mercredi 29 février 2012

en voyant leur réaction et comment ils se détournaient de leur conduite mauvaise - textes du jour

Mercredi 29 Février 2012


Prier… [1] comparaison claire du Christ, nous sommes avertis de ce vers quoi nous allons, Ninive s’est convertie à l’appel de Jonas, mais nous ? à l’appel du Christ ? Je suis personnellement affolé de la multiplication des évidences, tant de bonnes volontés, tant d’idées, de pratiques mais aussi de constats faits métier par métier, plus de politique industrielle (dérisoires millions pour Florange promis pour la énième fois, Arcelor Mittal n’a pas pu faire le coup aux Algériens, PSA qui déserte), plus de politique agricole (le salon de l’Agriculture, la filière bovine), pas de politique familiale puisque le début d’une politique nataliste c’est de donner l’assurance à une femme mettant au monde que ses enfants auront du travail et une chance de vivre heureux. En regard, des improvisations du pouvoir en place légiférant, distribuant, relégiférant sur ordre de quelqu’un qui pérore à quatre heures sur la libération d’une compatriote et s’excuse à sept heures d’avoir été « imprécis », l’accusation effrarante venant de notre ambassade à Beyrouth : on y avoue avoir reçu l’ordre de renvoyer les nournalistes pour des nouvelles de la place… à l’Elysée. La fresque, le diagnostic et la dialectique du salut admirablement donnés par l’archevêque de Milan à Notre Dame de Paris dimanche : quelle excellence politique aura médité la leçon. C’est affreux, ces lourdes machines politiques que des carrières de vingt ou quarante ans se disputent pour parvenir à un pouvoir qui, au vrai, n’est plus exercé qu’en une communication rigide, auto-satisfaite, pulvérulente. Aucun signe de notre conversion, sinon les grèves en Inde, celle des aiguilleurs du ciel à Francfort, la pitoyable journée européenne aujourd’hui contre l’austérité et pour la justice. Je suis incapable de vivre en île déserte, j’aime la beauté, l’harmonie, l’intelligence, et voici des élites gorgées d’argent cumulant dans les médias et dans l’économie les positions et les rétributions qui augmentent tandis que nous entrons dans l’obscurité d’une récession de peut-être une dizaine d’années, que de souffrances pour le grand nombre et que de cynisme de la part de quelques-uns, dess rétributions annuelles équivalentes à des dizaines de vies de smigards, ou à trente ans de retraite d’un quelconque ambassadeur. Crier ? les indignés de Londres, après ceux Madrid et de New-York… délogés. Le Christ reste calme mais il est péremptoire : cette génération est une génération mauvaise. Le refus de se convertir, le manque de discernement : il y a ici bien plus que Salomon… et il y a ici bien plus que Jonas. Ninive et son exemple, une de plus grandes métropoles, la spontanéité de son pouvoir politique… aussitôt, les gens de Ninive crurent en Dieu . Ils annoncèrent un jeûne, et tous, du plus grand au plus petit, prirent des vêtements de deuil. La chose arriva jusqu’au roi de Ninive. Il se leva de son trône, quitta son manteau, se couvrit d’un vêtement de deuil, et s’assit sur la cendre. Ce n’est qu’hier que l’on apprend que l’évacuation de Tokyo fut envisagée, ainsi que l’évacuation des cent mille gens de troupes américaines. En regard, il y a deux ou trmois déjà, il avait été avoué que les proès-verbaux des réunions du gouvernement de l’époque sur la gestion de la catastrophe de Fukushima, étaient introuvables, détruits… l’être humain… sa tolérance aux mauvais chefs et aux dictatures… Je ne peux que prier, à mon niveau comme l’on dit commodément… ô mon Dieu, renouvelle et raffermis au fond de mi mon esprit. [2] J’étouffe mais j’ai confiance. Tu ne repousses par, ô mon Dieu, un cœur brisé et broyé.


[1] - Jonas III 1 à 10 ; psaume LI ; évangile selon saint Luc XI 29 à 32

[2] - Appel à la clémence, au pardon, regrets sincères des mauvaises actions accomplies, conscience aigüe du mal ; c’est cela que David, sur l’intervention énergique de Nathan le prophète, veut nous enseigner dans ce psaume, après avoir vécu l’aventure coupable avec Bat-Chéva’ (II Samuel 11). Selon le Malbim (Méïr Loeb ben Yeh’iel Mikhaëm, 1809-1879, exégète polonais réputé), le psaume tout entier doit être compris comme une longue supplique dans laquelle David demande à Dieu de lui pardonner cette faute grave. Ainsi, le veerset 7 voudrait dire : puisque j’ai été « enfanté dans l’iniquité », ma nature humaine veut que je sois imparfait ; ma raison est prisonnière de mon corps matériel ; ma faute n’est qu’une conséquence de cette condition humaine. Si « ma mère s’est enflammée pour le concevoir », je ne saurais être totalement responsable de ma passion puisque c’est dans la passion que j’ai été conçu. En fait, ce verset a été interprété très diversement, par les exégètes autorisés. Citons seulement Abraham Ibn Ezra (1089-1164, poète, exégète, grammairien, philosophe… né à Tudèle en Espagne, célèbre surtout par son commentaire critique de la Bible), qui voit une allusion au premier homme qui n’a été doté de la sexualité qu’après avoir mangé du fruit défendu. Quoi qu’il en soit, David veut apprendre à chacun de nous que quelle que soit notre faute, il nous est possible d’en obtenir le pardon, pour peu que notre repentir soit sincère, que nous ayons vraiment le cœur brisé et que nous mettions notre confiance en Dieu. A ce sujet, ce psaume met en rapport le repentir avec la prière et les sacrifices ; si ces derniers permettent d’obtenir le pardon de ses fautes, le meilleur sacrifice sera toujours la contrition et « l’esprit brisé », accmpagnés de la prière : « ouvre mes lèvres et la bouche dira ta louange ». Est-ce à dire que les sacrifices doivebnt être défiitivement bannis ? Certainement pas ; en contrepoint du verset 18, « tu ne veux ni sacrifice, ni offrande, tu n’agrées pas d’holocauste »,, les deux derniers versets du psaume affirment avec force qu’uen fois Jérusalem reconstruite, »tu accepteras les sacrifices de justuice » qui sont l’expression deune conduite irréprochable. Le sacrifice expiatoire ne sera plus nécessaire ; il n’y aura plus que des sacrifices de remerciements et de louanges. Ce psaume est lu le matin de Kippour dans les psouqué dézimra, et dans la aprière du soir que l’on récite avant de se coucher. Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit. -
Nos frères juifs excedllent à nous faire comprendre ce qu’est le péché et ce qu’est la responsabilité. C’est du moins une voie. Elle est curieusement exonérante en grande partie, le péché originel n’est pas un poids, mais une excuse… curieusement aussi, pour le chrétien, la femme en tant que mère, est davantage responsable (elle transmet le péché, elle le commet mêe pour concevoir…) que l’homme qu’elle a mis au monde. Tel que je lis l’adultère de David, la femme au plus s’est laissée faire : c’était le roi, mais ce n’est pas elle qui s’est exposée et donnée spontanement sauf à supposer qu’elle se soit exhibée en se baignant en contre-bas des balcons royaux. Le texte donne au contraire toute la responsabilité à David, adultère et assassin. Peut-être les deux manières de voir et comprendre le péché – celle des Juifs et celle des chrétiens – doivent se combiner et sont alors, ensemble, éclairante. Notre nature et notre initiative ou notre faiblesse pécheresses. Y réfléchir en ce temps commencé de carême. …. déjà médité le mercredi des Cendres – 22 Février 2012

dimanche 26 février 2012

samedi 25 février 2012

un petit nombre de personnes, huit en tout, furent sauvées - textes du jour

Dimanche 26 Février 2012


Prier… [1] Pierre, présenté comme si spontané qu’il n’est qu’affectivité mais pas intelligence, à lecture superficielle des évangiles, est au contraire subtil et attaché au vrai. Il nous représente tous dans son enseignement comme chef des apôtres et tête de l’Eglise toujours en fondation, et plus encore dans sa vie quotidienne aaux côtés du Christ, ces trois ans essentiels. Ses réactions et sa compréhension, son cheminement sont les nôtres. Alors, le résumé qu’il en donne est saisissant : dans sa chair, le Christ a été mis à mort, dans l’esprit, il a été rendu à la vie. Toute la liturgie pascale est donnée par Pierre (il aurait fallu une encyclique de deux cent pages pour nos époques, pour Pierre, deux lignes) : c’est ainsi qu’il est allé proclamer son message à ceux qui étaient prisonniers de la mort (chaque mot compte) … c’était une image du baptême qui vous sauve maintenant. Suivent des conseils pratiques à la manière de Jacques. Théologie pastorale de Pierre et Jacques, énoncé du mystère par Jean, architecture totalisante de Paul. Charme particulier (les dessins du communiste EFFEL) de la Genèse… un pense-bête que Dieu se donne vis-à-vis de nous avant qu’il y ait décisivement le signe de la croix : Je mets mon arc au milieu des nuages, pour qu’il soit le signe de l’alliance entre moi et la terre. Lorsque je rassemblerai es nuages au-desus de la terre, et que l’arc-en-ciel apparaîtra au milieu des nuages, je me souviendrai de mon alliance avec vous et avec tous les êtres vivants (l’envoi en mission universelle et à toute la création, concluant l’évangile de Marc), et les eaux ne produiront plus le déluge, qui détruit tout être vivant. Je crois bien que le temps du déluge est de quarante jours comme celui du désert préparant le ministère public du Christ. Après son baptême, Jésus se recueille : aussitôt, l’Esprit le pousse au désert. Les expérience de Dieu fait homme, la tentation, comme il y aura l’angoisse au jardin des Oliviers et l’interrogation finale au Golgotha. Jésus comme successeur de son précurseur : après l’arrestation de Jean Baptiste, Jésus partit pour la Galilée… une sorte de déclic, dirait-on aujourd’hui. Cycle ? non. Les temps sont accomplis, début de tout. Prier « directement » : Seigneur, enseigne-moi tes voies, fais-moi connaître ta route. Dirige-moi par ta vérité, enseigne-moi, car tu es le Dieu qui me sauve. Rappelle-toi, Seigneur, ta tendresse, ton amour qui est de toujours. [2] Ainsi soit-il
[1] - Genèse IX 8 à 15 ; psaume XXV ; 1ère lettre de Pierre III 18 à 22 ; évangile selon saint Marc I 12 à 15

[2] - Il manque dans ce psaume alphabétique les lettres bet et vav, tandis que le alef et le réch reviennent deux fois. La dernière phrase, extraite du psaume 130.8, a été peut-être ajoutée pour combler la lacune du vav. Ainsi, la quête de Dieu consiste-t-elle essentiellement à connaître les voies qui mènent à lui et à comprendre que ces chemins se confondent avec la vérité, le bienfait, la droiture et que seuls sont aptes à s’y engager ceux qui craignent Dieu, les modestes qui se reptent sincèrement de leurs erreurs en s’en remettant entièrement à lui. Au bout de ces chemins brillent alors l’espoir, le salut, le pardon et, par-dessus tout, le mystère de Dieu. C’est ce psaume qui a été choisi par nos sages comme type-même de supplication, qu’ils ont appelé néfilat apayim (littéralement « la chute de la face ») afin de compléter l’énumération des 13 attributs divins. Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit. La manière dont commente et lit notre rabbin m’éveille à une évidence : le christianisme a ceci de particulier qu’il n’est lié à aucune langue (erreur décisive et inculte que de se cramponner au latin, selon quelques-uns, même si cette langue qui n’est plus parlée est fort belle, a son rythme, sa précision et a enfanté en Europe occidentale la plupart de nos parlers, de nos écrits et donc de nos façons de penser. Le Juif, religieux ou pas, a comme base de sa littérature, de sa civilisation, plus encore que d’une religion certainement moins pratiquée, même en israël, qu’autrefois, les psaumes, les livres de ce que le chrétien appelle l’Ancien Testament : la Thora et le musulman reçoit d’une pueple et d’une langue particulière le monument littéraire de celui-ci : le Coran, l’hébreu, l’arabe se parlent et ils constituent une âme populaire, une référence même profane. Le religieux a enfanté plus que de la piété ou des rites. Le chrétien pratique des transpositions : l’homme est à l’image de Dieu, les sacrements perpétuent l’action incarnée du Christ… le chrétien est convaincu que Dieu parle sa propre langue, dans sa civilisation et dans son époque, hic et nunc, pas seulement selon les circonstances qu’il déchiffre, ou l’inspiration de son cœur, mais selon une révélation qui continue par l’Esprit Saint donnant à chaque génération le sens de l’immuable mais pour aujourd’hui. – Reste que Claude BRAHAMI dit, ce matin, admirablement le sens de ce psaume, de ce qu’il nous apporte au nom de son peuple et de sa tradition. Manifestement, ces commentaires ne sont pas écrits d’un bloc ni d’un seul tenant, ils le sont jour après jour selon sa prière, la nôtre.

tu trouveras tes délices dans le Seigneur - textes du jour

Samedi 25 Janvuer 2012


Prier… [1] la vocation de Matthieu dont aucune parole n’est ici rapportée, peut-être même dans les évangiles, le sien et celui des autres et dans les Actes, n’y en a-t-il aucune qui lui soit propre… c’est splendide de désappropriation de soi… a deux significations selon la présentation qu’en fait Luc. Lévi était-il ou non particulièrement disponible ? c’est vécu comme l‘appel des premiers disciples au bord du lac, les gens jaillissent de leur vie quotidienne, de leur état de vie, pris là où ils sont, comme ils sont. « Suis-moi ». Abandonnant tout, l’homme se leva et se mit à le suivre. Comment se connaissaient-ils ? sans doute pas du tout, sauf que Jésus remarqua un publicain (un collecteur d’impôts) du nom de Lévi assis à son bureau de publicain. Il lui dit… Lévi lui offrit un grand festin dans sa maison… Maison qui ne sera jamais au contraire de celle de Pierre, un « QG ». Seconde leçon : Jésus est venu appeler non pas les justes, mais les pécheurs, pour qu’ils se convertissent. Discussion habituelle sur la chalandise – scandaleuse – du Christ, mais ici il y a plus : ce sont ces publicains, ces pécheurs-mêmes qui sont les propagateurs de la foi, de l’évangile. Ils sont appelés à se convertir et plus encore à être apôtres. Le persécuteur qu’était Saul devient le missionnaire par excellence, Paul, l’apôtre des « gentils », des païens, des tout autres que les impeccables et doctes pharisiens. Description du jour de repos, du sabbat… rupture avec tout état de vie habituel : le jour du Seigneur, si tu le vénères, en évitant démarches, affaires et pourparlers, alors tu trouveras tes délices dans le Seigneur : je ferai passer ton char sur les hauteurs du pays, je te donnerai pour vivre l’héritage de Jacob ton père.


[1] - Isaïe LVIII 9 à 14 ; psaume LXVI ; évangile selon saint Luc V 27 à 32

vendredi 24 février 2012

jeudi 23 février 2012

choisis donc la vie pour que viviez toi et ta descendance - textes du jour

Jeudi 23 Février 2012


Hier soir

Parti en retard pour Noyal-Muzillac, pour la messe de six heures : mercredi des Cendres… j’arrive plus vite que prévu, on en est encore à la première lecture, une voix de femme, je pousse la porte de la chapelle, des dos me repoussent, c’est comble, alors que d’ordinaire nous ne sommes que deux part et d’autres de l’autel. Peut-être cent cinquante personnes, une vingtaine d’enfants, le métro, se faufiler pour recevoir sur le front dans la main les cendres nous figurant. Pour Paul Nothomb, c’est encore le rappel de notre éternité, ce qui est insécable. A l’homélie, lecture de saint Césaire d’Arles (VIème siècle), saisissant de proximité et d’immédiateté. Chapelle aux murs boisés, tableau au tour complexe, les mystères du rosaire, et une assomption comme sujet, en restauration. Chapelle d’autres siècles par sa tranquillité sacrée. En ce moment de ce soir, c’est presque un campement, les enfants assis par terre devant l’autel et regardant les familles et adultes que nous sommes, laids, et eux souvent beaux mais pas tous, des visages de jeunes mères à s’effondrer tant il y a douceur et sérénité. D’autres diraient que c’est intégriste ? – Dîner au presbytère, la vie des prêtres dans leur cuisine et leur solitude, des images pieuses genre calendrier des postes. L’autel est intérieur. Nous nous connaissons depuis près de vngt ans, j’avais été frappé par le sérieux, le travail des homélies, la solidité de ce qui était prêché. Depuis, je contemple la vie de fidélité mais d’expression rugueuse et tempétueuse au sujet de la vie concrète d’une Eglise qui ne sait plus administrer sa ressoyrce hulaine ni faire son « métier » d’évangélisation, le désert se fait dans ses bâtiments et autour de ses propositions, se fait en elle où trop de professionnalisme a tounré sans doute à la hiérarchie. Ce qui manque, c’est le cri de cœur. A-t-il été systématiquement réfréné par un type de recrutement : repérage dès l’enfance par le curé desservant, le petit séminaire, deux dans le Morbihan, à Auray et à Ploërmel, sur soixante en sixième, vingt-cinq prêtres, et guère que deux ou trois qui ont lâché. Il me raconte pour la énième fois, mais toujours à mes questions fascinées de ce tout autre type de vocation qui n’était pas celui de mes classes parisiennes et de bourgeoise aisée, où l’on tournait des années pour le discernement d’une vocation, cela foirait, trois de mes camarades d’enfance ou n’aboutissait pas (mon propre itinéraire jusqu’aux ultimes interrogations sur la tombe de ma tante, il n’y a pas encore dix ans, le prêtre l’inhumant dans son pays catalan me disait qu’il n’y avait pas trente prêtres en activité dans le diocèse, alors… en soixante ans, encore bon pour pousser à la roue ?). On passait du petit au grand séminaire avec un examen genre baccalauréat, mais le discernement ? la vocation ? tout allait de soi. Les directeurs spirituels étaient médiocres. Les études aussi, peu intellectuelles, beaucoup d’exerices « spirituels ». Les filles, on n’en voyait jamais, sa sœur mourut à treize ans de tuberculose, lui n’en avait que huit. Au grand séminaire de Vannes, jour de sortie le jeudi car celui des filles dans les collèges était le mercredi… l’affectivité… j’ai acheté lundi les mémoires de Raffarin, au physique qui le dessert mais aux yeux fort beaux. Il titre son livre, « je marcherai toujours à l’affectif ». C’est comme cela que VGE se présenta en me recevant, énumérant ses trois amis, les seuls, déjà morts, mais sut-il se faire connaître au temps de son pouvoir déjà « hyper-communiquant » ? JPR et VGE disent des choses justes et à leur manière ont toujours été libres et probablement vis-à-vis d’eux-mêmes, même si le premier aurait voulu la présidence du Sénat et doit être plus ou moins « gratifié » par la Chine. Mais comme le reconnaissait Bayrou (la corporation a parfois des lueurs quand elle est mise, par hasard, hors de ses sujets), il faut bien que quelques-uns ait une connaissance de la Chine… ou y est des connaissances. Ce fut Edgar Faure au temps de DG et de MCM. Mon ami ne lit aucun roman, pas une ligne de Mauriac, samedi Le désert de l’amour qu’il ne regarda pas. Un autre de mes amis, vie de cœur ardente mais sans partage que celui d’une nostalgie. Le tramway jaune de Bordeaux était pour lui un autocar de Villeparisis au centre de la capitale. Le compagnonnage à peine dit mais très ressenti d’une rencontre réattendue et réalisée chaque jour, jamais le lit, peut-être pas même l’effleurement des lèvres, si gonflées qu’elles sont alors toute la vie, toute la personne, toute l’âme. J’aurais voulu donner aux séminaristes de Vannes, mais il n’y en a plus que quelques-uns aboutissant à un ou deux au sacerdoce, quelques leçons simples : les romanciers contemporains face à Dieu, comment répondre à une lettre et comment se tenir à table… société. Denis ne dit pas tous ses regrets, ils sont de l’ordre de l’humain, il ne raisonne ni ne vit en termes de vocation. Prêtre un jour, prêtre toujours, même défroqué… lui ai-je dit, il avait évoqué un de seds promotionnaires revu chez un tiers, pour un repas, avec sa femme, une religieuse… il bougonne tranquillement que chacun des sacrements est définitif. Deux septuagénaires qu’il va marier, ensemble depuis trente-cinq ans, elle divrocée, son premier mari, mort. Ils apprennent de Denis que le mariage religieux leur est naturellement possible.


L’autre soir, sa profession de foi : quand on rencontre quelqu’un d’exceptionnel, et qui le fut davantage que le Christ ? – A table ce soir, seule restriction pour ce début de carême : pas de viande, mais apéritif (la Suze habituelle) du vin et un éclair au café chacun… j’avais apporté des nems, il ne connaissait aps ces beignets chinois à la crevette. Après avoir lu un historien expliquant la norme célibataire dans l’Eglise depuis seulement le XIIIème sicèle, sauf vœux de religion, afin d’éviter la transmission des biens de chaque cure… et cent autres plis et rides qui n’auraient pas dû nous féigurer ou nous enfermer sous le masque de la mort… il lit un jésuite nonagénaire qui dit tout… l’Eglise n’a pas su, humainement, rester vivante, alors que maintenant il n’y a plus de chrétienté. Le lâchage pour lui, c’est Humanae vitae. Nous ne développons pas, coincidence de date avec les « événements de Mai »… Mille cinquante prêtres dans le diocèse à son ordination en 1956, aujourd’hui pas cent vingt en activité, sans parler de l’âge… L’évêque, père de ses prêtres ? il ne voit le sien qu’en 1972… seize ans après. Pour organiser sa retraite, il est reçu par celui de maintenant, un moment qui est chaleureux. De fait, Raymond Centène, catalan comme le fut Vincent Ferrier qui réimplanta ici la foi vers le XVIème… comment était-il compris, car il prêchait en plein air, et dans quelle langue ? on était peu bretonnant à Vannes, et lui venait de Valence en Espagne. L’Eglise ayant le don des langues, c’est-à-dire de se faire entendre et comprendre. Le Christ et ses disciples, selon les Evangiles et les Actes savaient eux-mêmes répondre : miracles, visites, surtout accueil des non-juifs et des étrangers. J’aime mon vieil ami prêtre, ne sachant pas dire ni son écoute ni son affection, aucune question en écho à mes propres dires. Un instant, quand devant l’évier et le fourneau, il leva les yeux au ciel, il ressemblait à s’y méprendre à sa mère qu’il aima. Né au pays de Robic, une grand-mère épicière et cafetière dormant dans la même salle que les empilements de boîtes de conserve. L’église au retable de musée, le père parti avant 14 chercher fortune à Paris, y apprenant un métier de hasard puis mobilisé, son copain d’enfance, facteur, champion de tir à la carabine pendant ses tournées, freinant du pied sur la roue sa bicyclette, et son fils prenant une partie de sa tournée, des aventures féminines évidemment puisque arrivant partout, mais fidèle au total puisque restant avec la même. J’ai vu les photos de mariage, la mariée en noir et en coiffe rase, de génération en génération la même photo. Mon ami prêtre et cet ami, ouvrier qualifié, marié par consentement seulement. L’un sans jamais avoir eu semble-t-il besoin d’une femme sinon sa mère ? l’autre au besoin non assouvi puisqu’entre amants putatifs il ne sut ni céder ni provoquer, chacun marié par ailleurs avec enfants. Tous deux et l’amitié. Denis l’eput voulu, quelques prêtres de sa « classe » en ont vécu, en vivent… lui et celui que nous appelons Jean « le bon » n’ont eu d’année en année ce que vécurent La Boétie et Montaigne. Il me semble que cela ajoute quelque chose à leur vie, une nudité affective non avouée, une forme de virginité pas définissable, que je ressens profondément quand je suis avec chacun, quand je les mets ensemble, tout s’éteint alors que .. il y aussi des amitiés, sans modèle ni coincidence avec l’idée que nous nous faisons de la chose, des amitiés d’étape dans la vie, des étapes de dix ou vingt ans, de trente. J’en commence une, tout à fait étrange, et qui a déjà quelques racines, avec MC : le sourire d’une malice dans son demi-profil. La classe d’un discret. Il est mon seul compagnon dans l’étape que je me suis donné à courir, ces jours-ci. On croit qu’il y a beaucoup d’étapes dans une vie, quand on se retourne, on voit tranquillement que… aujourd’hui, tout ce que je vis d’amitiés : toutes , fortuites, me semble miracle. Je suis en ce moment devant ces deux vies-là qui me sont dites presque chaque semaine et un autre carême commence… L’avenir pour notre Eglise est entre ces vies et les Pères de l’Eglise, entre il y a la fraicheur et l’inventivité des enfants… pas seulement au catéchisme ou à Eurodisney : assduité de notre fille et donc de ma femme. Je reconnais que les lieux sont directement magiques, tandis que dans une église, une chapelle, il faut… être soi et être plus encore disponible… à l’inconnu.

Maintenant

07 heures 08 + Eveillé depuis plus d’une heure et levé depuis trois quart d’heures. Messagerie, arrivée : la Mauritanie, envoi : ma chère femme. Prier…[1] de loin, éveil, lever, pensées, messagerie arrivée et départ, je viens vers vous, Seigneur, vers votre autel qu’est ce moment de lecture priée, votre parole divine en langue et écriture humaines selon des traductions, copies, commentaires à travers les siècles et nos sensibilités. J’arrive, sachant que dans quelques jours ou quelques années, je ne serai physiquement plus rien, qu’un peu de sécheresse ou de pourriture au choix des lieux et des intempéries… alors, la suite, je crois en Vous, mais à rien d’autre, je demande l’amour de quelques-uns de mes semblables, de ma femme, celle que tu m’as donnée finalement (la recherche d’Adam, qui fut vaine tant qu’il chercha seul et peut-être longuement) et de notre fille. Je ne crains pas de m’être trompé, la suite, l’éternité, ce que c’est ou ce que ce sera, simplement pour l’heure et depuis longtemps le pressentiment : des communions à ton corps et à ton sang, ta visitation en moi, l’échange humain de regards, de désirs, de gesyes d’amour, une autre communion, celle de l’extase en deux corps, parfois cette empathie instanténe avec un esprit lointain par un livre entr’ouvert pour ensuite y séjourner, ou cette rencontre de hasard dont la perfection de coincidence enivre et fait croire à l’universalité de notre âme unique… cette éternité, je ne la sais pas, mais Vous, Toi Seigneur, je te sais puisque Tu me donnes de Te savoir, Te chercher et être avec Toi, selon Toi, sans effort que d’être à Toi, ainsi ce matin, nuit encore totale mais bienveillante. Celui qui veut sauver sa vie la perdra (je ne l’ai jamais tenté car je ne l’ai jamais ressentie en danger, j’ai toujours qu’elle m’était donnée mais que je suis plus qu’elle, que mon existence), mais celui qui perdra sa vie pour moi la sauvera (oui, attaché à Vous, Seigneur, j’ai tout, la dernière mise du parieur ? bien plus, j’ai tout, même si humainement je ne palpe rien ou si peu quoique l’amour soit tant… Oui, alors je palpe, touche et ressens tout). Quel avantage un homme aura-t-il à gagner le monde entier, si c’est en se perdant lui-même et en le payant de sa propre existence ? La tristesse du regard de certains qu’on voit au faîte. En aimant le Seigneur ton Dieu, en écoutant sa voix, en vous attachant à lui, c’est là que se trouve la vie, une longue vie sur la terre que le Seigneur a juré de donner à tes pères, Abraham, Isaac et Jacob. … Il est comme un arbre planté près d’un ruisseau, qui donne du fruit en son temps, et jamais son feuillage ne meurt ; tout ce qu’il entreprend réussira, tel n’est pas le sort des méchants. [2] La nuit toujours noire, mais quelque chose qui n’est plus noir, qui n’est ni lumière ni bleu, qui est absence de lumière mais ressemble à de la lumière et doit en provenir, est en train d’apparaître comme venant de profondeurs, mais lesquelles ?

08 heures + Le brouillard en fond tout proche, derrière mes deux arbres, le féminin et le masculin, l’horloge, parfois un des chiens qui s’étire. Le jour n’est que timide. Pourtant ferme. Un oiseau dit d’un instant brévissime que lui aussi, que je ne vois pas, est là.


[1] - Deutéronome XXX 15 à 20 ; psaume I ; évangile selon saint Luc IX 22 à 25

[2] - Une seule idée maîtresse, dans ce permier psaume : la définition du juste et celle de l’impie. Non pas au plan du comportement, mais du destin de chacun d’eux et de la fin qui les attend. Le juste, c’est-à-dire celui qui fréquente les cercles de Tora et évite la compagnie des « moqueurs », se maintiendra dans la fraîcheur de la vie, fructueux et auroélo d’un succès permanent. Tandis que l’impie, chassé comme un fétu de paille, ne résistera pas au jugement divin. Car c‘est Dieu qui commande le destin des hommes contrairement à ce que prétendent ses ennemis. Avec cette idée, ce psaume donne le ton à tout le psautier, d’où il ressort que le juste est toujours récompensé et l’impie châtié. Et si l’homme veut être entendu de Dieu dans ses prières, il lui faut au préalable s’éloigner du mal et des méchants puis s’adonner entièrement à la méditation de la Tora. Signalons que selon le Talmud Bérakhot (9b), ce psaume et le suivant n’en font qu’un et qu’avec les trois suivants il est lu le soir de Kippour après l’office de ‘arbit. - Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit.

mercredi 22 février 2012

ce qui est mal à tes yeux, je l'ai fait

Mercredi 22 Février 2012


Les chiens dehors, le jour pas encore là. Prier… Seigneur, veuillez bénir celles et ceux que j’aime et qui m’aiment, bénir le projet que je forme s’il vous agrée, sinon j’y renoncerai, selon que vous me l’inspirerez. Seigneur protégez les humains, ces pays qui souffrent, ceux qui sont en quête de dirigeants et d’aurorités morales, de repères, protégez votre belle création et donnez-nous l’univers à prier, connaître et embellir dans toutes ses dimensions physiques, spirituelles. Seigneur, complaisez-vous dans l’assemblée des saints et dans l’assemblée de ceux qui vous cherchent attendent ici-bas. Et pour votre Eglise catholique, si pauvre et si dénuée, balbutiante mais fidèle comme on le peut, faites que ce temps de carême l’approche de tous ceux qui dans le monde cherchent et voudraient bien trouver, qu’elle soit le relais vers vous, Seigneur, puisque vous l’avez fondée autant pour qu’elle soit votre famille humaine que pour être un instrument d’appel et de rassemblement, de bonheur et de chaleur. Prier… [1] tandis que le jour murmure son lever avec douceur, lenteur, proximité, pas de teintes : que des dégradés, les mots ma,nquent, les yeux sont alors tout, les oiseaux se taisent, rien ne bouge qu’au loin de l’autre côté de l’eau, le clignotement des réverbères, le ria comme le ciel et les arbres de mon premier plan, est parfaitement tranquille, au repos, le matin qui est repos… et ainsi prière. Mais les textes d’entrée en carême sont pressants, sinon dramatiques, il y a effort, il y a initiative parce qu’il y a conversion. Le réveil. Revenez au Seigneur votre Dieu car il est tendre et miséricordieux, lent à la colère et plein d’amour, renonçant au châtiment. Qui sait ? Il pourrait revenir, il pourrait renoncer au châtiment, et vous combler de ses bienfaits. Quel châtiment ? sinon de rater nos vies, d’être en querelle avec nous-mêmes et en impossibilité de communier avec qui que ce soit et que ce soit, bonheur et Dieu vont ensemble. Rends-moi la joie d‘être sauvé, que l’esprit généreux me soutienne. [2] Profusion des conseils, nous sommes le centre d‘une sollicitude générale, les prophètes, le psalmiste, les apôtres : laissez-vous réconcilier avec Dieu… nous vous invitons encore à ne pas laisser sans effet la grâce reçue de Dieu. Tranquillité pastorale du Christ lui-même : quand vous priez, ne soyez pas comme ceux qui se donnet en spectacle… et quand vous jeûnez, ne prenez pas un air abattu, comme ceux qui se donnent en spectacle… ton Père voit ce que tu fais en secret, il te le revaudra. Dialogue du seul fait que je prie, me tiens silencieux, me convertit d’intention et d’acte, qu’au moins je demande la grâce de le commencer, de le vouloir… Le grésil est apparu avec sa couleur, le ciel s’affirme avec la sienne, le blanc au sol, les traces sans contour mais nettement roses en lente draperie, un oiseau solitaire sur celui des deux vieux arbres qui a survécu il y a douze ans. Le jour s’apprête, la journée va débuter, crée en moi un cœur pur, ô mon Dieu, renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit. Amen.


[1] - Joël II 12 à 18 ; psaume LI ; 2ème lettre de Paul aux Corinthiens V 20 à VI 2 ; évangile selon saint Matthieu VI 1 à 18 passim

[2] - Appel à la clémence, au pardon, regrets sincères des mauvaises actions accomplies, conscience aigüe du mal ; c’est cela que David, sur l’intervention énergique de Nathan le prophète, veut nous enseigner dans ce psaume, après avoir vécu l’aventure coupable avec Bat-Chéva’ (II Samuel 11). Selon le Malbim (Méïr Loeb ben Yeh’iel Mikhaëm, 1809-1879, exégète polonais réputé), le psaume tout entier doit être compris comme une longue supplique dans laquelle David demande à Dieu de lui pardonner cette faute grave. Ainsi, le veerset 7 voudrait dire : puisque j’ai été « enfanté dans l’iniquité », ma nature humaine veut que je sois imparfait ; ma raison est prisonnière de mon corps matériel ; ma faute n’est qu’une conséquence de cette condition humaine. Si « ma mère s’est enflammée pour le concevoir », je ne saurais être totalement responsable de ma passion puisque c’est dans la passion que j’ai été conçu. En fait, ce verset a été interprété très diversement, par les exégètes autorisés. Citons seulement Abrahal Ibn Ezra (1089-1164, poète, exégète, grammairien, philosophe… né à Tudèle en Espagne, célèbre surtout par son commentaire critique de la Bible), qui voit une allusion au premier homme qui n’a été doté de la sexualité qu’après avoir mangé du fruit défendu. Quoi qu’il en soit, David veut apprendre à chacun de nous que quelle que soit notre faute, il nous est possible d’en obtenir le pardon, pour peu que notre repentir soit sincère, que nous ayons vraiment le cœur brisé et que nous mettions notre confiance en Dieu. A ce sujet, ce psaume met en rapport le repentir avec la prière et les sacrifices ; si ces derniers permettent d’obtenir le pardon de ses fautes, le meilleur sacrifice sera toujours la contrition et « l’esprit brisé », accmpagnés de la prière : « ouvre mes lèvres et la bouche dira ta louange ». Est-ce à dire que les sacrifices doivent être défiitivement bannis ? Certainement pas ; en contrepoint du verset 18, « tu ne veux ni sacrifice, ni offrande, tu n’agrées pas d’holocauste »,, les deux derniers versets du psaume affirment avec force qu’uen fois Jérusalem reconstruite, »tu accepteras les sacrifices de justuice » qui sont l’expression deune conduite irréprochable. Le sacrifice expiatoire ne sera plus nécessaire ; il n’y aura plus que des sacrifices de remerciements et de louanges. Ce psaume est lu le matin de Kippour dans les psouqué dézimra, et dans la aprière du soir que l’on récite avant de se coucher. - Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit. – Nos frères juifs excedllent à nous faire comprendre ce qu’est le péché et ce qu’est la responsabilité. C’est du moins une voie. Elle est curieusement exonérante en grande partie, le péché originel n’est pas un poids, mais une excuse… curieusement aussi, pour le chrétien, la femme en tant que mère, est davantage responsable (elle transmet le péché, elle le commet même pour concevoir…) que l’homme qu’elle a mis au monde. Tel que je lis l’adultère de David, la femme au plus s’est laissée faire : c’était le roi, mais ce n’est pas elle qui s’est exposée et donnée spontanement sauf à supposer qu’elle se soit exhibée en se baignant en contre-bas des balcons royaux. Le texte donne au contraire toute la responsabilité à David, adultère et assassin. Peut-être les deux manières de voir et comprendre le péché – celle des Juifs et celle des chrétiens – doivent se combiner et sont alors, ensemble, éclairante. Notre nature et notre initiative ou notre faiblesse pécheresses. Y réfléchir en ce temps commencé de carême.

lundi 20 février 2012

j'ai hâte d'avoir un abri contre ce grand vent de tempête - textes du jour

Mardi 21 Février 2012


Prier dans l’allégresse sans qu’aucun sentiment ne la motive, prier pour tous autant que pour moi, et pour tout. Carême qui va s’ouvrir, point commun des religions révélées, nous préparer de corps pour assurer qu’esprit, âme, volonté l’emportent quand même sur… en tout cas, quelques efforts sur soi dont tout peut profiter… anniversaire de ... ? et Edith me disait hier soir qu’A... va fêter en grand ses soixante ans, le 3 Novembre prochain… l’âge et son mystère, il nous parle plus que notre jeunesse dont nous avons bien moins conscience que de notre vieillissement, puis surtout de notre état de vieillesse…les oiseaux juste maintenant, le ciel à peine prenant de la clarté, une teinte, une consistance antérieures à la clarté, ce n’est plus la nuit, c’est seulement que ce n’est plus la nuit. D’où viennent les guerres, d’où viennent les conflits entre vous ? N’est-ce pas justement de tous ces instincts qui mènent leur combat en vous-mêmes ? Vous êtes pleins de convoitises et vous n’obtenez rien, alors vous tuez ; vous êtes jaloux et vous n’arrivez pas à vos fins, alors vous entrez en conflit et vous faites la guerre. Vous nobtenez rien parce que vous ne priez âs ; vous priez, mais vous ne recevez rien parce que votre prière est mauvaise : vous demandez des richesses pour satisfaire vos instincts. Créatures adultères ! [1] De fait, je vois dans la ville discorde et violence : de jour et de nuit, elles tournent en haut de ses remparts. [2] Discernement psychologique de Jacques, l’un des trois disciples présents à la Transgfiguration et présents à l’agonie au Jardin des Oliviers, mais accompagnement spirituel par le psalmiste, dont chants et textes résument et partagent toute l’expérience humaine de l’échec, de la mort aux résurrections et aux soutiens miraculeux constamment reçus à temps, l’expérience par l’homme de lui-même et de son Dieu. Décharge ton fardeau sur le Seigneur :il prendra soin de toi. Jamais il ne permettra que le juste s’écroule. Les thèmes qui semblent attachés au Christ et donnent à notre prière son cadre. Ils arrivèrent à Carphanaüm et, une fois à la maison, Jésus leur demandait : »De quoi discutiez-vous en chemin ? ». Pauvres réponses. Jésus les reprend, don de la paternité et un des dons de la maternité : l’enfant qui nous éduque et nous rend aux vérités premières. Prenant alors un enfant, il le plaça au mieux d’eux (il y en avait donc un ou plusieurs dans la maison, qui est celle de la famille de Pierre ou de sa belle-famille, un des enfants de l’apôtre ? pourquoi pas ?), l’embrassa et leur dit : « Celui qui acceuille en mon nom un enfant comme celui-ci, c’est moi qu’il accueille. Et celui qui m’accueille ne m’accueille pas moi, mais Celui qui m’a envoyé ». Jésus sait le comble de notre conduite scandaleuse, ne pas accepter les enfants, ne pas les écouter, les accueillir, les chérir. Tout y est, de ceux – si fréquents – qui ne les « supportent », trop de bruits, trop spontanés, trop vivants, si peu aux normes de l’adulte qu’ils mettent en question… l’avortement aussi, et hélas ! Critères de nos sociétés, l’embarras autant que l’amour provoqués par la présence de l’enfant, par tout destin que nous ne savons pas, par cette preuve joliment administré que nous ne pouvons rien pour ce qui est essentiel : la vie, une vie… l’enfant enfin nous renvoit à notre responsabilité, puisqu’il dépend tellement de nous et cependant a droit à nous de naissance et inconditionnellement. A le vivre plus encore qu’à le réfléchir, ce n’est pas instinctif ni pour lui ni pour nous. – Le rose de l’enfance, le rose du Laetare, celui de ce lever du jour, maintenant, durent si peu, sont si parfaits qu’ils arrêtent tout pour que nous y soyons, en soyons. L'âge des autres nous vieillit-il ? pas celui de l'enfant.


[1] - lettre de Jacques IV 1 à 10 ; psaume LV ; évangile selon saint Marc IX 30 à 37

[2] - On est impressionné par les multiples et diverses manières d’exprimer la supplication, les comportements des impies, leurs ruses, leurs stratagèmes. Que de synonymes, que de tournures de phrases, que de cris et de plaintes inédits parsèment ce pasume ! Quelle verve, quelels inépuisable susbtilités dans l’expression de la détresse, du désespoir, de la peur, du tremblement et de l’épiuvante ! Les ressources sémantiques et littéraires du psalmiste sont inrarrissables. David, chantre de la prière et de la poésie, atteint ici des sommets proprement inégalés. Le terme …, dérivé de …, dominer et …, descendre, associé à …, mon discours, révèle l’état d’abattement moral du psalmiste, « dominé » par sa peur, son discours « s’affaisse ». Et de fait, le verset suivant évoque « la pression de l’impie » …, à l’origine de cet abattement. Ce n’est là qu’un exemple du maniement génial du langage biblique ; chaque vers, chaque phrase recèle des trésors de dextérité littéraire. Dans les premiers versets, David supplie de le sauver des griffes des méchants qu’il décrit par la suite. Il est tellement affolé, qu’il rêve d’avoir des ailes pour s’envoler comme une colombe, pour errer dans le désert, à la recherche d’un abri contre la tempête. Car l’insécurité règne dans la ville où la violence, l’injustice, le mensonge et la ruse font la loi. Les ennemis se cachent sous l’apparence d’êtres irréprochables qui se disent des amis, ce sont des hommes « comme vous et moi », « au-dessus de tout soupçons », avec lesquels on se plaisait à « savourer des secrets » (…) et à fréquenter la « maison de Dieu » (verset 15). Ces individus porteurs de mort méritent d’être enterrés vivants, car le mal est en eux. Certain d’être exaucé et de voir la chute du méchant, le psalmiste retrouve la sérénité en « rejetant son fardeau sur l’Eternel », puisque Dieu ne « permettra jamais que le juste chancelle » - Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit. NB les … indiquent des caractères hébraïques dont ne dispose pas ce clavier

sauf la prière - textes du jour

Lundi 20 Février 2012


Mais d’équilibre de fond qu’en Dieu et dans la prière… mais Dieu parle directement en nous par l’Esprit Saint, par la rencontre du Christ selon les évangiles, mais aussi par les autres, par les circonstances, le tout à recevoir sans hâte ni précipitation ni présomption… Le jour se lève tranquillement, le temps se rafraîchit, cycle des jours et des nuits, à la fois régulier mais vivant, pas rigidement fixé, des décalages de quelques minutes chaque jour. La netteté histoire des constellations, une étoile vers l’ouest, blanche, extraordinairement brillante en début de nuit. [1] Ce qu’il se passe après la Transfiguration… ce n’est pas Moïse et le peuple occupé au veau d’or, mais ce constant appel à Jésus guérisseur : Jésus, Pierre, Jacques et Jean, en rejoignant les autres disciples (d’ordinaire, c’est le mouvement inverse, les disciples à la recherche du Christ qui s‘est isolé pour prier), virent une grande foule qui les entourait, et des scribes qui discutaient avec eux. Il leur demanda : « De quoi discutez-vous avec eux ? ». Question en chemin, une autre fois, ils discutaient de leur hiérarchie. Question sur la route d’Emmaüs… J’ai demandé à tes disciples d’expulser cet esprit, mais ils n’ont pas réussi. On reste sur le plan d’un exercice professionnel. Exaspération du Christ, tempérament qui pourrait être violent ! alors qu’Il vient d’être transfiguré… « Génération incroyante, combien de temps devrai-je rester auprès de vous ? Combien de temps devrai-je vous supporter ? Amenez-le auprès de moi. » C’est vraiment l’homme qui parle. Situation très précise. Dès qu’il vit Jésus, l’esprit secoua violemment l’enfant : celui-ci tomba, il se roulait par terre en écumant. Un épileptique. Toute la psychologie de la Bible, et notamment du Nouveau Testament : la personne divine qu’est l’Esprit Saint. Révélation par bribes dans l’Ancien Testament, à achever plus complètement dans nos vies individuelles. L’essentiel est que cette Personne et ses dons nous sont donnés par le Christ, de la part du Père. La main du Christ, prenant celle de l’aveugle, à la station debout et pour marcher, le moment, la scène sont uniques, mais si souvent Jésus prenant la main relève, guérit, ressuscite en fait. Tout le monde disait : « Il est mort ». Mais Jésus, lui saisissant la main, le releva, et il se mit debout. La relation du Christ avec les siens, avec ceux qu’Il s’est choisis : quand Jésus fut rentré à la maison seul, avec ses disciples, ils l’interrogeaient en particulier. « La maison », cela revient souvent. Quelle était-elle et comment ? rien n’en est dit. Celle de la belle-famille de Pierre, à Capharnaüm ? Ainsi que du visage du Christ, du son de sa voix, nous ne savons rien de cette maison, sinon que nous pouvons l’aimer puisqu’elle a existé. Accueille les paroles de ma bouche, le murmure de mon cœur ; qu’ils parviennent devant toi, Seigneur, mon rocher, mon défenseur ! [2] Ainsi soit-il ! Précision utile : la sagesse qui vient de Dieu est d’abord droiture, et par suite elle est paix, tolérance, compréhension ; elle est pleine de miséricorde et féconde en bienfaits, sans partialité et sans hypocrisie. C’est dans la paix qu’est semée la justice ; qui donne son fruit aux artisans de la paix. – Grésil qui rend l’herbe vert amande.


[1] - lettre de Jacques III 13 à 18 ; psaume XIX ; évangile selon saint Marc IX 14 à 29


[2] - La suite de psaumes ajoutés dans les pessouqé dézimra de chabbat commence avec le numéro 19. Admirablement construit au plan littéraire, il a servi de référence aux rédacteurs des bénédictions qui précèdent le chema’ Israël, du matin et du soir. On y retrouve l’hommage que les anges et tous les éléments de la création rendent à la grandeur divine, ainsi que le triptyque classique : création, révélation, rédemption, qui apparaît aussi dans de nombreux textes liturgiques. C’est précisément de tryptique qui est mis en relief grâce à l’architecture de notre psaume. Dans la première partie (versets 2 à 7), l’univers tout entier chante la gloire di créateur ; le ciel, la terre, les astres, certes, mais aussi les jours et les nuits, en tant queentités de temps ; l’espace et le temps se confondent dans l’hommage rendu en silence au créateur de la lumière et de la chaleur nécessaires à la vie du monde. Mais Dieu a créé une autre lumière, autrement plus éclatante et plus flmaboyante que celle des astres : la lumière de la Tora. Le verset 9 nous dit que « la mitsva de l‘Eternel est lumineuse, elle éclaire les yeux ». La sagesse avec laquelle Dieu créa le monde est celle-là même qui présda à la révélation de la Tora . Les lois qui gouvernent la nature ont la même origine que celles qui conduisent l’homme sur le chemin de la droiture. C’est là le thème de la deuxième partie du psaume : versets 8 à 10, un joyau d’hramonie littéraire, comme pour dire que l’harmonie du cosmis se reflète dans une harmonie encore plus parfaite, celle de la Tora. Voyons comment : chacun de ces trois versets comprend deux hémistiches de cinq mots chacun, dont le premier désigne un aspect de la Tora, le deuxième le nom de Dieu et les trois derniers des qualificatifs. Nous avons ainsi, en apposition, les mots Tora = loi, ‘édout = témoignage, piqoudé = injonctions, mitsva = ordre, yr’at = craainte de, et michpeté = jugement. Rachii fait relarquer que le nom de Dieu marque à chaque fois le cinquième mot : allusion donc aux cinq Livres de la Tora. Tandis que le midrach (choh’ér tov) voit dans les six hémisstiches une référence aux six Traités de la Tora orale. La troisième partie du psaume est une prière dans laquelle le poète demande à Dieu de le protéger contre les transgressions de la Tora qu »’il pourrait commettre, volontaurement ou involontaurement, brisant ainsi l’harmonie du monde et celle de la parole divine, source de salut. Le triptyque est ainsi complet : création, Tora, salut !Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit.

dimanche 19 février 2012

je saurai que tu m'aimes - textes du jour

Dimanche 19 février 2012


Prier… [1] un décès dont l’approche avait été si pudiquement et virilement tue, introduisant en totalité à une figure exceptionnelle par sa proximité à tant de gens, de pays, de sujets, par son ouverture et sa chaleur même en de silmples échanges de messages informatiques, visage et cœur se devinaient, accompagnement et échange par qui avait su mener une vie rétrospectivement d'une continuité étonnante d’intelligence et d’altruisme, de sens de la responsabilité… un film tiré d’un très grand roman : analogies, réminiscences, visages, l’actrice-héroïne elle-même discutée avec qui m’importa tant ou m’importe plus encore, les spectacles inspirant du dialogue, impressionnant ou avivant autant qu’ils racontent, dépaysent et restituent : la passion, le désir, le mal-être provoquent, créent quand même l’amour et la réconciliation qui ne sont qu’apparemment de la pitié et finalement vient la communion, la blessure devient accueil et aveu… nos vies… ma vie située parmi tant d’autres vécues, réelles ou vraisemblables, psosibles. Dieu nous choisit dans notre itinéraire – celui que d’ailleurs Il nous donne ou permet, errances et docilités… Dieu nous invente et nous retrouve, Dieu nous cherche, Dieu un et multiple, Christ à l’œuvre traitant à la fois la foule, un malade lui arrivant inopinément et les irréductibles de l’hostilité. Trois dialogues à la fois, trois tentatives de conversion, l’une spectaculaire. Tant de monde qu’il n’y avait plus de place même devant la porte… des gens qui lui amènent un paralysé porté par quatre homme. Comme ils ne peuvent l’approcher à cause de al foule, ils découvrent le toit au-dessus de Jésus, font une ouverture et descendent le brancard sur lequel était couché le paralysé… quelques scribles qui raisonnaient en eux-mêmes… l’homme se leva, prit aussitôt son brancard et sortit devant tout le monde. Jésus est parole, puissance, discernement. Il est souverain et référence dans cette foule, dans la foi des gens, dans la haine de la hiérarchie sociale et religieuse du moment, dans ce malade dont nous ne savons que la maladie et la guérison. Il est souverain face aux pensées, au péché, à la maladie. Il répond dans tous les registres, le spirituel, le mental, le physique. Celui qui nous rend solides pour le Christ, dans nos relations avec vous, celui qui nous a consacrés, c’est Dieu ; il a mis sa marque sur nous, et il nous a fait une premirère avance sur ses dons : l’Esprit qui habite nos cœurs. Hiératisme d’un enseignement et d’une théologie, rôle et sérieux de l’Apôtre et de l’Eglise, disant un homme qui fut reconnu Fils de Dieu en son temps, et qui était Dieu fait homme, ce qui confirma cette expérience collective unique du peuple d’Israël pendant les millénaires l’ayant précédé : mais moi, oui, je pardonne tes révoltes, à cause de moi-même, et je ne veux plus me souvenir de tes péchés. En quel temps spirituel sommes-nous maintenant ? sans référence, ni guérison, enkysté dans la foule de notre incroyance et de notre péché. Le temps de la rémission, de la prière, de l’espérance. Nous sommes contemporains, je suis contemporain des porteurs du brancard et je rencontre l’incrédule qui n’ose espérer ou qui ricane. Mais toi, Seigneur, prends pitié de moi et je saurai que tu m’aimes. [2] Prends pitié de nous.


[1] - Isaïe XLIII 18 à 25 passim ; psaume XLI ; 2ème lettre de Paul aux Corinthiens I 18 à 22 ; évangile selon saint Marc II 1 à 12

[2] - Dieu prend soin des malades et des malheureux ; il les guérit, les protège, les nourrit et les rend heureux. David parle pour lui-même, mais asusi pour tous ceux qui sont dans la même sotuation. Il avait été malade et souvent poursuivi par des ennemis qui voualeint sa disparition, sa mort. Même ses amis, avec qui il croyait être en paix (ich chélomi) et en qui il avait toute confiance, « ont déviré sa chair ». Et puis il a bénéficié des faveurs divines, il lui rend hommage. C’est son comportement irréprochable qui lui a valu d’être sauvé et d’être constamment « debout devant l’Eternel ». – Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit.

vendredi 17 février 2012

ils ne virent plus que Jésus seul avec eux - textes du jour

Samedi 18 Février 2012

06 heures 40 + J’ai cru m’éveiller vers cinq heures et demi… peut-être. Lever pour constater que six heures et demi approchait. Mon idée d’hier soir ne me quitte ni ne m’obsède, simplement et posément voir si la réalisation est possible, sans rien changer de ce programe de travail permis par l’absence de mes aimées. Expérience encore une fois mais si nette hier soir de ce qu’au-delà de la foi, de l’espérance et de la charité, il y a ce consentement raisonnable et serein qu’il nous est donné de formuler à la proposition d’un événement – en l’occurrence minuscule, dérangeant et inattendu : un tiers introduit depuis la messe du soir dans le dîner convenu chez mon cher Denis M. à la suite de la liturgie. Tiers étonnant puisque s’avouant psychopathe et suivi quotidiennement en hôpital spécialisé que je connais et qui est cafardant, mortuaire au possible, l’homme de dix ans mon cadet, vie handicapée, célibat forcé après une enfance et une adolescence qu’il dit avoir été dissolues comme pour expliquer une soudaine catastrophe intime lui ayant fait renoncer à des études supérieures de commerce déjà entamées sans difficulté… semble heureux et l’est probablement. Une liberté intérieure. Libre chaque après-midi, résidant à Vannes, pointant donc tous les matins, entretiens psychothérapeutiques, travaux manuels et sports, poli et tranquille. Des difficultés d’élocution, une présence étrange. Et c’est cette présence – humaine, avariée, pas insidieuse – quia cristallisé quelque chose dans ce que j’amassais ces derniers temps de révolte et de pitié pour notre pays, et pour tant de vies. Je me suis dit, au lieu de laisser mon ami simplement changer de commensal, puisqu’ici j’avais et j’ai du travail, tant d’écriture et tant de rangements et mises en ordre aussi – point chronique et sursaut pour que l’aplomb de la maison et l’accueil de mes aimées se fassent bien – que je pouvais me laisser aller, que peut-être ce serait une bonne action envers ce semi-inconnu, disant m’avoir déjà vu à la messe où nous allions en trinité quand avant sa retraite Denis M. y célébrait comme recteur dessservant, une bonne action envers ce dernier qui l’y conviait. Je me suis laissé faire. La foi n’est pas pour moi une adhésion à un corpus, mais la constatation que Dieu organise et accompagne nos vies, qu’Il peut nous donner même la grâce de lire notre vie selon sa providence, même si apparemment tout est raté, médiocre, reste à faire. Accompagnement, et espérance de l’aveugle pris par la main et qui verra. Ce qu’il n’a jamais vu et avait peu imaginé… Prier pour cet inconnu, prier pour tous ceux qui se rencontrent ou se rencontreront… et c’est aujourd’hui une double évocation, les apparitions de Lourdes et le récit de la Transfiguration [1], des anticipations, une percée de la réalité en totalité dans les nuages et fragments de cette réalité quotidienne que nos sens infirmes perçoivent maladroitement. J’écris mal et bafouille… que ceux avec qui, en pensée, je partage ce moment et ce mouvement sachent surtout qu’à leur manière et tels qu’ils sont, comme tel que je suis, ils peuvent rencontrer et éprouver cette simplicité immédiate de Dieu nous accompagnant, nous guidant instant par instant, nous pouvons lâcher le volant, marcher, abandonner nos repères et nos préalables. Tout sera mieux, plus facile, tout nous correspondra, nous serons – enfin – à la hauteur ou au niveau, simplement dans les pas que Dieu nous…


J’avais été frappé par la conclusion de la messe, hier soir : Que la grâce de cette communion, Seigneur, saisisse nos esprits et nos corps, afin que son influence, et non pas notre sentiment, domine toujours en nous. Je n’ai pas le temps ce matin d’interroger Thomas d’AQUIN sur son commentaire du psaume proposé en fragments aujourd’hui. J’y viendrai plus tard. La mise en regard du texte, de ses traductions diverses et de ce qu’un rabbin de maintenant [2]et un docteur de l’Eglise médiévale à son apogée en retirent, tandis qu’âme et esprit du simple que je suis reçoit au premier degré, applique à tâtons et surtout se sent reçu. Hier soir, à mes deux commensaux, j’ai surtout dit cet optimisme qui ne me quitte jamais, même et surtout en pleine dépression, au fond de la tristesse que le gâchis du monde et mes inconsistances m’infligent. Seigneur, au secours ! Il n’y a plus de fidèle ! La loyauté a disparu chez les hommes. Entre eux la parole est mensonge, cœur double, lèvres menteuses. Vrai et faux : il y a latente une telle authenticiét chez nos contemporains, il y a de telles soifs, démunis mais loyaux, attendant, voulant… Les paroles du Seigneur sont des paroles pures, argent passé au feu, affiné sept fois. Toi, Seigneur, tu tiens parole, tu nous gardes pour toujours cette engeance. Tu fais mieux : tu l’atteins, la transforme, la rend à elle-même. Transfiguration à laquelle, tous, nous sommes appelés. Obsession de saint Jacques, ou épreuve vécue : mise en garde trop forte ? Les humains sont arrivés à dompter et à domestiquer toutes les espèces de bêtes et d’oiseaux, de reptiles et de poissons ; mais la langue, aucun homme n’est arrivé à la dompter, vraie peste toujours en mouvement, remplie d’un venin mortel et qui ne nous fait pas nous comprendre les uns les autres : Babel. Voyez encore : une toute petite flamme peut mettre le feu à une grande forêt. Contagion pour le pire, mais possible contagion, aussi, surtout, pour la meilleur. Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean, et les emmène, eux seuls, à l’écart sur une haute montagne. Et il fut transfiguré devant eux. … Soudain, regardant tout autour, ils ne virent plus que Jésus seul avec eux. En descendant de la montagne, Jésus leur défendait de raconter à personne ce qu’ils avaient vu, avant que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts. Et ils restèrent fermement attachés à cette consigne, tout en se demandant entre eux ce que voulait dire : « ressusciter d’entre les morts ». Ils l’interrogeaient, questions absurdes, d’époque, enserrement de nos esprits dans notre temps et dans notre condition. Les Apôtres ont bien senti que le nœud de tout était la prière, ils en demandèrent la manière et l’emploi au Christ, mais ne le surent et e s’y adonnèrent qu’ensuite : ce fut alors la Pentecôte. Une toute petite flamme. L’enfant, l’âme, l’espérance, la prière. Une vie de prière ? oui mais autrement qu’en temps passé et en corps, esprit crispés. La vie ! par les moments, brefs et hors de toute chronologie et mesure, où Dieu nous effleure de son invitation, de sa présence donnée.

07 heures 37 + Juste les premiers chants d'oiseaux et le ciel passe de l'absence noire à un début de présence, cela commence par une habitation de l'obsurité se gonflant lentement de ce qui ne s'appelle pas encore la lumière. Cet oiseau, détaché du premier groupe des répons et chanteurs, épèle tranquillement cette action de grâce ou peut-être et plus simplement encore, il dit au jour à venir et maintenant, qu’il est là, présent, vivant, de nouveau.


[1] - lettre de Jacques III 1 à 10 ; psaume XII ; évangile selon saint Marc IX 2 à 13

[2] - Il est difficile de rester pur dans une société dépravée, corrompue, où se font rares les individus dignes de confiance, honnêtes et loyaux, où règne la loi des plus forts, des plus malins, des plus rusés, rompus au double langage comme s’ils avaient deux cœurs, persuadés que leur dextérité verbale leur confèrera la suprématie et que Dieu lui-même n’y peut rien rien (verset 5). Mais contre cette génération corrompue par le déétournement de la vocation du langage, l’arme la plus efficace est la parole divine (verset 7) dont la pureté absolue a le pouvoir de protéger ceux qui sont pris au piège (verset 6) des paroles doucereuses des flatteurs. Récité à chemin ‘atséret le huitième jour de souccot, en raison de son titre, … ‘al hacheminit = sur l’octave, mas aussi paarce que ce dernier pèlerinage de l’année effectué à Jérsualem, le peuple va retourner dans le monde tous les jours où il devra s’affronter à l’injustice, la corruption, la tromperie… Il est bon auparavant de croire que les forces du bien, la pureté de la parole divine finissent toujours par l’emporter. Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit. – Adéquation saisissante avec ce que nous vivons en campagne électorale. Transposition des remèdes, évidemment pas possible pour une société déchristianisée… mais peut-être cet état zéro de la foi collective peut mener à autre chose qu’aux superstitions et aux totalitarismes récurrents, dont d’autres époques, nominalement religieuses, n’ont pas été préservées, au contraire… autre chose d’équilibré et proche de la vie intérieure, chacun concourant à tout, au lieu d’être façoné et dominé, meurtri par tout….

jeudi 16 février 2012

toujours on fera la mémoire du juste - textes du jour

Vendredi 17 Février 2012


La distance physique, la séparation – pas celle de la mort qui rend le disparu intérieur et disponible à nous-mêmes, malgré l’évanescence et la précarité de tout souvenir quand il est global et non d’un seul fait ou d’une parole – montrent que l’amour a besoin de la présence physique. Séparé de ma femme et de ma fille, quoique nous communiquions par téléphone, je ressens avec peine la moindre communion : la solitude ne me pèse pas du tout, mais l’absence de contact avec qui j’aime. Même si parfois, souvent cela rape ou ne correspond pas à l’idéal ou à mes pulsions, c’est ce contact qui est décisif et qui augmente tout sans cesse… La « trouvaille » divine, l’incarnation du Fils de Dieu a cette dilension psychologique pour ce que nous en vivons. Le chrétien ne vit pas assez, je ne vis pas vraiment la dimension sacramentelle de son mouvement religieux, spirituel. – Prier… [1] l’extrait d’évangile proposé aujourd’hui semble disparate, le choix de Dieu, le choix du Christ est absolu, sa venue – alors même qu’il s’adresse à ses disciples et leur est présent, partage leur existence comme eux partagent la sienne – n’est pas datée. Celui qui perdra sa vie pour moi et pour l’Evangile la sauvera… si quelqu’un a honte de moi et de mes paroles… le Fils de l’homme aussi aura honte de lui… Propos adressés à la foule que Jésus appelle explicitement – le suivre, mais à quel prix, d’autant que le Christ ne manque pas une occasion de prophétiser sa passion et sa mort, même si c’est pour affirmer sa résurrection et donc la nôtre, également à venir – propos adressés à cette génération adultère et pécheresse tandis que nous, moi dans ma vie, je souffre davantage de moi-même, des circonstances, des accidents de parcours, du fonctionnement de notre société que vraiment pour l’Evangile, son annonce et ma foi au Christ. Alors… Tu vois bien que sa foi était à l’œuvre avec ses actes, et ses actes ont rendu sa foi parfaite… L’homme de bien a pitié, il partage ; il mène ses affaires avec droiture. [2] Réponse, ainsi, peut-être à ma question : faire le bien, me conduire… celui qui n’agit pas, sa foi est bel et bien morte. Ora et labora.


[1] - lettre de Jacques II 14 à 26 ; psaume CXII ;évangile selon saint Marc VIII 34 à IX 1

[2] - Ce psaume est entièrement voué à l’éloge de celui qui craint Dieu et qui respecte ses commandements. Il jouit de la considération de toute sa génération, fera fortune et se maintiendra toujours sur sa bonne voie. Le craignant Dieu est celui aussi qui fait du bien autour de lui, a pitié d’autrui et prête de l’argent à celui qui est dans le besoin. Il ne craindra pas l’avenir et restera confiant en Dieu. Après la fortune, il acquerra les honneurs tandis qu’à l’opposé, les impies vivront dans l’irritation et perdront tout espoir.Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit.

pour vous, qui suis-je ? - textes du jour

Jeudi 16 Février 2012


06 heures 51 + Je m’éveille pour ressentir un intense cafard, une dépression qui ne tient pas à moi, qui ne m’est pas particulière mais dans laquelle je suis immergé. Il me semble que c’est celle de notre pays entier, du monde entier. Ce matin, la nuit encore, le silence, mais il ne fait pas froid, le jour, la lumière, la vie sont latents. Notre époque, le monde n’ont pas en ce moment la magie-réalité (cette magie-réalité dont l’enfant, notre fille, a tant conscience en distinguant bien d’ailleurs ce qui n’existe pas de ce qui existe mais en sachant habiller, vêtir, colorer la réalité, la faire sienne, précisément parce que la magie est souhaitée, le bonheur et l’amour sont des vérités, une constante ambiance, come in utero le liquide amiotique… je suppose). La Grèce a donné – non pas un signal – mais l’exemple, la prophétie de ce que nous allons tous devenir, déchaînés de désespoir, inertes sous des médications stupides. Le cri grec : personne ne veut plus de nous, des pays de la zone euro ne veulent pas de nous… L’anti-accueil, quand à tour de bras et sans maturité, sans doute selon une stratégie qui n’était pas vraiment européenne mais dictée par une Amérique en rechange de lecture du monde et des événelents… nous avons accueilli les revenants de l’Europe centrale de l’Est… Hier, « attendant » le moment télévisé où serait enfin avouée une candidature qui ne fit de doute que pendant les quelques semaines où d’une part il sembla que le président sortant serait éliminé dès le premier tour et où d’autre part il apparut que la majorité, elle aussi sortante, avait enfin un réflexe de lucidité : se chercher un autre champion… je « tombais » sur un autre débat, François BAYROU, détendu quoique jouant un rôle de composition, comme désormais ? ou depuis longtemps, tout politique « sur un plateau » mais le point n’est pas là. Un intervenant évoqua la Pologne, par qui, factuellement, la guerre mondiale commença et par qui aussi – l’élection d’un pape venant de ce pays – commença le dégel soviétique. Les signes sont clairs, autant qu’ils le furent dans les années 1913-1914 ou à partir de Tchernobyl, les signes d’un monde qui change parce que ce qui est mal fichu, ne peut à la longue tenir. Changer pour le terrible, changer pour l’inconnu, changer… irrépressiblement. Mais aujourd’hui, au contraire, rien ne change… tout empire, continue, continue… Cafard que m’a collé l’évidente tristesse d’un homme en impasse, pitoyable, contraint de jouer un rôle, de continuer une vie dont il ne peut plus assumer les conséquences : écran censément en couleur, mais acteur et fond de décor, noir sur noir, noir nuit. Mais tout autant cafardante, ces images du principal concurrent, à Rouen, milieu et paysage que je connais bien… solitude et fausses lumières de la scène, trop grande et déserte, salutations à l’aveugle, éblouissements mutuels de l’artifice de tous… ces salles du Zénith dans chaque ville, celle de la Villette en 2002, celle de Nantes en 2007, la politique-théâtre, jamais en plein air, les foules allant à de GAULLE des années 50 à 70 étaient en plein air, nos papes aussi appellent le rassemblement en plein air. La laideur de François HOLLANDE, à laquelle il ne peut rien, et qui peut devenir lumière dans des conditions et à des conditions que je ne sais pas : de GAULLE entre deux âges ou MITTERRAND jeune, les photos qui enlaidissent, la beauté qui vient de nous et va à l’autre, signe alors que quelque chose passe et que l’acteur et l’applaudisseur ne sont plus qu’un. Cela arrive, je l’ai vécu, au théâtre, en politique, en amour, la banalité qui devient splendeur, la joliesse qui devient médiocre. Cette dépêche : OBAMA fait campagne pour le « made in America », c’est-à-dire que le mondialisme n’est plus révéré qu’en mécanique financière – la contagion stratégique d’un théâtre à l’autre, les trainées de poudre d’un sujet belligène à un pays malade, Syrie, Iran, élection pour la dictature en Russie – mais qu’il n’est plus. Chacun organise et souhaite son protectionnisme. Il n’y a plus que des soubresauts de mourant ou de grand blessé. Il y a le chacun pour soi, la différence de plus en plus grande entre le dire et le fait, la règle et la réalité, mais le droit, la convention, la négociation, le consensus sur le fond… ont disparu. Le cadre est sans toile. … Et à l’assaut ces images mentales qui me viennent, la Syrie et Homs, Dakar et l’acharnement d’un vieillard, d’une famille, ma chère Mauritanie entre sécheresse, dictature, dialogue pourtant entre la misère et l’ingéniosité d’une brutalité mentale. De là-bas, les voix sont plus chaudes et vraies que les nôtres, que la mienne, elles sont nues, elles sont tellement humaines, vivantes, je suis si composé.
Oui ! la soif de bonheur, la capacité de beauté, le cadre de notre planète, le bouquet de nos histoires nationales, les passions amoureuses latentes partout entre hommes, femmes, vieillards, enfants restent cdisponibles, toutes nos forces sont là… mais personne pour susciter, allumer, déclencher. L’exemple grec est celui d’une dépression psychologique collective – a-t-il des précédents mondiaux ? je ne dis pas nationaux : la déprime allemande des années 20. C’est cela notre problème. Nous sommes enfermés et impuissants parce que nous n’avons pas ou nous n’avons plus le terreau secrétant des élites et des militances. Bien à tort – tant j’étais déjà supplicié par la tristesse contagieuse du président-candidat, désormais vêtu et cravaté de noir sur chemise blanche, costume désastreux – je me suis endormi en parcourant deux livres, l’un inattendu, que je pensais érotique et qui est pire que malsain, des textes sans doute vécus sur le sado-masochisme, document littéraire incontestable et exceptionnel, avec en référence l’autorité de Gilles DELEUZE et la préface de Pierre BOURGEADE [1], l’autre acheté dans l’après-midi, que je croyais informatif selon un titre paradoxal [2], l’est sans doute mais poursuit la vengeance d’une mère et d’une fille rendues célèbres par l’anecdote du Sofitel, exemple dramatique de la responsabilité individuelle en politique vis-à-vis de l’ensemble d’une nation : des vies personnellement déréglées collent la scoumoune à tout un peuple. – Solution que j’essaie de faire comprendre et partager, et qui n’a rien de génial : l’Europe en solidarité et en imagination, remède à ce qui a été sciemment gâché par défaut de vigilance des peuples et banalisation des carrières politiques, pas même réglées ni serties comme celles des professions libérales, pas même sanctionnées par les cadres techniques et commerciaux régissant l’entreprise, la production, la vente, le marchéage… solution, créer… la Genèse… solution, chacun à l’ouvrage tout de suite… solution, l’espérance active. Le grand déblayage est à faire en chacun de nous. Pour que tant d’erreurs, tant de noirceur, tant de laideur (je mets à l’égal de la laideur de tant de visages masculins à droite comme à gauche, persistant à se montrer et à sourire, celle des femmes jouant le double jeu de la parité, de l’égalité, du nivellement, de la ressemblance pour le jeu de rpoles dans la polotique ou dans la direction de l’économie ou dans les accaparements de ka scène médiatique en politique, peut-être pas laides mais jouant trop faux, jouant… Valérie PECRESSE, allant comme longtemps Michèle ALLIOT-MARIE, de ministères en portefeuilles, toujours actrice, la femme qui veut plaire sinon plus, la responsable politique et gouvernementale… les salles de presse, les communications, l’amenuisement de tous, candidats, journalistes, écrivains, commentateurs, comme si tous étaient condamnés à refaire et redire scenarii et textes dont chacun sait qu’ils ne vont plus, qu’ils sont décalés, qu’ils n’attirent plus personne. Recroqevillés, les chalands sont ailleurs. Il y a cela tandis que le jour ne se lève pas encore, il y a ces images d’Athènes, il y a ce taux de chômage chez les jeunes Espagnols, il y a cette vieille dame, tombant à la renverse quand son mari pousse la porte derrière laquelle elle était allée et qui conclut sa vie dans une sorte de désabusement déjà dit, un mariage et des enfanst non souhaités mais sans alternative, un vieil homme survivant psychiquement parce qu’il s’est entouré de lambeaux de rpeves si oyrs d’amiurs adolescents jamais consommés mais dont le souvenir l’habite encore et dont la réalité sourd parfois de ses récits, et enfin ma petite fille si aimante, contenant ses larmes au moment où va commencer notre séparation de quelques jours, grands parents là-bas, veille des chiens, de la maison, travail à ce clavier ici. La misère et le sourire de l’homme, l’eau des larmes et leur brillance. Les grandes journées des renaissances tant attendues, les peuples, les gens, les amis, la fratrie d’élection plus encore que de sang, l’étonnement…

07 heures 32 + Prier ainsi, tel que je suis, tel que je ressens…effet des choses, des événements, de l’information, de l’heure qu’il est… [3] belle leçon d’équilibre de mon vieil ami, plus qu’octogénaire, disant la messe hier soir pour le monde et pour nous. Jésus prit l’aveugle par la main… seul épisode où les ceux hommes cheminent ainsi, mais le toucher de la main, la prise e main pour des relevailles est fréquente dans les évangiles, et notamment celui de Marc, le geste de la résurrection… la belle-mère de Pierre… la fille de Jaïre…aussitôt elle se leva. … Tu es le Messie… mais que faut-il entendre ? les Apôtres, Pierre le premier, chacun de nous ce matin, aujourd’hui, scandalisés. Pour la première fois, il leur enseigna qu’il fallait que Le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, les chefs des prêtres et les scribes, qu’il soit tué… pas nous, lui. La souffrance, le mal, l’horreur, Dieu les prend à son compte, les « ardoises » – dont il est tant question ces semaines-ci, les bilans désastreux – tout cela insupportable nous est enlevé. Le gâchis, nous en sommes débarrassés. Nécessité ? il fallait que… non ! logique de l’amour, logique de la rédemption, logique de la création, logique de Dieu, logique de l’incarnation et de l’épousaille de Dieu avec l’homme. Pierre, l’Eglise, nous… Tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. … Passe derrière moi, Satan. Déblaiement et vigilance en conséquence, pastorale de Jacques : quand vous marquez des différences entre les personnes, vous commettez un péché et cette Loi vous dénonce comme coupables… la loi du Royaume, celle qui est dans l’Ecriture : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. … Dieu, lui, n’a-t-il pas choisi ceux qui sont pauvres aux yeux du monde ? … Qui regarde vers lui resplendira, sans ombre ni trouble au visage. Un pauvre crie ; le Seigneur entend : il le sauve de toutes ses angoissses. [4] Prions, travaillons, reposons-nous… notre confiance et notre espérance qui ne posent alors plus qu’une question, celle que nous croyons inspirée du monde et de sa misère, la misère que nous infligeons au monde et à autrui, celle en réalité que Dieu nous pose : chemin faisant, il les interrogeait : « Pour les gens, qui suis-je ? » … « Et vous, que dites-vous ? pour vous qui suis-je ? » Un de mes amis d’enfance, retrouvé il y a seulement quelques années, Jésuite et ordonné il y a longtemps, marié et père de famille, compagnon du Père Joseph pour le Quart-Monde… a su poser la question aux plus précaires et dépourvus dont il s’ « occupe » à longueur de vie, habitant parmi eux avec femme et enfants. Les réponses, au cours d’un rassemblement discret avec de grands témoins d’humanité, de religion, de philosophie, témoins qui écoutaient et questionnaient mais n’exposaient rien, les réponses sont admirables, remarquables… les nôtres sont convenues, petites… Réponses que mon ami ne m’a pas récitées, qu’il me communiquera peut-être comme à d’autres, mais il en était, sans verbiage ni paternalisme, sidéré. La vérité et le cœur de l’homme – l’une et l’autre dépouillés – vont ensemble. Amen.
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[1] - Annick FOUCAULT, Françoise Maîtresse ( Digraphe . Avril 1994 . 185 pages) acheté au Printempsle grand magasin, à sa parution, alors que je devais n’être que de passage puisqu’ambassadeur résidant au Kazakhstan : je ne l’avais pas ouvert…

[2] - Anne MANSOURET, Chroniqued ‘une victoire avortée (éd. Jean-Claude Gawsewitch . Janvier 2012 . 178 pages)

[3] - lettre de Jacques II 1 à 9 ; psaume XXXIV ; évangile selon saint Marc VIII 27 à 33

[4] - Mieux que n’importe quel commentaire, le midrach suivant, tiré du choh’er tov, fait ressortir le sens profond de psaume : il est écrit dans l’Ecclésiaste (3.11) « il a fait tout, excellemment, en son temps « ; tout, signifie que tout ce que Dieu a fait est bien, comme le psalmiste le dit par ailleurs (psaume AO4.24) « … Toutes les œuvres sont faites avec sagesse ». A ce propos, David dit à Dieu : quel profit peut tirer le monde de la folie : les fous sont objet de railleries ; cela te plaît-il ? Dieu lui répondit : tu cririques la folie ; et bien, viendra le moment où tu en auras besoin ! Quand David, poursuivi par Saül, se réfugia chez les Philistins, la famille de Goliat voulut le tuer. David implora Dieu qui lui demanda ce qu’il souhaitait. David lui dit : donne-moi de cette folie que tu as créée. Dieu lui rétorqua : ne l’avais-tu pas dénigrée ? Mais je vais quand même te l’accorder. David simula alors la folie ; il se mit à écrire sur les murs que le roi Akhich de Philistie lui devait de l’argent, ainsi que son épouse et sa fille. Ces dernières perdirent tout à coup la raison. Quand on emmena David auprès du roi pour le faire tuer, Akhich s’exclama : n’y a-t-il pas assez de fous dans mon palais pour que vous y ajoutiez celui-ci ? David fut alors « chassé et s’en alla » (verset 1) ; il composa alors ce poème alphabétique qui commence par « je veux bénir l’Eternel en tout instant » = pour tous les instants de sagesse et les instants de folie. Comme pour tous les psaumes, cette louange de Dieu reste malgré tout assez générale pour être prononcée par un individu ou par tout Israël après avoir échappé à un danger quelconque. Les mots-clés employés sont, à cet égard, on ne peut plus significatifs : « je recherche Dieu », « ceux qui recherchent Dieu », « il me délivre de toutes mes angoissses », « de tous leurs malheurs, il les délivre », etc… Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit. – Ce que rapporte Claude Brahimi, ajout de la tradition juive ou inspiration libre des livres sur David : ceux de Samuel et des Rois, si je ne me trompe… est étonnant d’adéquation à ce que notre époque, notre monde sont en train de vivre. Nous ne nous en tirerons pas logiquement, mais tout autrement…

mercredi 15 février 2012

Jésus prit l'aveugle par la main - textes du jour

Mercredi 15 Février 2012


Rien que la pensée de mes deux aimées absentes, mère et fille, les adieux réitérés de celle-ci, les mots de celle-là au téléphone tout hier soir, me structure, me redresse, me donne toutes forces. L’amour, bien davantage que la mémoire, le désir ou l’habitude, invention et pratique divines, clé de notre ressemblance au Créateur, Dieu-Trinité. Avant de me remettre à ces papiers-cadres, le discernement électoral, en méthode, bon sens, mais aussi en réserve du domaine propre au sacré et à la foi… prier…[1] Il ne reprend pas sa parole. Il prête son argent sans intérêt, n’accepte rien qui nuise à l’innocent. Qui fait ainsi demeure inébranlable. [2] Accord de l’apôtre avec le psalmiste… l’homme qui se penche sur la loi parfaite, celle de la liberté et qui s’y tient, celui qui ne l’écoute pas pour l’oublier, mais l’applique dans ses actes, heureux sera-t-il d’agir ainsi… La suite des guérisons opérées par Jésus, selon saint Marc en tenant le récit soit de Pierre soit que lui-même déjà dans le groupe (le jeune homme nu au drap au moment de l’arrestation du Christ… toujours cette recommandation de ne pas propager la nouvelle. Manière très physique de Jésus avec le sourd-muet, puis avec l’aveugle. Mais ici, nous pouvons nous assimiler au miraculé : est-ce que tu vois quelque chose ? – Je vois les gens, ils ressemblent à des arbres, et ils marchent. – Ne rentre même pas dans le village. Et Jésus s’y est repris à deux fois… On lui amène un aveugle et on le supplie de le toucher. Comme avec le sourd-muet, l’isolement, le tête-à-tête, pas de dialogue préalable… le toucher de Dieu, ce n’est pas la fresque de la Sixtine, du bout du doigt… Jésus prit l’aveugle par la main. Je ne crois pas qu’il y ait un tel moment dans les évangiles… et le conduisit hors du village. Il lui mit de la salive sur les yeux et lui imposa les mains. Il lui demandait… Puis Jésus, de nouveau, imposa ses mains sur les yeux de l’homme ; celui-ci se mit à voir normalement, il se trouva guéri, et il distingua tout avec netteté… On lui amène un sour-muet [3], et on le prit de poser la main sur lui. Jésus l’emmena à l’écart de la foule, lui mit les doigts dans les oreeilles ; et, prenant de la salive, lui toucha la langue. Puis, les yeux levés au ciel, il soupira et lui dit : « Ouvre-toi ». Ses oreilles s’ouvrirent ; aussitôt sa langue se délia, et il parlait correctement… L’incarnation est concrète, décisivement trangible. La salive, quoi de plus intime… à prendre et à vivre, au pied de la lettre, donc, l’affirmation insistante, reprise à deux fois : Ceci est mon corps livré pour vous… ceci est mon sang versé pour vous. Jacques témoigne avant de nous laisser aller pour aujourd’hui : la parole de Dieu semée en vous, elle est capable de vous sauver. Ainsi soit-il


[1] - lettre de Jacques I 19 à 27 ; psaume XV ; évangile selon saint Marc VIII 22 à 26

[2] - Ne pénètre pas qui veut, dans l’intimité de Dieu. Les qualités requises sont nombreuses ; David en énumère onze, selon nos sages que l’on peut classer de la façon suivante : celles concernant le comportement général de l’homme en action et en pensée (verset 2), celles régissant les rapports de l’homme avec son semblable (versets 3 et 4), celles concernant ses rapports avec Dieu (fi du verset 4), celles enfin portant sur les biens matériels et l’argent (versets 5 et 6). Un très beau midrach nous enseigne que les 613 commandements prescrits à Moïse ont été réduits à 11 par David, à 6 par Isaïe et à 3 par Michée. Cela ne signfiie évidemment pas que les mitsvot ne doivent plus être respectées, mais qu’on peut en résumer l’essentiel à quelques principes de base du comportement moral et religieux.Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit. – Le chrétien, évidemment, à la suite du Christ et selon sa parole-même à un « docteur de la loi », résume et condense encore davantage que les prophètes : un seul commandement et celui qui lui est semblable.


[3] - médité vendredi 10 : évangile selon saint Marc VII 31 à 37

mardi 14 février 2012

pas de nous, mais de Dieu - textes du jour

Mardi 14 Février 2012


Prier… [1] la colère… le message circulaire d’une candidate à la présidence de notre République, le témoignage passionné et vrai de qui m’est chère et en qui je crois… le chemin de la foi et de la prière est plus encore entre les récifs et dans les épines du scandale que nos consciences éprouvent devant la bêtise, le cynisme et la violence aux âmes… la poltiique en est malheureusement un territoire… Dans toute maison où vous entrerez, dites d’abord : « Paix à cette maison ». S’il y a là un ami de la paix, votre paix ira reposer sur lui ; sinon elle reviendra sur vous… Là, guérissez les malades, et dites aux habitants : « Le règne de Dieu est tout proche de vous ». Puisse, Seigneur, cela être ! C’est en manifestant la vérité que nous cherchons à gagner la confiance de tous les hommes en présence de Dieu… Car le Dieu qui a dit : la lumière brillera au milieu des ténèbres a lui-même brillé dans nos cœurs pour faire resplendir la connaissance de sa gloire qui rayonne sur le visage du Christ. Mais ce trésor, nous, les Apôtres, nous le portons en nous comme dans des poteries sans valeur ; ainsi, on voit bien que cette puissance extraordinaire ne vient pas de nous, mais de Dieu. Les disciples envoyés par le Christ deux par deux devant lui dans toutes les villes et localités où lui-même devait aller. … N’emportez ni argent, ni sac, ni sandales, et ne vous attardez pas en salutations sur la route. Méconnaissance du monde, de la réalité d’une Création pervertie ? au contraire, puisque Jésus est venu tout exprès pour la reprendre, la changer, l’assumer. Enseignement de l’enseignement : le plus banal, comme le manger, le boire et le logement… le plus immédiatement souhaité : guérir les malades… faute de quoi comment se joindre au psalmiste ? de jour en jour, proclamez son salut, racontez à tous les peuples sa gloire, à toutes les nations ses merveilles. [2] L’adoration n’est qu’un témoignage vécu de ce que Dieu fait en nous. Sans cela, qu’est-elle ? La présence de Dieu dans ma vie n’est pas une croyance ou un raisonnement : ce n’est pas par moi-même que je tiens, vis et crois, mais par des faits attestant l’accompagnement divin. Et dans l’histoire humaine, ces faits sont là, à commencer par toute révolte solidaire. Comme nous n'avons aucun motif de honte, nous ne voulons rien cacher ; nous n’employons pas n’importe quel procédé et nous ne falsifions par la parole de Dieu. Mais quelle responsabilité ! et combien tout est parfois difficile, proche de l’impossible à nous laisser épuisés et à nous faire souhaiter toute fin par la nôtre propre, la mort en ce monde… Humanité dans le besoin, intelligences dans le besoin… tout franchir, à commencer par le seuil de la prière, ouverture à l’espérance.


[1] - 2ème lettre de Paul aux Corinthiens IV 1 à 7 ; psaume XCVI ; évangile selon saint Luc X 1 à 9

[2] - Si à la suite d’Israël, incitées par lui, les nations proclamaient le règne de Dieu, alors le monde connaîtrait la félicité ternelle, grâce à la justice et à la droiture. « Les cieux se réjouiront, la terre exultera, la mer mugira ». Ce sera l’ère messianique où on entonnera un chant nouveau.Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit.

lundi 13 février 2012

qu'il demande avec foi, sans la moindre hésitation - textes du jour

Lundi 13 Février 2012


Prier…[1] qu’il demande avec foi, sans la moindre hésitation, car celui qui hésite est semblable au va-et-vient des flots de la mer agités par le vent. Qu’il ne s’imagine pas, cet homme-là, qu’il recevra du Seigneur quoi que ce soit, s’il est partagé, instable dans tout ce qu’il fait. L’apôtre Jacques, le plus pasteur et psychologue des Apôtres. L’épreuve, qui vérifie la qualité de votre foi, produit en vous la persévérance, et la persévérance doit vous amener à une conduite parfaite. Ainsi vous serez vraiment parfaits, il ne vous manquera rien. Jésus, l’homme parfait puisqu’il est Dieu, laisse tomber ses contradicteurs : « pourquoi cette génération demande-t-elle un signe ? Amen, je vous le déclare : aucun signe ne sera donné à cette génération. » Puis il les quitta, remonta en barque et il partit vers l’autre rive. Des générations d’attente et celle qui aurait dû être comblée, ne voit rien, ne discerne rien, n’entend rien et détruit ! ce qu’elle peut détruire puisque le Christ, homme, est mort, mais Dieu fait homme est ressuscité. Quant à nous… avant d’avoir souffert, je m’égarais… c’est pour mon bien que j’ai souffert… [2] Inutile évidemment de la rechercher ou de l’infliger « à plaisir, la condition humaine, notre condition à tous est prodigue de souffrance et de contradiction. Notre « configuration » au Chrit ne se fait pas à volonté, la nôtre, et à volonté de souffrir. Jésus n’a pas cherché sa propre souffrance. Les foules de son temps l’ont ému et donc fait souffrir de pitié et de compassion, ses contradicteurs : les pharisiens survinrent et se mirent à discuter avec Jésus : pour le mettre à l’épreuve, ils lui demandaient un signe venant du ciel. Ils font souffrir le Christ jusqu’à l’exaspération et à la colère. Non ! la « configuraion » au Christ, son imitation sont dans ma docilité à son inspiration, dans ma foi, notre foi à tous, même incroyants, surtout « incroyants », dans la condition humaine chemin de bonheur, de rédemption, de l’aventure d’amour, de rencontre des vérités que sont le bien et le mal. Maintenant, j’observe tes ordres. Toi, tu es bon, tu fais du bien : apprends-moi tes commandements… mon bonheur, c’est la loi de ta bouche… tu es fidèle quand tu m’éprouves. Que j’aie pour consolation ton amour selon tes promesses à ton serviteur. Amen… mes frères, quand vous butez sur toute sorte d’épreuves, pensez que c’est une grande joie. Comme presque toujours, les textes proposés ce matin me rejoignent exactement à l’endroit où je me trouvais en allant vers eux.


[1] - lettre de Jacques I 1 à 11 ; psaume CXIX ; évangile selon saint Marc VIII 11 à 13

[2] - TétL’auteur apprécie, dns cette lettre, le bien que Dieu a fait à son égard, la saveur des mitsvot ; il dit combien Dieu est bon et bienfaisant et que même ses propres souffrances lui sont bénéfiques puisqu’elles l’incident à plus d’attention dans l’étude des dogmes de Dieu. Il termine en scandant : « la Tora vaut plus que des milliers d’or et d’argent »
YoudL’idée du Dieu bienfaiteur est prolongée ici. Dieu a donné à l’homme la possibilité de comprendre ses lois et d’être pur ; celui qui craint Dieu peut souffrir, mais il reconnaît dans ses souffrances la main de Dieu et cela le renforce dans ses convictions et ses espérances. Il trouve sa consolation dans l’étude de la Tora, et dans le sentiment de ne pas être seul, mais au milieu de l’assemblée des craignants Dieu. Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit.