mercredi 24 septembre 2008

une garantie - textes du jour

Mercredi 24 Septembre 2008

Prier… Jésus convoqua les Douze et il leur donna pouvoir et autorité… non sur les autres disciples ou les convertis à venir, mais pour dominer tous les esprits mauvais et guérir les maladies, donc pour pourvoir vraiment aux nécessités humaines. Il les envoya proclamer le règne de Dieu et faire des guérisons. … Ils partirent et ils allaient de village en village, annonçant la Bonne Nouvelle et faisant partout des guérisons. Comme dans la Genèse, la création, aussitôt, aussitôt fait. La parole de Dieu efficace en elle-même, y compris quand il s’agit de nous faire mettre en route, de nous transformer en thaumaturges et en prophètes….[1] Des chemins du mal, je détourne mes pas afin d’observer ta parole. Tes préceptes m’ont donné l’intelligence. Moïse s’écartant de son chemin, allant au buisson ardent, observant et recevant le discernement qui sera l’envoi dans une immense et terrible mission. Mon bonheur, c’est la loi de ta bouche. Tranquillité de vie et de comportement – apparente, comme une prière et une abnégation laissant à Dieu, l’essentiel du combat intérieur : Dom Gaston le bon. Le parfait équilibre (celui d’une vie religieuse ? toute vie consacrée par vœu ou simplement selon la vie quotidienne…) : ne me donne ni la pauvreté ni la richesse, accorde moi seulement de quoi subsister. Car dans l’abondance, je pourrais te renier en disant : ‘le Seigneur n’existe pas’. Et, dans la misère, je pourrais devenir un voleur, et profaner ainsi le nom de mon Dieu. Prière de Salomon, prière du psalmiste, prière inspirée des Proverbes, prière de celui qui meurt (les pages de Christiane Singer [2] tournent pour nous au livre de chevet) et prière de l’enfant naissant, cri et regard, tranquillité, notre fille dans mes bras tandis que nous avons attendu deux petites heures le retour de sa maman, ma chère femme, dans sa chambre), la prière de tous, celle de chacun, florilège de l’assemblée des saints, Apocalypse et Toussaint, Pentecôte. L’au-delà, la vie définitive et complète nous sont intérieurs : la prière, présence de Dieu. La parole de Dieu est garantie.
Point commun que je découvre entre ces deux « morts » qui m’arrivent et m’habitent depuis dimanche, coincidence des dates et talent : lecture d’une amie d’il y a vingt ans, exceptionnelle d’écriture et de rayonnement autant en Autriche (présidente du Pen Club) qu’en France (prix de la langue française pour toute son œuvre, qu’elle reçoit sur son lit d’hôpîtal, les académiciens se succédant au téléphone), je ne savais ni son agonie ni sa mort quand ce fut, et le même dimanche où je la lis en famille à la plage, ce moine est appelé une dernière fois, la bonne, je l’avais vu à deux reprises seulement pour ce qui ne fut pas même un aparte mais le regard de chacun sur l’autre, lui, moi. En commun, le talent. Gaston, le talent exceptionnel à ce point d’être moine. Christiane le talent de restituer et mettre en forme, communiquer ce qu’elle reçoit en vivant. Et me voici habité et recevant à profusion. Il est vrai que j’en ai besoin et ma chère femme le partage. Puissent mes destinataires, puisse tout le memento des vivants (défunts compris, mes chers parents, Michel T. de P., JL) en recevoir la rosée, tandis qu’arrive ce jour.

[1] - Proverbes XXX 5 à 9 ; psaume CXIX ; évangile selon saint Luc IX 1 à 6

[2] - Christiane Singer Derniers fragments d’un long voyage (Albin Michel . Avril 2007 . 136 pages) Il faut partir en agonie, il faut être abattu comme un arbre pour libérer autour de soi une puissance d’amour pareille. Une vague. Une vague immense. Tous ont osé aimer. Sont entrés dans cette audace d’amour. En somme, il a fallu que la foudre me frappe pour que tout autour de moi enfin se lmettent debout et osent aimer. Debout dans leur courage et dans leur beauté. Oser aimer du seul amour qui mérite ce nom et du seul amour dont la mesure soit acceptable : l’amour exagéré. L’amour démesuré. L’amour immodéré. Alors, amis, entendez ces mots que je vous dis là comme un grand appel à être vivants, à être dans la joie et à aimer immodérément. Tout est mystère. Ma voix va maintenant lentement se taire à votre oreille ; vous me rencontrerez peut-être ces jours de congrès errant dans les couloirs car j’ai de la peine à me séparer de vous. La main sur le cœur, je m’incline devant chacun de vous. (pp. 42.43)

Aucun commentaire: