mercredi 21 septembre 2016

allez apprendre ce que signifie : ‘Je veux la miséricorde, non le sacrifice’ - textes du jour

Mercredi 21 Septembre 2016

La toile de fond. La politique, au moins en France, comme (selon ce que j’entends) l’Eglise, assène des réponses selon elles, mais n’écoutent pas les questions, n’imaginent pas le vécu des gens, surtout quand ils sont de bonne volonté, ont conscience du civisme, du spirituel. Je crois cet autisme des institutions (et l’Eglise en est, aussi, une même si elle est surnaturelle par tant de ses aspects disant sa fondation divine) caractéristique de notre époque. Avant-hier, l’hommage aux victimes des terroristes, les candidats de la  droite tous présents, la complicité nécessaire et visible de AJ et de FILLON, le visage non préparé pour la TV de NS de profil, gris brun, des tics. Hier, aux Nations Unies, l’homme de l’année, grâce aux terroristes, prix remis par KISSINGER qui se porte encore assez bien : HOLLANDE. Pas compris, s’il s’agit d’une officialité internationale ou du Congrès mondial juif. Mais l’angle d’attaque de sa candidature par FH, après avoir l’inversion des courbes du chômage (longue séquence), puis la défense de la démocratie (quelques mois) est maintenant le terrorisme (pour combien de temps, mais la « recharge » est permanente puisqu’il y a maintenant les fantaisistes et les fausses alertes. Les réponses à côté des nécessités et des questions, les élections par défaut. La caricature française en est une version, les Etats-Unis nous en offrent une autre : terrible car le monde actuel ne tourne pas autour de la France, même si l’absence mentale de notre pays en Europe et donc dans le monde a des conséquences : l’atonie de l’entreprise européenne, atonie et agonie, tandis que l’Amérique reste le pivot, qu’on le veuille ou pas, que ce soit souhaitable ou pas.
Les rencontres, la journée francilienne, le train, le métro. Quatre rencontres, reprendre la chronique sur mes blogs : vies d’autres. Passionnantes, valant le voyage. Nos soucis : le collège de notre fille, la qualité qui ne semble plus celle de l’an dernier pour ce qui est des enseignants et les nouveaux programmes qui ne divisent plus en étapes annuelles les savoirs et exercices, mais les proposent en une période de trois ans. De moins en moins de repères pour les enfants, des répétitions et des révisions à n’en plus finir, le sens d’une course, de ses prises et d’haleines, des étapes, correspondant aussi à la physiologie de l’enfant et aux saisons de l’année, disparaissent. Et puis ma chère femme et moi : à temps plein, Edith en enseignement de lycée et en soutiens scolaires par correspondance, clarté de ses exposés et exercices en économie et gestion. J’admire… Quant à moi, c’est le rythme quotidien du réveil en désespoir, puis de ce moment-ci de bilan et de prière me remettant d’aplomb, et ensuite jour par jour la marche entravée, les retards, et pourtant… la nécessité d’aboutir, en tout cas je travaille et espère en ce sens.
Prier… les saints du jour, un géant moins typé que d’autres, apparemment, Matthieu, le receveur des finances, et ces évêques des premiers temps choisis d’acclamations par la chrétienté locale. Qu’on en est loin aujourd’hui, mais comment faire puisqu’il n’y a plus de chrétienté et que les paroisses se recroquevillent. De même que les « grands groupes » en économie préfèrent l’absorption-fusion des concurrents, plutôt que l’invention de nouveaux produits ou de nouvelles manières de produire et plutôt surtout qu’une prospection ardente, intense, continue des marchés, de même les chrétiens en France, quand ils s’appréhendent non en initiatives caritatives ou en communautés spirituelles laïques, mais seulement en territoire et en habitat, sont peu contagieux et communicatifs. Alors que l’avenir en tout domaine est bien la mise en commun de nos imaginations, de nos rencontres, de nos souhaits, mise en commun à l’échelle de l’humanité et sans clivage de races, de religions, etc… c’est assez ce que j’ai vécu hier.
Jésus n’est pas à la recherche d’apôtres ni même d’âmes à sauver ou convertir. Il passe, il accueille, il voit, il regarde. Il vit en passant, un homme, du nom de Matthieu, assis à son bureau de collecteur d’impôts. Il lui dit : « Suis-moi ». L‘homme se leva et le suivit. C’est la vocation au sens le plus propre et précis. Pas les interrogations de mon adolescence, pas non plus au sens physique immédiat, la file indienne derrière Jésus, puisque c’est aussitôt chez Matthieu, le banquet d’action de grâce, c’est bien le spirituel, c’est bien une vie qui change de sens, de façon inouïe. L’homme devait être à son aise dans son métier, gagner convenablement sa vie, il a de quoi faire festoyer du monde. Il rend grâce. La sobriété de Matthieu est si parlante, pas de portrait psychologique, pas de description des circonstances, Le Christ maître de tout mouvement, maître de nos vies [1] : je vous exhorte à vous conduire d’une manière digne de votre vocation : ayez beaucoup d’humilité, de douceur et de patience… Paul à ses ouailles d’Ephèse. Comme votre vocation vous a tous appelés à une seule espérance, de même il y a un seul Corps et un seul Esprit. La grâce la plus immédiate et universelle de notre foi au Christ, selon la rencontre qu’Il fait de nous et suscite de nous vers Lui, est bien cette communauté intense de destin en tous domaines de l’ensemble des vivants (et des morts, qui ne sont qu’en transition entre la vie terrestre et la vie éternelle), communauté qui est d’espérance. Nous n’avons pas réponse à tout, mais nous avons espérance pour tout. Et en nous, notre foi fonde l’espérance et donne raison à celle-ci. Et s’il nous en manque : allez apprendre ce que signifie : Je veux la miséricorde, non le sacrifice. Pas la rivalité ou l’inanité des rites, mais la vérité féconde, luxuriante de l’empathie. Ce que j’ai vécu hier, tout particulièrement. Deo gratias.


[1] - Paul aux Ephésiens IV 1 à 13 ; psaume XIX ; évangile selon saint Matthieu IX 9 à 13

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