samedi 31 mars 2012

tout le monde va croire en lui - textes du jour

Samedi 31 Mars 2012


Prier... [1] la situation au Mali telle que je l’apprends… en regard, nos textes liturgiques… Je les sauverai en les retirant des lieux où ils ont péché, je les purifierai. Ils seront mon peuple et je serai leur Dieu. … Ils n’auront qu’un seul berger… Projet de Dieu. Réponse des hommes : quand Lazare fut sorti du tombeau, les nombreux Juifs qui étaient venus entourer Marie sa sœur et avaient donc vu ce que faisait Jésus, crurent en lui. Mais quelques-uns allèrent trouver les pharisiens pour leur raconter ce qu’il avait fait. Les chefs des prêtres et les pharisiens convoquèrent donc le grand conseil ; ils disaient : « Qu’allons-nous faire ? Cet homme accomplit un grand nombre de signes. Si nous continuons à le laisser agir, tout le monde va croire en lui, et les Romains viendront détruire notre Lieu saint et notre nation ». Alors, l’un d’entre eux, Caïphe, qui était grand-prêtre cette année-là, leur dit : « Vous n’y comprenez rien. Vous ne voyez pas quel est votre intérêt : il vaut mieux qu’un seul homme meure pour tout le peuple et que l’ensemble de la nation ne périsse pas ». Passionnant et très clair exposé de la stratégie de la hiérarchie du temps vis-à-vis de Jésus. Le peuple attend le Messie, les élites pas du tout, elles enseignent une foi dont elles redoutent la réalité. Le Messie sera un défi pour elles et pour les Romains, selon leur interprétation et compréhension de ce qui a été annoncé par les Ecritures depuis des siècles. Peu importe que Jésus, sans cesse, insiste sur une autre interprétation, et une tout autre identité du Messie, qu’Il est. Jean donne la clé : Ce que disait là Caïphe ne venait pas de lui-même, mais, comme il était grand-prêtre cette année-là, il fut prophète en révélant que Jésus allait mourir pour la nation. Or, ce n’était pas seulement pour la nation, c’était afin de rassembler dans l’unité les enfants de Dieu dispersés. Jean mystique, certes. Jean philosophe de l'histoire (sainte), oui et fondateur. Mais Jean narrateur comme dans les meilleurs romans à suspense : Or, la Pâque des Juifs approchait, et beaucoup montèrent de la campagne à Jérusalem pour se purifier avant la fête. Ils cherchaient Jésus et, dans le Temple, ils se disaient entre eux : « Qu’en pensez-vous ? Il ne viendra sûrement pas à la fête ! ». Les chefs des prêtres et les pharisiens avaient donné des ordres : quiconque saurait où il était devait le dénoncer, pour qu’on puisse l’arrêter. La résurrection de Lazare a mis en marche la mécanique de mort et sonné l’heure de la rédemption universelle : les deux ne font qu'un seul mouvement dialectique. Ils affluent vers la bonté du Seigneur. La jeune fille se réjouit, elle danse ; jeunes gens, vieilles gens, tous ensemble ! je change leur deuil en joie, les réjouis, les console, après la peine.

[1] - Ezéchiel XXXVII 21 à 28 ; cantique Jérémie XXXI 10 à 13 passim ; évangile selon saint Jean XI 45 à 57

vendredi 30 mars 2012

les liens de la mort m'entouraient - textes du jour

Vendredi 30 Mars 2012


Calme de ces heures et de ces jours, le jardinage toutes les fins d’après-midi et ensemble, y est pour quelque chose. – Prier… [1] va et vient des jeux de foule, la lapidation à laquelle Jésus échappe à plusieurs reprises, les mouvements d’adhésion en parallèle, l’incertitude humaine, la certitude divine qu’incarne Jésus qui ne varie pas. Clarté des affirmations johanniques. Denis M. faisait remarquer hier à la messe à laquelle j’étais venu assister, petite chapelle ancienne au flanc de cette églsie grande d’(un bourg qui dut être il y deux-trois siècles le plus important d’une région qu’aujourd’hui le tourisme et les voies de communication ont excentré. Marc ne que dans la bouche du centurion au pied de la croix, le Christ une fois mort, que celui-ci est le Fils de Dieu. Jean au contraire répète sous toutes les formes possibles. Tu n’es qu’un homme, et tu prétends être Dieu… J’ai dit : je suis le Fils de Dieu. Si je n’accomplis pas les oeuvres de mon Père, continuez à ne pas me croire, mais si je les accomplis, quand bien même vous refuseriez me croire, croyez les œuvres. Densité aussi bien de ce qui est dit de la relation de Jésus au Père (même les œuvres que le Fils accomplit, sont celles du Père) que de ce qu’est la foi : elle est l’acceptation de la réalité, de l’évidence. Elle se situe sans doute au plus profond mais aussi au plus simple, au plus commençant de l’être d’une personne. Aux angoissés, aux incertains est proposé plus : la confiance, le cri-même, car l’appel espère la réponse, l’autre, le secours. Notre réaction face à la réalité : la perception incomplète que nous avons de celle-ci, puisque l’angoisse tient à notre oubli du secours, de la protection, de la sollicitude divine. C’est à toi que j’ai confié ma cause… Dans mon angoisse, j’appelai le Seigneur ; vers Dieu, le lançai un cri ; de son temple, il entend ma voix : mon cri parvient à ses oreilles. [2] Mon Dieu, mon Seigneur et mon Dieu, prend pitié de ceux qui ont peur, de ceux qui craignent, des désespérés, guéris par la seule intuition de ta présence, de ta bonté, de ton existence et alors mettez-vous en marche les uns vers l’autre, eux vers Toi, et Toi les prenant de leur intimité à l’ensemble de leur vie, Toi qui vois les reins et les coeurs.

[1] - Jérémie XX 10 à 13 ; psaume XVIII ; évangile selon saint Jean X 31 à 42

[2] - On connaît les nombreuses agressions de Saül roi rejeté et déchu, contre David, qui avait été choisi pour lui succéder. A chaque fois, David en réchappa. Auusi, voyons-nous, dans ce psaume, le futur roi d’Israël adresser à Dieu une fervente prière dans laquelle il lui rend grâce de l’avoir délivré de ses ennemis, et en particulier, de Saül. Il le remercie de lui avoir donné la royauté en déjouant toutes les tentatives faites pour l’en priver. C’est qu’il a une totale confiance en Dieu, qu’il désigne par « mon rocher », « ma forteresse », « mon refuge ». Ses ennemis l’ont emprisonné dans les « souffrances de la mort », ils ‘lont terrifié, épouvanté. Mais voilà que Dieu vient à son secours, il descend du ciel en chevauchant sur les nuages ; il vole sur les ailes du vent pour disperses ennemis… et arrache son bien aimé aux eaux tumultueuses. Il ne craint pas d’affirmer que Dieu est juste et qu’il agit envers chacun selon son mérite. Il dépasse sa condition individuelle pour s’assimiler au peuple tout entier ; le Dieu qui le sauve est celui-là même qui sauve le peuple d’Israël. C’est ainsi que son chant devient le chant universel, valable en tout temps et pour tous.Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit.

jeudi 29 mars 2012

avant qu'Abraham ait existé moi, JE SUIS - textes du jour

Jeudi 29 Mars 2012


Prier… [1] la relation de Jésus avec son Père, avec Dieu, avec Abraham, relation au temps et enseignement décisif, l’égalité en tout avec le Père, la divinité du Fils n'enlève à une relation caractéristique et particulière, cette décisive dépendance, cette attente du Fils vis-à-vis du Père en tout. Jamais, je ne me suis autant aperçu – dans le flou de la distraction et de ma précarité – de la densité et de la nouveauté de ce mystère : la nature du Christ, son humanité lui donnant ses attitudes de colère, cette angoisse à la perspective de ce qui l’attend, sa divinité qui n’est nullement une toute puissance magique, quels que soient les miracles opérés, mais une dépendance vis-à-vis du Père, de Dieu-même qu’Il est pourtant Lui-même. Avec comme conséquence « terre-à-terre », notre propre rédemption, la résurrection premier acompte pour notre participation à la vie divine. C’est complexe et maladroit à énoncer, c’est si simple à ressentir. Et toi, tu observeras mon Alliance, toi et ta descendance après toi, de génération en génération…. Les juifs lui dirent : « Nous voyons bien maintenant que tu es un possédé. Abraham est mort, les prophètes aussi, et toi, tu dis : ‘’ Si quequ’un reste fidèle à ma parole, jamais il ne connaîtra la mort’’. Es-tu donc plus grand que notre père Abraham ? Il est mort, et les prophètes aussi. Qui donc prétends-tu être ? … Abraham votre père a tressailli d’allégresse dans l’espoir de voir mon jour. Il l’a vu et il a été dans la joie. … Toi qui n’a pas cinquante ans, tu as vu Abraham ! … Amen, je vous le dit : avant qu’Abraham ait existé, moi, JE SUIS. Nom ou présentation que se donne Yahvé, dans le buisson ardent, quand Moïse chargé de mission (redoutable) auprès du Pharaon, demande au nom de qui il parlera au roi…. Il s’est toujours souvenu de son alliance, parole édictée pour mille générations : promesse faite à Abraham, garantie par serment à Isaac. [2]


[1] - Genèse XVII 3 à 9 ; psaume CV ; évangile selon saint Jean VIII 51 à 59

[2] - Ce texte pourrait être classé parmi les psaumes historiques ; et il faudrait même considérer dles six premiers versets comme une introduction à ce remarquable raccourci de l’histoire dIrsaël ; car is invitent le lecteur à louer Dieu et à « publier ses hauts-faits et ses prodiges auprès des nations », étant entendu que l’histoire d’Israëk n’est rien d’autre qu’une succession de moracles. En outre, cette histoire remonte à « Abraham son serviteur, aux fils de Jacob, ses élus », auxquels il avait promis de donner la terre de Cananan en héritage. Et on sait par tradition que ce serment a été renouvelé auprès de chacun des trois patriarches. Les versets 1 à 15, ont été repris dans la liturgue de tous les matins en guise de préambule aux pessouqé dézimra. Ils se retrouvent dans le livre des Chroniques, chapitre 16, avec quelques variantes. Le psalmiste suit la chronologie de la Genèse. A la suite d’une famine, Joseph, vendu comme esclave en Egypte, een devient le maître. Jacob et sa famille descendent en Egypte où ils se transforment en peuple nombreux et puissant. Aoprès une dure servitude, Moïse et Aaron sont envoyés par Dieu pour provoquer les dix plaies et délivrer le peuple. Le séjour dans le désert est marqué par les colonnes de nuées et de feu protectrices, oar l’épisode des cailles, la manne et l’eau du rocher. Israël rentre dans la terre promise avec pour mission d’observer les commandements de la Tora. Et le psaume se termine comme il avait commencé : Halélouya !Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit.

mercredi 28 mars 2012

ils ont mis leur confiance en lui - textes du jour

Mercredi 28 Mars 2012

Hier


Marguerite que je trouve assise, immobile, silencieuse, au milieu désert de la terrasse. Elle s’était changée : jupe, chaussettes bleu-gris avec motifs floraux, et sandales, la peluche favorite de ces jours dans ses mains tranquilles, le regard au loin. Sais-tu ce que tu es en train de faire, trésor ? Tu contemples. Tu sais ce que cela veut dire ? C’est… regarder, observer, trouver cela joli, aimer.


Ce matin


Prier… [1] discussion de Jésus avec ces Juifs qui maintenant croyaient en lui… épisode d’hier : sur ces paroles de Jésus, beaucoup crurent en lui. Le contre-sens continue. De Moïse, les soi-disant venus à la foi n’ont pas retenu la prophétie, et d’Abraham, ils ne voient pas la leçon. En réalité, ce qui achoppe, c’est la définition, le sens de la liberté, donc d’une libération, de l’esclavage. S’il n’y a pas esclavage de l’homme, la rédemption est inutile, le Christ, l’incarnation superfétatoire. Ce peut paraître rationnel, c’est pourtant l’itinéraire général de nos générations déchristianisés et mises à nu par d’autres civilisations, celle de l’Islam monothéiste et si exigeant, celles des sagesses du bouddhisme, de l’hindouisme, du shintoisme, j’en oublie certainement. L’Occident qui politiquement et mentalement se prétend l’universalité-même, n’est plus qu’un ilôt aux stratégies passéistes et sans plus aucune clé mentale pour comprendre ce qui fait vie et ressort ailleurs. Jésus s’éreinte donc : je sais bien que vous êtes les descendants d’Abraham, et pourtant vous cherchez à me faire mourir, parce que ma parole n’a pas de prise sur vous. A toutes époques, même de civilisations censément théocratiques, le raisonnement ne varie pas : il est terre à terre : nous sommes les descendants d’Abraham, et nous n’avons jamais été les esclaves de personne. Comment peux-tu dire : « Vous deviendrez libres ». Comme nous face à la crise multiforme qui nous enveloppe et nous étrangle lentement mais sûrement, les autistes de l’époque se répondent : continuons ! surtout ne changeons pas. Même contre l’évidence. Si vous êtes les enfants d’Abraham, vous devriez agir comme Abraham. Et en fait vous cherchez à me faire mourir, moi qui vous aie dit la vérité que j’ai entendue de Dieu. Abraham n’a pas agi ainsi. La bonne réponse, ce qui sauve, c’est celle des compagnons de Daniel, Sidrac, Misac et Abdénago : ils ont mis leur confiance en Dieu, et ils ont désobéi à l’ordre du roi, ils ont livré leurs corps, plutôt que de servir et d’adorer un autre dieu que leur Dieu. … ils se promènent librement au milieu du feu, ils sont parfaitement indemnes. Le cœur de nos comportements, c’est notre foi. Pour Jésus comme pour ceux qui tiennent tête à Nabuchodonosor, l’adhésion à Dieu défie les événements, les astreintes et nos habitudes si rationnelles et raisonnées qu’elles soient pour nous les justifier. L’amour, la charité, l’espérance en découlent. Ils sont de Dieu, que nous le sachions ou pas. Du moins, il nous est donné de le vivre. Au milieu du feu, les trois jeunes gens bénissaient le Seigneur. Le roi les entendit chanter. Stupéfait, il se leva précipitamment… « Nous avons bien jeté trois homme sligotés au milieu du feu ? … Eh bien, moi, je vois quatre hommes qui … et le quatrième ressemble à un être divin ». Et il s’écria : « Béni soit le Dieu de Sidrac, Misac et Abdénago… ».

[1] - Daniel III 14 à 95 ; cantique de Daniel III 52 à 56 ; évangile selon saint Jean VIII 31 à 42

mardi 27 mars 2012

libérer ceux qui devaient mourir - textes du jour

Mardi 27 Mars 2012



07 heures 34 + Secouer ma fatigue… Prier… Des hauteurs, son sanctuaire, le Seigneur s’est penché ; du ciel il regarde la terre, pour entendre la plainte des captifs et libérer ceux qui devaient mourir. [1] Réalité et sens du péché provoquent la révélation de l’identité de Dieu, parce que le péché provoque la rédemption et la rédemption s’est faite par l’incarnation. La relation Père-Fils – dite si diversement par Jean – le rôle de l’humanité épouse du Christ, création de Dieu responsable de l’ensemble du vivant et du donné, la maternité divine d’une femme quelconque dont la généalogie n’est pas dite ce qui souliogne son universalité et sa banalité. C’est la banalité qui fait ressortir l’exceptionnalité, banalité de la chair, exceptionnalité d’une âme, d’un parcours. Banalité du péché : le peuple d’Israël, à bout de courage (j’y suis parfois), récrimina contre Dieu et contre Moïse… nous sommes dégoûtés de cette nourriture misérable ! Alors le Seigneur envoya contre le peuple des serpents à la morsure brûlante, et beaucoup en moururent dans le peuple d’Israël. [2] Enseignement sur le fétichisme, complexe : le signe de la croix. Distinction entre l’idole et le signe. Nous fabriquons l’idole, le signe nous est donné. Fais-toi un serpent… Moïse fit un serpent de bronze et le dressa au sommet d’un mât. Quand un homme était mordu par un serpent, et qu’il regardait vers le serpent de bronze, il conservait la vie ! recevoir est spirituel, mental, nous avons été créés artisans et fabricants. L’inspiration est divine, elle est d’autre que nous. La moindre expérience amoureuse, littéraire, artistique l’indique. Lien entre l’incomensurable et la petitesse : la foi. La plus audacieuse puisqu’elle répond à l’invite prodigieuse, celle de Dieu : si, en effet, vous ne croyez pas que moi, JE SUIS, vous mourrez dans vos péchés. La revendication de la totalité et de l’exclusivité de l’être, attribut de Dieu, est – dans l’état actuel de la psychologie humaine – le concept le plus poussé que nous puissions nous proposer à nous-mêmes ou recevoir. Vous êtes de ce monde ; moi, je ne suis pas de ce monde. Plus aisé à comprendre, c’est même d’expérience courante, mais l’Incarnation dit le contraire. La relation au Père : c’est de lui que j’ai entendu ce que je dis… tout ce que je dis, c’est le Père qui me l’a enseigné. Celui qui m’a envoyé est avec moi ; il ne m’a pas laissé seul parce que je fais toujours ce qu’il lui plaît… je ne fais rien par moi-même. Densité du mystère et pourtant d’âme, il nous paraît limpide ; simplement, les mots, les concepts, l’intelligence nous manquent ; c’est la vie qui nous y mène, et puis… la compassion divine. Quand il apparaîtra dans sa gloire, il se tournera vers la prière du spolié, il n’aura pas méprisé sa prière.

08 heures 52 + Mes aimées parties, l’école, l’informatique, les courses alimentaires. Enfermé les chiens qui couraient je ne sais quoi, marche dans nos prés, présence de la nature quand on marche ainsi, la pensée s’évanouissant et ne nous assourdissant plus. Promener mon corps et mon esprit, nos chiens… à une heure comme celle-ci et chaque jour. La simplicité du jour et des situations réapparaît.


[1] - On peut distinguer trois parties dans ce psaume ; dans les 12 premiers versets, l’auteur décrit les souffrances indicibles dans lesquelles l’ont plongé ses ennemis : ses jours se consument comme de la fumée, son cœur se dessèche, il en oublie de manger ; tel un soieau isolé, il est la cible de ses ennemis ; il répète : « mes jours sont comme une ombre qui passe » (verset 12) Le verset 13 constitue une transition qui éclaire le sens de la prière qui précède et que l’on imaginait concerner les malheurs d’un individu. Les versets qui suivent montrent qu’en réalité, il s’agissait du peuple d’Israël, privé de son Sanctuaire, meurtri par l’exil, objet de la vindicte d’énnemis féroces. Israël a été frappé par Dieu pour ses indiélités et ses manquements à la Tora, aussi vrai que Dieu « demeure à jamais » (verset 13) il se dressera pour prendre Sion en pitié, reconstruira Sion ; les nations, saisies de crainte, rendront gloire à Dieu,se rassembleront à Jérusalem pour servir Dieu. La troisième partie (verset 24 à 29) reprend et développe le contraste entre la brièveté de la vie humaine et l’éternité de Dieu. Mais ce contraste finit par s’estomper quand il s’agit de Sion et du peuple d’Israël : « les fils de ton serviteur résideront et leur postérité devant, sera affermie » (verset 29). – Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit.

[2] - Nombres XXI 4 à 9 ; psaume CII ; évangile selon saint Jean VIII 21 à 30

lundi 26 mars 2012

qu'il me soit fait selon ta parole - textes du jour

Lundi 26 Mars 2012


La g… de bois, notre chien tiré à vue, à pas vingt mètres, sans doute séquestré toute la journée auparavant, la scène dans un rayon de cinq cent mètres autour de chez nous, les coups de feu, mais c’était la période la chasse en Décembre 2010 avec l’avertissement déjà en Septembre précédent, notre Dupont tiré à l’épaule. La campagne présidentielle, le silence sur tout ce qui pourrait accentuer encore ce que l’on sait dé jà : les anciens ministres passible de la Coru de justice de la République, l’affaire Bettencourt, Karachi, le juge COURROYE allant de classement en classement de ce qui le concerne, au moins trois journalistes déboutés successivement de leur plainte, et l’état du pays appelant un Premier consul qui, au moins selon ce que nous offre de nous-mêmes les médias, est manifestement hors champ. Redonner à un pays ses structures institutionnelles et mentales, son discernement, son allant, sa substance… herculéen… les traités européens à la sauvette et à huis clos, sauf l’Irlande pratiquant encore la démocratie… Le temps qui fuit, qui a fui, mon vieillissement, nos vieillissements. Seule, la fraicheur et la vérité d’un enfant et en contraste saisissant aujourd’ui avec ma sensation d’enterrement des vivants et d’universelle condamnation à la stérilité et à l’échec, l’Annonciation fêtée par une partie des chrétiens, du moins sur le papier… et les trilles douces, simples, d’un oiseau isolé. Je suis dépassé…Pas découragé, mais dépassé. Je veux encore gagner, mais les hommes en général, « le monde » dans l’acception johannique ou l’une des acceptions du Christ, étouffe tellement, empêche tellement, pèse tellement. Joie silencieuse de notre chien pour les soins et les gâteries de ce matin. Il a failli être tué… n’importe lequel de nos dix peut l’être… Je ne comprends pas le Grand Rabbin de France, voix doucereuse pour dire que le judaïsme et toute religion sont pour la compassion, la tolérance, l’accueil de l’étranger, alors que Gaza… et l’Etat d’Israël… il est acquis mais pas répété que la tuerie devant l’école confessionnelle de Toulouse n’étai pas préméditée, qu’elle fut de hasard faute que le fou ait trouvé « son » militaire du jour dont on ne saura jamais le nom… autrement dit, l’acte est fou, il n’est antisémite que factuellement, qu’accidentellement – c’est atrocement le cas de le dire : la fillette de quatre ans, tirée par les cheveux pour être tuée à bout portant. Et les « services », manifestement fautifs, lacunaires, ce qui est démontré par le peu qui est lâché (un ministre de l’Intérieur se substituant aux journalistes et en direct pendant vingt-quatre heures…) se vengent : on coffre le frère qui est pour si peu dans les crimes… je suis essoufflé, dépassé, anéanti d’impuissance, baillonné sauf devant ce clavier pour la confidence de ma misère. Tous ces mécanismes écrasants, la fleur foulée de mille… la bêtise, l’illogisme, la méchanceté… Il ne vous suffit donc pas de fatiguer les hommes : il faut encore que vous fatiguiez mon Dieu… Eh bien ! le Seigneur lui-même vous donnera un signe [1]. De l’impasse jaillit quelque chose. Ce n’est pas l’issue, c’est une venue. C’est par cette volonté de Dieu que nous sommes sanctifiés. Je vis ce matin autant qu’il est possible le scandale de la croix. Dans un monde déjà affreux soit de la méchanceté de quelques-uns, soit de notre bêtise, de notre cécité, de notre dureté de cœur, de notre rigidité mentale, le Christ ajoute sa propre croix, celle que nous lui collons sur le dos, non pour nous soulage, mais pour l’accabler. Dieu de bonté, de miséricorde, de beauté gêne, tellement Il contraste, y compris avec mon accablement. Tu n’as pas voulu de sacrifices ni d’offrandes, mais tu m’as fait un corps… l’offande que Jésus-Christ a faite de son corps, une fois pour toute… Aboutissement pratique, concret, factuel d’un événement prodigieux : voici que tu vas concevoir et enfanter un fils… Nous sommes sanctifiés, grâce à l’offrande que Jésus Christ a faite de son corps… de son incarnation. Deux conclusions que je vais porter ce jour : il règnera pour toujours sur la maison de Jacob et son règne n’aura pas de fin… Voici la servante du Seigneur ; que tout se passe pour moi selon ta parole... Et moi comme tant qui supplient, attendent, se scandalise et finalement se confient : Je n’ai pas enfoui ta justice au fond de mon coeur, je n’ai pas caché ta fidélité et ton salut. [2] Ainsi soit-il. Prier…


[1] - Isaïe VII 10 à 14 & VIII 10 ; psaume XL ; évangile selon saint Luc I 26 à 38


[2] - Le psaume est entièrement orienté vers l’idée de la délivrance. La prière a été exaucée et le psalmiste exprime sa reconnaissance envers Dieu et lui adresse ses louanges. La confiance qu’il avait mise en lui est enfin récompensée ; il devient solide comme un roc et c’est Dieu lui-même qui met dans sa bouche « un chant nouveau, une louange pour notre Dieu ». Les œuvres divines sont immenses, ses exploits et ses pensées, hors du commun ; rien ni personne ne peut lui être comparé. En plus, sachant que Dieu ne réclame ni offrandes ni sacrifices, i vient avec la Tora (« le rouleau du Livre », verset 8) qui prescrit l’accomplissement de la volonté divine et qui implique que l’homme doit posséder la Tora dans ses « viscères » (verset 9) et chanter sa justice, son salut, son amour et sa vérité. Plus rien alors, ni personne, n’échappe à la justice divine : les ennemis sont plongés dans la honte et sont anéantis. – Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit.

samedi 24 mars 2012

puis ils rentrèrent chacun chez soi - textes du jour

Samedi 24 Mars 2012


Prier… [1] ces trois énigmes dont le thème revient fréquemment dans les évangiles (ou dans un seul des quatre ? et serait-ce le même ? à vérifier…) : le grand Prophète qu’attendent les Juifs, annonciateur ou pas du Messie, Jésus répondant par l’assimilation à Elie ou à Jean Baptiste, lui-même un nouvel Elie ou un Elie revenu… le Fils de l’homme, appellation que se donne Jésus, ne se disant Fils de Dieu qu’implicitement ou par référence au Père qui est d’abord son Père, appellation qui n’est pas le fils d’homme de Daniel : est-ce réduit par l’exégèse, les traductions… et les frères et sœurs du Christ : la réponse de l’Eglise étant le mode oriental d’appellation tandis que le dogme ? ou les prières usuelles insistent : Marie, toujours vierge… Mes questions, ces questions restent très secondaires, la personne du Christ est première, décisive. Elle pose plus question à ses contemporains qu’à nous, parce que ceux-ci attendent, attendaient… alors que nous… un peuple formé par l’Histoire, par ses prophètes. Jésus frappe par ses miracles qui divisent les témoins entre tenants du rite et gens de bon sens. Dans le texte d’aujourd’hui, c’est sa parole qui fait problème… Dans la foule, on avait entendu ses paroles, et les gens disaient : « C’est vraiment lui le grand Prophète ! ». D’autres disaient : « C’est lui le Messie ! ». mais d’autres encore demandaient… c’est ainsi que la foule se divisa à son sujet… « Jamais un homme n’a parlé comme cet homme ! »… Parce qu’elle est interne, au lieu de s’adresser directement à Dieu, à Jésus, la discussion ne révèle que tout autre chose, et nullement son objet initial. La hiérarchie du temps n’a de référence qu’elle-même et elle est loin du peuple : Parmi les chefs du peuple et les pharisiens, y en a-t-il un seul qui ait cru en lui ? Quant à cette foule qui ne sait rien de la Loi, ce sont des maudits ! La querelle aboutit même au tribalisme : alors toi aussi, tu es de Galilée ? Cherche bien, et tu verras que jamais aucun prophète ne surgit de Galilée ! Façon sommaire de réduire une contradiction puisque précisément un des pharisiens les plus notoires croit en cet homme, ce qui pourrait valoir caution pour la foule. Mais Nicodème ne dit rien en public, il est disciple en secret, son entretien avec le Christ est de nuit… Discussions et mouvements de foule qui n’empêchent pas le compte à rebours : moi, j’étais comme un agneau docile qu’on emmène à l’abattoir, et je ne savais pas ce qu’ils préparaient contre moi. … On me poursuit : sauve-moi, délivre-moi ! Sinon ils vont m’égorger, tous ces fauves, me déchirer, sans que personne me délivre. [2] Enjeu spirituel et théologique, notre Rédemption, mais faits historiques : une contestation de l’ordre religieux établi entraînant mort d’homme. La chute du texte : puis ils rentrèrent chacun chez soi, est saisissante. Le Christ ne sera aux mains des hommes qu’à l’heure voulue de Dieu, et nullement par notre organisation et selon notre délibération. Le cherchant, L’aimant autant que nous le pouvons, tels que nous sommes, ou L’ignorant, Le persécutant, Le détestant, nous ne mettons pas la main sur Dieu, pas même sur son Fils pourtant fait homme : Marie-Madeleine après la Résurrection ou la cohorte arrivant au jardin des Oliviers, l’amoureuse ou les bourreaux ne le peuvent.


[1] - Jérémie XI 18 à 20 ; psaume VII ; évangile selon saint Jean VII 40 à 53

[2] - Un double mystère enveloppe le premier verset de ce psaume : le mot … et ce Khouch ben Yémini. D’après le Metsodat David, le roi David aurait écrit ce psaume en souvenir de la « la faute » (…) de lèse majesté commise contre Saül, en lui déchirant le pan de son manteau (1 Samuel. 24) ; car ce roi, de la tribu de Benjamin, avait reçu le surnom de Kouch depuis que son comportement était devenue aussi étrange que la couleur noire d’un Ethiopien. Même si dans le corps du psaume, rien ou presque, ne rappelle cet événement, cette hypothèse a l’avantage de nous fournir une explication à peu près plausible. Trahi par ses propres amis qui l’accusent d’avoir du sang sur les mains (verset 4), David réclame justice (versets 7 et 9) pour le blanchir de cette accusation et pour anéantir ses ennemis venus de ses rangs. Il en appelle à celui qui « sonde les cœurs et les reins » (verset 10). Il est cfertain d’être exaucé et qu’il verra ses ennemis pris à leur propre piège, tomber dans la fosse qu’ils avaient eux-mêmes creusée (vesrsets 16 et 17). Ainsi, notre psaume est imprégné de l’idée de la justice divine qui triomphe de l’hypocrisie et de la trahison. « Je veux louer l’Eternel pour sa justice » (verset 18). Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit.

vendredi 23 mars 2012

vous me connaissez ? - textes du jour

Vendredi 23 Mars 2012


Prier… [1] Il prétend posséder la connaissance de Dieu, et s’intitule fils du Seigneur. Il est un démenti pour nos idées, sa simple présence nous pèse ; car son genre de vie s’oppose à celui des autres, sa conduite est étrange. Dieu aujourd’hui dans ma vie, dans nos vies, dans nos sociétés, du moins celle que je pratique le plus : la société française rurale ou par relations et fratries la société « bourgeoise » ne dérange plus, ne dérange pas. Quand il dérange, c’est la conversion, ce sont Foucault, Merton, Littré, probablement pas Giesbert (nous manquons de grands convertis en ce moment ou bien Dieu et chacun se gardent de rien ébruiter, ce qui est peut-être mieux, laisser les médias à elles-mêmes et demeurer constamment hors sujet), mais de son temps le Christ a horriblement dérangé, en mœurs, en prétentions, par ses miracles, ses dires, son autorité. Soumettons-le à des outrages et à des tourments : nous saurons ce que vaut sa douceur, nous éprouverons sa patience. Condamnons-le à une mort infâme, puisque, dit-il, quelqu’un veillera sur lui. La puissance des livres saints, pour le chrétien, est tout autre que celle – incontestable – de la Tora et du Coran valant chacun par la révélation intrinsèque qu’ils apportent. La Bible judéo-chrétienne a ceci qui retient : une partie annonce l’autre, l’autre accomplit textuellement et historiquement la première. Le Christ est anticipé par la plupart des livres de l’Ancien Testament, chacun écrit pourtant de plume différente et dans des circonstances très diverses. Lorsque le Messie viendra, personne ne saura d’où il est. Raisonnement populaire, instillé par la hiérarchie religieuse : lui, nous savons d’où il est. Avant Jésus, personne n’avait prévu l’incarnation, donc un repérage aisé en généalogie et en origine sociale, géographique. Et encore moins que ce ne serait pas une installation politique et sociale, mais une rédemption universelle, cosmique même. Incarnation qui cependant met hors norme cet homme, puisqu’il est le Fils (de Dieu), ce que les prophètes ont entrevu. Vous me donnaissez ? Et vous savez d’où je suis ? Comme à la sortie de la synagogue de Nazareth, souveraineté humaine du Christ : on cherchait à l’arrêter, mais personne ne mit la main sur lui parce que son heure n’était pas encore venue. Un Dieu qui protège : le Fils, nous avec Celui-ci. Le Seigneur entend ceux qui l’appellent : de toutes leurs angoissse, il les délivre. Il proche du cœur brisé, il sauve l’esprit abattu. Malheur sur malheur pour le juste, mais le Seigneur chaque fois le délivre. Il veille sur chacun de ses os : pas un ne sera brisé. Prophétie du calvaire. [2]

[1] - Sagesse II 1 à 22 passim ; psaume XXXIV ; évangile selon saint Jean VII 2 à 30


[2] - Mieux que n’importe quel commentaire, le midrach suivant, tiré du choh’er tov, fait ressortir le sens profond de ce psaume : il est écrit dans l’Ecclésiaste (3.11) « il a fait tout, excellemment, en son temps « ; tout, signifie que tout ce que Dieu a fait est bien, comme le psalmiste le dit par ailleurs (psaume 104.24) « … Toutes les œuvres sont faites avec sagesse ». A ce propos, David dit à Dieu : quel profit peut tirer le monde de la folie : les fous sont objet de railleries ; cela te plaît-il ? Dieu lui répondit : tu cririques la folie ; et bien, viendra le moment où tu en auras besoin ! Quand David, poursuivi par Saül, se réfugia chez les Philistins, la famille de Goliat voulut le tuer. David implora Dieu qui lui demanda ce qu’il souhaitait. David lui dit : donne-moi de cette folie que tu as créée. Dieu lui rétorqua : ne l’avais-tu pas dénigrée ? Mais je vais quand même te l’accorder. David simula alors la folie ; il se mit à écrire sur les murs que le roi Akhich de Philistie lui devait de l’argent, ainsi que son épouse et sa fille. Ces dernières perdirent tout à coup la raison. Quand on emmena David auprès du roi pour le faire tuer, Akhich s’exclama : n’y a-t-il pas assez de fous dans mon palais pour que vous y ajoutiez celui-ci ? David fut alors « chassé et s’en alla » (verset 1) ; il composa alors ce poème alphabétique qui commence par « je veux bénir l’Eternel en tout instant » = pour tous les instants de sagesse et les instants de folie. Comme pour tous les psaumes, cette louange de Dieu reste malgré tout assez générale pour être prononcée par un individu ou par tout Israël après avoir échappé à un danger quelconque. Les mots-clés employés sont, à cet égard, on ne peut plus significatifs : « je recherche Dieu », « ceux qui recherchent Dieu », « il me délivre de toutes mes angoissses », « de tous leurs malheurs, il les délivre », etc… Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit..Ce que rapporte Claude Brahami, ajout de la tradition juive ou inspiration libre des livres sur David : ceux de Samuel et des Rois, si je ne me trompe… est étonnant d’adéquation à ce que notre époque, notre monde sont en train de vivre. Nous ne nous en tirerons pas logiquement, mais tout autrement… déjà médité le jeudi 16 Février 2012

jeudi 22 mars 2012

l'homme et Dieu - partage d'expérience et de regard sur d'autres que nous

je parle ainsi que pour que vous soyez sauvés - textes du jour

Jeudi 22 Mars 2012


Donner du temps, explicitement, volontairement, précisément au Seigneur des seigneurs… Prier, toutes choses faites (Jacob faisant passer ses troupeaux sur l’autre rive avant de lutter contre l’inconnu) ou avant toutes choses. Dieu connaît notre psychologie et la tolère, Il nous sait bien plus humbles que nous ne croyons, Il sait la conscience que j’ai, que nous avons de la misère humaine et de la nôtre en particulier. Il y a loin de nous au bien-aimé arrivant de colline en colline jusqu’à la bien-aimée du Cantique, de nous au Ressuscité dont jamais ne se vit la gloire mais dont Marie-Madeleine eut l’expérience de proximité autant que d’autorité… il y a loin de ce que je suis, de ce que nous sommes dans cet instant de L’approcher, de L’attendre à ce que Dieu veut de nous, de moi, et qui sera ! Prier… [1] ces morts par bêtise, d’un côté un paumé illuminé, de l’autre des « services » sans cesse réorganisés et de plus en plus centralisés à la main d’un seul qui n’ont pas su encadrer, prévoir, jauger malgré des évidences, des voyages, des plaintes de tiers et même de la prison et des convications… l’affreux est ce détour par l’école faute d’avoir ciblé le militaire attendu…le silence ne peut être que du cœur. Avec nos pères, nous avons péché, nous avons failli et renié. [2] Quel est ce péché, quelle est cette trahison ? Vous n’avez pas en vous l’amour de Dieu. Moi, je suis venu au nom de mon Père et vous ne me recevez pas ; si un autre vient en son propre nom, celui-là, vous le recevrez ! Comment pouriez-vous croire, vous qui recevez votre gloire les uns des autres, et qui ne cherchez pas la gloire qui vient du Dieu unique. Refus de Dieu. Les contemporains du Christ, les Israëlites à peine sortis d’Egypte : ils n’auront pas mis longtemps à quitter le chemin que je leur avais prescrit ! Ils se sont fabriqué un veau en métal fondu. Ils se sont prosternés devant lui, ils lui ont offert des sacrifices. Péché contre la logique : si vous croyiez en moïse, vous croiriez aussi en moi car c’est de moi qu’il a parlé dans l’Ecriture. Mais si vous ne croyez pas ce qu’il a écrit, comment croirez-vous ce que je dis ? Et pourtant l’intercession, la rédemption : Moïse apaisa le visage du Seigneur son Dieu… le Seigneur renonça au mal qu’il avait voulu faire à son peuple. … Ne pensez pas que c’est moi qui vous accuserai devant le Père. Votre accusateur, c’est Moïse, en qui vous avez mis votre espérance. … Moi, je n’ai pas à recevoir le témoignage d’un homme, mais je parle ainsi pour que vous soyez sauvés. Discussion à longueur de vie intime et relationnelle, elle n’est pas celle de la foi, elle est celle d’une condition qui soit refuse sa dépendance, soit désespère d’espérer. Nous ne trahissons jamais que nous-mêmes : expérience commune, et hélas : répétée.


[1] - Exode XXXII 7 à 14 ; psaume CVI ; évangile selon saint Jean V 31 à 47

[2] - Ce psaume long de 48 versets est une manière de réécrire l’histoire du peuple sous l’angle de la conscience morale et du repentir. En guise, d’ouverture, le psalmiste glorifie Dieu auteur d’exploits et de prodiges si nombreux qu’il est impossible de les conter tous. Heureux donc celui qui se conduit selon la loi et fait le bien à chaque instant. L’auteur se met en avant et supplie Dieu de se souvenir de lui en même temps que son peuple (verset 4, utilisé dans les prières de Roch hachana et Kippour) et de lui permettre de contempler le bonheur de ses élus. Il s’agit là, en réalité, d’une introduction à une demande de pardon. Or, pour obtenir le pardon, il faut auparavant reconnaître sess fautes. C’est ce que fait le psalmiste à partir du verset 6, qui constitue la formule introductive à toute confession : h’tanou léfanékha… En Egypte, nos ancêtres n’ont pas pris conscience des miracles ; près de la mer Rouge, ils se sont rebellés contre Dieu.. Certes, après avoir été délivrés de leurs ennemis Egyptiens, ils crurent en ses paroles et chantèrent ses louanges, mais ils oublièrent vite ce miracle et ils réclamèrent de la viande. Puis il y eut la révolte de Qorah’, l’adoration du Veau d’or, les Explorateurs, Baal Pé’or. D’autres fautes encore sont mentionnées, dont la plus grave est celle d’avoir offert des enfants en sacrifice aux démons (versets 37-38). Dieu châtie alors son peuple avant de le prendre en pitié et de le délivrer. Le psaume se termine par une prière qui a été reprise dans notre liturgie et clôture le 4ème livre du psautier.Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit.. Nos frères juifs nous apprennent le péché, sa pédagogie, comment le repérer, comment en demander le pardon et la guérison. Les chrétiens, à tort moins sensibles au message de Dieu et à sa pédagogie selon l’histoire collective, elle-même parabole de chacun de nos itinétaires, peuvent – en cela – beaucoup apprendre de ces décisifs ancêtres de notre foi. Une bonne part des discussions et des miracles-rencontres du Christ porte d’ailleurs sur le péché, sa nature, l’attitude du cœur plus que sur la matérialité de nos fautes. déjà médité le eudi 9 Février 2012

mardi 20 mars 2012

est-ce que tu veux retrouver la santé ? - textes du jour

Mardi 20 Mars 2012


Prier … [1] Dieu est pour nous refuge et force, secours dans la détresse, toujours offert. Nous serons sans crainte si la terre est secouée, si les montagnes s’effondrent au creux de la mer… Il est avec nous, le Seigneur de l’univers ; citadelle pour nous, le Dieu de Jacob ! Venez et voyez les actes du Seigneur, il détruit la guerre jusqu’au bout du monde. [2] [3]. L’image du fleuve, la vision d’Ezéchiel, des circonstances analogues à celles de l’Apocalypse, sinon qu’il s’agit d’un homme : l’homme qui me guidait, et non d’un ange. Le repère, l’axe est le Temple. Pour le chrétien, le Temple est spirituel, c’est le Christ, c’est nous tous dans son Eglise. La dialectique est la montée des eaux, dont le voyant est l’expérimentateur toutes les mille coudées. Phénomène intense dans un cadre sacré : As-tu vu, fils d’homme ? Le décisif est ce que produit cette eau : il m’emmena, puis il me ramena au bord du torrent. Et, au retour, voici qu’il y avait au bord du torrent, de chaque côté, des arbres en très grand nombre … En tout lieux où parviendra le terrent, tous les animaux pourront vivre et foisonner. Un guide pour la foi, un guide pour l’expérience spirituelle, elle ne va pas de soi, elle se reçoit et elle se commente. Propagation de la foi : cette eau coule… elle descend…et se déverse. Une eau salvatrice : cette eau assainit tout ce qu’elle pénètre, et la vie apparaît en tout lieu où arrive le torrent… les fruits seront une nourriture, et les feuilles un remède. Pourquoi ? cette eau vient du sanctuaire, le Temple, le Christ. Or, à Jérusalem, près de la Porte des Brebis, il existe une piscine qu’on appelle en hébreu Bézatha. Et Jésus supplée à la plongée rituelle, miraculeuse dont un malade qu’il a remarqué, est incapable : apprenant qu’il était dans cet état depuis longtemps, il lui dit : Veux-tu retrouver la santé ? – Seigneur, je n’ai personne pour me plonger dans la pisicine au moment où l’eau bouillonne, et pendant que j’y vais, un autre descend avant moi. – Lève-toi, prend ton brancard et marche. Ni guide, ni eau. Dieu… qui disparaît : quel est l’homme qui t’a dit, prends ton brancard et marche ? Mais celui qui avait été guéri ne le savait pas ; en effet Jésus s’était éloigné car il y avait foule à cet endroit. Plus tard, Jésus le retrouva dans le Temple… dialogue cette fois spirituel. Conclusion double : l’homme partit annoncer aux Juifs que c’était Jésus qui lui avait rendu la santé. Et les Juifs se mirent à poursuivre Jésus parce qu’il avait fait cela le jour du sabbat. Je prie tranquillement le Dieu intime et de toute puissance. Que partout au plus loin et en chacun jusqu’au plus secret et ému, coule cette eau, bouillonnent nos piscines : nous tous sur nos brancards, ceux des habitudes, de la distraction ou de la désespérance, vaniteux ou humbles, tous gisants spirituellement.


[1] - Ezéchiel XLVII 1 à 12 ; psaume XLVI ; évangile selon saint Jean V 1 à 16

[2] - Le psalmiste, après avoir demandé le secours divin face aux adversités qu’il endure de la part de ses ennemis : « Ô Dieu, nous avons entendu de nos oreilles » (psaume XLIII 2) et montré, comm e s’il avait déjà été exaucé, la gloire du roi en disant : « Mon cœur a émis une bonne parole » (psaume XLIV 2), maintenant qu’il a été exaucé en faveur du peuple, montre le bienfait donné au peuple. Et de même que dans le psaume précédent est signifiée la gloire du Christ, ainsi dans ce psaume sont signifiés les bienfaits attribués aux fidèles du Christ. …. Il décrit Dieu aidant et sa présence et son secours. Il décrit Dieu de deux manières. Car il est le Seigneur des armées, parce qu’il ne domine pas seulement sur les cératures inférieures, mais aussi sur les puissances célestes. Il ne suffisait pas à l’homme que des anges lui soient envoyés – ces anges que Dieu envoya pour donner l’Ancienne Alliance – mais il fallait que lui-même vint, pour faire connaître que l’âme de l’homme est d’une excellence telle qu’elle ne peut être béatifiée, si ce n’est dans le Dieu des armées : « Dieu des armées, reviens, regarde du haut du ciel et vois, et visite cette vigne » (psaume LXXIX 15). Et il est avec nous d’abord par la ressemblance de la chair : « Il s’est anéanti lui-même, prenant la foreme d’esclave, ayant été fait semblable aux hommes, pour son aspect » (Philippiens II 7). De même, il est avec nous par sa conversation familière : « Après cela, il a été vu sur la terre, et il a conversé avec les hommes » (Baruch III 38). De même, il habite en nous par sa grâce : « Que le Christ habite par la foi dans vos cœurs, et qu’enracinés et fondés dans la charité, vous puissiez comprendre avec tous les saints quelle est la largeur et la longueur, la hauteur et la profondeur, et connaître aussi la charité du Christ, qui surpasse toute science, afin que vous soyez remplis de toute la plénitude de Dieu » (Ephésiens III 17 à 19). Notre soutien est le Dieu de Jacob. Il montre ici le secours qu’il obtient de Dieu, car lui-même est notre soutien, lui qui nous accueille dans sa sollicitude : « Mais toi, Seigneur, tu es mon soutien, ma gloire et tu élèves ma tête » (psaume III 4) Ou bien il montre comment il est avec nous, puisqu’il assume notre nature : « Nulle part il ne prend les anges, mais c’est la race d’Abraham qu’il prend » (Hébreux II 16). Voilà pourquoi il est appelé Dieu de Jacob. Il est appelé Dieu des armées à cause des nations païennes, de crainte qu’elles ne croient que nous-mêmes n’avons pas un autre Dieu qu’eux-mêmes : « Il ne rougit pas de les appeler frères, disant : J’annoncerai ton nom à mes frères ; je te louerai au milieu de l’assemblée » (Hébreux II 11).Thomas d’Aquin, Sur les psaumes . traduction par Jean-Eric Stroobant de Saint-Eloy, OSB, préface de Mark D. Jordan (Cerf .Septembre 1996 . 796 pages) – ce tome ne présente que les psaumes 1 à 54 – p. 586 & 593

[3] - L’en-tête de ce psaume, … (Au chef de chœur. Des fils de Qorah’. Sur les ‘Alamot. Chant) resrera pour longtemps une énigme, en dépit des multiples explications qu’en ont donné les commentateurs de tous bords. Un instrument, un mode musical, des jeunes chanteuses ? ce psaume semble faire allusion à une ou plusieurs catastrophes naturelles qui auraient bouleversé la région : montagnes qui vacillent, fleuves aux eaux tumultueuses qui grondent. La description de ce monde instable est le prétexte pour affirmer que par opposition, Dieu est stable et constant ; mais pas seulement : les soubresauts de la nature sont voulus par lui afin de bouleverser les nations et faire vaciller les empires. Il faut « voir les exploits de l’Eterel » qui « instaure la désolation sur la terre » (verset 9). Enfin, c’est lui qui commande les batailles : il les fait cesser quand il le veut, brisant l’arbc, cassant la lance et brûlant les chariots. Le dernier verset explique le comportement de Dieu : « sachez que je suis Dieu ! » – Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit.. Thomas d’Aquin résoud de façon convaincante l’énigme apparente de ce titre (op. cit. p. 586). Le titre de ce psaume comporte une double version. Pour la fin, psaume de David, pour les secrets (cf. Hgues de Saint-Cher, éd. Venise 1754, t. II) Les secrets, qui sont dans le principe, sont cachés, à savoir que le Fils de Dieu est mort, que les nations païennes se sont converties au Christ. Ces vérités furent très secrètes : « Mon secret est pour moi » (Isaïe XXIV 16), « Mystère du Christ qui, dans les autres générations, n’a pas été découvert aux enfants des hommes » (Ephésiens III 5). Et ces vérités ont été révélées par le Christ : « Je dirai des choses cachées depuis la fondation du monde « (Matthieu XIII 35). « Il a produit à la lumière des choses cachées » (Job XXVIII 11). Donc, ce psaume tend à la fin, c’est-à-dire au Christ. Il est de David, pour les secrets, c’est-à-dire en vue de la manifestation des secrets. L’autre version lit : Pour les fils de Coré. Par Coré qui veut dire calvaire, on entend la croix du Christ. Donc ce psaume est attribué aux fidèles de la croix du Christ pour la révélation des secrets. La juxta Hebraeos de Jérôme lit : Pour les vivants. Car le psalmiste traite ici de la tribulation et de la conservation de la vie en eux. Il est donc destiné aux vivants, c’est-à-dire à ceux qui sont conservés en vie : et cexu qui qui sont gardés par le secours de Dieu, sont dits être dans le secret : « Tu les cacheras dans le secret de ta face, contre la persécution des hommes » (psaume XXX 21). Il apparaît très clairement qu’en exégèse, le Juif arrive à des impasses que le Chrétien au contraire surmonte. Reste que le dialogue est plus aisé pour un même texte entre Juifs et Chrétiens, qu’entre Mususlmans et Chrétiens puisqu’entre ces derniers le point commun n’est pas le texte, mais Dieu-même, lequel ne se prête à aucune discusion, mais à la connaissance, à l’expérience dans la foi et dans la prière

lundi 19 mars 2012

quand Joseph se réveilla, il fit ce que l'ange du Seigneur lui avait prescrit - textes du jour

Lundi 19 Mars 2012


Un dernier croissant de lune vers l’est, suspendu dans le ciel déjà très clair. Hier soir, ouvert pour la seconde fois avant de m’y mettre, malgré des équations et un gros lexique in fine, la première traduction française de la Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie, traduite et procurée par un Jean de LARGENTAYE, publiée par Payot [1]en… 1942. La France occupée travaille de la théorie économique britannique. Il se triouve que cet inspecteur des financesn ancien ingénieur, est en péninsule ibérique le bras droit de mon cher COUVE de MURVILLE, ce qu’il restera ensuite à Alger pour les débuts budgétaires d de de GAULLE enfin émancipé du Trésor britannique. Sidérant que dans notre campagne électorale et dans les montages, chaque fois de plus en plus « pont de la rivière Kwai », première version, ne sortent pas des thèses et théories d’ensemble sur la mondialisation, les spéculations, les notations de dettes souveraines, etc… les Nobel de ces dernières années ont traité, en pointillistes, du bien-être et de sa mesure, STIEGLITZ qui s’est trompé à propos de ce que signifiait la faillite de Lehman brothers n’a mis en évidence le lien entre psychologie des dirigerants physiques et vice des pricessus financiers et économiques, qu’une fois célèbre et couronné. Pas avant. Parcouru passim d’Arthur KOESTLER, Croisade sans croix, tout y est onirique au point que la réalité semble d’abord un rêve, le saut final en parachute n’est perçu comme tel par le lecteur que j’étais, que par déduction. Fantastique passage sur l’interrogatoire-torture, sur la thérapie ensuite, typologie du bourreau, de la femme, du héros-épave. Les digressions, moins bonnes que dans Le silence de la mer sur l’Allemagne se défendant, une fois victorieuse, ne me viennent que ce matin. J’avais ouvert le mince livre sur ceci : Vous ne trouvez pas que c’est un jeu bien ennuyeux d’essayer de découvrir les raisons pour lesquelles on fait quelque chose ? … Mais si on les connaît pas, quel guide a-t-on pour agir ? … Oh, vous savez, de toutes façons, les raisonnements ne vous mènent pas loin [2].


Prier… il y a les canonisés et il y a les éponymes, nos ancêtres dans la foi, Marie et Joseph, au rôle capital de chacun, n’ont pas été l’objet de procès en béatification ni de contrôle de leurs écrits. Ils sont d’une disponibilité extraordinaire pour notre dévotion, mais ils nous imposent une méditation, la leur, vécue. [3] Deux « histoires » comme pour enfants, à lire le soir, la recherche d’un Jésus de groupe en groupe par ses parents rentrant d’un pèlerinage, l’extraordinaire découverte et le décalage total des deux dires : Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ? Vois comme nous avons souffert en te cherchant, ton père et moi ! Respect par Joseph de son rôle, il est en « arrière de la main », il ne dit rien, c’est Marie qui parle comme au soir des noces à Cana. Comment se fait-il que vous m’ayez cherché ? ne le saviez-vous pas ? c’est chez mon Père que je dois être. Impossible de comprendre, de fait : ils ne comprenaient pas ce qu’il leur disait. Pendant trois ans, les disciples en seront au même point. Luc note en conclusion le retour à la norme (humaine) : il descendit avec eux pour rentrer à Nazareth et il leur était soumis. Second récit : Joseph ne parle pas non plus. Avant qu’ils aient habité ensemble, elle fut enceinte par l’action de l’Esprit Saint. Joseph, son époux, qui était un homme juste, ne voulait pas la dénoncer publiquement ; il décida de la répudier en secret. Joseph est un homme de décision, de résolution. Il respire la sérénité. Il est sans complexe. Il assume. Il est simple, au sens de qui n’est pas double. Il est grand. Avec mon élu, j’ai fait une alliance, j’ai juré à David, mon serviteur : j’établirai ta dynastie pour toujours, je te bâtis un trône pour la suite des âges. [4] Les deux incarnations, de chair et de corps, la vierge Marie dont l’ascendance n’est pas dite, de généalogie, celle de David, la dynastie divine… les mythes humains sont moins inventifs que l’Ecriture et les Prophètes (retenue de Mohamed puisqu’au contraire de ceux de l’Ancien Testament juif, il n’annonce ni n’anticipe, il conclut au contraire et exige, ce qui reste une fidélité à l’étymologie du mot prophète). Mais l’incarnation n’est pas une curiosité : la manière de Dieu d’entrer, de l’intérieur, dans l’histoire d’une création qui est la sienne. Elle est une alliance, elle est une promesse, elle est le lien le plus fort. Je serai pour lui un père, il sera pour moi un fils. … Il me dira : tu es mon père, mon Dieu, mon roc et mon salut ! Sans fin, je lui garderai mon amour, mon alliance avec lui sera fidèle. L’incarnation est la première des saintetés, celle de Dieu, elle signifie la fidélité. J’ai fait de toi le père d’un grand nombre de peuples. Il est notre père devant Dieu en qui il a cru, Dieu qui donne la vie aux morts et qui appelle à l’existence qui n’existait pas. Espérant contre toute espérance, il a cru : Abraham, premier de notre lignée. Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit. L’adoption du Christ, sa filiation daviddique sont le fiat de Joseph, ultime de notre lignée et permettant tout.


Un correspondant me donne à lire un texte de maintenant, une ligne jaillit : la vérité absolue que nul jamais ne trouve. Je lui réplique aussitôt : non, on trouve ! C’est même la vie que de trouver.


Fête de Marcel CALLO, ce scout et ce jociste rennais. Je le découvre quand je suis en Autriche et par lui Mauthausen, où l’on mourait de la pire manière : la fatigue. Ceux qui dans l’effroyable escalier de pierre montant de la carrière à la plaine où construire le camp, se jetaient d’en haut pour être sûr de mourir. – Justement, rêvé d’Erich BIELKA, autrichien s’il en fut et qui de justesse échappa aux nazis (il crut mettre à l’abri les archives du consulat général de Munich au moment de l’Anschluss en les portant au nôtre…), ministre des Affaires étrangères de KREISKY, mon mentor pour comprendre en 1989-1992 l’Europe centrale de l’Est et le cœur de l’histoire européenne sans doute, pendant un millénaire, ce qui était mouvant et ne s’assurait que selon les dynasties, leurs propriétés et leurs généalogies et non une institution, un projet comme chez nous. Nous le rencontrons, dans ce rêve devant la Banque centrale, ma mère et moi. Il me reproche de ne pas l’avoir averti à temps de ce retour… – Passé refleurir et arranger la tombe de ma mère, j’en avais le projet. Les pensées blanches à cœur violet sont plus nombreuses que jamais, perlées de rosée. POMPIDOU confirmant involontairement ? de GAULLE en mourant en Avril, ce qui a déterminé depuis 1969 que nos campagnes présidentielles sont au printemps. On ne peut plus couper du bois pour le chauffage, la sève a monté, les feuilles sont à poindre, les scies n’y tiendraient pas.


[1] - Payot . 8 Mai 1942 . 407 pages


[2] - p. 158, Arhur KOESTLER . Croisade sans croix (éd. Penguin 1947 . 186 pages, écrit Juillet 1942-Juillet 1943)

[3] - 2ème livre de Samuel VII 4 à 16 passim, psaume XXXIX ; Paul aux Romains ; évangile selon saint Luc II 45 à 51 & selon saint Matthieu I 16 à 24 passim

[4] - Ce psaume est un hymne à la toute puissance divine qui s’est illustrée par le choix de David comme roi d’Israël et par la création du monde fondée sur la justice. Avec David, Dieu a scellé une alliance indestructible, pour lui et ses descendants. Le soutien de Dieu est permanent ; le psalmiste lui consacre les versets 21 à 38. En tant que créateur du monde, il le gouverne avec majesté, châtiant les impies, tels que l’Egypte, nommée ici …, du nom de l’ange protecteur du pays. Et tout naturellement, cette création lui rend hommage : « le Tabor et le H’ermon chantent ton nom » (verset 14). A partir du verset 39 le ton change, car la dynastie davidique a été brutalement interrompue par la destruction du Temple de Salomon. Le psalmiste, qui se fait écho de la pensée populaire, se met à douter de la promesse divine ; il prend Dieu à partie de façon violente, agressive, jusqu’à l’inconvenance : Tu as abandonné ton oint, tu as aboli l’alliance, tu as ruiné ses fortereesses, tu as mis à bas son trône, tu l’as couvert de honte… Il faut comprendre que pour le psalmiste, le monde n’a de sens que s’il porte haut les valeurs représentées par David et son peuple. Crest le sens du parallèule établi entre la créaiton du monde et la Maison de David. La ruine de cette dernière est la ruine du monde : « c’est donc vain que tu as créé l’homme !» (verset 48). Revelons enfin quelques phrases utilisées dans la liturgie : « Dieu glorifié dans une assemblées de saints » (v. 8), « heureux le peuple qui connaît la victoire » : ô Eternel, ils marchent à la lumière de ta face ! » (v. 16) ; « tu es la force de sa plendeur et par ta volonté, tu relève sa corne » (v.18). Notre psaume se termine par une bénédiction : « Béni soit l’Eternel à jamais, amen et amen ! », clôturant ainsi le troisième livre du recueil. – Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit.

dimanche 18 mars 2012

je veux que ma langue s'attache à mon palais, si je perds ton souvenir - textes du jour

Dimanche 18 Mars 2012

Hier


Décidé brusquement par ma chère femme, un film – dessin animé – à l’Iris de Questembert : la colline aux coquelicots, film de 2011 du fils MIYAZAKI : Goro, d’une poésie intense, d’une musique extraordinairement ressentie (Satoshi KOETEBE), récit, personnages, traits du portrait, exceptionnels. J’ai eu les larmes aux yeux presque tout de suite. Tout à fait le Japon que j’ai connu en 1970, c’était censé se passer avant les JO de Tokyo de 1964. Décor, jeux de ciels, la mer à Yokohama, les maisons à portes coulissantes, les uniformes des écliers, le pas glissant de l’animation, la pudeur extrême du dire et de la suggestion des émotions, de l’affinité, de l’inclination mais toujours du respect. Evidence de l’art mais aussi d’un tréfonds celui du Japon, dont des élites sont si francophiles, multiples mais très fines (coquelicots) allusions à nous, le Quartier latin, grande maison qui est l’enjeu apparent. L’amour quand il jouxte lamitié et la fraternité, les silhouettes droites et simples. Sieste auparavant ensemble, je m’étais éveillé dans quelque chose combinant l’angoisse et la folie : pourquoi être là ? comment vivre à la campagne ? pourquoi cette vie et notre vie ? la réponse m’a été donnée par les improvisations d’Edith, le bonheur de vivre et les péripéties de vie de notre fille. Nous y retournons samedi en huit en emmenant les deux principales amies de Marguerite. Sarah « la grande » et Eva. J’ai songé – politique – que nous avons, aussi, là la solution aux questions de la mondialisation et aux problèmes de stratégie régionale. La mondialisation est un fléau si elle n’est qu’économique et financière, elle est l’enjeu décisif d’une humanité à l’époque des étoiles et des nouvelles grandes conquêtes et découvertes si nous savons nous interpénétrer d’âme entre peuples. L’art, l’amour, la littérature (salon du livre à thème japonais cette année, cet écrivain-femme japonaise devenue une des grandes de la littérature allemande contemporaine, Joseph CONRAD, biographie qui vient de paraître, polonais de naissance et rénovateur du roman autant que de la langue anglaise), le paysage, la culture du paysage, ces dires avant-hier sur France-Infos de BRASSE père, restaurateur 3 étoiles dans l’Aubrac, l’influence du paysage sur nous, le muret desséché, l’odeur d’une herbe, la fusion-dissolution des nuages. La monarchie française et ses jardins et parcs, la culture de la forêt. Et évidemment les dilemme chinois et coréen vécus autrement et résolus peut-être par le Japon – tiré de son mauvais rêve depuis soixante-dix ans maintenant – et parlant la langue européenne : constitutions et industries, régime des partis en alternance, depuis l’empereur Meiji. Les deux adolescents glissant leur couple sur fond de ciel, de jardin, de mer et de port tandis que notre fille allait des bras de ma chère femme à mon épaule, et voulait que cela durât toujours. – Il paraît qu’au siège de campagne de François HOLLANDE, il y a plus de trente personnes qui font la campagne sur la toile, qui comptent les clics sur les blogs et les sites. Il ne peut en sortir la moindre idée. J’ai reçu par courriel une invitation de l’U.M.P. de la Drôme pour les autocars m’emmenant de Montélimar au discours à Lyon. Gratuit, demain dimanche après-midi, en plein air, place de la Bastille, MELENCHON… présentation de la Constitution au referendum fondateur, le 4 Septembre 1958, par de GAULLE : en plein air, place de la République. Le débat du second tour, époque…, le Bourget contre Villepinte, sous plafond avec estrade plus vaste qu’une piste de…

Cet après-midi


Prier donc… écoute des textes à la messe paroissiale ce matin, ornements roses de Gaudete, homélie d’un prêtre organisateur, pieux, disant très bien la messe, ayant le sens de la liturgie, inclinant à son respect et à l’acte d’adoration, bon animateur d’un partage de texte mais incapable de l’homélie – mais un prêtre et ses limites est peut-être encore plus édifiant qu’un surdoué de la parole ou de l’écrit – l’homélie donc… qui établit le contact tout simple et demandé entre les ouailles et ce que l’on vient de lire. Le discours en liturgie a en principe le meilleur terreau, le territoire le plus précis : ce que l’on vient de lire, ce que l’on entend, tous. L’oratoire c’est l’écoûte, l’orateur c’est celui qui exprime son auditoire et alors l’emmène, confiance gagnée. Type : le Christ, regardant, devinant, sachant, questionnant puis reprenant, emmenant et aboutissant. Aujourd’hui, l’histoire recoupée par les historiens grecs contemporains… la déportation à Babylone, avec redondance du psaume manifestement composé là-bas. Dieu maître de l’Histoire, Dieu maître de notre vie et dispensateur de salut selon les deux apôtres Paul et Jean. C‘est bien par grâce que vous êtes sauvés… cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Cela ne vient pas de vos actes, il n’y a pas à en tirer orgueil. … Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. [1] Les exilés de Babylone, à vue plus vaste et plus priante que les exilés de l’être chrétienne j, et les pourchassés des XVème, XIXème et XXème siècles, savent lire l’histoire, savent ce qu’ils vivent. Et ils en récoltent le fruit. Ainsi s’accomplit la parole du Seigneur proclamée par par Jérémie : la terre sera dévastée et elle se reposera durant soixante-dix ans jusqu’à ce qu’elle ait compensé par ce repos tous les sabbats profanés. Qu’était-il arrivé, sinon ce que de génération en génération – et particulièrement les nôtres, me semble-t-il – nous perpétrons… Le Dieu de leurs pères, sans attendre et sans se laasser, leur envoyait des messagers, car il avait pitié de sa Demeure et de son peuple. Mais eux tournaient en dérision les envoyés de Dieu, méprisaient ses paroles et se moquaient de ses prophètes. Finalement, il n’y eut plus de remède à la colère grandissante du Seigneur contre son peuple. Les Babyloniens brûlèrent le Temple de Dieu, abattirent les murailles de Jérusalem, incendièrent et détruisirent ses palais, avec tous leurs objets précieux. Nabuchodonosor déporta à Babylone ceux qui avaient échappé au massacre ; ils devinrent les esclaves du roi et de ses fils jusqu’au temps de la domination des Perses… Or, la première année de Cyrus, roi de Perse… le Seigneur inspira Cyrus… L’homme, agent des catastrophes pour l’homme, mais Dieu seul (Dieu fait homme) agent du salut. Renversement de situation par un cheminement du cœur : au bord des fleuves de Babylone, nous étions assis et nous pleurions, nous souvenant de Sion…Je veux que ma langue s’attache à mon palais si je perds ton souvenir, si je n’élève Jérusalem au sommet de ma joie. [2]

[1] - 2ème livre Chroniques XXXVI 14 à 23 passim ; psaume CXXXVII ; Paul aux Ephésiens ; évangile selon saint Jean III 14 à 21

[2] - « Les fleuves de Babylone » ne sont rien d’autres que l’Euphrate et ses affluents ; on sait que la Babylonie s’est construite sur les rives de ce fleuve, comme l’Egypte le fut sur celles du Nil. Et c’est là qu’Israël va vivre sa première expérience d’un peuple en exil, loin de sa terre, loin de son sanctuaire ; il devra montrer qu’il est capable de rester lui-même en terre étrangère et païenne. Sans ignorer que nos sages attribuent ce Psaume à David lui-même, nous pensons qu’il a pu être rédigé au cours des premières années de l’exil ; il revêt d’ailleurs la forme d’une élégie. Relevons, dans ses neuf versets, quelques idées essentielles ; le souvenir de Sion reste vivace dans le cœur des exilés qui ne peuvent se résoudre à faire leur deuil de la patrie et refusent de se laisser aller à chanter comme ils chantaient sur leur terre natale ; ils ont suspendu leurs harpes comme pour s’interdire à tout jamais de chanter. De là vient sans doute, le fait que le judaïsme traditionnel ait interdit de goûter à une quelconque musique pour marquer le deuil consécutif à la destruction du Temple. Les exilés font aussi le serment, assorti d’une malédiction, de ne jamais oublier Jérusalem. Et c’est justement cette phrase qui est prononcée en brisant un verre, par celui qui se marie : « si je t’oublie, ô Jérusalem, que m’oublie ma droite ». Le psaume se termine par une vindicte violente contre Edom et Babel. Edom peut être ce peuple qui, au temps du premier Temple, implanté sur le flanc est d’Israël, à la hauteur de la mer Morte, applaudissait bruyamment aux coups de boutoir de Nabuchodonosor en criant : « démolissez, démolissez jusqu’à ses fondements ». Selon nos sages, Edom désigne aussi l’empire romain qui, en 68 de notre ère, détruisirent le second Temple. - Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit.


samedi 17 mars 2012

n'osait même pas lever les yeux vers le ciel - textes du jour

Samedi 17 Mars 2012



Il n’y a jamais d’impasse dans la vie, puisqu’il y a la vie. Pas d’ambiance ni d’apaisement ni de lucidité ni de discernement sans dialogue. De communion que par le toucher des âmes, celles-ci ont le corps, la parole, le sourire, la présence. Pas de vie sans communion. L’exigence nous vient de notre fille, la paix de nos animaux. Il pleut. Le poële re-fonctionne, l’ADSL est rétabli, le pays sort de la gangue d’une décennie de politique et va trouver tout seul sa vérité, la vérité. Le vainqueur importera peu. Dès que le peuple sera lucide au grand sens de nos redressements de Bouvines, du mouvement des communes jusqu’aux étapes de la Libération, c’est le gouvernement qui sera dirigé par une ambiance qu’il ne créera pas mais qu’il subira, et il ne s’en dégagera pas en criant au loup comme ce fut pendant cinq ans. Notre fille définit : espérer, par croire. Elle répète, tu devrais écrire un article : Si la France mentait, et elle argumente : cela poserait beaucoup de questions. Efforçons-nous de connaître le Seigneur ; sa venue est aussi certaine que celle de l’aurore, elle sera bienfaisante pour nous comme l’onde. … Votre amour est fugitif comme la brume du matin, comme la rosée qui s’évapore à la première heure. Le dialogue d’amour entre Dieu et sa créature, en impasse ? Non, troublante et indicible prophétie de la résurrection, par Osée, le cocu… et l’amoureux…. Après deux jours, il nous rendra la vie, le troisième jour il nous relèvera et nous vivrons en sa présence. [1] Le sacrifice qui plaît à Dieu, c’est un esprit brisé :; tu ne repousses pas, ô mon Dieu, un cœur brisé et broyé. [2] Nul appel au masochisme, au dolorisme, à l’auto-flagellation, nullement. Expérience courante que la détresse mariée à la foi et à l’espérance est la plus propice à la disponibilité, à l’attente, à l’appel et à la joie d’être secouru. Combien de fois l’ai-je vécu, même si à longueur d’années, je trébuche et échoue dans ce que j’entreprends. Mes entreprises sont petites, mon chemin est grand puisqu’il est… de Dieu. Le publicain, lui, se tenait à distance et n’osait pas même lever les yeux vers le ciel, mais il se frappait la poitrine, en disant : » Mon Dieu, prend pitié du pécheur que je suis ! ». Quand ce dernier rentra chez lui, c’est lui, je vous le déclare, qui était devenu juste, et non pas l’autre. Bilan du pharisien… campagne présidentielle… le pauvre que fait-il, qu’a-t-il fait ? le pécheur ? rien mais il se connaît tel, et tel parce qu’il se tient devant Dieu, texte court : prends pitié du pécheur que je suis.


Marguerite déçue que je ne joue pas avec elle aussitôt installée sur les chaises figurant le bateau pirate, lui faire comprendre que je dois « travailler », plus tard lui faire comprendre rétrospectivement qu’il me fallait œuvrer même sans espérance de débouché, mais œuvrer pour vivre psychiquement ou pour me perdre ? la ligne au fil de l’eau ? ou la lutte contre la démence ? ou le refus d’une oisiveté (mais jouer avec elle n’est pas oisiveté) qui peut-être m’ouvrirait à ce qu’enfin je cherchais et dois faire.Puis nous nous réconcilions et faisons programme, les tartines à couper fin pour que la dent de lait qui branle ne soit pas blessée.


[1] - Osée VI 1 à 6 ; psaume LI ; évangile selon saint Luc XVIII 9 à 14

[2] - Appel à la clémence, au pardon, regrets sincères des mauvaises actions accomplies, conscience aigüe du mal ; c’est cela que David, sur l’intervention énergique de Nathan le prophète, veut nous enseigner dans ce psaume, après avoir vécu l’aventure coupable avec Bat-Chéva’ (II Samuel 11). Selon le Malbim (Méïr Loeb ben Yeh’iel Mikhaëm, 1809-1879, exégète polonais réputé), le psaume tout entier doit être compris comme une longue supplique dans laquelle David demande à Dieu de lui pardonner cette faute grave. Ainsi, le veerset 7 voudrait dire : puisque j’ai été « enfanté dans l’iniquité », ma nature humaine veut que je sois imparfait ; ma raison est prisonnière de mon corps matériel ; ma faute n’est qu’une conséquence de cette condition humaine. Si « ma mère s’est enflammée pour le concevoir », je ne saurais être totalement responsable de ma passion puisque c’est dans la passion que j’ai été conçu. En fait, ce verset a été interprété très diversement, par les exégètes autorisés. Citons seulement Abrahal Ibn Ezra (1089-1164, poète, exégète, grammairien, philosophe… né à Tudèle en Espagne, célèbre surtout par son commentaire critique de la Bible), qui voit une allusion au premier homme qui n’a été doté de la sexualité qu’après avoir mangé du fruit défendu. Quoi qu’il en soit, David veut apprendre à chacun de nous que quelle que soit notre faute, il nous est possible d’en obtenir le pardon, pour peu que notre repentir soit sincère, que nous ayons vraiment le cœur brisé et que nous mettions notre confiance en Dieu. A ce sujet, ce psaume met en rapport le repentir avec la prière et les sacrifices ; si ces derniers permettent d’obtenir le pardon de ses fautes, le meilleur sacrifice sera toujours la contrition et « l’esprit brisé », accmpagnés de la prière : « ouvre mes lèvres et la bouche dira ta louange ». Est-ce à dire que les sacrifices doivent être défiitivement bannis ? Certainement pas ; en contrepoint du verset 18, « tu ne veux ni sacrifice, ni offrande, tu n’agrées pas d’holocauste », les deux derniers versets du psaume affirment avec force qu’une fois Jérusalem reconstruite, « tu accepteras les sacrifices de justice » qui sont l’expression d’une conduite irréprochable. Le sacrifice expiatoire ne sera plus nécessaire ; il n’y aura plus que des sacrifices de remerciements et de louanges. Ce psaume est lu le matin de Kippour dans les psouqué dézimra, et dans la aprière du soir que l’on récite avant de se coucher.Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit. – Nos frères juifs excedllent à nous faire comprendre ce qu’est le péché et ce qu’est la responsabilité. C’est du moins une voie. Elle est curieusement exonérante en grande partie, le péché originel n’est pas un poids, mais une excuse… curieusement aussi, pour le chrétien, la femme en tant que mère, est davantage responsable (elle transmet le péché, elle le commet mêe pour concevoir…) que l’homme qu’elle a mis au monde. Tel que je lis l’adultère de David, la femme au plus s’est laissée faire : c’était le roi, mais ce n’est pas elle qui s’est exposée et donnée spontanement sauf à supposer qu’elle se soit exhibée en se baignant en contre-bas des balcons royaux. Le texte donne au contraire toute la responsabilité à David, adultère et assassin. Peut-être les deux manières de voir et comprendre le péché – celle des Juifs et celle des chrétiens – doivent se combiner et sont alors, ensemble, éclairante. Notre nature et notre initiative ou notre faiblesse pécheresses. Y réfléchir en ce temps commencé de carême.
déjà médité le mercredi des Cendres – 22 Février 2012



vendredi 16 mars 2012

je répondais, caché dans l'orage - textes du jour

Vendredi 16 Mars 2012


Prier… Ah ! si mon peuple m’écoutait, Israël, s’il allait sur mes chemins ! Je le nourrirais de la fleur du froment, je te rassasierais avec le miel du rocher. [1] Reviens Israël au Seigneur ton Dieu ; car tu t’es effondré par suite de tes fautes… Nous t’offrons les paroles de nos lèvres… Voici la réponse du Seigneur : je les guérirai de leur infidélité, je leur prodiguerai mon amour, car je suis revenu de ma colère. Je serai pour Israël comme la rosée, il fleurira comme le lys, il étendra ses racines comme les arbres du Liban. [2] La Bible, une religion – au sens littéral du latin – est un lien, un dialogue. Le Dieu d’Israël, de l’Eglise, de l’Islam est évidemment le même et unique Dieu. Les chemins sont différents pour chacun de nous, les termes de la révélation, si grands pour les Juifs qu’ils ne peuvent en croire l’aboutissement, déjà acquis et pas seulement à venir, et l’immanence, l’indicibilité, l’incommensurabilité de Dieu est telle pour le musulman et son Prophète que tout ajout, toute définition, et surtout toute incarnation semblent monstrueux. Le chemin de communion est évidemment de s’assumer les uns les autres, de chercher et trouver dans la dogmatique de chacun, non pas le point commun, Dieu est ce point et ce bien commun, mais le trésor de chacun de ces chemins, la gemme précieuse des spiritualités exigeantes que nos pas millénaires d’hommes, de femmes, d’enfants et de vieillards ont vécu, attirés par ce Dieu-là, le nôtre à tous. Pour le chrétien, quel bonheur que cette facilité de rencontre biographique avec Dieu fait homme… Un scribe s’avança vers Jésus et lui demanda… Jésus lui fit cette réponse… Le scribe reprit : « Fort bien, Maître, tu as raison de dire que Dieu est l’Unique et qu’il n’y en a pas d’autre que lui. L’aimer de tout son cœur, de toute son intelligence, de toute sa force, et aimer son prochain comme soi-même, vaut mieux que toutes les offrandes et tous les sacrifices. » Jésus, voyant qu’il avait fait une remarque judicieuse, lui dit : « Tu n’es pas loin du royaume de Dieu ». Cette souveraineté, tout humaine, du Christ ayant autorité et sens pour valider une réponse décisive. Et personne n’osait plus l’interroger. Le Christ enseignant sans doute, par dialogues, par grands discours, mais Jésus vivant… parmi nous, se levant, se couchant, priant et mangeant, buvant, assumant sa particularité divine – transparaissant manifestement pour beaucoup de ses contemporains, sans que tout s’élucide – autant que sa condition humaine. Un Jésus sauveur : j’ai ôté le poids qui chargeait tes épaules, tes mains ont déposé le fardeau. Quand tu étais sous l’oppression, je t’ai sauvé. La double relation de Dieu avec nous : une relation collective avec l’humanité, avec la création, avec le peuple choisi (toutes façons de dire que je vis comme étant synonimes, l’histoire d’Israël est la parabole de la relation de Dieu avec nous tous, personne individuelle et humanité universelle), et une relation de personne à personne.


[1] - Ce psaume marque le 5ème jour de la semaine car il constitue, dans son deuxième verset, une louange à Dieu, créateur en ce jour des espèces animales et végétales dans leurs innombrables diversités. Il est encore connu pour être chanté à Roch hachana en raison des multiples mentions du chofar et parce que, selon le midrach, Joseph sortit de prison le jour de Roch hachana. Il est remarquable que ce psaume rappelle le principal fondamental du Judaïsme : « Je suis l’Eternel ton Dieu qui t’ai fait sortir d’Egypte », accompagné de son corollaire : l’interdiction de l’idolâtrie. C’est en fonction de ce principe que le peuple d’Israël doit se conduire, lui qui en est le dépositaire. Il ne doit pas faillir sous peine de sévères châtiments. En revanche, son obéissance à la voix de Dieu lui vaudra l’anéantissement de ses ennemis et le bonheur parfait.Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit. – Thomas d’Aquin avait raison de considérer les psaumes comme la meilleure base d’enseignement, et c’est par son propre commentaire que sans doute le chrétien apprend le plus sur sa relation à Dieu. Commenté par notre rabbin, ce psaume nous caractérise, de l’intérieur du daïsme, ce qu’est cette religion, elle nous est jumelle car sa pétition est le Dieu maître du temps et de l’histoire. Le chrétien gagne à s’en convaincre, trop habitué au point de les éluder aux sacrements et aux formes de présence intime, au cœur de l’histoire chacun, du Dieu vivant, le Christ. Les disputes théologiques avec nos frères juifs sont donc secondaires, la personne même du Christ, sa divinité, son humanité ne nous opposent qu’en chemin. Je préfère considérer le partage du chemin, notre cheminement plutôt que la discussion qui nous occuperait et que Dieu seul clora, comme naguère Jésus rejoignant les deux disciples sur la route de Jérusalem – les Juifs - à Emmaüs, probablement symbolique aussi, mais de qui et de quoi…déjà médité le vendredi 10 Février 2012

[2] - Osée XIV 2 à 10 ; psaume LXXXI ; évangile selon saint Marc XII 28 à 34

jeudi 15 mars 2012

c'est donc que le règne de Dieu est survenu pour vous

Jeudi 15 Mars 2012


Hier
Je me sens à la fois totalement impuissant dans la moindre de nos démarches politique ou juridictionnelle, même pour une prise de rendez-vous médical, et en même temps je reste serein. Sensation vertigineuse d’insécurité et de précarité, et pourtant en profondeur la sécurité. Il n’y a de reproche douloureux que ceux que nous nous faisons à nous-mêmes. Il n’y a de souci taraudant jusqu’à l’obssesion que de ne pas manquer à ceux qui nous font confiance, que nous aimons (ce ne sont pas toujours les mêmes), le souci de ma femme et de notre fille, leur bonheur, leur bien-être. Voilà les vrais problèmes. Pour le reste, je fais ce que je peux et j’ai mon honneur intact, plus certain, au moins à mes yeux que jamais. Peu importe si rien de ce que je tente n’aboutit ou même n’est su…

Ce matin

La moindre attention ou chaleureuse réponse d’autrui change tout du paysage intérieur, quand celui-ci est ravagé par pis que la tempête, une sorte d’avancée irrésistible de la laideur, de l’échec, de l’injustice, comme si toutes les déjections de l’âme humaine quand elles deviennent société et absurdité étaient un océan d’une brume brune… ce matin m’est donnée cette douceur qui me permet de dialoguer un instant sur le secours à apporter à un tiers, et sur une œuvre qui nous est commune à mon visiteur électronique et à moi, à son pays. J’achève à midi ce voyage dans l’a-démocratie française. Je le raconterai, je suis fier de l’avoir conçu puis tenté, combien il m’a fait voir d’affreuses nudités dans notre administration, ces plis que font la peur ou la dépendance dans le visage imaginable selon les réponses reçues à ma démarche, et puis prafois, rarissimes, quelques rencontres pas différentes de celles d’un ange ou d’un enfant. Qu’un pays meurt en temps de guerre et du fait des autres, cela se voit, se vit et cela se rattrape, exemple : nous, entre autres. Mais qu’un pays meurt en temps de paix apparente sur fond de babillage infantile ou scansion de quelques mots affreusement frelatés, comme celui de « valeurs », c’est insupportable : chagrin de mon pays, de notre pays. Il y a quelques jours, me voyant encore plus assidu à ce clavier que d’habitude, Marguerite propose : tu devrais écrire un article, Si la France mentait ?, elle a sept ans, née un 22 Novembre de parents mariés un 18 Juin… prier, car les prophètes et tout l’Ancien Testament, leur prière n’était-il pas pour un peuple ? à qui manquèrent successivement le territoire, les élites, les forces, l’indépendance ? Jésus pleura non sur ces lacunes et infortunes, mais sur la cécité de Jérusalem. [1] Soyez attentifs à ma voix. Alors je serai votre Dieu, et vous serez mon peuple ; suivez jusqu’au bout la route que je vous prescris, et vous serez heureux. Pour le peuple de Moïse, c’était de l’histoire vécue, pas de la foi, c’était le rappel de faits de mémoire d’homme. Pour nous ? pour moi ? une remise en Dieu, un abandon de ce à quoi je me cramponne, le discernement de… Ils ont suivi les mauvais conseils de leur cœur obstiné ; ils ont reculé au lieu d’avancer… Sensation de malheur, de mon malheur, du malheur de beaucoup. J’en apprends à chaque ouverture de la radio, à chaque conversation au village et je le vis pour nous, nous débattant. Mais Dieu est encore plus découragé que nous, que moi… Tu pourras les appeler, ils ne répondront pas… La fidélité est morte ; on n’en parle plus. Dans ce paysage si bousculé, Jésus poursuit son activité de guérisseur : la foule fut dans l’admiration, mais certains se mirent à dire : »C’est par Béelzéboul, le chef des démons, qu’il expulse les démons ». D’autres, pour le mettre à l’épreuve, lui réclamaient un signe venant du ciel. Jésus répond en logique et en parabole, assez longuement mais pour aller à la maxime décisive, apparemment sans lien avec les événements, les dialogues et les pensées divers, connaissant leurs intentions… Dieu aux prises avec notre méchanceté, nos esprits tordus, se pose en référence, à prendre ou à laisser : de construction que selon ce dilemme. Celui qui n’est pas avec moi est contre moi ; celui qui ne rassemble pas avec moi disperse. … Aujourd’hui, écouterez-vous sa parole ? Ne fermez pas votre cœur…[2]

[1] - Jérémie VII 23 à 28 ; psaume XCV ; évangile selon saint Luc XI 14 à 23

[2] - Le chabat est essentiellement la prise de conscience que c’est Dieu qui a créé le monde. L’homme juif s’efforcera alors, pour cette raison, de ne pas intervenir dans la nature de quelque manière que ce soit. Aussi pour « l’accueil du chabbat » nos sages ont choisi ces six psaumes qui tous célèbrent Dieu, comme Roi créateur de l’univers. Psaume 95.3 : « … Dieu est un grand roi ». Psaume 96.10 : « … proclamez parmi les nations que Dieu règne ». Psaume 97.1 : « … que la terre se réjouisse : Dieu règne ». Psaume 98.6 : « … annoncez au son du chofar le roi Dieu ». Psaume 99.1 : « … que tremblent les nations : Dieu règne ». Psaume 29.10 : « … Dieu siège en roi sur le monde ». Comme si à l’approche du chabbat, nous affirmions avec plus de force que ces six jours de la semaine, temps du travail humain, sont soumis à l’autorité divine et annonçaient le chabbat dominé à l’évidence par Dieu, préfiguration de ce chabbat des temps messianiques où avec Israël l’humanité reconnaîtra la tutelle divine sur le monde selon la prophétie d’Isaïe 66.23 : « … de chabbat e chabbat toute créature viendra se proterner devant Moi ». Vocation exaltante que celle du peuple d’IsraPel, tout entier tendu vers la louange de Dieu. Les premiers versets de ce psaume le disent avec un lyrisme incomparable : « Allons chanter Dieu, rocher de notre salut… car nous sommes le peuple de son pâturage, le troupeau de sa main ». mais vocation difficile quand elle doti affronter les forces du mal, quand le « cœur s’endurcit », quand il met à « l’épreuve » Dieu comme dans le désert où Irsaël s’est comporté comme un « peupke au cœur égaré », « ignorant ses voies » transgressant sa vocation. Ainsi que nous l’avons dit dans notre introduction, le chabbat est le signe du règne de Dieu sur terre ; c’est à Irsaël de le dire le premier. Il ne faut pas qu’il trahisse sa vocation, garante de son salut ; selon le midrach choh’ér tov : Rabbi Lévy dit : « si Israël observait un seul chabbat selon les règles, il serait immédiatement délivré.– Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit. Comment lisant cela, ne pas poser la question évidente et brûlante, un peuple devenu ou redevenu un Etat, chargé d’une telle mission universelle, nourri depuis des millénaires des commandements divins, peut-il en tant qu’Etat se comporter comme il le fait depuis plus de quarante ans ? Pourquoi n’est-il pas signe de providence, de rassemblement des peuples, de travail ensemble à la prospérité dans tout le Proche-Orient ? comment de plus en plus s’enracine-t-il dans la certitude que sa sécurité tient à la seule intimidation-répression et aux constantes démonstrations de force à la mise en œuvre de bien pire que la loi du talion. Et en sus, l’hsitoire récente lui a appris, ou a appris aux Juifs, ce qu’est être massacré, réduit, expulsé. Comment les autorités religieuses en Israël et dans toute la diaspora ne lèvent-elles pas la voix, ne crient-elles pas à cette trahison d’une vocation grandiose ?