dimanche 31 juillet 2022

Ignace de Loyola, fondateur de la Compagnie de Jésus ... basque espagnol converti par sa blessure au siège de Pampelune, étudiant à Paris

 

wikipédia à jour au 31 Juillet 2022, 06 heures 39 – consulté le même soir, à 21 heures 59


Ignace de Loyola



Image illustrative de l’article Ignace de Loyola
Ignace de Loyola


Saint, fondateur des Jésuites


Naissance

1491
Loiola (Azpeitia), couronne de Castille (aujourd'hui Pays basque en Espagne)


Décès

le 31 juillet 1556  (65 ans)
Rome, Latium, États pontificaux (aujourd'hui Italie)


Nom de naissance

Íñigo López de Loyola


Autres noms

Ignace de Loyola


Nationalité

Espagnol


Ordre religieux

Compagnie de Jésus


Vénéré à

Sanctuaire de Loyola, église du Gesù (Rome)


Béatification

19 avril 1609 Rome
par Paul V


Canonisation

le 12 mars 1622 Rome
par Grégoire XV


Vénéré par

l'Église catholique


Fête

31 juillet




Blason de Ignace de Loyola.

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Ignace de Loyola (Ignazio Loiolakoa en basque, Íñigo López de Loyola en espagnol), né en 1491note 1 à Loiola et mort le 31 juillet 1556 à Rome, est un prêtre et théologien basque-espagnol. Il est l’un des fondateurs et le premier supérieur général de la Compagnie de Jésus — en latin abrégé « SJ » pour Societas Jesu — congrégation catholique reconnue par le pape Paul III en 1540 et qui prit une importance considérable dans la réaction de l'Église catholique romaine aux XVIe et XVIIe siècles face à l'ébranlement causé par la réforme protestante.

Auteur des Exercices spirituels, il fut un remarquable directeur de conscience. La spiritualité ignacienne est l'une des principales sources d'introspection religieuse et de discernement vocationnel dans le catholicisme. À la tête des Jésuites, il devint un ardent promoteur de la réforme tridentine, aussi appelée Contre-Réforme. Il orienta sa congrégation vers l'œuvre missionnaire, en particulier vers les Indes orientales, l'Afrique et les colonies espagnoles d'Amérique du Sud.

Canonisé par le pape Grégoire XV le 12 mars 1622, Ignace de Loyola est liturgiquement commémoré le 31 juillet.

La formation d’Ignace

Eneko (Íñigo en castillan) est né dans le château de Loyola dans le quartier de Loiola (Azpeitia), à 25 kilomètres au sud-ouest de Saint-Sébastien dans la province du Guipuscoa, au Pays basque (Espagne). Son nom d'origine basque, Iñigo, vient de saint Enecus (Innicus), père-abbé d'Oña ; le nom Ignatius fut pris plus tard lorsqu'il résidait à Rome1.

Basilique San Ignacio à Azpeitia dans le Pays basque.

Benjamin d'une fratrie de treize enfants, Ignace grandit au sein d'une famille de la petite noblesse basque, alliée traditionnelle de la maison de Castille. Il a seulement 7 ans quand sa mère, Marina Sáenz de Licona y Balda, meurt et il noue une relation forte avec son père, don Beltrán Yáñez de Oñaz y Loyola. Il connaît l'éducation du grand siècle espagnol qui éclot en cette fin du XVe siècle.

Orphelin de père à quinze ans, Ignace quitte Loyola et devient page à la cour du roi d'Aragon Ferdinand le Catholique en 1506 puis, devenu gentilhomme adulte, il exerce la fonction de secrétaire au service d'un parent de sa mère, Juan Velázquez de Cuéllar, trésorier général (contador mayor) de la Reine de Castille, Isabelle la Catholique. Il mène pendant dix ans une vie de Cour, comme il le dit dans son Autobiographie : Jusqu'à la vingt-sixième année de sa vie, il fut un homme adonné aux vanités du monde et principalement il se délectait dans l'exercice des armes. Il se lie avec l'infante Catherine de Castille, sœur de Charles Quint, séquestrée par sa mère Jeanne la Folle à Tordesillas2.

En 1516, la mort de Ferdinand d'Aragon à qui succède Charles Quint entraîne le renvoi de Juan Velázquez et donc l'éloignement d'Ignace. En 1517, Ignace entre dans l'armée du duc de Lara vice-roi de Navarre, récemment rattachée au royaume de Castille (1512). Le 20 mai 15213, alors qu'il a atteint l'âge de trente ans, il participe au siège de Pampelune (Navarre), ville qu'il défend face aux troupes franco-navarraises appuyées par François Ier qui cherche à récupérer la couronne de Navarre au bénéfice de la famille du vicomte de Béarn Henri d'Albret. Submergés par le nombre, les Espagnols veulent se rendre, mais Ignace les exhorte à se battre. Une jambe blessée et l'autre brisée par un boulet de canon, il est ramené à son château et « opéré », mais sa jambe droite reste plus courte de plusieurs centimètres, et ce pour le restant de sa vie4, l'empêchant définitivement de revenir dans l'armée espagnole.

La conversion

Article détaillé : conversion au christianisme.

La Vierge de Montserrat, Vierge noire en bois du XIIe siècle.

Durant sa convalescence, faute de trouver les célèbres romans de chevalerie du temps5, il lit de nombreux livres religieux comme une Vie de Jésus de Ludolphe le Saxon en quatre volumes ou la Légende dorée de Jacques de Voragine, richement illustrée6 qui narre les faits et gestes de saints. Dans un mélange de ferveur et d'anxiété, il voit en songe lui apparaître « Notre-Dame avec le Saint Enfant Jésus », il rejette « sa vie passée et spécialement les choses de la chair7 ».

Il ne songe plus qu'à adopter une vie d'ermite et suivre les préceptes de saint François d'Assise et d'autres grands exemples monastiques. Il se décide à se dévouer entièrement à la conversion des infidèles musulmans en Terre sainte, avec l'intention de les convertir tous au christianisme. Par ailleurs, Ignace, en signe d'expiation, veut partir en pèlerinage et toute sa vie, il recherchera les sites consacrés à la dévotion chrétienne. Il devint pèlerin dans la tradition médiévale, « el pelegrino », ainsi qu'il titre ses souvenirs dicté à Luis Gonçalves de Camara à la fin de sa vie8.

Après son rétablissement, il quitte en février 1522 la maison familiale pour rejoindre Jérusalem. Sur le chemin, arrivé au monastère bénédictin de Montserrat, près de Barcelone, il se confesse à un père d'origine française, le père Chanon, et passe trois jours en prières. Dans la nuit du 24 mars 1522, dans un geste de rupture avec sa vie ancienne de militaire, il accroche ses habits militaires et ses armes devant la statue de la Vierge noire. Et c'est ainsi, vêtu d'un simple tissu, une espèce de soutane en toile, avec une corde en guise de ceinture qu'il veut reprendre la route de Barcelone.

Le couvent de Saint-Ignace à Manrèse.

Mais, meurtri par son voyage, ses blessures mal cicatrisées, l'ascèse, et certains diront bloqué par la peste qui sévit à Barcelone, d'autres pour éviter le cortège du nouveau pape Adrien VI qui se rend de Madrid à Rome9, il passe plusieurs mois dans une grotte près de la ville de Manresa (Manrèse en français) en Catalogne où il pratique le plus rigoureux ascétisme.

Il mène jusqu'au début de 1523 une vie d'ermite au cours de laquelle il commence la rédaction de ce qui deviendra les Exercices spirituels. Depuis sa « conversion », Ignace avait pris l'habitude de consigner dans des carnets les extraits les plus frappants des textes qu'il lisait. Lors de son séjour à Manrèse, il prend l'habitude de consigner ses expériences dans un cahier, une sorte de journal intime qui deviendra l'un des livres clés de la spiritualité ignatienne.

Le pèlerinage en Terre sainte

Statue d'Ignace de Loyola dans le jardin de l'Institut biblique pontifical (Jérusalem)

Il prend alors comme « pèlerin de Dieu » la route de la Terre sainte et, le 20 mars 1523, embarque pour l'Italie. Béni à Rome par le pape Adrien VI, il continue son périple jusqu'à Venise, et parvient à Jérusalem, où il ne reste que trois semaines en septembre 1523, avant d'être prié par les frères franciscains de quitter le pays[pourquoi ?]. À nouveau en Italie, traversée par les armées espagnoles et françaises, il se retrouve à Venise et se convainc de l'absolue nécessité d'étudier pour enseigner. Après la méthode religieuse mise au point dans les Exercices, la conviction du rôle des études va être une autre des caractéristiques du futur projet jésuite10. Il est de retour à Barcelone en mars 1524.

Les études

Façade du collège San Ildefonso à l'université d'Alcalá (1543).

Il consacre les onze années suivantes aux études, plus d'un tiers de ce qu'il lui restait à vivre. Il reprend des cours de base (grammaire et latin) à Barcelone et, dès 1526, il en sait assez pour suivre les cours de philosophie et de théologie à l'université d'Alcalá de Henares. Foyer intellectuel brillant de la Castille, cette université rassemble tous les alumbrados et conversos qui forment le climat spirituel de cette époque11. À la fin de 1527, encouragé par Alonso de Fonseca, archevêque de Tolède, il rejoint la plus prestigieuse de toutes : l'université de Salamanque. Mais les attaques vives qu'il subit en particulier de la part de l'Inquisition et des dominicains le décident à se rendre à Paris en février 1528, ou il vécut pendant sept ans.

Collège Sainte-Barbe – vue de 1891.

Ses progrès dans la compréhension des mécanismes de l'enseignement et sa capacité à dominer intellectuellement y compris plus érudit que lui par l'usage du « discernement », le distinguent. Mais sa personnalité rigoureuse et entière et son attitude réformatrice lui créent de nombreux ennemis. À Barcelone, il est battu très sévèrement, et son compagnon tué, sur l'instigation de notables vexés de ne plus être admis dans un couvent qu'Ignace avait récemment réformé5. À Alcalá, un inquisiteur, le grand vicaire Figueroa, le harcèle constamment le soupçonnant d'illuminisme, allant jusqu'à l'emprisonner pendant quelques semainesnote 2. À Paris, ses épreuves furent variées : pauvreté, maladie, œuvres de charité, discipline du collège, particulièrement sévère dans celui de Montaigu, où il résida, car trop pauvre et ignorant avant de rejoindre celui plus « libéral » du collège Sainte-Barbe, où il fut accusé publiquement par Diogo de Gouveia (en), recteur du collège, d'enfreindre les règles mais il se défendit vigoureusement et obtint des excuses publiques.

À l'université de Paris, Ignace se retrouve « dans le chaudron de la Renaissance », au cœur de ce que Jean Lacouture appelle la décennie prodigieuse qui débute en 1525 avec la polémique entre Érasme (De libero arbitrio) et Luther (De servo arbitrio), puis la création du collège de France en 1530, la parution du Pantagruel de Rabelais (1532) ou enfin la publication de l’Institution de la religion chrétienne de Calvin (1536)12. Il est reçu maître ès arts le 13 mars 1533. Pendant ce temps, ayant commencé ses études de théologie, il est licencié en 1534, mais il ne peut être reçu docteur, ses ennuis de santé le conduisant hors de Paris en mars 1535.

La fondation de la Compagnie de Jésus

Le vœu de Montmartre

Église Saint-Pierre de Montmartre bâtie sur le site où la tradition catholique situe la fondation des jésuites.

Le Vœu de Montmartre par Théophile Fragonard, 1845

Plaquette dans la basilique de Saint-Nicolas-de-Port commémorant le passage des neuf compagnons en route pour Venise.

En France, Ignace de Loyola regroupe autour de lui des étudiants de qualité issus d'horizons divers, mais tous unis par une commune fascination pour Ignace. Il connut en particulier au collège Sainte-Barbe, ses deux premiers compagnons qui furent le Savoyard Pierre Favre et le Navarrais Francisco Iassu de Azpilcueta y Xavier dit François Xavier ; puis, Diego Lainez et Alonso Salmerón le rallièrent, connaissant sa réputation d'Alcalà ; enfin, Nicolás Bobadilla et Simón Rodríguez de Azevedo, un Portugais.

Ignace évolua progressivement sur l'attitude et la discipline qu'il s'imposait. Prenant en compte les critiques reçues à Alcalà ou Salamanque sur les pratiques d'extrême pauvreté et de mortification, il s'adapta à la vie dans la cité, en dirigeant les efforts de tous vers les études et les exercices spirituels. Le lien devint très fort avec ses compagnons unis dans le grand idéal de vivre en Terre sainte la même vie que le Christ.

Le 15 août 1534, à l'issue de la messe célébrée à Montmartre dans la crypte du martyrium de saint Denis par Pierre Favre, ordonné prêtre trois mois auparavant, les sept prononcent les deux vœux de pauvreté et chasteté et le troisième de se rendre dans les deux ans en pèlerinage à Jérusalem pour y convertir les "infidèles", à la fin de leurs études. Unis par le charisme d'Ignace, les nouveaux amis décident de ne plus se séparer. En 1535 et 1536 les sept renouvellent leurs vœux et trois nouveaux compagnons se joignent à eux : Claude Le Jay, Paschase Broët et Jean Codure.

Pour joindre Ignace à Venise, ses neuf compagnons se mettent en route en novembre 1536.

La fondation de l’Ordre

Le pape Paul III approuve la création de la Compagnie de Jésus en 1540.

Après avoir quitté Paris, il se rend six mois en Espagne puis à Bologne où, incapable de se remettre aux études, il se consacre à des œuvres de charité5, attendant que ses neuf compagnons le rejoignent à Venise (6 janvier 1537) sur la route de Jérusalem. Mais la guerre avec les Turcs les empêche de poursuivre. Ils décident de reporter d'un an leur engagement, après quoi ils se mettront à disposition du pape. Ignace de Loyola, comme la plupart de ses compagnons est ordonné prêtre à Venise le 24 juin 1537. Ils partent ensuite dans des villes universitaires voisines, Ignace avec Pierre Favre et Diego Laínez prennent en octobre 1537 la route de Rome. Ignace, en vue de la ville, au lieu-dit La Storta (où sera érigée la chapelle Visione di Sant'Ignazio di Loyola), a une vision de Dieu s'adressant à lui après l'avoir placé aux côtés du Christ : « Je vous serai propice à Rome »13.

Approbation des statuts de la Société de Jésus : Ignace de Loyola reçoit la bulle Regimini militantis Ecclesiæ des mains du pape Paul III. Fresque peinte par Johann Christoph Handke dans l'église de Notre-Dame des Neiges à Olomouc après 1743.

À Rome, capitale des États pontificaux, Alexandre Farnèse venait en 1534 d'être élu pape, sous le nom de Paul III. Il règne sur une capitale en crise, à peine remise du sac de Rome par les troupes de l'empereur en 1527, en butte à la corruption généralisée et siège d'une église en crise, profondément ébranlée par la fulgurante progression de la Réforme. Paul III semble rapidement voir tout le profit à tirer de cette nouvelle société de prêtres savants, rigoureux, intègres et d’un immense volontarisme réformateur. En novembre 1538, Paul III, après de nombreux contacts avec Lainez, reçoit Ignace et ses compagnons venus faire leur « oblation » au pape. Celui-ci leur ordonne de travailler à Rome qui sera leur Jérusalem14. Dès lors, s'ébauche la Compagnie de Jésus ou ordre des jésuites.

De mars à juin 1539, selon les minutes rédigées par Pierre Favre, ils débattent de la forme à donner à leur action, devoir d'obéissance, cohésion du groupe alors que l'activité missionnaire disperse les jésuites, rôle dans l'éducation… En août 1539, Ignace, Codure et Favre rédigent la prima Societatis Jesu instituti summa, esquisse des constitutions de la Compagnie avec quelques points forts : l'obéissance à un Préposé général, l'exaltation de la pauvreté, le refus du cérémonial monastique, et en particulier de la prière collective et des mortifications. Ignace de Loyola soumet, par l'intermédiaire du cardinal Contarini, ce texte à Paul III qui réside l'été à la Rocca Pia à Tivoli et en approuve le contenu le 3 septembre 153915.

Malgré quelques oppositions à la Curie, la création de la Compagnie de Jésus est acceptée par le pape Paul III le 27 septembre 1540, dans sa bulle Regimini militantis ecclesiæ, qui reprend la formula instituti tout en limitant le nombre de profès16 à soixante. Cette restriction fut rapidement éliminée lors de la promulgation de la bulle Injunctum nobis du 14 mars 1543.

Le 22 avril 1541, Ignace est élu, en dépit de ses réticences, premier supérieur général de la Compagnie de Jésus puis il fit avec ses compagnons, sa profession dans la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs17. L'Ordre est dès lors constitué.

En 1542 Ignace fonde la Maison Sainte-Marthe pour accueillir et réinsérer des personnes prostituées. Il doit défendre sa fondation contre les diffamations. Il va de par les rues de Rome pour recruter des candidates sur les lieux de prostitution d'alors. Contrairement aux couvents de repenties, il laisse le choix aux personnes prostituées de se marier18.

Les débuts de la Compagnie jusqu'à la mort d’Ignace

La structuration de l’Ordre

Article détaillé : Compagnie de Jésus.

Ignace fut chargé en 1541 de mettre au point les règles d'organisation de la nouvelle compagnie, les Constitutions, mais il ne commença pas les travaux avant 1547, introduisant progressivement des coutumes, destinées à se transformer à terme en lois. En 1547, Juan de Polanco devint son secrétaire, et avec son aide, il réalisa un premier jet des Constitutions entre 1547 et 1550, tout en sollicitant simultanément l'approbation pontificale de réaliser une nouvelle édition de la Formula Instituti. Le pape Jules III l'accepta dans la bulle Exposcit Debitum, le 21 juillet 1550.

En parallèle, un nombre important de pères révisèrent le premier texte, mais bien que ne proposant que peu de changements, la version suivante réalisée par Ignace en 1552 était assez différente. Cette version fut publiée et prit force de loi dans la Compagnie. Des amendements légers furent jusqu'à sa mort introduits par Ignace.

Sous le nouveau général Jacques Lainez, la Ire Congrégation générale de la compagnie décida d'imprimer le texte qui resta tel quel jusqu'aux modifications introduites par la XXXIVe Congrégation en 1995.

Il envoya ses compagnons comme missionnaires en Europe pour créer un réseau d'écoles, de collèges et de séminaires. Juan de Vega, l'ambassadeur de Charles Quint à Rome, y avait connu Ignace. L'estimant énormément ainsi que ses jésuites, quand il fut nommé vice-roi de Sicile, il y attira ceux-ci. Un premier collège fut fondé en 1548 à Messine ; il eut rapidement un grand succès et ses règles et méthodes furent ensuite reproduites partout.

Parallèlement à la Compagnie de Jésus, Ignace fonde à Rome en 1547, la Compagnie du Saint-Sacrement de l'Église des douze Apôtres autour d'un groupe de laïcs19.

La postérité d’Ignace

Tombeau de Saint-Ignace dans l'église du Gesù à Rome.

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À sa mort, le 31 juillet 1556 à Rome, la Compagnie de Jésus compte déjà plus de mille membres répartis dans douze provinces, soixante-douze résidences et soixante-dix-neuf maisons et collèges.

Béatification

Ignace de Loyola fut béatifié le 19 avril 1609, jour de Pâques (l'annonce en avait été faite le 3 décembre de l'année précédente)20.

Canonisation

Ignace de Loyola est canonisé le 12 mars 1622, en même temps que François Xavier, Thérèse d'Avila, Philippe Neri et Isidore le Laboureur.

La spiritualité ignatienne

Article détaillé : Exercices spirituels.

Les Exercices spirituels sont un ouvrage de méditation et de prière qui est considéré comme le chef-d'œuvre spirituel d'Ignace de Loyola à partir de sa propre expérience spirituelle, vécue notamment à Manrèse. Tout l’enseignement d’Ignace de Loyola, est orienté vers le discernement, car pour lui, toute décision humaine est le lieu d’une rencontre avec le Seigneur. Le livre fait environ 200 pages. Il veut être le « livre du maître » qui guide l'accompagnateur spirituel lors d'une retraite d'environ 30 jours.

Les méditations ont été écrites de manière à refléter authentiquement la spiritualité catholique, mais l'accent mis sur la rencontre personnelle entre le retraitant et Dieu attire aussi des chrétiens d'autres confessions.

Œuvres d'Ignace de Loyola

Saint Ignace n’est pas un « grand écrivain », au sens où on l’entend habituellement. Ses écrits sont fonctionnels (direction spirituelle ou gouvernement de la Compagnie) ou personnels (journal spirituel). Une édition critique de l’ensemble de ses écrits se trouve dans les MHSI : les Monumenta Ignatiana (22 volumes).

Les Exercices spirituels

Les Exercices spirituels proposent des méditations et contemplations organisées en quatre semaines, permettant un progrès dans la compréhension de soi-même et des mystères de la vie du Christ pour les assimiler. Pour chaque méditation, seuls quelques « points » sont donnés, chaque fois avec beaucoup de sobriété. Dans l’esprit de saint Ignace les « exercices spirituels » sont toujours faits avec un guide dont le rôle doit être cependant effacé, car « il doit laisser le Créateur agir sans intermédiaire avec la créature [retraitant], et la créature avec son Créateur et Seigneur » (ES, no 15)

  • Exercices spirituels, introduit par François Courel, Paris, DDB, 1963.

Le Journal spirituel

Il s'agit d'un journal intime strictement personnel tenu dans les années 1544 et 1545 où il note quotidiennement les mouvements intérieurs de son âme durant et suivant la célébration de la messe (expériences de consolations et désolations). Seule une partie de ce journal nous est parvenue. Ce cahier fut publié pour la première fois au XIXe siècle.

L’Autobiographie

Le Récit du pèlerin (c’est ainsi qu’Ignace s’identifie dans ce récit) est l'histoire autobiographique d'Ignace de Loyola tel qu'il l'a racontée, entre 1553 et 1555, à un autre jésuite, le père Luis Gonçalvès da Câmara. À la fin de sa vie, il répondait ainsi à la demande de plusieurs compagnons qui désiraient obtenir un testament spirituel en forme de récit. Ignace a longtemps hésité avant de raconter son histoire, même s'il l'avait promis dès 1551.

Selon Luis Gonçalvès da Câmara, c'est le 4 août 1553 qu'Ignace prit la décision de réaliser sa promesse. Après une conversation sur le thème de la vaine gloire, relate le père da Câmara, « alors qu'il mangeait avec Juan de Polanco et moi, notre Père dit que bien souvent Maître Nadal et d'autres de la Compagnie lui avaient demandé une chose et qu'il ne s'y était jamais décidé ; mais que, après avoir parlé avec moi et s'être recueilli dans sa chambre, il avait eu une grande dévotion et inclination à le faire et s'y était totalement décidé ».

Ce texte fut ensuite gardé dans les archives jésuites pendant 150 ans, jusqu'au XVIIIe siècle. Les Bollandistes le publient alors dans les Acta Sanctorum du 31 juillet, jour de la commémoration liturgique du saint.

  • Le Récit du Pèlerin : Autobiographie de saint Ignace de Loyola, présenté par André Thiry, Seuil, Paris, 2001.

  • Autobiographie, présentée par Alain Guillermou, Seuil, Paris, 1982.

Les Lettres

6 815 lettres et instructions sont connues, écrites par lui-même ou — en son nom — par son secrétaire, Juan de Polanco. Lettres de direction spirituelle (la plus ancienne date de 1524) et de gouvernement, d’encouragement et de réprimande. Instructions pour ceux qui vont fonder un collège ou participer au concile de Trente. Ces lettres sont adressées à des compagnons jésuites, personnages importants, bienfaiteurs de la Compagnie, ou encore parents de novices, fils ou filles spirituelles.

  • Sélection de Lettres, commentées par Gervais Dumeige, Bruges, DDB, 1959.

Les Constitutions

Les Constitutions forment le premier texte législatif fondamental de la Compagnie de Jésus, préparé avec l’aide de Juan de Polanco et revu régulièrement à la lumière de l’expérience des premiers jésuites. À strictement parler, Loyola n’en est pas l’auteur, car il laissa à la première congrégation générale (réunie en 1558, après sa mort) le soin de les promulguer.

  • Constitutions de saint Ignace de Loyola (avec les « Normes » de la CG34), Paris, 1997.

Notes

  • La date exacte de sa naissance n’est pas connue avec certitude. Le registre baptismal le plus ancien d’Azpeitia date de 1537. Même en ce qui concerne l’année, ses premiers compagnons (Polanco et Ribadeneyra) et amis hésitaient entre 1491, 1493 et 1495. Choisissant d’écrire sur son épitaphe qu’Ignace de Loyola est mort à 65 ans, ils s’accordent implicitement sur 1491 comme année de naissance. Le témoignage de sa nourrice, María Garín, va dans le même sens. La date serait confirmée par le fait qu'Ignace signe en 1507 des actes après la mort de son père — la limite légale de signature étant fixée à 16 ans (Lacouture T. 1, p. 15). Les biographes contemporains (Dudon, Dalmases, Ravier, Lacouture), se basant sur l’étude exhaustive de Pedro de Leturia (De anno quo Ignatius natus est disceptatio critica, dans les MHSI, Fontes Narrativi, vol.I, pp. 14-24) optent tous pour 1491. Absolument rien de certain ne peut être dit quant au jour de sa naissance : ni 24 décembre ni 25 octobre. Ce que l’on appelle l’Autobiographie, qui est plutôt le récit d’une conversion et d'un cheminement spirituel tel que raconté à un confident (qui le met par écrit) ne donne aucune indication au sujet de la date de naissance d’Ignace de Loyola.

  1. Deux mois pour l’Encyclopedia, 17 jours pour Lacouture.

Références

  • Catholic Encyclopedia, notice biographique « Ignatius de Loyola », 1913.

  • Lacouture, T. 1, p. 17.

  • Catholic Encyclopédia.

  • Lacouture, T. 1, p. 21.

  • Catholic Encyclopedia.

  • A. Guillermou, St Ignace de Loyola, p. 15.

  • Autobiographie, p. 49.

  • A. Guillermou, St Ignace de Loyola, p. 17.

  • A. Guillermou, p. 19.

  • Lacouture, p. 35.

  • Lacouture, p. 37 ; les alumbrados sont les illuminés, empreints de mystique, liés à la réforme franciscaine et les conversos sont les juifs ayant en 1492 choisi d'opter pour le catholicisme.

  • Lacouture, p. 50 à 52.

  • Lacouture, p. 93, témoignage de Diego Lainez.

  • Lacouture, p. 96.

  • Prêtre jésuite ayant prononcé l'ensemble de ses vœux.

  • Catholic encyclopedia.

  1. Adrien Baillet, Les vies des saints composées sur ce qui nous est resté de plus authentique et de plus assuré dans leur histoire, volume 10, 1739, 400 pages ; page 393.

Voir aussi

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Bibliographie

  • Ignace de Loyola, Écrits, Desclée de Brouwer, « Christus », 2011, 1110 pages (ISBN 978-2-220-06338-6).

En français
  • Jean Lacouture, Jésuites, Tome 1, Le Seuil, 1991 (ISBN 2-02-012213-8).

  • Alain Guillermou, St Ignace de Loyola et la Compagnie de Jésus, (coll. Maîtres spirituels, 23), 187 p., Le Seuil, Paris, 1960 – réed. Points Sagesses 224, Le Seuil, 2007 (ISBN 978 2757804124).

  • André Ravier, Ignace de Loyola fonde la compagnie de Jésus, Bellarmin, Paris, 1974.

  • Alain Guillermou, La Vie de saint Ignace de Loyola, Le Seuil, Paris, 1961.

  • François Sureau, Inigo, portrait, Gallimard, octobre 2010 (ISBN 978-2-07-013075-7).

  • José Ignacio Tellechea Idígoras, Ignace de Loyola, pèlerin de l'absolu, Nouvelle Cité, 1992, 451 pages (original espagnol 1986).

  • David Lonsdale, Ignace maître spirituel, Desclée-Bellarmin, 1991, 211 p.

  • Enrique Garcia Hernan (traduit de l'espagnol par Antoine Fabre), Ignace de Loyola, Seuil, 2016, 576 pages.

  • Karl Rahner, sj, L'Esprit ignatien : Écrits sur les Exercices et sur la spiritualité du fondateur de l'Ordre, Cerf, 2016 (ISBN 9782204101110).

En anglais

Musique : L'apothéose de saint Ignace et de saint François Xavier, opéra en latin, créé à Rome (1622) à l'occasion de sa canonisation.

Articles connexes

Liens externes

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sainte Marie Madeleine ou Marie de Magdala - wikipédia à jour au 31 Juillet 2022

  


Marie Madeleine

Marie Madeleine
Sainte chrétienne

Image illustrative de l’article Marie Madeleine
Noli me tangere”, Marie Madeleine au tombeau, par Antoine Rivalz, Montauban,
musée Ingres-Bourdelle.

Apôtre des apôtres

Naissance

date inconnue av. J.-C
peut-être Magdala

Décès

Ier siècle 
Santa Bauma, grotte du massif de la Sainte-Baume, ou à l'emplacement de la basilique Sainte-Marie-Madeleine de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume

Vénéré à

Sanctuaire de la Sainte-Baume, Vézelay

Vénéré par

Église orthodoxe
Église catholique
Communion anglicane
Luthéranisme
Autres types d'Églises protestantes

Fête

22 juillet

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Marie Madeleine, ou Marie de Magdala, appelée aussi Marie la Magdaléenne (Μαρία ἡ Μαγδαληνή) dans les Évangiles, est une disciple de Jésus qui le suit jusqu'à ses derniers jours, assiste à sa Résurrection et qui a donné naissance à une importante figure du christianisme.

Elle est citée au moins douze fois dans les quatre Évangiles canoniques, plus que la plupart des apôtres1. L'Évangile selon Jean, écrit au plus tôt vers 802, en fait la première personne à avoir vu Jésus après sa Résurrection, chargée d'avertir les apôtres. Ce motif est repris dans une fin probablement ajoutée au IVe siècle à l'Évangile selon Marc.

L'Église de Rome considère, à partir de Grégoire Ier au VIe siècle, que Marie de Magdala ne fait qu'une avec Marie de Béthanie ainsi qu'avec la pécheresse qui oint le Christ de parfumn 1. Cette position est abandonnée en 1965 par l'Église catholique après Vatican II, sainte Marie de Magdala étant célébrée, comme dans l’Église orthodoxe, le 22 juillet, tandis que Marie de Béthanie l'est avec sa sœur Marthe le 29 juillet. L'Église orthodoxe, depuis Jean Chrysostome, fait la distinction entre ces personnages, de même que les Églises protestantes.

Le nom

Village de Al-Majdal vers 1900 (équivalent arabe de Magdala).

Le nom de Magdala vient de Magdal en araméen ou Migdal en hébreu et désigne une construction en forme de tour3. De nombreux Pères de l'Église et écrivains chrétiens connaissent cette étymologie, puisqu'ils écrivent des sermons dans lesquels Marie Madeleine est présentée comme une tour symbolisant allégoriquement la foi et l'orthodoxie4. Chez Jérôme de Stridon (IVe siècle), Marie Madeleine est « la tour » qui représente la foi4.

Pour Raban Maur (IXe siècle), Marie Madeleine tire son nom de la ville de Magdala dont elle serait originaire4. Toutefois, le nom Magdala n'est pas attesté à l'époque de Jésus ni dans les deux premiers siècles de notre ère. Aucune ville portant ce nom aux alentours du lac de Tibériade n'est mentionnée dans l'Ancien Testament. Dans l'Évangile selon Matthieu, il est mentionné que Jésus a utilisé une barque pour se rendre « dans le territoire de Magadan (Mt 15:39) »5. Certains auteurs estiment que ce nom de Magadan correspond au nom Magdala5. Toutefois, des spécialistes de ces langues sont beaucoup plus sceptiques sur le fait que Magadan renverrait au mot « tour », que ce soit en araméen ou en hébreu. De plus, l'Évangile selon Marc, écrit une dizaine d'années plus tôt que celui de Matthieu et sur lequel ce dernier est fondé, n'appelle pas ce site Magadan mais Dalmanoutha (Mc 8:11), ce qui n'a aucun rapport avec Magdala ou avec une tour.

La plus ancienne mention de la ville de Magdala semble se trouver dans le Talmud où elle est appelée Migdal Zab'ayya (Pesachim 4, 30d)6 ou Migdal Nunia (Pesachim 46a)5. La Mishna, dont fait partie le traité Pesachim, a été promulguée par Rabbi Yehouda ha-Nasi vers 200-2207. Cette ville semble située au nord de Tarichae, à moins que ce ne soit une nouvelle désignation pour la ville de Tarichae, qui était une cité importante à l'époque de Jésus, comme par la suite8. On considère généralement que le village arabe d'Al-Majdal, détruit en 1948 sur décision des autorités israéliennes, était l'héritier de Migdal Zab'ayya mentionné dans le Talmud dix-sept siècles plus tôt et qu'il donne une indication de la position de la ville appelée traditionnellement Magdala.

Une traduction de Μαρία ἡ Μαγδαληνή que l'on trouve dans les Évangiles est « Marie la Magdaléenne ». Des critiques ont donc émis l'hypothèse que Marie la Magdaléenne était appelée ainsi car elle possédait des « tours », des châteaux. Il a aussi été envisagé que l'un d'entre eux ait été situé près de Magdala et que c'est ce dernier qui aurait donné naissance à l'appellation Migdal que l'on voit apparaître dans la Mishna. En effet, les historiens spécialistes du judéo-christianisme estiment qu'après la défaite de la révolte de 66-70 et surtout après celle de Bar Kokhba et l'expulsion des Juifs d'une grande partie de la Judée (135), des nazôréens ou ébionites seraient venus s'installer dans la région9,10 et en particulier à Nazareth et à Kokaba, car les noms de ces lieux possédaient des résonances messianiques11,12.

Dans les Évangiles

Selon les Évangiles canoniques

Marie de Magdala, la femme que Jésus a délivrée de sept démons, par Paolo Veronese.

Originaire de la ville de Magdalan 2, sur la rive occidentale du lac de Tibériade13, Marie de Magdala est la femme la plus présente du Nouveau Testament. L'Évangile selon Luc la présente comme la femme que Jésus délivre de sept démonsn 3 ; elle entre au nombre de ses disciples — étant peut-être la disciple femme du Christ la plus importante après sa propre mère —, et le suit jusqu'à sa mort n 4.

Marie la Magdaléenne est distinguée avec « Jeanne, femme de Chouza, intendant d'Hérode, et Suzanne » parmi plusieurs femmes qui assistaient Jésus de leurs biens14.

Pour les quatre Évangiles, elle est le premier témoin de la Passion et de la Résurrection de Jésus. Ils la mentionnent assistant à la mise en croix avec les autres femmes15 ; dans les trois Évangiles synoptiques elle assiste également à la mise au tombeau16.

Elle est le premier témoin de la résurrection de Jésus (Évangile de Marc, XVI, 1s ; Évangile de Matthieu, XXVIII, 9), mais elle ne le reconnaît pas tout de suite, et essaie de le toucher, ce qui lui vaudra la phrase en grec ancien Mὴ μου ἄπτου, traduite en latin par Noli me tangere (« Ne me touche pas » ou « Ne me retiens pas ») dans l'Évangile de Jean, XX, 17.

Les écrits apocryphes

Un texte du codex de Berlin, écrit en copte à la fin du IIe siècle (selon Michel Tardieu), porte son nom : l’Évangile de Marie. Il s'agit d'un texte gnostique comprenant un dialogue entre le Christ et Marie de Magdala, celle-ci le restituant aux apôtres, suivi de dialogues entre Marie et eux.

Dans la Pistis Sophia, texte gnostique en copte datant de 350 environ, Jésus dialogue avec Marie Madeleine et les autres disciples.

L’Épître des apôtres17,18, l'Évangile de Pierre, l'Évangile de Thomas et l’Évangile de Philippe évoquent également Marie Madeleine. Dans ce dernier, elle devient la disciple préférée de Jésus.

La tradition et l'iconographie chrétiennes s'appuient sur ces textes canoniques et apocryphes pour donner plusieurs visages de Marie de Magdala, d'abord l'épouse spirituelle du Christ (« Sponsa Christi ») et l'apôtre de la Révélation (« l'apôtre des apôtres », selon la formule d'Hippolyte de Rome), puis à partir du IVe siècle la pécheresse reniée et bafouée mais repentie, le Moyen Âge s'emparant de nombreuses légendes pour fabriquer une sainte19.

Dans les traditions chrétiennes

Les premières traditions : l'apôtre des apôtres

Les Pères de l’Église soulignent son rôle de premier témoin de la Résurrection ; elle est pour cela désignée comme l'« apôtre des apôtres » par Hippolyte de Rome20.

Grégoire de Tours place le tombeau de Marie de Magdala à Éphèse, en Asie Mineure : « Dans cette ville repose Marie-Madeleine, n'ayant au-dessus d'elle aucune toiture » (In gloria martyrum, ch. 29, P.L., t. 71, c. 731). La dépouille de Marie Madeleine aurait reposé dans l'atrium précédant un sanctuaire, tradition typiquement éphésienne. Pour Grégoire de Tours, Marie la Magdaléenne et Marie la mère de Jésus seraient toutes deux mortes à Éphèse. Cependant, cette tradition est fausse pour les exégètes, qui pensent que Marie de Magdala ne s'est pas rendue en dehors de la Palestine21.

L'assimilation à une pécheresse

Marie Madeleine méditant. par Jan Lievens.

Vers 591, le pape Grégoire le Grand (Homiliae in Evangelium 25) l'assimile à la pécheresse citée dans l’Évangile selon Luc (VII, 36-50)22 et l'identifie également avec Marie de Béthanie, sœur de Lazare et de Marthe.

Selon Jean Pirot, l'identification opérée dans le christianisme découlerait d'une erreur d'interprétation du passage de Luc 8:2 qui précise que Marie était possédée par sept démons. Il pense que cette « possession » n'était pas liée à l'idée de péché mais plutôt à une névrose, et considère d'une manière générale que les occurrences de possession par les « mauvais esprits » dans les Évangiles sont des métaphores pour désigner la maladie (physique ou nerveuse) plutôt que le péché23.

Selon Madeleine Scopello, « la Tradition chrétienne des premiers siècles s'est rapidement emparée [du personnage de Marie la Magdaléenne] en lui attribuant des actes accomplis et faits par d'autres femmes du cercle de Jésus : Marie de Béthanie, sœur de Lazare ; la prostituée anonyme repentie chez Simon le Pharisien ; ou encore la femme présente chez Simon le Lépreux. Ainsi, Marie Madeleine est devenue un personnage composite qui a pris consistance sous le pape Grégoire le Grand (590-604), puis a traversé les siècles avec une extraordinaire fortune »24.

Marie Madeleine apparaît au VIIIe siècle au martyrologe de Bède le Vénérable, où elle est célébrée comme sainte le 22 juillet22.

En 1969, le pape Paul VI décrète qu'elle ne doit plus être fêtée comme « pénitente », mais comme « disciple », l'Église préférant la mettre en valeur via le texte de Jean plutôt que celui de Luc. Cependant, l'identification de Marie Madeleine à Marie de Béthanie et à la pécheresse repentie reste le point de vue dominant dans la tradition populaire et chez des exégètes minoritaires25. Mais les recherches actuelles vont plutôt dans le sens de la distinction des deux Marie et certains pensent que l'interprétation de Grégoire le Grand « deviendra de plus en plus quantité négligeable »26.

Traditionnellement, Marie Madeleine est la patronne des cordiers, métier exercé par les lépreux :

« Depuis au moins le XVe siècle, le métier de cordier est le monopole des parias, considérés comme les descendants des lépreux : ils vivent dans des hameaux séparés, ont des lieux de culte ainsi que des cimetières qui leur sont réservés. (...) La chapelle de la Madeleine, aujourd'hui en Penmarc'h, leur est manifestement destinée. En effet, les toponymes “La Madeleine” sont synonymes de noms de lieux comme “La Maladrerie” (léproserie) et sainte Madeleine est la patronne des cordiers27. »

Tradition orthodoxe

Icône orthodoxe orientale de Marie Madeleine en tant que Myrhophore.

Article détaillé : Myrophores.

Dans la tradition de l'Église orthodoxe, Marie de Magdala est considérée comme le premier témoin de la résurrection de Jésus et reçoit de lui « mission » pour annoncer aux apôtres sa résurrection (Jn 20, 11-18).

La tradition orthodoxe rapporte qu'elle est allée reprocher à l'empereur Tibère la mort de Jésus, et lui annoncer sa résurrection. Devant le scepticisme de celui-ci, l’œuf qu'elle tenait en main se teint alors en rouge sang28,29.

Selon les traditions orientales, elle s'est retirée à Éphèse avec la Théotokos (Marie, la Mère de Dieu) et y est morte. Ses reliques ont été transférées à Constantinople en 886 et y sont conservées.

Elle est souvent représentée sur des icônes portant un vase d'onguent, non pas à cause de l'onction de la femme pécheresse, mais parce qu'elle était parmi ces femmes qui apportaient des parfums au tombeau de Jésus. Pour cette raison, elle est qualifiée de « Myrophore » (porteuse de myrrhe).

Marie de Magdala, outre sa fête propre le 22 juillet, est également honorée lors du dimanche des Myrophores qui correspond au troisième dimanche de la Pâque orthodoxe.

Théories diverses

La Légende dorée

Article détaillé : La Légende dorée.

Le Voyage de Marie Madeleine à Marseille, par Giotto (1320), couvent Saint-François, Assise.

Au XIIIe siècle, Jacques de Voragine reprend dans La Légende dorée une tradition provençale qui raconte qu'après avoir accosté aux Saintes-Maries-de-la-Mer et avoir évangélisé la région, Marie de Magdala aurait vécu la fin de sa vie en prière dans la grotte aujourd'hui sanctuaire de la Sainte-Baume (massif de la Sainte-Baume)30. Son tombeau supposé se trouve dans la basilique Sainte-Marie-Madeleine à Saint-Maximin-la-Sainte-Baume (France), gardé par les Dominicains.

Le fait que Marie de Magdala se soit déplacée jusqu'en Provence est une légende. Les traditions qui mentionnent ce voyage ne datent que du Xe siècle environ et identifient Marie de Magdala avec la pécheresse de Luc 7, 36-50 et Marie de Béthanie, alors que cette identification n'est plus en vigueur31.

L'épouse du Christ

Dans Dieu homme et femme, les théologiens Jürgen Moltmann et Elisabeth Moltmann soutiennent que Marie de Magdala et Jésus étaient époux « en esprit », et posent donc la question d'une égalité fondamentale entre l'homme et la femme. Les dernières recherches exégétiques sur le lien entre Marie de Magdala et Jésus vont dans le sens de cette interprétation, comme le met en lumière l'exégète Xavier Léon-Dufour32 : en Jean 20, 16, Marie dit à Jésus « Rabbouni ». Ce mot est traduit par « maître » dans l'Évangile, mais Rabbouni est en réalité un diminutif de Rabbi et pourrait ajouter une nuance d'affection ou de familiarité. La quête aimante de Jésus par Marie de Magdala en Jean 20,11-16 renvoie au Cantique des cantiques 3,1-4.

La Madeleine à la veilleuse, par Georges de La Tour, musée du Louvre.

L'idée de dépeindre Marie de Magdala sous les traits d'une épouse a été exploitée dans la littérature dès le milieu du XXe siècle. Dans son roman de 1951 La Dernière Tentation du Christ33, qui montre un Jésus succombant à la tentation d'une vie simple, l'écrivain grec Níkos Kazantzákis fait intervenir le thème de l'union amoureuse entre les deux personnages.

Cette thématique a trouvé une fécondité dans le conspirationnisme contemporain : Marie Madeleine aurait eu des enfants avec Jésus, mais l'Église catholique aurait étouffé ces faits par la force et la terreur, et fait de Marie Madeleine une prostituée afin de condamner le désir charnel. C'est sous cet angle que la vie et le rôle de Marie de Magdala ont été exploités dans des livres destinés au grand public comme L'Énigme sacrée ou La Révélation des Templiers, sans valeur scientifique reconnue dans les milieux universitaires.

Ces théories sont reprises par le romancier Dan Brown dans son thriller Da Vinci Code34. Il y fait de Marie Madeleine le symbole de la « féminité sacrée », en prétendant qu'elle était elle-même le Graal : « Le Graal est littéralement l’ancien symbole de la féminité et le Saint Graal représente le féminin sacré et la déesse, qui bien sûr a disparu de nos jours, car l’Église l’a éliminée. Autrefois, le pouvoir des femmes et leur capacité à donner la vie était quelque chose de sacré, mais cela constituait une menace pour la montée de l’Église majoritairement masculine. Par conséquent, le féminin sacré fut diabolisé et considéré comme hérésie. Ce n’est pas Dieu mais l’homme qui créa le concept de “péché originel”, selon lequel Ève goûta la pomme et fut à l’origine de la chute de la race humaine. La femme qui fut sacrée, celle qui donnait la vie, fut transformée en ennemi35. »

Plusieurs personnes, dont les réalisateurs du téléfilm documentaire américain Le Tombeau de Jésus, utilisent cette théorie pour dire que Jésus et Marie Madeleine seraient enterrés au tombeau de Talpiot.

Madeleine repentante, par Le Caravage.

La mère de Jésus

L'historien Thierry Murcia, auteur d'un ouvrage sur cette question36, défend l'idée que Marie de Magdala serait en fait la mère de Jésus. Il développe différents arguments, notamment le fait que Magdela désigne « la tour » en araméen et que Megaddela signifie « la Magnifiée ». Il s'agirait donc d'un surnom élogieux visant à la distinguer, non d'un toponyme. Pour lui, il n'y aurait pas de contradiction entre les Évangiles synoptiques et celui attribué à Jean. Si, dans les premiers, la mère de Jésus n'est pas présente près de la croix, c'est parce qu'elle y est appelée Marie la Magdaléenne. Dans son schéma, il n'y aurait ni trois ni quatre femmes près de la croix de Jésus dans l'Évangile selon Jean, mais seulement deux qui seraient d'abord présentées puis nommées, mais dans un ordre suivant une figure de chiasme en forme de croix, schéma classique de type ABBA.

« Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère (A) et la sœur de sa mère (B), Marie, femme de Clopas (B), et Marie de Magdala (A). »

Cette tradition de Marie de Magdala mère de Jésus est très ancienne et on la retrouve dans plusieurs documents des premiers siècles qui étaient jusqu'ici laissés pour compte. Pour Thierry Murcia, cette tradition serait la plus ancienne que l'on aurait sur le personnage. Il écrit :

« La Marie de Magdala évangélique n’a jamais été une femme de mauvaise vie. Au contraire, même, puisque la tradition la plus ancienne l’identifie spontanément à la mère de Jésus, ce qui, le cas échéant, n’aurait pas été possible. “Magdala”, d’autre part, ne renvoie pas à sa ville d’origine. Il faut plutôt y voir une épithète élogieuse visant à la distinguer et à souligner son caractère éminent. Une fois passé en grec, Magdala, מגדלא (megaddela) – que l’on pourrait traduire par “la Grande”, “l’Exaltée” (au sens laudatif), “la Magnifiée”… – a tardivement été interprété (IVe siècle), à tort, comme un toponyme. Cette tradition qui voit en la Magdaléenne la mère de Jésus est attestée par de nombreux documents anciens d’horizons divers, internes et externes au christianisme. Et quoiqu’elle ait été largement ignorée jusqu’ici, il s’agit sans conteste de la plus ancienne et de la mieux étayée dont nous pouvons disposer concernant son état civil37. »

Dans la culture

Représentations picturales et sculpturales

Marie Madeleine pénitente, par Titien.

Le culte magdalénien se développe à toutes les époques du Moyen Âge, en de nombreux pays d'Europe occidentale, où les communautés religieuses commandent des représentations iconographiques pour la décoration de leurs lieux de culte38.

Dans l'art sacré, Marie Madeleine est très souvent représentée dénudée, avec les cheveux longs et dénoués, pour signifier son repentir et sa pénitence, comme les prostituées de Palestine (Donatello). Cette représentation permet de la rapprocher de Marie l'Égyptienne avec qui elle est liée à partir de l'époque moderne39.

  • La Tradition provençale de Marie Madeleine (XIIIe siècle), chapelle Saint-Érige à Auron (Alpes-Maritimes).

  • Icône peinte (180 × 90 cm) datée de 1225, représentant les scènes de la vie de la sainte autour de son portrait en pied, visible à l'Académie de Florence.

  • Peinture de la mort de Marie Madeleine, assistée de Marthe et saint Maximin, chapelle Saint-Érige à Auron (Alpes-Maritimes).

  • Peinture prédelle d'un Noli me tangere, œuvre du XVe siècle, basilique de Saint-Maximin.

  • Sculpture en pierre de sainte Marie Madeleine, v. 1310, église d'Écouis (Eure).

  • Marie Madeleine, de Piero della Francesca, duomo d'Arezzo, Toscane.

  • Sculpture de Francesco Laurana, cénotaphe du XVe siècle : Marie Madeleine portée par les anges, qui a contenu autrefois les reliques de Marthe. Église de Tarascon.

  • Retable de Lukas Moser : l'autel de la Madeleine, 1432, Tiefenbronn.

  • Le Vol sacré du moine Badilonn 5, à Aix-en-Provence - Arrivée du corps à Vézelay, manuscrit de la Geste de Girard de Roussillon, enluminé par le Maître du Girart de Roussillon en 1453.

  • La Vierge à l'Enfant entre sainte Catherine et sainte Marie Madeleine, 1490, peinture de Giovanni Bellini ; Gallerie dell'Accademia, Venise.

  • Marie Madeleine mise au tombeau, sculpture du XVIe siècle, église Saint-Volutien de Foix (Ariège).

  • Bas-relief en marbre, La Barque, 1500, La Vieille Major, Marseille.

  • Madeleine pénitente, sculpture en bois polychrome (1515-1520) attribuée à Gregor Erhart, aujourd'hui au Louvre.

  • Baptême du roi et de la reine de Marseille sous les yeux de Marie Madeleine, épisode du Miracle marseillais, 1525, église de Contes (Alpes-Maritimes).

Marie Madeleine pénitente, par Pedro de Mena (1664).

Si elle est représentée avant son repentir, elle est montrée en courtisane parée et fardée (son image se rapprochant de celle de Vénus durant la Renaissance). Son attribut le plus fréquent et le plus ancien, qui permet d'identifier le personnage à l'analyse d'une œuvre, est le vase à nard dont elle oint les pieds de Jésus chez Simon (et qu'elle apporte avec elle au Sépulcre). Plus tardivement seront ajoutés le miroir de courtisane, la tête de mort (devant laquelle elle médite lorsqu'elle se retire dans la grotte de la Sainte-Baume) et la couronne d'épines. En dehors de rares exceptions (peinture Eva prima Pandora réalisée par Jean Cousin en 1550), ses cheveux sont toujours longs et dénoués39.

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Films

Musique

  • En l'honneur de Marie Madeleine dont la fête est le 22 juillet, Marc-Antoine Charpentier a composé quatre œuvres dont trois sur un même texte :

    • Magdalena lugens voce sola cum simphonia, H.343, pour une voix, deux dessus instrumentaux, et basse continue (1686-87) ;

    • Pour Marie Madeleine “Sola vivebat in antris Magdalena”, H.373, pour deux voix, deux flûtes et basse continue (date inconnue) ;

    • Magdalena lugens, H.388, pour trois voix et basse continue (date inconnue).

    • Dialogus inter Magdalena et Jesum 2 vocibus Canto e Alto cum organo, H.423 (date inconnue).

  • Maddalena ai piedi di Cristo, oratorio de Antonio Caldara (1700).

  • La conversione di Maddalena, oratorio de Giovanni Bononcini.

  • Marie-Magdeleine, drame sacré en trois actes de Jules Massenet, sur un livret de Louis Gallet (1873).

  • Marie Madeleine, musique de Jeff Barnel, parue en 1983 et interprétée par Dalida. Marie Madeleine y est perçue comme la plus fidèle apôtre de Jésus lors de son retour41.

  • Magdalene est le deuxième album studio de l'auteure-compositrice-interprète britannique FKA Twigs, sorti le 8 novembre 2019.

  • Magdalene est citée par le rappeur américain Mac Miller, plus précieusement dans le titre « Apparition » de son album Faces.

Littérature

Bas-relief de sainte Marie Madeleine élevée par les anges, cathédrale de Toruń, Pologne.

Bibliographie

Marie Madeleine, fresque de Piero della Francesca à Arezzo.

Document utilisé pour la rédaction de l’article  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Ouvrages

  • Alain Montandon, Marie-Madeleine : Figure mythique dans la littérature et les arts, Presses universitaires Blaise Pascal, 1999, 413 p. (lire en ligne [archive]).

  • Esther A. De Boer, Mary Magdalene: Beyond the Myth, Londres, éd. SCM Press, 1997).

  • Elisabeth et Jürgen Moltmann, Dieu homme et femme, Éditions du Cerf, 1984 Document utilisé pour la rédaction de l’article

  • Jean Pirot, Trois amies de Jésus de Nazareth, Éditions du Cerf, 1986 Document utilisé pour la rédaction de l’article

  • Georges Duby, Dames du XIIe siècle, tome 1 : Héloïse, Aliénor, Iseut et quelques autres, éd. Gallimard, 1995, chapitre 2.

  • Jean-Yves Leloup, L’Évangile de Marie : Myriam de Magdala , éd. Albin Michel, 1997.

  • Élisabeth Pinto-Mathieu, Marie-Madeleine dans la littérature du Moyen Âge, éd. Beauchesne, 1997.

  • Suzanne Tunc, Des femmes aussi suivaient Jésus. Essai d’interprétation de quelques versets des Évangiles, éd. Desclée de Brouwer, 1998.

  • Marianne Alphant, Guy Lafon et Daniel Arasse, L'Apparition à Marie-Madeleine, éd. Desclée de Brouwer, 2001.

  • Régis Burnet, Marie-Madeleine (Ier – XXIe siècle) : De la pécheresse repentie à l'épouse de Jésus : histoire de la réception d'une figure biblique, Éditions du Cerf, 2004.

  • Thierry Murcia, Marie appelée la Magdaléenne. Entre traditions et histoire. Ier – VIIIe siècle, Aix-en-Provence, Presses universitaires de Provence, coll. « Héritages méditerranéens », 2017.

  • Thierry Murcia, Marie-Madeleine : l’insoupçonnable vérité ou Pourquoi Marie-Madeleine ne peut pas avoir été la femme de Jésus [archive], PDF, 2017, avec la participation de Nicolas Koberich.

  • Christian Doumergue, Marie-Madeleine, Grez-sur-Loing, éd. Pardès, coll. « Qui suis-je ? », 2010.

  • Ève Duperray, Georges Duby et Charles Pietri, Marie-Madeleine dans la mystique, les arts et les lettres, colloque Avignon, éd. Beauchesne, 1989 Document utilisé pour la rédaction de l’article .

  • Vies médiévales de Marie-Madeleine, Introduction, édition du corpus, présentations, notes et annexes par Olivier Collet et Sylviane Messerli, Turnhout, Brepols, 2009.

  • Frédérique Jourdaa et Olivier Corsan, Sur les pas de Marie-Madeleine, éd. Ouest-France, 2009.

  • François Herbaux, Une femme culte. Enquête sur l'histoire et les légendes de Marie Madeleine, éd. Gaussen, 2020.

Articles

  • Philippe André-Vincent, « Retour sur la “légende de Marie-Madeleine” », Provence historique, vol. 3, no 13,‎ 1953, p. 159-188.

  • Karen King, « Canonisation et marginalisation : Marie de Magdala », Concilium, no 276,‎ juin 1998, p. 41-49.

  • Thierry Murcia, « Marie de Magdala et la mère de Jésus », Revue des Études Tardo-antiques. Figures du premier christianisme : Jésus appelé Christ, Jacques “frère du Seigneur”, Marie dite Madeleine et quelques autres, no Supplément 6,‎ 2018-2019, p. 47-69 (lire en ligne [archive], consulté le 8 décembre 2021). Textes de la session scientifique THAT, Paris-Sorbonne, 3 février 2018.

  • Mgr Victor Saxer (1918-2004), professeur et recteur de l'Institut pontifical d'archéologie chrétiennen 6, a consacré de nombreuses études à Marie Madeleine, notamment :

    • Victor Saxer, « La “Vie de Ste Marie-Madeleine” attribuée au pseudo-Raban Maur, œuvre claravallienne du XIIe siècle », Mélanges St-Bernard, Dijon,‎ 1954, p. 408-421 (lire en ligne [archive], consulté le 6 décembre 2021).

    • Victor Saxer, « Les origines du culte de sainte Marie-Madeleine à Aix-en-Provence », Bulletin de la Société nationale des antiquaires de France,‎ 1954-1955, p. 148-151.

    • Victor Saxer, « Un manuscrit démembré du sermon d'Eudes de Cluny sur Sainte Marie-Madeleine », Scriptorium, vol. 8, no 1,‎ 1954, p. 119-123 (lire en ligne [archive], consulté le 6 décembre 2021).

    • Victor Saxer, « L'origine des reliques de sainte Marie Madeleine à Vézelay dans la tradition historiographique du Moyen Âge », Revue des sciences religieuses, nos 29-1,‎ 1955, p. 1-18 (lire en ligne [archive], consulté le 25 novembre 2021).

    • Victor Saxer, « Sermo in sollemnitate Sancte Marie-Magdalene », Mélanges de l'École française de Rome, vol. 104, no 1,‎ 1992, p. 385-401 (lire en ligne [archive], consulté le 6 décembre 2021).

    • Victor Saxer, « Les saintes Marie Madeleine et Marie de Béthanie dans la tradition liturgique et homilétique orientale », Revue des sciences religieuse, vol. 32, no 1,‎ 1958, p. 1-37.

    • Victor Saxer, « Note sur l'origine d'un manuscrit de l'“Abbreviato” de Jean de Mailly : Paris, Mazarine 1731 », Analecta Bollandiana, vol. 94,‎ 1976, p. 155-159.

    • Victor Saxer, « Les ossements dits de sainte Marie-Madeleine conservés à Saint-Maximin-la-Sainte-Baume », Provence historique, vol. 27,‎ 1977, p. 57-311.

    • Victor Saxer, « Marie Madeleine dans le Commentaire d'Hippolyte sur le Cantique des Cantiques », Revue bénédictine, vol. 101,‎ 1991, p. 219-239 (ISSN 2295-9009).

    • Victor Saxer, « La Madeleine, figure évangélique dans sa légende jusqu'au XIIe – XIIIe siècle », Évangile et évangélisme,‎ 1999, p. 198-220.

    • Victor Saxer, Le dossier vézelien de Marie Madeleine : Invention et translation des reliques en 1265-1267. Contribution à l'histoire du culte de la sainte à Vézelay à l'apogée du Moyen Âge, Bruxelles, Société des Bollandistes, 1975, 290 p. (EAN 5552873650028).

Notes et références

Notes

  • De l'hébreu migdal, « tour ».

  • Certains auteurs affirment qu'en 882 le moine Badilon aurait apporté de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume à Vézelay, des reliques de la sainte. voir Vézelay.

  1. « Victor Saxer », notice d'autorité [archive].

Références

  • Maddalena Scopello, Femme, gnose et manichéisme: de l'espace mythique au territoire du réel, p. 11-12.

  • Maddalena Scopello, Femme, gnose et manichéisme: de l'espace mythique au territoire du réel, p. 11.

  • Maddalena Scopello, Femme, gnose et manichéisme: de l'espace mythique au territoire du réel, p. 12.

  • Stuart S. Miller, Sages and Commoners in Late Antique ʼEreẓ Israel, p. 153.

  • Simon Claude Mimouni, Le Judaïsme ancien du VIe siècle avant notre ère au IIIe siècle de notre ère, Paris, 2012, éd. PUF, p. 148.

  • Tsafrir, Di Segni, Green, Tabula in Imperii Romani. Iuadea-Palaestina: Eretz-Israel in the Hellenistic Roman Byzantine Periods: Maps and Gazetteer, p. 173.

  • Yohanan Aharoni et Michael Avi-Yonah, Macmillan Bible Atlas, 1968, p. 145-146.

  • On donne le nom d'Épîtres des apôtres aux lettres, écrites par les apôtres, que l'Église catholique a insérées dans le canon du Nouveau Testament. On peut les répartir en deux groupes : les épîtres de saint Paul et les épîtres catholiques (Serge Jodra, « Épîtres des apôtres », dans Imago Mundi, 2007 (lire en ligne [archive])).

  • Cf. Écrits apocryphes chrétiens, tome I, sous la direction de F. Bovon et P. Geoltrain, Paris, Bibliothèque de la Pléiade, 1997, p. 369-370.

  • Régis Burnet, Marie-Madeleine. De la pécheresse repentie à l'épouse de Jésus, Bayard, 2004, 137 p.

  • André-Marie Gerard, Dictionnaire de la Bible (avec la collaboration de Andrée Nordon-Gerard et de François Tollu, P.S.S.), éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 1989, p. 884.

  • Veronica Ortenberg et Dominique Iogna-Prat, « Genèse du culte de la Madeleine (VIIIe – XIe siècle) », Mélanges de l'École française de Rome. Moyen Âge, Temps modernes, no tome 104, no 1. 1992, p. 9-11,‎ 1992 (lire en ligne [archive])

  • Trois amies de Jésus de Nazareth, Éditions du Cerf, 1986, 145 pages (ISBN 2-204-02583-6).

  • Jean Pirot, Trois amies de Jésus de Nazareth, éd. Cerf, 1986, p. 134.

  • Voir par exemple Richard Atwood, Mary Magdalene in the New Testament Gospels and Early Tradition. Dissertation for the attainment of the Doctor of Theology Degree from the University of Basel: 1993, p. 147-148. André-Marie Gerard. Dictionnaire de la Bible (avec la collaboration d'Andrée Nordon-Gerard et de François Tollu, P.S.S.), éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 1989, p. 884. Suzanne Tunc, Des femmes aussi suivaient Jésus. Essai d'interprétation de quelques versets des évangiles, éd. Desclée de Brouwer, 1998, p. 41-42.

  • Xavier Léon-Dufour, Lecture de l'Évangile selon Jean, t. 4, coll. Parole de Dieu, Seuil, Paris 1996, p. 221.

  • Thierry Murcia, Marie appelée la Magdaléenne. Entre traditions et histoire. Ier – VIIIe siècle, Aix-en-Provence, Presses universitaires de Provence, coll. « Héritages méditerranéens », 2017, p. 338.

  • Victor Saxer, Le Culte de Marie Madeleine en Occident, Publications de la Société des Fouilles Archéologiques et des Monuments Historiques de l'Yonne, 1959, p. 11.

  1. Dalida, « Marie Madeleine » [archive], sur Dalida, site officiel (consulté le 5 décembre 2021).

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