dimanche 31 mai 2009

fête du diocèse de Vannes - communion pour la mission

Matin du dimanche de la Pentecôte au sanctuaire de Sainte-Anne d'Auray . 31 Mai 2009





ils sont créés - textes du jour

Dimanche de la Pentecôte . 31 Mai 2009

Prier… [1] vous aussi, vous rendrez témoignage. Cela dit par Jésus, entrant dans sa Passion pendant laquelle tous vont l’abandonner. Syllogisme du Christ présentant par anticipation l’Esprit Saint qu’il qualifie de Défenseur : il reprendra ce qui vient de moi pour vous le faire connaître. Tout ce qui appartient au Père est àmoi voilà pourquoi je vous ai dit : il reprend ce qui vient de moi pour vous le faire connaître. L’Esprit Saint, mémoire, inspiration, ferment de toute rencontre, de tout amour de couple ou universel, c’est déjà immense, mais ce fond commun entre Père et Fils qui ne se peut connaître et donner que par Lui voilà qui dépasse toutes élucubration et construction humaines. La foi en l’Esprit Saint et en ses dons et fonctions dans la Trinité donne à Celle-ci un cachet d’authenticité qui, si elle le considère tranquillement, doit retenir toute intelligence surtout profane. L’effusion en revanche peut paraître bénigne : voici ce que produit l’Esprit : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, foi, humilité et maîtrise de soi. Le prodige n’est donc pas là mais dans la constatation que face à tout cela, il n’y a plus de loi qui tienne. L’Esprit Saint fonde en fait toute notre relation à Dieu, nous ne comprenons l’enseignement du Christ que par Lui, c’est par Lui que de génération en génération, nous pouvons en pélerins retournant de Jérusalem à Emmaüs être enseignés par ce mystérieux compagnon, Dieu fait homme. C’est d’ailleurs Lui qui au baptême de Jésus atteste l’identité de Celui-ci, et pour cela affirme la prédilection du Père, la relation trinitaire, donc. Alors ils furent tous remplis de l’Esprit Saint : ils se mirent à parler en d’autres langues, et chacun s'exprimait selon le don de l’Esprit. Retournement de la situation de Babel. Deux rassemblements, au lieu d’une dispersion. Les Apôtres se trouvaient réunis tous ensemble… Lorsque les gens entendirent le bruit, ils se rassemblèrent en foule. Sans que cela soit dit mais cela a dû être expliqué et commenté depuis toujours, la rédaction, notamment en grec, et dans une langue parfaite de certains des évangiles et des épîtres, alors que Jean n’est qu’un adolescent, fils d’un pécheur en eau douce, est en germe. Leçon enfin pour l’Eglise d’aujourd’hui, être entendue en toute civilisation, milieu social, situation et circonstance particulières. Vivez sous la conduite de l’Esprit de Dieu. Comment ? à nous de le découvrir ? d’expérience, je dirai plutôt : à nous, à moi de le constater. L’unité intérieure, l’unité entre nous, la résolution d’un affrontement qui vous empêche de faire ce que vous voulez. Transformation des disciples, témoignage de Paul sur lui-même, sacrement de Pénitence ou de la Réconciliation, grâce du couple, rencontres. Puisque l’Esprit nous fait vivre, laissons-nous conduire par l’Esprit. Et ainsi reconnaître : tu envoies ton souffle : ils sont créés, tu renouvelles la face de la terre, tu me fais sourire à la vie, au ciel, à autrui, à moi-même et me voilà au travail, à ton travail, à créer et faire à ta suite.

[1] - Actes des Apôtres II 1 à 11 ; psaume CIV ; Paul aux Galates V 16 à 25 ; évangile selon saint Jean XV 26-27 & XVI 12 à 15

samedi 30 mai 2009

est-ce ton affaire ? - textes du jour

Samedi 30 Mai 2009

Prier… la sainte-Jeanne-d’Arc, énigme historique certaine et puissance de ce procès autant que d’une geste nationale, canonisation plus que tardive et politique après la Grande Guerre dans une ambiance de réconciliations tous azimuts entre les Etats et l’Eglise. La statue a sa réplique, plus que taille humaine dans l’escalier menant, pour les visiteurs du dehors au Vatican, à l’étage des audiences dans la bibliothèque privée du Pape, où il n’y a d’ailleurs pas un livre… la sagesse et son charisme, rare expérience humaine : si je me tais, ils attendront ; si je parle, ils prêteront l’oreille ; si je prolonge mon discours, ils n’oseront pas m’interrompre. Parole présentée sans contenu mais selon l’effet produit sur un auditoire en nombre, dans des circonstances précises : la guerre, le procès. Celle de Jésus est tout autre, même adressée aux foules, elle est toujours de l’ordre du tête-à-tête, de l’offre d’un secours, d’une alliance, d’une relation. Sans doute est-elle dialectique : quel avantage un homme aura-t-il à gagner le monde entier, s’il le paye de sa vie ? Et quelle somme pourra-t-il verser en échange de sa vie ? Propos qui convertira Ignace de Loyola, propos étrange puisque le Christ vient pour une vie qui ne peut se perdre, une vie donnée et reprise, la sienne, valant pour notre vie éternelle. Qui perd sa vie à cause de moi la gardera. D’une certaine manière, Jésus ressuscite parce qu’Il nous a sauvés, et nous ne serions pas sauvés sans sa Passion et sa mise à mort. [1] - La liturgie pour ceux qui ne se sentent pas concernés par la sainte du jour : Jeanne, donne la conclusion de l’évangile de Jean. Comment authentifier un écrit, un témoignage : c’est lui le disciple qui rend témoignage de tout cela, et qui l’a rapporté par écrit, et nous savons que son témoignage est vrai. La vérité sans doute mais l’adhésion de chacun ? il y faut la Pentecôte. L’évangile selon saint Jean est-il celui de l’Esprit saint ? ou bien celui d’une mystique toute relationnelle parce que fondée sur une attitude du Christ envers son disciple ? sans truchement. Jean, concluant son texte, situe la question : il est le disciple que Jésus aimait (pourquoi ? le texte ni les synoptiques ne le disent et Marguerite Yourcenar dans un conte audacieux suppose aussi un amour entre les deux personnages qui en ont manifesté le plus pour la personne de Jésus : Jean et Marie-Madeleine) et il a un destin que les autres disciples peuvent croire à part. La réponse de Jésus est factuelle : si je veux… est-ce ton affaire ? Mais toi, suis-moi. Dieu a une relation, souveraine et de prédilection particulière, avec chacun d’entre nous. Celle qu’Il a avec tous les autres et particulièrement avec ceux/celles que nous cotoyons nous met en communion avec ceux-ci/celles-ci, ni plus ni moins. Le secret de Dieu et de chacune ses créatures. Là est le silence, là le regard. Jean insiste sur ce particularisme de chaque relation, de chaque destinée, et donc sur la liberté et l’identité de chacun.


[1] - Sagesse VIII 9 à 15 ; psaume XXVII ; évangile selon saint Matthieu XVI 24 à 27

il répondit - textes du jour

Vendredi 29 Mai 2009

Prier donc … [1] il met loin de nous nos péchés, pas tant le pardon que réellement un poids, une gêne (la culpabilité moderne et ce que traite la psychanalyse entre autres) qui nous sont enlevés. L’acte demeure, mais il n’a pas plus de lien avec nous : délivrance. Au bord du lac, les lieux coûtumiers de Jésus et de l’évangile, la tempête, les temps calmes, la prédication depuis une barque, les pêches miraculeuses, les foules, les dialogues, les vocations ; l’essentiel de la vie de Jésus, quoiqu’il soit souvent au Temple, n’est pas en ville, n’est pas en montagne (il y av,il en vient, il n’y séjourne pas), n’est pas au bord de la Méditerranée. Itinérance mais dans des lieux familiers à la longue. L’interrogation triple du Christ, en parallèle au triple reniement de Pierre. C’est nous qui faisons le rapprochement. Les évangiles ne parlent pas d’un dialogue intermédiaire évoquant le passé et Jésus le pardonnant. Le péché et la trahison ne sont pas un dialogue mais une solitude. Par constuction et définition. L’interrogation n’est pas sur la fidélité, la disponibilité, elle ne porte pas sur la pratique et donc sur une capacité relative à la mission qui est donnée dès la réponse. Elle est affective, elle est même impérieusement personnelle : m’aimes-tu plus que ceux-ci ? aimable pour les autres, et notamment pour Jean, le disciple que Jésus aimait. Pierre reçoit la mission, la primauté ? non, la charge, la charge de fonder, de veiller. Et son martyre est aussi annoncé. La mission est donnée comme un ordre, pas de faire quelque chose, mais d’être quelqu’un. Sois ! de la part de Celui qui dit de lui-même : Je suis. Charge de Pierre et itinéraire de Paul, dont la délibération, elle, est tout humaine : conséquences d’une procédure, Festus consultant Agrippa, les deux ordres de juridiction. Paul à l’origine de la bifurcation judiciaire par son appel à l’empereur. De César, il avait été aussi question dans le procès de Jésus. Destin de Pierre, destin de Paul, le nôtre à chacun : la part de Dieu, notre part et quant au péché, combien il est secondaire, loin de nous. L’essentiel : il répondit : ‘Seigneur, tu sais tout : tu sais bien que je t’aime’. Ainsi soit-il.


[1] - Actes des Apôtres XXV 13 à 21 ; psaume CIII ; évangile selon saint Jean XXI 15 à 19

jeudi 28 mai 2009

obéissance - commentaire reçu

Re: j'ai fait de toi mon refuge - textes du jour . en vous priant de me pardonner d'être aujourd'hui exceptionnellement long : assauts de la vie et poids de ce qu'elle donne à rencontrer et éprouver

A propos de l'obéissance : à ma mère qui tenait pour une obéissance "aveugle", son frère, Père Blanc, lui répondit : " l'obéissance n'a de sens que dans un dialogue "...

j'ai fait de toi mon refuge - textes du jour




Jeudi 28 Mai 2009


. . . prier [1] : garde-moi mon Dieu : J’ai fait de toi mon refuge. Ce que je ne fais pas habituellement, je viens de regarder le texte proposé comme chaque jour par l’envoi de l’Evangile au quotidien : Guigues le chartreux et l’union éternelle. Vivant encore un entretien hier après-midi, en famille, avec un moine ami, il me vient tout simplement que la vie spirituelle comme profession est évidemment une vocation particulière mais qu’autant que je le sais et qu’il m’en est témoigné, elle est de plus en plus difficile à vivre à notre époque parce que l’Eglise tend, dans ses aspects hiérarchiques, à se dessécher et à faire primer les règles sur – précisément – la vie, que les vœux d’obéissance, s’ils ont été faits, risquent souvent d’être la base habituelle d’une disposition de soi par autrui qui a autorité, selon le droit canonique ou les règles de communauté, et non pas la grâce d’un accompagnement. Je sais que le dire ainsi peut choquer ceux dont toute la vie humaine se déroule dans cet empire. Mais il y a plus, pendant deux millénaires, la vie religieuse a été la fine pointe de la chrétienté, le sacerdoce, dans mon collège d’enfance et d’adolescence, était évoqué sinon proposé comme « le plus haut service », on disait même le PHS. Soit, il serait mutilant pour quelque génération et quelque civilisation que ce soit qu’il n’y ait pas des religieux répondant à une vocation pour, par consécration, essayer de vivre uniquement et exclusivement notre commune aspiration à l’union avec Dieu, dès ici-bas (je préfère dire ainsi plutôt que de rechercher la perfection qui n’est pas forcément rechercher Dieu), et l’Eglise catholique comme l’orthodoxe ne peut vivre, nous ne pouvons vivre sans les sacrements, donc sans le prêtre et les évêques l’ordonnant, mais il est possible que les rôles dans l’émulation et l’édification mutuelles s’inversent quelque temps, que les laïcs immergés dans le précaire et l’instabilité, dans la débrouille des dificultés de discernement et d’orientation, tâtonnant pour l’amour et pour le travail soient les porteurs de la vie religieuse et sacerdotale, et témoignent de la possibilité d’aimer Dieu et de lui répondre sans les structures cléricales et religieuses, puisqu’ils n’en ont pas reçu la vocation. Le témoignage de l’amour et de la sollicitude. Sans doute, le religieux sauf à tomber dans la banalité et de minuscules compensations, a-t-il vitalement besoin du soutien de Dieu et d’une certaine expérimentation de ce soutien, mais un laïc dans la vie qui est la sienne, même s’il peut s’en dispenser comme l’immense majorité des « gens », ne vit pleinement que dans la même dialectique de recherche et de ebsoin de ce soutien. Vraie gloire – au sens évangélique du terme – du religieux, du prêtre plus encore puisqu’il est plus visible personnellement (il y a forcément du collectif chez le religieux : communauté, congrégation) : il ne peut qu’être exemplaire constamment, notamment dans la relation de personne à personne, donc être exemplaire d’intelligence et de dévotion affective et amoureuse. C’est une lourde charge, elle suppose l’aide divine et l’indulgence, le discernement des laïcs, du « monde » : pas toujours acquis mais que notre époque décape, puisque le clergé n’est plus, sauf dans sa hiérarchie, le gratin d’une société ou au moins l’un de ses pouvoirs temporels, concurrent ou allié de l’Etat.

Bref… que tous, ils soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde crois que tu m’as envoyé. Notre unité, notre amour mutuel, possibles seulement en Dieu et ayant pour fin le témoignage pour la puissance de Dieu. Je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée. Jésus ne donne que ce qu’Il reçoit, et Il donne tout, pas seulement sa vie humaine, mais sa divinité-même en nous y associant. Le monde ne t’a pas connu, mais moi je t’ai connu, et ils ont reconnu, eux aussi, que tu m’as envoyé. La clé est donc la foi en une personne et plus encore en son identité confondue avec sa mission (en ce sens, ce qui est demandé à l’homme est analogue dans le christianisme et dans l’Islam : reconnaître l’Envoyé – un de mes travaux est certainement de reprendre cette lecture paisible et chrétienne du Coran, en y cherchant les points de convergence et, bien entendu, en y trouvant un lieu et un instrument de prière, cela je le sais déjà et l’ai éprouvé, Dieu est là, là aussi). Je leur ai fait connaître ton nom et je le ferai connaître encore. Pourtant, l’expérience spirituelle, sauf celle de nos grands devanciers, Moïse et les patriarches, n’est pas la connaissance de Dieu par son Nom, elle est d’abord l’expérience du besoin de Dieu, il est vrai précédée si l’on a eu la grâce d’une foi native dès le berceau ou la très petite enfance, de l’expérience de la présence et de la venue de Dieu, nous visitant au plus intime de nous-mêmes : action de grâces de l’enfant que je fus (et crois rester) après une messe de communion. Expérience paulinienne : courage, le témoignage que tu m’as rendu à Jérusalem, il faut que tu le rendes aussi à Rome. Les géants qui nous ont devancés et nous guident encore, étaient pas à pas menés par Dieu : Paul du chemin le menant à Damas jusqu’à la décapitation après procès à Rome. C’est à cause de notre espérance en la résurrection des morts que je passe en jugement. Astuce inspirée de Paul divisant ses détracteurs, mais réalité fondamentale et juste expression de notre aspiration à tous.


[1] - Actes des Apôtres XXII 30 à XXIII 6 à 11 ; psaume XVI ; évangile selon saint Jean XVII 20 à 26


mercredi 27 mai 2009

j'ai veillé sur eux - textes du jour

Mais avant… prier [1] : gardes mes disciples dans la fidélité à ton nom… quand j’étais avec eux, je les gardais dans la fidélité à ton nom que tu m’as donné. Le nom et Dieu, qu’est-ce que cette fidélité ? Jésus ne développe pas. Comme presque toujours, l’attention est portée sur la relation et non sur l’objet. L’essentiel est que nous sommes gardés dans cette fidélité, gardés par Jésus incarné et intervenant par ses sacrements, la révélation, l’enseignement que nous recevons, gardés par le Père saint lui-même. Je leur ai fait don de ta parole. … Consace-les par la vérité : ta parole est vérité. … Je me consacre moi-même,afin qu’ils soient, eux aussi, consacrés par la vérité. Consacrés ? réservés, dédiés, protégés encore ? l’essentiel est que cela se oproduit, se fait par l’initiative du Christ et selon lui, nous sommes entrainés dans sa destinée, pris dans sa nature, appelés à sa divinité et à ce partage, cette communion en Lui et avec le Père saint. A quoi s’ajoute comme un enveloppement, la hantise du Christ de notre unité, entre nous, pour en fait donner le témoignage de son corps mystique, du corps mystique, un pressentiment, un signe de l’aboutissement et de la vie éternelle. Paul développe : des loups féroces s’introduiront chez vous quand je ne serai plus là. … des discours mensongers pour entraîner les disciples à leur suite. Tous les ferments de division et surtout d’une dissipation de la vérité. Je reste – dans la prière dont aujourd’hui j’ai tant besoin : ma fratrie, celui que nous allons visiter cet après-midi, les vies retenues, les vies données – je reste dans la première méditation, nous sommes gardés : j’ai veillé sur eux.

[1] - Actes des Apôtres XX 28 à 38 ; psaume XLVIII ; évangile selon saint Jean XVII 11 à 19

mardi 26 mai 2009

la vie éternelle, c'est de te connaître - textes du jour

Mardi 26 Mai 2009

Prier… la vie éternelle, c’est de te connaître, toi, le seul Dieu, le vrai Dieu. Et Jean ajoute : et de connaûtre celui que tu as envoyé. Echo de la Genère et définition rétrospective, tardive mais conclusive de l’erreur, dramatique, au sens qu’elle engendra tout, et combien nous la répétons nous-mêmes dans nos vies, l’erreur de vouloir la connaissance, mais une connaissance autre que celle de Dieu, une connaissance de la vie pour elle-même et sans référence, un discernement du bien et du mal (on dirait aujourd’hui des valeurs dont le ressassement – commencé sous Jospin en 1997 de part et d’autre de la frontière droite/gauche –coincide avec une absence totale de définitions, de contenus et de chemins pour aller à quelque chose, à quelque état, à quelque perfectionnement par ces définitions et ces contenus…). De connaissance que Dieu et qu’en Lui, ce qui n’est nullement du fixisme, mais au contraire la totalité de nos capacités lancée à la conquête de l’univers, suivant le commandement de la Genèse. Commandement qui avait précédé l’initiative du péché. La vie éternelle, pas de question à se poser sur ce qu’elle est et sur notre accès personnelle et avec toute la création : elle est connaissance. L’éternité de Dieu, parce qu’Il se connaît fondamentalement, sans doute (questionnement théologique) parce qu’il est Trinité. Donne-moi la gloire que j’avais auprès de toi avant le commencement du monde. La gloire, état et identité, conséquence de la vie éternelle. En vie éternelle, nous sommes en gloire. Cf. la Transfiguration au Mont Thabor. Début de notre participation à la vie divine, à l’éternité : j’ai fait connaître ton nom aux hommes que tu as pris dans le monde pour me les donner. La création, don mutuel, et la connaissance du simple nom de Dieu (le buisson ardent où Dieu donne son nom…) est déjà une introduction à la connaissance et donc à la vie éternelle. Ils sont à toi… je viens vers toi… Langage à deux degrés, le Verbe incarné par qui tout a été fait, mais aussi le crucifié du lendemain de ces paroles. Début des Apôtres sur le chemin de cette connaissance : ils ont vraiment reconnu que je suis venu d’auprès de toi, et ils ont cru que c’est toi qui m’as envoyé. Jean expose la totalité – en termes humains – du mystère, mais il s’y prend d’une manière qu’il faut qualifier de divine avec guillemets : non, pas un exposé de son propre fonds, une synthèse de sa compréhension, non pas un discours comme ceux rapportés par saint Matthieu ou mis dans la bouche du maître. C’est une prière. Jésus récapitule et répète le lien à son Père. La référence est le Père et non lui-même, mais c’est par lui que nous passons à sa suite vers la vie éternelle. Paul, à sa mesure, c’est-à-dire à la nôtre, fait les mêmes adieux et le même bilan : vous ne reverrez plus mon visage…on ne peut pas me reprocher de vous avoir menés à votre perte. Une vie chrétienne, au moment de sa fin, qu’avons-nous fait de nous-mêmes, nous sommes-nous laissés aller à notre perte ? qui le sait, qui peut le dire ? [1]

[1] - Actes des Apôtres XX 17 à 27 ; psaume XLVIII ; évangile selon saint Jean XVII 1 à 11

lundi 25 mai 2009

vous me laisserez seul - textes du jour

Lundi 25 Mai 2009


Seuls devant nos amours, souffre-t-on autrement que par amour ? amour non partagé (non réciproque), fait et expérience de tant d’adolescence prolongée ou seulement biologique ? on souffre, surtout, quels que soit son équilibre, ses garde-fous et sa rationnalité, sa prière-même, de ce que l’on reçoit en non-amour de la part de ceux que l’on aime de vie ou de sang. Je le vis chroniquement, être compris et identifié, sinon apprécié voire protégé, tel que l’on est. Témoignages de deux religieux que j’aime, et discrets. Chacun battu froid et incompris, ou de sa congrégation ou de ses supérieurs. Persévérer pourtant. L’humanité est en auto-gestion tant qu’elle ne sera pas arrivé au repos universel en Dieu et en vie éternelle, nos plus grands échecs mais aussi nos plus grandes réussites : par rapport à l’amour. L’Ecriture, les évangiles, l’Islam par les bribes que j’en reçois, le disent beaucoup, mais votre vie quotidienne nous le démontre aussi. Tellement. . . . Prier [1] Voici que tu parles ouvertement, sans employer de paraboles … C’est maintenant que vous croyez ! L’heure vient – et même elle est venue – où vous serez dispersé chacun de son côté, et vous me laisserez seul. Exceptionnalité de tels dialogues et d’un tel message. Beaucoup, naguère, aujourd’hui, demain, révèlent et exposent : la réalité, la voie, les autres, eux-mêmes, et parfois fort bien. Mais être à la fois le révélateur et le révélé, donner la transcendance et vivre et faire vivre l’imminence de l’atroce, et enfin et surtout pouvoir prophétiser une résurrection, la sienne. Avec le nœud de l’écriture chrétienne, on ne peut dire judéo-chrétienne tant que les Juifs ne lisent pas l’Ancien Testament comme l’annonce d’une incarnation et d’un rédemption, qui n’est plus à attendre, mais qui a déjà eu lieu, qui est déjà effective, avec le nœud de l’Ecriture qui est que le Nouveau Testament est aussi bien un accomplissement de l’Ancien, que la nécessité rétrospective de cet Ancien. L’Ancien Testament n’annonce pas le Nouveau. D’une certaine manière et en logique spirituelle, l’Ancien a été précédé par le Nouveau, il n’aurait sans cela pu l’annoncer et le pressentir. Nous avons la même inversion du temps dans la logique de notre vie, celle-ci tout entière est aspiré par notre mort à venir, c’est-à-dire par notre passage ou notre retour à l’éternité, à la Genèse comme à l’Apocalypse. Dans le monde, vous trouverez la détresse, mais ayez confiance. Moi, je suis vainqueur du monde. Jésus ne prêche pas du compliqué – c’est nous, c’est moi ce matin, tout de suite, qui en fabriquons par des expressions maladroites pour de très fortes sensations – Jésus prêche un mystère, il nous en approche, la révélation est là. Mais elle ne nous est pas donnée sous une forme insaisissable, elle ne l’est plus en paraboles, elle nous est donnée de personne à personne. Jésus nous prend avec lui, en compagnie : vous me laisserez seul… vous trouverez la détresse. Paul, lui, par grâce – il ne cesse de le répéter, conscient aussi bien d’être Apôtre au même titre que les Douze, que d’être un avorton – Paul, lui, a compris, reçu. Il s’efforçait de convaincre en parlant avec assurance du royaume de Dieu, et en Europe, nous venons de lui…


[1] - Actes des Apôtres XIX 1 à 8 ; psaume LXVIII ; évangile selon saint Jean XVI 29 à 33

dimanche 24 mai 2009

vous me laisserez seul - textes du jour

Lundi 25 Mai 2009
Seuls devant nos amours, souffre-t-on autrement que par amour ? amour non partagé (non réciproque), fait et expérience de tant d’adolescence prolongée ou seulement biologique ? on souffre, surtout, quels que soit son équilibre, ses garde-fous et sa rationnalité, sa prière-même, de ce que l’on reçoit en non-amour de la part de ceux que l’on aime de vie ou de sang. Je le vis chroniquement, être compris et identifié, sinon apprécié voire protégé, tel que l’on est. Témoignages de deux religieux que j’aime, et discrets. Chacun battu froid et incompris, ou de sa congrégation ou de ses supérieurs. Persévérer pourtant. L’humanité est en auto-gestion tant qu’elle ne sera pas arrivé au repos universel en Dieu et en vie éternelle, nos plus grands échecs mais aussi nos plus grandes réussites : par rapport à l’amour. L’Ecriture, les évangiles, l’Islam par les bribes que j’en reçois, le disent beaucoup, mais notre vie quotidienne nous le démontre aussi. Tellement. . . . Prier [1] Voici que tu parles ouvertement, sans employer de paraboles … C’est maintenant que vous croyez ! L’heure vient – et même elle est venue – où vous serez dispersé chacun de son côté, et vous me laisserez seul. Exceptionnalité de tels dialogues et d’un tel message. Beaucoup, naguère, aujourd’hui, demain, révèlent et exposent : la réalité, la voie, les autres, eux-mêmes, et parfois fort bien. Mais être à la fois le révélateur et le révélé, donner la transcendance et vivre et faire vivre l’imminence de l’atroce, et enfin et surtout pouvoir prophétiser une résurrection, la sienne. Avec le nœud de l’écriture chrétienne, on ne peut dire judéo-chrétienne tant que les Juifs ne lisent pas l’Ancien Testament comme l’annonce d’une incarnation et d’un rédemption, qui n’est plus à attendre, mais qui a déjà eu lieu, qui est déjà effective, avec le nœud de l’Ecriture qui est que le Nouveau Testament est aussi bien un accomplissement de l’Ancien, que la nécessité rétrospective de cet Ancien. L’Ancien Testament n’annonce pas le Nouveau. D’une certaine manière et en logique spirituelle, l’Ancien a été précédé par le Nouveau, il n’aurait sans cela pu l’annoncer et le pressentir. Nous avons la même inversion du temps dans la logique de notre vie, celle-ci tout entière est aspiré par notre mort à venir, c’est-à-dire par notre passage ou notre retour à l’éternité, à la Genèse comme à l’Apocalypse. Dans le monde, vous trouverez la détresse, mais ayez confiance. Moi, je suis vainqueur du monde. Jésus ne prêche pas du compliqué – c’est nous, c’est moi ce matin, tout de suite, qui en fabriquons par des expressions maladroites pour de très fortes sensations – Jésus prêche un mystère, il nous en approche, la révélation est là. Mais elle ne nous est pas donnée sous une forme insaisissable, elle ne l’est plus en paraboles, elle nous est donnée de personne à personne. Jésus nous prend avec lui, en compagnie : vous me laisserez seul… vous trouverez la détresse. Paul, lui, par grâce – il ne cesse de le répéter, conscient aussi bien d’être Apôtre au même titre que les Douze, que d’être un avorton – Paul, lui, a compris, reçu. Il s’efforçait de convaincre en parlant avec assurance du royaume de Dieu, et en Europe, nous venons de lui…


[1] - Actes des Apôtres XIX 1 à 8 ; psaume LXVIII ; évangile selon saint Jean XVI 29 à 33

qu'ils en soient comblés - textes du jour

samedi 23 mai 2009

qu'ils en soient comblés - textes du jour

Dimanche 24 Mai 2009
Ecrire… recevoir, Mauritanie, famille, actualité politique, notre passé, le peu que je touche de ce qui est la réalité totale : le chemin du spirituel, l’irradiation de nos chairs et de nos psychologies par le mental, par la lumière divine, par cette langue qui se murmure seulement et qui se voit autant qu’elle s’entend dans le regard des autres, dans les événements, dans le silence de toute joie, car la souffrance recroqueville mais fait passer, tandis que la joie est une conclusion après l’étreinte, la visitation d’une vérité. De notre consentement à Dieu, l’inconnaissable. [1] En communion avec tous. Ils ne sont pas du monde, comme je ne suis pas du monde. Comment l’entendre, sinon qu’immergés en Dieu, dans son accueil, nous sommes à l’autre versant, celui d’une compréhension et d’une vie plus complète ? ou bien le génitif indique-t-il une autre appartenance ? une émancipation ? pour eux, je me consacre moi-même, afin qu’ils soient eux aussi consacré par la vérité. Vérité, connaissance amoureuse, tn nom que tu m’as donné en partage. Textes issus aussi d’un langage et d’un esprit datés selon une civilisation dont nous venons mais que nous avons enrichie (ou pervertie), qui a continué, loi du développement. Dieu-même l’accepte puisqu’Il s’est incarné et a vêcu un moment d’histoire, périssable, ineffaçable. Les formes de l’éternité dans le temps, de la vérité dans le relatif et le précaire. Dieu est amour : celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu, et Dieu en lui. Compagnonnage d’Adam et d’Eve selon la Genèse, des disciples du vivant terrestre et incarné du Christ, vivre avec Dieu, quoique mystérieusement : avec, se comprend et se vit. Mais en. Nous n’en avons qu’une approximation, notre gestation in utero. Et pourtant cette image n’est pas exacte. Nous reconnaissons que nous demeurons en lui, et lui en nous, à ce qu’il nous donne part à son Esprit. Expérience, dite nulle part ailleurs dans l’Ecriture, que vit Jean, secret sans doute de sa communion avec le Verbe incarné. Garde mes disciples dans la fidélité à ton nom que tu m’as donné en partage. Amour du Christ pour les siens qui ne sont pas seulement les instruments choisis pour la propagation d’un message testamentaire après lui, mais vraiment des hommes qu’il aime humainement, dont il se soucie, mais qu’il veut élever divinement, avec pour signe : qu’ils soient un, comme nous-mêmes. L’unité suprême et totale de toute la création en elle-même et en Dieu, son créateur. Election de Matthias. Leçon de collégialité et surtout d’Esprit saint. De foi, très pratiquement vêcue. C’est Pierre qui provoque l’élection, Luc note que l’on est environ cent vingt. Parallèle si évocateur et profond qu’Isorni fait entre les deux destins de Pierre et de Judas, destins si inégaux, alors que la vérité d’âme mettrait sans doute Judas bien au-dessus de Pierre l’enthousiaste et le spontané dans l’offrande de soi et dans le reniement, triple [2]. Dieu son cœur et sa main, nous en Lui. Nous de Lui, avec tous. Vœu suprême du Christ, au moment d’entrer dans l’atroce de la Passion : et maintenant que je viens à toi, je parle, ainsi en ce monde, pour qu’ils aient en eux ma joie et qu’ils en soient comblés. Un Christ plus incarné que partout ailleurs dans l’évangile, et plus divin en même temps, seul souci, seul vœu, seul souhait, notre équilibre intime, notre satiété, nous qui serons absents des procès et du calvaire, rejoints fraternellement et mystérieusement – notre mystère personnel et celui de notre chemin, de nos voies et moyens à chacun – rejoints sur ces routes qui quittaient l’épicentre au soir de Pâques, dans l’ignorance du fait nouveau et majeur : la Résurrection du Dieu supplicié et mené à bout.


[1] - Actes des Apôtres I 15 à 27 passim ; psaume CIII ; 1ère lettre de Jean IV 11 à 16 ; évangile selon saint Jean XVII 11 à 19

[2] - Jacques Isorni, Le vrai procès de Jésus (Flammarion . Février 1967 . 201 pages) pp. 31 à 45


parce que vraiment vous m'aimez - textes du jour

Samedi 23 Mai 2009


Prier… personnage d’Apollos, prédicateur pré-chrétien sans mandat que pourtant les compagnons de Paul accueillent et recommandent, et qui continue. Et personnage du Christ. Deux enseignants. Le maître, souvent hermétique : j’ai employé des paraboles pour vous parler de tout cela. L’heure vient où, sans employer de paraboles, je vous annoncerai ouvertement tout ce qui concerne le Père. L’essentiel de l’enseignement du Christ, c’est le Père et pour nous y faire accéder, le modèle et le chemin sont sa propre relation à ce Dieu-Père : le Père lui-même vous aime, parce que vraiment vous m’aimez. Apollos, lui, annonçait et enseignait avec exactitude ce qui concerne Jésus. Problème (Da Vinci Code…) il est de l’école de Jean Baptiste et n’a pas reçu le « bon » baptême. Il se laisse convaincre, reçoit l’autre baptême et continue. Il rendit de grands services aux croyants, par la grâce de Dieu ; en effet, il réfutait vigoureusement les Juifs en public, en démontrant par les Ecritures que Jésus est le Messie. Paradoxe, les évangiles ne présentent les attitudes, les émotions, la psychologie du Christ que relativement à ceux qu’il enseigne ou apostrophe : sentiments de pitié, de colère, d’étonnement, d’amour, ou dans le pressentiment et l’annonce de sa Passion. Tandis que les Actes insistent sur l’enthousiasme d’Apollos, éloquent, possédant bien les Ecritures. Mais au maître comme au disciple « hors organigramme », les textes donnent le même ressort : la grâce de Dieu, l’habitation divine. [1]


[1] - Actes des Apôtres XVIII 23 à 28 ; psaume XLVII ; évangile selon saint Jean XVI 23 à 28

vendredi 22 mai 2009

vous n'aurez plus à m'interroger - textes du jour

Vendredi 22 Mai 2009

Prier… [1] je vous reverrai et votre cœur se réjouira ; et votre joie, personne ne vous l’enlèverai. En ce jour-là, vous n’aurez plus à m’interroger. Notre vie éternelle est de cet ordre, la quiétude, la connaissance, la joie, la commune présence. Vous serez dans la peine mais votre peine se changera en joie. Comparaison avec l’enfantement. Certitude, un moment, un passage d’un état à un autre. Nos sensibilités « prises en compte », joie et paix, thèmes récurrents des évangiles, ce que nous éprouvons humainement. Paul se trouve, à Corinthe, dans la situation procédurière de Jésus, mais au contraire de Pilate, Gallion se déclare incompétent et ce sont les délateurs qui s’empoignent. Destinée humaine, le spirituel, la révélation, les éphémérides, les tribulations, le tout ensemble. Paul enseignant et Jésus affirmant que finalement il n’y aura plus matière à question et interrogation. Tout aboutit et a sa fécondité. Prier devant ces textes sans vraiment y entrer, pourquoi : un exemple de vie humaie, consacrée il est vrai à une mission : Paul. Assurance que donne Jésus, on dirait aujourd’hui, après la pluie, le bon temps. Mais il y a autre chose, la relation entre Lui et nous, et vêcue de notre point de vue et dans notre situation. Jésus à l’instant de Sa passion se place du point de vue de ceux qui vont le lâcher, qui sont comme ils sont, comme nous sommes. Vous serez dans la peine, mais votre peine se changera en joie.

[1] - Actes des Apôtres XVIII 9 à 18 ; psaume XLVII ; évangile selon saint Jean XVI 20 à 23

jeudi 21 mai 2009

évangile + méditation + circonstance + expérience

Jeudi de l'Ascension - 21 Mai 2009 ... suite


La messe laborieusement à Damgan, tandis que ma chère femme qui nous y a déposés, notre fille et moi, va aux courses alimentaires (viande des chiens extrêmement chère, « comment les gens font-ils ?»).
L’évangile de Marc, rappelle notre célébrant, se concluait originellement par la constatation du tombeau vide et le mutisme : Elles sortirent et s’enfuirent du tombeau, parce qu’elles étaient toutes tremblantes et hors d’elles-mêmes. Et elles ne dirent rien à personne, car elles avaient peur… revenu à la Bible de Jérusalem, je constate la variété des versions données pour combler ce qui dût être une lacune originelle, un texte de Marc lui-même, perdu et dont aucune plume n’a su restituer ce qui avait été l’inspiration du disciple de Pierre, ou la dictée de celui-ci. Versions donnant dans ce style des apocryphes, aisément reconnaissable en ce qu’il est toujours plus compliqué que celui des écrits canoniques. Ce que nous lisons ce matin est attesté par Irénée de Lyon au IIème siècle et Tatien (que j’ignore), pour un critique, la page qui a autorité canonique est « une authentique relique de la première génération chrétienne ». Je l’aime beaucoup car elle concerne tout le vivant, toute la création, l’inanimé-même selon une décisive et très fondatrice intuition de l’Eglise originelle : nos chers animaux donc. Proclamez l’évangile à toute la création. François d’Assise donc… André Chouraqui, qui a traduit le Coran et produit un magistra Moïse rend, par sa manière, aux textes évangéliques une âpreté et parfois un hermétisme, quoique le style soit du coup bien plus direct, très proche du livre saint de l’Islam (l’appellation d’adhérent pour disciple…), ne prend pas position. J’y apprends, à l’instant, que Marc signifie en grec : marteau. Cette irritante manière actuelle de présenter le dire d’un intervenant : il a martelé ceci ou cela. On y est dans l’évangile… traductions plus fortes. Clamez l’annonce à toute la création. … Ils sortent et clament en tout lieu… Ceux qui l’avaient vu réveillé… La pierre tombale : oui, elle était immense. … Il s’est réveillé, il n’est pas ici… Ceux qui l’avaient vu réveillé, ils n’avaient pas adhéré. Et finalement : l’Adôn Iéshoua est enlevé au ciel. Le présent narratif, intensité du mouvement. C’est l’homme-Jésus qui est enlevé.

Le texte, la « fête » d’aujourd’hui, la proposition de méditation. L’universalité du message évangélique, du salut. Intuition de l’Eglise originelle, fidélité à son fondateur, insistance et comportement des disciples, des Apôtres. On y va, on ne fait que plus que çà. Un message, une révélation dont le ressort est en germe dans l’Ancien Testament, le petit reste certes, donc Israël des Hébreux, mais l’envoi au plus loin d’Abraham, de Jonas et sans cesse Jésus y revient, Pierre le justifie et Paul le pratique. Le message juif à l’origine éclate dans tout le paganisme indo-européen de l’époque. Double leçon : l’Israël moderne, le judaïsme depuis le Christ, enfermés en eux-mêmes ? rétrécis ? n’ayant pas su accompagner l’universel ? ce serait vrai théologiquement ? je n’en sais rien, mais c’est évidemment aussi vrai que faux aujourd’hui, humainement. En politique, c’est l’enfermement de la politique de l’Etat actuel d’Israël jusqu’au refus, enfin avoué, de tout Etat palestinien. Mais démographiquement et culturellement, c’est une expansion extraordinaire et une influence souvent décisive dans la vie culturelle, politique, économique et sociale des grandes nations d’origine gréco-romaine et européenne. L’Eglise elle-même, la catholique-romaine ? s’est-elle elle aussi enfermée ? Elle en donne toutes les apparences ces années-ci. La pléiade des théologiens de l’ouverture, du dialogue, de la considération pour toute morale et pour toute voie spirituelle, religieuse, révélée ou seulement sapientiale n’a pas produit une génération de successeurs, du moins à ma connaissance. On ratiocine les récollections, on revient à des directions spirituelles aujourd’hui ressenties comme un abus d’une profession qui a supplanté un des talents de l’ancien clergé : psychothérapie et conduite de la vie. On s’est alarmé, projection des courbes démographiques, de la crise des vocations religieuses ou sacerdotales, on n’a pas vu qu’elle n’était que la conséquence ou l’annonce de la chute vertigineuse de la présence dominicale à l’église, en très peu d’années, vers les années 1970 – il semble que cela se soit mesuré dans un rapport de 10 à 1 pour beaucoup de paroisses en Bretagne en 1972-1973. Universelle ? d’esprit ? d’élan vers autrui ? Nous avons certainement à repartir sous de tout autres formes, dans l’Eglise d’Europe occidentale, et d’abord à connaître les autres chrétientés : Amérique latine, Afrique, Inde et Extrême-Orient, et à apprendre d’elles. Le gouvernement de l’Eglise et les plans missionnaires, les fondations, selon les Actes des Apôtres : nous en sommes si loin. Ce qui est vrai pour nous est éprouvé par certains musulmans de mes amis, proches. Ils attendent une résurrection de la théologie musulmane qui, accessoirement, aurait raison des intégrismes, des prétextes terroristes si propices aux simplismes des « Occidentaux », et qui surtout refonderait la communauté des croyants et la société politique. Les notions d’Etat, de démocratie, les grandes références dont a besoin le réformisme. Tant en Islam l’attendent alors que les évolutions sont désastreuses vers des systèmes d’hérédité politique ou d’intolérance à la libération féminine. Tranquillité de l’universalité quand elle a son fondement.

Méditation ainsi pendant l’homélie et la suite de la messe : l’Ascension. Maguerite ; on ne fait pas d’église aujourd’hui ? sa question d’agenda et évidemment pour ne pas sy rendre. C’était un samedi, et de fait nous n’allâmes qu’aux agrès et à la plage voisine. Maintenant, son refus d’entrer, malgré ma prière et aussi ma crainte d’un enlèvement, la parabole du « petit chaperon rouge ». Directement, la question : pourquoi cela ne l’attire pas ? pourquoi son refus ? elle aime chanter mais dit que les chants lui cassent les oreilles, versatilité et contradiction que nous avons d’un enfant de quatre ans ou quatre ans et demi, mais… de fait. Elle aurait quelque chose à faire ou serait employée manifestement : les aubes, le service de l’autel, la chorale ? je ne sais et nous n’en aurons sans doute pas l’expérience. Nos églises sont vides d’enfants, sauf en périodes de vacances avec les touristes… Tolérance, ne pas m’énerver, la caresser au front, aux cheveux, lui ménager le passage dans les bancs. Les voisins sont, eux aussi, tolérants. La leçon va plus loin, vie de couple, éducation des enfants certes, mais en couple, la relation avec autrui. L’amour est tolérance. La perfection, le bonheur ne sont pas immédiats, ils sont conséquences, ils sont instants. La perfection, je la rencontre – tardivement dans une vie tout entière résumable par la posture de l’attente, attente indistincte de tout – je la rencontre, je l’ai rencontrée dans l’imperfection, après avoir souvent vu l’imperfection surgir de la perfection. Parabole insistante de la beauté, la beauté toujours évanescente quand je la crois objective (beauté féminine plus précaire que la beauté enfantine, plus précaire d’un instant à l’autre, apparemment plus solide à l’échelle de quelques années, puis tout est rattrapé par la fatigue quotidienne et la sculpture, l’affaissement des années). C’est par surprise – combien de fois l’ai-je vêcu depuis notre mariage – surprise qui provoque notre émerveillement et notre action de grâces, que nous recevons la perception de la beauté de qui nous aimons, ou que nous ressentons l’amour et la sollicitude qu’autrui a pour nous. La beauté, selon l’ancienne approche, continue de se rencontrer, elle ne blesse plus, le démon de l’envie et de la prédation a été dompté par la nouvelle approche, par le mariage, la paternité, la vie.

il était d'abord descendu - textes du jour

Jeudi de l'Ascension - 21 Mai 2009


Prier…[1] début des actes et conclusion d’un évangile. Récit de ce que l’on a appelé l’Ascension. Solution à trouver : la vie éternelle, la chair, le corps, celui de Jésus, celui de Marie. Ascension, Assomption. Du « point de vue » de l’incroyance, ce sont des trouvailles et des mythes, la résurrection « le troisième jour » ayant posé déjà une première fois le problème du corps. Problème enseveli dans le temps deux mille ans après, tombeau ou pas, vide de toute momie si c’est bien le tombeau (le Saint-Sépulcre auprès duquel se recueillir), mais problème certain pour les premiers croyants. Or, ceux-ci ne sont pas du tout dans la problématique du corps dont il faut expliquer l’absence, ou de la personnalité extraordinaire qui continue – par l’Esprit-Saint – de les inspirer jusqu’au martyre et d’ici cette terrible échéance leur donne un tel charisme. Ils enregistrent un fait, ils ont reçu un récit de ceux qui ont vêcu ce « départ » du Christ. Pour Marc, c’est l’envoi en mission assorti de pouvoirs extraordinaires. Très accessoirement : le Seigneur, après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel et s’assit à la droite de Dieu. Elie et Enoch, selon l’Ancien Testament, ont eu ce sort avant Jésus. Ce qui distingue le Christ, c’est la permanence de sa présence et de sa puissance, après sa disparition physique : le Seigneur travaillait avec eux et confirmait la Parole par les signes qui l’accompagnaient. Pour Paul, présence et puissance se manifestent par excellence dans la résurrection : c’est la force même, le pouvoir, la vigueur, qu’il a mis en œuvre dans le Christ quand il l’a ressuscité d’entre les morts et qu’il l’a fait asseoir à sa droite dans les cieux. Docteur dans les écritures juives, dans l’Ancien Testament, « l’Apôtre des gentils » glose sur l’ascension-même : que veut dire, ‘il est monté’ – cela veut dire qu’il était d’abord descendu. Bon sens et inspiration, lien entre l’incarnation, la résurrection, le retour aux côtés du Père. L’enjeu : nous grandirons dans le Christ pour nous élever en tout jusqu’à lui, car il est la tête… Le corps se construit dans l’amour… La tête de l’Eglise qui est son corps, et l’Eglise est l’accomplissement total du Christ, lui que Dieu comble totalement de sa plénitude. Ainsi, le mystère et le fait de l’Ascension – son récit attesté aujourd’hui – initient le mystère et la réalité du Corps mystique, autre façon de dire et pressentir notre participation à la vie divine et notre accès à la vie éternelle, c’est-à-dire encore à la plénitude de la rédemption. Ils le virent s’élever et disparaître à leurs yeux dans une nuée. Et Luc conclut appelant un autre mystère – car notre foi n’est jamais conclusive, même et surtout en termes de révélation – Jésus, qui a été enlevé du milieu de vous, reviendra de la même manière que vous l’avez vu s’en aller vers le ciel.


[1] - début des Actes des Apôtres I 1 à 11 ; psaume XLVII ; Paul aux Ephésiens IV 1 à 13 ou I 17 à 23 ; fin de l’évangile selon saint Marc XVI 15 à 20

mercredi 20 mai 2009

quand il viendra, lui - textes du jour

Mercredi 20 Mai 2009

Prier… [1] porter ceux qui me portent, communier et partager d’âme, de cœur, d’action de grâces mais aussi de sollicitude et d’anxiété devant nos faiblesses, nos limites. Qu’aujourd’hui la suite pour chacun, chacune soit lumineuse et chaleureuse. Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous guidera vers la vérité tout entière. Qui n’est pas connaissance, mais totalité, qui n’est pas de l’ordre de la préhension, de l’appréhension, de la prédation (la Genèse), et que nous recevons en adultes. De l’Esprit Saint, nous savons ce qu’Il nous donne à expérimenter de Lui, mais surtout nous savons ce que Jésus nous en dit à longueur des évangiles. Jésus rapportant ce qu’Il sait et voit du Père, l’Esprit Saint intense témoin de l’incarnation et du ministère public du Christ. L’Esprit Saint, notre mémoire, notre disponibilité à Dieu, à Lui. J’aurais encore beaucoup de choses à vous dire, mais pour l’instant vous n’avez pas la force de les porter. Toute l’histoire de nos vies individuelles, toute celle de l’Eglise, celle de l’humanité, sont dites : là. Il faut tellement de temps, c’est-à-dire de disponibilité et d’ouverture de nous-mêmes, pour tout accueillir. La vie est une entrée dans la réalité, la totalité de la réalité, et non pas ce que nous percevons, raisonnons ou supposons. Etre dans la totalité de la réalité, c’est participer à la vie divine, à la création continue, à l’éternité, y être et en être. Il n’a besoin de rien, lui qui donne à tous la vie, le souffle et tout le reste. Discours de Paul autant à l’incroyance qu’à la religiosité, toujours actuel, mais seulement introductif. Et la butée de tant devant la mort. Histoire dans une vie de la perception de la mort. Notre petite fille et nos chiens. Avec cette formidable logique qu’à mesure qu’elle grandit, qu’elle deviendra « maman », nous, moi, nous deviendrons petits et elle nous cherchera des amis. A d’autres instants, elle ne veut pas grandir, ni devenir, ni se marier, mais rester une petite fille. Elle sait dire ce qu’on lui dit, un tel est au ciel. Maurice Couve de Murville à l’article de la mort, mais en revenant pour quelques mois : vous pensiez que j’allais déjà au ciel. La maturité est notre enfance, c’est-à-dire notre décapement. Il y faut une grande confiance, mais en qui ? Prier ce qui, qui nous a dit Son nom et montré Sa présence effective et salvatrice.

[1] - Actes des Apôtres XVII 15 à 22 & XVIII 1 ; psaume CXLVIII ;évangile selon saint Jean XVI 12 à 15

mardi 19 mai 2009

il laissa déborder sa joie de croire en Dieu - textes du jour

Mardi 19 Mai 2009

Prier… c’est votre intérêt que je m’en aille, car, si je ne m’en vais pas, le Défenseur ne viendra pas à vous., mais si je pars, je vous l’enverrai. Je ne sais si ce texte – exposant comme jamais, me semble-t-il – la relation entre l’Incarnation du Fils et la présence active du Saint-Esprit, a été très commenté. Il est mystérieux, une présence conditionnée par un départ, comme si l’un remplace l’autre ? La révélation que retient l’évangéliste a aussi un aspect procédural. Le péché-responsabilité, concept qui nous est familier, si je puis écrire, le cède là à un péché en tant qu’état du monde. Le Défenseur, notre avocat, l’Esprit-Saint, intervient pour le dénoncer. Il y a aussi la mise en scène du prince de ce monde. Textes difficiles, l’érudition les éclaircit-elle ? la prière, sûrement. Apparemment plus aisé, ce que les textes nous donnent des réactions des disciples, des premiers chrétiens : parce que je vous ai parlé ainsi, votre cœur est plein de tristesse… il laissa déborder sa joie de croire en Dieu. La plus lente des conversions est bien celle des disciples, des Douze… il leur faut les trois ans de ministère public et tout le drame de la Passion et de la Résurrection, tandis que le gardien de prison, à la libération miraculeuse de Paul et Silas, demande aussitôt le baptême. Libération d’ailleurs de tous les détenus, baptême du gardien avec tous les siens. Complexité apparente du dogme, des textes, combien y en a-t-il pour les contemporains, le discours sur le pain de vie, la chair en nourriture, le scandale de la croix ! alors nos pauvres impuissances d’intelligence… début de réponse, c’est l’Esprit Saint qui précisément nous donnera ces lumières. Il montrera où est le bon droit… il montrera où est la condamnation… [1] Comprendre, vivre.

[1] - Actes des Apôtres XVI 22 à 34 ; psaume CXXXVIII ; évangile selon saint Jean XVI 5 à 11

lundi 18 mai 2009

je ne vous l'ai pas dit dès le commencement - textes du jour

Lundi 18 Mai 2009


Prier… [1] l’âme vide et en attente, fatigue indistincte, état général de presque nous tous à un moment ou à un autre. Moment propice. Je ne vous l’ai pas dit dès le commencement parce que j’étais avec vous. Toute parole du Christ est pré-méditée, toute parole du Christ est nécessaire, la révélation se fait davantage par notre compréhension rétrospective que par un quelconque verbatim strictement contemporain de ce qui fut dit. Rôle de la mémoire dont nous savons d’expérience qu’elle n’est pas notre personnalité, mais qu’elle est constitue l’outil d’identité et d’expression décisif. Sans mémoire, nous gardons nos réflexes et notre authenticité, notre continuité n’est pas volontaire mais vérité, réalité. Il nous manque cependant quelque chose qui est bien proche de la vie, qui jouxte notre liberté, disposer d’une connaissance de soi et du stock que nous a apporté l’existence. L’Histoire Sainte, les Evangiles sont ce stock commun à l’humanité. Pour l’heure, Jésus prédit à ses disciples leur propre massacre… l’heure vient où tous ceux qui vous tueront s’imagineront offrir ainsi un sacrifice à Dieu. Mais avant cette échéance, terrible, il y a la propagation de la foi. A Philippes – que revenant de Thassos, j’ai eu le bonheur de visiter plusieurs fois, les herbes et les arbres de la Grèce du nord entre Thessalonique et la frontière turque y dominent aujourd’hui, mais il reste quelque chose d’ambiant, oui, la mémoire – à Philippes, Lydia a la pose de Marie, sœur de Marthe, à Béthanie. Tout le monde est assis, les nouveaux venus et ce groupe de femmes. Elle nous écoutait, car le Seigneur lui avait ouvert l’esprit pour la rendre attentive à ce que disait Paul. La mémoire, c’est l’Esprit Saint, l’ouverture, c’est l’Esprit Saint. Et humainement, c’est l’hospitalité, tout accueil. C’est la fierté de ses fidèles.


[1] - Actes des Apôtres XVI 11 à 15 ; psaume CXLIX ; évangile selon saint Jean XV 26 à XVI 4

dimanche 17 mai 2009

Benoît XVI en Palestine - mon opinion : respect et affection

l'amour vient de Dieu - textes du jour

Dimanche 17 Mai 2009

Prier… [1] voilà à quoi se reconnaît l’amour : ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, c’est lui qui nous a aimés, et il a envoyé son Fils. Ce n’est pas un sentiment, c’est une initiative, qui a sa manifestation. L’amour est de l’ordre de la preuve, il produit un comportement, bien davantage que des inclinations. Connaissance et amour vont de pair, ce n’est pas la connaissance qui fait l’amour mais l’amour la connaissance. Tout l’inverse donc de ce qu’au seuil de notre vie et de chacune de nos expériences affectives, « amoureuses », nous croyons : l’amour passion, l’amour penchant, l’amour prédateur. A vrai, dire le jeune enfant – placé en modèle au milieu de ses disciples par le Christ – n’a pas ces déformations. Pour lui, l’amour est autant une nécessité (dont heureusement dans la plupart des cas il n’est pas privé) et il est un fait. Notre petite fille nous l’apprend chaque jour depuis sa conception. Mais il n’est pas un dû : elle-même nous répudie plusieurs fois par jour pour obtenir de nous ce à quoi nous ne consentons pas. L’amour, bras de levier. Et nous répliquons en termes de liberté. Nous l’aimons et nous souhaitons que… pour son bien… etc…Tous ceux qui aiment sont enfants de Dieu, et ils connaissent Dieu. Nous savons et expérimentons chaque fois que la réponse de notre fille est libre. Notre réponse à Dieu est libre. O beauté des croyants, ô beauté de ceux et celles qui cherchent, ô beauté de toute personne qui a des convictions et s’y conforment, pas les convictions du réalisme et de l’arrivisme, toutes de cynisme et d’une courte observation du monde, mais la conviction que justice, bonté et vérité sont l’équilibre intime et ultime de la création et de chacun de nous. La vraie connaissance est là, vrai fruit : je vous appelle mes amis car tout ce que j’ai appris de mon père, je vous l’ai fait connaître. Nous sommes mûs par deux mouvements qui ne nous appartiennent pas mais nous font être pleinement, être libres et vivants. L’amour vient de Dieu… Pierre parlait encore quand l’Esprit Saint s’empara de tous ceux qui écoutaient la parole. Ainsi soit-il aujourd’hui et demain pour moi et pour tous.

[1] - Actes des Apôtres X 25 à 48 ; psaume XCVIII ; 1ère lettre de Jean IV 7 à 10 ; évangile selon saint Jean XV 9 à 17

samedi 16 mai 2009

l'Esprit de Jésus s'y opposa - textes du jour

Samedi 16 Mai 2009

Prier… [1] nous étions certains que Dieu venait de nous appeler… La vocation de Paul à passer en Europe, un monde tout autre que celui auquel en France nous sommes habitués. Le centre est alors Jérusalem et les païens sont nos ancêtres, ce sont les Européens. Un Paul à l’aise dans un ministère qu’il reçoit de l’Esprit-Saint (le texte dit exceptionnellement : l’Esprit de Jésus) mais s’insérant dans une pastorale décidée collégialement : dans les villes où Paul et ses compagnons passaient, ils transmettaient les décisions prises par les Apôtres et les Anciens de Jérusalem, pour qu’elles entrent vigueur. Depuis longtemps je suis frappé par la faute piste du dolorisme : la souffrance (reçue des autres, croyons-nous), la haine (des autres contre nous) nous « configurent » au Christ. Mais presque toujours, nous sommes, je suis détestés pour moi-même, nullement pour le Christ que je ne représente pas, et je souffre de mes inconséquences ou d’une société sans référence. Les paroles de Jésus pour ses seuls Apôtres ? si le monde a de la haine contre vous, sachez qu’il en a d’abord eu contre moi. … Vous n’appartenez pas au monde, puisque je vous ai choisis en vous prenant dans le monde ; voilà pourquoi le monde a de la haine contre vous. C’est Jésus qui nous assimile à lui, et non nous-mêmes de par notre propre mouvement, celui de nos « mérites », nos fruits (la parabole de la vigne) que relativement à Lui. Le serviteur n’est pas plus grand que le maître, mais selon l’adoption divine, selon la création en fait, il n’est pas moindre. Si l’on a observé ma parole, on observera la vôtre. Que nous soyons les instruments, les uns vis-à-vis des autres, de Dieu et de sa prédilection, voilà dont je suis sûr. Et la foi d’un incroyant (ce fut le titre d’un livre marquant de Françis Jeanson en 1959-1960) est parfois plus contagieuse pour ranimer les gens censément de foi que bien des proses et des apologétiques. Expérience de Dieu par sa résistance à nos projets : le Saint-Esprit les avait empêchés d’annoncer la Parole en Asie proconsulaire. Arrivés en Mysie, ils essayèrent d’atteindre la Bithynie, mais l’Esprit de Jésus s’y opposa. Et toujours le large : ils rejoignirent la côte…

[1] - Actes des Apôtres XVI 1 à 10 ; psaume C ; évangile selon saint Jean XV 18 à 21

vendredi 15 mai 2009

le serviteur ignore, je vous appelle mes amis - textes du jour

Vendredi 15 Mai 2009


Prier… je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ignore ce que veut faire son maître ; maintenant, je vous appelle mes amis, car tout ce que j’ai appris de mon Père, je vous l’ai fait connaître. L’envie de connaissance qui pollua le régime paradisiaque d’intimité avec Dieu et de collaboration à son œuvre de création est exaucée [1], mais libéralement et d’initiative divine : ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis. A la table de Dieu, on ne se sert pas soi-même, je ne me sers pas moi-même. Une retraite d’élection, la énième, j’y éprouvai la résistance de Dieu à tout projet qui n’était que de moi. Obstination de la mouche contre la vitre. Vie de l’Eglise à ses commencements : l’Esprit Saint et nous-mêmes avons décidé. Vérifier quelle autorité se donne, aujourd’hui, un concile en ouverture et envoi d’un document… confirmation de Paul et Barnabé par leur accompagnement de mandataires venant de Jérusalem, les Apôtres ne se donnant pas l’autorité suprême à eux seuls mais s’entourant des Anciens. Ambiance générale : en évitant tout cela, vous agirez bien. Courage ! … ils communiquèrent la lettre. A sa lecture, tous se réjouirent de l’encouragement qu’elle apportait. Le rite et la vie. Pour en décider, pour discerner et discriminer, la reconnaissance d’une certaine autorité mais celle-ci selon la délibération, l’inspiration, l’unanimité. Il doit exister des travaux sur l’organisation et la vie de l’Eglise « primitive » comme modèle pour nous aujourd’hui… vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande. Mon commandement, le voici : aimez-vous les uns les autres. Tout est si décapé.

[1] - Actes des Apôtres XV 22 à 31 ; psaume LVII ;évangile selon saint Jean XV 12 à 17

jeudi 14 mai 2009

il fallait - textes du jour



Jeudi 14 Mai 2009

Prier… [1] il fallait que l’Ecriture s’accomplisse. Toujours du mal avec ce déterminisme, cette nécessité, sans doute d’un plan d’amour et de rédemption, comportant cependant beaucoup de casse : la Passion et au passage la trahison de Judas (mais aussi le reniement de Pierre). Nécessité imprégnant l’enseignement du Christ aux disciples marchant vers Emmaüs, de Pierre, de Paul et en regard le sort pour désigner Matthias… Des logiques – divines – qui m’échappent. Il est bien vrai – je ne sais si c’est généralisable – que regardant ma vie, je ne vois pas, et cet exercice m’a été familier dès mes trente ans, comment j’aurais pu faire autrement là où je discerne nettement des carrefours, des choix. Pourtant, au moment de chacun de ces choix, je voyais et vivais qu’il m’appartenait, que j’étais libre. Jésus discourant après la Cène donne peut-être la manière de comprendre. La stabilité d’abord : j’ai gardé fidèlement les commandements de mon Père et je demeure dans son amour. Ensuite, l’essentiel des liens, vitaux si l’on garde en mémoire le sans moi, vous ne pouvez rien faire et la parabole de la vigne, est donné, non pas pris. Ce n’est pas vous qui m’avez choisi. La liberté s’exerce comme une réponse et un consentement. Pas comme une démarche dans le vide et qui déterminerait tous ses paramètres et ses contextes, en même temps qu’elle s’accomplirait. La liberté est située puisque nous sommes nous-mêmes, pour nous-mêmes, en Dieu et pour autrui, identifiables. La liberté n’est pas une réaction, une réponse aux circonstances, elle est une relation de personne à personne. La liberté est une confiance. Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. Entré ainsi dans cette considération, ayant reconnu ce dont je suis vêtu, il m’est facile alors de prier pour tous et pour moi.

[1] - Actes des Apôtres I 15 à 26 passim ; psaume CXIII ; évangile selon saint Jean XV 9 à 17

mercredi 13 mai 2009

ce qui fait la gloire de mon Père - textes du jour

Mercredi 13 Mai 2009


Prier…. [1] l’Eglise des premiers temps savait délibérer, savait décider etg les décisions étaient d’ouverture et de tolérance. L’histoire de l’Eglise est une histoire tout humaine, comme celle d’Israël selon l’Ancien Testament, mais nous racontant objectivement notre disponibilité à l’Esprit-Saint ou nos enfermements. Dialectique permanente dans toute société humaine entre l’entêtement, quel que soit son fondement, et l’intuition que risquer l’ouverture, la nouveauté absolue fera remporter la mise et trouver de meilleures assises, plus universelles et plus intimes à la fois. Les sarments secs, on les ramasse, on les jette au feu, et ils brûlent. L’autre trinité c’est l’association de l’humanité, de la création non seulement à poursuivre cette création avec Dieu-même, mais à contribuer par là à la gloire de ce Dieu, donc à la substance-même de la divinité. Ainsi vous serez pour moi des disciples. Ce qui fait la gloire de mon Père, c’est que vous donniez beaucoup de fruit. La commune « demeurance » de nous en Dieu, et de Dieu en nous, perfection de la communion et de l’effusion amoureuse que nous pressentons humainement, que nous ne savons dire – ce qui est tant mieux – mais que le Christ par des paraboles courantes sait nous faire saisir. Imperfection de toute méditation, de toute prière quand elle n’est qu’intelligence ou commentaire, je reste en tentative, les mains fermées. En dehors de moi, vous ne pouvez rien faire. Prier n’est pas édifier, construire, trouver quelque chose ou comprendre, c’est rencontrer quelqu’un (mettons une majuscule). Mais souvent, surtout avec moi-même, je suis de ce parti des pharisiens qui étaient devenus croyants. Ils disaient : « Il faut obliger… », etc…

[1] - Actes des Apôtres XV 1 à 6 ; psaume CXXII ; évangile selon saint Jean XV 1 à 8

mardi 12 mai 2009

si vous m'aimiez - textes du jour

Mardi 12 Mai 2009

Prier… [1] Jésus accumule les dons et aussi les moyens de preuve. La prédiction pour être cru rétrospectivement, amour, paix et discernement d’une manière dépassant l’ordinaire. C’est la paix que je vous laisse, c’est ma paix que je vous donne ; ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne. Mais Jésus ne la définit pas autrement que par la perspective de son départ, de sa réunion au Père et de la nature de sa relation avec Celui-ci : il faut que le monde sache que j’aime mon Père. On est tellement dans le mystère et aussi dans le mystérieux qu’indiquent les mots plus qu’ils ne le résolvent ou le cernent, qu’on ne peut que prier, contempler, déposer termes et concepts et attendre la lumière. Seule affirmation claire, mais en forme de conseil de vie : ne soyez donc pas bouleversés et effrayés. Parce qu’ils vivent mieux et plus que nous ce mystère du Christ, les disciples sont effectivement dans un état fou, dirait-on aujourd’hui, les événements se précipitent, l’histoire humaine est trop dense, trahison, arrestation, et entendre : je m’en vais et je reviens vers vous. Si vous m’aimiez, vous seriez dans la joie puisque je pars vers le Père, car le Père est plus grand que moi. Importance (je ne sais si la traduction en rend compte et si elle est fidèle d’esprit ou de lettre ?), importance des mots de liaison. Car. Jésus va toujours de cause en consésqence, il est très logique mais les raccourcis sont nombreux qui supposent une véritable communion mentale, spirituelle avec lui. Pressentiment que tout se comprend uniquement dans le mouvement d‘amour. Péripéties du premier apostolat dont le détail nous est raconté. Paul increvable. Fondations, assemblées, pérégrinations, récits en regard de l’icône de la dernière Cène. Le prince du monde va venir. Certes, il n’y a rien en moi qui puisse lui donner prise… Jésus le lutteur, les disciples les vendangeurs. Comment le Christ fonde son Eglise, comment les Apôtres organisent la suite… tout ce que Dieu avait fait avec eux, et comment il avait ouvert aux nations païens la porte de la foi.

[1] - Actes des Apôtres XIV 19 à 28 ; psaume CXLIV ; évangile selon saint Jean XIV 27 à 31

lundi 11 mai 2009

mon Père l'aimera - textes du jour

Lundi 11 Mai 2009

Prier… [1] voyant qu’il avait la foi pour être sauvé, Paul accomplit ce qui fut sans doute « son » premier miracle, exactement selon la manière de son Maître. C’est selon notre foi que nous-mêmes, appelés sans doute par autrui, et Dieu l’est par excellence, accomplissons ce dont nous avons besoin pour être sauvé. Va : ta foi t’a sauvé. La réponse des foules est la même que pour le Christ que ses contemporains voulaient faire roi. Ils prenaient Barnabé pour Zeus et Paul pour Hermès, puisque c’était lui le porte-parole. Les deux disciples (que le texte appellent indifféremment apôtres) réussirent, mais non sans peine, à détourner la foule, de leur offrir un sacrifice. Ceux des disciples qui furent dans l’intimité de la vie publique de leur Maître posent la question janséniste mais sereinement puisqu’ils se savent privilégiés. Seigneur, pour quelle raison vas-tu te manifester à nous, et non pas au monde ? Il est très rare que Jésus ne réponde pas, mais aussi rare qu’Il réponde selon la question. Nous sommes renvoyés à notre liberté, c’est-à-dire à notre fidélité et à la réalité qui sauve tout et garantit tout : notre habitation par l’Esprit-Saint, autant dire par la divinité, la Trinité. Les païens de Lystres et de Derbé n’avaient donc pas tort, dans leur religiosité, d’encenser Paul et Barnabé : habités, manifestement, qu’ils leur apparaissaient. Cette rumination de la parole divine, des enseignements et des témoignages reçus, de la méditation que je fais de ma vie jusqu’à présent est donnée : l’Esprit-Saint que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout, et il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit. Justesse psychologique et justification très opérationnelle de l’étendue et de la véracité des bases scripturaires de notre foi, autant que du mécanisme nous faisant nous-mêmes nous construire spirituellement. Que tous ceux, toutes celles que j’aime ou qui me rencontrent soient ainsi bénis et entrent dans un tel mouvement de vie. Que les miens et le monde entier soient enveloppés de cette âme de l’univers, l’Esprit Saint, chacun, chacune : mon Père l’aimera, nous viendrons chez lui, nous irons demeurer auprès de lui. Ainsi soit-il !


[1] - Actes des Apôtres XIV 5 à 18 ; psaume CXV ; évangile selon saint Jean XIV 21 à 26

dimanche 10 mai 2009

ce qui fait la gloire de mon Père - textes du jour




Dimanche 10 Mai 2009

Prier…[1] ce qui fait la gloire de mon Père… exactement la dialectique du Notre Père, la prière que nous enseigne Jésus : Dieu a besoin que nous contribuions à sa gloire, à la sanctification de son nom. A la limite, si je puis écrire ainsi, Dieu dans toute sa divinité, son immanence, n’est Dieu qu’en partie par nous. Non du tout que nous soyons ses constructeurs mentaux, qu’Il soit, comme le pensent agnostiques ou marxistes voire certains lecteurs hâtifs de Freud le produit de nos besoins ou hantises. Non, mais notre consentement, notre orientation, notre liberté sont certainement ce que Dieu – par sa Création – a attendu et espère de nous, du vivant, du créé, du libre. Ce qui fait la gloire de mon Père, c’est que vous donniez beaucoup de fruit : ainsi, vous serez pour moi des disciples. La satisfaction de Jésus, le bonheur du Christ sont notre relation à son Père. Ceux pour lesquels Il prie avant d’entre dans sa Passion, ceux – nous – dont il est dit qu’il les aima jusqu’au bout. Une parole divine efficace : Vous voici nets et purifiés grâce à la parole que je vous ai dite : ‘demeurez en moi, comme moi en vous’. Jean avec le génie qui lui a été donné, génie d’intuition spirituelle, d’expression théologique, le connaisseur extraordinaire de l’indicible, change le point de vue, nous met à celui du Père : voici son commandement, avoir foi en son Fils Jésus Christ et nous aimer les uns les autres comme il nous l’a commandé. Signature johannique : Dieu est plus grand que notre cœur. Anecdotiquement, récit de la mise en selle de Paul par Barnabé répondant de lui parmi les Apôtres. A la fois du roman, de la sûreté pyschologique et l’indication d’un premier passage de relais dans les générations chrétiennes. Alors nous ? moi ? le relais que je reçois : magnifique, exceptionnel et après… pas facile, cf. Benoît XVI en « Terre sainte », quoique significativement, il passe mieux avec les musulmans, la tolérance de ceux-ci, particulièrement dans l’ambiance jordanienne, y compris théologique, qu’avec les Juifs, aussitôt âpres pour avoir raison surtout politiquement. Paul discute.

[1] - Actes des Apôtres IX 26 à 31 ; psaume XXII ; 1ère lettre de Jean III 18 à 24 ; évangile selon saint Jean XV 1 à 8

samedi 9 mai 2009

je ne les dis pas de moi-même - textes du jour

Samedi 9 Mai 2009

Prier… [1] Celui qui m’a vu a vu le Père. Non pas la clé du salut ni de la rédemption, mais la clé de l'avenir, de notre avenir personnel. Nous avons la connaissance de Dieu et de tout par l’incarnation du Christ, une incarnation nous ayant rendu Dieu accessible et saisissable. Révélation aussi de cette mystérieuse nature de l’ensemble divin et par contagion de l’ensemble de la création partie et tout indissociable et pourtant nos libertés personnelles autant affirmées, réelles, positives que la Trinité. C’est le Père qui demeure et qui accomplit ses propres œuvres. Et ailleurs, Jésus dit que l’œuvre c’est de croire… et la relation du Christ à son Père est aussi une relation de foi. Richesse du mot et plus encore de l’attitude. Texte de ce matin d’une grande puissance. Je m’interrogeais sur la vitalité et la fécondité intellectuelle des Pères de l’Eglise à la suite d’une de mes co-priantes, des plus chères, chaleureuses, averties et fines … et pourquoi aujourd'hui, à ma connaissance, l'apologétique et l'approfondissement de la recherche théologique, s'ils existent, sont si peu contagieux et rayonnants, la lourdeur contemporaine dans tous les domaines de l'intelligence et de la compréhension humaine (sciences politiques, économiques, sociales, sciences religieuses, tout est empesé et stérile), et j’ai ici la réponse. Ils étaient à la fois concrets et dans l’essentiel, ils allaient à l’élucidation du plus difficile apparemment et le résolvaient. Si vous ne croyez pas ma parole, croyez au moins à cause de mes œuvres (qui sont celles du Père). Celui qui croit en moi accomplira les mêmes œuvres que moi. Il en accomplira de plus grandes, puisque je pars vers le Père. Sans doute, la traduction oblige à ne pas forcément prendre le texte français dans sa littéralité : puisque… mais il est vrai que le départ-absence-présence du Christ devenus intérieurs aux disciples, les libèrent d’une certaine manière. Le maître parti et les ayant envoyés en mission, ils sont enfin capables de comprendre et de témoigner. D’ailleurs, il n’est pas dit qu’ils comprennent enfin, leur témoignage est tel, les premiers discours de Pierre sont tels – accompagnés d’œuvres aussitôt – qu’ils ont en plénitude compris. La chrétienté, le corps mystique, l’Eglise, la Trinité, l’humanité, le vivant et le créé tout ensemble et tout entier sont en mouvement vers l’accomplissement. Tout ce que vous demanderez en invoquant mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils. Les dialogues interreligieux, souhaités par tous, et au centre du nouveau voyage du Saint-Père ne sont et ne seront – autant que je sache – que des colloques, s’il n’y a pas l’essentiel, que je crois possible, la prière ensemble. Pour telle ou telle chose, la paix notamment, l’attéunation des souffrances, de l’injustice et de la misère par la militance pour une autre organisation du monde. Mais la prière quelle que soit la demande, et la prière c’est la foi, alors – j’en suis convaincu – les points communs et de convergence, dans la prière et par la prière, se font jour. Puisque vous me connaissez… tous ceux que Dieu avait préparés pour la vie éternelle devinrent croyants. Le crioble, apparent, est la foi, et c’est le Christ qui en est le moteur et le support. Accessoirement, quelles que soient leurs tribulations, les disciples étaient pleins de joie dans l’Esprit Saint. Bonheur immédiat de l’unité intérieure dont le devoir accompli donne la sensation. La terre tout entière a vu… vous connaîtrez aussi mon Père. Dès maintenant, vous le connaissez et vous l’avez vu. Délicatesse et vérité de Jean : donner la parole aux autres. Il ne rapporte qu’un seul dialogue – question-réponse – qui ait été de lui au Christ : l’identification du traître. Aux autres, il laisse le rôle qu’en fait il eut plus qu’eux, l’élucidation mystique. En cela, il est dans l’attitude-même du Christ qui s’efface ! Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même.


[1] - Actes des Apôtres XIII 44 à 52 ; psaume XCVIII ; évangile selon saint Jean XIV 7 à 14

vendredi 8 mai 2009

vous savez le chemin - textes du jour

Vendredi 8 Mai 2009


Prier… je reviendrai vous prendre avec moi ; et là où je suis, vous y serez aussi. Pour aller où je vais, vous savez le chemin. Jésus simplifie à l’extrême, met le plus difficile à notre portée – au moins pratique – parce qu’intellectuellement, mentalement, conceptuellement ce qu’Il affirme ne nous est pas saisissable. A peine compréhensible, et dans les faits, hors saint Jean, aucun discipline n’est emmené avec lui pour la Passion, et à l’Ascension, les apôtres restent en plan, à regarder… figés. Frustrés ? perplexes, en tout cas. Mais joyeux, mystérieusement, alors que selon toutes apparences, ils ont définitivement perdu Celui qu’ils aimaient finalement avaient suivi. Jésus poursuit, par sa réponse à Thomas. Je suis frappé depuis une dizaine d’années par ces deux dilalogues, lors de la dernière Cène, avec Philippe et avec Thomas qui sont de grande substance spirituelle. Avec Pierre, c’est du comportement (la trahison à venir, la marche sur les eaux, le genre de mort et surtout la charge de l’Eglise, la fondation et en somme la description des contingences du fondateur, pour mieux en dire la solidité à terme), tandis qu’avec ces deux disciples du rang, la réalité surnaturelle nous est donnée : la relation du Fils au Père, et Jésus ne nous convie qu’à cette relation, la Rédemption, son Incarnation ne sont ordonnées qu’à la restauration de cette relation. Relation qui nous rétablit et nous accomplit en totalité. La promesse que Dieu avait faite à nos pères, il l’a entièrement accomplie pour nous. Paul témoin par excellence, cohérence de l’enseignement des apôtres qu’ils soient formés directement par le Christ pendant sa vie « publique », ou que ce soit cette mystérieuse infusion de l’Esprit dont a bénéficié Paul, en sus d’une enquête solide (dont Luc a dû lui donner aussi des éléments) et sans doute de moments approfondis avec Pierre, Jacques et Jean. [1]

[1] - Actes des Apôtres XIII 26 à 33 ; psaume II ; évangile selon saint Jean XIV 1 à 6

jeudi 7 mai 2009

me faire tomber - textes du jour

Jeudi 7 Mai 2009

Prier…[1] si vous savez cela, heureux êtes-vous, pourvu que vous le mettiez en pratique. La réalité à connaître, elle est humaine et divine, ce qui revient au même, de hiérarchie que devant Dieu, chacun pour l’autre est envoyé de Dieu, et suprêmement le Christ, seule dynamique, l’accueil, le consentement, l’ouverture de tout nous-mêmes. Recevoir celui que j’envoie, c’est me recevoir moi-même ; et me recevoir, c’est recevoir celui qui m’envoie. Avec l’énigme qui – ainsi que le dolorisme – semble avoir fondé tant de spiritualités et gâché d’angoisse et de perfectionnisme tant de vies : je sais quels sont ceux que j’ai choisis. A contrario, la trahison de Judas, prophétisée par l’Ancien Testament… Celui qui partageait mon pain a voulu me faire tomber. Choisi pour ne pas être un traître ? mais c’est précisément la fidélité qui prête à la trahison. La fidélité mutuelle. Pendant quarante ans, il les a nourris au désert… Mon amour et ma fidélité sont avec lui. La prédication de Paul est informée sur l’ensemble de la tradition évangélique qu’elle reprend, ainsi les paroles du Baptiste précédant la consécration du baptême du Christ.

[1] - Actes des Apôtres XIII 13 à 25 ; psaume LXXXIX ; évangile XIII 16 à 20

mercredi 6 mai 2009

je suis venu pour ... - textes du jour

Mercredi 6 Mai 2009

Prier… je ne suis pas venu juger le monde, mais le sauver. Autrement dit, mais plus mal, traiter le sujet et à fond. Jésus n’a qu’une mission : la rédemption, qu’une référence, le Père, son Père, dont Il témoigne, dont Il dit ce qu’est Celui-ci et ce qu’est sa propre relation avec Celui-ci. Tout le reste est accessoire ou conséquence. Celui qui me voit, voit celui qui m’a envoyé. C’est par prétérition le dialogue avec Philippe lors de la dernière Cène. Comment, Philippe, tu es depuis si longtemps avec moi ? Trois ans seulement… en regard, les textes d’aujourd’hui donnent le départ en mission au-delà de l’Asie, de Barnabé et de Paul. Jésus, ses disciples sont actifs. Ils sont ordonnés à quelque chose, et l’accomplissent. Ce n’est pas même une urgence, c’est un fait. [1]


[1] - Actes des Apôtres XII 24 à XIII 5 ; psaume LXVII ; évangile selon saint Jean XII 44 à 50


mardi 5 mai 2009

en toi, toutes nos sources - textes du jour

Mardi 5 Mai 2009


Prier… c’était l’hiver, Jésus allait et venait dans le Temple. La banalité, l’humanité du divin Fils, le Verbe incarné. Combien de temps vas-tu nous laisser dans le doute ? Ambiance, le harcèlement, avec cette erreur – la plus profonde, qui est d’esprit, car le péché, après tout, n’est que comportement, faiblesse, aveuglement pitoyables – cette erreur qui est de penser qu’une certitude vient de nous-mêmes et non d’une foi reçue et acceptée. Je crois même que cette vérité spirituelle a de la solidité philosphique et psychologique, nulle évidence ne vient de nous ou n’est bâtie par nous. Elle nous est donnée, elle nous vient, nous en prenons conscience et l’organisons, en tirons des conséquences. Le fondement n’est jamais de nous, mais c’est notre liberté qui accueille et refuse, bâtit dans la fidélité ou disperse selon X facteurs. Le mystère humain est celui de la liberté (ou de l’amour, ce qui revient à peu près au même, quoique l’amour explique la liberté et surtout la rend efficace et en fait notre unité intime, notre identité à terme). Je vous l’ai dit et vous ne croyez pas. Comme souvent, ma méditation – celle qui m’est donnée – a ressenti le texte avant de le lire : il était bien question de la foi, le mouvement du texte y allait, y emportait. Puis le Christ se dégage et décline son identité : personne ne peut rien arracher de la main du Père. Le Père et moi, nous sommes un. Silence… en toi, toutes nos sources. Et ce qui en coule, la prédication des apôtres, le cycle de Paul qui commence avec la prédication de celui-ci, rejoint par Barnabé à Antioche, le monde va changer. Et maintenant, change-t-il ? en est-il changé ? par nous ? par moi ? A son arrivée, voyant les effets de la grâce de Dieu, il fut dans la joie. Il les exhortait tous à rester d’un cœur ferme attachés au Seigneur ; c’était un homme de valeur, rempli d’Esprit Saint et de foi. Une foule considérable adhéra au Seigneur. Par lui ? par nous ? par moi ? non, les effets de la grâce de Dieu. La prière est appel humain, réceptivité humaine autant que don de Dieu, résultat divin, mariage, incarnation, résurrection, vie éternelle. Quotidiennement. Mes brebis écoutent ma voix ; moi, je les connais, et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle : jamais elles ne périront, personne ne les arrachera de ma main.
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[1] - Actes des Apôtres XI 19 à 26 ; psaume LXXXVII ; évangile selon saint Jean X 22 à 30

lundi 4 mai 2009

je suis la porte - textes du jour



Lundi 4 Mai 2009


Prier… [1] Moi, je suis venu pour que les hommes aient la vie, pour qu’ils l’aient en abondance. Péremption totale de la question fréquente, mais l’Eglise, la religion, le chritianisme, vous-même vous ne dites rien sur la mort, après la mort, ce que l’on devient ou pas, le néant, le non-sens… réponse : rien à dire sur la mort, il ne s’agit que de vie, et de la vie. Il marche à leur tête… Moi, je suis la porte. Si quelqu’un entre par la porte en passant par moi, il sera sauvé ; il pourra aller et venir et il trouvera un pâturage. Et Pierre ajoute : vous, c’est dans l’Esprit saint que vous serez baptisés. Ce qui clôt aussi la discussion sur la réserve ou pas du salut à telle confession, telle ascendance et en fonction de telle civilisation ou habitude. J’avancerai jusqu’à l’autel de Dieu, vers Dieu qui est toute ma joie.

[1] - Actes des Apôtres XI 1 à 18 ; psaume XLII ; évangile selon saint Jean X 1 à 10


dimanche 3 mai 2009

parce que nous le verrons tel qu'Il est - textes du jour

Prier… [1] le bon pasteur. Notre époque sans repères, les dictatures un peu partout, selon l’avancement de la société, cela diffère d’apparence mais la prétention à dicter le bien et le mal, et sous ce prétexte à accaparer libidineusement le pouvoir et la richesse, les consultants de tousordres, les « coaches », l’ « omni-président » ou l’ « hyper-président », « Obama est-il un messie ? ». Les travestis de notre temps, suscités, tolérés, attendus. Le vrai berger donne sa vie pour ses brebis. Critère de l’amour, critère aussi de l’intimité et de la réciprocité, leçon de gouvernement, leçon de société, leçon de vie conjugale et familiale, la connaissance mutuelle qui engendre la confiance. Je connais mes brebis et mes brebis me connaissent… elles écouteront ma voix. L’ambition au total n’est pas que le salut, c’est le minimum, l’aboutissement c’est l’unité. Un seul troupeau et un seul pasteur. Programme de HITLER : " ein Volk, ein Reich, ein Führer ". Mais le Christ : je donne ma vie pour la reprendre ensuite. Personne na pu me l’enlever : je la donne de moi-même. J’ai le pouvoir de la donner, et le pouvoir de la reprendre. Voilà le commandement que j’ai reçu de mon Père. Maîtrise de la vie et de l’univers, mais dans une structure d’obéissance, de filiation, dans une vue très précise : la garde, l’augmentation, le salut, l’unité du troupeau. Et nous ? nous sommes enfants de Dieu, mais ce que nous serons ne paraît pas encore clairement. Avec l’intuition johannique, nous atteignons la connaissance suprême : pour l’Ancien Testament, voir Dieu c’était mourir, mais depuis le Christ, voir Dieu, c’est lui devenir semblable et donc participer à sa divinité, ressusciter. Nous serons semblables à Lui parce que nous le verrons tel qu’Il est. En plein commencement de ministère apostolique, Pierre doit traiter les choses encore à ras de terre : on nous demande comment cet homme a été sauvé. Réponse le Christ : son nom donné aux hommes, est le seul qui puisse nous sauver. Hier, en famille, baptême d’une petite nièce…Eglise des apparences, ambivalentes, et Eglise de la réalité sacramentelle. Et pourtant, Pierre, rempli de l’Esprit saint.

[1] - Actes des Apôtres IV 8 à 12 ; psaume CXVIII ; 1ère lettre de saint Jean III 1.2 ; évangile selon saint Jean X 11 à 18