux grands livres, de la différence d’approche littéraire mais aussi de posture entre Bible et Coran. Voici que je vais vous envoyer Elie le prophète, avant que vienne le jour du Seigneur, grand et redoutable. Tronc commun des deux livres, puis apport de la Bible : Il ramènera le cœur des pères vers leurs fils, et le cœur des fils vers leurs pères, pour que je ne vienne pas frapper le pays de malédiction. La dimension affective. Dieu n’y est pas indifférent puisque nous sommes ainsi. Le secret du Seigneur est pour ceux qui le craignent ; à ceux-là, il fait connaître son alliance. Le secret est là. Dieu nous sauve. Seul énigme résiduelle, qu’arrive-t-il pour ceux qui Le refusent, ou ceux qui Le trahissent (obsession du Coran) ? je ne crois pas qu’ils soient perdus et que Dieu, nous connaissant plus que nous-mêmes ne nous savons, condamne qui que ce soit et perde qui que ce soit. Reste son respect pour sa créature et donc le respect divin de la liberté humaine. Celle-ci est totale, mais c’est Dieu qui en tire les conséquences, pas nous. ‘ Que sera donc cet enfant ? ’ En effet, la main du Seigneur était avec lui. Un Dieu qui éduque et accompagne, à qui nous adresser : Dirige-moi par ta vérité, enseigne-moi, car tu es le Dieu qui me sauve. Rappelle-toi, Seigneur, ta tendresse, ton amour qui est de toujours. Non pas un Dieu châtiment et automatique, mais il est droit, il est bon, le Seigneur, lui qui montre aux pécheurs le chemin.

[1] - Malachie II 1 à 24 ; psaume XXV ; évangile selon saint Luc I 57 à 66

lundi 21 décembre 2009

notre confiance - textes du jour

Lundi 21 Décembre 2009
Prier… tu n’as plus à craindre le malheur… Le Seigneur ton Dieu est en toi, c’est lui, le héros qui apporte le salut. Il aura en toi sa joie et son allégresse, il te renouvellera par son amour ; iol dansera pour toi avec des cris de joie, comme aux jours de fête. On ne peut mieux dire la réciprocité entre Dieu et l’homme. Dieu fait notre bonheur, mais nous faisons sa joie et sa fierté. Anthropomorphisme ? à condition que nous-mêmes réussissions cela avec les nôtres, avec ceux/celles que nous aimons et qui nous aiment. La réalité est que nous sommes l’image de Dieu, que nos joies nous ne les plaquons pas sur un dieu que nous cherchons à expliquer ou à façonner en lui donnant nos façons et nos sentiments. Le meilleur de nous-mêmes, c’es Dieu en nous. Lève-toi, mon amie, viens, ma toute belle… montre-moi ton visage, fais-moi entendre ta voix, car ta voix est douce et ton visage est beau. Le psalmiste en rajoute car ce duo amoureux entre l’homme et Dieu fonde aussi nos sociétés et nos civilisations : Heureux le peuple dont le Seigneur est le Dieu, heureuse la nation qu’il s’est choisie pour domaine ! Le pourquoi, nous le connaissons, dans la foi et dans l’expérience intime : Dieu nous aime. Le comment ? le plan du Seigneur demeure pour toujours (mon cher frère moine, maintenant côté éternité, avait fondé sa vie, dans les dernières années entièrement sur cette conviction, assuré que ce à quoi il se savait appelé, s’accomplira d’une manière ou d’une autre en sa vie ou après sa mort), les projets de son cœur subsistent d’âge en âge. Volatilité de nos sentiments, précarité des circonstances, solidité de Dieu, pas seulement en immanence, mais en dialectique. Heureuse, celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur (ce vieil ami politique, recevant comme viatique d’André Malraux, retour de Colombey : le Général vous fait dire…). Nous attendons notre vie du Seigneur. Le recueillement entier d’une existence humaine ne suffirait pas à assimiler cette vérité, quant à faire mon comportement ! je ne puis que m’agenouiller. Lève-toi, mon amie, viens ma toute belle… Marie se mit en route rapidement. [1]
[1] - Cantique des Cantiques II 8 à 14 ; Sophonie III 14 à 18 ; psaume XXXIII ; évangile selon saint Luc I 39 à 45

dimanche 20 décembre 2009

lecture du Coran - sourate 103 . L'époque

il sera la paix - textes du jour

Dimanche 20 Décembre 2009
Prier… [1] l’enfant tressaillit en elle … tu es bénie… le fruit de tes entrailles est béni… ce bonheur … l’enfant a tressailli d’allégresse… heureuse… L’évangile est bien la bonne nouvelle à tous les sens du terme, et ce n’est pas un itinéraire d’intelligence ou d’austérité ou de macération, ce n’est pas une nuit pénitentielle ou un cheminement d’épouvante et d’humilité devant une divinité qui nous dépasse infiniment. C'est concret, c’est humain, c’est heureux et ‘lenfant, la naissance sont au centre, alors même que la rédemption – c’est le Christ, et non nous, qui s’ « appuie » tout – est croix, passion ; toute la prédication de Jésus en est marquée. La différence essentielle avec la proclamation du Coran est là : Mahomet, avec une grande justesse et une force magnifique, proclame Dieu et son indicibilité, son incommensurabilité, sa toute-puissance, tandis que Jésus se proclame Lui-même et la révélation évangélique est tout simplement la révélation – et le chemin de foi des disciples et de quelques autres, le centurion au serviteur malade, le centurion de garde au Golgotha – la révélation de l’identité du Fils de Dieu. A Lui, la gloire mais aussi la difficulté, le procès et la passion, à nous tant de bénédictions et de bonheur. Contrairement aux apparences qui seraient, pour tant d’humains, l’absence de tout Dieu (sauf l’argent et les passions diverses de nos cœurs, dont bien peu sont l’amour et beaucoup la convoitise et la possessivité) et le malheur… Jésus sauve, Jésus est exemplaire, selon l’Ancien Testament : tu n’as pas accepté les holocaustes ni les expiations pour le péché. Alors j’ai dit : me voici… L’ensemble du « paquet » Noël, prophétisé par Michée (la référence des sages et des savants qu’Hérode transmet aux mages : toi, Bethléem). Et lui-même sera la paix.


[1] - Michée V 1 à 4 ; psaume LXXIX ; lettre aux Hébreux X 5 à 10 ; évangile selon saint Luc I 39 à 45

jeudi 10 décembre 2009

lecture du Coran - sourate 90 . Le pays

nuit du jeudi 10 au vendredi 11 Décembre 2009
.
Je crois aux structures – pour une vie politique, économique, sociale mais tout autant pour ma vie intime. Aussi bien le mariage que le rythme de la journée. Donc, ne pas manquer, sauf force majeure ou fatigue intense, ce rendez-vous avec le Coran, décidé et qui m’apporte tant. Avec l’énigme de la foi, même quand elle a apparemment des objets et des expressions qui différent sur des points de substance – le Coran est priant, on ne peut le lire et le reprendre sans rester indemne. Je n’y trouve pas seulement un autre relief à la Bible, mais j’y reçois une certaine communion avec des amis – l’un d’eux, éminent, a prié, je le savais, pour moi, à La Mecque – et avec des inconnus. Structures… et pourtant, je poursuis cette lecture en total libre-examen (la Réforme initiée par les « protestants » à une époque où la Bible était interdite aux laïcs et même aux clercs en apprentissage… et cela dura jusqu’à il y a peu).

Je prends encore une sourate courte, faute de temps. Et que je puisse lire d’un trait. Boire…

Sourate 90 . Le pays –
Ces sous-titres sont évocateurs par eux-mêmes. Trouvaille pédagogique, réussite poétique.

Nous créons l’humain dans la douleur 4 Le Prophète ne développe pas. Discours qui est le contraire du dolorisme, la souffrance n’est pas recherchée, elle n’est pas une voie de perfection par elle-même, elle est un état de fait. Comme e péché originel. Voir dans la suite de ma lecture, si cette réalité – dogmatique pour le chrétien, et d’évidente expérience psychique – est donnée et exposée dans le Coran.

Deux personnages dans le genre humain, ce soir. L’affectionné de Dieu : Nous le guidons vers les deux montées (mon traducteur Chouraqui, conjecture la route du bien et celle du mal… ce qui n’est pas très cohérent, si ce sont deux montées paraissant analogues). Que ne gravit-il la côte ? Qui t’apprendra ce qu’est la côte ? 11.12 sensation que Dieu considère ce personnage, l’homme, puis s’en distancie, le laisser aller seul. Il s’agit pourtant que celui-ci discerne : le bien ou le mal ? situation d’Adam et d’Eve. L’autre est présenté comme un présomptueux : le manque de sens spirituel devient une manque d’intelligence même profane. Le Christ, lui aussi, a cette tournure d’esprit pour exhorter à la prévoyance. Compte-t-il que nul n’aura de puissance contre lui ? … Comptet-il que nul ne le verra ? 5 & 7 Figure du jugement dernier, les compagnons de la droite, les compagnons de la gauche. Celle de la Bible, mais le Prophète y ajoute un certain esprit de groupe, délibérément cultivé, par les « justes » entre eux, par les « damnés » aussi.

L’intitulé tenant aux deux premiers versets de la sourante : j’en jure par ce pays identifié avec La Mecque, est pour moi obscur. Le Prophète ne développe ni ses sentiments pour ce pays, cette ville et cette région, ni la dialectique qu’ils suscitent. L’ensemble du texte donne toujours une sensation de liberté, l’homme peut « adhérer » ou pas. L ’omniscience divine, la toute puissance de Dieu ne sont pas une entrave à la liberté humaine, au contraire celle-ci trouve dans la foi et en Dieu, son point d’application. Par l’engendreur, par l’engendré 3. . Le Credo catholique : engendré, non pas créé. Mais pour le Coran, l’engendré n’est pas le Christ mais l’ensemble de l’humanité, ce qui revient par un raccourci au destin humain de participer à la divinité-même, engendrés tous de Dieu et non d’homme et de femme.

des oreilles - textes du jour

Jeudi 10 Décembre 2009
Prier…[1] celui qui a des oreilles, qu’il entende ! (mais il y a aussi, ailleurs, la constatation du Christ : ils ont des oreilles et ils n’entendent pas, qui fait écho à la caractérisation des idoles, pas d’oreilles, etc.). L’éloge et l’identification de Jean-Baptiste sont particulièrement précis. Notre maître en toute exégèse (cf. le cours dont nous n’avons pas la prise de notes, donné aux disciples qui s’arrêtèrent à Emmaüs), c’est le Christ… afin que tous regardent et reconnaissent, afin que tous considèrent et découvrent que la main du Seigneur a fait tout cela, que le Dieu Saint d’Israël en est le créateur. Et que sommes-nous dans cette attente ? les petits et les pauvres cherchent de l’eau, et il n’y en a pas : leur langue est desséchée par la soif. Moi, le Seigneur, je les exaucerai, moi, le Dieu d’Israël, je ne les abandonnerai pas. La Bible entière n’est pas un appel (le Coran), elle est un constat et elle multiplie les preuves et les récits : ceux de la rédemption, dont elle raconte, en final, la geste datée et historique (les évangiles), puisque ce que les hommes en propagèrent (les Actes et les Epîtres), et enfin ce que Dieu lui-même en a fait (l’Apocalypse de Jean). La bonté du Seigneur est pour tous. … Que tes fidèles te bénissent ! Ils diront la gloire de ton règne, ils parleront de tes exploits. Dieu nous tire de notre autisme.
[1] - Isaïe XLI 13 à 20 ; psaume CLXV ; évangile selon saint Matthieu XI 11 à 15

dimanche 6 décembre 2009

lecture du Coran - sourate 66 L'interdiction

écrire "sur" un religieux

il s'en va... il s'en vient... - textes du jour

Dimanche 6 Décembre 2009



Prier malgré sensations ou vérités, toutes reçues et au fond accessoires, mais combien elles ont de prise sur moi, sur chacun. Jérusalem, quitte ta robe de tristesse et de misère.. car Dieu conduira Israël dans la joie, à la lumière de sa gloire, lui donnant comme escorte sa miséricorde et sa justice. [1] Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées ; les passages tortueux deviendront droits ; les routes déformées seront aplanies ; et tout homme verra le salut de Dieu. Nul n’est prophète qu’appelé. Jean, fils de Zacharie et d’Elisabeth, cousine de Marie, est appelé : il proclamait un baptême de conversion pour le pardon des péchés. Loi humaine et vœu de silence, loi divine et proclamation. Mais l’attachement humain dans la rencontre spirituelle est loisible, en « religion » comme dans une vie laïque : chaque fois que je prie pour vous tous, c’est toujours avec joie… Dieu est témoin de mon attachement pour vous tous dans la tendresse du Christ Jésus. Qu’est-il alors demandé ? dans ma prière, je demande que votre amour vous fasse progresser de plus en plus dans la connaissance vraie et la parfaite clairvoyance qui vous feront discerner ce qui est plus important. Ainsi, dans la droiture, vous marcherez sans trébucher vers le jour du Christ. Le Coran a ce sens du Jour en vue duquel marcher et se préparer. Ceux – religieux ou qui pouvaient le demeurer – qui ont selon ces recommandations et par grâce, accompli ce chemin, que d’autres, demeurés encore de ce côté-ci, présentent parfois bien austèrement… je les porte tous dans mon cœur faillible… les emmenant me sauver des astreintes dépressives tandis qu’à cette heure tout obscure encore il pleut à verses et que mes aimées dorment et que j’ai du retard, ô combien, dans mon travail immédiat et dans mes chantiers. Anniversaire du mariage de mes parents. Dieu a si bien commencé chez vous son travail… il le continuera jusqu’à son achèvement au jour où viendra le Christ Jésus. Nul vivant n’a le droit de se juger lui-même puisqu’une vie et le point où elle en est ne s’apprécient que par rapport à Dieu, et de cela, Dieu est seul voyant. Il s’en va en pleurant, il jette la semence ; il s’en vient, il s’en vient dans la joie, il rapporte les gerbes. Je m’en vais, selon moi, je viens selon Dieu. Que Celui-ci enveloppe de sa miséricorde ceux que je pleure et m’appelle avec tous ceux que j’aime et qui m’aime. Et tous…

[1] - Baruc V 1 à 9 ; psaume CXXVI ; Paul aux Philippiens I 4 à 11 ; évangile selon saint Luc III 1 à 6

samedi 5 décembre 2009

lecyture du Coran . suite sourate 24 41 à

... pansera la blessure de son peuple et guérira ses meutrissures- textes du jour

Samedi 5 Décembre 2009



Prier [1] le jour où le Seigneur pansera la blessure de son peuple et guérira ses meurtrissures. La Bible, les évangiles, même quand il s’agit de paraboles ou de psaumes, de promesses ou de réminiscences sont factuels, ce sont des récits où, anthropomorphe dans l’Ancien Testament, incarné en son Fils dans le Nouveau, Dieu est accessible, même s’Il est incommensurable. Le Coran , au contraire, est une contemplation, parfois enflammée de colère contre les récalcitrants en fond de salle, mais il est linéaire et – si je peux maladroitement – l’écrire : il est abstrait. Il résulte d’une idée, d’une contemplation, d’une révélation de Dieu. La Bible nous donne à toucher et voir Dieu. D’une certaine manière, le chrétien a la vie spirituelle plus facile, il est appelé à suivre Quelqu’un qu’il peut identifier. Et une vie entière de méditation contribue, avec la grâce, à d’indicibles communions et identifications. Un Dieu qui guérit, qu’on voit guérir. Ainsi est « propagandé » le Christ : Sur votre route, proclamez que le Royaume des cieux est tout proche. Guérissez les malades, ressuscitez les morts (rien que cela… mais les évangiles ne racontent pas de tels miracles, comme d’ailleurs ils ne donnent de cette mission que l’envoi par Jésus et le fait qu’à leur retour, les disciples sont fourbus mais intarissables : leur propre prédication, soutenue et inspirée, les a subjugués), purifiez les lépreux, chassez les démons. Nous sommes appelés à être d’autres Christs : vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement. Comment faire ? Celui qui t’instruit ne se dérobera plus, et tes yeux le verront. Quand tu devras aller ou à droite ou à gauche, tes oreilles entendront celui qui te dira : ‘Voici le chemin, prends-le !’ Exactement la conduite de vie, l’immersion dans le surnaturel, ces sortes de questionnaires à Dieu posés dans le silence et la prière pour des discernements, apparemment minuscules, mais à opérer immédiatement – dont me rendait compte le cher Claude, qui, il y a une semaine maintenant, ne décrochait plus le téléphone dans sa chambre d’hôpital… Prier… et apprendre. Demeurer, rester en prière et à écouter.

[1] - Isaïe XXX 19 à 26 ; psaume CXLVII ; évangile selon saint Matthieu IX 35 à X 1à 8 passim

vendredi 4 décembre 2009

lecture du Coran - sourate 24 La lumière 1 à 40

leurs yeux verront - textes du jour

Vendredi 4 Décembre 2009



Prier …[1] que personne ne le sache ! mais, à peine sortis ils parlèrent de lui dans toute la région. Paradoxe du Christ, qui ne peut s’expliquer comme un trait d’humour : tout son ministère public est une annonce de la Bonne Nouvelle du Royaume, avec miracles à l’appui, toujours devant témoins puisqu’ils nous ont été rapportés, et cependant de grands événements comme sa Transfiguration devant trois de ses disciples ou certains de ses miracles comme celui-ci, sont marqués par lui d’une interdiction de publication. Je n’ai pas de réponse, sinon un début de piste : deux voies. Pour Jésus, c’est la foi, la conversion qui compte, la foi qui a motivé et même accompli le miracle qu’il a fait, et c’est aussi souligner que le miracle, la guérison, s’ils sont un signe pour les tiers, selon les prophéties, notamment celles d’Isaïe, est d’abord un dialogue entre l’homme et son Dieu, rencontré, supplié, interrogé face à face. Ils trembleront devant le Dieu d’Israël. Les esprits égarés découvriront l’intelligence, et les récalcitrants accepteront qu’on les instruise. L’Ancien Testament, au contraire du Coran( pour le point où j’en suis, c’est-à-dire pas bien loin), n’est pas pessimiste, il y aura conversion, il y a et il y a eu conversion. Quant aux aveugles, sortant de l’obscurité et des ténèbres, leurs yeux verront. Les humbles se réjouiront de plus en plus dans le Seigneur (mon cher Claude, la tombe sans doute encore ouverte sous la pluie de cette nuit, tombe que l’Abbé encense en profondeur : rite qui m’a frappé tandis que l’ensemble de la prière monastique était dépersonnalisé, comme si le défunt était dans le cortège, à l’égal des autres, à chanter pour l’univers et à supplier en toute certitude), les pauvres gens exulteront à cause du Dieu saint d’Israël. C’est déjà être un saint, au sens de la proximité dont on est gratifié de Dieu que de pouvoir dire : j’en suis sûr, je verrai les bontés du Seigneur, sur la terre des vivants.

[1] - Isaïe XXIX 17 à 24 ; psaume XXVII ; évangile selon saint Matthieu IX 27 à 31

jeudi 3 décembre 2009

lecture du Coran - sourate 94 La dilatation

révélé aux tout-petits - textes du jour

Jeudi 3 Décembre 2009
Prier… [1] Mieux vaut s’appuyer sur le Seigneur que de compter sur les hommes ! … Tout homme qui écoute ce que je vous dis là et le met en pratique est comparable à un homme prévoyant qui a bâti sa maison sur le roc. Jésus parlant apparemment de bon sens, m’appelle au sommet de la conduite humaine puisqu’il développe ce que sont cette prévoyance et ce rocher : la volonté de mon Père qui est aux cieux. Pas « le Dieu » des rationalistes d’une certaine époque que contestent les rationalistes d’une autre, ni même notre Dieu, selon les approches de l’Ancien Testament et du Coran. Non, Dieu le Père révélé par le Christ, vu et atteint en Celui-ci. Alors nous sommes la nation juste, celle qui reste fidèle. Pas du tout, selon l’erreur tout humaine des trois religions monothéistes, y compris celle de l’Eglise dans le temps de l’histoire, une fidélité de combat contre les autres, supposés infidèles, alors qu’en réalité ils sont en recherche et sans doute appelés à trouver ici ou au-delà… solennité de François Xavier… mise en terre de notre frère Claude, missionnaire s’il en est et le sachant peut-être puisqu’il atteignait ceux qui n’auraient pas été atteints autrement que par son naturel et son sourire, sa foi dans le surnaturel, son exemple à chaque instant d’abandon à l’Esprit Saint. – Parcours que me donnent peut-être les lectures que je n’ai pu faire ces deux jours. Hier [2]où trouverons-nous dans un désert assez de pain pour qu’une telle foule mange à sa faim ? … le Seigneur, Dieu de l’univers, préparera pour tous les peuples, sur sa montagne, un festin de viandes grasses et de vins capiteux, un festin de viandes succulentes et de vins décantés. Ses derniers mots, répétés, étaient Je suis un petit enfant dans les mains de Dieu, il avait encore attendu, sans insistance, sa guérison du Christ-Roi, il ne disait plus que : Tout est grâce, le père spirituel de mes sept-huit ans, qui donna l’extrême-onction à ma mère, avait la même affirmation, Gilbert Lamande, apôtre des enfants, et Claude Berteau, apôtre des simples et des paumées (les femmes plus que les hommes d’ailleurs, car un homme croit toujours qu’il faut se défendre et ne pas s’avouer, ils sont plus doubles que les femmes et leur effondrement, leurs pleurs sont bien moins un don… un abandon). Claude concluait sa vie en disant : C'est bien parti, je suis heureux. Le voici qui nous dit et fait prier : Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal, ton bâton, ta houlette sont là qui me consolent. Tu prépares la table pour moi, devant mes ennemis ; d’une onction, tu me parfumes la tête et ma coupe déborde. Lisant fréquemment sa vie avec lui, il pouvait dire et je le reconnaissais : grâce et bonheur m’accompagnent, tous les jours de ma vie et pourtant qui avait guerroyé davantage contre lui-même et contre celui que certains appellent : Toto…. Tous mangèrent à leur faim. Et avant-hier … [3] Jésus exultant de joie, sous l’action de l’Esprit Saint, dit « Père, Seigneur, du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux sdavabts, tu l’as révélé aux tout-petits ». Le grand projet de celui dont il me fut donné de l’accompagner, d’être présent à l’instant de sa mort, quand la lecture finie à haute voix d’une de ses lettres, il ouvrit les yeux et cessa de respirer… était de fonder quelque communauté dont la vocation n’eût été que la louange… rien n’est grave en ce que j’ai eu dernièrement… lettre attestant autant de l’obéisance monastique à l’Abbé que de l’amour de sa mère humaine. Je dis avec lui et avec beaucoup, avec toutes rencontres conscientes ou inconscientes de ces jours-ci : Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez. Car je vous le déclare : beaucoup de prophètes et de rois ont voulu voir ce que vous voyez, et ne l’ont pas vu, entendre ce que vous entendez, et ne l’ont pas entendu. Amen, alleluia…


[1] - Isaïe XXVI 1 à 6 ; psaume CXVIII ; évangile selon saint Matthieu VII 21 à 27 passim

[2] - Isaïe XV 6 à 10 ; psaume XXIII ; évangile selon saint Matthier XV 29 à 37

[3] - Isaïe XI 1 à 10 ; psaumeLXXII ; évangile selon saint Luc X 21 à 24