jeudi 31 octobre 2019

rien ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu - textes du jour

Jeudi 31 Octobre 2019

08 heures 49 + La vieillesse, la moindre santé sont une chance, la chance d’une fin de parcours : l’incitation à la lucidité, au combat bien ciblé et selon un bon inventaire de nos forces. Et la grâce de Dieu, plus que jamais, en évidente compagne, l’Esprit Saint au coeur de nos comportements. Le discernement nous vient enfin, et j’ai le bonheur de ces deux semblables si aimantes et que je chéris, semblables parce que de même nature humaine, mais libres, différentes certes, mais l’une choisie et voulue chaque jour, et l’autre enfantée par nous. Merveilles de vivre cette existence et sur cette planète. Passion que ce soit à cette époque, requérant comme rarement autant depuis sointe-dix ans, notre action, notre vouloir, notre imagination, notre solidarité, tant elles font défaut, tant nos sociétés ont perdu le génie de s’organiser et de se trouver des dirigeants, des prophètes et des chefs.
 
Prier… Vous ne me verrez plus jusqu’à ce que vienne le jour où vous direz : Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! 1 Codicilles en antienne de la communion : tout ce que vous demanderez dans la prière, croyez que vous l’avez déjà reçu, cela vous sera accordé… je t’appelle mon Dieu, car tu peux me répondre : écoute-moi ! Entends ce que je dis. 2 Les oiseaux, chants et pépiements, espaces de silence, réponses. – Jésus, modèle de combattant, les pharisiens cherchent à l’intimider : pars va-t-en d’ici : Hérode veut te tuer… Conscience divine du Christ, homme parfait et total, Sa destinée, Sa passion. Inouïe et permanente agonie tandis qu’Il annonce LE règne, guérit, dialogue. Il me faut continuer ma route aujourd’hui, demain et le jour suivant car il ne convient pas qu’un prophète périsse en dehors de Jérusalem. Est-ce à Jérusalem qu’a été assassiné Itzsaak RABIN ? La résidence du Pape désormais à Jérusalem. Des faits et actes majeurs. Au lieu de la reconstitution d’un président des Etats-Unis prétendant avoir assisté en direct filmé l’assassinat du chef de l’État islamique, course du chien compris (faire mieux qu’OBAMA). Assassinat impossible sans les renseignements fournis par les Kurdes, eux-mêmes assassiné par le même fantoche, caricature de tout pouvoir, scène à la Sophocle. Félicitations de la gent politico-dirigeante, la nôtre au premier rang, spectacle de guignol, tandis que le monde et des centaines de milliers de personnes, de tous âges meurent par leur faute : volonté et parade des candidats à leur succession par réélection, et lâcheté des homologues et du parterre : nous… Voici que votre temple est abandonné à vous-mêmes. Notre attache, notre appartenance, notre salut et notre vie d’espérance : qui pourra nous séparer de l’amour du Christ ? la détresse ? l’angoisse ? la persécution ? la faim ? le dénuement ? le danger ? le glaive ?… rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est dans le Christ Jésus notre Seigneur. Ce temps, cette lecture, ces instants, cette communion avec chacune et chacun de mes destinataires : dédiés aux Kurdes, à ces musulmans de Birmanie, à… celles et ceux qu’on ne montre pas à nos télévisions.

1- Paul aux Romains VIII 31 à 39 ; psaume CIX ; évangile selon saint Luc XIII 31 à 35
2- Marc XI 24 & Psaume XVI

vendredi 25 octobre 2019

ce qui est à ma portée, c’est de vouloir le bien, mais pas de l’accomplir - textes du jour

Vendredi 25 Octobre 2019

18 heures 42 + Avaries en traitement de texte, longueurs de temps… Désastre qu’enregistre ce journal, qu’enregistre ma chronologie, plus rien n’est tenu depuis trois mois : dernière notation en chronologie, le 9 Octobre… J’écris ou tente d’écrire tandis que Marguerite, paisible, geeke, assise devant moi sur le canapé de rotin vert, le temps est blafard, la nuit tombe avec beaucoup de lenteur, ma chère femme à quelques courses alimentaires, un oiseau, qui se suspend au filet d’une des boules de graisse posées Tentative énième auprès de AK pour un appel d’EM à reprendre l’Europe à son point d’enlisement sinon de dégoût 1. Prier… les textes de notre jour, d’abord cursivement et sans pouvoir noter, que numéroter l’ordre de ma lecture. Vraie continuité 2 : ce sont les textes qui m’accueillent, puis me guident parmi eux, et non moi qui vais à eux ou chemine. Jamais je n’oublierai tes préceptes : par eux tu me fais vivre… Vous savez interpréter l’aspect de la terre et du ciel ; mais ce moment-ci, pourquoi ne savez-vous pas l’interpréter ? Et pourquoi aussi ne jugez-vous pas par vous-mêmes ce qui est juste ?… Je constate, en moi, cette loi : ce qui est à ma potée, c’est le mal... Au plus profond de moi-même, je prends plaisir à la loi de Dieu… Ce qui est à ma portée, c’est de vouloir le bien, mais pas de l’accomplir… Apprends-moi à bien saisir, à bien juger… Dialogue ce soir, comment vivre, pour quoi vivre ? Quelle nourriture ? Quel accompagnement, quel secours ? Mouvement de l’âme et apaisement qui me prennent et m’accueillent, que je ne savais pas même attendre ni demander.

Huit jours sans télévision, sans nouvelles que les titres en messageries des lettres périodiques. Des lieux et des moments, sans paroles, l’oeuvre humaine, des églises, non des moindres, compagnie qui m’honore et qui m’apprend, celle de notre fille, émotion silencieuse ou que je ne sais contenir, les sanglots m’aident totalement à m’abandonner ce que je ressens, la beauté, pas de chagrin, la posture de l’admiration 3.

Depuis notre retour mardi soir, images très fortes à la télévision. Arte : la politique de l‘enfant unique en Chine de 1979 jusqu’au 29 octobre 2015. Très différente de ce que je lis dans wikipédia, la présentation par deux journalistes et réalisateurs chinois, installés aux Etats-Unis et ouvrant aussi le dossier des adoptions, nous fait entrevoir la force de l’instinct maternel, des femmes s’enfuyant nues des hôpitaux ou cliniques pur ne pas perdre leur enfant, l’endoctrinement total par le régime, l’absence d’alternatives, des détresses, des horreurs (les foetus sur les décharges) et l’ambigüité des politiques d’adoptions, sans aucune “traçabilité”, lieux et circonstances de l’adoption sont factices et tous les mêmes. La question des mobiles : sociaux, économiques, n’est pas abordée, la comparaison avec l’Inde, aujourd’hui d’une population autour du milliard, n’est pas même évoquée. C’est la description en images et entretiens de l’atroce face-à-face entre la nature humaine dans ce qu’elle a de plus en plus intense, la maternité, et la raison d’Etat la plus indifférente à toute souffrance. La diffusion à deux reprises de L’allée du roi avec le portrait hautement vraisemblable d’un Louis XIV, conscient de ce qu’il est par fonction, mais d’une grande délicatesse, et parlant en alexandrins pas seulement selon Françoise CHANDERNAGOR.

Hier, Pascal BONIFACE (Liris, dont nous avons cotoyé le siège entre la place Léon Blum et le Père Lachaise, presque complet et calme : les huit ou neuf points sur notre globe, où l’homme fait nombre, fourmilière dans des artères urbaines. Colombie, Chili et ses réminiscences, Hong-Kong, Alger, Beyrouth, d’autres villes. Points communs, ces rassemblements protestataires ne suscitent aucune représentation politique, aucun chef au pluriel ou au singulier. Des résultats et des victoires impossibles ? des répressions, pas encore. Chez nous, mardi soir, EM en bras de chemise à Mayotte, parlant dès son atterrissage, les pompiers en grève par solidarité avec ceux de la métropole. Que ne dit-il pas seulement qu’il vient voir, comprendre et écouter, ne parlera qu’ensuite. Immigration, invasion de l’île : ses structures hospitalières par les Comoriens. Immigration, fermeté, etc… mais c’est le contexte qui devrait être cherché et exposé, ce sont toutes les Comores quels que sot leur statut, qu’il faut traiter. Comment ? Et à quel prix ? Pas de réponse immédiate, mais certainement l’ensemble est, en réduction de tous les modes politiques, sécuritaires, raciaux, financiers, ce qu’est l’immigration en Europe, en France. Et cet après-midi, conférence de presse lénifiante, monotone comme une homélie sans thème ni conviction que de remplir de mots un vide d’analyses et d’idées et sans qu’on voit le public réunionnais. Mais ma chère femme commente pratiquement : il fait ce qu’il peut, il est de bonne volonté, il est partout, alors que, moi, je n'entends que sa campagne binaire de 2022, LE PEN et lui, du bon pain. De plus en plus, m’apparaît cette lacune : du raisonnement, de la sensation mais pas une pensée sur l’époque, pas une réflexion périodiquement approfondie, longuement sur la dialectique de notre temps. Le court terme n’a de cesse. Accumulation de ce qui est sans portée : des textes, des organigrammes d’entreprises ou de pouvoirs publics, économies qu’annuleront ce qu’il faudra lâcher en ambiance d’émeutes et de blocages. Les trains, les urgences, la persistance de la pliante et du mécontentement, pouvoir d’achat, retraites, fiscalité. Pas de réflexions sur la dette publique. Fragilité extrême me semble-t-il, d’un système politique de solitude, de constante exposition de soi (sauf à Lubrizol ou en début de mandat, à Notre-Dame-des-Landes). Et des paroles qui ont prise sur quoi et sur qui, sans même qu’il y ait à discuter de leur fond ou de leur légitimité. Tandis que nous découvrons après la perte de notre industrie, l’enfoncement financier de notre agriculture et son déclassement, que nos grands équipements sont obsolètes ou insécure : les voies ferrées dans le Midi, datant de leur inauguration par Napoléon III, la centrale de Fessenheim… Ailleurs, il y a débat, les retraites et la pauvreté démographique en Allemagne (travailler jusqu’à 69 ans en 2070, 9 millions de retraités ne disposant au maximum que de 900 euros par mois). Pour ou contre les GAFA aux Etats-Unis… et ZUCKBERGER en commission du Congrès : réponses, je ne sais pas.
 
Et toujours, l’incertitude britannique et la démonstration quotidienne qu’il n’y a donc pas de vouloir européen. La Chine : l'horreur de ce camion frigorifique (–25°), 31 hommes et 8 femmes, transit arrivé de Zeebrugge, mais d’où partait-il. En fait un conteneur, sans intervention ni examen humains, depuis des semaines ? Ou des heures ? La démonstration qu’on fuit la Chine ? ou une provocation ?

21 heures 53 + Partout, les mêmes impasses. Je crois que la bataille, pas toujours explicite, pour la démocratie, décidera notre époque : certes, la dignité humaine, l’égalité, mais parce que c’est le mode le plus efficace et englobant, prenant les peuples pour les atteler au sauvetage de quantités de malheurs physiques et moraux.

1- Le 25/10/2019 à 08:54, Bertrand Fessard de Foucault a écrit à l’Elysée : ne pas laisser partir les Britanniques
Monsieur le Secrétaire général,
puis-je vous demander de transmettre au Président cette simple prière - répétée depuis le début de son mandat - l'Histoire retiendra que la France, conscience continue de l'espérance et de la solution européennes, aura su à l'ultime moment proposer à tous les dirigeants européens d'entendre la totale désaffection des peuples vis-à-vis des fonctionnements en vase clos de notre Union, et de reprendre à tous, y compris surtout avec les Anglais, une complète réécriture, une refondation de l'entreprise. Désincarnée, sans voix propre dans le monde, sans possibilité institutionnelle d'en appeler à elle-même, l'Europe est victime de tout et n'aide à rien, chez elle et dans le monde. N'importe quel peuple européen, consulté par référendum, comme le furent les Anglais, dirait non à ce que nous vivons. Les hésitations britanniques - si manifestes - sont celles de tous les Européens : notre système est invivable, livre nos industries, nos marchés à l'encan, mais qui renoncerait à la grande espérance.
Donnons à celle-ci son outil, la démocratie, l'élection directe de la présidente ou du président de l'Union, donnons au Parlement élu il y a déjà six mois sans que rien soit encore en place de la Commission à tout le reste, le mandat constituant. Le proposer ces jours-ci en urgence fera sortir tout le monde de sa petitesse, y compris nous...
Comment ne pas le demander ? Le Président de la République est en situation de faire cette proposition, d'en dire les perspectives. Nous ne pouvons ni continuer comme depuis l'ouverture du "rideau de fer",  ni laisser partir nos frères d'armes britanniques.
Très attentivement.
2- Paul aux Romains VII 18 à 25 ; psaume CXIX ; évangile selon saint Luc XII 54 à 59

3- légende d’un pêle-mêle hier matin « sur » Chartres , sa cathédrale, où nous avons marché un moment, étape que je voulais, l’intérieur « ravalé » comme sans doute jamais auparavant : Goethe : la plus belle faculté de l'homme est l'admiration. Je l'ai une nouvelle fois éprouvé au bonheur d'Hawaï, poisson rouge de son état, retrouvant son aquarium et sa douche d'air... en trouvant dans mon carnet de terrain des lignes de tendresse affectueuse spontanément improvisées par une de mes plus chères nièces et cette entrée tranquille dans mes notes ne m'avait jamais été donnée... au récit par un de mes neveux particulièrement généreux et sensible d'une réunion de sa génération où je fus évalué... à l'intensité d'un de mes meilleurs et plus jutes camarades de l'E.N.A. et à celle de son épouse intelligente d'amour... au dévouement solitaire de l'aîné d'un de plus chers compagnons de vie si tôt englouti par les spires d'un parcours qu'il n'avait pas voulu et où je n'ai pas su l'aller chercher... en vivant tout avec notre fille quelques jours d'une réunion familiale, autant souhaitée qu'appréhendée, à une la messe paroissiale de Saint-Antoine-de-Padoue au Chesnay, belle à sangloter, ce que je fis..., à la cité des sciences de la Villette, au cimetière du Père La Chaise, à notre place de la Concorde, aux cahutes et tentes de survie à des bretelles du périphérique parisien..., à la chapelle bleue de Manrèse (hauts de Clamart).


dimanche 13 octobre 2019

si nous manquons de foi - textes du jour

Dimanche 13 Octobre 2019

09 heures 41 + Grasse matinée jusqu’à passées neuf heures… Je mets en cercueil notre cher Tropique II  (+ mercredi 2 Octobre dernier dans la matinée), puis prier.

10 heures 15 + La mort, certes, passage, que l’on soit croyant à Qui que ce soit, ou à Qui que ce soit, ou pas, mais l’état du corps, de la chair à la suite de la mort, après la mort. Les vers sortaient par centaines, grouillaient venus à l’air « libre » depuis une ouverture au bas du petit cadavre totalement desséché, passé de son joli orange, lisse comme sans écailles, à un argent mat aux écailles hérissées. La tranquille leçon : ce ne peut être la fin.

11 heures 08 + Emmaüs, vivier d’expulsables : cette semaine, la mise en œuvre d’un système… Pamiers, Saint-Brieuc, Montluçon, Emmaüs en Ariège. Courriel à AK, dès ma lectio divina. Il était purifié ! Il retourna chez l’homme chez l’homme de Dieu avec toute son escorte… Puisque c’est ainsi, permets que ton serviteur emporte de la terre de ce pays autant que deux mulets peuvent en transporter, car je ne veux plus offrir ni holocauste ni sacrifice à d’autres dieux qu’au Seigneur Dieu d’Israël. 1En cours de route, ils furent purifiés. L’un deux, voyant qu’il était guéri, revint sur ses pas, en glorifiant Dieu à pleine voix. Il se jeta face contre terre aux pieds de Jésus en lui rendant grâce. Or, c’était un Samaritain… Tous les dix n’ont-ils pas été purifiés ? Les neuf autres, où sont-ils ? Il ne s’est trouvé que cet étranger pur revenir sur ses pas et rendre gloire à Dieu ! Et cadeau suprême du Créateur à Sa créature : Relève-toi et va : ta foi t’a sauvé. Le miracle, la guérison, sans doute notre résurrection à venir, la vie éternelle-même : œuvre et effet de notre foi, la foi (ta foi t’a sauvé)qui nous est donnée, cette foi qui m’est maintenue aujourd’hui depuis ma naissance en chair et corps. Si nous manquons de foi, Lui reste fidèle à Sa parole, car il ne peut Se rejeter Lui-même : Paul à Timothée, car quelle foi ? Jésus-Christ, ressuscité d’entre les morts, le descendant de David : voilà mon évangile.
22 heures 40 + Ecrit donc à AK pour ce qu’il vient de m’être donné à débrouiller, en sus de biens d’autres difficultés ou cas de personnes : notre couple de Géorgiens, aux multiples et complexes ascendances 2. Vendredi, manifestation devant la préfecture : Edith y participe retrouvant Ronan et quelques cégétistes de l’Education nationale : évoquant l’Abbé Pierre, elle s’étonne du silence de l’Église et, cet après-midi, nous sommes allés visiter Maya à Saint-Ave : nous rendre compte autrement que par les communiqués. Récit terrible mais posé, d’une femme bras et main bandés, que je regarde de profil car c’est Edith, à son côté et face à moi, qui installe la confiance. Langue française presque incompréhensible. Le cas est manifestement politique, et le recours à notre compatriote, devenue présidente de la Géorgie, va être plus délicat à motiver que je ne pensais. Entre mère et fils, celui-ci parlant couramment le français et ayant tout le dossier, et que j’irai voir en rentrant de Paris, la communication est en russe. Nous n’avons pas encore compris tout ce que produisit l’Union soviétique.

23 heures 50, France 5 + Un documentaire médiocre, désinformant, mais l’information a-t-elle jamais été tentée vraiment : je crois l’avoir en faits selon les interrogatoires de justice, et en proposition psychologique. Proposer cela à la revue EspoirL’affaire Markovic : coup bas… test pour un accueil de maintenant à des colonnes qui m’étaient si bien ouvertes, naguère : MCM, le départ du Général. Je suis, par cette émission, au courant d’un commentaire qui se fige et sans grande subtilité. Les témoignages produisent peu et ne peuvent aller plus loin. Alain POMPIDOU, le fils adoptif, Michèle COTTA, Eric ROUSSEL et un journaliste inconnu (de moi), MESQUET, journaliste.

1- 2ème Rois V 14 à 17 ; psaume XCVIII ; 2ème lettre de Paul à Timothée II 8 à 13 ; évangile selon saint Luc XVII 11 à 19

2- les communautés Emmaüs (l'Abbé Pierre), matrice d'intégration et de discernement pour nos immigrants : le cas d'école franco-géorgien, nous avons la partenaire idéale
Cher Monsieur le Secrétaire général,
l'Abbé Pierre et Coluche sont les deux fondateurs d'une générosité a nihilo et dans l'urgence, qui se perpétue : intensément française. L'image de notre pays dans le monde reste celle d'un pays aux très grands principes, et à la population généreuse, accueillante sans relation avec des paroles politiques la méconnaissant et nous mettant en défense avec tout nouveau venu.
Beaucoup des compagnons d'Emmaüs, tous bénévoles, communauté par communauté, grâce à l'esprit de l'Abbé Pierre et à un excellent choix des responsables, femmes et hommes, sont des immigrants en demande de régularisation, très vite francisants, loyaux au possible. L'ensemble est très bien vu, en personnel et en commerce de bienfaisance, dans chacune de ses aires de chalandise. Ainsi,  Vannes depuis que j'habite dans ses environs. Quant à l'Abbé Pierre, ma future femme et moi - dans "l'affaire Garaudy" (1996) - , nous nous sommes relayés auprès de lui (Zermatt, puis l'abbaye bénédictine de Praglia (entre Padoue et Venise, collines Euganéennes), ce fut un fondateur, un politique, un séducteur, un saint d'une rare espèce.
Emmaüs est donc une illustration française encore plus bénéfique s'il est possible aux pouvoirs publics, à notre rayonnement, aux organisations de bienfaisance sous tous statuts dans nos départements qu'à celles et ceux qu'il accueille pour son propre fonctionnement. Ces accueillis sont des modèles d'intégrés et de loyauté.
Deux d'entre eux, arméno-polonais de nationalité géorgienne viennent d'être appréhendés par surprise quand ils sont venus en gendarmerie de Questembert pointer comme chaque jour selon ce qu'il leur a été prescrit. Guet-apens et sans préavis. J'ai été frappé d'étonnement en apprenant cela, familier d'Emmaüs-Vannes en client et aussi en diseur de l'aventure et du défi de l'Abbé Pierre. Tentative de suicide de l'épouse, mise en camp de rétention (organisation d'autres époques sinistres : Vichy, l'OAS) de l'époux, puis en charter-retour au pays qu'il a quitté parce que, fonctionnaire de police sous un précédent gouvernement aujourd'hui déchu,. il y risque sa vie. Le peu de famille qu'il a encore à Tbilissi, est périodiquement et instamment interrogé. De plus, les passages à tabac pour le "faire parler" avant qu'il parvienne à fuir il y a cinq ans, l'ont très gravement atteint, neurologiquement.
Cas isolés, inquiétants en eux-mêmes, mais j'apprends que dans la semaine, les communautés de Pamiers, de Saint-Brieuc, de Montluçon, d'Ariège en même temps que celle de Vannes, viennent de subir la même atteinte en un ou plusieurs de leurs bénévoles.
Nous devons, j'en suis convaincu, pour l'honneur et aussi pour ne pas réduire à l'extinction une fondation magnifique, passionnée et si pratique : celle de l'Abbé Pierre et de tant de grands laïcs français, inverser totalement notre manière de considérer et donc traiter ces communautés et leurs bénévoles. Il ne s'agit pas d'une manipulation par les migrants - à ce compte tout acte de charité ou d'humanité, serait une manipulation du bienfaiteur par le demandeur - mais de ce qui nous sert tous.
Ces agissements qu'il est urgent de contre-demander s'il s'agit - ce que j'ai peine à croire - d'un nouvel élément d'une stratégie défensive contre toute immigration,  desservent tout le monde, mais inspirent a contrario deux manières pour traiter mieux - précisément - l'immigration qui n'est pas affaire de statistiques, mais de personnes, courageuses, motivées, désespérées : tout abandonner pour la sécurité et de la considération humaine.
1° puisque ce cas d'école est franco-géorgien, nous avons la chance exceptionnelle d'avoir pour partenaire à la tête de ce pays millénaire et splendide, une compatriote de très grande qualité et de sincère loyauté. Nous pouvons, avec Salomé Zourabichvili, chercher un modèle, pas du tout d'automatisme, de quotas, d'aides financières pour une immigration "ordinaire", mais pour les cas d'urgence, personnels, économiques et surtout politiques. Evidemment pas pour des prévenus de délits ou de crimes, mais clairement en risque s'ils restent au pays. Cela demande de la magnanimité de part et d'autre, pour les autorités de chaque pays, de l'imagination procédurière, mais le fait est que nos compatriotes la souhaitent
2° l'accueil et l'intégration - je commence d'en vivre l'expérience depuis quelques années - supposent des parrainages en France et accessibles depuis la terre que l'on ne peut que fuir. Le dernier évêque français en Indochine avait établi, pour un peuple courageux de montagnards en risque d'étouffement ethnique par les autorités vietnamiennes communistes, un système de parrainages en France pour des très jeunes Kontum : études supérieures ou guides et moniteurs de haute montagne, enseignants, hospitaliers. Ces parrainages, pas loin du modèle des jumelages depuis quelques décennies entre nos villes, sécurisent psychologiquement et matériellement celles/ceux qui en bénéficient, mais - s'il doit s'agir d'ordre public - contiennent et encadrent les nouveaux venus avec doigté. Les accoutumances mutuelles deviennent solides.
Quand on a dans le coeur et dans la pensée ces histoires parfois terribles, que l'on constate - ce que je fais en accompagnant dans le détail des immigrés en mal de régularisation et souhaitant absolument s'établir parmi nous - la qualité et la précision de nos processus d'aide à l'intégration, à la francophonie, à de nouvelles professionnalisations, comment supporter que le débat périodique au Palais-Bourbon n'oblige pas moralement la quasi-totalité de nos députés à y participer ! Nous en sommes honteusement loin.
Pardonnez-moi d'être long, et détaillé comme ci-dessous. Le Président de la République en a fait ces dernières semaines un sujet essentiel : lui comme nous, nous avons que ce n'est pas d'idées qu'il s'agit mais de personnes et d'honneur.
Comme vous le savez aussi, je souhaite l'audience du Président, particulièrement à mon prochain moment francilien, du mercredi 16 au milieu de la semaine suivante.
Sentiments attentifs et confiants.

cas d'école à Vannes  -  vendredi 4 octobre
Comme convenu, voici les éléments concernant le dossier des personnes arrêtées hier soir, communautaire à Emmaüs VANNES.
Maïa KAZARYAN, née ONANOVA, le 06/10/1971 à TBILISI – GEORGIE --- Arrivée à la communauté de VANNES le 07/01/2019
Martin KAZARYAN, né le 27/11/1965 à TBILISI – GEORGIE -- Arrivé à la communauté le 07/01/2019
Eléments d’intégration en France :
Maïa s’exprime couramment en Français et continue de prendre des cours de Français chaque semaine, Martin progresse aussi en prenant aussi chaque semaine des cours de Français. Ils participent aux activités collectives et sont bien intégrés dans le groupe de compagnons.
Maïa est régulièrement responsable de la caisse de notre magasin de Fripes et sait non seulement prendre de bonnes initiatives et gérer le magasin en cas d’absence d’un responsable salarié. Nous lui faisons entièrement confiance. Elle sait aussi s’investir en cuisine et assurer des remplacements en cas de besoin. Par son poste à l’accueil des dons, Martin quant à lui reste toujours très souriant, serviable, très organisé pour montrer la meilleur image d’Emmaüs : poste qu’il occupe depuis son arrivée à la communauté.
Concernant Maïa, elle s’est opposée hier à son arrestation par une tentative de suicide en s’entaillant l’avant-bras. Prise en charge par les pompiers dès hier soir, elle se fait opérer ce matin à l’hôpital de VANNES (CHBA CHUBERT). Elles est dans le service post-opératoire du 2nd étage au service n° 4.  Martin n’est lui pas joignable. Hospitalisé, dès sa descente du charter, à Tbilissi en oncologie (cancer du foie) avec troubles neurologiques

communiqué de presse d'Emmaüs-Vannes - 7 Octobre 2019
Emmaüs Pays de Vannes est confronté à un situation inédite : l’arrestation et l’expulsion d’un couple de notre communauté, Maïa et Martin Kazaryan
Désespérée par la violence de la situation, Maïa a tente de mettre fin à ses jours en s'entaillant profondément le bras gauche. Conduite en urgence à l'hôpital de Vannes, elle a été opérée vendredi matin pendant que Martin était forcé d'embarquer dans l'avion pour la Géorgie depuis Rennes. Maïa reste sous surveillance post-opératoire et psychiatrique à l'hôpital de Vannes.
Tous les compagnons, responsables, amis de la communauté d’Emmaüs sont profondément choqués par cet évènement. Il y a bien sur l’éloignement d’un ami, la blessure de sa compagne, leur séparation mais surtout la façon dont cette opération a été organisée et menée par la préfecture. De nombreuses irrégularités ont été commises :
-          La famille a été séparée : ce qui est illégal puisque la famille bénéficie d’un droit fondamental à vivre ensemble : article 8 de la convention européenne des droits de l’Homme : Droit au respect de la vie privée et familiale
-          Que des procédures concernant ces personnes étaient en cours ce qui interdit toute mesure d’éloignement : article 13 de la convention européenne des droits de l’Homme : Droit à un recours effectifb
-           Les autorités ont procédé à une série d’interpellation coordonnées dans toute la Bretagne alors que le droit proscrit les expulsions collectives (convention européennes des droits de l’homme) : protocole 4 de la convention européenne des droits de l’Homme, article 4 : interdiction des expulsions collectives des étrangers
        -      et pour les autres familles où il y avait des enfants qui ont été séparés de l’un de leur parents ; article 9 de la convention internationale des droits de l’enfant : Les Etats parties veillent à ce que l’enfant ne soit pas séparé de ses parents contre leur gré.
Nous voulons dénoncer l’inhumanité de ces expulsions expéditives qui se font au mépris des lois, des droits les plus fondamentaux et sans aucun discernement
 Gilles VIDAL - Président Emmaüs Pays de Vannes . www.emmausvannes.org