vendredi 30 septembre 2011

dans notre légèreté, nous n'avons pas écouté sa voix - textes du jour

Vendredi 30 Septembre 2011


Prier…[1] apostrophes du Christ à des villes qui ne se convertissent pas, et spécialement à Capharnaüm où pourtant il réside si souvent et opère tant de miracles : et toi, Capharnaüm, seras-tu élevée jusqu’au ciel ? Non, tu descendras jusqu’au séjour des morts ! L’Apocalypse de Jean a de semblables envois. Qu’en déduire ? universalité de la rédemption et de sa dialectique, elle ne peut ni ne doit laisser personne, individus et collectivités, indfférentes. Appel à la conversion : aide-nous, Dieu notre sauveur, délivre-nous, efface nos fautes, pour la cause de ton nom ! … Chacun de nous, selon la pensée de son cœur mauvais, est allé servir des deux étrangers et faire ce qui est mal aux yeux du Seigneur notre Dieu. L’alternative , une relation à Dieu confiante, apaisée, permanente, dépendante et cependant libre : notre mouvement, ou bien une divagation selon notre nature limitée, traversée d’X tentations et perversités (des dieux étrangers) qui ne l’éprouve ? Combien je le ressens si souvent chaque jour, et quoi donc me retient, nous retient sur ces pentes suicidaires de l’égoisme, du jugement à l’emporte-pièce, du laisser-aller…Il y a certainement moins de catastrophes, de meurtres et dénis de la nature humaine, de notre respect mutuel, qu’il pourrait y avoir, tant nos pulsions et nos perversités vont à contre-courant de la générosité, de la tolérance. Obscurité insidieuse et trouble de la méchanceté. Depuis le jour où le Segneur a fait sortir nos pères du pays d’Egypte jusqu’à ce jour, nous n’avons pas cessé de désobéir au Seigneur notre Dieu : dans notre légèreté, nous n’avons pas écouté sa voix. Et pourtant nous l’entendons. Prendre aujourd’hui, en chrétien, la sortie d’Egypte pour la mort et la résurrection du Christ, nous « tirant d’affaire », mais depuis… dans chacune de nos vies ? Nous n’avons pas écouté la voix du Seigneur notre Dieu, qui nous disait de suivre les commandements du Seigneur qu’il nous avait mis sous les yeux. Commandements inscrits dans notre conscience, autant que la perversité et la désespérance ou le cynisme sont dans nos gènes.

[1] - Baruc I 15 à 22 ; psaume LXXIX ; évangile selon saint Luc X 13 à 16

jeudi 29 septembre 2011

dans notre légèreté, nous n'avons pas écouté sa voix - textes du jour

Vendredi 30 Septembre 2011


Prier…[1] apostrophes du Christ à des villes qui ne se convertissent pas, et spécialement à Capharnaüm où pourtant il réside si souvent et opère tant de miracles : et toi, Capharnaüm, seras-tu élevée jusqu’au ciel ? Non, tu descendras jusqu’au séjour des morts ! L’Apocalypse de Jean a de semblables envois. Qu’en déduire ? universalité de la rédemption et de sa dialectique, elle ne peut ni ne doit laisser personne, individus et collectivités, indfférentes. Appel à la conversion : aide-nous, Dieu notre sauveur, délivre-nous, efface nos fautes, pour la cause de ton nom ! … Chacun de nous, selon la pensée de son cœur mauvais, est allé servir des deux étrangers et faire ce qui est mal aux yeux du Seigneur notre Dieu. L’alternative , une relation à Dieu confiante, apaisée, permanente, dépendante et cependant libre : notre mouvement, ou bien une divagation selon notre nature limitée, traversée d’X tentations et perversités (des dieux étrangers) qui ne l’éprouve ? Combien je le ressens si souvent chaque jour, et quoi donc me retient, nous retient sur ces pentes suicidaires de l’égoisme, du jugement à l’emporte-pièce, du laisser-aller…Il y a certainement moins de catastrophes, de meurtres et dénis de la nature humaine, de notre respect mutuel, qu’il pourrait y avoir, tant nos pulsions et nos perversités vont à contre-courant de la générosité, de la tolérance. Obscurité insidieuse et trouble de la méchanceté. Depuis le jour où le Seigneur a fait sortir nos pères du pays d’Egypte jusqu’à ce jour, nous n’avons pas cessé de désobéir au Seigneur notre Dieu : dans notre légèreté, nous n’avons pas écouté sa voix. Et pourtant nous l’entendons. Prendre aujourd’hui, en chrétien, la sortie d’Egypte pour la mort et la résurrection du Christ, nous « tirant d’affaire », mais depuis… dans chacune de nos vies ? Nous n’avons pas écouté la voix du Seigneur notre Dieu, qui nous disait de suivre les commandements du Seigneur qu’il nous avait mis sous les yeux. Commandements inscrits dans notre conscience, autant que la perversité et la désespérance ou le cynisme sont dans nos gènes.


[1] - Baruc I 15 à 22 ; psaume LXXIX ; évangile selon saint Luc X 13 à 16

qu'elle est grande, la gloire du Seigneur ! - textes du jour

Jeudi 29 Septembre 2011


Prier…[1] un des éléments – avec « l’existence » de l’enfer ou « l’idée » de damnations éternelles – les plus difficiles à admettre, mais pas à vivre… les anges, les êtres spirituels… d’autant que la résurrection de la chair induirait plusieurs catégories dans la vie éternelle, chacune des personnes de la Trinité ayant d’ailleurs une relation particulière avec le corps, etc….y réfléchir, est-ce un jeu de l’esprit, est-ce prier ? je ne m’y suis jamais essayé. Considération qui fait admirer les évabngiles et l’incarnation, des faits rien que des faits. L’échelle de Jacob promise par Jésus à Nathanaël est surtout l’invite du maître à son nouveau disciple à ne plus s’étonner. La profession de foi de Nathanaël, la première chronologiquement ? comme Marie, selon saint Luc, Nathanaël est une âme pieuse, particulièrement prédisposée au dialogue spirituel, et au surnaturel. Voici un véritable fils d'Israël, un homme qui ne sait pas mentir – Comment me connais-tu ? – Avant que Philippe te parle, quand tu étais sous le figuier, je t’ai vu – Rabbi, c’est toi le Fils de Dieu ! c’est toi le Roi d’Israël ! ce qui ne lui donne pas « les clés du royaume » comme à Pierre, ni ne provoque des félicitations de la part de Jésus. Ce n’est qu’un fait : Nathanaël se sait désormais connu, et le Christ l’a appelé pour ce qu’il est et ce qu’il verra. Vision de Daniel. Elle concorde avec celle promise à Nathanaël : l’anticipation du Christ en gloire, et l’heure de Celui-ci décrite par Jean et associée à notre propre rédemption. Voici maintenant le salut, la puissance et la royauté de notre Dieu, et le pouvoir de son Christ ! Combat de Michel et de ses anges contre le Dragon… le grand Dragon, le serpent des premiers jours, celui qu’on nomme Démon et Satan, celui qui égarait le monde entier. Il fut jeté sur la terre et ses anges avec lui. Sans doute à éclaircir et à approfondir, mais l’essentiel, l’immédiat est une victoire, une éradication. Une tout autre domination, gloire et royauté.

[1] - Apocalypse de Jean XII 7 à 12 ; Daniel VII 9 à 14 ; psaume CXXXVIII ; évangile selon saint Jean I 47 à 51

mercredi 28 septembre 2011

toi, va - textes du jour

Mercredi 28 Septembre 2011


Prier… [1] les spontanéités des disciples, du tout venant, que provoque – du seul fait de son incarnation, de ses chemins parmi nous, un Christ, nommé Jésus : Je te suivrai partout où tu iras. – Les renards ont des terriers, les oiseaux du ciel ont des nids (tous animaux fort mobiles), mais le Fils de l’homme n’a pas d’endroit où reposer la tête. L’évangéliste-historien ne dit pas si ce fut une « recrue ». Tableau et vocation suivante : Suis-moi. – Permets-moi d’aller d’abord enterrer mon père. Quoi de plus légitime ? et cependant… Laisse les morts enterrer leurs morts. Toi, va annoncer le règne de Dieu. C’est tellement impératif qu’il est certain que le Christ fut obéi, mais l’appelé n’est pas convié à le suivre mais à aussitôt travailler, cela sur la base la plus simple. Il est envoyé, il précède, il répand la rumeur. Un autre encore lui dit : « Je te suivrai Seigneur, mais laisse-moi d’abord faire mes adieux aux gens de ma maison. Il est écarté. L’immédiateté de notre réponse, critère de tout. Disponibilité ? pas seulement, ou pas tellement. Une forme d’accueil de l’appel (quotidien) qui nous met totalement en jeu sans raisonnement, considération. En aval, dit-on aujourd’hui, ce que produit une disponibilité, apparemment tout affective, faite de nostalgie et de piété, un des exilés à Babylone, bien placé auprès du pouvoir comme beaucoup cf. Daniel : les demandes et les vœux les plus complexes sont exaucées : le roi me l’accorda car la protection de mon Dieu était sur moi. Le psaume CXXXVI, chant des captifs et des exilés, évidemment comme tout l’Ancien Testament, la base scripturaire de l’Etat d’Israël, quoiqu’il soit question bien davantage de Jérusalem, sans détail sur son statut, et pas du tout d’un Etat. Le Christ d’ailleurs déçoit l’attente de ses contemporains, il ne restaure pas un ordre politique, il le facilite d’autant moins qu’il donne une lecture toute spirituelle de l’Ancien Testament. Celui qui met la main à la charrue et regarde en arrière n’est pas fait pour le Royaume de Dieu.

[1] - Néhémie II 1 à 8 ; psaume CXXXVI ; évangile selon saint Luc IX 57 à 62

mardi 27 septembre 2011

en toi, toutes nos sources ! - textes du jour

Mardi 27 Septembre 2011


Prier [1]… deux comportements, les fils du tonnerre, Jacques et Jean qui avec Pierre sont les témoins privilégiés et aussi les plus présents des apôtres dans l’Eglise des origines, leur spontanéité à tous trois, et celui de Jésus qui ne s’emporte qu’au Temple et contre l’argent… le mauvais accueil d’un village ne l’émeut pas… il prit avec courage la route de Jérusalem, il envoya des messagers devant lui… on refusa de le recevoir… ils partirent pour un autre village… L’un des prophètes, de l’Ancien Testament, avait vu autrement … il y aura pour un Juif dix hommes de toute langue et de toute nation, qui le saisiront par son vêtement et lui diront : « Nous allons avec vous, car nous avons appris que Dieu est avec vous ». Ainsi soit-il.


[1] - Zacharie VIII 20 à 23 ; psaume LXXXVII ; évangile selon saint Luc IX 51 à 56

lundi 26 septembre 2011

ils seront mon peuple et je serai leur Dieu - textes du jour

Lundi 26 Septembre 2011


Prier [1] celui d’entre vous qui est le plus petit, c’est celui-là qui est le plus grand. Présentation de l’enfant pour rendre raison aux adultes. Spéculations des disiciples : savoir qui était le plus grand parmi eux… nous avons vu quelqu’un… nous avons viulu l’en empêcher, car il n’est pas avec nous pour te suivre. Quand nous sentons le renfermé… Jésus est tranquillement lapidaire : celui qui n’est pas contre vous est pour vous. Il ne dit pas pour moi, d’ailleurs les disciples veulent leur exclusivite et ne raisonnent pas selon la proximité avec leur maître. En regard, celui-ci – Dieu-même – est entièrement sentiments, univoque, amour simple… regard si humain et heureux… les vieux et les vieilles reviendront s’asseoir sur les places de Jérusalem, le bâtoin à la main, à cause de leur grand âge ; les places de la ville seront pleines de petits garçons et de petites filles qui viendront y jouer. Si tout cela paraît une merveille pour les survivants de ce temps-là, est-ce que ce sera aussi une merveille pour moi ? déclare le Seigneur de l’Univers. Oui et surtout pour Lui… J’éprouve pour Sion un amour jaloux, j’ai pour elle une ardeur pasionnée… Prosopopée du désir, nos convoitises, nos pulsions et autres libido, nos attraits et mouvements, combien faibles et peu à l’échelle… si vite, nous ratiocinons même en parfait amour de couple commençant, de famille vécue.

[1] - Zacharie VIII 1 à 8 ; psaume CI ; évangile selon saint Luc IX 46 à 50

dimanche 25 septembre 2011

sa justice dirige les humbles, il enseigne aux humbles son chemin - textes du jour

Dimanche 25 Septembre 2011


Prier… action de grâce sur ce que nous recevons et vivons, supplication pour un monde dont le souverain soit moins la bêtise que sont cécité et égotisme (des dirigeants notamment, tant est évidente, de plus en plus, la clairvoyance des peuples, y compris beaucoup celle de beaucoup d’Israëliens vis-à-vis de la question d’un Etat palestinien)… que toute pauvreté soit perçue par les tiers en termes de richesse, et toutes opulence, notoriété et position sociale soient vécu en conscience de précarité et de responsabilité. Les mains ouvertes, le cœur ardent mais patient, la cervelle au travail… les textes de la messe du jour entendus et commentés à notre église paroissiale. Le Coran, révélation donnée mais ne portant que sur Dieu et le rapport de l’homme à Lui, les morales et métaphysiques orientales que sur les voies et moyens du bonheur par l’intériorité et la compassion, tandis que le Nouveau Testament raconte une vie précise et que les lettres apostoliques nous inscrivent dans un comportement quotidien : dans l’un et l’autre registre, ni morale, ni métaphysique, que la connaissance du cœur humain, que la logique de la création initiale et de son accomplissement par incarnation et rédemption divines. A mesure que d’évidence, l’ensemble des femmes, des hommes, des enfants, des hiérarchies et des piétailles qui ont l’esprit religieux, doivent s’unie pour former une autorité morale donnant repères et réclamant des mutatios radicales en politique, économie et société, je ressens cette cohérence entre le sacré et le quotidien. Avec bonheur. Celui de n’avoir jamais eu à débattre ou à faire naître quoi que ce soit d’une alternative que j’aurais moi-même tranché. Toute ma vie, j’ai été accompagné intérieurement et enclin à développer ce que j’avais reçu, mais c’est aujourd’hui en couple et en famille que je suis dans le champ pratique de l’espérance et de l’amour d’amitié et de patience. S’il est vrai que dans le Christ, on se réconfote les uns les autres, si l’on s’encourage dans l’amour, si l’on est en communion dans l’Esprit, si l’on a de la trendresse et de la pitié, alors… ayez les mêmes dispositions, le même amour, les mêmes sentiments… assez d’humilité pour estimer les autres supérieurs à vous-mêmes. [1] L’exhortation du Christ à la conversion, à la sincérité de notre adhésion, manque-t-elle d’à propos si nous sommes ceci… ou avons « déjà » cela ? Jésus disait aux chefs des prêtres et aux anciens, donc aux incollables scripturairement… Que pensez-vous de ceci ? … Mon enfant, va travailler aujourd’hui à ma vigne… Je ne veux pas – Mais, ensuite, s‘étant repenti, il y alla. Abordant le second de ses fils, le père lui dit la même chose. … Oui, Seigneur ! – et il n’y alla pas. Lequel des deux a fait la volonté du père ? Les publicains et les prostituées vous précèdent dans le royaume de Dieu. Vous précèdent… mais vous gardez toutes chances d’y être admis, quoique après eux les petits et les paumés. Jean-Baptiste est venu à vous, vivant selon la justice, et vous n‘avez pas cru à sa parole ; tandis que les publicains et les prostituées y ont cru. … Je ne désire pas la mort du méchant, et pourtant vous dies : ‘ La conduite du Seigneur est étrange ’ … Si le méchant se détourne de sa méchanceté pour pratiquer le droit et la justice, il sauvera sa vie. Parce qu’il a ouvert les yeux, parce qu’il s’est détournée de ses fautes, il ne mourra pas, il vivra.

[1] - Ezéchiel XVIII 25 à 28 ; psaume XXV ; Paul aux Philippiens II 1 à 11 ; évangile selon saint Matthieu XXI 28 à 32

samedi 24 septembre 2011

- textes du jour

jeunes gens, vieilles gens, tous ensemble ! je change leur deuil en joie, les réjouis, les console, après la peine - textes du jour

Samedi 24 Septembre 2011


Prier [1]… prière d’action de grâces pour tant de rencontres, tant de communions fortes et fortuites, tant de synthèses mentales imprévisibles, tant de remise en vraies perspectives. Quand un colloque scientifique produit la paix intellectuelle et nourrit l’optimisme dans les capacités d’un Etat, d’un peuple et dans l’efficience d’un certain consensus à une époque pas lointaine pour le service public, l’imagination du bien commun, l’urgence des imaginations (thème, l’Université à réformer après Mai 68…). Quand une consultation d’hôpital offre un bouquet de visage, de destinées, de récit tous de valeur et de courage, disant une certaine magnificence de l’âme humaine, du regard même vieilli ou que peut rendre floue une joie inouie… La main humaine, l’amputé d’un accident du travail, mon médecin rédigeant avec netteté, calme ses prescriptions et moi disant, d’année en année car il est impossible que je garde pour moi seule l’évidence d’un choc esthétique : la beauté des mains de cet homme, mon contemporain à quatre mois près, qui vient de m’ausculter à fond et partout. Redite alors de la prière d’Ignace de Loyola : les vitraux de Manrèse à Clamart. Prenez, Seigneur, tout ce que vous m’avez donné. Accordez-moi votre seul amour, je ne me demande rien de plus. Réponse universelle du Christ comme tout le monde était dans l’admiration devant tout ce que faisait Jésus. Réponse du don total à notre propre mouvement s’il en est : le Fils de l’homme va être livré aux mains des hommes. Au plus fort (qui nous est donné) de notre foi et de la prière, notre incompréhension, notre insuffisance tout humaine demeure : les disciples ne comprenaient pas ces paroles, elles restaient voilées pour eux, si bien qu’ils n’en saisissaient pas le sens Et l’évangéliste note ce qu’il n’a pu ni inventer ni même déduire de son enquête : ce qu’il a donc entendu des Apôtres : ils avaient peur de l’interroger sur ces paroles. Tandis que dans une coincidence étonnante, revient à notre planète un humble un humble outil obsolète (ce satellite américain, un temps symbole, avec ses analogues de nos pointes technologiques signées Babel et que se publie un démenti expérimental d’une explication de l’univers selon la vitesse absolue, qui était pour Einstein et nous, depuis un siècle, celle de la lumière, et que certains voient même dans les neutrinos la possibilité (théorique) du voyage dans le temps…nous sommes au seuil spirituel du destin de l’humanité et de chacun parce que Jésus annonce sa mort pour sa résurrection, sa passion du fait de nos limites et de son incarnation (tentative divine de nous rejoindre, nous si faillibles) et cette singulière anticipation du sort glorieux de toute chair. L’éternité n’est pas notre enlèvement aux conditions de notre humanité terrestre, elle est la venue de Dieu : voici que je viens, j’habiterai au milieu de toi, déclare le Seigneur. En ce jour-là, des nations nombreuses s’attacheront au Seigneur, elles seront pour moi un peuple, et j’habiterai au milieu de toi.

[1] - Zacharie II 5 à 15 passim ; cantique Jéréminie XXXI 10 à 13 ; évangile selon saint Luc IX 43 à 45

pourquoi vais-je assombri, pressé par l'ennemi ? - textes du jour

Vendredi 23 Septembre 2011


Prier [1] pour la foule, qui suis-je ? C’est l’incarnation qui pose la question. Aujourd’hui, le personnage de Jésus n’est plus connu et la question est autre, totalement à autre, à l’initiative de l’homme : croyez-vous en Dieu ? c’est donc d’une croyance qu’il s’agit, d’une adhésion ou pas à une espérance ou à une supercherie. Seule l’incarnation à un moment histoire, et qui est un fait historique, avec témoignages et relations d’époque par des témoins oculaires, situe la question de Dieu dans ses vrais termes, sinon elle reste d’ordre philosophique ou psychologique. L’impasse du judaïsme qui ne peut plus se distinguer de la simple question déiste : la splendeur future de ce Temple surpassera la première, et dans ce lieu, je vous ferai don de la paix. Parole du Seigneur de l’univers. Sans le Christ, la Bible est indéchiffrable, promesse du Temple, Terre promise, mais quoi ? aujourd’hui la question israëlo-palestinienne et le mur des Lamentations. Reste-t-il encore parmi vous quelqu’un qui ait ce Temple dans sa splendeur première ? Eh bien ! Qu’est-ce que vous voyez maintenant ? N’est-il pas devant vous réduit à rien ? … Et vous, que dites ? Pour vous, qui suis-je ? C’est la profession de foi de Pierre, mais en réalité celle de l’ensemble des disciples, de l’Eglise, de notre actualité, de mon actualité. Les disciples vivent avec Jésus. Pour moi, pour nous, répondre à la manière de Pierre suppose une situation inverse : ils vont de Jésus au Christ, nous allons de notre foi à l’homme-Jésus et à son legs sacramentaire. Mais le commentaire de Jésus est immédiat, ce destin humain catastrophique qui est le sien et l’appel à la foi dans la suite des événements : l’annonce de la résurrection. Symbolique du Temple et dépassement du Temple. Jésus prophète de lui-même, en projection de son destin mais pas en identité. Il laisse toujours les autres, l’autre proclamer cette identité, et face à cette reconnaissance, sous quelque mode que ce soit, il rappelle son destin et par conséquent redouble l’énigme. Vous me dites Messie et Dieu, gens de foi, mes amis, mais je suis humble, dépendant et serai mis à mort. Récri de Pierre : jamais de la vie, Seigneur… Arrière, Satan ! La splendeur future de ce Temple surpassera la première.

[1] - Aggée I 15 à II 9 ; psaume XLIII ; évangile selon saint Luc IX 18 à 22

jeudi 22 septembre 2011

le Seigneur aime son peuple - textes du jour

Jeudi 22 Septembre 2011


Prier… [1] portrait anecdotique d’Hérode dont nous connaissons le caractère : son amour adultère, sa dépendance envers Jan Baptiste dont les propos lui plaisent, envers la femme de son frère et sa nièce, envers le qu’en dira-t-on ? Comme Pilate, il est fasciné par Jésus. Qui est cet homme dont j’entends tellement parler… Il ne savait que penser. Bonne esquisse du pouvoir politique et de toute réflexion se voulant réaliste : perplexité pour tout ce qui est « hors champ ». Réponse pas seulement religieuse, mais réapprentissage d’un autre réalisme, les retrouvailles avec Dieu. Réfléchissez à votre situation : vous avez semé beaucoup, mais récolté peu ; vous mangez mais sans être rassasiéss ; vous buvez, mais sans être désaltérés ; vous vous habillez, mais sans avoir chaud et l’ouvrier qui a gagné son salaire n’a pour le mettre qu’une bourse trouée… Réféchissez à ce que vous devez faire. Conclusion du prophète : ainsi parle le Seigneur de l’univers… rebâtir la maison de Dieu. Je prendai plaisir à y demeurer. … Lumière que je ne ressentais pas à ce point précis jusqu’à cette lecture. Cette hantise d’un habitat de Dieu parmi nous, changeant nos vies quotidiennes, nos équilibres psychologiques, un Dieu existant, proche. Au temps des patriarches, Yahvé dialogue avec son élu, mais ensuite… David a l’idée du Temple, mais le construire lui est refusé de même que Moïse le géant se voit refuser de vivre le grand aboutissement : l’entrée dans la terre promise. D’où l’insistance de Jésus : le Temple c’est Lui, c’est son corps, son incarnation signifie l’habitat divin parmi nous, et le sacrement de l’eucharistie (la présence réelle pour les catholiques et pour les orthodoxes, ce qui est révolutionnaire, fondamental, mais assez vécu aujourd’hui…) perpétue cette incarnation selon le ministère de l’Eglise obéissant à l’ordre donné pendant la dernière Cène. Car le Seigneur aime son peuple. Hérode exaucé (il cherchait à le voir) mais dans des circonstances qui l’empêcheront de rien percevoir : celle du procès. Il n’a pas tenté comme Nicodème l’entrevue secrète. Et l’heure n’étant pas encore venue, il n’a pas pu faire arrêter Jésus de lui-même.

[1] - Aggée I 1 à 8 ; psaume CXLIX ; évangile selon saint Luc IX 7 à 9

mercredi 21 septembre 2011

pas de paroles dans ce récit - textes du jour

Mercredi 21 Septembre 2011


Prier…[1] le commentaire paulinien sur le corps du Christ qui se construit par nous si nous avons à cœur de garder l’Unité dans l’Esprit par le lien de la paix. Perspective mystérieuse comblant nos désirs de communion sans que la personnalité de chacun soit entamée : chacun d’entre nous a reçu le don de la grâce comme le Christ nous l’a partagée… Au terme, nous parviendrons tous ensemble à l’unité dans la foi et la vraie connaissance du Fils de Dieu, à l’état de l’Homme parfait, à la plénitude de la stature du Christ. Pas de parole dans ce récit, pas de voix qui s’entende, mais sur toute la terre en paraît le message et la nouvelle, aux limites du monde. Appel de Matthieu, personnage décrié à son époque : Pourquoi votre maître mange-t-il avec les publicains et les pécheurs ? Réponse du Christ, s’agissant d’un de ses apôtres et futurs biographes : étonnante. Je suis venu appeler non pas les justes, mais les pécheurs. Les pécheurs, les gens méprisés, les mauvaises gens sont les plus utiles au rédempteur dans sa mission, et c’est parmi eux qu’il va vivre la part la plus importante de son existence incarnée. En fait, Jésus a recruté Matthieu non à table mais assis à son bureau de collecteur d’impôts. Il est cependant familier de ce milieu et le reçoit à table à la maison. Voici que beaucoup de publicains et de pécheurs vinrent prendre place avec lui et ses disciples. Passage de la théologie paulinienne à la vie quotidienne du Christ, le lien étant actualisé par la vocation d’un des apôtres les plus décisifs pour notre connaissance de la Bonne Nouvelle.

[1] - Paul aux Ephésiens IV 1 à 13 ; psaume XIX ; évangile selon saint Matthieu IX 9 à 13

lundi 19 septembre 2011

tous étaient purs - textes du jour

Mardi 20 Septembre 2011


Prier… [1] la Pâque pour tous les rapatriés, pour leurs frères, les prêtres, et pour eux-mêmes. Universalité selon les dimensions du moment (le retour d‘exil et la première mention de ce qui deviendra langage courant : le péché d’Israël). Solidarité de la fête et de la faute. Expressions ayant inspiré longtemps le domaine politique : ils achevèrent la construction du Temple conformément à l’ordre du Dieu d’Israël, selon les décrets de Cyrus et de Darius. Les instructions et l’inspiration divines, les dynasties humaines. La nécessité du lieu, de la ville, du temple, c’est là qu’Israël doit rendre grâce au nom du Seigneur, c’est là le siège du droit, le siège de la maison de David. … Maintenant, notre marche prend fin devant tes portes, Jérusalem. Fond du problème actuellement pendant devant les Nations Unies, un Etat palestinien. Aucune actualité politique, celle de ces trois quarts de siècle au Proche-Orient, en fait dans l’Occident des diasporas juives, n’a été aussi enracinée dans le religieux… le second acte devrait voir Mahmoud ABBAS simplement prendre exemple sur BEN GOURION en 1948. Restera le troisième acte, la conciliation générale… Pour l’heure, que prière, cela existe même et surtout pour les situations dites politiques qui sont le summum de la gestion collective humaine. Le spirituel au contraire nous continue forcément à l’universel, à reconnaître dans l’autre plus un semblable qu’un différent. Jésus donne le secret de cet « amalgame » : ma mère et mes frères, ce sont ceux qui entendent la parole de Dieu et qui la mettent en pratique. Toutes les formes d’adoption divine nous sont signifiées dans les évangiles. Les nouveaux venus, les inconnus comptent plus que les proches qui ne pouvaient pas arriver jusqu’à lui à cause de la foule. Plus exactement, ils ne comptent pas davantage, chacun à pied d’égalité. La mère et les frères de Jésus n’interrompent pas un aparte, l’enseignement ou le discours du moment ne sont pas mentionnés, il s’agit de foule, il s’agit de ce qu’il se passe avec cette foule, entre Dieu et nous. Entre la foule et Dieu. Notre importance pour Dieu, notre lien de Lui à nous.

[1] - Esdras VI 7 à 20 passim ; psaume CXXII ; évangile selon saint Luc VIII 19 à 21

tous leurs voisins leur apportèrent de l'aide - textes du jour

Lundi 19 Septembre 2011

… Cafard. Le gâchis, l’immense gâchis tant des personnes, vg. DSK ou NS, que de notre pays avec tant de possibilités et d’occasions, natif ou putatif. L’immensité des décombres, des effondrements sans que rien n’émerge ni idée, ni équipe, ni institution. Souffrances réelles quoique de tant de sortes, physiques, physiologiques, morales… J’ai pitié de cette foule. Prier, partir à la rencontre… [1] notre fragilité, ma fragilité. La réponse selon les textes de la messe catholique de ce jour est limpide, mais sans épanchements sur notre condition : le lampadaire pour que tous ceux qui entrent, voient la lumière… tous ceux à qui Dieu avait inspiré cette décision, se mirent enroute pour aller bâtir le temple du Seigneur à Jérusalem… Un Seigneur changeant l’histoire et donc chassant tous nos mal-êtres et malheurs. Quand le Seigneur ramena les captifs à Sion, nous étions comme en rêve !... Ramène, Seigneur, nos captifs, comme les torrents au désert. Qui sème dans les larmes, moissonne dans la joie. Ainsi soit-il !


Le réel, le faire et non les paysages intérieurs, la prière, l’espérance, la confiance, le tout ensemble, l’amour des nôtres et l’engagement à la tâche, journée humaine, journée divine. Faites attention à la manière dont vous écoutez. Car celui qui a recevra encore, et celui qui n’a rien se fera enlever même ce qu’il paraît avoir. Le devoir de réussir, de faire, clé de notre transparence à nous-mêmes : oeuvrer. espérer, clé de notre énergie. Foi, chemin du réalisme et du discernement : rien n'est caché qui ne doive paraître au grand jour ; rien n'est secret qui ne doive être connu et venir au grand jour. Responsabilité, même du plus infiome - apparemment - de chacun de nous, aujourd'hui, autrefois, demain, tous pour maintenant. Prier. Travailler.

[1] - Esdras I 1 à 6 ; psaume CXXVI ; évangile selon saint Luc VIII 16 à 18

dimanche 18 septembre 2011

l'autre manière - trois applications

la grandeur du Christ sera manifestée dans mon corps - textes du jour

Dimanche 18 Septembre 2011


Prier d’action de grâce, de vie qu’écoute et amour, d’équilibre et de sens qu’en émerveillement de ce qui – à l’improviste et sur si faible demande de notre part – nous est donné. Respect de ce que d’uatres me disent de leur existence, de leur vie et admiration pour leur tenue de route et leur vérité. Découverte par bribes de ce qui fait la beauté intense, intime de tant d’humains, de tant de vivants, combattant et recevant, tenant et avançant. Ce sont les personnes qui réparent la société. Mais dans chaque vie, le rythme d’ici la rencontre et selon beaucoup de rencontres [1]. Cherchez le Seigneur tant qu’il se laisse invoquer. Invoquez-le tant qu’il est proche. Que le méchant abandonne son chemin, ; et l’homme pervers, ses pensées ! Qu’il revienne vers le Seigneur, qui aura pitié de lui, vers notre Dieu, qui est riche en pardon. Parabole des ouvriers dne la onzième heure, connue comme cela. Lue et entendue à quelques-uns, autour de notre recteur, le Père MLP. Parabole qui est bien celle de la miséricorde, si elle étonne socialement, c’est que nous la résumons trop vite. Vas-tu regarder avec un œil mauvais parce que moi, je suis bon. Un texte multidimensionnel, la place publique, le maître, un rythme, le prix n’est convenu qu’avec les premiers, il donne aujourd’hui la mesure du prix auquel fut vendu Jésus par Judas : une trentaine de jours de travail, un mois, c’est dérisoire pour une vie humaine, pour notre rédemption, cela correspond au prix d’époque d’un esclave, Jésus esclave, peu de prix. La convention porte sur un maximum, elle n’est plus discutée aux embauches suivantes, elle ne sera plus qu’équitable : je vous donnerai ce qui est juste. Ceux de la dernière heure touchent donc, eux aussi, le maximum. Paradoxalement, on ne les entend pas remercier. Le dialogue fondateur se tient avec les premiers : ils pensaient recevoir davantage. Combien souvent le Christ nous dissuade de nous comparer aux autres dans le regard qu’il a sur nous. Lui qui sortit au petit jour pour embaucher… il se mit d’accord … il les envoya… il en vit d’autres … il leur dit… il sortit de nouveau… il sortit encore, en trouva d’autres et leur dit… Un Dieu actif, un hyperDieu… Le scenario ne décrit pas la vigne ni les hommes au travail, il porte uniquement sur une relation à Dieu, sur les multiples embauches, sur une justice acceptant nos fondements, nos usages, nos contrats, la société que nous avons édifié et qui progressivement subjugue tout. La vigne, ni le champ de blé, ni la pêche. C’est-à-dire un ensemble vivant et solidaire, prolongeant tant d’autres paraboles sur les vignerons homicides ou la vigne avec ses sarments. Leçon spécifique, quoique chaque parabole ait son tréfonds biologique, sa part d’intervention humaine et son sens spirituel. Enfin, les heures du jour, celles de la vie. Et toujours le Royaume des cieux qui n’est pas un lieu, mais se compare bien mieux à une personne. Une personne qui va au-devant de nous et là où nous sommes : à chercher là, sur la place, sans travail. Richesse de ces textes aujourd’hui, trois itinéraires, un Dieu tout autre parce qu’il n’est que miséricorde, insiste Isaïe. La réponse de l’homme, intensément appelé et instrumenté amoureusement par Dieu, se dépassant d’une façon inouïe relativement à ses propres références : je me sens pris entre les deux : je voudrais bien partir pour être avec le Christ, car c’est bien cela le meilleur, mais, à cause, de vous, demeurer en ce monde est encore plus nécessaire. … Paul. Le détail des comportements des deux « parties », Dieu et les hommes, cette parabole-ci.


[1] - Isaïe LV 6 à 9 ; psaume CLV ; Paul aux Philippiens I 20 à 27 ; évangile selon saint Matthieu XX 1 à 16

samedi 17 septembre 2011

la grandeur du Christ sera manifestée dans mon corps - textes du jour

Dimanche 18 Septembre 2011


Prier d’action de grâce, de vie qu’écoute et amour, d’équilibre et de sens qu’en émerveillement de ce qui – à l’improviste et sur si faible demande de notre part – nous est donné. Respect de ce que d’uatres me disent de leur existence, de leur vie et admiration pour leur tenue de route et leur vérité. Découverte par bribes de ce qui fait la beauté intense, intime de tant d’humains, de tant de vivants, combattant et recevant, tenant et avançant. Ce sont les personnes qui réparent la société. Mais dans chaque vie, le rythme d’ici la rencontre et selon beaucoup de rencontres [1]. Cherchez le Seigneur tant qu’il se laisse invoquer. Invoquez-le tan qu’il est proche. Que le méchant abandonne son chemin, ; et l’homme pervers, ses pensées ! Qu’il revienne vers le Seigneur, qui aura pitié de lui, vers notre Dieu, qui est riche en pardon. Parabole des ouvriers dne la onzième heure, connue comme cela. Lue et entendue à quelques-uns, autour de notre recteur, le Père MLP. Parabole qui est bien celle de la miséricorde, si elle étonne socialement, c’est que nous la résumons trop vite. Vas-tu regarder avec un œil mauvais parce que moi, je suis bon. Un texte multidimensionnel, la place publique, le maître, un rythme, le prix n’est convenu qu’avec les premiers, il donne aujourd’hui la mesure du prix auquel fut vendu Jésus par Judas : une trentaine de jours de travail, un mois, c’est dérisoire pour une vie humaine, pour notre rédemption, cela correspond au prix d’époque d’un esclave, Jésus esclave, peu de prix. La convention porte sur un maximum, elle n’est plus discutée aux embauches suivantes, elle ne sera plus qu’équitable : je vous donnerai ce qui est juste. Ceux de la dernière heure touchent donc, eux aussi, le maximum. Paradoxalement, on ne les entend pas remercier. Le dialogue fondateur se tient avec les premiers : ils pensaient recevoir davantage. Combien souvent le Christ nous dissuade de nous comparer aux autres dans le regard qu’il a sur nous. Lui qui sortit au petit jour pour embaucher… il se mit d’accord … il les envoya… il en vit d’autres … il leur dit… il sortit de nouveau… il sortit encore, en trouva d’autres et leur dit…Un Dieu actif, un hyperDieu… Le scenario ne décrit pas la vigne ni les hommes au travail, il porte uniquement sur une relation à Dieu, sur les multiples embauches, sur une justice acceptant nos fondements, nos usages, nos contrats, la société que nous avons édifié et qui progressivement subjugue tout. La vigne, ni le champ de blé, ni la pêche. C’est-à-dire un ensemble vivant et solidaire, prolongeant tant d’autres paraboles sur les vignerons homicides ou la vigne avec ses sarments. Leçon spécifique, quoique chaque parabole ait son tréfonds biologique, sa part d’intervention humaine et son sens spirituel. Enfin, les heures du jour, celles de la vie. Et toujours le Royaume des cieux qui n’est pas un lieu, mais se compare bien mieux à une personne. Une personne qui va au-devant de nous et là où nous sommes : à chercher là, sur la place, sans travail. Richesse de ces textes aujourd’hui, trois itinéraires, un Dieu tout autre parce qu’il n’est que miséricorde, insiste Isaïe. La réponse de l’homme, intensément appelé et instrumenté amoureusement par Dieu, se dépassant d’une façon inouïe relativement à ses propres références : je me sens pris entre les deux : je voudrais bien partir pour être avec le Christ, car c’est bien cela le meilleur, mais, à cause, de vous, demeurer en ce monde est encore plus nécessaire. … Paul. Le détail des comportements des deux « parties », Dieu et les hommes, cette parabole-ci.


[1] - Isaïe LV 6 à 9 ; psaume CLV ; Paul aux Philippiens I 20 à 27 ; évangile selon saint Matthieu XX 1 à 16

ils nous a faits et nous sommes à lui - textes du jour

Samedi 17 Septembre 2011


La mort et la vie… les vivants et les morts… Le silence. L’accueil à l’instant où commence l’étreinte amoureuse, transmutant le regard, la chair et le sourire, ce que l’autre voit de nous, en ressent, ce que je ressens et regarde, l’accueil-communion. Instant et durée vécu quand meurt devant moi qui suis là, celui que j’aime, que j’ai aimé, qui m’aima, communion-accueil de ce qu’il se passe et nous concerne ensemble intensément. Alors l’unité de soi, l’unité ressentie de l’autre, la simplification nue à l’extrpême, n’être que ce qui est vécu, que ce que je vis, que ce qu’elle, que ce qu’il vit, la mort, l’étreinte, rien que cela… rien que… Je viens d'arriver de… où je viens de mettre en terre Maman. Elle s'est éteinte doucement, et lentement. Nous avons pu être auprès d'elle, M… et moi-même, en ses dernières minutes.La mort est le miracle de la vie, puisqu'elle ouvre sur la vie. Je le reçois d’un ami et compagnon d’enfance, total… l’après-midi de la veille, j’avais lu l’indicible d’une correspondante presque quodiennement attentionnée et dont je ne connnais pas encore le son de la voix : Je vais aller cette après-midi aux funérailles de ma mère. N’ayant jamais pu lui « parler » ….. je lui ai fait une dernière lettre que je lui mettrai dans sa tombe. J’appréhende quelque peu. J’ai pu parler des affreuses relations familiales au prêtre qui célébrera et suis soulagée. De celle que je rencontrai si jeune et jolie fille, il y aura bientôt trente ans, le message déjà rétrospectif : Maman s'est éteinte le 6 aout à Paris, l’enterrement a eu lieu le 11 août dans l'intimité à….Une autre messe sera célébrée en l'église d’Auteuil en octobre. Tristesse. Les pierres tombales, ma mère qui me dicte l’inscription que nous y mettrons et qui se reprend du matin pour la veille : a quitté tous les siens, est retournée près des siens, et aussi la confidence de ses derniers mots peu avant le temps de l’apparente non-connaissance : ce soir, j’ai des idées noires. Le sourire restait si clair. Marguerite, en fin d’après-midi, hier, sans préambule, te dire quelque chose, Papa, elle veut la confidence. Elle me dit : merci. Nous avions seulement vécu les minutes, les jours, les années précédentes, bientôt sept, sans rien de saillant. Merci.


Jaillissements. Prière, silence, les yeux qui se ferment, que nous fermons, les nôtres, les yeux de … Venez dans sa maison lui rendre grâce, dans sa demeure chanter ses louanges, rendez-lui grâce et bénissez son nom. [1]Priez pour nous, pauvres pécheurs, maintenant et à l’heure de notre mort. Une tierce présence entre qui nous aimons… vivant ou mourant, mort ou ici… et moi, nous, vous, tous ensemble… en présence de Dieu qui donne la vieà toutes choses, et en présence du Christ Jésus qui a témoigné devant Ponce Pilate par une si belle affirmation… Celui qui fera paraître le Christ au temps fixé, c’est le Souverain unique et bienheureux, le Roi des rois, le Seigneur des seigneurs, le seul qui possède l’immortalité, lui qui habite la lumière inaccessible, lui que personne ne peut voir. … Et il a habité parmi nous. Parabole du semeur, l’autre manière de dire et vivre, et réfléchir celle du grain de blé et de sa fécondité conditionnelle… enfin du grain est tombé dans la bonne terre, il a poussé, et il a porté du fruit au centuple. Oui, nous ne sommes que terre, mais là et en cela est notre éternité. Jésus, accessible, entendu par ses contemporains, sinon compris, esquisse à grands traits, chacune de nos existences dans son éventualité de bonheur ou de stérilité : ceux qui sont au bord du chemin… ceux qui sont dans les pierres… dans les ronces, ce sont ceux qui ont entendu, mais qui sont étouffés, chemin faisant, par les soucis, la richesse et les plaisirs de la vie et ne parviennent pas à maturité. Je sais que des siècles durant ou bien des « gens » aujourd’hui, frères et sœurs, peut-être par excès d’attention et trop peu de prière, s’interrogent : où suis-je ? au bord du chemin, dans les ronces ? et alors ? je ne m’interroge pas sur mon état et sur ma situation, je suis sûr d’être sauvé, je regarde la main qui sème en moi, au-dessus de moi, quel que soit mon terrain, il saura le racheter et de celles qui sont pleurées et accompaagnées ces jours-ci, et de Claire qui souffre et pour laquelle nous luttons, Dieu, son Christ, fera la gerbe, le bouquet, le fruit de la persévérance. Il nous a faits et nous sommes à lui.


Pour Claire, idée... lui faire parvenir des diaporamas à regarder avec ses parents sur écran d'ordinateur. Hier soir, notre fille en demande douce, presque silencieuse et de pérsence et de communion m'en demanda. J'en ai de quelques amies depuis Noël ou Pâques...

[1] - 1ère lettre de Paul à Timothée VI 13 à 16 ; psaume C ; évangile selon saint Luc VIII 4 à 15

vendredi 16 septembre 2011

ceux qui s'appuient sur leur fortune et se vantent de leurs grandes richesses - textes du jour

Vendredi 16 Septembre 2011


Prier… [1] l’évangile n’est pas un enseignement au premier degré, et encore moins un enseignement dont le narrateur revendiquerait une certaine paternité dans le reçu initial. C’est un récit, une biographie, une contemplation, une écoute très circonstanciés, la Bonne Nouvelle, le Royaume, la Vie éternelle, c’est une personne, celle du Christ. Aujourd’hui, liste de ces femmes qui accompagnent Jésus et ses Douze : des femmes qu’il avait délivrées d’esprits mauvais et guéries de leurs maladies : Marie, appelée Madeleine (qui avait été libérée de sept démons sans doute une archi-récidiviste, soixante-dix-sept fois sept fois dans la prostitution et autres « charités »… la beauté et l’amoureuse faite femme, sans doute aussi, du moins j’aime à imaginer celle que toute l’Autriche des Habsbourg de Zagreb-Agram à Cravovie et aux fins fonds de la Hongrie, représente dans sa grotte, sous les calvaires à méditer sa propre mort), Jeanne, femme de Kouza, l’intendant d’Hérode, Suzanne et beaucoup d’autres, qui les aidaient de leurs ressources. Paul également, accueilli à Philippes, par des femmes. D’aucune, il n’est dit qu’elle est « appelée », de toutes, il est mentionné qu’elles sont guéries, sauvées… Type de femmes sans doute très diverses mais vouées à aider et à suivre, ce qui paraît un peu subordonné… mais ce sont elles qui seront au calvaire et au tombeau, pas les Douze, sauf un. Vis dans la foi et l’amour, la persévérance et la douceur, recommandations de Paul à son fils adoptif, apparemment bien peu masculines. L’homme certainement a davantage à se convertir en chair, et sang, que la femme : l’orgueil, l’abstraction, la lâcheté. Au passage, Paul qui évoque tout ce que l’on souffre en s’éloignant de la foi : le piège de la tentation, ils se laissent prendre par une foule de désirs absurdes et dangereux… pour s’y être livrés, certains se sont égarés loin de la foi et se sont infligés à eux-mêmes des tourments sans nombre. Conclusion que contournent tant et tant : la racine de tous les maux, c’est l’argent.

13 heures 27 + Je termine ma prière-lecture du matin, interrompue par le départ à l’école et toute une matinée de course et presse, de dialogues aussi... à quelques minutes près. Composant l’envoi à mes co-partageants, je lis le texte de Benoît XVI. J’avais déjà été pris par ses homélies en audiences générales sur la prière, par ses enseignements sur les Pères de l’Eglise, un à un.


Nous sommes en train de passer, nous les catholiques, à côté de ce pape, tout contents que nous sommes de vivre encore sur les acquis d’un charismatique et d’un hypermédiatique : Jean Paul II, autorité internationale, cependant impuissante comme naguère Benoît XV (justement) dans la Grande Guerre, quand il s’est agi des conflits yougoslaves ou de l’invasion de l’Irak, nous oublions de vraiment cultiver les trésors de notre religion, du legs chrétien : protestants et surtout orthodoxes en sont bien plus près. Et nous ne jouons pas un rôle essentiel, rappelé par Paul aujourd’hui : pousser le magistère à réellement condamner les erreurs, les tyrannies et surtout l’hypocrisie du système qui foire pourtant l’évidence, mondialisme et libéralisme. Benoît XVI est sur quelques pistes dans ce registre, il a compris la novation de certains mécanismes, il reste timide mais avec moins bonne conscience que son prédécesseur forcément marqué par la dictature marxiste pendant une grande partie de sa vie adulte et penchant par conséquent vers l’apparent contraire.


C’est à nous, dans la cité, dans l’expérience, dans la pratique de consommateur, de salarié, de retraité, d'"indignés" de pousser les politiques, les syndicats mais plus encore l’Eglise, socle d'éthique, de morale et ayant toute capacité de recul, d'universalité… nous ne le faisons pas assez, ou pas du tout, révérant l'ordre établi et l'argent même quand nous en souffrons. La tolérance, l'excuse bâtissent les murs de l'injustice et préparent les catastrophes : on la vu dans l'ordre politique dans les années 30, nous le vivons dans l'ordre économique depuis quelques années et ne percevons pas, que toutes catégories intellectuelles confondues, nous démolissons et laissons démolir toutes les structures et réparations, ajustements possibles de la vie collective... Rome, le magistère nous entraîne dans la foi, nous en donne le trésor, les accès, l’expérience mais en retour, la présence au monde, le progrès du monde, tel qu’il est et non tel qu’en théorie il se prétend être (le toujours moins d’Etat, de services et de dépenses publics pour qu’enfin l’initiative et la liberté d’entreprendre prospèrent automatiquement pour le bien commun !), c’est l’affaire de tous. Jésus était immergé : hommes, femmes, grands et moindres, aujourd’hui en chrétienté, en catholicité surtout, il y a une séparation entre les états de vie, les hiérarchies, et les modes de subsistance économique, de présence sociale. Bon sens paulinien… il y a un grand profit dans la religion si l’on se contente de ce que l’on a. De même que nous n’avons rien apporté dans ce monde, nous ne pourrons rien emporter. Si nous avons de quoi manger et nous habiller, sachons nous en contenter. Adorable Paul envoyant au bain certains … un tel homme est plein de lui-même, il ne sait rien, c’est un malade de la discussion et des querelles de mots. Et admirable Josef Ratzinger – un rayonnement certain que j'avais constaté quand j’étais affecté à Munich au début des années 80 – qui peut nous faire partager son goût et sa science pour une véritable étude de ce qui nous fonde, et du coup nous libérer des entraves de nos timidités et de nos catégories. Il est temps que nous commencions d’être intelligent et de ne plus nous contenter des vents qui passent. C’est à nous de passer et de nous répandre, et pas au seul air du temps ou aux seules tolérances de l’inacceptable, qui d’ailleurs ne fonctionne plus. Jésus passait à travers villes et villages, proclamant la Bonne Nouvelle du règne de Dieu. [2]


[1] - 1ère lettre de Paul à Timothée VI 2 à 12 ; psaume XLIX ; évangile selon saint Luc VIII 1 à 3


[2] - Dans le milieu de l'Église primitive, la présence des femmes est bien loin d'être secondaire... Nous devons à saint Paul une ample documentation sur la dignité et sur le rôle ecclésial de la femme. Son point de départ est le principe fondamental selon lequel parmi les baptisés, non seulement « il n'y a ni juif ni païen, il n'y a ni esclave ni homme libre », mais également « il n'y a ni homme ni femme ». La raison est que « tous vous ne faites qu'un dans le Christ Jésus » (Ga 3,28), c'est-à-dire que tous sont unis par la même dignité fondamentale, même si c'est chacun avec des fonctions spécifiques (1Co 12,27s). L'apôtre admet comme quelque chose de normal que dans la communauté chrétienne, la femme puisse « prophétiser » (1Co 11,5), c'est-à-dire s'exprimer ouvertement sous l'inspiration de l'Esprit, pourvu que ce soit pour l'édification de la communauté et accompli avec dignité...
Nous avons déjà rencontré la figure de Prisca ou Priscille, épouse d'Aquilas, qui dans deux cas, de manière surprenante, est mentionnée avant son mari (Ac 18,18; Rm 16,3) ; l'une et l'autre sont explicitement qualifiés par Paul comme ses « collaborateurs » (Rm 16,3)... Il faut aussi prendre en compte que la brève Lettre à Philémon est en réalité également adressée par Paul à une femme appelée Apphia (Phm 2)... Dans la communauté de Colosse, elle devait occuper une place importante ; en tout cas, elle est l'unique femme mentionnée par Paul parmi les destinataires de ses lettres. Ailleurs, il mentionne une certaine Phébée, qualifiée de diákonos de l'Église de Cencrées... (Rm 16,1-2). Bien que ce titre, à cette époque, n'ait pas encore de valeur ministérielle spécifique de type hiérarchique, il désigne un exercice authentique de responsabilité de la part de cette femme en faveur de cette communauté chrétienne... Dans la même lettre, Paul rappelle d'autres noms de femmes : une certaine Marie, puis Tryphène, Tryphose et la « très chère » Persis, et encore Julie (Rm 16,6.12a.12b.15)... Dans l'Église de Philippes se distinguèrent deux femmes appelées Évodie et Syntyché (Ph 4,2) : l'appel que Paul leur adresse laisse entendre que ces deux femmes assuraient une fonction importante au sein de cette communauté. En somme, l'histoire du christianisme aurait connu un développement bien différent s'il n'y avait pas eu l'apport généreux de nombreuses femmes.

jeudi 15 septembre 2011

moi, je suis sûr de Toi, Seigneur, je dis : Tu es mon Dieu ! mes jours sont dans ta main - textes du jour

Jeudi 15 Septembre 2011




Hier

Choc de la beauté une nouvelle fois. Je l’avais eu à Penguily, samedi, mariage, église, château, conventions, générations, décor et société, récits aussi d’années et de circonstances très antérieures… cette adolescente, robe étalée sur elle, épousant un fauteuil d’un autre âge, enveloppement mutuel du vêtement et du siège, juste comme je sortais du « bureau » de l’ambassadeur en longueur, elle était assise, silencieuse, rêveuse, regard immense vide, un visage parfait, une fraicheur totale, une sorte de détresse indéterminée, une attente. Je lui avais dit qu’elle était… je ne sais exactement l’adjectif plus faible, moins directement en adoration que ce que j’éprouvais alors… je lui ai surtout dit qu’elle serait heureuse, que l’imprévisible arrive à toute heure, elle a soutenu mon regard, je n’ai pas même su sa voix ou le toucher de sa main. Sortant de l’échographie, la civière succédant à la mienne, un adolescent, une adolescente, peut-être un peu plus jeune, on me dit que c’est une fille. La beauté de nouveau, les cheveux en courone brune, le visage grand ouvert, des yeux d’une beauté bleue à couper le souffle, une minerve dégraffée, une épaule, le haut du torse dénudé, et pourtant l‘évidence, l’enfant souffre, l’enfant est seule. Je n’ai rien dit, couché, je passais dans l’autre sens. – A nos retrouvailles, je n’ai pas pu ne pas dire cette rencontre, cet émoi à Edith devant notre fille. Celle-ci s’était faite « belle », vêtements, une barette nouvelle pour notre revoir. Sa mère a été aussitôt en reproche, j’ai peiné radicalement notre fille, en évoquant une autre, plus… et plus… Dialoguant et précisant avec notre fille, je ne crois pas qu’il y ai eu ce dégât. En revanche, je comprends ce soir quelque chose de décisif, de fondateur rétrospectivement, moi qui ait tant couru après la beauté, fasciné par des visages, des silhouettes (de filles, de femmes), mais ne tenant pas dans le quotidien, les décristallisations, et d’ailleurs mes amours n’ont jamais commencé par une appréciation de beauté ou un mandement intérieur de conquérir la beauté pour elle-même. Je viens de comprendre que ce que je prenais – immédiatement en quittant le cabinet d’échographie ou en sortant de ce bureau fin d’un autre siècle et d’ailleurs sans table de travail – pour la beauté était autre et sans doute bien plus existant. La beauté inaccessible de tels mannequins préparés et statufiés, l’idéal de pierre grecque : la Gyptothèque de Munich, le Louvre de mes quinze ans, le musée d’Olympie, et il arrive (il m’est arrivé pour mon avueglement, celui de tout éblouissement) que nous façonnions, selon un contexte, une mode, un environnement et aussi selon nos circonstances intimes et précaires ce repère flagrant et violent que serait la perfection humaine, irradiant bien plus que la personne l’ayant reçue ou revêtue (ou la recevant de nous et de notre projet hagard), cette beauté-là n’a pas été ce qui m’a subjugué et stupéfié quand j’ai regardé ces deux jeunes filles. Non, ce que j’ai « pris » pour de la beaité a été une relation sans geste, sans mot, sans prédation, sans échange, tout simplement parce que ma disponibilité trouvait une offrande, ou plutôt j’ai ressenti qu’une attente de sympathie, toute simple, rencontrait et éveillait ma disponibilité, latente. Je voudrais le dire mieux, mais c’est cela. La beauté obstacle qui nous défie et peut nous perdre. La beauté de voir un regard, la beauté de qui accepte d’être regardé en totalité, avec espérance, d’être regardé en communion.
Et à notre fille pour ma femme je dis, d’âme, que la seule beauté finalement est celle qui quotidiennement ne vacille pas, ne se brouille pas. Et si je n’ai pas la beauté de l’âme, a rétorqué Marguerite comme nous allions dire la prière du soir… je lui ai assuré que cette beauté, comme toutes les autres formes de la beauté, elle l’a, elle n’était pas inquiète, elle rhétoriquait, et moi sans doute un peu aussi, encore sous le coup de la journée et des mille réminiscences d’une vie, qui depuis hier me paraît pouvoir se définir comme une première. La vie est une première.
J’en reste là ce soir et vais le prier…
Ce soir, quand ce matin je pensais ne pas l’atteindre.

Maintenant

Prier… rien ne s’oublie plus vite que la douleur physique, parce que ce ne devient que souvenir et que mental. Rien ne nous rend plus présent mais à quoi… que la douleur, elle est nous physiquement intérieure, mais y résister tout en subissant nous faut nous réfugier quelque part… mais où ? d’où nous identifions la douleur, nous la repoussons, nous luttons, nous succombons. Succomber, c’est mourir, perdre connaissance. La mort, que je ne sais que de vue et selon d’autres, un autre de l’instant de vie encore à l’instant de mort maintenant, d’état de mort désormais, est tout autre « chose ». Sa possibilité, sa perspective ne m’a pas effleuré. Sans doute parce que je la construisais et que la douleur m’a écarté de toute construction.
Prier d’action de grâce pour ce qu’il m’est donné de comprendre, prier pour ces deux petites inconnues, l’une en circonstances de société et du bonheur qu’on y fête parfois sans unisson ni égard pour qui en souffre, l’autre en circonstances peut-être dramatiques cde souffrance ou de possible souffrance, d’abandon à l’inconnu de ce que nous appelons trop vite maladie. Nos appellations si sommaires… fête… maladie… dialogue-même. Le regard ne trompe pas. Claire, que je ne peux voir que d’âme et selon ses parents, que je ne connais pas davantage sauf qu’ils souffrent, prient et espèrent, a régné hier dans mon cœur. [1]Notre Dame des sept douleurs, dévotion heureusement contemplative et nullement agressive contre qui que ce soit, même le mal s’il fallait le personnifier. La douleur comme communion, la douleur morale. La douleur de toute séparation, de toute conséquence. Les leçons évangéliques, indirectes, sont d’une extraordinaire force : Ainsi seront dévoilées les pensées secrètes d’un grand nombre. Pourquoi ? à cause de quoi ? Vois, ton fils qui est là provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe de division. Et toi-même, ton cœur sera transpercé par une épée. Le vieillard Syméon voit en Marie l’agent principal de l’histoire du salut. Elle l’incarne : après le Fiat, après le Magnificat, les conséquences historiques et spirituelles. Ce n’est pas la douleur, évidemment, qui est magnifiée… mais celle qui est saluée, reconnue : pierre de touche. « Femme, voici ton fils ». Puis il dit au disciple : « Voici ta mère ». Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui. L’itinéraire marial aboutit à l’intimité affective, celle du Christ pour Jean, le disciple qu’il aimait … à la fondation de l’Eglise. Au passage, ce que je ne voyais pas jusqu’à cet instant : la relation de Jésus à sa mère, la relation de Jésus à son disciple, toutes formes de l’amour sans doute humain, mais totalement différent de nos expériences de toutes les façons et natures de l’amour, de l’amitié, de l’échange et de la communion, parce qu’elles sont le fait même de Dieu, introduction à l’amour de Dieu pour chacun de nous et pour sa création. Je note aussi ces deux privilèges : Pierre, ses professions de foi, les clés du royaume, le socle de l’Eglise, mais Jean, la charge morale de la Vierge, de l’Eglise. Il est étonnant que nous n’ayons pas encore eu un pape Pierre Jean. Ou serait-ce trop d’audace ? Evidence aussi, au matin de la résurrection, Jean de retour du tombeau ne peut manquer d’avoir « mis au courant » la Mère du Rédempteur. Dialogue… que personne n’a transcrit, d’imagination… mais qui peut se prier. Bien qu’il soit le Fils, il a pourtant appris l’obéissance par les souffrances de sa Passion, et ainsi conduit à sa perfection, il est devenu pour tous ceux lui obéissent la cause du salut éternel. Ce passage est raide, il dit le spirituel d’une situation tout humaine : le Christ, pendant les jours de sa vie mortelle, a présenté, avec un grand cri et dans les larmes, sa prière et sa supplication à Dieu qui pouvait le sauver de la mort ; et, parce qu’il s’est soumis en tout, il a été exaucé. … Qu’ils sont grands tes bienfaits ! Tu les réserves à ceux qui te craignent, tu combles à la face du monde ceux qui ont en toi leur refuge.
Le summum de la beauté, c’est la vie. C’est l’imperfection transparente à la possible perfection. Mes aimées. Nous tous.

[1] - lettre aux Hébreux V 7 à 9 ; psaume XXX ; évangile selon saint Jean XIX 25 à 27 & selon saint Matthieu II 33 à 35

mercredi 14 septembre 2011

ils revenaient et se tournaient vers lui - textes du jour

Mercredi 14 Septembre 2011


Prier… [1] Dieu a envoyé son Fils dans le monde non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. Notre art pour édifier des idoles, dresser des icônes puis les démolir (Jeannie Longo… hélas), l’Eglise humaine et ceux des siens qui se croient les plus près du vrai à défaut de la charité ou de la disponibilité, excellent à ces instrumentalisations, ces dévotions mariales si souvent compagnes de totalitarismes et de prosélytismes massacreurs (« fêtes » dont je ne savais plus l’origine pour commémorer des victoires militaires, les « croisades) et en conséquence de cette robe humaine, les remugles et les prétextes qu’ils donnent, ridicules ou cruels… que le monde soit sauvé, et non détruit… Leçon de Moïse, l’instrument n’est pas adorable pour lui-même mais pour ce qu’il symbolise de notre prière et de l’initiative divine : quand un homme était mordu par un serpent, et qu’il regardait vers le serpent de bronze, il conservait la vie ! C’est l’initiateur qui compte et non ce qu’il combat et dont il triomphe : devenu semblable aux hommes et reconnu comme un homme à son comportment, il s’est abaissé lui-même en devenant obéissant jusqu’à mourir et à mourir sur une croix. J’aime la crudité et l’audace de Paul, des Pères de l’Eglise, de ces premiers temps où l’on n’ « anathémisait » pas, où l’on cherchait Dieu, où l’institution – certes nécessaire – n’était que seconde, où le rite s’inventait par communion et non par crispation. Et lui, miséricordieux, au lieu de détruire, il pardonnait. Il se rappelait : ils ne sont que chair, un souffle qui s’en va sans retour. N’être que de ceux-là, en vérité, en réalité, et donc dans la troupe des demandeurs, de deuils en joies, de pauvreté en émerveillement.



[1] - Paul aux Philippiens II 6 à 11 ; Nombres XXI 4 à 9 ; psaume LXXVIII ; évangile selon saint Jean III 13 à 17

mardi 13 septembre 2011

Dieu a visité son peuple - textes du jour

à mettre en forme


Mardi 13 Septembre 2011

Hier matin

Je ne lis que maintenant la notice sur « le saint nom de Marie » que j’ai placée tout à l’heure en pièce jointe à ma méditation matinale. Je suis horrifié de la machine de guerre que représente l’origine de cette dévotion : la bataille sous les murs de Vienne en 1683, mon si bel appartenant Prinz Eugen strasse tandis que j’étais affecté en Autriche (Octobre 1988-Juin 1992) regardait exactement le champ de cette bataille qui est aujourd’hui l’ensemble des deux palais du Belvédère et de leur parc. Tout y est : non à l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne, sus à l’Islam et à l’immigration. Exacte manipulation pour l’actualité d’une histoire certes vécue, mais qui a permis une forme d’avenir mais nous faire aboutir à d’autres situations, à regarder et à administrer telles qu’elles sont et tels que nous sommes… Je hais la haine, et plus encore si elle se prétend dictée par Dieu, fondée en Lui ou la plus grande de ses saintes… Je ne peux concevoir une haine chrétienne, une haine religieuse. La fête du « saint-Rosaire » est du même tonneau, Lépante. Jean XXIII fit – à haute voix – appliquer par un célébrant quelconque, mais en sa présence, l’omission ou la transformation de l’évocation des « Juifs perfides » dans des litanies de la Semaine Saint, qu’avait commandée le Concile mais qu’on n’exécutait donc pas. Conservons nos vénérations mais ne faisons plus d’un conflit leur raison, et prenons-en encore moins la lettre pour courir de nouveau sus à ce qui divise le monde, bêtement. De fait, je reçois, à quoi je ne m’attendais pas autant ni si « fidèlement », l’application littérale : l’appel à la guerre sainte, au moins par la prière… que me transmet un correspondant – habituel, quoique de vues, d’analyses et de sensibilités à l’opposé des miennes…

Hier après-midi

D’ordinaire tandis que notre fille est à son cours de danse classique, bien malgré elle puisqu’elle rechigne de plus en plus, et se débattrait presque (fort peu grâcieusement), je m’installe à l’attendre dans la salle de basket, j’y assiste à une leçon pour préadolescents, donnée par un moniteur ferme, jeune et très pédagogue, précis et chaleureux, psychologue et sachant le ballon et le panier (dont j’ignore, panier et ballon, vraiment tout), et à mon clavier informatique j’écris ceci ou cela, du journal souvent, mon blog. politique parfois selon France-Infos. écouté en conduisant pour venir. J’ai laissé ma machine à transcrire à ma femme, dont l’ordinateur est en panne et j’ai emporté un petit livre, du format de la paume, de Jean-François Six [1] Il m’a été donné avec des cartons entiers par Denis M. en mal de déménagement et d’allègement, bibliothèque utilitaire d’un curé de paroisse, ouvrages divers dont beaucoup disent comment on concevait et vivait, très chrétiennement mais si différemment d’aujourd’hui, des choses essentielles sans doute, les mêmes que les nôtres, mais écrites sans humour et d’une âme que nous ne comprenons presque plus, du moins est-ce ce que je ressens à ces fonds de bibliothèque pour une Eglise qui vivait mal sa séparation avec l’Etat, avec le temps. Livres vestiges – parfois passionnants, les correspondances de Louis VEUILLOT ou de LACORDAIRE – à côté de ces tentatives, ces flux et ces chaleurs des années 1950… Signet une carte postale, adressée par deux religieuses, sans doute pensionnaires de l’un de ces établissements dont mon ami prêtre eut la charge spirituelle, il y a une dizaine d’années. Voici que ces corrrespondantes me le font rayonner – si fort que c’en est étrange, alors qu’il y a peu de mots, mais comment ne pas ajouter mentalement ? En ce dernier jour du beau mois de Mai, et en la fête de la Visitation, je viens vous retrouver pour vous remercier de votre dévouement auprès des malades, à … et aussi pour les vêtements sacerdotaux… Une seconde signe, l’écriture plus tremblée, la première d’apparence masculine mais probablement avec sa charge d’enfance… Père, je ne sais pas si vous vous souvenez de la sœur que vous êtes venu confesser dans la chambre très grande du n° 28, le mercredi saint pour Pâques. En tous cas, je vous envoie l’assurance de ma profonde reconnaissance et de mes prières pour votre apostolat. J’ai senti la dimension de mon vénérable et cher ami, prêtre, dimension qu’il tait et si fréquemment ne fait presque pas voir, avec un don de pudeur que soutient une grande capacité à s’indigner d’une Eglise et de chrétiens encore si loin de leur temps, de notre temps, de ce temps-ci. Ainsi, suis-je entré dans l’introduction-avertissement du petit livre… [2] … la démarche même de la prière. Or cette démarche est semblable à celle de l’amour, gratuite, inattendue. Une prière est un cri d’amour, avec tout ce que l’amour comporte de litote et de silences, de discrétion et de « non-dit », de pudeur et de balbutiements ; le contraire de la gloriole et du triomphalisme. Il fallait se laisser aller à l’imprévisible de la prière. Celui qui ropie, comme celui qui aime, engage tout son être dans sa prière : son cerveau et son corps, son histoire ; toute son existence et sa vie quotidienne, se concertent là, dans ces temps aigus. Toute prière est marquée et située ; l’enfant ne prie pas comme l’adulte ; on ne prie pas de la même manière en araméen, en chinois ou en français. Suivent trente trois textes qui ne se veulent en rien des poèmes, mais la prière de Dieu à Dieu qui a pour unique sujet, souci, sollicitude, échec et joie : l’homme. Circonstances de l’écriture-prière : manifestement ce que j’ai vécu moi-même, notamment en Octobre-Décembre 1999, et que je fis jaillir en une lettre-roman impssible à commencer ni achever, que je n’écrivis qu’en son milieu et qui me faisais revivre et discuter un amour perdu, une personne inaccessible, parabole de la jeunesse et de l’impossible. Sans se dire ainsi, Jean-François SIX au moins se date : près de quarante jours, entre Pâques et l’Ascension 1979, dans un hôpital de souffrances et de désert, mais en même temps d’espérance et de paix. Le lire pour ses premiers textes – tutoyant Dieu pour lui décerner ses propres béatitudes – m’a rendu à l’état exceptionnel que sont l’aventure, la pure projection de la vie, vécue mais pas identifiée. Si Tu es si bon, c’est que Tu es heureux… Tu es heureux parce que Tu es doux, non pas gentil, mais doux… Tu n’es pas celui qui serait au-dessus-de-tout, Tu n’es pas l’invulnérable, Tu n’es pas impassible… Tu es heureux parce que Tu as faim et soif…
Saturé ou rassasié, sentant que j’irais plus loin (plus tard) si je m’arrête ici (maintenant), j’ai alors écrit (pièce jointe) ce que je venais de vivre, ce que je vivais dans cet instant, le renouveau, la réactualisation de l’aventure (assaez analogue à cette lecture forcée par la tempête me maintenant sur l’île de Samothrace en Novembre 1983 : par quelle grâce insolite avais-je emporté en sac à dos l’une des premières éditions, exurgée et avec cul-de-lampes, de lautobiographie de hérèse de Lisieux, exemplaire grand format écolier offert à ma grand-mère maternelle par notre arrière-grand-mère, lecture qui, après plusieurs séjours au mont Athos, fut pour moi un début de grand vivrage) – écrit pour juste aboutir quand l’heure était de rejoindre notre fille. J’ai conclu pour un jeune ami, qui écrit – lui surtout :
d’expérience,
ne ciselez pas un texte, ni aucun poème,
mais votre vie
transposez, ne composez pas,
écrivez et vous trouverez,
cela vous sera donné

Aujourd'hui, maintenant

Prier… voici une parole sûre [3]. Extraordinaire portrait du prêtre, de l’évêque selon Paul, mais aussi,je le crois, de tout responsable d’une collectivité, quand celle-ci a même foi et se fonde sur unemême aspiration. Vouloir devenir responsable d’une communauté d’Eglise, c’est désirer une très belle tâche. Un responsable de communauté doit être irréprochable… suit ce qui ne plaide pas pour le célibat sacerdotal, mais sans doute envisageait-on et vivait-on laïcat, cléricat sans nos séparations d’aujourd’hui. Avant de méditer ou de décider sur le mariage des prêtres, c’est d’abord sur l’ensemble du tissu communautaire et de la vie morale et économique, spirituelle de la communauté, en tant que telle, l’Eglise par extension dont il s’agit sous la plume de Paul à l’un de ses fils adoptifs, évêque lui-même, qu’il fait réfléchir. Le mystère a été dit par Vatican II ; la vie et son ressort sont l’affaire d’aujourd’hui. La vie politique et civique, une certaine paternité, une responsabilité des dirigeants d’entreprise, voire du capital investi par les actionnaires gagneraient à ne pas prendre Paul pour un clerc, mais bien pour le présentateur exigeant et sagace de la parabole de toute vie en société. Le responsable de communauté, donc, plein de srénéité, pacifique et désintéressé. Il faut qu’il mène bien sa propre famille, qu’il se fasse écouter et respecter par ses enfants. Car un homme qui ne sait pas mener sa propre famille, comment pourrait-il prendre en charge une Eglise de Dieu. Suivent les consignes de recrutement. Nous fêtons Jean Chrysostome, modèle pas développé ici, de la relation intrépide de l’Eglise avec un pouvoir politique qui la prenait pourtant pour référence. Jésus n’a donné de leçon que sa vie et les preuves de la sollicitude divine. On transportait un mort pour l’enterrer ; c’était un fils unique, et sa mère était veuve. Une foule considérable accompagnait cette femme. Jésus a toujours été ému, bouleversé par les foules, non pour s’y laisser prendre à la manière des années 30 et de l’ « orgonie » nazie ou fasciste, mais pour lui rendre sens, cœur et orientation, pour la décentrer au lieu de cette culture de l’abîme collectif d’antan et parfois d’aujourd’hui. Tout autant le Christ est l’homme du tête-à-tête, du cœur-à-cœur le plus intime et efficace : en la voyant, le Seigneur fut saisi de pitié pour elle, et lui dit : ‘ Ne pleure pas’. Délicatesse du Christ, il ne lui demande rien, tout est évident. Il toucha la civière, ni le mort ni sa mèr. Jeune homme, je te l’ordonne, lève toi. Les résurrections opérées par le Christ ne se font pas par une apostrophe aux démons et autres maléfices ou maladies : Lazare, le jeune homme de Naïm sont directement rappelés, personnellement, à la vie, par leur nom. Alors le mort se redressa, s’assit et se mit à parler. Et Jésus le rendit à sa mère.
[1] - j’ai eu l’honneur et la chance de deux grandes conversations avec ce surdoué de l’empathie dont témoignent ses études fondamentales, parce que totales, vraies et autant intuitives que documentées, sur Thérèse de Lisieux, Charles de Foucauld et aussi sa biographie exemplaire de Mgr. Riobé, l’évêque à tous risques mais tellement père. J’aurais aimé un travail ensemble, ce qu’il ne m’a pas permis. Ce petit livre et le séjour en hôpital qui le fit écrire, est contemporain d’un autre, décisif : L’incroyance et la foi ne sont pas ce qu’on croit. Jean-François SIX n’est pas un dogmatique…

[2] - Jean-François Six, Lorsque Jésus priait… ( Seuil . 1er trim. 1980 . 127 pages)


[3] - 1ère lettre de Paul à Timothée III 1 à 13 ; psaume CI ; évangile selon saint Luc VII 11 à 17

lundi 12 septembre 2011

sauve ton peuple, bénis ton héritage, veille sur lui, porte-le toujours - textes du jour

Lundi 12 Septembre 2011




Prier… [1] revenir au décisif. Le centurion avait entendu parler de Jésus … Jésus fut dans l’admiration… Dis seulement un mot et mon serviteur sera guéri… Je vous le dis, même en Israël, je n’ai pas trouvé une telle foi ! Quelle foi ? c’est très implicite et cela fait leçon pour maintenant : le dogme, le catéchisme, etc… parfait, le centurion ne « récite » nullement : tu es le Messie, tu es le Fils du Dieu vivant, le sauveur du monde. Non, ce n’est ni son problème ni sa civilisation. Il est en situation, il connaît son métier : moi qui suis un subalterne, j’ai des soldats sous mes ordres : à l’un, je dis : « Va » et il va ; à l’autre : « Viens », et il vient, et à mon esclave : « fais ceci » et il le fait. Le centurion a tout simplement une confiance absolue, qu’il présente d’ailleurs humblement comme toute naturelle, comme évidente, une confiance absolue dans ce Jésus, qu’il ne connaît que de réputation. Jésus fut dans l’admiration, alors qu’il est « bassinné » par les questions de cours des scribes et des pharisiens… c’est un homme d’un parfait équilibre social et affectif : il tenait beaucoup à son esclave… il envoya quelques notables juifs… il esrt aimé de notre peuple, c’est lui qui nous a construit la synagogue. Il est aimant, il est estimé. Certainement, il répond à cette définition qui sous-tend la recommandation de saint Paul : j’insiste avant tout pour qu’on fasse des prières de demande, d’intercession et d’action de grâce pour tous les hommes, pour les chefs d’Etat et tous ceux qui ont des responsabilités, afin que nous puissions mener notre vie dans le calme et la sécurité, en hommes religieux et sérieux. Comme nous en sommes loin, nous ne pouvons que réfléchir et prier. Sauve ton peuple, bénis ton héritage, veille sur lui, porte-le toujours.


[1] - 1ère lettre de Paul à Timothée II 1 à 8 ; psaume XXVIII ; évangile selon saint Luc VII 1 à 10

dimanche 11 septembre 2011

Pierre s'approcha de Jésus pour lui demander - textes du jour

Dimanche 11 Septembre 2011


Trombes d’eau. Le blouson du Frère Claude, dont c’est l’anniversaire de naissance aujourd’hui. La messe en paroisse. D’une assistance, d’une participation à d’autres, hier cette messe de mariage, une homélie par un Dominicain souriant mais plat, sans impact, le vieux curé d’un ensemble de commune transcendant de sainteté de rayonnement mais au coin ou en angle, aujourd’hui notre sévère recteur, lecture d’un texte avec passage à vide au Sanctus, mais du fond…que je reçois aussi en application au 11-Septembre… la dynamique du pardon qui est celle de la compréhension généreuse … la politique veut bien la religion comme bouc émissaire quand elle est celle des autres, comme ornement et officialité quand elle est celle de nos ancêtres (sans pour autant l’avouer, rien qu’en évocation de nos racines…) mais elle ne s’est pas en vivre pour mieux réfléchir, voir et discerner… je note à la volée … vivre pour soi, c’est un refus de perspective, vivre pour Dieu, c’est la liberté, la plénitude du pardon. Le pardon, pas une faiblesse, une force. Justice et misériccorde ne font qu’un. Don de la compréhension miséricordieuse que nous éprouvons, l’éprouver envers les autres. Oublier les offenses ? donner sa miséricorde. Envers Dieu une dette impossible à rembourser. Vertu d’humilité. … « Comme », insistance du Christ dans les évangiles, comme votre Père, comme aux autres… pas une imitation extérieure, mais une participation. Se laisser prendre, envahir, inonder. Nous vivons du pardon de Dieu. Nos limites. Regretter de ne pas assez pardonner, c’est le commencement du pardon. Texte de Jean Paul II, pénitence, parole, accueil du prodigue. Gravir la montagne du pardon, le Calvaire : lieu du pardon, ressaisir le sacrement de pénitence, sans lequel il n’est pas possible de vivre le pardon. Retrouver joie et beauté de ce sacrement. Notre fille unique : pardonner soixante-six sept fois sept fois à ton frère… mais je n’ai pas de frère ! Chemin que j’évoque à peine : les autres. La vie est devant elle. J’explique la remise en ordre de l’autel à l’ancienne, calice, patène, corporal recouvert du carré de même tissu que la chasuble, j’en ai oublié le nom. Mon enfance le savait. La couleur verte des ornements, celle de l’espérance. – Je le sais, me réplique-t-elle, mais qu’est-ce que l’espérance ?– Attendre avec certitude, demander mais ne pas avoir encore, par exemple ton anniversaire. – Mais non ! tout le monde n’attend pas mon anniversaire.


Prier les textes… en y revenant avec joie et attente [1]. Rancune et colère, voilà des choses abminables où le pécheur s’obstine… pense à l’alliance du Très-Haut et oublie l’erreur de ton prochain… Aucun d’entre nous ne vit pour soi-même… sagesse à recevoir. Deux circonstances dans l’enseignement du Christ. Selon qu’il est spontané, Jésus commentant un événement ou prenant des comparaisons ou voyant la foule, et selon qu’il est sollicité. En ce cas, deux moments différents, la demande d’une guérison dont Dieu fait homme prend occasion, mais ce qui touche plus encore, ce sont les demandes disciples, des apôtres, de Pierre. Pierre s’approcha de Jésus. Celui à qui seront remises les clefs… Les réponses du Christ sont moins exigeantes en parabole, elles vont de soi : je t’avais remis toute cette dette parce que tu m’avais supplié. Ne devais-tu pas, à ton tour, avoir pitié de ton compagnon, comme moi-même j’avais eu pitié de toi ? Evidemment, mais d’entrée, Jésus avait été bien plus abrupt : permettez-moi, Seigneur, de regarder Pierre qui vous regarde, qui pose une question de bonne volonté, pas forcément théorique, il est disposé à pardonner nous ne savons quoi, mais tout de même si… ou quand… jusqu’à sept fois ? Pierre, déjà familier de son Maître, croit faire bonne mesure, montrer même que par avance il a compris. Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixnate-dix-sept fois sept fois. Pourtant dans la parabole, le mauvais serviteur n’a pas une seconde chance. La parabole semble cependant nous attacher non à un moment ou à un acte, mais à un état de vie, la disposition du cœur à pardonner : C’est ainsi que mon Père du ciel vous traitera, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère de tout son cœur. C’est le psalmiste, le saint par excellence parce qu’il reconnaît son péché, sa situation et qu’il supplie, louange, exulte et pleure… nous dans nos plus belles postures et dispositions envers Dieu, nous dans notre vérité… la conversion de tant d’entre nous rien que par la justesse psychologique du ton et de la lettre des psaumes, leur pénétration de ce qu’est l’homme et leur intuition répétée que Dieu nous est analogue (prodigieuse facilitation de son accès par nous, qu’Il nous accorde), en ce sens qu’Il est ce que nous voudrions être, ce que nous sentons pouvoir et devoir être, reconnaissance de notre ressemblance à Dieu et Dieu, heureux que nous le reconnaissions puisque c’est ainsi qu’Il nous fit… Le psaume donne la conclusion, la leçon : Comme le ciel domine la terre, fort est son amour pour qui le craint ; aussi loin qu’est l’orient de l’occident, il met loin de nous nos péchés. Prier, surtout maintenant, aujourd’hui, c’est un commencement.


[1] - Siracide XXVII 30 à XXVIII 7 ; psaume CIII ; Paul aux Romains XIV 7 à 9 ; évangile selon saint Matthieu XVIII 21 à 35

samedi 10 septembre 2011

si le Christ m'a pardonné - textes du jour


Ceux qui disent ou commentent la vie comme une théorie, ou du moins interrogent comme si… ceux qui corrigent et précisent la foi comme un dogme, un contenu, presqu’une rigidité dont la liberté serait exclu ou seulement un chapitre, du moins semblent-ils… Penser nous est à peine plus personnel que notre visage, notre voix, nos apparence, nous nous instrumentons en pensant : est-ce notre direction, notre moteur, notre fond ? au plus une de nos expressions, une de nos activités, sans doute celle de nos activités la plus soumise à une foule de paramètres dont nous ne connaissons pas la plupart. La vie est un don, pas un état. La mort est un passage, pas un état. Je suis venu pour qu’ils aient la vie, et qu’ils l’aient en abondance. Le Christ définit la vie comme une relation, la foi est une relation personnelle à une personne, laquelle a une vue de nous, un souci de nous. Tout le reste est explication dans notre langue contemporaine, laquelle est l’instant de chaque époque. La science traduit.
Dialogue hier avec ce jeune moine, exigeant, difficile mais attirant : il est pour moi la preuve vivante de la grâce de Dieu, ni sa vocation, ni la justesse de son parcours, ni même la cohérence de son dire et de sa personnalité ne me font de doute. Il a suivi le dialogue de ma correspondante précieuse : quand les hommes aiment Dieu. Voici ce qu'écrit S. Thomas d'Aquin après s'être posé la question : "Si l'homme n'avait pas péché, Dieu se serait-il incarné?" - "Diverses opinions ont été émises à ce sujet. Certains prétendent que, même si l'homme n'avait pas péché, le Fils de Dieu se serait incarné. D'autres soutiennent le contraire, et c'est plutôt à leur opinion qu'il faut se rallier. En effet, ce qui dépend de la seule volonté de Dieu et à quoi la créature n'a aucun droit, ne peut nous être connu que dans la mesure ou c'est enseigné dans la Sainte Écriture, qui nous a fait connaître la volonté de Dieu. Aussi, puisque dans la Sainte Écriture le motif de l'Incarnation est toujours attribué au péché du premier homme, on dit avec plus de justesse que l'oeuvre de l'Incarnation est ordonnée à remédier au péché, à tel point que si le péché n'avait eu lieu, il n'y aurait pas eu l'Incarnation. Cependant la puissance de Dieu ne se limite pas à cela, car il aurait pu s'incarner même en l'absence du péché." Et le CEC : "L'Eglise appelle "Incarnation" le fait que le Fils de Dieu ait assumé une nature humaine pour accomplir en elle notre salut" n° 461Eph 1, 5 peut être compris comme suit : Dieu, à qui tous les temps sont présents, prévoyant le péché originel, avait choisi de toute éternité de restaurer l'homme dans la filiation surnaturelle et de l'élever à Sa gloire par le Christ Jésus. En communion. Je ne lui réponds d’abord pas : quoique non fréquent cet été à l'abbaye, j'ai beaucoup et souvent, intensément pensé à vous, au monachisme, à la vie donnée et consacrée, qui est preuve de l'homme et de Dieu. Vous êtes pour moi un défi, une présence très importante - à l'égal de ces trois frères à la vocation religieuse certaine et qui... Défi parce que nos affinités sont doublées de fortes divergences et différences, que d'ailleurs vous exprimez, quand nous conversons. Amitié très exigeante que la nôtre. Merci pour ces belles et précieuses précisions. Avec vous, en prière, en union absolument certaine. Je vous regarde et vous embrasse. J'aime sourire et humour de vous. Puis, ouvrant son second message : Voyez aussi CEC 457. je prends le relais, en communion aussi avec mon amie, ma précédente correspondante : Un instant perplexe... j'avais intitulé une partie de mes notes à Vienne entre 1988 et 1992 : Cahiers en Europe centrale . soit CEC. L'article 457 donne Grégoire de Nysse. Jean Laplace en a été spécialiste, je crois même qu'il a édité le n° 4 de sources chrétiennes, le tome de Grégoire de Nysse. Oui, sans doute... mais il y a "comme l'homme se mêle au vin, notre humanité à la divinité " ou à peu près. Ne supputons pas. Il y a eu le péché, donc c'est un jeu de l'esprit que de se demander, s'il n'y avait pas eu le péché, alors quoi ? en revanche, au moins pour moi, la question, est le péché-même. On en voit bien le ressort psychologique dans la Genèse, la tentation, la curiosité, le dialogue avec autre que Dieu et l'époux, la connaissance, le discernement par soi-même, spirituellement c'est Prométhée. Donc, une logique dialectique, mais qui finalement part de l'homme : comment pécher en pleine conscience devant Dieu. Question quotidienne, nous ne péchons guère, nous sommes faibles, induits en erreur, notre nature, etc... nous sommes limités, nous le sentons constamment. Liberté sans doute et péché, mais pas en pleine connaissance de cause, qui - en l'affaire - est connaissance de Dieu. Raisonner à partir de l'homme et de son péché ne nous mène qu'à d'autres questions et en impasse, pas bien loin. En revanche, partir de Dieu, de son amour, de son amour pour sa création, et donc - péché ou pas, mais il y eut péché - dessein non seulement de rédemption, qui aurait pu être gratuit et sans incarnation, mais volonté de vraiment nous habiter et épouser en profondeur et de nous hisser à sa propre nature, à sa divinité, à sa perfection. Soyez parfaits comme votre Père est parfait. L'incarnation et la divinisation - chère aux orthodoxes - sont le même mouvement de Dieu amoureux de l'humanité et de toute sa création. De là à dire que la divinisation est l'aboutissement de la création. Ce que développent les 458.459.460 - avec me semble-t-il une trop grande insistance, y compris gramaticale, sur la finalité de l'incarnation, alors qu'à y réfléchir, elle va de soi dans l'amour de Dieu pour sa créature. Reste que le péché, la conscience du péché apportent en nous la demande de proximité à Dieu - proximité du pardon, de sa grâce pour la suite - et appellent l'inimaginable, le partage de notre nature par Dieu : l'incarnation. Pour moi, vivant "dans le monde", les questions quotidiennes sont la gratuité de la grâce - expérience de la sollicitude divine - l'énigme du péché en connaissance de cause et face à Dieu, la certitude sans cesse éprouvée et bien douloureusement de mes/nos limites. Il est excellent que CEC soit clair, mais il est utile que nous n'en fassions pas question de cours, et tout tout demeure et devienne plus encore question de vie. "Le lait de la tendresse humaine" ... qui nous fait tant défaut et dont nous avons tant besoin. La passion selon Péguy - dans le mystère de Jeanne d'Arc... Affection fraternelle. Le rebond, pas de la connaissance, quoique j’apprenne ainsi, mais de la communion, de l’affection, du partage de notre condition d’homme et de chercheur. Je pourrai, en âge, être son père, mais – moine – c’est lui qui me bénis et peut me diriger. Cependant, le monceau de la vie, nous le poussons l’un vers l’autre, nous nous le donnons tous les uns les autres à pousser et rouler vers le Royaume – le Coran dit le Paradis. Il sait dialoguer autant que la Bible, mais ose-t-il affirmer que dans ce Paradis, comme au Jardin primordial de la Genèse, il y a Dieu bien plus que des biens, des objets de plaisir. Il y a la vie. L’électronique dirait lequel des textes sacrés, spirituels de l’humanité répète le plus ce terme, ce mot, ce concept, cette promesse essentiels : vie.Prier… ensemble. [1]La parabole de la construction éclairant l’indication simple de l’arbre qui se reconnaît à son fruit : on ne cueille pas des fiigues sur des épines, on ne vendange pas non plus du raisin sur des ronces. Soit, j’ai – chez nous – l’expérience des ronces proliférantes qui quelques semaines par an donnent des mûres délicieuses mais appellent la bataille. Ce que dit la bouche, c’est ce qui déborde du cœur. L’affirmation est plus complexe, elle fait écho – comme souvent le texte du jour – à ce que j’essayais de m’expliciter sur la pensée. Notre fond et notre fonds. Plusieurs versions sur la prévoyance, en fait sur l’échelle de valeurs, sur nos priorités, nos choix. En fait, Jésus cherche, avec constance, à nous attirer à Lui, à nous anter en Lui : tout homme qui vient à moi, qui écoute mes paroles et qui les met en pratique, je vais vous montrer à qui il ressemble. Et a contrario, celui qui a écouté sans mettre en pratique… Dans le dire de Jésus, ne sont regardés que ceux qu’il a attirés. Les autres sont hors épure, pas du tout parce qu’ils sont exclus, mais au contraire parce que la division profonde entre nous n’est pas entre ceux qui sont autour du Christ à l’écouter et les autres, mais bien – puisque nous sommes tous à faire cercle autour de Dieu : croyants, incroyants, agnostiques, pécheurs futurs saints, saints souvent si pécheurs mais rachetés à tous coups – entre ceux qui mettent en pratique et ceux qui ne le font pas… De cette mise en pratique, Dieu seul est juge, quoique les conséquences soient parfois visibles (visibles par qui… je ne m’aventure pas, la parabole pour être saillante, répond que les conséquences sont évidentes, à l’épreuve, mais quelle épreuve ? celle de la parabole est toute naturelle, prévisible même…) le torrent s’est précipité sur cette maison, mais il n’a pu l’ébranler parce qu’elle était bien bâtie… Le torrent s’est précipité sur elle, et aussitôt elle s’est effondrée ; la destruction de cette maison a été complète. L’homme bâtit, selon la parabole, mais nos vies ? Paul l’illustre bien, bâti par Dieu et c’est le pardon, la rédemption qui nous bâtit.


[1] - 1ère lettre de Paul à Timothée I 15 à 17 ; psaume CXIII ; évangile selon saint Luc VI 43 à 49