lundi 30 novembre 2015

Il vit deux frères... plus loin, il vit deux autres frères... Il les appela - textes du jour

Lundi 30 Novembre 2015

. . . compilé les discours et homélies du pape François en Afrique ces quelques jours-ci. Beaucoup est improvisé, tout est attentif, délicat, aimant, pastoral, respectueux. Respectueux des situations, des diversités religieuses. Recevant auparavant l’épiscopat allemand, le pape a l’humilité d’appeler les évêques qu’il reçoit, des « confrères ». FH a manqué une nouvelle occasion d’être là où il le faudrait. Sans pour autant jouer les maîtres de maison, il aurait pu être à Bangui où nous avons tant fait en très bien et en moins bien en ami de passage, heureux d’une occasion de parler Afrique in situ avec quelqu’un qui s’y prend bien, celui-ci surtout.

Prier…[1]  l’appel des quatre premiers disciples n’est qu’implicite selon saint Luc. Il coule de source après un premier enseignement de Jésus, précisément au bord du lac, alors que sa prise de parole, à Nazareth où il avait été levé, avait été un fiasco, et surtout après une pêche miraculeuse, particulièrement convaincante [2]. Selon saint Marc, l’appel est clair, c’est une même profession que celle qu’ils exercent quand Jésus les « aperçoit », mais pour de tout autres prises [3]. Selon Jean, non seulement témoin mais sujet de ces vocations, le choix semble venir des disciples du Baptiste, lequel leur désigne l’agneau de Dieu [4]. La version de Matthieu est la plus sobre, c’est elle qui insiste sur la profession originelle des premiers disciples, sur le plan du Christ : ils seront des instruments pour Celui-ci sauvant l’humanité entière. Seul, Jésus marche, voit, parle. Mais plus tard, leur cri a retenti par toute la terre, et leur parole, jusqu’au bout du monde. Par quelques hommes, dociles, se révélant même pour eux-mêmes, d’une disponibilité absolue, vient le salut, vient encore aujourd’hui notre génération de chrétiens. Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent. Aussitôt, laissant leur barque et leur père, ils le suivirent. Simplement, il les appela. Il les avait vus, il les appela. C’est eux, ce sont eux que depuis deux mille ans, l’on a entendus. Beaux et allègres comme l’amant du Cantique : comme il est beau de voir courir les messagers de la Bonne Nouvelle.



[1] - Paul aux Romains X 9 à 18 ; psaume XIX ; évangile selon saint Matthieu IV 18 à 22
[2] - évangile selon saint Luc IV 14 à 30, puis V 1 à 12
[3] - évangile selon saint Marc I 16 à 21
[4] - évangile selon saint Jean I  35 à 42

dimanche 29 novembre 2015

échanges entre septuagénaires, anciens élèves des Jésuites, à propos d'une recommandation du pape François

à Bangui, messe avec les prêtres, religieux, religieuses, catéchistes et jeunes - ouverture de la Porte Sainte pour l'année de la Miséricorde



Cathédrale de Bangui (République centrafricaine)
1er dimanche de l’Avent 29 novembre 2015

Paroles prononcées avant l’ouverture de la Porte Sainte

(Italien) Aujourd’hui Bangui devient la capitale spirituelle du monde. L’Année Sainte de la Miséricorde commence en avance sur cette terre.
(Espagnol) Une terre qui souffre depuis plusieurs années de la guerre et de la haine, de l’incompréhension, du manque de paix. Mais sur cette terre souffrante, il y a aussi tous les pays qui passent par la croix de la guerre. (Italien) Bangui devient la capitale spirituelle de la prière par la miséricorde du Père. Tous, demandons la paix, la miséricorde, la réconciliation, le pardon, l’amour. Pour Bangui, pour toute la République de Centrafrique, pour le monde entier, pour les pays qui souffrent de la guerre, demandons la paix !
Et tous ensemble, demandons l’amour et la paix. Tous ensemble ! (En Sango) Doyé Siriri ! [tous répètent : Doyé Siriri !]
Et maintenant, avec cette prière nous commençons l’Année Sainte : ici, dans cette capitale spirituelle du monde, aujourd’hui !


HOMÉLIE DU SAINT-PÈRE
En ce premier dimanche de l’Avent, temps liturgique de l’attente du Sauveur et symbole de l’espérance chrétienne, Dieu a conduit mes pas, jusqu’à vous, sur cette terre, alors que l’Église universelle s’apprête à inaugurer l’Année Jubilaire de la Miséricorde, que nous aujourd’hui, ici, avons commencée. Et je suis particulièrement heureux que ma visite pastorale coïncide avec l’ouverture dans votre pays de cette Année Jubilaire. Depuis cette cathédrale, par le cœur et la pensée, je voudrais rejoindre avec affection tous les prêtres, les personnes consacrées, les agents pastoraux de ce pays, spirituellement unis à nous en ce moment. A travers vous, j’aimerais saluer aussi tous les Centrafricains, les malades, les personnes âgées, les blessés de la vie. Certains d’entre eux sont peut-être désespérés et n’ont même plus la force d’agir, attendant simplement une aumône, l’aumône du pain, l’aumône de la justice, l’aumône d’un geste d’attention et de bonté. Et tous, nous attendons la grâce, l’aumône de la paix.
Mais comme les apôtres Pierre et Jean montant au temple, qui n’avaient ni or ni argent à donner au paralytique dans le besoin, je viens leur offrir la force et la puissance de Dieu qui guérissent l’homme, le remettent debout et le rendent capable de commencer une nouvelle vie, en passant sur l’autre rive (cf. Lc 8, 22).
Jésus ne nous envoie pas tout seuls sur l’autre rive, mais il nous invite plutôt à effectuer la traversée avec lui, en répondant, chacun, à une vocation spécifique. Il nous faut donc être conscients que ce passage sur l’autre rive ne peut se faire qu’avec lui, en nous libérant des conceptions de la famille et du sang qui divisent, pour construire une Eglise-Famille de Dieu, ouverte à tous, soucieuse de ceux qui sont le plus dans le besoin. Cela suppose la proximité avec nos frères et sœurs, cela implique un esprit de communion. Ce n’est pas d’abord une question de moyens financiers ; il suffit juste de partager la vie du peuple de Dieu, en rendant compte de l’espérance qui est en nous (cf. 1P 3, 15), en étant témoins de l’infinie miséricorde de Dieu qui, comme le souligne le psaume responsorial de ce dimanche, « est bon [et] montre aux pécheurs le chemin » (Ps 24, 8). Jésus nous enseigne que le Père céleste « fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons » (Mt 5, 45). Après avoir fait nous-mêmes l’expérience du pardon, nous devons pardonner. Voici notre vocation fondamentale : « Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait » (Mt 5, 48) ! L’une des exigences fondamentales de cette vocation à la perfection, c’est l’amour des ennemis, qui prémunit contre la tentation de la vengeance et contre la spirale des représailles sans fin. Jésus a tenu à insister sur cet aspect particulier du témoignage chrétien (Mt 5, 46-47). Les agents d’évangélisation doivent donc être d’abord et avant tout des artisans du pardon, des spécialistes de la réconciliation, des experts de la miséricorde. C’est ainsi que nous pouvons aider nos frères et sœurs à passer sur l’autre rive, en leur révélant le secret de notre force, de notre espérance, de notre joie qui ont leur source en Dieu, parce qu’elles sont fondées sur la certitude qu’il est dans la barque avec nous. Comme il l’a fait avec les apôtres lors de la multiplication des pains, c’est donc à nous que le Seigneur confie ses dons afin que nous allions les distribuer partout, en proclamant sa parole qui assure : « Voici venir des jours où j’accomplirai la promesse de bonheur que j’ai adressée à la maison d’Israël et à la maison de Juda » (Jr 33, 14).
Dans les textes liturgiques de ce dimanche, nous pouvons découvrir certaines caractéristiques de ce salut de Dieu annoncé, qui se présentent comme autant de points de repères pour nous guider dans notre mission. D’abord, le bonheur promis par Dieu est annoncé en terme de justice. L’Avent, c’est le temps pour préparer nos cœurs afin de pouvoir accueillir le Sauveur, c’est-à-dire le seul Juste et le seul Juge capable de réserver à chacun le sort qu’il mérite. Ici comme ailleurs, tant d’hommes et de femmes ont soif de respect, de justice, d’équité, sans trouver à l’horizon des signes positifs. À ceux-là, il vient faire don de sa justice (cf. Jr 33, 15). Il vient féconder nos histoires personnelles et collectives, nos espoirs déçus et nos souhaits stériles. Et il nous envoie annoncer surtout à ceux qui sont opprimés par les forts de ce monde comme à ceux qui ploient sous le poids de leurs propres péchés : « Juda sera délivré, Jérusalem habitera en sécurité, et voici le nom qu’on lui donnera : ‘‘Le Seigneur-est-notre-Justice’’ » (Jr 33, 16). Oui, Dieu est Justice ! Voilà pourquoi, nous, chrétiens, nous sommes appelés à être dans le monde les artisans d’une paix fondée sur la justice.
Le salut de Dieu attendu a également le goût de l’amour. En effet, en nous préparant pour célébrer le mystère de Noël, nous nous réapproprions le cheminement du peuple de Dieu pour accueillir le Fils venu nous révéler que Dieu n’est pas seulement Justice mais qu’il est aussi et par-dessus tout Amour (cf. 1Jn 4, 8). Partout, même et surtout là où règnent la violence, la haine, l’injustice et la persécution, les chrétiens sont appelés à témoigner de ce Dieu qui est Amour. En encourageant les prêtres, les personnes consacrées et les laïcs qui, dans ce pays, vivent parfois jusqu’à l’héroïsme les vertus chrétiennes, je reconnais que la distance qui nous sépare de l’idéal si exigeant du témoignage chrétien, est parfois grande. Voilà pourquoi je fais miennes sous forme de prière ces paroles de saint Paul : « Frères, que le Seigneur vous donne, entre vous, et à l’égard de tous les hommes, un amour de plus en plus intense et débordant » (1Th 3, 12). A cet égard, le témoignage des païens sur les chrétiens de l’Eglise primitive doit rester présent à notre horizon comme un phare : « Voyez comme ils s’aiment, ils s’aiment vraiment » (Tertullien, Apologétique, 39, 7).
Enfin, le salut de Dieu annoncé revêt le caractère d’une puissance invincible qui l’emportera sur tout. En effet, après avoir annoncé à ses disciples les signes terribles qui précéderont sa venue, Jésus conclut : « Quand ces événements commenceront, redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption approche » (Lc 21, 18). Et si saint Paul parle d’un ‘‘amour de plus en plus intense et débordant’’, c’est que le témoignage chrétien doit refléter cette force irrésistible dont il est question dans l’Évangile. C’est donc aussi au sein de bouleversements inouïs que Jésus veut montrer sa grande puissance, son inégalable gloire (cf. Lc 21, 27) et la puissance de l’amour qui ne recule devant rien, ni devant les cieux ébranlés, ni devant la terre en feu, ni devant la mer en furie. Dieu est plus puissant et plus fort que tout. Cette conviction donne au croyant sérénité, courage et la force de persévérer dans le bien face aux pires adversités. Même lorsque les forces du mal se déchaînent, les chrétiens doivent répondre présents, la tête relevée, prêts à recevoir des coups dans cette bataille où Dieu aura le dernier mot. Et ce mot sera d’amour et de paix !
A tous ceux qui utilisent injustement les armes de ce monde, je lance un appel : déposez ces instruments de mort ; armez-vous plutôt de la justice, de l’amour et de la miséricorde, vrais gages de paix. Disciples du Christ, prêtres, religieux, religieuses ou laïcs engagés en ce pays au nom si suggestif, situé au cœur de l’Afrique et qui est appelé à découvrir le Seigneur comme le véritable Centre de tout ce qui est bon, votre vocation est d’incarner le cœur de Dieu parmi vos concitoyens. Daigne le Seigneur nous établir tous « fermement dans une sainteté sans reproche devant Dieu notre Père, pour le jour où notre Seigneur viendra avec tous les saints » (1Th 3, 13). Réconciliation, pardon, amour et paix ! Amen.



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fin du voyage apostolique . à Bangui, rencontre avec les communautés évangéliques . discours du Saint-Père


Faculté de théologie évangélique de Bangui [FATEB], République centrafricaine
Dimanche 29 novembre 2015

Chers frères et sœurs, 
Je suis heureux d’avoir l’occasion de vous rencontrer dans cette Faculté de Théologie évangélique. Je remercie le Doyen de la Faculté et le Président de l’Alliance des Évangéliques en Centrafrique, pour leurs aimables paroles de bienvenue. Je salue chacun d’entre vous, et aussi à travers vous tous les membres de vos communautés, dans un profond sentiment d’amour fraternel. Nous sommes tous ici au service du même Seigneur ressuscité, qui nous rassemble aujourd’hui ; et, par le commun Baptême que nous avons reçu, nous sommes envoyés pour annoncer la joie de l’Évangile aux hommes et aux femmes de ce cher pays de Centrafrique.
Depuis trop longtemps, votre peuple est marqué par les épreuves et la violence qui causent tant de souffrances. Cela rend l’annonce évangélique d’autant plus nécessaire et urgente. Car c’est la chair du Christ lui-même qui souffre, qui souffre, en ses membres préférés : les pauvres de son peuple, les malades, les personnes âgées et les abandonnés, les enfants qui n’ont plus de parents ou qui sont livrés à eux-mêmes, sans guide et sans éducation. Ce sont aussi tous ceux que la violence et la haine ont blessés dans leur âme ou dans leur corps ; ceux que la guerre a démunis de tout, de leur travail, de leur maison, de leurs êtres chers.
Dieu ne fait pas de différences parmi ceux qui souffrent. J’ai souvent appelé cela l’œcuménisme du sang. Toutes nos communautés souffrent indistinctement de l’injustice et de la haine aveugle que le démon déchaîne ; et je voudrais à cette occasion faire part de ma proximité et de ma sollicitude envers le Pasteur Nicolas dont la maison a été récemment saccagée et incendiée, ainsi que le siège de sa communauté. Dans ce contexte difficile, le Seigneur nous envoie sans cesse manifester à tous sa tendresse, sa compassion et sa miséricorde. Cette souffrance commune et cette mission commune sont une occasion providentielle de nous faire avancer ensemble sur le chemin de l’unité ; elles en sont même un moyen spirituel indispensable. Comment le Père refuserait-il la grâce de l’unité, même encore imparfaite, à ses enfants qui souffrent ensemble, et qui, en de multiples occasions, se dévouent ensemble au service de leurs frères ?
Chers frères, la division des chrétiens est un scandale, car elle est d’abord contraire à la volonté du Seigneur. Elle est aussi un scandale devant tant de haine et de violence qui déchirent l’humanité, devant tant de contradictions qui se dressent face à l’Évangile du Christ. Aussi, saluant l’esprit de respect mutuel et de collaboration qui existe entre les chrétiens de votre pays, je vous encourage à poursuivre sur cette voie dans un service commun de la charité. C’est un témoigne rendu au Christ, qui construit l’unité.
Puissiez-vous, de plus en plus et avec audace, ajouter à la persévérance et à la charité, le service de la prière et de la réflexion commune, dans la recherche d’une meilleure connaissance réciproque, d’une plus grande confiance et d’une plus grande amitié, en vue de la pleine communion dont nous gardons la ferme espérance.
Je vous assure que ma prière vous accompagne sur ce chemin fraternel de service, de réconciliation et de miséricorde, un chemin long mais rempli de joie et d’espérance.
Je demande au Seigneur Jésus de vous bénir tous, qu’il bénisse vos communautés, qu’il bénisse aussi notre Église. Et je vous demande de prier pour moi. Merci beaucoup.




fin voyage du pape François au coeur de l'Afrique - accueilli par les dirigeants politiques, réponse


RENCONTRE AVEC LES AUTORITÉS ET LE CORPS DIPLOMATIQUE
DISCOURS DU SAINT-PÈRE
Palais Présidentiel, Bangui (République centrafricaine)
Dimanche 29 novembre 2015
Madame le Chef de l’État de la Transition,
Distinguées autorités,
Membres du Corps diplomatique,
Représentants des Organisations internationales,
Chers frères Evêques,
Mesdames et Messieurs,
Heureux de me retrouver ici avec vous, je voudrais d’abord manifester ma vive appréciation pour le chaleureux accueil qui m’a été réservé et remercier Madame le Chef de l’État de la Transition pour son aimable adresse de bienvenue. Je suis touché, Madame, pour ce que vous venez de dire. Merci beaucoup pour ce témoignage si humain et si chrétien. De ce lieu, qui d’une certaine manière est la maison de tous les Centrafricains, il m’est agréable d’exprimer, à travers vous et à travers les autres Autorités du pays ici présentes, ma sympathie et ma proximité spirituelle à tous vos concitoyens. Je voudrais également saluer les membres du Corps diplomatique, ainsi que les représentants des Organisations internationales dont l’œuvre rappelle l’idéal de solidarité et de coopération qui doit être cultivé entre les peuples et les nations.
Alors que la République Centrafricaine s’achemine progressivement, malgré les difficultés, vers la normalisation de sa vie socio-politique, je foule pour la première fois cette terre, après mon prédécesseur saint Jean-Paul II. C’est en pèlerin de la paix que je viens, et c’est en apôtre de l’espérance que je me présente. Voilà pourquoi j’ai plaisir à saluer l’effort accompli par les diverses Autorités nationales et internationales, en commençant par Madame le Chef de l’État de la Transition, pour conduire le pays à ce stade. Mon souhait le plus ardent est que les différentes consultations nationales qui vont se tenir dans quelques semaines permettent au pays d’entamer sereinement une nouvelle étape de son histoire.
Pour éclairer l’horizon, la devise de la République Centrafricaine traduisant l’espérance des pionniers et le rêve des pères fondateurs, est là : « Unité – Dignité – Travail ». Aujourd’hui plus encore qu’hier, cette trilogie exprime les aspirations de chaque Centrafricain et, par conséquent, constitue une boussole sûre pour les Autorités, chargées de conduire les destinées du pays. Unité, dignité, travail ! Trois mots lourds de sens, dont chacun représente autant un chantier qu’un programme jamais achevé, une tâche à remettre sans cesse sur le métier.
D’abord, l’unité. Elle est, on le sait, une valeur cardinale pour l’harmonie des peuples. Elle est à vivre et à construire à partir de la merveilleuse diversité du monde ambiant, en évitant la tentation de la peur de l’autre, de ce qui ne nous est pas familier, de ce qui n’appartient pas à notre ethnie, à nos options politiques ou à notre confession religieuse. L’unité exige, tout au contraire, de créer et de promouvoir une synthèse des richesses que chacun porte en lui. L’unité dans la diversité, c’est un défi constant, qui appelle à la créativité, à la générosité, à l’abnégation et au respect d’autrui.
Ensuite, la dignité. C’est justement cette valeur morale synonyme d’honnêteté, de loyauté, de grâce et d’honneur, qui caractérise les hommes et les femmes conscients de leurs droits comme de leurs devoirs et qui les conduit au respect mutuel. Chaque personne a une dignité. Je me suis laissé dire avec intérêt que la Centrafrique est le pays du ‘‘Zo kwe zo’’, le pays où chaque personne est une personne. Tout doit donc être fait pour sauvegarder le statut et la dignité de la personne humaine. Et celui qui a les moyens d’une vie décente, au lieu d’être préoccupé par les privilèges, doit chercher à aider les plus pauvres à accéder eux aussi à des conditions respectueuses de la dignité humaine, notamment à travers le développement de leur potentiel humain, culturel, économique et social. Par conséquent, l’accès à l’éducation et aux soins, la lutte contre la malnutrition et le combat pour garantir à tous un logement décent doivent figurer au premier plan d’un développement soucieux de la dignité humaine. En définitive, la dignité de l’être humain, c’est de travailler à la dignité de ses semblables.
Enfin, le travail. C’est par le travail que vous pouvez améliorer la vie de vos familles. Saint Paul a dit : « Les enfants n’ont pas à amasser pour leurs parents, mais les parents pour leurs enfants » (2 Co 12, 14). L’effort des parents exprime leur amour pour les petits. Et vous encore, les Centrafricains, vous pouvez améliorer cette merveilleuse terre, en exploitant judicieusement ses nombreuses ressources. Votre pays se trouve dans une région considérée comme l’un des deux poumons de l’humanité, à cause de sa richesse exceptionnelle en biodiversité. À ce sujet, me référant à l’Encyclique Laudato si’, je voudrais particulièrement attirer l’attention de chacun, citoyens, responsables du pays, partenaires internationaux et sociétés multinationales, sur la grave responsabilité qui est la leur dans l’exploitation des ressources environnementales, dans les choix et les projets de développement, qui d’une manière ou d’une autre affectent la planète entière. Le travail de construction d’une société prospère doit être une œuvre solidaire. Cette vérité, la sagesse de votre peuple l’a comprise depuis longtemps et l’a traduite par ce proverbe : « Les fourmis sont petites, mais en étant nombreuses, elles ramènent leur butin dans leur nid ».
Il est sans doute superflu de souligner l’importance capitale que revêtent le comportement et la gestion des Autorités publiques. Celles-ci doivent être les premières à incarner avec cohérence dans leur vie les valeurs de l’unité, de la dignité et du travail, en étant des modèles pour leurs compatriotes.
L’histoire de l’évangélisation de cette terre et l’histoire socio-politique de ce pays attestent l’engagement de l’Église dans le sens de ces valeurs de l’unité, de la dignité et du travail. En faisant mémoire des pionniers de l’évangélisation en République Centrafricaine, je salue mes frères Evêques qui en ont présentement la charge. Avec eux, je renouvelle la disponibilité de cette Eglise particulière à contribuer toujours plus à la promotion du bien commun, notamment à travers la recherche de la paix et de la réconciliation. La recherche de la paix et de la réconciliation. Je ne doute donc pas que les Autorités centrafricaines actuelles et futures se préoccuperont sans relâche de garantir à l’Église des conditions favorables à l’accomplissement de sa mission spirituelle. Elle pourra ainsi contribuer toujours davantage à ‘‘promouvoir tout homme et tout l’homme’’ (Populorum progressio, n. 14), pour reprendre l’heureuse formule de mon prédécesseur, le bienheureux Paul VI, qui, il y a bientôt 50 ans, fut le premier Pape des temps modernes à venir en Afrique pour l’encourager et la confirmer dans le bien à l’orée d’une aube nouvelle.
Pour ma part, je voudrais à présent saluer l’effort accompli par la communauté internationale, ici représentée par le Corps Diplomatique et les membres de différentes Missions d’Organisations internationales. Je l’encourage vivement à aller toujours plus loin sur le chemin de la solidarité, souhaitant que son engagement, uni à l’action des Autorités centrafricaines, aide le pays à progresser notamment dans la réconciliation, le désarmement, le maintien de la paix, l’assistance sanitaire et la culture d’une saine gestion à tous les niveaux.
Pour finir, j’aimerais redire ma joie de visiter ce merveilleux pays, situé au cœur de l’Afrique, abritant un peuple profondément religieux, doté d’un si riche patrimoine naturel et culturel. J’y vois un pays comblé des bienfaits de Dieu ! Puisse le peuple centrafricain, ainsi que ses dirigeants et tous ses partenaires, apprécier à leur juste valeur ces bienfaits, en travaillant sans cesse pour l’unité, la dignité humaine et la paix fondée sur la justice !  Que Dieu vous bénisse tous ! Merci !



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un amour de plus en plus intense et débordant - textes du jour

Dimanche 29 Novembre 2015

Dimension psychologique de chacun : ma chère femme et la désespérance ordinaire, notre fille et le multimédia autant que la veille sur le couple de ses parents et sur chacun d’eux, infatigable et enthousiaste, à l’aise dans ce siècle qui lui est naturel… cette jeune imprimeuse d’un blog. de la manifestation à Strasbourg autour de la Toussaint (les MJC)… ce camarade d’enfance acceptant notre dîner de promotion parce qu’il se souvient m’avoir apprécié à nos cinq-six ans… cette collègue, professeur de plastique à YNOV et voulant dialoguer sur la relation de notre élèves-étudiants sur ce que nous tentons de leur apprendre… et la messe sacrée de texte et de liturgie mais sans que le célébrant ni les participants n’entrent dans la vibration, la communion universelle qu’au contraire le Saint-Père à Bangui épouse parfaitement en ouvrant là-bas la « porte sainte » de l’année de la Miséricorde. Débat entre mes camarades d’enfance sur l’appel d’un de nous à répondre à la suggestion du Pape d’accueillir une famille de réfugiés par paroisse. Rangements, coltinage du bois à brûler, parcours d’une messagerie que par lassitude et dépression, je n’ouvrais plus exhaustivement depuis des semaines. D’où les rencontres virtuelles dont je garde les protagonistes dans le cœur : Dorothée et Marion, enthousiastes et disponibles de dialogue dans le TGV de mon retour mardi dernier et qui ne donneront pas suite… je ne sais pourquoi.
Je prends très tard les textes de ce jour et y reviendrai demain [1] : dimension universelle et sens de l’épreuve. Oui, ces rencontres par correspondance et cette espérance qui m'est particulièrement donnée, encore aujourd'hui


[1] - Jérémie XXXIII 14 à 16 ; psaume XXV ; lère lettre de Paul aux Thessaloniciens III 12 à IV 2 ; évangle selon saint Kluc XXI 25 à 36

le pape François à Bangui

samedi 28 novembre 2015

vous tenir debout devant le Fils de l'homme - textes de ce matin pour ce soir

Samedi 28 Novembre 2015

Journée commencée tôt avec la « prune » à donner à Norauto : il s’agit d’un roulement avant droit. Nous continuons d’avoir confiance mais l’addition grimpe et d’invstigation en investigation… puis livraison par Emmaüs de ce qu’Edith compte installer à Strasbourg pour meubler et louer. Equipe dirigée par un bénévole, précocement mais volontairement retraité de la SNCF : la ressource humaine à Vannes et à Auray. Jacques, sympathie, beau visage, ses accolytes : Rabah, kabyle, et Samet, albanais. Sympathie aussi, plus fruste mais sincère. Le plus vécu, un Macédonien avec qui j’avais pu à la précédente livraison dialoguer sur Saint-Pantaléon et Skpje, évidemment, avec GLIGOROV, probablement le dernier homme d’Etat yougoslave. – Leur départ, des photos, je suis très tassé et plus petit que chacun. Lumière encore rasante du jour qui commençait à peine. Une synthèse m’est venue : expérience de notre vie conjugale, de plus en plus. L’amour n’est ni une passion, une une addiction, ni un sentiment, quoiqu’il puisse passer par cdes phases et ces acceptions, il est une vertu. – Entre « mes » étudiants nantais qui, tels qu’ils sont, me forcent aux trouvailles pédagogiques (ils dorment sans honte, ne prennent pas de notes, n’ont aucune idée de l’actualité, ignorent tout nom propre ou de personnalité notoire… sauf sans doute celles que je ne connais pas… et ne savent pas le sens de la plupart des mots qui sont précis, entre eux et notre fille m’apprenant le multimédia (mise en scène filmée avec son téléphone portable de ses poupées "everafterhigh"), les divers sites et « réseaux sociaux »… je m’initie à une civilisation nouvelle mondialiste, non du fait de traités ou de disparition des frontières, mais bien de la technique. Dépaysement mais, à mon propre étonnement, l’acclimatation est facile. Sans doute, cette facilité, native dans la toute jeune génération, et pas impossible d’accès puisqu’elle est technique et pas culturelle, est pour beaucoup dans cette contagion.
Politique, mes scenarii tels que proposés à l’Elysée. Pour Pierre I. les mises en ligne peuvent changer d’ici 2017 et l’expérience – depuis 1981 – des élections législatives suivant immédiatement les présidentielle, montre que Marine LE PEN, même si le code électoral n’est pas changé, c’est-à-dire même s’il n’y a toujours pas de représentation proportionnelle, peut  recevoir une majorité parlementaire à la suite de son élection présidentielle. Quant à MMR [1], le statu quo plutôt que le risque. – Economie, nous n’avions déjà presque plus d’industrie, toute la consommation courante en outils les plus banaux pour la communication vient de l’étranger, et dans les hôpitaux c’est le Japon, les Pays-Bas, l’Allemagne tandis que les photocopieurs sont Olivetti, les attentats du 13 Novembre ruinent d’un coup ce qu’il nous restait : la fréquentation touristique.
Prier… commentaire personnel d’un ami dominicain, hier, des textes tirés du prophète Daniel : des deuils au Bataclan mais aussi des signes [2].  Et aujourd’hui… prière du soir, d’un sommeil à l’autre, mais le matin est anxieux tandis que la nuit est remise tranquille. Restez éveillés et priez en tout temps : ainsi vous aurez la force d’échapper à tout ce qui doit arriver, et de vous tenir debout devant le Fils de l’homme. [3] Paradoxalement, c’est le Prophète qui est dans l’Histoire, les successions, la chronologie tandis que le Christ nous emmène dans l’imprévisible et le soudain. Pourtant, moi, Daniel, j’avais l’esprit angoissé, car les visions que j’avais me bouleversaient, tandis que le Christ, qui ne propose aucune interprétation puisque les faits sont bruts, pas une vision, une annonce, pas une métaphore recommande seulement la prière et l’éveil. – Oui.


[1] - Le 15/11/2015 11:42, Michel M... a écrit :
  Il est à craindre qu'il y aura d'autres attentats, aussi sanglants, peut-être plus. Alors, même ce président et ce gouvernement en viendront aux centres de rétentions pour tous les suspects de jihadisme en France, comme on a interné les Allemands vivant en France, dès le 2 septembre 1939. 
  Je crois vos remèdes erronés. Il faut au contraire que les Institutions continuent de fonctionner sans le moindre changement. Il s'agit de montrer que notre régime démocratique n'est pas atteint par ces fous dangereux. Le président réunit la représentation nationale pour dire le sens de son action et rappeler les principes de la République. C'est seulement une façon d'être présent. Le gouvernement fait le meilleur usage de l'Etat d'urgence sous le contrôle du Parlement. La vie continue, comme cela s'est passé au Royaume-Uni où le Parlement à siégé durant toute la guerre, où le Premier ministre était présent à question time, où la vie démocratique, imperturbablement, s'est poursuivie. 
  Virer Valls, le remplacer par un VGE un peu gaga ou par un chef d'état-major ! Faire l'union nationale avec le FN ! Pour moi c'est du n'importe quoi. 
   On ne va pas agiter le drapeau de la nation kurde au moment où l'on a plus besoin que jamais de la coopération turque pour la guerre contre Bachar et Daesh, pour fixer les refugiés syriens. C'est seulement au moment d'un réglement de paix qu'une telle révision des frontières sera envisageable après que les Kurdes auront prouvé avec éclat leur engagement pour la liberté et la laïcité.   

Le 27 novembre 2015 22:02, Bertrand Fessard de Foucault a écrit :
Je ne vous lis - pour ce message - que maintenant. Valls, comme vous au moins dans ce message, se croit à Weimar en 1932 et pense l'union nationale contre le FN. Sondage lundi dernier 77% des Français "verraient d'un bon oeil" une union nationale même avec le FN. Lisez Politique internationale pour VGE : je suis en désaccord avec lui sur beaucoup de points, mais il n'est pas gâteux.
Les institutions ne fonctionnent plus depuis 1993, le président se maintient en 1997 et 2005, la recomposition régionale (carte et compétences) se fait sans consultation. Le président n'est pas contrôlé. On propose aux Français trois candidats que ceux-ci détestent.
La première défaite de l'Etat islamique est le fait des Kurdes coupant Raka de Mossoul. La Turquie ne coopèrera pas avec la Russie, et avec les Etats-Unis ce ne sera que sous condition.
Pour qu'il y ait un antisémitisme d'Etat et des crématoires en France - ce qu'en fait vous redoutez principalement - il faudrait que nous ayons un Hitler et une revanche à prendre. Nous sommes simplement un pays actuellement sans participation et ne croyant plus aucune personnalité politique.
Fraternellement.

Le 27/11/2015 23:24, Michel M... a écrit :
Je ne comprends comment vous pouvez imaginer que le président appelle Giscard à Matignon. Nul ne veut de lui dans la classe politique et dans l'opinion. Il n'incarne aucune autorité comme pouvaient le faire Pinay ou Mendès France, il n'inspire aucune sympathie. C'est un has been de la politique. Quant à nommer un militaire à la primature, même Clemenceau n'y pensait pas et encore moins de Gaulle (!) La guerre est une chose trop sérieuse pour la confier à des militaires.
Quant à la dérive des Institutions, pourquoi son début remonte-t-il à 1993 ? 
Je ne dresse la comparaison avec L'irrésistible ascension d'Arturo Ui en 1932 que pour dire que les Français se trompent s'ils ne voient dans le FN qu'une droite populiste. Derrière les blondes et Philippot se cachent les crânes rasés, mais surtout l'élection, même régionale des dames Le Pen va libérer la parole et les instincts racistes et xénophobes. Je vois la scène odieuse d'un boucher de village qui déteste les Arabes et qui, se sentant soutenu par la présidente de "sa" région, interdira, avec l'approbation des mémés à cabas, son échoppe aux Arabes du coin, qui réagiront en lui brisant sa devanture et alors les chasseurs pêcheurs et tradition monteront une ratonnade avinée contre ces salauds de bougnoules. Il y a aura du sang, des gendarmes, des télés, et madame Le Pen viendra conduire une manifestation de Français de souche contre les provocations islamistes etc etc. C'est ce genre de scénario qui déchireront la cohésion nationale et sociale que je veux éviter à notre pays. J'espère que les socialistes de retireront pour laisser Bertrand et Estrosi battre les dames Le Pen, sinon leur élection serait faire la courte-échelle à la tante pour 2017. Et là, il sera trop tard pour pleurer sur le lait renversé. 
   Je ne vais pas très bien, les douleurs neurologiques s'intensifient et se font plus fréquentes, entravant ma progression motrice. La sensibilité ne revient toujours pas. Je suis inquiet, je redoute de demeurer infirme et crains que mes quelques pas, aujourd'hui prometteurs, en cannes anglaises ne finissent par n'être qu'un cache-misère. 
Fidèlement, 


Le 28/11/2015 19:24, Bertrand Fessard de Foucault a écrit :
Votre troisième paragraphe est très bon, comme scenario possible, mais il entrainera de fortes réactions s'il se réalise. Il faut que la gauche réexiste, quoiqu'on puisse dire qu'elle n'a jamais existé, ou en tout cas duré en restant authentique. Il faut que quelque chose existe ailleurs si l'on veut rester dans une démocratie par alternance. Je préfère quant à moi une democratie par consensus, qui quand celui-ci défait, invente un autre consensus sur des thèmes ou des urgences plus à jour.
1993 fin de la gauche mitterrandienne et début d'un système où l'on n'attend plus que l'élection présidentielle : Balladur et Jospin n'ont fait qu'attendre leur élection présidentielle pour... Ensuite c'est 1997 et 2005 sans que JC démissionne : dissolution, referendum également de libre initiative et manqués. 2000 : désastreuse réduction du mandat présidentielle à cinq ans, 2002 : verrouillage en "inversant le calendrier" (ce que Barre et Rocard qui firent passer cela, croyaient intelligent, c'était nécessaire pour 2002-même, mais pas pour la suite. Depuis un système minimum de contrôle, des élections législatives en cours de mandat présidentiel, n'existe plus. Tout est figé pour cinq ans, sans cependant qu'un plan quinquennal ou quadriennal tire au moins parti de cette très grave ossification. Hollande est un Lebrun de la Cinquième République. Moeurs, le début du sans-gêne a commencé avec JC, ses deux successeurs ont ou font chacun dans leur genre.
Divergences ou pas, il y a nos affinités, mon bien cher Michel. Nous pouvons compter l'un sur l'autre. Je reviens ces temps-ci sur "ordalie".
Ennuyé et même inquiet pour votre convalescence et votre disponibilité physique à vous-même. J'en ai perdu la mémoire de l'origine de toute cette interminable séquence... suite lointaine de votre accident de scooter ? Etes-vous bien en mains, bien diagnostiqué ? Que pense Béatrix de tout cela ?
Affection et voeux fraternels.

[2] - évangile selon saint Luc 21, 29-33
   Jésus disait à ses disciples cette parabole :
« Voyez le figuier et tous les autres arbres. Regardez-les : dès qu’ils bourgeonnent, vous savez que l’été est tout proche.
    De même, vous aussi, lorsque vous verrez arriver cela, sachez que le royaume de Dieu est proche. Amen, je vous le dis : cette génération ne passera pas sans que tout cela n’arrive.
    Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas. »
Comprendre les bourgeons, signe d’espoir retrouvé mais surtout éveil de l’attention aux changements.
Dans nos histoires individuelles, des bourgeons pourraient avertir de la survenance prochaine d’événements inattendus. Dans le secret de nos cœurs, nous ignorons certains signes, nous ne parvenons pas à en déchiffrer d’autres qui pourtant devraient avertir d’une proximité particulière du Christ sur nos parcours.
Les barbaries de ces dernières semaines ont fait un tel bruit que nous devenons sourds, les grenades éclatées ont rendu aveugles, les rafales de kalachnikov faisant tomber des vies innocentes ont aussi effondré certaines de nos certitudes et fait surgir d’autres questionnements, les morts et les blessés allongés sur les trottoirs nous ont rendus muets.
Où est le signe dans tout cela ? signe d’une absence de signe ? signe de désespérance, de nuit et de brouillard ? signe de la peur qui s’installe, que certains cultivent pour que l’angoisse engendre la haine, signe d’un état de guerre attisant la soif de vengeance sanglante ? signe d’une démagogie électoraliste profitant de la douleur et des déchirements ? La place est prête pour toutes les théories phobiques, pour toute citation auto-prétendue autorisée et érudite interprétant tel verset ou sourate du Coran. Quel est le signe dans tout cela ? Peut-être ce que Vatican II appelait un signe des temps : ouverture de la conscience au dialogue avec le monde.
Loin d’appel à d’autre guerres de religions, loin d’un repli identitaire, notre qualité de baptisé invite à regarder autrement la déchristianisation de la société, à réfléchir à ce temps du samedi saint dans lesquels ces événements nous font entrer, samedi saint où la mise de Jésus au tombeau pourrait nous faire croire que Dieu est aussi entré définitivement au tombeau.
Sommes-nous prêts à vivre le vide du samedi saint ?
Le samedi qui suit le Bataclan.
Il faut passer par là pour arriver à la gloire et à la paix du matin de La Résurrection.
Quels signes du Christ parvenons nous à décrypter ?
De quel message de temps nouveaux ces signes nous rendent-ils porteurs ?
Sommes nous témoins de la proximité du Royaume de Dieu ?
Et si cette nuit obscure était signe d’un jour nouveau éclatant qui vient !

[3] - Daniel VII 15 à 27 ; cantique ibid. III 62 à 67; évangile selon saint Luc XXI 34 à 36

vendredi 27 novembre 2015

qui ne passera pas ... - textes du jour

Vendredi 27 Novembre 2015

Prier… la relation du tohu bohu plus tard. Décidément, Daniel chantre et interprète de l’Histoire, celle des royaumes mèdes complète et compréhensible selon une parabole qui a donné un aphorisme : le colosse aux pieds d’argile, mais celle aussi du cosmos, extraordinairement imagée, aussi colorée que les descriptions, pas ennuyeuses, dans un des premiers de l’Ancien Testament : description de l’Autel… Je regardais, au cours des visions de la nuit, et je voyais venir, avec les nuées du ciel, comme un Fils d’homme. Je ne suis pas exégète, je ne sais pas la langue dans laquelle est écrite ce livre, mais je peux accepter que soient rapprochées et surtout confondues les deux expressions : le Fils de l’homme, appellation que se donne le Christ et qui n’est reprise par personne, que par Lui, et comme un Fils d’homme. Je continue d’attendre l’explication [1] : en note d’une de mes Bibles (Jérusalem 1956) l’appropriation est d’abord collective, mais il s’agit dans les deux langues testamentaires de fils et d’homme, Adam-même. le Christ est l’aboutissement parfaite de ce « collectif ». Le rythme du texte est dans l’insistance sur la posture du prophète : dans ma vision, je regardais… on le sent intensément présent à ce qu’il voit, et il ne voit que ce qu’il lui est proposé de voir, rien n’est d’imagination. Je continuais de regarder … je regardais encore : je vis… crescendo d’horreur, de puissance, de taille. Tout est de dimension ou de nombre impensables pour nous : des milliers de milliers le servaient, des myriades de myriades se tenaient devant lui. Enigme du Vieillard, je ne tiens pas non plus, sauf interprétation péremptoire, à une identification de Dieu le Père. La Bible de Jérusalem, édition 1956, ne dit qu’un Ancien. Et toujours la conclusion qui est l’avènement d’un pouvoir nouveau, nouveau en ce qu’il est indestructible, éternel. Le Christ, familier certainement du prophète Daniel (en donna-t-Il lui-même le goût et les clés au disciple qu’Il aimait) reprend les mêmes expressions… une domination éternelle, qui ne passera pas… le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas.
D’un ami religieux, ce mot, promettant aussi un commentaire de cet évangile (à réexpédier faute qu’il soit arrivé aux destinataires : la violence de ces dernières semaines me touche profondément (deux amis ont perdu des proches, l'un un gendre, l'autre une fille et son compagnon, total 5 orphelins dont l'ainé a 9 ans !).  On entend tout et son contraire. Parfois même la bêtise voudrait s'approprier la place du deuil. L'évangile de ce matin sur lequel je devais prêcher m'a ouvert à une autre lecture (tout aussi discutable, mais autre). Ce me paraît un autre de ces traits différenciant le 13 Novembre du 7 Janvier : beaucoup gens précisément et personnellement touchés dans leurs affections, leurs familles, leurs attachements et amours. L’anonymat des cibles, du point de vue affreux des tueurs, est bien plus personnalisé que ne le furent les exécutions nominatives des journalistes de Charlie Hebdo. Nous avons vécu et allons vivre deux des formes – probablement multiples et encore à subir – du sillage si douloureux, ineffaçable fait par ces meurtres. – Il est possible que nous entrions dans une autre forme de mentalité collective et nationale, laquelle comprend en ce moment sa passivité et sa vulnérabilité, mais pourrait bien soudainement exiger la démocratie.
Homélie de saint Cyprien. Second recours dans cette lecture et maintenant d'un couple de Témoins de Jéovah, récemment rencontrés sur la place continuant le parvis de la gare de Strasbourg et la couverture exceptionnelle de dessin, une proposition qui me touche. Oui, toutes ces semaines-ci, pour un faisceau de causes et de "raisons", je séjourne dans la tristesse, j'ai sans doute la joie d'une certaine lucidité mais je ne peux transcrire, systématiser ce que je reçois et ressens comme  essentiel mais difficile de transcription et de mémorisation. La proposition de 1830, frapper une médaille, n'est pas psychologie déplace, elle est au contraire éminemment "connaisseuse" des fonctionnements humains, y compris dans la prière la plus sainte et la plus pieuse. Bonjour Bertrand,  nous ne nous connaissons pas ; je suis l’épouse de Bernard. Je suis très touchée par vos pensées quotidiennes. Vous me semblez quelque peu mélancolique et désabusé ces derniers jours. Nous en avons discuté, mon mari et moi-même. Me permettez-vous d’échanger quelques pensées spirituelles positives ?Dans l’attente de vous lire. Donc double accompagnement, connaître (un peu) les Témoins par leur intérieur et par leur vécu en couple (ce qui est rare dans l’Eglise catholique, malgré institutions, organisations et diverses équipes dont celles dites « équipes Notre-Dame ») et être accompagné pour quelques pas. Car, oui, j’ai l’âme lourde ces temps-ci. Ce qui d’ailleurs – en trinité familiale – nous rapproche davantage que mes moments d’exaltation ou d’anticipation de quelque surpassement… le cantique dans la fournaise, déjà le récitatif de François d'Assise…



[1] Daniel VII 2 à 14 ; ibidem III 75 à 81 ; évangile selon saint Luc XXI 29 à 33

jeudi 26 novembre 2015

Il délivre et Il sauve - textes du jour

Jeudi 26 Novembre 2015


Prier… atterré par ces quatre jours de « marathon » présidentiel (OBAMA, CAMERON, MERKEL et ce soir POUTINE), aucun résultat. Même lacune dramatique l’été de 2014 pour les frappes en Syrie. FH ne sait pas utiliser l’outil diplomatique et celui-ci n’étant plus sollicité ni utilisé est certainement devenu encore plus médiocre que ce que j’en expérimentais. Des choses aussi importantes ne se font pas pour la montre ! Atterrant, les + 7% de « popularité » de NS : la stature, et les + 17% de FH : he does the job jolly well, l’homme de la rue pour BUSHle 11 Septembre qui ne savait que ce président si mal élu claquait de peur dans une école qu’il visitait dans le sud des Etats-Unis quand eurent lieu les attentats d’alors. Les frappes aériennes sur Raka : une dizaine d’enfants, au moins, sont morts. Aussi innocents sinon plus que nos jeunes du Bataclan. Témoignages en famille et selon rumeurs ou quidam : la frousse et la pagaille ont régné la nuit du 13, puis les gens à Paris se sont calfeutrés plusieurs jours, tabdis que l’étranger conditionné saluait notre courage. Et mois depuis près de trois mois à galérer avec des Bac. + 2 ou + 3 qui n’ont strictement aucune culure générale littéraire ou historique, aucune : RACINE, Romain GARY, LE CLEZIO, néant. Pas de livre, pas de rad io, pas de journaux, pas de télévision, aucune curiosité, la nudité absolue, sans doute de la gentillesse et une certaine disponibilité. Ne prennent pas de notes et je me demande en fait s’ils savent en prendre ! Dorment pour un tiers, les deux autres les yeux ouverts inertes à toute question. Aucun souvenir d’une semaine sur l’autre de ce que je leur ai présenté. Interrogation : le lien national jusqu’à ma génération comprise était notre histoire nationale, personnages, hauts-faits, chutes et résurrection, grandeur, dévouement, parfois même de la sainteté chrétienne ou laïque. Il n’y a plus de mémoire, il n’y a plus de transmission. Les programmes du bac. ne sont que des synthèses thématiques et des morceaux choisis. Paysage devenu puzzle auquel la plupart des pièces manquent. Alors, le lien par le vivre ensemble ? mais non, l’empoisonnement depuis vingt par le sécuritaire, puis l’immigration et les thèses du FN validées par NS et qui ont gagné tout notre spectre politique, cf. VALLS et Schengen. Alors, plus de lien, plus d’attache avec le pays. Pas de culture générale, constatais-je en ouverture. Depuis une dizaine de jours : je me dis, ils ne sont quand même idiots ni incultes. Simplement, ils doivent une autre culture que ma génération, qu’une dizaine-douzaine de générations depuis la Révolution et Napoléon. Mais quelle est-elle ? et quel lien, et avec qui ? avec quoi ? leur donne-t-elle. La réponse serait la mondialisation, le « déclin des langues », déjà un article du Larousse 2002…   Inculture politique, méconnaissance de l’état de droit, donc du gibier de dictature. Nous ne sommes pas en dictature mais nous ne sommes pas non plus en démocratie. Essayé de débattre ce matin, dans l’une de mes classes, sur le ressenti de mon enseignement, tant je sens en face le vide, je n’accroche personne… Réponse, deux heures, c’est impossible à tenir, nous diviser par petits groupes de travail. C’est ce qu’en même temps que ces thèmes pour le bac., j’avais découvert avec Alexis M. des établissements consacrés à du rattrapage scolaire, sans enseignants, qu’à peine des accompagnateurs passant de cercles en cercles, cercles de élèves s’enseignant mutuellement… Aux questions d’actualité, que s’est-il passé cette semaine, que retenez-vous et si tel fait… comment le voyez ? comment le reliez-vous à… c’est le silence. Rien vu, rien entendu. A la rigueur, deux mots pour dire, par exemple et ce matin, il y a une coalition anti-Daech… pas davantage. Et l’affirmation n’est que le reçu d’une propagande de ces quatre jours. Je n’ai pas peur, je suis simplement totalement dépaysé. Ma génération n’a pas du transmettre ce qu’elle avait reçu de celle de la Résistance, de la Libération, de la fondation d’un nouvel et excellent régime et des structures de planification et d’entente, de construction sociale. Me faut-il accepté comme positif, comme réalité d’aujourd’hui ce vide de la nouvelle génération et cette gouvernance détestable de notre pays depuis vingt ans : la suppression du service national… etc…. Reportage sur le « recasement » des 400 et quelques salariés de Petroplus. Un tiers a retrouvé du travail…
Les hommes mourront de peur dans l’attente de ce qui doit arriver au monde, car les puissances des cieux  seront ébranlées. Fin du monde, fin d’un monde, fin de nous ? Enseignement direct : cette mort-là comme celle de chacun est bien un passage. Quand ces événements commenceront, redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption est proche… Evénements immenses, mais nullement anonymes ni élémentaires, faits d’un effondrement… non, ils ont un nom, ils annoncent, introduisent le Sauveur, Celui qui a habité parmi nous.  Alors, on verra le Fils de l’homme venir dans une nuée, avec puissance et grande gloire. Luc place cette apocalypse juste après l’offrande de la veuve au trésor du Temple et avant la trahison de Judas et la séquence du repas pascal, qui sera la dernière Cène. [1]. Balthazar comme Hérode (il y aura en revanche, un « roi mage » de ce nom…), sa faiblesse et le piège de sa propre contradiction. Le roi fut très contrarié et se préoccupa de sauver Daniel… ne trouvant aucun moyen de « se rattraper », il dit à Daniel : « Ton Dieu, que tu sers avec tant de constance, c’est lui qui te délivrera ! » Acte de foi et début de confession et de conversion qui peut faire sortir quelqu’un, en l’occurrence une « sommité », de son propre système, du qu’en dira-t-on et de mœurs qu’il n’a pas su réformer. Quelle leçon pour maintenant et ceux de maintenant ! Mais ce n’est plus Balthazar, c’est Darius, autre pointure et proclamation décisive : le martyre que n’a pas eu à consommer Daniel (je ne crois pas que le Livre portant son nom nous dise sa mort et la suite de sa vie) non seulement l’a sauvé : lui, mais a converti le roi… dans toute l’étendue de mon empire, on doit trembler de crainte devant le Dieu de Daniel, car il est le Dieu vivant, il demeure éternellement ; son règne ne sera aps détruit, sa souveraineté n’aura pas de fin. Il délivre et il sauve… Ainsi soit-il ! 



[1] -  Daniel VI 12 à 28 ; cantique ibid. III 68 à 74 ; évangile selon saint Luc XXI 20 à 26

mardi 24 novembre 2015

ne marchez pas derrière eux - textes du jour

Mercredi 25 Novembre 2015

. . . TGV Paris-Montparnasse Vannes, 18 heures 28 + La pulsation du monde, de ce qui circule en peur et en amitié. Toujours la carence des dirigeants pas seulement politiques mais dans les médias, atterrantes « couvertures » des magazines et hebdomadaires. Je suis né politique avec DG et le face à face du Nouvel Obs. de Jean DANIEL et de l’Express de JJSS. important en Europe le format « tabloïd » de Time. Il y a des générations qui méritent, d’autres – les actuelles – qui déméritent et dilapident des legs parfois séculaires. – Je noterai dès que je le pourrai : demain ? ce que produisent en rencontres et en diagnostics deux jours de train, de métro, de Paris en divers lieux, de grands hôpitaux, de parcs… Prier…[1] oui, le colosse aux pieds d’argile… l’utilité marginale… la force d’une chaîne est celle du maillon le plus faible. Le sens de l’Histoire, les royaumes en postérité de Nabuchodonosor et les signes de nos temps selon le Cgrist. Non pas les événements, mais notre posture. Comment Dieu nous parle et guide : le songe disait vrai, l’interprétation est digne de toi… Ne soyez pas terrifiés… prenez garde de ne pas vous laisser égarer. La leçon est générale, mais elle précise que le Royaume, tout en n’étant pas de « ce monde » s’inscrit dans l’Histoire, elle précise qu’il y a dialogue avec les grands acteurs, voulus par Dieu quels qu’ils soient. Discernons au-delà du décor et du temps présent. Nous sommes menés vers une totalité de lucidité et de compréhension.


[1] -  Daniel II 31 à 45 ; cantique ibid. III 57 à 61psaume; évangile selon saint Luc XXI 5 à 11

ne marchez pas derrière eux - textes du jour

Mardi 24 Novembre 2015


. . . TGV Paris-Montparnasse Vannes, 18 heures 28 + La pulsation du monde, de ce qui circule en peur et en amitié. Toujours la carence des dirigeants pas seulement politiques mais dans les médias, atterrantes « couvertures » des magazines et hebdomadaires. Je suis né politique avec DG et le face à face du Nouvel Obs. de Jean DANIEL et de l’Express de JJSS. important en Europe le format « tabloïd » de Time. Il y a des générations qui méritent, d’autres – les actuelles – qui déméritent et dilapident des legs parfois séculaires. – Je noterai dès que je le pourrai : demain ? ce que produisent en rencontres et en diagnostics deux jours de train, de métro, de Paris en divers lieux, de grands hôpitaux, de parcs… Prier…[1] oui, le colosse aux pieds d’argile… l’utilité marginale… la force d’une chaîne est celle du maillon le plus faible. Le sens de l’Histoire, les royaumes en postérité de Nabuchodonosor et les signes de nos temps selon le Christ. Non pas les événements, mais notre posture. Comment Dieu nous parle et guide : le songe disait vrai, l’interprétation est digne de foi… Ne soyez pas terrifiés… prenez garde de ne pas vous laisser égarer. La leçon est générale, mais elle précise que le Royaume, tout en n’étant pas de « ce monde » s’inscrit dans l’Histoire, elle précise qu’il y a dialogue avec les grands acteurs, voulus par Dieu quels qu’ils soient. Discernons au-delà du décor et du temps présent. Nous sommes menés vers une totalité de lucidité et de compréhension.


[1]Daniel II 31 à 45 ; cantique ibid. III 57 à 61 ; évangile selon saint Luc XXI 5 à 11

dimanche 22 novembre 2015

adressé à quelques autorités dans l'Eglise de France : donner les repères et changer quelques axes




Monseigneur, mon Père,

il y a quelques jours, à vous comme à quelques-uns de vos frères dans l'épiscopat de France ou à quelques supérieurs de communautés religieuses, j'ai communiqué ce que j'adressais à l'Elysée toute la semaine dernière.

Manifestement, le pouvoir politique en France - tel qu'il s'exerce depuis au moins une vingtaine d'années - n'a plus prise sur les événements et évolutions qu'il ne sait plus analyser quel que soit son détenteur passager, et sait encore moins les analyser. Les Français se débrouillent seuls pour vivre et pour comprendre. En vie quotidienne ou dans le drame comme ces jours-ci.  Tout est figé par période cinq ans. Il n'y a plus dans les enceintes censées délibérantes, de vote de conscience et sur les grandes questions la démocratie directe, la consultation est éludée.

L'Eglise peut contribuer à cette reprise des âmes. Déjà son magistère économique et social gagnerait à être mis à jour : Benoît XVI, dans quelques passages de ses écrits pertinents, a tenté d'analyser la finance spéculative, mais l'ensemble des main-mises sur les salariés, sur le facteur travail en même temps que la destruction de l'Etat, des acquis sociaux, des procédures de négociations n'est pas dénoncé et ce qu'il faut ambitionner n'est pas indiqué. Cela vaut particulièrement pour la France. Pour le politique, il y a encore moins. Prier pour la paix, se scandaliser du traitement des immigrants et réfugiés depuis au moins 2010, tenter des intermédiations comme le fit Jean Paul II, notre saint contemporain dans ce domaine de la société et de la politique, n'est que prélude.

Il me semble - si ce n'est pas être grandiloquent - que deux grands actes pourraient être posés que l'Eglise en France pourrait faire désirer dans le monde et dans toute l'Eglise :

1° un concile ou au moins un synode sur la politique dans les Etats et entre les Etats, sur ce qu'est le pouvoir politique, sur ce que peuvent être les grandes unifications ou fédérations comme l'Union européenne, et sur les relations internationales. Situer notamment le terrorisme, le travesti de l'Islam que ne peuvent assez déplorer nos frères musulmans puisqu'ils ne disposent pas d'une structure unitaire comme nous catholiques romains, les nations sans Etats et les Etats de nouvelle forme, comme le soi-disant Etat islamique. Que l'Eglise délibère sur la politique, ses fins et ses moyens, sur la démocratie locale autant que planétaire. Elle ne l'a jamais fait, au moins à l'époque contemporaine, et dans d'autres siècles son magistère ne pouvait être transposable, l'union du trône te de l'autel, le pouvoir temporel...
En France, cette réflexion allant vers la démocratie et la liberté est d'autant plus nécessaire que nous vivons de plus en plus des travestis de catholicité avec des mouvements parfois considérables comme la
manif.pour-tous qui rapportent tout à la seule éthique du mariage ou des débuts et fins de vie. Sans doute, ces questions - maintenant élucidées en bonne partie par le synode sur la famille, ou en cours d'approfondissement - sont très importantes, mais elles ne tiennent pas lieu d'une proposition chrétienne d'un nouvel ordre international, d'une nouvelle dialectique pour l'organisation du monde et les relations entre peuples

tandis que peut changer la carte au Proche-Orient s'il y apparaît un Kurdistan, véritable répondant local de l'Europe, et si est détruit au sol l'Etat islamique, l'Eglise et son Souevrain pontife pourrait tout symboliser. Que le pape ne siège plus à Rome mais à Jérusalem, même s'il reste titulaire du diocèse de Pierre. Qu'il soit au tombeau du Christ et au point nodal des religions révélées le précurseur d'une communion spirituelle universelle. On pourra moins facilement massacrer près de lui ni contester le droit des peuples à sa vue et à son oreille. Il sera physiquement faiseur de paix et de conciliation.

L'Eglise, notamment en France selon la tradition d'inspiratrice qu'elle eut toujours sur l'ensemble de l'Eglise universelle - ainsi au concile Vatican II - doit traiter le sujet du moment : tout dépend actuellement en société, en éthique, en dignité de l'homme et en économie donc, du pouvoir politique, ou plutôt de ce que cette forme du pouvoir, la seule formellement soumise à l'élection et à quelque prise pacifique des hommes sur ce qui les régit, tend à être dépossédé, intoxiqué, spirituellement annihilé.

Pardonnez-moi d'être long et insistant, peut-être aussi d'être maladroit.

Filialement dans la foi et dans l'espérance