jeudi 22 septembre 2016

saints Maurice et ses compagnons de la Légion thébaine : martyrs † 286



Le 22 septembre 286 vit un spectacle à la fois sublime et épouvantable : une légion romaine entière, général en tête, immolée par un barbare empereur pour n'avoir pas voulu renoncer à Jésus-Christ. Cette légion était la légion thébaine ; ce général, saint Maurice, et ce tyran, Maximien. La légion thébaine portait ce nom parce qu'elle avait été recrutée en Thébaïde. Elle fut du nombre de celles que l'empereur emmena combattre la Gaule en révolte. Après le passage des Alpes, un sacrifice solennel fut ordonné. La légion chrétienne, ne voulant pas y prendre part, et apprenant qu'elle allait être employée pour persécuter des frères chrétiens, se retira près du lieu appelé aujourd'hui Saint-Maurice-d'Agaune (Suisse). L'empereur les enjoignit de se réunir à l'armée pour la fête. Mais Maurice et ses compagnons, se rappelant qu'il vaut mieux obéir à Dieu qu'aux hommes, se virent dans la triste nécessité de désobéir
Cette désobéissance, n'était pas, pour ces braves soldats, vainqueurs sur vingt champs de bataille, un acte de félonie, mais un acte d'héroïque loyauté. Aussitôt le prince barbare donna l'ordre de décimer la légion. À voir ce bataillon de six mille hommes rangés en ordre de combat, ayant à sa tête Maurice, à cheval, avec ses brillants officiers, Exupère, Maurice et Candide, il semble qu'on eût pu craindre une résistance par la force ; mais non, les disciples de Jésus-Christ ne cherchaient et n'attendaient qu'une victoire pacifique, la victoire sur le monde, et la conquête du ciel par le martyre. Les noms des soldats sont jetés dans les casques des centurions ; six cents sur six mille vont périr; les victimes désignées embrassent leurs camarades, qui les encouragent ; bientôt le sacrifice est consommé, et la plaine ruisselle du sang des martyrs.
Les survivants persistent à se déclarer chrétiens, et la boucherie recommence ; six cents nouveaux élus rougissent de leur sang les rives du Rhône. Les autres sauront mourir jusqu'au dernier ; mais ils envoient au tyran un message avec une lettre admirable : « Empereur, nous sommes vos soldats ; nous sommes prêts à combattre les ennemis de l'empire ; mais nous sommes aussi chrétiens, et nous devons fidélité au vrai Dieu. Nous ne sommes pas des révoltés, nous aimons mieux être des victimes que des bourreaux : mieux vaut pour nous mourir innocents que de vivre coupables. » Maximien, désespérant d'ébranler leur constance, les fit massacrer tous en masse.
Une basilique fut élevée par saint Théodore dès le IVe siècle, puis une abbaye y fut créée. Le culte de saint Maurice se répandit en Suisse, en Savoie et dans les régions voisines. Dès l'origine de leur dynastie, les comtes et les ducs de Savoie le déclarèrent protecteur de leurs États.

Source principale : vatican.va (« Rév. x gpm »).



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wikipédia – à jour au 9 septembre 2016

Massacre de la légion thébaine

vue de l'église Saint-Paulin de Trèves
La basilique Saint-Paulin de Trèves rappelle une tradition concernant la légion thébaine.

fresques au plafond de l'église Saint-Paulin de Trèves, Allemagne
Fresques baroques au plafond de l'église Saint-Paulin de Trèves.

Le massacre de la légion thébaine (ou thébéenne) aurait eu lieu sous Dioclétien entre 285 et 306 à Agaune (aujourd'hui Saint-Maurice) en Valais.

Sommaire

Tradition

Cité par deux sources, une passion anonyme ainsi qu'une passion de Eucher de Lyon1, l'historicité de cet épisode est controversée à cause de plusieurs invraisemblances historiques des textes, par exemple l'inexistence de cette légion dans la liste des légions romaines de l'époque2.
Selon le texte de la passion d'Eucher, de passage à Agaune, Maurice d'Agaune, commandant de cette légion3, et d'autres officiers refusèrent de sacrifier au culte de l'empereur. Il fut mis à mort, ainsi que ses compagnons.
Selon le texte de la passion anonyme, le co-empereur Maximien Hercule fit appel en 286 à la légion thébaine pour persécuter les chrétiens du Valais. La plupart des légionnaires étant chrétiens coptes, ils refusèrent d'exécuter les ordres impériaux, sur quoi, ils furent massacrés jusqu'au dernier.
Un siècle plus tard, la basilique d'Agaune fut construite sur le lieu présumé du massacre. Les restes du martyr auraient été exhumés par Théodore, premier évêque nommément connu d'Octodure (aujourd'hui Martigny), fondateur du sanctuaire d'Agaune, qui prit le nom de Saint-Maurice. Ce sanctuaire devint l'abbaye territoriale de Saint-Maurice d'Agaune en 515, sous le règne du roi burgonde Sigismond. Le premier roi de Bourgogne transjurane, le comte d'Auxerre Rodolphe Ier, y fut couronné en 888.
Il est difficile de savoir si un événement historique est à la base de cette légende. Le règne de Dioclétien est une période fréquemment attribuée aux martyrs légendaires, et n'est donc pas une date fiable. Certains chercheurs ont émis l'hypothèse d'un rapport entre elle et la bataille qui semble s'être déroulée vers 275-277 où les Alamans, après avoir dévasté le plateau suisse, semblent avoir été arrêtés à la cluse de Saint-Maurice, défilé facilement défendable. Une inscription latine parlant de Junius Marinus, mort en combattant l'ennemi, a été retrouvée à Saint-Maurice4.

Variante

Selon une légende locale de Trèves, en Allemagne, la légion aurait, en fait, été massacrée au nord de la ville de l'époque. De très nombreux crânes, attribués aux martyrs, ont en effet été découverts dans le sous-sol de la basilique Saint-Paulin de Trèves. Des fresques baroques, au plafond de cet édifice, relatent l'épisode légendaire du massacre à Trêves de la légion thébaine. Mais il a été établi qu'initialement, l'église avait été édifiée sur l'emplacement d'un cimetière romain, d'où la présence de nombreux ossements.[réf. nécessaire]
Victor de Marseille, officier dans la légion thébaine, qui avait échappé au massacre d'Agaune et s'était réfugié à Marseille, y aurait subi le martyre — écrasé sous la meule d'un boulanger — le 21 juillet 303 (ou 304 selon d'autres sources) pour avoir refusé d'abjurer sa foi chrétienne.
Cet épisode, bien que légendaire, a servi aux prélats dirigeant l'abbaye pour affirmer la primauté du pouvoir spirituel sur le pouvoir temporel, leur permettant ainsi de se soustraire quelque peu à l'influence des seigneurs laïques du royaume de Bourgogne puis de la maison de Savoie qui voulaient avoir la mainmise sur le monastère5.

Sources et références

  1. Eric Chevalley, mémoire de licence de la faculté des Lettres de l'Université de Lausanne, septembre 1988, La Passion anonyme de saint Maurice d'Agaune, Edition critique [archive]
  2. Otto Wermelinger, Saint Maurice et la légion thébaine, Academic Press Fribourg, 2005, p. 29.
  3. Il est impossible de connaître de façon exacte le nombre de soldats qui composait cette légion. À l'époque républicaine romaine, les légions comportaient 6 600 soldats, mais à l'époque tardive, le nombre de soldats par légion était moins grand.
  4. Iuni Marini / v(iri) e(gregii) ex ducena/rio hic ab / hostibus pu/[gnans occiso], CIL XII, 149 [archive].
  5. Renée-Paule Guillot, Histoire secrète de Genève, L'Age d'homme, 1982, p. 54.

Bibliographie

  • Louis Dupraz, Les Passions de S. Maurice d'Agaune : essai sur l'historicité de la tradition et contribution à l'étude de l'armée pré-dioclétienne (260-286) et des canonisations tardives de la fin du 4e siècle (« Studia Friburgensia », 27), Fribourg, Éditions universitaires, 1961.
  • Otto Wermelinger, Saint Maurice et la légion thébaine, Academic Press Fribourg, 2005
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wikipédia – à jour au 14 août 2016

Maurice d'Agaune



Saint Érasme et saint Maurice (à droite en armure), huile sur bois de Matthias Grünewald, c 1520-1524.
Maurice d'Agaune ou saint Maurice et ses compagnons coptes venus de Thèbes (soldats thébains), martyrs du Valais, seraient morts pour leur foi vers la fin du IIIe siècle. Saint Maurice est fêté le 22 septembre1 ou parfois le 27 décembre par confusion avec Maurice d'Apamée.
Selon une tradition légendaire, après la mort de Longin, la Sainte Lance aurait été transférée en Égypte, atteignant avant l'an 286 Thèbes, où saint Maurice l'aurait redécouverte. À la disparition de Maurice, la relique serait tombée dans les mains des empereurs romains païens qui ne lui accordent aucune attention jusqu'à ce que l'empereur Constantin converti au christianisme marque l'étendue de sa nouvelle Rome, Constantinople, en traçant ses limites avec la pointe de la lance. La lance devient ainsi un symbole de pouvoir dans le Saint Empire2.
Les soldats de la légion thébaine auraient reçu l’ordre de tuer3 tous les habitants près d'Octodure (Martigny) au nord des Alpes, qui avaient été convertis au christianisme par saint Materne. Le refus de saint Maurice et celui de sa légion d'obéir à cet ordre aurait été la cause d'un célèbre martyre, le massacre de la légion thébaine.
Les modèles chrétiens de Zabulon et Nephtali existent encore près de Sion en Suisse.[incompréhensible]
Saint Sigismond, Burgonde, est le premier roi-saint chrétien au nord des Alpes. Il fonde un monastère qu'il dote puis, le 22 septembre 515, y inaugure la louange perpétuelle de saint Maurice. Dans les siècles qui suivirent la noblesse du royaume de Bourgogne (actuellement : Suisse Romande, Franche-Comté, Lyonnais, Savoie, Dauphiné, Provence) mais aussi du Saint Empire (depuis Henri IV) vouèrent un véritable culte à saint Maurice3.

Sommaire

Le récit d'Eucher


Le martyre de saint Maurice, tableau maniériste représentant le saint barbu4 Le Greco, 1580.
« Il y avait à cette époque une légion de soldats, de 6 500 hommes, qu'on appelait les Thébains. Ces guerriers, valeureux au combat, mais plus valeureux encore dans leur foi, étaient arrivés des provinces orientales pour venir en aide à Maximien. Comme bien d'autres soldats, ils reçurent l'ordre d'arrêter des chrétiens. Ils furent toutefois les seuls qui osèrent refuser d'obéir. Lorsque cela fut rapporté à Maximien, qui se trouvait alors dans la région d'Octodurum (Martigny aujourd'hui), il entra dans une terrible colère. Il donna l'ordre de passer au fil de l'épée un homme sur dix de la légion, afin d'inculquer aux autres le respect de ses ordres.
Les survivants, contraints de poursuivre la persécution des chrétiens, persistèrent dans leur refus. Maximien entra dans une colère plus grande encore et fit à nouveau exécuter un homme sur dix. Ceux qui restaient devaient encore accomplir l'odieux travail de persécution. Mais les soldats s'encouragèrent mutuellement à demeurer inflexibles. Celui qui incitait le plus à rester fidèle à sa foi, c'était saint Maurice qui, d'après la tradition, commandait la légion. Secondé par deux officiers, Exupère et Candide, il encourageait chacun de ses exhortations. Maximien comprit que leur cœur resterait fermement attaché à la foi du Christ, il abandonna tout espoir de les faire changer d'avis. Il donna alors l'ordre de les exécuter tous. Ainsi furent-ils tous ensemble passés au fil de l'épée. Ils déposèrent les armes sans discussion ni résistance, se livrèrent aux persécuteurs et tendirent le cou aux bourreaux. »

Iconographie


Saint Maurice (détail) par Matthias Grünewald
Saint Maurice représenté en soldat romain (casque, cotte de mailles, écu crucifère), décor en argent naturel et dorure sur un côté de la châsse des enfants de saint Sigismond, trésor de l'abbaye d'Agaune6.
Saint Maurice comme soldat égyptien, cathédrale de Magdebourg (Dom St. Mauritius), ca. 1250
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Patronage

Saint Maurice est le saint patron du duché de Savoie7, du Saint Empire romain germanique3, des chasseurs alpins, des gardes suisses, des teinturiers et des malades de la goutte8, ainsi que de nombreuses unités de l’armée française : il est ainsi le saint patron de l'infanterie et de la guilde des Têtes noires.
Devenu depuis le XIe siècle un saint pas seulement militaire mais essentiellement impérial et germanique, pas moins de 700 églises lui sont dédiées9, telle à Angers, la cathédrale du diocèse.

Notes et références

  1. Date de l'inauguration, le 22 septembre 1515, de l'abbaye territoriale de Saint-Maurice d'Agaune.
  2. (en) Jerry E. Smith, George Piccard, Secrets of the Holy Lance, Adventures Unlimited Press, 2005, p. 105
  3. a, b et c http://www.digi-archives.org/pages/besancon/besancon2009.html [archive]
  4. Au premier plan, un tronc d'arbre coupé symbolise leur future mort. À côté rampe un serpent près d'une roche grise sur laquelle se détache un papier blanc avec le nom de l'artiste inscrit en grec dessus. Maurice vêtu de bleu et de pourpre, entouré de ses compagnons et de son page lui tenant son casque, attend le martyr avec résignation. En arrière-plan, les soldats de la légion thébaine qui serpentent en procession. El Greco ne peint pas la scène en Suisse, mais dans la province de Tolède avec ses « cigarrales » (grandes maisons de campagnes sur les collines, entourées d'arbres fruitiers).
  5. Louis Réau, Iconographie de l'art chrétien, Presses universitaires de France, 1958, p. 937
  6. Edouard Aubert, Trésor de l'abbaye de Saint-Maurice d'Agaune décrit et dessiné, A. Morel, 1872, p. 161
  7. http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/numi_0484-8942_1965_num_6_7_937 [archive]
  8. Le Petit livre des saints - Rosa Giorgi - Larousse - 2006 - (ISBN 2-03-582665-9)
  9. (de) G. Suckale Redlefsen, Mauritius : der heilige mohr, Menil Foundation, 1987, p. 35

Voir aussi

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Bibliographie

  • Jean Prieur et Hyacinthe Vulliez, Saints et saintes de Savoie, La Fontaine de Siloé, 1999, 191 p. (ISBN 978-2-8420-6465-5).
  • Louis Dupraz, Les Passions de S. Maurice d'Agaune : essai sur l'historicité de la tradition et contribution à l'étude de l'armée pré-dioclétienne (260-286) et des canonisations tardives de la fin du 4e siècle (« Studia Friburgensia », 27), Fribourg, Éditions universitaires, 1961.
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