jeudi 22 septembre 2016

les événements futurs ne laisseront pas de souvenirs après eux - textes du jour

Jeudi 22 Septembre 2016

08 heures 59 + Journée d’hier… contact pris avec Eve T. Une de mes quatre rencontres de la journée de mardi : TVG, métro, retour et salle d'attente de mon cher JPD. Donner seulement mes coordonnées internet n’est pas la bonne façon, pour des raisons que je ne sais pas, cette liberté de reprendre langue après la conversation de train ne rencontre qu’une timidité ou bien la simple perte de mon papillon. Je regrette certaines relations ainsi avortées. Et à cette jeune femme fonctionnaire municipales à Clamart, j’aurai dû demander ses coordonnées tant elle était ouverte et en même temps, je le crois, typique de cette assimilation réussie, de ce retour cependant à la civilisation arabo-musulmane et à une langue qu’elle apprend et ne savait plus de naissance : son père arrivé d’Algérie à 12 ans et aujourd’hui âgé de 87 ans… je n’ai pas eu le réflexe alors qu’elle avait été heureuse de notre conversation et de notre ouverture mutuelle. – A l’UCK, trois quarts d’heure hier, tenu le journal de notre fille. Tant à noter, mais aussi sa vaillance, son courage, sa revendication d’autonomie, son organisation, ses propres notes, elle m’émerveille m^me si elle est souvent agacée et donc vive vis-à-vis de moi – Passionnant échange en fin d’après-midi, malheureusement à six seulement, MLP compris, sur la parabole du riche et de Lazare : l’évangile de dimanche prochain. Lecture de lit hier soir : commentaires des Pères et de quelques-uns de leurs épigones à la production desquels je suis « abonné » par internet.
Dieu nous connaît, pas seulement en tant que Dieu notre Créateur, mais surtout en tant que Dieu fait homme, ayant vécu parmi nous, ayant vécu notre condition humaine et ses limites, les joies et enthousiasmes, les rencontres, la peur, l’angoisse, la souffrance et la mort. Il sait donc nous prendre comme nous pouvons être pris, très intimement et efficacement. Ce m’est encore manifesté ce matin. Eveil dans la dépression, le défi de mon livre, la question de mort, pas tant ce qu’il arrive ensuite, pas tant le salut, car du salut et pour tous, je suis sûr, mais n’avoir pas fait tout ce qu’il y avait, tout ce que j’ai à faire, très physiquement ou cette écriture d’un livre et des suivants que je dois vraiment à des lecteurs et des destinataires sans doute inconnus mais qui me sont intensément présents. Hier soir, trop fatigué pour écrire après le dîner ces rencontres de la veille, vies d’autres. Et ce matin  le gong du temps, la limite de forces de plus en plus limitées, et pour l’ordalie le calendrier… puis, cette communication de Françoise D. d’une analyse sur la recrudescence, malgré la pause officiellement publiée ces dernières semaines, de la négociation transatlantique : un accord ultra-secret sur les services et les matières premières empêcheraient sans retour toute reprise en main des Etats. Ceux-ci depuis vingt ans, acculés « par l’air du temps » à déréglementer en tout, se  verraient désormais interdits de tout remords, de tout retour, et notamment de nationalisations, le tout par une contrainte qui leur reste extérieure, vg. le scandale patent ces jours-ci de nos autroutes. Cela m’a redressé instantanément. Il faut ce livre, cela m’a donné un chapitre. Je peux maintenant faire le plan à peu près complet. Ambition de boucler d’ici Franklin et Bruxelles les 1er-4 Octobre.
Edith, malgré ses habituels énervements, sans doute en réponse à mes habituelles infirmités de comportement… merveilleusement adéquate en ce moment, malgré son inquiétude. Que je ne peux accentuer en lui donnant à partager la mienne. Demandé à MLP que nous parlions un peu la semaine prochaine.

11 heures 57 + Emission de Yann BARTHES hier : DSK en Ukraine, colloque sur une économie dominée par seulement par la Russie et son gaz, mais par la ressource humaine. Refus de DSK de commenter la situation française... Nouvelles radio. Christine BOUTIN annonce la mort de Jacques CHIRAC, pas de confirmation. La Grande Guerre, le terrorisme, la "disparition" de JC : DG et la Quatrième République, inaugurer les chrysanthèmes, et chance de FH : discours à la nation sur son grand prédécesseur. NS et AJ n'auront pas une telle mise en scène... Compilation des récentes dépêches du Monde. La mondialisation version actuelle est aussi belligène et mortifère qu’un conflit classique d’antan. L’assaut contre les Etats, donc contre la possibilité et l’enceinte démocratique. De plus en plus, il semble que le seul critère pour la grande entreprise, les « groupes » économiques et financiers, et pour les individus soit le profit, l’argent gagnés non par inventivité technologique ou par correspondance d’une production à un besoin ou par rémunération d’un travail, mais uniquement une spéculation contre l’intérêt général et sur le dos des gens. Bien mal acquis… constamment. La corruption qui va avec : cette ex-commissaire européenne (la génération BARROSO), et la cécité puisque les stratégies ne sont pas cherchées et pensées pour le bien commun ou pour celui de l’entreprise, mais uniquement pour du profit. – Je relève les classements d’universités à nouveau : plus les Français, dans l’enseignement supérieur, universités, grandes écoles, cherchent « l’ excellence », c’est-à-dire l’imitation des anglo-saxons, plus ils se déclassent. Ne soyons que nous-mêmes et nos étudiants d’abord adaptés à nos fins nationales et européennes. Significatif : la soi-disant domination britannique sur les systèmes universitaires dans chacun des Etats-membres, aboutit au brexit – Rafale, la vente à l’Inde serait imminente, je reste sceptique même si elle se fait. Nos succès à l’exportation ne sont plus que de la cession de licence : ce n’est pas de l’emploi en France ou seulement bien moins que ce qu’on fait croire. – Notre campagne présidentielle : évidemment, elle est complètement à côté puisque les défis sont l’entreprise européenne à désembourber, notre patrimoine industriel, agricole et intellectuel à sauvegarder ou à récupérer, ces négociations et pentes vers un désarmement total des Etats, et donc vers l’impossibilité d’un contrôle, puis d’une réorientation démocratiques. Alors, on a les rodomontades de NS et une surenchère « droitière » chez les Républicains qui a pour conséquence d’ailleurs de détruire le Front national puisque celui-ci est modéré par rapport à NS. Sauf si AJ remporte la primaire à droite. La victoire de NS sera sans lendemain car il y aura une candidature BAYROU et sans doute d’autres au centre, et que la concurrence FN/NS devrait faciliter de manière pas encore mesurée aujourd’hui la réélection de FH. Une candidature MACRON ne peut se faire pour 2017, elle n’aura pas assez à droite pour compenser ce qu’elle n’obtiendra jamais à gauche. Qu’ensuite pendant le prochain quinquennat les distributions d’électorat entre les partis changent beaucoup, rien n’est à exclure. Mais il est certain qu’en sus de la mondialisation, des tendances hégémoniques de la Chine et des défis qui ne seront surmontés que très à la longue : re-départ de l’entreprise européenne, migrations, il y a des tendances toutes conventionnelles à des conflits militaires majeurs : la Russie tant qu’elle ne se débarrasse pas de POUTINE et n’essaye pas vraiment la démocratie. La dernière tentative, si l’on ne compte pas les évolutions que GORBATCHEV souhaitait ou rendait possible, remonte à 1911 et STOLYPINE. Il faudrait une très intime concertation franco-allemande ouverte ensuite aux deux Latins : Espagne et Italie. Une initiative aussi, française ou à quelques-uns, pour remodeler complètement le fonctionnement et l’expression de l’Union. – Rien dans notre campagne présidentielle ne le laisse entendre. D’où… mon projet « ordalie », mais surtout…
Oui, prier [1]…  caractérisation de notre époque ? et c’était un sujet de composition au collège de mes chers Pères Jésuites (Eugène DETAPE) nous préparant si bien au bac. Tout discours est fatigant, on ne peut jamais tout dire. L’œil n’a jamais fini de voir, ni l’oreille d’entendre. Ce qui a existé, c’est cela qui existera ; ce qui s’est fait, c’est cela qui se fera ; rien de nouveau sous le soleil. Y a-t-il une seule chose dont on dise : « Voilà enfin du nouveau ! ». – Non, cela existait déjà dans les siècles passés. Mais il ne reste pas de souvenirs d’autrefois ; de même les événements futurs ne laisseront pas de souvenir après eux. Ces affirmations paraissent totalement controuvées à notre époque, les progrès technologiques et cette avancée dans le dépérissement des Etats et de la démocratie (changement politique profond aussi majeur que le furent la Révolution française et sa contagion dans toute l’Europe) paraissent dire et prouver le contraire. Il me semble cependant que l’analogie de notre moment psychologique avec l’affirmation du Qohèleth (s’intitulant fils de David, c’est, selon la Bible de Jérusalem, édition de 1956… tout simplement celui qui a fonction d’orateur dans une assemblée) montre notre attitude intime : le clivage entre progrès et conservation, entre recel et générosité quand s’ouvrent de nouveaux champs au travail comme à la spéculation. Pour les contemporains d’Hérode, c’est ce mouvement, rien de nouveau : le Christ ne peut être qu’un prophète ressuscité, quelque grand nom déjà connu mais passé. Mais le roi quand il n’est pas dominé par ses sens ou ses ménagements envers sa seconde femme ou ses entourages politique et militaires, est perspicace. Son père ou son prédécesseur de même prénom, avait aussitôt vu le concurrent dans le nouveau-né qu’annonçaient les « rois mages ». Celui-ci, qui sera exaucé quand commencera la Passion de ce Christ qui l’intrigue, a au moins une méthode. Il cherchait à le voir. Ceux qui me confient la perte de leur foi d’adolescent ne pourront y réaccéder, la recevoir de nouveau, et cette fois selon leur intelligence et leur liberté d’adulte, que s’ils cherchent non à raisonner ou à historiciser ou à philosopher (l’impasse de la Grèce antique), mais à voir et rencontrer une personne. Celle du Christ, Verbe incarné, notre semblable… ressuscité. Que nos cœurs pénètrent la sagesse… Que vienne sur nous la douceur du Seigneur notre Dieu ! Consolide pour nous l’ouvrage de nos mains.


[1] - Ecclésiaste dit aujourd’hui Qohélet I 2 à 11 ; psaume XC ; évangile selon saint Luc IX 79

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