mercredi 31 août 2011

la terre tout entière a vu la victoire de notre Dieu - textes du jour

Jeudi 1er Septembre 2011


Prier…[1] nous ne cessons pas de prier pour vous. Nous demandons à Dieu de vous combler de la vraie connaissance de sa volonté, en toute sagesse et intelligence spirituelle. Je demande tant… et si pratique… ce pèlerinage d’actions de grâce mais de redoublement de demandes dont j’ai fait le vœu pour que notre enfant nous arrive, il y a sept-huit ans, à pied de Lisieux à Lourdes… être orienté sur ce que je peux écrire… vous combler de la vraie connaissance de sa volonté, en toute sagesse et intelligence spirituelle. Dieu ne détourne pas nos demandes sur du flou ou du « facile »… mais l’apôtre insiste : vous porterez du fruit et vous progresserez dans la vraie connaissance de Dieu, Eve et son arbre… Il nous a arrachés au pouvoir des ténèbres. Jésus enseignant se mêle subitement de pêche après avoir d’autorité réquisitionné une barque alors que les pêcheurs en étaient descendus et lavaient leurs filets. Duc in altumSeigneur, éloigne- toi de moi car je suis un homme pécheur. L’effroi en effet l’avait saisi, lui, et ceux qui étaient avec lui, devant la quantité de poissons qu’ils avaient prise. N’a rien fait de mal, au contraire a obéi en tout, se sent pécheur devant l’immensité du don, un don qui signale surtout la toute-puissance. Il n’a rien demandé, il est exaucé selon son métier et ses habitudes. Alors, ils ramenèrent les barques au rivage et, laissant tout, ils le suivirent. Ils avaient commencé de connaître…



[1] - Paul aux Colossiens I 9 à 14 ; psaume XCVIII ; évangile selon saint Luc V 1 à 11


- textes du jour

mardi 30 août 2011

travaillez à vous construire mutuellement - textes du jour

Mardi 30 Août 2011


Une journée comme la vie entière, pas la vie qu’il reste, commence, seulement aujourd’hui. Pour chacun, pour tant et tant…. pour Claire, la petite inconnue, qui sait certainement qu’elle se bat et que l’on se bat pour elle, sous bonne escorte, celle de Celui que nous implorons… J’en suis sûr, je verrai les bontés du Seigneur, sur la terre des vivants. [1] Le Seigneur est ma lumière et mon salur ; de qui aurai-je crainte ? Le Seigneur est le rempart de ma vie ; devant qui tremblerais-je ? … Car Dieu ne nous a pas destinés à sa colère ; il nous a destinés à entrer en possession du salut par notre Seigneur Jésus Christ. … Ainsi, réconfortez-vous le suns les autres et travaillez à vous construire mutuellement comme vous le faites déjà. Le soin de chacun des apôtres, dans leurs lettres respectives, à certes rappeler le fondement d’une révélation, qui n’est pas tant celle de Dieu Lui-même, que du salut garanti et apporté par Lui, en son Fils, mais à nous indiquer comment vivre dans cette attente et selon cette certitude. Jésus, au contraire, maître de vie, se révèle et opère. Il est l’efficacité-même, bien au-dessus et au-delà de tout conseil de vie. Il est la vie. Et reconnu comme tel par tout ce qui lui fait obstacle. D’une certaine manière, attesté par le mal-même. Que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ? Es-tu venu pour nous perdre ? Je sais fort bien qui tu es, le Saint, le Saint de Dieu ! Venu pour perdre le mal ! Il commande avec autorité et puissance aux esprits mauvais, et ils sortent ! Avant même le miracle, déjà on était frappé par son enseignement parce que sa parole était pleine d’autorité.

[1] - 1ère lettre de Paul aux Thessaloniciens V 1 à 11 ; psaume XXVII ; évangile selon saint Luc IV 31 à 37


lundi 29 août 2011

tu as résolu de me sauver - textes du jour

Lundi 29 Août 2011


Prier… [1] En toi, Seigneur, mon refuge. Pas plus positif que le sentiment (par expérience) de la précarité, pas plus fortifiant que le passage par une dépression puisqu’elle nous donne d’en identifier l’objectivité, de la reconnaître pour ce qu’elle est, la pulsion de mort en nous et ayant reçu la grâce divine et les soins humains pour en élerger comme d’un tombeau, savoir désormais la nommer pour la faire reculer et même s’enfuir. Jean Baptiste est cette conscience d’Hérode. Dénoncé pour son adultère, il n’a pas pris garde au détour emprunté par le Malin – par sa proipension personnelle au péché, autant que la nôtre – et ce n’est plus par sa compagne qu’il est attaqué mais par la fille de celle-ci, c’est la même pente, c’est du même ordre, on dirait aujourd’hui : la fesse, la libido la plus crûment sexuelle, films et romans, à commencer par la nouvelle de Flaubert donne l’ambiance de cet affreux banquet aux dignitaires, aux chefs de l’armée et aux notables de Galilée. Prophétisant par son comportement celui de Pilate et de beaucoup de tenants du pouvoir politique, il craint ceux-là même qui sont ses obligés, ses invités, ses subordonnés. Serment de Jethro naguère. A cause du serment fait devant ses convives, il ne voulut pas lui opposer un refus. Conclusion anticipant aussi la geste du Christ : lorsque les disciples de Jean apprirent cela, ils vinrent prendre le corps et le déposèrent dans un tombeau. L’histoire se termina ainsi… Ils te combattront, mais ils ne pourront rien contre toi, car je suis avec toi pour te délivrer. De cette parole-même de Jérémie à son endroit, Jésus douta-t-il – humainement – sur la croix ? pourquoi m’as-tu abandonné ? Le beau titre du beau livre de Françoise Verny naguère. L’itinéraire de sa foi. Une vraie. Toi, mon soutien dès avant ma naissance, tu m’as choisi dès le ventre de ma mère… Mon Dieu, tu m’as instruit dès ma jeunesse. Seigneur, Dieu de notre fille, compagnon de mes actions de grâce d’enfant à la suite des communions dans les chapelles collégiennes de mes premières années, Seigneur, Dieu de tous, de mes amis musulmans, de ces politiques et de ces chefs de banques et de finances qui errent en souriant et font pleurer un monde à qui sont interdits les repères les plus naturels : l’équité, Seigneur, je te remercie de me garder chaque seconde dans la foi que tu me donnas de naissance et de m’éveiller chaque jour au désir que je suis encore si loin d’éprouver de vouloir ne connaître que Toi, car c’est par Toi que tout arrive, que tout est donné, que tout s’accomplit et se réussit de l’histoire entière de ta Création au plus petit de mes gestes. Amen… protège ces prêtres qui l’un par le train, l’autre en voiture s’éloignent des lieux de nos messes estivales, solitaires, cramponnés ou machinaux, ces évêques « atteints par la limite d’âge », ceux qui te rendront leur âme et te confieront aujourd’hui, leur chair, par la mort. Protège les vivants et les morts, et emmène-nous tous au plus vif de Toi, au plus vécu de tes saints, au plus juste de ton Christ. Amen.



[1] - Jérémie I 17 à 19 ; psaume LXXI ; évangile selon saint Marc VI 17 à 29


dimanche 28 août 2011

en renouvelant votre façon de penser - dimanche 28 août 2011

Dimanche 28 Août 2011


Prier [1]… relation aux institutions, à une religion, à quelque contenu ou même enseignement ? ou relation à Dieu ? lequel a toute l’initiative, et nous-mêmes seulement la réponse qu’Il nous inspire et qui nous enlève. Seigneur, tu as voulu me séduire, et je me suis laissé séduire ; tu m’as fait subir ra puissance, et tu l’as emporté. … Dieu, tu es mon Dieu, je te cherche dès l’aube ; mon âme a soif de toi… Quel avantage en effet un homme aura-t-il à gagner le monde entier, s’il le paye de sa vie ? Et quelle somme pourra-t-il verser en échange de sa vie ? Le dialogue de Yahvé avec Jérémie, du Christ avec Pierre, l’absurdité de deux destins selon toute apparence. Le prophète : à longueur de journée, je suiis en butte à la raillerie, tout le monde se moque de moi. Et à partir de ce moment, Jésus le Christ commença à montrer à ses disciples qu’il lui fallait partir pour Jérusalem, souffrir beaucoup de la part des anciens, des chefs des prêtres et des scribes, être tué… Solution et sortie de l’impasse, sens de la vie : savoir reconnaître quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, ce qui est capable de lui plaire, ce qui est parfait… alors il rendra à chacun selon sa conduite. Prière avec tous et pour tous, proches et inconnus, la même marche… le même sens… peuple immense va chantant… ces chansons du Père Duval, tout au long des longues plaines, peuple immense avance lentement… ces files, ces avions, ces bombardements, ces morts à la queue-leu-leu, nous tous. Ne prenez pas pour modèle le monde présent. Bel exergue pour un papier politique, pour une réflexion en vue de fonder… transformez-vous en renouvelant votre façon de penser pour savoir reconnaître quelle est…

[1] - Jérémie XX 7 à 9 ; psaume LXIII ; Paul aux Romains XII 1.2 ; évangile selon saint Matthieu XVI 21 à 27


vendredi 26 août 2011

ayez à coeur de vivre calmement - textes du jour

Samedi 27 Août 2011


Hier, les ciels au-dessus de la mer et des landes, aussi compliqués que ceux des peintres Flamands du grand siècle, la plage et ses deux kilomètres en arrondi déserte, une hirondelle isolée rasant la laisse de mer, les rochers aux mouettes… nous sommes allés jusqu’au petit port, récoltant une seule sorte de coquillages… puis de retour par la lande, le cri de ma fille : Maman… à des centaines de mètres, elle avait aperçu la silhouette, chacune s’est assise sur la talons, bras en croix en posture d’accueil qui nous est familière… courant si vite, elle en a semé ses bottes… plus tard, la trainant, fesses sur la pelle de chantier qui me sert à faire trous ou tas de sable, nous avons dessiné le plus court : Papa, puis trois immenses cœurs, emboîtés les uns dans les autres et nous sommes rentrés à la maison… les chiens avaient continué tranquillement leur récréation au bord de l’eau, habitués calmement à nos tendresses… Anniversaire hier, aussi, que rappelait Radio-Vatican… l’élection d’Albino Luciani, le pape au sourire… Helder Camara, inoubliablement me recevant à Recife selon une prémonition qu’il me dit, me raconta un peu de ce conclave. Le Tiers Monde avait fait bloc sur le patriarche de Venise : la contraception, la démographie du sous-développement, peut-être pour la théologe de la libération, supputait la grande figure brésilienne menacée de mort par les latifundiers du Nord-Est. Au contraire, Jean Paul II fut élu par les églises riches des Etats-Unis et de l’Allemagne… Nous parlâmes ensuite d’âmes plus encore que du pays, et de lui, et de moi… il donnait une sensation d’éternité et de prophétisme, polyglotte en sus, nourri de nos théologiens et de quelques-uns de nos économistes. Il croyait au développement mais pas à l’argent. Prier… [1] celui qui avait reçu les cinq talents s’avança en apportant cinq autres talents… celui qui avait reçu deux talents s’avança ensuite et dit… celui qui avait reçu un seul talent s’avança ensuite et dit : « Seigneur, je savais que tu es un homme dur… j’ai eu peur… tu as ce qui t’appartient ». Un simpliste célébrissime a expliqué le mal français… par l’influence d’une Eglise réprouvant la rémunération de l’argent et les intérêts. Protestant cévenol d’origine, passant pour catholique à Provins, brillant pourtant … il n’avait pas lu la Bible, et surtout le Nouveau Testamentil fallait placer mon argent à la banque ; et, à mon retour, je l‘aurais retrouvé avec les intérêts. Et l’Apôtre renchérit, singulier disciple des meilleurs maîtres en Israël et ayant gagné ensuite sa vie en cousant et taillant des tentes… ayez à cœur de vivre calmement, de faire chacun ce que vous avez à faire et de travailler de vos mains comme nous vous l’avons ordonné. L’un des principaux juristes du soviétisme finissant fut proche de la conversion en étudiant saint Paul et la résorption de l’esclavage, saut qualitatif dans l’histoire humaine qui l’amena à la Vierge du pilier, à Chartres, demander la guérison du cancer qu’il n’avait pas encore quand nous nous sommes connus au Kazakhstan. Cher et précieux, saint Chaïkenov.

[1] - 1ère lettre de Paul aux Thessaloniciens IV 9 à 11 ; psaume XCVIII ; évangile selon saint Matthieu XXV 14 à 30


que le Seigneur soit votre joie, hommes justes - textes du jour

Vendredi 26 Août 2011


une communion sans parole se refait. Il est plus difficile de ne pas aimer que d’aimer. La clé de la tolérance et le bonheur des communions est dans l’amour, pas dans l’indifférence. On se protège mieux par amour que par détachement. Je me sens délivré d’un sentiment d‘urgences qui m’a paralysé, étranglé pendant des mois. En exergue de cette journée et de ce cachier, ces mots que j’ai depuis longtemps lus et aussitôt retenus. Dans le doute, il faut choisir d’être fidèle. François Mauriac [1]L’important est de ne faire qu’un avec sa course, même si l’on n’en aperçoit pas tout de suite l’aboutissement lumineux. Robert Brasillach [2] (propos d’un futur fusillé…).

Il me semble que l’Esprit est en train de souffler, sans même que nous l’ayons explicitement prié, mais combien Il est bienvenu. Prier, oui… mais docilement, textes du jour, douce invasion comme nous aérons la maison à notre lever. [3] La volonté de Dieu, c’est que vous viviez dans la sainteté, en vous gardant de la débauche, et en veillant à vous comporter chacun avec votre femme dans un esprit de sainteté et de respect… Nullement, l’obsession de la « pureté » d’une certaine génération et d’un certain « milieu » quasiment compulsive, comme de se laver les mains sans arrêt… j’en ai été totalement préservé et c’est d’ailleurs ainsi que j’ai pu arriver à cette façon de noce qu’est la première initiation. Ne pas même savoir… Pas davantage, la sainteté, la perfection comme un bien ou comme un grade, même un état de vie n’est pas en soi un objectif. Tout est moyen pour Dieu Lui-même, Lui qui vous donne son Esprit-Saint. Parabole des vierges sages et des vierges folles. Comparaison du Royaume indifféremment avec des personnes, des comportements bien plus souvent qu’avec un lieu. Ici, il semble même que ce soit nous qui ayons, dans le Royaume, à en accueillir le maître : Voici l’époux ! sortez à sa rencontre. Et à l’éclairer, Lui qui est la lumière du monde… Et il a habité parmi nous, il est venu chez lui… Tout est connaissance, non des choses, mais des personnes. Dieu seul nous connaît, Lui qui savait ce qu’il y a dans le cœur de l’homme. … Les montagnes fondaient comme cire devant le Seigneur, devant le Maître de toute la terre. Le prier…


[1] - Bloc-Notes, Octobre 1962, à propos du referendum convoqué par de Gaulle pour décider ou non l’élection du président de la République au suffrage direct

[2] - Comme le temps passe… Plon, 1937

[3] - 1ère lettre de Paul aux Thessaloniciens IV 1 à 8 ; psaume XCVII ; évangile selon saint Matthieu XXV 1 à 13


mercredi 24 août 2011

rassasie-nous de ton amour au matin - textes du jour

Jeudi 25 Août 2011


Prier…[1] dans la bourrasque, si forte, je n’ai pas prié. Je ne m’en suis rendu compte qu’ensuite, mais le fort d’une tempête n’est pas pendant qui n’est qu’un commencement ou un cri (d’alarme), il est ensuite. Le temps me sera donné toujours de prier tant que je suis en vie, aimé et aimant. Son maître viendra le jour où il ne l’attend pas et à l’heure qu’il n’a pas prévue : il se séparera de lui et le mettra parmi les hypocrites. Si souvent les paraboles mettant en scène, selon le Christ, un maître tout puissant et justicier, pas toujours compatissant (ce sont des paraboles sur le péché où l’acteur principal est le défaillant, moi, nous), montrent un retour du maître et non la vie quotidienne avec le maître. Une autre dimension que la nôtre, nous ne sommes pas habitués à la présence ni du maître, ni de Dieu, ni même de celles et ceux que nous aimons. Nous voyons et sentons si peu. Rassasie-nous de ton amour au matin, que nous passions nos nos jours dans la joie et les chants. Que vienne sur nous la douceur du Seigneur notre Dieu ! Et pourtant, si confiante, la prière du psalmiste avait commencé par la prise de conscience de notre néant – chemin sans aucun doute de notre présence à Dieu – : tu fais retourner l’homme à la poussière ; tu as dit « Retournez fils d’Adam ! ». A tes yeux, mille ans sont comme hier, c’est un jour qui s’en va, une heure dans la nuit. Apprends-nous la vraie mesure de nos jours : que nos cœurs pénètrent la sagesse. Reviens Seigneur, pourquoi tarder ? Attitude que n’a pas eue le mauvais serviteur, et que valide Paul s’adressant à ses ouailles de la Grèce du nord : au milieu de toutes nos difficultés et de notre détresse, les nouvelles reçues à votre sujet nous ont réconfortés à cause de votre foi.

[1] - 1ère lettre de Paul aux Thessaloniciens III 7 à 13 ; psaume XC ; évangile selon saint Matthieu XXIV 42 à 51


mardi 23 août 2011

il est proche de ceux qui l'invoquent, de tous ceux qui l'invoquent en vérité - textes du jour

Mercredi 24 Août 2011


Prier…[1] les fascicules de Prions en Eglise croient bien faire – c’est sans doute fondé, mais au second degré – en présentant des moniales en partie de boules ou des bénédictins au réfectoire : tous vieux, pitoyablement vieux, « que vous faites jeune ! »… « on ne vous donne pas votre âge ! » (alors que celui qui s’exprime ainsi, ne le connaît effectivement pas) ou ce cardinal proche sans doute du pape et disant avoir failli voir ce dernier pleurer d’émotion pendant la messe de Madrid… foule de jeunes… mirage de la jeunesse, un peu pour les jeunes mais qui se rend compte de sa propre jeunesse, les évidences sont vécues pas identifiées, et ce n’est pas du physique, de la beauté ou de la fraîcheur ou de la disponibilité du corps, de la naïveté de la chair à la peau sans rides qu’il s’agit mais de cet élan d’optimisme et de cette certitude de pouvoir enrichir le monde bien que de recevoir de l’époque ou d’autrui. Jeunesse, vocation de vie et vieillesse, perspective de mort ? expiation des imprévoyances, dissolutions ou du méchant ? Nous faisons de beaucoup de jeunes des vieux, c’est-à-dire atrophiés de certitudes, d’identité, de considération des autres et de soi, et de combien de regardx, de combien de voix j’ai reçu une alacrité, un optimisme, une foi que redoublaient – précisément – l’eexpérience, le réalisme-même. La prière qu’il m’est donné de vivre, spontanément ou par rendez-vous est peuplée de ces amitiés-là, différentes quoique de même nature que les affinités, toutes faites, de l’enfance. Le corps et la biographie – mon corps et ma biographie – ne sont plus les mêmes sans doute. Il y a plus de points-barres que d’à suivre… Le corps est un rappel après avoir été un appel : commune acceptation les uns des autres, celui qui me voit si différent de ce que je fus d’apparence autrefois, photographies à l’appui ou films… celui que je vois jeune, beau, celle que je regarde et interroge jeune, belle… Oui, sans doute et Jean l’évangéliste était jeune homme qui devint le vieillard de l’Apocalypse, David fut beau et roux, combien de grands saints eurent la beauté du… diable. Non, ce qui compte – sans que cela exclut en rien l’antérieur qui dans l’éternité se confond avec tout de suite – , ce qui compte à présent, plus qu’avant (là est la grande différence, le degré de conscience de soi, la précision), c’est le parcours. La vieillesse nous signale, avec charité, que la fin est maintenant probable si nous ne l’avions su dès notre naissance, que la mort – passage – est d’abord une grande limite, alors que nos enfances ou l’âge de nos puissances et de nos projets ne rencontraient que les circonstances ou l’inimitié ou les habituels obstacle de l’argent et de la non-récriprocité de l’enthousiasme et de l’amour… salvifique vieillissement qui fait nos inventaires et enfin le rebond. J’y suis presque… quant à ma femme qui dit me préférer maintenant qu’à mes quarante ans, où selon photo. elle ne m’eût pas même regardé (quoique d’autres récits de la rumeur qu’elle eût alors de moi, laisse penser le contraire, au moins par conformisme), quant à notre fille qui veut que je ne change jamais et surtout que je reste le papa qui la fait rire, elles s’arrangent, je crois, de ma vieillesse… Beau miroir… vous verrez les cieux ouverts, avec les anges de Dieu qui montent descendent au-dessus du Fils de l’homme. Jésus frappa ses contemporains par l’attention extrême qu’il leur portait, nulle part n’est donné le moindre indice de son physique et lors de sa passion, ne fut-il pas repoussant ? nous ne savons que sa parole et son comportement. Avant que Philippe te parle, quand tu étais sous le figuier, je t’ai vu. Le regard du Christ détermine et prend. Un aveugle-même peut nous envelopper ainsi, nous voyons des yeux morts, mais lui nous voit d’âme. Viens et tu verras. Et qu’est convié à voir, Nathanaël ? la plus étrange des visions… les cieux ouverts. Et de l’Eglise, ou de la Vierge, de la Fiancée, l’épouse de l’Agneau, il n’est pas dit qu’elle est belle. La beauté d’une personne par elle-même, combien nous la savons à éclipses, et sans comparaison avec ce que son visage, soudain, parfois, reflète d’amour ou de joie : refléter est peu, ce devient la révélation de l’être, la beauté est l’habit des noces. Elle resplendissait de la gloire de Dieu, elle avait l’éclat d’une pierre très précieuse… Elle recevait, son être lui était donnée. Ainsi soit-il de nous, d’étape en étape, d’apparence en apparence, jusqu’à la vérité de chacun de nous qui – heureusement – se laisse souvent voir pour notre bonheur mutuel. – Je dédie, en prière, cette échappée vers la vérité à Dom Jacques Meugniot (1927+2011) qui m’enseigna en tout la beauté, et in fine que la foi d’expérience monastique reste une attente. Attendre, c’est faire semblant que déjà… Ce grand moine, cet intellectuel sut me faire comprendre qu’il me resterait mystérieux. La beauté, l’attendre comme… je ne me souviens plus de la suite, comme presque tout de lui, je l’ai noté, je ne garde que la beauté et l’attente. La laideur interroge, la beauté ne parle pas, et Dieu vit que cela était bon.

[1] - apocalypse de Jean XXI 9 à 14 ; psaume CXLV ;évangile selon saint Jean I 45 à 51


avant qu'un mot ne parvienne à mes lèvres, déjà, Seigneur, tu le sais - textes du jour

Mardi 23 Août 2011



Prier… [1] à la suite de cette saisie en plein orage et pluie de ce texte-bilan écrit aussi de nuit, dans un pays étranger et la solitude, à mes quarante-trois ans, lu le « symbole d’Athanase ». Vouloir savoir ne nous donne pas forcément une expression limpide. Même humainement, Dieu parce qu’Il s’est incarné, parle plus directement que nous, entre nous. Il est l’accessibilité-même. Vous avez négligé ce qu’il y a de plus grave dans la Loi : la justice, la miséricorde et la fidélité. Paul disciple du Christ ressuscité, Celui qui lui apparaît sur la route de Damas… avec vous, nous avons été pleins de douceur, comme une mère qui entoure de soins ses nourrissons. Ayant pour vous une telle affection, nous voudrions vous donner non seulement l’Evangile de Dieu, mais tout ce que nous sommes, car vous nous êtes devenus très chers. Si tout le clergé, si tous les intégristes, si tous ceux qui ont charge effective d’enseigner et d’apporter, voire de conseiller, ou tous ceux qui s’en croient la mission sans l’avoir reçu que de quelque instinct obscurément vengeur de je ne sais quoi… avaient de l’affection pour ceux et celles à qui ils s’adressent… lais savons-nous le leur demander et même leur en donner ? Nous n’agissions pas par ruse… jamais de motifs intéressés… alors que nous aurions pu nous imposer en qualité d’Apôtres du Christ. Ô Paul…

[1] - 1ère lettre de Paul aux Thessaloniciens II 1 à 8 ; psaume CXXXIX ; évangile selon saint Matthieu XXXIII 23 à 26


lundi 22 août 2011

vous vous êtes convertis à Dieu en vous détournant des idoles afin de servir le Dieu vivant et véritable - textes du jour

Lundi 22 Août 2011


Prier… les morts que j’apprends, les maladies graves ou incurables … mon vieillissement, celui des miens… mais la lumière des naissances et de l’enfance, la vie se décide, s’accepte chaque jour, j’accepte tout, je suis dedans, c’est aujourd’hui que tout se joue. En confiance. A tout instant, nous rendons grâce à Dieu à cause de vous tous, en faisant mention de vous dans nos prières. [1] Nous venons directement de ces apôtres, de ces Paul, Sylvain et Timothée : langage, thèmes et termes modernes, contemporains, tout simplement parce que nous sommes de ces âmes-là, formées ainsi : communion des saints, propagation de la prière à travers toutes les dimensions du temps, de l’espace, de la culture et des biographies particulières, des situations de paix ou de massacres. Sans cesse, nous nous souvenons que votre foi est active, que votre charité se donne de la peine, que votre espérance tient bon en notre Seigneur Jésus Christ, en présence de Dieu notre Père. Les apôtres et nous, leurs ouailles. Mais le divin maître et sa colère contre les faux guides : malheureux êtes vous, scribes et pharisiens hypocrites (initialement Paul en est un, sauf qu’il est tout mais pas hypocrite, c’est d’ailleurs parce qu’il prend au pied de la lettre sa mission de persécuteur, qu’il se rend à Damas et qu’en chemin tout lui arrive) parce que vous parcourez la mer et la terre pour faire un seul converti, et quand vous y avez réussi, vous en faites un homme voué à la géhenne, deux fois pire que vous !... Qu’est-ce qui est le plus important ? … vous qui dites… vous dites encore… Insensés et aveugles… Jésus, tout à sa colère, s’emporte, répète, crie sans doute. Leçon sur les serments, leçon en fait sur la réalité et sur ce qui en détourne : la bêtise, car la caricature du jour n’est pas la présentation des « sept péchés capitaux » mais bien de la bêtise. Le préfet de mon stage ENA à Blois, aux prises avec son conseil général, avait deux mots : avant d’entrer dans la salle, je vais encore faire la p… et surtout, la seule maladie qu’on ne peut soigner, la c… Epoque où le budget du département était proposé par le seul représentant de l’Etat, et le fonctionnement de la préfecture dépendait des élus. L’inquiétude n’était pas là, l’homme – qui avait pris d’assaut la sous-préfecture de Narbonne pour la libérer, il était vendeur de journaux en 1944 – venait d’Alger où il avait été préfet de police lors de la fusillade rue d’Isly, il devait quotidiennement changer d’itinéraire pour se rendre au bureau, l’OAS… les hommes, il connaissait. Jésus connaissait le cœur de l’homme. Yahvé et sa décision du déluge, le cœur de l’homme et ses desseins… Il faut une irruption pour que nous changions : notre annonce de l’Evangile chez vous n’a pas été simple parole, mais puissance, action de l’Esprit Saint, certitude absolue. Ce sont les apôtres qui ont converti, guère le Messie, Dieu nous laisse travailler en son nom. Car le Seigneur aime son peuple, il donne aux humbles l’éclat de la victoire.


[1] - 1ère lettre de Paul aiux Thessaloniciens I 1 à 10 passim ; psaume CXLIX ; évangile selon saint Matthieu XXIII 13 à 22


une lecture chrétienne du Coran - réaction d'un converti à l'Islam


Simple, d’un bout à l’autre…


réaction d’un converti à l’Islam, français et chrétien de naissance,
à la lecture chrétienne du Coran tentée par BFF


La démarche de première appréciation d’un texte, d’un logos, consistant à en lire la première et la dernière phrase, voire, plus précisément encore, le premier et le dernier mot, est particulièrement intéressante. Elle ne préjuge de rien, bien évidemment, elle donne, simplement, une saveur.

Pour un musulman, le Logos Parfait, c’est la Révélation coranique. Celle-ci débute par l’injonction « Iqra » et se termine par un adjectif, « tawwaba », correspondant, respectivement, aux racines trilitères arabes : « qara’a » : réciter, transmettre, lire, mettre bas, réunir ; et « tâba » : revenir, retourner.

Réciter un texte, c’est, à proprement parler, y adhérer, le faire fidèlement sien. Il y a une unité de sens : avec le titre même de la sourate – Al ‘alaq, l’adhérence ; avec la symbiose, entre l’embryon humain et sa matrice ; et, même, avec le processus de transmission de l’Esprit, véhiculé par l’archange Gabriel – certains voient, en celui-ci, l’Esprit-Saint Lui-même : il en est, totalement, investi. Gibril étreint, par trois fois, le prophète – Paix et Bénédictions sur Lui (P.B.L). – contre lui, au point que celui-ci se sent étouffé, broyé, comme incorporé à son angélique instructeur. Formidable impact de la proximité d’où jaillit la capacité à entendre.

Mais aussi, à faire entendre. L’idée de transmission implique la vie communautaire. Le Saint Coran est un appel au rassemblement, le fluide même qui permet l’adhérence. Son action n’est pas seulement verticale, elle est, aussi, horizontale. Aussi et, surtout, simultanément. L’Oumma, la communauté des croyants, c’est la matrice même de la foi, l’image, sur terre, de la « Rahma » – la Miséricorde Divine – dont Chouraki a bien noté l’étroite parenté lexicale avec « Arhâm », la matrice. Si l’islam admet des périodes d’isolement du croyant, au cours de son évolution spirituelle – rares retraites, à l’instar de celles que suivaient le prophète (P.B.L.), quelques jours au cours du Ramadan – il recommande une vie sociale active, plaçant le mariage, par exemple, en condition d’accomplissement de la moitié de la foi.

Adhérer, c’est, aussi, éprouver de l’empathie, se mettre au diapason. L’injonction ne concerne pas, seulement, le Saint Texte. Elle appelle, tout autant, à la prière, dans l’intimité du cœur, qu’à l’observation et à l’étude, extérieure, de La Création, afin de vivre, le mieux possible, en symbiose avec notre Seigneur, à travers Son Œuvre. Ce qui est souligné, ici, c’est la perfection de la Création. Une vision radicalement différente de la pensée judéo-chrétienne qui laisse entendre – plus ou moins explicitement, selon les courants – que l’Œuvre divine serait incomplète, le Grand Ordonnateur ayant laissé, à une élite choisie – c’est le point de vue juif – le soin de parfaire le « travail » ; ou retardé la réalisation de cette perfection, jusqu’à l’Incarnation divine dans l’Homme – c’est, globalement, le point de vue chrétien – où l’ambiguïté du Dieu fait homme aura généré celle de l’homme fait dieu, maître profane de son destin et de celui du Monde.

Ces « nuances » ont une importance considérable, dans la vision et la conduite du progrès et de la science. Etudier pour mieux s’adapter, chez les musulmans ; pour parfaire ou rectifier, chez les judéo-chrétiens, jusqu’aux plus terribles entreprises faustiennes de leurs avatars biotechnologues. C’est cette attitude de dépassement perpétuel, de rébellion, plus ou moins déclarée, contre l’ordre, naturel, de la Création, de transgressions tous azimuts qui apparaît, en islam, racine de l’éloignement, du dés-agrément, de la dés-intégration de l’homme à sa plus intime nature qui est adoration divine, adéquation à Son Œuvre.

Le malheur de l’homme, c’est d’oublier son lien d’existence, de ne plus adhérer ; a contrario, son bonheur est de le retrouver ; une possibilité toujours active, en islam – tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir – inhérente à sa condition vitale, par la Grâce de Dieu « qui guide et agrée le repentir », attawwaba, le dernier mot clôturant la Sainte Révélation. Taba : l’homme est revenu à Dieu, Dieu est revenu à l’homme. On comprend, dès lors, en quoi le Saint Coran est le fondement de la Voie qui conduit au retour sur soi (vers Soi), la Shari’a, dont le parcours n’est accessible qu’en ce qu’on s’efforce de suivre la Sunna, c’est-à-dire la lecture qu’en a réalisée le prophète – P.B.L. – le meilleur exemple, l’homme accompli, dans la lignée des envoyés de Dieu – P.B.E. Un discours simple, à la portée de tout un chacun, sans nécessité d’intermédiaire.


*
* *



Vous me signaliez, dans votre précédent courriel, l'attachement du prophète - P.B.L. - à la précision du verbe. C'est que, voyez-vous, il n'est qu'un transmetteur de celui-ci, au sens du chapitre 18 du Deutéronome : "Je leur susciterai, du milieu de leurs frères, un prophète comme toi, je mettrai Mes paroles dans sa bouche, et il leur dira tout ce que Je lui commanderai(18). Et si quelqu'un n'écoute pas Mes paroles qu'il dira, en Mon Nom, c'est Moi qui lui en demanderai compte (19). Mais le prophète qui aura l'audace de dire, en Mon Nom, une parole que Je ne lui aurai point commandé de dire, ou qui parlera au nom d'autres dieux, ce prophète-là sera puni de mort (19)."

Il n'est évidemment pas facile, si l'on admet pas, en son for intérieur, la seconde partie de la shahada, de toujours intégrer, dans sa quête œcuménique, cette dimension de la Parole coranique dont aucune traduction ne pourra, jamais, contenir la pluralité de sens. Il faut s'y résigner, avec joie. Car c'est une bénédiction que le Divin Seigneur ait laissé, au moindre mot, au moindre concept, à la moindre de nos perceptions ou émotions, une échappée transcendante vers Lui. Rien n'est accessible à l'homme, en totalité. Y tendre, oui, videmment, de toute nos forces, c'est l'appel même de notre nature adorante, mais toujours conscient de cette heureuse limite qui nous rend si proche les uns des autres, nous fait frères et sœurs, tous adorant Le Même, Lui, Huwa, Al Hayyoul Qayyoum, seul détenteur de la Totalité de chacun et de tout. Amen.



*
* *

"Paix et Bénédictions sur Lui" (P.B.L.) est un souhait que chaque musulman émet, chaque fois qu'il prononce ou fait allusion au nom d'un prophète ou envoyé de Dieu. Il y a des variantes. Certains les nuancent en fonction du prophète cité, plaçant Mohamed - P.B.L. - au dessus de tous les autres - Paix et Bénédictions sur Eux (P.B.E.). Pour ma part, je m'en tiens à la recommandation coranique qui nous demande de "ne faire aucune distinction" entre tous ces rapprochés de Dieu - P.B.E. - Les rapprochés, les plus proches, les plus intimes, loués soient-ils! Toute la Création divine et, particulièrement, toute l'Humanité se tient dans cette gradation, toujours évolutive, entre le plus extrême éloignement (Satan) et le plus extrême
rapprochement dont Mohamed - P.B.L. - a vécu l'apothéose, lors de son Ascension au delà du Lotus de la Limite...



Ian Mansour de Grange 22 VIII 11

dimanche 21 août 2011

si haut que soit le Seigneur, il voit le plus humble - textes du jour


Dimanche 21 Août 2011



Prier… [1] Et vous ? que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? L’interpellation n’a de poids et de sens que si l’interpellé, les interpellés sont familiers, sont tout proches. Le suis-je ? Interpellation vulgarisée par la relecture de ce texte et par ce à quoi il introduit : la fondation formelle de l’Eglise en la personne de son chef : tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise, et la puissance de la mort ne l’emportera sur elle (alors qu’elle semblera à tous l’emporter sur Jésus, le Christ, dans l’après-midi du Vendredi-Saint). Je te donnerai les clés du Royaume des cieux (à lui qui partit avec d’autres en prêcher la proximité, puis renia tout, puis revint, repartir, etc… souvent aveugle, souvent peureux, toujours spontané et chaleureux). Mais la grandeur d’une telle conclusion par le Christ dès lors que Pierre a fait sa profession de foi, ou plus exactement une telle proclamation d’identité de son maître, ne se comprend que si elle m’affirme que Dieu nous inspire directement : ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux. Lors du baptême du Christ ou de sa transfiguration, c’est Dieu qui parle. Ici, c’est un homme : le message est donc passé (selon l’expression pauvre d’aujourd’hui). Qui a connu la pensée du Seigneur ? Paul a la réponse, il ne serait pas Apôtre si cette pensée ne lui était pas constamment révélée au point de l’inspirer et d’en faire un infatigable prophète. Je mettrai sur son épaule la clef de la maison de David. La pensée du Seigneur, c’est de se révéler à nous, à moi.Continuité de l’Ecriture, elle est de tant de mains et de plumes sur plus de mille ans et Isaïe comme Jésus parlent ensemble… S’il ouvre, personne ne fermera, s’il ferme, personne n’ouvrira. … tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux.
Prier pour les âmes, prier pour cette enfant toute vivante d’espérance, prier pour ce cher Père spirituel de mon enfance qui pour certains serait autre que ce que je connus et ai aimé de lui, prier les uns pour les autres, Dieu nous délègue chacun auprès de tous.

[1] - Isaïe XXII 19 à 23 ; psaume CXXXVIII ; Paul aux Romains XI 33 à 36 ; évangile selon saint Matthieu XVI 13 à 20

samedi 20 août 2011

lettre reçue du Révérend Père Gilbert Lamande, jésuite - 10 Janvier 1907 + 6 Août 2000 - à mon départ pour la Mauritanie

Le 7 Février 1965.

Cher Bertrand,

La Croix du Christ.

Comme tu me le demandes, je te rends cette lettre, que je viens de relire.
Sois dans la paix, ne permets pas à l’inquiétude d’envahir ton âme.
Au moment voulu par Dieu, de l’écheveau compliqué des désirs qui s’enchevêtrent en toi, se détachera peu à
peu le fil de ta destinée.
Dans la lumière de l’Esprit, ton intelligence saura le reconnaître ; ta volonté bien trempée par l’expérience et l’épreuve s’en emparera pour ne plus le laisser perdre.
Au-delà des exemples célèbres, trop souvent embellis par le vêtement fallaacieux de la littérature, il y a pour toi le contact direct avec le « Maître Intérieur ».
Ecoute Le. Retrouve Le, en tournant lentement les pages de son Evangile.
Solesmes… Merton… Gide… Ignace de Loyola (je ne fais aucune comparaison entre ce qu’ils représentent…) ne sont que des reflets, plus ou moins brillants, de Sa puissance créatrice.
Lui Seul compte.
Lui Seul est pour toi la Lumière pour l’intelligence, baume pour le Cœur, Force pour la volonté.
L’élévation progressive de ta personnalité humaine et spirituelle dépend du lien que tu voudras établir entre Lui et toi.


Je t’assure de mon affectueux attachement dans la prière tout au long de ton séjour en Afrique.

Que Dieu te bénisse et te garde !

Gilbert Lamande sj


le plus grand parmi vous sera votre serviteur - textes du jour

Samedi 20 Août 2011


Prier… la saint-Bernard. Conclusion d’un rappel biographique, à mon sens trop lénifiant tant il prit à cœur ses entreprises et était sensible, donc certainement souffrant et peut-être dépressif… mais j’apprend : le saint docteur de l’Eglise n’avait fait aucune étude, l’oraison lui apprenait tout… cf. Thomas d’Aquin qui en fit tant mais qui, bloqué dans un raisonnement ou une investigation, laissait tout en plan pour prier. Le fil lui était alors rendu… l’intelligence de prier… [1] Comment nous traitons les immigrés, clandestins, sans-papiers aujourd’hui… queues dans les préfectures, rafles à Marseille (et popularité derechef du maire dont j’ai éprouvé la grossièreté, quand il n’était que Jean-Claude Gaudin, lors d’une campagne législative à Pontarlier en 1980…)…Pourquoi es-tu si bienveillant envers moi, pourquoi t’intéresser à moi, qui suis étrangère ? – On m’a rapporté tout ce que tu as fait pour ta belle-mère après la mort de ton mari, comment tu as quitté ton père, ta mère et ton pays pour te rendre chez un peuple que tu n’avais jamais connue de ta vie. En somme, Ruth est un Abraham en femme, et qui quitte tout par amour, un amour d’alliance à deux degrés, son mariage l’engage envers sa belle-famille… Pratiquez donc et observez tout ce qu’ils peuvent vous dire, mais n’agissez pas d’après leurs cates, car ils disent et ne font pas. Affichage électoral tout trouvé… humour de Jésus, grandeur de l’Ancien Testament… nous en venons, comme chrétiens, comme humains, comme demandeurs tantôt paumés, tantôt comblés… Ne vous faites pas non plus appeler maîtres, car vous n’avez qu’un seul maître, le Christ. Le plus grand parmi vous sera votre serviteur. Jésus excelle dans la caricature, féroce et explicite, puis nous verse dans la sainteté, la perfection, l’inatteignable… s’Il n’était en nous. Heureux es-tu ! A toi, le bonheur !


[1] - Ruth II 1 à 17 ; psaume CXXVIII ; évangile selon saint Matthieu XXIII 1 à 12


vendredi 19 août 2011

il garde à jamais sa fidélité - textes du jour

Vendredi 19 Août 2011


Prier… [1] Jésus récite sans surprise en réponse à une question sur ce qui devait ne pas aller de soi à son époque, puisqu’il nous a été dit, en homélie, il y a quelque temps, que les Juifs de ‘léooque comptaient quelques 666 commandements (chiffre de la Bête ? de l’Apocalypse). Donc, infaible et question de hiérrachie et de priorité. C’est cela que règle Jésus, quelle synthèse, quel fondement, quelle pratique. Voilà le grand, le premier commandement. Et voici le second, qui lui est semblable… tout ce qu’il y a dans l’Ecriture – dans la loi et les Prophètes – dépend de ces deux commandements. Amour de Dieu comme amour du prochain. A nous… tandis que Dieu, seul à pouvoir la proposer, la contracter et la maintenir, la réaliser, fait alliance. Pérennisation et garantie de l’amour, initiative… il est donné à Ruth, parabole intense, de faire ainsi avec Noémi, sa belle-mère devenue veuve (privée de ses deux fils et de son mari). A cette femme, totalement démunie, la jeune fille ne peut plus proposer qu’elle-même, une alliance : j’irai où tu iras, et je demeurerai où tu demeureras ; ton peuple sera mon peuple, et ton Dieu sera mon Dieu. Si je lis Dieu dans sa proposition, j’entends le Créateur à sa créature : ne me force pas à t’abandonner et à m’éloigner de toi. Responsabilité mutuelle de Dieu et de l’homme… et « çà marche ». Le Seigneur protège l’étranger, il soutient la veuve et l’orphelin.

[1] - Ruth I 1 à 22 ; psaume CXLVI ; évangile selon saint Matthieu XXII 34 à 40


mercredi 17 août 2011

ce que tu veux que je fasse - textes du jour


Jeudi 18 Août 2011



Un ami d’enfance et de collège jésuite, co-partageant de cet envoi quotidien, me demande – nous demande… de prier pour une de ses nièces, Claire : sept ans, atteinte d’une tumeur cancéreuse à la joue. Elle vient de commencer une chimio qui va durer au moins six mois. Mon ami, et moi la recommandons à votre prière personnelle – quelle que soit votre foi, en ce moment – et à l’intercession de Claire de Castelbajac dont la cause de béatification est ouverte à Rome, et qui a souffert elle aussi de maladie alors qu'elle était enfant (j’avais trouvé une documentation sur cette jeune fille, tout à fait exceptionnelle, sur laquelle je ne mets pas immédiatement la main).


Prier… le tâton de la prière est celui de toute vie. Toute force est de Dieu. [1] Je dis : même celles réputées mauvaises, nous entraînant vers la mort… parce qu’elles peuvent (doivent) provoquer notre cri, notre appel. Tu ne voulais ni offfrande ni sacrifice, tu as ouvert mes oreilles ; tu ne demandais ni holocauste ni victime, alors j’ai dit : « Voici, je viens »… Vois, je ne retiens pas mes lèvres, Seigneur tu le sais. Atroce histoire de Jephté faisant le vœu d’un sacrifice humain, anticipation de la pièce de Racine : Iphigénie… J’ai parlé trop vite devant le Seigneur. La jeune fille consent à son propre sacrifice. Son père avait dit (prié ?) : si tu livres les Ammonites entre mes mains, la première personne qui sortira de ma maison pour venir à ma rencontre, quand je reviendrai victorieux, appartiendra au Seigneur et je l’offrirai en sacrifice d’holocauste… Sa fille sortit à sa rencontre en dansant au son des tambourins… Je ne te demande qu’une chose : laisse-moi un répit de deux mois. J’irai me cacher dans la montagne avec mes amies, pour pleurer le malheur de mourir sans avoir connu le mariage… Les deux mois écoulés, elle revint vers son père… Réponse à l’énigme d’une telle atrocité… Isaac suppléé au dernier instant, couteau d’Abraham son père levé sur lui… la parabole du festin de noces : Comment es-tu entré ici, sans avoir le vêtement de noces ? L’autre garda le silence. Alors que, ramassé comme il l’avait été aux croisés des chemins, il n’avait peut-être pas les moyens d’en endosser une. A l’énigme de la souffrance, du mal, de l’injustice évidente qui frappe l’innocente tant aimée… Jésus, Dieu ne répond donc pas directement. Il me laisse répondre, c’est-à-dire qu’il me fait prier.

[1] - Juges XI 29 à 39 ; psaume XL ; évangile selon saint Matthieu XXII 1 à 14


ta présence l'emplit de joie - textes du jour

Mercredi 17 Août 2011

Hier

Prière comme un rattrapage d’équilibre. Prière ? appel à la présence de Dieu, me lover dans la présence de Dieu, entourer cette présence de tout moi-même : mon salut pour chaque instant. Et si Dieu me demandait l’ambition de Le voir ? et de cultiver cette ambition, d’en prendre les moyens (mystérieux)…
Cette ambition ? la vie monastique, que cela… la vie commence par un choix, se bâtit à partir d’un choix, grâce à un choix. Ils le démontrent, ils n’ont plus que cela, dénuement alentour, simplification de l’objet de vie. A partir d’un choix et par un choix, commencer et continuer. Vrai au spirituel, mais vrai aussi à l’affectif, je l’ai éprouvé. Notre mariage, la conception de notre fille. Et a contrario, la stérilité de ne pas choisir, tant qu’on n’a pas choisi. Valable sans doute aussi pour les carrières ou un métier qui soit un métier et pas une carrière. Un état de vie. Et non plus un parcours.


Ce matin

Prier… [1] je vous donnerai ce qui est juste. L’éthique l’emporte sur le contrat, mais le contrat est respecté. La justice n’est pas distributive, elle est don gratuit. Elle est signe de souveraineté… parabole des ouvriers dits de la onzième heure. Indirectement, parabole sur le temps et le rang, les premiers et les derniers, le juste devenant méchant et le méchant juste… chacun à son dernier instant. N’ai-je pas le droit de faire ce que je veux de mon bien ! Ce n’est pas applicable aux hommes, quelles que soient les lois… car, au sens profond de la propriété, nul ne détient quoi que ce soit que par Dieu, et ses commandements de compassion l’emportent sur nos raisonnements, y compris celui des ouvriers de la premier heure : Vas-tu regarder avec un œil mauvais parce que moi, je suis bon ! Le texte n’est difficile pour les économistes, que s’ils sont incroyants. On pourrait d’ailleurs leur faire valoir l’utilité marginale. Soit le maître de la vigne procure simplement de l’emploi et à tout-va, soit il a réellement besoin à la onzeième heure d’un supplément de main-doeuvre. Ils reçurent, eux aussi, chacun une pièce d’argent. Parabole passionnante sur l’institution de la monarchie en Israël, elle est développée pour l’histoire dans les récits sur Samuel. Elle nuance beaucoup la thèse de la monarchie de droit divin, ce n’est pas le système qui est divin ou d’origine divine, mais l’élection divine du roi. Cela légitime tout autant le système d’élection populaire, analogue aux élections dans l’Eglise primitive, voire au tirage au sort pour le successeur de Judas. C’est l’autorité reçue qui ne peut l’être que de Dieu et de sa providence, ni l’hérédité ni les urnes ne sont en elles-mêmes sacrées. Ce sont des moyens. Mais à banaliser l’hérédité – pour le monarchiste que je suis depuis mon adolescence, moyennant de Gaulle – on la grandit, car elle n’est nullement exceptionnelle au regard du suffrage universel et au contraire permet de le faire fonctionner, et donne au parlementarisme toute sa possibilite… soit dit en passant. Dans les discussions rapportées au livre des Juges, en fait personne ne veut recevoir la royauté qui dérangerait ses habitudes et destinations personnelles. Le buisson d’épines (épines en couronne au front de Jésus, buisson ardent pour Moïse…) ne se dévoue pas, il pose la question de confiance… si c’est de bonne foi que vous me consacrez par l’onction pour être votre roi, venez vous abriter sous mon ombre ; sinon, qu’un feu ardent sorte du buisson d’épines et dévore jsqu’aux cèdres du Liban. Nous sommes rarement de bonne foi, surtout en politique et l’évangile vient de nous dire que nous ne le sommes pas davantage en économie. D’où… la crise actuelle. Dieu m’enseigne. Récréation et excursus dans la prière ? Non. Réalisme du dialogue avec Dieu, quand il nous est donné. Tout regarder en Lui. Par Lui.

[1] - Juges IX 6 à 15 ; psaume XXI ; évangile selon saint Matthieu XX 1 à 16

mardi 16 août 2011

qui donc peut être sauvé ? - textes du jour

Mardi 16 Août 2011



Prier… [1] Si le Seigneur est avec nous, pourquoi tout ceci nous est-il arrivé ? Argument qui est nôtre. Prise en défaut de l’argument traditionnel : Que sont devenus tous ces prodiges que nous ont racontés nos pères ? La réponse est étonnante, mais elle est analogue à celle que Jésus donne à ceux qui le supplient de les guérir : alors le Seigneur regarda Gédéon et lui dit : « Avec la force qui est en toi, va sauvcer Israël du pouvoir de Madiane. C’est moi qui t’envoie ». Déjà, cet ordre avait été donné à Moïse, avec l’objection de celui-ci, que reprend Gédéon : notre faiblesse ne fera pas merveille. Dieu accorde un signe autant pour rassurer son homme que pour lui signifier sa présence : Gédéon comprit que c’était l’ange du Seigneur. Leçons qui sautent aux yeux. Dieu est concret, Il n’apparaît pas en fruit de nos méditations, contemplations et réflexions. Il est là dans ma vie la plus défectueuse, la plus nécessiteuse, dans ma totale absence de pensée et de prière. Il intervient à son initiative. Mais en bon psy., il suscite en nous le nécessaire rebond ou sursaut, il ne le tire pas d’ailleurs : que de moi. Le Seigneur lui répondit : « Que la paix soit avec toi ! Sois sans crainte : tu ne mourras pas ». C’était l’époque – vraiment pas la nôtre ? – où la foi était telle, la notion d’incommensurabilité de Dieu telle que Le voir était la mort humaine. C’est au contraire – depuis les évangiles ? et l’incarnation du Fils – devenu en soi la vie éternelle. Incarnation qui donnait aux disciples une familiarité audacieuse avec Dieu, le savait-ils ? Voilà que nous avons tout quitté pour te suivre : alors, qu’est-ce qu’il y aura pour nous ? Ce n’est pas même l’expression d’une nécessité, d’un besoin, prière tout humaine et toute naturelle… non, c’est la réclamation d’un salaire, d’un dû ! Loin de s’offusquer, Jésus reste dans le même registre, promet des places (alors qu’à la mère de Jacques et Jean, il en a refusé, il est vrai que c’eût été les premières…) : il aura en héritage la vie éternelle. Conclusion quand même sur l’être plutôt que l’avoir.

[1] - Juges VI 11 à 24 ; psaume LXXXV ; évangile selon Matthieu XIX 23 à 30


lundi 15 août 2011

qui donc peut être sauvé ? - textes du jour


Mardi 16 Août 2011


Prier… [1] Si le Seigneur est avec nous, pourquoi tout ceci nous est-il arrivé ? Argument qui est nôtre. Prise en défaut de l’argument traditionnel : Que sont devenus tous ces prodiges que nous ont racontés nos pères ? La réponse est étonnante, mais elle est analogue à celle que Jésus donne à ceux qui le supplient de les guérir : alors le Seigneur regarda Gédéon et lui dit : « Avec la force qui est en toi, va sauvcer Israël du pouvoir de Madiane. C’est moi qui t’envoie ». Déjà, cet ordre avait été donné à Moïse, avec l’objection de celui-ci, que reprend Gédéon : notre faiblesse ne fera pas merveille. Dieu accorde un signe autant pour rassurer son homme que pour lui signifier sa présence : Gédéon comprit que c’était l’ange du Seigneur. Leçons qui sautent aux yeux. Dieu est concret, Il n’apparaît pas en fruit de nos méditations, contemplations et réflexions. Il est là dans ma vie la plus défectueuse, la plus nécessiteuse, dans ma totale absence de pensée et de prière. Il intervient à son initiative. Mais en bon psy., il suscite en nous le nécessaire rebond ou sursaut, il ne le tire pas d’ailleurs que de moi. Le Seigneur lui répondit : « Que la paix soir avec toi ! Sois sans crainte : tu ne mourras pas ». C’était l’époque – vraiment pas la nôtre ? – où la foi était telle, la notion d’incommensurabilité de Dieu telle que Le voir était la mort humaine. C’est au contraire – depuis les évangiles ? et l’incarnation du Fils – devenu en soi la vie éternelle. Incarnation qui donnait aux disciples une familiarité audacieuse avec Dieu, le savait-ils ? Voilà que nous avons tout quitté pour te suivre : alors, qu’est-ce qu’il y aura pour nous ? Ce n’est opas même l’exoreession d’une nécessité, d’un besoin, prière tout humaine et toute naturelle… non, c’est la réclamation d’un salaire, d’un dû ! Loin de s’offusquer, Jésus reste dans le même registre, promet des places (alors qu’à la mère de Jacques et Jean, il en a refusé, il est vrai que c’eût été les premières…). : il aura en héritage la vie éternelle. Conclusion quand même sur l’être plutôt que l’avoir.

[1] - Juges VI 11 à 24 ; psaume LXXXV ; évangile selon Matthieu XIX 23 à 30

le pouvoir de son Christ - textes pour la solennité de l'Assomption de la Vierge Marie

Lundi 15 Août 2011


Prier… [1] la Vierge Marie, absente des épîtres apostoliques, est l’héroïne de saint Luc, le médecin. Paul ne l’évoque jamais, sauf erreur, Pierre a sa belle-mère remise d’aplomb par Jésus, Jean qui lui est confié et à qui elle est confiée ne l’évoque pourtant pas dans ses épîtres, il est vrai très peu biographiques. Cette solennité – évoquant une déduction toute logique mais que ne rapporte aucun texte – est par excellence celle de la foi : Pie XII l’avait, en même temps qu’une dévotion mariale plus mystique qu’affective, cette dernière dimension, celle de Jean Paul II par excellence. Le Magnificat anticipation de la totalité d’un parcours, aboutissant à l’Assomption (fait unique, Elie et Enoch enlevés vivants, le Christ ressuscité d’entre les morts, la Vierge seulement endormie…) : il s’est penché sur son humble servante. Marie répond ainsi à sa cousine qui vient d’ajouter à la salutation de l’ange et nous enseigne une part du Je vous salue MarieTu es bénie entre toutes les femmes et le fruit de tes entrailles est béni. Liée à son fils, son Fils dès la conception de Celui-ci. La Genèse la prédisant, l’Apocalypse la couronnant, selon la lecture que – dans la foi et selon l’Eglise, le cheminement de notre « tradition » - nous faisons de l’Ecriture. Grâce au fiat d’une femme, d’une fille de chez nous… le dernier ennemi qu’il détruira, c’est la mort, car il tout mis sous ses pieds. … Un signe grandiose apparut dans le ciel : une femme, ayant le soleil pour manteau, la lune sous les pieds, et sur la tête une couronne de douze étoiles. Jean à Patmos, au soir de sa vie, bien loin du jeune bien-aimé du maître, devenu si mystique, nous fait longer le mystère comme on monte à la « chora » de l’île et pouvons tourner autour du moanstère et de ses remparts, au sommet… cette mise au monde… ce dragon devant la femme qui allait enfanter, afin de dévorer l’enfant dès sa naissance … Jean ne fait pas durer le susbtance et abat les cartes, tout serait trop difficile à comprendre et à voir dans ce livre, s’il n’y avait ses incises, si fortes et si claires, tonnantes (comme lui) : voici maintenant le salut, la puissance et la royauté de notre Dieu, et le pouvoir de son Christ. J’ajoute, humblement, entre folie et pauvreté qui me guettent et m’étreignent : alleluia et prie avec toutes femmes, toutes jeunes filles, toutes accouchées, avec celles aussi qui ont reçu ce beau prénom, mes cinq sœurs, deux de nos nièces, tant d’amies. Humanité consacrée… tant de sanctuaires, tant de misères déversées et d’espérance, au moins. Alleluia… sainte Marie, mère de Dieu, priez pour nous pauvres pécheurs, maintenant et à l’heure de notre mort ! Maintenant !


La messe célébrée par le Père Bernard. Blanc sur noir, l’hostie presque transparente de blancheur se détachant sur le visage parfait de l’Africain. Nos teints de soi-disant « blancs » sont si moches pour la plupart d’entre nous, du rosâtre ou couperosé au blanc malsain ou boutonneux, nous ambitionnons le bistre, le bronzé aujourd’hui, avant-hier c’était le blanc du lait… rares sont nos belles peaux. L’éclat… Deux femmes d’un certain âge parlent entre elles, sur le chemin de retour chez elles, de cette liturgie. L’une se plaint de ne pas tout comprendre de cette façon de français, l’autre avance son gendre de l’Aveyron qui prononce toutes les voyelles. Comme elle est parisienne, je lui dis qu’on nous reproche notre accent pointu et qu’à Carcassonne, chez mon grand-père, au temps des opératrices au téléphone, je me fis reprendre : vous ne pourriez pas parler français comme tout le monde. – Les missionnaires, malgré « tout » et grâce à l’Esprit saint, propagèrent quelque chose, même venus d’ailleurs et d’une autre race et d’une autre histoire. La France et ses prêtres africains, maintenant. Evidence que si d’un continent ou d’un pays à l’autre, les clergés, les célébrants s’interchangeaient, d’une part la liturgie s’enrichirait fantastiquement, invention, réaction, demande, réponse (l’Afrique noire, le Brésil pour autant que je le sache, la Russie catholique qui vient forcément de l’orthodoxie… telles qu’il m’a été donné de l’expérimenter, mais plus important encore : il y aurait communion sur les vrais problèmes de notre temps, un Congolais quand il parle de guerres ou de massacres, il en vit… la famine, ce n’est pas qu’en Somalie, mais du coup il peut évoquer la Somalie : en matière de pauvreté, il est crédible… Et puis, la grâce étrange de cette fête mariale, en fait de toute dévotion mariale, les richesses reprises et magnifiées : femme, beauté, fille, mère, épouse, c’est beaucoup, mais plus encore, il y a un consentement – je l’ai ressenti à cette messe – à une ferveur ensemble. L’appétit ou le besoin de tendresse, d’accueil, c’est un lent cri commun, inaudible. Sans doute, à dresser l’oreille (du coeur), est-ce celui de toute l’humanité. Marie ne pouvait s’inventer, tous les mythes du féminin et de la déesse sont très inférieurs à la réalité qu’aperçoit notre foi et que donne l’Ecriture. La Bible, mais pas très loin : le Coran.


L’assistance était autre… assez de composition, beaucoup de comportement. A la messe de plus en plus, les familles, jeune couple, jeunes enfants, me bouleversent d’admiration et de tendresse. Les modalités peuvent se discuter, et beaucoup… mais l’Eglise, notre Eglise, les croyants, ont raison de défendre et propager la famille. La société, la politique, la fiscalité, la sécurité civile sont les résultantes de familles vraies, réalistes, charnelles, aimantes, responsables. Notre fille de six ans et demi, qui me manque tant pendant qu’elle est en vacances alsaciennes, sait manifester qu’elle est responsable, d’elle-même : combien de soirs où elle se dit expressément pas contente d’elle-même (à quoi je lui réponds : pas de culpabilité, mais joie de la prière et du pardon assuré , et nous partageons "bêtises", impatiences, distraction, inattention surtout de moi pour elle, pas brillants, moi à genoux, et elle tranquillement assise, parfois la médaille bénédictine dans les mains recueillies) ; elle s'endormira suçant son pouce, paume ouverte, comme si elle trompettait par son silence l'essentiel, en confiance d'être entendue. C'est Marie et son histoire que dans "l'histoire sainte", elle continue de dire préférer, et dont elle aime la lecture, les images. C'est une femme, elle est belle. C'est la mère de Jésus, elle n'assimile pas encore ce qu'une vie entière n'atteint d'ailleurs pas, que ce peut être notre mère, que ce l'est.


L’élévation – comme cette première fois qui m’a fait aller à lui… les deux dames en onté été frappées : le respect, il porte vraiment quelque chose, ils ne sont pas tous comme çà, c’est rare. Et la redescente, une descente de croix ? Nous parlons beaucoup de signes, de gestes forts – en religion, en politique … en posons-nous ?

[1] - Apocalypse de saint Jean XI 19 à XII 1 à 10 passim ; psaume LV ; 1ère lettre de Paul aux Corinthiens ; évangile selon saint Luc I 39 à 56


dimanche 14 août 2011

le pouvoir de son Christ - textes du jour

Lundi 15 Août 2011


Prier… [1] la Vierge Marie, absente des épîtres apostoliques, est l’héroïne de saint Luc, le médecin. Paul ne l’évoque jamais, sauf erreur, Pierre a sa belle-mère remise d’aplomb par Jésus, Jean qui lui est confié et à qui elle est confiée ne l’évoque pourtant pas dans ses épîtres, il est vrai très peu biographiques. Cette solennité – évoquant une déduction toute logique mais que ne rapporte aucun texte – est par excellence celle de la foi : Pie XII l’avait, en même temps qu’une dévotion mariale plus mystique qu’affective, cette dernière dimension, celle de Jean Paul II par excellence. Le Magnificat anticipation de la totalité d’un parcours, aboutissant à l’Assomption (fait unique, Elie et Enoch enlevés vivants, le Christ ressuscité d’entre les morts, la Vierge seulement endormie…) : il s’est penché sur son humble servante. Marie répond ainsi à sa cousine qui vient d’ajouter à la salutation de l’ange et nous enseigne une part du Je vous salue Marie… Tu es bénie entre toutes les femmes et le fruit de tes entrailles est béni. Liée à son fils, son Fils dès la conception de Celui-ci. La Genèse la prédisant, l’Apocalypse la couronnant, selon la lecture que – dans la foi et selon l’Eglise, le cheminement de notre « tradition » - nous faisons de l’Ecriture. Grâce au fiat d’une femme, d’une fille de chez nous… le dernier ennemi qu’il détruira, c’est la mort, car il tout mis sous ses pieds. … Un signe gradiose apparut dans le ciel : une femme, ayant le soleil pour manteau, la lune sous les pieds, et sur la tête une couronne de douze étoiles. Jean à Patmos, au soir de sa vie, bien loin du jeune bien-aimé du maître, devenu si mystique, nous fait longer le mystère comme on monte à la « chora » de l’île et pouvons tourner autour du moanstère et de ses remparts, au sommet… cette mise au monde… ce dragon devant la femme qui allait enfanter, afin de dévorer l’enfant dès sa naissance … Jean ne fait pas durer le susbtance et abat les cartes, tout serait trop difficile à comprendre et à voir dans ce livre, s’il n’y avait ses incises, si fortes et si claires, tonnantes (comme lui) : voici maintenant le salut, la puissance et la royauté de notre Dieu, et le pouvoir de son Christ. J’ajoute, humblement, entre folie et pauvreté qui me guettent et m’étreignent : alleluia et prie avec toutes femmes, toutes jeunes filles, toutes accouchées, avec celles aussi qui ont reçu ce beau prénom, mes cinq sœurs, deux de nos nièces, tant d’amies. Humanité consacrée… tant de sanctuaires, tant de misères déversées et d’espérance, au moins. Alleluia… sainte Marie, mère de Dieu, priez pour nous pauvres pécheurs, maintenant et à l’heure de notre mort ! Maintenant !

[1] - Apocalypse de saint Jean XI 19 à XII 1 à 10 passim ; psaume LV ; 1ère lettre de Paul aux Corinthiens ; évangile selon saint Luc I 39 à 56


samedi 13 août 2011

il ne lui répondit rien - textes du jour

Dimanche 14 Août 2011


Prier… [1] il ne lui répondit rien. Les disciples s’approchèrent pour lui demander : « Donne-lui satisfaction car elle nous poursuit de ses cris »… Eux, qui chassaient les enfants venant simplement au Christ, sourire, mains tranquilles, ne sollicitant rien. Parabole du juge selon le Christ, qui ne donne satisfaction à la veuve que pour avoir la paix. La Cananéenne s’est infiltrée, ce n’est pas à elle, mais aux disciples que Jésus répondit : « Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues d’Israël ». Elle a entendu : elle vint se prosterner devant lui. Elle gagne : Femme, ta foi est grande, que tout se fasse pour toi comme tu le veux ! Ces admonestations du Christ à ses disciples : Si vous aviez la foi rien que… cette montagne irait se jeter dans la mer. Démonstration-type de la puissance de la foi. Jésus accompagne la foi, la foi est notre liberté, peut devenir notre identité, l’entier de notre relationnement aux autres, à la vie, à nous-mêmes, par Dieu bien sûr. Paul, l’Apôtre des gentils, dialogue avec les Romains, pas les Juifs établis à Rome, mais les Romains en tant que tels qu’il semble parvenir mieux à convertir que ses coreligionnaires : je vous le dis à vous qui étiez païens. Mais il se console : Dieu, en effet, a enfermé tous les hommes dans la désobéissance pour faire miséricorde à tous les hommes. … Les étrangers qui se sont attachés au service du Seigneur pour l’amour de son nom…je les rendrai heureux dans ma maison de prière, je ferai mon accueil sur mon autel… ma maison s’appellera ‘maison de prière pour tous le peuples’… Leitmotiv des deux Testaments : la proximité de Dieu et du Royaume, l’ouverture à tous. Ton chemin sera connu sur toute la terre, ton salut, parmi toutes les nations.

[1] - Isaïe LVI 1 à 7 ; psaume LVII ; Paul aux Romains XI 13 à 32 ; évangile selon saint Matthieu XV 21 à 28


vendredi 12 août 2011

tu m'apprends le chemin de la vie - textes du jour

Samedi 13 Août 2011


Que cette journée, mon Dieu soit productive. Mon ange gardien : notre fille. La combinaison amour paternel/amour conjugal et ce que l’enfant de son côté demande être aimé plus que l’époux ou l’épouse de son père ou de sa mère. L’enfant, attraction vers le meilleur de nous-mêmes. Les mystères dont il nous donne de tout autres aspects que ceux de notre réflexion, sa liberté et sa personnalité souveraines, que j’ai tant ressentie pour notre fille pendant sa gestation-même. Je vis intensément la proposition évangélique d’aujourd’hui [1]. Il y a une dizaine d’années, dans ma paroisse parisien, un vicaire après avoir prêché cet évangile, agacé des pleurs d’un bébé en landau fit sortir mère et nourrisson. Notre fille se sent d’autant mieux et tranquille à la messe qu’il y a de nombreux enfants, elle est, dans l’année, le plus souvent seule de son âge. Cet ancien aumônier de la marine faisant monter les enfants pour que la chaîne du Notre Père entoure l’autel, l’étoile de la crèche de Noël que Marguerite lui donna au moment de l’évangile de la nuit et qu’il garda brandi, Jean Paul II et les enfants… mais les disciples les écartaient vivement. Jésus leur dit : « Laissez les enfants, ne les empêchez pas de venir à moi, car le Royaume des cieux est à ceux qui leur ressemblent. Le Fils sans paternité ? sans enfants, que des frères, nous ses avortons adoptés… la question a sa réponse immédiate, unicité de Dieu, même et surtout trinitaire. Suite de l’histoire de Josué, il y a dans son dialogue avec le peuple, déjà souvent parjure, une anticipation du famieux dialogue de Coke en stock, un peuple encore enfant mais pas au sens que j’éprouve puisque notre fille nous montre la continuité de la réflexion, des préoccupations et de l’affection, y compris celles de sa toute petite enfance, de ses deux trois ans, plus souvent trahie que traîtresse mais vivant ce système de pactes et d’exclusivités des amitiés de son âge, stricte image de nos alliances aujourd’hui et des dénégations du peuple choisi… Nous aussi, nous voulons servir le Seigneur, car c’est lui notre Dieu… Mais si ! Nous voulons servir le Seigneur… C’est le Seigneur notre Dieu que nous voulons servir, c’est à sa voix que nous voulons obéir. Réponse du peuple à son chef d’étape : choisissez aujourd’hui qui vous voulez servir. Rénovation des vœux du baptême… profession de foi… reniement de Pierre… dialogue du Christ avec celui-ci après la Résurrection : Pierre, m’aimes-tu ? Ce n’est plus une question de foi. Les enfants accourant à Jésus, rien à demander ni à obtenir, ils sont bien portants, pris en charge en famille… alors l’attraction toute simple du Fils de Dieu fait homme, du Fils de l’homme… Hier soir, lisant quelques versets de la sourate XVIII du Coran, les sept endormis, ceux représentés à Vézelay, ou la caverne (mais pas du tout celle de Platon), j’en arrivai à un long passage mettant en scène un Moïse, mais tout autre que celui de l’Exode et qu’accompagne un jeune serviteur bien plus sagace que lui dans sa marche au désert, puis la sourate suivante est une méditation sur Marie. Pas plus de synchrétisme entre Bible et Coran qu’appropriation abusive entre nos paysages intimes, nos aventures de distraits ou d’incroyants et ce que nous propose en comportement et en parole l’enseignement du Christ, mais tant d’échos. La volée des enfants vers Jésus le montre : les enfants se reconnaissent en Lui. … Productif ? en Dieu, en amour conséquent et responsable. Etre attentif : espérer en Dieu, c’est espérer que nous soyons ce qu’Il souhaite et a voulu que nous soyons.

[1] - Josué XXIV 14 à 29 ; psaume XVI ; évangile selon saint Matthieu XIX 13 à 15


jeudi 11 août 2011

je lui ai fait traverser toute la terre de Canaan - textes du jour

Vendredi 12 Août 2011


Prier… lisant de temps à autre le Coran, alors que je voulais cette lecture très fréquente pour un premier parcours en immersion mentale et intellectuelle, j’ai voulu veiller hier soir, en communion avec lui et avec le siens, un remarquable homme d’Etat mauritanien, de l’équipe fondatrice des années 1960-1970, Abdoul Aziz SALL et continuant de cheminer dans une sourate (XVIII) en partie inspirée par la légende des sept dormants qui se trouve au narthex de Vézelay, j’ai expérimenté que nous pouvons, que le chrétien peut aussi bien que le musulman quoique peut-être en posture spirituelle différente (échangeons-nous assez là-dessus pour le savoir ? le vivre), prier ces versets et les entendre en adresse personnelle. Ainsi, sonnent comme toute parabole donnée par Jésus-Christ, la très jolie et prenante leçon des deux jardins et de l’insensé adorant le sien (le matérialisme début du polythéisme, intuition juste de l’Islam) ou la présentation de la pluie. Approches dogmatiques certes, chacun la tient pour révélation vivante, ce qui est un attribut évident de Dieu d’ailleurs que ce mode de communication, mais la prière, l’adoration, l’attente : oui, nous sommes devant le même Dieu puisqu’il n’y en a qu’un. La mort qui est si vite la mort et que nous vivons de plus en plus comme le passage et la consécration. On n’avance dans la vie, dans la compréhension du monde par la perception d’autrui, des autres, qu’en empathie. Abdoul Aziz fut de ceux, les premiers, qui m’apprirent un autre monde et qui m’y attachèrent jusqu’à aujourd’hui, ce pays de sable, de dictature mais de vérité dans le dialogue, de faiblesses si humaines, de confiance implicite quand on se donne à lui.


Prier… [1] Jésus ne réprouve pas nos manières tatillonnes de préférer les lois pour observer et condamner les autres, plutôt que les considérer comme nos semblables de bonheur et de limites. Il répond aux esprits tordus et même les regarde. La démonstration selon la femme adultère est réservée pour l’approche de sa propre Passion. Regard maintenant sur le mariage. Approche humaine, le divorce sans se mettre en tort vis-à-vis de Dieu et de sa conscience. N’avez-vous pas lu l’Ecriture ? Jésus valide l’Ancien Testament, ligne par ligne, et s’Il accomplit par sa vie, sa mort et sa résurrection les Ecritures, c’est tout simplement parce que les Ecritures, c’est Lui. Nul problème de liberté de Dieu fait homme en tant qu’homme. Ils ne sont plus deux, mais un seul… Ce n’est pas tout le monde qui peut comprendre cette parole, mais ceux à qui Dieu l’a révélée. Notre compréhension et surtout notre vie du mariage, dans le mariage, nous sont donnés d’abord spirituellement, même si les arrangements de l’histoire et du désir, de la fascination et de la merveille du consentement mutuel sont pour beaucoup dans les commencements (et dans les suites…). Partant de l’enseignement scripturaire, Jésus ne dissimule cependant pas que tout est difficile, y compris la destinée de chacun relativement au mariage. Il y en a qui ont choisi de ne pas se marier à cause du Royaume des cieux. Celui qui peut comprendre qu’il comprenne ! Justification du célibat consacré, qu’à mon sens il faut et que l’on peut distinguer du sacerdoce, voire même de la vie religieuse. Ne pas prendre les choses par leur envers. Et moins encore les personnes. Récit de vie collective, animation de la mémoire d’un peuple, harangue de Josué, prosopopée de Yahvé : toute histoire se personnalise, elle montre toute gratuité, celle-ci décide dans notre vie plus que nos sursauts personnels. Vous avez vu de vos propres yeux… Je vous ai introduit… je vous ai sauvé de la main de … Je vous ai donné une terre qui ne vous a coûté aucune peine, des villes dans lesquells vous vous êtes installés sans les avoir bâties, des vignes et des oliveraies dont vous profitez aujourd’hui sans les avoir plantées.


[1] - Josué XXIV 1 à 13 ; psaume CXXXVI ; évangile selon saaint Matthieu XIX 3 à 12

mercredi 10 août 2011

qu'as-tu, mer, à t'enfuir, Jourdain, à retourner en arrière ? - textes du jour




Jeudi 11 Août 2011


Prier… [1] combien de fois dois-je lui pardonner ? – Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixante-dix fois sept fois… Jésus ne fait la remarque d’évidence que dans la parabole : et toi, n’as-tu pas à te faire pardonner ? Ne devais-tu pas, à ton tour, avoir pitié de ton compagnon, comme moi-même j’avais eu pitié de toi ? Redite sur le Royaume des cieux en tant que tel, comparable à un roi qui vouluit régler ses comptes avec ses serviteurs. Non pas un lieu, non pas l’avenir, non pas quelque bonheur ou promesse compensant, etc… mais une relation personnelle, un examen sérieux de nos vies, des comportements, celui de Dieu, le nôtre. Dès ici-bas, tout est là, tout se joue. Incidentes des textes en leur conclusion et changement d’épisode : Jésus s’éloigna de la Galilée et se rendit en Judée, au-delà du Jourdain… alors tout Israël traversa à pied sec, jusqu’à ce que toute la nation eût fini de passer le fleuve. Nous passons… mais sous la houlette de Dieu… voici à quoi vous reconnaîtrez que le Dieu vivant est au milieu de vous. Par la prière… lorsque vous serez arrivés au bord du Jourdain, vous vous arrêterez dans le lit du fleuve. Dieu parle, est parmi nous, tandis que nous vivons et allons.

[1] - Josué III 7 à 17 ; psaume CXIV ; évangile selon saint Matthieu XVIII 21 à XIX 1


mardi 9 août 2011

homme de justice, de tendresse et de pitié - textes du jour

Mercredi 10 Août 2011


Jésus matinal, se levant pour aller prier seul, à l’écart, la montagne, le lac. Prier comme Lui, par Lui… Dieu fait homme priait sans cesse. Prière de mutuelle présence à Dieu ? prière d’intercession pour cette humanité qu’Il approfondit chaque jour et chaque nuit davantage… jusqu’à en mourir. On dit souvent « se configurer au Christ », mais c’est d’abord Lui qui s’est configuré à nous… [1] Là où je suis, là aussi sera mon serviteur. – Expérience si fréquente qu’elle m’hallucine parfois : me préparant à cette lecture du matin, j’évacue comme je peux les soucis, les désespérances, les urgences à traiter, je convoque d’âme ceux et celles dont j’ai la charge et à qui je suis à charge, et la somme fait bouquet spirituel avec lequel j’arrive au livre et à l’autel. Or, ce bouquet est le plus souvent celui que détaille et illustre-expose la proposition liturgique du jour… à quoi aboutit une configuration mutuelle ? à l’essentiel mystère, à la réalité vie-mort, mort-vie : si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s’il meurt, il donne beaucoup de fruit. … Matériau ? nous-mêmes, le Christ… Dieu qui fournit la semence au semeur et le pain pour la nourrituren, vous fournira la graine : il la multipliera, il donnera toujours plus de fruit à ce que vous accomplirez dans la justice. Des premiers chapitres de la Genèse, le commandement initial : croissez et multipliez-vous… à la multiplication des pains ou à la Pentecôte, avec le « don des langues », une des dynamiques de l’Ecriture et de la vie est bien la croissance, la multiplication. L’évangile est, par nature, la recommandation de s’attacher au Christ, tandis que psaumes commentaires de l’Ancien Testament ou des apôtres disent la manière d’être, de faire, de vivre à cette fin. Homme de justice, de tendresse et de pitié, à pleines mains, il donne au pauvre. … Dieu est assez puissant pour vous donner toute grâce en surabondance, afin que vous ayez en toute chose et toujours tout ce qu’il vous faut, et que vous ayez encore du superflu pour faire toute sorte de bien.

[1] - 2ème lettre de Paul aux Corinthiens IX 6 à 10 ; psaume CXII ; évangile selon saint Jean XII 24 à 26


lundi 8 août 2011

au milieu de la nuit, un cri se fit entendre - textes du jour

Mardi 9 Août 2011


Prier…[1] les insensées avaient pris leur lampe sans emporter d’huile, tandis que les prévoyantes avaient pris, avec leur lampe, de l’huile en réserve. Comme l’époux tardait, elles s’assoupirent. On dort beaucoup dans « l’histoire sainte », Ancien comme Nouveau Testament. L’époux est en retard, ce n’est pas fréquent – du moins explicitement – pour Dieu (la parabole précédente, celle du majordome, note aussi ce retard…[2]). La conclusion est de l’ordre du jugement, une séparation en deux groupes, un déni de connaissance par Dieu de certains d’entre nous, à lire le texte : Seigneur, Seigneur, ouvre-nous ! – Amen, je vous le dis : je ne vous connais pas. Plusieurs leçons selon les nombreux textes : Veillez donc… la parabole s’inscrit dans une série de mises en garde analogues : quand à la date de ce jour, et à l’heure, personne les connaît, ni les anges des cieux, ni le Fils, personne que le Père, seul… vous ne savez pas quel jour va venir votre Maître… vous aussi, tenez-vous prêts, car c’est à l’heure que vous ne pensez pas que le Fils de l’homme va venir[3] Vigilance mais aussi comportement actif… Toutes les fois que vous aurez fait cela à l’un de ces petits, c’est à moi que vous l’aurez fait… Le début de la parabole intrerroge : le Royaume des cieux sera comparable à dix jeunes filles invitées à des noces… des personnes, des comportements, des circonstances, pas principalement un lieu ni un moment. « Une tranche de vie » disait-on, il y a quelques décennies. Autrement dit, le Royaume des cieux, ici-bas et tout le temps, du moins si l’on veut s’en faire une idée et surtout s’y adapter, y entrer… des jeunes filles, ses compagnes, lui font cortège ; on les conduit parmi les chants de fête ; elles entrent au palais du roi. Comparaisons, paraboles, psaumes, les expressions communes et courantes d’une civilisation et d’une foi. Aujourd’hui, quelle comparaison – dans un monde grimaçant de violence, d’injustice, de pénurie pas du tout partagée – pourrait-on prendre ? imagine-t-on même un lieu et un moment de paix, de sérénité, de bon accueil ? Cela se construit, Dieu s’y prend avec nous, un à un : tu seras ma fiancée, et ce sera pour toujours. Tu seras ma fiancée, et je t’apportera la justice et le droit, l’amour et la tendresse ; tu seras ma fiancée, et je t’apporterai la fidélité, et tu connaîtras le Seigneur. Société, couple régénérés et réinventés, connaissance mutuelle de Dieu et de chacun de nous selon tous les sens et en étreinte. Le discours de Jésus s’oppose à la certitude des disciples selon une réalité qu’ils admirent : le Temple : comme Jésus sortait du Temple (où il a longuement parlé, la parabole des deux fils, celle des vignerons homicides, un premier festin de noces, l’impôt tandis que se relayent phraisiens et sadducéens autour de lui…) et s’en allait, ses disciples s’approchèrent pour lui faire voir les constructions du Temple. Comme s’ils en savaient plus ! Réplique : vous voyez tout cela, n’est-ce pas ? il ne restera pas ici pierre sur pierre qui ne soit jetée bas. [4] Tout ce que nous prenons pour pérenne, voire magnifique. La leçon vaut pour l’immense construction dogmatique régissant soi-disant l’économie mondiale, mais au vrai seulement le mouvement brownien de la spéculation sur pratiquement tout, construction qui s’écroule après tout juste trois ans de multiples avertissements, et sans que les moindres vacances des moindres dirigeants en soient le moins du monde dérangées, sauf peut-être celle du président du gouvernement espagnol, dont l’abdication à date fixée depuis plusieurs semaines est déjà acquise… Nous prenons rarement les « choses » et la circonstances pour nous, quand elles sont enseignantes. La prophétie nous fait davantage trembler que l’actualité : nous ne savons ni lire ni voir… alors comprendre ? prier ? Comme l’époux tardait, elles s’assoupirent toutes et s’endormirent.


[1] - Osée II 16 à 22 ; psaume XLV ; évangile selon saint Matthieu XXV 1 à 13

[2] - Matthieu XXIV 48

[3] - Matthieu XXIV 36, 42 & 44

[4] - Matthieu XXIV 1.2

dimanche 7 août 2011

pratiquez la circoncision du coeur - textes du jour

Lundi 8 Août 2011


Prier… hier matin, ce silence et cette attention, comme jamais, pour une messe simple, paroissiale, dans un édifice beau certes mais comme il y en a tant. La présence réelle, ressentie humainement. La présence réelle, fond de la foi catholique. Le prêtre, d’origine congolaise, étudiant en théologie à Strasbourg, seul étranger de race dans notre assemblée, la conduit avec plus de naturel, d’autorité et de fraternité qu’un Breton de souche, chenu et habituel comme il s’en est succédé là-même depuis plus de mille ans. Il élève l’hostie avec une surprenante lenteur, la tête inclinée, l’habitude et la mémoire de tant de liturgies jusqu’à présent font anticiper déjà l’élévation du calice, mais non ! l’hostie lentement poursuit une ascension, qui n’est achevée que par le mouvement, pas par une grandiloquente attitude. La remise dans la patène, sur la table d’autel est aussi lente. Nous sommes suspendus désormais au geste qui indique tout. Notre attention jouxte l’absolu. Le calice, de la même manière, est porté à notre adoration avec la même lenteur qui fait des espèces désormais divines quelque chose de total, souverain par une solitude qui envahit tout, décape tout. Le père Bernard, la messe dite, la bénédiction donnée en chantant, semble avoir tout oublié de ce qu’il nous a donné à vivre, souriant et tranquille. Médusé par la force qui a émané de son geste, fait deux fois, je suis allé le saluer. Demain, l’Afrique sera notre salut parce qu’elle apporte des certitudes, la certitude de bien plus que le sacré. Si elle bat le record des dictatures, des corruptions, des massacres et n’en meurt pourtant pas en tant que telle, si elle sait sourire comme aucun autre monde ni continent ni être humain, c’est qu’elle a un secret : l’élévation nous l’a dit, aux mains de cet homme jeune. Dieu nous élevant. Le pain et le vin, dans leur présentation liturgique, souverainement surgis, tranquillement placés au repos de notre disposition. Il m’a dit, comme pour s’excuser d’avoir été autant prêtre : si cela vous a porté… j’ai manqué de lui dire la vérité : pas tant moi ou moi seulement, mais nous tous, autour de vous, mon Père. Il y a ceux à qui l’on dit : restez avec nous ! et nous commenecrons…


A contre-sens des dires de Jésus et de l’itinéraire de plus en plus mouvementé qu’il impose à ses disciples (multiplication des pains, marche sur les eaux…) [1], ceux qui perçoivent les deux drachmes pour le Temple vinrent trouver Pierre et lui dirent : ‘ Votre maître paye bien les deux drachmes, n’est-ce pas ?’. Tout l’ « intégrisme » est là, Dieu anonyme, méconnaissable règle les « frais du culte », la seconde quête d’autrefois annoncée par un bedaud costumé en garde suisse ou meneur de majorettes, grande canne à pommeau… Or, Jésus n’a pas encore payé. Pierre, va donc jusqu’au lac, jette l’hameçon, et saisis le premier poisson qui mordra. Ouvre-lui la bouche et tu y trouveras une pièce de quatre drachmes. Prends-la, tu la donneras pour toi et pour moi. La leçon est calme et souveraine, comme le geste accompli et regardé deux fois, hier. Il faut éviter d’être pour les gens une occasion de chute. Pas le qu’en dira-t-on mais la simple proximité des âmes, telles qu’elles sont façonnées par les époques. Sais-tu, Israël, ce que le Seigneur ton Dieu te demande ? Est-il texte sacré, comme la Bible, qui interroge autant ? ce qui nous laisse l’initiative et la sollicitation entières du chemin, quand tant d’autres ne sont qu’affirmatifs ou, pis, « sophrologues ». Pratiquez la circoncision du cœur… aimez donc l’immigré… ce n’est pas l’évangile-même, mais ce qui le fonde : l’Ancien Testament, qui nous murmure cela ou nous crie, selon notre surdité ou ma bonne conscience.

[1] - Deutéronome X 12 à 22 ; psaume CXLVII ; évangile selon saint Matthieu XVII 22 à 27

Viens ! - textes du jour

Dimanche 7 Août 2011


Prier… [1] texte de la marche sur les eaux à nouveau proposé. Il s’éclaire par le discernement d’Elie : « Tiens-toi devant le Seigneur, car il va passer ». A l’approche du Seigneur, il y eut un ouragan, si fort et si violent qu’il fendait les montagnes et brisait les rochers, mais le Seigneur n’était pas dans l’ouragan ; et après l’ouragan, il y eut un tremblement de terre, mais le Seigneur n’était pas dans le tremblement de terre ; et après le tremblement de terre, un feu, mais le Seigneur n’était pas dans ce feu, et, après ce feu, le murlure d’une brise légère. Aussitôt qu’il l’entendit, Elie se couvrit le visage avec son manteau, il sortit et se tint à l’entrée de la caverne. Pierre prend son maître pour un fantôme et doute, alors même qu’Il l’a reconnu à la voix et à l’ordre : Viens ! Elie discerne, lui aussi appelé, mais prévenu. Il a fait retraite toute la nuit, tandis que les disciples bataillent ferme contre les éléments. Dans les deux textes – les deux Testaments – c’est Dieu qui est en mouvement, et qui donne rendez-vous. J’écoute : que dira le Seigneur Dieu ? Ce qu’il dit, c’est la paix pour son peuple… et ses pas traceront le chemin… Et quand ils furent montés dans la barque, le vent tomba. Exclamations des disciples : Vraiment, tu es le Fils de Dieu… Elie avait gravi l’Horeb pour prier après quarante jours et quarante nuits de marche (le roman de Coelho), il avait été nourri mystérieusement : une galette cuite sur les pierres chauffées et une gourde d’eau… comme le peuple enseigné puis nourri du pain miraculeusement multiplié. Jésus après la multiplication avait gravi la montagne pour prier, lui aussi. La suite pour les disciples s’inscrit dans la continuité du ministère public de leur maître, les miracles et la contradiction des hiérarchies religieuses. Pour Elie, c’est l’étonnante question : Que fais-tu ici, Elie ? et le voici chargé de préparer sa succession : la rencontre est organisée avec Elisée..


[1] - 1er livre des Rois XIX 9 à 13 passim ; psaume LXXXIV ; Paul aux Romains IX 1 à 5 ; évangile selon saint Matthieu XIV 22 à 33