vendredi 30 septembre 2016

saint François de Borgia . 1510 + 1572



prêtre de la Compagnie de Jesus

Il est fêté le 30 septembre au martyrologe romain, le 3 octobre chez les Jésuites et le 10 octobre dans l'ancien calendrier.
François de Borgia (en espagnol : Francisco de Borja y Trastámara), duc de Gandie, grand d'Espagne, naît à Gandie, dans le royaume de Valence (Espagne), le 28 octobre 1510. Il était le fils de Juan Borgia, le 3e duc de Gandie, et de Jeanne d'Aragon, fille d'Alphonse d'Aragon (1470-1520) ; François était aussi arrière-petit-fils du pape Alexandre VI.

À peine put-il articuler quelques mots, que sa pieuse mère lui apprit à prononcer les noms sacrés de Jésus et de Marie. Âgé de cinq ans, il retenait avec une merveilleuse mémoire les sermons, le ton, les gestes des prédicateurs, et les répétait dans sa famille avec une onction touchante. Bien que sa jeunesse se passât dans le monde, à la cour de Charles-Quint, et dans le métier des armes, sa vie fut très pure et toute chrétienne ; il tenait même peu aux honneurs auxquels l'avaient appelé son grand nom et ses mérites.
À vingt-huit ans, la vue du cadavre défiguré de l'impératrice Isabelle le frappa tellement, qu'il se dit à lui-même : « François, voilà ce que tu seras bientôt... À quoi te serviront les grandeurs de la terre ?... » Toutefois, cédant aux instances de l'empereur, qui le fit son premier conseiller, il ne quitta le monde qu'à la mort de son épouse, Éléonore de Castro. Il avait trente-six ans ; encore dut-il passer quatre ans dans le siècle, afin de pourvoir aux besoins de ses huit enfants.
François de Borgia fut digne de son maître saint Ignace ; tout son éloge est dans ce mot. L'humilité fut la vertu dominante de ce prince revêtu de la livrée des pauvres du Christ. À plusieurs reprises, le pape voulut le nommer cardinal ; une première fois il se déroba par la fuite ; une autre fois, saint Ignace conjura le danger.
Plus l'humble religieux s'abaissait, plus les honneurs le cherchaient. Celui qui signait toutes ses lettres de ces mots : François, pécheur ; celui qui ne lisait qu'à genoux les lettres de ses supérieurs, devint le troisième général de la Compagnie de Jésus.
François de Borgia meurt à Rome, à l’âge de 62 ans, le 30 septembre 1572 et sera canonisé en 1671 par le pape Clément X (Emilio Altieri, 1670-1676).
SAN FRANCESCO BORGIA SACERDOTE /


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François Borgia

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François Borgia
Image illustrative de l'article François Borgia
Saint François Borgia
Supérieur général des Jésuites, Saint
Naissance
Décès
le 30 septembre 1572  (à 62 ans)
Rome, Latium, Italie
Nationalité
Ordre religieux
Vénéré par
Fête
Saint François de Borgia (en espagnol : Francisco de Borja y Trastámara), né à Gandie, dans le royaume de Valence (Espagne), le 28 octobre 1510, et mort à Rome le 30 septembre 1572, est un duc de Gandie, qui fut grand d'Espagne et vice-roi de Catalogne. Entré dans la Compagnie de Jésus en 1546 il en fut le 3e Supérieur général de 1565 à sa mort. Canonisé par le pape Clément X en 1671, il est liturgiquement commémoré le 3 octobre.

Sommaire

Ascendance et famille

François est le fils de Juan Borgia, le 3e duc de Gandie, et de Jeanne d'Aragon, fille d'Alphonse d'Aragon (1470-1520), archevêque de Saragosse, fils illégitime de Ferdinand le Catholique (Ferdinand II d'Aragon). François est également l'arrière-petit-fils du pape Alexandre VI. Plus grand seigneur du royaume de Valence il jouissait de toute la faveur de Charles Quint, qui le nomma vice-roi de la Catalogne. Le duc de Lerme, ministre de Philippe III d'Espagne, était son petit-fils.
Élevé dans une atmosphère religieuse, Borgia entre à la cour de Charles-Quint en 1528. L'impératrice Isabelle lui donne comme épouse une de ses dames d'honneur la Portugaise Eléonore de Castro. Le mariage a lieu en 1529. De cette union naissent huit enfants, cinq garçons et trois filles. À la cour, la vie de Borgia est exemplaire. Le décès, le 1er mai 1539), à 36 ans, de l'impératrice Isabelle réputée pour sa beauté et sa hauteur morale lui est un grand choc, d'autant plus qu'il est chargé de reconnaître officiellement la dépouille de l'impératrice. Le beau visage, déjà défiguré par la décomposition lui aurait fait dire « Plus jamais je ne servirai un seigneur mortel ».

Carrière

Le 26 juin 1539 Borgia est nommé vice-roi de Catalogne. Il le restera jusqu’en 1543. Comme vice-roi il occupe la plus haute magistrature en Catalogne. De Charles Quint il reçoit pour tâche de mettre fin au banditisme régional, de défendre les frontières contre Turcs et pirates et de se préparer à une possible attaque des Français au Roussillon. Si le banditisme ne fut que contenu, par contre sa lutte contre les pirates fut un succès et sa défense de Perpignan lors de l'attaque de 1542 également.
En Catalogne il soutient la réforme franciscaine de Pierre d'Alcantara. Il reçoit les premiers jésuites qui arrivent en Espagne, Pierre Favre et Antonio de Araoz. Sa vie personnelle est nettement religieuse et édifiante: il fréquente les sacrements et passe de nombreuses heures à méditer.
À la mort de son père, le 8 janvier 1543, François Borgia devient le 4e duc de Gandie. Charles-Quint a en vue pour lui une charge à la cour d’Espagne, mais cela ne se réalise pas. Il se retire dès lors à Gandie, où il s’occupe du bien-être de ses sujets et s’adonne de plus en plus à ses inclinations spirituelles. Il compose un petit traité de vie spirituelle publié à Valence en 1548. Des problèmes de famille à régler prennent également une partie de son temps.
Le 27 mars 1546 Éléonore de Castro, sa femme, meurt. Cela lui permet d’entrer en vie religieuse.

Dans la Compagnie de Jésus

Déjà en contact avec Pierre Favre, Borgia est également en correspondance avec Ignace de Loyola. Il fait les exercices spirituels sous la direction de Andres de Oviedo. Il se décide à demander son admission dans la Compagnie de Jésus. Le 2 juin 1546 il prononce les vœux de chasteté et d'obéissance. Ignace le reçoit dans la Compagnie mais recommande que la chose soit tenue secrète car «le monde n'est pas prêt à entendre de telles nouvelles». De plus Borgia est invité à assurer d’abord l’avenir de ses enfants et à commencer des études de théologie à Gandie (dans une université que lui-même avait fondée en 1547, et confiée aux jésuites). Deux ans plus tard en 1548 il fait sa profession comme jésuite, tout en recevant un indult du pape lui permettant de continuer à gérer (et seulement gérer) les biens de sa famille.
Alarmé de ce que les Exercices Spirituels soient fortement critiqués en Espagne, Borgia obtient du pape Paul III que le livret de Saint Ignace soit examiné. La chose est faite par deux cardinaux romains qui en jugent la doctrine saine. Les Exercices Spirituels sont alors officiellement approuvés et « loués » par Paul III (bref Pastoralis officii du 31 juillet 1548). À ses frais Borgia en imprime immédiatement 500 exemplaires de sa version latine.
En 1550 il fait un voyage à Rome, officiellement en pèlerinage pour obtenir les indulgences spéciales de l’année sainte de 1550, mais en fait pour une première rencontre avec Saint Ignace de Loyola. Arrivé en octobre, il y reste 3 mois. Ignace le consulte à divers sujets, la première ébauche des Constitutions de la Compagnie de Jésus, la fondation du Collège Romain et la construction de l’église du Gesù. Il contribue financièrement au projet du collège romain qui ouvrira ses portes, peu après son départ, en février 1551.
De retour en Espagne il vit avec les jésuites de Ognate, au pays basque. Il y est ordonné prêtre le 23 mai 1551 mais célèbre sa première messe seulement le 31 juillet 1551 dans la chapelle du manoir de Loyola. Borgia passe beaucoup de temps en prière, s’adonne à la prédication et compose des opuscules spirituels.
En 1554 Ignace le nomme ‘'Commissaire'’ pour les trois nouvelles provinces récemment créées en Espagne. Il supervise ainsi la fondation de plusieurs collèges : Placencia, Séville, Murcie, Saragosse, et de nombreux autres. Son influence auprès des plus grandes familles d’Espagne fait que les portes s’ouvrent facilement aux jésuites: les fondations se multiplient : collèges, résidences, un noviciat à Simancas (1554). Il continue à soutenir financièrement le Collège Romain et à le promouvoir en Espagne.
Sainte Thérèse d’Avila par deux fois le consulte sur des problèmes spirituels. Sa profonde expérience de la prière personnelle lui donne grande autorité dans le domaine spirituel Il est apprécié comme guide spirituel, en particulier par Jeanne d'Espagne, fille de Charles Quint, qui, devenue veuve, entrera dans la Compagnie de Jésus. Charles Quint le fait venir plusieurs fois en sa retraite de Yuste et lui confie une dernière mission diplomatique au Portugal en 1557. Pour des raisons de maladie Borgia ne peut assister à la Congrégation générale de 1558 convoquée pour élire un successeur à Ignace de Loyola décédé en 1556.
Le 17 août 1559 des écrits de François Borgia - en fait imprimés clandestinement avec ceux d’autres auteurs - sont mis sur la liste des livres interdits par l’inquisition espagnole. L’intention en était sans doute de contenir l’expansion d’écrits d’inspiration luthérienne en Espagne. L’affaire fait du bruit. On parle de l’arrêter. Prudent, Borgia passe au Portugal où il vit avec les jésuites de Porto, visitant les jésuites de Portugal, en tant que ‘Commissaire’.
Jacques Lainez, second supérieur général des jésuites, l’appelle alors à Rome, pour être son Assistant Général. Un bref de Pie IV le convoque à Rome. Malgré le grand sacrifice que cela constitue pour lui – sa santé est moins bonne - il obtempère. Il fait le voyage durant l’été 1561. À la mort de Laynez (19 janvier 1565) Borgia est élu vicaire général et comme tel est chargé de convoquer et préparer la congrégation générale de 1565.

Supérieur général des jésuites

François de Borgia (1624). Juan Martínez Montañés
La congrégation générale s’ouvre le 20 juin 1565. Une dizaine de jours plus tard (2 juillet) Borgia est élu supérieur général des jésuites au premier tour de scrutin par 30 votes sur 39. Il a 54 ans.

Gouvernement interne

  • Sur mandat de la congrégation générale, Borgia revoit ou introduit de nombreux codes et règles dans la vie de la Compagnie (du noviciat, du provincial, du visiteur, etc), y compris le temps à donner à la méditation quotidienne. Chaque province doit avoir son noviciat, bien séparé du collège. Il ouvre le noviciat de Saint-André-du-Quirinal (Rome) en 1566.
  • Le nombre de collèges jésuites continue à augmenter; de 50 à la mort de saint Ignace (1556), ils sont 163 en 1574, Dans certains on donne un cours complet de philosophie et théologie. Le premier Ratio Studiorum est publié en 1569.
  • Comme voulu par la Congrégation générale de 1565, des congrégations de procureurs triennales sont convoquées en 1568 et 1571. Elles sont chargées d’évaluer le gouvernement du supérieur général.

Expansion de la Compagnie

  • Le nombre de jésuites est en augmentation constante. Le noviciat de Rome reçoit une quarantaine de novices par an. Les œuvres apostoliques à Rome même, augmentent également, y compris la prise en charge (confiée par Pie V) de la réception des pénitents en pèlerinage à Saint-Pierre de Rome. En 1568 l’église du Gesù est finalement mise en chantier.
  • De nombreuses fondations - résidences ou collèges - en Espagne, dans les Pays-Bas (Saint-Omer et Douai) et en Europe centrale (Fulda, Augsbourg), et orientale (Olomouc, Braniewo, Vilnius). Il subventionne le séminaire germanique de Rome.
  • Malgré les difficultés rencontrées avec la faculté de théologie de Paris, des collèges sont ouverts en France : Rouen (1569), Bordeaux (1572). Deux noviciats ; à Billom pour la France et Tournon pour l’Aquitaine.

Les missions outre-mer

  • Sous le généralat de Borgia des missionnaires jésuites partent en Amérique espagnole, jusqu’alors territoire réservé aux quatre grands ordres mendiants : Augustins, Franciscains, Dominicains et Mercédaires. La première mission, en Floride (1566) est un échec. Les jésuites passent à Cuba et au Mexique. Au Pérou à partir de 1568. Le collège de Lima, fondé en 1570 par José de Acosta, y devient la base du travail missionnaire dans la région. De nombreuses vocations y sont reçues.
  • Le bateau sur lequel voyageaient des missionnaires destinés au Brésil, avec à sa tête Ignace d'Azevedo, est capturé par les corsaires huguenots au large des îles Canaries (15 juillet 1570). Les 39 jésuites sont tous mis à mort. La nouvelle de ce massacre cause une émotion considérable en Europe. Les « martyrs du Brésil » seront béatifiés le 11 mai 1854 par Pie IX.
  • À Goa même les jésuites sont 109, avec une quinzaine de novices. Dans l’ensemble de l’Inde orientale, y compris, le Japon, les Moluques et le collège de Macao (portail de la Chine), les jésuites sont 185.

Missions pontificales

  • Malgré les grandes difficultés que cela occasionnait – une congrégation de procureurs à organiser et sa santé qui n’est pas bonne – Borgia accepte par obéissance au pape Pie V d’accompagner une mission diplomatique pontificale en Espagne, Portugal et France (1571). Cela lui permet de revoir sa famille, de visiter quelques communautés de jésuites et de traiter personnellement avec le roi Philippe II d’affaires concernant le travail de la Compagnie de Jésus en Espagne.
  • À Madrid il apprend la nouvelle de la grande victoire de Lépante sur les Turcs (7 octobre 1571).
  • Borgia rencontre Catherine de Médicis à Blois le 10 février 1572. Son intervention ne parvient pas à empêcher le mariage de Marguerite de Valois avec Henri de Navarre.

Maladie et mort

Le voyage de retour à Rome est extrêmement pénible. La santé de Borgia se détériore. Il doit interrompre plusieurs fois son voyage. Il est porté en litière. Il séjourne quatre mois à Ferrare, retenu par le duc. Il y apprend le décès du pape Pie V (1er mai 1572). Malgré les objurgations du duc il reprend la route qu’il poursuit par petites étapes. Arrivé à Rome le 28 septembre il meurt deux jours après, le 30 septembre 1572, rendant grâce à Dieu de terminer sa vie « lors d’une mission acceptée dans l’obéissance ».

Canonisation

François Borgia est canonisé en 1671 par le pape Clément X. Liturgiquement il est fêté le 3 octobre.

Bibliographie

  • P. Suau, Histoire de Saint François de Borgia, Paris, 1910.
  • Candido de Dalmases, El Padre Francisco de Borja, Madrid, 1983.
  • Margaret Yeo, The greatest of the Borgias, New-York, 1936.
  • E. Garcia Hernan, F. de Borja, Grande de España, Valencia, 1999.
Dernière modification de cette page le 24 mars 2016, à 11:38.


 

saint Jérôme de Stridon . 347 + 419 ou 420



père de l'Église
auteur de la « Vulgate »

Jérôme, en latin : Eusebius Sophronius Hieronymus Stridonensis,  naît à Stridon (actuelle Croatie) vers 347 dans une famille chrétienne, qui lui assura une formation soignée, l'envoyant également à Rome pour perfectionner ses études. Dès sa jeunesse, il ressentit l'attrait de la vie dans le monde (cf. Ep 22, 7), mais en lui prévalurent le désir et l'intérêt pour la religion chrétienne. Après avoir reçu le Baptême vers 366, il s'orienta vers la vie ascétique et, s'étant rendu à Aquilée, il s'inséra dans un groupe de fervents chrétiens, qu'il définit comme un « chœur de bienheureux » (Chron. ad ann. 374) réuni autour de l'Évêque Valérien. Il partit ensuite pour l'Orient et vécut en ermite dans le désert de Calcide, au sud d'Alep (cf. Ep 14, 10), se consacrant sérieusement aux études. Il perfectionna sa connaissance du grec, commença l'étude de l'hébreu (cf. Ep 125, 12), transcrivit des codex et des œuvres patristiques (cf. Ep 5, 2). La méditation, la solitude, le contact avec la Parole de Dieu firent mûrir sa sensibilité chrétienne. Il sentit de manière plus aiguë le poids de ses expériences de jeunesse (cf. Ep 22, 7), et il ressentit vivement l'opposition entre la mentalité païenne et la vie chrétienne: une opposition rendue célèbre par la « vision » dramatique et vivante, dont il nous a laissé le récit. Dans celle-ci, il lui sembla être flagellé devant Dieu, car « cicéronien et non chrétien » (cf. Ep 22, 30).
En 382, il partit s'installer à Rome : là, le Pape Damase, connaissant sa réputation d'ascète et sa compétence d'érudit, l'engagea comme secrétaire et conseiller; il l'encouragea à entreprendre une nouvelle traduction latine des textes bibliques pour des raisons pastorales et culturelles. Quelques personnes de l'aristocratie romaine, en particulier des nobles dames comme Paola, Marcella, Asella, Lea et d'autres, souhaitant s'engager sur la voie de la perfection chrétienne et approfondir leur connaissance de la Parole de Dieu, le choisirent comme guide spirituel et maître dans l'approche méthodique des textes sacrés. Ces nobles dames apprirent également le grec et l'hébreu.
Après la mort du Pape Damase, Jérôme quitta Rome en 385 et entreprit un pèlerinage, tout d'abord en Terre Sainte, témoin silencieux de la vie terrestre du Christ, puis en Égypte, terre d'élection de nombreux moines (cf. Contra Rufinum 3, 22; Ep 108, 6-14). En 386, il s'arrêta à Bethléem, où, grâce à la générosité de la noble dame Paola, furent construits un monastère masculin, un monastère féminin et un hospice pour les pèlerins qui se rendaient en Terre Sainte, « pensant que Marie et Joseph n'avaient pas trouvé où faire halte » (Ep 108, 14). Il resta à Bethléem jusqu'à sa mort, en continuant à exercer une intense activité : il commenta la Parole de Dieu ; défendit la foi, s'opposant avec vigueur à différentes hérésies ; il exhorta les moines à la perfection ; il enseigna la culture classique et chrétienne à de jeunes élèves ; il accueillit avec une âme pastorale les pèlerins qui visitaient la Terre Sainte. Il s'éteignit dans sa cellule, près de la grotte de la Nativité, le 30 septembre 419/420.
Source principale : vatican.va (« Rév. x gpm »).    



 





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BENOÎT XVI
AUDIENCE GÉNÉRALE
Mercredi 7 novembre 2007

Saint Jérôme
Chers frères et soeurs!
Nous porterons aujourd'hui notre attention sur saint Jérôme, un Père de l'Eglise qui a placé la Bible au centre de sa vie:  il l'a traduite en langue latine, il l'a commentée dans ses œuvres, et il s'est surtout engagé à la vivre concrètement au cours de sa longue existence terrestre, malgré le célèbre caractère difficile et fougueux qu'il avait reçu de la nature.
Jérôme naquit à Stridon vers 347 dans une famille chrétienne, qui lui assura une formation soignée, l'envoyant également à Rome pour perfectionner ses études. Dès sa jeunesse, il ressentit l'attrait de la vie dans le monde (cf. Ep 22, 7), mais en lui prévalurent le désir et l'intérêt pour la religion chrétienne. Après avoir reçu le Baptême vers 366, il s'orienta vers la vie ascétique et, s'étant rendu à Aquilée, il s'inséra dans un groupe de fervents chrétiens, qu'il définit comme un "chœur de bienheureux" (Chron. ad ann. 374) réuni autour de l'Evêque Valérien. Il partit ensuite pour l'Orient et vécut en ermite dans le désert de Calcide, au sud d'Alep (cf. Ep 14, 10), se consacrant sérieusement aux études. Il perfectionna sa connaissance du grec, commença l'étude de l'hébreu (cf. Ep 125, 12), transcrivit des codex et des œuvres patristiques (cf. Ep 5, 2). La méditation, la solitude, le contact avec la Parole de Dieu firent mûrir sa sensibilité chrétienne. Il sentit de manière plus aiguë le poids de ses expériences de jeunesse (cf. Ep 22, 7), et il ressentit vivement l'opposition entre la mentalité païenne et la vie chrétienne:  une opposition rendue célèbre par la "vision" dramatique et vivante, dont il nous a laissé le récit. Dans celle-ci, il lui sembla être flagellé devant Dieu, car  "cicéronien  et non chrétien" (cf. Ep 22, 30).
En 382, il partit s'installer à Rome:  là, le Pape Damase, connaissant sa réputation d'ascète et sa compétence d'érudit, l'engagea comme secrétaire et conseiller; il l'encouragea à entreprendre une nouvelle traduction latine des textes bibliques pour des raisons pastorales et culturelles. Quelques personnes de l'aristocratie romaine, en particulier des nobles dames comme Paola, Marcella, Asella, Lea et d'autres, souhaitant s'engager sur la voie de la perfection chrétienne et approfondir leur connaissance de la Parole de Dieu, le choisirent comme guide spirituel et maître dans l'approche méthodique des textes sacrés. Ces nobles dames apprirent également le grec et l'hébreu.
Après la mort du Pape Damase, Jérôme quitta Rome en 385 et entreprit un pèlerinage, tout d'abord en Terre Sainte, témoin silencieux de la vie terrestre du Christ, puis en Egypte, terre d'élection de nombreux moines (cf. Contra Rufinum 3, 22; Ep 108, 6-14). En 386, il s'arrêta à Bethléem, où, grâce à la générosité de la noble dame Paola, furent construits un monastère masculin, un monastère féminin et un hospice pour les pèlerins qui se rendaient en Terre Sainte, "pensant que Marie et Joseph n'avaient pas trouvé où faire halte" (Ep 108, 14). Il resta à Bethléem jusqu'à sa mort, en continuant à exercer une intense activité:  il commenta la Parole de Dieu; défendit la foi, s'opposant avec vigueur à différentes hérésies; il exhorta les moines à la perfection; il enseigna la culture classique et chrétienne à de jeunes élèves; il accueillit avec une âme pastorale les pèlerins qui visitaient la Terre Sainte. Il s'éteignit dans sa cellule, près de la grotte de la Nativité, le 30 septembre 419/420.
Sa grande culture littéraire et sa vaste érudition permirent à Jérôme la révision et la traduction de nombreux textes bibliques:  un travail précieux pour l'Eglise latine et pour la culture occidentale. Sur la base des textes originaux en grec et en hébreu et grâce à la confrontation avec les versions précédentes, il effectua la révision des quatre Evangiles en langue latine, puis du Psautier et d'une grande partie de l'Ancien Testament. En tenant compte de l'original hébreu et grec, des Septante et de la version grecque classique de l'Ancien Testament remontant à l'époque pré-chrétienne, et des précédentes versions latines, Jérôme, ensuite assisté par d'autres collaborateurs, put offrir  une  meilleure  traduction:  elle constitue ce qu'on appelle la "Vulgate", le texte "officiel" de l'Eglise latine, qui a été reconnu comme tel par le Concile de Trente et qui, après la récente révision, demeure le texte "officiel" de l'Eglise de langue latine. Il est intéressant de souligner les critères auxquels ce grand bibliste s'est tenu dans son œuvre de traducteur. Il le révèle lui-même quand il affirme respecter jusqu'à l'ordre des mots dans les Saintes Ecritures, car dans celles-ci, dit-il, "l'ordre des mots est aussi un mystère" (Ep 57, 5), c'est-à-dire une révélation. Il réaffirme en outre la nécessité d'avoir recours aux textes originaux:  "S'il devait surgir une discussion entre les Latins sur le Nouveau Testament, en raison des leçons discordantes des manuscrits, ayons recours à l'original, c'est-à-dire au texte grec, langue dans laquelle a été écrit le Nouveau Pacte. De la même manière pour l'Ancien Testament, s'il existe des divergences entre les textes grecs et latins, nous devons faire appel au texte original, l'hébreu; de manière à ce que nous puissions retrouver tout ce qui naît de la source dans les ruisseaux" (Ep 106, 2). En outre, Jérôme commenta également de nombreux textes bibliques. Il pensait que les commentaires devaient offrir de nombreuses opinions, "de manière à ce que le lecteur avisé, après avoir lu les différentes explications et après avoir connu de nombreuses opinions - à accepter ou à refuser -, juge celle qui était la plus crédible et, comme un expert en monnaies, refuse la fausse monnaie" (Contra Rufinum 1, 16).
Il réfuta avec énergie et vigueur les hérétiques qui contestaient la tradition et la foi de l'Eglise. Il démontra également l'importance et la validité de la littérature chrétienne, devenue une véritable culture désormais digne d'être comparée avec la littérature classique:  il le fit en composant le De viris illustribus, une œuvre dans laquelle Jérôme présente les biographies de plus d'une centaine d'auteurs chrétiens. Il écrivit également des biographies de moines, illustrant à côté d'autres itinéraires spirituels également l'idéal monastique; en outre, il traduisit diverses œuvres d'auteurs grecs. Enfin, dans le fameux Epistolario, un chef-d'œuvre de la littérature latine, Jérôme apparaît avec ses caractéristiques d'homme cultivé, d'ascète et de guide des âmes.
Que pouvons-nous apprendre de saint Jérôme? Je pense en particulier ceci:  aimer la Parole de Dieu dans l'Ecriture Sainte. Saint Jérôme dit:  "Ignorer les Ecritures, c'est ignorer le Christ". C'est pourquoi, il est très important que chaque chrétien vive en contact et en dialogue personnel avec la Parole de Dieu qui nous a été donnée dans l'Ecriture Sainte. Notre dialogue avec elle doit toujours revêtir deux dimensions:  d'une part, il doit être un dialogue réellement personnel, car Dieu parle avec chacun de nous à travers l'Ecriture Sainte et possède un message pour chacun. Nous devons lire l'Ecriture Sainte non pas comme une parole du passé, mais comme une Parole de Dieu qui s'adresse également à nous et nous efforcer de comprendre ce que le Seigneur veut nous dire. Mais pour ne pas tomber dans l'individualisme, nous devons tenir compte du fait que la Parole de Dieu nous est donnée précisément pour construire la communion, pour nous unir dans la vérité de notre chemin vers Dieu. C'est pourquoi, tout en étant une Parole personnelle, elle est également une Parole qui construit une communauté, qui construit l'Eglise. Nous devons donc la lire en communion avec l'Eglise vivante. Le lieu privilégié de la lecture et de l'écoute de la Parole de Dieu est la liturgie, dans laquelle, en célébrant la parole et en rendant présent dans le Sacrement le Corps du Christ, nous réalisons la parole dans notre vie et la rendons présente parmi nous. Nous ne devons jamais  oublier  que  la Parole de Dieu transcende les temps. Les opinions humaines vont et viennent. Ce qui est très moderne aujourd'hui sera très vieux demain. La Parole de Dieu, au contraire, est une Parole de vie éternelle, elle porte en elle l'éternité, ce qui vaut pour toujours. En portant en nous la Parole de Dieu, nous portons donc en nous l'éternel, la vie éternelle.
Et ainsi, je conclus par une parole de saint Jérôme à saint Paulin de Nola. Dans celle-ci, le grand exégète exprime précisément cette réalité, c'est-à-dire que dans la Parole de Dieu, nous recevons l'éternité, la vie éternelle. Saint Jérôme dit:  "Cherchons à apprendre sur la terre les vérités dont la consistance persistera également au ciel" (Ep 53, 10).
* * *
Je salue cordialement les personnes de langue française, particulièrement les pèlerins de la diaconie du Var et les jeunes. À la suite de saint Jérôme, je vous invite à lire et à méditer la Parole de Dieu, qui nous est donnée dans la Bible. Faites-en tous les jours votre nourriture spirituelle ! Que Dieu vous bénisse et vous garde dans l’espérance !

© Copyright 2007 - Libreria Editrice Vaticana
BENOÎT XVI
AUDIENCE GÉNÉRALE
Mercredi 14 novembre 2007

Saint Jérôme   
Chers frères et sœurs,
Nous poursuivons aujourd'hui la présentation de la figure de saint Jérôme. Comme nous l'avons dit mercredi dernier, il consacra sa vie à l'étude de la Bible, au point d'être reconnu par l'un de mes prédécesseurs, le Pape Benoît XV, comme "docteur éminent dans l'interprétation des Saintes Ecritures". Jérôme soulignait la joie et l'importance de se familiariser avec les textes bibliques:  "Ne te semble-t-il pas habiter - déjà ici, sur terre - dans le royaume des cieux, lorsqu'on vit parmi ces textes, lorsqu'on les médite, lorsqu'on ne connaît ni ne recherche rien d'autre?" (Ep 53, 10). En réalité, dialoguer avec Dieu, avec sa Parole, est dans un certain sens une présence du Ciel, c'est-à-dire une présence de Dieu. S'approcher des textes bibliques, surtout du Nouveau Testament, est essentiel pour le croyant, car "ignorer l'Ecriture, c'est ignorer le Christ". C'est à lui qu'appartient cette phrase célèbre, également citée par le Concile Vatican II dans la Constitution Dei Verbum (n. 25).
Réellement "amoureux" de la Parole de Dieu, il se demandait:  "Comment pourrait-on vivre sans la science des Ecritures, à travers lesquelles on apprend à connaître le Christ lui-même, qui est la vie des croyants" (Ep 30, 7). La Bible, instrument "avec lequel Dieu parle chaque jour aux fidèles" (Ep 133, 13), devient ainsi un encouragement et la source de la vie chrétienne pour toutes les situations et pour chaque personne. Lire l'Ecriture signifie converser avec Dieu:  "Si tu pries - écrit-il à une noble jeune fille de Rome -, tu parles avec l'Epoux; si tu lis, c'est Lui qui te parle" (Ep 22, 25). L'étude et la méditation de l'Ecriture rendent l'homme sage et serein (cf. In Eph., prol.). Assurément, pour pénétrer toujours plus profondément la Parole de Dieu, une application constante et progressive est nécessaire. Jérôme recommandait ainsi au prêtre Népotien:  "Lis avec une grande fréquence les divines Ecritures; ou mieux, que le Livre Saint reste toujours entre tes mains. Apprends-là ce que tu dois enseigner" (Ep 52, 7). Il donnait les conseils suivants à la matrone romaine Leta pour l'éducation chrétienne de sa fille:  "Assure-toi qu'elle étudie chaque jour un passage de l'Ecriture... Qu'à la prière elle fasse suivre la lecture, et à la lecture la prière... Au lieu des bijoux et des vêtements de soie, qu'elle aime les Livres divins" (Ep 107, 9.12). Avec la méditation et la science des Ecritures se "conserve l'équilibre de l'âme" (Ad Eph., prol.). Seul un profond esprit de prière et l'assistance de l'Esprit Saint peuvent  nous  introduire à la compréhension de la Bible:  "Dans l'interprétation des Saintes Ecritures, nous avons toujours besoin de l'assistance de l'Esprit Saint" (In Mich. 1, 1, 10, 15).
Un amour passionné pour les Ecritures imprégna donc toute la vie de Jérôme, un amour qu'il chercha toujours à susciter également chez les fidèles. Il recommandait à l'une de ses filles spirituelles:  "Aime l'Ecriture Sainte et la sagesse t'aimera; aime-la tendrement, et celle-ci te préservera; honore-la et tu recevras ses caresses. Qu'elle soit pour toi comme tes colliers et tes boucles d'oreille" (Ep 130, 20). Et encore:  "Aime la science de l'Ecriture, et tu n'aimeras pas les vices de la chair" (Ep 125, 11).
Pour Jérôme, un critère de méthode fondamental dans l'interprétation des Ecritures était l'harmonie avec le magistère de l'Eglise. Nous ne pouvons jamais lire l'Ecriture seuls. Nous trouvons trop de portes fermées et nous glissons facilement dans l'erreur. La Bible a été écrite par le Peuple de Dieu et pour le Peuple de Dieu, sous l'inspiration de l'Esprit Saint. Ce n'est que dans cette communion avec le Peuple de Dieu que nous pouvons réellement entrer avec le "nous" au centre de la vérité que Dieu lui-même veut nous dire. Pour lui, une interprétation authentique de la Bible devait toujours être en harmonieuse concordance avec la foi de l'Eglise catholique. Il ne s'agit pas d'une exigence imposée à ce Livre de l'extérieur; le Livre est précisément la voix du Peuple de Dieu en pèlerinage et ce n'est que dans la foi de ce Peuple que nous sommes, pour ainsi dire, dans la juste tonalité pour comprendre l'Ecriture Sainte. Il admonestait donc:  "Reste fermement attaché à la doctrine traditionnelle qui t'a été enseignée, afin que tu puisses exhorter selon la saine doctrine et réfuter ceux qui la contredisent" (Ep 52, 7). En particulier, étant donné que Jésus Christ a fondé son Eglise sur Pierre, chaque chrétien - concluait-il - doit être en communion "avec la Chaire de saint Pierre. Je sais que sur cette pierre l'Eglise est édifiée" (Ep 15, 2). Par conséquent, et de façon directe, il déclarait:  "Je suis avec quiconque est uni à la Chaire de saint Pierre" (Ep 16).
Jérôme ne néglige pas, bien sûr, l'aspect éthique. Il rappelle au contraire souvent le devoir d'accorder sa propre vie avec la Parole divine et ce n'est qu'en la vivant que nous trouvons également la capacité de la comprendre. Cette cohérence est indispensable pour chaque chrétien, et en particulier pour le prédicateur, afin que ses actions, si elles étaient discordantes par rapport au discours, ne le mettent pas dans l'embarras. Ainsi exhorte-t-il le prêtre Népotien:  "Que tes actions ne démentent pas tes paroles, afin que, lorsque tu prêches à l'église, il n'arrive pas que quelqu'un commente en son for intérieur:  "Pourquoi n'agis-tu pas précisément ainsi?" Cela est vraiment plaisant de voir ce maître qui, le ventre plein, disserte sur le jeûne; même un voleur peut blâmer l'avarice; mais chez le prêtre du Christ, l'esprit et la parole doivent s'accorder" (Ep 52, 7). Dans une autre lettre, Jérôme réaffirme:  "Même si elle possède une doctrine splendide, la personne qui se sent condamnée par sa propre conscience se sent honteuse" (Ep 127, 4). Toujours sur le thème de la cohérence, il observe:  l'Evangile doit se traduire par des attitudes de charité véritable, car en chaque être humain, la Personne même du Christ est présente. En s'adressant, par exemple, au prêtre Paulin (qui devint ensuite Evêque de Nola et saint), Jérôme le conseillait ainsi:  "Le véritable temple du Christ est l'âme du fidèle:  orne-le, ce sanctuaire, embellis-le, dépose en lui tes offrandes et reçois le Christ. Dans quel but revêtir les murs de pierres précieuses, si le Christ meurt de faim dans la personne d'un pauvre?" (Ep 58, 7). Jérôme concrétise:  il faut "vêtir le Christ chez les pauvres, lui rendre visite chez les personnes qui souffrent, le nourrir chez les affamés, le loger chez les sans-abris" (Ep 130, 14). L'amour pour le Christ, nourri par l'étude et la méditation, nous fait surmonter chaque difficulté:  "Aimons nous aussi Jésus Christ, recherchons toujours l'union avec lui:  alors, même ce qui est difficile nous semblera facile" (Ep 22, 40).
Jérôme, défini par Prospère d'Aquitaine comme un "modèle de conduite et maître du genre humain" (Carmen de ingratis, 57), nous a également laissé un enseignement riche et varié sur l'ascétisme chrétien. Il rappelle qu'un courageux engagement vers la perfection demande une vigilance constante, de fréquentes mortifications, toutefois avec modération et prudence, un travail intellectuel ou manuel assidu pour éviter l'oisiveté (cf. Epp 125, 11 et 130, 15), et surtout l'obéissance à Dieu:  "Rien... ne plaît autant à Dieu que l'obéissance..., qui est la plus excellente et l'unique vertu" (Hom. de oboedientia:  CCL 78,552). La pratique des pèlerinages peut également appartenir au chemin ascétique. Jérôme donna en particulier une impulsion à ceux en Terre Sainte, où les pèlerins étaient accueillis et logés dans des édifices élevés à côté du monastère de Bethléem, grâce à la générosité de la noble dame Paule, fille spirituelle de Jérôme (cf. Ep 108, 14).
Enfin, on ne peut pas oublier la contribution apportée par Jérôme dans le domaine de la pédagogie chrétienne (cf. Epp 107 et 128). Il se propose de former "une âme qui doit devenir le temple du Seigneur" (Ep 107, 4), une "pierre très précieuse" aux yeux de Dieu (Ep 107, 13). Avec une profonde intuition, il conseille de la préserver du mal et des occasions de pécher, d'exclure les amitiés équivoques ou débauchées (cf. Ep 107, 4 et 8-9; cf. également Ep 128, 3-4). Il exhorte surtout les parents pour qu'ils créent  un  environnement  serein   et joyeux autour des enfants, pour qu'ils les incitent à l'étude et au travail, également par la louange et l'émulation (cf. Epp 107, 4 et 128, 1), qu'ils les encouragent à surmonter les difficultés, qu'ils favorisent entre eux les bonnes habitudes et qu'ils les préservent d'en prendre de mauvaises car - et il cite là une phrase de Publilius Syrus entendue à l'école - "difficilement tu réussiras à te corriger de ces choses dont tu prends tranquillement l'habitude" (Ep 107, 8). Les parents sont les principaux éducateurs des enfants, les premiers maîtres de vie. Avec une grande clarté, Jérôme, s'adressant à la mère d'une jeune fille et mentionnant ensuite le père, admoneste, comme exprimant une exigence fondamentale de chaque créature humaine qui commence son existence:  "Qu'elle trouve en toi sa maîtresse, et que sa jeunesse inexpérimentée regarde vers toi avec émerveillement. Que ni en toi, ni en son père elle ne voie jamais d'attitudes qui la conduisent au péché, si elles devaient être imitées. Rappelez-vous que... vous pouvez davantage l'éduquer par l'exemple que par la parole" (Ep 107, 9). Parmi les principales intuitions de Jérôme comme pédagogue, on doit souligner l'importance attribuée à une éducation saine et complète dès la prime enfance, la responsabilité particulière reconnue aux parents, l'urgence d'une sérieuse formation morale et religieuse, l'exigence de l'étude pour une formation humaine plus complète. En outre, un aspect assez négligé à l'époque antique, mais considéré comme vital par notre auteur, est la promotion de la femme, à laquelle il reconnaît le droit à une formation complète:  humaine, scolaire, religieuse, professionnelle. Et nous voyons précisément aujourd'hui que l'éducation de la personnalité dans son intégralité, l'éducation à la responsabilité devant Dieu et devant l'homme, est la véritable condition de tout progrès, de toute paix, de toute réconciliation et d'exclusion de la violence. L'éducation devant Dieu et devant l'homme:  c'est l'Ecriture Sainte qui nous indique la direction de l'éducation et ainsi, du véritable humanisme.
Nous ne pouvons pas conclure ces rapides annotations sur cet éminent Père de l'Eglise sans mentionner la contribution efficace qu'il apporta à la préservation d'éléments positifs et valables des antiques cultures juive, grecque et romaine au sein de la civilisation chrétienne naissante. Jérôme a reconnu et assimilé les valeurs artistiques, la richesse des sentiments et l'harmonie des images présentes chez les classiques, qui éduquent le cœur et l'imagination à de nobles sentiments. Il a en particulier placé au centre de sa vie et de son activité la Parole de Dieu, qui indique à l'homme les chemins de la vie, et lui révèle les secrets de la sainteté. Nous ne pouvons que lui être profondément reconnaissants pour tout cela, précisément dans le monde d'aujourd'hui.
* * *
Je suis heureux de saluer les francophones, notamment les jeunes prêtres de Belley-Ars, avec leur Évêque, Mgr Bagnard. J’adresse un salut tout particulier aux pèlerins de France venus avec les reliques de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte-Face, accompagnés par Mgr Pican, Évêque de Bayeux et Lisieux. Nous nous souvenons qu’il y a cent vingt ans, la petite Thérèse est venue rencontrer le Pape Léon XIII, pour lui demander la permission d’entrer au Carmel malgré son jeune âge. Il y a quatre-vingt ans, le Pape Pie XI la proclamait Patronne des Missions et, en 1997, le Pape Jean-Paul II la déclarait Docteur de l’Église. Après cette audience, j’aurai la joie de prier devant ses reliques, comme de nombreux fidèles peuvent le faire pendant toute la semaine dans différentes églises de Rome. Sainte Thérèse aurait voulu apprendre les langues bibliques pour mieux lire l’Écriture. À sa suite et à l’exemple de saint Jérôme, puissiez-vous prendre du temps pour lire la Bible de manière régulière. En devenant familiers de la Parole de Dieu, vous y rencontrerez le Christ pour demeurer en intimité avec lui. Avec ma Bénédiction apostolique.

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Jérôme de Stridon

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Jérôme de Stridon
Image illustrative de l'article Jérôme de Stridon


Bibliste, Docteur de l'Église et Saint
Naissance
Décès
Nationalité
Vénéré à
Vénéré par
Fête
30 septembre (cath.) ou 15 juin (calendrier grégorien) (orth.)
Attributs
Âgé, traduisant ou méditant la Bible, avec un crâne ou un lion, pourpre ou chapeau de cardinal
Saint patron
Jérôme de Stridon, saint Jérôme ou, en latin, « Eusebius Sophronius Hieronymus Stridonensis », né vers 347 à Stridon, à la frontière entre la Pannonie et la Dalmatie (actuelle Croatie) et mort le 30 septembre 420 à Bethléem, est un moine, traducteur de la Bible, docteur de l'Église et l'un des quatre pères de l'Église latine, avec Ambroise de Milan, Augustin d'Hippone et Grégoire Ier. L'ordre des hiéronymites (ou « ermites de saint Jérôme ») se réfère à lui.
Jérôme suit des études à Rome, se convertit vers l'âge de 18 ans à la suite d'un rêve mystérieux, puis, après un séjour en Gaule, part pour la Terre sainte en 373. Il vit en ermite dans le « désert » de Chalcis de Syrie, à une cinquantaine de kilomètres à l'est d'Antioche. Il est ensuite ordonné prêtre à Antioche. En 383, le pape Damase Ier le choisit comme secrétaire et lui demande de traduire la Bible en latin. La marque de confiance que le pape lui avait accordée à cette occasion explique que la tradition et l'iconographie lui reconnaissent la qualité de cardinal, bien que l'institution cardinalice n'ait pas encore reçu, à l'époque, la définition précise que lui conférera au XIe siècle la réforme grégorienne.
À la mort du pape, il doit quitter Rome et retourne en Terre sainte en compagnie de Paula, noble romaine. Ils fondent un monastère double à Bethléem. Durant les 34 dernières années de sa vie, Jérôme se consacre à composer un texte latin de l'ancien et du nouveau Testament qui soit plus fidèle aux manuscrits originaux grecs et hébreux. Concurremment il rédige ses commentaires sur la Bible.
Il meurt en 420 et ses restes sont d'abord enterrés à Jérusalem puis auraient été transférés à la basilique Sainte-Marie-Majeure, l'une des quatre grandes basiliques de Rome.
Les catholiques le considèrent comme un des Pères de l'Église et, avec les orthodoxes, le vénèrent comme saint. Depuis Boniface VIII, en 1298, il est qualifié de docteur de l'Église.
Sa traduction de la Bible constitue la pièce maîtresse de la Vulgate, traduction latine officiellement reconnue par l'Église catholique. Il est considéré comme le patron des traducteurs en raison de sa révision critique du texte de la Bible en latin qui a été utilisée jusqu'au XXe siècle comme texte officiel de la Bible en Occident1.

Sommaire

Biographie

Enfance

Représentation de Jérôme comme cardinal, XVIIIe siècle, São Paulo.
Jérôme naît à Stridon au milieu du IVe siècle. La date exacte de sa naissance n'est pas connue, mais les éléments qu'il donne (il est encore enfant à la mort de Julien), permettent de la situer vers l'année 347b 1,d 1,2. Ses parents sont chrétiens et d'un milieu aisé, ils possèdent un domaine3,d 2. Conformément aux usages de l'époque, il n'est pas baptisé mais est inscrit en tant que catéchumène3.
Il part vers l'âge de douze ans pour Rome afin de poursuivre ses étudesb 2,d 3. Il est accompagné de son ami Bonosus et se lie d'amitié à Rome avec Rufin d'Aquilée et Héliodore d'Altino4,d 4. Il étudie auprès d'Aelius Donat la grammaire, l'astronomie et la littérature païenne5, dont Virgile, Cicéron, et fréquente le théâtre, le cirque romaind 4. Vers l'âge de seize ans, il suit les cours de rhétorique et de philosophie auprès d'un rhéteur6, ainsi que de grec.
Il demande le baptême vers 366d 5. Après quelques années à Rome, il se rend avec Bonosus en Gaule vers 367, et s'installe à Trèves, « sur la rive à moitié barbare du Rhin »b 3,d 5. C'est là qu'il entame son parcours théologique et recopie, pour son ami Rufin, le commentaire d'Hilaire de Poitiers sur les Psaumes, et le traité De synodis et où il découvre le monachisme naissantd 6. Il séjourne ensuite pendant quelque temps, peut-être plusieurs années, avec Rufin et Chromace d'Aquilée, dans une communauté cénobitiqueb 4,d 7. C'est à ce moment qu'il rompt les relations avec sa famille, et qu'il affirme sa volonté d'être consacré à Dieud 7. Quelques-uns de ses amis chrétiens l'accompagnent lorsqu'il entame, vers 373, un voyage à travers la Thrace et l'Asie Mineure pour se rendre dans le nord de la Syrie.

Premières expériences monastiques

À Antioche, deux de ses compagnons meurent, et lui-même tombe malade plusieurs fois. Au cours de l'une de ces maladies (hiver 373-374), il fait un rêve qui le détourne des études profanes et l'engage à se consacrer à Dieu. Dans ce rêve, qu'il raconte dans l'une de ses lettres, il lui est reproché d'être « cicéronien, et non pas chrétien »d 8. À la suite de ce rêve, il semble avoir renoncé pendant une longue durée à l'étude des classiques profanes et s'être plongé dans celle de la Bible sous l'impulsion d'Apollinaire de Laodicée7. Il enseigne ensuite à Antioche auprès d'un groupe de femmes, étant sans doute disciple d’Évagre le Pontique. Il étudie aussi les écrits de Tertullien, Cyprien de Carthage et Hilaire de Poitiersb 5,d 9.
Désirant intensément vivre en ascète et faire pénitence, il s'installe en 375 dans le désert de Chalcis de Syrie, au sud-ouest d'Antioche, connu sous le nom de « Thébaïde de Syrie »d 10. Il y passe quelque temps en raison du grand nombre d'ermites qui y viventd 11. La période au désert et la vie érémitique de Jérôme fut assez difficile, notamment du fait des jeûnes et de sa santé fragile : « Les jeûnes avaient pâli mon visage, mais les désirs enflammaient mon esprit dans mon corps glacé et devant le pauvre homme que j'étais, chair à moitié morte, seuls bouillonnaient les incendies des voluptésd 12 ». Il est en relation à cette époque avec les chrétiens d'Antioche, et semble avoir commencé alors à s'intéresser à l'Évangile des Hébreux, qui est, selon les gens d'Antioche, la source de l'Évangile selon Matthieu. C'est à cette époque qu’il fait ses premiers commentaires bibliques en commençant par le plus petit livre de la Bible, le livre d'Abdiasb 6. Il profite de ce temps pour apprendre l'hébreu avec l'aide d'un juifb 7,8,d 12. Il traduit alors l’Évangile des Nazaréens, qu’il considère un temps comme l’original de l’Évangile de Matthieub 7. C'est à partir de cette période que Jérôme commence sa correspondance épistolaire, qu'il continue tout au long de sa vied 13.
À son retour à Antioche, en 378 ou 379, il est ordonné par l'évêque Paulin. Peu de temps après, il part à Constantinople pour continuer ses études des Écritures sous l'égide de Grégoire de Nazianze9, mais aussi pour éviter les querelles théologiques entre les partisans de Nicée et les ariensb 8,d 14. Il y reste deux ans et suit les cours de Grégoire de Nazianze qu’il décrit comme son précepteurb 9,d 15. C’est à cette période qu’il découvre Origène et qu’il commence à développer une exégèse (étude de la Bible) en comparant les interprétations latines, grecques et hébraïques de la Bibleb 10,d 16. Il traduit en latin et complète les tables chronologiques de la Chronique d'Eusèbe de Césarée, histoire universelle d'Abraham à Constantind 17.

Jérôme au service du pape

Paula, sa fille sainte Eustochium et saint Jérôme, peinture de Francisco de Zurbarán.
En 382, il revient à Rome pour trois ans. Il est en contact direct avec le pape Damase Ier et les principaux responsables de l'Église de Rome10. Son retour à Rome est sans doute dû aux conflits issus du Concile de Constantinople ; il rencontre Paulin qui l’a invité à Rome pour être interprèteb 11,d 18. Il est invité au concile de Rome de 382, qui est convoqué pour mettre fin à la séparation d'une partie de l'Église d'Antioche. Jérôme, qui parle grec et latin, se rend indispensable auprès du pape Damase Ier par ses traductions et sa connaissance biblique11. Il devient un secrétaire occasionnel du pape et le conseille lors de consultations synodalesNote 1,12,11.
En plus de l’aide occasionnelle donnée au pape Damase, Jérôme répond à ses demandes d'explications sur des termes de la Bible en utilisant les versions grecques et hébraïques13,14,d 19. Ses traductions et ses interprétations cherchent à intégrer les aspects historiques de l’Écriture15. À la demande privée du pape Damase, il cherche aussi à prendre en charge la révision du texte de la Bible latine, sur la base du Nouveau Testament grec et des traditions grecques de la Septante, attribuées à Symmaque l'Ébionite et Théodotion16, afin de mettre fin aux divergences des textes qui circulent en Occident (connus sous le nom de Vetus Latina)17,d 20. Il commence aussi la traduction des Psaumes16,b 12. Il traduit à la demande de Damase Les commentaires sur le Cantique des cantiques d’Origène, ainsi que le traité Sur le Saint Esprit de Didyme l’Aveugle16,b 13,d 21.
Il exerce une influence non négligeable au cours de ces trois années passées à Rome, notamment par son zèle à prôner l'ascétismeb 14. Il s'entoure d'un cercle de femmes de la noblesse, dont certaines sont issues des plus anciennes familles patriciennes, comme les veuves Marcella et Paula, et leurs filles Blaesilla et Eustochiumb 14,d 22. Il prend parti pour la possibilité d'être une femme consacrée en défendant la virginité, dans la célèbre lettre 22, rédigée en 384, destinée à Eustochium, surnommée Sur la virginité à conserver. Il met en garde Eustochium contre les dangers de l'adolescence, lui recommandant d'éviter le vin18 : « Vin et jeunesse : double fournaise de volupté. Pourquoi jeter de l'huile sur le feu ? Pourquoi à ce jeune corps ardent fournir l'aliment de ses flammes19 ? », encourageant la virginité20 : « Rien n'est dur à qui aime ; à qui désire, nul effort n'est difficile (...) chaque fois que dans le monde tu remarqueras quelque objet fastueux, émigre en ton esprit au paradis : commence d'être ici-bas ce que tu seras là-haut »21. Cette lettre connaît une diffusion importante à Rome et contribue à développer une certaine opposition au sein du clergé romain20.
Jérôme fait la critique du clergé régulier, il critique la cupidité des évêques et des prêtres. De plus il critique le paganisme qui reste présent à Rome au sein du clergé romain, qui y préserve des cultes païensb 15. Les critiques ouvertes de Jérôme contribuent à faire naître une hostilité croissante à son égard de la part du clergé et de ses partisans22,b 16,d 23.
Peu de temps après la mort de son protecteur Damase, le 11 décembre 384, l'opposition du clergé à l'égard de Jérôme le conduit à quitter Rome16. Sa présence loin d'Antioche allait à l’encontre du concile de Nicée, qui exigeait que les prêtres ordonnés restent dans leurs diocèses d'origineb 17. Il part avec quelques fidèles en direction de Jérusalem, en prenant avec lui des copies de livres, avec beaucoup de rancune envers ceux qui l’ont exclu23,b 18.

Pèlerinage en Terre Sainte

Saint Jérôme, par Juan Martínez Montañés
En août 385, il retourne à Antioche, accompagné par son frère Paulinianus et quelques amis. Il est suivi peu de temps après par Paula et Eustochium, résolues à quitter leur entourage patricien pour finir leurs jours en Terre Sainte24. Les pèlerins, rejoints par l'évêque Paulin d'Antioche, visitent Jérusalem, Bethléem et les lieux saints de Galilée25,b 19,d 24.Ils rencontrent Rufin d'Aquilée, son ami de jeunesse, et Mélanie l'Ancienne à Jérusalem, qui mènent une vie de pénitence et de prière, dans des monastères, que Jérôme cite en exemple à Paula26,b 20,d 24.
Dans un commentaire violemment anti-juif de Sophonie 1 : 15, il reprend l'accusation de déicide contre les Juifs formulée dans le corpus patristique : « Ce jour est un jour de fureur, Un jour de détresse et d'angoisse, Un jour de ravage et de destruction, Un jour de ténèbres et d'obscurité, Un jour de nuées et de brouillards,... » il mentionne l'habitude des Juifs de venir pleurer au mur des Lamentations : « Jusqu'à ce jour, ces locataires hypocrites ont l'interdiction de venir à Jérusalem, car ils sont les meurtriers des prophètes et notamment du dernier d'entre eux, le Fils de Dieu ; à moins qu'ils ne viennent pour pleurer car on leur a donné permission de se lamenter sur les ruines de la ville, moyennant paiement »27.
Pendant l'hiver 385-386, Jérôme et Paula partent en Égypte, car c’est là le berceau des grands modèles de la vie ascétique28,b 21. À Alexandrie, Jérôme peut rencontrer et écouter le catéchiste Didyme l'Aveugle expliquer le prophète Osée et raconter les souvenirs qu'il avait de l'ascète Antoine le Grand, mort trente ans plus tôtb 21,d 25.

Fondation du monastère à Bethléem

Couvent de Saint-Jérôme à Bethléem.
En 386, il revient à Bethléem où il s'installe et fonde une communauté d'ascètes et d'érudits28. Il y construit et développe son monastère pendant trois ans grâce aux moyens que lui fournit Paula29,b 22. L'ensemble comporte une hôtellerie pour accueillir les pèlerins, et aussi un monastère pour les femmes29,d 26. Paula dirige le monastère des femmes et Jérôme quant à lui dirige le monastère des hommes, mais il donne des directions spirituelles aux hommes comme aux femmes à travers des explications des Écritures30. L'Écriture a une place primordiale dans la vie communautaire inaugurée par Jérôme. Jérôme assimile la Bible au Christ : « Aime les saintes Écritures et la Sagesse t'aimera, il faut que ta langue ne connaisse que le Christ, qu'elle ne puisse dire que ce qui est saint »d 27. Jérôme montre des qualités d'éducateur, il écrit pour la petite-fille de Paula un manuel d'éducation, dans lequel il insiste sur la pédagogie : « Qu'on lui fasse des lettres, soit de buis, soit d'ivoire, et qu'on les désigne par leurs noms ; qu'elle s'en amuse, qu'ainsi son amusement même lui soit un enseignement..., qu'assembler les syllabes lui vaille une récompense, qu'on l'y invite encore par des petits cadeaux qui peuvent faire plaisir à cet âge. » ; il poursuit ses conseils : « Qu'elle ait des compagnes d'études qu'elle puisse envier, dont l'éloge la pique. Il ne faut pas la gronder si elle est un peu lente, mais stimuler son esprit par des compliments : qu'elle trouve de la joie dans les succès et dans l'échec de la peine. Veiller surtout à ce qu'elle ne prenne pas les études en dégoût, car l'amertume ressentie dans l'enfance pourrait durer au-delà des années d'apprentissage »d 28.
Dans sa correspondance avec certains Romains qui lui demandent conseil, Jérôme montre l'importance qu'il donne à la vie communautaire31 : « Je préférerais que tu sois dans une sainte communauté, que tu ne t'enseignes pas toi-même et que tu ne t'engages pas sans maître dans une voie entièrement nouvelle pour toi », recommandant la modération dans les jeûnes corporels : « la malpropreté sera l'indice de la netteté de ton âme... Une nourriture modique, mais raisonnable, est salutaire au corps et à l'âme », ainsi que d'éviter l'oisiveté : « Livre-toi à quelque travail manuel, pour que le diable te trouve toujours occupé », terminant ses conseils par la maxime : « Le Christ est nu, suis-le nu. C'est dur, c'est grandiose et difficile ; mais magnifique en est la récompense »32.

Commentaires des Écritures

À Bethléem, il apprend l'hébreu en suivant les cours du rabbin Bar Anima et étudie à la bibliothèque de Césarée de Palestine les différents écrits d'Origène ainsi que l'Ancien Testament en grec et hébreu33,b 23. Jérôme développe des commentaires sur l'Ecclésiaste ; pour cela il s'appuie sur les différentes interprétations afin de pouvoir découvrir le sens littéral puis faire des commentaires34. À la demande de Paula et d'Eustochium, il traduit l'épître aux Galates35 puis fait le même travail avec l'épître aux Éphésiens et l'épître à Tite36.
En 389 il arrête son travail sur les épîtres de Paul afin de commencer la traduction des Psaumes37. Il commence la traduction du livre de Nahum37. Il développe alors sa méthode d'exégèse, issue en grande partie d'Origène : traduire le livre dans ses différentes versions puis en donner une explication historique, puis allégorique et enfin spirituelle. Il profite de ses commentaires sur la Bible pour répondre à la théologie de Marcion qui remet en cause l'unicité du Dieu de l'Ancien Testament et du Nouveau Testament38. Il écrit des commentaires du livre de Michée, du livre de Sophonie, du livre d'Aggée ainsi que du livre de Habacuc39.
De 389 à 392, Jérôme travaille à la traduction de la Bible de la Septante en latin40, il utilise la technique de l'hexaples d'OrigèneNote 2,b 24.
À la demande de Paula et d'Eustochium, Jérôme traduit les 39 homélies d'Origène et critique les écrits d'Ambroise de Milan qui utilise les écrits d'Origène en se trompant dans les traductions41. La recherche biblique conduit Jérôme à entreprendre une onomasticon des noms et lieux hébreux, poursuivant l'initiative du rabbin Philon d'Alexandrie et complétant celle existante d'Eusèbe de Césarée42. Cette étude le conduit à utiliser l'hébreu, ainsi que des traditions rabbiniques, afin de pouvoir mieux comprendre certains passages de la Bible, ce qui est une nouveauté dans le christianisme qui n'utilise alors que la version grecque de la Bible, la Septante, dans l'exégèse43.

Jérôme polémiste et apologétique

Article détaillé : Jovinien (moine).
Jérôme visité par des anges, XVIIe siècle, par Bartolomeo Cavarozzi
Jérôme continue ses traductions avec les écrits de Didyme l'Aveugle. Il reprend le travail commencé à la demande du pape Damase, et finit la traduction du traité sur la divinité du Saint-Esprit44. Il écrit Sur les hommes illustres, une nomenclature des principaux personnages historiques chrétiens, en s'inspirant de l'Histoire ecclésiastique d'Eusèbe de Césarée, mais aussi des écrits de Philon d'Alexandrie45,b 25. Sur les hommes illustres deviendra l'une des principales sources d'information des historiens pendant de nombreux siècles46.
Jérôme écrit en 393 un traité polémique Contre Jovinien. Il y critique les thèses du moine Jovinien, qui affirme que les personnes menant une vie d'ascèse ont les mêmes mérites que les personnes qui ne la pratiquent pas, et que les péchés sont d'égale importance47. Cette conception de Jovinien va à l'encontre des principes de la vie monacale ainsi que de la virginité et de la vie consacrée des femmes si chers à Jérôme47. Les thèses de Jovinien sont condamnées par des conciles locaux, par Ambroise de Milan et par Augustin d'Hippone qui parlent de Jovinien comme d'un hérétique48,b 26.
Jérôme, en s'appuyant sur de nombreux passages de la Bible, mais aussi sur des philosophes helléniques, critique vivement cette conception, en montrant la supériorité de la virginité sur la vie conjugale49. Il prend aussi la défense de la sobriété et met en garde Rome contre la possibilité de retour des vices antérieurs au christianisme50. Son traité Contre Jovinien est cependant très mal perçu à Rome et reçoit de nombreuses critiques, certains accusant Jérôme de nier l'importance du mariage et donc l'œuvre de la création, d'autant que la virginité consacrée n'est pas encore développée à Rome51,b 27. Jérôme ajoute alors une Apologie à son traité, cherchant à limiter les critiques qui lui sont adressées.

La querelle sur Origène

Article détaillé : Origène.
Saint Jérôme écrivant, peinture du Caravage (1607)
La vie monastique de Jérôme, et ses critiques vives contre certains moines, dénonçant les vices des uns et des autres, lui valent de nombreuses inimitiés52. De passage à Bethléem, Sulpice-Sévère défend l'attitude de Jérôme, le décrivant comme très studieux, défendant la doctrine et dormant peu52. Mais cette opinion n'est pas partagée par tous : Palladios, ami de Jean Chrysostome, décrit Jérôme comme étant doué mais très jaloux, édictant des règles quand il le souhaite, au contraire de Rufin d'Aquilée, qu'il décrit comme un vrai modèle ascétique53.
Les rapports entre Jérôme et Rufin d'Aquilée se dégradent à la même époque : leur longue amitié s'interrompt brutalement, se muant en une haine féroce entre les deux personnes54, à cause essentiellement de leurs divergences sur Origène55.
Au début 393 un groupe de moines demande sa signature à Jérôme de Stridon au bas d'une déclaration dans laquelle il dénonce les erreurs d’OrigèneNote 3, que Jérôme accepteb 28. Jérôme défend sa traduction d'Origène en affirmant : « Qu'Origène soit hérétique, peu importe ! Je ne nie pas qu'il le soit sur certains sujets, mais il a bien interprété les Écritures ; il a expliqué les obscurités des prophètes et dévoilé les mystères de l'Ancien et du Nouveau Testament »d 29. Ce même groupe se présente à Rufin d’Aquilée qui refuse de signer cette déclaration ; or Rufin d’Aquilée était protégé par Jean, faisant naître des doutes sur leur conformité aux dogmes. En 393, Épiphane de Salamine se rend à Jérusalem, où il critique ouvertement les anthropomorphismes d’Origène et suspecte d’hérésie l'évêque Jean II de Jérusalem56. Peu de temps plus tard il ordonne de force le frère de Jérôme, Paulusb 29. Or cette ordination a lieu sans l’accord de Jean de Jérusalem et en dehors de sa juridiction. L’évêque, mécontent, exclut Jérôme et sa communauté des célébrations dans l'église de la Nativité57. Cet épisode conduit à une rupture entre Jérôme et Rufin d'Aquilée, ce dernier soutenant Jean de Jérusalem57,d 29. Celui-ci cherche alors à exclure Jérôme de son diocèse, mais ils réussissent à se réconcilier grâce à Théophile d'Alexandrie58.
Saint Jérôme. Christoph Paudiss (ca 1656-58)
Jérôme reprend en 396 ses traductions de la Bible, avec le livre de Jonas, ainsi que le livre d'Abdias ; il en profite pour prendre ses distances avec les thèses d'Origène, mais continue de mettre en parallèle les traductions hébraïques et grecques59. Il peaufine sa méthode d'interprétation de la Bible, regrettant ses interprétations de jeunesse : « Je dois me faire pardonner d'avoir dans mon adolescence, poussé l'amour et le goût des Saintes Écritures, interprété allégoriquement le prophète Abdias, alors que j'en ignorais le sens historique »60,61. Au printemps 397, il explique les visions d'Isaïe ; il est alors encore plus précis sur l'interprétation des Écritures : « L'interprétation spirituelle doit rester conforme à la vérité historique, dont l'ignorance fait tomber beaucoup d'interprètes dans l'aveuglement »62. C’est dans ce commentaire d’Isaïe qu’il écrit la célèbre phrase qui montre tout l’importance qu’il donne à l’étude de la Bible : « Ignorer les Écritures, c’est ignorer le Christb 30 ».
Rufin d'Aquilée traduit les œuvres d'Origène, mais dans la préface de sa traduction il critique ouvertement Jérôme, affirmant que Jérôme, par sa traduction, favorise les hérésies d'Origène63. La réponse de Jérôme ne se fait pas attendre : il critique vivement la méthode de traduction de Rufin d'Aquilée qui, sous prétexte de ne pas vouloir favoriser les hérésies, trahit les traductions ; il décide de traduire lui-même l'ouvrage Sur les Principes d'Origène en 398 et 39964,d 30. Cette traduction des écrits d'Origène par Jérôme conduit à accentuer la méfiance à l'encontre de Jérôme, certains le soupçonnant d'hérésie65,b 31. La mort du pape Sirice et l'élection du pape Anastase Ier changent cependant la donne, le nouveau pape étant bienveillant à l'égard de Jérôme66,b 32.
Rufin d'Aquilée est cependant mis en difficulté et il répond dans son Apologie en critiquant de nouveau Jérôme pour sa proximité avec Origène67. Cette nouvelle charge contre Jérôme conduit ce dernier à écrire un traité Contre Rufin dans lequel il présente sa conception de la traduction des Écritures et de leurs interprétations : il défend la possibilité d'avoir différentes interprétations68. Concernant la traduction de la Bible, là encore Jérôme défend les différentes possibilités de traduction qui permettent d'enrichir la lecture d'une traduction69. D’ailleurs, Jérôme profite de cette période pour traduire la Bible en s’appuyant sur l’hébreu : ainsi il traduit en 393 les livres de Samuel et des Rois, en 394 le livre de Job, les livres des Prophètes, en 395 les livres des Chroniques, les cinq livres du Pentateuque (la date est encore discutée par les historiens, aux environs de 398), en 398 le livre des Proverbes, le Cantique des Cantiques, l’Ecclésiaste, les Psaumes, en 399 les livres de Tobie et de Judith, en 400 le livre d’Esdrasb 33. Chaque livre qu’il traduit est précédé d’une préface où Jérôme décrit les difficultés de la traduction, mais aussi une défense de l’hébreu dans la traduction vis-à-vis des nombreux critiques et partisans de la Septanteb 34.

Travaux exégétiques

Saint Jérôme écrivant, terre cuite du XVIIIe siècle par Luc Breton, Bibliothèque municipale de Besançon.
Les travaux de Jérôme suscitent un vif intérêt de la part de saint Augustin qui lui écrit à de nombreuses reprises pour avoir son point de vue sur l'interprétation de la Bible70. Au début, Jérôme de Stridon ne lui répond pas car il se méfie d'Augustin qui n'est alors pas très reconnu71. Ce n'est qu'à partir de 404 que les échanges entre Jérôme et Augustin d'Hippone deviennent fructueux, Augustin faisant part de sa méfiance vis-à-vis de la traduction de la Bible provenant de sources hébraïques72,d 31.
Le 16 janvier 404, sa fidèle amie Paula meurt, ce qui marque profondément Jérôme : il tombe malade et a beaucoup de mal à se remettre à travailler73,b 35. Il décide cependant de traduire en latin les anciennes règles cénobitiques d'Orient, « la plupart des Latins ignorent le texte des Égyptiens et des Grecs par lesquels les préceptes de Pachôme, de Théodore et d'Oriésus ont été mis par écrit ».
En 406, Jérôme reçoit une missive de l'évêque Exupère de Toulouse qui lui demande son avis sur les théories du prêtre Vigilance qu'il a rencontré74,b 36. Jérôme écrit alors un traité, Contre Vigilance, dans lequel il dénonce la doctrine prêchée par Vigilance, qui refuse le culte des martyrs et s'oppose au célibat consacré. Jérôme affirme alors que les morts sont unis dans le Christ, et peuvent continuer à intercéder pour les vivants : « Si les apôtres et les martyrs, encore revêtus d'un corps et dans l'obligation de prendre soin de leur salut, peuvent prier pour les hommes, à plus forte raison peuvent-ils le faire après avoir remporté la victoire et reçu la couronne »75,76.
Il reprend ses études et ses traductions sur les prophètes et sur Isaïe tout en répondant aux questions qui lui sont envoyées de Gaule, d'Espagne, d’Afrique du Nord, par le biais de pèlerins en Terre Sainteb 37. Il finit en 408 la traduction d'Isaïe qu'il a promise à la défunte Paula, et il la dédicace à sa fille Eustochium77.

Grandes catastrophes, lutte contre Pélage et mort de Jérôme

Article détaillé : Pélage (hérésiarque).
La basilique Sainte-Marie-Majeure à Rome, où seraient enterrés les restes de saint Jérôme.
Le sac de Rome en 410 par les Wisigoths conduit à la mort des principaux amis de Jérôme qui en est très affecté78. La traduction et l'étude des textes d'Ézéchiel sont souvent limitées du fait de l'âge de Jérôme, mais aussi par la présence à Bethléem de beaucoup de réfugiés qui arrivent dans son monastère79.
Les pélagiens, qui forment alors une grande famille spirituelle, minimisent l'importance des sacrements, certains niant l'importance de la grâce dans le salut, ce qui conduit Jérôme à critiquer Pélage, qu'il surnomme « ventre à bouillie », et à tenter en vain de le faire condamnerd 30. Cependant il n'y parvient pas et une troupe de partisans des pélagiens envahit et dévaste le monastère de Bethléem en 41680. Une partie du monastère est brûlée et un diacre est tué, ce qui conduit Jérôme et son entourage à se réfugier dans des tours fortifiéesd 32. La nouvelle de la destruction du monastère de Jérôme ainsi que des meurtres remonte jusqu'au pape Innocent Ier qui s'inquiète de sa situation : « Ta douleur et tes gémissements émeuvent si fort nos entrailles que ce n'est pas le moment de te donner des conseils80 ».
Jérôme est contraint de se réfugier dans une forteresse avoisinante. Il reçoit l'appui du pape, qui demande à Jean de Jérusalem de protéger Jérôme81,d 32. Pélage est alors condamné par le concile de Carthage de 416, dominé par Augustin d'Hippone, et chassé de Palestine en 418d 32. Jérôme est à la même époque très affecté par la mort soudaine d'Eustochium81 « La dormition soudaine de la sainte et vénérable Eustochium nous a tout à fait brisé et changé presque notre manière de vivre... La vivacité d'esprit et les forces corporelles m'ont totalement abandonnéd 33. ». Jérôme meurt sans doute le 30 septembre 419. La date de sa mort est connue par la chronique de Prosper d'Aquitaine81. Ses restes, enterrés d'abord à Jérusalem, auraient été ensuite transférés, selon une tradition non authentifiée, à la basilique Sainte-Marie-Majeure de Rome, lors des invasions musulmanes en Palestined 34.

Spiritualité

Ordo seu regula

Œuvre théologique

La Vision de saint Jérôme de Louis Cretey, XVIIe siècle.
La quasi-totalité de la production de Jérôme dans le domaine doctrinal a un caractère polémique plus ou moins affirmé. Elle est dirigée contre les adversaires de la doctrine orthodoxe. Même sa traduction du traité de Didyme l’Aveugle sur l'Esprit Saint en latin (commencée à Rome en 384 et continuée à Bethléem) fait preuve d'une tendance à l'apologétique contre les ariens et les tenants de la doctrine pneumatisteb 38. Il en est de même de sa version du De principiis d'Origène (vers 399), dont la vocation est de suppléer à la traduction inappropriée de Rufin67,68. Les écrits polémiques au sens strict couvrent la totalité de la carrière littéraire de Jérôme. Pendant ses séjours à Antioche et Constantinople, il doit s'occuper de la controverse arienne, et particulièrement des schismes provoqués par Mélitios et Lucifer de Cagliari. Dans deux lettres au pape Damase (ep. 15 et 16), il se plaint de la conduite des deux partis à Antioche, les mélétiens et les pauliniens, qui ont tenté de le faire participer à leur controverse sur l'application des termes « ousia » et « hypostasis » à la Trinité.
À la même époque, ou un peu plus tard (379), il rédige son Liber contra Luciferianos, où il fait un usage adroit du dialogue pour combattre les meneurs de cette faction. À Rome, vers 383, il écrit une vibrante tirade contre l'enseignement d'Helvidius, pour défendre la doctrine de la virginité perpétuelle de Marie et la supériorité du célibat sur l'état conjugal47. Il trouve un autre opposant en la personne de Jovinianus (Jovinien, cité plus haut) avec qui il entre en conflit en 392 (Adversus Jovinianum, et l'apologie de ce texte, que l'on trouve dans une lettre à son frère Pammachius, ep. 48)51. Une fois de plus, il prend la défense des pratiques catholiques de la piété et de sa propre éthique ascétique en 406, contre le prêtre espagnol Vigilantius qui s'oppose au culte des martyrs et des reliques, au vœu de pauvreté, et au célibat du clergé74.
À la même époque débute la controverse avec Jean de Jérusalem et Rufin sur l'orthodoxie d'Origène67. C'est de cette période que datent ses polémiques les plus passionnées et les plus globales : le Contra Joannem Hierosolymitanum (398 ou 399), les deux Apologiae contra Rufinum qui y sont intimement liées (402)67, et le « dernier mot » écrit quelques mois plus tard, Liber tertius seu ultima responsio adversus scripta Rufini. Le dernier de ses écrits polémiques est le dialogue « Contre Pélage »82,83.

Interprétation de la Bible

Jérôme de Stridon, de par son travail de traduction de la Bible, rend possible une évolution très importante pour l'histoire du christianisme occidental. En effet, la majorité des écrits bibliques sont à l'époque en grec, avec la traduction de la Septante. Or cette traduction grecque de la Bible est connue dans le monde latin (ou occidental) sous différentes versions. De plus, de nombreux débats théologiques animent avec passion les cités grecques, alors que le débat théologique en Occident est beaucoup moins intense. Les traductions de commentaires d'Origène ainsi que d'écrits de Didyme l'Aveugle contribuent à enrichir la connaissance par les chrétiens latins des écrits des auteurs orientaux84.
Article détaillé : Exégèse biblique.
Jérôme développe tout au long de sa vie de nombreux commentaires sur l'Écriture. L'exégèse biblique de Jérôme est en grande partie fondée sur la typologie d'Origène dans l'ouvrage Sur les principes85.
Lors de l'étude d'un texte biblique, Jérôme observe les différentes traductions existantes, latines, grecques et hébraïques. Ces différentes versions lui permettent de trouver le sens le plus proche de l'écrivain inspiré39,b 39. Une fois la traduction faite, Jérôme recherche le sens historique du passage biblique, puis le sens allégorique de chacune des versions traduites avant de les comparer86,b 39. Jérôme n'hésite pas à comparer un texte biblique à d'autres textes de la Bible afin de pouvoir expliquer les passages difficiles, c'est grâce à la Bible que l'on peut trouver des réponses aux interrogations86. C'est dans la lettre 120 à Hédybia que Jérôme conceptualise la manière de faire de l'exégèse85 : « Il y a dans notre cœur une triple description qui est la règle des Écritures. La première est de les comprendre selon le sens historique, la seconde selon la tropologie, la troisième selon l'intelligence spirituelle87 ».

Femmes consacrées et virginité

Jérôme de Stridon défend tout au long de sa vie la possibilité pour les femmes d'avoir une vie consacrée88. Dès l'époque romaine, il défend la virginité de la femme dans son traité Contre Helvidius. Celui-ci niait la virginité perpétuelle de Marie, affirmant que cela n'avait pas d'importance, et que Jésus avait des frères88. Jérôme, en reprenant les termes de la Bible, affirme que la notion de frère est plus large dans les évangiles. Puis il démontre dans son traité Contre Helvidius que la nouveauté du christianisme conduit à faire évoluer l'échelle des valeurs : la supériorité du mariage sur le célibat n'est plus vraie après l'arrivée du Christ comme elle l'était à l'époque des Patriarches et de l'Ancienne Alliance88.
Le statut des femmes à Rome à l'époque de Jérôme laissait place à une large émancipation pour les femmes riches de Rome ; l'apparition de femmes consacrées encouragées par Jérôme est donc une nouveauté qui est mal vue par la société romaine89. Cependant Jérôme, comme Ambroise de Milan dans trois traités, Sur les vierges, Sur les veuves, Sur la virginité quelques années auparavant, défend l'émergence de femmes consacrées90. Il commence à rencontrer des femmes dévotes à Rome89, Marcella, amie du pape Damase, puis d'autres romaines comme Paule auxquelles il enseigne la Bible et l'exégèsed 22.

La Vulgate

Articles détaillés : Vetus Latina, Vulgate et Concile de Trente.
Prologue de l'évangile de Jean, Vulgate clémentine.
Jérôme est un érudit de langue latine à une époque où cela implique de parler couramment le grec. Il sait un peu d'hébreu à l'époque où il commence son projet de traduction, mais il se rend à Bethléem pour parfaire sa connaissance de la langue et améliorer son approche de la technique juive du commentaire scripturaire.
Il existe alors trois versions, une traduction africaine utilisée par Tertullien, une autre utilisée par les Églises occidentales et enfin la dernière, italienne, attestée par Ambroise de Milan et Augustin d'Hippone40. Jérôme préfère la version latine utilisée par Ambroise. Néanmoins, très vite, il déplore la multiplicité des traductions latines, aujourd'hui rassemblées sous le vocable Vetus Latina. Il s'efforce tout au long de sa vie de chercher les meilleures traductions et de les composer lui-même. Ainsi, il utilise au début les différentes versions grecques de la Bible, dont la Septante, puis progressivement s'appuie sur les écrits hébraïques de la Bible afin d'affiner la traductiond 35.
L'utilisation de l'hébreu pour l'exégèse est alors relativement rare91. Jérôme étudie aussi l'hébreu et défend l'existence d'une « veritas hebraicab 38 ». Cette volonté de retrouver l’origine des textes, mais surtout sur l’hébreu, est alors une radicale nouveauté dans le christianisme, dans la mesure où le christianisme ne s’est fondé jusqu’alors que sur la Septante ou ses traductions. Jérôme de Stridon enrichit ainsi la recherche sur la Bible, ce qui permet aussi une plus grande exégèse en se fondant sur cette vérité hébraïqueb 38. Ses études sur la traduction et la signification hébraïque des mots conduisent à développer l'exégèse au sein du christianisme. Cette utilisation lui est reprochée par Augustin d'Hippone, qui craint les divisions sur les traductions de la Bible, et par Rufin d'Aquilée, pour qui l'utilisation de l'hébreu conduit à remettre en cause la nouveauté du christianisme92.
La connaissance du grec et du latin de Jérôme lui permet progressivement de développer une traduction unifiée de la Bible. L'unification progressive de la traduction faite par Jérôme est connue sous le nom de Vulgate. Il vient à bout de cette entreprise vers 405.
Même si la version de Jérôme a du mal à s'imposer aux Ve et VIe siècles du fait de l'opposition d'Augustin d'Hippone et de Grégoire le Grand, elle devient progressivement la norme au sein des Églises occidentales dès les VIIe et VIIIe siècles93, au point de devenir lors du concile de Trente la version officielle de l'Église catholique romaine94, le concile affirmant : « Aussi statue-t-il (Le Concile) et déclare-t-il que la vieille édition de la Vulgate, approuvée par l'Église-même par le long usage de tant de siècles, doit être tenue pour authentique dans les leçons publiques, les discussions, les prédications et les explications95 ».

Œuvre historique et hagiographique

Comme historien, Jérôme a d'abord traduit en latin les Chronikoi kanones, c'est-à-dire les tables chronologiques qui constituaient la deuxième partie de la Chronique universelle d'Eusèbe de Césarée, et il les a continuées pour la période 325 - 379 (avènement de Théodose Ier). Ce travail, réalisé à Constantinople en 380, a donné le Chronicum ad annum Abrahæ, chronologie de l'histoire du monde jusqu'en l'an 379, qui a été ensuite la base de toutes les « chroniques universelles » de l'Occident médiéval.
L'autre ouvrage historiographique important de Jérôme est le livre Sur les hommes illustres96, écrit à Bethléem en 392, dont le titre et la structure sont empruntés à Eusèbe de Césarée45. Il contient de brèves notices biographiques et littéraires sur 135 auteurs chrétiens, de Pierre à Jérôme lui-même. Pour les 78 premiers, sa source principale est Eusèbe de Césarée (Historia ecclesiastica) ; la seconde partie, qui commence avec Arnobe et Lactance, comprend une bonne quantité d'informations indépendantes, particulièrement en ce qui concerne les auteurs occidentaux.
Enfin, dans le domaine de l'hagiographie, il y a trois Vies de saints de sa plume : la Vie de saint Paul l'Ermite, la Vie de saint Malchus le Moine captif et la Vie de saint Hilarion. Relève aussi du même genre, en fait, l'évocation qu'il fait de plusieurs « saintes femmes romaines » de sa connaissance dans sa correspondance.

Correspondance

Saint Jérôme par Albrecht Dürer
La correspondance de Jérôme constitue la partie la plus intéressante de son œuvre conservée (outre la traduction de la Bible), par la variété de la matière et la qualité du style. Aujourd'hui, 154 lettres sont identifiées comme étant écrites par Jérômed 13. Qu'il discute de points d'érudition, évoque des cas de conscience, réconforte les affligés, tienne des propos plaisants avec ses amis, vitupère contre les vices de son époque, exhorte à la vie ascétique et à la renonciation au monde, ou joute contre ses adversaires théologiques, il offre une peinture vivante non seulement de son esprit, mais également de son époque et de ses caractéristiques particulières.
Les lettres les plus reproduites ou les plus citées sont des lettres d'exhortation : ep. 14 Ad Heliodorum de laude vitae solitariae, une sorte de résumé de la théologie pastorale vue sous l'angle ascétique, ep. 53 Ad Paulinum de studio scripturarum, ep. 57 au même : De institutione monachi, ep. 70 Ad Magnum de scriptoribus ecclesiasticis, et ep. 107, Ad Laetam de institutione filiae.
Les correspondances de Jérôme ont été rangées selon le moment de leur rédaction, alors que dans la majorité des cas les lettres sont rangées d'après leur moment de réception97. Ce classement particulier permet de voir qu'une lettre d'Augustin d'Hippone est classée 56e alors même que Jérôme ne la recevra que dix ans plus tard97. Jérôme a eu une correspondance avec de nombreuses personnes tout au long de sa vie. Ces lettres recouvrent différents types de sujets, comme des conseils spirituels, notamment des conseils qu'il donna par rapport à la vie ascétique qu'il mena70, et des lettres sur l'éducation.
Certaines lettres furent diffusées de manière plus importante ; elles portent principalement sur la vie consacrée féminine, comme la lettre 22 destinée à Eustochium Sur la virginité à conserver98, ou masculine comme la lettre 52 Sur la vie des clercs99,100

Postérité

Vénération et patronage

Les chrétiens d'Occident vénèrent Jérôme comme saint et le fêtent le 30 septembre. Il est fêté le 15 juin grégorien par l'Église orthodoxe101. Il est le patron des docteurs, des étudiants, des archéologues, des pèlerins, des bibliothécaires, des traducteurs et des libraires. Dans l'Église catholique romaine, il est reconnu comme le saint patron des bibliothécaires et des traducteursd 34. Le pape Boniface VIII décide de faire de Jérôme l'un des Docteurs de l'Église à la fin du XIIIe siècle, en même temps qu'Augustin d'Hippone, Ambroise de Milan et Grégoire le Grandd 34.
Les écrits de Jérôme de Stridon, et notamment la Vulgate, sont reconnus au concile de Trente comme la version officielle de l'Église catholique romaine94,95. C’est une reconnaissance de Jérôme de Stridon, Valéry Larbraud affirmant que ce texte est : « une des pierres angulaires de notre civilisationb 40 »

Représentations et légendes de Jérôme dans l’iconographie

Les représentations de Jérôme de Stridon ont très vite été présentes dans l'art occidental. Dès le début du Moyen Âge, des représentations de Jérôme de Stridon étudiant la Bible figurent dans des ouvrages religieuxd 36. Ces représentations vont évoluer en s'appuyant sur des légendes qui se développent au cours du Moyen Âged 37.
Prêtre romain, Jérôme est traditionnellement représenté en cardinal. Même lorsqu'il est figuré comme un anachorète avec une croix, un crâne et une Bible pour toute ornementation de sa cellule, il est souvent représenté avec un chapeau rouge ou un autre signe comme le manteau pourpre pour indiquer son rang de cardinalb 11. Cette représentation est anachronique, puisque le cardinalat est créé vers l'an mille ; elle est due à la période romaine de Jérôme au cours de laquelle il est le secrétaire du pape Damase Ier102,d 37.
L'iconographie de Jérôme a fait souvent appel à sa légende : par exemple, sa pénitence au désert (Saint Jérôme, Léonard de Vinci (1480), La Pinacothèque, Vatican). L’ascétisme revendiqué par Jérôme conduit à des représentations dans le désert où il faisait pénitence avec des pierres, des fouets ou d'autres moyens de pénitence. Là encore les représentations sont anachroniques dans la mesure où Jérôme est souvent dépeint comme âgé lors de sa présence au désert, alors qu'il avait entre 25 et 30 ans à cette périoded 1.
La Légende dorée, un livre écrit au Moyen Âge qui aura un très grand succès, développe des biographies souvent légendaires sur la vie des saints. Jérôme de Stridon en fait partied 1. Il aurait rencontré un lion blessé par une épine dans la patte, et ce lion (symbole du désert) aurait laissé Jérôme le soigner. La légende poursuit en affirmant que le lion serait devenu l’animal de compagnie de Jérôme, ce qui a conduit à de nombreuses représentations de Jérôme en compagnie d’un liond 1 (Saint Jérôme ramenant le lion au monastère, Vittore Carpaccio (1502), Scuola di San Giorgio degli Schiavoni, Venise). La confusion de Jacques de Voragine est sans doute due à la proximité de nom avec Saint Gérasime, représenté antérieurement avec un lion apprivoisé.
Vitrail
Le Bibliste et Docteur de l'Église
Église Saint-Pierre de Blagnac (31), France
fresque, vers 1500
Saint Jérôme avec le lion de saint Marc
Basilique Saint-Jules (Piémont)
Icône, début XVIe siècle
Saint Jérôme
Francisco de Zurbarán, 1626-1627
Saint Jérôme (en habit de cardinal)
Albrecht Dürer, 1514
Saint Jérôme dans son étude (en présence du lion)
Rogier van der Weyden, vers 1450
Saint Jérôme et le lion
Francisco Ribalta, vers 1625
Saint Jérôme
Musée des Beaux Arts de Valence
Orazio Gentileschi
Saint Jérôme en prière


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Jérôme de Stridon est l'un des quatre principaux Pères de l'Église latins, et il est à ce titre souvent représenté aux côtés d'Augustin d'Hippone, de l'archevêque Ambroise de Milan et du pape Grégoire Ier.

Voir aussi

Éditions modernes

  • Apologie contre Rufin, introduction, texte critique, traduction et index par Pierre Lardet, éditions du Cerf, coll. « Sources chrétiennes », 1983.
  • Commentaire sur Jonas, introduction, texte critique, traduction et commentaire par Yves-Marie Duval, ouvrage publié avec le concours du Centre National des Lettres, éditions du Cerf, coll. « Sources chrétiennes », 1985.
  • Commentaire sur saint Matthieu, tome I, Livres I-II, texte latin du Corpus Christianorum établi par D. Hurst et M. Adriaen, traduction, notes et index par Émile Bonnard, ancien élève de l'École normale supérieure, agrégé de l'Université, éditions du Cerf, coll. « Sources chrétiennes », 1978.
  • Commentaire sur saint Matthieu, tome II, Livres III-IV, texte latin du Corpus Christianorum établi par D. Hurst et M. Adriaen, traduction, notes et index par Émile Bonnard, ancien élève de l'École normale supérieure, agrégé de l'Université, éditions du Cerf, coll. « Sources chrétiennes », 1979.
  • Débat entre un Luciférien et un Orthodoxe (Altercatio luciferiani et orthodoxi), introduction, texte critique, traduction, notes et index par Aline Canellis, maître de conférences de latin à l'université Lumière-Lyon II, éditions du Cerf, coll. « Sources chrétiennes », 2003.
  • Homélies sur Marc, texte latin de dom Germain Morin (CCL 78), introduction, traduction et notes par Jean-Louis Gourdain, éditions du Cerf, coll. « Sources chrétiennes », 2005.
  • Trois vies de moines (Paul, Malchus, Hilarion), introduction par Pierre Leclerc, Edgardo Martín Morales, Adalbert de Vogüé (abbaye de la Pierre-qui-Vire), texte critique par Edgardo M. Morales (Séminaire de Tucumán, Argentine) – Traduction par Pierre Leclerc (université de Rouen), notes de la traduction par Edgardo M. Morales et Pierre Leclerc, éditions du Cerf, coll. « Sources chrétiennes », 2007.
  • Correspondance, texte et traduction de J. Labourt, 8 t, éditions Belles-Lettres, coll. « Collection des Universités de France », Paris.

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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Notes et références

Notes

  1. Les conciles locaux lors de synodes s’adressent à Rome pour avoir des informations sur la doctrine et la discipline ecclésiastique
  2. L'hexaples consiste à traduire six fois le même passage de l'évangile, et à comparer les différentes versions de l'Ancien Testament. Le but d'Origène est de pouvoir trouver le maximum d'entente entre chrétiens et juifs sur l'Ancien Testament. Cette technique est reprise par Jérôme : il marque d'une obèle les passages seulement présents dans la Septante, et d'un astérisque les passages absents de la Septante, mais présents dans les autres traductions
  3. Jérôme de Stridon fait lui-même quelques erreurs historiques dans ses écrits.

Références

Principales sources utilisées
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  2. p. 11
  3. p. 14
  4. p. 15
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  7. a et b p. 25
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