mercredi 31 décembre 2008

mardi 30 décembre 2008

- textes du jour

l'enfant grandissait et se fortifiait - textes du jour

Prier… l’anniversaire de mon cher aîné, tombant bien puisqu’il est avec nous. Des souvenirs communs, quoique nous ayons dix ans de différence, bien davantage communs et nous faisant des affections, des raisonnements et une mémoire uniques, qu’avec nos autres frères et sœurs même quand pour les premiers à nous avoir suivi il n’y a entre eux et moi que trois ans de différence. La différence probablement entre une famille et un foyer totalement heureux jusqu’en 1960 environ, soit mes dix-sept ans et les vingt-sept ans de mon aîné, tandis que les autres de nos sœurs et frères ont été marqués par l’épreuve, sans stock de bonheur suffisant. Deux visages, un de profil, un autre de face, un jeune père, une jeune femme, chacun ravagé par une naissance abîmée, les parents inconnus, ou séparés, ce que ne réparent pas les adoptions aimantes, ou les amours commencés, la cicatisation se fait-elle ? cette disciple de JL… et les médications impossibles, les empêchements d’aimer par défaut de confiance dans la vie. Je suis venu pour qu’ils aient la vie, et qu’ils l’aient en abondance. …. L’enfant grandissait et se fortifiait, tout rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui. Jésus naît dans de grandes complications qui tiennent beaucoup à Lui, à sa lignée, au surnaturel qu’Il apporte dans notre monde et à son époque, mais il naît dans un couple uni et son père d’adoption est d’une exceptionnelle qualité : discernement, discrétion, capacité de décider, vision des choses et, ce qui est peu dit, un amoureux total et délicat pour cette jeune femme, sans doute délicieuse, mais très forte psychiquement, mature et qu’il accepte de bonne foi, ratifiant son premier choix humain et le spiritualisant autant qu’il est possible à l’humain. Le monde avec ses désirs est en train de disparaître, mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure pour toujours. C’est exactement ce que vit Joseph à l’Annonciation et dont Jésus, enfant, va bénéficier. La trinité familiale – possible mais très partiel et pas tout à fait exact reflet de la trinité divine – Jésus l’a vêcu dans le bonheur. Vous êtes forts, la parole de Dieu demeure en vous, vous avez vaincu le Mauvais. . . . Et le Verbe s’est fait chair, et il a habité parmi nous, et nous avons contemplé sa gloire. Testament intime de Jean à ses disciples, caractérisant chaque situation et chaque couche d’âge. L’immense famille humaine, les plus anciens, les plus jeunes… n’ayez pas l’amour du monde, ni de ce qui est dans le monde… [1]


[1] - 1ère lettre de Jean II 12 à 17 ; psaume XCVI ; évangile selon saint Luc II 36 à 40

lundi 29 décembre 2008

- textes du jour

poussé par l'Esprit - textes du jour

Lundi 29 Décembre 2008

Prier… [1] le récit de la présentation de Jésus au Temple nous est proposé une seconde fois. Les parents de Jésus accomplissent leurs devoirs religieux, cette obéissance qui ne se commente pas a un fruit, le surnaturel de leur enfant est à cette occasion révélé, ainsi que le destin douloureux de sa mère, et le bouleversement complet qui vont en découler. Le discernement – sauf la prière de Salomon, si juste pour un politique – ne nous est pas accordé selon nos demandes dont l’intensité obscurcit tout (je l’ai X fois vêcu). Il nous est donné à l’heure de Dieu, mais selon notre accomplissement de tâches ou de l’ensemble de notre vie quotidienne. Pas dans l’extraordinaire donc. Et ce qu’il nous est donné alors à voir est d’abord le sens du banal et du quotidien. Syméon est un homme d’attente : l’Esprit Saint était sur lui… poussé par l’Esprit, Syméon vint au Temple… Il identifie le jeune couple et l’enfant, ce semble aller de soi : prière d’action de grâces pour son vœu le plus cher qui est exaucé (écho de la remarque du Christ, tant de prophètes ont voulu voir ce que vous voyez et ne l’ont pas vu), puis le sens donné pour l’univers, enfin le dialogue. L’étonnement dans les évangiles est fréquent : Marie et Joseph en couple l’éprouvent souvent. Attente et cependant surprise, piété et constante motion par l’Esprit saint, et pourtant le sens leur échappe souvent. Clé du comportement, l’amour du prochain qui nous place en Dioeu, en Jésus son fils. Du concret à l’essentiel. Enseignement par la narration des faits : l’évangile ; enseignement pastoral, les apôtres.


[1] - 1ère lettre de Jean II 3 à 11 ; psaume XCVI ; évangile selon saint Luc II 22 à 35

dimanche 28 décembre 2008

encore s'aimer - textes du jour

Dimanche de la Sainte Famille . 28 Décembre 2008

« Encore s’aimer »… chaque fois que je m’approche de ma femme pour l’embrasser, les lèvres, mettre nos visages joue à joue, Marguerite survient, se poste entre nos jambes, veut se faire caresser, toucher et embrasser par chacun de nous en même temps. Sa demande quand nous nous détachons Je n’ai jamais vu cela d’un autre enfant, je n’ai pas souvenir de ce mouvement dans mon enfance, prodigieux et émouvant. Longue conversation hier soir que je n’ai pas enregistrée, les histoires réclamées, à suite ou pas, la prière du soir pas vraiment suivie, lui apprendre un texte, les deux grandes prières Notre Père et Je vous salue, Marie… mais elle me demande qui est Dieu ? Rêvé – Prier….[1] fête nous venant du Canada en mal de prêtres et appuyant la survie du catholicisme et de la francophonie sur les familles. Présentation de Jésus au Temple, Marie et Joseph font du rituel, tandis que Syméon et Anne disent l’extraordinaire. Pour le vieil homme, c’est être exaucé. Pour Marie et nous, c’est un complément de l’Annonciation, et une prophétie sinistre. Une vie compliquée sinon malheureuse attend le jeune couple du fait de leur mystérieux enfant. Conception extraordinaire d’Isaac, début de la lignée de Jésus. Importance décisive de l’enfant pour Abraham, ais Marie et Joseph n’ont pas souhaité explicitement d’enfant, celui-ci leur arrive, mystérieusement, avant même leur vie commune. Les textes d’aujourd’hui, si disparates, nous reportent devant l’ « Enfant-Jésus », événement par Lui-même, événement lointainement objet premier de la foi d’Abraham et objet contemporain de l’attente de Syméon. L’événement est l’Incarnation.

[1] - Genèse XV 1 à 6 & XXI 1 à 3 ; psaume CV ; Hébreux XI 8 à 19 passim ; évangile selon saint Luc II 22 à 43

samedi 27 décembre 2008

il vit et il crut - textes du jour

Samedi 27 Décembre 2008

Prier… des textes fondateurs : il vit et il crut. Jean (ce que nous avons entendu, ce que nous avons contemplé de nos yeux, ce que nous avons vu et que nos mains ont touché, c’est le Verbe, la Parole de la vie. Oui, la vie s’est manifestée, nous l’avons contemplée et nous portons témoignage), Jean ne croit pas ce qu’il voit, il croit au sens de ce qu’il voit. Il voit que le linceul est resté là, cependant il n’entre pas. Arrivé avant Pierre, il lui laisse la prééminence. Dans l’ordre chronologique du martyre, même chose, Pierre passera avant. Le texte ne dit pas le mouvement de soudaine et totale compréhension de Pierre entré dans le tombeau. Aujourd’hui, fête de Jean, l’évangéliste, Jean de l’Apocalypse, le disciple et l’écrivain du toucher mystique, d’une certaine manière l’aboutissement de notre adoration devant la crèche de Noël. Et c’est nous qui écrivons cela, afin que nous ayons la plénitude de la joie… c’est lui le disciple qui rend témoignage de tout cela, et qui l’a rapporté par écrit, et nous savons que son témoignage est vrai. Peut-on signer et témoigner davantage ? plus précisément, authentiquement ? la base de la foi chrétienne est là. Un témoignage oculaire et mystique. Un discernement à partir de faits, gestes et paroles, à partir d’une résurrection, d’une manifestation. Evangelium vitae, alors que nous nous traînons et cependant, parfois – cette époque-ci de l’année liturgique et aussi profane – nous recevons du sourire et de sourire. [1]


[1] - 1ère lettre de Jean I 1 à 4 ; psaume XCVII ; évangile selon saint Jean XX 2 à 8 & XXI 20 à 24

vendredi 26 décembre 2008

il vit et il crut - textes du jour

Samedi 27 Décembre 2008

Prier… des textes fondateurs : il vit et il crut. Jean (ce que nous avons entendu, ce que nous avons contemplé de nos yeux, ce que nous avons vu et que nos mains ont touché, c’est le Verbe, la Parole de la vie. Oui, la vie s’est manifestée, nous l’avons contemplée et nous portons témoignage), Jean ne croit pas ce qu’il voit, il croit au sens de ce qu’il voit. Il voit que le linceul est resté là, cependant il n’entre pas. Arrivé avant Pierre, il lui laisse la prééminence. Dans l’ordre chronologique du martyre, même chose, Pierre passera avant. Le texte ne dit pas le mouvement de soudaine et totale compréhension de Pierre entré dans le tombeau. Aujourd’hui, fête de Jean, l’évangéliste, Jean de l’Apocalypse, le disciple et l’écrivain du toucher mystique, d’une certaine manière l’aboutissement de notre adoration devant la crèche de Noël. Et c’est nous qui écrivons cela, afin que nous ayons la plénitude de la joie… c’est lui le disciple qui rend témoignage de tout cela, et qui l’a rapporté par écrit, et nous savons que son témoignage est vrai. Peut-on signer et témoigner davantage ? plus précisément, authentiquement ? la base de la foi chrétienne est là. Un témoignage oculaire et mystique. Un discernement à partir de faits, gestes et paroles, à partir d’une résurrection, d’une manifestation. Evangelium vitae, alors que nous nous traînons et cependant, parfois – cette époque-ci de l’année liturgique et aussi profane – nous recevons du sourire et de sourire. [1]


[1] - 1ère lettre de Jean I 1 à 4 ; psaume XCVII ; évangile selon saint Jean XX 2 à 8 & XXI 20 à 24

devant moi, tu as ouvert un passage - textes du jour

Vendredi 26 Décembre 2008

Prier… tu me rachètes, Dieu de vérité. Réalité et bonté, responsabilité, la nôtre, générosité, celle de Dieu. Ce n’est pas vous qui parlerez, c’est l’Esprit de votre Père qui parlera en vous. L’essentiel de ce que nous faisons, quand c’est essentiel, c’est-à-dire adéquat, bon (au sens de Dieu vit que cela était bon, la Genèse), est le fait de Dieu. L’Esprit – de Dieu, Dieu-même – est évoqué par Jésus comme celui du Père – son Père – mais surtout le nôtre. Dieu agissant et parlant en nous, Dieu notre père. Sur ton serviteur, que s’illumine ta face. … Voici que je contemple les cieux ouverts : le Fils de l’homme est debout à la droite de Dieu … la sagesse et l’Esprit saint qui inspiraient ses paroles. Jésus prophète de Lui-même et prophète de notre sort, à chacun, prophète de notre vie, nous donnant notre vocation jusqu’à notre terme en Lui. [1] Devant moi, tu as ouvert un passage … pour l’honneur de ton nom, tu me guides et me conduis. Lire, réciter, méditer, apprendre par cœur les psaumes, notre reflet et celui de Dieu, âme, cœur et oérégrination. Mais l’Ecriture a aussi ses moments difficiles : vous serez détestés de tous à cause de moi… détestés souvent et chacun, mais à cause de nous-mêmes, non de Dieu. Rare d’être assez transparent à Dieu et à la foi qu’Il nous donne pour que les autres, la société, l’époque ne réagissent qu’en fonction de la foi que nous reflétons. Du moins, dans nos sociétés « occidentales », mais il est vrai que des minorités, chez nous, sont détestées pas tant à titre individuel qu’à raison de leur foi supposée ou pratiquée : Juifs, musulmans… et les adeptes de sectes, aussi. Celui qui aura persévéré jusqu’au bout, celui-là sera sauvé. Tenir, crispés ? comment ? en quoi ? de persévérance, et sur un fond de vérité, que selon Dieu : ne vous tourmentez pas pour savoir ce que vous direz, ni comment vous le direz :ce que vous aurez à dire vous sera donné à cette heure-là.


[1] - Actes VI 8 à 10 & VII 54 à 60 ; psaume XXXI ; évangile selon saint Matthieu X 17 à 22

jeudi 25 décembre 2008

fait chair, il a habité parmi nous - textes du jour

Jeudi 25 Décembre - Noël 2008
Prier, le tumulte des nations qui n’est pas de Dieu, mais qui n’est pas de nous non plus, originellement. Le péché… aujourd’hui, c’est banni, tout est autre : le Seigneur a consolé son peuple, il rachète Jérusalem… comme il est beau de voir courir sur les montagnes le messager qui annonce la paix, le messager de la bonne nouvelle, qui annonce le salut. Messager et rédempteur, notre foi qui distingue si précisément ce Dieu révélé en totalité : reflet resplendissant de la gloire du Père, expression parfaite de son être, ce Fils qui porte toutes choses par sa parole puissante… c’est un Juif qui l’écrit à d’autres Juifs… Le Verbe était la vraie Lumière, qui éclaire tous les hommes en venant dans le monde… et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous… témoignage de Jean, synthèse de Paul, vision d’Isaïe, notre monde et nos vies maintenant : la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ… crèches et dévotions populaires, ce qui s’ensuit en diverses coutumes… mais le début historique de cette vie divine incarnée de notre chair et dans notre biologie, dans la chronologie de notre histoire est aussi le début de notre vie spirituelle, c’est-à-dire de ce qui est appelé à devenir la totalité de notre vie pour l’aboutissement total de notre être. En parcours commun de tout le vivant, de tout le créé, de ceux que nous aimons et de ceux qui nous emmm… ou nous déçoivent comme, sûrement, nous les décevons. Et l’attente… les messies de chaque époque, l’élection américaine nous en a fourni un à en faire perdre sens et raison, à bloquer les calendriers et les pendules, à rebâtir la géostratégie du millénaire… du messie total nous attendons moins… qu’en attendè-je ? Le Seigneur a montré la force divine de son bras aux yeux de toutes les nations. Et, d’un bout à l’autre de la terre, elles verront le salut de notre Dieu. [1]


[1] - Isaïe LII 7 à 10 ; psaume XCVIII ; Hébreux I 1 à 6 ; évangile selon saint Jean I 1 à 18


mardi 23 décembre 2008

j'ai été avec toi - textes du jour

Mercredi 24 Décembre 2008

Prier [1]… le cantique de Zacharie. Les discours de nos Ecritures sont des textes donnant le sens de l’événement et le sens des autres textes. Ils sont presqu’entièrement un récit ou un rappel d’actions bienfaisantes de Dieu, et celles-ci sont toujours la réalisation de promesses. En somme, ils sont la démonstration que l’espérance – fondant la foi – n’est pas vaine. Un Dieu qui s’identifie dans nos vies par ce qu’il a fait et par ce qu’il va faire. Un Dieu qui n’est pas celui d’une philosophie ou d’une ambiance, un Dieu d’action et d’action relationnée à nous. J’ai été avec toi dans tout ce que tu as fait, j’ai abattu devant toi tous tes ennemis. … Je serai pour lui un père, il sera pour moi un fils … Il a fait se lever une force qui nous sauve… il a montré sa miséricorde envers nos pères … il avait juré à notre père Abraham… telle est la tendresse du cœur de notre Dieu. Mais le discours d’aujourd’hui, l’introduction directe à l’événement aujourd’hui salué au cri de Noël, c’est l’adoration du nouveau-né, sa présentation dans des termes johanniques : ténèbres et lumières et qui sont aussi ceux de l’ouverture du psautier, le chemin. Un astre est venu nous visiter, il est apparu à ceux qui demeuraient dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort, pour guider nos pas sur le chemin de la paix. Réponse pratique cependant au voeu de David : Yahvé de l’Ancien Testament, pas plus que le Christ du Nouveau, n’ont de demeure fixe par lui. Joseph ne trouve pas de place à l’hôtellerie de Bethléem et le Temple ne sera pas construit par le roi David, enfin installé dans sa maison à Jérusalem. Dépendre de Dieu, le reconnaître, l’accepter, le vivre et en vivre. Tout hier, je n’ai rencontré que des gens qui n’étaient pas baptisés – les plus jeunes, charmants et du genre autrefois à aller à la messe – ou qui ne pratiquaient plus. La fête : besoin naturel, mais le sens ne serait-il plus un besoin ? Evocation des générations, y compris dans la vie conjugale, où le mutisme était de règle, vivre sans exprimer, les questions qu’on ne pose pas, l’identité des morts la plus lisse possible sauf les événements, horribles parfois, qui ont crevé les surfaces. Aujourd’hui, le pourquoi des réunions ? et devant le tragique des existences si souvent ou à l’orée de cette nouvelle époque dans laquelle nous entrons, le pourquoi des sourires : inconscience ou espérance ? mais si l’inconscience a toutes ses raisons puisque nous sommes impuissants à propos de presque tout, l’espérance quelles sont-elles ? sinon celles de Zacharie faisant écho à ce que, de la part de Dieu, Nathan, inspiré, repris, expose au roi.


[1] - 2ème Samuel VII 1 à 16 ; psaume LXXXIX ; évangile selon saint Luc I 67 à 79


et soudain viendra - textes du jour

Mardi 23 Décembre 2008

Prier … [1] - la messe sur le monde, juste de forme et de situation, celle de Teilhard de Chardin, mais étrange comme au fond ce qu’était la foi de cet homme prodigieux et surtout si libre mentalement (ce qui est signe de foi, la foi est le socle de notre liberté, c’est constamment vérifié en amour, un amour sans foi dans l’autre, dans son amour et dans notre importance pour lui et son salut, un amour sans foi dans la grâce qui maintiendra nos tropismes et les liens humains qui facilitent l’amour, sans ces deux fois qui ne font qu’une, pas d’amour, et pas de liberté d’aimer ni d’être aimé – cette expérience-certitude nous donne celle de notre relation à Dieu, Dieu au paradis n’est pas pesant pour l’homme, c’est le péché qui nous rend Dieu pesant, tout simplement parce que nous ressentons notre propre poids, insupportable, tandis que Dieu au contraire venant à heure fixe, la brise du soir, celle d’Elie aussi dans son expérience mystique filiale et amoureuse unique, Dieu nous laisant jouer, aimer, participer à sa création quand nous étions, quand nous serons au paradis…), messe sur le monde que cette brève lecture, celle de Thomas Merton, admirable juste, celle-ci, de fond, liturgique, vêcue d’abord, écrite ensuite en journal. Le jour du Seigneur, jour grand et redoutable. Il ramènera le cœur des pères vers leurs fils, et le cœur des fils vers leurs pères… le résultat de la rédemption, c’est-à-dire de l’incarnation commencée à Noël, à l’Annonciation, n’est pas que la vie éternelle, il est la restauration de notre nature et donc de tout ce qu’elle produit, magnifiquement, en regards, en liens, en fécondité, en travail abouti. Il s’installera pour fondre et purifier. Quelle prise en mains, prise de Dieu sur nous, amoureuse, maternelle : oublie les révoltes, les péchés de ma jeunesse ; dans ton amour, ne m’oublie pas. Une éducation, une rééducation paisible que nous sollicitons de Lui sereinement, nulle contrainte, la douceur du bras qu’on donne au vieillard pour qu’il ne trébuche pas, le péché, la distance à Dieu, nos distractions nous vieillissent, la main que nous donnons à l’enfant, la chaleur et la douceur d’une main de quatre ans, la confiance palpitante et la densité d’un corps qui s’abat à mon épaule, notre fille de quatre ans et un mois, le retour vendredi, elle sur mes épaules, et moi poussant à n’en plus pouvoir la brouette lourdement chargée de pommes de pin et la roue s’enfonçant dans la boue, donne tes forces Papa, donne tes forces, tu en as cinq, tu en as quatre, continue. Je suis fatiguée sur tes épaules. Et nous avancions, montions dans le chemin breton, la lumière de la maison un peu plus nette dans les feuillages mais encore lointaine. Souffler, repartir et être encouragé. Tous, chacun la responsabilité du monde, la messe sur le monde, l’accompagnement à Noël. Sa justice dirige les humbles, il enseigne aux humbles son chemin. … Et soudain viendra dans son Temple le Seigneur que vous cherchez, le messager de l’Alliance que vous désirez. Zacharie et Elisabeth ont dialogué sur leur enfant, le prénom indiqué par l’ange, Zacharie l’a communiqué à Elisabeth. Pour le monde, l’attestation maternelle ne va pas suffire, mais pour nous, pour moi, c’est bien ce consentement en couple au prénom de l’enfant qui est décisif. C’est d’ailleurs en faisant cette annonce – par écrit, il est frappé de mutisme depuis qu’il s’est récrié devant l’ange annonciateur de l’extraordinaire – qu’il recouvre la parole. ‘’Que sera donc cet enfant ?’’ En effet, la main du Seigneur était avec lui. Continuer et demain soir…

[1] - Malachie III 1 à 24 ; psaume XXV ; évangile selon saint Luc I 57 à 66

lundi 22 décembre 2008

il relève - textes du jour

Lundi 22 Décembre 2008

Prier maintenant… [1] ce frère spirituel, moine bénédictin : la prière de louanges est la plus efficace. Son expérience et son parcours, ceux d’Anne, mère de Samuel et de Marie, père du Sauveur. Expression du bonheur, relation à Dieu et reconnaissance à Dieu, et, seulement selon ces préalables tout psychologiques et vérifiables dans toute expérience individuelle d’un certain dénouement, l’énuméation des bienfaits et l’évocation de ce qu’il s’est passé, de ce que l’on identifie, de ce que l’on relit. Ce qui est reconnu, c’est le Dieu de la foi et de l’espérance, espérance et foi ne sont pas vaines, puisque nous sommes sauvés, puisque la puissance et la prédilection divines se sont manifestées, et à notre égard. Le renversement des situations certes : l’arc des forts sera brisé, mais le faible se revêt de vigueur, les plus comblés s’embauchent pour du pain, et les affamés se reposent. Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles. Il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides. Mais Marie, au destin exceptionnel, elle qui est si simple quand Dieu l’aborde explicitement, ne rend pas grâce pour ce qu’il lui advient, elle entonne le chant de l’humanité entière, elle en prend la tête avec lucidité : il s’est penché sur son humble servante, désormais tous les âges me diront bienheureuse. Elle et l’humanité ont été distinguées. Il relève. Quant à nous, dans la procession, nous ne sommes que demandeurs, peu reconnaissants, peu lucides, affamés, les mains et l’esprit encore lestés, dans nos larmes que d’orgueil et si peu d’abandon, je le vis. Dans mon espérance, l’envol et la prière.

[1] - 1er Samuel I 24 à II 1 ; cantique1er Samuel 2 ; évangile selon saint Luc I 46 à 56

dimanche 21 décembre 2008

réjouis-toi, Marie Jérusalem - textes du jour

Dimanche 21 Décembre 2008

Que de demandes et d’espérances, en Dieu, ce matin… je reprends les textes d’hier d’abord [1] : viens, Clé de David ! Toi qui ouvres les portes du Royaume, arrache à leur prison les captifs des ténèbres. Ouverture par un homme, par les hommes, Marie : tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu vas concevoir. L’a-t-elle cherché ? non, tout est naturel chez cette jeune fille. Virginité perpétuelle et vœux en ce sens ? le texte ne l’induit pas, elle est fiancée, promise, pas encore mariée, Joseph sera son seul homme. Je ne crois pas qu’il y ait à ajouter, aura-t-elle d’autres enfants après Jésus, pourquoi pas ? mais ce n’est ni un problème ni l’important. Nous avons focalisé là-dessus et l’Eglise beaucoup trop en défense : le toujours vierge me semble un ajout qui ne vient pas des textes. Marie parle peu dans l’évangile, et toujours extrêmement brièvement (comme à Lourdes au contraire de la logorrhée inspirée de Mezzugorgié). Comment cela va-t-il se faire puisque je suis vierge ? Voici la servante du Seigneur ; que tout se passe pour moi selon ta parole. C'est la formule des miracles du Christ, mais inversée. D’ordinaire, plus tard, Jésus établit ses bienfaits sur la foi du demander : que tout se passe selon ta foi. La place de Marie dans l’histoire de notre salut et dans le cœur de Dieu est telle que c’est elle qui « autorise » l’action de Dieu, l’ordre miraculeux vient de sa disponibilité et de sa foi. Elle est totalement désintéressée, ce n’est pas elle qui demande quoi que ce soit à Dieu, c’est le contraire, c’est Dieu qui lui demande tout. C’est renversant et jamais le texte ne me m’était apparu à ce point. Elle ne commente en rien la fresque grandiose que déploie l’ange. Celui-ci, conscient – si l’on peut écrire pour un être spirituel – de la hauteur dans laquelle il a placé son propos, revient à ses débuts qui était la salutation de cette jeune fille et évoque sa famille, la cousine Elisabeth. Qui peut gravir la montagne du Seigneur et se tenir dans le lieu saint ? L’homme au cœur pur, aux mains innocentes, qui ne livre pas son âme aux idoles. « Portrait-robot » de la simplicité mariale. Achaz, dont j’ai toujours été surpris qu’il soit mal « noté » pour sa réplique : ne pas provoquer Dieu en lui demandant des signes, ce qui agace Jésus dans les évangiles, obtient l’extraordinaire prédiction de la conception racontée par Luc. Ciorrespondance forte entre Isaïe – évangéliste par intuition et inspiration – et les évangiles, chacun d’eux.

Denis M. à qui je téléphone pour qu’il ne s’inquiète pas de mon absence à la messe ce matin (et qui me demande dans quelle église parisienne je serai… alors que je pensais ne pas aller à la messe aujourd’hui, sauf de pensée… ce qui me réengage à me rendre comme chaque fois que je suis à l’A F P à Notre-Dame des Victoires, ce que je vais faire…) me reparle du trexte de saint Bernard, glosant sur une humanité suspendue à la réponse de Marie. C’est solliciter le texte, dit-il, et je l’en approuve. Marie, comblée de grâce, est le terrain idéal, il n’y a aucune alternative, il y a l’adhésion quand les choses sont exposées. La liberté n’est pas manichéenne ni de trancher une alternative, ce que nous croyons pourtant en comportement quotidien, et en discernement aux heures graves ou difficiles. Elle est de comprendre à fond, et d’adhérer. Le peu que j’ai réussi dans ma vie mais qui est fondateur – notre mariage et la conception de notre fille – a été ainsi. Mon ami, analogue à Chouraqui pour la traduction des Béatitudes : non pas, heureux qui… mais : en marche qui… observe que le Je vous salue, Marie… n’est pas exact, il faut dire : Réjouis-toi, Marie… comme Jérusalem est invitée à le faire dans l’Ecriture).Textes du jour [2] … la reprise de l’évangile de Luc. Elle fut toute bouleversée… sois sans crainte. L’émotion de l’inattendu, la maîtrise de soi retrouvée grâce au comportement adéquat de l’ange. Le temps présent, celui du dialogue. Le temps passé, tout humain, familial, celui d’Elisabeth, le temps à venir : d’événement décisif dans l’histoire de la création et dans notre histoire personnelle, que spirituel. Rien n’a de sens que spirituellement et gratuitement. Voilà le mystère qui est maintenant révélé : il était resté dans le silence depuis toujours, mais aujourd’hui il est manifesté. Germination, ombre, connaissance, universalité. L’obéissance de la foi. Traduction littérale de ce qui est rendu par obéissance ? ce mot est tellement mal compris et mal vêcu, généralement synonyme de contrainte et donc d’inadéquation à ce que nous sommes, à notre élan, à notre identité. Il doit y avoir autre chose : adhésion et confiance, accord et mise en harmonie, correspondance. L’éducation de notre fille et la relation avec elle nous donne la piste. L’obéissance est ultime, elle n’est heureuse et efficace qu’aimée et aimante. Dieu dépasse nos souhaits et nos attitudes : David ne construira pas le Temple, mais il a mieux à faire et est promis à immensément davantage : il va être être Temple lui-même, la lignée de l’incarnation divine. Le Seigneur te fait savoir qu’il te fera lui-même une maison… ta maison et ta royautré subsisteront toujours devant moi, ton trône sera stable pour toujours. Complexité du psaume, multivalence des Ecritures non sur l’exercice monarchique du pouvoir, mais sur les lignées dynastiques, ce qui emporte sens et dévolution du pouvoir, donc le sacré dans le temporel. Problème contemporain, en France, notamment. Né de la Vierge Marie … né de toi… Jésus né et non pas apparu. Factuel et non déduit ou philosophé. Dans trois jours, tranquille et joyeuse célébration. D’ici là, messe de demande autant que d’action de grâces, à cette basilique, d’un des vœux de Louis XIII, enchâssée dans ma recension de toute l’A F P sur le général de Gaulle, travail porteur et structurant s’il en est, les textes et ambiances de 1944 à 1958, tandis que mes aimées dorment encore. Du paysage d’ici, Lariboisière, ligne 2 du métro aérien à la rivière Penerf, avant-hier, les traces de passée des sangliers le long des dalles de notre terrasse, le mystère – dessins de Gustave Doré – de notre petit bois aux pommes de pin, ambiance de fond de mer, lumières d’algues comme dans la cathédrale de Quimper : Ys..


[1] - Isaïe VII 10 à 16 ; psaume XXIV ; évangile selon saint Luc I 26 à 38

[2] - 2ème livre de Samuel VII 1 à 16 ; psaume LXXXIX ; Paul aux Romains XVI 25 à 27 ; évangile selon saint Luc I 26 à 38

vendredi 19 décembre 2008

ils n'avaient pas eu d'enfant - textes du jour

Vendredi 19 Décembre 2008

Prier…[1] Ils n’avaient pas d’enfant, car Elisabeth était stérile et tous deux âgés… ta supplication a été entendue… comment vais-je savoir ? … tu n’as pas cru à mes paroles. Les deux anonciations, l’une à la future mère, Marie, l’autre, au futur père Zacharie.Les deux accueils humains, les deux manières divines, mais la même certitude, les choses se font et il s’agit du plus humain en même temps que du plus divin : de nouvelles mises au monde. L’évangile, comme l’Ancien testament (Isaac, Samson, Samuel) donnent par la tonalité et l’ambiance de ces conceptions-consécrations le sens spirituel de toute naissance. Voilà ce que le Seigneur a fait pour moi, lorsqu’il a daigné mettre fin à ce qui faisait ma honte aux yeux des hommes. Elisabeth a une réaction tout à fait différente de celle de Marie : le Magnificat n’est pas une reconnaissance pour l’enfant à naître, mais pour l’ensemble de l’œuvre divine envers elle, envers chacun, envers un peuple, envers l’humanité. Le personnage de Zacharie inscrit davantage l’histoire du Christ dans l’histoire contemporaine : une foule assiste d’une certaine manière à ce que vit le père du Précurseur dans le secret du Temple. Conception-consécration-naissance : combien de psaumes rappellent ces prédilections et ces desseins divins sur chacun de nous. Pas le déterminisme janséniste si angoissant et taraudant, mais la proposition divine et notre liberté de réponse, à preuve les diversités : Zacharie, Marie, Joseph, Elisabeth, le couple de Manoa, les parents de Samson. Indications aussi sur la relation de couple et d’époux criblée et révélée par le souhait des enfants et par des conceptions et naissances compliquées et tardives. Ma femme aimée et moi en savons quelque chose pour notre trésor. Tu es stérile et tu n’as pas eu d’enfant. Mais tu vas concevoir et enfanter un fils… Ta supplication a été entendue : ta femme Elisabeth te donnera un fils et tu le nommeras Jean… Il sera voué à Dieu dès sa conception… il marchera devant le Seigneur … désormais ne bois pas de vin ni de boissons fermentées… il ne boira pas de vin ni de boissons fermentées… Les conseils gynécologiques d’aujourd’hui comme de nos temps fondateurs. L’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit-saint, elle mettra au monde un fils auquel tu donneras le nom de Jésus… Mystère, grandeur, magnificence de l’engendrement et de la vie. Tu seras dans la joie et l’allégresse. Ces deux heures dans la chambre 12 de l’hôpital Chubert, ma femme encore en soins et Marguerite, encore quasi-violette, minuscule dans mes bras de sexagénaire retombé en enfance et dans le silence complet : celui de Zacharie, tout le temps de l’action de grâce et de la récapitulation de l’œuvre de Dieu dans nos vies et dans celle, commencée, de notre fille : le premier cantique qu’elle sache, Marie, tu as dit oui, je veux te ressembler. Naturellement, pour nous, c’est toujours non, mais de moins en moins. Seigneur, mon Dieu, tu es mon espérance, toi, mon soutien dès avant ma naissance, tu m’as choisi dès le ventre de ma mère, tu seras ma louange toujours !

Extraordinaire des pères grecs, et notamment d’Origène, modernité, contemporanéité et autant de capacités novatrices, imaginatives, créatrices que de sûreté d’expression et de mobilisation des sources. Nous en sommes loin aujourd’hui, nous ne serions pas fondateurs si nous avioins à l’être, d’ailleurs nous avons à l’être, les temps sont si nouveaux, si porteurs puisque tant d’évidences frappent vraiment toute l’humanité, et à travers les hommes, tout le vivant et le créé, que chacun est pénétré de la conviction qu’il faut changer, qu’on le peut, qu’on y est forcé et qu’en même temps peuvent sortir de grands biens de tout ce qui crôûle aujourd’hui, des effondrements économiques et financiers aux injustices sociales et aux mépris de la dignité et de la liberté de tant de gens…

Origène (vers 185-253), prêtre et théologien Commentaire sur l'évangile de saint Jean, 2, 193s (trad. cf SC 120, p. 339)


« Tu devras garder le silence...jusqu'au jour où cela se réalisera, parce que tu n'as pas cru à mes paroles » En nous, la voix et la parole ne sont pas la même chose, car la voix peut se faire entendre sans porter de sens, sans parole, et la parole peut également être transmise à l'esprit sans voix, comme dans le cheminement de notre pensée. De même, puisque le Sauveur est Parole..., Jean diffère de lui en étant la voix, par analogie avec le Christ qui est la Parole. C'est ce que Jean lui-même répond à ceux qui lui demandent qui il est : « Je suis la voix de celui qui crie dans le désert : ' Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers ' » (Jn 1,23). C'est peut-être pour cette raison, parce qu'il a douté de la naissance de cette voix qui devait révéler la Parole de Dieu, que Zacharie a perdu la voix et qu'il la recouvre lorsqu'est née cette voix qui est le précurseur de la Parole (Lc 1,64). Car pour que l'esprit puisse saisir la parole que désigne la voix, il faut écouter la voix. C'est aussi pourquoi, par la date de sa naissance, Jean est un peu plus âgé que le Christ ; en effet, nous percevons la voix avant la parole. Jean désigne ainsi le Christ, car c'est par une voix que la Parole est manifestée. Le Christ est également baptisé par Jean, qui avoue avoir besoin d'être baptisé par lui (Mt 3,14)... En un mot, lorsque Jean montre le Christ, c'est un homme qui montre Dieu, le Sauveur incorporel ; c'est une voix qui montre la Parole...



[1] - Juges XIII 2 à 7 ; psaume LXXI ; évangile selon saint Luc I 5 à 25

jeudi 18 décembre 2008

justice - textes du jour



Jeudi 18 Décembre 2008


Prier… il aura souci du faible et du pauvre, du pauvre dont il sauve la vie. Nous y sommes… elle mettra au monde un fils, auquel on donnera le nom d’Emmanuel, qui se traduit ‘’Dieu-avec-nous’’ … un fils auquel tu donneras le nom de Jésus (c’est-à-dire : ‘’Le Seigneur-sauve’’) … voici le nom qu’on lui donnera : ‘’Le Seigneur-est-notre-justice’’ le cadeau de Dieu, le salut promis dont nous avons un besoin criant, c’est l’incarnation la plus concrète, le partage de condition et le chemin de résurrection qui s’inaugure. La brèche… et nos jurons familiers, nom de Dieu et autres ont une vérité, celle de notre salut. Même ces incroyants qui jurent ou invoquent Dieu dans l’émotion ou la détresse ou l’inconscience, ma vieille amie grabataire, égoiste jusqu’au seuil de la sénilité et presque devenue bienveillante maintenant qu’elle est totalement dépendante et n’a pratiquement plus ses sens sauf par instants, appelle sa mère et dit « mon Dieu », communisante athée ou agnostique, militante contre la peine de mort. Logique de nos vies et finalement, c’est le moins mauvais qui ressort, pitié ultime de la providence. Portrait du chef d’Etat qui n’est pas accessoire par les temps qui courent : il règnera en vrai roi, il agira avec intelligence, il exercera dans le pays le droit et la justice. Un salut et des moyens, donc, tout humains mais l’humanité de Dieu fait homme. Je m’asoupis spirituellement de fatigue et de dénuement. Je reçois au moins le sens du salut, puisque sauvé, je sais bien que je ne le serai que nous ne le serons que par miracle. Il délivrera le pauvre qui appelle et le malheureux sans recours. … Prosterné à genoux en votre présence, je vous prie et vous conjure… en action de grâce, encore la demande, celle d’une sainte et prolongée contemplation après la communion, quand la messe était finie et que quelques-uns de nous demeurions à prier : ambiance ? foi ! nos anciennes enfances et adolescences nous soutiennent longtemps ensuite. [1]


[1] - Jérémie XXIII 5 à 8 ; psaume LXXII ; évangile selon saint Matthieu I 18 à 24


mercredi 17 décembre 2008

engendra - textes du jour

Mercredi 17 Décembre 2008







Prier… c’est l’exact contraire de la distraction et de la dispersion. La table des origines de Jésus Christ, fils de David, fils d’Abraham [1], une liste de noms pour animaux domestiques aujourd’hui, une déduction longtemps de la chronologie des temps historiques ou d’une datation du paradis terrestre. Le prier m’insère simplement dans une foule qui a pour quelque chose dans la foi qui m’est donnée depuis ma naissance. Et notre attention est appelée sur deux faits fondateurs ou référents : la royauté de David à la fois exemplaire si humaine par les péchés du roi de l’adultère au meurtre et aux penchants divers, une royauté pourtant préfigurant celle du Christ et donc le royaume des cieux, on est bien dans l’incarnation, Dieu en moi… et l’exil à Babylone, l’importance de ce que font et vivent les hommes, l’importance et le sens de l’histoire humaine. A Babylone sont compilés ou composés les principaux livres de la Bible, non pas in situ, mais en exil, l’épreuve nous rend la mémoire. Et bien entendu, le cycle de la vie, de la procréation, commandement premier de la Genèse, tandis que les évangiles apportent un ordre apparemment différent : la propagation de la Bonne nouvelle, mais c’est encore un engendrement, celui du baptême, à la vie spirituelle. La vie spirituelle n’est pas une intelligence – autre ou supérieure – elle est la conscience et la chance qui nous sont données de percevoir Dieu dans nos vies et dans celle d’autrui, l’assurance de son compagnonnage, du rendez-vous quotidien pour l’éternité. Que son nom dure toujours. Dernières paroles de Jacob à ses fils, transmission à Juda. Alors que le « grand homme » de cette génération est évidemment Joseph, mais Juda a plaidé pour Joseph. Tout n’est pas à comprendre à chaque lecture, l’intelligence vient en construisant, mais la base est donnée par la prière qui embrasse tout et voit tout d’un seul tenant.






[1] - Gn XLIX 2 à 10 ; psaume LXXII ; évangile selon saint Matthieu I 1 à 7







Rupert de Deutz (vers 1075-1130), moine bénédictin De Divinis Officiis, 3, 18 (trad. de Lubac, Catholicisme, p. 333)


« Dans ta postérité seront bénies toutes les nations de la terre » (Gn 28,14)


On nous lit la généalogie du Christ dans saint Matthieu. Cet usage, traditionnel dans la sainte Église, n'est pas sans de beaux et mystérieux motifs. Car en vérité, cette lecture nous présente l'échelle que Jacob a vu de nuit, pendant son sommeil (Gn 28,11s). Tout en haut de cette échelle, qui par son sommet touchait les cieux, le Seigneur est apparu à Jacob, appuyé sur elle, et lui a promis l'héritage de la terre... Or, nous le savons, « tout leur arrivait de manière symbolique » (1Co 10,11). Que préfigurait donc cette échelle sinon la lignée d'où Jésus Christ devait naître, lignée que le saint évangéliste, d'une bouche divine, a fait monter de telle sorte qu'elle aboutit au Christ en passant par Joseph ? À ce Joseph, le Seigneur, petit enfant, est appuyé. Par la « Porte du ciel » (Gn 28,17)..., c'est à dire par la Bienheureuse Vierge, notre Seigneur, fait pour nous petit enfant, sort en vagissant... En son sommeil, Jacob a entendu le Seigneur lui dire : « Dans ta postérité seront bénies toutes les nations de la terre », et maintenant ce fait est accompli dans la naissance du Christ. C'est bien ce que l'évangéliste avait en vue, lorsqu'il insérait nommément dans sa généalogie Rahab la prostituée et Ruth la Moabite ; car il voyait bien que le Christ n'est pas venu dans la chair pour les juifs seulement, mais aussi pour les païens, lui qui a daigné recevoir des aïeules prises parmi ces païens. Venus donc des deux peuples, les juifs et les païens, comme des deux côtés de l'échelle, les pères anciens, placés aux différents degrés, soutiennent le Christ Seigneur qui sort du haut des cieux. Et tous les saints anges descendent et montent le long de cette échelle, et tous les élus sont pris d'abord dans le mouvement de descente, pour recevoir humblement la foi en l'incarnation du Seigneur, et sont ensuite élevés afin de contempler la gloire de sa divinité.

mardi 16 décembre 2008

il y alla - textes du jour


Mardi 16 Décembre 2008

Prier…[1] les malédictions du prophète Sophonie sur Jérusalem, les pleurs de regret et de compassion que verse Jésus sur la ville de son supplice, homme pieux et affectif. Mais moi, je vais transformer les peuples et purifier leurs lèvres, pour qu’ils invoquent tous ensemble le nom du Seigneur et le servent d’un seul cœur. Bel argument de texte pour tous les adventistes et ceux qui prennent au pied de la lettre les Ecritures pour sonner le tocsin de la parousie, de la fin du monde et du sort qui menace l’humanité et la planète, celui de Sodome et de Gomorrhe. Je ne laisserai susbsiter de toi qu’un peuple petit et pauvre qui aura pour refuge le nom du Seigneur. Autre argument de texte pour se glorifier d’être de ce petit nombre qui a toutes les promesses. Peut-être cette fin du monde et cette conversion sous la menace, peut-être ce peuple élu et donc épuré sans cesse… je préfère regarder selon le nom du Seigneur. Un Seigneur qui est la référence du salut, qui évalue Jérusalem, qui reprend son destin en main, qui remet dans le droit chemin et restaure une physionomie, qui nous change. Qui nous unifie : j’extirperai de toi les orgueilleux et leur insolence, et tu ne reviendras plus te pavaner sur ma montagne sainte... Les publicains et les prostituées vous précèdent dans le royaume de Dieu… vous ne vous êtes pas repentis… Dans nos misères intimes, dans la contradiction de ma vie, dans mes inespérances, dans mes veilléités, Dieu crible. Jésus poursuit son dialogue avec les enquêteurs et leur attitude envers le Précurseur est, selon lui, la pierre de touche. Les événements dans nos vies auxquels peut s’accrocher notre retour à Dieu. Il commence par un début de lucidité sur nous-mêmes. J’y suis peu enclin. Ceux qui se mettent à croire, ayant entendu Jean Baptiste, plus disponibles que les croyants de tradition, de naissance, d’éducation, dont je suis. S’étant repenti, il y alla. Abordant le second, le père lui dit la même chose. Celui-ci répondit : ‘’Oui, Seigneur !’’ et il n’y alla pas. … Le Seigneur rachètera ses serviteurs. Il est proche du cœur brisé, il sauve l’esprit abattu.



[1] - Sophonie III 1 à 13 passim ; psaume XXXIV ; évangile selon saint Matthieu XXI 28 à 32


lundi 15 décembre 2008

le secret du Seigneur - textes du jour

Lundi 15 Décembre 2008



En attendant l’ouverture de la poste, l’église. Un quart d’heure, des prospectus bien faits offerts par la paroisse de Saint-Aignan, que je connais, son château, en Loir-et-Cher. Une association éditrice : Croire. Le prêtre ? la messe ? pas trop mal expliqués, sauf que cela attend le miracle. Couverture d’une revue sur Lourdes, portrait d'un processionnaire en liturgie... splendidement photogénique, Bob…l’œil vrai, dense, magnifique, un énorme ostensoir, on ne voit qu’une partie du visage et une hostie orangée, celle d’un soleil couchant. Contagion de la consécration. Voilà un homme serein par méthode, volonté, formation, et aussi parce que l’emploi lui va à ravir, que la vie religieuse, le célibat, les honneurs, une quantité de régularités, d’habitudes et de libertés ont fait de son existence humaine un mélange bien cohérent sans grumeaux, robe sans couture. Des drames intérieurs, dans le passé, bientôt ? il a de quoi les surmonter, il a le don de l’amitié, il est fin, il me l’a montré, un accompagnement certain dans les années les pires de ma vie. Sans introspection, mais partageant peines et chants, illusions et tentatives, les chutes je les disais peu tant elles se voyaient.

L’église paroissiale, tranquille, pour éclairage, le prisme d’une lumière sur quelques bancs à l’aplomb des vitraux de de Langlais, le rétable et l’autel sont simples, un baroque sans époque, silence, propreté, un chaleureux dépouillement. Prier pour ma chère femme, et – don de ce moment – perception que je ne sais pas prier, que depuis des années je ne prie pas en débit de mes participations aux messes dominicales et plus, en dépit de ma lecture des textes chaque jour, en dépit du murmure cordial par lequel je répond à toutes visitations, mais posté devant Dieu sans lire, dire ni écrire, peut-être pas même en regardant… ni mots ni attitude ne me viennent que l’aveu de ne pas savoir prier, de ne pas prier donc. La misère comme un sac, ma présence d’absent, je ne sais pas même les déposer.

Je n’ai trouvé qu’après, maintenant, un début de réponse si c’est utile… ce que je ne crois pas. Me pousser, me projeter dans le simple geste-élan d’aimer. Aimer cet Inconnu suprême, incarné à telle époque, qui eut un visage, qui l’a en ce moment où je cherche. De grands saints, et surtout des obscurs ont su le rencontrer et ne jamais se rassasier de la rencontre que – obscurément – ils faisaient ou avaient faite. Une fois, mille fois, sans cesse, ou un unique instant ? qui le sait ? désirer prier. Désirer Dieu. Toi, Vous, mon Dieu, notre Dieu. Noël et Avent.


Prier de toutes mes forces, de toute ma foi, de toute mon impuissance. Le commandement, pas la recommandation, du Christ et de la Bible, tu aimeras de tout ton cœur, de toute ton âme, de toutes forces, c’est bien plus prenant que la prière, et d’ailleurs le point commun est la ferveur, le recueillement, l’espérance, la guette du sourire. Hier, Paul aux Thessaloniciens : soyez toujours dans la joie, priez sans relâche, rendez grâce en toute circonstance [1]. Ce moine, que nous pensons notre frère spirituelle : la prière de louange est la plus efficace. Allons-y. Louer Dieu de recevoir de Lui la force, le goût de Le prier. Jésus nous convie au spectacle, à une joute dialectique, rhétorique, philosophique. Les chefs des prêtres et les anciens du peuple l’abordèrent pour lui demander : ‘’ Par quelle autorité fais-tu cela , et qui t’a donné cette autorité ?’’. Dispute qui se conclut par un aveu d’ignorance tenant aux contradictions dans lesquelles s’enferrent les incrédules quand ils se croient supérieurs : coincés superbement, ils entendent Jésus les enfoncer : Moi, non plus, je en vous dirai pas par quelle autorité je fais cela. Il y a parfois de « bons moments » dans les Ecritures… dans l’évangile. Jésus se voyait, en fait, refuser l’autorisation d’enseigner dans le Temple : A mon tour, je vais vous poser une seule question ; et si vous me répondez, je vous dirai, moi aussi, par quelle autorité je fais cela. Et de s’appuyer sur l’exemple qu’a donné Jean Baptiste. Quant à l’oracle de Balaam, fils de Béor, payé pour maudire Israël, mais complètement retourné au moment de prononcer son texte (l’esprit de Dieu vint sur lui), c’est l’ouverture d’une bande dessinée : Ce héros, je le vois – mais pas pour maintenant – je l’aperçois – mais pas de près : Un astre se lève, issu de Jacob, un sceptre se dresse, issu d’Israël, c’est-à-dire dans la lignée des promesses faites à Abraham et ainsi de suite. Qui suis-je pour prier ? sinon un descendant d’Abraham que les disciples du Christ ont enseigné à reconnaître que ce qui avait été promis et attendu, s’est réalisé. Se réalise…. Le secret du Seigneur est pour ceux qui le craignent ; à ceux-là, il fait connaître son alliance. [2]

[1] - 1ère lettre de Paul aux Thessaloniciens V 16

[2] - Nombres XXIV 2 à 17 passim ; passim XXV ; évangile selon saint Matthieu XXI 23 à 27


dimanche 14 décembre 2008

- textes du jour

Dimanche 14 Décembre 2008

Prier…. [1] les premiers mots du Magnificat sont d’Isaïe, je croyais le cantique décalqué seulement de celui d’Anne, mère de Samuel [2]. Il y a une liturgie de la joie dans l’Ancien Testament. Il y eut un homme… il était venu comme témoin… Cet homme n’était pas la Lumière, mais il était là pour lui rendre témoignage … afin que tous croient par lui. … Tout cela s‘est passé à Bétahnie, au-delà du Jourdain. Des événements historiques, un homme précis quoique Jean ne fasse pas le lien avec Luc et n’indique donc pas que le Chist et le Baptiste sont cousins, nt que le témoignage a commencé in utero. Deux lignes historiques, l’une depuis l’Annonciation et selon le point de vue de Marie puis de Jésus, et l’autre selon une cosmogonie où « le disciple que Jésus aimait » fait écho, par ses premières phrases à celles ouvrant toute la Bible, et à qui l’Eglise donnera d’achever la révélation dans l’ordre des différents livres, l’Aocalypse accomplissant la Genèse. La ligne johannique est spirituelle et mystique, la Lumière, mais le récit commence dans l’obscurité : le dialogue de Jean avec ceux qui sont chargés de l’identifier est plein de sous-entendus, de références. Ce n’est pas le discours direct, en fait le Baptiste, d’emblée, témoigne du Christ et non de lui-même. Qui es-tu ? La question répétée trois fois, et la réponse : le rôle qui m’est donné, ce que j’ai à faire, peu importe le reste et ma propre personne. Même pénombre pour le Christ lui-même : au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas. En réalité, les enquêteurs savent parfaitement qui est Jean, son nom, ses habitudes, sa doctrine, et les questions – au fond – se rapportent bien à Jésus lui-même. Exacte description de toute nos tentatives, aujourd’hui, de porter ou transmettre la foi, nous savons tous très bien, incroyants ou zélés, de quoi nous parlons et de quoi il s’agit. La distraction, le sur-emploi de notre temps à longueur de vie, notre angoisse et nos égoïsmes, nos parcours si brefs ne dissimulent rien. Nous attendons. Tous. Réponse : il est fidèle, le Dieu qui vous appelle : tout cela, il l’accomplira. … N’éteignez pas l’Esprit, mais discernez la valeur de toute chose. La quête de la connaissance, l’obscurité que nous ne dissipons pas par nous-même, et pourtant nous sommes appelés au discernement : la venue de notre Seigneur Jésus Christ, pas du texte ou une philosophie, pas un montage, mais une personne, cela se passait à tel endroit et mettait en dialogue tel et tel. Le résultat est mystique ; il m’a enveloppé du manteau de l’innocence… il s’est penché sur son humble servante, désormais tous les âges me diront bienheureuse.



[1] - Isaïe XLI 1 à 11 ; Magnificat rapporté par Luc I 46 à 54 ; 1ère lettre de Paul aux Thessaloniciens V 16 à 24 . évangile selon saint Jean I 6 à 28

[2] - 1er livre de Samuel II 1 à 10

samedi 13 décembre 2008

prêtre en un temps sans plus de vocation 2

Samedi 13 Décembre 2008


Denis M. à déjeuner.

Nous parlons, ou plutôt je l’écoute, à la suite du repas, ma chère femme et notre fille parties siester avant la kermesse de l'école.

Déjeuner aux côtés de l’évêque, il y a une semaine, retraite de prêtres : une trentaine, à Pen Boc’h chez les Jésuites, la journée, lecture de quelques passages des Actes des Apôtres. Plusieurs évêques émérites, celui de Quimper, celui de Toulon en sus du nôtre. Petite conférence de celui de Quimper sur les Actes. Concélébration, office de l’après-midi avec longue adoration, les Jésuites participant. Il a trouvé Raymond C. attentif, vraiment intelligent et s’impliquant dans cette tentative de consultation générale du diocèse pour déterminer les axes d’une pastorale pour les cinq ans à venir. Réunion du conseil presbytéral, une quarantaine de prêtres élus par l’ensemble du clergé. Réunions avec les personnes engagées dans la vie de leur paroisse respective. Qu’est-ce que cela va donner ? Il manque une réflexion sur l’Eglise face aux réalités d’aujourd’hui. Une réflexion débouchant sur un approfondissement théologique de la réalité de l’Eglise, ce n’est pas fait. Que les évêques soient à la fois des pasteurs et des théologiens. C’est rarement le cas. La conférence des évêques de France ne s’adonne pas à cette théologie.

Mort d’Alexis II, le patriarche de Moscou. Ce qu’il lit de son œuvre dans La Croix. Ce qu’il recoupe avec sa lecture d’un gros pavé sur les relations entre Eglise d’Orient et Eglise d’Occident jusqu’aux VIIème ou VIIIème siècle. Epoque où il y a cinq Eglises : Jérusalem, Antioche, Constantinople, une quatrième en Orient que je n’ai pas mémorisée, et Rome. L’évêque de Rome n’est que primus inter pares. Les schismes ne sont pas entre les gens et les chrétiens, mais entre les puissants et les hiérarchies. Tort que l’on a et a eu de tenter de s’implanter en Russie. Alexis II a fait une œuvre gigantesque pour restaurer l’Eglise à la chute du communisme. Le laisser faire et laisser les orthodoxes sans tenter d’être en parallèle. Quatre ou quarante-quatre monastères en 1989, plusieurs centaines aujourd’hui. C’est décisif, la prière, la réflexion théologique. Dans nos monastères, en France : la réflexion théologique et sa production ?

ils l'interrogèrent... ils comprirent... - textes du jour




Samedi 13 Décembre 2008

Prier pour mes héros et mes disparus, ceux du souvenir qui furent dans le vrai, et la réalité est dans cet au-delà de la mémoire, celle-ci a un si faible rayon d’action. [1] Textes … les questions paraissent oiseuses, en tout cas bien loin de nous, aujourd’hui : Elie, ainsi évoqué par un prophète d’une autre génération et d’une autre époque (Comme tu étais redoutable, Elie, dans tes prodiges ! Qui pourrait se glorifier d’être ton égal ?). Jésus ne fait pas dans l’épique mais dans la prophétie la plus personnelle, les acteurs de l’évangile se mettent en place. La leçon pour nous ? les disciples interrogèrent Jésus … alors les disciples comprirent qu’il leur parlait de Jean Baptiste. Des disciples attendant du maître qui les fascine, des événements, des enseignements. On ne sait. Ils sont là, ils entourent, ils ont été appelés, ils restent subjugués, ils ont leurs idées et posent leurs questions selon ces idées, le Christ ne les envoie pas promener, l’occasion est saisie de les mettre en route vers une autre compréhension de la vie, des événements à venir, de sa propre identité… Avent, suite.


[1] - Ben Sirac le sage XLVIII 1 à 11 passim ; psaume LXXX ; évangile selon saint Matthieu XVII 10 à 13


vendredi 12 décembre 2008

prières à vingt-cinq ans


Mon Seigneur et mon Dieu .
prends moi dans tes bras et dans ton cœur .
Je suis à bout de forces . à bout de course .
à bout d’attente de la lumière . du bonheur .
de l’affection humaine dont j’ai besoin .
Tu me connais et tu m’aimes .
Donne-nous notre pain quotidien .
Donne-moi la compagne que j’attends et qui m’attend .
Donne-moi ta paix . celle d’être avec Toi .
et de me savoir aimé de Toi .
Aie pitié de ma faiblesse . de mes pleurs . de mon insuffisance
radicale . dans ma solitude humaine .
Ne tarde plus à me sauver . Je n’en puis plus


Samedi 23 Novembre 1968







Seigneur . je ne vois pas clair du tout .
je suis sans forces . pauvre et nu .
ployant sous le poids et la tension de mon besoin
d’amour . d’affection . de tendresse . de communion .
j’attends une compagne qui soit vraiment
à la mesure de ce que tu me demandes
et qui corresponde à ce que tu as mis en moi .

Je n’en peux plus .
Regarde-moi . Aie pitié de moi . Sauve-moi
Donne-moi espérance et foi
en ton Amour pour moi .


Jeudi 28 Novembre 1968

à travers ce que fait la sagesse - textes du jour

Vendredi 12 Décembre 2008


Prier… mais la sagesse de Dieu se révèle juste, à travers ce qu’elle fait. Non pas une religion-élucubation, l’homme lançant ses idées et partant de lui-même, cherchant une foi à partir de ce qu’il croit… nombrilisme … ce qu’enseigne le Christ est factuel, même s’il parle le plus souvent par paraboles, par « vignettes » selon les psy. et si une bonne part de son enseignement est précisément de mettre ses contemporains – les hommes en général – en contradiction avec eux-mêmes dans leur manière de faire, de juger, de croire, de se croire. Je suis le Seigneur ton Dieu, qui te donne un enseignement salutaire, qui te guide sur le chemin où tu marches. Un Dieu révélé, et non pas atteint, un Dieu incarné et qui se laisse toucher, pas un dieu déduit ou inventé. Conversation ultime dans le Paradis ? Adam s’est fourvoyé (le chemin des méchants se perdra, dit le psalmiste) et Dieu lui fait voir ce qu’il a perdu : si tu avais été attentif à mes commandements, ta paix serait comme un fleuve, ta justice comme les flots de la mer… mais rien n’est irrémédiable, d’où ce temps d’Avent, d’avant Noël, d’avant tout. Non pas la révision de vie, le retour en arrière, Dieu nous donne – m’a donné – la grâce d’être rétrospectivement heureux de nos parcours, précisément parce que où nous sommes aujourd’hui, nous Le voyons et L’attendons : l’attente, l’à venir [1]. Ceux – l’état de vie religieuse en communauté – qui guettent, attendent et dont la fratrie spirituelle devrait n’être que marche ensemble avec but et bien communs. Difficile pratiquement, mais quel idéal ! et quelle vérité de perspective. Vie dans le siècle, également idéale, quand elle a son action de grâces pour la cohésion retrouvée du passé – ce vieil et éminent ami, au travail de son livre sur l’éducation et au projet de son livre sur ler processus de décision incarné dans les circonstances et les débats intérieurs ou politiques – et son attente de fécondité. La première et décisive fécondité, c’est l’œuvre de Dieu en nous. Chacun a son annonciation. Heureux … qui se plaît dans la loi du Seigneur, et murmure sa loi jour et nuit. Il est comme un arbre planté près d’un ruisseau, qui donne du fruit en son temps, et jamais son feuillage ne meurt ; tout ce qu’il entreprend réussira. Ora pro nobis


[1] - Isaïe XLVIII 17 à 19 ; psaume I ; évangile selon saint Matthieu XI 16 à 19

jeudi 11 décembre 2008

j'ai fait de toi... mais toi, tu mettras ta joie dans ... - textes du jour

Prier…[1] Je suis le Seigneur ton Dieu. Je te prends la main droite, et je te dis : ‘Ne crains pas, je viens à ton secours’. A notre secours et à celui de tous : les petits et les pauvres cherchent de l’eau, et il n’y en a pas ; leur langue est desséchée par la soif… je ne les abandonnerai pas. Sur les hauteurs dénudées je ferai jaillir des fleuves, et des sources dans les ravins. Je changerai le désert en lac, et la terre aride en fontaines. Je mettrai dans le désert le cède et l’accacia, le myrte et l’olivier ; je mettrai dans les terres incultes le cyprès, le pin et le mélèze, afin que tous regardent et reconnaissent, afin que tous considèrent et découvrent que la main du Seigneur a fait tout cela. Un Dieu s’identifiant dans l’histoire de tous et dans la vie de chacun, un artiste recomposant les paysages, un écologiste bien avant la lettre, une présence et une puissance dont la sollicitude transforme tout. Et un suspense dans notre vie spirituelle et dans l’annonce évangélique, le temps prophétique, Jean-Baptiste. Les textes d’aujourd’hui sont comme des pièces à assembler, deux tableaux à contempler, ce qui est promis, et ce personnage pas encore décrit et que Jésus situe dans les lignées prophétiques. Langage que les contemporains saisissent, nous : moins bien, puisque notre culture n’est plus ni biblique ni d’attente. Quelle est d’ailleurs notre culture, quelle est ma prière ? Dieu nous donne un rôle, celui du Baptiste : j’ai fait de toi une herse à broyer la paille, toute neuve, hérissée de pointes… mais toi, tu mettras ta joie dans le Seigneur, ta fierté dans le Dieu d’Israël. Et quelles sont nos joies ?




[1] - Isaïe XLI 13 à 20 ; psaume CXLV ; évangile selon saint Matthieu XI 11 à 15





mercredi 10 décembre 2008

inimaginable et inespéré - textes du jour

Mercredi 10 Décembre 2008

Prier… soixantième anniversaire de la déclaration des droits de l’homme, cent soixantième anniversaire de notre première élection présidentielle au suffrage direct (Louis-Napoléon Bonaparte). [1] A qui donc pourriez-vous me comparer, qui pourrait être mon égal ? dit le Dieu saint. … celui qui déploie toute l’armée des étoiles et les appelle chacune par son nom (ce dont nous somme incapables, numéro de catalogue pour leur immense majorité…). Si grande est sa force, et telle est sa puissance qu’il n’en manque pas une. Toujours, cette ultime manquante, brebis, étoile, une de nos âmes, chacun de nous. Il ne faiblit pas, il ne se lasse pas. Son intelligence est insondable. Evidemment, le Dieu des philosophes sans église que la maçonnerie et Voltaire. Louis XVI, prisonnier aux Tuileries, écrit à l’archevêque d’Arles, d’avoir donné dans cette conception. Elle n’est pas fausse, mais elle empêche la suite, la sollicitude, la personnalisation, l’incarnation. Il rend des forces à l‘homme épuisé, il développe la vigueur de celui qui est faible. Les jeunes gens se fatiguent, se lassent, et les athlètes s’effondrent, mais ceux qui mettent leur espérance dans le Seigneur trouvent des forces nouvelles ; ils prennent leur essor comme des aigles, ils courent sans se lasser, ils avancent sans se fatiguer. Des vies, notre vie, ma vie, celle de mes aimées, de mes proches, de mes grands rencontrés, de mes amis, la vie gâchée en Grèce, les malades du SIDA, les sans-abri, les gens de pouvoir à l’heure où la cendre leur coule entre les doigts. Dieu de tous, de l’Islam aussi explicitement que de nous (l’Aïd El Kebir,avant-hier, de la profanation des tombes dans notre nord à la mise en scène de l’homme fort à Nouakchott) : le Seigneur est tendresse et pitié, lent à la colère et plein d’amour. Il nous a montré : sa vie terrestre, passion, mort et résurrection, incarnation et rédemption s’il en est qu’il est ainsi, incomparable par sa force et sa puissance selon l’Ancien Testament et les déistes, mais disponible, à notre échelle : vrai, pas une déduction de notre intelligence, ou une utopie tant souhaitable. Témoignage : venez à moi… je suis doux et humble de cœur. Parole de Dieu. Pour les uns : ! et pour d’autres : ? Et toujours cet appel à entrer dans son partage totalement : vous tous qui peinez sous le poids du fardeau… prenez sur vous mon joug.


[1] - Isaïe XL 25 à 31 ; psaume CIII ; évangile selon saint Matthieu XI 28 à 30

mardi 9 décembre 2008

quand passe le souffle - textes du jour

Mardi 9 Décembre 2008


Prier…[1] la brebis perdue, un amour particulier, la sollicitude humaine vêcue par Dieu. Détails incohérents et lacunes apparentes de la parabole, son insistance sur un seul point, le sort de celui qui est dans la peine, et c’est le chagrin et l’angoisse du berger qui nous sont montrés non ceux de la brebis-même… la parole de notre Dieu demeure pour toujours… son bras rassemble les agneaux, il les porte sur son cœur, et il prend soin des brebis qui allaitent leurs petits. C’est cette parole-là qui demeure et qui doit être propagée : parlez au cœur de Jérusalem… Elève la voix avec force, toi qui portes la bonne nouvelle à Jérusalem. Notre destin si désastreux : le peuple est comme l’herbe l’herbe se dessèche et la fleur se fâne, mais la parole de notre Dieu demeure pour toujours. Toute crétaure est comme l’herbe, toute sa grâce est comme la fleur des champs : l’herbe se dessèche et la fleur se fâne quand passe le souffle du Seigneur. Je remue et roule dans mes doigts, les contemplant comme de minces fleurs sauvages, ces deux images, Dieu à la recherche de la brebis perdue, son soin du troupeau, des plus faibles, et l’herbe, la fleur, la vie, le dessèchement, notre physique et les angoisses, panique, folie de nos âmes. Dieu est à notre recherche, c’est de ne pas le croire et de ne pas l’attendre qui nous dessèche. Les incroyants – au sens courant du terme – attendent bien davantage. Paysages de montagnes, ceux du berger et changement à vue : une route aplanie pour notre Seigneur, tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaisées, les passages fortueux deviendront droits et les escarpemeents seront changés en plaine. Nous collaborons, nous préparons cette venue, celle du berger qui cherche sa brebis… épuisé et dans l’espérance, je regarde, et je vois…



[1] - Isaïe XL 1 à 11 ; psaume XCVI ; évangile selon saint Matthieu XVIII 12 à 14


vendredi 5 décembre 2008

la fin des tyrans - textes du jour

Vendredi 5 Décembre 2008


Prier…[1] sortant de leur obscurité et des ténèbres, leurs yeux verront. Les humbles se réjouiront de plus en plus dans le Seigneur, les pauvres exulteront à cause du Dieu saint d’Israël… et tous les gens empressés à mal faire seront exterminés. Plus et mieux que « la » justice, un renversement de tout. Ce sera la fin des tyrans, ceux qui se moquent de Dieu disparaîtront. C'est la relation à Dieu qui est la cause de l’événement, et celle-ci peut s’établir à tout moment, c’est même une partie de l’événement : les esprits égarés découvriront l’intelligence, et les récalcitrants accepteront qu’on les instruise. Jésus réalise, à la lettre, la prophétie d’Isaïe, et cela au plan le plus pratique, les deux aveugles guéris selon leur foi. Jésus suivi, puis propagandé. La relation est efficace. Le Seigneur est ma lumière et mon salut… le Seigneur est le rempart de ma vie.

[1] - Isaïe XXIX 17 à 24 ; psaume XXVII ; évangile selon saint Matthieu IX 27 à 31

jeudi 4 décembre 2008

les justes et la misère - textes du jour

Jeudi 4 Décembre 2008


Prier…[1] ouvrez-moi les portes de justice : j’entrerai, je rendrai grâce au Seigneur. « C’est ici la porte du Seigneur : qu’ils entrent, les justes ! ». La crise, la pauvreté, les surfaces caoutchoutées pour une photographie en dimensions réelles d’un habitat à six ou sept posées au sol place du Palais-Bourbon par la Fondation Emmaüs, mes hôtes d’hier soir, de partout la misère matérielle me cerne et j’en suis moi et mes aimées pas loin, non plus. Et dans les temps qui viennent, qui ne va pas l’être ? sauf les passagers de première classe ? Le prix du parking à Paris, la figure et la carrière du patron de Vinci, ses successives rentes de situation, celels d’un homme nullement antipathique et même bienveillant, l’activité de l’entreprise où il arrivé parachuté au sommet depuis Suez, où il avait été accueilli depuis la Commission, dont il avait été l’un des membres (nommé par Balladur), une activité qui sera l’une des dernières à faiblir, il y a des voitures et il y a les grandes villes. Y a-t-il des justes ? pas au sens israëlien depuis la shoah d’une certaine reconnaissance pour services rendus et surtout pour les vies suavées, mais au sens originel, courant ou biblique, la probité, la rectitude sous le regard de Dieu et des gens de bonne foi ? sans doute... mais il y a surtout les pauvres et les miséreux, et ce sont ceux là pour qui s’ouvrent lers portes de justice. La beauté du regard de cet homme encore très jeune, qui fait la manche rue La Boétie depuis le trottoir des Champs-Elysée, mais il est édenté. Sans doute un Yougoslave, émigrer pour mendier plus efficacement ? C’est la société qui est injuste : comment tolérons-nous l’injustice, le disfonctionnement du monde, l’absence des Etats-Unis, de la Chine et de la Russie à Oslo quand hier matin se signe le traité bannissant les armes à sous-munitions qui tuent et estropient des enfants dans les jardins publics, trente ans après une guerre, absence de ces pays parce que ceux-ci sont les principaux producteurs de ces armes ! et l’on serre la main de leurs gouvernants ! La France qui n’a donné qu’il y a très peu de temps le plan aux Algériens des zones minées à la frontière tunisienne… Ouvrez-moi les portes de justice ! Il a rabaissé ceux qui ségeaient dans les hauteurs, il a humilié la citadelle inaccessible, il l’a jetée à terre, il l’a renversée dans la poussière. Elle sera foulée aux pieds par les humbles, piétinée par les pauvres gens. Je ne souhaite dans le petit matin encore sombre le malheur de personne, mais je veux le bonheur des disgrâciés et la paix des miens, de mes aimées, de ceux dont je sais la peine, la misère, la pente…Jésus répond, non sans sécheresse, par une exhortation à la prévoyance, la maison s’(est écroulée, et son écroulement a été complet. La chanson du vieux châlet de Jean ruiné au haut de la montagne et son rebâti est plus optimiste, mais aussi énergique. Tout homme qui écoute ce que je vous dis là et le met en pratique est comparable à un homme prévoyant qui a bâti sa maison sur le roc… Pour entrer dans le royaume des cieux, il faut faire la volonté de mon Père qui est aux cieux. Le passage est ici elliptique, mais à ceux qui lui en demande le sens, Jésus répond : croire et me croire, c’est-à-dire s’attacher à Lui. Mieux vaut s’appuyer sur Dieu que sur les hommes ! disent le psalmiste et les Proverbes. Sécheresse et espérance… prière surtout.

[1] - Isaïe XXVI 1 à 6 ; psaume CXVIII ; évangile selon saint Matthieu VII 21 à 27

mercredi 3 décembre 2008

cette montagne - textes du jour

Mercredi 3 Décembre 2008

Prier… [1] où trouverons-nous dans un désert assez de ain pour qu’une telle foule mange à sa faim ? Jésus a pris l’initiative du souci de ses auditeurs, il traite du matériel et part des ressources existantes. L’incarnation de Dieu : Fils de l’homme, est le trait marquant de la religion chrétienne, ce qui la distingue de tout autre croyance, morale, religion surtout monothéiste. Conséquence : tous mangèrent à leur faim, et, des morceaux qui restaient, on ramassa sept corbeilles pleines. L’humanité accomplie, pourvue, et il y a du surplus. Santé et vie quotidienne sont en principe le lot humain, l’existence du créé. La perspective est plus belle encore : il détruira la mort pour toujours. Le Seigneur essuiera les larmes sur tous les visages, et par toute la terre il effacera l’humiliation de son peuple ; c’est lui qui l’a promis. Viandes grasses de l’Ancien Testament, pain et poissons du Nouveau (plus diététique), repas et bonheur viennent de Dieu : c’est lui le Seigneur, en lui nous espérions. L’Eglise, pendant le temps d’attente qu’est l’Avent, ne nous présente qu’une icône, une certitude, c’est-à-dire une espérance, mais celle-ci n’est pas floue : il y a une naissance, un événement à se produire. La montagne, celle du festin, celle de l’enseignement, une évidence dans nos vies, dans ma vie, dans celle de mes aimées ? car la main du Seigneur reposera sur cette montagne. Le proverbe ou le dicton pour ce qui doit frapper, qui est incontestable : gros comme une montagne.

[1] - Isaïe XXV 6 à 1 ; psaume XXIII ; évangile selon saint Matthieu XV 29 à 37

mardi 2 décembre 2008

voir ce que vous voyez - textes du jour

Mardi 2 Décembre 2008

Rapprochements, cette configuration ( la nuit totale, le spectacle comme je ne l’avais jamais vu d’une lune entourée de deux planètes, l’une dans son voisinage habituel et l’autre si proche d’elle à l’instant de notre observation qu’elle semblait la toucher : extraordinaire - notre petite fille : « la lune, c’est son bébé. Regarde, il y a plein d’autres enfants dans le ciel. ») et cette allumette jetée dans une boîte aux lettres d’immeuble à l’Haÿ-les-Roses, par trois adolescentes pour embêter une quatrième, Dix-huit morts dans l’incendie de la tour, qu’elles ont déclenchées, responsables mais pas coupables. Les effets et la cause. On juge ce genre d’affaires, pas une mauvaise politique qui ruine des millions de vies … les sanctions sont toujours sans le moindre rapport avec les causes, tout simplement parce que ce n’est pas du même ordre. Vengeance ? compensation ? réparation ? exemplarité pour que ne se reproduise pas l’analogue ? pas de réponse. Dans le dialogue amoureux, seulement, il y a la relation entre la cause et l’effet. D’expérience de notre fille, la vraie sanction qui convertit l’autre et lui fait demander non le pardon mais la recrudescence d’amour, c’est l’ignorance. On ne la voit plus, on parle d’elle en feignant de ne pas l’entendre ni la voir, et elle s’amende c’est-à-dire qu’elle revient et que c’est un nouveau commencement, sans que nous discutions chacun ce qui faisait conflit l’instant d’avant où sa propre représaille à notre endroit était de nous signifier en parole ou en mouvement son départ définitif, assorti d’un reniement : vous n’êtes plus mes parents, mieux encore tu n’es plus mes parents. Ce qui fait voir qu’à la racine de l’amour, il y a la considération. Mot très fort, mais peu usité et peu compris, sauf à le galvauder e conclusion de correspondances. J’interrogeais Etienne Burin des Roziers sur tel ou tel de l’entourage de de Gaulle, et il me répondait : le Général avait beaucoup de considération pour lui. Ce qui me parut banal, ce que je comprends maintenant. Prier…[1] Jésus exultant de joie sous l’action de l’Esprit saint, une des phrases (pour moi), les plus mystérieuses de l’évangile. Divinité et trinité, et pourtant emprise comme psychotique d’une des personnes divines sur une autre. Analogie de tant de spiritualités ou d’écrits du genre sur les motions, les mouvements sans cause et autres événements d’âme, rapportés en termes sensoriels et qui sont souvent présentés comme un but en soi, la vie spirituelle pour « sentir » la joie, la paix, l’amour. Peut-être… mais je n’en suis pas. Conséquences accessoires, oui. Mais biens à rechercher, non. Alors ? Jésus nous donnerait-il là une de ses prières – en clair, comme on dit aujourd’hui – il y a la prière qu’il nous recommande de vivre : le Notre Père, et il y a la sienne, la supplication dont les mots ne nous sont pas parvenus complètement, au Jardin des Oliviers, Père, si c’est possible, que ce calice… et il y a celle-ci, la place du Christ dans l’histoire et la dialectique de la rédemption, la place de tous, une sorte de nouvelle échelle sociale, la définition de la véritable intelligence. Prière du Christ, prière totalisant le monde et plaçant celui-ci au cœur de la Trinité. Prière de louange, destinée de chacun. Ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits…Beaucoup de prophètes et de rois ont voulu voir ce que vous voyez, et ne l’ont pas vu, entendre ce que vous entendez, et ne l’ont pas entendu. Les deux discours du Christ, son transport est public, la prière qui énonce la réalité avec une telle force, chacun peut l’entendre. Mais la comprendre ? alors il se tourna vers ses disciples et leur dit en particulier… A lire ces pages, comment ne pas voir-ressentir ce qui devrait nous habiter à chacune de ces lectures : l’amour et la fascination que Jésus faisait ressentir à son endroit par ces hommes et ces femmes qui l’entouraient, les disciples appelés un par un, et les femmes – dont il n’est jamais dit qu’elles ont été appelées – mais qui presque tous ont été caractérisées par le Seigneur dans leur état et leur parcours spirituels. La béatitude, la restauration de tout, la dissolution de toutes les contradictions car la connaissance du seineur remplira le pays comme les eaux recouvrent le fond de la mer. Images des livres pour enfants : le loup habitera avec l’agneau, le léopard se couchera près du chevreau, le veau et le lionceau seront nourris ensemble, un petit garçon les conduira. La vache et l’ourse auront même pâturage, leurs petits auront même gîte. Le lion, comme le bœuf, mangera du fourrage. Le nourrisson s’amusera sur le nid du cobra, sur le trou de la vipère, l’enfant étendra la main. Il ne se fera plus rien de mauvais ni de corrompu sur ma montagne sainte ; car la connaissance du Seigneur remplira le pays comme les eaux recouvrent le fond de la mer. Cette connaissance guignée par Adam et Eve, bêtement, au Paradis. Eve et son parcours, Adam appelé par Dieu, non pas : où êtes-vous ? mais où es-tu ? [2]


[1] - Isaïe XI 1 à 10 ; psaume LXXII ; évangile selon saint Luc X 21 à 24

[2] - Gn III 9

lundi 1 décembre 2008

Dieu me gardait - accompagner un moine . 1

à cause de mes frères - textes du jour

Lundi 1er Décembre 2008



Prière… le centurion reprit. Des supplications d’Abraham pour Sodome et Gomorrhe, ses objections aussi, comme celle de la Vierge Marie, devant les promesses qu’il reçoit, aux interruptions du centurion… Dieu se laisse apostropher, discuter. Jésus fut dans l’admiration. Dans le procès qu’il récrit de Jeanne d’Arc, Péguy décrit ces étonnements de Dieu, et Claudel (que sa conduite envers sa sœur Camille condamne, à mes yeux – trop d’écart, de disparité entre l’écrit et le coeur) a ce conseil au Seigneur : à ceux qui vous refusent la foi, demandez la vie… Notre solidarité, il paraît que « la crise » l’induirait : à cause de mes frères et de mes proches, je dirai : » Paix sur toi ! ». Début d’une attente universelle, selon la liturgie chrétienne, tandis que les musulmans à grands frais et sacrifices personnels s’embarquent ou s’envolent pour le Pèlerinage : beaucoup viendront de l’Orient et de l’Occident et prendront place avec Abraham, Isaac et Jacob au festin du Royaume des cieux... mais pourtant un repère unique : c’est de Sion que vient la Loi, de Jérusalem la parole du Seigneur… toutes les nations afflueront vers elle. Comment ne comprenons-nous pas notre temps où presque tout du terrorisme à la démagogie ou à l’obscurantisme des dirigeants politiques, a un tréfonds religieux ? Jérusalem n’est pas au figuré comme Ninive aujourd’hui… c’est là que montent les tribus… là, Israël doit rendre grâce… Issue ? le centurion, homme de bien, homme social, dans sa hiérarchie, bien vu des gens qu’il est censé encadrer et occuper en étranger, recourt à tout autre que ses dieux et pratiques habituelles, et pas pour lui. Tout y est : altruisme, courage face au qu’en-dira-t-on et au risque d’être rebuté, humilité profonde. Sa foi n’est pas tant dans les pouvoirs du thaumaturge, que dans la personnalité de Celui-ci. Le centurion a pressenti Dieu. Le Dieu de tous, des païens « en particulier », aujourd’hui, c’est tellement évident, le salut de l’Eglise, y compris au temporel, lui vient, lui viendra de ceux qui n’y sont pas encore. Aussi, je vous le dis… [1] Toute réflexion-méditation n’est qu’un seuil, Dieu, notre vérité ne s’approchent que dans la prière. Dieu ne s’atteint pas (démarche concentrée d’intelligence), Il nous vient. C’est Lui qui est au seuil et qui nous emmène. M’emmène avec tous.


[1] - Isaïe II 1 à 5 ; psaume CXXII ; évangile selon saint Matthieu VIII 5 à 11