vendredi 19 septembre 2008

dépression et résurrection - textes du jour

Vendredi 19 Septembre 2008

Priez donc… car vous ne savez ni le jour ni l’heure : de Dieu, sans doute, mais la nôtre, nous la vivons quotidiennement selon nos échecs et nos fautes. Priez donc pour ne pas entrer en tentation… la seule qui résume toutes les autres, la tentation de la mort, de prendre goût et amour de la mort, c’est-à-dire du néant, là est le vrai reniement de Dieu, préférer la mort à la vie, pour en finir de notre petitesse ou de très objectives souffrances, en finir avec les injustices et les contraintes à la soumission.

Prier… la dépression est une école de vie, elle nous fait jouxter la mort en esprit, commettre presque le péché, pire que mortel, mortifère, cette préférence que nous caressons, que je caresse, puis qui s’éloigne, la vie réapparaît avec son attrait, fait davantage de promesses et de perspectives que d’immédiats avantages ou biens. Mais qu’est-ce qu’un bien ? Le Christ, les grands personnages de l’histoire humaine connaissent ce cycle dépression- enthousiasme de la renaissance. La Passion et la Résurrection en sont l’archétype, l’application d’école, le chemin et la médication, chemin de la chute et médication d’un retour, non à quelque état antérieur, mais à un plus-être. Œuvre de la grâce [1]. La suite de Dieu sur terre : les Douze l’accompagnaient, ainsi que des femmes qu’il avait délivrées d’esprit mauvais et guéries de leurs maladies… et beaucoup d’autres, qui les aidaient de leurs ressources. Paul hébergé à Philippes par une riche drapière. L’accueil en camp de base à Capharnaüm de la belle-mère de Pierre. Seigneur, écoute la justice ! La résurrection nous tirant de tout, clé de nos existences quotidiennes autrement marquées d’une constatation : à quoi bon ? et pour en venir là ? Paul argumente à la manière de son époque. Le texte se résume selon la foi transmise par l’Eglise : le Christ est ressuscité et nous sommes voués à la résurrection comme ses frères d’adoption. Pari raisonnable selon les uns avec Pascal, certitude qui nous habite quand nous sommes vigilants. Et la vigilance n’est pas un sursaut volontaire de conscience ou d’élucubration, elle est la prière. Et celle-ci est début de présence à Dieu, Dieu faisant le reste, nous enveloppant de sa misricorde, selon la formule – belle – des musulmans pour saluer et bénir la mémoire de nos morts. Mais Paul a une finesse qui surprend l’habitué que je suis, les habitués que nous sommes : si les morts ne ressuscitent pas, le Christ non plus n’est pas ressuscité. Splendide (et ingénieux) retournement de la « preuve », la résurrection des hommes (espérance folle mais naturelle de certains ? ou de beaucoup ?) nous amène à celle du Christ, puisqu’elle ent est le fruit savoureux, décisif. Je t’appelle, toi, le Dieu qui répond : écoute-moi, entends ce que je dis. Montre les merveilles de ta grâce. Amen.

[1] - 1ère lettre aux Corinthiens XV 12 à 20 ; psaume XVII ; évangile selon saint Luc VIII 1 à 3

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