samedi 31 octobre 2009

j'allais habiter le silence - textes du jour

Samedi 31 Octobre 2009


Prier… tu irais, plein de honte, prendre la dernière place. Combien de fois, sans m’être particulièrement poussé pourtant mais du seul fait que je respirais le même air que le chef ou que les cooptés du moment, on m’indiqua que j’étais de trop là où j’étais. En ai-je éprouvé de la honte ? jamais, je crois. Les exemples dans ma vie, ferait un livre (assez triste, mais qui m’a donné la très longue préface à la sérénité que je reçois depuis quelques années, quotidiennement : d’estime et de regard que de quelques-uns et cela « paye » de tout, et fournit ce qui n’était plus indispensable mais est devenu le jugement dernier et indulgent, je le sais). La parabole ne me paraît applicable que devant Dieu, et être celle – non de notre liberté pour nous placer – mais de la liberté souveraine de qui nous place : quotidiennement, c’est autrui, définitivement, c’est le Dieu de notre foi, Dieu confus pour mes sens, ma distraction, mon encombrement, mais Dieu finalement. Qui s’élève sera abaissé ; qui s’abaisse sera élevé. [1] Or, le discours de Jésus est donné chez un hôte, sans qu’il ait été explicitement invité ni à y entrer ni à y enseigner. Dieu a choisi lui-même sa place, et le lieu de son repas. On peut supposer une foule qui s’est bousculée et au sein de laquelle s’est trouvé le Christ : remarquant que les invités choisissaient les premières places, il leur dit cette parabole. Paul raisonne sur ses coreligionnaires, les juifs, et le destin d’Israël, qui – lui – a reçu originellement la première place. La parabole millénaire de l’amour divin et du péché et des refus humains, c’est Israël, mais nous sommes tous Juifs et Israël, pour le fond des choses et du cœur, qui a peu à voir avec la race ou le rite. Pour vous éviter de vous fier à votre propre jugement, je ne veux pas vous laisser dans l’ignorance de ce mystère : l’endurcissement actuel d’une partie d’Israël durera jusqu’à l’entrée de l’ensemble des païens. On ne peut démarrer un éditorial plus aigu et plus actuel sur le Proche-Orient. Les inimitiés, le péché n’empêchent rien (pour personne, je crois), mais le révélateur est, ici-bas, l’annonce de l’Evangile.Les dons de Dieu et son appel sont irrévocables. Et le psalmiste que je rejoins dans sa prière, il nous y attend toujours, conclut : Si le Seigneur ne m’avait secouru, j’allais habiter le silence.


[1] - Paul aux Romains XI 1 à 29 passim ; psaume XCIV ; évangile selon saint Luc XIV 1 à 11

vendredi 30 octobre 2009

une grande tristesse, une douleur incessante - textes du jour

Vendredi 30 Octobre 2009


Prier… mon cher aîné pratique le même petit livret que moi (Prions en Eglise) dont il trouve que les commentaires s’améliorent. Je me demande quant à moi comment on peut en écrire d’affilée à propos de plusieurs jours et sans vivre l’ambiance, soit personnelle, soit circonstantielle, donc en forme d’une perception très paramétrée d’un univers que nous avons en partage mais que nous regardons, subissons et parfois ambitionnons de changer, chacun de manière différente, ce qui donne du prix à tout unisson. Mais rien de cela ne peut s’anticiper, et l’écrit doit seulement tenter de tracer ce que le vent, l’eau, le soleil dessinnent si nettement dans l’immensité de nos âmes. L’évangile donne souvent – aujourd’hui – ce rétrécissement des vues et des pensées qui caractérise notre humanité viote fatiguée d’elle-même et donc agressive. Est-il permis, oui ou non, de faire une guérison le jour du sabbat ?. Jésus lassé de notre lassitude, veut nous faire trancher ces questions lancinantes : à chacun de ses miracles, la même réponse, non de s’émerveiller ou d’être au moins satisfait par ce qu’il vient de se passer, mais le petit bout de la lorgnette. Jésus réplique, puisqu’ils gardèrent le le silence, puis furent incapables de trouver une réponse, en simple logique humaine. L’urgence… Paul la ressent en premier de tous les missionnaires, mais un missionnaire aimant, brûlant, prêtre ouvrier avant l’heure, logeant paisiblement chez l’habitant – souvent des femmes fortunées, celles de Philippes – à l’aise et souffrant partout : il vit le dialogue présenté par le Christ en parabole, l’homme riche et Lazare le pauvre, les destinées éternelles, la conversion, le bonheur et le salut : j’ai dans le cœur une grande tristesse, une douleur incessante. En somme, Paul et Jésus sont à contretemps, parce que conscients de la souffrance humaine en même temps que du refus implicite ou déclaré de prendre les moyens de l’éradiquer. [1]

[1] - Paul aux Romains IX 1 à 5 ; psaume CXLVII ; évangile selon saint Luc XIV 1 à 6

jeudi 29 octobre 2009

qui pourra nous séparer de l'amour du Christ ? - textes du jour

Jeudi 29 Octobre 2009


Prier… dialogue avec un aîné qui m’est cher. Lui aussi avait retenu des textes du jour (hier matin) cette nuit de prière divine. Prier est donc une union, puisque les personnes de la Trinité prient l’une l’autre, en tout cas le Fils prie le Père et le Saint-esprit nous fait prier et prie donc par nous. [1] Si Dieu est avec nous, qui sera contre nous ? … Qui accusera ceux que Dieu a choisis ? puisque c’est Dieu qui justifie. Qui choisit-Il ? sommes-nous choisis ? Les évangiles et l’Ancien Testament répondent : le petit reste mais l’universalité, la liberté de se dérober mais aussi de le suivre, sans être appelé (le « jeune homme » riche et Bartimée l’aveugle), et ce que l’Esprit sème en nous : des générations jansénistes et échangistes, la peur du châtiment, et notre époque soit distraite soit convaincue, la miséricorde de Dieu sans compter nos mérites ou nos lacunes. Qui pourra nous séparer de l’amour du Christ ? la détresse ? l’angoisse ? la persécution ? la faim ? le dénuement ? le danger ? le supplice ? … Rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est en Jésus ? Crescendo du psychologique à l’atteinte physique. Mais que répond le Christ à l’Apôtre : Dieu abandonne votre temple entre vos mains. Dieu, son Fils entre les nôtres, car il se tient à la droite du pauvre pour le sauver de ceux qui le condamnent.. Besoin, confiance, adoration : marcher, prier.


[1] - Paul aux Romains VIII 31 à 39 ; psaume CIX ; évangile selon saint Luc XIII 31 à 35

mercredi 28 octobre 2009

pas de paroles dans ce récit - textes du jour

Mercredi 28 Octobre 2009


Prier… [1] liste des apôtres, nuit de prière avant leur appel, prière du Christ. Appel à le rejoindre sur la montagne, sans doute du texte que les évangélistes n’ont pas retenu ou reproduit. Redescente dans la plaine, beaucoup de monde : il y avait là un grand nombre de ses disciples et une foule de gens venus de toute la judée, de Jérusalem et du littoral de Tyr et de Sidon. Les cercles autour du Christ, du plus intime au plus universel, tous son représentés aussi au pied de la croix. Un point du texte fauit aujourd’hui magie – sans doute du même ordre pour l’époque que l’explication de nombreuses maladies soit par le péché individuel propre au souffrant (les lépreux, philosophie sinon spiritualité échangistes : du bien et des actions précises et l’on est sauvé, un péché et l’on est puni dans son corps et dans ses biens, d’où les sacrifices et les purifications), soit par les démons nous investissant. Une force sortait de lui et les guérissait tous. Il est vrai qu’aujourd’hui nous parlons de magnétisme ou de charisme. Paul, tout aussi concret, mais pour décrire le corps mystique, projection qui a changé de sens à travers les siècles, l’Eglise mais aussi la présence sacramentelle. Ce matin, les propositions de textes sont peu accueillantes. Pas de paroles dans ce récit, pas de voix qui s’entende ; mais sur toute la terre en paraît le message et la nouvelle, aux limites du monde. Et je reviens au début, tandis que le brouillard donne une forme au silence et étale uniformément une lumière qui n’en semble pas une : il fait humide et un oiseau se présente, pour crisser et surtout faire un tour dans la maison, jusqu’à la cuisine et à bruit bien vivant se retirer dehors. Jésus s’en alla dans la montagne pour prier, et il passa la nuit à prier Dieu. Les âmes de tous celles et tous ceux qui me furent proches, proches de sang, de rencontre mais aussi de ceux que j’ai étudiés et regardés dans notre histoire contemporaine et dans celle du pays que j’aime. Tandis que dorment encore mes aimées, qu’ailleurs on se prépare à une exécution, que non loin une mère est placée puis maintenue par son fils en « maison de retraite », les cruautés frappent plus que les générosités, les premières tuent, les autres atténuent seulement, nos équilibres de raison et de santé sont si précaires, l’inattendu nous appelle.

[1] - Paul aux Ephésiens II 19 à 22 ; psaume XIX ; évangile selon saint Luc VI 12 à 19

célébration pénitentielle, qu'est-ce à dire ?

mardi 27 octobre 2009

comparable - textes du jour

Mardi 27 Octobre 2009

Prier par ma pauvreté et depuis mes impasses. [1] A quoi vais-je comparer le règne de Dieu ? Jésus lui-même pour évoquer l’essentiel, la vie éternelle, notre état abouti, la création reprise et sauvée, recourt à des images : il est comparable à une graine de moutarde qu’un homme a jetée dans son jardin… à du levain qu’une femme enfouit dans trois grandes mesures de farine… ce me semble extrêmement fort. Le règne est un mouvement et pas un état, il est une force qui transforme, l’homme, le genre humain, le créé y contribue essentiellement et sa logique est naturelle. Paul l’applique à notre destinée : nous espérons ce que nous ne voyons pas, nous l’attendons avec persévérance. Nous sommes la terre du jardin, la pâte et les mesures de farine, tout autant que la graine et le levain. Et c’est le mouvement universel, la nature même de la création : la création aspire de toutes ses forces à voir cette révélation des fils de Dieu… elle n’est pas la seule : nous aussi, nous crions. Nous attendons notre adoption et la délivrance de notre corps.

[1] - Paul aux Romains VIII 18 à 25 ; psaume CXXVI ; évangile selon saint Luc XIII 18 à 21

lundi 26 octobre 2009

des gens qui ont encore peur - textes du jour

Lundi 26 Octobre 2009




Prier … le mouvement hier de Bartimée, ses appels, l’abandon de son seul bien, le manteau, son bond vers le Christ dès qu’il a la possibilité d’être accueilli, la mise à disposition de tout lui-même sans que sa vocation ait été explicitée, antithèse qu’expliquait Denis M. avec le « jeune homme » riche. Mon ami notait aussi que Marc ne retient que son nom et celui de Jaïre, dans un évangile où il ne mentionne que les disciples nommément. Les deux rencontres et les miracles sont donc à retenir particulièrement. Nous avons un nom pour Dieu, donc nos contingences. Mais en foule, nous sommes braqués, inconvertissables. Ces paroles de Jésus couvraient de honte tous ses adversaires et toute la foule était dans la joie à cause de toutes les actions éclatantes qu’il faisait. La guérison de la femme courbée est originale : miracle mineur ? Pas de demande préalable de sa part, pas d’acte de foi. Jésus la remarque de lui-même ? Jésus la vit, il l’interpella. Le dire divin précède la guérison-même, il est une constatation. Réponse de la femme : elle rendait gloire à Dieu. Pour les autorités, c’est un exercice illégal de la médecine, puisque c’est jour de Sabbat. Paul, continuant son commentaire de ce que produit, en nous, l’Esprit saint, ce qui lui fait exposer le péché davantage en termes d’emprise que de responsabilité propre de l’homme, caractérise notre conversion : la liberté enfin, la libération, selon Isaïe d’ailleurs et ce que s’en est approprié le Christ. L’Esprit que vous avez reçu ne fait pas de vous des esclaves, des gens qui ont encore peur ; c’est un esprit qui fait de vous des fils. La liberté par la relation. [1]


[1] - Paul aux Romains VIII 12 à 17 ; psaume LXVIII ; évangile selon saint Luc XIII 10 à 17

dimanche 25 octobre 2009

que veux-tu que je fasse pour toi ? - textes du jour

Dimanche 25 Octobre 2009


Prier… [1] le mendiant aveugle que Jésus guérit est présenté avec précision, son nom, celui de son père, il se manifeste vivement, appelant le Christ par son nom patronyme, celui-ci l’entend et pose une question absurde : Aie pitié de moi, criait-il – Que veux-tu que je fasse pour toi ? – Maître, que je voie – Va, ta foi t’a sauvé. Or, Bartimée puisque c’est lui (pas d’évangile apocryphe qu’il ait signé, à ma connaissance, un nom grec), ne fait aucune profession de foi : il a crié, il a répondu par son vœu d’être guéri. Tout s’est passé très vite, à peine Jésus s’est-il arrêté, mais il s’est fait un nouveau disciple. L’Eglise et nous tous d’aujourd’hui, suis-je l’avuegle qui crie ou celui qui considère ces crix comme désagréables et importuns ? réponse facile, mais comportement ? regardant ma journée dhier, je vois mes fautes qui ne sont pas celles que désignerait leur matière. On pèche toujours contre quelqu’un, mais non pas, intrinsèquement et isolément, par la métrailité, le contenu, la nature surtout de ce que l’on fait ou commet. Le Christ est par excellence l’être relationné, relationné à Dieu son Père, la relation trinitaire, mais il est en mesure de comprendre ceux qui pèchent par ignorance ou par égarement, car il est, lui aussi, rempli de faiblesse. Paul ou son disciple, rédigeant à l’intention des Hébreux, va loin dans la contemplation-compréhension-déduction de l’incarnation du Fils de Dieu. Je les rassemble des extrêmités du monde. Il y a même parmi eux l’aveugle et le boîteux, la femme enceinte et la jeune accouchée ; c’est une grande assemblée qui revient. Le péché, la maladie, la mort, soit, mais l’essentiel est le mouvement, le retour de tous, et ce miraculé qui suivait Jésus sur la route. La rédemption divine et pas tant la lacune humaine, le péché. Ils étaient partis dans les larmes, dans les consolations je les ramène.

[1] - Jérémie XXXI 7 à 9 ; psaume CXXVI ; lettre aux Hébreux V 1 à 6 ; évangile selon saint Marc X 46 à 52

samedi 24 octobre 2009

voici Jacob qui recherche ta face - textes du jour

Samedi 24 Octobre 2009

Prier… [1] si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous comme eux . Commentaire divin qui est rare, de l’actualité du temps. Croyance qui demeure chez beaucoup, en toutes religions et confessions, que le péché personnel explique le malheur des éprouvés ou réprouvés. Parabole qui situe le commentaire et qu’ajoute le Christ, le figuier stérile : qu’y peut-il ? Intercession, à l’Abraham, du vigneron attaché affectivement à son arbre : Seigneur, laisse-le encore cette année, le temps que je bêche autour pour y mettre du fumier. Peut-être donnera-t-il du fruit à l’avenir. Sinon, tu le couperas. Tout y est (heureusement…), l’intercession humaine, un tiers défend le pécheur, stérile par péché ou par circonstance. Les soins seront donnés, des délais accordés, quant à l’exécution, elle ne sera pas le fait du jardinier mais du souverain juge. La chair tend à se révolter contre Dieu, elle ne se soumet pas à la loi de Dieu, elle n’en est même pas capable. Soit, mais cette chair est appelée à la divinité, le Fils de Dieu l’a prise d’une femme humaine, ce n’est pas mythologie quoique cet énoncé évoque les amours de Jupiter et d’autres et Hercule le noble héros, elle est le fond de notre foi. Si le Christ est en vous, votre corps a beau être voué à la mort à cause du péché, l’Esprit est votre vie, parce que vous êtes devenus des justes. Et si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts donnera aissi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous. Syllogisme sans doute, mais commentaire de la réalité : Dieu a envoyé son propre Fils dans notre condition humaine de pécheurs pour vaincre le péché. La question posée est double : prendre au sérieux notre foi et ces enseignements, la relation à Dieu par son Fils Jésus-Christ, pour le chrétien, n’est pas selon une façon de voir, de douces habitudes et des tris entre le commode et l’incommode rangé aussitôt dans ce qu'il reste à interpréter et donc à atténuer, c’est là affaire de cohérence et de rigueur, tout le texte, tout l’enseignement de la Bible, ou rien que nos divagations philosophiques et syncrétiques. Et d’autre part, nous vouer à cette recherche de Dieu et la relation à Dieu, ce qui prend la vie entière et modèle nos états pratiques : dans une telle orientation, sans cesse à reprendre, les interprétations et les manières de voir et de faire peuvent nous être inspirées, mais si elles nous sont données « gratuitement » par l’Esprit saint, elles sont son fruit, et non le nôtre. Voici le peuple de ceux qui le cherchent : Voici Jacob qui recherche ta face !


[1] - Paul aux Romains VIII 1 à 11 ; psaume XXIV ; évangile selon saint Luc XIII 1 à 9

vendredi 23 octobre 2009

je me fie à tes volontés - textes du jour

Vendredi 23 Octobre 2009


Les dates, dans une vie, souvent les mêmes quantièmes… neuf ans pour l’éradication de ma prostate cancéreuse, vingt-et-un ans pour une rupture de longue relation amoureuse et de couple… relation avec le temps, tout demeure présent et continue de se vivre mystérieusement. Dialogues ces jours-ci avec notre fille sur les premières heures à sa naissance, elle mène une enquête plus sur notre accueil et notre sort (la césarienne, alors on a ouvert ton squelette ? tu as eu mal ?) , nos sentiments que sur sa propre histoire. Et tu étais fou de joie ? – Notre pays sans repère parce que dominent chez ses « élites » ce mélange stérile d’ambition, de mimétisme, de lâcheté, du moins c’est ce qui se voit et c’est ce qui paraît expliquer tout ou presque. Je déteste la lâcheté collective qui fait notre tolérance et notre permissivité pour un régime d’autocratie sans précédent dans notre histoire, mais je hais le retournement des mêmes ou presque qui, au premier signe de faiblesse ou de recul, piétinent. Le lion devenu vieux… le pied de l’âne. Me revient sous les yeux cette réplique d’Edgard Pisani, ministre du général de Gaulle d’Août 1961 à Avril 1967 : il vient de voter la censure au gouvernement Pompidou qui n’a pas su comprendre ce qui mena au cri de Mai 1968. Il est remonté à la tribune, tout est improvisé, c’est-à-dire que tout vient du cœur, de l’âme y compris son vote déchirant (qui a vêcu ou au moins « regardé » ces heures du 10 au 30 Mai, comprend) : Comprenez – comment ne comprendriez-vous pas ? – qu’il existe des heures dans la vie d’un homme politique où la conscience et la morale l’emportent nécessairement sur les engagements politiques. Réplique d’un anonyme, le 22 Mai, et sans doute aujourd’hui… La politique, ce n’est pas la morale … réponse : le jour où la morale est trop éloignée de la politique, la politique ne vaut plus rien.


Prier… l’âme gagne son banc ou sa chaise ou son trône au chœur, la place préparée et rejoint tous les vivants et tous les morts. Elle ne peut se calmer qu’en se remettant avec confiance à l’invisible présent. Elle va faire brûler le cierge de l’offrande : le travail à venir, les souvenirs, les attaches, les responsabilités d’amour ou celle des nécessités à assumer, la souffrance des autres qui se confient à tous st qui noue la gerbe, nous sommes tous là, incroyants, agnostiques, bêtes et méchants… ou dévôts d’apparence ou encore de sagesse, tout est à commencer maintenant. Jésus [1] nous prend par nos habitudes : quand vous voyez un nuage monter au couchant, vous dites aussitôt qu’il va pleuvoir, et c’est ce qui arrive. Et quand vous voyez souffler le vent du sud, vous dites qu’il fera très chaud, et cela arrive. Esprit faux ! l’aspect de la terre et du ciel, vous savez le juger, mais le temps où nous sommes, pourquoi ne savez-vous pas le juger ? Et pourquoi aussi ne jugez-vous pas aussi par vous-mêmes ce qui est juste ? Le psalmiste répond et nous avec lui : apprends-moi à bien saisir, à bien juger. Critère : je me fie à tes volontés. Exemple vêcu, l’Apôtre des gentils : je sais que le bien n’habite pas en moi, je veux dire dans l’être de chair. En effet, ce qui est à ma portée, c’est d’avoir envie de faire le bien, mais pas de l’accomplir. Je ne réalise pas le bien que je voudrais, mais je fais le mal que je ne voudrais pas. Stances du mystique et du psychologue : au plus profond de moi-même, je prends plaisir à la loi de Dieu. Seule, la rédemption, c’est-à-dire l’incarnation du Fils de Dieu, rompt et conclut (favorablement) ce dilemme : sinon, c’est le goût de la mort et la dépression : qui me délivrera de ce corps qui appartient à la mort ? Et voici la résurrection, demain, tout à l’heure. Que vienne à moi ta tendresse et je vivrai. L’âme a clos les yeux du corps.

[1] - Paul aux Romains VII 18 à 25 ; psaume CXIX ; évangile selon saint Luc XII 54 à 59

jeudi 22 octobre 2009

un feu sur la terre - textes du jour

Jeudi 22 Octobre 2009



Eveillé depuis une heure et nous avons été rejoints par notre trésor. Je laisse maintenant mes aimées dormir, nuit encore noire, silencieuse, ni pluie ni oiseaux à chanter et donne à mes co-communiants du matin le texte, lu hier soir, de ces entretiens de Lahore qui relativise toute foi monothéiste quand elle n’est que superficielle. Prier ainsi… [1] tandis qu’en tous monastères les Matines ont déjà été vêcues, que la journée a largement commencé, que l’on est pour beaucoup de travailleurs à se véhiculer, encore ensommeillés, dans les transports en commun et les embouteillages, cette humanité qui subit l’urbanisation et n’a pas su faire de la technologie des communications la clé de l’aménagement des territoires et des solidarités entre tous les territoires. Le christianisme aussi belligène que l’Islam ou le communisme soviétique, à leurs premières expansions historiques ? je suis venu apporter un feu sur la terre. Mais cette guerre n’est qu’intestine, elle est celle d’une conversion. Le monde c’est nous, et le démon s’est toujours appelé Légion. Pensez-vous que je sois venu mettre la paix dans le monde ? Non, je vous le dis, mais plutôt la division. Car désormais, cinq de la même famille seront divisées. Il est vrai que nos civilisations qui ont perdu les repères familiaux ne se prêtent plus à la parabole, on se déteste plus efficacement dans la souffrance qu’on s’inflige mutuellement, entre frères et sœurs, et parfois entre enfants et parents, qu’entre inconnus ou collègues de travail. La vie associative et la vie politique montrent bien ce qu’est la haine fraternelle et la rivalité implacable pour toute parcelle de pouvoir, puisque le pouvoir n’est plus l’œuvre du bien commun, mais la domination pour elle-même, la libido du pouvoir. Jésus se distingue par cette prétention étonnante : il n’apprend pas à ses disciples des comportements et des relations a priori, elles ne sont que déductibles et accessoires, que des cohérences de son message. Il vit et raisonne universellement, et pourtant se meut dans le petit cercle de ses adhérents et dans la petite géographie palestinienne : marche à pied du Dieu vivant… et ce qu’il apporte est la vie-même, synonyme de relation à Dieu, de gratuité de Sa part. Nous vivons un évangile assurant que la création est continue (ce qui est d’ailleurs corroboré par toutes nos avancées et certitudes scientifiques). Ce n’est pas philosophie. Qu’avez-vous récolté alors, à commettre des actes que vous regrettez maintenant ? En effet, ces actes mènent à la mort… Le don gratuit de Dieu, c’est la vie éternelle dans le Christ Jésus notre Seigneur. Division ? laquelle entre nous ? Heureux est l’homme qui n’entre pas au conseil des méchants, qui ne suit pas le chemin des pécheurs, ne siège pas avec ceux qui ricanent, mais se plaît dans la loi du Seigneur et murmure sa loi jour et nuit ! Il est comme un arbre planté près d’un ruisseau , qui donne du fruit en son temps et jamais son feuillage ne meurt. Amen.


[1] - Paul aux Romains VI 19 à 23 ; psaume I ; évangile selon saint Luc XII 49 à 53

mercredi 21 octobre 2009

le filet s'est rompu - textes du jour

Mercredi 21 Octobre 2009



Prier… [1] Quel est donc l’intendant fidèle et sensé à qui le maître confiera la charge de ses domestiques pour leur donner, en temps voulu, leur part de blé ? Vous avez été libérés du péché, vous êtes devenus les esclaves de la justice. Tout le programme de la politique en ce monde est ici donné, non en termes de fins, pas même de moyens à utiliser et mettre en œuvre, mais en exigence et en qualification des ouvriers que nous pouvons et devons être. Tout est dans notre comportement personnel. Ce n’est pas même le compte-rendu de chacun selon la parabole des talents, c’est le constat du maître : s’il se met à frapper serviteurs et servantes, à manger, à boire et à s’enivrer, son maître viendra le jour où il ne l’attend pas et à l’heure qu’il n’a pas prévue : il se se séparera de lui et le mettra parmi les infidèles. Un maître, Dieu… souvent absent, mais présent avec soudaineté, et un Christ enseignant qui répond apparemment à côté à ses disciples : Seigneur, cette parabole s’adresse-t-elle à nous, ou à tout le monde ? Nous sommes à la fois tout le monde et les disciples : le serviteur qui, connaissant la volonté de son maître, n’a pourtant rien préparé, ni accompli cette volonté… et Paul en pasteur d’exérience : offrez vos membres pour le combat de sa justice, car le péché n’aura plus sur vous aucun pouvoir… péché qui est un chemin de mort. Choisir notre maître, notre Dieu et le chemin, la vie s’en déduisent naturellement. Le filet s’est rompu : nous avons échappé.



[1] - Paul aux Romains VI 12 à 18 ; psaume CXXIV ; évangile selon saint Luc XII 39 à 48



mardi 20 octobre 2009

en sa présence, tout au long de nos jours - textes du jour

Mardi 20 Octobre 2009


Prier…[1] mêmes textes et donc tonalité qu’hier, désespérance ? ou ? gardez vos lampes allumées… s’il revient vers minuit, ou plus tard encore, et qu’il les trouve ainsi, heureux sont-ils ! et je m’aperçois qu’hier matin je me suis trompé de textes, anticipant ceux-ci. Mais je les lis différemment, car l’idée que nous nous faisons, souvent, et même avec les textes à l’appui est désastreuse si nous omettons l’essentiel qui fait sauter tout déterminisme e d’abord celui d’une justice divine implacable… cet essentiel est notre liberté, notre réponse, l’attente vers minuit, ou plus tard encore …tu [2] ne voulais ni offrande ni sacrifice, tu as ouvert mes oreilles : tu ne demandais ni holocauste ni victime, alors j'ai dit ‘Voici, je viens’. Et c’est cette liberté prenant et soulevant notre espérance, qui fait conclure l’Apocalypse : Viens, Seigneur Jésus. Quel est notre chemin vers cette liberté ? celui d’Abraham, père de tous les croyants : il trouva sa force dans la foi et rendit gloire à Dieu, car il était pleinement convaincu que Dieu a la puissance d’accomplir ce qu’il a promis… afin que délivrés de la main des ennemis, nous le servions dans la justice et la sainteté, en sa présence, tout au long de nos jours. Et il faut n’avoir jamais aimé pour n’avoir pas vêcu le bonheur total et la joie si simple, chaleureuse, tressaillante, motivante d’être simplement en présence de qui l’on aime et à complaire à ses désirs, son sourire et ses attentes. Au contraire, mais ennemis comme gains sont de même sorte, ce qui nous cramponne et nous attachant à autre chose qu’aimer, à autre que Dieu et à ceux qu’il nous est donné d’aimer : gardez-vous bien de toute âpreté au gain, car la vie d’un homme, fut-il dans l’abondance, ne dépend pas de cette richesse. Et Jésus, Dieu fait homme, fait cette observation introductive capitale : qui m’a établi pour être votre juge ou pour faire vos partages ? Dieu ne juge pas nos affaires et selon notre « droit » et nos coûtumes (souvent désastreux), et ne se reconnaît de « compétence » que pour évaluer notre relation à Lui et aux autres. … être riche en vue de Dieu car Il juge selon les moyens que nous mettrons en œuvre, dans notre pauvreté native, mais avec toute la force que nous donne la rédemption… et non selon nos résultats, faibles et ambigus objectivement et plus encore subjectivement, à nos lamentables racines, si nous ne sommes pas antés dans le Christ. En parlant ainsi de la foi d’Abraham, l’Ecriture ne parle pas seulement de lui, mais aussi de nous car Dieu nous estimera justes, puisque nous croyons en lui, qui a ressuscité d’entre les morts Jésus notre Seigneur. Paul le parfait Juif, appelé à propager chez les païens celui qui lui apparut sur la route de Damas (était-ce sur les hauteurs du Golan ?) et lui demanda : Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? l’autre resta muet et aveugle trois jours, le temps du tombeau et d’être apprêté pour la résurrection… amour qu’il montre envers nos pères, mémoire de son allieance.


[1] - Paul aux Romains V 12 à 21 ; psaume XL ; évangile selon saint Luc XII 35 à 38

[2] - Paul au Romains IV 20 à 25 ; cantique de Zacharie in Luc I 67 à 75 ; évangile selon saint Luc XII 13 à 21

lundi 19 octobre 2009

la justification qui donne la vie - textes du jour

Lundi 19 Octobre 2009


Trois jours si denses, et si partagés avec ma chère femme. Juste à notre arrivée, une comète, comme alourdie part un long voyage et semblant avancer si lentement (21 heures 15 environ hier soir), très courte mais large de queue comme une raie, avec un petit atre avant-coureur plusieurs degrés avant elle, une arabesque en forme de boomerang de Cassiopée à la Grande Ourse, indépendamment, semble-t-il, enfin une autre traînée aussi lumineuse que la Voie lactée mais en perpendiculaire de celle-ci. – Cette aube, la messagerie, une naissance attendue et heureuse chez un neveu tout proche, et le message suivant, le petit garçon est diagnostiqué deux heures après, trisomique. Nous sommes hors de tous sentiments. Tu ne craindras ni les terreurs de la nuit, ni la flèche qui vole le jour… et la réponse du Christ, pourtant présent au milieu de ses disiciples et réellement l’Epoux attendu par l’humanité et par toute âme. Restez en tenue de service et gardez vos lampes allumées [1]. Ce que nous ne ferons jamais assez, ce que je ne fais pas… mais, de même que la faute commise par un seul a conduit tous les hommes à la condamnation, de même l’accomplissement de la justice par un seul a conduit tous les hommes à la justification qui donne la vie. Le message, l’assurance d’une solidarité totale autant maléfique que finalement bénéfique pour l’ensemble de l’humanité et de la création, me semble décisif, ce matin. Solidarité qui devient – puisqu’il y eut l’Incarnation et tout le parcours humain du Christ, jusqu’à la divine Rédemption et à la Résurrection – l’espérance totale, décisive. Et le chemin n’est pas un miracle, il passe d’abord par la grâce offerte à tous de la conversion, de la justification. Conversion qui n’est pas un mouvement ou un résultat selon nos critères ou même nos rites, de quelque religion ou agnosticisme que nous venions ou soyons, qui est une grâce. Dieu nous considère justes, et je ne puis que croire – de toutes mes forces, dans les malheurs qui entourent tant et tant d’entre nous, et les habitent à les tuer de désespoir, à vue humaine et du dehors – que croire à l’évaluation que Dieu fit de sa création : et Dieu vit que c’était bon… Entourant désormais le Christ, solidaires les uns des autres par Lui et avec Lui, nous nous présentons à ce nouveau regard de Dieu, sur sa création. Création maintenant fourbue… et Dieu verra puisque le Christ est à nous présenter à Lui un à un, Dieu verra que ce peut être bon, s’Il nous en donne la grâce.

[1] - Paul aux Romains V 12 à 21 ; psaume XL ; évangile selon saint Luc XII 35 à 38

mercredi 14 octobre 2009

toi l'homme qui juges - textes du jour

Mercredi 14 Octobre 2009



Nuit noire, silence, sommeil de mes aimées, journée à venir sans doute disponible au travail, à la venue et aux visites de Dieu, aux circonstances, à la vie : prier…[1] comptez sur lui en tous temps, vous le peuple. Devant lui, épanchez votre coeur : Dieu est pour nous un refuge. Tandis que le psalmiste et nous tous chantons Matines, Jésus admoneste les pasteurs de son époque : vous aimez les premiers rangs dans les synagogues et les salutations sur les places… vous chargez les gens de fardeaux, impossibles à porter, et vous-mêmes, vous ne touchez même pas ces fardeaux d’un seul doigt. Ceux-ci ont l’honnêteté de ne pas s’y tromper, nos hiérarchies d’aujoud’hui dans l’Etat, dans l’Eglise ? Maître, en parlant ainsi, c’est nous aussi que tu insultes. Quelle part devons-nous en prendre, puisque nous nous ne sommes ni la hiérarchie, ni… ni quoi ? Oui, détresse et angoisse pour tout homme qui fait le mal, d’abord le Juif, et aussi le païen, mais gloire, honneur et paix pour tout qui fait le bien, d’abord le Juif, et aussi le païen. Car Dieu ne fait pas de différence, quand il juge les hommes. … Et toi, l’homme qui juges ceux qui font de telles choses, et qui les fais toi-même, penses-tu échapper au jugement de Dieu ? avec ton cœur endurci, qui ne veut pas se convertir… L’insistance des textes, l’insistance de l’Eglise qui nous les propose depuis plusieurs jours, l’insistance des circonstances, de mes aimées, des jours qui passent pour me donner ces textes littéralement, du regard et en examen de conscience auquel je suis ainsi poussé… si la vie commence ce matin, si je suis libre de me convertir, si je vois dans le miroir des autres, dans celui des textes, mon portrait, malheureux êtes vous… parce que… car si je ne me vois pas ainsi, que suis-je ? je n’ai pas à le décider ni à me le dire, je ne le sais pas. Est-ce que je suis de ceux qui font le bien avec persévérance et recherchent ainsi la gloire, l’honneur et la vie impérissable (qui) sera la vie éternelle ? non, je n’ai pas non plus cette démarche et ce n’est pas affaire de libellé ne me correspondant pas ou plus. Je préfère, en enfant – Jésus au Temple, celui que le Christ prend en exemple et qui n’en sait rien pour le placer au milieu de ses disciples, pas même suis-je celui-là – en enfant qui ne serait que moi, m’asseoir avant de commencer la vie et la journée et regarder, écouter ce Christ. S’il s’agit cependant de critique de mon temps et des autres, j’entends seulement que Dieu ne fait pas de différence quand il juge les hommes… gloire, honneur et paix pour tout homme qui fait le bien, d’abord le Juif, et aussi le païen… et j’écoute encore : toi, l’homme qui juges les païens, tu n’as pas d’excuse non plus… il y a cette jeune femme, devenue vieille qu’interroge Luc et qui lui livre le secret de sa vie : garder les choses dans son cœur, n’en rien décider, méditer et suivre, se faire rabrouer, qui est ma mère ? qui sont mes frères ? être au pied de la croix ? n’être plus mentionnée qu’en groupe, celui du Cénacle avec les disciples, peureux ou renégats qui auront les rôles en vue, et dire avec Marie, théotokos… Mon salut et ma gloire se trouvent près de Dieu… je n’ai mon repos qu’en Dieu seul ; oui, mon espoir vient de lui.


[1] - Paul aux Romains II 1 à 11 ; psaume LXII ; évangile selon saint Luc XI 42 à 46

mardi 13 octobre 2009

apparitions et réalité - adventisme et lucidité collective

donnez plutôt... - textes du jour

Mardi 3 Octobre 2009



Prier [1] : ils se sont laissés aller à des raisonnements qui ne mènent à rien, et les ténèbres ont rempli leurs cœurs sans intelligence. Mémoire des apparitions à Fatima, rumeurs diversement colportés d’avertissements propéhtiques ou divins à survenir à des dates étonnamment rapprochés, fin de mois ou fin de cette année, avec chaîne de châtiments, et répartition entre ceux qui se damnent sans rémission et ceux qui… je n’ai jamais cru à ces exclusives ni à ces événements, presque chaque siècle aurait ainsi une Apocalypse : révélation certes de nos erreurs et de la réalité de nos évolutions, mais certainement pas des punitions. Je ne cherche pas à interpréter et actualiser Sodome, Gomorrhe, Ninive et, travaillant pour…, mon ami, j’ai vu le contexte éminemment politique et plurivalent du Portugal entre 1910 et 1932, et notamment en 1915-1917, Fatima l’aubaine. Le sûr est la recommndation d’intelligence et le précepte de charité, la vérité de l’intériorité, la remise en Dieu. Liberté personnelle et fondée du Christ : le pharisien fut étonné en voyant qu’il n’avait pas d’abord fait son ablution avant le repas. Mes parents avaient une splendide aiguière égyptienne, le rituel monastique est bien de verser l’eau symbolique sur les mais des hôtes, en Occident, mais en Athos c’est le rahat-lukum, le rhakit ou l’ouzo… Ma femme veille, comme Blanche-Neige avec ses sept nains, à ce que fille et père se lavent les mains. A l’intérieur, vous êtes remplis de cupidité et de méchanceté. Quels hôtes l’invitant à déjeuner avec ses disciples, Jésus n’aura pas scandalisés, réprimandés ! Ce qui se voit… Paul tend par avance la main aux déistes à la Voltaire : depuis la création du monde, les hommes, avec leur intelligence, peuvent voir, à travers les œuvres de Dieu, ce qui est invisible : sa puissance éternelle et sa divinité. L’argument n’a jamais été décisif. C’est par la foi que le juste vivra. Mais la foi en Jésus Christ : cet évangile révèle la justice de Dieu. Les épiphénomènes sont facultatifs, me semble-t-il. Mais mes adventistes, de bonne foi, quoique nullement terrorisés et continuant à prévoir la suite de leurs jours, en vie parallèle et sans ménager d’arche, peuvent lire : nous le savons, du haut du ciel, la colère de Dieu se révèle contre tout refus de Dieu, et contre toute injustice par laquelle les hommes font obstacle à la vérité. Aujourd’hui donnera réponse à ce matin. Je l’ai éprouvé hier, je n’aurai pas espéré une grâce aussi simple, ingénieuse et logique qui nous unit ma femme et moi dans le souvenir et dans l’attente, tandis que s’était endormie notre diablotine si sérieuse quand elle se veut impérieuse pour proposer un jeu ou conclure sur nos réticences ou nos occupations autres. Donnez plutôt… non pas les « apparitions » d’autrefois (avec ou sans guillemets, car j’admets que la réalité nous dépasse et que nous en savons si peu, puisque nous ne savons pas Dieu-même), ni les « apocalypses » de tout à l’heure, mais le présent de la prière, d’une rencontre, le moment de s’arrêter même de penser.

[1] - Paul aux Romains I 16 à 25 ; psaume XIX ; évangile selon saint Luc XI 37 à 41

lundi 12 octobre 2009

les écrits de Benoît XVI - apriorisme et lecture ouverte

quatre personnes : quatre situations - quatre chrétientés ? quelle foi ?

la reine de Saba se dressera... les habitants de Ninive se lèveront ... - textes du jour

Lundi 11 Octobre 2009


Pourquoi est-il aisé d’échanger ou apprendre sur Artaud, pourquoi sais-je dire comment écrire ou lire et introduire tel auteur que j’ai aimé et que je connais de longue date, et pourquoi ne peut-on en regardant se balancer à des agrès de plage des enfants l’un après l’autre, puis aller au tobogan ou à quelques barres parallèles de glissade, évoquer Dieu et se demander à plusieurs… Giono pour Le grand troupeau aussi puissant de vérité et contagieux de lecture que Céline ou Brasillach à dire les horreurs vêcues de la Grande guerre, mais l’évangile et sa geste ? la pénétration psychologique des psaumes (psychologie, la nôtre, psychologie, celle de Dieu) ? impossible de venir à ces textes ? … pourquoi commenter en homélie des regroupements de paroisses parfois de cent ou deux cent pour en faire dix, inéluctablement, et ne pas vouloir ni pouvoir dresser l’autre échelle, à nouveau des prêtres, même si c’est différemment… pourquoi des discours vibrants autrefois pour commémorer devant le Panthéon ou aux Glières le peuple de l’ombre, la résistance, l’horreur et le courage qui subjuguèrent et si peu d’éloquence pour célébrer la canonisation qu’on se donne entre chrétiens de la fondatrice des Petites Sœurs des Pauvres, personnalité contagieuse et fondatrice s’il en est, reconnue presque tout par les non-chrétiens ? réponse à l’instant, le ciel d’Abraham, toutes étoiles présentes. La promesse… [1] la terre tout entière a vu la victoire de notre Dieu. Le Seigneur a fait connaître sa victoire et révélé sa justice aux nations… ce temps est-il actuel ? Lors du jugement, les habitants de Ninive se lèveront en même temps que cette génération et ils la condamenront ; en effet, ils se sont convertis en réponse à la proclamation faite par Jonas, et il y a ici bien plus que Jonas. Jésus se pose, nous pose nos propres questions, celles de cette fin de nuit avant que j’ouvre le Livre. Vous les fidèles qui êtes, par appel de Dieu, le peuple saint, que la grâce et la paix soient avec vous tous, de la part de Dieu notre père et de Jésus-Christ le Seigneur. Paul et son parcours, mis à part pour annoncer la Bonne nouvelle que Dieu avait déjà promise, a pour mission d’Apôtre d’amener à l’obéissance de la foi toutes les nations païennes dont vous faites partie. Posture, tâche exactement les nôtres, mais un appel extraordinaire ? sans doute au temporel mais au spirituel, non puisque tout fidèle – et nous en sommes – ne l’est que par appel de Dieu. Pour l’Apôtre des Gentils, le « chemin de Damas » certes, mais pour la génération du Christ, dans son ensemble, et spirituellement nous en sommes, contemporains que nous sommes de Dieu fait homme du seul fait de notre humanité, le seul signe de Jonas qu’est le Fils de l’homme pour cette génération. Réponses (pluriel) : le Christ, donc. Lors du jugement, la reine de Saba se dressera en même temps que les hommes de cette génération, et elle les condamnera. En effet, elle est venue de l’extrêmité du monde pour écouter la sagesse de Salomon, et il y a ici bien plus que Salomon. Au passage – décisivement – Jésus évoque implicitement la résurrection de tous : la reine de Saba se dressera en même temps que les hommes de cette génération… les habitants de Ninive se lèveront en même temps que cette génération … et nos morts à chacun la sienne, la nôtre. Blotti dans la prière, puis respirant, n’étant plus que respiration, encore. Si je suis si difficile à convertir, alors pourquoi demander la raison de mon opacité pour autrui ? puis-je propager une lumière que je n’accueille pas ? le mystère d’autrui m’est plus pénétrable que le mien, la cohérence d’autrui quand il m’est donné de le rencontrer et la contradction de mon propre peu de foi et peu de vie. Pour que son nom soit honoré… aujourd’hui commence ma vie, aujourd’hui continue la vie de celles et ceux qu’il m’est donné de rencontrer, d’écoûter et que je regarderai aussi longtemps que ma mémoire pauvre de toutes ses éclipses, en gardera l’appel ou le consentement à notre rencontre, voulue par le grand tiers, Dieu entre nous. Ce lieu est saint et je ne le savais pas, s’écrie Jacob au bout de la nuit et de la lutte.


[1] - Paul aux Romains I 1 à 7 ; psaume XCVIII ; évangile selon saint Luc I 29 à 32

dimanche 11 octobre 2009

tout est nu devant elle, dominé par son regard - textes du jour

Dimanche 11 Octobre 2009


Hier soir…
Une chapelle de petit port, la mer en estuaire, le miroir de l’eau au soleil déclinant, notre recteur que nous aimons, l’église est petite, l’assemblée, clairsemée. Le côté ex-évangile quand la messe se disait dos au peuple, est vide. Nous nous y installons, notre fille et moi. Remuante, exploratrice, les bougies votives, les statues, deux de la Vierge (Lourdes conventionnelle et à l’enfant, pas plus jolie, sainte Anne et sa propre fille, un Christ couronné d’épines), l’homélie. Qy’est-ce que çà veut dire disciple ? comment elle s’appelle la mère de Marie ? c’est le portrait de Jésus. Marguerite veut traverser la nef pour aller embrasser une amie qui m’est chère, réelle co-parcourante, je la rattrape, scandale d’une âme pieuse de premier rang, elle n’est pas bien sage votre petite-fille ! Vous verriez, madame, si elle ne l’était pas.Baiser de paix partout, pourtant, et surtout de mon amie à notre fille. Amie qui me dit, à l’issue de la liturgie, j’ai connu des gens, enfance chez les Jésuites, j’ai eu la messe pour toute ma vie, ils n’y vont plus. Elle n’a que cinq ans… non, quatre ans et onze mois. Presque chaque dimanche ou ce soir pour la « messe anticipée », discussion pour qu’elle m’accompagne, prière que sa mère se joigne à nous, la perte d’un chien, l’injustice du monde, le scandale des pauvretés humaines dans l’Eglise, notre fille ne se décide qu’au dernier instant, par affection pour moi, il y a ensuite les agrès, la plage. La prière du soir ou prier, si souvent, elle assure : c’est mon cœur qui prie, et elle ne veut aucun exercice explicite. Je suis en plein dans l’expérience de transmission de la foi où nous ne sommes les uns pour les autres qu’un des truchements possibles. – Mon ami, notre recteur-curé, son homélie, l’homme riche, l’Ecriture est parole, lire et plus encore dire, donne le pas franchi entre une partition et l’exécution. Il accourt, il se prosterne, un enseignement assez banal, rappel du catéchisme de l’époque, puis l’initiative de Dieu qui se prend à l’aimer, regard posé sur lui, appel, vocation mais en rupture de vie, refus et tristesse. Denis M. conclut : il eût été des Apôtres, peut-être un des plus grands. – Je reprends ce matin les textes ainsi lus et commentés. Tant de contextes pour chacun, je donne à mes communiants de cette heure, le visage de notre fille et les images de notre trinité, ces années-ci, au risque d’être indiscret pour autrui en imposant ce contexte-là, il y a aussi la rumeur, pour l’instant solitaire, d’un oiseau, du ciel, des arbres, de l’eau, il y a le silence et l’isolement, il y a le passé, ce combat pour la fidélité et la mémoire, mes deux soleils en histoire contmporaine, France et Mauritanie [1], plus que jamais analogues dans leur fond et leur chute actuelle, il y a tout le monde, et je sais que chacun est ainsi, ce couple hier soir, à la tombée de la nuit et leur Antonin, de quelques mois à peine plus âgé que notre fille, pas le prénom de l’empereur romain, mais l’écho, inconscient au moment du choix, d’Antonin Artaud, génie, fou, simple, violent, rencontre me faisant aller dans ma bibliothèque « blanche », y trouver peu de lui et me plonger dans les Lettres à une amie 1923-1929 de Clemenceau. M’agenouiller maintenant, empli et accompagné ainsi pour attendre, entendre, n’être que prière. Halte dans le travail et un début de grippe. Jésus se mettait en route quand un homme accourut. Le mauvais moment donc… Posant alors son regard sur lui, Jésus se mit à l’aimer … alors Jésus regarde autour de lui et dit à ses disciples… Jésus les regarde et répond… Dans l’épisode de cet homme qui avait pris l’initiative et qui la perd, par sa faute ? lui, à ces mots, devint sombre et s’en alla tout triste, du moins dans le temps du récit car son chagrin qui va durer, est de bon augure, le combat fut peut-être intérieurement gagné : il n’y a que saint Jean, à part lui, qui, explicitement, ait été ainsi humainement aimé… dans cet épisode, l’attention est généralement appelé sur cette vocation manquée, il y a beaucoup de texte. Depuis longtemps, je suis au contraire attiré par ce regard – insistant, ici – du Christ. Ailleurs, dans une assemblée qui devient hostile, Jésus promène son regard et s’afflige. Ailleurs, encore, au Temple, pas loin du tronc du trésor où défilent les dévots, il regarde. Soutenir le regard de Dieu ? l’amour le permet, quand j’y serai, sans aucun doute ma vie changera. Papa, tu ne veux pas faire plaisir à ta petite fille ? et quand, après délibération fondée sur l’affection, elle accepte de m’accompagner (à la messe) : bon… d’accord ! je reçois la parabole, nous ne sommes pas annexés de force par un Dieu total, tout demeure notre consentement. Pour les hommes, cela est impossible, mais pas pour Dieu : car tout est possible à Dieu. Jésus parle en connaissance de cause… l’Incarnation, la Passion, la Mort, la Résurrection. Que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? alors que depuis Adam et Eve, notre héritage est le péché, la mort, l’envie, la peur. Elle est vivante, la parole de Dieu, énergique et plus coupante qu’une épée à deux tranchants ; elle pénètre au plus profond de l’âme, jusqu’aux jointures et jusqu’aux moelles, elle juge des intentions et des pensées du cœur…. Je l’ai préférée aux trônes et aux sceptres ; à côté d’elle, j’ai tenu pour rien la richesse… je l’ai choisie de préférence à la lumière, parce que sa clarté ne s’éteint pas. Tous les biens me sont venus avec elle, et par ses mains une richesse incalculable. Si je meurs aujourd’hui, que ce soient les textes accompagnant mon inhumation et ornant-rappelant ensuite désormais mon souvenir dans le cœur de ceux qui me survivront quelque temps. Amen. Tout est nu devant elle, dominé par son regard. [2]

[1] - le général de Gaulle, le président Moktar Ould Daddah, personne et œuvre se confondant

[2] - Sagesse VII 7 à 11 ; psaume XC ; lettre aux Hébreux IV 12.13 ; évangile selon saint Marc X 17 à 30

samedi 10 octobre 2009

vou saurez... ce jour-là - textes du jour

Samedi 10 Octobre 2009


Prier… entouré de vivants, correspondants et correspondantes par courriel, cette sorte de probation-mise à jour de mes égoïsmes hier soir quand je refuse à notre ange de lui laisser disposer des dessins qu’elle m’avait donnés et qu’elle veut coller à une façon de livre qu’elle me destine, désespoir, le sien, laideur, la mienne, réconcilations et consolations à trois, mais mon égoïsme et donc mon total oubli d’amour dans la réaction dure de mon premier mouvement sont affreux et inoubliables. De péché contre Dieu, rarement, surout s’il y faut pleine connaissance de cause ? et Il pardonne, ce qui – cependant, en psychologie, celle de l’homme est toujours malade – n’efface pas, mais fait dialoguer comment entre nous tous, comme avec notre petite fille, hier soir. Mais le péché entre humains ou vis-à-vis des animaux, c’est-à-dire la soufffrance infligée, le non-respect, en fait l’anéantissement de l’autre, même tant aimé : ressassons-nous, annéantissement par notre égoïsme, le mien, en tout cas, est-ce pardonnable, est-ce effaçable ? Dieu a-t-il qualité, puissance-même pour le pardonner, pour restaurer ? Théologiquement, oui. Mais dans notre ressenti ? occasion d’amour, occasion de dialogue, occasion de pleurer ensemble sur nos fautes, certainement. En quoi, lentement, je rejoins l’enseignement sur le sacrement de réconciliation (ces variations d’appelation selon les époques… montrent un certain malaise, elles sont nombreuses, alors que pour les « sacrement des malades », notre ancienne extrême-onction, on n’a bougé qu’une fois, et que mariage et baptême, ordination sont restés intangibles, ce qui donne à penser que nous avons encore à réaliser et à comprendre les sacrements de guérison et de communion : naguère appelés confession, communion, extrême onction, trois appellations par le geste vêcu). Et entourage des morts que nous serons et des vivants qu’ils furent, tandis que le jour est encore gris et qu’il pleut. Je songe à quelques-uns des co-partageants de ce moment, les sachant où ils vivent et travailleront aujourd’hui, leur lever maintenant et leur rassemblement intime pour cette nouvelle journée. Salutem do, ave… Heureux plutôt ceux qui entendent la parole de Dieu et qui la gardent. Au cri d’amour et à l’exclamation naturelle de cette femme, communiant avec la mère du Christ : Heureuse la mère qui t’a porté dans ses entrailles et qui t’a nourri de son lait, Jésus ne répond que « scolairement », mais l’ambiance de son enseignement est là, on s’exclame, on dialogue et Jésus, attentif, répond. Homme de prière si solitaire, homme de foule si présent. Homme de sentiments et aussi de colère, de compassion et de pitié, psychologie humaine du Sauveur. Ce jour-là, le vin nouveau rusisellera sur les montagnes, le lait coulera sur les collines. Au sein de la dureté et de la violence des évocations du jugement par Dieu, des punitions aux adversaires, voire des reprises que dans les évangiles, le Christ administre aux siens, il y a la fleur de l’abondance et des dons divins. Une lumière est semée pour le juste, et pour le cœur simple, une joie. Que le Seigneur soit votre joie, hommes justes… Dans nos misères, nos péchés, nos attentes, nous sommes tous justes puisque trébuchant et marchant, nous allons sous tous les cieux et dans toutes les religions vers ce Dieu du psalmiste, le Maître de toute la terre. Les cieux ont proclamé sa justice et tous les peuples ont vu sa gloire. Amen. Ce que l’Islam dit autant que le christianisme. Oui, que le Seigneur soit votre joie. Respiration du jour… [1]


[1] - Joël IV 12 à 21 ; psaume XCVII ; évangile selon saint Luc XI 27.28

vendredi 9 octobre 2009

c'est donc que le règne de Dieu est survenu pour vous - textes du jour

Vendredi 9 Octobre 2009



Prier… [1] mais il siège, le Seigneur, à jamais : pour juger, il affermit son trône ; il juge le monde avec justice et gouverne les peuples. Les évangiles, mais pas l’Ancien Testament, sauf le serpent de la Genèse et le dialogue de Satan avec Dieu pour ouvrir le livre de Job, évoquent fréquemment le démon et les démons. Les êtres spirituels, les anges, dont l’Ancien Testament est plus friand. Notions, concepts, réalités difficiles, et dont je n’ai pas reçu l’enseignement (ni l’habitude, sinon fugitivement celui des anges gardiens ?). Les textes d’aujourd’hui me sont donc difficiles, le mal personnifié… dans l’histoire humaine, c’est fréquent. Dans la vie spirituelle, les saints l’attestent, le curé d’Ars et ses nuits troublées, ce moine en accompagnement mutuel l’appelle même Toto… Jésus ne s’appesantit pas, parle-t-il en évoquant lui aussi Satan, seulement la langue de ceux qui l’interroge ? ce qu’il dit ne porte pas sur la personnification ni sur la nature de Satan ni même du mal, dont l’abstraction est aussi difficile que la personnification, mais sur lui-même et ce qu’il accomplit : si c’est par le doigt de Dieu que j’expulse les démons, c’est donc que le règne de Dieu est survenu pour vous. Et à quoi nous entraîne-t-il ? à un comportement : celui qui n’est pas avec moi est contre moi ; celui qui ne rassemble pas avec moi, disperse. De cela, que je suis loin, encore tiède, tellement partagé sans douleur ni présence, simplement distrait et cheminant sans assez prier ni considérer, ni – en fait – demander de vraiment aller à Dieu. Ravages opérés chez l’homme qui ne s’est fondé que sur soi et dont l’esprit mauvais reprend possession après quelque temps de rémission. Je me sens encombré et poussiéreux, mais de quoi ? cette lecture m’interroge, mais je ne sais encore sur quoi… comme la nuit qui envahit les montages, voici une multitude redoutable. Les prophètes « de malheur » ou l’avertissement de faire attention ? Prescrivez un jeûne sacré, annoncez une solennité… temps de l’Avent, préparant Noël, qui vient, vie à examiner et notre monde, nos actions à revoir. Seul, je n’en suis pas capable. Voici venir le jour du Seigneur, il est tout proche. Jour de ténèbres et d’obscruité, jour de brouillard et de sombres nuées. Dans l’Ancien Testament, pas de pire malheur ou châtiment que la folie et ce qui y conduit : la peur, la terreur. L’état de cet homme est pire à la fin qu’au début. La journée, l’oraison m’apporteront-elles – tandis que le jour peine à se lever et que mes aimées dorment encore – quelque réponse ? mais d’autres prient de par le monde, il naît et il meurt des humains, des animaux et des choses splendides se combinent aussi : c’est donc que le règne de Dieu est survenu pour vous.

[1] - Joël I 13 à 15 & 2 1 à 2 ; psaume IX ; évangile selon saint Luc XI 15 à 26

jeudi 8 octobre 2009

le Seigneur fut attentif et les écoûta - textes du jour

Jeudi 8 Octobre 2009

Prier… ahaner, les rames, la nuit, le lac, la fatigue plus que la tempête, la stérilité sans lumière et pourtant… Celui qui demande, reçoit ; celui qui cherche, trouve ; et pour celui qui frappe, la porte s’ouvre. Mon cher JL disait la commune expérience que l’Ecriture dit tout et son contraire, puisque Jésus assure aussi qu’à celui qui n’a rien, on enlèvera même ce qu’il a : le seul réalisme, l’espérance, car le choix n’est qu’entre celle-ci et la folie si souvent. La parabole n’e reste pas au bon usage pour « tanner » les autres, elle conclut par l’image de la tendresse paternelle, celle qui résout tout : si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père céleste donnera-t-il … à ceux qui … lui demandent Soit ! mais Jésus précise ce que nous avons à demander et qui n’est pas que nous souhaits se réalisent, quoique les évangiles rapportent tant de miracles ou de nécessités assouvies, et l’Ancien Testament autant de guérisons que de faits d’armes ou bienfaits pratiques. Nous avons à demander l’Esprit Saint : combien plus le Père céleste donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent. Autrement dit, une âme régénérée et toute puissante dans le cœur divin. Ce discernement qui manquent à Adam et Eve et qu’ils vont chercher dans un arbre, discernement et vie que nous possédons par baptême, par vocation et que nous cherchons ailleurs. Pour vous qui craignez mon Nom, le Soleil de justice se lèvera : apportera la guérison dans son rayonnement. Nos dialogues et récriminations de malheureux. Vous avez contre moi des paroles dures, dit le Seigneur. Et vous osez demander : ‘Qu’est-ce que nous avons dit entre nous contre toi ?’. La conversion, le retour à l’examen de conscience produisent notre prière, et alors la réponse : le Seigneur fut attentif et les écouta. [1] Seigneur, nous en avons tant besoin, j’en ai tant besoin.
[1] - Malachie III 13 à 20 ; psaume I ; évangile selon saint Luc XI 5 à 13

mercredi 7 octobre 2009

cette salutation - textes du jour

Mercredi 7 Octobre 2009


Prier. Comment n’être pas ébloui par cette définition, manifestement pratiquée, de la prière (peu importe que ce soit Chrysostome ou un autre qui le professe, l’Eglise de ces époques savait « vivre ») [1]. Et l’ange Gabriel, censé se trouver continûment en présence de Dieu, le suprême, lui aussi prie et communie, sa salutation à Marie. Celle-ci se demandait ce que pouvait signifier cette salutation. Quand la prière est une salutation, c’est-à-dire une reconnaissance, un discernement de l’existant, de la réalité. Je te salue, pleine de grâce, le Seigneur est avec toi. La théologie qui suit est passionnante de simplicité, Dieu parle notre langage pour annoncer l’incroyable, sinon l’infaisable, puis devance les questions, administre des commencements de preuve. Que tout se passe pour moi selon ta parole. C’est littéralement l’inversion du dire habituel par lequel le Christ constatant la foi de celui qui implore une guérison, accomplit celle-ci, la fait, en réalité, s’accomplir par le croyant. Marie, qui est prière par elle-même, s’associe humblement à celle des apôtres, une fois que physiquement, terrestrement tout est terminé pour son fils, entre Ascension et Pentecôte, dit-on liturgiquement ; début des vies religieuses communautaires : d’un seul cœur, ils participaient fidèlement à la prière avec quelques femmes dont Marie, la mère de Jésus, et avec ses frères. Les arguties sur la famille de chair du Christ, les ajouts en règles, observances, célibats et autres… à l’étage de la maison… après avoir vu Jésus s’en aller vers le ciel… qui s’en embarrasse ? Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur ! Oui, sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. [2] Dialogue de l’âme, situation absolue.

[1] - Le bien suprême, c'est la prière, la conversation familière avec Dieu. Elle est relation à Dieu et union avec lui. De même que les yeux du corps sont éclairés à la vue de la lumière, ainsi l'âme tendue vers Dieu est illuminée de son ineffable lumière. La prière n'est pas l'effet d'une attitude extérieure, mais elle vient du coeur. Elle ne s'enferme pas dans des heures ou des moments déterminés, mais elle est en activité continuelle, de nuit comme de jour. Ne nous contentons pas d'orienter notre pensée vers Dieu lorsqu'elle s'applique exclusivement à la prière ; mais lorsque d'autres occupations -- comme le soin des pauvres ou quelque autre souci en vue d'une oeuvre bonne et utile -- nous absorbent, il importe aussi d'y mêler le désir et le souvenir de Dieu, afin d'offrir au Seigneur de l'univers une nourriture très douce, assaisonnée au sel de l'amour de Dieu. Nous pouvons en retirer un grand avantage, tout au long de notre vie, si nous y consacrons une bonne part de notre temps. La prière est la lumière de l'âme, la vraie connaissance de Dieu, la médiatrice entre Dieu et les hommes. Par elle, l'âme s'élève vers le ciel et embrasse le Seigneur d'une étreinte inexprimable. Comme un nourrisson vers sa mère, elle crie vers Dieu en pleurant, assoiffée de lait divin. Elle exprime ses désirs profonds et reçoit des présents qui dépassent tout ce que l'on peut voir dans la nature. La prière, par laquelle nous nous présentons avec respect devant Dieu, est la joie du coeur et le repos de l'âme.

[2] - Actes des Apôtres I 12 à 14 ; Magnificat Luc I 46 à 55 passim ; évangile selon saint Luc I 26 à 38

mardi 6 octobre 2009

qui sait si Dieu ne se ravisera pas ? Et alors nous ne périrons pas - textes du jour

Mardi 6 Octobre 2009



Prier enfin… ces trois géants, deux femmes et un homme, que nous fêtons hier et aujourd’hui : la vie religieuse, pratique et non production de livres d’apologétique. J’essaie d’en partager quelque chose avec mes communiants du matin, dans l’esprit de ces quarante-six ans de correspondance, de heurts et de pauvreté dans nos hésitations d’orientation de nos existences telles que nos psychologie et nos passés, nos intempérances, nos peurs, notre manque sans doute de discernement, vêcus avec « mon » moine, Dom Jacques M. (profession le 3 Octobre 1947 à Solesmes – expert de son abbé au Concile – je lui dois ma formation intellectuelle et mon initiation à bien des auteurs dont Maurras, si trahi mais lumineux malgré tant de défauts et de cécité, comme tout homme de système – et je le lui ai rendu avec Hesse et Brasillach – ce dernier, lui aussi « maudit », mais à revoir dans la lumière de ce matin de Septembre 1944 où il se livre pour sauver sa mère et où Edgard Pisani, débutant à la préfecture de police de Paris lui donne sa chance, ce dernier qui aura aussi à participer à l’atroce « réveil » de Pierre Laval à quelques minutes de son exécution). Prier en remerciements des grands exemples et en union avec les martyrs de ceux qui assument leurs choix, les époques où prendre ses responsabilités n’étaient pas des propos de tréteaux ou de télévision, sans la moindre sanction (que peut-être encourir le mépris de la postérité). Marie a choisi la meilleure place, elle ne lui sera pas enlevée. Je cesse de chercher à équilibrer les deux vies « possibles » : contemplation et action, l’alternative est fausse, Marthe est aussi aimante que Marie, cf. son dialogue avec le Christ pour en obtenir la résurrection de son frère. Mais la vérité – vie religieuse – est bien de désirer, à défaut de pouvoir pratiquer, cette totalité de communion à Dieu, donc la grâce de la contemplation sans cesse, c’est-à-dire la vie éternelle notre vocation à tous, quel que soit le point de notre parcours vers la vraie naissance, notre mort, notre abandon, notre consentement et le débouché dans l’accomplissement. Seigneur, cela ne te fait rien ? Ma sœur me laisse seule à faire le service. Dis-lui donc de m’aider. Chère Marthe, elle nous donne toutes les clés et analyses pour notre vie quotidienne, y compris, ce soupir fréquent même et surtout chez ceux qui ne « croient pas » : mon Dieu, voire cré-bon-Dieu ! Invoquer le divin pour que le nécessaire quotidien se fasse à peu près. Marthe est la maîtresse de maison, et même la propriétaire des lieux. Lazare, le frère, doit habiter ailleurs dans le village. Pas d’enfant… Le texte donne à penser que Jésus, reçu pour la première fois dans cette maison, y débarque avec toute sa troupe, quel a été le dialogue pour qu’il entre ainsi… merveille de l’évangile qui se voit autant qu’il s’entend. Il n’est enseignant qu’au second degré. On aime la totalité d’une personne, c’est ainsi que son texte devient savoureux et que nous le recherchons, que sa prie de parole et le son de sa voix nous émeuve, tout devient alors richesse. Marie prend le rôle. Ninive, païenne et ignominieuse, pécheresse par excellence, a parfaitement l’intuition de Dieu. On criera vers Dieu de toute sa force, chacun se détournera de sa conduite mauvaise et de ses actes de violence. Qui sait si Dieu ne se ravisera pas, s’il ne reviendra pas de l’ardeur de sa colère ? Et alors nous ne périrons pas ! Sodome et Gomorrhe, incapables de cette conversion, Jérusalem contemporaine du Christ, pas davantage, nous ? au carrefour de notre civilisation, toutes menaces « apocalyptiques » assez évidentes pour nous appeler à la mûe et ce n’est pas de climat ou d’oxyde de carbone qu’il s’agit principalement mais des mœurs et du matérialisme et du mépris des uns par les autres. Or, Ninive était une ville extraordinairement grande… Dieu renonça au châtiment dont il les avait menacés… C’est lui qui rachètera Israël de toutes ses fautes… Tu t’inquiètes et tu t’agites pour bien des choses. Une seule est nécessaire. Jésus sur place. Si tu retiens les fautes, Seigneur, qui donc subsitera ? … Mais près de toi est l’abondance du rachat. [1]


[1] - Jonas III 1 à 10 ; psaume CXXX ; évangile selon saint Luc X 38 à 42

lundi 5 octobre 2009

vie religieuse - ce qui ne se voit pas du dehors


Contraste entre souvent ce que je trouve imparfait dans la vie religieuse, telle que vue de l'extérieur, c'est-à-dire - certainement - bien mal, quoiqu'elle reste à mes yeux cet engagement "fou" de donner son unique vie humaine à une recherche absolue (à distinguer de la recherche de l'absolu, qui est encore de l'égotisme) et soudain ces trois exemples hier et ce matin proposzés par l'Eglise. Deux femmes et un fondateur, deux femmes exceptionnelles et un géant. Fleur, Marie-Faustine, Bruno le chartreux.


L’appel… la liturgie dans nos enfances, les temps de silence où Dieu parlait, nos têtes dans le creux de notre bras, le Seigneur quasiment palpable pour nos cœurs d’alors… un monastère, des vies de saints, l’entièreté d’une disponibilité, le bond d’une vocation ou l’interogation attristée de n’être pas appelé mais qui transforme en exigence de prière et de demande pour un discernement quotidien et de l’avenir. Des années et des rencontres, la beauté d’un maître du cœur, de l’esprit, les remarques qui vont à l’âme, pas un maître spirituel, pas non plus un accompagnateur, mais le confident exigeant et réfléchi qui donne un visage à la Providence, à l’Eglise…

Les années passées, d’autres orientations – de fait ? ou choisies – puis les divagations mais aussi les enrichissements, des accomplissements et des astructurations.

Revoir le maître d’antan, complètement extrait du milieu et des choses de notre rencontre à mes vingt ans. Le scandale de le voir douter – non d’une vocation propre dont il ne m’a jamais vraiment parlé, sinon l’extrême jeunesse de sa profession religieuse pour une communauté et des bâtiments monumentaux, acier tolédan, morceau de siècles contemporains de croisades, enkysté dans notre époque – douter de ses lieux où je le retrouve. Me montrer des égoismes, des petitesses, mais aussi – à quoi trop occupé de ma déception ou de cette découverte de l’homme sous l’habit du souvenir et de mes naïvetés de premier commençant dans la vie humaine, moi après lui, mais je ne le savais ni ne le sentais pas – ses besoins d’affection et d’autres besoins encore. Et des sortes d’impasse et de stérilité, une sorte de stabilité qui n’aurait pas mû ni progresser. Cependant, une totale fidélité à une règle, à une hiérarchie, à un mode d’intériorité. Vie monastique exclaustrée, puis après les vingt de semi-érémétisme au Sahel, la charge d’administrer sacrements et accompagnement à une belle communauté de moniale, dont avec lui, il y a plus de trente ans, j’avais rencontré l’abesse de l’époque. Inoubliable de force, de délicatesse, d’acuité, de présence : féminité accomplie. Figure totale, comme celle d’une autre, plus récemment, qui a démissionné d’une charge quelle avait acceptée, en dansant – oui, vraiment – dans le chœur de sa communauté. Argentan… Jouarre… Solesmes…

Celui des monastères que je sais le moins mal – aujourd’hui – où j’amène parfois notre fille, où je visite un des moines, strictement contemporain en profession et noviciat, d’un prince de l’Eglise, exclaustré depuis huit ans, a sans doute le don de cacher ses trésors. Comme l’Eglise… malgré que tout aujourd’hui soit ouvert aux regards, à la critique.

Ce qui enseigne une génération, un peuple, des adolescents (que nous sommes toujours tous), c’est une vie d’homme, de femme – ce ne sont pas les conférences et les apologétiques. Non ce que vous dites mais ce que vous faites et ce dont vous vivez.

Fêtes d’hier et d’aujourd’hui : Flore… Faustine… Bruno…

Je ne puis être total sans Dieu… je ne puis commencer sans prendre au sérieux cette vie possible qu’est une vie en Dieu, heure après heure, quel que soit l’ « état de vie » où Providence et circonstances, bien plus que mes plans ou mes choix, m’ont situé à l’instant où je prie.

(mardi 6 octobre 2009)



Sainte Fleur(1300-1347)

Née à Maurs (Cantal, France) d'une famille de 19 enfants, elle y mena une vie difficile. Elle devint religieuse hospitalière à Issendolus (Lot), dans un hôpital de l'Ordre de Saint Jean de Jérusalem. Tourmentée intérieurement par le démon qui voulait lui faire perdre sa chasteté, elle trouva la sérénité à travers la prière et la charité au service des malades.

Elle est spécialement honorée dans les diocèses de Saint-Flour et de Cahors.Elle est la patronne de toutes celles qui portent un nom de fleur et qui n'ont pas de patronne 'officielle'

SAINTE MARIE FAUSTINE KOWALSKA
1905-1938


Soeur MARIE FAUSTINE, apôtre de la Miséricorde Divine, compte aujourd'hui parmi les Saints les plus célèbres de l'Eglise. Par son intermédiaire, le Seigneur Jésus transmet au monde entier Son grand message de la Miséricorde Divine et montre un modèle de perfection chrétienne fondée sur la confiance en Dieu et sur une attitude miséricordieuse envers le prochain.

Elle est née le 25 août 1905, troisième des dix enfants de Marianna et Stanisław Kowalski, agriculteurs dans le village de Głogowiec. Au baptême, dans l'église paroissiale de Świnice Warckie, elle a reçu le prénom d'Hélène. Depuis son enfance, elle se distingua par l'amour de la prière, l'assiduité, l'obéissance et par une grande sensibilité à la misère des hommes. A neuf ans, elle a fait sa Première Communion qu'elle a profondément vécue, consciente de la présence de l'Hôte Divin dans son âme. Elle a fréquenté l'école pendant moins de trois ans. Adolescente, elle a quitté la maison familiale pour gagner sa vie et pour aider ses parents comme servante dans des familles aisées à Aleksandrów, Łódź et Ostrówek.

Elle a senti la vocation dans son âme dès l'âge de sept ans, mais ses parents n'étant pas d'accord pour qu'elle entre dans les ordres, elle a essayé d'étouffer cette voix intérieure. Cependant, exhortée par la vision du Christ souffrant, elle est partie pour Varsovie où, le 1er août 1925, elle a rejoint la Congrégation des Sœurs de Notre Dame de la Miséricorde. Devenue Sœur Marie Faustine, elle a passé au couvent treize ans, en remplissant les fonctions de cuisinière, de jardinière et de Sœur portière dans plusieurs maisons de la Congrégation, le plus souvent à Płock, Wilno et Cracovie.

Rien ne trahissait à l'extérieur sa vie mystique d'une extrême richesse. C'est avec zèle qu'elle remplissait toutes ses tâches, elle observait fidèlement les règles, recueillie et silencieuse, mais en même temps naturelle, pleine d'un amour bienveillant et désintéressé. Sa vie, très ordinaire, monotone et grise en apparence, cachait la profondeur extraordinaire de l'union à Dieu.

Sa spiritualité reposait sur la Miséricorde Divine à laquelle elle réfléchissait et qu'elle contemplait dans la parole de Dieu et dans l'aspect quotidien de sa vie. La connaissance et la contemplation du mystère de la Miséricorde Divine développaient chez elle une attitude de confiance d'enfant face à Dieu et de miséricorde envers les autres. Ô mon Jésus, chacun de Tes saints reflète en sa personne l'une de tes vertus, moi, je désire refléter Ton Cœur compatissant et plein de miséricorde, je veux le glorifier. Que Ta miséricorde, ô Jésus, soit imprimée dans mon cœur et dans mon âme, tel un sceau, ce sera là mon emblème en cette vie et en l'autre (P.J. 1242). Sœur Marie Faustine était une fidèle fille de l'Eglise qu'elle aimait comme une Mère et comme le Corps Mystique de Jésus Christ. Consciente de son rôle au sein de l'Eglise, elle a collaboré avec la Miséricorde Divine dans l'œuvre du salut des âmes égarées. Sur le souhait et en suivant l'exemple du Seigneur Jésus, elle a sacrifié sa vie en holocauste. Dans sa vie spirituelle, elle se distinguait aussi par son amour de l'Eucharistie et par sa dévotion profonde pour Notre Dame de la Miséricorde.

Les années passées au couvent abondaient en grâces extraordinaires: révélations, visions, stigmates cachés, participation à la Passion du Seigneur, don de bilocation, de pénétrer le cœur des autres, de la prophétie, ou bien le don rarissime de fiançailles et d'épousailles mystiques. Le vif contact avec Dieu, Notre Dame, les anges, les saints, les âmes au purgatoire – tout cet univers surnaturel – lui apparaissait comme étant non moins réel et vrai que celui qu'elle percevait par ses sens. Malgré cette abondance de grâces extraordinaires accordées, elle savait que celles-ci ne décidaient pas de l'essence de la sainteté. Ce ne sont ni les grâces, ni les apparitions, ni les ravissements, ni aucun don accordé qui la rendent parfaite, mais l'union intérieure de mon âme avec Dieu. Ces dons ne sont que des ornements de l'âme, mais ils ne constituent ni le contenu, ni la perfection. Ma sainteté et ma perfection consistent en une étroite union de ma volonté avec celle de Dieu (P.J. 1107).

Sœur Marie Faustine a été élue par le Seigneur Jésus secrétaire et apôtre de Sa Miséricorde pour transmettre au monde entier son grand message. Dans l'ancien Testament, lui dit-Il, j'ai envoyé à mon peuple des prophètes et avec eux la foudre. Aujourd'hui, je t'envoie vers toute l'humanité avec ma miséricorde. Je ne veux pas punir l'humanité endolorie, mais je désire la guérir en l'étreignant sur mon cœur miséricordieux (P.J. 1588).

La mission de Sœur Marie Faustine consistait en trois tâches:

– rendre proche et annoncer au monde entier la vérité révélée dans les Ecritures Saintes sur l'amour miséricordieux de Dieu envers tout homme,

– implorer la Miséricorde Divine pour le monde entier, en particulier pour les pécheurs, notamment par la pratique des formes nouvelles, annoncées par le Seigneur Jésus, du culte de la Miséricorde Divine, qui sont les suivantes: le tableau du Christ avec l'inscription Jésus, j'ai confiance en Toi! , la Fête de la Miséricorde Divine le premier dimanche après Pâques, le Chapelet à la Miséricorde Divine et la prière à l'Heure de la Miséricorde Divine (15 H). Le Seigneur Jésus liait à ces formes du culte, ainsi qu'à la propagation de la dévotion à la Miséricorde, de grandes promesses à condition de se fier à Dieu et de pratiquer un amour actif envers le prochain,

– la troisième tâche que comportait la mission de Sœur Marie Faustine consistait à inspirer le mouvement apostolique de la Miséricorde qui est chargé de propager et d'obtenir par la prière la Miséricorde Divine pour le monde et qui tend à la perfection sur le chemin montré par la Bienheureuse Sœur Faustine. Ce chemin est celui d'une confiance d'enfant en Dieu, laquelle s'exprime dans l'accomplissement de Sa volonté et dans une attitude de miséricorde envers les autres. A l'heure actuelle, ce mouvement au sein de l'Eglise concerne des millions de personnes à travers le monde, à savoir des congrégations, des instituts laïques, des prêtres, des confréries, des associations, différentes communautés d'apôtres de la Miséricorde Divine et des particuliers qui se chargent, à titre individuel, des tâches transmises par le Seigneur Jésus par l'intermédiaire de Sœur Marie Faustine.

Le message de Sœur Faustine a été noté dans son Petit Journal qu'elle a rédigé par la volonté du Seigneur Jésus et de ses confesseurs. Elle y a fidèlement noté tous les souhaits de Jésus, de même qu'elle a décrit l'union intime de son âme avec Dieu. Secrétaire de mon plus profond mystère, disait le Seigneur Jésus à Sœur Faustine, ton devoir est d'écrire tout ce que je te fais connaître à propos de ma miséricorde au profit des âmes qui en lisant ces écrits seront consolés et auront le courage de s'approcher de moi (P.J. 1693). Cet ouvrage nous rend proche d'une manière extraordinaire le mystère de la Miséricorde Divine. Il enchante non seulement les gens simples, mais aussi les scientifiques qui y découvrent une source supplémentaire de recherche théologique. Le Petit Journal a été traduit en plusieurs langues, entre autres en anglais, allemand, italien, espagnol, français, portugais, russe, hongrois, tchèque et slovaque.

Ravagée par la maladie et par de nombreuses souffrances qu'elle a supportées en tant que sacrifice bénévole pour les pécheurs, entièrement épanouie spirituellement et unie à Dieu, Sœur Marie Faustine est morte à Cracovie le 5 octobre 1938, âgée à peine de 33 ans. La gloire de la sainteté de sa vie a crû rapidement avec la propagation de la dévotion pour la Miséricorde Divine et au fur et à mesure des grâces obtenues par son intercession. De 1965 à 1967, à Cracovie s'est déroulé le procès diocésain sur sa vie et ses vertus et en 1968, à Rome, a été ouvert le procès de béatification, clos en décembre 1992. Le 18 avril 1993, sur la Place Saint-Pierre de Rome, le Saint Père Jean Paul II a procédé à l'acte de sa béatification.Ses reliques reposent au sanctuaire de la Miséricorde Divine de Cracovie-Łagiewniki.

SAINT BRUNOFondateur de l'Ordre des Chartreux(1035-1101)


« A la louange de la gloire de Dieu, Le Christ, Verbe du Père, depuis toujours a choisi par l'Esprit Saint des hommes pour les mener en solitude et se les unir dans un amour intime. Répondant à cet appel, maître Bruno, l'an du Seigneur 1084, entra avec six compagnons au désert de Chartreuse et s'y établit. » Statuts I.1 de l'ordre des Chartreux.
Né en Cologne vers 1030 Bruno vient de bonne heure étudier à l'école cathédrale de Reims. Promu docteur, Chanoine du Chapitre cathédral, il est nommé en 1056 écolâtre, c'est-à-dire Recteur de l'Université. Il fut un des maîtres les plus remarquables de son temps: « ...un homme prudent, à la parole profonde. »
Il se trouve de moins en moins à l'aise dans une cité où les motifs de scandale ne font pas défaut du côté du haut clergé et de l'Evêque lui-même. Après avoir lutté, non sans succès, contre ces désordres, Bruno ressent le désir d'une vie plus totalement donnée à Dieu seul.
Après un essai de vie solitaire de courte durée, il vient dans la région de Grenoble, dont l'évêque, le futur Saint Hugues, lui offre un lieu solitaire dans les montagnes de son diocèse. Au mois de juin 1084 l'évêque lui-même conduit Bruno et ses six compagnons dans la vallée sauvage de Chartreuse qui donnera à l'Ordre son nom. Ils y installent leur ermitage, formé de quelques cabanes en bois s'ouvrant sur une galerie qui permet d'accéder sans trop souffrir des intempéries aux lieux de réunion communautaire: l'église, le réfectoire, la salle du chapitre.
Après six ans de paisible vie solitaire, Bruno fut appelé par le pape Urbain II au service du Siège apostolique. Ne pensant pas pouvoir continuer sans lui sa communauté pensa d'abord se séparer, mais elle se laissa finalement convaincre de continuer la vie à laquelle il l'avait formée. Conseiller du pape, Bruno ne se sent pas à l'aise à la cour pontificale. Il ne demeure que quelques mois à Rome. Avec l'accord du pape il établit un nouvel ermitage dans les forêts de Calabre dans le sud de l'Italie, avec quelques nouveaux compagnons. C'est là qu'il meurt le 6 octobre 1101. À l'approche de sa dernière heure, pendant que ses frères désolés entouraient son lit de planches couvert de cendres, Bruno parla du bonheur de la vie monastique, fit sa confession générale, demanda humblement la Sainte Eucharistie, et s'endormit paisiblement dans le Seigneur.
Un témoignage de ses frères de Calabre : « Bruno mérite d'être loué en bien des choses, mais en cela surtout: il fut un homme d'humeur toujours égale, c'etait là sa spécialité. Il avait toujours le visage gai, la parole modeste; il montrait avec l'autorité d'un père la tendresse d'une mère. Nul ne l'a trouvé trop fier, mais doux comme l'agneau.»
Quelques extraits des "Statuts" de l'ordre :"Séparés de tous, nous sommes unis à tous car c'est au nom de tous que nous nous tenons en présence du Dieu vivant." Statuts 34.2
"Notre application principale et notre vocation sont de vaquer au silence et à la solitude de la cellule. Elle est la terre sainte, le lieu où Dieu et son serviteur entretiennent de fréquents colloques, comme il se fait entre amis. Là, souvent l'âme s'unit au Verbe de Dieu, l'épouse à l'Epoux, la terre au ciel, l'humain au divin". (Statuts 4.1)
"La grâce du Saint Esprit rassemble les solitaires pour en faire une communion dans l'amour, à l'image de L'Eglise, une et répandue en tout lieu." Statuts 21.1
"Qui persévère sans défaillance dans la cellule et se laisse enseigner par elle tend à faire de toute son existence une seule prière continuelle. Mais il ne peut entrer dans ce repos sans passer par l'épreuve d'un rude combat: ce sont les austérités auxquelles il s'applique comme un familier de la Croix, ou les visites du Seigneur, venu l'éprouver comme l'or dans le feu. ainsi, purifié par la patience, nourri et fortifié par la méditation assidue de l'Ecriture, introduit par la grâce du Saint Esprit dans les profondeurs de son cœur, il pourra désormais, non seulement servir Dieu, mais adhérer à lui". (Statuts 3.2)
Auteur : L'Ordre des chartreux (http://www.chartreux.org)



quand mon âme en moi défaillait - textes du jour



Lundi 5 Octobre 2009



Prier [1] le mouvement de joyeuse et exultante reconnaissance est sans doute le plus spontané et profond du cœur humain. Ce qui rend vrai et réaliste la figuration de mon vénérable aîné, qui, croyant peu ou mal à la résurrection de la chair et aux retrouvailles accomplis avec ses deux défunts aimés, épouse et fils cadet, « imagine » cependant la vie éternelle en louange continue. Sans doute, pas selon les images et cabrioles de milliards d’êtres présentés dans l’Apocalypse et encore très anthropomorphes, mais notre accomplissement total et définitif, celui de la liberté qui nous a créés et qui nous a été donnée, vaut bien le cantique. L’Ecriture abonde en cantique, Jonas sortir du « ventre de la baleine » comme Israël entonnant à la suite de Myriam, sœur de Moïse… quand mon âme en moi défaillait, je me souvins du Seigneur ; et ma prière parvint jusqu’à toi, dans ton temple saint. Cantique qui donne exactement le mouvement de sortie de la dépression, le fond touché, un repère enfin trouvé et c’est le coup de pied faisant revenir à la surface. Jonas, préfiguration de la délibération du Sanhédrin : il vaut mieux qu’un seul homme meurt pour tout le peuple, mais l’équipage ressemble davantage à Pilate. Ne nous rends pas responsables de la mort d’un innocent, car toi tu es le Seigneur : ce que tu as voulu, tu l’as fait (la soi-disant prédestination que nous comprenons mal dans l’Islam). Jonas qui se voulait loin de la face du Seigneur s’y retrouve apparemment selon la volonté des hommes. En réalité, Dieu commandant à la tempête comme Jésus sur le lac, mais surtout au grand poisson, véhicule providentiel. J’y vois ce matin, davantage que le tombeau à la suite du Calvaire, l’arche de Noé, le réceptacle de la vie et de la destinée résiduelles. Jonas collabore cependant à ce qu’il ne voulait initialement pas : c’est à cause de moi que cette grande tempête vous assaille, pourtant ce n’est pas de main d’homme qu’il est remis à la destination que lui assignait le Seigneur. Autre remise debout, celle de la victime de bandits sur la route de Jérusalem à Jéricho. Pas de dialogue entre elle et son bienfaiteur, mais un profusion d’attentions, telle que le Samaritain devient figure de Dieu, le compatissant. Leçon, Dieu a visage d’étranger dans notre détresse, ce n’est pas Lui que nous appelions ni que nous connaissions ou attendions, et pourtant ce sera Lui, comme Jésus rattrapant les deux disciples, aveuglés par le chagrin, qui repartaient de Jérusalem via Emmaüs, dès que la fin du sabbat le leur avait permis. Les comportements plus parlants que les prescriptions. Tu as bien répondu. Fais ainsi et tu auras la vie… Mais, lui, voulant montrer qu’il était un homme juste, dit à Jésus : ‘Et qui est donc mon prochain ?’ … ‘Celui qui a fait preuve de bonté envers lui’. Jésus lui dit : ‘Va, et toi aussi, fais de même’. D’une certaine manière, de cette manière-là, nous nous faisons à nous-mêmes nos prochains, par la dilection d’amour. Imitant Dieu ainsi dont l’amour et l’attention, la compassion nous choisit. Nous sommes les prochains de Dieu et les malheurs de notre condition humaine nous entourent de prochains. – Hier soir, notre fille… au lit, je récite notre prière et lui demande de la dire avec moi : réponse, c’est mon cœur qui la dit. Et ce matin, tôt levée avant la classe, de me réclamer une histoire : tu ne veux pas faire plaisir à ta petite fille ? (quatre ans dix mois et demi)… Dieu retourne les épreuves que nous croyons, dans nos pières de détresse, lui imposer : et nous voici à l’épreuve, aimer. Il le vit et fut saisi de pitié. L’Evangile est semé de ce mouvement.

[1] - Jonas I 1 & II 1 à 11 ; cantique de Jonas II 2 à 8 ; évangile selon saint Luc X 25 à 37