lundi 31 octobre 2011

les pauvres l'ont vu, ils sont en fête - textes du jour

Lundi 31 Octobre 2011


Prier… vie quotidienne, chantier de notre bonheur, de l’amour et de la transformation des circonstances, des émotions, des enthousiasmes, des larmes et de la compassion en quelque chose que nous ne savons pas mais qui aboutit à la densité de tout le vivant. Cela te sera rendu à la résurrection des justes. Enoncé plus proche du Coran que de l’écriture habituelle des évangiles, mais la simplicité du conseil est du maître de toute tranquillité et justesse : Quand tu donnes un déjeuner ou un dîner, n’invite pas tes amis, ni tes frères, ni tes prents, ni de riches voisins ; sinon eux aussi t’inviteraient en retour, et la politesse te serait rendu. Au contraire, quand tu donnes un festin, invite des pauvres, des estropiés, des boîteux, des aveugles ; et tu seras heureux, parce qu’ils n’ont rien à te rendre. Paraboles et leçons de table, si fréquentes dans la bouche de Jésus… leçons apparentes de mondanité, l’équité suggérée à une certaine élite. Jésus parlait-il aux pauvres ? pas en tant que tels, selon nos critères de maintenant, les pauvres selon lui sont les riches, les avares, les notoires, demandeurs d’abondance et d’égards. Les pauvres étaient ceux, reconnaissant leur impérieuse nécessité, qui appelaient une guérison dont ils le savaient capables. Presque toutes les comparaisons du Christ – sauf celles des vignerons de la onzième heure, ou les étapes du semeur en chemin – sont binaires et non gradués. Le riche perd toujours…. Tu seras heureux parce qu’ils n’ont rien à te rendre. D’autres relations, un tout autre amour. En fait, nous vis-à-vis de Dieu : qui lui a donné en premier, et mériterait de recevoir en retour ? [1]


[1] - Paul aux Romains XI 29 à 36 ; psaume LXIX ; évangile selon saint Luc XIV 12 à 14


dimanche 30 octobre 2011

je ne poursuis ni grands dessseins, ni merveilles qui me dépassent - textes du jour

Dimanche 30 Octobre 2011


Deux-trois états de notre vie autant sociale que spirituelle. La chapelle d’HUNDERTWASSER à St. Barbara, que je ne vois qu’en photo. au kiosque de la Loewengasse… l’église St. Leopold, première pierre posée par François Joseph en 1904 (souveraineté de la coupole dorée entre les hauts pins, nudité totale des murs intérieurs et extérieurs, évocation des anges partout directe, hiératique aussi sereine qu’agressive tant le thème est posé comme tout le reste de la décoration avec un sens exceptionnel de la simplicité, de l’immobilité qui suggère davantage le mouvement et la vie que des ébauches l’esquissant, anges présentant le mystère du Christ… voile de Véronique, saint-sacrement… anges montant la garde à quatre au-dessus de l’entrée), notre petite fille rétive pour l’ascension en fin d’une journée viennoise déjà très chargée et variée s’éveille à la curiosité et à la piété dans le quadrilatère si lumineux et accepte de s’agenouiller à la table de communion pour improviser un chant : beaucoup de paix, beaucoup d’amour, puis elle part photographier les diamants sous la table d’autel portable face au peuple, du verre coloré brut, et recueillir la cire et ses fantasmes de bougies votives… Deux dépêches de l’A.F.P., l’intégrisme est le même dans toutes les religions et la provocation analogue contre les fidèles ou adeptes marche toujours, à rapprocher de la laïcisation de notre pays (en Février, cette dépêche, moins de quatre Français sur dix croient en Dieu… d’expérience, je dis d’ailleurs que les agnostiques sont bien plus pénétrés d’une certaine idée-attente de Dieu en « creux » que tous ces pieux agressifs ou routiniers)… enfin, la « compagne » de François HOLLANDE, s’affichant et « se confiant » pour dire son implication dans la campagne puis dans l’exercice des fonctions, etc… au mépris de la tradition française (dont coalisées par complaisance mutuelle Bernadette CHIRAC et Carla BRUNI ne sauraient instituer le contraire, même si nos médias croient nous régaler d’une transposition de l’Amérique d’EISENHOWER : the first lady) et du bon sens… Rassérénant, les lumières rasantes du parc, les feuillages d’automne couleur du lever de soleil, les canards nageant résolument vers notre chienne et moi quand nous approchons de leur pièce d’eau, les sillages se mêlant et se combinant, attente tranquille mais brève, puis compréhension que mes poches sont vides. La vie, les animaux plus dignes que nous, c’est un truisme.


Prier… [1] redondance de l’évangile de Luc lu hier : Qui s’élèvera sera abaissé, qui s’abaissera sera élevé. Mais Matthieu expose le fondement de cette logique : ne vous faites pas donner le titre de rabbi, car vous n’avez qu’un seul enseignant, et vous êtes tous frères. Ne donnez à personne sur terre le nom de Père, car vous n'avez qu’un seul Père, celui qui est aux cieux. Ne vous faites pas non plus appeler maîtres, car vous n’avez qu’un seul maître, le Christ. Le plus grand parmi vous sera votre serviteur. Qui s’élève sera abaissé. Conclusion du portrait-charge de ceux qui enseignent dans la chaire de Moïse. … Maintenant, prêtres, à vous cet avrtissement : si vous n’écoutez pas, si vous ne prenez pas à cœur de glorifier mon Nom, j’enverrai sur vous la malédiction, je mauditai les bénédictions que vous prononcerez. Vous vous êtes écartés de la route, vous avez fait de la Loi une occasion de chute pour la multitude… A mon tour, je vous ai déconsidérés, abaissés devant tout le peuple, puisque vous n'avez pas suivi mes chemins, mais agi avec partialité en accommodant la Loi. Jésus ne fait qu’actualiser Malachie, ou bien Malachie avait entendu, avant ses contemporains, le Rédempteur. Et nous, le peuple de Dieu, n’avons-nous pas tous un seul Père ? Saisissant d’écho mutuel. Paul peut se poser en prêtre selon l’Alliance et selon son maître… avec vous, nous avons été pleins de douceur, comme une mère qui entoure de soins ses nourrissons. Ayant pour vous une telle affection, nous voudrions vous donner non seulement l’Evangile de Dieu, mais tout ce que nous sommes, car vous nous êtes devenus très chers. Vous vous rappelez, frères, nos leines et nos fatigues : c’est en travaillant nuit et jour, pour n’être à la charge d’aucun d’entre vous, que nous vous avons annoncé l’Evangile de Dieu… Quand vous avez reçu de notre bouche la parole de Dieu, vous l’avez accueillie pour ce qu’elle est réellement : non pas une parole d’hommes, mais la parole de Dieu qui est à l’œuvre en vous, les croyants. Bouleversement de toute institution sociale, politique, ecclésiale si ces textes nous inspirent, nous conduisant intimement au réalisme de l’affection, de l’attente et de l’écoute. Je n’ai pas le cœur fier, ni le regard ambitieux ; je ne poursuis ni grands desseins, ni merveilles qui me dépassent. Non, je tiens mon âme égale et silencieuse ; mon âme est en moi comme un enfant, comme un petit enfant contre sa mère.

[1] - Malachie I 14 & II 1 à 10 passim ; psaume CXXXI ; 1ère lettre de Paul aux Thessaloniciens II 7 à 13 ; évangile selon saint Matthieu XXIII 1 à 12

samedi 29 octobre 2011

quand viendra celui qui t'a invité - textes du jour

Samedi 29 Octobre 2011


Prier… [1] si le Seigneur ne m’avait secouru, j’allais habiter le silence. Quand je dis : « Mon pied trébuche ! », ton amour, Seigneur, me soutient. Le fond et la forme, le fond est l’amour pour nous de notre Dieu à tous, universel et personnel, indicibble et appréhensible selon l’histoire de son peuple (l’Ancien Testament) et de son Fils incarné à telle époque, selon telle civilisation, tels mœurs (les évangiles). La forme c’est une éducation divine par les événements et des images, tous simples. Quand tu es invité… ne vas pas te mettre à la première car on peut avoir invité quelqu’un de plus important que toi… tu irais plein de honte prendre la dernière place. Au contraire, quand tu es invité, va temettre à la dernière place, alors, quand viendra celui qui t’a inviété, il te dira : »Mon ami, avance plus haut ». La leçon de savoir-vivre aboutit à l’un des thèmes constants de la prédication du Christ, le renversement des hiérarchies, des échelles de valeur, des usages : qui s’élève sera abaissé, qui s’abaisse sera élevé. Ecole de réalisme que la vie du Christ. Egalement école d’une lecture de l’Histoire, autant prophétie que sens et dialectique : l’endurcissement actuel d’une partie d’Israël durera jusqu’à l’entrée de l’ensemble des païens, c’est ainsi qu’Israël tout entier sera sauvé. Nous nous sauvons mutuellement, d’homme à homme, de civilisation et de religion à religion, d’époque à siècles. Si la faute des fils d’Israël a été un enrichissement pour le monde, si leur échec a été un enrichissement pour les païens, que dire alors du jour l’ensemble d’Israël sera là ? Paul est de tous les écrivains et apôtres chrétiens, le plus aisément et directement compris par les communistes, surtout si ceux-ci ont une forte culture historique et juridique : c’est ce qu’à mon étonnement, puis pour mon bonheur et enfin pour ma prière de reconnaissance, je vécus et constatai quand je fus dans l’ancien ensemble soviétique, il y aura bientôt vingt ans… aujourd’hui, qu’en est-il ? Comment atteindre et propager ? question que je ne me suis jamais posée. D’abord me convertir moi-même, être transparent pour mes aimées et que la foi qui m’est donné et dans laquelle je suis maintenue soit souhaitée par qui vit avec moi. Je crois à la prière. Heureux l’homme que tu châties, Seigneur, celui que tu enseignes par ta loi, pour le garder en paix aux jours de malheur, tandis que se creuse la fosse de l’impie. Revenir au Christ, au récit de sa vie et des circonstances qu’il traversa et animait. On l’observait. Remarquant que les invités choissaient les premières places, il leur dit cette parabole. Situation inversée… Jésus nous prend où nous sommes et tels que nous sommes.


[1] - Paul aux Romains XI 1 à 20 passim ; psaume XCIV ; évangile selon saint Luc XIV 1 à 11

vendredi 28 octobre 2011

mardi 25 octobre 2011

nous étions comme en rêve - textes du jour

Prier donc… [1] les yeux fermés, les mains et l’âme ouverte. Notre essence est dans la prière, c’est-à-dire dans la relation à Dieu. J’en suis à la fois tellement imprégné et tellement distrait que je n’en sais plus l’histoire si jamais je la sus, j’en ai quelques étapes en mémoire, elles ne me rappellent que la grâce de n’avoir pas désespéré. J’ai surtout la certitude d’une continuité totale, sans rupture, d’un développement – le seul – sur le plan spirituel, ou plutôt celui de la confiance en Dieu et du bonheur de sa présence dans ma vie et dans le monde, chez les autres même si ceux-ci ne s’en doutent guère, quoiqu’un sourire soit déjà le signe de Dieu, de son Esprit dans une âme. La confiance des animaux, la réaction d’une plante dont on prend soin, dont je prends soin, moi qui suis si peu « main verte », sont aussi ces témoignages. La création a été livrée au pouvcoir du néant, non parce qu’elle l’a voulu, mais à cause de celui qui l’a livrée (théologie du mal, l’Eglise, les Apôtres n’y insistent guère, ne personnalise rien, d’ailleurs personnaliser le néant ? seul le Christ désigne un véritable adversaire et nommément…). Pourtant, elle a gardé l’espérance d’être, elle aussi, libérée de l’esclavage, de la dégradation inévitable, pour connaître la liberté, la gloire des enfants de Dieu. La lumière et la force dès ici bas. Définitions pauliniennes de l’espérance. Il m’était venu, dimanche, cette affirmation simple, en pensée : il n’y a pas de volonté sans espérance (ce qui condamne tous les volontarismes en politique ou en économie, en politique surtout faute qu’il y ait une perspective à la clé). Je retrouve cette dynamique ce matin – Vienne où je vécus quatre ans, il y a plus de vingt ans, y arrivant exactement au quantième de notre route hier soir. A quoi vais-je comparer le règne de Dieu ? Il est comparable à du levain qu’une femme enfouit dans trois grandes mesures de farine, jusqu’à ce que toute la pâte ait levé. Ainsi soit-il… La vie ? sinon qu’avancer, la vivre. Passionnément, l’espérance est la passion par excellence, l’unité-même d’une personnalité, d’une vie, l’origine-même de la créativité, de la création. Nous avons été sauvés, mais c’est en espérance. … Ramène, Seigneur, nos captifs, comme les torrents au désert. L’Ecriture comme la prière (son actualisation qu’elle fonde) nous donne comme un fait le contenu de cette espérance, le contenu – que nous ne savons guère discerner, formuler, pas des vœux, pas des attentes, mais un discernement encore infirme et pourtant acéré et certain.


[1] - Paul aux Romains VIII 18 à 25 ; psaume CXXVI ; évangile selon saint Luc XIII 18 à 21

samedi 22 octobre 2011

vous êtes sous l'emprise de l'Esprit - textes du jour

Prier… [1] nos situations humaines parfois tellement idiotes par notre faute, je vis les miennes que j’impose à qui m’aime… que j’ai envie de lire Paul en prenant le dessein de Dieu, qu’il expose, comme le sommet de l’humour : Dieu gait homme et précisément parce que l’homme démontre qu’il est nul, ne vaut rien, du moins à ses propres yeux et pour ses semùblables… moi qui étais sous la loidu péché et de la mort. En effet, quand Dieu a envoyé son propre Fils dans notre condition humaine de pécheurs pour vaincrze le péché, il a fait ce que la loi de Moïsene pouvait pas faire à cause de la faiblesse humaine. Ni une transformation, ni aussitôt une divinisation, mais une capcité, les moyens de notre liberté et de nos asprations. Car la chair tend à se révolter contre Dieu, elle ne se soulet pas à la loi de Dieu, elle n’en est même pas capable. Le corps, la chair, la mort – envisagés négativement par Paul, mais pour vant être vécus plus positivement – si le Christ est en vous, l’Esprit est votre vie… celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts donnera la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous. Rivé dans nos nos ha bitudes de penser et de vivre, si souvent le « repriche » à l’Eglise, au « christianisme » de ne rien dire ou révéler sur la mort, alors que les Egyptiens d’autres millénaires ou les Tibétains… justement, la Bible, et plus particulièrement les évangiles qu’elle annonce et commente dans sa première partie, ne traitent que de la vie, et de la manière de l’acquérir, de la façon de se sauver, d’êtrre sauvés. D’ailleurs, devançant questions et espérance, tous vœux, la Bonne Nouvelle est que tout esrt déjà là, dès maintenant…. Il obtient du Seigneur, la bénédiction et de Dieu son Sauveur, la justice. Les causalités humaines, la mort et la vie selon l’échangisme, la rétribution, la punition, le pénal dans le spirituel… un fait d’actualité, l’exécution de compatriotes particulièrement pieux et religieux par l’occupant, par Pilate que Jésus rendra célébrisssime… : de plus grands spécheurs que tous les autres galiléens pour avoir mérité un tel sort ? Et à supposer même… la miséricorde, la parabole du figuier à qui une saison de rémission, de rachat est donné. – Route entreprise en ayant oublié beaucoup de ce que je davis emporter, dont mes dernières figues, à la maturité très décalée. Seigneur, laisse-le encore cette année, le temps que je bêche autour pour y mettre du fumier. Peut-être donnera-t-il du frruit à l’avenir ? Sinon, tu le couperas. Vie conjugale, de famille où chacun éduque l’autre par la lucidité autant que par une lucidité soyvent méritoire. Idéalement, une politique pénale, que fonderait d’ailleurs la remarque paulinienne vécue sur le bien que l’on ne fait pas et le mal qu’on déteste, mais qu’on commet. Et cette égalité condition – humble mais souveraine aussi, parce que libérante si je la reconnais … : Qui peut gravir la montagne du Seigneur et se tenir dans le lieu saint ?

[1] - Paul aux Romains VIII 1 à 11 ; psaume XXIV ; évangile selon saint Luc XIII 1 à 9

vendredi 21 octobre 2011

apprends-moi à bien saisir, à bien juger - textes du jour

Vendredi 21 Octobre 2011


Prier… [1]Esprit faux ! l’aspect de la terre et du ciel, vous savez le juger, mais le temps où nous sommes, pourquoi ne savez-vous pas le juger ? Et pourquoi aussi ne jugez-vous pas par vous-mêmes ce qui est juste ? Jésus ne donne pas la réponse. Puis-je la déduire d’autres passages de l’évangile : pas de discernement sans relation à Lui. Pour Paul, notre condition mortelle, le corps… ce qui est à ma portée, c’est le mal. Au plus profond de moi-même, je prends plaisir à la loi de Dieu. Mais, dans tout mon corps, je découvre une autre loi qui combat contre la loi que suit ma raison et me rend prisonnier de la loi du péché qui est dans mon corps. Quel homme malheureux je suis ! Aridité et vérité de ces textes, très vécus. L’Apôtre évidemment, qui a subi le chemin de Damas, et ce « retournement », mais le Christ tout autant, probablement assailli par la foule et saisissant l’exemple de la météo. puisque la plupart de ses discours sont en plein air. Ce qui est à ma portée, c’est d’avoir envie de faire le bien, mais pas de l’accomplir. Je ne réalise pas le bien que je voudrais, mais je fais le mal que je ne voudrais pas. Développement tout psychologique. L’approche psychologique de la Bible, et surtout du Nouveau Testament : écrits apostoliques plus encore que les évangiles, me passionne. Je la crois peu explorée, la théologie travaillée par les religieux et le cléricat principalement, la psychologie discipline de laïcs – sauf exceptions pas complètement convaincantes comme les Pères ANSELM ou GRÜN, et chez nous Marc ORAISON, ou la tentative de mon cher Amédée HALLIER avec son compagnon psychiâtre jouxtant la médecine qui a mis beaucoup de temps à l’admettre scientifiquement, est relativement assurée devant le religieux comme phénomène, mais est plus que timide devant le trésor et le matériau scipturaire (Françoise DOLTO intuitive mais brève – je ne remémore cela qu’à main levée et sans aucune recherche). Sans doute parce que pour le comprendre, il faut d’abord le prier, s’en imprégner et que c’est longueur de vie, sans présupposé autre que la relation de Dieu. Retour à l’interrogation du début, pas d’étude et encore moins de conversion de mon comportement, de nos comportements, de nos psychologies hors le relationnement divin. Jamais je n’oublierai tes préceptes : par eux tu me fais vivre. Structure de la vie monastique. Je suis à toi : sauve-moi, car je cherche tes préceptes, condition de tout chrétien, de tout croyant. Apprends-moi à bien saisir, à bien juger, c'est le psalmiste qui par une anticipation étonnante répond à Jésus, en lieu et place de la foule.

[1] - Paul aux Romains VII 18 à 25 ; psaume CXIX ; évangile selon saint Luc XII 54 à 59

jeudi 20 octobre 2011

ne siège pas avec ceux qui ricanent - textes du jour

Jeudi 20 Octobre 2011


Devoir de communion quand d’autres ont réussi à bâtir et à s’aimer. Nous sommes tous au pied de ce qui est tantôt mur tantôt œuvre… remercier pour celles et ceux qui réussissent d’amour, amour conjuugal, amour consacré à Dieu, quels que soient nos états de vie, et demander la grâce de l’œuvre sinon de cette réussite analogue, feu d’humanité et de vie, de l’artiste au miséreux, la grande offrande de nos efforts et de nos espoirs. Prier …. [1] réponse étonnante de Jésus : je suis venu apporter un feu sur la terre et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé ! … pensez-vous que je sois venu mettre la paix dans le monde ? Non, je vous le dis, mais plutôt la division. Car désormais cinq personnes de la même famille seront divisées : trois contre deux et deux contre trois ; ils se diviseront : le père contre le fils et le fils contre la mère, la mère contre la fille et la fille contre la mère, la belle-mère contre la belle-fille et la belle-fille contre la belle-mère. L’exemple pris est la désagrégation familiale, sans qu’il soit spécifié que le germe de discorde soit la relation à Dieu. C’est la simple venue du Christ. Epargné dans cette guerre intestine par excellence, le couple… et pourquoi ce feu, cette irruption, ce bouleversement des attaches les plus naturelles ? Je dois recevoir un baptême, et comme il m’en coûte d’attendre qu’il soit accompli ! Un événement propre à Jésus, un sacrement reçu personnellement… alors qu’il a déjà reçu le baptême de Jean dans l’eau du Jourdain. Baptême de la passion, de la mort et de la résurrection, chemin personnel mais de grande conséquence pour nous dans tous nos attaches de vie habituelle et affective. Reste que le texte est mystérieux, impérieux et détaillé tel qu’il est. La démonstration paulinienne sur notre mûe de la mort à la vie éternelle, du péché à la grâce donne un sens dialectique à cet événement christique. Paul insiste sur l’impureté et le désordre… j’emploie ici un langage humain, adapté à votre faiblesse. Nous restons donc dans le registre de la vie personnelle : c’est elle qui change, à commencer par notre manière de voir. Quand vous étiez esclaves du péché, vous étiez libres par rapport aux exigences de la justice. Qu’avez-vous récolté alors, à commettre des actes que vous regrettez maintenant ? En effet, ces actes mènent à la mort… mais le don gratuit de Dieu, c’est la vie éternelle dans le Christ Jésus notre Seigneur. Comme si l’action principale n’était que du Fils de l’homme, nous-mêmes au spectacle ? non, car comprendre et prier ce baptême tant souhaité par le Christ, c’est forcément y participer. Il y a un mouvement alors irrésistible. Vous êtes devenus les esclaves de Dieu, vous y récoltez la sainteté, et cela aboutit à la vie éternelle. Mystère de chaque matin, des retrouvailles avec notre nature nature et avec la proposition divine. L’attraction divine, le poids de nous-mêmes, l’élan de certains encore dans notre existence ou déjà dans notre mémoire et notre gratitude.


[1] - Paul aux Romains VI 19 à 23 ; psaume I ; évangile selon saint Luc XII 49 à 53

mercredi 19 octobre 2011

ils nous avalaient tout vivants - textes du jour

Mercredi 19 Octobre 2011

Notre misère, notre pauvreté mais aussi notre gloire puisque le chemin d’une vie n’est pas de décider entre des alternatives sans cesse renaissantes, y compris la tentation de laisser tomber ou d’aller tête contre les murs, mais bien d’approfondir, de continuer, seule l’espérance permet la ligne droite. Prier… . – Mon cher grand ami, M..., encore une lumière en risque de s’éteindre au moins pour l’ici-bas, je pense et vais prier continûment pour lui. Il y a aussi Claire, ange inconnu mais brillant des joies de l’enfance même si elle ne les a plus toutes. – Il ne faut pas que le péché règne dans notre corps mortel et vous fasse obéir à vos désirs… mettez-vous au contraire au service de Dieu comme des vivants revenus de la mort, et offrez à Dieu vos membres pour le combat de sa justice. Toute la relation à nous-mêmes, à nos éventuels penchants, même très légitimes ou naturels, nos addictions vénéneuses ou joyeuses pour nous et pour les tiers selon leur affectation… se trouve là comprise. Le sens souvent perçu, mais la finalité de tout, notamment en nous-mêmes. Vous avez été libérés du péché, vous êtes devenus les esclaves de la justice. La foi, vœu d’obéissance ? Oui. Le filet s’est rompu, nous avons échappé. Leçon de vie et surtout certitude de l’accueil en Dieu du grand nombre, étiquetable ou non en croyants, religieux, pieux, chrétiens, musulmans, adonnés à quoi que ce soit… Le serviteur qui, connaissant la volonté de son maître, n’a pourtant rien préparé, ni accompli cette volonté, recevra un grand nombre de coups. Mais celui qui ne la connaissait pas, et qui a mérité des coups pour sa conduite, n’en recevra qu’un petit nombre. A qui l’on a beaucoup donné, on demandera beaucoup ; à qui l’on a beaucoup confié, on réclamera davantage. Mon enfance fut pénétrée de cet ordre de mission, mais je n’en reçus pas le discernement, il m’a fallu une vie presque entière pour que se pose en moi cette clarté simple sur la volonté de Dieu. Mon errance passée, parmi des paysages souvent très beaux et parfois en grande ou en savoureuse compagnie, me protège aussi pour me concentrer sur ce qu’il est maintenant lumineux de voir, savoir et accomplir... Alors le flot passait sur nous… vous n’êtes plus sujets de la Loi, vous êtes sujets de la grâce de Dieu. [1].


[1] - Paul aux Romains VI 12 à 18 ; psaume CXXIV ; évangile selon saint Luc XII 39 à 48

lundi 17 octobre 2011

tout au long de nos jours - textes du jour

Lundi 17 Octobre 2011


Prier… [1] Maître, dis à mon frère de partager avec moi notre héritage. Exactement, la prière de Marthe ne pouvant en imposer à sa sœur Marie qui n’en f… pas une rame… dans les deux cas, le Christ, loin d’obtempérer rappelle une échelle de valeurs : gardez-vous bien de toute âpreté au gain ; car la vie d’un homme, fût-il dans l’abondance, ne dépend pas de ses richesses. Bon sens pour le matériel, fréquente mise en balance de la vie en tant que telle et de tout ce qui amassé ou possédé ou proposé en échange ne suffirait pas à la payer ou à en augmenter la durée. Mais le Christ continue – pour Marie, il avait confirmé : elle a choisi la meilleure part, elle ne lui sera pas retiré – et revient à la question initiale : cette nuit-même, on te redemande ta vie, et ce que tu auras mis de côté, qui l’aura ? Cette redondance de la demande fait comprendre que la vie est un don, don précaire ; nous n’en sommes en rien ni propriétaire ni même usufruitier, nous n’en disposons pas. Souveraineté au contraire du Fils de l’homme qui dispose de la sienne et la donne. Confirmation des leçons précédentes, l’union au Christ, qui ne rassemble pas avec moi, disperse ou à peu près : voilà ce qui arrive à celui qui amasse pour lui-même, au lieu d’être riche en vue de Dieu. Comment ? Dieu nous estimera justes, puisque nous croyons en lui, qui a ressuiscité d’entre les morts, Jésus notre Seigneur, livré pour nos fautes et ressuscité pour notre justification. Exemple Abraham, fort riche, mais qui demeure en toute mémoire d’une des civilisations humaines et a une postérité pour sa foi non pour ses avoirs : devant la promesse de Dieu, Abraham ne tomba pas dans le doute et l’incrédulité : il trouva sa force dans la foi et rendit gloire à Dieu, car il était pleinement convaincu que Dieu a la puissance d’accomplir ce qu’il a promis. Retrouver nos axes, la vérité de l'existence humaine, la réalité de la vie. L'homme riche dont les terres avaient beaucoup rapporté soliloque : que vais-je faire ? ... puis il se dit : voilà ce que je vais faire... alors je me dirai à moi-même : te voilà... repose-toi, mange, bois, jouis de l'existence... Le dialogue ignoré et les circonstances, Dieu, la mort le lui impose. le souci ou l'obsession de celui qui, du milieu de la foule, l'avait apostropré, est situé, ce qui ne donne aucune solution immédiate ni à terme, mais le renvoie à une liberté et à une réflexion qu'il est - par nature, créé à l'image et à la ressemblance de Dieu - capable d'exercer.


[1] - Paul aux Romains IV 20 à 25 ; cantique de Zacharie Luc I 69 à 79 ; évangile selon saint Luc XII 13 à 21

il gouverne les peuples avec droiture - textes du jour

Dimanche 16 Octobre 2011



Prier… [1] Cette effigie et cette légende, de qui sont elles ? De l’empereur César, répondirent-ils. Alors il leur dit : rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. Séparation des pouvoirs ? civisme et théologie ? non, réalisme et renvoi de l’homme à lui-même et à sa pratique. La question-piège et politique ne traitait que du social, Jésus en fait un rappel à l’essentiel. Tu es toujours vrai et tu enseignes le vrai chemin de Dieu, tu ne te laisses influencer par personne… Jésus aurait pu répondre directement, c’eût été abstrait, contestable.Mais l’idée ne vient au Christ que connaissant leur perversité, il fait mettre à ses détracteurs la main à leur poche : ils lui présentèrent une pièce d’argent. Puissances de ses ennemis, puissance des politiques contemporaines, mais puissance, action de l’Esprit Saint, certitude absolue… je t’ai rendu puissant, alors que tu ne me connaissais pas, pour que l’on sache, de l’Orient à l’Occident, qu’il n’y a rien en dehors de moi. Le conflit n’est pas théorique, il est la dialectique même de la mort et de la résurrection du Christ, mort par la politique des hommes, résurrection par la puissance de Dieu.


[1] - Isaïe XLV1 à 6 passim ; psaume XCVI ; Paul aux Thessaloniciens I 1 à 5 ; évangile selon saint Matthieu XXII 15 à 21

samedi 15 octobre 2011

celui qui se sera prononcé pour moi devant les hommes - textes du jour

Samedi 15 Octobre 2011


Prier… [1] multiples leçons de la nuit précédente, le wifi public pour relayer la coupure de mon internet anticipant d’une semaine peut-être le passage en ADSL, vulnérabilité entière de notre civlisation sans plus d’archives que virtuelles, et aux mains de quelques-uns déconnectant un pays entier entre les siens et avec l’extérieur… du chat cherchant sa maîtrese qui a plaqué époux et enfants, et animal aussi, faisant les escaliers… d’Euro-Disney, propagation des mythes américains, d’une manière aussi d’investir et d’exploiter remarquable de globalité… maturité du Christ donnant en exemple les enfants de lumière. Il nous est interdit d’être cloche ou rigide : ne vous tourmentez pas pour savoir comment vous défendre ou comment parler. Car l’Esprit Saint vous enseignera à cette heure même ce qu’il faudra dire, si la cause est celle du Christ et non la nôtre… toute la différence entre les martyrs, les saints, et moi, nous… toute la différence entre le croyant, quelle que soit sa religion nominale, et l‘incroyant, même bardé de raison ou de théologie. Abraham, notre père à tous… Il est notre père devant Dieu en qui il a cru, Dieu qui donne la vie aux mort et qui appelle à l’existence qui n’existait pas. Espérant contre toute espérance, il a cru, et ainsi il est devenu le père d’un grand nombre de peuples. Beauté de l’expérience française, dont je ne sais si elle se trouve dans d’autres langues donc d’autres psychologies : simplicité biblique, de même qu’aimer bibliquement. La Bible, totalité de l’homme, et sans doute, d’autres écrits d’une inspiration que nous n’avons pas à juger mais que je reconnais, quand je la sens témoigner d’une expérience de Dieu. Tout ce qui atteste non seulement de Dieu mais de l’alliance qu’Il organise, répète, propose à longueur de nos vies et à chaque civlisation selon ce qui est propre à celle-ci. La promesse demeure valable pour tous ceux qui sont descendants d’Abraham, non seulement parce qu’ils font partie du peuple de la Loi, mais parce qu’ils partagent la foi d’Abraham. … Il s’est toujours souvenu de son alliance, parole édictée pour mille générations.

[1] - Paul aux Romains IV 13 à 18 passim ; psaume CV ; évangile selon luc XII 8 à 12

vendredi 14 octobre 2011

de chants de délivrance, mon Dieu m'a entouré

Vendredi 14 Octobre 2011


ce matin, avant de "prendre" la route

Prier… [1] Comme la foule s’était rassemblée, par dizaines de milliers au point qu’on s’écrasait, Jésus se mit à dire, en s’adressant d’abord à ses disciples… Tous les degrés et toutes les forms phsyiques du dialogue dans cette vie intense, l’intimité familiale, les longues marches et les repos avec les disciples, la suite des femmes, les foules, les dialogues nocturnes, la prière solitaire. Peu de dialogue, seul à seul sinon ceux avec Nicodème. Pierre en provoque quelques-uns mais pour des échanges malheureux. Je vous le dis à vous, mes amis. Ce qu’il destine aux disciples, l’annonce de leur martyre (ne craignez pas ceux qui tuent le corps et après cela ne peuvent rien faire de plus), est audible de tous. Parabole erga omnes : même vos cheveux sont comptés. Discours de Paul sur le pardon, la rédemption, le salut totalement indépendamment de nos propres jugements. Seule, la foi laquelle nous est donnée, dialogue par excellence, sans mot dire. Si quelqu’un, sans rien accomplir, a foi en ce Dieu qui rend juste l’homme coupable, Dieu estime qu’une telle foi fait de lui un juste. Toutes les circonstances des miracles opérés par le Christ l’attestent. Je t’ai fait connaître ma faute, je n’ai pas caché mes torts. J’ai dit : « Je rendrai grâce au Segneur en confessant mes péchés ». Prolongement du dialogue hier soir avec notre fille sur le prochain sacrement auquel nous commençns de la préparer. Sa vie quotidienne, à l’école plus encore qu’avec nous, l’a familiarisée avec la demande du pardon, il lui coûte si c’est en public, et ce l’est toujours, sous al forme d’excuse. Partant de là,l’inverse… être pardonnée. Elle ne le sent pas encore assez, l’a-t-elle été, la joie et le bonheur, l’acte d’amour mutuel par excellence, chemin… L’intervention du prêtre ne l’arrête pas (pour le moment), elle est bien dans l’énigme et la difficulté de la démarche, la sienne. Il est vrai qu’une vie entière ne suffit pas pour éprouver la grâce de la rédemption. Elle est bien dans le fait et en quoi elle est totalement impliquée par le fait.

en fin d'après-midi

... une messe à la mémoire récente de la mère – prévenante, délicate, racée de cœur sans ostentation ni prétention – d’une des principales figures de ma vie, la jeune fille si jeune, jolie, sensuelle, naturelle surtout qui m’apprit il y a trente-cinq ans qu’il y avait plus jeune que moi et valant attention, expérience à mes trente-deux de la vieillesse relative que nous avons à tout âge et en même temps le rachat par l’amour, la beauté, le partage souhaité mais pas assuré, m’apprenant la surprise avant l’espérance, me donnant la beauté à voir et la grâce à ressentir de correspondre à qui n’était qu’éventuelle capture peu d’heures auparavant. Une fidélité, non consacrée, mais chaleureuse, en naquit, une histoire aussi avec ruptures et foi, distances de couple et vies parallèles. D’autres distances pas intimes mais que le temps impose en passant pas distrait, l’intimité étonnante et autre que celle d’autrefois avec beaucoup des présents surtout quand ce sont des veufs ou des veuves que je fréquentais en couple et nous entre-estimions. La messe est célébrée, selon les textes du jour, par le frère du veuf, aumônier lontemps d’une prison de femmes ; il donne aussi l’homélie. La foi ou les œuvres ? La foi est une relation, non une idée dans la tête : créés à l’image de Dieu, nous sommes faits pour des relations d’alliance, l’humanité tout entière et une alliance personnelle. Alliance qui est confiance. Méfiance, défiance, confiance. Si Dieu n’est que miséricorde, la foi sans les œuvres, à quoi bon faire quelque chose ? Heureux l’homme dont le péché est enlevé, la faute pardonnée. Pardonner : donner par-dessus tout. Donner à Dieu quelque chose à pardonner. Rapport d’alliance, ce souci d’une rencontre à chaque instant avec Dieu. Arriver à son terme, dans cette union totale avec Celui de Qui nous venons et vers Qui nous allons. Cherchant au prix d’un détour, une rampe d’escalier pour avoir raison des degrés de l’autel surélevé dans une église lourde mais simple, portant quatre-vingt ans ou plus, il avait commencé par questionner – nous comme les prisonnières, ses paroissiennes : pourquoi sommes-nous vivants ? quel est le sens de la vie ? quelle est la finalité de la vie ? Si vous répondez à ces questions… les filles, les femmes prisonnières pour longtemps ou presque toujours… rien ne vous arrêtera. Souriaient-elles ? s’appliquaient-elles la vive affirmation : Dieu n’est pas miséricordieux, il est la miséricorde. La sœur de la défunte me dit qu’une demi-heure avant sa mort, elle lui téléphonait pour convenir d’un dîner ensemble, et pourtant mon amie, sa fille faisait part d’une mort qui était venue doucement. Accompagner tranquillement sa propre mort ! signe pour les tiers d'une foi et de cette alliance. J'écris en message sur le registre le portrait d'âme autant que je la ressentais de cette femme qui mit au monde cette jeune fille. Celle-ci en souriant met en garde sa propre fille à mon endroit : nous n'avons pas souri exactement en même temps ni de la même manière, en fait mon amie d'autrefois proposant que nous reparlions des moments ensemble avec sa mère inventait ce qui ne fut pas, et me disant à sa fille modifiait notre histoire révolue qui n'avait pas été drague mais rencontre. Elle et moi aboutissant à des mariages, des enfantements autant qu'à des deuils, communion devenue de coeur libre après le désir qui dicte presque tout. Et ce prêtre âgé, sa foi, une vie entière sans rechange… évidence qu'il a fait face, qu'il a témoigné et regardé. On n'aime pas de l'extérieur, ni durablement seulement l'extérieur. Dans les hauteurs, l'organiste médiocre accompagne une voix admirable et sûre, Jésus que ma joie demeure. En bas où je suis avec tous, je vois bien que l'émotion qu'on emprisonnait par pudeur quand elle n'était que nue, durant la liturgie, a trouvé l'ouverture de la vanne et le prétexte plus anonyme de larmes, enfin.

[1] - Paul aux Romains IV 1 à 8 ; psaume XXXII ; évangile selon saint Luc XII 1 à 7

jeudi 13 octobre 2011

près de toi se trouve le pardon - textes du jour

Jeudi 13 Octobre 2011


Prier… [1] eux, ils ont tué et vous vous bâtissez leurs tombeaux. C’est pourquoi la Sagesse de Dieu elle-même a dit : Je leur enverrai des prophètes et des apôtres, ils tueront les uns et en persécuteront d’autres. Lien constant entre les deux Testaments. Comment Jésus – humainement – s’est-il autant versé dans les Ecritures de son peuple ? revenu au Temple après son premier séjour commencé à l’insu de ses parents ? En tout cas, il sait lire : on lui tend le rouleau à la synagogue de Nazareth et s’il trace sur le sable des signes incompréhensibles quand on lui pose la colle de la femme prise en flagrant délit d’adultère (tableau… d’autant que l’amant n’est pas déféré devant lui), il sait certainement écrire aussi. Il a donc eu une culture puissante et aisée. Malheureux, êtes-vous, docteurs de la Loi, parce que vous avez enlevé la clé de la connaissance (convoitée par Eve) ; vous-mêmes n’êtes pas entrés, et ceux qui essayaient d’entrer, vous les en avez empêchés. Un milieu que connaît donc Jésus, qui l’a un temps probablement accueilli et qui le repousse avec haine, tout en reconnaissant sa supériorité : il l’attire, et on lui donne le titre de maître. Mais ce ne sont pas des dialogues gratuits, Jésus patiente, donne des bons points en public, morigène à table mais n’enseigne ce genre de personnages qu’en pruivé et s’ils sont volontaires, Nicodème. Il est très politique et son souci est le grand nombre qui généralement fait cercle pendant ces joutes : après que Jésus fut parti de là, les scribes et les pharisiens se mirent à lui en vouloir terriblement et ils le harcelaient de questions ; ils étaient à l’affût pour s’emparer d’une de ses paroles. Paul a pris les choses tout autrement et s’il s’appuie sur le réseau juif et la diaspora – sans doute – il vise au plus large, ce qui est autant une théologie qu’une pastorale et un plan de travail. Il n’y a pas de différence : tous les hommes sont pécheurs, ils sont tous privés de la gloire de Dieu, lui qui leur donne d’être des justes par sa seule grâce, en vertu de la rédemption accomplie dans le Christ Jésus. Lui aussi sera livré à la puissance du moment – Rome – par ses co-religionnaires, les Juifs. Ceux qui ont reçu la circoncision, il va les rendre justes par la foi ; et les autres qui ne l’ont pas reçue, il les justifiera aussi au moyen de la foi. Qu’en retenir ? sinon l’ouverture d’esprit, le jugement en tout laissé à Dieu et non pas opéré par moi, selon mes critères… affirmation vécue du psalmiste : si tu retiens les fautes, Seigneur, qui donc subsistera ? Mais près de toi se trouve le pardon.

[1] - Paul aux Romains III 21 à 30 ; psaume CXXX ; évangile selon saint Luc XI 47 à 54

mercredi 12 octobre 2011

lui seul est mon rocher... je reste inébranlable - textes du jour

Mercredi 12 Octobre 2011


Prier… [1] vous êtes comme ces tombeaux qu’on ne voit pas et sur lesquels on marche sans le savoir… Le Christ argumente sa condamnation non en droit mais en psychologie, il ne peut qu’éveiller les haines les plus terribles, d’ailleurs il n’a été accueilli favorablement au Temple qu’à ses douze ans, ensuite il y a multiplié les scandales et les commentaires. Maître, en parlant ainsi, c’est nous aussi que tu insultes. Le portrait est total. Les pharisiens : vous aimez les premiers rangs dans les synagogues, et les salutations sur les places publiques… Vous aussi, les docteurs de la Loi… vous chargez les gens de fardeaux impossibles à porter, et vous-mêmes, vous ne touchez même pas ces fardeaux d’un seul doigt. Mon ami Chaïkenov, éminent juriste soviétique et ministre de la Justice du Kazakhstan indépendant, il y a vingt ans bientôt… converti à la lecture de Paul sur l’esclavage et au commentaire, à la simple récitation de textes de ce genre-ci… Oui, détresse et angoisse pour tout homme qui fait le mal, d’abord le Juif, et aussi le païen, mais gloire, honneur et paix pour tout homme qui fait le bien, d’abord le Juif, et aussi le païen. Car Dieu ne fait pas de différences quand il juge les hommes…. Comptez sur lui en tous temps, vous, le peuple. Devant lui épanchez votre cœur. Un tel langage et la croix pour le maître, la hache pour l’infatigable disciple.


[1] - Paul aux Romains II 1 à 11 ; psaume LXII ; évangile selon saint Luc XI 42 à 46

mardi 11 octobre 2011

Prier…[1] la relation de Jésus avec les autres, ses contemporains… les disciples, les inconnus, les autorités, les pharisiens, les ûblicains. Il est souvent invité par ces deux dernières catégories. Le pharisien fut étonné en voyant qu’il n’avait pas d’abord fait son ablution avant le repas. Cette distance du Christ par rapport aux usages, curieusement, n’est pas invoquée par les Apôtres, à propos de la circoncision et autres rites juifs, quand se poseront les questions de discipline. Jésus tient à l’authenticité, la sincérité, le cœur oùse forme les pensées, l’iumpureté qui vient de l’intérieur… vous purifiez l’extérieur de la coupe et du plat, mais à l’intérieur vous êtes remplis de cupidité et de méchanceté… L’hôte est servi ! Donnez plutôt en aumônes ce que vous avez, et alors tout sera pur pour vous. Redondance de Paul, très ajustée sur le plan intellectuel. Ils se sont laissés aller à des raisonnements qui ne mènent à rien, et les ténèbres ont rempli leurs cœurs sans intelligence. Ces soi-disant sages sont devenus fous ; ils ont échangé la gloire du Dieu immortel contre des idoles … voilà pourquoi, à cause des désirs de leur cœur, Dieu les a livrés à l’impureté de sorte qu’ils dséhonorent eux-mêmes leur corps. Pédagogie et dialectique du comportement le plus pratique, le plus précis. Théologie de la pureté. Immensité des développements et leçons possibles. Dans la prière et la tranquille réflexion.

[1] - Paul aux Romains I 16 à 25 ; psaume XIX ; évangile selon saint Luc XI 37 à 41

lundi 10 octobre 2011

ils se sont convertis - textes du jour


Lundi 10 Octobre 2011

Après les urgences et peu de sommeil depuis deux nuits... prier… [1] Textes du jour aride, les salutations de début d’une lettre apostolique et la glose du Christ sur le signe qui lui est demandé. Jésus se propose en énigme : il y a ici bien plus que Salomon… et il y a ici bien plus que Jonas… pourtant deux personnages de considérable rayonnement : la reine de Saba… venue de l’extrêmité du monde pour écouter la sagesse de Salomon… les habitants de Ninive… se sont convertis en réponse à la proclamation faite par Jonas… Solution qu’apporte Paul : je m’adresse à vous, bien-aimés de Dieu qui êtes à Rome. Cette Bonne Nouvelle concerne son Fils : selon la chair, il est né de la race de David ; selon l’Esprit qui sanctifie, il a été établi dans sa puissance de fils de Dieu par sa résurrection d’entre les morts, lui Jésus Christ, notre Seigneur. Sans doute Jean et le Credo sont-ils plus « achevés » : le Verbe… le Fils en tout égal au Père… et non en devenir ou en aboutissement par son obéissance, sa mort et une résurrection devant tout à l’amour du Père, ce qui n’est déjà pas mal… que Dieu me pardonne mes familiarités d’une prière demandant dans l’instant davantage d’intelligence… mais pas en raison de la nature divine du Christ-même. Ces trois générations de la Révélation : prophètes, apôtres et Jésus… je suis convaincu que nous sommes la quatrième, tous ensemble et chacun par la prière, l’abandon dans la foi et l’espérance, l’action sur nous-mêmes bien plus que sur les autres, l’action de prier, d’aimer, de chercher : cette génération est une génération mauvaise, elle demande un signe. La nôtre aussi, surtout en période de catastrophe. Or, il y a ici bien plus. – Hier dimanche, la messe en famille. Pour son homélie sur le banquet et le vêtement de noce, notre Recteur, Michel LP ouvre une belle piste : les noces dans l’éternité, mais notre moment présent, terrestre : des fiançailles, nos fiançailles. Ayant vécu – en cette matière – ce qu’il m’a été donné de vivre et donc j’ai chaque fois tant souffert, je comprends intensément cette proposition si réaliste.


[1] - Paul aux Romains ; psaume XCVIII ; évangile selon saint Luc XI 29 à 32

dimanche 9 octobre 2011

il nous a sauvés ! - textes du jour

Dimanche 9 Octobre 2011


Prier… [1] Certes, la multitude des hommes est appelée, mais les élus sont peu nombreux. La parabole du festin pour lequel se dérobent les invités initiaux mais dont est chassé également un de ces quidams de remploi. Violence générale. De l’appel, les premiers n’en tinrent aucun compte et sen allèrent, l’un à son champ, l’autre à son commerce, les autres empoignèrent les serviteurs, les maltraitèrent et les tuèrent. Le roi se mit en colère, il envoya ses troupes, fit périr les meutriers et brûla leur ville. Mais pour l’inconnu, fautif – alors qu’on pourrait excuser que surpris sur les chemins, il n’ait pas trouvé de tenue adéquate, le vêtement de noce – un mauvais sort aussi, la passivité : l’autre garda le silence… est autant réprouvée que le refus : jetez-le, pieds et poings liés, dehors dans les ténèbres ; là il y aura des pleurs et des grincements de dents. Dialectique habituelle des paraboles sur le Royaume. Souveraineté du maître, du roi, du tout venant, les mauvais comme les bons, le jugement : le repas de noce est prêt, mais les invités n’en étaient pas dignes… le roi entra pour voir les convives. Il vit un homme qui ne portait pas le vêtement de noce… La conclusion ne me convient pas, elle fonde le jansénisme : suis-je élu ? elle induit certains à un orgueilleux contentement : j’ai répondu ! mais le texte n'est pas facultatif. En déduire au moins le consentement à l’invitation nominative, et si je suis sans vocation particulière, sans signe d’appel, du moins… mais non la multitude est appelée, j’en fais partie, nous en faisons partie. Alors, le vêtement de noce que je n’ai pas revêtu ? Prier simplement pour le revêtir, l’avoir, le porter même si… et d’ailleurs, le quidam est jeté dehors parce qu’il a gardé le silence, il n’a pas dialogué, il n’a pas supplié, il ne s’est pas excusé, il ne s’est pas expliqué, le fallait-il ? Tu prépares la table devant moi … mon Dieu subviendra magnifiquement magnifiquement à tous vos besoins selon sa richesse dans le Christ Jésus…. Le Seigneur Dieu de l’Univers, préparera pour tous les peuples, sur sa montagne, un festin de viandes grasses et de vins capitaux, un festin de viandes succulentes et de vins décantés. Et de dire, cette fois : voici notre Dieu, en lui nous espérions, et il nous a sauvés ; c’est lui le Seigneur, en lui nous espérions ; exultons, réjouissons-nous : il nous a sauvés !


[1] - Isaïe XXV 6 à 9 ; psaume XXII ; Paul aux Philippiens IV 12 à 20 ; évangile selon saint Matthieu XXII 1 à 14

samedi 8 octobre 2011

pour le coeur simple, une joie - textes du jour

Samedi 8 Octobre 2011


C’est l’heure quand il plaît à Dieu, réponse de « mon » jeune moine dont l’ordination avait été reportée il y a maintenant du temps, à quelques jours de la date prévue. Evénément, incident, lui demandais-je quand il m’apprit que le 8 Décembre prochain, l’abbé qui l’avait reçu et lui avait passé l’habit – le hasard ou la providence faisant que je me trouvais à l’abbaye et fus convié à assister à ce moment simple et intime – l’ordonnera prêtre, lui-même évêque depuis une dizaine d’années, Mende, puis Toulouse conférant le sacré pallium… autre forme du vêtement. Réponse de mon jeune frère religieux : l’Esprit Saint. C’est lui notre intérieur et notre extérieur, notre motion et notre recueillement.


Prier… puisque nous ne savons, vous ne savez ni le jour ni l’heure. Mais ce n’est pas de notre mort qu’il s’agit, tout au contraire : de la vie et de son commencement. Notre accomplissement est toujours commencement [1]. Une lumière est semée pour le juste, et pour le cœur simple, une joie. Dialogue alors d’une inconnue, transportée d’intuition et de bonheur dans la foule des auditeurs de cet homme : Comme elle est heureuse la mère qui t’a porté dans ses entrailles et qui t’a nourri de son lait ! – Heureux plutôt ceux qui entendent la parole de Dieu, et qui la gardent. Moment analogue en réponse à sa mère et ses frères et sœurs dont il lui dit qu’ils cherchent à le voir et en sont empêchés par la foule : Qui est ma mère ? qui sont mes frères ? Prophéties diverses sur la fin du monde, le jour du jugement, notre imagination est moindre que ces inspirations, mais le bouquet d’images, de terreur et d’escathologie (le pressoir est rempli et les cuves débordent de tout le mal qu’ils ont fait !) se noue autour de l’essentiel, peu visible dans nos vies quotidiennes et l’histoire du monde, pas toujours visible. Le ciel et la terre sont ébranlés, mais le Seigneur est un refuge pour son peuple, une forteresse…


Notre fille m’annonce qu’elle ne nous accompagnera pas à Disney-Land, elle a lu les billets, le programme est nul, c’est pour les enfants, elle aura bientôt sept ans. Claire… aussi de cet âge, de ces réactions, qui est la proie de l’inconnu qu’est toute atteinte à notre chair, à nos fonctionnements d’esprit et de corps… pour le cœur simple, une joie. Chemin de cette petite fille… chemin de la nôtre… de moins en moins s’en dit et peut se deviner à mesure que tout s’enrichit. Deux libertés se font face et s’entrelacent, celle de l’enfant depuis l’utérus et celle de Dieu de toujours à toujours, parents, médecins, éducateurs sont témoins, au mieux des accompagnants. L’amour nous est totalement inconnus puisqu’il est l’agencement de deux libertés qui se choisissent mutuellement : comment ? pourquoi ? plus j’avance, plus je ne vois qu’une seule réponse, piste : la liberté. Et plus je me sens enserré (ma condition, les conséquences accumulées de la vie, généralement pas choisie factuellement), plus je regarde autrui et qui j’aime dont je sais aussi, par fraternité, qu’ils se vivent enserrés eux-mêmes, limités, pas même tâtonnants, plus le constat de ma liberté, de notre liberté, de leur liberté m’aveugle d’une chaleur et décisive lumière. Et nous avançons, j’en suis sûr parce que je le vis. Bien au-delà de tout projet et bien davantage que tout souhait dont les nostalgies sont l’ultime trainée, l’ultime expression balbutiant que notre vie et notre destinée finales les dépassent. Heureux ceux qui entendent la parole de Dieu, et qui la gardent ! Suprême sollicitude de Dieu, nous n’entendons ni ne gardons, si distraits, si malheureux, si superficiels ou affairés-dispersés… et pourtant…


[1] - Joël IV 12 à 21 ; psaume XCVII ; évangile selon saint Luc XI 27.28

vendredi 7 octobre 2011

sois sans crainte - textes du jour

Vendredi 7 Octobre 2011



Prier … [1] fête du Rosaire, traditionnellement attachée à une bataille (navale) de la chrétienté avec l’Islam, Lépante… c’est aujourd’hui une référence dépassée, quoique Constantin et Clovis fondent la relation de leur Etat et de leur pouvoir politique sur une invocation de même portée. In hoc signo, vinces. Dieu de Clotilde… soit. Pour une fois, mon livret (Prions en Eglise…) note juste : la récitation du Rosaire, centrée sur les mystères de Jésus et de Marie, met la contemplation à la portée du peuple chrétien. De fait, le Je vous salue, Marie ! est la prière la plus prisée de notre fille, Marie, une Maman, une femme, une jolie femme, son Fils par celle-ci, d’évidence. Faites tout ce qu’il vous dira. Notre souhait d’un second enfant, car rien n’est impossible à Dieu. En l’espèce disposer les cœurs, moi à sereinement renoncer et ma chère femme à consentir. – Souvenir de Jean Paul II attaché à cette dévotion [2] et d’Amédée, moine de Bricquebec, qui y consacra ses derniers efforts : son ultime écrit est sur le Rosaire [3] qu’il continuait de travailler à sa mort, et m’avait demandé par téléphone d’en rédiger une introduction, ce qui – mais pas de mon fait – ne se réalisa finalement pas. Sans qu’ils aient communiqué autrement que selon « la communion des saints », le pontife polonais et le trappiste normand « découvrirent » ensemble l’ajout des nouveaux mystères : quatre sur cinq, Amédée ayant introduit l’épreuve au désert au lieu des noces de Cana préférées par Jean Paul II. Tous deux marquent leur enseignement et leur prière de ce terme fort : moment. Pour Amédée, Jésus s’est humanisé de plus en plus par l’histoire qu’il a vécue. Sur ses sentiers de terre, il a cheminé à coups de préférences de sa liberté…Marie est l’être humain le plus proche e Jésus et lui seul peut nous initier au mystère si unique de la maternité de Dieu. Ce moine exceptionnel que j’ai eu le bonheur exceptionnel de rencontrer à loisir, parfois des journées durant, encadrées par l’office divin, bonheur reçu de ma femme qui fréquentait son monastère pour des raisons professionnelles devenues d’amitié, justifie la forme de cette méditation : fait religieux significatif parce que massif. Sur toute la planète, des milliards d’être humains, chrétiens, musulmans, juifs, bouddhistes, pratiquent sur leurs chapelets la forme répétitive d’invocations. Cette expérience est révélatrice de vérité humaine et de mystique. Eclair génial de Jean Guitton : ’’La répétition convient à l’insondable’’. Justifiant les illustrations de son petit livre, il conclut : Mon choix est subjectif, reflet de l’expérience vécue. Depuis de longues années (25 Mars 1913 + 6 Novembre 2002), ardente en moi est la charge affective créée par ces images contemplées et priées des milliers de fois.



Le naturel du dialogue avec l’ange Gabriel me saisit. Salutation. Interrogation. Annonce. Interrogation. Explication. Conclusion de chacun : rien n’est impossible à DieuQue tout se passe selon ta parole. Alors que la question était de taille : Comment cela va-t-il se faire, puisque je suis vierge ? Fin de vie pour la jeune fille devenue point focal des Apôtres, après l’Ascension : Luc le suggère sans l’écrire explicitement, sa version est celle de Marie, forcément humble. Extraordinairement humble, ce qui la situe tout entière à notre sommet : d’un seul cœur, ils participaient fidèlement à la prière, avec quelques femmes dont Marie, mère de Jésus, et avec ses frères. La liturgie chrétienne, la prière de tout homme religieux de siècle en siècle, quel que soit le contenu littéral de sa foi : celle-ci est d’abord et finalement élévation, communion, attente, certitude d’espérance. Il disperse les superbes, il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles, il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides… Son règne n’aura pas de fin. – L’expérience cardinale de mon vieillissement (la vieillesse) est que ce sont les morts, ceux que j’ai connus et aimés, que j’aime, qui m’apprennent le mieux la vie. Nous continuons de communier, de mieux en mieux, je les devine et scrute, les comprends, ils m’appellent, me soutiennent, me garantissent. Je les aimés, je les aime. Ils savent qui j’aime à présent, depuis eux et je peux tout leur confier. Sois, sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. … Alors, l’ange la quitta.



[1] - Actes des Apôtres I 12 à 14 ; cantique de la Vierge Marie : Magnificat, Luc I 46 à 55 passim ; évangile selon saint Luc I 26 à 38



[2] - lettre apostolique Rosarium Virginis Mariae . 16 Octobre 2002

« Parmi tous les mystères de la vie du Christ, le Rosaire, tel qu’il s’est forgé dans la pratique la plus courante approuvée par l’autorité ecclésiale, n’en retient que quelques-uns. Ce choix s’est imposé à cause de la trame originaire de cette prière qui s’organisa à partir du nombre 150, correspondant à celui des Psaumes… Pour que l’on puisse dire de manière complète que le Rosaire est un résumé de l’Evangile, il convient donc que… la méditation se tourne aussi vers quelques moments particulièrement significatifs de la vie publique (mystères lumineux). Cet ajout de nouveaux mystères…
1 . au moment de son Baptême au Jourdain,
2 . dans son auto-révélation aux noces de Cana,
3 . dans l’annonce du Royaume de Dieu avec l’invitation à la conversion,
4 . dans sa Transfiguration,
5 . et enfin dans l’institution de l’Eucharistie, expression sacramentelle du mystère pascal.
Chacun de ces mytsères est une révélation du Royaume désormais présent dans la personne de Jésus… »

[3] - Père Amédée Hallier, moine cistercien . Le Rosaire, c’est vivre Jésus-Christ avec Marie (Novembre 2003 . Abbaye Notre Dame de Grâce de Bricquebec . 85 pages) – du même auteur, Un éducateur mystique, Aelred de Rielvaux (thèse de doctorat en théologie – Gabalda, 1959 . épuisé) & Le moine et le psychiâtre, entretiens sur le bonheur avec le Dr. Dominique Megglé (Bayard . 1995)

jeudi 6 octobre 2011

quel père parmi vous donnerait un serpent à son fils qui lui demande un poisson ? - textes du jour

Jeudi 6 Octobre 2011


Prier… densité des ambiances qui nous sont parfois données, libération que constitue la vieillesse et abandon du bilan à Qui seul peut le faire, et ne le fera sans doute qu’à notre avantage, ou plutôt qu’en connaissance de tout. Prière si aisée dans les travaux ménagers que je m’applique en l’absence de ma chère femme, la vaisselle, la cuisine, préparer et rapproprier pour autrui, notre petite fille… fait sourdre la chanson d’amour et la paix. Dans notre pays saccagé en chacune de ses grandes institutions, laissé en déshérence de conscience de soi, empoisonné insidieusement par le culte d’un volontarisme de paroles et une lassante auto-proclamation d’un bilan quotidien donné en langage d’une rue qui si souvent – je le vis – parle bien mieux que le chef prétendu de tout, comment n’être pas fier de cette compétition pour la candidature d’opposition, compétition qui fait ressentir certes des analyses et des structures personnelles, des inimitiés pas seulement intellectuelle, mais qui fait ressentir bien davantage la tolérance d’un esprit d’équipe, et qui a pour résultat aussi de ces trois moments à six voix, de deux heures chaque fois, un constat de ce qui se fait et se vit chez nous. Ce me paraît une avancée décisive pour la démocratie et pour nous rendre envie de participer à notre devenir… prier pour les politiques, la persévérance de ceux-là, la conversion de ceux-ci et pour nous tous poussant à la roue pour qu’ensemble et avec nos frères européens, nous sortions ce monde-ci des ornières où l’ont enlisé et bloqué la langue de bois (devenant une vraie pensée) des uns et l’avidité des autres. Si le sel s’affadit, avec quoi le salera-t-on ? si les dirigeants ne sont plus l’élite, comment en susciter d’autres, comment en former par milliers, par millions. Oui, tous au pouvoir. Lecture légitime je crois de la Bible, la co-création par la co-rédemption. [1] Mais ce n’est pas jeu d’intelligence ou compréhension déduite, c’est relation entre Créateur et créature, relation d’amour et de sollicitude intense. Ils seront mon domaine particulier pour le jour que je prépare. Je serai indulgent envers eux, comme un homme est indulgent envers le fils qui le sert fidèlement. Réponse du Seigneur de l’univers, à la protestation si humaine : nous en venons à déclarer heureux les arrogants ; même ceux qui font le mal sont prospères ; même s’ils mettent Dieu à l’épreuve, ils s’en tirent ! Sans doute, le crible entre « bons » et « méchants », bien politique, peut-il consoler… mais le psalmiste et le Christ invitent au réalisme plutôt que de nous repaître d’une assurance de justice rétributive : le Seigneur connaît le chemin des justes, mais le chemin des méchants se perdra. Voilà pour le bonheur et le parcours. Supposons que l’un de vous ait un ami et aille le trouver en pleine nuit pour… je vous l’affirme : même s’il ne se lève pas par mitié, il se lèvera à cause du sans-gêne de cet ami, et il lui donnera tout ce qu’il lui faut. Habileté et réalisme… de la prière ! demandez, vous obtiendrez ; cherchez, vous trouverez ; frappez, la porte vous sera ouverte. … SI donc vous qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père céleste donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent. L’économie du don… plus encore que sa psychologie.


[1] - Malachie III 13 à 20 ; psaume I ; évangile selon saint Luc XI 5 à 13

mercredi 5 octobre 2011

toi, Dieu, le seul - textes du jour

Mercredi 5 Octobre 2011


Prier… les colères successives de Jonas, selon l’idée qu’il se fait de Dieu ou des missions que celui-ci lui confie. Episode à la Don Camillo…. dialoguant avec le Christ, figuré en croix dans son église de paroisse : as-tu vraiment raison de te mettre en colère ? Jonas, fou d’impuissance et d’inconfort : prends ma vie, mieux vaut mourir pour moi que vivre… Oui, j’ai bien raison de me mettre en colère jusqu’à souhaiter la mort. Contrairement à l’idée reçue des indifférents ou des agnostiques, la foi ne facilite pas la vie quotidienne, la présence sensible de Dieu dans une conscience ne l’apaise pas forcément, ne la rend pas automatiquement lucide. Mais l’éducation est possible, lentement… toi, tu as eu pitié de ce ricin qui ne t’a coûté aucun travail et que tu n’as pas fait grandir, qui a poussé en une nuit et en une nuit a disparu. Et moi, comment n’aurai-je pas eu pitié de Ninive, la grande ville où, sans compter une foule d’animaux, il y a plus de cent vingt mille petits enfants qui ne distinguent pas leur droite de leur gauche ? Pourtant, Jonas connaît son Dieu… je savais bien que tu es un Dieu tendre et compatissant, lent à la colère et plein d’amour, renonçant au châtiment ce que le Coran rapporte, fidèlement… Mais l’étrangeté, l’exceptionnalité de l’Incarnation, que personne n’aurait pu, humainement, inventer et encore moins propager comme fondation d’une foi universelle, redouble quand ce Dieu nous apprend Lui-même à articuler et développer notre prière. Quand vous priez, dites : « Père que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, donne-nous… Le je vous salue, Marie, a le caractère composite de nos constructions, même si celle-là reprend le verbatim d’un évangile de l’enfance du Christ, mais le Notre Père n’a subi qu’une addition humaine : l’adjectif possessif qui le commence. Et si je le mets dans la bouche et la supplication répétée du Christ, souquant ferme dans sa mission terrestre, je comprensd bien que Jésus n’en pouvant plus, confie le travail à son Père. Père, que ton nom soit sanctifié, que ton règne arrive. Le Fils, fait homme, tente-t-Il autre chose que la réalisation de ce Royaume, que la reconnaissance universelle de cette Sainteté décisive ? [1] Puis, ayant livré son secret aux disciples en demande : apprends-nous à prier, comme Jean-Baptiste l‘a appris à ses disciples (quelle était cette prière, Jean qui fut d’abord un des convertis du Baptiste, ne nous l’a pas confiée…), Jésus nous rejoint et, Dieu parmi nous, homme parmi les hommes, il continue pour nous faire continuer.


[1] - Jonas IV 1 à 11 ; psaume LXXVI ; évangile selon saint Luc XI 1 à 4

mardi 4 octobre 2011

près de toi, se trouve le pardon - textes du jour

Mardi 4 Octobre 2011


Prier… [1] une femme, appelée Marthe, le reçut dans sa maison. Elle avait une sœur… Sans doute, cette dernière a choisi la meilleure part, il n’y a dans les évangiles, sauf si elle est Marie-Madeleine et donc dialoguant avec le jardinier devant le tombreau vide, aucun mot qu’elle ait dit, tandis que Marthe a traité tous les sujets, y compris avant la résurrection de leur frère Lazare, la seule profession de foi émanant d’une femme pendant le ministère public du Christ. En regard, la conversion de Ninive, sous la menace : qui sait si Dieu ne se ravisera pas, s’il ne reviendra pas de l’ardeur de sa colère ? Et alors nous ne périrons pas ! Calme des deux femmes, le fameux frère n’est pas présent, Jésus était en route avec ses disciples : il se repose. Marthe sert le Christ, les Ninivites se convertissent et nous fêtons François d’Assise. Tandis que les Européens n’en finissent plus d’ergoter et que le reste du monde, chacun aussi malade qu’eux, leur lancent des ultimatum : vendez, vendez, mais vendez donc… les courtes vues, les indécisions tandis que les évangiles, mais toute religion rappellent que l’urgence est tout autre, que la réalité et notre attitude devant elle ne sont pas ces mouvements browniens. Ninive et Marie sont chacune, devant Dieu, maîtresses d’elles-mêmes puisqu’elles accueillent et écoutent.


[1] - Jonas III 1 à 10 ; psaume CXXX ; évangile selon saint Luc X 38 à 42

lundi 3 octobre 2011

le flot m'a cerné - textes du jour

Lundi 3 Octobre 2011


Prier… [1] la parabole du « bon » Samaritain. Le discernement proposé, est aisé à opérer : Lequel des trois, à ton avis, a été le prochain de l’homme qui était tombé entre les mains des bandits ? – Celui qui a fait preuve de bonté envers lui. Au-delà de la description sociale, la hiérarchie et notamment celle des gens pieux qui est prise en défaut, et de la fréquente mise en valeur d’une population mésestimée par la dominante : les Samaritains à l’époque, les… aujourd’hui, le Christ fait surtout réfléchir sur le passage du sentiment de ce qu’il est de bon sens de faire, ou du discernement de ce qu’il y a à faire, au faire-même. Tu as bien répondu. Fais ainsi et tu auras la vie. … Va, et toi aussi, fais de même. Le prochain est toute personne dans le besoin, celle-ci n’est pas identifiée autrement que par son malheur : un homme descendait de Jérsusalem à Jéricho, et il tomba sur des bandits ; ceux-ci, après l’avoir dépouillé, roué de coups, s’en allèrent en le laissant à moitié. Par hasard… Le malheur et le hasard. Pas de prochain systématique ou identifié a priori. Seul caractère, seul appel (en l’espèce muet : à moitié mort) : la détresse. Notre réponse aujourd’hui serait une défausse sociale : sécurité et police sur les routes, tiers payant… automatisme anonyme. Mise de ce texte en relation avec l’aventure de Jonas : Lève-toi, va à Ninive, la grande ville païenne, et proclame que sa méchanceté est montée jusqu’à moi. – Jonas se leva mais pour s’enfuir à Tarsis, loin de la face du Seigneur. Même dérobade que le prêtre et le lévite descendant chacun de Jérusalem à Jéricho. L’Ancien Testament est impératif, tandis que Jésus dialogue avec le docteur de la Loi, sur le mode propositif. Les passants du Nouveau Testament peuvent éluder leur devoir de compassion et de soutien, pas Jonas. Destin et protection : il s’était couché et dormait d’un sommeil mystérieux : celui d’Abraham avant la révélation divine. Devoir universel mais destin particulier. Dialogue distant du docteur de la Loi avec Celui qu’il ne reconnaît que confusément comme un maître, mais pas LE Maître. Dialogue direct, d’exception de la créature en difficulté avec le Créateur souverain : et j’ai dit : me voici rejeté de devant tes yeux : pourrai-je revoir encore ton tempe saint ? Quand mon âme en moi défaillait, je me souvins du Seigneur ; et ma prière parvint jusqu’à toi dans ton temple saint.

[1] - Jonas I 1 à 11 passim ; cantique de Jonas II 2 à 8 passim ; évangile selon saint Luc X 25 à 37

dimanche 2 octobre 2011

Dieu de l'univers, fais-nous revenir - textes du jour

Dimanche 2 Octobre 2011


Prier…[1] le royaume de Dieu vous sera enlevé pour être donné à un peuple qui lui fera produire son fruit. Remarque du Christ concluant la parabole des vignerons homicides et prophétisant son propre martyr et la substitution d’un peuple – Israël – par un autre – l’Eglise, en fait l’humanité et l’élargissement du salut, puisque l’ensemble de la geste juive s’applique à nous, y compris le dessaisissement au profit des gens du dehors, les supposés incroyants d’aujourd’hui. Le choix de la vigne comme thème de parabole (les ouvriers de la onzième heure, aussi, employés à la vigne) et comme mise en valeur du domaine : un homme était propriétaire d’un domaine, il planta une vigne, l’entoura d’une clôture, y creusa un pressoir et y bâtit une tour de garde. Notre vie, l’univers, prééquipés par la Providence, Dieu. Se faire remettre le produiit de la vigne… fin de l’exercice, envoi par le maître de mandataires : qui ? dans notre vie ? notre prochain. Quel fruit ? tout ce qui est vrai et noble, tout ce qui est juste et pur,n tout ce qui est digne d’être aimé et honoré, tout ce qui s’appelle vertu et mérite des éloges, tout cela, prenez-le à votre compte. … Et le Dieu de la paix sera avec vous. Au contraire, les vignerons homicides déclenchent la guerre et en sont châtiés. J’attendais de beaux raisins, pourquoi en a-t-elle donné de mauvais ? Eh bien, je vais vous apprendre ce que je vais faire de ma vigne : enlever sa clôture pour qu’elle soit dévorée par els aniomaux, ouvrir une brèche dans son mur pour qu’elle soit piétinée. J’en ferai une pente désolée ; elle ne sera ni taillée ni sarclée, il y poussera des épines et des ronces ; j’interdirai aux nuages d’y faire tomber la pluie. Vengeance… le Christ commente Isaïe, mot à mot. Je chanterai pour mon ami le chant du bien-aimé à sa vigne. Mon ami avait une vigne sur un côteau plantureux. Il en retourna la terre et en retira les pierres, pour y mettre un plan de qualité. Au milieu, il bâtit une tour degarde et creusa aussi un pressoir. Il en attendait de beaux raisins, mais elle en a donna de mauvais.. Et maintenant, habitants de Jérusalem, hommes de Juda, soyez juges entre moi et ma vigne ! … seule différence entre les deux textes distants de sept siècles ? Selon Isaïe, c’est la vigne qui a été réfractaire et ingrate, tandis que pour le Christ, ce sont les employés qui ont voulu accaparer le bien. Même amour et même technique du maître pour sa vigne. Leçon spirituelle du psalmiste, l’inspirant aux auditeurs d’Isaïe et du Christ et à nous… Jamais plus nous n’irons loin de toi : fais-nous vivre et invoquer ton nom ! Dieu de l’univers fais-nous revenir ; que ton visage s’éclaire et nous serons sauvés… Du haut des cieux, regarde et vois : visite cette vigne, protège-la, celle qu’a plantée ta main puissante. Ainsi soit-il…

[1] - Isaïe V 1 à 7 ; psaume LXXX ; Paul aux Philippiens IV 6 à 9 ; évangile selon saint Matthieu XXI 33 à 43

samedi 1 octobre 2011

si vous ne changez pas - textes du jour

Samedi 1er Octobre 2011


Prier… fête de Thérèse de Lisieux, sur elle, sa présence, son « efficacité » spirituelle tout a été dit et écrit et d’abord par elle-même (son journal ou autobiographie que j’ai lu à Samothrace, en édition originale ou presque, offerte par mon arrière-grand-mère à ma grand-mère bien avant le mariage de celle-ci – aucun bâteau ne pouvait accoster, tempête aux Dardanelles et entrée du Bosphore, Novembre 1984…) et évidemment les travaux de Jean-François Six aussi décisifs que ceux sur Charles de Foucauld. Ces étranges carrières humaines qui traversent les siècles comme celles d’aucun homme politique ou grand personnage des lettres. Vous serez nourris et rassasiés du lait de ses consolations, et vous puiserez avec délices à l’abondance de sa gloire. [1] Rien de mièvre chez la jeune Carmélite et l’enfance qui lui est attachée, en référence au modèle proposé par le Christ à ses disciples : si vous ne changez pas pour devenir comme les petits enfants, vous n’entrerez point dans le Royaume des cieux. Ce n’est pas l’éloge d’une sorte de disponibilité floue et puérile, d’une dépendance et d’une confiance démunies. Je ne poursuis ni grands desseins ni merveilles qui me dépassent. Non, mais je tiens mon âme égale et silencieuse. Mon âme est en moi comme un enfant, comme un petit enfant contre sa mère. C’est n’avoir pas reçu la grâce et le bonheur d’un enfant dans sa propre vie de femme ou d’homme, en tout cas d’homme selon mon expérience, que d’ignorer combien l’enfant est irréductible, libre, affirmé alors même qu’il est sans moyens physiques, ne marche pas encore, etc… n’a pas encore les mots. Fondamentalement, l’enfant témoigne de deux dimensions que nous avons bien moins en « grandissant » : il vit au présent, il est relationnel, ce qui n’empêche ni les projets, les souhaits ni le besoin de recueillement et de silence, mais il est l’homme natif, sachant se rassembler dans un désir et une relation univoques. A point que du multiple, à commencer par le couple de ses parents – combien de fois nous l’expérimentons, ma chère femme et moi – il sait voir l’unité, l’union et au besoin les fait, les suscite et le souligne. La maturité de Thérèse frappe à chaque ligne d’un écrit qui ne date toujours pas. Autre forme de l’autorité naturelle, presque majestueuse qui se dégage des écrits de l’autre Thérèse, la grande d’Avila. En revanche, Dieu par rapport à l’enfant, au nourrisson, se prête – explicitement selon l’Ecriture – à la comparaison maternelle (intuition décisive de Thérèse de Lisieux, Dieu autant mère que père, ce qui emporte aussi une réflexion pas encore aboutie dans l’Eglise et sans doute dans la société si simpliste avec son égalité ou sa parité homme-femme, réflexion thérésienne sur le sacerdoce ni masculin ni féminin, ou les deux, parce qu’à l’image de Dieu). Notre présence à Dieu, la sollicitude de Dieu pour nous. Vous serez comme des nourrissons que l’on porte sur les bras, que l’on caresse sur ses genoux. De même qu’une mère console son enfant, moi-même (c’est Dieu qui parle selon Isaïe) je vous consolerai. Commentaire de l’apôtre des Gentils : c’est un Esprit qui fait de vous des fils ; poussés par cet Esprit, nous crions vers le Père en l’appelant « Abba ! ». C’est donc l’Esprit Saint lui-même qui affirme à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. … Alors Jésus appela un petit enfant et il le plaça au mieux de ses disiciples. Des enfants autour du Christ et de ses apôtres, l’un d’eux distingué, qui approche donc, timide ? le fait est que Jésus sait lui parler, le mettre en confiance, l’introduire dans le cercle des adultes et que tout est si naturel que cela sert de leçon. Comment ? parce qu’au fond, Jésus se compare lui-même à cet enfant ! ou, pour le moins, accorde à celui-ci de Le représenter, lui le Fils par excellence, Dieu. Celui qui accueillera un enfant comme celui-ci en mon nom, c’est moi qu’il accueille. Toutes les composantes des relations humaines sont dans la Trinité et en sont les déductions, pour nous qui les expérimentons imparfaitement. Nous sommes ce que nous sommes parce que nous sommes à l’image, à la ressemblance de Dieu.

[1] - Isaïe LXVI 10 à 14 ; Paul aux Romains VIII 14 à 17 ; psaume CXXXI ; évangile selon saint Matthieu XVIII 1 à 5