dimanche 30 juin 2013

vous avez été appelés à la liberté - textes du jour

Dimanche 30 Juin 2013

Eveillé depuis une heure. Edith le visage tourné vers moi, me suis retourné vers elle. Suis très fatigué, pas envie de bouger ni pour Paris demain ni pour cette quête mégevane.  – Hier soir, par hasard, l’émission de RUQUIE. Juste le fameux clip d’Arielle DOMBASLE dont, par France Infos., j’avais appris les conditions de tournange. C’est pire que je ne croyais . En contenu et en présentation, c’est surtout un trait de plus disant notre père de repères dans la France actuelle. Un spectacle à la FELLINI ou d’époque DADA, avec un méli-mélo de vapeurs et de carnaval vénitien. Une exploitation pas seulement du site (l’église du Val-de-Grâce, construite par Anne d’Autriche pour le monastère de l’époque, l’église de notre mariage, de beaucoup de funérailles d’illustres patients de notre hôpital militaire de renommée mondiale – heureusement pas identifié dans le clip), mais du chant religieux. Le dialogue de  « l’artiste » avec le présentateur fait de l’aumônier du Val-de-Grâce court-circuité par un second couteau de l’administration de l’hôpital des armées, un voyeur accourant avec un appareil-photo. Dans beaucoup de ce qu’il se passe actuellement, je ressens encore plus la bêtise que quelque intention que ce soit. Et le manque de talent : en arriver là, ne pas en avoir conscience, et simplement pour vendre un « album » de quelqu’un dont, à l’instar de tant de notoriété politiques, économiques ou du « monde des arts » ou « people », la vie personnelle est en ruines (publiques). – Par contraste, rafraichissant, moment avec le pape François, ses dernières homélies, gemmes et saillies, le « laissez-vous guider », la fécondité de la vie (pas tant biologique que spirituelle, le sens de la vie), le genre peu solennel, familier et parfois fraternel : c’est bienfaisant. Y aura-t-il de grands actes ? L’essentiel, c’est nous tous et nous avons, là, l’un des nôtres, affectueux et assidu. Ce n’est pas mal. – Vocation, Elisée vis-à-vis d’Elie et je ne sais plus quel possible disciple de rencontre, les préalables humains mais aussi la réflexion chaleureusement inspirée qui retourne le cœur et fait la décision (aurai-je dû prendre celle-là ? je ne la recevais manifestement pas et aujourd’hui je ne suis qu’à pied d’œuvre, avec déjà moi-même en champ d’apostolat, celui de al confiance, à rayonner ensuite sur quelques-uns, quelques-unes qui m’entourent et que j’entoure). [1]. Voilà le quidam : Suis-moi – Permets-moi d’aller d’abord enterrer mon père … Laisse-moi embrasser mon père et ma mère, puis je te suivrai… Il avait à labourer douze arpents, et il en était au douzième. Les Douze, la fécondité par la terre. Vous avez été appelés à la liberté. Mais que cette liberté ne soit pas un prétexte pour satisfaire votre égoïsme ; au contraire, mettez-vous, par amour, au service les uns des autres… L’interrogation sur un état de vie ou même l’emploi de la journée qui commence sont vaines, l’angoisse du vieillissement signifiant crûment tant de limitations progressives et astreignantes (ou la jachère parfois inquiète de la jeunesse mais, dans mon expérience, n’a jamais cette conscience du temps et de soi que donne heureusement la vieillesse) tout se résoud dans cette mise confiante à suivre le Maître, notre Frère d’adoption. Vivez sous la conduite de l’Esprit de Dieu... En vous laissant conduire par l’Esprit, vous n’êtes plus sujets de la Loi. Réponse d’expérience d’une âme de tous nos temps (le psalmiste) : je n’ai pas d’autre bonheur que toi, tu m’apprends le chemin de la vie. Réplique alors du divin Maître : toi, va annoncer le règne de Dieu. Mais la moyenne de nos réactions n’est pas celle-là : les disciples Jacques et Jean intervinrent… Mais Jésus se retourna et les interpella vivement. Il s’agissait bien d’annonce, de mission mais du fiasco du petit groupe dans tel village. Quant à l’appelé qui multiplie ses préalables : après l’enterrement de son père, mes adieux aux gens de ma maison… c’est l’aphorisme (que rappela vainement VGE aux prises avec « l’affaire des diamants ») : laisse les morts enterrer leurs morts… celui qui met la main à la charrue et regarde en arrière n’est pas fait pour le royaume de Dieu. Marcher de l’avant est évidemment marcher de confiance, surtout que se présentent toutes les apparences du dénuement (la condition humaine revêtue par Dieu en son Fils) : les renards ont des terriers, les oiseaux du ciel ont des nids, mais le Fils de l’homme n’a pas d’endroit où reposer la tête. – Tout à l’heure, la messe dite des familles dans notre paroisse. Marguerite et deux de ses amies de classe y donneront les intentions de prière universelle. – Notre pays, ma chère Mauritanie, ce que je peux leur apporter, sans doute selon une vocation de mes vingt ans. Ma femme, notre fille, selon la vocation de mes soixante ans. Ce religieux dominicain, aimé aussitôt que je l’entendis en homélie et le vis célébrer… dans l’église du Val de Grâce. Cet Haïtien, ses efforts depuis des années pour vivre chez nous, et y amener femme et enfants : nos dégoisements sur la francophonie, ses affinités mutuelles et la solidarité entre nous pour quelque chose de plus humain jour par jour et sur notre planète. Des nèfles, la vie ? non ! Toi, va annoncer le règne de Dieu, alors qu’apparemment et de nous-mêmes, nous n’en savons rien ? si, parfois, ce qu’apporte l’événement, même minuscule, qui n’a de sens que selon l’Esprit de Dieu, que selon l’ouverture de nos mains en prière de reconnaissance et de soudaine élucidation de ce qu’il nous arrive. Etre né, à nouveau. L’espérance a du sourire en réserve, mais elle est toujours inattendue et ses thèmes ne sont pas ceux de l’explicite de nos attentes, ils sont bien plus profonfs, bien plus adéquats et nous rappellent qui nous sommes, ce que nous sommes. Amen.


[1] - 1er Rois XIX 16 à 21 ; psaume XVI ;  Paul aux Galates V 1 à 18 ;  évangile selon saint Luc IX 51 à 62

samedi 29 juin 2013

qui est-il ? d'après ce que disent les hommes - textes du jour

Samedi 29 Juin 2013

Hier soir
Minuit et quart + Ce qui m’habite… ce n’est plus la prochaine étape d’une carrière, d’un amour ou une échéance financière… c’est difficile à écrire, ce sont des personnes vivantes ou mortes, ce ne sont plus des « choses » me concernant directement ou en mon pouvoir. D’une certaine manière, j’ai lâché ce qui était mon leit-motiv jusqu’à il y a peu et depuis des décennies, faire des livres pour trois objectifs : témoigner-apporter, parvenir qvec notoriété acquise ou renouvelée, quelque supplément de essource ou même une profession de bifurcation. Non, mon univers mental est devenu tout autre, c’est peut-être à cause de cela que j’ai perdu le sens-même d’écrire ou de raconter. Des personnes. Ces trois amis d’enfance, chacun en vocation religieuse, dont il ne me reste qu’un seul. Quelle fut leur vie intérieure, le dialogue de leur vocation, leur emploi par la congrégation, l’ordre, la compagnie auxquels ils se donnaient.pour cela. D’autres, très proches, notamment par la messagerie internet, quelques amis mauritaniens donc, et… dont je ne connais pas les visages, n’entends pas la voix, mais elle/ils sont là, j’en suis responsable et leur être utile (peut-être) me porte. Ces vies de prêtres, cess emaines-ci me donnent d’en connaître. Qu’ils tiennent est une des perceptions les plus sensibles de l’Esprit Saint. Ces images fugitives, le pré-adolescent aux cheveux bouclés noirs, encore enfant chez ma coiffeuse, le profil de visage aussi du moins enfant des enfants de chœur l’autre dimanche à Muzillac, une femme déjà d’un âge certain ou bien tellement usée et son garçon de dix-douze ans traversant devant l’école de la Vraie-Croix et tous les deux mère et fils, peut-être plus de quarante ans de différence d’âge, les mêmes yeux, plus que splendides, un gris bleu avec des pépites lumineuses brunes et vertes, et une beauté n’empêchant pas, servant au contraire une densité, une attention. Ce mendiant au visage de paysan russe émancipé par Alexandre II, assis pour la manche devant l’entrée d’Ikéa à Nantes. Le souvenir qui s’égrène si suvent avec tant de vaiantes et d’ajouts, de vraies respirations et de retrouvailles, mon père, ma mère. Toute ma fratrie et mes neveux et nièces, nous nous voyons désormais si peu. Et fille, son visage, ses poses, la voiture assise à ma droite pour l’école, les danses et numéros chez les F. qu’elle crée et inspire, les exécutants avec son invitante, ce soir en travers du grand fauteuil, à desssiner tandis que nous sommes à revoir un feuilleton : Hercule Poirot. Naguère, la vie avec restaurats, hôtels, rencontres, permissivité, successivité, artifice et cependant tant de gemmes de profondeur, ce qu’il me reste, la communion des saints, ou la communion de mes saints, la conversion à une autre qualification, une autre pensée, une autre identification de la beauté. La vieillesse comme une prise à témoin de nous-mêmes, de moi, je e ressens sans désespoir mais au contraire une preuve, une sensation d’existence que ne me donnait pas la jeunesse. Qui décrit pendant qu’il la vit les effets en lui de la jeunesse, que pourrait-il en dire, est-ce son progrès, est-ce de l’apparence, de la disposition de soi. Je n’ai alors vécu que limites et attentes. Aujourd’hui, la vieillesse que je vis appelle l’énumération des entraves, des amoindrissements de toute sortes. C’est le grand aveu et une béatifique dépendance. Le prétexte est constant désormais pour se rendre. Ce qui me retient, c’est la gêne infligée aux autres, ce serait la honte de nous qu’auraient ceux/celles qui nous aiment. Des mots m’entourent, de ces prêtres, de ces conversants de rencontre, notre banquière, tel que nous appelons « le bon » et les reconstitutions constamment différentes par le seul détail qui donnerait chronologie et raison xplicatives alors de tout, de son histoire, de ses amours, de ses empêchements et renonciations pour aboutir à la sérénité qui à moi aussi est venue. – Bon socle pour agir, regarder, piocher pour que sorte l’eau, crier pour que s’abattent les médiocrités, prier pour avancer un tout petit peu chaque instant dans une connaissance aimante de Dieu défiant chacun de nos sens et pourtant les comblant.. Le mouvement de ma vie est l’amour, mais je sais encore si peu le pratiquer. Surtout avec mes deux si proches.

Ce matin
07 heures 46 + Chant d’oiseaux, pleuviotis. Je me suis éveillé, sans doute dans tout ce cortège dont je fais partie, des souvenirs et des visages d’autres, auquel j’ajoute celui des mots, phrases ou dires reçus d’autres, me caractérisant ou disnat mieux que je ne saurais jamais le répéter ou l’écrire, ce qu’est la vie, ce que sont nos routines, façon la plus commune et la plus insidieuse de désespérer… mais surtout je me suis éveillé à la nette conscience de mon enlisement, de notre enlisement. Sans doute, suis-je à l’image de beaucoup et notre propre couple l’est-il aussi. Les sommes de courage et d’espérance qui ne se disent pas, mais que je ressens ces jours-ci en quelques instants d’échange ou pour un plus long moment d’accueil. Les confidences que je reçois, que je fais : autant de cierges à Notre-Dame des Victoires. Notre pays qui tourne de plus en plus mal pour ce qui se voit de lui : une direction politique où alternent des soliveaux et des gangsters, chaque fois en pièce unique pour l’Elysée mais un tel manque à gagner, un tel gâchis de nos institutions que le pays est en simple jachère, retombe en friche et n’est plus que terrain de parcours pour ce qui n’a pas de règle. Que de ruines… que de conséquences quand il n’y a plus de politique ni d’Etat, qu’y puis-je ? qu’y pouvons-nous ? mystère des mouvements collectifs, l’exceptionnalité française est que le pays ne se révolte pas et meurt dabs des apparences dont il n’est même plus dupe. Ceux qui produisent cependant, telle jeune romancière, telle « start up » des logiciels pour grandes surfaces qui se fait splendidement racheter et qui croit se multiplier, mais elle est passée du loup au chien de la fable. Et moi, des livres et du dur, et non plus l’étirement de tâches, de textes sans hygiène de vie et sans débouché. Désenliser…
Prier… la dialectique du christianisme et des temps dits barbares qui font la suite de l’histoire des Romains, qui sans doute brisent cette unité du monde antique mais tentent de la fonder autrement, depuis quinze cent ans. Ces courbes historiques sont d’une telle netteté. Pierre et Paul, des gens décidés parce qu’habités. Mais du dialogue d’aujourd’hui entre Jésus et Pierre, lettre-même dont on a fait le mandement et la fondation « pétriniens » pour l’Eglise : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l'emportera pas sur elle. Je te donnerai les clefs du Royaume des cieux : tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux. [1] je retiens davantage la profession de foi que la fondation. Car c’est cette foi, le suprême réalisme qui éclairent tout, procurent toutes les forces, toutes les imaginations, toutes les fécondités. Et ce n’est pas une description de Dieu par les hommes selon les logiques cartésiennes ou les intuitions pascaliennes. Si l’Islam, en son Prophète, et le christianisme en la protestation de Paul s’accordent sur le fait dont ils témoignent d’une révélation, mode contestable ou pas : l'Évangile que je proclame n'est pas une invention humaine. Ce n'est pas non plus un homme qui me l'a transmis ou enseigné : mon Évangile vient d'une révélation de Jésus Christ… mais que consacre ce dernier : ce n'est pas la chair et le sang qui t'ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux… l’essentiel, le fondamental est le contenu-même de ce qui est ainsi professé, grabsmis, révélé. La personne-même de Jésus, son identité, sa nature, Dieu fait homme, le Fils de Dieu fait homme. Là commencent autant notre liberté : croire, ne pas croire, que notre vie : nous ne somms mûs, créés, recréés, féconds que par Jésus-Christ, dont nous sommes plus ou moins lointains, plus ou moins conscients. Le désenlisement commence en chacun, pour moi sans doute qui suis immobilisé bien plus que d’autres et beaucoup…parce que je ne prie pas, je ne prie plus si j’ai jamais prié et que je bats la campagne comme mon cher pays, comme le monde entier, mais ce n’est pas une excuse que de se répandre au vent alors que nous avons, que j’ai un devoir précis de bonheur et de responsabilité. La puissance des Apôtres a eu là son ressort. Une seconde version de nos textes [2] pour aujourd’hui en donne le secret, la manière d’y venir : Oui, Seigneur, je t’aime, tu le sais… Lève-toi vite… Mets ton manteau et suis-moi. Totu paraît rêve et miracle alors, mais nous sommes simplement entrés dans la geste de Dieu dont nous faisons enfin partie. Tandis que Pierre était ainsi détenu, l'Église priait pour lui devant Dieu avec insistance. Hérode allait le faire comparaître ; la nuit précédente, Pierre dormait entre deux soldats, il était attaché avec deux chaînes et, devant sa porte, des sentinelles montaient la garde. Repartir pour la vie, repartir en prière, repartir en plein dans le réel, à bras le corps, de toute mon âme. Et nous sommes tant, nous sommes tous à reartir, pouvoir repartir, vouloir repartir. Tout à coup surgit l'ange du Seigneur, et une lumière brilla dans la cellule. L'ange secoua Pierre, le réveilla et lui dit : « Lève-toi vite. » Les chaînes tombèrent de ses mains. Alors l'ange lui dit : « Mets ta ceinture et tes sandales. » Pierre obéit, et l'ange ajouta : « Mets ton manteau et suis-moi. » Il sortit derrière lui, mais, ce qui lui arrivait grâce à l'ange, il ne se rendait pas compte que c'était vrai, il s'imaginait que c'était une vision. Passant devant un premier poste de garde, puis devant un second, ils arrivèrent à la porte en fer donnant sur la ville. Elle s'ouvrit toute seule devant eux. Une fois dehors, ils marchèrent dans une rue, puis, brusquement, l'ange le quitta. Alors Pierre revint à lui, et il dit : « Maintenant je me rends compte que c'est vrai : le Seigneur a envoyé son ange, et il m'a arraché aux mains d'Hérode et au sort que me souhaitait le peuple juif. ». Le sens de la vie n’est ni au passé, ni au futur. Il est maintenant, il ne nous est que plus sereinement et librement offert, manteau, sandales nous sont familiers, mais l’ange est là, Dieu est là, qui secoue, éveille, et nous situe. Dehors… sauvés si nous avons marché, si nous marchons.  


[1] - Actes des Apôtres III 1 à 10 ; psaume XVIII ; Paul aux Galates I 11 à 20 ; évangile selon saint Matthieu XVI 13 à 19

[2] - Actes des Apôtres XII 1 à 11 ; psaume XXXIII ; 2ème lettre de Paul à Timothée IV 6 à 18 passim ; évang ile selon saint Jean XXI 15 à 19

vendredi 28 juin 2013

reçu de mon jeune ami musulman - le symbolisme de la Croix - Michel Valsân

Seigneur, si tu le veux, tu peux me purifier - textes du jour

Vendredi 28 Juin 2013

Prier…[1] dialogue très complet entre Dieu et Abraham, bénédiction des deux postérités, rite juif de la circoncision, autant de princes dans la descendance d’Ismaël que de tribus d’Israël. Abraham n’a que des demandes a minima : Accorde-moi seulement qu’Ismaël vive sous ton regard ! Le souci de notre père dans la foi, le père de tous les croyants en Dieu unique et miséricordieux, est seulement le salut et la piété de son fils. Chronologiquement, l’Islam vient après le judaisme et le christianisme au point de vue de l’histoire des religions, mais biologiquement Ismaël est bien le premier né d’Abraham. Quant à Ismaël, j’ai bien entendu ta prière. Reste le décisif : voici le pacte d’Alliance qui sera observé entre moi et vous… Tu observeras mon Alliance, toi et ta descendance, de génération ern génération… Quant à mon Alliance, c’est avec Isaac que je l’établirai, avec l’enfant que Sara va te donner l’an prochain à pareille époque… Je suis le Dieu Tout-Puissant : marche en ma présence et sois parfait. Dieu se présente, Dieu apparemment dit l’impossible, notre perfection, la fécondité d’un couple et surtout d’une femme aussi âgée. La vieillesse d’une humanité, d’une destinée quand Dieu n’y intervient pas, n’y est pas présent. Comme si cela dépendait de nous, de loi ? Marche en ma présence. C’est bien que nous en avons le moyen … la prièer. Dieu perceptible … le Seigneur lui apparut… Lorsque Dieu eut fini de parler avec Abraham, il disparut à ses yeux.  La foi, le lépreux, l’homme avant Dieu dans sa vie, l’homme laissé à lui-même ? l’homme rencontré. Fde grandes foule se mirent à le suivre et voici qu’un lépreux s’approcha : « Seigneur, si tu le veux, tu peux me purifier ». Amen. Je ne cherche pas ici la relation entre deux chemins vers Dieu : Islam et christianisme, puisqu’ils mènent à Dieu et qu’Abraham a souhaité que commencent tous ces chemins, et nous en a donné la clé, l’orée : la foi. Voici comment sera béni l’homme qui craint le Seigneur. Et persone n’est potentielleme,nt pu a priori à exclure : lorsque Jésus descendit de la montagne, de grandes foule se mirent à le suivre. Jésus, nouveau Moïse, les tables d’une autre loi, et une humanité qui le suit au lieu de fabriquer le veau d’or. Débat aujourd’hui entre la crise financière, égarement de nos systèmes d’économie, et les intégrismes des Frères musulmans, des djihadistes ou des « on ne lâche rien, jamais, jamais », apprêtant leurs banderoles pour les médias dédiés au Tour de France…. égarement des lectures religieuses…  Prier, travailler, marcher. Heureux qui craint le Seigneur et marche selon ses voies ! Tu te nourriras du travail de tes mains : heureux es-tu ! A toi, le bonheur !


[1] - Genèse XVII 1 à 22 passim ; psaume XXVIII ; évangile selon saint Matthieu VIII 1 à 4

jeudi 27 juin 2013

souviens-toi de moi, Seigneur, dans ta bienveillance pour ton peuple - textes du jour

Jeudi 27 Juin 2013

                          Prier… [1] toi qui les sauves, visite-moi : que je voie le bonheur de tes élus ; que j’aie part à la joie de ton peuple, à la fierté de ton héritage. Le tour à tour de la pauvreté, de la dépression, de la chute mais aussi du salut, de la compassion. Le mystère cependant : je ne vous ai jamais connus. Ecartez-vous de moi, vous qui faites le mal ! Quel mal ? dans cette version du « jugement dernier », Jésus ne le définit pas mais dans d’autres, c’est notre comportement vis-à-vos d’autrui qui équivaut à Le bien traiter ou à L’ignorer lui. Deux simples recolmandations : il faut faire la volonté de mon Père qui est aux cieux… tout homme qui écoute ce que je vous dis là et le met en pratique est compatable à un home prévoyant qui a bâti sa maison sur le roc. Faut-il dans le récit des naissances d’Ismaël puis d’Isaac, les deux descendances d’Abraham, l’Islam, le judéo-christianisme (ou le judaïsme seul, car le christianisme n’a d’ancêtre que par adoption) voir des qualifications pour la suite. Peut-être. L’indication aussi que la stérilité n’était que le fait de Sara, machisme alors ? J’y vois seulement la sollicitude divine. Agar passe d’un sort heureux : la maîtresse de son maître, l’enfant de lui, mais sans héritage, et à le briguer et à déranger l’ordre social, elle tombe dans le malheur. Elle n’en est tirée que par Dieu. – Humblement, je ne peux que prier et espérer. Quand les circonstances, quand tant dans la vie, quand mon regard d‘âme s’arrête à chaque rencontre pour y rencontrer certes la vie et le sourire, sinon ce ne seraient pas des rencontres, ce ne serait que des indifférences d’un passant à un autre, ou la haine des voisinages, indifférence et haine si souvent ressenties, indifférence et haine aussi des circonstances anonymes mais ambiantes, structurantes de nos états de vie. Il n’en surgit que l’ultime orientation de nos personnalités : la prière. Sauvé au titre d'une appartenance...


[1] - Genèse XVI 1 à 16 passim ; psaume CVI ; évangile selon saint Matthieu VII 21 à 29
 

mercredi 26 juin 2013

reçu de mon ami - le prototype unique - Ahmed Ben Mustafa Ben Alliwa


Le Prototype Unique


Un traité du sens de l’état d’enveloppement des Livres Célestes dans le point sous le Bâ du bismillah, par le connaissant par Allah, le maître parfait, le pôle Ahmed ben Muçtafâ al-Allawî al-mostaghânemî ; qu’Allah nous fasse participer à la surabondance de ses influences spirituelles, Amîn.

Avant-propos

Le Prophète – sur lui la bénédiction et la Paix – dit : « Celui qui passe sous silence une science qu’il connaît est retranché de la foi (Imân) ». S’il est donc obligatoire pour tout connaissant de ne pas taire ses connaissances, en raison de la menace contenue dans le hadîth précité, celui qui connaît n’est pourtant pas obligé de vulgariser toute science, car il est des connaissances dont la divulgation n’est permise que sous le voile d’une expression indirecte, telle, par exemple, le symbolisme qui fait le sujet de notre épitre, afin que les intelligences soient tenues à distance et qu’il ne leur soit pas possible de s’approcher de la connaissance autrement que par la voie de l’intuition (Imân) ; et cela dans l’intérêt de leur propre intégrité, car étant donnée la faiblesse du corps et la limite de la compréhension, qui pourra supporter de voir contenu dans le point du Bâ, tant littéralement qu’idéalement, l’ensemble des Livres révélés, avec tous les contrastes dus à leurs contingences ?

Sans doute, celui qui est voilé vis-à-vis d’Allah sera plus enclin à rejeter qu’à adopter pareille « perspective », aussi est-il indispensable d’exprimer ces vérités à mots couverts. Car, suivant certain, le Prophète -sur lui la bénédiction et la Paix- dit : « Il y a un côté de la science qui est comme une forme latente que connaissent seuls les connaissant par Allah ; et s’ils la révèlent, ceux qui négligent Allah la rejettent ». Or, il ne faut pas que celui qui est doué s’oppose précipitamment à ce qu’il peut entendre de paroles essentielles, issues de la bouche des connaissants d’Allah, et qu’il se joigne ainsi à ceux, mentionnés dans la seconde partie du hadîth précité.

 Cependant, comme le but du symbolisme que nous allons exposer est la connaissance de l’Unité, telle qu’elle est propre à l’élite, nous ne saurions éviter de poser explicitement quelques prémisses nécessaires à l’entendement, facilitant ainsi aux cœurs une synthèse du sens extérieur et du sens intérieur ; « Et c’est Lui qui est puissant de les unifier, s’Il veut » (Coran).

Chaque fois que nous donnerons à quelque chose un nom étrange, cela sera dû aux exigences du symbolisme ; ne te laisse donc pas abuser par le sens médiat, sous peine que ne t’échappe le profit de ce que nous t’allons montrer, et, en vérité, nous t’apportons une grande prophétie. Sois donc ouvert à ce qui te vaudra l’immersion spirituelle ; sors de la détermination, va vers l’Universel ! Peut-être concevras-tu ce qui est dans le point, ce que ne conçoivent pourtant que les connaissants et qui n’est atteint que de celui qui est doté d’une grâce immense.

Chaque fois que nous mentionnerons Adam, nous entendrons par lui la « descente » du Principe vers le monde inférieur, et nous entendrons par monde inférieur (Dunyâ) l’état de non-manifestation des existences, dans les mystères des Qualités et des Noms.
Et nous entendrons par « qualités » la manifestation du Principe à Lui-même, lors de son premier état de révélation, et par « Noms » la manifestation des qualités à Lui-même lors du deuxième état de révélation [1]. Le premier état n’est, au fond, que le second même ; ils sont également appelés « Primauté » et « Ultimité » ou, aussi, zuhûr et butûn [2]. Or Son zuhûr est dans son butûn, et Son commencement dans Sa fin ; c’est à ce sujet qu’il est dit : il n’y a pas de négation et pas d’affirmation [3], car Il est, en vérité, quiddité en quiddité [4]. C’est cette quiddité (Dhât) que l’on désigne dans le langage des initiés, par l’Unité de la Connaissance (Wahdatu-sh-shuhûd) et que l’on représente, dans ce vénérable symbolisme, par le Point. C’est d’elle que jaillissent toutes les existences, suivant l’ordre qu’exigent les Qualités et les Noms.

Chaque fois que nous mentionnerons le Point, nous entendrons par Lui le Mystère de la Quiddité Sainte, nommées l’Unité de la Connaissance ; chaque fois que nous mentionnerons le Alif, nous entendrons par lui l’Unicité de l’Etre que l’on désigne aussi par la quiddité impliquée dans la Seigneurie (Rubûbiyah) et chaque fois que nous parlerons du Bâ, nous entendrons par lui le dernier état de révélation, également appelé le Grand Esprit (Rûh). Quant au reste des lettres, aux mots et à la phrase, leurs significations se déduisent de leurs rangs respectifs.

Mais le pivot de ce livre tourne sur les premières lettres de l’alphabet, en raison de leur vertu, car « les devançants sont les devançants, ce sont eux qui sont les rapprochés » [5]. Ces lettres sont Alif et Bâ qui, étant les premières de l’ordre alphabétique, sont analogues à ce que le bismillah [« au nom d’Allah »] est dans l’ordonnance du Livre. Et, d’ailleurs, leur somme est A b [« Père »], soit, en langue hébraïque, un des noms divins par lequel Jésus -sur lui la Paix- appela Son Seigneur en disant : « Je retourne auprès de mon Père et le vôtre (ilâ âbî wa âbikum) c’est-à-dire « auprès de mon Seigneur et du vôtre » (ilâ rabbî wa rabbikum) [6]. Et si tu as compris le sens de ces deux lettres, tu sauras faire abstraction de leur signification extérieure et tu ne seras pas éloigné de ce que nous t’enseignerons à propos du Point et de toute la série des lettres. 


Le Point était, avant qu’Il ne se révéla par la quiddité de l’Alif, dans l’état de « trésor caché » [7] et les lettres étaient éteintes dans Son fond mystérieux, jusqu’à ce qu’Il Se révéla, précisément parce qu’Il Se voila et prit forme dans les affirmations des lettres, telles que tu les connais ; et pourtant, si tu réalises cela, tu ne trouveras que la quiddité de l’encre, analogue au Point {8] conformément à ce qui a été dit :

 En vérité, les lettres sont des symboles de l’encre,

Puisqu’il n’y a pas de lettres en dehors de l’encre même.

Leur non-manifestation est dans le mystère de l’encre,

Ainsi que leur manifestation n’est, qu’en tant qu’elles sont déterminées par l’encre.

Elles sont ses déterminations et ses états d’actualité,

Et n’y a là rien d’autre que l’encre - comprends ce symbole !

Et pourtant les lettres sont autres que l’encre,

Ne dis pas qu’elles sont identiques à l’encre,

Sous peine d’erreur, ni que l’encre est identiques aux lettres, ce qui serait absurde

Car l’encre était avant que ne fussent les lettres

Et elle sera encore quand aucune lettre ne sera plus.

Toute lettre est périssante [9], résorbée dans les déterminations essentielles [10]

Sauf le visage de l’encre qui signifie la Quiddité [qualités du Dhât]

Les lettres se révèlent donc et sont pourtant cachées,

Et c’est en cela que consiste la révélation même de l’Encre sublime

La lettre n’ajoute rien à l’encre

Et n’en retranche rien, mais elle manifeste l’intégralité en mode distinctif

L’encre ne s’altère pas du fait que la lettre existe.

Est-ce que les lettres sont indispensables pour que l’encre soit ?

Réalise donc qu’il n’y a pas d’existence [11]

En dehors de l’existence de l’encre, pour celui qui connaît.

Partout où il y a une lettre,

Son encre n’en est pas séparés, comprends ces paraboles !

Le sens de ces vers est que rien ne se manifeste dans les lettres mêmes, sauf la quiddité de l’encre, désignée ici par l’encre absolue, du fait que la totalité des lettres est indistinctement contenue dans la réalité de l’encre, soit avant qu’elles se soient révélées, soit après, la lettre -même après sa manifestation- n’ayant pas d’existence propre en dehors de l’encre. Les lettres ne sont qu’en vertu de l’être du Point et non pas par elles-mêmes.

Or, si tu comprends ce que nous t’avons dit de l’extinction de la totalité des lettres dans l’identité du Point, tu comprendras nécessairement ce que nous dirons de l’intégration de la totalité des Livres dans l’identité de la phrase, de l’intégration de la phrase dans l’identité du mot et de l’intégration de celui-là dans l’identité de la lettre [12], en ce sens que l’existence du mot est entièrement dépendante de celle de la lettre, celle de la phrase de l’existence du mot et l’existence du livre de celle de la phrase.

Le distinctif est dérivé de l’intégral. Enfin, le tout est enveloppé dans l’Unité de la Connaissance, symbolisée par le Point, comme nous venons de le dire, de sorte que c’est Elle qui est la mère de tout livre « Allah efface ce qu’Il veut ou affirme et chez Lui est la mère du Livre ». (Coran)

La nature du Point diffère de celle des lettres : « Rien n’est semblable à Lui, et Il est celui qui entend et qui voit » (Coran). Par conséquent, le Point ne saurait être, comme les autres signes, délimité par la connaissance distinctive ; Il est exempt de tout ce qu’on trouve dans la lettre, en longueur ou en sinuosité ; Il n’est pas conçu par ce qui conçoit la lettre, dans son dessin ou dans son énonciation ; Sa dissemblance de la lettre est connue, mais Sa présence en elle est ignorée, sauf par celui dont la vue est de fer.

Il est vrai que les lettres font partie de Ses qualités ; mais la qualité n’englobe pas la quiddité {13], en ce sens qu’elle n’est pas « qualifiée » par ce qui « qualifie » la quiddité dans la totalité de ses aspects, car la quiddité est « qualifiée » par l’incomparabilité [tanzih], alors que la qualité est le support même de la comparaison [tashbîh] [14] Cette distinction entre quiddité incomparable et qualité comparable est réelle, bien que la comparaison soit la détermination essentielle même de l’incomparabilité. Ceci en raison de l’unicité de l’encre. Bien que les lettres soient comparables les unes aux autres, la comparaison, comme telle, n’altère pas l’incomparabilité de l’encre en elle-même, ni son unicité, présente en chaque lettre. L’encre se compare elle-même à elle-même et, en ce sens, comparaison et incomparabilité n’ont, essentiellement, qu’une seule réalité : « C’est Lui qui est Divinité dans le ciel et Divinité sur terre » (Coran) De quelque façon qu’Il soit et où qu’Il soit, Il est Divinité. Que ce qu’Il te montre sur la terre de la Comparabilité ne t’empêche pas de voir ce qu’Il est dans le Ciel de l’incomparabilité, car tout est fait d’incomparabilité et de comparabilité, à la fois « Partout où vous vous tournez, est le visage d’Allah» (Coran) Il en est ainsi, à cause de la Qualité Universelle qui déborde de la surabondance du Point sur l’indigence des lettres. Mais, quant à la qualité qui Lui est intimement propre dans son essence mystérieuse, elle ne saurait se manifester dans les lettres, à aucun degré de manifestation. La lettre ne comporte donc rien de ce qui est intimement propre au Point, ni par sa qualité ni par son sens.

Ne vois-tu pas, en traçant quelques-unes des lettres de l’alphabet, comme A, B, C, D {15] que l’une ressemble à l’autre, le A au B et le C au D, par exemple, et que, si tu veux prononcer l’une quelconque de ces lettres, tu lui trouves une énonciation spéciale, alors que le Point n’a pas dénonciation spéciale ?

Et si tu le dessines comme ceci :
, tu vois que sa forme est différente de celle de toutes les lettres [16]. Si tu veux prononcer sa réalité, tu diras « point » et tu auras recours à des lettres qui sont étrangères à son identité, c’est-à-dire au p, o, i, n, et t et cela nous montre que le sens du Point n’est pas contenu dans les symboles, que l’essence intime de la Personnalité Divine -exaltée soir Sa Dignité- est inexprimable.

Aussi, chaque fois qu’un connaissant cherche à exprimer par des mots l’incomparabilité ou, autrement dit, la synthèse universelle des qualité du Dhât (quiddité), son expression contredit son intention même, en raison de l’étroitesse du symbolisme : « Ils n’ont pas évalué la véritable mesure d’Allah » (Coran) ; et il se peut que l’expression, résultante de ce conflit, se rapproche de l’anthropomorphisme grossier, bien que le connaissant n’ait visé par elle que l’Unité métaphysique pure. De même celui qui dit « point » ne veut pas exprimer ces cinq lettres mais bien le Point. Ceci, d’ailleurs est analogue à ce qu’on rapporte des paroles de Jésus -sur lui la Paix- à propos du Père, du Fils et du Saint-Esprit, car ce qu’il visait avec cette trinité n’est que l’affirmation de l’Unité pure, bien que les chrétiens en déduisent que Dieu est troisième de trois . Mais « Il n’y a pas de divinité, si ce n’est la Divinité Unique ». Ne voulant exprimer que la non-comparabilité du Point, exempte de tout ce qu’on peut trouver dans les lettres, celui qui parle est pourtant obligé de s’exprimer par ces lettres mêmes.

D’autre part, les lettres ne sauraient exprimer que la Quiddité de l’Encre, présente en chacune d’elles : « Dis : C’est Lui qui maintient (actuellement) tout âme en ce qui lui est dû ».

S’Il n’était pas conservateur, actuellement présent en toute chose, l’on ne verrait pas d’être supportant l’édifice de son individualité. Et, en raison de cette Présence, le cycle des mots s’étend sans fin.

« Dis : Si l’Océan était encre pour les paroles de mon Seigneur, l’Océan s’épuiserait avant que ne s’épuisent les paroles de mon Seigneur, et même si nous ajoutions encore une fois autant d’encre »

Et comment pourrait s’épuiser ce qui n’a pas de fin ?

Et enfin, les mots se révèlent dans la série des phrases, « Et le Christ est Sa parole qu’Il projeta sur Marie, et il est esprit de Lui », en d’autres termes : par cette parole, Il se révéla à Marie « Et Il lui montra l’apparence d’un homme harmonieux ». [17] Toute phase est donc dérivée du mot. Le mot est symbole de Sa révélation par Lui-même à Lui-même. La phrase est un symbole de Sa révélation par Sa créature à Sa créature. La phrase est donc dérivée du mot, ainsi que le mot est dérivé des lettres, comme les lettres le sont du Point qui, Lui, est le secret englobant le tout : « Allah est englobant toutes choses »

Donc, si tu sais déduire la lettre du Point, tu ne percevras aucune chose sans trouver Allah auprès d’elle et tu sauras que c’est le Point qui se manifeste par toute forme, tout édifice, toute image et signification. Et quand nous disions que, d’une part, le mot est dérivé des lettres et que, d’autre part, le mot n’est , au fond, rien sinon le Point même, c’est que, dans un cas, nous avons envisagé l’existence conditionnée du mot et, dans l’autre cas, son être principiel. Et de cette apparente contradiction, il a été dit, en vers, que le Point était dans son Non-Etre principiel, où il n’y a ni distinction ni union, ni avant ni après, ni largeur ni longueur, et que toutes les lettres étaient éteintes dans son essence mystérieuse, de même que les Livres étaient éteints dans les lettres, malgré la divergence de leurs contenu.

 Quant à l’extinction des Livres dans les lettres, quiconque a la moindre intuition peut l’assentir, car dans le livre, et sur toutes ses pages, on ne trouve que les 28 lettres qui se révèlent en tous les mots et supportent toutes ses multiples significations, jusqu’au « Qu’Allah hérite de la terre et ce qui est sur elle » et « Vers Allah retournent les commandements », ce qui indique que les lettres retournent à leur centre principiel, où il n’y a rien sinon la quiddité du Point. Enfin, sache que le Point était dans son Non-Etre, dans l’état de l’extinction de lettre dans sa quiddité, et que la langue de chaque lettre demandait ce qui correspond à sa réalité propre, en fait de longueur, hauteur ou autre, et, par conséquent, les motifs du discours s’agitèrent, conformément à ce qu’exigent les qualités du Point, latentes dans sa quiddité ; et ainsi fut déterminé le premier état de révélation.
Ahmed Ben Mustafa Ben Alliwa
Le Prototype Unique

Revue Etudes Traditionnelles N°224-225, Août-Septembre 1938
Remarques préliminaires, traduction et notes de Titus Burckhardt)

reçu de Mounir, dans la nuit du mardi 25 au mercredi 26 Juin 2013


[1]Tadjallî ; ces expressions de réfèrent à la théorie de la révélation ou manifestation successive de l’Essence suprême. Pour comprendre les passages suivants, on doit toujours avoir présent à l’esprit que « révéler » signifie, à la fois, « voiler » et « dévoiler ». En tant que le Principe se manifeste en mode principiel, Il est non-manifesté du point de vue de l’individu, et inversement, en tant qu’il se manifeste par des formes, il est non-manifesté du « point de vue » principiel.

[2] « Zûhûr » signifie « apparition », « manifestation » et « butûn » a le sens d’intériorité, non-manifestation ; al-batn est le ventre.

[3] On appelle « négation » et « affirmation », les deux parties de la shahâdah« Il n’y a pas de divinité et « si ce n’est la Divinité ».

[4] C’est-à-dire qu’il n’est ni manifesté ni non-manifesté, mais Il est Quiddité parfaitement homogène, à la fois quiddité, en tant que contenant et quiddité, en tant que contenu.

[5] Sûratul-Wâqiyah.

[6] Le symbole de la Paternité Divine est exclu de la perspective islamique. 

[7] Suivant la parole bien connue (hadith qudsi) « J’étais un trésor caché désirant être connu, je créai la création ».

[8] La quiddité, étant au-delà de l’essence et de la substance, peut être symbolisée, aussi bien par l’indivisibilité du point que par l’homogénéité d’une substance unique, comme l’encre.

[9] Allusion au verset coranique « Toute chose est périssante, sauf son visage. » Le participe présent « périssante » indique que les choses ne périssent pas seulement après avoir existé mais que périr est, pour ainsi dire, leur substance même.

[10] Ou : dans les idées (platoniciennes), Ayân, pluriel de Ayn.

[11] Wudjûd signifie à la fois « Etre » et « Existence ».

 [12] Harf qui désigne, à la fois, la lettre écrite et la détermination sonore.

[13] Au sujet de « quiddité » et « qualités » (dhât wa çifât), voir ‘L’Homme Universel » dans le n° de juillet l937 des Etudes traditionnelles.

[14] Incomparabilité et comparaison : tanzih et tashbîh correspondant aussi à « abstraction » -ou expression par négation des déterminations- et « symbole » -ou expression par analogie. 

[15] Le texte original cite les quatre premières lettres de l’alphabet arabe :Alif, Bâ, Ta et Tha.

[16] En arabe, le point fait partie des lettres.

[17] L’annonciateur Gabriel. La naissance virginale du Christ fait partie des dogmes islamiques.

alors un brasier fumant et une torche enflammée passèrent... - textes du jour

Mercredi 26 Juin 2013

Mes aimées parties tôt : inscription à la piscine, soldes à Vannes, dessin à Sarzeau, déjeuner « fast-food », danse jazz à Vannes puis fête chez Emma F. où j’irai reprendre notre trésor. Bon téléphone hier soir de Denis M. : pris aujourd’hui (casse-croûte offert par des jeunes aux prêtres du doyenné, et demain aussi). Je m’inscris pour une conférence à Paris ESSEC et Sciences-Po. : le 2 au soir, Emmanuelle MIGNON notamment, et un Bernard SPITZ du cabinet de ROCARD sur les élites françaises dans la mondialisation. Connaître les « bêtes » de visu, davantage que le thème : d’avance, je sais qu’on nous assènera le slogan des pays qui perdent et des exercices mal f… la mondialisatcion est une chance. Sans doute, mais si nous la faisions autres au lieu que tous la subissent selon des mécanismes échappant à tous, d’ailleurs. Mais ce sont deux sortes de « tous ». Dans l’abondance comme dans la difficulté, il y a toujours les profiteurs et les démunis. Ce qui a été donné à TAPIE correspond au double de ce qui va être enlevé aux collectivités territoriales par le prochain budget de l’Etat. – Déchiffrer le temps présent, apparemment très différent de celui de mes vingt-trente ans, mais la différence, je crois, tient à ce que j’étais à peu près dans le coup ou en puissance de l’être jusqu’à mon rappel du Kazakhstan. Signe ? avantage et joie de la vieillesse ? nouvel instrument de vie ? tout me paraît si proche, juste de la veille de ma petite-enfance à ces années-ci et ce qui me paraît loinain, brûmeux, non structuré chronologiquement, magmateux, ce sont précisément ces quelques années de maintenant. Peut-être parce que mes repères ne sont plus ceux de ma seule individualité, mais de notre communauté familiale, le cahin-caha de nos accommodements et ajustements mutuels à trois dans la barque ou la voiture ou la roulotte ou notre simple marche, sac à dos, pour avancer maintenant, construire demain. La prière est ambiante, la vie un appétit ou un haut-le-corps suivant les heures et jours que nous prenons pour un événement ou une fatalité. Le recueil et le ravitaillement se font autrement, nous ne les subissons pas, nous cueillons au passage des sentiments le flux de la prière, de la dépendance confiante, la proposition et l’appel de Dieu. – Marguerite hier soir me demande la différence entre l’ainsi-soit-il et l’amen. Elle et moi ayant chacun l’habitude plus d’un mot que de l’autre. Elle conclut que le sens est le même. Mais je découvre que j’ignore l’origine du mot : amen, puisque le musulman l’emploie, me semble-t-il, autant sinon plus que le chrétien, quant au juif ?

Prier donc… puisque je le reçois, que cela m’est possibe, avancer dans l’au plus profonde. Mon Seigneur Dieu, qu’est-ce que tu vas me donner ? Je suis sans enfant… Tu ne m’as pas donné de descendance et c’est un de mes serviteurs qui sera mon héritier. [1] Ces deux points que, la Mauritanie « faite» pour cet O.N.G. exercice me mettant les structures et dialectiques bien dans la tête, je veux maintenant écrire : notre pays à un tournant de lucidité que je sens mais qui ne se dit pas et d’une reprise sociale et économique dont les dirigeants de tout poil ne sentent pas qu’elle est en train de poindre tant ils sont sans perspective ni mémoire, uniquement en processus de reproduction et de comparaison, rivés au présent et à sa platitude, sa plate immobilité apparente… et l’Eglise ces derniers mois avec un nouveau pape et avec, en France, l’apparition d’une mobilisation chrétienne dans une extrême-droite qui ne s’était plus faite depuis l’O.A.S. sinon Vichy en certains aspects… tout se décante, le chantier redevient donc vaste et libre. Les dialogues d’Abraham et de son Seigneur enseignent tout. Aucun des désirs et des souhaits du patriarche ne sont dédaignés de Dieu, ni même hors sujets. Tout de nous fait partie du projet divin et y concourt ; les bénéfices et produits sont cependant seconds ; la relation, la protection, l’alliance sont le fond : ne crains, Abraham ! Je suis un bouclier pour toi. Tu recevras de cette Alliance un merveilleux salaire. Psychologie : la peur, la couverture, la perspective. Liberté de parole alors. Réponse divine : ce n »est pas lui qui sera ton héritier, mais quelqu’un de ton sang. Le grand angle, la plus grande ambition, celle dont Dieu seul est capable… pour nous. Comparaison aussi avec l’ensemble de la création et de l’œuvre divine. Regarde le ciel et compte les étoiles si tu le peux. Vois quelle descendance tu auras. Cru sur parole par Abraham, Dieu décline alors son identité. Après Abraham, c’est selon celui-ci qu’il se présentera à chacun de ses descendants successifs jusqu’à ce que le Christ accomplissant tout, opère la rupture. Non plus fils d’Abraham, mais Fils de Dieu. Et s’il faut de la généalogie, celle d’un père nourricier.  Dieu se présente en nous, se représente chaque matin, chaque soir, à chaque instant où la prière nous est suggérée, selon ce qu’Il fait en nous. Son identité est donnée par la mémoire et la conscience qu’Il nous donne de Sa présence. C’est moi, Diue, ton Dieu… je suis le Seigneur, qui t’ai fait sortir d’Our en Chaldée pour te mettre en possession de ce pays. A chaque événement, l’homme a droit et devoir de parole, appelé à un nouvel acte de foi, et c’est souvent le questionnement-même de Marie qui constitue cette foi, car la question de manière est déjà l’acte de foi dans la réalité à venir. Comment cela se fera-t-il puisque je garde la virginité ? … Comment vais-je savoir que j’en ai la possession ? Dieu convient de cette communication – mystérieuse – avec son élu. Simplicité des dialogues et grandeur suprême d certains moments de l’homme avec Dieu, les deux dimensions : proximité et incommensurabilité de Dieu danns la vie de chacun et dans celle du vivant et de l’univers. Le minuscule quotidien des miracles (d’autres siècles de la spiritualité « catholique » disaient : faveurs) et la grandeur de la vie, de la lumière… Moïse sur la montagne et les « tables de la Loi »… au coucher du soleil, un sommeil mystérieux s’empara d’Abraham, une sombre et profonde frayeur le saisit.  Nous saisons d’être acteurs, nous avons reçu l’élan, nous avons acquiescé, nous partons. Ce jour-là, le Seigneur conclut une Alliance avec Abraham. L’arbre, l’homme, Dieu même se reconnaissent aux fruits.


[1] - Genèse XV 1 à 18 ; psaume CV ; évangile VII 15 à 20

mardi 25 juin 2013

c'est à toi que je vais le donner- textes du jour

Mardi 25 Juin 2013

Fin d’une journée particulièrement éprouvante et fatiguante nerveusement, mais avec la joie d’en sortir, ayant fait et vécu ce que j’ai pu. Tout cela est minuscule et insignifiant au regarde de ce que vivent tant d’autres, ou même cette mouche agonisant sur le papier collant à la cuisine et que ma chère femme achève car ce doit être atroce de mourir ainsi. Les évocations de pendaison en conclusion de certains des feuilletons d’Agatha CHRISTIE ces temps-ci à la télévision. Solitude de la corde et solitude du regard épouvanté de celle/de celui que l’on pousse ainsi. Sadam HUSSEIN, par exemple, qui certainement ne croyait pas devoir être « exécuté ». j’ai simplement vécu la bêtise astreignante des circonstaances. Voulant bouger la Lancia pour que le camion de Philippe, venant pour la journée, continuer nos aménagements de maison et d’environnement, ne l’emprisonne pas, je ne trouve pas les clés à leur place. Tout dégénère vite car je prête tellement à un portrait usant pour qui vit avec moi : je perds tout, et pour moi-même pas de jour que je n’ai à chercher un objet ou unpapier égarés. Ce atin, alors que je suis à la minute pour ce travail sur ma chère Mauritanie. Près de quatre heures à passer et repasser tous les endroits possibles, et du coup à ranger-arranger, masi dans la fatigue, l’impuissance et une souffrance au second degré pour ma femme gênée et effarée de ces indispositions, et remplacer une clé Neiman, la trouver d’occasion, etc… j’ai renoncé, suis parvenu à travailler au chronomètre jusqu’à dix-sept heures les fichiers-réponses sur le putsch mauritanien. Tellement immergé que je comprends maintenant l’ensemble de la dialectique de cette année putschiste. Des investissements intellectuels et mentaix définitifs : mes recherches et l’établissement d’une chronologie de ce pays à mes vingt-cinq trente ans. Le suivi de notre vie politique au petit point commencé à cette date. Après demain, je me mets à une revue de tout le semestre en politique intérieure, semestre majeur parce qu’il aura été une prise de conscience par tous en France du déglinguement de notre « gouvernance » depuis une vingtaine d’années. Tenu mon horaire aujourd’hui, gros désormais de plusieurs livres qui seront également topiques de thèmes plus universels que la chronique d’un pays : la dictature, la liberté, les manifestations de rue, la manière de gouverner et de décider en France une position diplomatique ou une autre, les cercles internationaux. – Expérience en fin de journée du miracle : des causes naturelles, peut-être et sans doute aussi pour le retrait de la Mer Rouge il y a trois millénaires, mais que cela se produise à propos ! les clés à mes yeux là où j’aurais pu les poser depuis ce matin, comme peut-être l’endroit où agonisa notre chienne l’an dernier, à cinq mètres de la maison dans les fourrés sans que nous ayons l’idée de regarder là ? ou bien le cadavre fut-il rapporté là ? nous ne le saurons jamais. Marguerite continue de pleurer sa chienne, très régulièrement. Car si j’ai la chronique de mes inorganisations pratiques ou de mes délais de consultant ou de correspondant à titre gratuit, j’ai celle de mes aimées, chacune, peines d’amitié de notre fille pleurant hier soir et que je console en lui faisant téléphoner à Eva, ou ma chère femme cherchant… la vie de notre pays… le passage en notre mode d’être de ceux que j’ai aimés et qui ne sont plus parmi nous… des nms, des visages, des suites que j’aurais voulu connaître et aussi que j’aurais vlu qu’ils vivent… les couples alternatifs que j’eussent pu vivre mais dont aucun ne m’aurait amené à ce qu’en profondeur malgré fatigue, vieillissement et mésemploi, je vis et reçois, sans malheureusement correspondre peut-être assez à ce qui est attendu de moi… l’intelligence, le cœur qui bruissent. Tellement possédé par ma lacune ce matin, pas pu prier, lire une ligne que celle-ci : Abraham déplaça son campement et alla s’installer aux chênes de Mambré, près d’Hébron ; et là, il dressa un autel [1]. J’avais copié cela le commentant de al sensation d’abrupt, de folie, de rupture de tout dans laquelle m’avait plongé cette recherche de clés comme si c’était le bilan de ma vie et mon jugement en divorce de notre couple ou de mon éternité ; Et je reçus la grâce d’une extinction subite de mon écran informatique, signe simple d’avoir à déplacer effectivement mon campement. – Correspondance avec ma petite-nièce Clmence à qui je recommande ma tenue d’un journal intime. Quatorze ans maintenant, elle a la correspondance facile, donc… elle avoue n’en avoir pas le courage. Je lui réponds que j’en suis là maintenant, journal très irrégulièrement tenu contrairement à près de cinquante ans prolifiques. Je regrette surtout de n’en avoir pas tenu à son âge : l’époque, mes pensées et pulsions d’amour non dites parce que d’avance je les savais inacceptées, mon rapport avec les miens et avec mes camarades, famille et classe, patrouille scoute, une apogée du relationnement intime, si chaleureux, si naturel, tellement reçu, ni  construit, ni conjecturé ni exploité. Univers complet, protecteur. Je ne me posais aucune question ni de liberté ni de destin… Ce qui est sacré, le donnez pas aux chiens ; vos perles, ne lesjetez pas aux cochons, pour éviter qu’ils les piétinent puis se retournent pour vous déchirer. Paroles mystérieuses au premier degré… de Jésus, lais cette journée m’y introduit… Ce qui fait ma richesse, ce qui fait ma pauvreté, causes analogues en ce que cela m’est donné : biens, circonstances… secondaires quoique usants, gratifiants, déterminant la météorologie intime… la vérité est plus profonde, c’est elle qui me donne la liberfté, les choix…tout ce que vous voudriez que les autres fassent, faites-le pour eux, vous aussi. La suite du texte, exergue de GIDE : entrez par la porte étroite, Mélissa et avec MAUROIS et ses Climats, les plus fortes maximes pour dire l’habitation d’amour en totalité de durée et d’intensité de vie. Elle est grande, la porte, il est large, le chemin qui conduit à la perdition ; et ils sont nombreux, ceux qui s’y engagent. Mais elle est étroite, la porte, il est resserré, le chemin qui conduit à la vie ; et ils sont peu nombeux ceux qui le trouvent. Ce n’est pas une exclusion divine, une spéculation humaine sur la prédestination usa ee jardin. C’est notre recherche, c’est l’axe de notre existence ; Prière toute nue, je veix, je souhaite, je prie que nous tous, en toutes générations et toutes cultures, nous nous pressions sur ce chemin de vie. Qu’une seule créature, qu’une seule personne manque au bonheur éternel et je ne conçois pas – alors – qu’il y ait ce bonheur. Seigneur qui séjournera sous ta tente ? Réponse de l’Ancien Testament : celui qui se conduit parfaitement : alors pas grand monde, sinon personne quoique Jésus nous recommande (autre passage) : soyez parfaits comme votre Père du ciel est parfait. – tandis que notre fille et ma chère femme négocient par internet des achats de barbies et de monsterhighs, que la nuit est venue, et triomphent tant les réductions sont importantes qui rénumèrent leurs victoires à je ne sais quel jeu, qu’elles rivalisent mais parlent le même langage, je clos ma journée, cette journée. J’aurais pu être tellement autre de parcours profssionnel et sans doute amoureux. J’aime ma jachère et mon mésemploi puisque je suis là, posé où je suis. – Expérience aussi d’un accompagnement de sympathie dans la tension et le labeur de cette journée. Puis la gratification d’un instant de beauté féminine quand  au Carrefour d’Ambon-Muzillac je vais prendre les mobiliers de charpente nue pour notre jardin et que la caissière est ce qu’elle est, la beaité du diable, à ne pas détailler, encore moins consommer mais à recevoir en paysage. Loth regarda, et il vit que toute la région du Jourdain était bien irriguée. La guerre des Sept jours, à cette époque, évitée de justesse. Ces accompagnements, ce compliment… nos traces mutuellement déposées en d’autres et en nous. Loth et Sodome, ce qu’on en interprète aujourd’hui. Et aussi le débat qui se poursuit.  Tranquillité et souveraineté d’Abraham, au moins dans cet épisode car dans d’autres il a peur ou il est perplexe. Lié à Dieu, il maîtrise, relationné aux hommes et femmes, il est vulnérable. Il va recevoir la combinaison gagnante parce qu’il est homme de fo, c’est-à-dire d’espérance puisque tout est au futur de ce à quoi il rient, de ce qu’il demande et qu’il n’a pas encore.


[1] - Genèse XIII 2 à 18 passim ; psaume XV ; évangile selon saint Matthieu VII 6 à 14 passim

lundi 24 juin 2013

la main du Seigneur était avec lui - textes du jour

Lundi 24 Juin 2013


Hier
10 heures 06 + J’ai conscience de naître, je comprends que depuis des années je suis en formation, j’ai été formé. Ce ne peut être que par quelqu’un. Ce n’est ni par moi-même ni par les circonstances, également décourageants. Je mets donc une majuscule pour ce Quelqu’un, si mystérieux et pourtant que je connais de ma première naissance, celle-ci en deux temps, ex utero : le sourire de ma mère, la chaleur de mon père, et mon baptême.

14 heures 17 + Messe… un chanoine venu concélébrer, l’attaque de son homélie me semble continuer ma lecture de ce matin. Mon cher Daniel G., co-prix d’excellence naguère avec une supériorité : les mathématiques, que je n’eus jamais, me lit avec acuité et me reprend au besoin [1]. Ici, il s’agit de préciser. Mais il y a quelques jours, c’était l’énoncé très juste d’un positionnement en Eglise que je ressens presque de la même manière [2]toute la question des contenus de notre foi, relativement à nos mêmes commencements de collège et de famille. Je me trouve, en ce moment, à suivre ainsi trois dialogues religieux, lui : passim, mon jeune ami par courriels, cadet d’un de mes plus illustres amis mauritaniens, et enfin même si c’est apparemment tout le contraire du religieux : ces réseaux « sociaux » pour une résistance à la violence, à la répression, et aux intégrismes de toutes sortes tout en risquant d’en avoir les mêmes simplismes et automatismes.
Idée de faire de cette suggestion de discours-retournement, destinée originellement au seul FH, mais en conclusion de mon esérance d’une relation de travail, certes une circulaire à beaucoup, dont les députés et mes contacts, surtout une tentative de plaquette à la HESSEL, servant enfin d’introduction à ma « candidature »-appel-témoignage : mise en circulation des évidences pour notre salut.

16 heures 32 + Six-sept heures pour faire ce que je pensais faire en huit-quinze jours : cette enquête IRG…

17 heures 36 + Je suis rétrospectivement émerveillé… et admiratif du travail que j’ai effectué sur le putsch, à mesure des éphémérides et de mes démarches : la somme de documents….

  
Ce matin

06 heures 36 + La semaine des coups de collier et du rappropriement de nos lieux, après le fauchage il y a une semaine. Nous avons tous trois bien dormi. Routine ce matin des chiens, des oiseaux. Docilité pour les colliers électriques, tendresse de ces présences et salutations comme leur premier devoir.
Prier… après ces minutes de préparation des structures de l’envoi du matin, plus que ces lignes à venir que vont me suggérer les textes de notre messe du jour : aujourd’hui la silhouette parfaite du Précurseur, de ces personnages surexcitant leurs contemporains parce qu’il leur reste toujours du mystère, et jusqu’aux romanciers contemporains, ceux qu’on veut comme fondateurs par opposition à d’autres, comme si chacun en spirituel et dans nos forms terrestres ne pouvait trouver et tenir que son rôle – heureux, pourvu que Dieu l’accompagne et le regarde dans son rôle, c’est-à-dire venir à Lui, tout en amenant d’autres et en étant amené par d’autres. Ainsi sout-il… introibo ad altare Dei, ad Deum qui laetificat juventutem meam. … Les nappes d’autel disposées. Messe à l’exemple donc d’un de nos géants : précurseur et prédécesseur. C’est un homme selon mon cœur, il accomplira mes volontés. [3] Prédestination ? Liberté ? C’est toi qui as créé mes reins, qui m’as tissé dans le sein de ma mère. Je reconnais devant toi le prodige, l’être étonnant que je suis. Ce qui importe et réjouis, c’est la main divine nous portant. Notre bonheur est de le reconnaître et d’en recevoir constamment l’assurance. De le professer. Celui auquel vous pensez, ce n’est pas moi. Mais le voici qui vient après moi, et je ne suis pas digne de lui défaire ses sandales. Renvoyer l’autre, nos proches et nos aimés à ce secret qui nous anime, nous fait vivre, en quoi nous sommes tous précurseurs de Dieu les uns pour les autres, en être dignes. Ceux qui s’écartent, ceux qui ne viennent pas, parce qu’ils ne rencontrent aucun précurseur, ne sont rencontrés par aucun, sont même scandalisés par le contraire du prophétisme. Jean, trop humble et modeste pour dire ce qu’il a vécu : j’étais encore dans les entrailles de ma mère quand il a prononcé mon nom. Il a fait de ma bouche une épée tranchante, il m’a protégé par l’ombre de sa main, il a fait de moi sa flèche préférée, il m’a serré dans son carquois. Il m’a dit : «  Tu es mon serviteur, Israël, en toi je me glorifierai ». C’est en venant en nous que Dieu accomplit le vœu qu’Il nous inspire dans le Pater : que votre nom slit sanctifié, que votre règne arrive. Il règne par nous, par notre liberté de L’accueillir ou pas, de Le contempler ou pas. Oui, j’ai du prix aux yeux du Seigneur, c’est mon Dieu qui est ma force…. Je vais faire de toi la lumièr des nations, pour que mon salut parvienne jusqu’aux extrêmités de la terre. Toute vocation, mission-même du Christ, précurseur par excellence et annonciatur du Riyaume, puisqu’Il est le Royaume Lui-même, et Dieu-même, Fils de Dieu fait homme. Personne dans ta famille ne porte ce nom-là ! … Que sera donc cet enfant ? Rien que par l’énoncé de son nom, délivrant son père de l’aphasie et du mutisme, le Baptiste annonce : l’interrogation est universelle. En effet, la main du Seigneur était avec lui.


[1] - ----- Original Message -----
From: Daniel
Sent: Sunday, June 23, 2013 10:54 AM
Subject: RE: qu'il me suive - textes du jour

Tu écris : l'incarnation. Dieu à notre place.
Bizarre représentation de l'incarnation. C'est toujours cette vieille idée de substitution pour le sacrifice, qui fait de Dieu un pervers voulant absolument une victime pour racheter les erreurs de sa « création ». (Si l'on admettait qu'un dieu quelconque ait créé le monde) Ce qui est passionnant dans l'incarnation, c'est cette idée que c'est l'humanité qui est divine, que c'est notre commune humanité qui donne du sens à nos vies, et que c'est pour elle, très concrète et visible autour de nous et plus loin, beaucoup plus loin que nous vivons. C'est pour cela que Noël et l'incarnation me paraissent beaucoup plus importants que la résurrection, du moins ce qu'on en a fait c'est-à-dire un phénomène magique et totalement invraisemblable, et en fait sans grand intérêt puisqu'il s'agit simplement de rejoindre l'Olympe après un passage sur terre.
La religion chrétienne est peut-être un peu juive (pas trop j'espère, car le Dieu des juifs est fortement antipathique dans nombre de textes et d'épisodes de la saga coloniale d'Israël) mais aussi très romaine et dans les représentations dont nous avons hérité, Dieu n'est pas loin de Zeus, Marie de Diane et de Junon (dont elle a d'ailleurs hérité les temples à Rome) et le pape succède au pontife. Les dogmes sont des créations mythologiques (l'Immaculée Conception), politiques (l'Assomption) ou pédagogiques, mais toujours datés, comme le credo, machine de guerre contre les innombrables hérésies, où l'on cherche vainement un souffle d'amour et de relations, mais où l'on trouve des affirmations invérifiables et sans intérêt (virginité de Marie, assis à la droite de Dieu, juger les vivants et les morts,…)
Un bouquin intéressant de Roger Lenaers, jésuite belge, tente de remettre les choses en place.
Amicalement
Daniel (depuis le Maroc, d'où cette adresse courriel un peu bizarre)

----- Original Message -----
To: Daniel
Sent: Sunday, June 23, 2013 1:14 PM
Subject: Re: qu'il me suive - textes du jour

Tu m'as mal compris. Je n'ai pas du tout pensé au sacrifice et je suis à l'opposé d'une conception et de pratiques "échangistes" avec Dieu. Je dis, ou j'ai voulu dire : Dieu dans notre preau, notre conditon, etc... l'éprouvant... vivant sa propre création...

Donne-moi les références de ton Jésuite. S'il te plaît. Ton incroyance, parti des mêmes sources que moi, m'intéresse beaucoup car elle n'est pas de distraction, de laisser-aller ni - apparemment - d'une épreuve... elle est intelligente.

Fraternellement.

[2] -  ----- Original Message -----
From : Daniel
Sent: Monday, June 03, 2013 2:50 PM
Subject: RE: une abondante moisson - textes du jour

Bonjour Bertrand,

L'affaire du père Vesin est un bon symptôme du décalage entre l'église et la réalité de notre capacité à penser par nous-mêmes. Ce que l'église n'arrive pas à comprendre, ou du moins les clercs complètement « formatés », c'est que bon nombre de personnes sont passionnés par la personne du Christ, les révolutions qu'il a apportées dans le monde méditerranéen de son époque, et que, pour cela, il constitue la pierre d'angle et de référence de nos vies. Mais nous savons bien que les dogmes sont des constructions historiques, souvent héritées des mythologies antiques, ou construite par les clercs pour justifier des positions ou du pouvoir (Immaculée Conception en 1854). Le jour où l'institution sera capable de revenir à ce qui est essentiel du message de ce personnage dont on sait au fond peu de choses, le Christ, peut-être retrouvera-t-elle de la vigueur et du sens. En particulier, la notion de « salut », manipulée par toutes les religions pour obtenir l'obéissance des fidèles, devrait être complètement remise en cause et réinterprétée - en particulier dans sa dimension temporelle : nul ne sait s'il existe quelque chose après la mort, et nul ne le saura jamais.
Alors, je me sens de tout cœur avec le père Vesin. Un de mes cousins très proches était personnage influent d'une loge quelconque, et c'était un modèle d'engagement, de disponibilité sociale, d'intelligence de l'humanité. Alors les dogmes ! Qui d'ailleurs croit vraiment à tous les dogmes ? Qui ne s'étranglerait pas s'il pensait vraiment et s'il croyait vraiment à ce que les gens ânonnent dans le credo dominical ? (Marie toujours vierge, Dieu tout puissant, assis à la droite du Père, juger les vivants et des morts,…)
Bonne journée et bon courage pour ton journal : il semble que l'ouest de la France fasse éclore des Chateaubriand
Amicalement
Daniel
nota : les récentes pantalonnades de l'église sur le mariage pour tous montrent qu'il n'y a aucune chance pour que l'on revienne à la raison, et que l'on accepte de construire quelque chose sur le personnage du Christ, plutôt que sur des représentations fantasmées de Dieu. Mais le besoin identitaire remplaçant progressivement l'exigence de relation à l'autre, de plus en plus, comme dans ma paroisse, les catholiques survivants se réfugieront dans le dogme, la liturgie, le communautarisme de milieu social homogène, les apparences et la piété. Il est loin le temps des Helder Camara. As-tu noté le nombre de personnes à particules (tu n'es pas visé !) qui sont actives dans le mouvement contre le mariage pour tous ?

----- Original Message -----
To: Daniel
Sent: Monday, June 03, 2013 3:05 PM
Subject: Re: une abondante moisson - textes du jour

Tu es très dense, tu l'étais déjà à nos huit-dix ans. Je me souviens toujours de toi, choisissant pour Van Der Meulen, comme sujet de mime : penser.

Je reviens vers toi ce soir.

Joie que nous soyons si fraternels.

[3] - Isaïe XLIX 1 à 6 ; psaume CXXXIX ; Actes des Apôtres XIII 22 à 26 ; évangile selon saint Luc O 57 à 80 passim