jeudi 30 septembre 2010

j'en suis sûr - textes du jour

Jeudi 30 Septembre 2010

Notre fille taille hier soir ses crayons de couleurs, sciure de la taille, elle en fait une œuvre. Prier en toutes circonstances ? sans doute mais alors qu’est-ce que prier ? tandis que prier par toutes circonstances, répondre ainsi aux offres de Dieu, du paysage mental (tristesse ou joie, sans cause immédiatement perceptibles) à tant de faits, de rencontres, de lectures, alors le travail est circonstance, l’endormissement aussi, et ainsi de suite. Analogie qui me poursuit entre les dires de peintres, d’artistes, de créateurs sur ce qu’ils « font », ou plutôt, car leur œuvre leur échappe d’un bout à l’autre de leur travail, sur la manière dont ils s’y prennent ou sont pris. Notre prière est création, en elle-même. [1]Avec mon corps, je me tiendrai debout, et de mes yeux de chair, je verrai Dieu. Moi-même, je le verrai, et quand mes yeux le regarderont, il ne se détournera pas. La résurrection, paroxysme du relationnel. Urgence de l’annonce. Le règne de Dieu est proche, message que doivent propager les disciples archi-novices et peu instruits en « dogme » ; la suite va montrer autant leur enthousiasme en retour de mission que leur incompréhension totale du destin de leur maître. Destin qui est révélation. Fatigué par ceux qui lui faisaient des reproches, implorant pitié : ne serez-vous jamais rassasiés de me mordre ? en tentation de révolte contre Dieu ou en culpabilisation selon une analyse du mal et du malheur qui reste bien nôtre, Job résume sa foi : je voudrais qu’on écrive ce que je vais dire, que mes paroles soient gravées sur le bronze avec le ciseau de fer et le poinçon, qu’elles soient sculptées dans le roc pour toujours : je sais, moi, que mon libérateur est vivant et qu’à la fin il se dressera sur la poussière des morts… Moi-même, je le verrai… Quelle ouverture pour une messe de funérailles, la mienne… s’il plaît à Dieu. Puisse-t-elle devenir celle de tous, même rétrospectivement : Mon cœur m'a redit ta parole : ‘Cherchez ma face’. C’est ta face, Seigneur, que je cherche…. J’en suis sûr, je verrai les bontés du Seigneur sur la terre des vivants. La nôtre, futurement et déjà terre des ressuscités.

[1] - Job XIX 21 à 27 ; psaume XXVII ; évangile selon saint Luc X 1 à 12

mercredi 29 septembre 2010

l'accusateur de nos frères a été rejeté - textes du jour

Mercredi 29 Septembre 2010


Lu en m’endormant un livre [1]du premier trimrestre 1950, sujet un suicide aux armées d’un juif russe marié avec une française à la campagne, débat sur l’amour et aussi sur un certain ostracisme, roman contemporain des plus grands à la même librairie Gallimard [2].. Pauvrement écrit mais d’ « intrigue » originale, il fait ressentir que toutes nos maladies, aujourd’hui, dans les pays « riches » matériellement comme le nôtre sont des maladies mentales. Les nécessités vitales de l’après-guerre dans un contexte de totalitarismes successifs terribles ne sont plus nôtres, nos maladies sont celles du manque d’âme et de but, même si près de 13% des Français vivent au-dessous du « seuil de pauvreté » et que l’impunité des égoïstes et des riches matériellement par accaparement ou abus de position dominante, est éclatante. Manque de repères, manque d’autorité morale, manque de courage et de simple dignité personnelle de ceux qui sont en situation de rompre cet enchantement de notre distraction vis-à-vis de l’esse,tiel. Cela vaut dans tous les grandes et petits domaines. Nous avons perdu le sens de la nécessité – autrui, la société – et de la dignité – notre rapport à nous-mêmes et à Dieu. Nous sommes tous irresponsables. On dit – au plan budgétaire – que les pays « riches » vivent au-dessus de leurs moyens, les Etats, les pays , les personnes. Nous vivons surtout au-dessus de nos moyens spirituels et d’âme, totalement ankylosés, moteurs puissants putativement mais route à la lanterne, et encore. Prier donc… notant le livre, des pages s’ouvrent encore, je n’avais pas retenu que l’auteur est une femme, elle semble n’avoir fait aucun chemin dans la notoriété ensuite. Dernières lignes, l’ultime : Barny ne devait jamais acquérir la preuve nécessaire à une certitude. Et un peu au-dessus : L’amour n’est qu’une approximation. Aucun être n’a été conçu spécialement à l’intention d’un autre. On ne lit bien que plusieurs fois. (Car) presque tous les écrits sont polyvalents et nous en choisissons le sens, le plus actif n’est pas l’écrivain mais son lecteur, point commun, hors du livre, ils sont chacun inspirés. C’est un moine de Solesmes, qui à mes vingt ans, m’apprit à tenir des fiches de lecture. Il me donna aussi le concept cardinal de bien commun. Je lui donnai Brasillach et aussi le Narcisse et Goldmund d’Hermann Hesse. Peut-être vais-je entreprendre, en simple secrétaire, de noter propos et excursi d’une autoobiographie et d’une formation monastique et philosophique en trente ans du prestigieux monastère et trente ans de désert au Sahel. Ma propre vie n’aura valu que par des rencontres, et en prime inattendue et indicible, par l’amour conjugal et paternel (dont filial en retour) dont je suis honoré-gratifié-comblé.

Prier en action de grâces chantante. [3] Ce qui est notre devoir et notre œuvre et non la spécialité des anges et archanges. Mystère que cet enseignement et que cette réalité qui peut nous apparenter – dans notre propre mental – aux tenants des croyances « primitives », les esprits et autres, avec ces « démons » de l’évangile et de l’époque gréco-romaine ou des structures psychologiques de peuples qui ne nous sont pas familiers…[4] Réponse toujours actuelle, celle du Christ à Nathanaël : tu verras des choses plus grandes encore. Leçon simple, une part infime du réel, à tous les égards et dans tous les domaines, nos catégories humaines pour distribuer sciences et disciplines, mais fort peu l’inconnaissable… une part infime du réel, seulement, nous est aujourd’hui perceptible. L’éternité et la vie dont nous attendons encore tout, nous donneront seules la totalité à voir, comprendre, embrasser, aimer. Comment me connais-tu ? et tout commence par notre relation à Dieu, lequel a eu l’initiative aimante et cognitive. Chemin exigeant (terrible pour certains, mais accompagnés de Dieu) : Dépassant l’amour d’eux-mêmes, ils sont allés jusqu’à la mort. Central, chemin, moyen, horizon, compagnon : le sang de l’Agneau … à qui il fut donné domination, gloire et royauté ; tous les peuples, toutes les nations et toutes les langues le serviront. Sa domination est une domination éternelle, qui ne passera pas, et sa royauté, une royauté qui ne sera pas détruite. Combat des anges, plus efficace que le nôtre, cortège des anges, plus beau et splendide que nos plus intenses visions. Nous glisser parmi eux… l’action de grâces, seul mouvement de notre vie qui ne soit pas tâtonnant et dispersé. Surtout si elle reconnaît n’avoir presqu’aucun motif que l’appel divin à l’entreprendre, à s’y rendre et donner. . Introduction aussi - imagée par nos textes - à ce débat spirituel : l'accusateur de nos frères... celui qui égarait le monde entier... L'Adversaire au début du livre de Job, dialoguant avec Dieu... ou ici, le grand Dragon, celui qu'on nomme Démon et Satan, celui qui égarait le monde entier. Il fut jeté sur la terre et ses anges avec lui... Car l'accusateur de nos frères a été rejeté, lui qui les accusait jour et nuit deant notre Dieu. L'image contraire qui triomphe, voici maintenant le salut, la puissance et la royauté de notre Dieu, et le pouvoir de son Christ... les cieux ouverts, avec les anges de Dieu qui montent et descendent au-dessus du Fils de l'homme. Entrer dans l'icône, les icônes et leur vérité quand le débat intérieur nous est terrible.

[1] - Béatrix BECK, Une mort irrégulière (Gallimard . Août 1950 . 167 pages)

[2] - ABELLIO, Les yeux d’Ezéchiel étaient ouverts – Jean GIONO, Les âmes fortes – Marguerite DURAS, Un barrage contre le Pacifique – Joseph KESSEL, La fontaine Médicis – Pierre MAC ORLAN, Le bal du pont du Nord – Roger NIMIER, Perfide – Jules SUPERVIELLE, Premiers pas de l’univers

[3] - Apocalypse de Jean XII 7 à 12 ; Daniel VII 9 à 14 passim ; psaume CXXXVIII ; évangile selon saint Jean I 47 à 51

[4] - un ami allemand a ingénieusement fait revivre par écrit à ses enfants et petits-enfants, son adolescence et son expérience de la guerre en se donnant pour compagnon et protecteur… un ange. Et cela se « tient » très bien. Hypothèse vérifiée.

mardi 28 septembre 2010

plus aucune issue... un homme fini... - textes du jour

Mardi 28 Septembre 2010



L’horreur (ou l’honneur) de vieillir, de savoir et ressentir le délabrement du corps, de craindre – par analogie ? ou par logique biologique – que suivent les facultés mentales, même si une compréhension plus « scientifique » du fonctionnement de la mémoire rassure un peu sur les difficultés de mobilisation ou sur l’oubli total de tels noms, faits ou dates. Remède à tout, l’amour, l’amour des nôtres, l’amour de tous, l’amour jamais obligé, pas forcément en attente de signes ou de réciprocité, l’amour qui fait se blottir en nous l’autre tel que nous le portons de pensée, de regard, de réflexion, de compassion, d’élan… Deux droits fondamentaux : celui de crier quand on souffre… celui d’être indigné et de le faire savoir… cela soulage, certes, mais la société, l’autre ont besoin de notre témoignage. Est-ce un des éléments de l’amour, l’appel à écho ? non, mais cela peut le susciter. L’amour est entre personnes (j’y comprends naturellement les animaux et tout le vivant, réaction d’un arbre que l’on taille). Pourquoi ne suis-je pas mort dès le ventre maternel, n’ai-je pas péri aussitôt après ma naissance ? Pourquoi s’est-il trouvé deux genoux pour me recevoir, deux seins pour m’allaiter ? Maintenant, je serai étendu dans le calme. Tous les signes de la dépression, le goût de la mort, la préférence pour la mort. Job, infiniment mieux et plus court que les athées d’aujourd’hui, que Jean-Paul Sartre il y a peu, résume l’interrogation sur la vie, et la transmission de la vie – comme si souvent dans cette lecture (préalable à la prière de toute une journée), mes sentiments ou mon paysage intérieurs sont rencontrés, comme allant l’un au devant de l’autre, par les textes. Le cafard… Job : Pourquoi donner la vie à l’homme qui ne trouve plus aucune issue, et que Dieu enferme de toutes parts ? Le psalmiste n’est pas en reste : Ma place est parmi les morts… ceux dont on n’a plus souvenir, qui sont exclus, et loin de ta main. Tant que Job soliloque, il ne peut, effectivement, « s’en sortir ». Le psalmiste, par antiphrase, donne l’issue. Loin de ta main… le poids de ta colère m’écrase, tu déverses tes flots contre moi. Il y a dialogue, cri et appel du mortel, traitement personnalisé par Dieu, même si c’est cruel et difficile. Jésus lui-même prit avec courage lma route de Jérusalem. Car le plus incompréhensible nous arrive bien moins qu’au Fils de Dieu. Fils et Dieu, le voici supplicié, et qui le sait d’avance. Abraham reçoit l’ordre d’épargner son fils, à la dernière seconde. Jésus n’est pas épargné. Nos solutions sont pauvres, si nos interrogations, angoisses et cafard sont justifiés… ‘veux-tu que nous ordonnions que le feu tombe du ciel’. Mais Jésus se retourna et les interpella vivement. Tout le psaume LXXXVIII, chrétien, j’ai à qui m’adresser. Sans doute est-il bon – je suis comme un homme fini – de réexpérimenter le besoin d’être sauvé, tiré du fond… car mon âme est rassasiée de malheur, ma vie est au bord de l’abîme, on me voit déjà descendre à la fosse. [1]


[1] - Job III 1 à 23 ; psaume LXXXVIII ; évangile selon saint Luc IX 51 à 56

lundi 27 septembre 2010

celui qui m'accueille - textes du jour


Avant-hier après-midi

Un moment, en milieu d’après-midi, à Kerguehennec pour l’exposition Janos BER, repérée par Edith. .
Dès les premières toiles, une réponse m’apparaît sans que je me sois au préalable posé la question. Le critère d’une novation tient-il de la création ? c’est si simple, si copiable que c’est évident, logique, mlême nécessaire. Immanquablement, ce devit être exprimé, dit, créé, fait. Et pourtant – avant, ce n’était pas, pas même imaginable par autre que l’artiste, et sans doute même par l’artiste. Avant ? avant quoi ? où ?
Textes de l'artiste, d'origine hongroise, vivant en France.
Des associations d’idées viennent et tournent court, débordées par l’évidente présence de ces dessins réfractaires à l’interprétation. Une idée d’association semble fonctionner dans ce lieu. [1]
Résoudre la contradiction entre couleur et ligne. Il y avait des choses entamées et il fallait conclure, c’est-à-dire faire franchir un pas à cet ensemble. C’était en moi et je ne le savais pas. La simplification qui est apparue dans l’acte-même était une grande ouverture pour moi.
Un acte de coupure suivi d’une remise ensemble, selon un ordre différent. Je rejoue cette séquence au cours de mon travail, au point exact où la peinture bascule et devient image.
Coupe et assemblage maintenant comme depuis des années. Mais insensiblement, leur nature et ma compréhension quant à leur sens, ont subi une transformation.
La fable de cette peinture noire de 1959 dit seulement que pour devenir capable de création, nous avons besoin de faire alliance avec les forces très contradictoires qui nous tiraillent. J’ai travaillé avec elles.
Je veux réagir – tant je le ressens – et tenter de dire l’analogie qui me saisit entre la démarche spirituelle, le discernement d’une orientation de vie, une vocation et cette introspection du peintre, analysant la gestation de son œuvre quand elle n’est encore que travail.

Hier, dimanche après-midi

Exposition Olivier DEBRE à la Cohue de Vannes. Sur les murs de pierres décapées, les grandes toiles ressortent assez bien, le fond est beige, moins neutre que celui du musée des Beaux-Arts à Orléans. On n’a plus ce lisse miroir, à peine mouvant, plus transparent qu’à premier regard qui rappelle tant la Loire, on a autre chose, encore un glissement d’eau pour une toile, mais d’autres telles que Sans titre en 1990, à dominante rouge, sont énigmatiques. Point commun de toutes celles exposées, bien évidemment l’accidenté des nuances et variations dans l’application et dans les tonalités de la couleur dominante, mais toujours un élément discursif, polychrome, volontairement très incisif, choquant, introduisant une histoire dans l’immensité monochromique de la toile.
Textes d'Olivier DEBRE :
Je me défends d’être un paysagiste. Je traduis l’émotion qui est en moi devant le paysage… ce n’est pas ma volonté qui intervient mais l’émotion qui me domine. Je ne suis sincère que dans le choc, l’élan.
J’indique ma source d’inspiration, mais elle ne compte pas. Le peintre a une certaine conscience, un point de départ : que le spectateur y voit autre chose n’est pas grave, c’est l’intensité qui m’importe et non pas l’histoire. Ce que les autres ressentent est la vraie réalité.

Prier… [2] clé de tout rapport avec autrui, notamment dans les dialogues d’idées et de foi, la communion suppose la tolérance mais plus encore de situer la différence dans le registre de l’accessoire. Celui qui n’est pas contre vous est pour vous. Les dialogues entre le Christ et ses disciples, sans doute la restitution par écrit y est-elle pour quelque chose, mais pas en tout ni complètement d’autant que nous ne sommes attentifs au texte que parce qu’il est inspiré (divinement). Une discussion s’éleva entre les disciples pour savoir qui était le plus grand parmi eux. Réponse, non pas l’enfant-modèle mais l’accueil de l’enfant. Thème et figure de l’enfant dans le Nouveau Testament, magnifique sujet et sans doute bien plus sérieux que charmant, déjà l’Enfant-Jésus introuvable pour ses parents au retour du pèlerinage. L’enfance est sérieuse, spiritualité thérésienne. Les disciples ont-ils entendu, compris ? nouvelle question et prise à témoin du Seigneur par le plus fin et mystique d’entre eux, le comble de la cécité, Jean cafarde donc, j’en vois un qui… il n’est pas avec nous pour te suivre. Le nombre d’occurrences où les disciples font écran, les ouvriers de la première heure, leur rétrubution, leur priorité, nous qui avons la foi : notre avoir et notre place. Au contraire, Job éprouvé se jeta à terre et se prosterna… il n’eut pas la folie de faire des reproches à Dieu. Il ne se reconnaît pourtant en rien coupable : J’ai gardé le chemin prescrit, j’ai tenu mes pas sur tes traces, jamais mon pied n’a trébuché. Montre les merveilles de ta grâce, toi qui libères de l’agresseur… le livre portant son nom peut d’ailleurs être lu comme un psychothérapie, le patient ne pouvant progresser et retrouver ses repères qu’à la condition de fond de ne pas se culpabiliser à raison de ce qu’il lui arrive et qu’il vit, et à la condition de forme qu’un tiers, le praticien, les bonnes âmes de ses soi-disant amis, le fassent rebondir, valident ou contredisent son propos – la thérapie, l’action de grâce, la foi sont dialogue et non monologue comme si, important, seul le dialogue est inspiré, donc efficace. Le mal, le malheur trouvent là leur sens : ils éprouvent mais ils n’enferment pas, au contraire. Tu sondes mon cœur, tu me visites la nuit, tu m’éprouves, sans rien trouver ; mes pensées n’ont pas franchi mes lèvres. Livre et psaume magnifiques, exemple des disciples nous montrant qui nous sommes à côté de l’intense spirituel qu’est Job. A noter d’ailleurs que Job comme Abraham sont des gens richissimes, et pourtant de plain-pied avec Dieu : Abraham dialogue face à face et discute, Job est le champion de Yahvé face à l’Adversaire. L’argent trompeur, ils le domptent, ce qui compte c’est leur relation à Dieu, leur foi. Les disciples désertant dès que commence la Passion sont le contraire spirituel de leurs grands ancêtres, c’est pourtant avec eux et avec nous que chemine Jésus sur nos routes de la rédemption. Avec simplicité – la simplicité seule est créatrice – le Christ prend tout le monde avec Lui. Ne l’empêchez pas de me suivre : celui qui n’est pas contre vous est avec vous.

[1] - exposition peinture Janos Ber – Faire face . 1959 à 2009 . Gavrinis 1965

[2] - Job I 6 à 22 ; psaume XVII ; évangile selon saint Luc IX 46 à 50

dimanche 26 septembre 2010

le riche mourut aussi - textes du jour

Dimanche 26 Septembre 2010

Prier…[1] S’ils n’écoutent pas Moïse ni les prophètes, quelqu’un pourra bien ressusciter d’entre les morts : ils ne seront pas convaincus. Quoique – d’expérience de vie, sauf exceptions, car il y en a - n’aimant pas les riches si souvent incultes, aveugles et péremptoires à considérer la pauvreté, l’échec ou la peine des autres comme un manque d’entregent et de travail, je suis enclin à lire la parabole du riche et de Lazare, non comme cela de l’argent mais comme celle de l’inattention à autrui et surtout à l’essentiel, la distraction pouvant venir de bien autre chose que l’argent. Le jugement divin, l’au-delà ne font qu’entériner l’effet de cette inattention : la séparation définitive, impossible à surmonter. De plus, un grand abîme a été mis entre vous et nous, pour que ceux qui voudraient aller vers vous ne le puissent pas, et que, de là-bas non plus, on ne vienne pas vers nous. Souffrance, punition, enfer et autres flammes ou froid infligés aux personnes, soit, autant d’images que d’autres siècles ont affectionnées. Mais la vérité est autre : la séparation, notre trop tardif désir d’union et de communion devenu impossible à réaliser. Qu’il les avertisse… si quelqu’un de chez les morts vient les trouver, ils se convertiront. Le riche aux enfers est devenu fraternel, il est obsédé par sa fratrie, il veut prévenir, il pense enfin aux autres. Ils ont Moïse et les prophètes : qu’ils les écoutent ! Echos multiples pour les détails, la Cananéenne et les miettes données aux petits chiens : il aurait bien voulu se rassasier de ce qui tombait de la table du riche ; mais c’étaient plutôt les chiens qui venaient lécher ses plaies. Et le messager, quelqu’un de chez les morts, est bien le Christ à l’aube de Pâques. Parabole et vérité crûes et simples. Paul opère le rapprochement entre le comportement humain – en l’occurrence plus vertueux que relationnel (vis dans la foi et l’amour, la persvérance et la douceur), plus missionnaire que priant (continue à bien te attre pour la foi), tant d’itinéraires et de tempéraments – et l’icône finale avec des expressions peut-être pas idéales et qui sentent l’hellénisme, elles aussi participant du pluralisme toujours loisible : le Seigneur des Seigneurs, le seul qui possède l’immortalité, lui qui habite la lumière inaccessible, lui que personne n’a jamais vu, et que personne ne peut voir… Paul, proche de saint Jean, mais restant plus descriptif que mystique : une spiritualité, une théologie à longueur d’une vie font certainement elles aussi, et pas seulement notre simple combat pour la foi et contre nos défauts et péchés, un itinéraire avec ses étapes, ses versions, ses approximations et approches par plusieurs faces du msytère, donc de la vie en vérité. Amos, éprouvé dans sa vie personnelle comme dans celle de son époque, crie comme aujourd’hui certains légitimement crient : la bande des vautrés n’existera plus. Caricature insurpassable du riche qui a délaissé Lazare à sa porte : couchés sur des lits d’ivoire, vautrés sur leurs divans, ils mangent les meilleurs agneaux du troupeau, les veaux les plus tendres ; ils improvisent au son de la harpe, ils inventent comme David des instruments de musique, ils boivent le vin à même les amphores, ils se frottent avec des parfums de luxe, mais ils ne se tourmentent guère du désastre d’Israël… Israël à entendre ici comme les nôtres, notre société, notre prochain, ceux dont nous sommes et dont nous ne nous soucions pas. Exigence des textes, exigence de Dieu, celle de notre conscience ? de nos comportements ? de notre lucidité ? de la foi à la justice.


[1] - Amos VI 1 à 7 ; psaume CXLVI ;1ère lettre de Paul à Timothée VI 11 à 16 ; évangile selon saint Luc XVI 19 à 31

samedi 25 septembre 2010

lecture du Coran par un chrétien - sourate 59 . Le rassemblement

pour tout cela, Dieu t'appellera au jugement - textes du jour

Samedi 25 Septembre 2010

… nous consentons à être menés. Par qui ? certainement pas par Dieu. Ce qui m’amène à prier, même si rien n’est clair sinon ma responsabilité pour garder et conduire mes aimées dans le bonheur. – Prier…[1] les disciples ne comprenaient pas ces paroles, elles restaient voilées pour eux, si bien qu’ils n’en saisissaient pas le sens, et ils avaient peur de l’interroger sur ces paroles. Quelles paroles ? quelle obscurité ? le chemin de notre salut, dont Dieu, le Christ, parcourt la plus grande longueur, la plus forte durée, la plus usante attente. Tout le monde était dans l’admiration devant tout ce que faisait Jésus. Les faits, soit ! les paroles, c’est-à-dire le sens des faits, leur pourquoi… non ! le voile sur tout et apparemment celui de la mort et de toute fin. Admirable poème que l’auteur biblique – après la souveraine évocation de chacune de nos mémoires : suis les sentiers de ton cœur et les désirs de tes yeux ! mené par le scintillement de la jeunesse, scintillement rétrospectif car quels souvenirs de nos adolescences sinon ceux d’attentes, de déceptions et d’intuitions, d’attentes surtout. Inverser la mémoire, pressentir nos fins à nos débuts… Souviens de ton Créateur aux jours de ta jeunesse, avant que viennent les jours mauvais, et qu’approchent les années dont tu diras : ‘je ne les aime pas’, avant que s’obscurcissent le soleil et la lumière, la lune et les étoiles, et que les nuages reviennent encore après la pluie ; au jour où tremblent les gardiens de la maison, où se courbent les hommes vigoureux ; où les femmes, l’une après l’autre, cessent de moudre, où le jour baisse aux fenêtres ; quand la porte est fermée sur la rue, quand s’éteint la voiex de la meule, quand s’arrête le chant de l’oiseau, et quand se taisent les chansons ; lorsqu’on redoute la montée et qu’on a des frayeurs en chemin ; lorsque l’amandier s’épanouit, que la sauterelle s’alourdit, et que le câprier laisse échapper son fruit ; lorsque l’homme s’en va vers sa maison d’éternité, et que les pleureurs sont déjà au coin de la rue ; avant que le fil d’argent se détache, que la lampe d’or se brise, que la criche se casse à la fontaine, que la poulie se fende sur les puitss ; et que la poussière retourne à la terre comme elle en vint, et le souffle à Dieu qui l’a donné. Comme aux cathédrales muettes quand Monet les a quittées, il reste même sans la lune, le sourire d’anges, la salutation à Marie, la déambulation du cœur qui trouve le siège d’amour et le regard de la méditation, le rassemblement de la vie – rassemblement en Coran veut dire résurrection et jugement – et si l’affreux, l’indicible de la mort semble dominer : ‘Mettez-vous bien en tête ce que je vous dis là : le Fils de l’homme va être livré aux mains des hommes’, il reste souverainement l’autre souffle, le vrai et le seul, celui de la prière que Dieu nous donne d’expirer vers Lui : Apprends-nous la vraie mesure de nos jours, que nos cœurs pénètrent la sagesse. Et en Dieu, appelés par Lui, que trouvons-nous ? que vienne sur nous la douceur du Seigneur, notre Dieu ! La peur de l’interroger parce que selon nous ce serait apprendre l’irrémédiable échec, alors que notre prière c’est le dialogue sur la route de Jérusalem à Emmaüs, du calvaire à quelque autre endroit que ce soit pour de là revenir à la joie, à la gloire, à l’accomplissement, à la résurrection.

[1] - Ecclésiaste XI 9 à XII 8 ; psaume XC ; évangile selon saint Luc IX 43 à 45

jeudi 23 septembre 2010

il est le bouclier qui m'abrite - textes du jour

Vendredi 24 Septembre 2010



Prier…[1] Jésus leur défendit vivement de le révéler à personne. La profession de foi de Pierre, au nom des disciples, et fondatrice de l’Eglise, de notre foi, n’est pas de soi le moteur de l’histoire ni celui de notre salut. Ce n’est pas nous qui propageons et sauvons, mais le Christ. Il faut que le Fils de l’homme… Pourquoi ? limites de ce que nous sommes ? Dieu a mis toute la durée du temps dans l’esprit de l’homme, et pourtant celui-ci est incapable d’embrasser l’œuvre que Dieu a faite, du début jusqu’à la fin. Plus que notre finitude, que mes limites, il y a un moment pour tout, et un temps pour chaque chose sous le ciel : un temps pour engendrer, et un temps pour mourir. Moment, temps et nous-mêmes sont à Dieu. Qu’est-ce que l’homme pour que tu le connaisses, Seigneur, le fils d’un homme pour que tu comptes avec lui ? Peut-être vais-je commencer de comprenndre cette expression qui a toujours été pour moi énigmatique : le Fils de Dieu fait homme ne s’appelle lui-même que le Fils de l’homme, tout en « validant » l’identité que lui reconnaît Pierre. Jésus est fils de tout l’homme par son incarnation. Incarnation qui a permis le procès, la passion et la résurrection, le salut autant qu’une existence de quelques décennies avec les rencontres et l’historicité qui vont avec. Chance qu’est pour nous la mort. En sus de la mienne, j’ai la grâce de vivre entre deux : mon éminent ami, mort, est plus extraordinaire que vivant, car il était si simple de vie et d’abord, de dialogue, le voici maintenant tout puissant dans nos cœurs et notre mémoire, foin de carrière et entièrement d’âme, foin d’intelligence et entièrement de lumière, d’accueil et de transmission. Et voici aussi que celui – moine – qui me toucha tant et m’apprit tant (la formule d’Henri Massis qu’il me rappelle pour la seconde fois, hier après Toujounine en 2001 : l’amitié entre les hommes ou entre hommes, est amitié d’idées, ce qui rehausse plus les idées que les hommes), ce moine sait avouer qu’il ne conçoit pas sa propre mort et pense même que c’est la situation mentale et d’âme de chacun. Ce n’est pas la mienne : avez-vous vu quelqu’un mourir, j’ai dit la mort d’un autre moine, me donnant son dernier regard alors qu’il était dans le coma depuis des heuees, mais il avait attendu que j’ai fini de lire ses propres lettres, à haute voix, pour ne pas aller jusqu’à l’inspiration suivante. Dom M. a vu sa mère mourir, mais il ne le dialogue pas. Ces morts et retrouvailles enjambent quarante… cinquante ans de ma vie. Jésus, cheminant entre ses ennemis et ses amis, enjambait l’éternité et tout le temps. J’arrête et prie. Quelle chance que Dieu soit souverain et non nous. Il est le bouclier qui m'abrite.

[1] - Ecclésiaste III 1 à 11 ; psaume CXLIV ; évangile selon saint Luc IX 18 à 22

concevoir sa propre mort

-hier à Rioz aujourd'hui, textes du jour

Jeudi 23 Septembre 2010



Hier, à Rioz - 16 heures 30 + Tandis qu’on pellete le gravier pour en recouvrir les deux dalles de parpaing qu’on n’a pas cimenté, j’ai lu, sur la tranche de la pierre tombale : Jean- 1910 et déplaçant un peu une autre plante : Monod 2008.
Et je suis revenu, heureux d’être seul, bruit de la pelle, dégoulinade du gravier qu’on répand et étale, soliel très brillant.
Le sourire, son sourire, un tel sourire ne peut être celui d’un homme qui ne… la vie, lui-même, l’amour pour sa femme, l’ayant précédé de moins de trois ans : fini ? aboli ? disparu ? A-t-il pu le réfléchir et le penser ainsi ? Je l’entends même s’il ne l’a jamais dit (peut-être), ne me l’a jamais dit en tout cas. On ne sourit pas au présent, on sourit à l’autre.
Il croyait donc, mais quoi ? (il s’agit ici de maintenant, de la mort, de sa mort, de notre mort, de la vie donc, de toute vie, de …). Il croyait… certainement non à des idées, ni à un enseignement, lui-même avait tellement dépassé ses maître et il transmettait des méthodes, des vertus, sa propre mémoire, mais le résultat, le bout du chemin, et au fond l’objectif, il ne les disait pas, ne les imposait pas. Il aurait su qu’il ne les aurait pas prêché. Libre, il laissait libre. Humblement – j’en suis sûr – il n’excluait rien, l’expérience vaudraut tout, il ne s’en inquiétait pas.
Cette tranquillité d’âme donne une leçon aux croyants, pas seulement parce qu’ils ne témoignent que peu ou pas du tout – lacunes ou parole si banale, si peu surnaturelle – alors que lui en avait à revendre et le donnait gratuitement.
Tranquillité d’âme qui me paraît l’absolu de la foi parce qu’il ne l’élucidait pas, ne la définissait pas, ne pouvait l’imaginer l’avoir, aucun prétention, mais un tel optimisme, un tel calme, un tel dépouillement du regard sur l’autre, sur lui-même, un tel amour pour sa femme.
Il avait aimé, transmis, vêcu, servi sans servilité, affirmé sans forfanterie. Quelle tranquillité reçue de lui qu’avoir été à l’écouter ! j’y ai été admis, probablement un des rares à n’avoir aucun titre de sang, de collaboration, de mission, de notoriété, j’ai été tout fait du rang mais traité comme si je devais bébéficier d’une préférence. Délicatesse extrême d’un tel accueil, le témoignage d’âme est là, l’originalité extrême d’une intelligence à l’expression si simple et à l’universalité si évidente est là. Intelligence maintenant d’une foi non spéculative, non démonstrative, non dogmatique, non désespérée ou désespérante (celle de tant de chrétiens ou de professionnels de la foi.
La mort si simple, la vie si grande. Jeudi dernier et presque cent ans, l’addition s’impose, est-il bon de se la dire. Sa marche d’esprit était certaine, s’arrêtant une fois, il m’avait dit, ce qui est une attitude vraie et avouée et au fond celle de tout vivant : on ne sait pas. Marche, attitude, dire, je crois – assis ici devant sa tombe, celle des siens – que c’est la foi.
Sur la tranche de la pierre tombale :
Marie-Laure née Monod Jean-Marcel
1913-2008 1910-2010

et la tombe voisine, à la perpendiculaire de la sienne, est la seule du cimetière ainsi orientée, surmontée d’une croix de fer façon 1860-1880. Elle semble pour deux, fait-elle seulement fond et décor, plus loin la colline doit descendre et de l’autre côté, après le creux de la grand-rue, sans doute celle nommée Charles de Gaulle, le clocher comtois et les vallonnements et collinnements qui sont une forêt – point commun avec le Général – paysages verts, moutonnants, cachant qu’il peut y avoir des limites, l’horizon qu’on ne voit pas quand il n’est que forêts. Mars 1865 + Ernest Prosjean. Octobre 1878 + Marguerite veuve Prosjean.
La tombe est couverte de fleurs, on distingue le bronze d’une palme : la guerre, sur son à-plat. Le gravier est impeccable. Aujourd’hui a passé, est là, ici. Puis…

Ce matin, 08 heures 10 + Prier… lui, nous, tous, notre grandeur par la mort, notre grandeur par nos vies, pas plus humain, pas plus vivant que de transmettre. Tu fais retourner l’homme à la poussière, tu as dit : ‘Retournez, fils d’Adam !’. A tes yeux, mille ans sont comme hier, c’est un jour qui s’en va, une heure dans la nuit. Mais le psaume, l’expérience et la foi humaines ne s’arrête à la prise de conscience tout humaine et salubre de notre infinie petitesse et de notre finitude : Reviens, Seigneur, pourquoi tarder ? Ravise-toi par égard pour tes serviteurs. Nous avons un rôle à jouer, des actes à poser : la foi n’est pas une affirmation, ni une certitude, elle est une demande et Dieu fait qu’elle est notre réponse. La sienne avait tout précédé et créa tout. Rassasie-nous de ton amour au matin, que nous passions nos jours dans la joie et les chants. Que vienne sur nous la douceur du Seigneur, notre Dieu ! Et décisive bénédiction, réponse à la demande du Notre Père pour le pain quotidien et ce que, donc, nous en faisons : consolide pour nous l’ouvrage de nos mains. [1] L’Ancien Testament, quand il tâtonne et n’a qu’expérience ou désir, ses livres « sapientiaux »… ce qui a existé, c’est cela qui existera ; ce qui s’est fait, c’est cela qui se fera ; il n’y a rien de nouveau sous le soleil (j’eus cela en composition de philosophie, sans qu’il soit indiqué que c’est une citation biblique, je ne me souviens plus de ce que je dissertais, mais j’ai tendance à croire que je pris le contre-pied). Y a-t-il une seule chose dont on dise : ‘Voilà enfin du nouveau !’. Non, cela existait déjà dans les siècles passés. Seulement, il ne reste pas de souvenir d’autrefois ; de même, les événements futurs ne laisseront pas de souvenir après eux. C’est le vanitas vanitatum commençant un discours (oraison funèbre d’Henriette d’Angleterre ?) de Bossuet devant le Roi-Soleil… certains disaient que Jean le Baptiste était ressuscité d’entre les morts. D’autres disaient : ‘C’est le prophète Elie qui est apparu’. D’autres encore : ‘C’est un prophète d’autrefois qui est ressuscité’. Quant à Hérode, il disait : ‘Jean, je l’ai fait décapiter, mais qui est cet homme dont j’entends tellement parler ?’. Et il cherchait à le voir. La mort, la vie, la foi, c’est un fait, c’est un homme, c’est Jésus-Christ, Fils de Dieu fait homme. Tout le reste, et nous donc, manque de solidité. – Hier, quarante ans d’amitié et d’écoûte, de leçon, de mémoire, d’échange. Tout à l’heure, le moine qui à mes vingt ans m’introduisit à l’anxiété autant qu’à la certitude – non de la foi ou d’une foi que la naissance m’a donnée et que la vie ne m’a jamais retirée – mais d’un dialogue avec Dieu, sans cesse compagnon de nos existences qu’elles cherchent ou qu’elles aient trouvé leur orientation, Lui. Moine indiquant l’idéal et la radicalité monastiques, alors, moine montrant beaucoup plus tard l’infirmité toujours possible de la vie quand l’humus de l’ego couvre les vœux, ce qui est la leçon silencieuse et demanderesse du grand secours divin. De l’admiration au scandale, et de là une amitié enfin fraternelle. Moine qui au possible a le don de l’humour parce que l’essentiel de son dire il y a longtemps et ce soir sans doute à nouveau, est bien que la vie est tragique mais que nous pouvons en faire quelque chose. Et de rire. Si certains dires de la vérité paraissent surannés, le rire qui conclut la discrétion de l’émotion. – D’une vie à une autre, de mes aimées à mes aimées, la France aller-retour dont les paysages sont d’homme, d’histoire et de vert, l’automne prépare le printemps. Banal, vie.


[1] - Ecclésiaste I 2 à 11 ; psaume XC ; évangile selon saint Luc IX 7 à 9

mercredi 22 septembre 2010

deux choses, ne me les refuse pas avant que je meure - textes du jour

Mercredi 22 Septembre 2010



Prier…[1] et si les gens refusent de vous accueillir… l’éventualité et pour bien moins que le grand message de notre destinée commune au bonheur et à l’accomplissement. Que faire ? sinon être ? ce sera pour eux un témoignage. … N’emportez rien pour la route. Et ce n’est pas le dénuement – obligé et naturel de la mort, qui, probablement, nous ravit quand un soupir, le nôtre, s’avère pour autrui nous entourant ou pas le dernier puisqu’il n’est pas suivi d’une reprise d’inspiration. C’est le dénuement qui devrait nous structurer à longueur de vie. Accorde-moi seulement de quoi subsister. Car, dans l'abondance, je pourrais te renier en disant : ‘Le Seigneur n’existe pas ‘. Et, dans la misère, je pourrais devenir un voleur, et profaner ainsi le nom de Dieu. Ce qui m’effare chez les gens de position et plus encore de culture, c’est que tous leurs arguments d’indifférence, d’incroyance ou de dédain, toute la non-foi sont décrits, vêcus et tranquillement réduits à peu dans les Ecritures, qu’ils n’ouvrent pas. J’y inclus naturellement le Coran que les mêmes caricaturent en autodidactes, c’est-à-dire en idées reçues. Ne me donne ni la pauvreté ni la richesse. Me taire car il est écrit : n’ajoute rien à sa parole, et me souvenir ce que j’ai déjà expérimenté à longueur de ma vie : toute parole de Dieu est garantie ; c’est un bouclier pour ceux qui cherchent en lui leur refuge.


[1] - Proverbes XXX 5 à 9 ; psaume CXVIII ; évangile selon saint Luc IX 1 à 6

mardi 21 septembre 2010

besoin du médecin - textes du jour

Mardi 21 Septembre 2010


Prier… quand Jésus se mêle de sagesse, il est ou paradoxal ou énigmatique et ce qu’en retiennent les disciples est noté ou rendu à la volée, sans dialectique apparente.[1] Car rien n’est caché qui ne doive paraître au grand jour ; rien n’est secret qui ne doive être connu et venir au grand jour. Ce qui appelle, semble-t-il, une limpidité constante pas seulement par souci de bien faire et ne pas mentir, mais par simple prudence. Or, la recommandation qui en découle, est tout autre que celle attendue : faites attention à la manière dont vous écoutez. Si je regarde alors la phrase suivante, puis la manduque le plus lentement possible, je m’aperçois que la remarque d’ensemble me pousse au détachement de ce qui m’est le plus intime, les « biens » spirituels, ce que je crois avoir, acquis ou reçu, la foi par exemple, nos certitudes affectives ou intellectuelles, notre équilibre-même : car celui qui a recevra encore ; et celui qui n’a rien se fera enlever même ce qu’il paraît avoir. L’Ancien Testament nous y prépare, mais plus clairement : ne porte pas envie à l’homme violent, n’adopte pas ses procédés. Car le Seigneur a horreur des gens tortueux, tandis que les hommes droits sont parmi ses intimes… il bénit la demeure des justes. Il se moque des moqueurs, mais il accorde aux humbles sa grâce. Et le psaume nous décrit – pour le souhaitable de ce que nous devons et pouvons être, simplement – il ne reprend pas sa parole, il prête son argent sans intérêt, n’accepte rien qui nuise à l’innocent. Notre imitation de Dieu dans notre conduite quotidienne.

[1] - Proverbes III 27 à 34 ; psaume XV ; évangile selon saint Luc VIII 16 à 18

lundi 20 septembre 2010

quand tu as de quoi donner - textes du jour

Lundi 20 Septembre 2010


Prier… quand Jésus se mêle de sagesse, il est ou paradoxal ou énigmatique et ce qu’en retiennent les disciples est noté ou rendu à la volée, sans dialectique apparente.[1] Car rien n’est caché qui ne doive paraître au grand jour ; rien n’est secret qui ne doive être connu et venir au grand jour. Ce qui appelle, semble-t-il, une limpidité constante pas seulement par souci de bien faire et ne pas mentir, mais par simple prudence. Or, la recommandation qui en découle, est tout autre que celle attendue : faite attention à la manière dont vous écoutez. Si je regarde alors la phrase suivante, puis la manduque le plus lentement possible, je m’aperçois que la remarque d’ensemble me pousse au détachement de ce qui m’est le plus intime, les « biens » spirituels, ce que je crois avoir, acquis ou reçu, la foi par exemple, nos certitudes affectives ou intellectuelles, notre équilibre-même : car celui qui a recevra encore ; et celui qui n’a rien se fera enlever même ce qu’il paraît avoir. L’Ancien Testament nous y prépare, mais plus clairement : ne porte pas envie à l’homme violent, n’adopte pas ses procédés. Car le Seigneur a horreur des gens tortueux, tandis que les hommes droits sont parmi ses intimes… il bénit la demeure des justes. Il se moque des moqueurs, mais il accorde aux humbles sa grâce. Et le psaume nous décrit – pour le souhaitable de ce que nous devons et pouvons être, simplement – il ne reprend pas sa parole, il prête son argent sans intérêt, n’accepte rien qui nuisse à l’innocent. Notre imitation de Dieu dans notre conduite quotidienne.


[1] - Proverbes III 27 à 34 ; psaume XV ; évangile selon saint Luc VIII 16 à 18

dimanche 19 septembre 2010

aacheter le malheureux pour un peu d'argent - textes du jour

Dimanche 19 Septembre 2010


Contraste avec ces jeunes enfants dansant sous les yeux de leurs parents, avec parfois un sens des figures et du rythme que nous n’avons pas et qui ne s’apprend pas – soirée de l’école pour notre fille – et à notre retour... la télévision nocturne et Ruquier souriant, comme Henri Salvador riait en fin de chaque phrase pour faire croire à sa joie permanente, donc à une surhumanité connaissant le tout emploi de la vie. Figures d’agnostiques. Jean d’Ormesson aussi autodidacte et donc autiste que mon compagnon de soirée, pour affirmer son agnosticisme, sans comprendre que d’abord c’est le sien et que deuxièmement, il n’affirme que lui-même et assouvit donc, ou cherche assouvir uniquement sa personnalité et les pitoyables étais de sa psyché. Ce genre de triomphalisme quand il s’adresse à des gens de foi – il y avait, poli et attentif, Mgr. Gaillot qui, avec douceur et considération (méritoires) savait même ne pas paraître paternellement indulgent pour tant de lieux communs et de vulgarisation de thèmes, anecdotes et phrases si souvent reçues. C’est le degré initial de l’échec de la pensée, et peut-être de la vie spirituelle que de n’être pas en demande et de rester en affirmation glorieuse : Dieu ne dépend que de la foi, de la vôtre, mais moi je ne l’ai pas, je ne crois pas. Il est d’ailleurs significatif que ce doive – pour l’agnostique – une affirmation négative, comme s’il n’existait pas un verbe, donc un concept pour la non-foi, pour le non-croire…Atttitude qui ne peut comprendre ce début à tout, l’accueil, la disponibilité, l’écoute pas tant de Dieu ou pas seulement de Dieu, mais de tout autre. Assurer que le pari pascalien suppose la foi, c’est ne pas avoir lu le texte et être bon pour la très mauvaise note en commentaire de texte ou au bac. philo. L’argument de Pascal est simplissime, rien à perdre et tout à gagner. Mon compagnon, aussi octogénaire que l’ancien directeur puis éditorialiste du Figaro que couvrait d’un regard haineux l’actuel ou celui qui se prend pour tel, Eric Zemmour, a un agnosticisme du même genre, mais qui a l’humilité ou le désespoir de demander avis à autrui pour lequel il a de l’amitié et peut-être de l’estime. Combien j’ai préféré de l’éminent compagnon du général de Gaulle, ce murmure : on ne sait pas, et ces semi-appels qui ne furent pas renouvelés, mais qui valent tout, surtout maintenant : vous qui avez la foi, j’aimerai que vous me… L’agnostique qui d’avance récuse le témoignage et refuse l’expérience d’autrui car il a été incapable, par rigidité ou inhabitude d’entrer en lui-même, de vivre lui-même l’expérience incommunicable, et l’agnostique qui, à voix de cœur et dans l’autre, reconnaît quelque chose, dont il ressent presque l’envie et a déjà la curiosité, ces deux types humains m’étreignent ce matin, en égalité et c’est le premier qui me fait pleurer et le second rendre grâce. En communion avec lui et dans les certitudes de la mort et de ses intenses transparences, nous sommes tous pareils, que nous soyons ou non attentifs, demandeurs ou pas. Priez donc le maître de la moisson… [1] Aucun ne peut servir deux maîtres : bien il détestera le premiern et aimera le second ; ou bien il s’attachera au premier et méprisera le second. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’argent. Drame de notre époque, sans doute la première à l’illustrer (triomphalement) à ce point : nos affectivités sont tellement dévoyées vers le paraître, la possessivité, la libido du pouvoir et de l’assouvissement de soi seul que l’aphorisme de Jésus ne nous touche pas. Nous prétendons aimer également les deux, Dieu et l’argent. Les militances tardives des grands banquiers ou bien les découvertes publiées en livres plats de politiques et de carriéristes pour la solidarité, l’égalité en dignité de tous, etc… voir en profession déiste. Comment Jésus peut-il s’y prendre avec nous ? Si vous n’avez pas été dignes de confiance pour des biens étrangers, le vôtre, qui vous le donnera ? Cela, on le comprend : nous expérimentons chaque jour ce que nous perdons, ce que nous manquons et nous cherchons à identifier ce dont nous avons substantiellement besoin. Nouvel argument tranquille du Christ qui connaît son monde : le Fils de Dieu s’est incarné… faites-vous des amis avec l’argent trompeur, afin que, le jour où il ne sera plus là, ces amis vous accueillent dans les demeures éternelles. L’amitié, la relation de cœur et d’échange, ce qui ne trompe pas tandis que l’argent… un homme, le Christ Jésus, qui s’est donné lui-même en rançon pour tous les hommes. Paul le présentant, conclut et supplie : je voudrais donc qu’en tout lieu les hommes prient en levant les mains vers le ciel, saintement, sans colère ni mauvaises intentions. … Qui est semblable au Seigneur, notre Dieu ? interroge, pour nous, pour moi, le psalmiste afin que nous puissions mener notre vie dans le calme et la sécurité, en hommes religieux et sérieux. Voilà une vraie prière, que Dieu, notre Sauveur, peut accepter, car il veut que tous les hommes soient sauvés et arrivent à connaître pleinement la vérité. … Ecoutez ceci, vous qui écrasez le pauvre pour anéantir les humbles du pays ! Dans la prière, la réflexion et la nudité intellectuelle, il me vient que peut-être… l’orgueil des autres et le mien sont la forme humaine de la demande, et un des degrés de notre offrande à Dieu, surtout quand nous Le refusons par nos propres moyens qui sont bien faibles par rapport à Lui, et à Sa grâce.

[1] - Amos VIII 4 à 7 ; psaume CXIII ; 1ère lettre de Paul à Timothée II 1 à 8 ; évangile selon saint Luc XVI 1 à 13

samedi 18 septembre 2010

car tu m'as délivré de la mort et tu préserves mes pieds de la chute - textes du jour

Samedi 18 Septembre 2010


Evidence, la chance que j’ai eue de cette fidélité réciproque à qui je dois l’essentiel de ma compréhension du siècle et dont je reçus les dernières années des marques évidentes d’affection et d’estime si gratifiantes. Je crois lui avoir apporté, alors qu’il était devenu le témoin le plus autorisé, le plus ancien et le plus abondant d’une de nos plus grandes périodes françaises, alors qu’il vivait dans l’affection et l’entourement d’enfants et petits-enfants presque tous d’exceptionnelle réussite, le rythme de conversations, de questionnements et de cheminements qui lui faisaient plaisir : nous avons échangé. C’est ce que j’ai couriellé aussitôt aux siens [1]. – Prier… action de grâces pour les grandes vies, contagieuses et structurantes, bénéfiques, et à Celui qui les donne, même à ceux qui sans L’exclure de possible existence, n’en ont d’idée que d’intelligence et sans doute de désir inavouable (pour eux). Transparence que nous donne la mort. Et disponibilité. Précisément, ceux qui sèment, ne le savent qu’à peine et qui sont si féconds. [2] La parabole du semeur, qui est davantage celle des diversités d’accueil et de terrain. Ses disciples lui demandaient quel était le sens de cette parabole. Il leur déclara : ‘A vous, il est donné de connaître les mystères du royaume de Dieu, mais les autres n’ont que le paraboles’. Jésus définit paiblement les vies de chacun, accomplissement, stérilité, divagation, mais les itinéraires et les causes ne sont pas dits : le démon survient et enlève de leur cœur la Parole, pour les empêcher de croire et d’être sauvés… ils croient pour un moment et au moment de l’épreuve, ils abandonnent…ils ne parviennent pas à maturité…ayant entendu la Parole dans un cœur bon et généreux, ils portent du fruit par leur persévérance. Deux clés donc, le terrain mais aussi la durée, la persvérance. Tu ne sèmes pas le corps de la plante qui va pousser, tu sèmes une graine toute nue : du blé ou autre chose. Observation si fine et juste de tout enseignement, de tout magistère, de tout exercice de responsabilités, de toute paternité ou maternité (montrant d’ailleurs que la paternité spirituelle, dont Paul est le modèle : Tite et Timothée, est la plus complète de toutes). Nous ne produisons pas une reproduction de nous-mêmes ou de qui que ce soit, mais une liberté et une compréhension nouvelles, tout autre, commençantes. De reproduction que celle du Christ. De même que nous sommes à l’image de celui qui est pétri de terre, de même nous serons à l’image de celui qui vient du ciel. Image, aboutissement, mais liberté, identité qui nous sont propres. La création est individuelle, personnelle, c’est ce qui fait l’immensité et toute la dialectique du collectif, de l’ensemble, du vivant, de l’œuvre divine.

[1] - … je n'apprends que maintenant...
Votre père est l'homme qui dans la durée (depuis Janvier 1970) m'a le plus formé intellectuellement et à la réflexion politique. La confiance et l'affection dont il m'a très vite honoré me bouleversait de plus en plus. Chacune de nos conversations et sa permanente alacrité, son merveilleux sourire, son optimisme malgré sa lucidité très structurante avaient, à chacun de nos revoirs, le don dont je profitais avidement, de presque tout renouveler mais dans les termes les plus simples et sobres quel que soit le sujet ou le souvenir que nous abordions.
J'essaierai de mieux vous écrire - non ce que je ressens - mais ce que j'ai reçu. Votre père, une lumière, la générosité d'idées, de propositions d'analyses et aussi d'accueil, d'attention à autrui : chance insigne que j'ai eue en le connaissant, en l'approfondissant et en m'étant laissé approfondir par lui. Il était exigeant et voulait le meilleur de ce dont il sentait que son interlocuteur était capable. Ai-je entendu plus pénétrant que lui ? sur ce que fut de Gaulle, l'homme - l'intelligence - les défauts, lacunes et lassitudes de de Gaulle. Non, à la fois par la durée de sa propre relation au Général, par le redoublement de cette relation via votre grand-père et par une très grande liberté de regard et d'évaluation que donnent la lucidité et la fidélité.

Chaude affection et communion, avec aussi ceux qu'il rejoint et évoquait : votre frère Claude et votre chère Maman.
Tristesse, ferveur, dette de reconnaissance.
P S Je me permets de vous donner la dépêche AFP au cas où vous ne l'auriez pas recueillie.

Je commence de réaliser... beaucoup de chagrin, un appui immense et constant, une référence, oui la bonne et chaude lumière d'un regard de suprême intelligence et de bonté. Une joie surnaturelle émanait de lui autant qu'une exhortation à la rigueur. Et il était chaleureusement affectueux. Capable autant de se scandaliser que d'excuser.
Avec lui, avec vous. Avec les vôtres, les siens.

[2] - 1ère lettre de Paul aux Corinthiens XV 35 à 37 à 49 passim ; psaume LVI ; évangile selon saint Luc VIII 4 à 15

vendredi 17 septembre 2010

et moi, par ta justice, je verrai ta face - textes du jour

Vendredi 17 Septembre 2010


Prier… témoigner, mais comment ? la question n’a pas de sens, chacun fait comme il peut, je fais comme je peux. La vraie question qui d’ailleurs inspire les moyens, mais suis-je toujours fidèle à l’Esprit et à la conscience qui m’est donnée par Lui ? est : témoigner de quoi ? de qui ? de Qui ? Témoigner de soi ou pour être contagieux, mieux qu’entendu. Paul sur l’essentiel : s’il n’y a pas de résurrection des morts, le Christ, lui non plus, n’est pas ressuscité. Et si le Christ n’est pas ressuscité, notre message est sans objet. … Si nous avons mis notre espoir dans le Christ pour cette vie seulement, nous sommes les plus à plaindre de tous les hommes. Une résurrection totale, résurrection de la chair, des corps, de l’affectivité et sans doute de la sexualité, de tous les éléments de notre identité et de notre parcours mais trouvant tout leur sens, et leur aboutissement, décapés, vrais… démonstration, cette petite foule suivant Jésus, parfaitement incarné et entouré d’hommes et de femmes de son époque, avec leurs propres parcours, des femms qu’il avait délivrées d’esprits mauvais et guéries de leurs maladies : Marie, appelée Madeleine (qui avait été libérée de sept démons combien de fois dois-je pardonner ? je ne te dis pas : sept fois, mais soixante-dix-sept fois sept fois, il y a de quoi faire pour la résurrection), Jeanne, femme de Kouza qu’elle a donc quitté ? l’intendant d’Hérode, Suzanne et beaucoup d’autres, qui les aidaient de leurs ressources, comme cela arriva à Philippes pour Paul et ses compagnons. Tout cela bien concret, bien de chair mais transporté d’âme. Jésus accompagné par nous. – Prier rien qu’en regardant la cohorte, si diverse que j’y ai ma place et tous ceux auxquels je pense ou que j’oublie, et même le destinataire de ma lettre scandalisée. Prier pour nous, notre pays, notre Union européenne, notre Eglise, la bonne foi universelle, car celle-ci existe au cœur de chacun. Je t'appelle, toi, le Dieu qui répond : écoute-moi, entends ce que je dis... et moi par ta justice, je verrai ta face. [1]


[1] - 1ère lettre de Paul aux Corinthiens XV 12 à 20 ; psaume XVII ; évangile selon saint Luc VIII 1 à 3

jeudi 16 septembre 2010

elle avait appris que Jésus mangeait chez le pharisien - textes du jour

Jeudi 16 Septembre 2010


Prier… [1] Jésus lit dans les pensées, comme Yahvé dans le cœur humain, dès « la chute », car au Paradis il cherche encore l’homme et dialogue avec lui, explicitement, pour savoir ce qu’il fait et projette. Dialogue direct quand l’homme est en communion avec Dieu : Abraham, Moïse, dialogue contourné ou indirect quand l’homme se refuse. Simon a une idée juste de ce qu’est un prophète : ‘Si cet homme était prophète, il saurait qui est cette femme qui le touche, et ce qu’elle est : une pécheresse.’. Lui-même n’a cette connaissance que par la rumeur de prostitution et parce qu’il est des lieux. Jésus ne considère que le présent et que le cœur, tout en sachant parfaitement l’état de vie de cette femme : ‘Tes péchés sont pardonnés’. Il a d’emblée exaucé cette femme puisqu’il s’est laissé approcher et publiquement en a fait l’éloge, mieux il l’a déclarée supérieure et de beaucoup à son hôte : Tu vois cette femme ? l’autre ne regarde qu’elle et n’avait pas fixé son attention sur le Seigneur, habituel regard sur les jolies femmes et les prostituées de ceux-là même qui se récrient… comme sur les voleurs ou autres concussionnaires, le jugement de ceux qui font pire ou qui en profitent. Je suis entré chez toi et tu ne m’as pas versé d’eau sur les pieds ; elle, elle les a moouillés de ses larmes et essuyés de ses cheveux. Tu ne m’as pas embrassé ; elle, depuis son entrée, n’a pas cessé d’ embrasser mes pieds. Tu ne m’as pas versé de parfum sur la tête ; elle, elle m’a versé un parfum sur les pieds. Vient la sentence, le pardon est annoncé non à la pécheresse mais à celui qui prétend la juger et la condamne : Je te le dis : si ses péchés, ses nombreux péchés, sont pardonnés, c’est à cause de son grand amour. Simon a reçu Jésus, il ne saurait plus dire pourquoi, il a manqué sa relation à Dieu, aux autres, à son hôte. Le Christ termine par un paradoxe : c’est son pardon qui a provoqué l’amour, les marques d’amour de la femme. Je te rends grâce car tu m’as exaucé : tu es pour moi le salut. … Ce que je suis, je le suis par la grâce de Dieu, et la grâce dont il m’a comblé n’a pas été stérile.

[1] - 1ère lettre de Paul aux Corinthiens XV 1 à 11 ; psaume CXVIII ; évangile selon saint Luc VII 36 à 50

mercredi 15 septembre 2010

près de la croix - textes du jour

Mercredi 15 Septembre 2010


Prier… après l’une des solennités de la Croix, une des dévotions à la Vierge Marie, selon les prédictions du vieillard Syméon au Temple. Jésus est accompagné. Central selon l’icône, le cheminement de toute foi trinitaire, l’expérience de toute vie chrétienne qui nous le donne à la fois proche, magistral et cependant insaisissable malgré son humanité, inimaginable malgré qu’il ait vêcu à telle date et à tel endroit, le Christ Jésus a ses amis, ses disciples, ses ennemis, sa mère, tous humains et situés. Nous. [1] Présence de la mère au supplice, fondation affective et mystique aussi bien de l’Eglise que du sens de toute famille humaine. Voyant sa mère et près d’elle le disciple qu’il aimait, Jésus dit à sa mère : ‘Femme, voici ton fils’. Puis il dit au disciple :’Voici ta mère’. Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez elle. Le dépôt spirituel donne des responsabilités tout humaines et affectives. Marie se plaît avec les disciples de son Fils, avec nous. De Cana au Cénacle de la Pentecôte. Il sera un signe de division. Evidence, la vie terrestre du Fils de Dieu n’est que complôts et haine de l’établissement de l’époque, à de très remarquables exceptions, mais aussi mouvements de foule et d’exubérantes marques de confiance et de vénération. Ainsi seront dévoilées les pensées secrètes d’un grand nombre. L’Islam reprend et amplifie cette expérience que la foi est la pierre de touche d’une personnalité. Tu combles à la face du monde ceux qui ont en toi leur refuge. L’enseignement et le ministère du Christ ne sont pas une gnose ou une initiation, c’est portes ouvertes et pour tous. Le père et la mère de l’enfant s’étonnaient de ce qu’on disait de lui. Jésus, homme public, dès sa naissance. Passage de la lettre aux Hébreux (de Paul ?) qui m’a toujours fait difficulté : parce qu’il s’est soumis en tout, il a été exaucé. Bien qu’il soit le Fils, il a pourtant appris l’obéissance par les souffrances de sa Passion, et ainsi conduit à sa perfection, il est devenu pour tous ceux qui luii obéissent la cause du salut éternel. Cause et principe de tout, pas de problème intellectuel, rationnel… mais conduit à sa perfection par les souffrances ? non, éloge du dolorisme, imperfection du Christ ? à travailler, ce qui ne peut se comprendre et s’admettre que par la prière, la demande de lumières et l’accueil du peu compréhensible. Chemin... l'humanité, l'incarnation du Fils de Dieu... le Christ, pendant les jours de sa vie mortelle, a présenté, avec un grand cri et dans les larmes, sa prière et sa supplication à Dieu qui pouvait le sauver de la mort. Jésus a été épouvanté et angoissé à la pensée proche d'une mort dont il savait tout, l'agonie du jardin des Oliviers. D'un supplice affreux. Grandiose du spirituel, particularité de la souffrance, de la mort : abandon, dénuement, outrages, passion spécialement horrible. Chemin pour nous, non d'une souffrance à chercher et encore moins à imiter, puisque celledu Christ fut infligée et non provoquée, mais d'un abandon, d'une confiance, d'une acceptation d'être "instrumentalisé" pour le salut de tous. Instrumentalisé n'étant pas le terme juste, mais si je prie peu importe l'adéquation, l'union et l'accueil ne se disent ni ne se décrivent. Même dans les évangiles, ils restent du dehors. Marie et Jean, confiés l'un à l'autre, ne répondent pas au mourant, ils n'acquiescent pas, ils communient avec le mourant, ce qui est bien davantage qu'obtempérer. Ils sont eux-mêmes destinés.

[1] - lettre aux Hébreux V 7 à 9 ; psaume XXXI ; évangile selon saint Jean XIX 25 à 27

mardi 14 septembre 2010

s'équilibrer ?

s'équilibrer ?

à la seconde personne

il conservait la vie - textes du jour

Mardi 14 Septembre 2010


Prier… [1] énième solennité de la Croix. Contrairement à des tendances toujours présentes dans le comportement ou l’esprit de beaucoup de « chrétiens », l’Eglise ne prêche pas le dolorisme et la recherche de la souffrance, pour celle-ci, en tant que telle brutallement. La Croix est la référence et le signe du salut, bien plus que la soufrance du supplicié et que le parcours de Jésus Dieu fait homme spécialement pour ce parcours et son commentaire permanent par anticiâtion durant les trois ans du ministère public. Moïse intercéda pour tout le peuple… fais-toi un serpent et dresse-le au sommet d’un mât : tous ceux qui auront été mordus, qu’ils le regardent et ils vivront ! Evocation autant de la Genèse, du dialogue d’Eve avec le Malin, que de l’instrument de rédemption. Moïse semble avoir été laissé libre de l’image qu’il avait à produire ; il a choisi le bronze, sans doute ce qu’il y avait à son époque de plus pérenne. Exegi monumentum aere perenium. L’essentiel est que le signe soit visible. C’est pourquoi Dieu l’a élevé au-dessus de tout : il lui a conféré un Nom qui surpasse tous les noms, afin qu’au Nom de Jésus, aux cieux, sur terre et dans l’abîme, tout être vivant tombe à genoux, et que toute la langue proclame : ‘Jésus Christ est le Seigneur’, pour la gloire de Dieu le Père. … Ainsi tout homme qui croit en lui ne périra pas mais il obtiendra la vie éternelle. Un des éléments qui a toujours étonné et étayé ma foi, d’une même constatation chaque fois forte, c’est ce lien, dans la pensée, l’expression, l’évocation entre chacun des livres de la Bible, quoique d’auteurs, d’ambiance et d’époque de rédaction si différente. Et Paul et Jean dont je crois qu’on ne peut pas dire qu’ils aient été très familiers l’un de l’autre, ont exactement la même vue… de la Croix. – Prier. Leçon d’exploitation et de la nécessité du passé, prophétisme à deux degrés, l’anticipation puis la signification. Visibilité du salut, Dieu a envoyé son Fils dans le monde non pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. … Et, miséricordieux, au lieu de détruire, il pardonnait. Il se rappelait : ils ne sont que chair, un souffle qui s’en va sans retour. Ces guérisons – miraculeuses ou pas – ne tenant qu’à une orientation du regard, de la vie. Et le regard vers le haut et vers le lointain. Et pourtant le sort très particulier de chacun de nous, immédiatement.

[1] - Paul au Philippiens II 6 à 11 ; Nombres XXI 4 à 9 ; psaume LXXVIII ; évangile selon saint Jean III 13 à 17

lundi 13 septembre 2010

dis seulement un mot - textes du jour

Lundi 13 Septembre 2010


Prier…[1] Rome prête à croire, du moins ses ressortissants sinon son système, une tolérance envers les populations occupées que ne pratiquent pas entre eux les Juifs, le centurion : c’est lui qui nous a construit la synagogue. Timidité ? discernement ? je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit. Moi-même, je ne me suis pas senti le droit de venir te trouver. Mais dis seulement une parole et mon serviteur sera guéri. Ce n’est pas seulement cette attitude qui frappe le Christ d’admiration, c’est une foi qu’illustre la comapraison prise par le soldat. L’obéissance aveugle. Le Romain est convaincu de la toute puissance du Christ sur les éléments, les esprits, les maladies. Je vous le dis, même en Israël, je n’ai pas trouvé une telle foi. Où était ce centurion pendant la Passion ? Il faut bien qu’il y ait parmi vous des groupes qui s’opposent, pour qu’on reconnaisse ceux d’entre vous qui ont une valeur éprouvée. Légitimité de tout débat mais pas du tout pour peser une parole par rapport une autre : seule la parole de Dieu est décisive, elle guérit. Le débat éprouve les hommes, les cœurs, la foi, la vérité de chacun (si ce devait être en politique… non un débat d’images et de mots, mais la vérité humaine, la densité de chacun… et cela vaut sans doute dans toute discussion de couple, de famille, d’amitié. Non ce que l’on dit, mais ce que l’on est, qui l’on est). Paul, pasteur… je ne vous félicite pas pour vos réunions, elles vous font plus de mal que de bien. – Comment prier ces textes ? L’authenticité de ce que nous sommes, de ce que nous faisons, la pureté du centurion conscient non de ce qu’il demande au Seigneur mais de sa propre indignité au regard de Dieu. Ma prière, celle de ce matin, signe de ma vie ? ou démarche machinale ? Le centurion est exaucé pour sa foi¸ non pour ses mérites que des tiers exposent. Toute foi est relationnelle. Ce que fait dire au Christ le centurion est exhaustif : mise en présence au moins spirituelle, rapport de la condition humaine à la condition divine, demande sobre, certitude d’être entendu et exaucé. L’évangéliste ne conclut que par un résultat, échange de témoignage : Jésus donne un brevet de foi exemplaire, exceptionnelle au Romain, et celui fait sans doute savoir erga omnes la guérison de son serviteur bien-aimé.

[1] - 1ère lettre de Paul aux Corinthiens XI 17 à 26 ; psaume XL ; évangile selon saint Luc VII 1 à 10

dimanche 12 septembre 2010

une messe - LA messe

j'ai retrouvé - textes du jour

Dimanche 12 Septembre 2010
Prier… [1] réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé ma brebis celle qui était perdue… la pièce d’argent que j’avais perdue… Jésus entre dans notre expérience la plus banale, et parfois très douloureuse, une perte, forme quotidienne du deuil et de la mort, expérience de nos impuissances et de nos limites. Il dit peu comment nous retrouvons, sans doute de nous-mêmes, ce qui était perdu. L’essentiel est la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit… chez les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se convertit… et ce mouvement chez le berger, chez la maîtresse de maison, partageant avec ses amis et ses voisins… ses amies et ses voisines la joie de l’événement. Joie au ciel et sur terre. La parabole du fils prodigue détaille davantage puisque d’une part le mouvement des retrouvailles appartient au fils et que d’autre part, il y a un récalcitrant à l’ambiance festive générale. La solution pour les deux comportements réside dans la bonté, la générosité, la persévérance du père. De Dieu. Je vais retourner chez mon père… Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi… Et Paul, prodigue s’il en est, témoigne : moi qui autrefois ne savais que blasphémer, persécuter, insulter, le Christ m’a pardonné : ce que je faisais, c’était par ignorance, car je n’avais pas la foi. Echo au Christ en croix : pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font, et connaissance par la seule foi, celle, encore, d’un païen, d’un occupant, le centurion du Golgotha : vraiment, cet homme était le fils de Dieu ! Comment prier ces textes ? un Dieu qui pardonne et qui a la délicatesse de le faire grâce à nous qui, pourtant… Moïse apaisa le visage du Seigneur son Dieu… le Seigneur renonça au mal qu’il avait voulu faire à son peuple…. La grâce de notre Seigneur a été encore la plus forte. Il y a cette ouverture de l’intelligence pour commencer et cette mobilisation des sentiments, de la gratitude pour continuer, enfin la fête pour s’établir : cet homme fait bon accueil aux pécheurs et il mange avec eux ! Les bien-pensants et la hiérarchie de l’époque avaient vu juste, mais pour s’en scandaliser.

[1] - Exode XXXII 7 à 14 passim ; psaume LI ; 1ère lettre de Paul à Timothée I 12 à 17 ; évangile selon saint Luc XV 1 à 32

samedi 11 septembre 2010

le torrent s'est précipité - textes du jour

Samedi 11 Septembre 2010


Prier…[1] tout homme qui vient à moi, qui écoute mes paroles et qui les met en pratique, je vais vous montrer à qui il ressemble. Nullement une perfection spirituelle ou un aboutissement d’itinéraire, mais un état, une stabilité : quand est venue l’inondation, le torrent s’est précipité sur cette maison, mais il n’a pu l’ébranler parce qu’elle était bien bâtie. Et les analogies, comme celles évoquant le Royaume des cieux, sont toujours une personne et non un lieu. Elles appellent l’intériorité et non un contexte, le bonheur nous est intérieur, il est source, il n’est pas accession. Ce que dit la bouche, c’est ce qui déborde du cœur. Luc semble avoir mis bout à bout des réminiscences, des aphorismes retenus par ses interlocuteurs, il les rapporte comme autant de traits, c’est une sorte de détente mentale après un enseignement magistral très construit. – La lettre de Paul, corps mystique, théologie des sacrements et notamment de l’Eucharistie, fondement de comportements en communauté et en société. Jésus initiateur ne développe le plus souvent qu’à partir de réalités humaines bien comprises, ses apôtres se fondent sur ce qu’Il a laissé, sacrements, faits et gestes, mort et résurrection.
Comment prier ces textes ? Jésus et Paul partent du même discernement : le bien et le mal. Pour Jésus, ce sont des attributs : l’homme bon tire le bien du tréséor de son cœur qui est bobn ; et l’homme mauvais tire le mal de son cœur qui est mauvais… un arbre mauvais ne donne pas de bons fruits… on ne cueille pas des figues sur des épines ; on ne vendange pas non plus du raisin sur des ronces Pour l’Apôtre, il s’agit d’une confusion à éviter : les sacrifices des païens sont offerts aux esprits mauvais et non à Dieu, et je ne veux pas que vous soyez en communion avec les esprits mauvais. Médication ? pour le Christ, il s’agit de bien fonder, tout humainement d’ailleurs : l’homme qui a bâti sa maison à même le sol, sans fondations. Le torrent s’est précipité sur elle, et aussitôt elle s’est effondrée ; la destruction de cette maison a été complète. Pour l’Apôtre, le discernement vient de notre préférence pour le Christ : vous ne pouvez pas en même temps prendre part à la table du Seigneur et à celle des esprits mauvais. Voudrions-nous provoquer la jalousie du Seigneur ? Sommes-nous donc plus forts que lui ? Ce que « valide » Jésus : pourquoi m’appelez-vous en disant ‘ Seigneur ! Seigneur !’ et ne faites-vous pas ce que je dis ?


[1] - 1ère lettre de Paul aux Corinthiens X 14 à 22 ; psaume CXVI ; évangile selon saint Luc VI 43 à 49

jeudi 9 septembre 2010

tu me scrutes, Seigneur, et tu sais ! - textes du jour

Jeudi 9 Septembre 2010


Prier…[1] nous avons tous la connaissance nécessaire, mais cette connaissance nous gonfle d’orgueil tandis que l’amour fait œuvre constructive. Paul n’est pas un homme d’angoisse ni d’inquiétude, c’est un homme de foi et d’intelligence. Son raisonnement sur une question rituelle n’est qu’intelligence, mais le fondement, le point de départ est de foi : il n'y a qu’un seul Dieu, le Père, de qui tout vient et vers qui nous allons ; et il n’y a qu’un seul Seigneur, Jésus Christ par qui tout existe et par qui nous existons. Alors tout s’enchaîne y compris la relecture de l’enseignement du Christ : souhaitez du bien à ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous calomnient… Donne à quiconque te demande, et ne réclame pas à celui qui te vole. A quoi aboutissons-nous ? à un constat de réciprocité qui est évangélique et qui est celui d’une humanité accomplie non par sa perfection propre mais par sa relation au souverain juge, au dispensateur de tout, notre Dieu et créateur. Dieu proposé en modèle à l’humanité, juste développement de la révélation initiale : nous sommes à l’image de Celui que nous adorons, chacun homme et femme créé à sa ressemblance. Le couple, et en nous tout ce qui est couple. Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux. Total : vous recevrez une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante, qui sera versée dans votre tablier ; car la mesure dont vous vous servez pour elsautres servira aussi pour vous. Autrui et par extension toutes les circonstances de notre vie nous montrent, nous apportent Dieu (et à terme parfois imémdiat parfois dilué dans l’espérance : le bonheur).

[1] - 1ère lettre de Paul aux Corinthiens VIII 1 à 13 passim ; psaume CXXXIX ; évangile selon saint Luc VI 27 à 38

mardi 7 septembre 2010

ne savez-vous pas que ceux qui commettent l'injustice ne recevront pas le royaume de Dieu en héritage ? - textes du jour

Mardi 7 Septembre 2010


Prier… [1] il passa la nuit à prier Dieu. Le jour venu, il appela ses disciples, en choisit douze. Il y avait eu les vocations de chacun, quelques-unes nous ont été racontées, pas toutes. Il y a le choix ensuite. Redondance ? étape. Il y avait là un grand nombre de ses disciples, et une foule de gens venus de … Ambiance déjà de la Pentecôte. Prière, isolement, appel sur la montagne. Jésus ensuite à la portée de tous, au point que toute la foule cherchait à le toucher, parce qu’une force sortait de lui et les guérissait tous. Constat physique et qui n’est pas de foi. Les évangiles narrent l’impossible sans paraître s’en étonner sous la plume de leur scripteur. Ils sont installés, et nous installent dans une certaine dimension, ils sont de foi. Le texte « produit » son effet, de même le toucher du vêtement du Seigneur que dans la foi, quoique les faits interrogent, l’enseignement n’est étonnant que scruté, mais ces foules sont tellement évidentes, permanentes. La suite n’est qu’après les évangiles et la Pentecôte : au nom du Seigneur Jésus Christ et par l’Esprit de notyre Dieu, vous avez été lavés, vous avez été sanctifiés, vous êtes devenus des justes. Les évangiles disent des appels et des réponses, des interrogations et un relationnement à Dieu, mais pas des conversions de mœurs, sauf dans le cas des riches abandonnant tout. La Samaritaine, la femme adultère, Marie-Madeleine changent-elles de conduite à la suite de la décisive rencontre. Evidemment, ce n’est pas à dire. Mais Paul a affaire avec nous : c’est vous qui pratiquez l’injustice et le vol. Alors, il y va. Je reçois des courriers ou des échos de courriers : l’Eglise doit se contenter de prêcher l’évangile et ne pas se mêler de ce qu’il se passe. Parmi les manifestants de ce matin, il est évident qu’au contraire elle était comprise, et notre évêque est celui chargé de la pastorale des Roms. Ne savez-vous pas que ceux qui commettent l’injustice ne recevront pas le royaume de Dieu en héritage ?

[1] - 1ère lettre de Paul aux Corinthiens VI 1 à 11 ; psaume CXLIX ; évangile selon saint Luc VI 12 à 19

lundi 6 septembre 2010

promenant son regard sur eux tous - textes du jour

Lundi 6 Septembre 2010


Prier…[1] toujours le sabbat, le rite, la hiérarchie, la loi, le légalisme et donc l’échangisme avec Dieu et les racines du totalitarisme, quel qu’il soit appelant au minimum : le conformisme glorieux ou apeuré. La scène de guérison d’une main paralysée est à trois acteurs. 1° il y avait là un homme dont la main droite était paralysée… L’homme se leva et se tint debout… Il le fit et sa main redevint normale. Muet, docile, obéissant, sujet providentiel de la contradiction, il bénéficie d’une leçon et fait se redoubler le drame de la haine face à la divinité : le sait-il ? mais il est parfait dans son rôle, il n’a rien demandé, il est là. 2° le Seigneur Jésus était entré dans la synagogue… il connaissait leurs pensées et il dit à l’homme… Jésus leur dit… alors, promenant son regard sur eux tous, il dit à l’homme… Manifestement, le Christ domine à tous égards la scène, la situation, le destin. Il est seul à parler, il est central. 3° les scribes et les pharisiens observaient Jésus afin de voir s’il ferait une guérison le jour du sabbat ; ils auraient ainsi un motif pour l’accuser… quant à eux, ils furent repmplis de fureur et ils discutaient entre eux sur ce qu’ils allaient faire à Jésus. Le nœud, c’est la guérison, ou plutôt d’en faire une. Pour les détracteurs et dans l’ambiance du temps, une guérison n’a rien d’extraordinaire, c’est un exercice de la médecine de l’époque, sans doute avec plus de succès que d’autre. Jésus chôme-t-il les jours fériés ou contrevient-il au règlement qui n’a rien de religieux, qui est entièrement « sociétal » comme on dit aujourd’hui (je vis, nous vivons une époque où la langue française se perd, pas du tout du fait des immigrés, des accents divers lesquels renouvellent et enrichissent aussi bien notre phonie que notre vocabulaire, mais du fait des éltes utilitaires et professionnelles : la dangerosité ! la tardiveté ! l’invention de mots et la manière dont nous nous y prenons décrit nos priorités et notre fonctionnement intime, c’est un témoignage terrible que nous laissons de nous relativement aux générations précédentes, même les plus immédiates). Pour les disciples, c’est édifiant mais il leur est donné, dans certains contextes, leur envoi en mission, d’en faire autant et il s’en ébahissent eux-mêmes : on reste dans le banal et sans le sens. Le Christ au contraire n’exerce son « talent » que pour une ananonce transcendate, escathologique : ce qui est exercice pour ses contemporains, parfois avec un succès tel qu’on veut le faire roi (les multiplications), est pour Dieu la révélation de Sa propre identité. Le geste de Jésus est erga omnes : promenant son regard sur eux tous, le regard du Christ nous enveloppe, nous prend à témoin, il défie l’incroyance et la haine, il se pose doucement mais gravement sur nous qui cheminons, regardons, contemplons, prions. Le psalmiste commente par anticipation : l’insensé ne tient pas devant ton regard et Paul redresse les mœurs chez les siens. Quotidienneté de la mission, de l’évangélisation, de la rédemption et de la prière, notre respiration d’instant en instant, de situation en situation.


[1] - 1ère lettre de Paul aux Corinthiens V 1 à 8 ; psaume V ; évangile selon saint Luc VI 6 à 11

dimanche 5 septembre 2010

si tu penses être en communion avec moi - textes du jour

Dimanche 5 Septembre 2010


Prier … [1] tranquillité de ce qui est radical. Celui d’entre vous qui ne renonce pas à tous ses biens, ne peut pas être mon disciple. Or l’affirmation semble complètement hors du sujet traité qui est une parabole sur la prudence et sur la cohérence. Voilà un homme qui commence à bâtir et qui ne peut pas achever ! Et quel est le roi qui part en guerre et qui ne commence pas par s’asseoir pour voir s’il peut… Radicalité du dépouillement matériel mais d’abord affectif : si quelqu’un vient à moi sans me préférer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et sœurs, et même à sa propre vie, il ne peut pas être mon disciple. Exigence du Christ qui n’est nullement particulière à ses disciples, c’est à la foule qu’il s’adresse. Ce discernement de vie se pratique au calme, il est, selon le Christ, tout naturel et humain : qui ne commence pas par s’asseoir pour… un souverain, un simple propriétaire. Paul, par ce précepte du détachement qui change toute relation à Dieu et aux hommes, fonde la révolution sociale qu’opèrera le christianisme et qui toucha tant mon ami, juriste soviétique et ministre de la Justice du Kazakhstan nouvellement indépendant… l’émancipation d’un esclave ? plus et mieux que ce processus… quelque chose à te demander pour Onésime, mon enfant à qui dans ma prison, j’ai donén la vie du Christ (le baptême)… que tu accomplisses librement ce qui est bien, sans y être plus ou moins forcé. S’il a été éloigné de toi pendant quelque temps, c’est peut-être pour que tu le retrouves définitivement, non plus comme un esclave, mais, bien mieux qu’un esclave, comme un frère bien-aimé. … Accueille-le comme si c’était moi. Mandement et présence du Christ dans une vie, mais liberté et délicatesse de toute transcription nous sont paisiblement laissés. Consolide pour nous l’ouvrage de nos mains. … C’est ainsi que les chemins des habitants de la terre sont devenus droits ; c’est ainsi que les hommes ont appris ce qui te plaît et, par la Sagesse, ont été sauvés. Quelle sagesse ? avec ou sans majuscule. Les intentions de Dieu… les volontés du Seigneur… sa croix.



[1] - Sagesse IX 13 à 18 ; psaume XC ; Paul à Philémon 9 à 17 passim ; évangile selon saint Luc XIV 25 à 33

jeudi 2 septembre 2010

au piège de leur habileté - textes du jour

Jeudi 2 Septembre 2010

Prier… [1] plusieurs versions de la vocation de Pierre, comme si l’appel, la réponse, les évidences quand une vie est totalement emportée se font sans cesse écho. Sans doute Pierre a-t-il l’image que produit une lecture superficielle des évangiles, spontané, bouillonnant et le plus souvent « à côté de la plaque ». Ce qui est dit aujourd’hui donne tout le contraire : Pierre est la disponibilité-même, la docilité-même. C’est le discernement qui lui manque le plus souvent mais l’amour pour son maître et son don d’obéissance, de véritable humilité lui donnent de recevoir le discernement absolu – celui qui mènera ensuite l’ensemble de l’Eglise, encore aujourd’hui (on le voit dans cette prise en charge de l’honneur français par l’épiscopat). Avance au large et jetez les filets pour prendre du poisson… Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre ; mais, sur ton ordre, je vais jeter les filets. La solution, le chemin de solution de toute difficulté surtout si elle est immense et a forme de la totale impasse, à bout de nos expériences et de nos forces, est là : de l’échec à l’écoûte et à l’obéissance. Et Pierre excelle – du Mont Thabor pour la Transfiguration à la marche sur les eaux ou à ces multiples pêches miraculeuses – à saisir la vérité de l’événement : Seigneur, éloigne-toi de moi, car je suis un homme pécheur. Dieu ne prend pas seulement en charge notre destinée, nos âmes. Il promet la résurrection de la chair et dans l’imémdiat soigne nos psychés, malades chroniquement de peur (les cyniques et les paradants étant les plus peureux… protection physique des puissants). C’est lui qui prend les sages au piège de leur habileté.

[1] - 1ère lettre de Paul aux Corinthiens III 18 à 23 ; psaume XXIV ; évangile selon saint Luc V 1 à 11

mercredi 1 septembre 2010

les foules le cherchaient - textes du jour

Mercredi 1er Septembre 2010

Prier…[1] Benoît XVI, après Jean Paul II : la « nouvelle évangélisation », du texte et un conseil pontifical de plus, une heureuse prise de conscience, mais la solution ? si ce sont les chrétiens, et en l’occurrence els catholiques qui doivent être porteurs de la « bonne parole » ? alors… une majorité de Français jugent l’Eglise et notamment l’épisocopat français hors de leur mission en évaluant les discours et les pratiques du pouvoir actuel en matière des droits de l’homme, et vis-à-vis des Roms, et chez les catholiques pratiquants l’apporbation est à peine majoritaire. Sacrements et homélies : vie quotidienne du prêtre, mais le porte-à-porte dans le village et le quartier ? quant aux catholiques se disant pratiquants, retraites, réunions charismatiques, pélerinages et pour le reste sentences tombant à plat et peu contagieuses. Voilà ce que je ressens et vois, comme de l’extérieur, depuis plusieurs années. Les conversions, dites ou non dites, ne se font pas ainsi, mais par une rencontre invisible et intérieure, pour celles dont je suis plus ou moins le témoin. Chaque chemin est étrange quoiqu’il appelle la communion. L’évangile, aujourd’hui, répond paradoxalement. La profession de foi des esprits mauvais… Mais Jésus les interpellait vivement et leur interdisait de parler parce qu’ils savaient, eux, qu’il était le Messie. Intuition de Dieu et besoin de Dieu, bien davantage chez les « incroyants » que chez nous. Rythme et respiration physique du Christ : quand il fit jour, il sortit et se retira dans un endroit désert. Fils de Dieu, la prière pourrait être « inutile » ou bien celle des vases communicants, sans action ni moment donnés… non, Jésus prie, comme Il nous appellera à prier : un temps, un lieu, une posture, , un moment précis. L’apôtre des Gentils, missionnaire s’il en est et d’une prodigieuse expérience des différentes situations, s’inscrit dans une chaîne des ministres de Dieu, par qui vous êtes devenus croyants et qui ont agi selon les dons du Seigneur à chacun d’eux. Prière simple, qu’individus et sociétés enfin soient de chair et non de puissance, d’argent et d’égocentrisme. Entre les dévôts et les cyniques, quelle différence puisque l’aveuglement et l’esprit de supériorité sont les mêmes. Or, il est une analogie bien plus constructive : tous dans la main de Dieu, croyants ou incroyants, forts, faibles, enfants, vieux… nous attendons notre vie du Seigneur… lui qui forme le cœur de chacun, qui pénètre toutes leurs actions.

[1] - 1ère lettre de Paul aux Corinthiens III 1 à 9 ; psaume XXXIII ; évangile selon saint Luc IV 38 à 44