vendredi 26 janvier 2018

saints Timothée et Tite disciples de Paul, Apôtre - catéchèse de Benoît XVI








Saint Timothée et saint Tite, compagnons de voyage et amis de saint Paul, furent choisis par l’Apôtre pour gouverner, l’un l’Église d’Éphèse et l’autre l’Église de Crète. Autrefois, le premier était fêté le 24 janvier et le second le 4 janvier.

T
imothée, né à Lystres d’un père païen, fut, avec sa mère (Eunice) et sa grand-mère (Loïs), juives et croyantes, converti par saint Paul qui, sur la recommandation des prophètes de la communauté de Lystres, le prit comme compagnon de voyage. Saint Paul lui confia des missions près des communautés (Thessalonique, Macédoine, Corinthe) et l’utilisa comme secrétaire pour rédiger les épîtres.

Après avoir partagé sa première captivité, il accompagna saint Paul jusqu’à ce que celui-ci lui demandât de rester à Éphèse dont il fut le premier évêque. Le corps de saint Timothée fut enterré près de celui de saint Jean, à Éphèse, où il resta jusqu’à ce qu’on le transportât à Constantinople (356).

T
ite né dans le paganisme, aurait été, selon une ancienne tradition, de parents nobles, de la race royale de Minos, roi de Crète. Cette même tradition ajoute qu’il aurait fait de solides études en lettres profanes quand il aurait entendu une voix mystérieuse lui ordonnant de quitter son pays et de sauver son âme, ajoutant que la science profane des Grecs lui serait peu utile pour son salut. Il aurait attendu un an au bout duquel la même voix lui aurait dit de lire les Écritures des Hébreux.
Son oncle, proconsul de Crète, ayant appris la naissance du Messie d’Israël, l’aurait envoyé à Jérusalem où il aurait connu le Seigneur qui l’aurait compté parmi ses soixante-douze disciples. Témoin de la vie publique de Jésus, de sa Passion, de sa Résurrection et de son Ascension, il aurait été consacré par les Apôtres et adjoint à saint Paul.

Plus probablement, on pense que Tite, né païen, fut converti par saint Paul qui, quatorze ans plus tard, l’ayant rencontré à Antioche, l’emmène jusqu’à Jérusalem où il assiste au fameux « concile » qui rejette la circoncision des païens. A partir de ce moment là, il accompagne saint Paul dans ses voyages et lui sert de messager, singulièrement vers les communautés de Corinthe et d’Éphèse.

Après la première captivité de saint Paul, il aborda en Crète avec l’Apôtre qui l’y laissa jusqu’à ce qu’il l’envoie en Dalmatie. Après le martyre de saint Paul, Tite revint en Crète où, disent les byzantins, il mourut dans un âge très avancé (quatre-vingt-quatorze ans). Le corps de saint Tite resta dans la cathédrale de Gortyne jusqu’à ce que la cité fût détruite par les musulmans (823) ; on ne retrouva que la tête de Tite qui fut transportée à Venise où elle est vénérée à Saint Marc.

Pour approfondir, lire la Catéchèse du Pape Benoît XVI :


Sources principales : missel.free.fr ; vatican.va (« Rév. x gpm »).

BENOÎT XVI
AUDIENCE GÉNÉRALE
Mercredi 13 décembre 2006

Timothée et Tite, les plus proches collaborateurs de Paul
Chers frères et soeurs,
Après avoir longuement parlé du grand Apôtre Paul, nous prenons aujourd'hui en considération ses deux collaborateurs les plus proches:  Timothée et Tite. C'est à eux que sont adressées trois Lettres traditionnellement attribuées à Paul, dont deux sont destinées à Timothée et une à Tite.
Timothée est un nom grec et signifie "qui honore Dieu". Alors que dans les Actes, Luc le mentionne six fois, dans ses Lettres, Paul fait référence à lui au moins à dix-sept reprises (on le trouve en plus une fois dans la Lettre aux Hébreux). On en déduit qu'il jouissait d'une grande considération aux yeux de Paul, même si Luc ne considère pas utile de nous raconter tout ce qui le concerne. En effet, l'Apôtre le chargea de missions importantes et vit en lui comme un alter ego, ainsi qu'il ressort du grand éloge qu'il en fait dans la Lettre aux Philippiens:  "Je n'ai en effet personne d'autre (isópsychon) qui partage véritablement avec moi le souci de ce qui vous concerne" (2, 20).
Timothée était né à Lystres (environ 200 km au nord-ouest de Tarse) d'une mère juive et d'un père païen (cf. Ac 16, 1). Le fait que sa mère ait contracté un mariage mixte et n'ait pas fait circoncire son fils laisse penser que Timothée a grandi dans une famille qui n'était pas strictement observante, même s'il est dit qu'il connaissait l'Ecriture dès l'enfance (cf. 2 Tm 3, 15). Le nom de sa mère, Eunikè, est parvenu jusqu'à nous,  ainsi que le nom de sa grand-mère, Loïs (cf. 2 Tm 1, 5). Lorsque Paul passa par Lystres au début du deuxième voyage missionnaire,  il  choisit  Timothée comme compagnon, car "à Lystres et à Iconium, il était estimé des frères" (Ac 16, 2), mais il le fit circoncire "pour tenir compte des juifs de la région" (Ac 16, 3). Avec Paul et Silas, Timothée traverse l'Asie mineure jusqu'à Troas, d'où il passe en Macédoine. Nous sommes en outre informés qu'à Philippes, où Paul et Silas furent visés par l'accusation de troubler l'ordre public et furent emprisonnés pour s'être opposés à l'exploitation d'une jeune fille comme voyante de la part de plusieurs individus sans scrupules (cf. Ac 16, 16-40), Timothée fut épargné. Ensuite, lorsque Paul fut contraint de poursuivre jusqu'à Athènes, Timothée le rejoignit dans cette ville et, de là, il fut envoyé à la jeune Eglise de Thessalonique pour avoir de ses nouvelles et pour la confirmer dans la foi (cf. 1 Th 3, 1-2). Il retrouva ensuite l'Apôtre à Corinthe, lui apportant de bonnes nouvelles sur les Thessaloniciens et collaborant avec lui à l'évangélisation de cette ville (cf. 2 Co 1, 19).
Nous retrouvons Timothée à Ephèse au cours du troisième voyage missionnaire de Paul. C'est probablement de là que l'Apôtre écrivit à Philémon et aux Philippiens, et dans ces deux lettres, Timothée apparaît comme le co-expéditeur (cf. Phm 1; Ph 1, 1). D'Ephèse, Paul l'envoya en Macédoine avec un certain Eraste (cf. Ac 19, 22) et, ensuite, également à Corinthe, avec la tâche d'y apporter une lettre, dans laquelle il recommandait aux Corinthiens de lui faire bon accueil (cf. 1 Co 4, 17; 16, 10-11). Nous le retrouvons encore comme co-expéditeur de la deuxième Lettre aux Corinthiens, et quand, de Corinthe, Paul écrit la Lettre aux Romains, il y unit, avec ceux des autres, les saluts de Timothée (cf. Rm 16, 21). De Corinthe, le disciple repartit pour rejoindre Troas sur la rive asiatique de la Mer Egée et y attendre l'Apôtre qui se dirigeait vers Jérusalem, en conclusion de son troisième voyage missionnaire (cf. Ac 20, 4). A partir de ce moment, les sources antiques ne nous réservent plus qu'une brève référence à la biographie de Timothée, dans la Lettre aux Hébreux où on lit:  "Sachez que notre frère Timothée est libéré. J'irai vous voir avec lui s'il vient assez vite" (13, 23). En conclusion, nous pouvons dire que la figure de Timothée est présentée comme celle d'un pasteur de grand relief. Selon l'Histoire ecclésiastique d'Eusèbe, écrite postérieurement, Timothée fut le premier Evêque d'Ephèse (cf. 3, 4). Plusieurs de ses reliques se trouvent depuis 1239 en Italie, dans la cathédrale de Termoli, dans le Molise, provenant de Constantinople.
Quant à la figure de Tite, dont le nom est d'origine latine, nous savons qu'il était grec de naissance, c'est-à-dire païen (cf. Gal 2, 3). Paul le conduisit avec lui à Jérusalem pour participer au Concile apostolique, dans lequel fut solennellement acceptée la prédication de l'Evangile aux païens, sans les contraintes de la loi mosaïque. Dans la Lettre qui lui est adressée, l'Apôtre fait son éloge, le définissant comme son "véritable enfant selon la foi qui nous est commune" (Tt 1, 4). Après le départ de Timothée de Corinthe, Paul y envoya Tite avec la tâche de reconduire cette communauté indocile à l'obéissance. Tite ramena la paix entre l'Eglise de Corinthe et l'Apôtre, qui écrivit à celle-ci en ces termes:  "Pourtant, le Dieu qui réconforte les humbles nous a réconfortés par la venue de Tite, et non seulement par sa venue, mais par le réconfort qu'il avait trouvé chez vous:  il nous a fait part de votre grand désir de nous revoir, de votre désolation, de votre amour ardent pour moi... En plus de ce réconfort, nous nous sommes réjouis encore bien davantage à voir la joie de Tite:  son esprit a été pleinement tranquillisé par vous tous" (2 Co 7, 6-7.13). Tite fut ensuite envoyé encore une fois à Corinthe par Paul - qui le qualifie comme "mon compagnon et mon collaborateur" (2 Co 8, 23) - pour y organiser la conclusion des collectes en faveur des chrétiens de Jérusalem (cf. 2 Co 8, 6). Des nouvelles supplémentaires provenant des Lettres pastorales le qualifient d'Evêque de Crète (cf. Tt 1, 5), d'où sur l'invitation de Paul, il rejoint l'Apôtre à Nicopolis en Epire (cf. Tt 3, 12). Il se rendit ensuite également en Dalmatie (cf. 2 Tm 4, 10). Nous ne possédons pas d'autres informations sur les déplacements successifs de Tite et sur sa mort.
En conclusion, si nous considérons de manière unitaire les deux figures de Timothée et de Tite, nous nous rendons compte de plusieurs données très significatives. La plus importante est que Paul s'appuya sur des collaborateurs dans l'accomplissement de ses missions. Il reste certainement l'Apôtre par antonomase, fondateur et pasteur de nombreuses Eglises. Il apparaît toutefois évident qu'il ne faisait pas tout tout  seul,  mais qu'il s'appuyait sur des personnes de confiance  qui  partageaient ses peines et ses responsabilités. Une autre observation concerne la disponibilité de ces collaborateurs. Les sources concernant Timothée et Tite mettent bien en lumière leur promptitude à assumer des charges diverses, consistant souvent à représenter Paul également en des occasions difficiles. En un mot, ils nous enseignent à servir l'Evangile avec générosité, sachant que cela comporte également un service à l'Eglise elle-même. Recueillons enfin la recommandation que l'Apôtre Paul fait à Tite, dans la lettre qui lui est adressée:  "Voilà une parole sûre, et je veux que tu t'en portes garant, afin que ceux qui ont mis leur foi en Dieu s'efforcent d'être au premier rang pour faire le bien" (Tt 3, 8). A travers notre engagement concret, nous devons et nous pouvons découvrir la vérité de ces paroles, et, précisément en ce temps de l'Avent, être nous aussi riches de bonnes oeuvres et ouvrir ainsi les portes du monde au Christ, notre Sauveur.
* * *
Je suis heureux de vous accueillir, chers pèlerins francophones. Je salue particulièrement les jeunes de Treillières et les pèlerins de La Réunion. Que le temps de l'Avent vous permette de préparer vos cœurs à la venue du Sauveur, pour en témoigner généreusement parmi vos frères !

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BENOÎT XVI
AUDIENCE GÉNÉRALE
Mercredi 28 janvier 2009

Chers Frères et Sœurs,
Considérons aujourd’hui les Lettres Pastorales de saint Paul. Elles étaient adressées à des Pasteurs de l'Église: deux à Timothée et une à Tite, ses proches collaborateurs qu’il a aimés comme des fils très chers et à qui il a confié des missions importantes et délicates. Ces lettres évoquent une situation ecclésiale différente de celle qu’a connue directement Paul: de nouveaux contextes culturels et des doctrines erronées surgissent. L’auteur des Lettres les affronte en rappelant qu’il faut faire une lecture intelligente des Écritures et se référer sans cesse au «dépôt» transmis par les générations précédentes. Écriture et Tradition sont le «fondement solide posé par Dieu» (2 Tm 2,19). Il faut donc être «attaché à la parole sûre et conforme à la doctrine» (Tt 1,9). À la base de tout il y a la foi dans la révélation historique de la bonté de Dieu.
La communauté chrétienne se présente comme enracinée sur les points essentiels de la foi qui ici est synonyme de «vérité». Elle est ouverte à l’universel et elle prie pour tous les hommes afin qu’ils parviennent à la connaissance de la vérité. Dans ces Lettres apparaît pour la première fois le triple ministère d’évêque, de prêtre et de diacre. L'Église est comme une maison familiale, la «maison de Dieu», dont l’épiscope est le père. Prions saint Paul pour que nous puissions toujours plus être perçus comme membres de la «famille de Dieu».
* * *
Je salue avec affection les pèlerins de la paroisse Sainte-Croix et les jeunes de l’externat «Saint-Joseph» d’Ollioules. Je vous souhaite d’être pleinement concitoyens des saints et familiers de Dieu. Avec ma Bénédiction apostolique!



Benoît XVI consacre sa catéchèse aux lettres pastorales de Saint Paul à Timothée et Tite
Synthèse de la catéchèse du Saint-Père,  Texte intégral en 2e partie (source : free.fr)
Le 28 janvier 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde -  A l'occasion de l'audience générale, Benoît XVI a abordé la vision théologique des dernière Epîtres de Paul, appelées pastorales car adressées à Timothée et à Tite, qui étaient ses collaborateurs. Ces textes, a-t-il expliqué, évoquent l'existence "de certaines doctrines erronées, telle celle prétendant que le mariage était une mauvaise chose. Ce thème est actuel car certains lisent aujourd'hui l'Ecriture comme objet de curiosité historique et non comme expression de l'Esprit, dans laquelle nous ressentons la voix du Seigneur et reconnaissons sa présence historique". Face à ses doctrines, Paul a affirmé la nécessité de considérer l'Ecriture comme inspirée et provenant du Saint Esprit, parlant à son sujet du "bon dépôt" qui garantit "la tradition de la foi apostolique". Celle-ci doit être gardée "avec l'aide de l'Esprit qui nous habite" et qui "constitue le critère de fidélité à l'annonce évangélique".

Puis Benoît XVI a rappelé que le sens d'universalité du salut, qui implique que Dieu appelle chaque homme à se sauver et à parvenir à la connaissance de la vérité, est fort et déterminant dans les écrits pauliniens. Ces épîtres offrent "une réflexion sur la structure ministérielle de l'Eglise, présentant pour la première fois la triple articulation évêque, prêtre et diacre. L'essentiel de la structure catholique réside dans l'Ecriture et la Tradition, l'Ecriture et l'annonce, qui la caractérisent au plan doctrinal. A celle-ci s'ajoute une structure personnelle dans les successeurs des Apôtres, témoins de l'annonce apostolique".

S'arrêtant alors sur la figure de l'évêque, Benoît XVI a rappelé que dans l'Epître à Timothée il est en particulier "considéré comme le père de la communauté chrétienne. L'idée d'Eglise comme Maison de Dieu, qui trouve ses racines dans l'Ancien Testament, est reformulée dans l'Epître aux hébreux, tandis que celle aux Ephésiens affirme qu'aucun chrétien n'est étranger ou hôte, mais concitoyen des saints et fils de la Maison de Dieu. Prions donc le Seigneur afin que nous autres chrétiens puissions toujours nous distinguer dans la société comme des membres de la famille de Dieu. Prions aussi -a conclu le Pape- afin que les pasteurs de l'Eglise soient toujours paternels, forts et ouverts à la fois, dans la construction de la Maison de Dieu qu'est la communauté ecclésiale".

Texte intégral de la catéchèse

Chers frères et sœurs,

Les dernières Lettres des écrits épistolaires pauliniens, dont je voudrais parler aujourd'hui, sont appelées Lettres pastorales, car elles ont été envoyées à des figures individuelles de pasteurs de l'Église : deux à Timothée, et une à Tite, collaborateurs étroits de saint Paul. Chez Timothée, l'apôtre voyait presque un alter ego ; en effet, il lui confia des missions importantes
(en Macédoine : cf. Ac 19, 22 ; à Thessalonique : cf. 1 Ts 3, 6-7 ; à Corinthe : cf. 1 Co 4, 17 ; 16, 10-11), puis il écrivit à son propos un éloge flatteur : « Je n'ai vraiment personne qui saura comme lui s'intéresser d'un cœur sincère à votre situation » (Ph 2, 20). Selon l'Histoire ecclésiastique d'Eusèbe de Césarée, du IVe siècle, Timothée fut ensuite le premier évêque d'Éphèse (cf. 3, 4). Quant à Tite, lui aussi devait avoir été très cher à l'apôtre, qui le définit explicitement « plus empressé que jamais... mon associé et coopérateur » (2 Co 8 ; 17.23), et même « mon véritable enfant en notre foi commune » (Tt 1, 4). Il avait été chargé de quelques missions très délicates dans l'Église de Corinthe, dont le résultat réconforta Paul (cf. 2 Co 7, 6-7.13 ; 8, 6). Par la suite, selon ce qui nous a été transmis, Tite rejoignit Paul à Nicopolis, en Épire, en Grèce (cf. Tt 3, 12) puis fut envoyé par lui en Dalmatie (cf. 2 Tm 4, 10). Selon la Lettre qui lui est adressée, il résulte ensuite avoir été Évêque de Crête (cf. Tt 1, 5).

Les Lettres adressées à ces deux pasteurs occupent une place tout à fait particulière au sein du Nouveau Testament. La majorité des exégètes est aujourd'hui d'avis que les Lettres n'auraient pas été écrites par Paul lui-même, mais que leur origine se trouverait dans l'« école de Paul », et refléterait son héritage pour une nouvelle génération, en intégrant sans doute quelque bref écrit, ou parole de l'Apôtre lui-même. Par exemple, certaines paroles de la seconde Lettre à Timothée apparaissent tellement authentiques qu'elles ne peuvent venir que du cœur et de la bouche de l'Apôtre.

La situation ecclésiale qui ressort de ces Lettres est sans aucun doute différente de celle des années centrales de la vie de Paul. A présent, rétrospectivement, celui-ci se définit lui-même comme « héraut, apôtre et maître » des païens dans la foi et dans la vérité
(cf. 1 Tm 2, 7 ; 2 Tm 1, 11) ; il se présente comme quelqu'un qui a obtenu la miséricorde, car - ainsi écrit-t-il - « en moi le premier, Jésus Christ manifestât toute sa patience faisant de moi un exemple pour ceux qui doivent croire en lui en vue de la vie éternelle » (1 Tm 1, 16). Il est donc essentiel que ce soit réellement en Paul, persécuteur converti par la présence du Ressuscité, qu'apparaisse la magnanimité du Seigneur pour nous encourager, pour nous pousser à espérer et à avoir confiance dans la miséricorde du Seigneur qui, en dépit de notre petitesse, peut faire de grandes choses. Outre les années centrales de la vie de Paul, il faut également considérer les nouveaux contextes culturels présupposés ici. En effet, on fait allusion à l'apparition d'enseignements qu'il faut considérer entièrement erronés et faux (cf. 1 Tm 4, 1-2 ; 2 Tm 3, 1-5), comme ceux des personnes qui prétendaient que le mariage n'était pas bon (cf. 1 Tm 4, 3a). Nous voyons combien cette préoccupation est moderne, car aujourd'hui aussi, on lit parfois l'Écriture comme un objet de curiosité historique et non pas comme la parole de l'Esprit Saint, dans laquelle nous pouvons entendre la voix même du Seigneur et connaître sa présence dans l'histoire. Nous pourrions dire que, avec cette brève liste d'erreurs présentes dans les trois Lettres, sont anticipés certains traits de l'orientation successive erronée qui est connue sous le nom de gnosticisme (cf. 1 Tm 2, 5-6 ; 2 Tm 3, 6-8).

L'auteur répond à ces doctrines par deux rappels fondamentaux. L'un consiste à renvoyer à une lecture spirituelle des Saintes Écritures
(cf. 2 Tm 3, 14-17), c'est-à-dire à une lecture qui les considère réellement comme « inspirées » et provenant de l'Esprit Saint, pour qu'elles puissent « procurer la sagesse qui conduit au salut ». On lit l'Écriture de manière juste en se plaçant dans un dialogue avec l'Esprit Saint, afin d'en tirer une lumière « pour enseigner, réfuter, redresser, former à la justice » (2 Tm 3, 16). En ce sens la Lettre ajoute : « ainsi l'homme de Dieu se trouve-t-il accompli, équipé pour toute œuvre bonne » (2 Tm 3, 17). L'autre appel consiste à évoquer le bon « dépôt » (parathéke) : c'est un mot spécifique des Lettres pastorales par lequel est indiquée la tradition de la foi apostolique qu'il faut conserver avec l'aide de l'Esprit Saint qui habite en nous. Ce « dépôt » doit donc être considéré comme la somme de la Tradition apostolique et comme le critère de fidélité à l'annonce de l'Évangile. Et nous devons ici avoir à l'esprit que dans les Lettres pastorales comme dans tout le Nouveau Testament, le terme « Écritures » signifie explicitement l'Ancien Testament, parce que les écrits du Nouveau Testament, ou bien n'existaient pas encore, ou ne faisaient pas encore partie d'un canon des Écritures. Donc, la Tradition de l'annonce apostolique, ce « dépôt », est la clé de lecture pour comprendre l'Écriture, le Nouveau Testament. En ce sens, Écriture et Tradition, Écriture et annonce apostolique comme clé de lecture sont rapprochées et se confondent presque, pour former ensemble les « solides fondations posées par Dieu » (2 Tm 2, 19). L'annonce apostolique, c'est-à-dire la Tradition, est nécessaire pour entrer dans la compréhension de l'Écriture et y saisir la voix du Christ. Il faut en effet être « attaché à l'enseignement sûr, conforme à la doctrine » (Tt 1, 9). A la base de tout, il y a justement la foi dans la révélation historique de la bonté de Dieu, qui en Jésus Christ a manifesté concrètement son « amour pour les hommes », un amour qui dans le texte original grec est qualifié de manière significative comme filanthropía (Tt 3, 4 ; cf. 2 Tm 1, 9-10) ; Dieu aime l'humanité.

Dans l'ensemble, on voit bien que la communauté chrétienne se configure progressivement en termes très nets, selon une identité qui non seulement prend ses distances avec des interprétations incongrues, mais surtout affirme son propre ancrage sur les points essentiels de la foi, qui est ici synonyme de « vérité »
(1 Tm 2, 4.7 ; 4, 3 ; 6, 5 ; 2 Tm 2, 15.18.25 ; 3, 7.8 ; 4, 4 ; Tt 1, 1.14). Dans la foi apparaît la vérité essentielle de qui nous sommes, de qui est Dieu, de comment nous devons vivre. Et de cette vérité (la vérité de la foi) l'Église est définie comme la « colonne et support » (1 Tm 3, 15). Quoi qu'il en soit, elle reste une communauté ouverte, au souffle universel, qui prie pour tous les hommes de tout ordre et degré, pour qu'ils parviennent à la connaissance de la vérité : Dieu « veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité », parce que « le Christ Jésus s'est livré en rançon pour tous » (1 Tm 2, 4-5). Par conséquent, le sens de l'universalité, même si les communautés sont encore petites, est fort et déterminant pour ces Lettres. En outre cette communauté chrétienne « n'outrage personne » et « témoigne à tous les hommes une parfaite douceur » (Tt 3, 2). Telle est la première composante importante de ces Lettres : l'universalité et la foi comme vérité, comme clé de lecture de l'Écriture Sainte, de l'Ancien Testament et ainsi se dessine une unité d'annonce et d'Écriture et une foi vivante ouverte à tous et témoin de l'amour de Dieu pour tous.

Une autre composante typique de ces Lettres est leur réflexion sur la structure ministérielle de l'Église. Ce sont elles qui pour la première fois présentent la triple subdivision d'épiscopes, presbytres et diacres
(cf. 1 Tm 3, 1-13 ; 4, 13 ; 2 Tm 1, 6 ; Tt 1, 5-9). Nous pouvons observer dans les Lettres pastorales la confluence de deux structures ministérielles différentes et ainsi la constitution de la forme définitive du ministère de l'Église. Dans les Lettres pauliniennes des années centrales de sa vie, Paul parle d'« épiscopes » (Ph 1, 1), et de « diacres » ; c'est la structure typique de l'Église qui s'est formée à l'époque dans le monde païen. Mais la figure de l'apôtre lui-même demeure toutefois dominante et ce n'est donc que peu à peu que se développent les autres ministères.

Si, comme on l'a dit, dans les Églises formées dans le monde païen nous avons des épiscopes et des diacres, et non des prêtres, dans les Églises formées dans le monde judéo-chrétien les prêtres sont la structure dominante. A la fin, dans les Lettres pastorales, les deux structures s'unissent : à présent apparaît « l'épiscope »,
(l'évêque) (cf. 1 Tm 3, 2 ; Tt 1, 7), toujours au singulier, accompagné par l'article déterminatif « l'épiscope ». Et à côté de « l'épiscope », nous trouvons les prêtres et les diacres. La figure de l'Apôtre est toujours encore déterminante, mais les trois Lettres, comme je l'ai déjà dit, ne sont plus adressées à une communauté, mais à des personnes : Timothée et Tite, qui, d'une part, apparaissent comme des évêques et, de l'autre, commencent à prendre la place de l'Apôtre.

On remarque ainsi, à son début, la réalité qui, plus tard, s'appellera « succession apostolique ». Paul dit sur un ton d'une grande solennité à Timothée : « Ne néglige pas le don de Dieu qui est en toi, ce don que tu as reçu grâce à l'intervention des prophètes, quand l'assemblée des Anciens a imposé les mains sur toi »
(1 Tm 4, 14). Nous pouvons dire que dans ces mots apparaît également à son début le caractère sacramentel du ministère. Et ainsi, nous avons l'essentiel de la structure catholique : Écriture et Tradition, Écriture et annonce, forment un ensemble, mais à cette structure, pour ainsi dire doctrinale, doit s'ajouter la structure personnelle, les successeurs des Apôtres, comme témoins de l'annonce apostolique.

Il est enfin important de noter que dans ces Lettres, l'Église se comprend elle-même en termes très humains, en analogie avec la maison et la famille. En particulier, dans 1 Tm 3, 2-7, on peut lire des instructions très détaillées sur l'épiscope, comme celles-ci : il doit être « irréprochable, époux d'une seule femme, homme mesuré, raisonnable et réfléchi, ouvrant sa maison à tous, capable d'enseigner, ni buveur ni violent, mais plein de sérénité, pacifique et désintéressé. Il faut qu'il mène bien sa propre famille, qu'il se fasse écouter et respecter par ses enfants. Car un homme qui ne sait pas mener sa propre famille, comment pourrait-il prendre en charge une Église de Dieu ? [...] Il faut aussi que les gens du dehors portent sur lui un bon témoignage ». On doit ici surtout remarquer l'aptitude importante à l'enseignement
(cf. aussi 1 Tm 5, 17), dont on trouve également des échos dans d'autres passages (cf. 1 Tm 6, 2c ; 2 Tm 3, 10 ; Tt 2, 1), et ensuite une caractéristique personnelle particulière, celle de la « paternité ». L'épiscope est en effet considéré comme le père de la communauté chrétienne (cf. également 1 Tm 3, 15). Du reste, l'idée de l'Église comme « maison de Dieu » plonge ses racines dans l'Ancien Testament (cf. Nb 12, 7) et se trouve reformulée dans He 3, 2.6, alors qu'ailleurs on peut lire que tous les chrétiens ne sont plus des étrangers ni des invités, mais des concitoyens des saints et des membres de la maison de Dieu (cf. Ep 2, 19).

Prions le Seigneur et saint Paul pour que nous aussi, en tant que chrétiens, nous puissions toujours plus nous caractériser, en relation avec la société dans laquelle nous vivons, comme des membres de la « famille de Dieu ». Et prions également afin que les pasteurs de l'Église acquièrent toujours plus des sentiments paternels, à la fois tendres et forts, dans l'édification de la maison de Dieu, de la communauté, de l'Église.
(ZF09012803)

dites-leur : " Le règne de Dieu s'est approché de vous " - textes du jour


Vendredi 26 janvier 2017


11 heures 13 + RTL à la radio de bord. Une officine américaine a comparé les versions française et anglaise (il semble donc qu’il y ait eu deux « prononcés ») du discours d’EM avant-hier à Davos. En français, c’est tout doux et social, en anglais, c’est la vis serrée par le champion du libéralisme. Reçu de Jacques MYARD, sans doute extrémiste sur les questions migratoires, et bien d’autres, à la manière de l’extrême-droite WAUQUIEZ, mais des fidélités et des continuités et des fidélités aussi [1] – Le conflit sur les fonctionnaires pénitenciers : tout simplement, les motiver financièrement (les engager en B même s’ils n’ont pas le bac. et même si c’est aligner leur rémunération sur la police nationale) et entreprendre la construction de nouveaux établissements. Une fois de plus, infrastructures et grands travaux réclament une ré-institution du plan de quatre ou cinq ans, et une administration visible et prioritaire de l’aménagement du territoire. Personnel de justice (pénale), forces de sécurité quotidienne, gardiennage de nos emprisonnés, ce doit être, notamment en rémunération, mais aussi en logique, pensé tout ensemble.
Proposé à la RDN un papier sur le service national, avant de lui donner celui que j’ai promis sur le Kazakhstan [2].

Prier… [3] Tite et Timothée, les fils spirituels de Paul, leur mémoire à chacun selon le site de l’association de l’épiscopat francophone (AELF) et selon Prions en Eglise, diffèrent : tant mieux. L’envoi en mission : les 72, désignés par le Christ avec les recommandations pastorales de Celui-ci, l’effusion affective de Paul pour Timothée… me souvenant continuellement de toi dans mes prières, nuit et jour, me rappelant tes larmes, j’ai un très vif désir de te revoir pour être rempli de toi. Une foi reçue de sa famille, Loïs, ta grand-mère, et celle d’Eunice, ta mère… Pastorale et communion fraternelle : ravive le don gratuit de Dieu, ce don qui est en toi depuis que je t’ai imposé les mains. Car ce n’est pas un esprit de peur que Dieu nous a donné, mais un esprit de force, d’amour et de pondération. Marguerite, confirmée le 26 Mai prochain, lire cela avec elle, ces jours-ci. Pas tant la foi-même, que le nerf de cette foi, la force pour tout nous-mêmes, dont la foi qui est devenu un dépôt, une responsabilité, oui : une gloire, mais pour tous et à répandre. Communion fraternelle : Paul, l’invincible  et talentueux initiateur, père adoptif et modèle de science et de liberté, de souveraineté, est un prisonnier, sans doute passible de mort. Nous n’avons pas les éléments de son procès devant César, forcément très différents de celui que lui intentaient ses anciens coreligionnaires. De ce Paul enchaîné ou surveillé à vue : n’aie pas honte de moi, qui suis son prisonnier (Paul n’est pas prisonnier des Romains et de leur système institutionnel et philosophique, mais de la grâce et du parcours, de la mission que Dieu – Jésus-Christ – depuis le dialogue un peu avant Damas, lui a donnés) ; mais avec la force de Dieu, prends ta part des souffrances liées à l’annonce de l’Evangile…  n’aie donc pas honte de rendre témoignage à notre Seigneur. Précisément, cette annonce dont Jésus, parmi nous, charge les soixante-douze : elle n’a encore aucune des richesses thématiques, des souvenirs vécus que vont répandre les Apôtres dès la Pentecôte, elle est dans sa plus simple expression, c’est le commencement de tout qui est à dire et propager : le règne de Dieu s’est approché de vous. On y va, nu : ne portez ni bourse, ni sac, ni sandales, et ne saluez personne en chemin. Quoique ce soit dangereux : voici que je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups. Mais il y a la providence qui a figure humaine : dans toute maison où vous entrerez, dites d’abord : « Paix à cette maison ». S’il y a là un ami de la paix, votre paix (notre paix ! porteurs nous sommes devenus d’une paix qui nous dépasse…) ira reposer sur lui… restez dans cette maison, mangeant et buvant ce que l’on vous sert ; car l’ouvrier mérite son salaire… Et ce don rare mais dont l’exercice est un témoignage :guérissez les malades qui s’y trouvent et dites-leur : « Le règne de Dieu s’est approché de vous ».

18 heures 40 + Quatre ans, la mort de ma chère belle-mère, sa fille, son gendre l’accompagnant jusqu’à davantage que son dernier souffle, chacun de nous tenant une de ses mains. – Marguerite heureuse de ses emplettes, Edith rentrée fatiguée et déprimée, promène les chiens, la nuit est presque tout entière là.

20 heures 31 + Nos prisons… le syndicat majoritaire signe l’accord avec la Garde des Sceaux. FO et sans doute la CGT s’y refusent, consultations de « la base » pour décider de la suite lundi. Eclairage dont le calme, le bien-écrit et le factuel me convainquent : un communiqué d’un collectif de détenus à Fleury-Mérogis. La clé est que gardiens et policiers ont peur, parce que pas assez nombreux, pas assez soutenus. Mais il est évident qu’épauler nos personnels n’est pas accepter certains comportements. Il y avait, je crois, un très haut fonctionnaire chargé du contrôle des libertés (car légalement et constitutionnellement il en reste à tout détenu), contrôleur général ad hoc : on ne l’entend pas. Plus de sécurité mais aussi plus de formation, et des recrutements à meilleurs niveaux de capacités pédagogiques : la psychologie de la rétention autant que celle de chaque personne, gardien et gardé…
 EM s’est attardé ce matin encore en Auvergne. La démagogie comme NS n’e faisait pas autant, ni surtout tout le temps. Classer la chaîne des volcans d’Auvergne au patrimoine mondial de l‘humanité. Les protestations d’amour pour l’Auvergne, il ne prononce pourtant pas explicitement le nom de V.G.E. L’autoritarisme appelle la démagogie, cela va croître, les deux en même temps, démesurément.
 Davos, comme chaque année « bilan positif » selon les responsables de la WEF… L’exercice, ainsi que les expositions universelles, me paraît aujourd’hui déplacé. Et puis qui est décideur ? et de quoi ? d’un investissement ? C’est vain, gloriole des personnes, rivalités diverses (personnes, pays, systèmes) alors qu’on chante libéralisme et mondialisme. Ceci devraient être «  si tous les gars du monde ». Ce ne sont pas les mots qui par leur quantité, leur vanité ni les promesses floues qui polluent nos univers politiques et scéniques, c’est la perversion des mots.


[1] - COMMUNIQUE DE PRESSE de Jacques MYARD .  Membre Honoraire du Parlement
Maire de Maisons-Laffitte . Président du Cercle Nation et République
Le 26 janvier 2018
A/S :  DAVOS : «  La place où ne pas être » ...en français
On nous en rebat les oreilles ; Davos Sommet Economique Mondial serait donc le lieu où le monde entier devrait se retrouver sauf à être considéré comme une personnalité de seconde zone...
Tous s’y précipitent, tels des moutons de Panurge, raquettes de neige aux pieds, pour affronter la dureté climatique de la station des Grisons ; quel courage !
On assiste alors à une logorrhée verbale sur les états d’âme du monde, une réelle foire de monologues, chaque chef d’Etat soliloquant et déclamant ses panacées.
Que reste-t-il ensuite de tout cela ? Comme le disait Shakespeare ; «  des mots, des mots et toujours des mots »
En dehors du tiroir-caisse de l’organisateur Klaus Schawb, qui doit se réjouir de son bon coup médiatique et empocher de quoi garantir ses vieux jours, Davos n’a réellement pas d’intérêt !
C’est bien la place, où pour être considéré, résister au politiquement correct et éviter d’être noyé dans la foire des monologues, il ne faut pas être.
Au lieu de créer des liens de solidarité entre les riches, de plus en plus riches, et les pauvres, de plus en plus pauvres, Davos opère la démonstration que c’est le fric qui fait toujours tourner le monde, comme le chantait si bien Lisa Minelli dans « Cabaret ».

[2] - Le 26/01/2018 à 11:50, Bertrand Fessard de Foucault a écrit à la Revue Défense:
Chers amis,
je vous avais proposé au début de l'été un  sujet que vous aviez agréé, en principe : l'ouverture de notre ambassade au Kazakhstan, double expérience de l'implosion soviétique et de l'adéquation de notre outil diplomatique. J'ai pris un grand retard pour vous soumettre le texte. Ce sera bientôt fait.
Mais auparavant, je voudrais grâce à vous intervenir dans un débat, où je milite depuis longtemps auprès de nos autorités : l'établissement d'un nouveau service national, mais universel garçons et filles, se vivant en une première étape militaire, puis une seconde en coopération au développement outre-mer. Esprit de défense, exportation de nos valeurs. exemplarité de cette instauration pour parvenir à l'analogue dans toute l'Union européenne, et peut-être à un certain brassage pluri-ethnique, tandis que chez nous, ce serait le brassage social qui nous manque (en même temps qu'une observation discrète de la relation des grands adolescents avec les armes). --- Ce second papier en chronologie de mes propositions peut vous parvenir presque en retour de votre accord de principe.
Chaleureusement avec vous et vos prédécesseurs.

[3] - 2ème lettre de Paul à Timothée I 1 à 8 ; psaume XCVI ; évangile selon saint Luc X 1 à 9

jeudi 25 janvier 2018

qui es-tu, Seigneur ? que dois-je faire, Seigneur ? - textes du jour


Jeudi 25 Janvier 2018

Hier soir, donné par Arte (22 heures 30 à 23 heures 30, que suit une énième évocation de la bataille de Stalingrad, que je n’ai pas suivie), un inédit : le manuscrit sauvé du KGB, il s’agit de Vie et destin de Vassili GROSSMAN, dont j’ignore tout et que je n’ai pas lu. Depuis longtemps, j’attends des documentaires et des documents sur le stalinisme, sur l’évolution de l’U.R.S.S., sur ses diverses formes de dictature. Je n’ai eu que L’aveu. Un régime de soixante-dix ans pour la Russie et son hinterland historique et de quarante-cinq ans pour les pays dits l’Europe de l’Est, si rarement illustré, au moins à la télévision, alors que le nazisme et la shoah, nous l’avons toutes les semaines. Il est vrai qu’il y a toujours plus ou autre à dire sur cette effroyable perversion de l’Allemagne qui sans doute avait des racines lointaines… la disparition de la Prusse après 1945 ne les indique pas toutes. L’interrogation de GROSSMAN, partisan enthousiaste de la Révolution bolchevik, bien noté, journaliste aux armées, écrits de guerre, est fondamentale. Ce n’est pas un opposant, ce n’est pas un déçu ou un trahi qui s’interroge, mais un libertaire. Comment ceux qui ont cru à la Révolution ont-ils pu la laisser dégénérer ? pourquoi est-ce arrivé ? pourquoi est-ce que je me tais ? et je crierai inconsciemment ? serai-je un homme à deux consciences ? La guerre n’est pas idéologique, elle est celle de la liberté. Marx surtout, la liberté, sa liberté, pas de réalité prolétarienne, c’est BERNANOS venu de l’extrême droite et qui, vivant la guerre d’Espagne, écrit Les grands cimetières sous la lune. Explication d’un traducteur particulièrement séduisant : Alexis BERELOWITCH. Le reflet exact de la réalité, la volonté de dire le vrai, la considération dans un groupe de chacun de ceux qui le composent, chacun avec son histoire, sa pensée. Importance des lettres à sa mère. Il est muté à Stalingrad en Août 1942, la défense de la liberté. En Novembre 1944, il retourne dans sa ville de naissance : plus de 34.000 Juifs y ont été massacrés en deux jours. Il entre à Treblinka, son reportage est au dossier du procès de Nuremberg. Redécouverte de la judaïté, dont il avait perdu toute conscience. La force implacable de l’idée du bien social, la bataille et la victoire la plus intime et personnelle : « la petite bonté individuelle et irrationnelle… une bonté sans pensée, cette bonté, elle est ce qu’il y a d’humain dans l’homme ». L’évocation avait commencé par sa lettre à KHROUCHTCHEV : rendez  sa liberté à mon livre, 14 Février 1961. Sa maison perquisitionnée, les deux exemplaires emmenés, lui-même n’est pas inquiété. En fait, deux exemplaires cachés qui seront confiés à SAKHAROV. La réalité de ce qu’est le totalitarisme, et en quoi et comment il n’est pas arrivé d’un seul coup. Le titre, en deux mots, comme le Guerre et paix de TOLSTOÏ. Fedor GUBER ( ?), son fils adoptif, 900 pages. – Commentaires d’Olivier ROLIN, de Wladimir VOÏNOVITCH, de Priscilla PIZZATO. L’intimisme, la psychologie des individus pour tenter de résoudre une question éternelle et universelle, la perversion de l’idéal. Il me faut lire ce livre. SOLJENITSYNE dont Maman était férue, ne m’a jamais retenu. Prémisse différent : un patriote tandis que le premier est un idéaliste..

  21 heures 49 +  Suis-je seul à souffrir de cette appropriation de la fonction présidentielle : un récital quotidien (je n’ose écrire : ce qui me contredirait… un one-man-show permanent). Ecouté sur la chaîne TV allemande Phoenix de longs passages du discours hier d’EM à Davos : rien de saillant dans le texte qui est quelconque, mais il est pauvre et l’accent est étrangement mauvais. La gestuelle n’est plus celle exclusivement du bras gauche dont nous avions été gratifiés lors d’une interrogations par trois journalistes dans l’un des deux bureaux présidentiels, cette fois c’est la parfaite symétrie des deux bras, un jeu très varié, mais l’impression de glace et d’absence même d’une pensée effraye. L’automatisme d’une marionnette. Et aujourd’hui en Auvergne les agriculteurs, salués et assurés à coups d’hyperboles et d’engagements à avoir raison des grandes distributeurs. Ma chère femme me disait, à notre réveil, la journée de commémoration du traité de l’Elysée, le 22 : la goujaterie française a dépassé l’imaginable, toutes les interventions allemandes en français devant un hémicycle aux trois-quarts vide, alors que le matin, au Bundestag, à Berlin, c’était tout le monde et en plus les acclamations pour le si pâle de RUGY… Couriellé à Phe mes trois indignations du moment [2].

Prier… l’événement tournant pour l’Eglise naissante : la conversion de saint Paul [3], le récit de Luc le médecin historien, et le récit de l’Apôtre précisément à l’adresse de ses coreligionnaires. Demain, nous ferons mémoire de ses deux fils adoptifs, qui pérenniserons ses fondations : Tite et Timothée, et nous lisons aujourd’hui, l’envoi des Onze en mission, ce qui conclut l’évangile selon Marc, et demain l’envoi des 72, de moindre rang mais tout autant nécessaires historiquement. Charisme et pouvoirs donnés aux Onze, mais avertissement à ceux qu’ils vont évangéliser. Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé ; celui qui refusera de croire sera condamné. C’est l’aboutissement de tout l’Ancien Testament qui est en jeu, la compréhension profonde de ce texte millénaire, la geste spirituelle de l’humanité. Mais c’est un retournement aussi : à l’école de Gamaliel, j’ai reçu une éducation strictement conforme à la Loi de nos pères ; j’avais pour Dieu une ardeur jalouse, comme vous tous aujourd’hui. J’ai persécuté à mort ceux qui suivent le Chemin du Seigneur Jésus… je devais ramener, à Jérusalem ceux de là-bas, enchaînés, pour qu’ils subissent leur châtiment.. Et c’est l’extraordinaire rencontre, l’extrême produit l’exception : Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? – Qui es-tu, Seigneur ? Je suis Jésus le Nazaréen, celui que tu persécutes. Manifestations spectaculaire : ceux qui étaient avec moi virent la lumière, mais dialogue de personne à personne, intime… mais n’entendirent pas la voix de celui qui me parlait. C’est aussitôt l’adhésion, au moins la bonne volonté, à la manière de ceux qui accoururent au Christ du vivant terrestre de Celui-ci. Que dois-je faire, Seigneur ? – Relève-toi, va jusqu’à Damas, et là on te dira tout ce qu’il t’est prescrit de faire. Ce n’est pas un envoi en mission, ce n’est pas non plus la demande d’un acte de foi, c’est au jour le jour, pas à pas, un accompagnement qui commence, presqu’une prise de contrôle, mais celui qui est ainsi pris, est souverainement lui-même et c’est alors qu’il donnera pleinement tout ce dont il est capable. La persécution locale des chrétiens devient minable au regard de l’œuvre d’évangélisation et de fondation de tout l’Empire romain d’alors…Tu seras pour lui, devant tous les hommes, le témoin de ce que tu as vu et entendu. Ananie et Paul comme Samuel pour Saül et David, truchement de l’Eglise, onction du baptême et de la royauté. Le Dieu de nos pères t’a destiné à connaître sa volonté, à voir celui qui est le Juste et à entendre la voix qui sort de sa bouche. Ce sont les circonstances-mêmes du baptême de Jésus et, ensuite, de Sa transfiguration. Conclusion du psalmiste pou ce qu’il est advenu de Paul : son amour envers nous s’est montré le plus fort.


mercredi 24 janvier 2018

moi, je serai pour lui un père, et lui sera pour moi un fils - textes du jour


Mercredi 24 Janvier 2018


Hier soir, retour en gare de Vannes à 22 heures 28. Quoique j’avais une prise de courant et une table à écrire, j’étais trop fatigué et ensommeillé pour tenir mon journal, peu nourri pendant mes deux jours franciliens. Edith m’attendait et dès notre arrivée, pris ensemble par des productions de Claude LANZMANN, autour de la shoah : Arte, suite de les quatre sœurs dont ma chère femme me donne une bribe : atroce. MENGELE ou un autre expérimente un nouveau-né privé de nourriture, notamment du lait maternel, sa mère la poitrine bandée… au bout de dix jours, quelqu’un lui passe de la morphine pour que meurt enfin son fils. Plus tard, vie « refaite », elle hurle à l’accouchement quand les sages-femmes lui enlèvent son « nouveau » fils, le passé horrifique revenu. Nous suivons ensemble le second film, l’ensemble étant tiré d’heures et heures d’enregistrement de ce génie du témoignage. Une des gloires française, après l’atrocité, pas seulement de notre défaite et de notre occupation, souvent personnelle et donc perverse ou au contraire fondatrice (le silence de la mer),  invasive à tous égards, mais de notre relation intime avec la shoah, est bien que la mémoire de cela soit particulièrement – mais dans deux genres totalement différents – maintenue active par deux Français : KLARSFELD et sa femme, née allemande, LANZMANN donc, disciple (en sus) de SARTRE.
Benjamin MURMELSTEIN, numéro trois dans la hiérarchie rabbinnale à Vienne en 1938 prend le risque autant physique que moral de faire le lien entre sa communauté et EICHMAN, c’est lui qui s’appelle – par dérision – le dernier des injustes. Sa confession bien après guerre et curieusement à Rome où il réside, sans aller à Jérusalem où il aurait pu émigrer dès 1938, est extraordinairement suggestive et riche de faits et d’observations que je n’avais jamais entendus. L’essentiel est qu’à l’époque de l’Anschluss et de la « nuit de cristal », la « solution finale » n’est nullement envisagée. Il s’agit de pousser les Juifs à émigrer en Israël, ce qui suppose l’accord des Anglais, le plus souvent refusé, ou en Amérique du sud, plus encore qu’aux Etats-Unis, mais moyennant l’abandon de leurs biens matériels, un très lourd quitus fiscal et enfin un « graissage » de la patte unique : celle de EICHMAN. En ce sens, MIURMELSTEIN s’insurge contre le réquisitoire d’HERZOG au procès de Tel-Aviv, insuffisant et partiel selon lui, n’expliquant pas l’homme qui ne fut pas seulement ni principalement celui d’Auschwitz. Ce n’est pas tant l’organisateur et le fonctionnaires aux statistiques, qu’un vraiment un pilleur, un maître-chanteur. La fameuse nuit du 10 Novembre 1938 est à dessein ce jour-là : un anniversaire, une vengeance, car les nazis analyse la défaite allemande  de 1918, moins comme une trahison de l’intérieur, qu’un véritable coup d’Etat des Juifs, renversant le régime le 10 Novembre 1918. Evocation de la splendide synagogue principale de Vienne, construite à la mauresque. Moment très beau du documentaire : le chant ouvrant le Yom Kippour et que me paraît non seulement d’une indicible beauté, mais assez analogue à certain chant du Coran, quoiqu’en beaucoup plus coloré, mais surtout d’une grande profondeur psychologique et théologique : nos péchés sont effacés par Dieu au début de cette fête et de la période qu’elle ouvre, ce qui nous libère et nous permet tout l’itinéraire à Dieu, c’est chanté d’un trait, le « cantor » en chape blanche, sur ses vêtements de ville (cravate visible), voix magnifique. Je n’ai aucune idée de la religion juive d’aujourd’hui, de sa pratique, de sa liturgie. Avec qui les dialoguer, les apprendre ? car lire, en ce domaine, est partiel, insuffisant. Sans doute, puis-je savoir la relation aujourd’hui, en textes retenus, entre notre Ancien Testament et la Thora, mais sera-ce décisif ? je ne le crois pas. – En « creux », ce que j’avais ressenti pendant tout mon temps de Vienne (Octobre 1988, la pièce de Thomas BERNHARDT commence d’être jouée jusqu’en Juin 1992, la campagne pour le traité de Maastricht), s’approfondit : les Juifs manquent aujourd’hui à l’équilibre de l’Europe centrale de l’Est. Il faudrait aussi, mais cela sans doute a été fait, mettre en relation l’attitude de l’Etat d’Israël envers son environnement ethnique et démographique avec la provenance des vagues d’immigrants.

22 heures 16 + France-Infos. tandis que je vais reprendre Marguerite à la salle des fêtes de notre village : galette des rois pour les bénévoles de notre ensemble inter-­paroissiale : chorales, lecteurs, fleuristes et servantes d’assemblée. Une cinquantaine de personnes selon notre fille. Davos, EM : la France est de retour. L’expression passe toutes bornes. Résultats économiques de 2017 : un peu plus de 15.000 chômeurs de moins, une croissance « à la hausse » avec 0,3 ou 5 % et des poussières. Cette page d’Astérix, un centurion est convaincu d’avoir enfin bu de la potion magique et essaye sa force : il passe d’un menhir ou tout comme à des pierres moindres jusqu’à quelque chose du volume d’une boule de pétanque, la brandit à deux mains, il est le plus fort du monde. Comment ne se trouve-t-il personne pour d’une phrase rabattre le caquet présidentiel. J’essaierai de convaincre Gérard LARCHER, le président du Sénat d’élever un mur contre la floraison de projets constitutionnels d’EM. Le travail de celui-ci doit être (son devoir) est d’assurer notre continuité, le maintien de notre patrimoine, d’inspirer en français la reprise européenne et de nous donner des repères. Le plaidoyer pour une mondialisation vertueuse nous montre deux choses : un chef d’Etat ne plaide pas, il écoute, il ordonne, personne à supplier et d’autre part la mondialisation en soit n’est pas vertueuse, seule la puissance financière s’empare de tout, et enlève à l’idéal démocratique, s’il persiste, ses outils que sont les Etats, le droit. Contagion de la théorie économique mais mépris de l’idéal démocratique. Le démarrage de la campagne présidentielle en Russie… surtout pas de contagion. – La honte au Proche-Orient. Nous laissons bombarder les Kurdes à qui nous devons, au sol où personne des Occidentaux n’est allé, la victoire sur Daech. C’est la légion Condor et la non-intervention dans la guerre d’Espagne. Le seul peuple qui nous soit favorable et qui pense comme nous.

Prier ...  l’Eglise nous donne un parallèle  que les deux textes semblent ne pas cultiver [1] : la parabole du semeur donné à une foule considérable et depuis une barque au bord de la mer de Galilée et le « recadrage » de David : parmi tout le temps où j’étais un voyageur parmi tous les fils d’Israël, ai-je demandé à un seul des juges que j’avais institués pasteurs de mon peuple Israël : « Pourquoi ne m’avez-vous pas bâti une maison de cèdre ? » … Le Seigneur t’annonce qu’il te fera lui-même une maison…. Je te susciterai dans ta descendance, un successeur qui naîtra de toi, et je rendrai stable sa royauté. Deux leçons : Dieu parmi nous, itinérant avec les Hébreux selon l’arche d’Alliance, et aujourd’hui présent dans l’Eucharistie, au tabernacle de nos cathédrales, chapelles et églises diverses. Et la maison, au sens d’une lignée familiale royale, elle aussi instituée et maintenue par Dieu. Un Dieu de prédilection, destinant son élu : c’est moi qui t’ai pris au pâturage derrière le troupeau (toujours le renversement des hiérarchies, les premiers et les derniers, le fort et le faible, le petit et le grand) pour que tu sois le chef de mon peuple Israël. Un Dieu paternel et de tendresse : moi, je serai pour lui un père et lui sera pour moi un fils. Un Dieu qui fonde : je fixerai en ce lieu mon peuple, je l’y planterai… Ta maison et ta royauté subsisteront toujours devant moi, ton trône sera stable pour toujours. Quant au divin semeur, la destination est universelle mais la fondation dépend du terrain (ainsi que la maison bâtie sur le roc ou sur le sable, autre parabole). Il y a ceux qui ont reçu la semence dans la bonne terre : ceux-là entendent la Parole, ils l’accueillent, et ils portent du fruit. La maison de David, l’Eglise, chacun de nous.

dimanche 21 janvier 2018

aussitôt - textes de ce jour


Dimanche 21 Janvier 2018

09 heures 01 + Hier soir… férie du passé quand ce sont des images. Les trouver sans l’avoir prévu, leur disponibilité, peut-être comme celles des morts, réconciliant tout. Prévu le sentiment de ma chère femme : la photo. rue du Fbg un autre temps, un autre monde, pas seulement celui de la jeunesse, sa jeunesse. – Comme chaque éveil, le matin, les « idées noires », puis le faire et l’être l’emportent et chassent tout. La journée est celle du premier commencement. Et de la liberté. C’est elle qui crée. – Puissè-je, Seigneur, notre Dieu, être faiseur de calme et de tranquillité, d’or du bonheur qui ne se pose pas de questions. Cette « chose » du bonheur, si centrale, présente et si ressentie chez nos écrivains du XXème jusques dans les années 60 où quelque chose s’emballa dont nous ignorons encore et vivons toujours la dialectique. Peut-être une perte générale des repères sauf les luttes pour le pouvoir, le garder surtout, et pour l’argent, bien plus que pour construire de l’entreprise. Peut-être alors a commencé de se creuser cette distance ou ce fossé entre le monde tous et le monde de quelques-uns, inaccessible et incompréhensible, sauf à le supposer gouverné dans l’intimité de chacun de ceux-là une libido et une volonté de puissance incroyable. Peut-être que ces affaires de harcèlement sexuel dans les lieux de pouvoir, et non dans le métro…ce qui est tout autre « chose »,vont-elles faire crever quelque chose… et  instaurer une faille dans l’inaccessibilité de ce monde-là…  Faite de moi un instrument de votre paix. Je suis ému, admiratif au possible sensible à ce voyage pontifical dans l’une de nos civilisations matrices et écrasées. Les plus belles et les plus séduisantes. Cette petite fille offrant des fleurs à François, si rayonnante de ciel.
Le jour, le silence écrin, mise en valeur, consécration du chant d ces oiseaux, certainement « nôtres » et plutôt ici dans nos environs que se baladant loin. – Anniversaire de la mise à mort du roi. Fécondité de cette rupture ? on a ensuite tout tenté. Aujourd’hui, d’excellentes institutions, fondées par une magistrale et souveraine pratique, l’homme du 18-Juin, transformé en homme de paix par excellence, l’homme du discernement pour des successions d’époques qui furent très différentes mais chacune profondément humaine, et sachant, pour le pire ou le meilleur, se dire, et se faire. La médiocrité, malgré les mises en scène de ce que nous vivons, appelle d’autres institutions. Je crois – l’usage de ces dix ans-quinze ans que le mode d’élection du président de notre République est devenu facteur de rigidité, qu’il abîme les esprits et les comportements et engendre ou le conflit ou l’impuissance. Le binaite n’est pas constructif, la passibilité non plus, la gloriole et le one-man-show sont une perte de temps.

Prière et textes pour ce jour… autre version des appels. Jésus resté seul jusqu’à l’arrestation du Baptiste et la mise hors jeu de celui-ci, s’entoure, après avoir une dernière fois relayé littéralement le ministère de son cousin. Cousinage souligné par l’évangéliste de l’enfance, mais pas du tout mentionné par les autres témoins. Ils le suivirent… Ils partirent à sa suite…  Venez à ma suite, je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes. Il a choisi un milieu précis pour commencer, un métier précis, de plein air et de résultat tangible, combinant tous les éléments de la création et appelant l’esprit d’équipe. Les temps sont accomplis : le règne de Dieu st tout proche. Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle, ce furent les mots du Messie pour désormais entreprendre en personne, en Fils de Dieu fait homme. [1]

21 heures 29 + Notre messe paroissiale ce matin. Sans Edith préparant notre accueil de Pierre I. Mobilisation des jeunes pré-communiants. Soin que ler donne Marguerite et deux autres jeunes acolytes. Collecte : dirige notre vie selon ton amour.
L’homélie de notre recteur Guenael AIRAULT m’entraine aussitôt. Aussitôt, le cas de l’écrire. Il nous fait remarquer ce qui crève les yeux dans nos textes et que – en tout cas moi, qui pourtant scrute en lisant – nous ne voyions pas. Jésus passe et passe dans nos vies, l’avons-nous vu passer ? une parole qui est appel, même si nous ne Le voyons. Jésus passe dans vies et appelle. Un mot, quatre fois. Aussitôt. Les gens de Ninive, aussitôt. Simone et André aussitôt. Puis, Jacques et Jean aussitôt. La survenue de Dieu dans nos vies, beaucoup d’exactitude puis de la promptitude. Immédiateté de Dieu. Promptitude, exactitude de nos rappels. Sortir de notre confort, de nos habitudes. Comme un coup de vent, ils laissent tout. Le grand mystère de l’appel de Dieu, alors qu’en répondant à l’urgence de son appel, nous trouvons le bonheur. Les enfants ! quitter les parents. Paul, ceux qui ont une femme, la quittent ? Non, le mariage, ses quatre colonnes : fidélité, respect, liberté, fécondité. Ces quatre piliers ne tiennent pas sans faîture. Le couple qui se marie à l’église, chacun doit pouvoir compter sur Dieu. Le mariage nous le recevons de Dieu. Dieu n’enlève rien, Il donne tout eet tout de suite, si nous répondons à son appel. Je relirai mieux mes griffons, mais quelle consistance et quelle simplicité, à partir d’une simple constatation littéraire. Je « colle » parfaitement avec cette manière de « coller » au texte. L’épître de Paul détaille ce qu’Ignace de LOYOLA résumera : user du monde comme n’en usant point. Ignace seulement paulinien, non : il est tout autant pétrinien, puisque ce qu’il fonde (la Compagnie de Jésus) est à la disposition exclusive, directe et immédiate du Saint-Père au moment où gronde la Réforme et vont durer les guerres religieuses.)

Nouvelles télévision… rien sur « la marche pour la vie » [2], du moins à 20 heures, TF1 ou la 2, mais des informations terribles : 48 morts dans un assaut de dix à douze heures donné par des talibans au principal hôtel. A croire qu’il n’existe plus aucune des troupes «occidentales » dont on a tant parlé depuis 2001. Intervention, guerre, occupation, diverses actions de coopération et de formation n’auront servir de rien, et le Pakistan confirme qu’il est bien la base arrière. ERDOGAN pénètre en Syrie, avec deux objectifs militaires, prendre la poche nord-ouest (Afrin, non loin d’Alep) que les Kurdes contrôlent depuis plusieurs années, puis le quart nord-est du pays avec Raqqa qui était le centre syrien de Daech, mais qu’en ont chassé les Kurdes. Des centaines de chars et leur matériel. Les Etats-Unis étaient en train d’armer les Kurdes… Bachar semble n’avoir aucune opinion, mais cette action me semble aller en sa faveur. A quoi servent les réceptions à l’Elysée, si EM ne sait discerner les priorités de son hôte. Notre réaction est molle : réunir le Conseil de sécurité. – Chez nous, quinze départements en alerte aux inondations, celles-ci semblent très graves..

Je reçois d’un de mes plus chers destinataires, Souleiman S... une appréciation magnifique sur le voyage apostolique » du pape François au Chili et au Pérou [3]: un médecin urgentiste, musulman, je ne sais s’il pratique, et mauritanien de naissance.

J’écris à Edouard PHILIPPE, ce que je voulais lui écrire dès mercredi dernier [4] et twitte sur le voyage apostolique, exemple aussi pour les politiques [5].


[1] - Jonas III 1 à 10 passim ; psaume XXV; 1ère lettre de Paul aux Corinthiens VII 29 à 31 ; évangile selon saint Marc I 14 à 20

[3] -
Le 21/01/2018 à 12:06, Souleiman S.. a écrit :
Bel Tournée  du Pasteur et du chef d'Etat.  Bon relais médiatique aussi dans l'ensemble. Un Anglican râleur par çi ;  un Evangélique mauvais coucheur par là. Rien de bien important sur la toile virtuelle.
 Néanmoins, agacé et lassé depuis 10 ans, par les discours Lénifiants de ceux qui jugent Le Pape. Et à nouveau, aujourd’hui, sur des
affaires  de chutes réputées en pédophilie, de la part de quelques individus (en trop) au sein du clergé ; d'incurie de personnes à  la curie etc.…. Nuisances récurrentes au bon sens. Bruit de fond et enfumage qui gêne l’écoute et le regard sur moult gens de bien.
 J’aime l’arbitrage équilibré de votre Pape François: D’une part, il partage la souffrance des victimes et de l’autre n'abonde pas dans le sens des « bourreaux de la compassion » envers  les déchus. La prise en compte, aussi,  des Chrétiens et personnes d'Eglise innocents et injuriés dans ces affaires.
Ces dernières années, l’esprit de justice médiatique exacerbé « consacre la sainteté » de valeurs (également chrétiennes) régulatrice de la  libido :Droits des femmes (clivées du couple et de la famille); argent (distingué de la finance),légitimité de la sexualité assujettie au consentement mais séparé de la complexité des affects et de  la maladie etc.. J'ai du mal  a discerner dans tout cela ce qu'il y a de Sain(t) du reste! Il n’y a pas que la libido à considérer…..Même pour les Freudiens.
 Au tribunal des néo-valeurs, le parquet populiste ne peut-il voir que « nous sommes dans l’autre » ?!!
 Ce parquet réduit le nombre des valeurs socles et appauvrit la complexité  des déterminants de notre humanité. Il plaide  trop souvent une déchéance sans nuances et irrévocable de la personne … On n’a pas besoin  de croire au mystère de la Croix pour voir en quoi cette demande de justice n’en est souvent pas une… Je ne trouve pas aimable un Parquet qui déshumanise le criminel !
 Le Pape François  tient en main, de façon assurée, Le jugement de Jésus.
(Jean, chapitre  8) ….
Et  ceux qui jugent François ? Qu’elle « Bible » tiennent ils ?

 [4] -
j’ai été empêché mercredi soir, venant de vous entendre sur TF1 à propos de Notre Dame des Landes de vous écrire aussitôt votre acte de naissance.
Votre tranquillité d’esprit, votre manière de dire votre discernement d’une question jugée intraitable depuis des années parce que vous avez – entre beaucoup de points de vue, dont la plupart sont respectables, et vous l’avez indiqué – su définir et justifier la priorité, et par là faire entrer une grande majorité de Français dans une perspective nouvelle dépassant de beaucoup la question de l’aéroport du Grand-Ouest. Et de là faire attendre une politique d’aménagement du territoire. La décision coulait alors de source.
Sans que ce soit majeur, vous n’avez donné aucune référence explicite au président de la République, et de ce fait laissé apparaître le remède à ce qui déséquilibrait de plus en plus depuis Mai dernier le fonctionnement de nos institutions. Il faut que le Premier ministre existe, il faut que le Parlement débatte, propose, exprime, contrôle. Ce n’était pas, et ce devait être. Ce peut être. Vous saurez le faire sans entrer dans des rivalités d’entourage comme à certaines époques de droite ou de gauche, uniquement par la manifestation d’un esprit distinct. Le bien commun, une vue exacte des personnes et des choses publiques, le demandent.
Mais en plus de ce possible retour à l’équilibre et à la vérité de nos institutions – qui n’ont jamais prévu un « couple exécutif » ni donné une prérogative gouvernementale au chef de l’Etat, déjà bien assez chargé du décisif et du long terme par l’article 5 de notre Constitution – je me suis remémoré cette notation de François Mauriac à l’automne de 1962, en début de la campagne législative qui suivit le referendum sur l’élection directe du Président puis la dissolution de l’Assemblée nationale qui venait de censurer le gouvernement de Georges Pompidou. De ce quasi-inconnu, bien moins expérimenté que vous politiquement à l’époque, le Bloc-Notes prestigieux discerna l’avenir, salua l’existence. Ce n’est pas affaire de loyauté, ce ne le fut pas pendant longtemps entre Georges Pompidou et le Général, mais c’était le génie latent de nos institutions, apparu au même moment que le changement du mode d’élection présidentielle, qu’il y ait plusieurs valeurs humaines, plusieurs fortes personnalités au front, chacune illustrant, fortifiant et cautionnant les autres.
Votre naissance et cette manière de discerner puis d’entrainer en donnant un but aux protagonistes, à la nation, vont sûrement être nécessaires et efficaces ces mois-ci, gros déjà de conflits difficiles. – Sur place, exact relais de vous : Nicole Klein, la préfète.
A terme, ce n’est plus tellement le jeu des institutions publiques constitutionnelles et administratives, mais bien la relation entre le vivant du pays et son Etat. Plus précisément, l’Etat et les entreprises, l’Etat et les associations, des légitimités et des relations avec le réel et le quotidien chacune spécifiques . Je crois que là peut commencer notre nouvelle invention de la démocratie. Celle-ci nous manque de plus en plus, et les premiers mois du quinquennat avaient accentué jusqu’à la caricature cette lacune.
Merci pour la lettre que vous aviez confiée à votre chef de Cabinet de m’écrire, et recevez mes vœux très motivés tant pour cette année, que pour l’exercice de votre fonction et pour votre avenir personnel,
 [5] - Qui parmi les chefs d'Etat ou de gouvernement européens, Emmanuel Macron compris, parle en plein air et aux foules, au peuple ? qui sait séjourner plusieurs jours là où il est invité ? exprimer celles et ceux qu'il rencontre, et non lui-même en spectacle ? un plus qu'octogénaire venu d'ailleurs au nom d'un tout autre.