samedi 31 janvier 2015

prêche de l'imam Sidi Yahya sur l'apostat mauritanien

le vent tomba et il se fit un grand calme - textes du jour

Samedi 31 Janvier 2015

Eveillé depuis cinq heures et quelques. L’horreur de nos temps, nos réactions, parfois justes, parfois pas. Il n’y a jamais de précédents. Ma femme, semi-éveillée par un cauchemar dont elle se plaint et pleure, je l’entoure. Notre fille, ne pas peser, ne pas lui faire honte (mon physique, mes comportements), ne pas l’emprisonner, mais les ambiances et les ciels de nuage en soleil, vont si vite… parents, n’exaspérez pas vos enfants, constate Paul… et pourtant la stabilité pour toute suite, se fait je crois en ce moment. Et si vite, si souvent, le réflexe de l’appel à l’aide, à l’approbation. Présence de disponibilité : l’adulte. L’éducation de l’adulte par la demande de l’enfant. Nos acquisitions ensemble. Texte de Dom BOSCO, proposé ce matin. Nous par l’autre, de perfectionnement, d’ajustement qu’ainsi. Les peurs et horreurs, textes aussi d’aujourd’hui, Boniface, le Christ. Nature de nos craintes, la tempête mais aussi le prodige. Nos ignorances et nos précarités. Notre dépendance et pourtant… notre liberté. Le mal vient de nous, le salut de Dieu. C’est simpliste, car tout est dans le nœud de la grâce et de notre liberté. Salut qui nous arrache à l’ennemi, à la main de tous nos oppresseurs, amour qu’il montre envers nos pères, mémoire de son alliance sainte. Créés pour le bonheur, la fécondité, l’extase et l’épanouissement afin que, délivrés de la main des ennemis, nous le servions dans la justice et la sainteté, en sa présence, tout au long de nos jours. [1] Ambiance de nos vies ? de la marche de l’Histoire ? ce qui nous l’apprend et nous le garantit, c’est bien le dialogue et la familiarité des disciples avec leur Maître, l’Ecriture et la vie, non la spéculation ou nos désespoirs aussi « à côté » que nos raisons et supériorités. Comment les bourreaux et les fanatiques peuvent-ils respirer et penser, alors qu’ils ne peuvent qu’être habités par ceux qu’ils torturent, ou bien tuer et torturer fait tout oublier à l’assassin ? pendant qu’il « procède ». Réveillé, il menaça le vent et dit à la mer : « Silence, tais-toi ! ». Le vent tomba et il se fit un grand calme… Massacres d’hier, invasions et tueries d’aujourd’hui : les uns vivent cela comme du travail. L’Irak en 2003, le GI ! faire le job… appréciation populaire du 11-Septembre pour BUSH junior : he does the job very well… assentiment général pour le comportement du président régnant de la rue Appert à la place de la République. Notation des pantomimes ?La vérité : survient une violente tempête, les vagues se jetaient sur la barque, si bien que déjà elle se remplissait. Le présent… Maître, nous sommes perdus ; cela ne te fait rien ? (arrivée de Jésus à Béthanie avec trois jours de retard, lui reproche Marthe…) Jésus, Dieu prend son temps, quand Il est dans le nôtre. Cela ne te fait rien ? – Pourquoi êtes-vous si craintifs ? N’avez-vous pas encore la foi ? – Qui est-il donc, celui-ci, pour que même le vent et la mer lui obéissent ? Le discernement, il nous manque en temps de paix comme de guerre, en catastrophe comme en plein bonheur. Le repère ? serment juré à notre père Abraham… comme il l’avait dit par la bouche des saints, par ses prophètes, depuis les temps anciens… Lui dormait sur le coussin à l’arrière. Calme de Dieu fait homme, alors qu’en cette condition il y aurait tout à redouter… « chemin de croix ». N’avez-vous pas encore la foi ? -  Grâce à la foi, Abraham obéit à l’appel de Dieu : il partit vers un pays qu’il devait recevoir en héritage, et il partit sans savoir où il allait. Grâce à la foi, il vint séjourner en immigré dans la Terre promise, comme en terre étrangère…  Grâce à la foi, Sara, elle aussi, malgré son âge, fut rendue capable d’être à l’origine d’une descendance parce qu’elle pensait que Dieu est fidèle à ses promesses… Grâce à la foi, quand il fut soumis à l’épreuve, Abraham offrit Isaac en sacrifice… Il pensait en effet que Dieu est capable même de ressusciter les morts ; c’est pourquoi son fils lui fut rendu… Penser vraiment, ne serait-ce pas prier en espérant et en me rappelant tout simplement la foi donnée. Quelle promesse précise, sinon la promesse de tout, celle de vivre en Dieu, avec Lui, nous tous. Et d’ici l’aboutissement, la route, le temps, que nous le servions dans la justice et la sainteté, en sa présence, tout au long de nos jours.
                                          Voici le point du jour.


[1] - lettre aux Hébreux XI 1 à 19 passim ; cantique de Zacharie en Luc I 69 à 75 ; évangile selon saint Marc IV 35 à 41

vendredi 30 janvier 2015

stop-djihadisme.gouv.fr


#StopDjihadisme : contre le djihadisme, tous vigilants et tous acteurs

Se mobiliser ensemble pour agir contre la menace terroriste et lutter contre l’enrôlement djihadiste.




Les 7, 8 et 9 janvier derniers, le terrorisme a frappé comme jamais il n’avait frappé sur le sol français. En trois jours, 17 vies ont été emportées par la barbarie. Malgré les progrès importants en matière de lutte antiterroriste conduite au niveau national ainsi qu’à l’échelle internationale, la menace, en constante évolution, se maintient durablement à un niveau élevé.

Pour continuer et renforcer son action de lutte contre la menace terroriste, le Gouvernement lance ce 28 janvier un site Internet dédié :
 
Les 4 rubriques du site stop-djihadisme.gouv.fr Stop-djihadisme.gouv.fr, site dédié à la prévention et à la lutte antiterroriste, s’adresse au grand public, aux proches de jeunes en voie de radicalisation (professeurs, associations) ainsi qu’aux jeunes eux-mêmes. Pédagogique, il permet aux citoyens de mieux cerner les enjeux et moyens de la lutte antiterroriste et met à leur disposition des outils pratiques (infographies, vidéos de témoignages, affichettes). Il poursuit plusieurs objectifs :
 
  • comprendre : identifier les acteurs, leurs objectifs et les cibles de la menace terroriste pour mieux y répondre ;
  • agir : informer sur les moyens et les actions de l'État en matière de lutte contre le terrorisme ;
  • décrypter : comprendre la propagande et les techniques de manipulation utilisées par les recruteurs djihadistes ;
  • se mobiliser : sensibiliser tous les citoyens aux comportements à adopter en situation de menace et au quotidien.
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Le site Internet stop-djihadisme.gouv.fr s'inscrit dans un dispositif intégré de lutte contre l'embrigadement et contre le terrorisme. Ce dispositif, déployé sur l'ensemble du territoire français, comporte notamment :
 
  • une action répressive, avec le renforcement du dispositif législatif existant. La loi du 13 novembre 2014 complète et renforce cette législation antiterroriste existante. Le nouveau texte de loi prévoit notamment, sous le contrôle du juge, l’interdiction de quitter le territoire pour les majeurs convaincus de vouloir rejoindre des groupes terroristes. Pour s’adapter à l’évolution de la menace terroriste, la structure et le cadre juridique des services de police et des juridictions spécialisés ont aussi évolué. Un projet de loi sur le renseignement sera également présenté en Conseil des ministres puis au Parlement début mars 2015. En savoir plus
     
  • une action dissuasive : afin de contrarier les déplacements des individus impliqués dans des groupes terroristes, l’État a mis en place une stratégie de dissuasion consistant à :
    - expulser de France les ressortissants étrangers impliqués dans des activités terroristes,
    - priver les ressortissants français de leur passeport et pièces d'identité,
    - permettre aux parents de s’opposer à la sortie du territoire de leur enfant mineur,
    - systématiser la pratique des entretiens administratifs avec les personnes impliquées et détectées.
     
  • une action préventive : pour prévenir le départ de jeunes Français en Syrie ou en Irak, la France a, dès avril 2014, mis en place un plan global de lutte contre les filières terroristes et la radicalisation violente. Ce plan comprend 5 axes stratégiques complémentaires pour :
    - prévenir et empêcher les départs de majeurs et de mineurs,
    - démanteler les filières de recrutement agissant en France,
    - soutenir et orienter les familles,
    - communiquer, sensibiliser, former,
    - renforcer la coopération internationale en matière de lutte contre le terrorisme.

    Un numéro vert, 0 800 00 56 96, accessible du lundi au vendredi de 9h à 17h, permet à ceux qui s’interrogent ou s’inquiètent d’un possible embrigadement de l’un de leurs proches d’avoir un entretien détaillé, indispensable pour établir un diagnostic. Au terme de cet entretien, ils sont conseillés sur la marche à suivre et orientés vers les services compétents placés sous l’autorité des préfets, dans chaque département.

    Un formulaire de signalement, accessible en ligne et destiné à ceux qui souhaitent signaler une situation préoccupante ou obtenir des renseignements. Ils sont systématiquement recontactés.

     
L’État a également développé un plan de lutte contre la radicalisation en prison consistant notamment à placer en quartier d’isolement ou disciplinaire les détenus radicalisés violents.
 

s'il trébuche, il ne tombe pas, car le Seigneur le soutient de sa main - textes du jour

Vendredi 30 Janvier 2015

Hier

07 heures 29 + Courriels à Alexandra, mon propre projet, puis à Pascal V. ce que je ressens. Café en même temps que l’eau boue pour le thé… Mon équilibre dans et par l’écriture ? cette écriture de journal est un constat, mais… ce qui vraiment me redresse et me donne une opinion positive sur moi, et donne à autrui qui m’aime ou qui espère de moi quelque chose de tangible, est autre : c’est un travail et un produit  d’écriture, il est vrai. Mais au-delà, et plus fondamentalement encore : c’est le faire qui est nécessaire à mon équilibre, joie en faisant même du rangement ou du débroussaillage, ou ce que je devrais faire et vais faire : marche et nage. Le faire nécessaire à l’être. Dieu Lui-même l’a éprouvé et e donne l’exemple : la création et nous sauver. L’ensemble, faire, être, créer, sauver est le même mouvement : la vie. Donnée, reçue, partagée…

Ce matin


06 heures 38 + Calme d’hier soir, Edith à la télévision me rejoint au lit encore éveillé. Marguerite en communication skype (je tenais son journal) après avoir fait ses devoirs tout en conversant avec Eva. – Ce matin, pleuviotis, fait sortir « de force » Sacha, Lola agaçant ma chère femme. Aller à bout de mes multiples « urgences ». Me confier en tout à Dieu, tel qu’Il se donne à connaître à moi. Comme à tous, chacun en sa « langue », Pentecôte chaque matin.


Prier… « notule » de mon cher Bernard BRISSON [1]… autrui comme « preuve » de Dieu, le courant de la grâce est le vecteur de la plus vivre solidarité après viennent force et imagination du faire, puis la prière reçue, venant et allant en nous à longueur de journée avec des pulsions d’actions de grâce et même d’entretien avec Dieu, compagnon et rédempteur, la prière devient totalité de présence mutuelle, donc d’espérance et de nourriture.
Quand le Seigneur conduit les pas de l’homme, ils sont fermes et sa marche lui plaît. S’il trébuche, il ne tombe pas car le Seigneur le soutient de sa main. … Or, nous ne sommes pas, nous, de ceux qui abandonnent et vont à leur perte, mais de ceux qui ont la foi et sauvegardent leur âme. Paul souvent nourrit des énigmes : Jésus porté à sa perfection par la souffrance… non, il est parfait car Dieu, Fils de Dieu, et rien sans Lui n’a été fait. Mais il est vrai qu’Il a souffert et qu’Il est mort, qu’Il a été obéissant jusqu’à mourir. Paul, ceux qui courent à leur perte… sans doute, mais ils n’y arrivent finalement pas à cette perte. Immense discussion de deux millénaires et qui, sans doute, a toujours préoccupé l’homme de prière et de réflexion : tous sauvés, sinon à quoi bon. Tous en Dieu et en paradis, qu’un seul être manque… et notre bonheur… ROUSSEAU parlait d’amour, et en fait d’une solitude. La foi nous assure de l’issue finale de l’immense geste de la Création. Miséricorde pour quelques-uns que de croire et vivre déjà, mais ce n’est qu’avant-garde. Il fera lever comme le jour ta justice et ton droit comme le plein midi. Lecture de nos vies, lecture de nos conversions à chaque instant : souvenez-vous de ces premiers jours où vous veniez de recevoir la lumière du Christ. Vous avez soutenu alors le dure combat des souffrances, tantôt donnés en spectacle sous les insultes et les brimades, tantôt solidaires de ceux qu’on traitait ainsi. En effet, vous avez montré de la compassion à ceux qui… [2]Les paraboles du Royaume, elles ne sont jamais statiques, jamais un lieu, mais toujours un mouvement. Celui du semeur, celui de la croissance, celui du rayonnement, tour à tour ou ensemble. Les paraboles de Jésus sont celles de la nature et toujours liées à la nourriture, les métiers de la « mer » (les lacs de Palestine, le creuset du ministère « public » du Christ, le creuset dans le monde actuel de la guerre et de la paix, que vienne la paix entre terre bénie des diverses religions, quel signe et quel témoignage de ce que la relaiton à Dieu et l’imagination, le coup de cœur des hommes peuvent produire). Aucune parabole sur le métier de charpentier… le final de la croix n’est pas une parabole. Il en est du règne de Dieu comme d’un homme qui jette en terre la semence. Figure accomplie de la grâce dans l’humanité, en chacun de nous : nuit et jour, qu’il dorme ou qu’il se lève, la semence germe et grandit, il ne sait comment. D’elle-même, la terre… la force et le courage des premiers chrétiens… la dynamique de la création… Jésus intarissable, l’œuvre de Dieu n’est-elle pas la Sienne ? Il disait encore : « A quoi allons-nous comparer le règne de Dieu ? »… Par de nombreuses paraboles semblables, Jésus leur annonçait la Parole, dans la mesure où ils étaient capables de l’entendre… Jésus disait aux foules…  sachant quelle était la terre où allait cette semence, mais il expliquait tout à ses disciples en particulier : le choix du terreau, les vocations, la mission, la suite. Ce matin autrement qu’hier, puisque nous le vivons à présent et, rien qu’à le recevoir, nous y ajoutons.



[1] - -------- Message transféré --------
Sujet :
Père Riffard notules Olivier
Date :
Fri, 30 Jan 2015 06:44:18 +0100
De :
Olivier BRISSON
Pour :
Olivier BRISSON
Le Père Riffard qui héberge des demandeurs d’asile , jusqu’alors généreusement logés dans la rue par l’Etat, risque non plus une contravention mais le Tribunal correctionnel  pour un « délit ».
Un « crime » et les « Assises » ?  les magistrats de la Cour d’Appel de Lyon  n’ont pas osé…
 Le 28/01/2015

Un proche de Marine Le Pen, gestionnaire de ses campagnes électorales, mis en examen pour faux et usage de faux, escroquerie, abus de biens sociaux et blanchiment…
Faisons le savoir pour qu’elle arrête de nous faire croire que « facho » et « escroc » c’est incompatible…
 Le 29/01/2015
[2] - lettre aux Hébreux X 32 à 39 ; psaume XXXVII ; évangile selon saint Marc IV 26 à 34

jeudi 29 janvier 2015

faites attention à ce que vous entendez ! - textes du jour

Jeudi 29 Janvier 2015

                             Insignifiance de ce que nous vivons ? un pays sans prise sur les gouvernants et des gouvernants sur les gouvernés. Inertie partout ? tandis que tout s’effrite. Nous ne sommes pas en démocratie, dictature du président que la majorité parlementaire ne peut discuter ni empêcher, et le Premier ministre, bon ou mauvais, est renvoyé ad nutum. Insignifiance des gestions puisqu’on ne va jamais au fond, le débat avec les compagnies d’autoroutes : quel était leur statut avec la privatisation en 2006 ? le député présidant les commissions ad hoc et appelé à opiner sur le gel des augmentations (elles étaient dérisoires, 0,5% dimanche prochain) ne connaît pas le dossier, à savoir s’il peut ou non y avoir des indemnisations : évidence nationaliser, constat : VALLS atermoie et nomme une commission, les IIIème et IVème Républiques. Le  conflit des chauffeur routiers : 2 ou 5% , seul significatif : la CFDT entre dans le jeu, blocage d’industries et de sites pétroliers, ne pas gêner les usagers particuliers. – Une bonne enquête sur Lunel, après les « interpellations ». Le fonctionnement des lieux du culte musulman, une association de laïcs, un nouveau président sans le moindre accent et qui désormais fait traduire les prêches de l’imam. Les djihadistes fréquentaient la mosquée, mais très peu de temps avant leur départ. Illettrés en arabe. Offensive dans les médias, des sites essayant de démonter les propagandes en les réfutant images par images, avec des images en regard, chacun des éléments. Mais les djihadistes en puissances iront-ils à ces sites et comment ceux du daèch vont-ils à eux ? comment les cibles sont-elles discernées ,Alexis TSAPRIS : jusqu’au sang pour rendre aux Grecs leur dignité. C’est bien cela, encore plus que l’austérité, le sujet pour un pays, un peuple qui a été méprisé et reste souvent moqué. Du racisme encore, des images : aucun ne paye d’impôt. Et ce refus de l’Union et de chacun des autres Etats-membres que PAPANDREOU III procède par referendum.
                         Prier dans le calme… pensée ardente pour celui dont je lis le livre, itinéraire d’un jeune prêtre savoyard… son « ancêtre » dans la foi, le héros de ROUSSEAU… bien avant moi, il a une expression voisine de la mienne (les djihadistes chrétiens) : les talibans du christianisme, l’Eglise fermée…  Phrase terrible de l’Evangile, s’appliquant autant aux sociétés, à l’Eglise-même, je crois, qu’aux personnes dont chacun de nous… celui qui a, on lui donnera ; celui qui n’a pas, on lui enlèvera même ce qu’il. [1] Mais quel avoir ? puisqu’ôter à celui qui n’a rien déjà ? Ou est-ce de l’ordre du cœur et de la miséricorde ? le développement du Magnificat ? renvoyer les riches les mains vides ?La mesure que vous utilisez sera utilisée aussi pour vous. Plus que la règle de réciprocité, souvent utilisée par le Christ pour nous mobiliser, ce serait l’exhortation à la miséricorde, au véritable rayonnement, et à la vigilance… si quelqu’un a des oreilles pour entendre, qu’il entende ! … Faites attention à ce que vous entendez ! exhortation très pastorale des disciples de Paul : soyons attentifs les uns aux autres pour stimuler à vivre dans l’amour et à bien agir. Ne délaissons pas nos assemblées, comme certains en ont pris l’habitude (la messe dominicale…), mais encourageons-nous, d’autant plus que vous voyez s’approcher le jour du Seigneur. L’attente des premiers chrétiens, de nos prédécesseurs dans la foi, l’imminence… à l’échelle du temps collectif, une attente qui se prolonge et qui même trouve un tout autre sens, celui de l’Histoire, bien plus que l’événement Parousie, mais à l’échelle de chacune de nos existences mortelles et terrestres, collées au matériel, à la chair, à la biologie selon toute note expérience quotidienne, il y a cette espérance et il y a cette sorte de compte à rebours : notre mort à chacun, le passage à un mode inconnu… et ce n’est même pas l’horloge de la vie, c’est instant par instant la mort et le salut, la perspective de l’aboutissement de tout nous-mêmes, chair comprise, surtout la chair. Que si souvent nous vivons, je vis comme séparable de nous-mêmes qui n’en avons que la responsabilité et la charge d’entretien. Avançons-nous donc vers Dieu avec un cœur sincère et dans la plénitude de la foi… continuons sans fléchir d’affirmer notre espérance, car il est fidèle, celui qui a promis. Amen.


[1] - lettre aux Hébreux X 19 à 25 ; psaume XXIV ; évangile selon saint Marc IV 21 à 25

mercredi 28 janvier 2015

ce sont les gens d'un moment - textes du jour

Mercredi 28 Janvier 2015

Prier… la parabole du semeur, exacte conclusion des commémorations, résolutions et documentaires – remarquable, France 2 : jusqu’au dernier, en cinq-six épisodes, la destruction totale d’une « race ». L’évidence est qu’il n’y aura pas le retour de « cela », mais qu’il y a et qu’il y aura autre chose. Que l’horreur n’est affaire ni de statistique, ni même d’intention. Ce qu’il faut traquer, c’est à la plus fine racine ou naissance, la haine. L’éradication est affaire de chacun et de communion, ce n’est certainement pas des politiques d’Etat, ni de ressassements documentés à l’école sur telle période historique, ni même d’admonestations récitées par les faiseurs de sermon, d’homélies ou de philosophies, c’est vraiment une conversion personnelle de chacun, une re-naissance au monde et une mise à l’œuvre pour tout ce que l’humanité a à faire et à inventer en tant de domaines pour que prospèrent elle-même, le vivant, notre planète, notre monde… Prier… oui. Evidemment, le daech et la perversion, au nom erroné de l’Islam… évidemment, le drame palestinien et un Etat, celui d’Israël, terrorisé en fait par la haine qu’il provoque et ne croit en sa sécurité depuis les années 1960 que selon la force et la réputation de force et de représailles… évidemment, chez nous en France, nos djihadistes se distant chrétiens, semeure de haines, de rumeurs, du délire de la persécution… tout le système des propagandes de haine et la carte dans le monde des massacres… le mécanisme mental est à la racine, le même que celui de l’hitlérisme. Que de travail à faire… mais le fond est notre prière, ma prière, le chant de l’espérance. La vraie vigilance, la prophylaxie sont là.
Le terreau des massacres… la bonne terre… comment ? la grâce seule ? nos efforts si précaires ? je ne sais. J’essaie de prier, de tout rassembler. D’aimer… Et il y a ceux qui ont reçu la semence dans la bonne terre : ceux-là entendent la Parole, ils l’accueillent, et ils portent du fruit : trente, soixante, cent, pour un. [1] La bonne terre, c’est toute la déclinaison de l’amour et d’un dialogue entrelaçant notre nature, à l’image de Dieu et témoignant de Celui-ci, avec les événements, avec notre histoire de péché et de lacune, avec la grâce. La curiosité de l’autre qui peut être réponse à son attrait et abandon à la communion, et qui peut aussi conduire à la prédation d’Eve, s’approprier la racine-même de l’amour : le discernement, qui vient de notre conscience, elle-même inspiré de Dieu, de l’Esprit Saint. Espérer pour l’autre et pour soi. Toutes les situations de nos psychologies personnelles et collectives face à l’événement majeur, le passage du semeur… au bord du chemin… du sol pierreux…dans les ronces… dans la bonne terre…  Au centre, que nous le voyions ou pas, de génération en génération, de civilisation en civilisation, le Christ, Dieu, ses apôtres, ses prophètes, y compris celui de l’Islam, disons-le et proclamons-le un jour, aujourd’hui… la bonne volonté de ce grand fondateur et de cet inspiré, ce semble trop pour nos djihadistes chrétiens, et évidemment loin de leur foi et de leur confiance pour nos frères musulmans, mais nous reconnaître les uns les autres… le sourire de l’amour qui s’avance… et dans l’étreinte duquel s’abandonner et se laisser tomber, se livrer aux larmes du repentir pour nos indifférences et nos mouvements de haine… au centre, rayonnant et permettant tout… une foule très nombreuse se rassembla auprès de lui, si bien qu’il monta dans une barque où il s’assit. Il était sur la mer, et toute la foule était près de la mer, sur le rivage. Rappel de l’expérience : la voix porte sur l’eau, depuis l’eau. Typologie du mouvement de la foi… le Semeur sème la parole. Il y a ceux qui sont au bord du chemin… quand ils l’entendent, Satan vient aussitôt et enlève la Parole semée en eux… ils la reçoivent aussitôt avec joie, mais ils n’ont pas en eux de racine, ce sont les gens d’un moment…  ils trébuchent aussitôt… les soucis du monde, la séduction de la richesse et toutes les autres convoitises les envahissent et étouffent la Parole… Nous sommes chacun à chacune de ces étapes de la foi, du refus, de l’encombrement, et aussi à celle de la grâce et du pardon… Je ne me rappellerai plus leurs péchés ni leurs fautes… Or, quand le pardon est accordé, on n’offre plus le sacrifice pour le péché. Ainsi soit-il…


[1] - lettre aux Hébreux X 11 à 18 ; psaume CIX ; évangile selon saint Marc IV 1 à 20

mardi 27 janvier 2015

alors j’ai dit : Voici, je viens » - textes du jour





Prier… [1] Qui est ma mère ? qui sont mes frères ? « Colle » du Christ pour ceux qui étaient assis en cercle autour de lui ? Non. Affirmation : la proximité de Dieu, le Royaume vis-à-vis de nous ? la volonté de Dieu… celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère. Rapport inné au Père. C’est grâce à cette volonté que nous sommes sanctifiés, volonté de Dieu, offrande que Jésus-Christ a faite de son corps, une fois pour toutes, sacrement, mémorial, notre volonté propre. Tu as ouvert mes oreilles, tu ne demandais ni holocauste ni victime, alors j’ai dit : Voici, je viens ».


[1] -  lettre aux Hébreux X 1 à 10 ; psaume XL ; évangile selon saint Marc III 31 à 35

lundi 26 janvier 2015

ce n’est pas un esprit de peur que Dieu nous a donné, mais un esprit de force, d’amour et de raison - textes du jour

Lundi 26 Janvier 2015


                  Prier…  de mon cher Daniel, confirmation pour le faux des djihadistes chrétiens [1]. Prier… le discernement, organisation de ma vie, réflexes des dirigeants, authenticité des épris du spirituel, dans leur recherche de Dieu et pas dans des dogmatiques sectaires et simplistes, non priées, invivables que par haine. La propagation du faux de Périgueux, se mesure aisément : fin de matinée hier chez Jean-le-bon et sa fille, celle-ci totalement incroyante, n’a jamais lu Charlie mais évoque les 40 églises brûlées…  [2] tandis que depuis les municipales auxquelles elle n’a pu participer en tant que telle, la manif. pour tous cherche à trouver des financements dans les entreprises. Ne pas se tromper, en politique, de combat : la France y va tout droit, après le sécuritaire, l’apartheid. Analyse totalement fausse puisqu’il s’est agi de MALAN à VERWOERD d’une politique d’Etat. En France, ce n’est pas affaire d’immigration ni de race, mais de déshérence sociale et par suite culturelle et familiale. La question est d’arrêter l’urbanisation, d’aménager le territoire, de repeupler le rural, et en préalable de tout, faire repartir l’économie, une économie productrice et à partir de notre patrimoine, nos entreprises à ne plus brader, et l’épargne nationale, ou européenne, mise à contribution. Quant aux renégociations de toutes dettes publiques ou à leur moratoire, les banques surprofitables, se serreront la ceinture et reviendront à leur rôle originel : le financement de l’entreprise par les dépôts. Nous sommes en première année d’économie politique. 
                       Prier dans l’espérance et la simple demande de force, de confiance. L’urgence de la pauvreté, l’efficacité de la paix. N’emportez ni argent ni sac ni sandales et ne vous attardez pas en salutations sur la route. Dans toute maison où vous entrerez, dites d’abord : « Paix à cette maison. » S’il y a là un ami de la paix, votre paix ira reposer sur lui ; sinon, elle reviendra sur vous. L’analyse de situation : le règne de Dieu est tout proche de vous. Le grand Meaulnes : le bonheur qui est tout près et qui n’en a pas l’air. Comment ? Paul à son cher Timothée. Ce n’est pas un esprit de peur que Dieu nous a donné, mais un esprit de force, d’amour et de raison. N’aie pas honte de rendre témoignage à notre Seigneur, et n’aie pas honte de moi, qui suis en prison. La communion et l’amour fraternels… me souvenant de toi, je n’oublie pas tes larmes, et j’ai un très v if désir de te revoir pour être rempli de joie. La très heureuse nouvelle traduction liturgique, si elle est vraiment fondée… Le règne de Dieu s’est approché de vous. Oui. Et chacun envoyé par Dieu pour et vers les autres. Dans la détente de l’accueil mutuel : restez dans cette maison, mangeant et buvant ce que l’on vous servira, car le travailleur mérite son salaire. Ne passez pas de maison en maison. Dans toute ville où vous entrerez et où vous serez accueillis, mangez ce qu’on vous offrira. Rayonnement et accompagnement divins, grâce. Là, guérissez les malades, et dites aux habitants…  La lucidité sur soi, et sur le moment de tous, une époque, une civilisation, sont salvateurs, aides à la prière, à l’espérance et à la confiante mise du sac à l’épaule. Marcher, aimer, travailler. Respiration de mon aimée à mes côtés tandis que je m’éveillais. Silence de la terre grâce à la nuit. Prière de tout. Confiance et prière. Aujourd’hui, de plus en plus vrai. Chaque jour, maintenant, le monde et moi, chacun en friche, en attente, en gestation, en accouchement, est propice à notre action. Envoyés pour faire discerner la proximité, la possibilité, la réalité du salut.


[1] - Le 25/01/2015 23:56, Daniel ... a écrit :
C’est évidemment un faux, et un faux qui a plus d’un an.Les  milieux d’extrême droite ont spécialistes de ce genre de traficotage des textes. Ils l’avaient fait à tour de bras pour le mariage pour tous, et ils vont le refaire sur l’Islam. Comme disaient nos amis communistes, les intégristes catholiques sont les alliés objectifs des djihadistes : ils veulent la haine entre les personnes.Les médias les aident souvent, par leurs titres et parfois leurs articles, ou leur complaisance ( l’inévitable Finkielkraut, le sinistre Zemour, …)
amicalement
Un périgourdin d’adoption
Daniel

[2] - 2ème lettre de Paul à Timothée I 1 à 8 ;  psaume XCVI ; évangile selon saint Luc X 1 à 9

dimanche 25 janvier 2015

je dois vous le dire : le temps est limité… car il passe, ce monde tel que nous le voyons - textes du jour

Dimanche 25 Janvier 2015


Prier… l’appel des premiers disciples commentée aujourd’hui en forme de conversion universelle et particulière [1], la version de cet appel par Marc fait suite à celle de Jean [2]. Jésus désigné par le Précurseur : Voici l’Agneau de Dieu, à deux de ses propres disciples, Jean le futur évangéliste et André, qui d’eux-mêmes se mettent à suivre le Seigneur, qui allait et venait…  Qui cherchez-vous ? – Maître, où demeures-tu ? – Venez et vous verrez. Ils allèrent donc, ils virent où il demeurait et ils restèrent auprès de lui ce jour-là. Ce qui amène à Jésus Simon, frère d’André. Jésus posa son regard sur lui… comme le Baptiste l’avait sur le Christ, comme ce dernier le fera sur « le jeune homme riche ». Tu es Simon, fils de Jean : tu seras Pierre. Ce n’est pas l’évangile « pétrinien » (Marc) qui présente ainsi Pierre, mais Jean, le disciple que Jésus aimait. Marc enchaîne, ce ne sont plus les disciples qui prennent l’initiative, mais le Christ, qui appelle et qui, dans le même mouvement, indique mission et destinée : venez à ma suite, je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes. Il les prend où ils sont, au travail, dans leur métier, leur famille. Pas de dialogue, une véritable aimantation, au vrai ils se connaissent donc déjà : aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent. A lire Marc, sensation forte d’urgence… après l’arrestation de Jean le Baptiste… le règne de Dieu est tout proche (contrairement à l’apparence puisque le prophète de renom, Jean le Baptiste, est contraint au silence, mis sous clé). Message relayant et continuant celui du Baptiste : convertissez-vous et croyez à l’Evangile. Message déjà celui de Jonas, le récalcitrant lui-même converti à sa mission d’annonce à Ninive. Proclame le message que je te donne pour elle. Fécondité immédiate. Aussitôt, les gens de Ninive crurent en Dieu. Paul aussi prêche l’urgence, les quarante jours de délai pour Ninive, je dois vous le dire : le temps est limité… car il passe, ce monde tel que nous le voyons. Comportement ? celui, plus tard, systématisé par Ignace de Loyola et les siens : user du monde comme n’en usant point… ceux qui profitent de ce monde comme s’ils n’en profitaient pas.
D’où l’appel de ce que nous vivons ensemble, toutes confessions et idéologies, convictions confondues. Le débat, la guerre n’est pas entre religions, mais entre extrêmistes,  intégristes quel que soit ce dont ils se réclament : christianisme, islam, judaïsme, chacun se croyant agressé, persécuté, souvent d‘ailleurs avec du vrai maintenant ou au passé, parfois terriblement… entre ces enfermés sur la défensive et se figeant dans la haine et la peur de l’autre, et ceux, dont je souhaite que nous fassions partie, qui cherchent le tréfonds, le socle commun, et l’évidence du projet commun, de l’attente du monde d’en ce moment. Les fils d’Abraham, les hommes et les femmes de compassion, de prière, de partage. Immédiatement…  je vois ce montage sur le « net », déniant toute spontanéité et âme à nos marches nationales du 11 janvier et de la veille et de l’avant-veille… et criant au complôt et à la complaisance…, je lis la confession-parcours de ce curé de paroisse entré dans la franc-maçonnerie et n’y voyant que prolongement en fraternité et donc en apostolat et en proximité avec tout homme, toute femme de bonne volonté : porte claquée à Rome, « inconciliable ! », excommunication, bûcher allumé mentalement alors qu’il y a des précédents, même récents, qui ont été vécus tout autrement entre l’évêque du lieu et du moment et son prêtre. Haine et crispation partout. Main refusée. Mésintelligence enfin : nous n’avons pas encore su dire notre admiration et notre reconnaissance pour ceux – de véritables rois mages – qui sont venus des terres vives de l’Islam accompagner chez nous notre soutien à la liberté d’expression. Condamner ensuite, si pubiquement et répétitivement, les manifestations de ceux qui, en Islam, ont trouvé de trop le nouveau numéro de Charlie… a été aussi une crispation, une étroitesse autiste. La France, les Français de toutes confessions ou de toute ouverture d’esprit, ont du chemin à montrer : combien de fois revendiquons-nous ce rôle ? mais sans en assumer la responsabilité, qui suppose réflexion (et prière, grâce demandée).  Seigneur, enseigne-moi tes voies, fais-moi connaître ta route, dirige-moi par ta vérité, enseigne-moi car tu es le Dieu qui nous sauve. Alors, tous, nous allons converger pour que change notre monde si chancelant en grand et en détail, manifestement. Il passe ce monde. Que Dieu, celui d’Abraham, nous fasse arriver ensemble en terre promise. Et tous, du plus grand au plus petit, se vêtirent d’une toile à sac. Cette force immense des hommes vers Dieu, vers le bien, le beau, l’équilibre : elle peut s’exercer, s’appliquer dans le plus politique et le plus criant, les foules devenant peuple unique, l’humanité. Ce qu’a très bien exprimé – unicité – le document des pères conciliaires sur les relations interreligieuses, signé par Paul VI en Octobre 1965.


[1] - Jonas III 1 à 10 ; psaume XXIV ; 1ère lettre de Paul aux Corinthiens VII 29 à 31 ; évangile selon saint Marc I 14 à 20

[2] - I 35 à 42

samedi 24 janvier 2015

la foule se rassembla, si bien qu'il n'était même pas possible de manger - textes du jour



Samedi 24 Janvier 2015
 
... la journée d’hier. Belle mais… la perspective du départ de Marguerite à la rentrée prochaine, qu’elle ne rentre plus chaque soir…, dans huit mois me glace. Et puis je vieillis de plus en plus. Rentré après la réunion de Saint-FrançoisXavier et notre dîner au Quick, je ne pouvais me mettre qu’au lit… mais la prière devant les crèches « dirigée » par notre fille et ma chère femme, main à mon épaule : c‘est…

Prier… ce que je reçois de JMC, à propos du Niger, ce que j’entendais hier soir des premières suppressions d’emploi chez Areva à La Hague (le sort d’Alstom probablement)… me glace. Un monde de haines religieuses avec les gigantesques et vivaces scories des siècles précédents en appétits de puissance mondiale : Chine ; Russie, et nos totales impuissances à nous unir entre Européens. Nous et les Américains, chacun rongés du dedans, mais sans doute préoccupés de la planète entière et en termes quand même altruistes tandis que les dictatures des deux anciens géants communistes, déjà fondés à leur époque sur le travesti d'une doctrine qui n'était pas inhumaine et ni totalitaire quand elle fut pensée et écrite... Des relations internationales paranoïaques entre libido des dirigeants, autisme des gouvernements, corruption et spéculation généralisée Sur ce qui risque de devenir l’humus de tout, la toile de fond, chez nous et dans le monde entier : une sorte de folie intime pour tuer et venger, tuer tout et tous, venger quoi ? de n’être pas assez.. venger pour avoir un rôle ? donner un sens à une existence… Changer les cœurs pour retrouver l’intelligence et la solidarité ? oui, mais qui ? comment ? plus il y a à désespérer et redouter, plus il peut et il doit y avoir la prière de l’espérance qui n’est folle que du dehors… alors précisément qu’elle seule peut changer le dehors parce qu’à partir du dedans.

 Prier… [1] effectivement, folie… les siens, l’ayant appris, partirent pour se saisir de lui, car ils disaient : « Il a perdu le sens » [2]. Textes difficiles, les quelques lignes d’évangile ne donnent qu’un spectacle, des groupes et foules se remuant en sens contraire, on s’écrase autour du Christ, d’autres veulent au contraire l’exfiltrer mais pour aller l’enfermer…la lettre aux Hébreux et ce long passage sur le grand-prêtre et les sacrifices d’animaux. La notion de grand-prêtre ne nous dit strictement plus rien, celle de sacrifices sanglants nous répugne, même si « nos » guerres et les récents assassinats… la pureté de la chair nous paraît obsessive mentalement et sans grand sens physiquement, surtout s’il s’agit de s’asperger de sang… enfin, à approfondir et à prier, cette difficulté d’un Christ porté à sa perfection par la souffrance qui lui apprend l’obéissance, alors qu’il est Fils de Dieu, égal en tout… le Christ, poussé par l’Esprit éternel, s’est offert lui-même à Dieu comme une victime sans défaut. Les discours et homélies sur la miséricorde divine, sur l’amour incommensurable faisant de Dieu à nous une immense et céleste contagion, sont faciles à entendre, mais Jésus torturé par les hommes jusqu’à la croix, et victime pantelante physiquement, suppliante dans la prière du jardin des Oliviers… l’intelligence et la logique humaine s’arrêtent là et suffoquent, les miennes en tout cas.  Mais le salut, nous comprenons… une libération définitive … notre conscience purifiée des actes qui mènent à la mort… J’aime cette prière à l’Offertoire, humbles et pauvres, et inclinés, mains jointes, nous nous recueillons pour recevoir et demander. Seigneur, ce matin plus encore que d’autres, je Vous demande tout, le salut du monde, le bonheur de mes aimées et Votre miséricorde, pour le vieillard stérile désormais que je deviens. Je n’ai de richesse que la foi et l’espérance que Vous continuez de me donner. Quant à la charité, encore plus universelle que l’amour entre personnes particulières se choisissant et se supportant mutuellement, et plus oublieuse de quelque attente que ce soit en retour ou en soutien, je n’en ai que par la pauvreté que Vous donnez à chacun de nous, Vos créatures et Vos enfants. Merci. Prier... prier...


[1] - lettre aux Hébreux IX 2 à 14 passim ; psaume XLVII ; évangile selon saint Marc III 20.21

[2] - problème des traductions. A force de limer pour la lecture publique ou pour la compréhension, croit-on, de tous… des variantes qui deviennent un sens différent…  bible dite de Jérusalem, éd. 1956, et traduction liturgique d’aujourd’hui : les gens de chez lui, vinrent pour se saisir de lui, car ils affirmaient : « Il a perdu la tête »

vendredi 23 janvier 2015

tous me connaîtront, des plus petits aux plus grands - textes du jour

Vendredi 23 Janvier 2015
                     

                             Reçu de mon cher Olivier BRISSON [1]. Marguerite bien organisée pour la répétition de ce qu’elle a à réciter : « s’il était encore une fois ». Il a gelé, nous avons chauffé au plancher électrique aux heures creuses. Givre mais pas aux herbes, l’herbe a des allures plus vivantes que lorsqu’elle est mobile. Prier… [2] il appela ceux qu’il voulait… et Judas Iscariote, celui-là même qui le livra. La liste, le nombre, le titre, les pouvoirs. Ils vinrent auprès de lui et il en institua douze pour qu’ils soient avec lui et pour le envoyer proclamer la Bonne Nouvelle. La compagnie du Christ, la mission en combat spirituel : le pouvoir d’expulser les démons. Apparemment, aucun critère. Quelques-unes des vocations ont données par les évangélistes, mais pas toutes, le regard, la pénétration dont parfois indiquées, la rencontre parfois fortuite, apparemment. Hier, à Saint-Joachim, l’évêque parmi ses prêtre âgés. Heureusement pour eux, mais comment ne pas me me l’appliquer ce matin ? on ne lit qu’aujourd’hui l’affirmation de l’Apôtre sur la péremption de l’ancienne alliance, un peu simpliste en la matière : ce qui devient ancien et qui vieillit, est près de disparaître. Plus encourageant d’âme et de psychologie : si la première Alliance avait été irréprochable, il n’y aurait pas eu lieu d’en chercher une deuxième. Il y a bien une seconde chance pour l’homme, toujours à chaque étape, du paradis perdu à la parousie. L’initiative de tout perdre ou gâcher est humaine.


[1] - Le 23/01/2015 07:51, Olivier BRISSON a écrit :

L’oligarque russe Abramovitch aurait offert à sa femme 40 hectares sur la lune…
A quel autre escroc les a-t-il payés ?
Le 18/01/2015

Commentant les chiffres qui indiquent qu’en 2016 les 1% les plus riches de la planète possèderont plus que les 99% restants, un avocat français affirme que l’enrichissement de certains profite à tous…
Surtout à certains…
 Le 19/01/2015

Manifestation anti Charlie à Grozny en Tchétchénie : 500000 participants selon l’organisateur Kadyrov. 1 million selon la police de Kadyrov…
 Le 20/01/2015

Valls propose d’investir dans les gilets pare-balle pour les policiers municipaux..
Et pourquoi pas pour tous les Français :60 millions de gilets à porter obligatoirement 24H sur 24, avec contrôles et amendes à la clé..Cela relancerait l’industrie et les embauches …
 Le 21/01/2015

Les discussions entre Cuba et les USA ont provisoirement échoué sur un problème d’interprétations trop discordantes des Droits de l’Homme…
Mais que je sache, le camp de Guantanamo , héritage de l’ère Bush , toujours « géré » par les Américains est bien physiquement sur le territoire cubain ?
 Le 22/01/2015

[2] - lettre aux Hébreux VIII 6 à 13 ; psaume LXXXV ; évangile selon saint Marc III 13 à 19

une analyse... le Niger... le Sahel... notre monde de haines religieuses ?


lakkal.wordpress.com/2015/01/21/lai…

lakkal

notes au fil des choses/footnotes to things

L’aimant et la contagion

Publié le parkalmatan
 
Les tumultes meurtriers de Niamey montreront peut-être à tous ces « Je ne suis pas Charlie » de nos classes lettrées et aisées que le problème de la liberté d’expression n’est pas quelque chose d’aussi simple et manichéen qu’ils se sont empressés de le croire. Le gouvernement du Niger, dit-on, a failli. Mais cela fait longtemps qu’il faillit, et il ne s’agit pas que du gouvernement actuel. Le Niger aussi a des lois sur la liberté d’expression qui interdisent les discours de haine ethnique, régionaliste ou religieux, ainsi que des principes constitutionnels qui interdisent la discrimination sur la base de la religion. Mais cela fait des années que les divers gouvernements du Niger non seulement tolèrent des discours de haine christianophobes, mais participent activement à la discrimination sur la base de la religion. Par exemple, l’Etat du Niger subventionne les frais d’eau et d’électricité des principales mosquées, mais non des églises. La radio et la télévision publiques se sont fermées aux chrétiens en dépit de l’accès que leur donne la loi. Lors d’une récente enquête à Maradi, j’ai appris que l’antenne régionale de la radio publique ne donne que 30 minutes le dimanche à toutes les confessions chrétiennes pour s’adresser à leurs fidèles : même ces 30 minutes sont confisquées dès qu’il y a un événement islamique majeur qui se présente, ce qui, dans notre ambiance de religiosité croissante et cavalcadante, se produit de plus en plus. Les chrétiens ne réclament même plus ce droit, du coup. Ils ont été, comme dit très bien l’anglais, « crowded out », éjectés de la scène publique.
Tout cela s’est fait dans un bel unanimisme au cours des quinze dernières années : triomphalisme de la tendance la plus idéologique (Izala), acceptation de la tendance officielle (sunnisme relax représenté par l’Association Islamique du Niger), moins par christianophobie que par reconnaissance active du fait accompli, défaitisme des soufis et défaite des laïcs (qui, encore sur la fin des années 1990, s’époumonaient tant bien que mal, mais qui sont aujourd’hui devenus des carpes, certains mêmes tombés dans une pseudo-dévotion assez schizoïde). La scène publique nigérienne en a été appauvrie, car un discours unique a pris forme de façon presque insensible, depuis 20 à 30 ans. Cela plaisait, car nous n’aimons rien tant que nous reposer sur une doxa et n’avoir pas trop à nous poser de questions, et il semblait que c’était une doxa islamique « normale », c’est-à-dire que beaucoup ne sentaient pas là dedans des relents mortifères. L’absence de pluralisme peut être soporifique – et les Nigériens se sont intellectuellement engourdis dans leurs certitudes coraniques, au point où cela a été un des facteurs majeurs dans ma décision de ne pas enseigner dans ce pays, car, même dans l’espace intellectuellement libre d’un cours universitaire, il faut faire attention à ne pas heurter, froisser ou égratigner des dogmes et des sensibilités islamiques, et dans tous les cas, par rapport à certaines choses, une fermeture automatique de l’esprit se produit qui fait que votre message ne passe pas, ou ne passe que soigneusement filtré à l’aune de critères théologiques.
Mais ce que les Nigériens qui se répandaient en anti-charlisme n’imaginaient pas, c’est que l’hégémonie doctrinale dans laquelle ils baignaient comme des poissons dans l’eau pouvait aussi être mortelle. C’est que l’eau en question, par un système de vases communicants bien organisé, provenait en bonne part d’une mare voisine qui croupit depuis longtemps dans des effluves empoisonnés – le Nigeria.
Comme on a peur de Boko Haram, on s’empresse de voir dans les violences de Zinder et Niamey la main de la secte sanglante, ne serait-ce que par évocation. C’est aller un peu vite en besogne. Ce que l’on a vu à l’œuvre ces derniers jours, c’est le résultat de la nigérianisation de la scène religieuse du Niger non pas par Boko Haram, mais par ce qui a produit Boko Haram, le mouvement afro-wahhabite Izala et ses réseaux internationaux.
Au Nigeria, la christianophobie est solidement installée chez les musulmans, de même que l’islamophobie est solidement installée chez les chrétiens. Solidement installée ne veut pas dire universellement répandue, mais significativement présente de la racine au sommet de l’arbre social. Je détecte très peu de christianophobie au Niger au niveau des classes aisées et des personnes scolarisées, même si la chose pointe son museau parfois sans que les personnes concernées s’en aperçoivent (c’est ce que je décris dans ce billet) ; au Nord Nigeria, en revanche, on n’a pas à creuser loin pour tomber sur la vilaine chose même aux niveaux élevés de l’échelle sociale : j’ai beaucoup d’amis dans les classes aisées de Kano et autres parages, et je suis souvent gêné par leur christianophobie, même si je me l’explique – et la justifie d’une certaine façon – par l’islamophobie correspondante des chrétiens. Ou pour mieux dire, je ne vois pas l’environnement nigérian comme religieusement sain, et du coup, je n’évalue pas les Nigérians – chrétiens comme musulmans – à la même aune que leurs coreligionnaires d’autres pays d’Afrique de l’Ouest, où, comme jadis au Niger, la coexistence des deux fois ne pose pas de problèmes existentiels et très peu de problèmes pratiques.
Contrairement à ces autres pays d’Afrique de l’Ouest, cependant, le bloc le plus peuplé du Niger, les régions de Maradi et Zinder, à quoi il faut ajouter, à l’extrême-Est, le Manga, est culturellement, socialement et économique intégré avec le Nord Nigeria. Seule la politique – les frontières d’Etat et leurs effets de gouvernementalité – les sépare. Il est donc évident que les toxines mentales qui créent ou résultent des turbulences confessionnelles/culturelles cycliques du Nigeria passent dans le « corps public » nigérien. Pendant longtemps, l’une des principales missions de l’Association Islamique du Niger a été de créer une sorte de « cordon sanitaire » pour prévenir ou neutraliser les effets d’une telle contamination. Cela était vrai surtout à l’époque du régime militaire, où l’« Islam officiel » était doté de moyens de contrôle effectifs, moins d’ailleurs à travers des ressources légales ou formelles qu’à travers son imbrication dans l’action globale de la force publique. Avec la démocratie et son cortège de libertés – d’expression, d’association – ce « monolithisme » est tombé, à la grande joie des tendances islamistes, qu’elles soient intellectuelles ou populaires. L’islamisme intellectuel, dans un pays aussi illettré, ne pouvait faire long feu. Après s’être organisé autour de quelques organes de presse (Iqra, puis As-Salam), quelques événements (le CIMEF, les conférences de Tariq Ramadan) et une lutte vaine pour « l’Etat islamique », il s’est transformé en lobby conservateur qui noyaute les députés sur certaines questions sociétales (tout ce qui a à voir avec les femmes, et éventuellement, toutes les questions de mœurs qui ne déstabilisent pas la position dominante de l’homme hétérosexuel) et qui s’active aux moments de rédaction de constitution, fréquents avec nos coups d’Etat. Quant à l’islamisme populaire, animé par les Izala, il s’est au contraire bien développé et agaillardi, et, cela, en s’allaitant à la mamelle de son puissant partenaire du Nigeria, pays dans lequel il est né.
Avec les résultats que l’on voit aujourd’hui.
D’ailleurs je ne prétends pas que tous les vandales de Zinder et Niamey étaient nécessairement des Izalas, mais ils sont sans aucun doute atteints de ce que d’aucuns appellent « l’effet Izala », cette nouvelle manière un peu obsessionnelle de se définir musulman à laquelle seuls sont peu vulnérables les Nigériens soufis ou d’un certain âge. Par ailleurs, si les émeutes de Zinder n’ont rien eu de surprenant pour la majorité des Nigériens, celles de Niamey ont été – même pour moi – inattendues. Mais rétrospectivement, on se rend bien compte qu’on ne pouvait en être étonné que par insuffisance de réflexion : il y a sans doute autant de gens originaires de Zinder et Maradi à Niamey ville qu’à Zinder et Maradi, en ce moment. Une « querelle » d’intello que j’ai eue jadis avec un ami démographe éclaire un peu la question. Cet ami pense qu’il n’y a pas de réduction significative du croît démographique à Niamey, contrairement à ce que pourraient avancer les théories du changement démographique en milieu urbain. Il en veut pour preuve la croissance démographique exponentielle de la ville, qui compte plus de 2 millions d’habitants aujourd’hui. Je le contrai par l’idée que la croissance démographique de Niamey est due à la migration interne, non à la « croissance naturelle » des habitants de la ville, mais il refusa de m’en croire. A l’époque de ce petit débat, j’avais excipé surtout du fait de l’exode rural du Zarmaganda, une région déshéritée située à l’entour nord-est de la ville, et qui y envoie des vagues de jeunes hommes et femmes sans moyens de subsistance, mais il a eu beau jeu de me démontrer qu’une telle migration n’était pas statistiquement suffisante à expliquer l’explosion démographique de Niamey. Un meilleur argument aurait été le fait que Niamey, de ville zarma est devenue à présent pratiquement bilingue (zarma/haoussa), du fait de l’afflux continuel de Haoussas originaires des régions centrales. Le dernier recensement démographique montre que si les Zarmas restent majoritaires à Niamey, ils sont talonnés de près par les Haoussas. Cela fait sens, si l’on se rend compte que la ville compte 2 millions d’habitants dans une région du Niger où le croît démographique est relativement modéré, tandis que les deux régions ayant le croît démographique le plus élevé du pays voient leurs chef-lieu avoir moins de 300 000 habitants chaque. C’est qu’ils vont tous à Niamey. Et comme les habitants de ces régions sont les plus exposés aux influences du Nigeria, notamment à travers un réseau dense et continu d’événements religieux « éducatifs » de toute ampleur, ces dernières atteignent aussi, à travers cette migration interne massive, la ville de Niamey.
Boko Haram a jusqu’à présent fonctionné plus comme un aimant que comme l’épicentre d’une épidémie. L’épidémie n’est pas « Boko Haram », elle est « Izala ». Mais « Boko Haram » attire ceux des Izala ou izalisés qui en sont arrivés à croire que « Izala », ce n’est pas assez, il faut passer à la vitesse supérieure, celle du terrorisme. Les violences de Niamey et Zinder ne relèvent pas du terrorisme, mais elles constituent l’une des étapes suivies par les Izala et apparentés du Nigeria pour aboutir au terrorisme. La transformation des chrétiens en ennemis, la destruction de leurs lieux de culte et le meurtre commis à leur encontre, sont comme un entraînement à la radicalisation violente, perçue comme une « guerre », du point de vue de ceux qui s’y engagent. Et si le mot d’ordre de guerre a été déclaré par les énergumènes de Zinder et Niamey d’abord contre la France, il s’est vite avéré qu’il visait surtout les chrétiens, depuis longtemps déjà traités de façon subtilement hostiles (même si, il faut encore le rappeler, il s’agit en fait d’un « longtemps » assez récent).
C’est assez pathétique : on m’a rapporté ainsi ce geste d’un hurluberlu, à Zinder, qui s’est juché sur le toit d’une église pour y planter un drapeau djihadiste. Je me rappelle d’avoir un jour écouté un prêche qui était un panégyrique des victoires historiques des musulmans sur les chrétiens, depuis la prise de l’Egypte jusqu’à celle de Constantinople en passant par l’occupation de l’Espagne – et cela, en langue haoussa. Ce n’était pas un prêche, mais une célébration de la gloire militaire de l’Islam, qui fait contraste avec le rappel incessant fait par les intellectuels musulmans europhones de l’humiliation et de la souffrance infligées par les croisades. J’en étais d’ailleurs amusé parce que le ton du prédicateur, ou plutôt du mémorialiste, et la chronologie utilisée, évoquèrent de façon saisissante, pour moi, la manière dont Edward Gibbon, le fort christianophobe auteur de L’Histoire du déclin et de la chute de l’Empire romain, décrit l’essor et l’apogée de l’Empire islamique sur des chapitres et des chapitres de ses volumes byzantins. La moindre victoire des conquérants musulmans est rapportée par lui avec une satisfaction presque lyrique, tandis que les défaites des chrétiens sont l’objet d’une joie maligne dans le choix le plus blessant des substantifs et des adjectifs. Cette espèce d’idée de gloire religieuse est devenue assez familière chez les musulmans du Niger du fait de ces panégyristes du passé militaire de l’Islam, et j’imagine qu’en se juchant sur cette pauvre église vandalisée, le Zindérois en question se voyait en Mehmet Ildirim dévastant la cité de Constantin. Sauf qu’il ne s’agit là tout de même que d’une bataille picrocholine de cent contre un.
Mais ce genre d’exaltation est en tout cas important à comprendre. Si l’on veut déchiffrer les boko-haramites, par exemple, il faut essayer de voir comment ils se voient : comme des héros, des « gazis », exterminant les pourceaux pour la plus grande gloire de Dieu. Ils vivent un rêve sublime qui est un cauchemar pour l’humanité, mais il faut connaître et comprendre la logique de ce rêve – sans quoi, on ne peut que rester dans un état de sidération face à tant d’incompréhensible atrocité. Jouhandeau, je crois, disait, penché sur sa fenêtre, aux jeunes étudiants soixante-huitards : « Allez vous-en, demain vous serez tous notaires ! » Mais à ce moment là, ils se voyaient, eux, en preux chevaliers du marxisme triomphant. J’aime ce rêve qu’ils avaient, et je hais le rêve des boko-haramites. Mais c’est la même logique. (D’ailleurs cette affaire de soixante-huitards a mené à la bande à Baader, à la Fraction Armée Rouge, à Carlos, etc.)
Depuis hier, je suis à Cotonou, où j’ai dîné avec un jeune béninois non loin d’un complexe résidentiel construit par Kadhafi. Il me dit que Kadhafi avait promis de « s’occuper du Bénin » si les tous les Béninois consentaient à devenir musulmans. Je lui demandai s’il trouvait une telle proposition réaliste. Il me répondit que oui. Je lui demandai si, en tant que chrétien, il aurait été prêt à se convertir « pour de l’argent ». Sa réponse est intéressante – doublement. D’abord, il me dit qu’il ne voyait aucun problème à se convertir, mais la raison était qu’à son avis, les musulmans aiment mieux leur religion que les chrétiens, ce qui lui semble donner plus de prix et de valeur à la religion musulmane qu’à la chrétienne. Je lui demandai d’où il avait eu cette idée. Et c’est là le deuxième point intéressant : de l’observation des mœurs des Nigériens, qui constituent, ici comme à Lomé, la plus grosse communauté musulmane de la ville. Il a remarqué, par exemple, que quelle que soit leur occupation, les Nigériens la laissent immédiatement tomber quand c’est l’heure de la prière. Alors que lui-même n’a aucun scrupule à rater la messe. Cette admiration pour les Nigériens s’étend aussi à leur comportement commercial. Il compare la manière dont les Béninois font le commerce et la manière des Nigériens – comment notamment ces derniers finissent par gagner plus d’argent en faisant plus de réductions de prix, et en se montrant plus solidaires, et je m’aperçois qu’il relie confusément ce comportement à des normes et valeurs tirées de la religion musulmane. Je me rappelle aussi qu’en 2010, toujours à Cotonou, un zemidjan (conducteur de taxi moto) chrétien, en découvrant que j’étais nigérien, m’avait tenu un discours très similaire et m’avait fait part de son désir de devenir musulman – je crois qu’il avait même pris langue avec des marabouts nigériens du cru. En somme, les chrétiens avec qui la majorité des Nigériens sont en contact ne sont pas des chrétiens islamophobes comme ceux du Nigéria. Ils peuvent même – on le voit – être plutôt islamophiles. Mais si on commence à détruire leurs églises et à les tuer, on va non seulement aussi détruire la belle image idéalisée qu’ils se font parfois de nous, mais, ironiquement, même les occasions qui existeraient de faire progresser l’Islam. Les marxistes parlent de « fausse conscience » : c’est une chose qui a plus d’une manifestation !
En attendant, l’élite nigérienne est retournée à ce qu’elle sait faire le mieux : les bisbilles politiciennes.