mercredi 30 avril 2014

qui regarde vers lui resplendira, sans ombre ni trouble au visage - textes du jour


Mercredi 30 Avril 2014



De modèle et de ressort pour vivre, que l’amour d’autrui à l’image, la ressemblance et l’imitation du Créateur, qui l’a pratiqué Lui-même : notre Rédemption, son Fils. Grâce reçue à profusion : mes deux aimées dans ma vie, par ailleurs effondrante. Le travail, nerf de la vie, de l’estime de soi et très secondairement l’économie d’échange et donc la rétribution. Le chômage est un déni d valeur et d’estime que l’organisation économique et sociale inflige aux siens. Les plans dits sociaux, les soi-disant garanti de maintien des emplois sur place en sursis de trois ans ne traitent que la question d’argent, mais pas l’essentiel : la dignité des salariés, des travailleurs, des femmes, des hommes, la valeur intrinsèque du facteur travail dans l’économie générale et dans une entreprise donnée. Un pays s’en ressent vite d’ailleurs, c’est l’expertise, le savoir-faire, souvent héréditaire, en tout cas transmis et reçu… qui est oublié, nié, perdu. Il est monstrueux que des gens qui ont prétendu exercer le pouvoir, disent s’y être préparés, gâchant souvent la vie des leurs par la culture de leur ambition, qui en plus ont eu tout le quinquennat précédent pour réfléchir sur les erreurs qui se commettaient et l’absence de diagnostic sur la crise mondiale et nationale…, persévèrent et s’exhibent depuis deux ans, sans changer d’un millimètre la trajectoire et alors que le malheur s’accentue, que le pays entier st en vente pièce par pièce, ressource humaine et esprit collectif en sus, que le prétendant à la succession endosse le tout pour le continuer… Jusqu’à cs jours-ci, j’ai espéré le revirement tant cet acharnement à continuer dans l’impasse me paraissait forcément soumis à un soudain examen. La conversion me semblait un acte d’intelligence la plus élémentaire.



Prier… souveraineté des Apôtres dans l’Eglise naissante alors que domine contre eux l’ordre établi aussi bien de leurs coreligionnaires que de l’occupant étranger, et, de même que le peuple, les foules protégeaient le Christ en intimidant les forces de l’ordre jusqu’à ce qu’on les retourne et les monte contre Celui-ci, de même les Apôtres : le commandant partit avec les gardes, pour ramener les Apôtres, mais sans violence, parce qu’ils redoutaient que le peuple ne leur jette des pierres [1] La libération miraculeuse des Apôtres, mais qui n’a de sens que pour l’évangélisation, la mission, l’annonce, qui n’est pas pour leur salut personnel : pendant la nuit, l’ange du Seigneur ouvrit les portes de la cellule et les fit sortir en disant : « Partez d’ici, tenez-vous dans le Temple et là, annoncez au peuple toutes les paroles de vie ». Ils obéirent et, de bon matin, ils entrèrent dans le Temple et se mirent à enseigner. Leçon pour toute action et mission collective en faveur du plus grand nombre. Les certitudes, les paramètres s’effondrent, le Seigneur fait l’Histoire et déconcerte. Nous avons trouvé la prison parfaitement verrouillée, et les gardiens en faction devant les portes ; mais, quand nous avons ouvert, nous n’avons trouvé personne à l’intérieur… Les hommes que vous aviez mis en prison, les voilà qui se tiennent dans le Temple, et ils instruisent le peuple ! Commentaire de l’évangéliste : quand la lumière est venue dans le monde, les hommes on préféré ls ténèbres à la lumière parce que leurs œuvres étaient mauvaises. Notre présence à Dieu nous fait voir qui nous sommes, mais ce discernement, cette reconnaissance de notre condition, et aussi de notre liberté jusques là manifestées toutes deux ensemble par nos fautes et nos distractions, nous mènent à la prière, à l’espérance, au désir d’une présence approfondie, davantage ressentie (si la grâce nous en est nécessaire). Je me glorifierai dans le Seigneur : que les pauvres m’entendent et soient en fête !  … Qui regarde vers lui resplendira, sans ombre ni trouble au visage. Un pauvre crie ; le Seigneur entend : il le sauve de toutes ses angoissses. L’ange du Seigneur campe alentour pour libérer ceux qui le craignent. … Heureux qui trouve en lui son refuge !


[1] - Actes V 17 à 26 ; psaume XXXIV ; évangile selon saint Jean III 16 à 21

mardi 29 avril 2014

si nous disons que nous n'avons pas de péché, nous nous égarons nous-mêmes - textes du jour

Mardi 29 Avril 2014



Prier… [1]  Marthe et Marie. Marie qui est Marie-Madeleine ? délivrée de sept démons, circonstance de la rencontre ? qui elle-même aurait fait la familiarité du Christ avec elle, sa sœur Marthe et Lazare leur frère ? Ici, Jésus semble être allé au hasard, entra dans un village, une femme appelée Marthe le reçut dans sa maison. Texte ultra-connu.  Tu t’inquiètes et tu t’agites pour bien des choses. Une seule est nécessaire. Soit, mais le coucher, les repas ? Parabole des lys des champs et des oiseaux pour la providence. Ici, la paix en psychologie ? Marie a choisi la meilleure part : elle ne lui sera pas enlevée. Psychologie ? ou choix ? Choix que Jésus respecte, sans jouer le rôle d’arbitre que veut lui donnr Marthe : ma sœur me laisse seule à faire le service. Dis-lui donc de m’aider.  Marthe attend du Christ qu’il soit choqué, comme nous le sommes à la lecture de ce texte. – Conscience de l’essentiel, discernement… et discernement, conscience de notre péché. Si nous disons que nous n’avons pas de péché, nous nous égarons nous-mêmes et la vérité n’est pas en nous. Si nous reconaissons nos péchés, lui qui est fidèle nous pardonnera nos péchés et nous purifiera de tout ce qui nous oppose à lui. Leçon simple, la meilleure part… si nous marchons dans la lumière, comme il est lui-même dans la lumière, nous sommes en communion les uns avec lesautres, et le sang de Jésus son Fils nous purifie de tout péché.


[1] -1ère lettre de saint Jean I 5 à II 2 ; psaume CIII ; évangile selon saint Luc X 38 à 42

lundi 28 avril 2014

naître quand on est déjà vieux ? - textes du jour

Lundi 28 Avril 2014



Je lis, puis relis pour mes aimées, tiré de mon fascicule prions en Eglise cet écrit du futur pape François : Jorge Mario BERGOGLIO, à la veille de son ordination sacerdotale.
Je crois en la petitesse de mon âme.
Je veux croire en Dieu le Père, qui m’aime comme un fils,
et en Jésus, le Seigneur, qui  a insufflé son esprit
dans ma vie pour me faire sourire et me mener ainsi
au royaume éternel de vie.
Je crois en mon histoire,
qui a été transpercée  par le regard d‘amour de Dieu (…).
Je crois en la bonté des autres,
que je dois aimer sans crainte (…).
Je crois en la patience de Dieu,
accueillante et douce comme une nuit d’été . (…)
J’attends la surprise de chaque jour dans laquelle
se manifesteront l’amour la force, la trahison et le péché,
qui m’accompagneront jusqu’à la rencontre définitive
avec ce visage merveilleux dont j’ignore les traits,
que je fuis continuellement,
mais que je veux connaître et aimer. Amen

Mes aimées parties en reconnaissance pour le matériel, les forfaits divers. Nous ne serons opérationnels que samedi matin à leur retour la veille de Strasbourg. Val-Thorens… et déjà les Menuires… totalement méconnaissables, changées depuis les trois-quatre étés que j’y passais à la fin des années 1970. Les Menuires, un simple arc de cercle d’immeubles tirant vers les sommets les quelques flèches des remontées mécaniques. Val Thorens, guère d’immeubles alors que le Club-Hotel où j’avais ma propriété à temps partagé, et deux ou trois bétonnages pour un petit restaurant-ravitaillement. Nous en sommes non loin. Les pistes et remontées sont accessibles d’ici. J’y venais l’été, herbe rèche, pas d’arbres que ces végétations sauvages, fleuries abritées par les riches, ou au contraire s’y incrustant, la Vanoise nous jouxtant, le ski sur une calotte arrondie de glacier. J’étais alors au début de ma vie « indépendante » avec maison de location au Portugal que j’aimais et mes débuts de « carrière » à l’étranger. Aujourd’hui, peut-être trente ou cinquante mille personnes en « saison » et quelques milliers en permanence, et même ici, une jolie église. Desservie quand ? comment ? Et moi cette nuit, ce matin, à vue humaine, j’ai raté ma vie sur le plan professionnel et financier, et les vingt ans écoulés depuis mon vidage de tout emploi de droit ou sollicité dans d’autres secteurs ont été vains : des procès, beaucoup d’écrits personnels, mais rien d’édité, la biographie de MCM pas commencée, ratage à un nouveau degré ? non ! mariage et enfant. Notre pays enfoncé, déjà en pré-coma. Les industries de vallées alpestres, le long de la route, je les regarde comme vouées à la simple casse, ou déjà tuées. Ce qu’il me reste de force est d’affectation simple, quoique d’apparences diverses. C’est lié. Le bonheur de ma femme, l’avenir de notre fille, la transmission de ce que je sais et de ce que j’ai vu et compris, une ultime et forte tentative d’intervenir dans la vie de notre pays. – L’auto-portrait de LA ROCHEFOUCAULT et cette prière de BERGOGLIO… modèle de deux petits écrits de cette sorte, comme résumé : état-situation-apparence de moi y compris pour moi-même et élévation-offrande-foi-espérance. Je crois surtout à l’université du salut, à la responsabilité collective mais à la douce force d’être tous sauvés et que le dilemme de nos refus, de notre liberté et d’un plan de Dieu erga omnes se résoudra dans les faits, à défaut de nos logiques égotistes et excluantes.
Prier…[1] réponse directe à cette sensation de ratage qui me submergeait intimement sur la route d’hier, à celle d’être vraiment vieux à notre arrivée ici, les précautions pour ne pas glisser sur des marches enneigées, ou monter les bagages et autres pour nos trois étages : comment est-il possible de naître quand on est déjà vieux ? Le dialogue  Nicodème, visiteur nocturne du Maître, fait pendant ou suite à celui de la Samaritaine rencontrée par le Christ. Personne, à moins de renaître, ne peut voir le règne de Dieu. L’entrelacement de tout, dans la Bible, et donc dans la vie terrestre du Christ qui en est la quintessence et le sens… Nicodème et la vie, la naissance, le Royaume est de ceux qui descendent de croix le cadavre du Seigneur, Nicodème homme d’intelligence, de culture mais aussi très pratique, les aromates pour le premier apprêt, c’est lui qui les apporte. La vieillesse, la mort, l’échec, il sait ce que c’est. Il est minoritaire au grand conseil. Jésus ne répond pas sur les moyens mais sur la réalité : naître de l’eau et de l’Esprit…ce qui est né de la chair n’est que chair : ce qui est né de l’Esprit est esprit. Certainement le baptême, certainement l’eau du côté du Christ tandis que le sang qui s’échappe du cœur mort a déjà été recueilli dans la coupe de la dernière Cène. L’Esprit de Pentecôte, mais l’être de chair – la résurrection de la chair – et l’être spirituel, clairement évoqué ici, se combinent, ne feront qu’un : vie éternelle, vie terrestre de nos débuts, de notre épreuve, et de nos premières expériences du bonheur et de notre faiblesse. Le vent souffle où il veut : tu entends le bruit qu’il fait, mais tu ne sais pas d’où il vient ni où il va. Il en est ainsi de tout homme qui est né du souffle de l’Esprit. … Comme leur prière se terminait, le lieu où ils étaient réunis se mit à trembler, ils furent tous remplis de l’Esprit Saint et, comme à chacune des apparitions du Christ ressuscité les envoyant n mission après leur avoir insufflé l’Esprit, ils annonçaient la parole de Dieu avec assurance.  La vie éternelle est cette réintégration dont les éléments sont déjà existants et nôtres. Résumé faisant écho à BERGOGLIO ou à mes de plus en plus fréquents projets écrits de profession de foi, la première grande prière de l’Eglise naissante, qui a les élans du Notre Père qui êtes aux cieux…c’est toi qui as fait le ciel, la terre et la mer, et tout ce qu’ils contiennent….qui reprend toute l’attente messianique jusqu’aux derniers moments de la Passion du Sauveur : c’est vrai, on a conspiré dans cette ville contre Jésus, ton Saint, ton Serviteur que tu as consacré comme Messie… qui se conclut par la demande confiante des moyens de la mission, de l’évangélisation (au lieu de se creuser les méninges sur le « comment faire », prier sur l’obtention de ces moyens dont nous n’avons plus l’idée, ni donc la capacité) : donne à ceux qui te servent d’annoncer ta parole avec une parfaite assurance … c’est bien ce qu’il va arriver : ils annonçaient la parole de Dieu avec assurance… et puis une prédication accompagnée comme celle de Pierre, suivi de Jean (ce don de Jean : la proximité, proximité du Maître et Seigneur tant aimé et si gratifiant en retour, proximité ensuite de Pierre) : étends donc ta main pour guérir les malades, accomplis des signes et ds prodiges, par le nom de Jésus, ton Saint, Ton Serviteur, Celui que nous savons maintenant Fils de Dieu et frère de tous les hommes.


[1] - Actes des Apôtres IV 23 à 31 ; psaume II ; évangile selon saint Jean III 1 à 8

dimanche 27 avril 2014

canoniser ? canoniser des papes ?





L’image est forte, sans précédent et n’aura sans doute jamais sa pareille. Deux papes pour célébrer la messe en l’honneur de deux autres papes, leurs proches prédécesseurs aujourd’hui canonisés.

Pour l’anecdote, cette concélébration a un succès de curiosité, comme l’avait eu la renonciation de Benoît XVI. Le symbole, sinon le sens directement voulu par le pontife au moment de sa décision, a pourtant une très grande signification. D’une certaine manière, la fonction est désacralisée pour être mieux servie. Paradoxe d’une institution vivante et non plus figée. Une décision tout à fait personnelle rend une institution à sa dimension humaine. L’indiscutable fait place au bon sens. Le ministère pétrinien n’est pas une « déification » de celui à qui il est viagèrement confié (quoique les textes n’ait jamais dit que la charge soit viagère, mais de fait elle était vécue ainsi par le titulaire et par les fidèles), il est un service même si celui-ci est rendu au sommet d’une hiérarchie. La renonciation de Benoît XVI a été une sorte d « démocratisation » de la charge. Aussitôt ensuite, le comportement du successeur a fait revenir le dogme de l’infaiilibilité pontificale – second élément de « déification » ou du caractère surhumain de la charge – à ce qu’il est vraiment : l’expression de la foi de l’Eglise, une expression davantage marqué par le collectif que par l’individuel. Le pape François l’a défini, spontanément à peu près dans cs termes, et il y a trois jours une mise au point de son service de presse a rappelé la distinction de bon sens à opérer entre le magistère et des propos perssonnels, familiers, d’ordre formellement privés, tenus en dialogue particulier.

Ces deux faits – nouvaux – situent la charge d’être à la tête de l’Eglise autrement qu’elle était jusqu’à présent ressentie. Rien ne change dans les textes, rien non plus dans le sentiment de très haute responsabilité qui anime la conscience du pape, quelle que soit sa personnalité. La distinction se fait rétrospectivement plus précisément entre la fonctoon et la personne du pape, quand intervient une évaluation particulière, menée de façon rigureuse et contradictoire, à leur endroit post mortem. Un procès en canonisation. Il st clair qu’un des éléments que constituent leurs écrits et leurs aroles, peut difficilement être mise n cause, ce qui est exceptionnel. En revanche, la conduite de leur vie et l’exemplarité, l’inspiration divine de celle-ci est plus malaisée.

Elle pose deux qustions.

La première est commune, non aux personnes canonisées, mais à la distinction, la « promotion » dont elles sont l’objet. Toute personne, toute créature voulue sainte par le créateur, est appelée à une sainteté effective laquelle peut se définir comme un rapport parfait, abouti avec Dieu. Les conséquences concrètes ne sont pas tant une réussite humaine, mais un rayonnement envers les autres. Reconnu ou pas, lié ou pas par les tiers à la foi et à la pratique chrétienne en l’espèce – des vertus théologales. En ce sens, il y beaucoup de saintes et de saints, au vrai, qu’il n’y a dans ces catalogues et liturgies de l’Rglise. L’humain est relationnel, les morts sont encore plus appréhensibles que les vivants en communion quotidienne, en invitation et aussi en méditation d’un parcours, de difficultés surmontées.

La canonisation ne change rien intrinsèquement à ce qu’a vécu et a été telle personne, mais elle offre aux fidèles et aux bonnes volontés des modèles. Cette labellisation est-elle une pédagogie ? qui peut paraître puérile ? est-elle une incitation à approfondir l’oeuvre de Dieu chez ses créatures ? elle est certainement un chant de reconnaissance, un salut déférent, la reconnaissance d’une coopération réussie entre un Créateur attaché à la liberté de ses créatures, et une créature qui a  retrouvé le sens, la force et la dialectique de son existence. C’est assez rare pour être salué.

Quand le personnage a occupé des fonctions exceptionnelles – quand il a été public pour tout ou partie de son existence – les rois et reines, les grands politiques et militaires, les hiérarques de l’Eglise – ce qui est canonisé st sa personne, non son œuvre. Là commence la difficulté. Si cette œuvre est d’ordre gouvernemental et politique, les circonstances expliquent généralement et relativisent ce qui peut choquer. Ou au contraire faciliter la mise sur les autels d’un personnalité plus illustre par les faits d’une époque et et des réponses apportées par le saint, que par sa vie personnelle. Il y aussi ds canonisations de circonstances même si la personne qui en fait l’objet est par elle-même vénérable. Ainsi Jeanne d‘Arc – relapse et sainte – participe-t-elle de la volonté de reconnaissance, en tant que réconciliation après la Grande guerre, de la République française avec le Saint-Siège. Saint Louis, ses croisades outre-Méditerranée ou contre les Albigeois reste controversé, pas seulement dans le  sud de son royaume : la France et se distingue mal de ce qui est historiquement ressenti, en terre d’islam, comme une agression. L’Opus Dei, distingué en la personne de son fondateur, est suspect pour beaucoup de catholiques, pas seulement en Espagne ou à raison de ses liens avec le franquisme. Les exemples abondent. A l’inverse, des personnalités, des tempéraments, voire des souverainetés, ont été rayonnantes et de foi à l’évidence, mais leur action ou certains épisodes très notoires de leur vie troublent la propension à les vénérer. Pie XII est certainement dans ce cas et l’Abbé Pierre, admirable fondateur, en imagination, en acte, puis en droit, passionnant et passionné, a choqué par son concours à Roger Garaudy. Il y a dans une canonisation une bonne part d’acquiescement d’un public, d’une opinion générale qui ne traite pas en terme de doctrine, de foi et encore moins d’escathologie.

La recension des miracles – réels selon les données de la science – semble se circonscrire dans le seul médical, ce qui est bien étroit, et en revient à enregistrer de l’extraordinaire au sens étymologique mais pas toujours du spectaculaire. Des faits dont l’attestation est établie pour les uns, restent douteux ou de l’ordre de légende dorée pour les autres. Ce qui est attribuée à Mère Yvonne-Aimée de son vivant, est étonnant et semble rendre plus difficile la marche de son procès. Une évidente prophétesse, Madeleine Delbrel, manque de notoriété. Mais rien que ces « candidatures » poussées par des entourages ou par des bénéficiaires de grâces très spécifiquement et efficacement ressenties, a l’avantage de faire lire des vies selon leur rapport à Dieu.

Reste la question d’appliquer cette façon de lire en Eglise des biographies et, pour une ou un fidèle, de se lier librement par une dévotion affectueuse, fraternelle, admirative, avec une autre personne connue de son vivant ou non, à des papes contemporains. Tous ne sont-ils pas effectivement saints ? dans leur vie intime, et auraient pu gouverner l’Eglise dans une voie de foi, et une spiritualité exceptionnelles ?             



sans doute continué de quelques lignes en fin de journée demain







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Bertrand Fessard de Foucault
n route de la Bretagne à la Savoie, dimanche 27 avril 2014

la paix soit avec vous - textes du jour

Dimanche 27 Avril 2014 . 1er après Pâques


Prier [1]… le Ressuscité se présente désormais sous un aspect inhabituel. Aucun de ses disciples, aucune des femmes qio l’ont suiv pendant trois ans ne le reconnaissent à première vue. Nous sommes à égalité avec les contemporains les plus intimes du Christ. Le vrai sens pour Le reconnaître st spirituel : Marie-Madeleine appelée par son nom… les disciples d’Emmaüs, la fraction du pain…  quelques disciples au bord du lac, Pierre, Jean, Thomas, la pêche miraculeuse… C’est Jésus qui choisit souverainement et à dessein le moyen de se faire reconnaître. Le soir de sa Résurrection, apparaissant sans « préavis » à ses disciples : il leur montra ses mains et son côté.  C’est seulement alors qu’ils Le reconnaissent, rmplis de joi en voyant le Seigneur. Thomas, dit l’incrédule par toute une postérité peu attentive au texte, n’a pas moins de foi que les autres disciples. Ceux-ci n’ont cru qu’à la vue des stigmates. Thomas est très inspiré quand il demande à reconnaître le Seigneur, à son tour, par cette vue. Ce qui lui est proposé, Jésus devinant sa demande, est cela même qui avait été proposé aux autres, huit jours avant.  Il a simplement systématisé ce qui avait converti ses devanciers. Il n’est pas le seul dont le premier mouvement est de ne pas croire, ainsi les apôtres avertis par les saintes femmes. La salutation du Christ est à multiple sens : n’avoir peur ni de Lui inconnu, ni des Juifs et des circonstances, ne pas se culpabiliser pour avoir abandonné le Maître juste après la Cène. L’ensemble de ces apparitions et particulièrement celle-là qui anticipe l’Eglise et la Pentecôte, a un objet : le Christ envoie en mission ses disciples, et cette mission est l’annonce d’un sauvetage, la rémission des péchés. – L’Eglise naissante au pied de la Croix, Jean et la mère du Christ, au cénacle des apparitions de Pâques à la Pentecôte.. Tous ceux qui étaient devenus croyants vivaient ensemble. Liturgie assidue. Une vivante espérance


[1] - Actes des Apôtres II 42 à 47 ; psaume CXVIII ;1ère lettre de saint Pierre ; évangile selon saint Jean XX 19 à 31

samedi 26 avril 2014

je te rends grâce car tu m’as exaucé : tu es pour moi le salut - textes du jour

Samedi de Pâques . 26 Avril 2014




Prier… [1] la Résurrection, qui n’est pas celle de Lazare qui « re-mourut ». Elle est aussi mystérieuse que le corps-même du Ressuscité. Et cependant elle est le cœur palpitant de notre espérance et celle-ci, comblée autant qu’il est humainement possible à nos sens de l’entendre et de le comprendre, nous fait accueillir la foi pas du tout en adhésion abstraite, philosophique et facultative, à option, mais en vérité fondatrice de notre vie et de tous nos comportements, de toutes nos attaches. Ceux qui avaient vécu avec lui, s’affligeaient et pleuraient. Quand ils entendirent qu’il était vivant et qu’elle l’avait vu, ils refusèrent de croire. Après cela, il se manifesta sous un aspect inhabituel… Je te rends grâce car tu m’as exaucé : tu es pour moi le salut. Marc, l’évangéliste selon Pierre, est celui des professions de foi mais plus encore de l’incrédulité. Ils refusèrent de croire… ceux-ci revinrent l’annoncer aux autres, qui ne les crurent pas non plus… Il leur reprocha leur incrédulité et leur endurcissement parce qu’ils n’avaient pas cru ceux qui l’avaient vu ressuscité. C’est dans ce contexte que cet envoi en mission dont l’universalité m’est particulièrement chère, ainsi qu’à mes aimées, car tout le vivant – nos chers chiens donc – est sujet de l’évangélisation, de l’apostolat, aussi bien de l’amour divin que de la compassion humaine, que de notre propension autant à la fermeture de coeur, d’esprit qu’à la communion. Le vecteur de notre première approche, de notre première confirmation de foi, ce sont les autres. Les Apôtres eux-mêmes nous donnent le contre-exemple : incrédulité face à Marie-Madeleine et aux disciples revenu exprès d’Emmaüs, avant de nous passer le relais. Les membres du grand conseil d’Israël étaient surpris en voyant l’assurance de Pierre et de Jean, et en constatant que c’étaient des hommes quelconques et sans instruction. Voilà notre naissance…


[1] - Actes des Apôtres IV 13 à 21 ; psaume CXVIII ; évangile selon saint Marc XVI 9 à 15

vendredi 25 avril 2014

« Venez déjeuner »… Jésus s’approche, prend le pain et le leur donne, ainsi que le poisson - textes du jour

Vendredi de Pâques . 25 Avril 2014



07 heures 27 + Voulu à la suite de l’émission HBM-DG sur France 5, et après avoir dit ma pensée à Marielle CHARBONNEL et à Jean-Noël JEANNENEY, noter aussi mon émotion et son pourquoi, mais je me suis endormi devant mon clavier et n’ai pas sauvegardé les deux pages auxquelles j’étais quand même parvenu, et qui étaient bonnes. Bref désarroi. Et évidemment pas avancé mon livre…. Grâce, sans doute : j’y trouve une bien meilleure matière à réflexion pour le dernier chapitre de mon registre 2. Et leçon, que je transcrirai d’ailleurs : la gratuité de tout, l’acceptation que les choses ne se fassent ni même n’aboutissent (apparemment) pas comme je le projetais. Leçon de vie et chemin de la détente physique et mentale. Une autre continuité est possible.

11 heures 26 + Les apparitions du Christ (ce n’est plus la vie commune, ensemble, pérégrinante et parfois périlleuse, souvent épuisante avec la pression des foules et des détracteurs) sont très différentes les unes des autres. J’emmène à Val-Thorens, si je le retrouve le petit livre du Père DANIELOU. Et aussi la théologie de la chair de Michel HENRY, selon la Résurrection. Envoi en mission, identité donnée selon des signes qui varient. Ici, une pêche miraculeuse avec cet avant-propos étonnant, les disciples obéissent d’eux-mêmes aux ordres d’un inconnu dont Jean n’a l’intuition qu’ensuite [1], devant le miracle. C’est toujours : il vit et il crut… Le disciple que Jésus aimait dit à Pierre : « c’est le Seigneur ! ». La réaction de Pierre est celle, toute physique, de l’amour, c’est le transport d’amour … que n’a jamais Jean ; il est vrai que c’est lui le narrateur, mais tout en étant fils du tonnerre, c’est l’homme de la vie intérieure, c’est plus encore l’homme discret et délicat, c’est enfin l’évident confident de Pierre. Quand y aura-t-il un pape, puisque le nom composé est possible depuis 1978, un pape Jean Pierre ? J’en rêve depuis longtemps. Et c’est lui qui dirige ainsi Pierre vers le Seigneur ; ils ne disent plus le Maître. Aucun des disciples n’osait lui demander : « Qui es-tu ? ». Ils savaient que c’était le Seigneur. Contexte et rencontre : le travail, la nourriture, Jésus pourvoit à la récolte et distribue lui-même. Les enfants auriez-vous un peu de poisson ? – Non. – Jetez le filet à droite de la barque, et vous trouverez. – Apportez donc de ce poisson que vous venez de prendre. Les mêmes ingrédients que pour la foule, à la suite de l’enseignement « sur la montagne », pain et poisson. Singulièrement, Jésus avait déjà le nécessaire. En débarquant sur le rivage, ils voient un feu de braise avec du poisson posé dessus, et du pain. Mais il met à contribution les siens qui donnent donc de leur pêche. Miracle accessoire ? le filet ne se rompt pas. – Le témoignage des apôtres n’est pas une prédication, c’est une annonce. Ce n’est pas un savoir-vivre, une sagesse, une recommandation de comportement, quand il y en a, c’est une déduction, ce n’est pas le fond. L’enjeu n’est pas anodin, c’est le salut, la guérison. De chacun, du monde. C’est grâce au nom de Jésus le Nazaréen, crucifié par vous, ressuscité par Dieu, c’est grâce à lui que cet homme se trouve là devant vous, guéri. Ce Jésus, il est la pierre que vous avez rejetée, vous les bâtisseurs, et il est devenu la pierre d‘angle. En dehors de lui, il n’y a pas de salut. Et son Nom, donné aux hommes, est le seul qui puisse nous sauver. Ce n’est pas un discours d’exclusion et de monopole, c’est simplement la réalité dite par ces gens telle qu’ils l’ont constatée, comprise, qu’ils en sont inspirés. La suite tient à la liberté, à l’intelligence spirituelle de chacun, à la grâce qui donne cette liberté et cette compréhension. Notre relation à Dieu est par Jésus Christ, et cette relation est double, nous sommes les bourreaux du Dieu fait homme, nous sommes les miraculés du Ressuscité. – A cette troisième apparition, des disciples pas anodins : Thomas, père de la foi, et Nathanaël le parfait israëlite : il est de Cana, est-ce sa parentèle qui invite Marie, son fils et les disciples de Celui-ci aux noces qui deviendront fameuses ? « Venez déjeuner »… Jésus s’approche, prend le pain et le leur donne, ainsi que le poisson.
L’émotion, la sensibilité, les adultes les prennent pour le domaine et la manière des enfants de recevoir : les tout-petits. Les évangiles de la Résurrection. Erreur, c’est l’adulte qui est émotif, vulnérable, en manque inavoué mais constant d’une tendresse dont il garde la nostalgie, d’une immédiateté de compassion et d’élévation au bien-être, tandis que l’enfant – leçon répétée de notre fille – est positif, concret, logique aussi : les faits sont premiers, et c’est seulement à partir d’eux et non a priori que s’élaborent l’explication, la compréhension. Pour le moment, toujours les mêmes questions-constat. Dieu parle notre langue, le contemporain ? alors pourquoi je ne l’entends pas, et je ne l’entendrai jamais… Chemin autre probablement, mais les évangiles répondent en indication précise du chemin. Jésus a l’initiative en temps, lieu et geste. Je n’ai pas souvenir d’enfance d’une émotion attendrie à la pensée du « petit Jésus ». En revanche, Dieu a toujours été à ma taille, à la fois Lui-même et mon compagnon d’âge, le contemporain de tout ce que je vis, et de tout ce que je vois les autres vivre. De plain-pied. La continuité de ma vie est là. Pourquoi, pas de fille pour Dieu ? toujours un homme, le fils ? réponses avec la Vierge, avec l’Eglise, mais Marguerite ne le vit pas et interroge fondamentalement. Il n’y  a pas que du spirituel dans le spirituel et le religieux. Venez déjeuner.



[1] - Actes des Apôtres IV 1 à 12 ; psaume CXVIII ; évangile selon saint Jean XXI 1 à 14

jeudi 24 avril 2014

vous en êtes les témoins - textes du jour

Jeudi de Pâques . 24 Avril 2014



Le mot de la fin ? un anniversaire anticipé de plusieurs mois – pourquoi ? – et dont il n’est même plus dit que c‘est celui d’un assassinat : ils ont fait taire Jaurès, commençant la Grande Guerre autant que l’attentat de Sarajevo… à Carmaux, FH est hué, dispositif policier exactement comme aux temps les plus marquants de NS, et une femme crie : vous nous avez volé le socialisme. Mais une fin n’est pas un dénouement. Epoque passionnante et à suspense, sur tous les sujets et sur tous les théâtres. Epoque funèbre pour la France et par la faute de ses dirigeants, aussi de son peuple qui ne se soulève pas contre tant d’erreurs, tant de gaspillages, de pillages et de désinvolture. Un peuple trahi, jamais consulté depuis des années à qui l’on fait croire que les élections ont un sens et lui donne à choisir. Toute l’expérience de ces deux ans pas encore écoulé le clame. – Prier … c’st pour vous d‘abord que Dieu a fait lever son Serviteur, et il l’a envoyé vous bénir, en détournant chacun de vous de ses actions mauvaises. Le christianisme, la Bible entière en ses deux Testaments, la condition humaine ainsi dite et reflétée, sont tragiques, dramatiques, pas du tout suaves, et vivre comme si nous étions au repos – le repos de l’Esprit ou dans l’Esprit, disent certains – au repos perpétuel est certainement une illusion, probablement même une façon de refuser la vie. Le nerf de celle-ci est la conscience de ce drame et c’est cette conscience qui nous fait prier, implorer notre salut et découvrir, vivre – alors – qu’il nous est pleinement accordé. Convertissez-vous donc et revenez à Dieu pour que vos péchés soient effacés [1] Leur premier miracle effectué, c’est ce que prêchent les Apôtres, en situation et avec un fait nouveau à proclamer : le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, le Dieu de nos pères, a donné sa gloire à son serviteur Jésus, alors que vous, vous l’aviez livré ; devant Pilate, qui était d’avis de le relâcher, vous l’aviez rejeté. Lui, le saint et le juste, vous l’avez rejeté et vous avez demandé la grâce d’un meurtrier. Lui, le Chef des vivants, vous l’avez tué ; mais Dieu l’a ressuscité d’entre les morts : nous en sommes témoins. Factuel et non philosophie. Réplique de la Genèse mais avec un aboutissement immédiat : un péch d’origine, collectif, mais une victoire, l’humanité pécheresse a cette fois son champion, et cet homme – qui est le Fils de Dieu – vainc cette mort qui était la conséquence, dans la Genèse, du premier péché. Tout repose sur la foi au nom de Jésus, Jésus ressuscité. Le Christ crucifié, mort, enseveli, ressuscité. Voyez mes mains et mes pieds : c’est bien moi ! Touchez-moi : un esprit n’a pas de chair ni d’os, et vous constatez que j’en ai… C’est vous qui en êtes les témoins.


[1] - Actes des Apôtres III 11 à 26 ; psaume VIII ; évangile selon saint Luc XXIV 35 à 48

mercredi 23 avril 2014

de quoi parliez-vous donc, tout en marchant ? - textes du jour


Mercredi de Pâques . 23 Avril 2014



Prière de présence reconnaissante envers Dieu, non pour la vie qu’Il nous donne ou ce qu’Il maintient en nous : l’espérance, mais tout simplement pour Lui-même, pour le fait majeur qu’Il existe. Ce qui promet et garantit tout. Prier donc…[1] notre sensibilité, les images vibrantes, Marie-Madeleine et le « jardinier » auprès du tombeau vide, les deux disciples rentrant chez eux à Emmaüs, et tant d’autres scènes, soit en parabole, l’étreinte du père pour le fils prodigue, les cris de tendresse de Dieu selon les psaumes et les prophètes, soit en épisodes vécus. Car tout est témoignage, l’émotion – légitime – est seconde. Le prenant par la main droite, il le releva, et, à l’instant-même, ses pieds et ses chevilles devinrent solides… Alors, leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent… A l’instant-même, ils se levèrent et retournèrent à Jérusalem. Jésus mobilise et anime. Nos sens habituels sont inopérants, nous ne nous portons pas nous-mêmes, nous ne discernons pas Qui nous cherchons, nous ne savons pas ce que nous voulons. Mais nous avons à expliciter ce dont nous disposons, au point où nous en sommes. Témoignage des deux disciples : ils parlaient ensemble de tout ce qu’il s’était passé. S’agissant de Jésus, l’esquisse est faible, parfois même fausse : cet homme était un prophète puissant par ses actes et ses paroles devant Dieu et devant tout le peuple… Et nous qui espérions qu’il serait le libérateur d’Israël. Jésus ne les détrompe pas, commence par les écouter, puis se les attache. Ils s’efforcèrent de le retenir… Il entra donc pour rester avec eux. Tout son texte avait été une explication de… texte, et pas du tout son adresse à la Samaritaine ou à l’aveugle-né : Je le suis moi qui te parle… Tu le vois, c’est lui qui te parle… La première messe avait été la dernière Cène, la seconde – toujours en présence réelle, leçon pour notre cécité liturgique et notre banalisation du testament pourtant le plus précieux que nous ayons reçu de Notre Seigneur – se dit dans l’auberge d’Emmaüs, mais sans parole. Le geste, le souvenir, la compréhension, l’adhésion, la communion, la foi, l’évangélisation… quand il fut à table avec eux, il prit le pain, dit la bénédiction, le rompit et le leur donna. L’Eucharistie est bénédiction et partage. L’ensemble vaut déclinatoire de l’identité divine, du Dieu fait homme, de Dieu parmi nous. Comme votre cœur est lent à croire tout ce qu’on dit les prophètes ! …Notre cœur n’était-il pas tout brûlant en nous, tandis qu’il nous parlait sur la route, et qu’il nous faisait comprendre les Ecritures ? Voilà pour l’émotion légitime. Question dont nous n’avons de réponse qu’en la vivant : comment Jésus leur faisait-Il comprendre les Ecritures, et nous fait-Il à présent comprendre aussi le msytère de son Eglise ? Des mots, de la sémantique ? des rapprochements ? de l’analyse ? Pas vraiment. De la présence. Sa présence. Je n’ai pas d’or ni d‘argent ; mais ce que j’ai, je te le donne : au nom de Jésus Christ, le Nazaréen, lève-toi et marche. Pas au nom de Dieu (génériquement et vaguement), pas l’Eglise de Dieu (pauvre intitulé d’une ambition cependant louable). Mais Quelqu’un de très précis, qu’on cherche, qu’on trouve, qu’on rencontre, qu’on voit : elles n’ont pas trouvé son corps… des anges qui disaient qu’il est vivant… mais lui, ils ne l’ont pas vu. La présence réelle, intense : le tombeau vide. Tout le système humain effondré, celui des deux disciples quittant Jérusalem, et la disponibilité ailleurs, rien de plus. Et nous sommes rejoints, regardés, sauvés, pris. Au sens le plus complet, sécurisant, magnifiant du mot. Pierre fixa les yeux sur lui, ainsi que Jean… de quoi parliez-vous donc, tout en marchant ?  Rejoints, atteints, tels que nous sommes, où nous sommes.


[1] - Actes des Apôtres III 1 à 10 ; psaume CV ; évangile selon saint Luc XXIV 13 à 35

mardi 22 avril 2014

tous ceux que le Seigneur notre Dieu appellera - textes du jour


Mardi de Pâques . 22 Avril 2014
 
Prier… [1] Marie-Madeleine, sans parole quand elle embaume par anticipation le Seigneur, sans parole non plus quand (si c’est elle) sa soeur Marthe s’emploie à fond pour servir leur hôte et que, elle, elle l’écoute, assise à ses pieds…  dialogues, les plus développés parmi les « évangiles de la Résurrection ». Statique dans chacun des moments de sa vie, quand celle-ci la place avec le Maître. Elle pleure comme quand elle a brisé le vase de parfum sur les pieds de Jésus. A deux reprises la question appelant pourtant une réponse d’évidence. Femme, pourquoi pleures-tu ? – On a enlevé le Seigneur mon Maître, et je ne sais pas où on l’a mis. – Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? Ce qui appelle déjà la profession de foi, mais elle n’est qu’amour et vénération, donc bien au-delà. Si c’est toi qui l’as emporté, dis-moi où tu l’as mis, et moi, j’irai le reprendre. La possession et le soin d’amour. Marie ! – Maître ! – Cesse de me tenir, je ne suis pas encore monté vers le Père. Va plutôt trouver mes frères pour leur dire que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. Le texte est tel qu’il permet de supposer que Jésus, dont ce sont les premiers mots de ressuscité, vient tout juste de sortir du tombeau et entreprend un nouveau mouvement : Résurrection et Ascension sont liées, sont le même mouvement, le retour au Père, le retour à Dieu, le vrai passage, si l’on peut dire : la vraie mort, en ce que celle-ci n’est pas un arrêt, une mise en immobilité définitive, mais un changement. Le Christ n’est plus reconnaissable à première vue et selon nos sens. La plus aimante et familière le prend pour le gardien du jardin. et c’est Jésus qui lui révèle Qui il est. J’ai vu le Seigneur, et voilà ce qu’il m’a dit. – Tout est factuel, peut venir maintenant la prière après que nous nous soyons affairés, à chercher, Le chercher. Nous attendons notre vie du Seigneur. Notre prière reste recherche, mais elle l’avoue, et ce qu’elle cherche, existe, préexiste. C’est pour vous que Dieu a fait cette promesse, pour vos enfants et pour tous ceux qui sont loin, tous ceux que le Seigneur notre Dieu appellera. Ainsi soit-il ! Prends et reçois ma vie, notre vie, Seigneur de vie, elle n’a de sens et de fécondité, elle n’est heureuse qu’en Toi. Qu’en vous, mon Dieu.


[1] - Actes des Apôtres II 30 à 41 ; psaume XXXIII ; évangile selon saint Jean XX 11 à 18

lundi 21 avril 2014

ma chair elle-même repose en confiance - textes du jour

Lundi de Pâques . 21 Avril 2014


                             Prier [1] Seigneur, mon partage et ma coupe : de toi dépend mon sort…Je n’ai pas d’autre bonheur que toi. Tu m’apprends le chemin de la vie… le réflexe de l’évangélisation, la hâte du faire-part : elles quittèrent le tombeau, tremblantes et toutes joyeuses, et elles coururent porter la nouvelle aux disciples. Selon la version évangélique, la foi ou la perplexité. Seule la foi est gratifiée de la divine présence. Voici que Jésus vint à leur rencontre. Autre version du Noli me tangere, collective : lui saissant les pieds, elles se prosternèrent à ses pieds. Le Christ et la paix intérieure, la sensation toute psychologique, mais avec Lui très fondée, d’une sécurité face à l’indicible, à l‘événementiel, au quotidien, à l’extraordinaire. Soyez sans crainte. Les deux messages de la Résurrection. Allez annoncer à mes frères… c’est là qu’ils me verront. Le rassemblement de l’Acension. Voilà ce que vous raconterez… et cette explication s’est propagée chez les Juifs jusqu’à ce jour. La trahison est vénale : Judas, les soldats bonimenteurs. Question de détail, les « saintes femmes » alors que la garde du tombeau, n’est pas levée. D’ailleurs cette garde n’st pas homogène, les uns chargés de garder le tombau, allèrent en ville annoncer aux chefs des prêtres tout ce qu’il s’était passé. Les témoins décisifs, ce sont eux. Certains, ceux qui restent ou ceux que l’on ne verra plus dans le métier, se sont convertis ? la garde même au pied des croix, a fait profession de foi. La prédication de Pierre dans le ton de Paul, pas encore appelé à l’apostolat. Cet homme, livré selon le plan et la volonté de Dieu, vous l’avez fait mourir en le faisant clouer à la croix par la main des païens. Or, Dieu l’a ressuscité… Ce Jésus, Dieu l’a ressuscité : nous tous, nous en sommes les témoins. La foi chrétienne a pour objet ce fait fondateur, mais elle est aussi une lecture de l’ensemble de l’histoire de la création. Le fait n’est pas isolé, il a été annoncé et il faut en propager la nouvelle. La pratique juive des psaumes n’est plus le gémissment ou l’exultation du psalmiste, elle est une introduction et un maintien du chrétien, du croyant, du disciple dans la psychologie et la prière-même du Christ.


[1] - Actes des Apôtres II 14 à 32 ; psaumeXVI ; évangile selon saint Matthieu XXVIII 8 à 15

dimanche 20 avril 2014

et elles se rappelèrent ses paroles - textes pour ce soir de Pâques


soir du dimanche de Pâques
 
18 heures 06 + Messe du matin de Pâques, homélie malheureusement lue, ce qui fait toujours perdre le contact mutuel. Piété certaine, foi certaine de notre recteur, mais je ne m’accorde pas avec ses arguments (le Saint-Suaire authentique, la véracité des évangiles). Cependant, de plus en plus, j’admets tout chemin, y compris l’intégrisme et le rite, pourvu qu’il y ait bonne foi, c’est le cas de le dire, et tolérance, compréhension, curiosité-même pour les manières et la ferveur de l’autre. Pour moi, mais je n’en fais pas un absolu, et sans doute le soubassement scripturaire que j’ai beaucoup lu depuis mes quinz ans est indispensable, l’expérience sinon spirituelle, du moins psychologique et intellectuelle, plus qu’utile, oui, pour moi, la preuve ? est tout simplement la foi qui m’est donnée. La foi est à elle-même sa preuve et sa cohérence, car elle ne peut venir que Dieu-même. Elle peut m’être retirée à tout instant, je le sais, et je n’y suis maintenu que par grâce insigne. Au temps de mon scoutisme, ce qui m’émouvait et me fortifiais le plus, c’était le chemin e Dieu en chacun de « mes » scouts. Il y avait aussi l’analogie de ce que d’humbles curés de campagne prêchaient avec ce que nous avions reçu si fortement structuré, des Jésuites. Aujourd’hui, il y a les questions de notre fille, et la conversion sans phrase de ma chère femme. Sa participation à la messe, intense et vraie, ce qui n’aplanit aucune des difficultés et des usures quotidiennes. Mais la ressource est là, puisque la foi. J dois mon équilibre, l peu que j’en ai à la foi qui m’est maintenue, et puis il y a ds événements, parfois grands, au moins pour ce que je reçois d’en discerner le sens. De mon ami musulman, un nouveau dire que je mets sur mon blog. « mauritanien » [1].  Où en suis-je moi-même ? quitte à m’étonner et sans doute à me trouver en chemin, non à une quelconque arrivée : à mesure que je vieillis, que j’ai vieilli, et je le vois plus que je ne le ressens, la mort n’est plus du tout une circonstance que je redoute, même si j’en ignore tout, comme tout un chacun, puisque nous ne la voyons qu’opérer chez d’autres, ou plutôt car elle n’existe pas en elle-même, ou plutôt nous ne voyons que la mort des autres, et certains ont vu la mort de Dieu fait homme. J’ai deux problèmes, l’un qui est encore de l’orgueil : laisser quelque chose, la trace de ma pensée et de mon expérience, ce que j’ai reçu et plus ou moins compris, du bien pour notre fille, une base de départ, et l’autre problème : le bonheur de ma femme. J’en suis loin encore.
Déjeuner de Pâques et « petites cloches ». Décoration clandestine de la table, puisqu’il pleut. Marguerite a le génie de faire de la sérénité son mannequin et la costume. Texte, elle veut une nouvelle fois le récit de sa naissance. Nous le lui donnons, chaque fois un peu plus, et il y a nos photos.
Maintenant, mon livre. En donner l’état à FALLOIS avant Val Thorens, mais idéalement l’avoir bouclé quitte à bien souligner que tout est à relire et à approfondir en forme et en fond. Pour vraiment finie, il me reste quinze chapitres à écrire, soit 150 pages, soit 30 pages par jour, y compris ce soir, pour avoir vendredi à me relire. C’est encore presque possible. J’ai vu la chute, le dialogue d’Ondine ayant perdu la mémoire de Hans… le livre s’eface de lui-même à sa fin, c’était un rêve, du moins pour la fiction politique et la rencontre du demandeur d’audience avec l’homme en place, mais Ondine avoue que dans d’autres circonstances, cet inconnu que lui st devenu son Hans adoré, elle l’eût certainement aimé, il reste toujours quelque chose. La grâce accordé par le Shah à MOSSADEGH : on ne condamne pas à mort une spérance nationale.

Minuit + Bouclé mon chapitre 7 en trois quarts d’heure avant huit heures, puis le chapitre 8 dont je suis incertain, juste à l’instant. – L’évangile de Luc n’est pas au programme des lectures sur la Résurrection, il n’est proposé que pour suivre les disciples vers Emmaüs et leur enseignement par le Christ. Je prends le récit du tombeau vide selon les « saintes femmes » [2]. C’est l’étonnement, la stupeur qui dominent, le ressenti des chrétiens : elles ne savaient qu’en penser… il s’en retourna chez lui, tout surpris de ce qui était arrivé. Luc plus vivement encore qu les autres, met en scène des anges, lesquels ont quelque chose à dire. Le message le plus explicite de nos quatre évangélistes : Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant ? Il n’est pas ici ; il est ressuscité. Rappelez-vous comment il vous a parlé, lorsqu’il était encore en Galilée. Les femmes sont nommées, ce qui rend de première main le récit de Luc Deux groupes, le premier Marie de Magdala, Jeannne et Marie, et un autre plus nombreux, de même qu’il y a les Onze, manifestement réunis et tous les autres. Les deux hommes qui leur apparurent en habits éblouissants, peuvent être rapprochés des inconnus venus à Abraham, sous le chêne de Mambré, de trois à deux. La Trinité alors … pas des anges… Matériellement, les faits concordent, le tombeau est ouvert, il est vide, incrédulité générale, mais Pierre va vérifier, se penchant, il ne vit que des bandelettes.
Ces deux soirs, diffusion sur la 9 d’un récit très chaleureux imagé, convaincant de toute la Bible, mes aimées le regardent. Je suis monté aujourd’hui pour l’appel de Matthieu, puis le chemin de Damas et le martyr des Apôtres, la résidence et les visions de Jean à Patmos où j’ai moi-même passé plusieurs jours, montant à l’aube lire l’Apocalypse dans « la » grotte. Grâce exceptionnelle tandis que je vivais ce que je ne savais pas être la conclusion d’une de mes liaisons amoureuses, et collectionnais les cailloux, plage par plage. Ils sont sur nos terrasses. Hier, le sacrifice d’Isaac, le sacre de Saul. – L‘intérêt du film est évidemment le personnage de Jésus et l’abrupt des discours de fond. Il fallait à la fois un charme exceptionnel et en même temps une foi donnée d’en haut à ses premiers disciples.
Livre, après ces huit chapitres (2ème registre, la mémoire réfléchie) de vie sensuelle et affective, errante et indécise, l’enfant et ce que je prévoyais vient d’être enrichi, un chapitr spirituel et celui de la conviction politique. La confluence se fera alors avec le 1er registre, la fiction politique (le changement de cap du président régnant, annoncée par son interventio-surprise à la suite d’une rediffusion du Dictateur de CHAPLIN)


[1] -  ----- Original Message -----
Sent: Sunday, April 20, 2014 3:21 PM
Subject: re: deux registres mais un seule respiration et prière
Les pâques, une opportunité spirituelle pour un musulman ?
Pour les chrétiens, les fêtes de pâques sont les plus habitées de sens spirituel, comme Aïd el-adha l’est pour les musulmans.
Les Pâques ont plus de correspondances avec l’Islam que beaucoup de musulmans ne le pensent.
Le récit chrétien fait du vendredi le jour de la mise à mort de Jésus ; le samedi se passe dans l’attente et la prière et le dimanche le tombeau où il a été mis est trouvé vide et Jésus réapparaît une première fois aux chrétiens.
Vendredi est donc le jour du sacrifice de Jésus, qui renvoie le musulman au sacrifice d’Abraham. Ce jour là, Ismaël devait aussi être sacrifié. Ici le bélier ne s’est pas substitué à Jésus qui est aussi fils d’Abraham.
 Plus important que la dispute autour des faits « historiques » à ce sujet, ce qui importe c’est la convergence de l’expérience spirituelle.
Comme pour Aïd el-adha, c’est le même effroi devant la perspective de mort, la même difficulté de compréhension du mystère de Dieu, mais aussi la même confiance et totalité de foi d’Abraham et de ses fils ; Ismaël d’abord, Jésus bien plus tard.
 Samedi, les chrétiens prient et attendent. Du samedi au samedi, depuis des siècles les musulmans prient et attendent le mahdi.
  Dimanche, les chrétiens voient une première fois l’objet de leur espoir qui s’en va néanmoins   et promet son retour définitif à la fin des temps.
Musulmans et chrétiens sont de façon similaire dans la même espérance, au quotidien et pour le futur, de la venue du mahdi et tous vivent dans l’amour ou l’estime de Jésus.
 Il est bon de s’attacher à ce qui unit les fils d’Abraham dans le respect de leurs différences.
 Ce qui n’empêche pas la fermeté fraternelle pour les fondamentaux divergents : Pour un musulman ; non, la rédemption et le rachat des pêchés de l’humanité ne se sont pas effectués sur la croix. Non, le Prophète de l’Islam n’est pas venu alors que « tout était déjà accompli ».
 Mais tous comptes faits, ces fondamentaux, sont-t-ils si importants pour vivre, partager et s’aimer fraternellement au quotidien ?

[2] - évangile selon saint Luc XXIV 1 à 12