jeudi 15 septembre 2016

bienheureux Paolo Manna . 1872 + 1952



missionnaire en Birmanie (Myanmar)
fondateur de l’« Union Missionnaire du Clergé »
l’actuelle « Union Pontificale Missionnaire » (U.P.M.)

P aolo Manna naît le 16 janvier 1872 à Avellino (Campanie, Italie), de Vincenzo Manna et de Lorenza Ruggiero ; il est le cinquième de six enfants. Deux oncles et son frère aînés étaient prêtres.

Paolo étudia le latin à Naples et la philosophie à l’Université Pontificale Grégorienne de Rome. En 1891, il entre au Séminaire des Missions Etrangères de Milan. Ordonné prêtre au mois d’août 1895, il part pour la Birmanie (l’actuel Myanmar), où il reste jusqu’en 1907, avec trois retours dans son Pays en raison de sa tuberculose (maladie héréditaire).
A 35 ans, il déclare qu’il est un missionnaire manqué. En Birmanie, il était un missionnaire apprécié et demandé, y compris pour la contribution qu’il avait apportée par son étude intitulée : « Les Ghekku - une tribu Karyanne (Karens) de la Birmanie Orientale  » qui fut très utilisée par les revues anthropologiques, et traduite en anglais.
En 1909, il est nommé directeur de la revue  « Le Missioni Cattoliche », et il publie « Les   Réflexions » sur la vocation pour les Missions Étrangères, sous le titre  « Operarii sunt pauci ! » qui sont à l’origine de centaines de vocations missionnaires. Il relance en Italie l’Œuvre de la Propagation de la Foi et celle de la Sainte Enfance, et il encourage ou lance d’autres initiatives de coopération missionnaire.
En 1916, il fonde l’Union Missionnaire du Clergé, l’actuelle Union Pontificale Missionnaire (U.P.M.), que le Pape a appelée  « la perle de la vie du Père Manna ».
En 1919, il lance la revue  « Italia Missionaria » , avec pour but déclaré de susciter des vocations pour les Missions Étrangères.
En 1921, il ouvre à Ducenta (Caserte, Campanie) le  « Séminaire Méridional pour les Missions Étrangères »  approuvé par un Bref de Benoît XV (
Giacomo della Chiesa, 1914-1922)
En 1924, il est élu Supérieur général du Séminaire Lombard pour les Missions Étrangères. Il est élu premier Supérieur général du PIME, fondé par le Vénérable Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958) le 26 mai 1926, avec la réunion des deux Séminaires Missionnaires de Milan (fondé en 1850) et de Rome (fondé en 1871). Le Père Manna écrit de nombreuses lettres à ses missionnaires, qui sont rassemblées dans le volume  « Virtù Apostoliche » (quatre éditions en Italie, traductions en anglais et en portugais), un ouvrage classique de la spiritualité missionnaire.

En 1927-1929, il visite les Missions en Asie, et rédige un texte intitulé : « Observations sur la méthode moderne d’évangélisation », qu’il envoie à Propaganda Fide, comprenant des propositions considérées comme révolutionnaires.
Le 8 décembre 1936, il fonde la Congrégation des « Missionnaires de l’Immaculée », connues sous le nom de  « Sœurs du PIME ». Nommé en 1937 Secrétaire International de l’Union Missionnaire du Clergé, il publie un texte important et toujours actuel : « Le problème missionnaire et les prêtres » ; en 1941, il adresse au monde catholique un appel affligé et bien documenté en faveur de l’union des chrétiens, sur la base de son expérience missionnaire. Il publie « Les Frères Séparés et Nous », le premier texte œcuménique de grande diffusion en Italie. Pendant les dernières années de sa vie (1943-1952), le Père Manna est Supérieur de la Région Méridionale du PIME, qu’il a voulue et préparée
En 1950, il publie l’ouvrage intitulé  « Nos Églises et la Propagation de l’Évangile » (deux éditions), où il déclare que les Évêques et leur clergé sont responsables de la diffusion de l’Évangile chez les non-chrétiens ; et que, en conséquence, les prêtres diocésains doivent prendre une part active à la Mission universelle. Cette proposition fut faite par Pie XII dans l’encyclique Fidei Donum, qui ouvre la voie à l’engagement missionnaire direct des diocèses et du clergé diocésain.
Le 15 septembre 1952, le Père Manna meurt à l’hôpital de Naples. Le Procès diocésains d’information pour la Cause de Canonisation commence à Naples en 1974.

Paolo Manna a été béatifié à Rome le 04 novembre 2001, avec sept autres Serviteurs de Dieu : Pavol Peter Gojdič, Metod Dominik Trčka, Giovanni Antonio Farina, Bartolomeu Fernandes dos Mártires, Luigi Tezza, Gaetana Sterni e María Pilar Izquierdo Albero, par Saint Jean-Paul II (>>> Homélie).
Pour un approfondissement biographique :
>>> Paolo Manna - Missions et missionnaires


Source principale : www.martyretsaint.com/paul-manna/(« Rév. x gpm »). 
 
CHAPELLE PAPALE POUR LA BÉATIFICATION DE 8 SERVITEURS DE DIEU
HOMÉLIE DU PAPE JEAN PAUL II
Dimanche 4 novembre 2001
 

1. "Tout est à toi, Maître, Seigneur de la vie!" (Sg 11, 26). Les paroles du Livre de la Sagesse invitent à réfléchir sur le grand message de sainteté qui nous est proposé par cette solennelle célébration eucharistique, au cours de laquelle ont été proclamés huit nouveaux bienheureux:  Pavel Peter Gojdic, Metod Dominik Trcka, Giovanni Antonio Farina, Bartolomeu Fernandes dos Mártires, Luigi Tezza, Paolo Manna, Gaetana Sterni, María Pilar Izquierdo Albero.

A travers leur existence entièrement consacrée à la gloire de Dieu et au bien de leurs frères, ils continuent à être dans l'Eglise et pour le monde un signe éloquent de l'amour de Dieu, source première et fin ultime de tous les vivants.

Pavel Gojdic et Metod Dominik Trcka

2. "Car le Fils de l'homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu" (Lc 19, 10):  la mission salvifique, proclamée par le Christ dans le passage de l'Evangile de Luc d'aujourd'hui, a été profondément partagée par l'Evêque Pavel Gojdic et par le rédemptoriste Metod Dominik Trcka, aujourd'hui proclamés bienheureux. Unis dans le service généreux et courageux de l'Eglise grecque-catholique en Slovaquie, ils ont subi les mêmes souffrances en raison de leur fidélité à l'Evangile et au Successeur de Pierre et ils partagent à présent la même couronne de gloire.

Fortifié par l'expérience ascétique de l'Ordre de Saint Basile le Grand, Pavel Peter Gojdic, tout d'abord en tant qu'Evêque dans l'éparchie de Presov, puis comme Administrateur apostolique de Mukacev, chercha constamment à réaliser le programme pastoral qu'il s'était proposé:  "Avec l'aide de Dieu je veux devenir un père pour les orphelins,  protecteur  des pauvres et consolateur des affligés". Connu des gens comme "l'homme au coeur d'or", il était devenu pour les représentants du gouvernement de son époque une véritable "épine dans le flanc". Après que le régime communiste eut mis hors-la-loi l'Eglise grecque-catholique, il fut arrêté et interné. C'est ainsi que commença pour lui un long calvaire de souffrance, de mauvais traitements et d'humiliations, qui le conduisit à la mort en raison de sa fidélité au Christ et de son amour envers l'Eglise et le Pape.

Metod Dominik Trcka plaça lui aussi toute son existence au service de la cause de l'Evangile et du salut de ses frères, arrivant jusqu'au sacrifice suprême de sa vie. En tant que Supérieur de la Communauté rédemptoriste de Stropkov, en Slovaquie orientale, il accomplit une activité missionnaire fervente dans les trois éparchies de Presov, Uzhorod et Krizevci. Lors de l'avènement du régime communiste, il fut déporté, comme les autres rédemp-toristes, dans un camp de concentration. Là, toujours soutenu par la prière, il affronta avec force et détermination les peines et les humiliations qui lui étaient imposées à cause de l'Evangile. Son calvaire prit fin dans la prison de Leopoldov, où, en raison des privations et des maladies, il s'éteignit après avoir pardonné à ses bourreaux.

Giovanni Antonio Farina

3. La lumineuse image de Pasteur du Peuple de Dieu, modelée sur l'exemple du Christ, nous est également proposée  aujourd'hui  par  l'Evêque  Giovanni Antonio Farina, dont  le  long ministère pastoral, tout d'abord dans la communauté chrétienne de Trévise, puis dans celle de Vicence, fut caractérisé par une vaste activité apostolique, constamment orientée vers la formation doctrinale et spirituelle du clergé et des fidèles. En regardant son oeuvre, consacrée à la recherche de la gloire de Dieu, à la formation de la jeunesse, au témoignage de charité envers les plus démunis et les laissés-pour-compte, les paroles de l'Apôtre Paul, entendues dans la deuxième lecture, reviennent à l'esprit:  tout doit être accompli afin que "le nom de notre Seigneur Jésus-Christ soit glorifié" (2 Th 1, 12). Le témoignage du nouveau bienheureux continue encore aujourd'hui à produire des fruits abondants, en particulier à travers la Famille religieuse qu'il a fondée, les Soeurs Maîtresses de Sainte Dorothée Filles des Sacrés-Coeurs, parmi lesquelles brille la sainteté de Maria Bertilla Boscardin, canonisée par mon vénéré Prédécesseur le Pape Jean XXIII.

Paolo Manna

Chez le Père Paolo Manna, nous aperçevons également un reflet particulier de la gloire de Dieu. Il consacra toute son existence à la cause missionnaire. Dans toutes les pages de ses écrits apparaît la personne vivante de Jésus, centre de la vie et raison d'être de la mission. Dans l'une de ses lettres aux missionnaires, il affirme:  "En fait, le missionnaire n'est rien s'il n'est pas semblable à Jésus-Christ... Seul le missionnaire qui imite fidèlement Jésus-Christ en lui-même [...] peut en reproduire l'image dans les âmes des autres" (Lettre, n. 6). En réalité, il n'y pas de mission sans sainteté, comme je l'ai répété dans l'Encyclique Redemptoris missio:  "La spiritualité missionnaire de l'Eglise est un chemin vers la sainteté. Il faut susciter un nouvel "élan de sainteté" chez les missionnaires et dans toute la communauté chrétienne" (n. 90).

4. "Que notre Dieu vous rende digne de son appel, qu'il mène à bonne fin par sa puissance toute intention de faire le bien et toute activité de votre foi" (2 Th 1, 11).

Luigi Tezza

Cette réflexion de l'Apôtre Paul sur la foi, qui demande à être traduite en intentions et en oeuvres de bien, nous aide à mieux comprendre le portrait spirituel du bienheureux Luigi Tezza, lumineux exemple d'une existence entièrement consacrée à l'exercice de la charité et de la miséricorde à l'égard de ceux qui souffrent dans leur corps et dans leur esprit. C'est pour eux qu'il fonda les Filles de Saint-Camille, auxquelles il enseigna à pratiquer une confiance absolue dans le Seigneur. "La volonté de Dieu! Voilà mon seul guide, s'exclamait-il, l'unique but de mes aspirations, pour lesquelles je veux tout sacrifier". Dans cet abandon confiant à la volonté de Dieu, il prit pour modèle la Vierge Marie, tendrement aimée et contemplée, en particulier au moment du "fiat" et lors de sa présence silencieuse au pied de la Croix.

Gaetana Sterni

La bienheureuse Gaetana Sterni, ayant compris que la volonté de Dieu est toujours l'amour, se consacra elle aussi avec une charité inlassable aux exclus et aux personnes qui souffrent. Elle traita toujours ces frères avec la douceur et l'amour de celui qui, dans les pauvres, sert le Seigneur lui-même. Elle exhortait au même idéal ses Filles spirituelles, les Soeurs de la Volonté Divine, en les invitant, comme elle l'écrivait dans les Règles, à "être disposées et heureuses d'endurer des privations, des difficultés, et n'importe quel sacrifice du moment que cela était bénéfique au prochain qui en avait besoin, répondant en tout à ce que le Seigneur pouvait vouloir d'elles". Le témoignage de charité   évangélique   offert  par la bienheureuse  Sterni  invite  chaque croyant à rechercher la volonté de Dieu, en s'abandonnant en Lui avec confiance et en accomplissant un service généreux envers nos frères.

Bartolomeu Fernandes dos Mártires

5. Le bienheureux Bartolomeu dos Mártires, Archevêque de Braga, se consacra, avec une grande vigilance et un grand zèle apostolique, à la sauvegarde et au renouvellement de l'Eglise dans ses pierres vivantes, sans ignorer les structures provisoires qui sont les pierres mortes. Parmi ces pierres vivantes, il privilégia celles qui n'avaient presque rien, ou rien, pour vivre. Il se priva pour donner aux pauvres. Critiqué pour son apparence misérable, due au peu qui lui restait, il répondit:  "Vous ne me verrez jamais perdre la raison au point de dépenser, avec les oisifs, ce avec quoi je peux faire vivre de nombreux pauvres". L'ignorance religieuse étant la plus grande des pauvretés, il fit tout son possible pour y porter remède, en commençant par la réforme morale et l'élévation culturelle du clergé, "car il est évident - écrivait-il - que si votre zèle correspondait à votre charge, le troupeau du Christ ne dévierait pas autant du chemin du Ciel". Grâce à son savoir, son exemple et son audace apostolique, il émut et enflamma les âmes des Pères du Concile de Trente, afin que l'on procède à la réforme nécessaire de l'Eglise, qu'il s'engagea ensuite à réaliser avec un courage persévérant et invincible.

Maria Pilar Izquierdo Albero

6. "Je t'exalte, ô Roi mon Dieu" (Ps 144, 1). Cette exclamation du Psaume responsorial reflète toute l'existence de Mère María Pilar Izquierdo, fondatrice de l'Oeuvre missionnaire de Jésus et Marie:  Louer Dieu et accomplir en tout sa volonté. Sa courte vie, qui ne dura que 39 ans, peut être résumée en affirmant qu'elle voulut louer Dieu, en lui offrant son amour et son sacrifice. Sa vie fut marquée par une souffrance permanente, pas seulement physique, et elle accomplit tout par amour de Celui qui nous aima le premier et qui souffrit pour le salut de tous. L'amour envers Dieu, la croix de Jésus et le prochain qui a besoin d'aide matérielle, fut la grande préoccupation de la nouvelle bienheureuse. Elle fut consciente de la nécessité d'enseigner l'Evangile dans les faubourgs et de donner à manger aux affamés, pour imiter le Christ à travers les oeuvres de miséricorde. Aujourd'hui encore, sa principale inspiration continue à vivre, là où est présente l'Oeuvre missionnaire de Jésus et Marie, qui accomplit son travail conformément à son esprit. Que l'exemple de sa vie, pleine d'abnégation et de générosité, aide chacun à s'engager toujours davantage au service des indigents, afin que le monde actuel soit le témoin de la force rénovatrice de l'Evangile du Christ.

7. Au début de cette Eucharistie, nous avons à nouveau écouté, tiré du Livre de la Sagesse, le grand message de l'amour de Dieu éternel et inconditionné envers chaque créature:  "Tu aimes en effet tout ce qui existe, et tu n'as de dégoût pour rien de ce que tu as fait" (Sg 11, 24). Les nouveaux bienheureux sont le signe éloquent de cet amour fondamental de Dieu. En effet, à travers leur exemple et leur puissante intercession, ils proclament l'annonce du salut offert par Dieu à tous les hommes dans le Christ. Recueillons-en le témoignage, en servant à notre tour Dieu "de façon louable et digne", de façon à marcher sans obstacles vers les biens promis (cf. Collecte). Amen!

 

 





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