lundi 31 décembre 2012

la vie était la lumière des hommes - textes du jour

Lundi 31 Décembre 2012

Hier

Messe avec Denis M. à Arzal, la grâce de cette église presque plate vue du dehors sauf l’aiguille de son clocher. Non loin, le barrage qui fait lac puis écluse vers la mer. L’intérieur avec la forte asymétrie des colonnes portant le transept, en abside, une quasi-niche donnant une lumière cistercienne. Les vitraux sont images pieuses des années 1880. Une grande tapisserie africaine fait notre légendaire moderne en figurant autant un arbre de Jessé qu’une nativité et ses foules. Enfants de chœur de quelques huit ans, l’organiste chante faux avec la sono. A son maximum, mais l’instrument à vent a du charme. Notre ami donne une homélie  qui nous semble si au point qu’il a dû s’en occuper pendant les quelques jours de dépaysement qui lui avaient été donnés. Il nous dit quand nous prenons congé sa déprime et aussi qu’il a tout improvisé. L’art oratoire en n’importe quel domaine est d’abord de communier avec ceux auxquels l’on s’adresse. On exprime une assemblée et par là on la fait mais du dedans, le levain…
Avouons-le, cette fête de la Sainte-Famille
est très mal placée dans l’année liturgique. L’initiative est des Canadiens qui l’ont établie pour tenter de remédier à la désaffection grandissante des églises chez eux. Mais les textes sont étonnants. Importance de l’âge de douze ans pour le peuple d’Israël, c’est l’âge où un enfant devient adulte. D’autres exemples : Samuel qui à l’âge de douze ans, commence à prophétiser. Daniel a ses premiers mots à l’âge de dozue ans pour commencer sa mission de prophète.
L’évangile nous parle de deux choses. Jésus est par excellence le Fils du Père, et il est le fils de la très sainte Vierge Marie.Nous nous figurons que la Vierge Marie
avait une foi parfaite. Il n’en est rien, la foi grandit. Enfant, la Vierge a eu une foi d’enfant, elle a été souvent déconcertée, sa présence au pied de la croix alors que son ils est en train de mourir, sa foi chaque fois a grandi. Jésus, des choses étonnantes. La très sainte Vierge Marie et Joseph qui disent : mon enfant… ton père, ici présent, c’est Marie qui parle, et Jésus répond : ne saviez-vous pas ?  aux affaires de mon Père. Jésus a deux pères, celui de la terre et celui qui est Dieu et que nous appelons le Père. Souvent l’importance de telle chose nous en fait oublier une autre. Une telle importance de l’une et nous oublions celle d’un autre objet. Jean manifeste cela.
Joseph et la très sainte Vierge Marie avec leur enfant et parents à Jérusalem. Dans la première partie, l’enfant les suit et dans la deuxième, le retour au village, les parents le suivent et il est le premier de cordée. Equilibre et accent mis sur les personnages. Ce n’est pas indifférent. Nous avons Jésus désormais. Ce sont les premières paroles de Jésus dans l’évangile : ne saviez-vous pas ? Aux affaires de son Père sans exclure celles des autres, ses parents, l’un n’exclut pas l’autre, chaque chose a sa place et a son importance. Il rentre, il leur est soumis. La très sainte Vierge Marie souligne l’épreuve, l’angoisse qui sont les siennes, un enfant perdu, et les parents qui recherchent l’enfant, vont-ils le retrouver, est-il erdu définitivement. Marie est celle qui est éprouvée, l’enfant Jésus devient l’angoisse de ses parents, il les éprouve et il prend la direction des opérations.
Nos textes, relire leur ensemble, ce qu’il y a avant et ce qu’il y a après. Au moment où Jésus commence sa mission prophétique, son entourage familial ne comprend pas qu’il fasse cela, ils n’ont pas compris que son Père du ciel lui demande de le faire, et ils viennent le récupérer. Difficultés des parents ! quand Jésus est arrêté et exécuté. Calavaire de la très sainte Vierge Marie, alors que l’évangile ne nous en donne pas un seul mot. Les paroles de la Vierge Marie
sont rapportées à Cana, délicatesse et discrétion pour sauver d’embarras le couple nuptial, au moment de la croix pas un mot sur les lèvres de la très sainte Vierge Marie. Elle a cependant vécu intensément ce qu’il est en train de se passer mais son intervention n’est plus indispensable. Au moment de s’effacer de la scène, elle donne l‘exemple : elle garde les événements en soj cœur, elle ne les dit pas, et il en sera de même toute sa vie. Elle les garde en souvenir pour les approfondir, les comprendre. Et nous, saisir les événements et la valeur de l’évangile, y revenir plus longuement pour approfondir et comprendre ce qui nous est adressé. La très sainte Vierge Marie, elle-même, ne comprend pas immédiatement. L’Eglise, c’est cela qu’elle a d’abord à faire, l’évangile, le méditer, l’approfondir, elle ne el fait pas suffisamment et ne le fera jamais assez. Notre approfondissement est superficiel. Une terre féconde accueillant la semence pour lui permettre de porter des fruits.

Ce matin


Prier… la dernière journée d’une année, nos mesures, nos comptes, nos critères… notre monde, notre pays, nos âmes, la friche plus que jamais. Les textes du jour [1]sont empreints d’une étonnante certitude, notre état de béatifiés, de rachetés est explicitement constatés. Contraste absolu avec nos sensations de finitude et de précarité. Une moniale, disciple de Jean LAPLACE, « mon » cher Jésuite, que celui-ci avait convié à apprendre par cœur le prologue de Jean pour son éva gile, lui disait : cela change tout, sa vie était changée. A tous ceux qui l’ont reçu, à ceux qui croient en son nom, il leur a donné pouvoir de devenir enfants de Dieu. L’habituelle dialectique des miracales, notre foi, c’est-à-dire otre disponibilité et notre accueil (de Dieu) font de nous les opérateurs de notre propore salut, et fondamentalement de notre totale mûe, un changement de nature, de la moralité, de la morbidité, de la dépression et de la dépendance nous passons à l’éternité, à l’accomplissement. Ils ne sont pas nés de la chair et du sang, ni d’une volonté charnelle, ni d’une volonté d’homme : ils sont nés de Dieu. Tandis que Celui-ci souverainement a pris notre place et notre condition : et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous… plein de grâce et de vérité. L’évangéliste nous le fait constater : vous avez tous la connaissance (cette intense convoitise qui conduisit Eve à la prédation et Adam à l’ultime et décisive faiblesse). Je ne vous dis pas que vous ignorez la vérité, mais je vous dis : «  Vous la connaissez », et la vérité ne produit aucun mensonge. … Tous nous avons eu part à sa plénitude… nous avons vu sa gloire, la gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique…. La grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ. Jean conclut avec une apparente contradiction : Dieu, personne ne l’a jamais vu mais résout celle-ci aussitôt. Nous Le voyons dans le Christ. Le dialogue de Jésus avec Philippe pendant la dernière Cène. Montre-nous le Père – Comment Philippe ? tu ne me connais pas ?


[1] - 1ère lettre de Jean II 18 à 21 ; psaume XCVI ; prologue de l’évangile selon saint Jean I 1 à 18

dimanche 30 décembre 2012

Sainte Famille - homélie de l'abbé Denis Maugan à Arzal - Morbihan

Avouons-le, cette fête de la Sainte-Famille est très mal placée dans l’année liturgique. L’initiative est des Canadiens qui l’ont établie pour tenter de remédier à la désaffection grandissante des églises chez eux. Mais les textes sont étonnants. Importance de l’âge de douze ans pour le peuple d’Israël, c’est l’âge où un enfant devient adulte. D’autres exemples : Samuel qui à l’âge de dozue ans, commence à prophétiser. Daniel a ses premiers mots à l’âge de dozue ans pour commencer sa mission de prophète.
L’évangile nous parle de deux choses. Jésus est par excellence le Fils du Père, et il est le fils de la très sainte Vierge Marie.Nous nous figurons que la Vierge Marie avait une foi parfaite. Il n’en est rien, la foi grandit. Enfant, la Vierge a eu une foi d’enfant, elle a été souvent déconcertée, sa présence au pied de la croix alors que son ils est en train de mourir, sa foi chaque fois a grandi. Jésus, des choses étonnantes. La très sainte Vierge Marie et Joseph qui disent : mon enfant… ton père, ici présent, c’est Marie qui parle, et Jésus répond : ne saviez-vous pas ?  aux affaires de mon Père. Jésus a deux pères, celui de la terre et celui qui est Dieu et que nous appelons le Père. Souvent l’importance de telle chose nous en fait oublier une autre. Une telle importance de l’une et nous oublions celle d’un autre objet. Jean manifeste cela.
Joseph et la très sainte Vierge Marie avec leur enfant et parents à Jérusalem. Dans la première partie, l’enfant les suit et dans la deuxième, le retour au village, les parents le suivent et il est le premier de cordée. Equilibre et accent mis sur les personnages. Ce n’est pas indifférent. Nous avons Jésus désormais. Ce sont les premières paroles de Jésus dans l’évangile : ne saviez-vous pas ? Aux affaires de son Père s ans exclure celles des autres, ses parents, l’un n’exclut pas l’autre, chaque chose a sa place et a son importance. Il rentre, il leur est soumis. La très sainte Vierge Marie souligne l’épreuve, l’angoisse qui sont les siennes, un enfant perdu, et les parents qui recherchent l’enfant, vont-ils le retrouver, est-il perdu définitivement. Marie est celle qui est éprouvée, l’enfant Jésus devient l’angoisse de ses parents, il les éprouve et il prend la direction des opérations.
Nos textes, relire leur ensemble, ce qu’il y a avant et ce qu’il y a après. Au moment où Jésus commence sa mission prophétique, son entourage familial ne comprend pas qu’il fasse cela, ils n’ont pas compris que son Père du ciel lui demande de le faire, et ils viennent le récupérer. Difficultés des parents ! quand Jésus est arrêté et exécuté. Calavaire de la très sainte Vierge Marie, alors que l’évangile ne nous en donne pas un seul mot. Les paroles de la Vierge Marie sont rapportées à Cana, délicatesse et discrétion pour sauver d’embarras le couple nuptial, au moment de la croix pas un mot sur les lèvres de la très sainte Vierge Marie. Elle a cependant vécu intensément ce qu’il est en train de se passer mais son intervention n’est plus indispensable. Au moment de s’effacer de la scène, elle donne l‘exemple : elle garde les événements en soj cœur, elle ne les dit pas, et il en sera de même toute sa vie. Elle les garde en souvenir pour les approfondir, les comprendre. Et nous, saisir les événements et la valeur de l’évangile, y revenir plus longuement pour approfondir et comprendre ce qui nous est adressé. La très sainte Vierge Marie, elle-même, ne comprend pas immédiatement. L’Eglise, c’est cela qu’elle a d’abord à faire, l’évangile, le méditer, l’approfondir, elle ne el fait pas suffisamment et ne le fera jamais assez. Notre approfondissement est superficiel. Une terre féconde accueillant la semence pour lui permettre de porter des fruits.

ne le trouvant pas, ils revinrent... en continuant à le chercher - textes du jour

Dimanche 30 Décembre 2012

La paix par la famille, mon équilibre et ma sérénité retrouvés après cet incident de santé, et peut-être par cela-même, ne s’établissent vraiment que par ce qu’il m’a été donné de fonder à trois, ma chère femme et notre fille. Les urgences ne sont pas dans les échéances que je me donne ou dans ce que je déplore à voir et à comprendre notre époque, à vivre nos astreintes propres, à regretter que si peu de ceux qui nous pensent et nous dirigent soient ce qu’ils devraient être… tourment et regret quotidiens…, mais dans notre vive ensemble, notre être ensemble, et le souci, la sollicitude, l’admiration que j’éprouve pour celles qui me sont confiées, et je sais qu’elles me savent chacune confié à elles et que leur relaiton mère-fille a aussi son secret de personnalité et d’amour. Et rien que d’aller au cinéma hier après-midi, de regarder de profil les extases et bonheurs de Marguerite et de son amie de cœur, rien que de faire la queue enfants et parents : Clochette et le secret de la vallée aux fées, et à nouveau tout à l’heure Ernest et Célestine, et mercredi Jean de la lune, du cher Tom UNGERER, qu’elles ont déjà vu mais que j’irai revoir, me convainc que le salut d’un monde, aujourd’hui sans repères et si mal dirigé, au moins pour nous les Européens, et sans doute les Africains et les Arabes nous qui sommes si solidaires de fait (et de cœur), tient à la poésie, à notre capacité de nous émerveiller. Décalés ainsi ou recentrés, nous sommes aptes à tout. Ce n’est pas du cinéma…
La Sainte-Famille, selon la liturgie d’aujourd’hui, est très exceptionnelle par rapport aux nôtres. L’enfant est Dieu, Fils de Dieu. Le père, de sang royal, n’est qu’adoptif. L’union n’a pas été consommée entre époux, si elle doit jamais l’être. La mère, sans doute très jeune, est à la fois hautement spirituelle et disponible à tout événement, mais ne saisit pourtant pas le sens de la première épreuve qui leur est infligée par cet enfant. Ce dernier est celui par qui tout arrive : une conception hors norme, une naissance dans des circonstances très dépaysantes en lieu et temps, en visiteurs inattendus, le déclenchement d’un malheur national puisque ses contemporains sont massacrés tout alentour, la fugue… il n’y a que la conclusion qui soit conforme : Il descendit avec eux pour rentrer à Nazareth, et il leur était soumis. … Il grandissait en sagesse, en taille et en grâce sous le regard de Dieu et des hommes.  [1]
Prier…   la Sainte Famille donc, en exemple malgré son exceptionnalité. Docilité à la coûtume et intégration sociale : comme chaque année, les parents de Jésus allaient à Jérusalem… leurs compagnons de route… leurs parents et connaissances. Maturité relative de l’enfant Jésus, quand il eut douze ans. Il est indépendant de tempérament et avec l’aval de ses parents : il était avec leurs compagnons de route. Les autres enfants, il y en a sûrement, ne sont pas mentionnés. L’événement, l’inquiétude… d’une certaine manière, Jésus est le saint « patron » des enfants fugueurs, et il a sa raison propre comme tout enfant échappant au savoir et au contrôle parentaux : comment se fait-il que vous m’ayez cherché ? Ne le saviez-vous pas ? C’est chez mon Père que je dois être. Evidemment incompréhensible, puisque : Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ? Vois comme nous avons souffert en te cherchant, ton père et moi ! C’est Marie qui a pourtant été instruite par l’ange Gabriel, et par le vieux Syméon, qui parle et qui comprend encore moins que Joseph, muet. Ils ne comprirent pas ce qu’il leur disait. Recherche de trois jours… la mise au tombeau, pas tant du Seigneur, que de ceux qui sont témoins de sa disparition humaine et à nos sens. Recherche dans la colonne qui marche qu’ils dépassent, qu’ils remontent jusqu’à épuisement, dans toute la ville, c’est au Temple qu’ils pensent finalement : il y est entré avec eux et il y est tout simplement resté, affinités humaines, occasion divine… ils le trouvèrent dans le Temple, assis au milieu des docteurs de la Loi : il les écoutait et leur posait des questions, et tous ceux qui l’entendaient s’extasiaient sur son intelligence et sur ses réponses. Jésus et les protagonistes de tout son enseignement. La foule est en tiers. Il fait les questions – qui sans doute surprennent et stupéfient – et aussi les réponses, puisque probablement les professionnels sont collés. Probablement aussi la dialectique est déjà celle du « ministère public » : l’identité de cet enfant, le dessein de Dieu, la mission, la relation du présent et du futur désormais proche à vue humaine avec l’Ecriture… Sa mère gardait dans son cœur tous ces événements. Notre première intelligence est notre mémoire, mais une mémoire révérentielle, paisible, attentive et qui y gagne ses repères, nous les donne, le lien se fait, la joie mentale pousse à la prière et elle en est un des « fruits ». Le sens in fine. Nous reconnaissons qu’Il demeure en nous puisqu’Il nous a donné son Esprit. La mère de Samuel, dont le chant a inspiré ou prédit celui de Marie… a eu humainement plus de présence au dessein divin que la mère de Jésus !… elle ne fait pas le pèlerinage mais elle dit à son mari : « Quand l’enfant sera sevré, je l’emmènerai : il sera présenté au Seigneur, et il restera là pour toujours ». Au contraire, Jésus se présente de Lui-même au Temple, et se consacre de Lui-même jusqu’à la croix. Et c’est alors que tout s’explique, devant l’autel, au sanctuaire, au Golgotha : je suis cette femme qui se tenait ici près de toi en priant le Seigneur. C’est pour obtenir cet enfant que je priais, et le Seigneur me l’a donné en réponse à ma demande. A mon tour, je le donne au Seigneur…  Tout ce que nous demandons à Dieu, il nous l’accorde, parce que nous sommes fidèles à ses commandements, et que nous faisons ce qu’il lui plaît. Le développement de saint Jean pour ses disciples et paroissiens fonde toute famille : voici son commandement : avoir foi en son Fils Jésus Christ et nous aimer les les autres… Champ d’application de notre liberté, retour à notre nature par destination : foi et amour, les deux expressions pratiques de la confiance. L’oiseau lui-même s’est trouvé une maison et l’hirondelle, un nid… Seigneur, Dieu de l’univers, entends ma prière… regarde le visage de ton messie. Ainsi soit-il !


[1] - 1er livre de Samuel I 20 à 28 passim ; psaume LXXXIV ; 1ère lettre de Jean III 1 à 24 ; évangile selon  saint Luc II 41 à 52

samedi 29 décembre 2012

dans la voie où lui, Jésus, a marché - textes du jour

Samedi 29 Décembre 2012

Hier

La crèche vivante à Sainte-Anne d’Auray :nous y arrivons juste un peu avant la séance de seize heures pour avoir des billets pour la suivante à dix-sept heures. Long bavardage avec un quidam, mine énergique et sanguine, disant ses soixante-et-un ans, s’exposant facilement sur une enfance pieuse et un service militaire dans la Légion au Tchad et à Djibouti à la fin des années 1970. Comme ma femme en Alsace, il a parlé le dialecte avant d’être obligé au français en classe primaire et m’apprend que l’Eglise plus encore que l’Etat a lutté contre le breton. La basilique du dehors comme du dedans paraît triste, sinistre à ma chère femme : le matériau des menhirs n’est évidemment pas le grès rose des Vosges ni la pierre tendre de Cahors ou de Toulouse. Tableaux dans le transept gauche des étapes de Jésus de sa naissance à la crucifixion, voire la résurrection  signifiée par une reproduction du suaire de Turin. Comme l’an dernier, Marguerite laisse quelques lignes sur le livre d’or devant la grande image de Jean Paul II. La crèche elle-même, salle longue très peu théatrale, gradins improvisés, agneaux quittant leur mère, vache entre des barrières, âne du Poitou pour les trajets de la Sainte-Famille, les personnages suivent un texte et des dialogues enregistrés, eux-mêmes miment le parler mais restent muets. L’ensemble est cependant mieux que priant, très illustratif pour tout âge et produit une ambiance de grande sérénité [1] et s’enrichit chaque année : sensations de nouveaux épisodes alors que l’évangile est ce qu’il est depuis près de deux mille ans.

Ce matin

Prier… [2] le Nunc dimittis, Luc le médecin devenu journaliste d’investigation et historien, est surtout le compilateur des grands cantique du Nouveau Testament, une sorte de psautier en forme d’autobiographie spirituelle des premiers personnages intervenant dans la conception, la naissance et l’enfance de Jésus, de Dieu fait homme. C’est également, à l’instar des premiers versets de la Genèse, la mise en scène d’un acteir décisif, l’Esprit Saint. Il y avait à Jérusalem un hbomme appelé Syméon. C’était un homme juste et religieux, qui attendait la Consolation d’Israël, et l’Esprit Saint était sur lui. L’Esprit lui avait révélé qu’il ne verrait pas la mort avant d’avoir vu le Messie du Seigneur… Syméon prit l’enfant dans ses bras et il bénit Dieu… Une vie accomplie seulement par la foi, l’attente et celles-ci pleinement comblées. Psychologie aussi de la mort, du fait de cet aboutissement d’une existence humaine : tu peux laisser ton serviteur s’en aller dans la paix, selon ta parole. En appeler de Dieu à Dieu. Une relation de promesse divine et de foi humaine. Un chant toujours particulier mais élargi aux dimensions de l’univers. La paix pour Syméon mais le tragique pour la mère de Jésus. La lumière divine est tranchante. Ton cœur sera transpercé par une épée. Ainsi seront dévoilées les pensées secrètes d’un grand nombre. Dernière phrase énigmatique, dont je ne sais pas les diverses interprétations. Vérité psychologique pour le pécheur : les ténèbres l’ont rendu aveugle. Itinéraire de nos tâtons ?  Celui qui déclare demeurer avec lui doit marcher lui-même dans la voie où lui, Jésus, a marché… Ce commandement que je vous écris est nouveau, il l’est vraiment en Jésus et en vous, puisque les ténèbres sont en train de disparaître, et que déjà brille la vraie lumière. Exemple Syméon qui ne manque pas le rendez-vous de sa vie : poussé par l’Esprit, Stméon vint au Temple. Les parents y entraient avec l’enfant Jésus pour accomplir les rites de la Loi qui le concernaient.


[1] www.lacrechevivante.org & contact@lacrechevivante.org association interparoissiale Plumergat – Sainte-Ane d’Auray . Morbihan  - crèches à voir dans les environs Plumergat, Etel, Ploemel, Le Bono et plus à l’est La Vraie Croix, Noyal Muzillac notamment

[2] - 1ère lettre de Jean II 3 à 11 ; psaume XCVI ; évangile selon saint Luc II 22 à 35

vendredi 28 décembre 2012

tout ce qui nous oppose à lui - textes du jour

Vendredi 28 Décembre 2012

Prier…[1] les martyrs, la confession explicite d’Etienne, celle des saints Innocents, je la ressens comme une certaine offrande de Dieu à l’humanité à qui il apprend en même temps sa turpitude et le sens du témoignage même implicite. Sans doute, les sacrifices d’enfants dans les traditions qu’évoque l’Ancien Testament : le « sacrifice » d’Isaac. Lire cet évangile des Saints-Innocents convainc que nos vies sont très peu significatives de notre foi, très peu solidaires des massacres qui continunent dans le monde contemporain au nom de la foi qu’elle soit musulmane ou chrétienne. Nous ne faisons rien – et j’en ai supplié l’Elysée à partir de 2010 : porter la question au Conseil de sécurité et intervenir dans des conflits mettant en cauqse des communuatés non territoriales et non étatiques mais bien réelles, serait une percée en droit humanitaire et respect de la vie humaine, et serait évidemment dû rôle d’une France demeurant et devant demeurer, selon son histoire nationale, « la fille aînée de l’Eglise » ce qui suppose de l’intelligence des catholiques en France et de nos pouvoirs publics. Il y a plus dans ce teste, il y a la foi de Joseph et la protection divine. Conflti entre la toute puissane de Dieu et la toute-nuisance des hommes. Accomplissement des prophéties : d’Egypte, j’ai rappelé mon fils… un cri s’élève dans Rama, des pleurs et une longue plainte… Qui n’a perdu un enfant en bas âge, qui a survécu à son enfant le sait et le vivra toujours, toute sa propre vie. Le sens du péché, tout autre que le discernement du mal ou ce que nous subissons de malheureux et douloureux, est donné par Jean l’évangéliste : vérité et lumière, milieux natifs, milieux que nous sommes appelés à réintégrer. Si nous reconnaissons nos pécéhés, lui qui est fidèle et juste nous pardonnera nos pécéhés et nous purifera de tout ce qui nous oppose à lui. Si nous disons que nous ne sommes pas pécheurs, nous faisons de lui un menteur et sa parole n’est pas en nous. Mes petits enfants, je vous écris pour que vous évitiez le péché. Mais si l’un de nous vient à pécher, nous avons un défenseur devant le Père : Jésus Christ, le Juste. Il est la victime offerte pour nos péchés (l’Innocent par excellence), et non seulement pour les nôtres, mais encore pour ceux du monde entier. Les autres apôtres et épistoliers insistent, en pastorale, sur la foi ou sur des comportements réglés. Jean, le disciple que Jésus aimait, est le seul à définir autant et avec cette précision, le péché, et donc la matière du salut. Le filet s’est rompu, nous avons échappé.


[1] - 1ère lettre de Jean I 5 à II 2 ; psaume CXXIV ; évangile selon saint Matthioeu II 13 à 18

jeudi 27 décembre 2012

ce que nous avons contemplé de nos yeux, ce que nous avons vu et que nos mains ont touché - textes du jour

Jeudi 27 Décembre 2012

Prier… [1] le christianisme est fondé sur un témoignage attestant des faits, il n’est ni la glose d’une promesse moins encore d’une philosophie, et il n’est révélation que selon le fait, majeur pour ceux qui le rapportent, d’une vie, d’une existence d’un homme ayant posé à ses contemporains et à ses disciples le problème de sa propre identité, problème qu’Il a Lui-même résolu, certes par son enseignement et ses miracles, mais principalement par sa mort humaine et sa résurrection divine : le matin de Pâques… l’autre disciple courit plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau. En se penchant, il voit que le lincel est resté là ; cependant, il n’entre pas. Simon-Pierre qui le suivait, arrive à son tour. Il entre dans le tombeau, et il regarde le linceul resté là, et le linge qui avait recouvert la tête, non pas posé avec le linceul, mais roulé à part à sa place. C’est alors qu’entra l’autre disciple, lui qui était arrivé le premier au tombeau. Il vit, et il crut. Le christianisme n’est pas une doctrine, encore moins une morale, il est la relation d’homme à homme avec Dieu fait homme. Ce qui était depuis le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons contemplé de nos yeux, ce que nous avons vu et que nos mains ont touché, c’est le Verbe, la Parole de la vie. Jean, le mystique, le disciple que Jésus aimait, est dans la posture de Thomas, huit jours après la résurrection, la foi par les sens humains. Mais la révélation est donnée, au-delà de ces sens, les nôtres. Oui, la vie s’est manifestée, nous l’avons contemplée et nous portons témoignage (Jean commence sa première lettre comme il termine son évangile, le témoignage, l’attestation du plus concret, de l’ininventable) : nous vous annonçons cette vie éternelle qui était auprès du Père et qui s’est manifestée à nous. Vient alors la fondation de l’Eglise à toutes époques, toujours contemporaine : ce que nous avons contemplé, ce que nous avons entendu, nous vous l’annonçons… et c’est nous qui écrivons cela (le cachet, l’authenticité, la signature que donne à la fin d’une de ses propres lettres, Paul aussi) afin que nous ayons la plénitude de la joie. … Que le Seigneur soit votre joie, hommes justes…  Ciel mouvant, bleu-blanc laiteux, massses nuageuses imprécises, pas épaisses, grises, squelettes des arbres morts ou en retraite hivernale. Tout dort dans la maison, sauf le feu. Une lumière est semée pour le juste, et pour le cœur simple, une joie.


[1] - 1ère lettre de Jean I 1 à 14 ; psaume XCVII ; évangile selon saint Jean XX 2 à 8

mercredi 26 décembre 2012

des voeux mauritaniens


Très chers,
voici la Lettre-Voeux de l'évêque de Nouakchott. Elle me dispense de récrire des mots comme "paix, joie, santé..."fort utiles au demeurant, mais surtout elle montre que pour une large part ces grands mots sont déjà réalité, qui plus est dans un contexte duquel beaucoup d'Européens, voir d'Africains, voire d'autres encore, n'attendraient pas grand'chose.
La Pièce Jointe ne veut que vous faire regarder, contempler ou davantage. C'est la vue que, loin dans le désert, Mohamed Lémine a de sa maisonnette en pierres sèches construite pour ses lointains vieux jours.Il est agent UNICEF .
( dans cette lettre, comme sur une piste de désert: quand on est fatigué on décroche.)           Cordialement      Paul
 
Luc 3, 6 (2ème dimanche de l’Avent)
Chers amis,
Il y a quelques semaines, j’étais en voiture avec Soeur Mia. J’avais à faire à
Rosso et la Soeur avait demandé de pouvoir m’accompagner. Elle était sur le
point de quitter la Mauritanie après 10 ans de présence dans le pays. Pendant
ce temps passé au Milieu des Mauritaniens, elle n’avait pas seulement appris le
Hassaniya, langue des Maures, qu’elle enseignait même, mais aussi le Wolof,
langue comprise par beaucoup de nos chrétiens africains et un peu la « lingua
franca » entre les étrangers résidants en Mauritanie. Et le Wolof, elle l’avait
justement appris en séjournant à plusieurs reprises dans une famille
mauritanienne qui habite tout près de Rosso. C’est là qu’elle voulait se rendre
pour y faire une visite d’adieu.
En cours de route, nous avons évidemment parlé des nouvelles responsabilités
qui lui ont été confiées par sa congrégation, mais aussi avons nous fait un peu
une rétrospective sur son temps passé en République Islamique de Mauritanie et
sa vie vécue au quotidien au contact des Mauritaniens qui, eux, sont tous
musulmans. Et ensemble nous avons fait le constat que nos relations avec nos
amis et voisins mauritaniens ne correspondent absolument pas à l’image des
Musulmans et de l’Islam qu’on a tendance à présenter dans la presse et à la
télévision. Pour illustrer cela, j’ai raconté deux petites anecdotes qui se sont
passées, toutes les deux, dans le hall de départ de l’aéroport de Nouakchott.
Alors, Soeur Mia m’a encouragé fortement à les partager dans ma prochaine
lettre de Noël. Les voilà :
Un soir, du temps où en France on discutait beaucoup sur une interdiction du
port, dans des écoles et autres lieux publics, de signes « ostentatoires »,
démontrant l’appartenance à une religion, je me trouvais dans le hall de départ
de l’aéroport de Nouakchott. Comme l’avion, que je devais prendre, avait du
retard, je me suis levé, un moment donné, pour me dégourdir un peu les jambes.
Ce faisant, je passe devant un Maure d’un certain âge qui porte une grande
barbe blanche. Il me fait des grands sourires, au point que je me sens interpellé
et que je m’arrête pour le saluer et pour lui demander la cause de son sourire.
Et voilà que, tout en continuant de sourire, il me dit : « Vous avez de la chance
de vous trouver en Mauritanie et pas en France avec votre croix autour du cou.
En France on vous créerait des problèmes, alors que chez nous, en République
Nouvelles Diocésaines N° 60 / Décembre 2012
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Islamique de Mauritanie, vous pouvez la porter! » En effet, je portais, comme
toujours, ma petite croix en bois, cadeau de mon prédécesseur Mgr de
Chevigny.
La deuxième rencontre, dont j’avais parlé à Soeur Mia, s’est passée au même
endroit à l’occasion d’un autre voyage. Au moment de sortir du hall pour aller à
l’avion, tout le monde doit passer devant un policier posté près de la porte.
Quand c’est mon tour de me trouver en face de lui, il prend ma petite croix entre
ses deux mains, puis se passe les mains sur la figure en signe de respect et me
dit : «Mon Père, revenez-nous vite ! »
Je m’excuse auprès de Soeur Mia, mais j’ai envie d’ajouter le récit d’une
troisième rencontre du même genre. Cette fois-ci, cela se passe à Tunis où je me
trouvais pour y participer à une réunion. Un soir, l’archevêque m’invite à aller
faire les 100 pas avec lui après un repas copieux. Nous nous promenons donc le
long de l’Avenue Bourguiba où se trouvent beaucoup de gens attablés devant les
cafés, mais aussi bon nombre de flâneurs, comme nous. L’archevêque était en
clergyman; moi, qui étais en civil, je portais ma petite croix en bois. Pendant
que nous causions, voilà un monsieur d’une quarantaine d’années qui s’arrête,
nous salue et me demande, s’il peut embrasser ma croix. Et avant que j’aie eu le
temps d’y réfléchir, il le fait, puis continue son chemin.
Certes, pendant les 17 années passées en Mauritanie, j’ai eu aussi des
rencontres moins agréables où des gens ont fait montre de mépris envers le
chrétien que je suis. Mais je dois dire qu’il s’agit là d’exceptions à la règle !
Venez voyager avec moi dans ma voiture et vous pourrez le constater par vousmêmes
! Depuis le kidnapping de quelques Européens dans le pays, les autorités
ont multiplié les postes de contrôle où il faut s’arrêter et montrer patte blanche.
J’ai l’habitude, alors, d’ouvrir la vitre et de dire tout de go: « C’est l’Eglise de
Nouakchott qui vous salue ! », déclaration qui, de manière générale suffit
comme « pièce d’identité » et ouvre toutes les barrières.
Je dois avouer, que ce comportement de gentillesse et d’ouverture de beaucoup
de Mauritaniens envers des gens qui viennent d’une autre culture, d’une autre
religion et qui parlent une langue étrangère, continue de m’interpeller, même
après tout ce temps passé ici. Il y a quelques jours, je recevais une délégation du
Secours Catholique de Bretagne qui venait de passer quelques jours seulement à
l’intérieur du pays. Eux-aussi marquaient leur étonnement devant la gentillesse
et la joie de vivre des gens rencontrés. Ils faisaient surtout le constat que ces
mêmes Mauritaniens, s’ils arrivaient en Bretagne, ne recevraient
vraisemblablement pas le même accueil.
Nouvelles Diocésaines N° 60 / Décembre 2012
4
D’ici quelques jours, nous fêterons Noël. Pour nous chrétiens la fête de
l’Incarnation du Verbe : Dieu s’est fait homme, est devenu Juif et a souffert avec
les compatriotes de son temps de l’occupation de son pays par une puissance
étrangère. Mais à la différence de beaucoup de ses compatriotes qui n’avaient
que du mépris pour les Romains païens, Lui s’est montré ouvert et accueillant à
la demande du centurion romain qui demandait la guérison de son esclave. Il a
même fait l’éloge de la foi de ce païen ! – Un autre jour, il est allé encore plus
loin en demandant à boire à une femme Samaritaine, alors que l’usage voulait
qu’on n’ait pas de commerce avec les Samaritains « hérétiques » et surtout pas
avec leurs femmes. Pas étonnant que cette rencontre inattendue et inouïe ait
complètement bouleversé la vie de cette femme. Et que dire du « collaborateur »
des Romains, le douanier Zachée, qu’il a fait descendre de son arbre pour
passer la journée chez lui. Là aussi, la rencontre fut un bouleversement complet
d’une vie et un bouleversement vécu dans la joie !
A travers ces rencontres (et d’autres dont nous parlent les évangiles) Jésus, qui
dit de lui-même « qui me voit, voit le Père » rend visible cette volonté de salut de
la part de Dieu pour « toute chair », sans exclusive ! Il n’y a pas, dans ce plan
de salut, de place privilégiée ni pour les Juifs ni pour les Chrétiens. Simplement
pour nous et pour tous ceux qui on vu, qui ont eu la grâce d’une rencontre avec
ce Jésus, il s’agit là d’une invitation à faire comme Lui : rendre visible, concrète
la bonté de Dieu pour tous ! Etre acteurs dans ce plan de salut universel !
Osons prendre ce risque ! Je suis sûr que cela nous libérera et nous remplira de
joie et de bonheur à l’instar de la Samaritaine ou de Zachée ou de Bartimé,
l’aveugle au bord du chemin à Jéricho (qui, d’aveugle assis, devient un homme
debout à la suite de Jésus)! Si nous sommes nombreux à oser voir le monde et
nos contemporains à la manière de Jésus, le visage de notre monde changera et
il deviendra plus habitable, j’en suis sûr !
Joyeux Noël et une Bonne Année pleine de rencontres enrichissantes !
Père Martin Happe
Evêque de Nouakchott
 
 
----- Original Message -----
To:
Sent: Monday, December 24, 2012 10:54 PM
Subject: - JOYEUX NOEL

Une pensée pour les amis (e) de culture chrétienne qui célèbrent Noel , à travers le monde…Contrairement à une idée bien répandue , ma religion n’interdit , nullement, l’échange des meilleurs vœux . Bien plus,... l’islam recommande la fidélité , la convivialité et, par-dessus tout , le sens de l’amitié.. C’est , en vertu d’une amitié dictée par le cœur lequel a , toujours , des raisons que la raison ignore .. que je m’adresse à ces nombreux amis ( e) à ces familles , à ces groupes d’individus , à ces collègues, à ces confrères , à ces camardes , à ces compagnons qui ont eu à partager avec moi des moments de joie et de tristesse , d’enthousiasme et d’amertume , de fêtes et des deuils …. A toutes et à tous ceux qui ont partagé , avec moi , des connaissances et des réflexions.. A ces foyers de tradition chrétienne qui m’ont , offert , l’hospitalité , qui m’ont honoré par leur générosité , qui m’ont , malgré ma différence ou à cause d’elle, accueilli par la chaleur de leur intimité.
A toutes, à tous… Je souhaite un joyeux noël avec cet arbre des vœux exprimés jusqu’à l’infini.
Abdel Kader  ould Mohamed

Français d'adoption et croyant, musulman et Africain, il observe notre visible

I

Les conventions m'ont longtemps plus pesées qu'autre chose. J'ai fini par me réconcilier à chaque fois que j'en retrouve le sens ou y trouve un sens. Les voeux sont de ceux là. Recevez, avec toute votre famille, mes meilleurs voeux pour ces fêtes de fin d'année. Une pensée a votre fille en particulier, déjà  sans doute, "trop vielle", pour croire au miracle père Noel, mais encore assez jeune, pour être encore dans la totale magie de Noel.
A Notre Dame, tout à l'heure, ils n'ont pas  fait simple : La crêche est "perdue"  dans  la reconstitution de tout Béthléem. J'irai voir tout  à l'heure ce qu'ils en on fait à Saint Nicolas du chardonnet.
24 Décembre 2012

II

Malaise des banlieues : une équation de compréhension


Dans ce qui suit :
« Petit Français » : désigne un caucasien français de longue ou récente adoption, de situation économique et culturelle modeste.
« Mohamed » : un immigré maghrébin français ou pas, de condition économique modeste
« Jamal » : un français d’origine magrébine lointaine ou proche.

« Petit bourgeois » : propension universelle d’un individu de niveau économique et culturel modeste à se reconnaître dans les valeurs de la classe économico-culturelle située au dessus.

Trappes. La N10 longe de petits pavillons modestes mais proprets, parfois coquets et des résidences de rénovation urbaine de bonne facture, flambant neuf.
Plus en retrait, quelques barres des années 60 plutôt bien ravalées. Cage d’escalier choisie au hasard : Rien d’avenant mais rien de sale ou vandalisé non plus.
Marché et magasins d’alimentation propres, client sereins, de tous âges, propres sur eux , d’allure normale. Mais que des visages maghrébins et quelques africains.
L’ambiance est sereine.
L’image forgée par l’actualité télévisuelle tombe en morceaux. Le lieu n’est pas riche, ni charmant mais n’a rien d’effrayant et rassure quant à l’état de ce « quartier » de France.
Dans tous les cas il y hiatus considérable entre le Trappes de mes représentations et le Trappes visité.

Souvenir : il y a quelques années une recherche d’ appartement dans une ville du Nord,  et d’un conseil amical : «  tu cherches un appartement, alors … en centre ville mais pas à Grande Synthe »
Neuf ans  plus tard, cette banlieue est toujours  une ville populaire  proprette, sans clientèle particulièrement difficile, notamment lors de la venue aux urgences des hôpitaux. Toujours peuplée de 40%  de population maghrébine.
Commentaires sur les villes des environs : sur Gravelines :« c’est une ville coquette » ( mais où 60 % des foyers exploitent de façon éhonté les dispositifs d’aides sociales sans aucun frein , puisque que indigènes) ;  de Fort Mardick «  dommage qu’il y la pollution sinon ce serait bien »…
Par contre au niveau de la clientèle qui fréquente les urgences c’est de Gravelines et fort Mardick qu’arrivent les ivrognes du samedi soir, les bagarres de sortie de boites de nuit, les malades imaginaires du jeudi après-midi, veille de week-end prolongés, avec demandes de certificat médical, pour faire valoir en droit ce qui n’est pas de droit. Et que le petit doigt écrasé par une porte, arrive avec une ambulance de pompier entouré de 4 sapeurs subventionnés.

Banlieue du Nord depuis 9 ans, Trappes aujourd’hui : les mêmes pavillons coquets, les mêmes barres pas si effrayantes que cela, et tout  à coup une compréhension du fossé entre une réalité et un phantasme.

Des  pavillons où  de «petits Français » – n’ayant  pu ou su prendre  les ascenseurs sociaux de leur génération – ,ont achetés ici, lorsqu’ils avaient 30 ans, dans les  années  80 ou 90. Comme "toutes les petites gens » de tous les pays du monde, ils ont  le mythe «  petit bourgeois » dans la tête et sont les « conservateurs atones » des références bourgeoises.
Ils ont acheté leur maisonnette et lui veulent toutes les caractéristiques de LA maison bourgeoise. Son côté retiré, calme, en ambiance verdoyante. Eux qui sont ouvriers et petits employés au verbe haut et l’alcool bavard, travaillant en ambiance peu agréable, parfois sale et bruyante,  aspirent  davantage  à l’absence de bruit, à la civilité, et aux valeurs bourgeoises d’identification, dont ils connaissent les principes sans en avoir le mode d’emploi élastique.

Face aux  pavillons,  des barres, que les « petits  français »  on pu d’ailleurs occuper avant de «  s’embourgeoiser ». Désormais des « Mohamed », arrivés dans les années 80, y sont  logés.

« Mohamed » est hors classe sociale en France, mais de là où il vient, il est rarement ni le plus paresseux, ni le plus maladif, ni le moins éduqué. Le migrant est souvent un téméraire, jamais  parmi les plus  malheureux chez  lui, osant  tout quitter, parce que précisément il veut gagner ce que sa nature lui dit qu’il peut mériter, mais que son environnement  ne peut lui fournir.

« Le Mohamed » des années 80 voyait bien dans le regard et la posture du « petit français » ; qu’il était le mal venu  car il lui rappelle que, bien qu’il se fait appeler « technicien en ceci », « chargé de cela » voire  « responsable de ceci ou cela », il demeure un ouvrier, un employé, une femme de ménage.
Mais  Mohamed est un migrant ; dans sa tête, il n’est pas chez  lui. Il sait que chez  lui il ne reçoit  pas mieux les « Mamadou Coulibaly ». Alors il esquive l’impolitesse, est sourd  à l’insulte  et aveugle au mépris.

Mohamed a  un fils, « Jamal ».  Petit enfant, surpris  et pris au dépourvu,  il a serré les dents. Il a entendu à l’école une petite tête blonde lui répéter, sans  méchanceté, ce qu’elle entend  à la maison : « il y a trop de bougnouls en France », au collège ;qu’il serait « si bien d’aller en apprentissage » et croisant « le petit français », il réalise l’impossibilité de rencontrer son regard, quand il ne faisait pas une bêtise de gamin dans la rue.
Jamal a 20 ans à présent, il est grand, fort et se sent chez  lui.  Il croise le petit  français  devenu grisonnant, il n’en rate  pas  une : Par son habillement, sa façon d’occuper le trottoir , de répondre avec désinvolture à une remarque justifiée ; bref il n’en rate  pas une pour dire  au petit français: j’ai «  survécu » , « je suis là », « j’existe » et  « je t’emmerde ».

Le  petit Français  n’en  peut plus. Non seulement  son rêve de  bourgeois n’existe  pas, mais  Jamal  sait lui répondre et l’attaquer. Il ne peut plus faire  "les bonnes blagues d’arabe pour rire", que Mohamed prenait avec un sourire contraint.
 Il y a même des Jamal qui ont réussi comme ses enfants : ils sont  kiné, employés du tertiaires, on dit même que le Jamal du Mohamed de la barre 5 est en école d’ingénieur….
Le problème n’est plus qu’il y a trop d’immigrés qui prennent possession de l’espace,  mais bien qu’ils s’approprient le pays mentalement, se sentent chez  eux et ajoutent une culture française empreinte de Maghreb à celles aux couleurs  européennes précédentes.
Le petit Français  n’est  pas raciste, il est le perdant de l’ordre social établi et sait ne pouvoir faire mieux dans l’ordre social à venir.

Le Français raciste, n’habite pas là, il a bénéficié d’une meilleur éducation et est pourvu d’une intelligence et d’un caractère plus affirmé. Il est médecin, magistrat, journaliste, élu, prêtre ou enseignant. Il pense le racisme en termes rationnels et le justifie par le mal être « du petit français ». Alibi de ses débats et bras armée de ses futurs progroms rêvés.

Une équation de compréhension du malaise des banlieues est bien :
(petit français + immigrés) X (illusion de bourgeoisie+dynamique d’appropriation) = malaise social surinvesti


Amitiés
26 Décembre 2012

ce que vous aurez à dire, vous sera donné à cette heure-là - textes du jour

Mercredi 26 Décembre 2012

Hier… la merveille de l’inattendu. Elle nous avait supplié de répondre, il y a quelques semaines, à l’affirmation générale de ses amies de classe en cour de récréation, il n’existe pas : c’est les parents… Nous n’avions pas nié, j’avais surtout dit que ce que nous avons dans le cœur existe forcément sans que l’on sache très bien comment. Cependant, je pensais perdue de cœur sinon d’espoir, pour notre fille, la légende du Père Noël à laquelle j’ajoute, de ma propre enfance, une hiérarchie en ce que celui-ci est envoyé par Jésus dès sa naissance pour pourvoir à la joie des plus petits. Et mon cher aîné, sept enfants et donc une quinzaine de petits-enfants, grommelait que croire au Père Noël, etc… j’avais tenu bon avant-hier soir. Des paquets étaient arrivés par la poste, expéditeur identifiable, Marguerite avait organisé sans l’ouvrir ce qu’elle avait ainsi reçu. Naturellement, elle avait écrit au Père Noël, mais pas d’accusé de réception. Le « coin prière » avait été transformé, sapin, souliers, bonnet de rechange pour le bonhomme Noël, beaucoup de bougies, petit tapis pour se reposer après s’être essuyé les bottes. J’avais photographié, les chiens faisaient parterre entre le « coin » et le poële installé dans l’énorme cheminée, taille médiévale. Photographié pour ne m’apercevoir qu’en arraivant au Guerno que je n’avais plus de pellicule dans mon appareil argentique. La crèche, plus loin, sur une table basse, très modeste, mais la prière en trinité, calme à mon retour du Val de Grâce. Et puis au petit matin, tandis que j’étais, comme à présent, à lire les textes du jour, tout le monde encore à dormir, venue de notre fille. La poupée qu’elle désirait avait été ajoutée de nuit, bien placée, empaqueté dans un papier-cadeau qu’elle ne pouvait avoir déjà vu. De veillée, pas vraiment familiale tant il y avait eu pour elle des dessins animés à la télévision. Mes schémas d’enfance s’étaient évanouis, rien ne se reproduirait plus. Et ce sont des exclamations et des paroles de joie. Oui, le Père Noël a juste apporté la poupée que je souhaitais tant, et ouvrant les autres cadeaux, d’origine celle-là connue, ce ne fut qu’exclamations de bonheur (trop cool, génial, oh ! que c’est gentil), de quoi faire des expériences chimiques, les deux commandes aux grandes parents, la géographie administrative de la France, et puis des petits paquets, pour Maman, et pour Papa, nos surnoms pour nos adresses internet depuis sa messagerie : Maman fidèle et Papa confiant… pour mon aîné aussi. Nous sommes partis pas très à l’heure pour le Guerno, convenant de passer par Noyal-Muzillac pour y voir la grande crèche ensemble. Mais appel de Denis M., pressé de nous avoir, alors que le temps restait suffisant. Changement de plan, nous allons directement. Vingt minutes d’avance, le village au temps des croisades, reste de la commanderie du Temple, la chapelle-église, lourde et établie, basse avec des arrondis, le clocher conique comme une cheminée de château, de très vieux arbres, l’environnement bâti est de même époque ou pas très postérieure, un calvaire brandit une croix à une hauteur vertigineuse, Marguerite s’en étonne, on peut prêcher vers le dehors par une sorte de balcon meurtrière mais au ras du sol, le ciel est clair, j’ai conduit trop vite et mis mes passagers mal à l’aise, notre fille prend ma défense mais notre ami prêtre n’est pas là. Les chants se préparent, deux guitares, le petit groupe d’animation liturgique nous reconnaît de l’an dernier, la première communion de Marguerite. Je comprends que Denis nous attend chez lui, convaincu que – précisément – nous passions le prendre. Je fonce, lacets à travers prairies, route très étroite. Notre ami a une phrase rapide pour dire le désagrément puis passe avec aisance à tout autre chose, la vie de l’Eglise, le moment spirituel. Il arrive, vraiment attendu, la messe avec dix minutes de retard, cinquante personnes, on l’entoure, on l’habille comme un évêque orthodoxe se laisse faire, sacrer, consacrer, mettre en mouvement. Une autre fillette, faire cortège depuis le fond de l’église, et de là avec bougies apporter la statue du petit Jésus-enfant jusqu’à la crèche, Marguerite en est chargée, une partie de l’assistance ne veut pas rejoindre la procession qui se forme, je dis à voix forte que tout est ma faute, un homme plus jeune que moi se récrie, la chaleur est née, il y a des hommes et pas seulement des vieilles dames, qui quelques minutes plus tard, formeront en quatre-cinq rangs, le blanc des cheveux, le blanc de la feuille de chant, un chœur merveilleux d’équilibre et de douceur à voir et à ressentir, des béguines, toute l’assistance a rejoint le baptistère. Nous remontons vers l’autel, guitares, chants d’enfance. La voûte en bois, un balcon sculpté pour la tribune, je regarde ahuri de bonheur le décor qui nous est donné, cantiques, mon aîné comme il y a soixante-dix ans ou soixante, avec nous. Ma chère femme, notre fille, le plus souvent sur ses genoux ou dansant ce que suscitent les guitares, le vieux dallag, le reflet du soliel parfois aux murs depuis les vitraux, dont certains sont vieux, la messe, l’homélie donnée par Denis sans micro entre les rangs, commentaire de chic sur le prologue de Jean, ces fins de messe d’antan, un de nos amis, plutôt de Claude, en interrompait la lecture dès qu’il voyait tel ou ou tel paroissien anticiper la sortie, cela pouvait durer, les mouvements de foule se tarirent vite, le prologue devint comme après les repas, le moment le plus significatif et chaleureux, à l’instar du café et du digestif, on écoutait alors la décisive épopée. Pour le Notre-Père, les deux fillettes, allèrent prendre chacune une main du célébrant. En fin d’après-midi, c’est la créche, à Noyal Muzillac. , création de Marcel MARRON, éditeur statuaire, les costumes de Jacques RUPPET, les sculptures de Luc MALIBA, élève de DESVERGNES, mais l’essentiel n’est pas dans la « crèche » proprement dite mais autour et à côté, prière des offrants et des vivants, des nouveaux contemporains, la reproduction en une cinquantaine de maquettes de tous les lieux religieux et spirituels du villages, les cortèges d’enfants de chœur, du recteur et de la none d’époque, les villageois, les maisons du XVème une à une, les éclairages du dedans, le tout installé par Luc SPIRALE : 78 ans, chaque année, il se peut que ce soit la dernière, mais chaque année, une nouvelle maison est reproduite. Je ne sais s’il y avait eu, là, du monde pour la messe du jour, mais l’église magnifique, contemporaine de celle des Templiers, avec deux précieux tableaux de l’école de RAPHAEL, un CHAMPAIGNE au maître-autel, et dans la chapelle du rosaire, l’immense toile restaurée qui explique chacun des mystères en vignettes entourant la Vierge : mon frère tombe en prière devant la petite statue presque millénaire d’une Mère et l’Enfant, on questionne, on s’explique, le mécanisme électrique de la créche est réactionné, des habitants expliquent aux étrangers que nous sommes. Le mystère est devenu la grâce que nous soyons tous là à la rencontre de …  Hier soir, Marguerite occupée à trouver sur Google l’enregistrement des chansons que donne sa nouvelle poupée réversible en costume de pop star ou de princesse, est de mauvaise humeur pour prier. Nous sommes tous quatre ensemble au surplomb de notre petit assemblage figurant la crèche, agenouillée, elle se tient muette. Relevée, sans signe de croix, elle veut chanter ce qu’elle cherche à retrouver. Je refuse, par logique, puisqu’elle n’a pas voulu prier, puis la minute ensuite je l’arrête, te dire quelque chose. Je sais ce que tu vas me dire, que je n’ai pas été… non ce n’est pas cela, tes parents toujours te surprendront, et je lui dis qu’il est sans importance qu’elle n’ait pas « fait » la prière convenablement, que c’est seulement maintenant qui compte, que nous allons écouter sa chanson, et qu’avoir prié autour d’elle, même impatiente, était… et voici ce matin, le jappement des chiens dans les chênaies et pinèdes, le jour se dévoilant avec timidité. Le feu qui ne prenait pas, vient de démarrer. Une bûche plus forte que j’ajoute sur les petites braises, s’installe… paisible et sûre. Le silence salue la lumière sans couleur. A l’issue de la liturgie hier matin, chacun proclamait avec joie et certitude : nous avons vécu ensemble un moment exceptionnel, chaleur, ferveur, communion, ce n’était que ce récitatif échangé des uns aux autres : avoir reçu ensemble la même sensation que nous ne savons pas tout de suite nommer la grâce. A table, tous quatre avec Denis M. nous avons parlé de l’Eglise, du naufrage qu’elle vit mais nous nous parlions comme si nous étions sûrs que le naufrage c’est encore la vie et c’est certainement une autre façon de travailler à la suite, à l’éternité et à trouver des moyens concrets. Longue dscussion avec Claude sur les parcours Alpha, leur organisation, leur sérieux, les douze sessions, le conférencier, l’animateur, leur succès quand le cycle est fréquenté, comme spécialement, uniquement par des prostituées (les ex-voto… manie de l’Eglise depuis deux siècles, comme les monuments aux morts faisant autel républicain dans nos bourgs)… et leur contagion, j’ai dit notre popre expérience locale, amateur et chaleureuse et la participation de Marguerite. Ne pas mélanger les genres, répéta mon aîné. Je répliquais que l’évangile eest anticlérical et à la gloire des enfants, modèles et paraboles. Marguerite, à table, commente après coup un moment de l’homélie … les salutations multiples, le salut, presque l’obsession de l’évangéliste des prodromes de l’enfance du Christ puis des premiers jours de Celui-ci, et elle pose la question : saluer, souhaiter le salut, le sauvetage, le pardon des péchés, mais alors pourquoi l’ange le dit-il à la Vierge, n’est-elle pas sans péché depuis le ventre de sa mère, quel péché effacer ? quel salut dont elle aurait besoin puisque… j’ai été seul à vibrer d’admiration, Jésus au Temple. Ma chère femme tenait le rôle de Marthe, Denis, en prêtre, répondit que la Vierge était saluée pour sa beauté, Claude a trouvée exagérée mon admiration, Marguerite avait eu raison de l’étymologie. Je ne réalise que maintenant que même le Christ, au jardin des Oliviers et parce qu’il allait au Calvaire puis y fut crucifié, eut besoin d’être sauvé… ce qui rend la main au commentaire de Denis. Paul et l’auteur de la lettre aux Hébreux, le remarquent aussi. Et puis distinguer en latin salve et ave. Denis nous met au silence en récitant le Je vous salue Marie, en grec, et en bénédicite, c’est notre fille qui avait retrouvé de mémoire une antienne du matin : la terre entière a vu le Sauveur que Dieu nous donne.

Sur ton serviteur que s’illumine ta face ; sauve moi par ton amour.  Tu combles, à la face du monde, ceux qui ont en toi leur refuge. [1] La prière est notre propre, le psalmiste nous représente tous, l’ensemble de ses mouvements est probablement le traité de psychologie le plus accompli qui soit, et avec la prétention que tout esprit attentif ratifie de nous assurer par cette psychologie tout humaine de celle de Dieu, tellement à notre portée. Mais la propagation de la foi, la défense de celle-ci, la tenue ou la rémission dans l’épreuve, la mort, l’humiliation, la calomnie, l’impuissance, c’est le secret et le don de Dieu seul. Ce que vous aurez à dire, vous sera donné à cette heure-là. A preuve, Paul devant ses ex-correligionnaires à Jérusalem, médusant les Romains, et en précurseur de tous les martyrs, Etienne : ils se mirent à discuter avec Etienne, mais sans pouvoir tenir tête à la sagesse et à l’Esprit Saint qui inspiraient ses paroles. En écoutant tout ce qu’il disait, ils s’exaspéraient contre lui et grinçaient des dents. Mais Eienne, tout rempli de l’Esprit Saint, regardait vers le ciel : il vit la gloire de Dieu, et Jésus debout à la droite de Dieu. Vision et anticipation, la gloire = l’identité-même de Dieu, le massacre par lapidation, fraternité de la Charia et de la loi mosaïque, tranquillité de la fin physique : Etienne, pendant qu’on le lapidait, priait ainsi : « Seigneur, Jésus, reçois mon esprit. ». Puis il se mit à genoux, et s’écria d’une voix forte : « Seigneur, ne leur compte pas ce péché ». Et, après cette parole, il s’endormit dans la mort. Témoin et acteur de la scène, le futur Apôtre des Gentils. Entre tes mains, je remets mon esprit : tu me rachètes, Seigneur, Dieu de vérit. Ton amour me fait danser de joie : devant moi, tu as ouvert un passage. Ainsi, est-ce…


[1] - Actes des Apôtres VI 8 à 10 & VII 54 à 60 ; psaume XXXI ; évangile selon saint Matthieu X 17 à 22

mardi 25 décembre 2012

et paix sur terre aux hommes qu'Il aime - texes du jour

Mardi 25 décembre - Noël 2012

                            Noël, prier Noël… hier soir les commentaires des préparatifs de réveillon. Trois vrais éléments : « près de 70 détenus se sont suicidés cette année dans nos prisons ». Près de… des morts qui ne sont pas même comptés, il est vrai que le président de la République s’était trompé de trois pour nos sacrifiés en Afghanistan. « Des souvenirs auxquels ils n’ont plus droit », entretien avec Eric MOLINIER à propos du samu social, du fonctionnement du 115 et des maraudes en camion toute la nuit parisienne, avec des petits cadeaux à bord, ceux qui n’appellent plus… Enfin, Mahmoud ABBAS à la messe de la Nativité à Bethléem (tradition donnée par Yasser ARAFAT), la place de la Mangeoire, les cornemuses du temps du mandat britannique. Comme je voudrais Benoït XVI arrivant pour célébrer en coadjuteur du patrarche latin et annonçant bièvement : je viens simplement m’asseoir parmi vous, chrétiens du monde entier qui regardent cette nuit vers Bethléem, comme l’avait prédit Michée, et désormais j’habiterai ici, car il est temps, grand temps de naître. Le Nobel a fait son devoir en saluant ‘Eurppe, l’Unesco a salué Bethléem, les Nations Unies ont salué l’Etat palestinien, il manque… nous, les chrétiens. Les bnreaux au Vatican, l’âme en Terre Sainte. Chacun allait se faire inscrire dans a ville d’origine [1], il est temps que Pierre y retourne. Rier le stextes de ce jour, théologie de l’incarnation, donc de notre espérance en condition divine [2]. D’abord de qui s’agit-il ? Il était au commenement auprès de Dieu. Par lui tout a été fait et rien de ce qui s’est fait ne s’est fait sans lui. Il est l’agent essentiel de la création, il est celui qui fait et il est ce qui se fait. Pas de définiton philosophique ou ésoitérique de l’être ni de Dieu : au commencemùent était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu. L’expression est en elle-même l’expression de l’expression. Et en quoi cela nous concerne ? En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes. C’est nous : le Verbe étaut la vraie lumière qui éclaire tous les hommes en venant dans le monde. Où ? ici et maintenant : il était dans le monde… il est venu chez lui… la suite, si l’on a ainsi commencé de suivre, d’entendre et de voir sera toute l’année kiturgique, sera tout le débat de toute vie. Ces proclamations d’incroyance des navgateurs du Vendée-globe, de l’écrivain autobiographe, et la faiblesse de leur imagination, penser à l’infini puisqui’ils le voient, s’interroger sur un dialogue au bord du Styx puisquie nous sommes mortels et aurons à le passer. Les siens ne l’ont pas reçu, mais à tous ceux qui l’ont reçu, à ceux qui croient en son nom, il a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu. Théologie du baptême après celle de l’incarnation : ils ne sont pas nés de la chair et du sang, ni d’une volonté charnelle, ni du vouloir de l’homme : ils sont nés de Dieu… La conclusion : et Vebum caro factus est… et habitavit in nobis. Tout à l’heure, aptès être paassé admiré tous quatre la grande crécge-village à Noyal-Muzillac, nous irons nous agenouiller au Guerno, et au premier anniversaire de sa première communion, là-même, et des mains de notre même vieil ami prêtre, notre fille redevra à nouveau le corps du Seigneur crucifié, le corps en linceul de la naissance et de la mort, le corps vivant, le Corps, et nous auprès d’elle et après d’elle. En lui, était la vie… et nous avons vu sa gloire, la gloire qu’il tient de son Père, comme Fils unique, plenum grataiae et veritatis. Né sous les bommbardements américains à Boulogne-Billancourt, non loin de la régie Renault contrainte de collaborer, je suis de l’époque où il avait à la suite de la guerre encore des tickets de ravitaillement, où de Gaulle parlait en plein air sur la pelouse de Bagatelle, on m’en écarta à mes trois-quatre ans, un dangereux communiste… et où chaque messe se terminait par l’intense lecture de ce prologue qui conclut et dit tout… il fallait être à jeun depuis minuit pour communier sauf si l’on avait à larcher plus de six kilomètres, mais l’eau ne rompait pas le jeûne. Nos liturgies sont nouvelles quoiqu’âgées déjà de plus de cinquante ans mais nos comportements fânent à chaque génération. Jean le disciple que Jésus aimait, en bafouille ou bien dit(il au plus juste ? nous avons vu sa gloire… Dieu personne ne l’a jamais vu, mais le Fils unique qui est dans le sein du Père, c’est lui qui a conduit à le connaître. Voir et ne pas voir, voir ce qui est donné, ne pouvoir ce qui est incommensurable. Noël est donné, la Résurrection est indicible mais se constate.Notre vie entière va de Noël à la Résurrection. Ainsi soi-elle ! pour chacun de nous. Au moment d’introduire le Premier-né dans le monde à venir, il dit : que tous les anges de Dieu se prosternent devant lui, et nous en sommes déjà puisque nous en serons selopn l’éternité, notre mode définitif. Le Seigneur a montré la force divine de son bras aux yeux de toutes les nations. Et, d’un bout à l’autre de la terre, elles verront le salut de notre Dieu. Amen, que tous les réveillonneurs et échangeurs de cadeaux, les visiteurs en famille ou les pleureurs et attristés en divorce, en deuil ou en solitude, reçoivent tout simplement cette annonce, qu’elle leut soit enfin perceptible : écoutez la voix des guetteurs, leur appel retentit, c’est un seul cri de joie. Ils voient de leurs yeux le Seigneur qui revient à Sion. L’incroyant a raison, que croire puisque rien ne lui est proposé, mais si – soudain – il voit, refusera-t-il ? je ne le pense pas : le Seigneur a consolé son peuple, il rachète Jérusalem. … « Et voilà le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. » Et soudain, il y eut avec l’ange une troupe céleste innombrable qui louait Dieu en disant : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes qu’Il aime ». Alleluia !  - Survenue de notre fille, paquets et tous les souhaits exaucés. Théologie du péché, du rachat et de l’Incarnation tandis que je ranime le feu de notre poële. Lecture des modes d’emploi par ma chère femme, jeu des départements donné par mon aîné, jeu des sciences de la nature et d’expériences chmiques adressés de Strasbourg, poupées qui chantent et à accompagner. Tu vois, ce soir, je suis remplie d’espoir, ce soir  on y va ! Chorégraohie créée par notre fille en cour de récréation. C’est une bellke journée et rien ne peut m’arrêter.  regarde, elle se trasforme en princesse…. Et elle peut changer de coiffure, aussi et elle a son micro lagique…  elle porte une perruque quand elle chante, du coup elle est brune. Les deux registres… et nous allons vivre. Fasse Dieu que tous les enfants du monde… que tous les couples du monde… que tous les parents du monde…


[1] - évangile de la nativité selon saint Luc  II 1 à 14

[2] - Isaïe LII 7 à 10 ; psaume XCVIII ;  lettre aux Hébreux I 1 à 6 ;  prologue de l’évangile saint Jean I 1 à 18