jeudi 31 mars 2011

- textes du jour

aujourd'hui, écouterez-vous sa parole ? - textes du jour

Jeudi 31 Mars 2011

Prier…[1] Quand l’homme fort et bien armé garde son palais, tout ce qui lui appartient rst en sécurité. Mais si un plus fort intervient et triomphe de lui, il lui enlève l’équipement de combat qui lui donnait confiance, et il distribue tout ce qu’il lui a pris. Présentation simpliste pour une affirmation, tellement forte et évidente pour Celui qui la profère, qu’elle n’est pas raisonnée : celui qui n’est pas avec moi est contre moi ; celui qui ne rassemble pas avec moi disperse. C’est pour moi qui lis, et – nu, fait de la vie, des circonstances et de la situation où mes aimées et moi nous trouvons – tente de prier et d’offrir ce rien que j’ai, cr’est pour moi un appel simplissime à la foi totale, l’équipement de combat qui lui donnait confiance, à ce possédant, cependant sur ses gardes, c’est la foi, et la foi produit la confiance. La fidélité est morte, on n’en parle plus, constate en revanche le prophète. Une foi nourrie d’écoute et que la fidélité manifeste : vous ne m’avez pas écouté, vous n’avez pas prêté l’oreille, vous avez raidi votre cou.

[1] - Jérémie VII 23 à 28 ; psaume XCV ; évangile selon saint Luc XI 14 à 23

mercredi 30 mars 2011

pas un peuple qu'il ait ainsi traité - textes du jour

Mercredi 30 Mars 2011


Prier… la prière n’a pas de mots ni de paroles, mais l’écoute en a, parce qu’elle en reçoit. La prière s’en fait l’écho. [1] Je ne suis pas venu abolir mais accomplir (différence de nature, me semble-t-il, entre les Evangiles : révélation et action, et le Coran : révélation ou insistance sur l’unicité de Dieu). Avant que le ciel et la terre disparaissent, pas une lettre, pas un accent ne disparaîtra de la loi jusqu’à ce que tout se réalise. Péremption seulement à l’issue de l’accomplissement, observance jusqu’à ce moment à venir : garde-toi de jamais oublier ce que tes yeux ont vu, ne le laisse pas sortir de ton cœur un seul jour. Les préceptes reçus par le peuple, extradé d’Egypte et prenant possession de la Terre promise, sont précisément le code de conduite de cette première forme tout humaine et temporelle de l’accomplissement des engagements divins. Commandements et terre promise de l’Ancien Testament, paraboles du Nouveau et de ma vie personnelle jusqu’au grand débouché. Marche au désert et décrets que je vous enseigne pour que vous les mettiez en pratique. Ainsi vous vivrez, et vous entrerez en possession du pays que vous donne le Seigneur, le Dieu de vos pères. Figure et symbolique du pays, d’une entrée en possession. Leçon de transmission de la foi. Recommandation d’une observation intime. Sérénité d’une foi reçue (et fierté, qu’ajourd’hui il n’est pas nécessaire de proclamer mais qu’il serait inconvenant de cacher : simple effet de cette sérénité) : quelle est en effet la grande nation dont les dieux soient aussi proches que le Seigneur notre Dieu est proche de nous chaque fois que nous l’invoquons ?



[1] - Deutéronome IV 1 à 9 passim ; psaume CXLVII ; évangile selon saint Matthieu V 17 à 19




mardi 29 mars 2011

fais-moi connaître ta route - textes du jour

Mardi 29 Mars 2011

Prier [1]… la parabole de la miséricorde. Elle est provoquée par Pierre, le futur renégat et chef de l’Eglise à naître. Le Royaume des cieux est comparable à un roi…pas à un lieu, mais à une personne. C’est ainsi que mon Père du ciel vous traitera, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère de tout son cœur. Prière d’Azarias, dans la fournaise, un martyr, un homme qui a tout donné, sacrifié, implore cependant le pardon pour lui et pour son peuple, portant en fait tout son peuple : ne nous retire pas ta miséricorde pour l’amour d’Abraham ton ami, d’Isaac ton serviteur, d’Israël ton élu… accueille-nous cependant avec notre âme brisée et notre esprit humilié… Assurance de conversion intime ? Et maintenant, de tout notre cœur, nous te suivons, nous te craignons et nous recherchons ton visage. Ne nous laisse pas dans le déshonneur, agis envers nous selon ton indulgence et l’abondance de ta miséricorde. Prier… (Jean Paul II, homme de prière). La prière des apôtres – la prière est consciente d’elle-même, je sais quand je prie, et ces lignes, ces minutes ne sont jamais qu’une des entrées possibles, qu’un des seuils, Dieu nous prend pour Le prier n’importe où n’importe quand – la prière des apôtres : Seigneur, apprend-nous à prier… Seigneur, augmente en nous la foi… montre-nous le Père et cela nous suffit.

[1] - Daniel III 25 à 43 ; psaume XXV ; évangile selon saint Matthieu XVIII 21 à 35

conférence des responsables de culte en France

Tribune Débat sur la laïcité : Sérénité et vigilance, recommandée par les responsables de culte ! La Conférence des Responsables de Culte en France a été créée le 23 novembre dernier et elle regroupe six instances responsables du Bouddhisme, des Églises chrétiennes (Catholique, Orthodoxe, Protestante), de l’Islam et du Judaïsme. Cette initiative est justifiée par la volonté d’approfondir notre connaissance mutuelle, par le sentiment de contribuer ensemble à la cohésion de notre société dans le respect des autres courants de pensée, et par la reconnaissance de la laïcité comme faisant partie du bien commun de notre société. La laïcité est un des piliers de notre pacte républicain, un des supports de notre démocratie, un des fondements de notre vouloir vivre ensemble. Veillons à ne pas dilapider ce précieux acquis. Il nous parait capital, pendant cette période pré-électorale, de bien garder sereinement le cap en évitant amalgames et risques de stigmatisation. Nous signons ensemble cette tribune sans aucun esprit polémique ou partisan. Une parole commune nous semble néanmoins nécessaire. Notre cohésion au sein de la Conférence que nous avons fondée, est significative dans notre société française. Elle a été rendue possible grâce notamment au climat de coopération instauré entre les religions, que la "laïcité à la française" et ses évolutions depuis plus d'un siècle ont permis. Mais cette cohésion ne signifie pas pour autant uniformité ! Elle ne nous engage nullement en faveur d'un quelconque amalgame syncrétiste ou d’un nivellement de nos positions individuelles et celles des cultes que nous représentons. Nous travaillons ensemble dans la confiance, en intégrant nos histoires et identités respectives. Nous continuons à avoir des approches différenciées sur telle ou telle question, sans pour autant faire de nos différences des facteurs d'opposition. Nous sommes déterminés à réfléchir et à œuvrer ensemble sur la durée, en relation avec les autorités et les forces vives de notre pays, afin que le facteur religieux y soit un élément de paix et de progrès. L'accélération des agendas politiques risque, à la veille de rendez-vous électoraux importants pour l’avenir de notre pays, de brouiller cette perspective et de susciter des confusions qui ne peuvent qu'être préjudiciables. Nous en sommes conscients. Cela ne doit pas nous dissuader pour autant de rappeler l'essentiel quand il le faut. Nous restons très attentifs aux évolutions profondes de notre société, notamment celles qui concernent les religions, dans le respect du cadre de la République. Ces évolutions appellent parfois des adaptations voire des améliorations du cadre juridique et règlementaire de l’expression et de la vie des cultes en France. Nous ne manquerons pas d’être une force positive de propositions dans ce sens. Faut-il dans le contexte actuel un débat sur la laïcité ? Le débat est toujours signe de santé et de vitalité. Le dialogue est toujours une nécessité. Il a un rôle majeur dans une société libre, démocratique et respectueuse de la personne humaine. Mais un parti politique, fût-il majoritaire, est-il la bonne instance pour le conduire seul ? Ce ne sont ni les débats, ni les travaux qui manquent dans ce domaine ! La Loi 1905 est déjà plus que centenaire. Elle a permis d’apporter depuis lors des solutions à des questions nées de nouvelles situations et des évolutions de notre société dans un monde de plus en plus rapide. Tous les cultes adhèrent sans réserve à ses principes fondamentaux tels qu’ils s’expriment en particulier dans ses deux premiers articles. Mais les modalités d’application de ces principes restent toujours perfectibles. Faut-il recenser tous les colloques et autres séminaires qui ont abordé en long et en large la question de la laïcité et de ses applications dans notre pays depuis des années? Faut-il rappeler, dans la période récente, les travaux étendus et exhaustifs de la Commission présidée par le Professeur Jean Pierre MACHELON qui ont donné lieu à un rapport sur les « relations des cultes avec les pouvoirs publics » remis au ministre de l’intérieur le 20 septembre 2006 ? Ce rapport avait abordé d’une manière approfondie les différents aspects liés à l’exercice du culte en France dont celui du « support institutionnel » de son exercice dans notre pays. Faut-il rappeler de même les travaux du « Groupe juridique inter-cultes » qui travaille depuis 2007, dans le prolongement des recommandations du Groupe MACHELON, au sein du Ministère de l’intérieur, et où siègent des représentants des principaux cultes ? Ce groupe a bien fonctionné et a permis la publication de plusieurs circulaires dont la dernière, du 23 juin 2010, conjointe aux Ministères de l’intérieur et des finances, aborde d’une manière détaillée à l’attention des préfets, des directeurs départementaux des finances publiques et des trésoriers payeurs généraux, les différents aspects liés au « support institutionnel de l’exercice du culte en France » ? Faut-il rappeler aussi la production intellectuelle abondante d’articles et d’écrits divers, ainsi que les nombreux ouvrages qui paraissent sur l’histoire, les fondements, la pratique et les perspectives de la laïcité en France ? La liste en sera longue. Elle illustre parfaitement toute la richesse et la profondeur de notre expérience française de la laïcité. Nous y reviendrons lors de la rencontre publique que nous comptons organiser en octobre prochain. Secouée par des crises à répétition, politique, économique, financière et morale, la période actuelle manque de lisibilité mais sans doute pas d’espérance ! Le devoir de ceux qui sont « en responsabilité » consiste à éclairer le chemin et à élaborer des solutions conformes au bien de tous. N'ajoutons pas de la confusion dans la période trouble que nous traversons. Nous militons ensemble pour une laïcité de bonne intelligence. La laïcité n’est pas séparable des valeurs fondamentales que nous partageons, en particulier de la dignité et du respect de la personne humaine et de sa liberté inaliénable. Ces valeurs qui ne peuvent s’épanouir que dans la confiance mutuelle source de paix pour notre société. Signataires Cardinal André VINGT-TROIS, président de la Conférence des Évêques de France Avec Mgr Laurent ULRICH, vice-président de la Conférence des Évêques de France Pasteur Claude BATY, président de la Fédération protestante de France Avec le pasteur Laurent SCHLUMBERGER, membre du Conseil de la Fédération protestante de France, président du Conseil national de l’Église réformée de France Métropolite EMMANUEL, président de l’Assemblée des Évêques orthodoxes de France Avec le Métropolite Joseph, secrétaire de l’Assemblée des Evêques orthodoxes de France Et Mr. Carol SABA, porte-parole de l’Assemblée des Évêques orthodoxes de France Grand Rabbin Gilles BERNHEIM, Grand Rabbin de France Avec le rabbin Moshé LEWIN, porte-parole du Grand Rabbin de France M. Mohammed MOUSSAOUI, président du Conseil français du culte musulman Avec M. Anouar KBIBECH, secrétaire général du Conseil français du culte musulman Révérend Olivier WANG-GENH, président de l’Union bouddhiste de France CONTACT-PRESSE Vincent Fauvel - Service information-communication 58, av. de Breteuil, 75007 Paris – www.eglise.catholique.fr Tél. 01 72 36 68 48 – Port. 06 42 42 26 98 – vincent.fauvel@cef.fr

lundi 28 mars 2011

jusqu'en ta demeure - textes du jour

Lundi 28 Mars 2011

Prier [1] épisode du généralissime des Assyriens et son commentaire par le Christ, l’idée aussi que l’on se fait du miracle et de la manière dont il y est procédé. Je m’étais dit. Sûrement, il va sortir et se tenir debout pour invoquer le nom du Seigneur son Dieu, puis il agitera la main au-dessus de l’endroit malade et guérira ma lèpre. Elisée l’envoit au bain, littéralement. Bénéficiaire du miracle, un étranger : le Christ, une fois de plus, le souligne. La foi ? par procuration, l’entourage de Naaman, et aussi sinon surtout la petite esclave, une fillette qui fut mise au service de la femme de Naaman. Les choses, pour Jésus, se passent chez lui, il est si bien compris dans son texte sur les étrangers, qu’ils se levèrent, poussèrent Jésus hors de la ville, et le menèrent jusqu’à un escarpement de la colline où la ville est construite, pour le précipiter au bas. Lui qui ne mourra qu’élevé de terre. Contemplation finale, magnifique : la souveraineté, même humaine… surtout. Mais lui, passant au milieu d’eux, allait son chemin. L’instinct de révérence quand l’homme est droit : les serviteurs de Naaman, quelques-uns des compatriotes de Jésus qui s’écartent et qui s’effacent, évidemment le centurion au pied de la croix, moi quand je m’arrête…
[1] - 2ème Rois V 1 à 15 ; psaumes XLII & XLIII ; évangile selon saint Luc IV 24 à 30

dimanche 27 mars 2011

le Seigneur est-il vraiment parmi nous ? textes du jour

Dimanche 27 Mars 2011

Mais d’abord prier…[1] Je le suis, moi qui te parle… La plus forte expression du Christ sur lui-même, avec, me semble-t-il depuis une vingtaine d’années, cette réponse au ton inimaginable de reproche et d’affection que Jésus fait à Philippe pendant la dernière Cène : comment, Philippe, tu ne me connais pas ? au disciple qui, dans éklan intense de bonne volonté et de foi, vient de le prier : montre-nous le Père, et cela nous suffit. Aboutissement de la foi ? La Samaritaine va en vivre toutes les étapes en quelques minutes, son dialogue avec cet inconnu. Je ne suis ni Philippe ni la Samaritaine, je n’ai que la présence « réelle » : la communion sous les espèces du pain et du vin, la présence en moi, les signes dans ma vie et dans celle des autres, catéchèe divine d’une autre manière, mais nous avons, depuis le Christ, un privilège, celui de l’espérance, elle est le creuset de tout, en tous domaines. L’espérance ne trompe pas, puisque l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné. Tout dans le dialogue avec la Samaritaine est logique, sauf ce soudain « passage à autre chose ». Le Christ a inversé les rôles : Donne-moi à boire. – Tu me demandes à boire, à moi, à une Samaritaine ? - Si tu savais… c’st toi qui lui aurais demandé, et il t’aurait donné de l’eau vive. – tu n’as rien pour puiser…serais- tu plus grand ? - Celui qui boira de l’eau que moi je lui donnerai, n’aura plus jamais soif. – Donne-la-moi cette eau… Or, Jésus ne lui donne rien, sujet traité, bouclé et autre chose commence : Va, appelle ton mari, et reviens. Dans la Genèse, les rôles sont analogues mais d’une tout autre inspiration et surtout tenus autrement, Satan , Eve et le mari en arrière plan. Ici, le Christ, une femme en demande directe, mais qui ne l’était pas a priori, alors qu’au contraire Eve était comblée et sans demande (ce qui probablement la rendit si vulnérable, « erreur psychologique » du Créateur ? guillemets partout sauf à Créateur). Le rôle du mari, comme témoin. La transition est faite, le Messie peut s’annoncer, mais Jésus a inspiré pas à pas la découverte progressive de cette femme qui, quoique hulmble, récite d’abor ses bases : trivialement, sur l’eau et l’art de puiser, puis sur la dogmatique religieuse de son peuple. Et Jésus valide tout mais pour aller plus à fond. Conversion toujours personnelle : ce n’est plus à cause de ce que tu nous as dit quer nous croyons maintenant : nous l’avons entendu par nous-mêmes… et mouvement missionnaire tout naturel, la femme d’abord expédiée à son mari, part ensuite d’elle-même et ramène toute la ville : la femme, laissant là sa cruche, revint à la ville et dit aux gens… Symbolique du lieu, le puits de Jacob, dit Massa Mériba : défi et accusation, qui devient depuis le dialogue du Nouveau Testament, celui de la rencontre, de la conversion, celui de la réponse donnée à l’unisson par l’homme (la femme, en l’occurrence) et par Dieu : le Seigneur est-il vraiment au milieu de nous, ou n’y est-il pas ? Question de toute l’histoire humaine, et de toute vie personnelle. Naturellement, c’est le « pli » des évangiles, les disciples, pourtant au plus proche de Jésus, ne comprennent rien à ce qu’il s’est passé.

[1] - Exode XVII 3 à 7 ; psaume XCV ; Paul aux Romains V 1 à 8

samedi 26 mars 2011

car il te pardonne toutes tes offenses, et te guérit de toute maladie - textes du jour

Samedi 26 Mars 2011


et prier…[1] réflexe du Christ qui s’impatiente, surentouré, pressé : les publicains et les pécheurs venaient tous à Jésus pour l’écouter. Les pharisiens et les scribes récriminaient contre… Ce n’est pas, je crois, à lire en termes de péché ou de bonnes actions, mais d’un clivage social selon une société théocratique. Nous reproduisons le même modèle, les échelles de valeur dominantes discriminant tout : pour notre époque, l’argent permettant le paraître et la satisfaction de toute volonté de puissance. Dans mon enfance, le clivage existait, mais non dit : la beauté et l’intelligence, l’un ou l’autre ou les deux, cela se voyait aussi dans ce qui était modélisé, l’héroisme des temps de guerre, des beautés de cinéma, mais entre enfants, les clivages n’en étaient pas, il n’y avait que des personnes, c’est entre adultes que l’on s’agace, entre enfants, il y a les attirances, pas les détestations. Jésus vit les deux : attirance et détestation, esprit d’enfance, esprit racorni de l’adulte se jugeant en droit. Il se contient et donne une leçon, très narrative, le don de conteur de celui qui voit et qui écoute. Voit et écoute l’humanité. Paradoxalement, le personnage de réflexion est le cadet, « le fils prodigue » : donne-moi la part d’héritage qui me revient… il réfléchit… Il est sordide, mais il est aimé et regretté. Car il sait rentrer aussi en lui-même. Je ne mérite plus d’être appelé ton fils. Il a des références : j’ai péché contre le ciel et contre toi. Il est très construit et sa conduite est entière, il part en prodigue, il revient avec autant de force et de détermination qu’il est parti. Le père n’est qu’amour et bonté. Plus que l’Ancien Testament, le Nouveau, les évangiles attestent sans cesse la pitié de Dieu, la pitié du Christ : comme il était encore loin, son père l’aperçut et fut saisi de pitié. Il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers. L’aîné, homme de devoir, de rectitude, scribe et pharisien chacun est visé par ce portrait esquissé, n’a pas de cœur, il n’aime ni son frère, évidemment, ni son père. Un père qui le supplie et qui lui dit : toi, mon enfant alors qu’au revenant, il ne répond que par l’accueil, les égards, les baisers, pas de texte. Conclusion de l’Ancien Testament : tu ne t’obstines pas dans ta colère, mais tu prends plaisir à faire grâce. De nouveau, tu nous montres ta tendresse, tu triomphes de nos péchés, tu jettes toutes nos fautes au fond de la mer ! Indication déjà de la rédemption, cette œuvre sur nous-mêmes, de triompher de notre faiblesse native et de la tentation, des fautes et péchés, c’est Dieu qui s’en charge. Il est tout simplement efficace : il n’est pas pour toujours en procès, ne maintient pas sans fin ses reproches, il n’agit pas envers nous selon nos fautes, ne nous rend pas selon nos offenses.


[1] - Michée VII 14 à 20 ; psaume CIII ; évangile selon saint Luc XV 1 à 32

- textes du jour

que tout se passe pour moi selon ta parole - textes du jour .... l'Annonciation

Vendredi 25 Mars 2011


Prier [1] l’Annonciation, le personnage central paraît Marie, le thème semble celui d’une disponibilité totale ménagée ou préparée comment ? effet d’une profonde liberté, alors que ce qui va suivre a été prophétisé depuis des siècles. Le Seigneur lui-même vous donnera un signe : Voici que la jeune femme est enceinte, elle enfantera un fils, et on l’appellera Emmanuel, c’est-à-dire, Dieu avec nous. Raccourci du problème, du débat (surtout intellectuel, car la vie ne le pose ni en fait ni en anticipation-angoisse-intuition) : problème de la liberté et de la grâce, de la prédétermination (un texte de saint Bernard auquel fait souvent allusion Denis M. pour le critiquer : le suspense, et si Marie n’acceptait pas, n’avait pas accepté ?). Dans le livre, est écrit pour moi ce que tu veux que je fasse. L’auteur de l’épître aux Hébreux ouvre une piste, la question du corps (commentaire de Tertullien, la chair du Christ, thème d’intuition mais finalement ni d’approfondissement ni d’écrit de mon cher JL qui en avait pourtant fait le thème-titre d’une retraite de quelques jours). Jésus, à la suite de sa mère, donne son corps, plus précisément que sa vie. Paraphrase du psaume ? non, addition paulinienne : tu m’as fait un corps… nous sommes sanctifiés, grâce à l’offrande que Jésus Christ a faite de son corps, une fois pour toutes. Le texte-même de Luc, pris sans doute directement de la bouche de Marie. Ce n’est pas l’ange (dont elle dit le nom) qui l’effraie mais cette salutation…. Ce que pouvait signifier cette salutation, qui est suprême, surtout si elle sait la recevoir d’un ange ! Interrogation de Marie, réconfort par l’ange qui récite alors Isaïe. Le concret du dialogue : comment cela va-t-il se faire ? … Car rien n’est impossible à Dieu. La leçon n’est pas de foi, mais de nature. La nature de Marie est physiologiquement celle d’une jeune vierge, et spirituellement d’une servante du Seigneur : que tout se passe pour moi selon ta parole. Le Christ reprendra, pour presque chacun de ses miracles, cette formule, la parole de Dieu devenue foi et confiance de l’homme. On ne démêle plus le souhait humain du dessein divin. Pas d’épisode évangélique davantage trinitaire : le Seigneur est vec toi… tu vas concevoir et enfanter un fils … l’Esprit saint viendra sur toi… et une Trinité se manifestant à la créature humaine la plus achevée, Marie (une femme, une vierge qui cependant enfantera, où est le machisme ? puisque ce n’est pas l’homme qui est le héros et qu’il n’a pas part à la conception). A lire, le texte, on ressent que chaque personne de la Trinité, que Dieu donc, se donne, se consacre complètement à cette jeune fille, mystérieuse, car une telle prédilection, de telles dispositions semblent naturelles, natives, sans cause qu’une extraordinaire anticipation, et cependant le consentement est requis. L’Ange parle au mode futur, mais la conclusion de Marie change rétrospectivement tout et pourrait opposer le conditionnel : je suis la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon ta parole. On dirait dans l’affreux langage de maintenant, qu’elle donne le feu vert.


[1] - Isaïe VII 10.14 à VIII 10 ; psaume XL ; lettre aux Hébreux X 4 à 10 ; évangile selon saint Luc I 26 à 38

jeudi 24 mars 2011

le coeur de l'homme est compliqué et malade - textes du jour

Jeudi 24 Mars 2011


Prier…[1] l’enseignement du Christ par paraboles, son genre majeur, car le « discours sur la montagne » rappelle le Décalogue. Le genre parabole ne me paraît pas avoir sa réplique dans l’Ancien Testament, ni dans les épîtres apostoliques ? Jésus s’y plaît, la pédagogie des contes moraux (pas ceux de Rohmer, chefs d’œuvre classiques, ni les immoraux de Borowicz, brûlants mais somptueux). Le Christ conteur, le talent évident : portraits, celui du riche est visuel, celui du pauvre est de comportement, Lazare (je crois que le nom a une importance décisive, et pour nous il fait évidemment écho depuis la résurrection du frère de Marthe et de Marie, un prénom donc affectionné par Jésus). Accélération du récit : les deux meurent. La suite est du point de vue du riche, elle n’est que dialogue, alors que du vivant des deux protagonistes, il n’y en avait pas. Leçon habituelle sur la réciprocité des comportements et le fruit à en recueillir, en positif et en négatif. Avec une conclusion inattendue. Genre aussi de Jésus avec cette obsession, pas du tout angoissée mais donnant toute la tonalité au ministère du public du Christ qui est de parole certes, mais de parcours surtout, une montée vers Jérusalem : quelqu’un pourra bien ressusciter d’entre les morts, ils ne seront pas convaincus. Nous sommes une religion d’annonce, aussi bien en pratique « missionnaire » qu’en reçu de la révélation laquelle n’est pas un tableau, un état des lieux, une somme d’indications selon nos curiosités ou interrogations ou un dévoilement d’une réalité jusques là obscure : c’est une promesse, c’est une action, c’est un sauvetage, un rachat. Les trois ans pendant lesquels Jésus nourrit la haine de ceux qui le mettront à mort, ce qu’il sait par avance mais il en rajoute, sont une annonce permanente de la Passion, de la mort et de la Résurrection. Le christianisme n’est que Pâque, que passage. La parabole donnée ce matin indique le contraire : un grand abîme a été mis entre vous et nous, pour que ceux qui voudraient aller vers vous ne le puisssent pas, et que, de là-bas non plus, on ne vienne pas vers nous. Le relationnel au possible (la Trinité…) et la séparation absolue. Mon cher JL faisait souvent remarquer : la Bible dit tout et son contraire. En cela, d’inspiration divine (notre salut), elle est bien de main humaine, et surtout elle est pour le cœur humain, l’oreille humaine : nous sommes à nous-mêmes notre contraire, notre empêchement, notre poids mais tout autant notre propension à la lumière et à l’épanouissement. – Comme toujours, le mouvement de la prière, de la méditation, précédant chronologiquement le texte que je prends en tous sens, m’y introduit, m’y emmène : tout juste. Le cœur de l’homme est compliqué et malade ! Qui peut le connaître ? moi, le Seigneur, qui pénètre les cœurs et qui scrute les reins, afin de rendre à chacun selon ses actes, selon les fruits qu’il porte, mais heureusement selon la miséricorde. Le Seigneur connaît le chemin des justes, mais le chemin des méchants se perdra. Etre connu de Dieu, c’est notre salut.


[1] - Jérémie XVII 5 à 10 ; psaume I ; évangile selon saint Luc XVI 19 à 31

mercredi 23 mars 2011

mes jours sont dans ta main - textes du jour

Mercredi 23 Mars 2011


Prier… texte admirable de saint Augustin, donné par nos amis d’Evangile au quotidien, Augustin, le maghrébin, Avicenne nous donnant Aristote tandis que sue de haine et plus encore de peur une France de maintenant, exploitée électoralement et psychologiquement jusqu’à l’os … rendue inférieure même aux blancs de Rhodésie de 196561975 et semble-t-il incapable du coup de rein que donnèrent ensemble De Clercq et Mandela (cette entrevue clandestine dans le bureau présidentiel qu’accorde au président afrikaaner un prisonnier de vingt-cinq ans de taule…

Sans doute, la haine s’exprime, par nature, jusqu’à l’horrible devenant inaudible, et elle crie plus fort que l’amour, mais je crois majoritaires l’amour et la soif de communion universelle, tellement latente en chacun de nous. Il m’est rapporté, comme à d’autres lecteurs de ce pays africain que j’affectionne… « que, lorsque le vieux roi Idriss de Libye, un homme pieux et détaché de ce bas-monde, entendit – c’était l’été de 1969 – les manifestants crier «Ibliss [Satan], plutôt qu’Idriss !», il pria Dieu d’exaucer leur vœu… », fibre biblique et coranique, s'il en est, le plus fort et le plus ressenti de la fibre humaine. L’évangile du jour nous ramène à nos mœurs contemporaines. Jésus annonce sa mort et sa résurrection. Qui comprend ? L’évangile du jour nous ramène à nos mœurs contemporaines. Jésus annonce sa mort et sa résurrection. Qui comprend ? Alors la mère de Jacques et de Jean, fils de Zébédée, s’approcha de Jésus avec ses fils et se prosterna pour lui faire une demande … ‘Voilà mes deux fils : ordonne qu’ils siègent, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche, dans ton Royaume’…Les dix autres avaient entendu et s’indignèrent contre les deux frères. On voit la mêlée… Jésus a beaucoup prêché, mais d’abord et finalement d’exemple : l’unique témoignage est toujours celui d’une vie, de la vie (cf. le souci des réseaux et des moyens de communication qui soulèverait l’Eglise ces temps-ci !) : le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude (qui s’est offert, sur le moment ? en otages de rechange, en rançon pour les moines de Tibeïrhine : victimes, comme tant de nos frères de l’Histoire humaine, des apothéoses rétrospectives à proportion de la passivité qui leur fut contemporaine…confort du cinéma et de l’émotion selon images). Celui qui veut être le premier sera votre esclave. Dans le cas du Christ, son évangile que nous prêchons et pratiquons si mal depuis Lui, a été écrit et mentalement vécu, plusieurs fois par anticipation : Isaïe et Jérémie. Le complot et la plainte du juste, plainte d’angoisse, sursaut de confiance. Attaquons-le par nos paroles, ne faisons pas attention à ce qu’il dit. Mais toi, Seigneur, fais attention à moi, écoute ce que disent mes adversaires. Comment peut-on rendre le mal pour le bien ? Ils ont creusé une fosse pour me perdre. Souviens-toi que je me suis tenu en ta présence pour te parler en leur faveur, pour détourner d’eux ta colère. Associés au Christ dans sa prière. Les yeux fermés et le cœur qui gonfle, le monde, la vie, la mort en une seule envolée de l’âme, confiante et éperdue. [1] Mes jours sont dans ta main.

[1] - Jérémie XVIII 18 à 20 ; psaume XXXI ; évangile selon saint Matthieu XX 17 à 28

mardi 22 mars 2011

écoute, mon peuple, je parle - textes du jour

Mardi 22 Mars 2011

Flou et non-visibilité : l’Eglise selon Challenge, les relations internationales actuellement, les tendances de l’opinion et les perspectives pour 2012, climatologie depuis vingt ans et catastrophe de Fukushima, tout contribue à déstructurer jusqu’à ces services après-vente et ces contentieux par téléphone sans même la pérennité de l’interlocuteur devenu virtuel, bien entendu ces changements de dénomination aussi bien dans les structures administratives chez nous que dans les entreprises et grands groupes économiques et financiers. La réalité est soit la tentation des réseaux et des solidarités par homonymie ou analogie, elle renforce l’opacité de tout et la perte des repères pour soi devenant autiste (la communication des grands patrons ou de celui qui nous préside), soit la solitude et le cheminement de l’autodidacte pour réapprendre la compréhension du monde. Où est la lumière, y a-t-il un horizon ? quant aux autorités morales, aux talents flagrants et rayonnants ! ou bien les époques et générations précédentes avaient-elles le génie (ou la recette) que nous avons perdus : celui précisément d’engendrer ou de reconnaître et saluer talents et autorités ? L’argent n’est pas le seul polluant. Il y a autre chose qui nous égare. Quoi ?

Retrouver souffle et faits. Prier, méditer non selon « la folle du logis » mais des textes précis,rapportant des faits précis. [1] Pour vous, ne vous faites pas donner le titre de Rabbi, car vous n’avez qu’un seul enseignant, et vous êtes tous frères. Ne donnez à personne sur terre le nom de père, car vous n’avez qu’un seul Père, celui qui est aux cieux. Ne vous faites pas non plus appeler maîtres, car vous n’avez qu’un seul maître, le Christ. Le plus grand parmi vous sera votre serviteur. Qui s'élève sera abaissé, qui s’abaissera sera élevé. Dans ce renversement des hiérarchies sociales, des pouvoirs et des prestiges (premier élément de réponse à mon interrogation tous azimuts de ce matin), Marie a largement précédé son Fils : le Magnificat, il disperse les superbes, renvoit les riches les mains vides. L’autre « clé », le dialogue. Avec Dieu. Venez donc et discutons, dit le Seigneur. Si vos péchés sont comme l’écarlate, ils deviendront comme la neige S’ils sont rouges comme le vermillon, ils deviendront blancs comme la neige. Et le psalmiste fait continuer Dieu : Qu’as-tu à réciter mes lois, à garder mon alliance à la bouche, toi qui n’aimes pas les reproches et rejettes loi de toi mes paroles ? Voilà ce que tu fais ; garderai-je le silence , penses-tu que je suis comme toi ? Prier, mains jointes ou à plat, garder le silence, ce qui viendra et prolongera, je ne le prévois ni ne le décide, Dieu sème en moi, en nous, les éléments de son chemin.

[1] - Isaïe I 10 à 20 passim ; psaume L ; évangile selon saint Matthieu XXIII 1 à 12

lundi 21 mars 2011

donnez et vous recevrez - textes du jour

Lundi 21 Mars 2011


Prier…[1] la mesure dont vous sous servez pour les autres servira aussi pour vous. Constant renversement de la loi du talion. Fondement divin, et non humain : l’application de la révélation essentielle, primordiale de toute la Bible, notre création (homme et femme) à la ressemblance, à l’image de Dieu. Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux. … Une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante, qui sera versée dans votre tablier. … A toi, Seigneur, la justice ; à nous la honte au visage… nous n’avons pas écouté la voix du Seigneur notre Dieu ; nous n’avons pas suivi les lois qu’il nous proposait par ses serviteurs, les prophètes. Solution entrevue par la foi mais à la discrétion divine : délivre-nous, efface nos fautes, pour la cause de ton nom !


[1] - Daniel IX 4 à 10 ; psaume LXXIX ; évangile selon saint Luc VI 36 à 38

dimanche 20 mars 2011

à cause de son projet à lui - textes du jour

Dimanche 20 Mars 2011



Prier enfin…[1] Entendant cela, les disciples tombèrent la face contre terre et furent saisis d’une grande frayeur. Jésus s’approcha, les toucha et leur dit… Scène de la Transfiguration, unique en son genre, la triple trinité, les disciples sont trois, les personnages et Jésus forment un trio, et bien entendu la nuée, la voix, le Christ. Le lien entre tous et tout : Jésus, Dieu fait homme, le Fils. L’effroi des disciples n’est pas causé par la Transfiguration, Matthieu la présente – récit de seconde main – comme progressive : il fut transfiguré devant eux, son visage devint brillant comme le soleil. Et ce n’est qu’alors qui’appaissent Moïse et Elie, comme si la transfiguration du Messie les avait appelés. Ce n’est pas, mais que dit le texte initial ? décapé des traductions et de nos habitudes d’écouter et de comprendre ce texte de plus en plus machinalement, ce n’est pas la voix en elle-même qui effraye les disciples, mais bien ce qui est dit : entendant cela… or, c’est la redite de la sortie des eaux du baptême, du Jourdain. Les apôtres sont bénéficiaires de la révélation suprême. Moïse recevait les commandements, Elie vit Dieu de dos et dans la brise, les apôtres entendent Dieu suprême attester du Christ, ce maître aimé, familier, qui s’approcha, les toucha, et leur dit. Pourquoi l’interdiction d’un immédiat témoignage ? anticipation de la Résurrection ? nature divine de Jésus, que celui-ci veut garder secrète ? Les apôtres à hue et à dia, tantôt sermonnés de si peu et lentement comprendre, tantôt pressés de ne rien dire ni répéter. Attitude de Jésus aussi, la plus fréquente, envers les miraculés qu’il renvoie chez eux, à leur vie habituelle ou retrouvée. Les premiers dialogues, les premières manifestations, ceux dont bénéficie Abraham, nos débuts dans la foi, ne sont pas des révélations, mais des vocations, des mises à l’épreuve, des formations. Abraham ne pose aucune question d’identité à Dieu. Au contraire, en bout du cycle spirituel, au temps de la révélation dans l’histoire et dans la totalité du mystère, les disciples – nous – sont encore au mode interrogatif. Abraham, certainement un repère pour Paul de Tarse aussi important que la rencontre lumineuse, éblouissante, aveuglante sur le chemin de Damas : Dieu nous a sauvés, il nous a donné une vocation sainte, non pas à cause de nos propres actes, mais à cause de son projet à lui et de sa grâce. Définition exacte de « notre père dans la foi ». Seigneur, accompagne-moi, accompagane-nous sur le chemin d’aujourd’hui, qui est le tien, puisque tu nous le donnes à vivre, parcourir, marcher, comprendre, apprécier, aimer. Celui reconnu par Paul : cette grâce… maintenant elle est devenue visible à nos yeux car notre Sauveur, le Christ Jésus, s’est manifesté en détruisant la mort et en faisant resplendir la vie et l’immortalité… La Transfiguration, manifestation que la mort est détruite, que s’abolissent nos limites, d’où la recommandation aux apôtres : attendre que cela soit accompli, affaire de quelques mois à leur époque, affaire de nos vies de foi jusqu’à notre passage vers la résurrection, ce passage que le Christ a vécu pour nous le montrer et nous en affranchir, même psychologiquement. Jésus eut l’angoisse de la souffrance, pas de la mort.

[1] - Genèse XII 1 à 4 ; psaume XXXIII ; 2ème lettre de Paul à Timothée I 8 à 10 ; évangile selon saint Matthieu XVII 1 à 9

samedi 19 mars 2011

c'est un amour bâti pour toujours - textes du jour

Samedi 19 Mars 2011


Prière du pauvre, du paumé et du tâtonnant…[1] il se trouve que les parents, tout humains, tout terrestres, tout contingents de Jésus sont aussi perdus (comme si souvent, les textes viennent à ma rencontre et me trouvent dans l’état d’âme de mon entrée dans la prière). Ce n’est pas Jésus perdu au Temple, comme nous intitulons cet épisode, ce sont les parents perdus. Parabole très pédagogique, la liberté de l’enfant, son appartenance à Dieu seul et à lui-même. Ils firent une journée de chemin avant de le chercher parmi leurs parents et connaissances. Ne le trouvant pas, ils revinrent à Jérusalem en continuant à le chercher. Jésus déjà très autonome, puisque Joseph et Marie ne s’inquiètent qu’en fin de journée. Groupe de la Sainte famille : on marche, en bavardant entre adultes, les enfants vont et viennent. Jésus, pendant ce temps, est assis au milieu des docteurs de la Loi : il les écoutait et leur posait des questions, et tous ceux qui l’entendaient s’extasiaient sur son intelligence et sur ses réponses. Une grande part de l’enseignement du Christ, en ministère public, et maintenant dans l’expérience spirituelle qu’il nous donne de Lui, est en forme de questions. Recherche de trois jours, la Bible nous y a accoutumés. Paul et la foi, mais celle-ci a ses préalables, une connaissance minimum, Marie et Joseph y sont vivement initiés : ne le saviez-vous pas ? Enseignement adjacent, la paternité, celle de Joseph, énoncée par Marie, et reprise par l’enfant : vois comme nous avons souffert en te cherchant, ton père et moi ! (Vérité psychologique aujourd’hui établie, c’est la mère qui dit le père à l’enfant). C’est chez mon Père que je dois être. Conscience de Jésus enfant de son origine, de sa divinité ? question qui court à notre époque : quand ? comment ? elle ne m’aborde pas. Paternité dans la foi : Abraham, espérant contre toute espérance, père d’un grand nombre de peuples… David, ancêtre éponyme de Jésus, et pourtant davantage encore fils : je serai pour lui un père, il sera pour moi un fils. Paternité de sang, paternité d’esprit, reconnaissance par l’enfant, par le fils, le Fils : il me dira : Tu es mon Père, mon Dieu, mon roc et mon salut ! repères s’il en est.

[1] - 2ème livre de Samuel VII 4 à 16 ; psaume LXXXIX ; Paul aux Romains IV 13 à 22 ; évangile selon saint Luc II 41 à 51

vendredi 18 mars 2011

si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens - textes du jour

Vendredi 18 Mars 2011


Prier…[1] la relation fraternelle, le lien de sang ou de société et ce que nous en faisons ou assumons. Tout homme qui se met en colère contre son frère en répondra au tribunal. Si quelqu’un insulte son frère, il en répondra au grand conseil. Si quelqu’un maudit son frère, il sera passible de la géhenne de feu… Lorsque tu vas présenter ton offrande sur l’autel, si, là, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse ton offrande, là, devant l’autel, va d’abord te réconcilier avec ton frère, et viens ensuite présenter ton offrande. Tranquille conseil avec des extensions judiciaires, Jésus dans nos mœurs. Et sur nous, le regard de Dieu… est-ce ma conduite qui est étrange ? N’est-ce pas plutôt la vôtre ? Si le juste se détourne de sa justice et se pervertit, et meurt dans cet état, c’est à cause de sa perversité qu’il mourra. Mais si le méchant se détourne de sa méchanceté pour pratiquer le droit et la justice, il sauvera sa vie. Parce qu’il a ouvert les yeux, parce qu’il s’est détourné de ses fautes, il ne mourra pas, il vivra. Le Christ appelant notre attention sur la totalité de nos comportements, de notre vie : la clé de notre proximité à lui est dans notre conduite pratique, la rémission toujours possible, la cohérence et la sincérité comme un absolu et dans ces dispositions, le bénéfice constant et jamais mérité, jamais de droit, mais toujours de nature, le bénéfice du pardon divin : oui, près du Seigneur, est l’amour, près de lui abonde le rachat.


[1] - Ezéchiel XVIII 21 à 28 ; psaume CXXX ; évangile selon saint Matthieu V 20 à 26

jeudi 17 mars 2011

le seigneur fait tout pour moi - textes du jour

Jeudi 17 Mars 2011



Prier …[1] je m’aperçois lisant Esther, que je me suis trompé hier de jour, anticipant à maintenant.Revenir en arrière [2] ? ou réapprofondir ce que je lisais hier ? les deux. Evangile de la conversion selon une identité criante mais pourtant non discernée : il y a ici bien plus que Salomn… il y a ici bien plus que Jonas.Cette génération est une génération mauvaise : elle demande un signe… Evidemment applicable collectivement à nous, au moins selon ce que j’éprouve de ma génération et de mon pays, mais c’est de moi qu’il s’agit surtout, de moi sur qui j’ai prise. Si j’offre un sacrifice, tu n’en veux pas, tu n’acceptes pas d’holocauste. Le sacrifice qui plaît à Dieu, c’est un esprit brisé ; tu ne repousses pas, ô mon Dieu, un cœur brisé et broyé. Masochisme, pathologie, mortification, perfection ou rachat par échangisme et dolorisme ? évidemment non, rien ne s’échange, ne peut s’échanger avec Dieu, l’Incommensurable. Les sacrifices et autres, non. Mais nous ! oui, nous tout entiers ! Jonas parcourant Ninive, une ville extraordinairement grande : il fallait trois jours pour la traverser. Jonas la parcourut une journée à peine… aussitôt, les gens de Ninive crurent en Dieu. L’adverbe aussitôt, plus encore dans les évangiles : les disciples appelés, l’aveugle que le Christ va recevoir. La foi n’est pas délibération et pesée des alternatives. Les Ninivites ne s’interrogent que sur l‘accessibilité de ce Dieu qu’ils découvrent. L’évangile d’aujourd’hui répond : lequel d’entre vous donnerait une pierre à son fils qui lui demande du pain ? ou un srpent, quand il lui demande un poisson ? Si donc, vous qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus votre Père qui est aux cieux donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui les lui demandent ! Postérité : bénédiction pour l’Ancien Testament, relations d’amour et de pratique entre les personnes, et avec Dieu. Demande confiante : les Ninivites, l’enfant, nous. Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit pour tout aujourd’hui.


[1] - Esther XIV 1 à 14 passim ; psaume CXXXVIII ; évangile selon saint Matthieu VII 7 à 12

[2] - Jonas III 1 à 10 ; psaume LI ; évangile selon saint Luc XI 29 à 32

mercredi 16 mars 2011

combien plus, votre Père - textes du jour

Mercredi 16 Mars 2011


Prier… anniversaire de ... J’ai vécu la beauté, la passion, l’intensité, les rencontres, des paysages d’âme, mais je n’ai pas rencontré assez intérieurement comme je le vis aujourd’hui conjugalement et grâce au mariage. [1] Comment l’Eglise a-t-elle pu parfois, et tant de ses clercs ont-ils pu, donner une image de mal-être avec les femmes ou envers elles, les personnages décisifs dans l’Ancien Testament, ceux de prière ou ceux de triomphe sont des femmes, et dans le Nouveau les plus grands enseignements du Christ sur la foi ou sur l’amour sont suscités par des femmes Prière d’Esther... tu as fait pour eux tout ce que tu as promis… Délivre-nous par ta main, viens me secourir car je sui seule, et je n’ai que toi, Seigneur, toi qui connais tout… Le jour où tu répondis à mon appel, tu fis grandir en mon âme la force. Un acte d’Esther joué par la Comédie-Française dans les salles d’entre sol à la Conciergerie pour une visite d’Etat israëlienne au temps de FM. Tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous, faites-le pour eux, vous aussi…. Demandez, vous obtiendrez ; cherchez, vous trouverez ; frappez, la porte vous sera ouverte. L’amour de Dieu, de sollicitude pour nous, dit d’espérance et de réalité par la reine, par le psalmiste, par le Rédempteur, et pourquoi pas, par moi ? par nous ! Je te chante en présence des anges, vers ton temple sacré, je me prosterne.


[1] - Esther XIV 1 à 14 ; psaume CXXXVIII ; évangile selon saint Matthieu VII 7 à 12

mardi 15 mars 2011

vous donc, priez ainsi - textes du jour

Mardi 15 Mars 2011


Hervé Vilar, sa mère Althzeimer, met le feu à son appartement, au nom de son fils mal assuré, ruiné pour payer l’immeuble, exilé pour ne pas tout donner au fisc, sept ans en Amérique latine, un livre, initialement sa mère alcoolique du fait du départ du père ? J’en ai fait de la littérature pour ne plus en souffrir. Les photos. de ces dirigeants regardant l’objectif, et se tenant la main, comme des enfants à qui l’on a recommandé… la ligne des 27 ministres de l’Union européenne dont il était promis au sommet de La Haye en 1969 que désormais elle allait parler d’une seule voix, les opposants en Libye comme la République espagnole réduite à Barcelone puis à Gérone après trois ans atroces qui vont tenir au dernier poste frontière avec l’Egypte, Fukushima au nord de Daïchi apportant à la banlieue nord de Tokyo une radio-activité quarante fois supérieure à la norme mais tout à fait supportable pour l’homme (assurent des autorités qui « jouent la transparence » comme nos dirigeants en sont incapables, et communiquent avec un peuple exceptionnel de cohésion et de force, de science d’âme comme nous ne sommes plus actuellement), paysage de la prière, non pas les raisons de la prière, mais le bagage à emporter dans la prière, qui le prendra en charge ? Le Seigneur entend ceux qui l’appellent ; de toutes leurs angoisses, il les délivre. Il est proche du cœur brisé, il sauve l’esprit abattu…Ainsi parle le Seigneur : La pluie et la neige qui descendent des crieux n’y retournent pas sans avoir abreuvé la terre, sans l’avoir fécondée et l’avoir fait germer, pour donner la semance au semeur et le pain à celui qui mange ; ainsi ma parole, qui sort de ma bouche, ne me reviendra pas sans résultat, sans avoir fait ce que je veux, sans avoir accompli sa mission. [1] Donné par le Christ, entre autres béquilles pour nos avancées tâtonnantes et nos comportements foireux, l’enseignement de la prière par excellence : ne rabâchez pas comme les païens, ils s’imaginent qu’à force de paroles ils seront exaucés. Ne les imitez donc pas, car votre Père sait de quoi vous avez besoin avant même que vous l’ayez demandé. Vous donc, priez ainsi : Notre Père…

[1] - Isaïe LV 10 à 11 ; psaume XXXIV ; évangile selon saint Matthieu VI 7 à 15

lundi 14 mars 2011

tu ne favoriseras pas le puissant - textes du jour

Lundi 14 Mars 2011


Prier... [1] au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. Recevez en héritage le royaume préparé pour vous depuis la création du monde. Un dessein de toujours, et son annexe … le feu éternel préparé pour le démon et ses anges, celui dont il était question hier, les trois tentations du Christ au désert. Ces années-ci, la question (non le problème) du péché, ma responsabilité, ma liberté : pécher devant Dieu et en pleine conscience, me refuser à Lui ? jamais, c’est par distraction, par faiblesse, alors notre liberté n’aurait pas ses conséquences modulées selon ce qui la limite et obscurcit notre conscience au point de ne pas regarder Dieu. Et maintenant, ces semaines-ci, ne pas trier dans l’Ecriture, le ciel, le bonheur, l’accomplissement mais il est presqu’aussi souvent question de damnation, de punition et de chute. Pourquoi en serai-je exempté. Un Dieu de justice autant que de miséricorde, la raison se perd, l’espérance ne ratiocine pas, la prière non plus. Le texte de maintenant est de proximité à Dieu quelqu’en soit le visage : « Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu ? tu avais donc faim, et nous t’avons nourri ? tu avais soif, et nous t’avons donné à boire ? tu étais un étranger, et nous t’avons accueilli ? tu étais nu, et nous t’avons habillé ? tu étais malade ou en prison… Quand sommes-nous venus jusqu’à toi ? » La réponse illustre le commandement de charité (et justifie au passage ces réactions de chrétiens, nos évêques les exprimant, cet été, à la suite du discours de Grenoble) : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait, et aux autres : chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces petits, à moi non plus vous ne l’avez pas fait. Le Lévitique commente par anticipation, la morale, le comportement selon l’Ancien Testament, le plein accomplissement, la pratique par le Nouveau : tu ne réclameras pas la peine de mort contre ton prochain, tu n’auras aucune pensée de haine contre ton frère… Tu ne te vengeras pas… Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Je suis le Seigneur ! Commentaire du commentaire par le psalmiste : le commandement du Seigneur est limpide, il clarifie le regard.


[1] - Lévitique XIX 1 à 18 ; psaume XIX ; évangile selon saint Matthieu XXV 31 à 46

dimanche 13 mars 2011

l'homélie et celui qui la donne

le don gratuit et la faute n'ont pas la mêmemesure - textes du jour

Dimanche 13 Mars 2011


Prier … au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, Dieu de tous. Eloah, Elohim, Allah, Jésus pour l’histoire humaine. [1] Le pain du diable, belle expression de ce Père de l’Eglise. Jésus tenté, comme Eve et Adam, l’incarnation au possible pour retrouver la proposition de divinité et la création à la ressemblance, le dessein et la situation originels. Il eut faim. Le tentateur s’approcha et lui dit…alors le démon l’emmena… le démon l’emmène encore… alors le démon le quitte. Même auteur mais mouvementation et diversité apparente des tentations, de la tentation. Satan propose du terre-à-terre. Jeu caché, si tu es le Fils de Dieu, il est sidérant que depuis dux mille ans, tant ait été écrit et glosé sur la conscience ou pas que le Christ avait de sa divinité, ou que l’on se soit tant interrogé sur cette identité de Jésus. La question du « diable » postule cette divinité, puisqu’elle n’est posée que pour prendre prise. A la troisième fois, Jésus biaise, il n’a jamais voulu – humainement, même à son procès – répondre à la question de sa divinité : à nous de voir, entendre, prier, accepter, adorer. La réponse vaut autant pour Lui-même que pour Satan : c’est devant le Seigneur ton Dieu que tu te prosterneras, et c’est lui seul que tu adoreras. Jésus ne répond que par l’Ecriture, elle est une unique prophétie, continue, prophétie de Lui-même, par tous et par Lui. Enseignement choisi cependant : vivre de toute parole qui sort de la bouche de Dieu… tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu, mise à l’épreuve que sont notre incrédulité et surtout notre désespérance… c’est lui seul que tu adoreras. Quarante jours au désert décapent : de même que la faute commise par un seul a conduit tous les hommes à la condamnation, de même l’accomplissement de la justice par un seul a conduit tous les hommes à la justification qui donne la vie. Placé en exergue : le don gratuit de Dieu et la faute n'ont pas la même mesure.


[1] - Genèse II 7 à 9 & III 1 à 7 ; psaume LI ; Paul aux Romains V 12 à 19 ; évangile selon Matthieu IV 1 à 11

samedi 12 mars 2011

je ferai passer ton char sur les hauteurs du pays - textes du jour

Samedi 12 Mars 2011


Retraites spirituelles ? soit ! orientation de vie, recul et décision à prendre. J’ai connu cela : immersion, oui, clarté sur la conduite à tenir ? non. Intimité avec Dieu autant que l’humain, enkysté dans ses conditions de vies, et X paramètres lui faisant courir mentalement et parfois physiquement un peu partout, to go astray, peut en avoir la sensation. Ce qui est souvent recherché, mais n’est pas un but ni même une approximation de la réalité. Se tenir devant Dieu, et puis le reste, c’est Dieu… Ou retraite de simple réimmersion, de consécration, soit ! aussi. Depuis plus de dix ans, je n’en ai plus vécu d’aucune des deux sortes. Le don qui m’a été fait du mariage et de la vie conjugale me suffit, au moins toutes ces années-ci, et particulièrement ce matin. Tolérance, patience, écoûte, décentrement, ma femme m’y conduit, l’atteindre et la rencontre est comme cela. Et ce me semble un chemin où Dieu se trouve aussi et particulièrement. Le fruit, ce sont les riens d’une réponse de l’autre, c’est la brise où Elie apprend que Dieu est. L’amour donne des forces en tous les registres, dont la science a parfois l’intuition, que le spirituel et l’apologétique, ou des morales un peu figées prêchent mais du dehors d’une expérience plagiée. Et pourtant c’est décisif. Je ne dis pas la passion que j’ai souvent vécue, elle est mortifère, prédatrice, même si l’amour parfois s’en sert en préface… Vie conjugale, grand et royal chemin (de perfection, si je prends le mot avec humour et humilité – en tout cas d’accomplissement et de rééquilibrage), chemin qui s’ouvre, se propose, s’impose à tout instant, il est toujours pour le premier pas, on en a l’élan, mais c’est un chemin où l’on ne court pas, un chelmin qu’on ne connaît qu’a posteriori, dont on ne se souvient pas au moment de l’épreuve qui nous le fera découvrir, ce n’est jamais une redécouverte, c’est la découverte.

Hiroshima, le tremblement de terre de Lisbonne, hier vers quatorze heures quarante cinq, le Japon. L’hégémonie américaine d’il y a dix ans encore se mesure à ce qu’une catastrophe réelle mais très mineure par rapport à ce que vit le Japon depuis vingt-quatre heures, a changé l’histoire et toutes les tragédies et même des rapports entre civilisations (merveille des Arabes dont les révoltes, révolutions exigences et prises de conscience ne sont – en ce moment – en rien intégristes, en rien haineuses contre l’étranger, en rien anti-« Occident » ou Etats-Unis, c’est la première fois depuis les années 40 qu’éclate et perdure un mouvement aussi fort, et, relativement au monde, universel, quoiqu’il inspire quelques méthodes aux Chinois de la base et du mal-être). Il est probable que cette catastrophe ne changera pas l’histoire, ne fera pas date universelle, et que nous n’allons pas même réfléchir davantage – cycle des négociations de Copenhague – à notre compréhension de ce qui meut et abîme notre planète. – Je n’ai appris cela que par ma chère femme, la radio de la voiture sur l’autoroute du retour de mes aimées d’est en ouest.
Prier, communier avec cette souffrance nationale et personne par personne, atroce, sans préavis, peut-être des prémonitions individuelles ? mais aucun dispositif de prévision scientifique et technique… je me garde des rapprochements avec « la fin du monde » et avec ce que Jésus annonce devoir accompagner le retour du Fils de l’homme.Prier… mes proches, mes correspondants, le monde entier et chacun à l’heure de « sa » mort : grâce de vivre celle-ci comme un début. [1] Jésus remarqua un collecteur d’imôts… Il lui dit : ‘ Suis-moi ’. Le rêve, mon rêve… tant cherché, pensé à mon adolescence et ensuite. La vieillesse proche, je comprends cet appel, l’entend, il n’a jamais cessé, il est toujours actuel et décisif. Abandonnant tout, l’homme se leva et se mit à le suivre. Là, le rêve de Dieu. Au « paradis », cf. la Genèse, il n’y a pas à suivre, l’homme est avec Dieu, et il y a rendez-vous chaque soir quand Dieu se promène… pour profiter de l’heure la plus suave… tombés où nous sommes, nous gratifions Dieu quand nous Le suivons : choisis la vie ou la mort, la bénédiction ou la malédiction. Soit ! mais Lévi, alias Matthieu, suit-il ? réellement ? non, il court faire préparer un festin ! Il accueille, suivre c’est recevoir, accueillir celui qu’on suit. Celui… Vocation = Conversion = Fête. Rites, et liturgies suivent alors qu’Isaïe sait décrire comme les meilleurs de nos poètes : je ferai passer ton char sur les hauteurs du pays. Et rappel… tout don est en fait une réintégration : je te donnerai pour vivre l’héritage de ton père.



[1] - Isaïe LVIII 9 à 14 ; psaume LXXXVI ; évangile selon saint Luc V 27 à 32

vendredi 11 mars 2011

alors, si tu appelles - textes du jour

Vendredi 11 Mars 2011




Hier soir

Denis M. à La Flatière : un village entier acheté m’avait-il expliqué à mon premier appel pour son installation, des communications souterraines pour la saison des intempéries, le « balcon » réputé sur le Mont-Blanc : je m’y étais rendu il y a une trentaine d’années peut-être, y rencontrant Jacques Chapsal, l’ancien directeur de Sciences-Po. Paris, sans être frappé par rien sinon par la grandeur des volumes, le bois omniprésent, une ambiance de vide au contraire des exiguités de Manrèse, à Clamart. Il n'y avait quasiment personne, quand je suis allé jusques là-haut, familier de la chaîne du Mont-Blanc au pied de laquelle Maman avait la disposition d'un châlet chaque été un mois. Appelé à quatre heures puis à sept heures, complexité pour atteindre les gens mais après tout ils ne sont pas là pour du téléphone avec leurs amis du dehors. Le programme me semble très chargé. Description des lieux par la standardiste. La chapelle en bois date de 1972, l’ai-je connue ? Capacité d’accueil de 200 lits. Salle de conférence pas du tout grande mais avec des recoins d’où l’on peut voir le conférencier de partout.

En musique, Haydn… je fais le ménage en bas, complètement mais à sec et au balai. Bonheur de ce genre d’exercice qui centre sur la présence de Dieu sans parole ni même prière, si tant est que je puisse définir la prière et sur mes aimées, encore sur l’autoroute. Solitude apparente qui est une sorte de soleil, il m’est donné de m’irradier moi-même de l’amour divin – un jour le concevoir, le recevoir, en vivre totalement, ce qui est pour le moment de ma vie indicible et inappréhensible – et de l’amour de ma femme et de notre fille, amour pour elles, amour d’elles, et memento des vivants, et communion des saints, en prime puisque le bonheur, forcément, se partage et s’envoie, se rayonne, puisqu’il est fondamentalement reçu. Et seulement reçu en compagnon fidèle de l’amour. Voilà les fruits du balai, du silence et de Haydn…

J’ai Denis M. à l’heure convenue : deux instructions-conférences le matin séparée par un petit office, le déjeuner à midi et quart, le dîner à sept heures et quart, rien le soir, sauf ce soir : les confessions qui l’intéressent beaucoup par avance (confesse-t-il chez nous dix personnes par an ? lui-même se confesse-t-il ?), la messe est à trois heures, très belle liturgie, chapelle curieuse, cinq prêtres et un diacre, cent cinquante retraitants, salle de conférence en contrebas. Cet après-midi au lieu de la troisième instruction, conférence-causerie de trois personnes sur Marthe Robin, sa spiritualité, et une projection ensuite. Il ne savait rien d’elle, sinon Chateauneuf-de-Galaure, n’a pas pris de notes. Je n’ai moi-même que l’image d’une femme abîmée et douloureuse et que l’évocation de la chambre obscure et d’une non-alimentation selon les modes ordinaires. Je n’aime pas, l’adjectif me manque, l’extraordinaire ou l’exceptionnel ou la simplicité par exagération. Paray-le-Monial et les différents accueils avec des noms de Juges ou de Prophètes de l’Ancien Testament m’avaient paru raéliens et affectés. Mais il faut voir… admettre le réel, et regarder à partir de là. Nos temps sont singuliers à leur manière qui en rejoint d’autres d’anciens temps ou de civilisations et religions très différentes. Je me sens pour ma part plss proche de saint Bernard entre l’église et le cloître, sans images, dédiés à la lumière totalement par une architecture très ésotérique à force d’épuration, et un apostolat dévorant, d’une puissance historique exceptionnelle, toute la politique du temps et le mouvement des croisades. Aujourd’hui, la croisade, c’est d’unir Islam et Eglise pour rendre à notre époque repères et autorité morale, car la révolte pour la démocratie mais aussi pour la baisse des prix n’aura qu’un temps et sera probablement « récupérée » tandis que cette alliance, si nécessaire, peut fonder…

Maintenant

Prier… certitude d’être dans la main de Dieu, à tous égards (certitude pas seulement sécurisante au plan psychologique superficiel, mais explicitant la conscience de tout le chemin et du temps et de la maturation priante à parcourir, à recevoir de parcourir pour vraiment désirer Dieu et enfin « comparaître » devant Lui, alors le Christ des évangiles et de l’Eglise contemporaine qui en attestent). [1]Le Christ, référence de tout. Les invités de la noce pourraient-ils donc faire pénitence pendant le temps où l’Epoux est avec eux ? Jeûne, abstinence (ce n’est pas une redondance, je pense que c’était à l’origine une morale et une pratique conjugales, faisant que Pâque était aussi la retrouvaille du bonheur de la chair, de sa résurrection, le carême comme les trois jours de prière et d’abstinence de Tobie et de Sarah sur le point de s’unir et de s’étreindre) sont en relation avec la joie, la félicité, l’accomplissement, les noces. Alors ta lumière jaillira comme l’aurore, et tes forces reviendront rapidement. Ta justice marchera devant toi et la gloire du Seigneur t’accompagnera. Alors, si tu appelles, le Seigneur répondra ; si tu cries, il dira ‘ Me voici ’. Magnifique écho à cet autre passage, celui du priant venant à l’autel : tu ne voulais ni sacrifice ni holocauste, alors j’ai dit : ‘ me voici ’. Religion pas seulement de relation (acquise ?), mais de rencontre. Dans ce stade de ma vie, de nos vies, nous ne vivons, mais n’est-ce pas l’essentiel, que ce mouvement-là, la marche l’un vers l’autre, vers l’Autre. Me voici, dis-je. Me voici, répond le Seigneur. Les invités de la noce….




[1] - Isaïe LVIII 1 à 9 ; psaume LI ; évangile selon saint Matthieu IX 14.15



jeudi 10 mars 2011

choisis - textes du jour

Prier… les yeux fermés, le signe de la croix. [1] Deux discours du Christ, l’un à la foule, la prophétie du triduum pascal, Jésus est son propre prophète, le plus précis, le mplus aurtorisé, le seul définitif : Il faut que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les Anciens, les chefs des prêtres et des scribes, qu’il soit tué, et que, le troisième jour, il ressusicte. Précision, mais fatum ? nécessité très avancée par Paul. Mentalité juive ? mentalité de toute une époque, y compris chez les Grecs et les Romains ? lecture de l’Histoire par le seul prescient ? clé à obtenir dans la prière aujourd’hui. Nécessité et liberté d’ailleurs ne soint pas antinomique en termes amoureux. L’explication de l’amitié mutuelle par Malherbe ou La Boëtie. C’est plus la cause qu’il faut regarder que la conséquence. Deuxième discours, non plus aux disciples qui était de l’ordre de la révélation, mais à tous : le comportement, la leçon. Celui qui veut sauver sa vie la perdra, mais celui qui perdra sa vie pour moi la sauvera. L’ « imitation de Jésus Christ » n’est pas dans une gestuelle mortifiante, encore que la maîtrise de soi peut déboucher sur une réelle amélioration de notre vie pratique et de notre relation à nous-mêmes et aux autres… elle est dans cette attitude d’âme. Qu’il se renonce, qu’il prenne sa croix chaque jour, et qu’il me suive. Ailleurs, Jésus précise que le fardeau est doux et léger. Ce ne fut pas le cas du sien, qui était lourd de nous tous, et c’est cela qui nous exonérait our toujours. Dialogue direct, comme souvent dans la geste mosaïque, de Dieu à nous : je te propose de choisir entre la vie et la mort, entre la bénédiction et la malédiction. Choisis donc la vie, pour que vous viviez, toi et ta descendance, en aimant le Seigneur ton Dieu, en écoutant sa voix, en vous attachant à lui.

[1] - Deutéronome XXX 15 à 20 ; psaume I ; évangile selon saint Luc IX 22 à 25

mercredi 9 mars 2011

- textes du jour

Oui, les Cendres. La poussière, celle de la tetrre, des végétaux broyés et brûlés pour la liturgie, l’aboutissement sec d’une pourriture et de toute usure, du détachement universel, inexorable. Cet évêque, impliqué bien plus que dans la gestion des ressources humaines de son diocèse – à l’instar de ses deux homologues de cet été défiant le pouvoir en communiquant sur les Roms et les gens du voyage, ou cet autre s’exclamant en homélie à Lourdes et osant le parallèle qui fait hurler ceux qui cependant appellent à perpétrer les mêmes crimes et comportements qu’antan – cet évêque anxieux à l’angoisse : que faire pour nos frères chrétiens au Proche-Orient ? comment faire se mouvoir la « fille aînée de l’Eglise » qui a la chance d’accueillir assez de musulmans en elle pour inspirer le diaologue dont toute religion inspirée et monothéiste, dont tout homme de bonne volonté est – en réalité – capable, revenant en lui-même et considérant les cendres qu’il deviendra… Apprendre que dans un lieu de retraite catholique, au site admirable (la chaîne du mont-Blanc, sans vis-à-vis que la vallée en creux), un cycle sur le Notre Père achalande plus de cent cinquante personnes, que la semaine précédente près de trois cent étaient là sur quelque autre thème, ne m’a pas réjoui. J’ai au contraire été impressionné, avec plutôt un sentiment de peur : le succès entre soi des « communautés nouvelles », le regard des « illuminés », un vocabulaire pathétique de décalage. Je ne suis pas attiré. Expérience à laquelle j’ai été traîné à un après-midi à des Béatitudes… Je me trompe peut-être. Dieu en vase clos, chercher Dieu ainsi, tandis qu’au Proche-Orient, des communautés témoin direct du premier apostolat de l’Eglise en début, pas du tout fondées par le colonialisme et la « propagation de la foi », sont en danger et qu’un ministre pakistanais, chrétien, partage – toute la symbolique et la féondité, j’en suis sûr, sont là – avec un gouverneur de province musulman, la gloire, l’honneur du martyre, de l’unique martyre. Du « haut » de mes soixante-sept ans, je sais bien que je L’ai fréquenté dans ce genre d’exercices, que je L’y ai supplié, mais je ne L’ai rencontré que dans ma vie, aidé par la liturgie, porté par les textes et leur présentation en Eglise, mais je ne Lui ai cédé que dans la vie. Au maximum, quarante personnes, et au soir de son existence humaine, des retraites décommandées puisque les inscrits dont moi n’étaient que deux, Jean Laplace savait faire d’une exhortation et des Exercices spirituels un retour à la vie concrète. Dans la grotte de l’Apocalypse, à Patmos, et au pied de la Chora (le monastère orthodoxe surmontant l’île grecque au possible comme sur beaucoup de celles en mer Egée), j’ai lu saint Jean naturellement mais aussi Paul Nothomb (sans doute le père d’Amélie), un livre étonnant : L’homme immortel, montrant que la poussière n’est pas la mort, mais l’éternité, c’est cette part de nous qui est insécable. Ce matin, en messagerie, un ami que j’interroge sur la santé de son père, Africain, musulman, venant du Sahara pour ses examens : Il doit voir son médecin au moins une fois par an pour s'assurer que les cellules cancéreuses n'ont pas métastasé. Son medecin a dit que, pris il y a 15 ans, cela aurait été enlevé en une petite opération. Là, il a subi une intervention de 14h d'affilée et ça a coûté plus de 100.000 euros; Mon père n'a pas le droit à la sécurité sociale, un … lui a proposé de lui faire une vraie-fausse, mais il a refusé tout net, préférant se ruiner et faire appel à la solidarité familiale plutôt que de voler le système sanitaire français ou frauder à la carte vitale. Cendres, gage de notre immortalité, humanité faite de résurrection.
Prier ainsi… au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, voix de notre fille pour ces mots, en écho tendre et fraternel de ceux dont je prends pour nous trois l’initiative… toi, quand tu pries, retire-toi au fond de ta maison, ferme la porte, et prie ton Père qui est présent dans le secret… Quand tu jeûnes, parfume-toi la tête et lave-toi le visage ; ainsi, ton jeûne ne sera pas connu des hommes, mais seulement de ton Père qui est présent dans le secret… Que ton aumône reste dans le secret. [1] Mon frère aîné admirable… peut-être devrais-je cesser ces partages du moment matinal dont j’ai contracté « l’habitude », le secret… mais aussi la communion, évitez d’agir devant les hommes pour vous faire remarquer. Jésus peine à enseigner ses disciples, la révélation (majuscule), ce sera la croix qui s’annonce mais ne se prêche pas, sauf à la proposer directement et à la prophétiser, mais le comportement, les égards, la discrétion… le Christ les dit et les pratique. Celui qui n’a pas connu le péché, Dieu l’a pour nous identifié au péché des hommes, afin que, grâce à lui, nous soyons identifiés à la justice de Dieu. Prière du misérable, déboussolé, meurtri, aimant. A tous vents ? Rends-moi la joie d’être sauvé ! … Et le Seigneur s’est ému en faveur de son pays, il a eu pitié de son peuple. Ainsi soit-il aujourd’hui et demain comme ce fut hier. Amen.

[1] - Joël II 12 à 18 ; psaume LI ; 2ème lettre de Paul aux Corinthiens V 20 à VI 2 ; évangile selon saint Matthieu VI 1 à 18 passim

mardi 8 mars 2011

cette vie que Dieu donnera à ceux qui ne perdent jamais leur confiance en lui - textes du jour

Mardi 8 Mars 2011

Prier…[1] le signe de la croix avant de lire. Un jour, Tobie, fatigué après avoir enterré les morts, rentra chez lui, s’étendit contre le mur et s’endormit. Pendant son sommeil, des hirondelles firent tomber de leur nid de la fiente chaude sur ses yeux, et il devint aveugle. Talent du conteur, les situations, l’époque, les dialogues et l’on comprend la maison, à claire-voie et que Tobie est un homme d’accueil. Il respire une humanité accomplie. C’est également le type de juste qu’affectionne la Bible, dans le paroxysme que donne le livre de Job. Dieu permit cette épreuve pour que Tobie donne à la postérité un exemple de patience, comme le saint homme Job. Comme Tobie, depuis son enfance, avait toujours eu la crainte, et observé ses commandements, il n’en voulut pas à Dieu pour le malheur qui le frappait, mais il resta inébranlable dans la crainte de Dieu, lui rendant grâce tous les jours de sa vie. Il n’y a pas de problème du mal, il y a l’accueil du mal qui donne à celui qui le reçoit la grâce en même temps de tout mettre en perspective. Le malheur fait attendre, produit l’attente, il procure même le redoublement de la relation intime avec Dieu, désormais jusqu’à l’âme, aux fibres du corps distendu et écartelé (le Christ en croix). Profession de foi de Tobie (comme dans Job, il y a ce verset, chronologiquement le premier dans l’histoire spirituelle de l’humanité, du monothéisme, attestant la foi dans la résurrection – verset il est vrai de traduction multiple, car – hasard ? – il est en partie corrompu et l’exégèse a varié [2]) : nous attendons cette vie que Dieu donnera à ceux qui ne perdent jamais leur confiance en lui. Dieu fait homme (autre façon dans l’Ecriture de révéler et dire la résurrection de la chair) a la même indépendance de jugement que Tobie, raillé par sa femme : tu es toujours vrai, tu ne te laisses pas influencer par personne, car tu ne fais pas de différence entre les gens, mais tu enseignes le vrai chemin de Dieu. Dans les évangiles, comme dans l‘expérience humaine, le démon est le premier à reconnaître Dieu. Mais lui sachant leur hypocrisie, leur dit : ‘Pourquoi voulez-vous me mettre à l’épreuve ?’ . Scenario des trois tentations au désert. Réplique dialectique du Seigneur. Imparable. Mettre Dieu à l’épreuve, c’est simplement manquer de foi en Lui. Mais Lui sait nous en rendre un peu par des manières tout humaines.

[1] - Tobie II 10 à 23 ; psaume CXII ; évangile selon saint Marc XII 13 à 17

[2] - Job XIX 25.26.27 – anciennement traduit selon la Vulgate : Car je sais que mon Rédempteur est vivant, qu’au dernier jour je me lèverai de terre, que de nouveau je serai entouré de ma peau et que, dans ma chair, je verrai mon Dieu. – La Bible dite de Jérusalem traduit maintenant (1998) : Je sais, moi, que mon Défenseur est vivant, que lui, le dernier, se lèvera sur la poussière. Une fois qu’ils m’auront arraché cette peau qui est mienne, hors de ma chair, je verrai Dieu. Celui que je verrai sera pour moi, celui que mes yeux regarderont ne sera pas un étranger. Elle traduisait autrefois (1956) : Je sais, moi, que mon Défenseur est vivant, que Lui, le dernier, se lèvera sur la terre. Après mon éveil, il me dressera près de lui et, de ma chair, je verrai Dieu. – CHOURAQUI donne : Et moi, je le sais, mon racheteur est vivant. En dernier, il se lèvera sur la poussière. Derrière ma peau, ils ont buriné cela ; dans ma chair, je contemple Eloha. Ce que, moi, je contemple en moi, mes yeux le voient, pas un étranger. – Enfin, les littéraires d’aujourd’hui (Pierre ALFERI et Jean-Pierre PREVOST, « nouvelle traduction » Bayard.Mediaspaul . 2001) écrivent : Je le sais : mon racheteur vit. Tout au bout il va se dresser sur la poussière – de ma peau rongée jusqu’au bout de ma chair, je contemplerai Eloah. Je le contemplerai pour moi, de mes yeux : nul autre que lui.
Je peux lire Job – depuis que j’ai traversé ce qui s’appelle cliniquement une « dépression » et que j’ai expérimenté, selon l’école lacanienne et son reçu par le service de santé des Armées (Val-de-Grâce), l’entretien psychothérapeutique (non pas l’analyse) avec une/un psychologue – comme un entretien de ce genre : il est décisif que ce ne soit pas un monologue et qu’il y ait échange et validation, il l’est tout autant que le patient n’éprouve et ne reconnaisse aucune culpabilité. A ces conditions, les repères se retrouvent. Dans le cas de Job, Dieu se donne et la restauration-guérison est complète. De l’épreuve, sort l’homme accompli qui, auparavant, n’était qu’en fragile gestation. – Il me faut travailler ce livre tant en poésie, qu’en perception-analyse humaine de la mort (la dépression est la tentation de préférer la mort, son attrait), qu’en enseignement, donc, sur la vie, c’est-à-dire la résurrection de la chair et la vie éternelle, en communion avec toute la création, tout le vivant. Mais par construction toute la création, même ce que nous disons : matériel, est vivante.

lundi 7 mars 2011

qui aime entièrement sa volonté - textes du jour

Lundi 7 Mars 2011


Prier…[1] tout y est pour le romanesque, le livre de Tobie, dont Sylvie Germain a su tirer un chef-d’œuvre [2] et l’enseignement sur le mariage, qui comme celui d’Isaac, se fait par des truchements providentiels et suggère ce à quoi je fus tant attaché dès mon adolescence, la rencontre et l’union par prédestination. Mais combien longtemps je me suis trompé sur la figure de celle-ci… Pour l’heure, c’est d’un rite essentiel, la piété envers le smots, envers ce qu’il nous reste (quelque temps) d’appréhensible d’un homme revenu à la vie éternelle. Ambiance qui est celle du livre des Maccabés. Tobie craignait Dieu plus que le roi. Le rite sans doute, mais au risque capital : tous ses proches le critiquaient. Parabole des vignerons homicides. Les deux récits donnent la société humaine – bien contemporaine de la nôtre. Que fera le maître de la vigne ? Il viendra, fera périr les vignerons, et donnera la vigne à d’autres. Jusques là, rien que d’humain, la loi du talion. Mais en quoi Jésus provoque-t-il la haine de ses auditeurs, la hiérarchie religieuse ? La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre angulaire. … Ils avaient bien compris que c’était pour eux qu’il avait dit cette parabole. Etonnante mutuelle fascination des chefs des prêtres, des scribes et des anciens, tous coalisés (leur situation et leur prestige en question devant le peuple, qu’ils sauront ultimement manipuler) et le Christ qui ne les repousse pas, se laisse entourer et tâche de les enseigner. Sans illusion. Parabole de ma résistance, de mes incrédulités face à la grâce, face à la radicalité de la foi, et surtout de l’appel à la charité. – Revenant au début de nos textes du jour, je remarque que l'ensemble du prologue de Tobie se situe dans ces repas dont Jésus se sert si souvent pour évoquer le royaule des cieux et les manières d'en manquer l'entrée. Il y a aussi cet appel au partage, et enfin, puisque l'époque était à la persécution, il y a le cercle de la fidélité eucharistique. Rite ou liturgie ? Nous ou Dieu ? Tout est organisé par nous, et voici l'épreuve de notre foi ou plutôt de notre appartenance : un jour de fête du Seigneur, où l'on faisait un bon repas dans la maison de Tobie, celui-ci dit à son fils : 'Va chercher quelques hommes fidèles à Dieu, appartenant à notre tribu, pour qu'ils festoient avec nous.' Le fils s'en alla, mais revint lui annoncer qu'un Israëlite, étranglé, gisait dans la rue.


[1] - Tobie I 1.2 & II 1 à 9 ; psaume CXII ; évangile selon saint Marc XII 1 à 12

[2] - Tobie des marais (Gallimard) l’action se passe dans les années 30, la plume est parfois de Bernanos pour le curé de Lumbres, l’ange et le chien sont magnifiques crime passionnel à la fin

dimanche 6 mars 2011

d'autres dieux que vous ne connaissez pas - textes du jour

Dimanche 6 Mars 2011


Prier…[1] thème proposé, cette sagesse cherchée et, selon les textes d’hier, trouvée. Dans mon expérience aussi. Apparemment, rationnelle, la pratique étant aussi décisive que la compréhension : tout homme qui écoute ce que je vous dis là et le met en pratique est comparable à un homme prévoyant qui a bâti sa maison sur le roc… et tout homme qui écoute ce que je vous dis là sans le mettre en pratique est comparable à un homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable. L’imprévoyance autant que l’espérance ayant caractérisé mes comportements intimes autant que pratiques depuis que je suis né, quel est donc ce message ? il est temps de l’écouter : il faut faire la volonté de mon Père dit le Christ aux siens : il ne suffit pas de me dire ‘Seigneur ! Seigneur’. L’ai-je dit ? encore moins fait ? L’Ancien Testament, Moïse chef de guerre, libérateur mais surtout législateur – en instrument fidèle, quelque part il est dit de lui : pas plus modeste que Moïse. Que rapporte-t-il de Yahvé ? je vous donne le choix entre la bénédiction et la malédiction. Ailleurs, entre le bonheur, la vie et la mort. Nous avons le choix, j’ai le choix, Dieu crée les vivants : libres. Et pourtant les appelle à une certaine obéissance ! bénédiction si vous écoutez les commandements du Seigneur votre Dieu que je vous donne aujourd’hui. Or, aussi bien dans le texte de maintenant, que dans les évangiles, les énumérations (j’ai entendu de Denis M. que les contemporains de Jésus en comptaient 666 avec évidemment toute une hiérarchie, en fait un code pénal) lassent Dieu le premier. Jésus pose des questions de cours à ses interlocuteurs sur la loi, les commandements et envoi manifestement à plus loin, plus profond, expliquant la minutie de Moïse par la dureté de coeur de ses ouailles (dont le fondateur d’ailleurs se plaint à Yahvé en tête-à-tête). Alors, je commence à comprendre : communion, étreinte amoureuse, Dieu par le truchement de ses prescriptions et commandements, recommandations. Mettez-les dans votre cœur, dans votre âme. Attachez-les à votre poignet comme un signe, fixez-les sur votre front. Appropriation, intériorisation d’un objet mais parce qu’il vient de Dieu. Et ouvrant ces textes, j’avais d’abord lu : si vous abandonnez le chemin que je vous prescris aujourd’hui pour suivre d’autres dieux que vous ne connaissez pas. … Or, toute ma vie m’a fait connaître ce Dieu, Dieu de ce matin, Dieu de mon réveil et de mon lever, Dieu des commandements, de la liturgie et de nos erreurs qui ne sont erreurs que par rapport à Lui et à la nature qu’Il nous a donnée, aux responsabilités qu’Il nous a conférées. Credo de Paul, fréquent, lui pourtant si juif et si formé au mosaïsme : une libération mentale autant qu’une conversion à un autre zéle : nous estimons que l’homme devient juste par la foi, indépendamment des actes prescrits par la loi de Moïse. L’Apôtre des gentils est tout proche du Prophète des musulmans dont la proposition fondatrice n’est qu’apparemment inverse : la foi native et la faute étant de la renier. Tous deux ensemble professent que la foi est décisive. Jésus y ajoute qu’elle sauve, qu’elle peut tout faire et tout obtenir.


[1] - Deutéronome XI 18 à 32 ; psaume XXXI ; Paul aux Romains III 21 à 28 passim ; évangile selon saint Matthieu VII 21 à 27


samedi 5 mars 2011

un seul sacerdoce

celui qui me donne la Sagesse - textes du jour

Samedi 5 Mars 2011


Prier… [1] Quand j’étais encore jeune et que je n’avais pas erré çà et là, aux yeux de tous j’ai cherché la Sagesse dans ma prière. L’ai-je vraiment fait, tout occupé de savoir, de connaître et de pratiquer ce que je devais être, et je n’ai pas eu de réponse. Ai-je été disponible ? Il m‘a suffi de tendre un peu l’oreille pour la recevoir, et j’y ai trouvé de grandes leçons. Conditionnel passé, début, aussi, de la règle de saint Benoît, autour de laquelle j’ai tourné, sans y pénétrer ni même la lire en entier. J’ai déploré de la connaître si mal, j’ai marché tout droit vers elle, c’est dans la pureté que je l’ai trouvée, c’est-à-dire dans mon mariage puis dans la pternité qui m’a été donnée, dont je ne me souviens plus même que je les demandais. J’ai trouvé l’intelligence, c’est pourquoi je ne serai jamais abandonné. Paradoxe, au contraire, les chefs des prêtres, les scribes et les anciens ne trouvent rien et la manière dont ils vont à Jésus, le prenant pour un simple truchement – ce qu’il est d’une certaine manière, mais il l’est de Dieu en étant Dieu lui-même – les font échouer. Voulant amener le Christ sur leur terrain, Jésus les y fixe. Répondez-moi. Sécheresse et stérilité de toute question mal posée, de toute enquête, de toute démarche, de toute prière posées selon nous. Et pourtant ces gens brûlent, au sens de cache-tampon. Leur empêchement est social. Ils redoutaient la foule. Ils ne sont renvoyés qu’à eux-mêmes. Le silence-disponibilité impose le silence-défaite. Jésus s’appuie sur Jean pour défaire ses détracteurs. Le Précurseur l’aura été de tant de manières, du Magnificat qu’il entend in utero à son martyre, à la formation de plusieurs des disciples de son maître et à ces dialectiques qu’il permit au Messie à partir de lui-même mort. Vocation qui, avec un tempérament sans pareil, aura été totalement instrumentée par Dieu. Et moi aujourd’hui : le commandement du Seigneur est limpide, il clarifie le regard.


[1] - Ben Sirac LI 12 à 20 ; psaume XVIII ; évangile selon saint Marc XI 27 à 33

vendredi 4 mars 2011

il donne aux humbles l'éclat de la victoire - textes du jour

Vendredi 4 Mars 2011



Prier… entrer dans la prière comme dans l’eau décisive (baptême, ensevelissement, étreinte mais ce comble de soi qu’est la disponibilité, l’écoûte et l’accueil). Les marchands du Temple, Jésus et eux. Aucune religion écrite n’est aussi âpre avec l’argent et ceux qu’il domine, et notre Eglise – au contraire ? – est plus que jamais précautionneuse en textes du magistère et en relations concrètes, ce qui d’ailleurs, autant que je devine pour la France, ne la rend pas pour autant florissante… [1] Je lis… Jésus est circonspect, je le remarque pour la première fois, le récit de l’expulsion (il renversa les comptoirs des changeurs et les sièges des marchands de colombes, et il ne laissait personne traverser le Temple en portant quoi que ce soit, autrement dit, « il casse la baraque » et s’approprie la police des lieux, revendiquant qu’il est souverainement chez Lui : ma maison s’appellera maison de prières) est très encadré. De deux manières, le figuier qui se refuse à rassasier le Seigneur. Il eut faim. Voyant de loin un figuier qui avait des feuilles, il alla voir s’il y trouverait quelque chose… le lendemain, ils virent le figuier qui était desséché. Jésus, très humainement, a faim et il se venge… contre un arbre ! Coléreux, le Seigneur ! Ce qui dans la version de Marc, n’est pas dit du dérangement violent des marchands, à qui il est plus reproché une trahison de la destination des lieux que leur commerce intrinsèquement. Mais c’est le prologue qui me frappe : Jésus entra à Jérusalem, dans le Temple. Il inspecta du regard toutes choses et, comme c’était déjà le soir, il sortit avec les Douze pour aller à Béthanie. Il y a donc préméditation, il y a aussi la volonté de tout faire au grand jour, enfin le Christ ne prie pas au Temple. La leçon est pourtant sur la prière, inséparable de la foi, expression-même de la foi, d’où les miracles. S’il ne doute pas dans son coeur mais croit que ce qu’il a dit va arriver, cela lui sera accordé. D’une certaine manière, la prière est création et la Genèse, la création du monde, du vivant et du couple humain est la prière de Dieu ! le mouvement est le même. Dieu dit… Tout homme qui dira à cette montagne : ‘Enlève-toi de là, et va te jeter dans la mer’, s’il ne doute pas dans son cœur, mais croit ce qu’il dit… Tout ce que vous demandez dans la prière, croyez que vous l’avez déjà reçu, cela vous sera accordé. Texte qui me laisse pantois. Que les fidèles exultent, glorieux, criant leur joie à l’heure du triomphe. L’évangile est inépuisable car il est anecdotique. C’est sur un tissu historique, vécu qu’est brodé le texte de l’enseignement, et c’est selon une dialectique dont nous ne recevons pas que la somme mais avons chaque étape, que le salut – historiquement – est apporté. Dans mes débuts d’administration, une négociation multilatérale, plume en main, mon chef me répétait : collez au texte, mon vieux… l’évangile nous fait, d’abord, coller aux faits. Et il n’y a de commentaire « autorisé » pour ces faits que celui du Christ, qui en est d’ailleurs souvent l’auteur ou l’un des protagonistes. Le Prophète de l’Islam enseigne Dieu – et à juste titre et selon une expérience spirituelle incontestable et magnifique d’expression et de vécu – tandis que le Christ de l’évangile est raconté, les apôtres, les évangélistes donnent le matériau de leur expérience, l’extrapolation ne leur vient qu’à la Pentecôte. Ils ont vu, vécu, touché. Et nous avons avec eux, grâce à ces textes. Car le Seigneur aime son peuple, il donne aux humbles l’éclat de la victoire.

[1] - Ben Sirac XLIV 1 à 13 ; psaume CXLIX ; évangile selon saint Marc XI 11 à 25