lundi 19 septembre 2016

faites attention à la manière dont vous écoutez - textes du jour

Lundi 19 Septembre 2016

Ordalie… MMR me courielle judicieusement tout en étant ensuite décalé sur les adressages auxquels je suis rompu, si ce n’est que classique, or précisément les adresses à suffixe lambda ne « rendent » pas. Je vais donc me partager entre mon livre et cela, en sous-traitant si possible le copiage des adresses postales et internet des parlementaires à ceux de mes destinataires quotidiens, qui le voudront bien. Je ne suis pas inquiet, il faut bûcher et labourer.
Climat politique. KASPAROV analyse très bien en quoi POUTINE qui attire les extrêmes-droites à lui en Amérique et au moins en France, risque d’être boute-feu du système de sécurité collective ayant sauvegardé la paix depuis 1945. La cause des guerres reste la même : le nationalisme, et c’est par ce nationalisme que POUTINE « tient » les Russes. J’eusse été marié à Hélène, j’aurais sans doute été vite séparé de nos enfants, mais j’aurais vu cette montée de la nouvelle dictature et des causes de guerre, par ignorance mutuelle des peuples et par lâcheté des Etats. Les tabous dont NS et MACRON veulent faire croire qu’ils sont l’empêchement des Français de se mettre à jour, ne sont pas nos liens ; Ce sont les tabous de nos gouvernants qui nous entravent. Ainsi, le système des autoroutes, les concessions figées et reconduites à l’avantage d’investisseurs dont la mise de fond est largement amortie, tandis que les travaux nouveaux sont à la charge des usagers et des collectivités locales : déjà MAUROY voulait nationaliser et les autroutes et l’eau. Les nationalisations sont un tabou. Un autre, ce sont les rites : la cérémonie en l’honneur ou à la mémoire des victimes du terrorisme, qui a dû avoir lieu aux Invalides ce matin, avec FH naturellement. Ou bien l’embaumement de JC. Aucun de nos présidents n’a aussi efficacement préservé son image initiale, le grand sympathique, le juvénile, le généreux. Je suis placé pour savoir comment il s’est dégradé et surtout laissé chambrer. Quant à son opposition à l’intervention en Irak, elle est surfaite. Pour qui a suivi de minute en minute le fameux vendredi où se jouait la permission ou pas d’un Conseil de sécurité, convaincu ou pas, de la présence d’armes de destruction massive en Irak, il y a eu un communiqué non répété de l’Elysée : pas question de veto, alors que DdeV sur place le faisait conjecturer dans les couloirs de New-York, et surtout le décisif a été le rapport d’expert : l’Egyptien et le Suédois concluant à l’absence de ces armes. Dès lors, le système américain ne pouvait plus être fondé en droit, mais seulement selon des alliances et des consentements de quelques partenaires. Et, nous nous avions toute la rhétorique avec nous, pour nous y refuser. Donc, dans les prochains jours, s’il y a décès, ce sera un flot d’hommages. Alors que JC a été le fossoyeur de la Cinquième République. Ni sur une dissolution manquée, ni sur un referendum négatif, deux consultations à sa seule initiative, il n’a suivi l’exemple de DG en 1969, il est resté. Le quinquennat, dégénérescence de la fonction présidentielle, devenue omnipotente avec le figé de tout qu’opèrent le calendrier des scrutins présidentiel et législatif pour des mandats se recouvrant exactement : c’est lui. La suppression du service militaire, l’acceptation de la responsabilité de la France dans la shoah, tant souhaitée par les porte-paroles des Français juifs, porte-paroles certainement pas représentatifs de tous nos compatriotes de cette appartenance… Et puis le début de la brase de notre patrimoine industriel (1er acte l’imagerie médicale sous son gouvernement de cohabitation, l’été de 1987), c’est lui. Les conversations tête-à-tête que l’élection de Pontarlier en 1980 me procura, restent cependant très sympathiques et chaleureuses. Resquiescat…
Prier… ne refuse pas un bienfait à qui tu le dois, quand ce geste est à ta portée. [1] Les Proverbes, selon l’Ancien Testament, paraissent d’évidence, mais précisément, midi n’est pas à quatorze heures, notre intelligence, nos dons d’empathie et de miséricorde puisque nous sommes créés à l’image de Dieu et appeler à participer à Sa vie, sont à employer tranquillement mais vraiment tous les jours. En revanche le Christ, transcrit par Luc, est plus difficile à nous approprier. Faites attention à la manière dont vous écoutez. Je le prends comme le degré suivant cette simple mobilisation de nos facultés natives, banales, quotidiennes. C’est le déchiffrement de tout, selon l’ensemble de nos sens, et surtout selon l’esprit que Dieu met en nous. L’Esprit. Ce que je vois, entends, comprends, considère m’amène à Dieu. Et si je m’adonne à cette disponibilité puis à obéir à ce qu’il m’est donné de comprendre et de recevoir, alors je suis digne d’avoir été créé et d’être maintenu dans la foi, la foi qui me fait vivre et avancer vers l’au-delà quelle que soir la nostalgie de mes aimées et d’avoir provisoirement à changer d’état et à ne plus vivre notre communication de maintenant. Seulement notre communion ? ou celle-ci sera infiniment plus intense. Mais elles ? mais eux par extension, ceux qui le peuplent et que j’ai rencontrés, rencontre depuis ma naissance ?Car à celui qui a, on donnera ; et à celui qui n’a pas, même ce qu’il avoir sera enlevé. La cécité par distraction ou résolue… le défaut d’entretien et d’accueil de cette lucidité sur tout que me donne la foi. En sus ou à cause de ma relation à Dieu, tel qu’Il se révèle par Jésus Christ.
Reçu hier soir un magnifique et poignant message : ce que j’entreprends sans doute mais aussi ce que vit mon correspondant depuis sept ans…, familier, chaleureux, avisé et si expérimenté [2]. Prier pour lui, c’est-à-dire avec lui. Et aussi avec cet adolescent en débat sur tout : son orientation, la foi reçue, ses père et mère. Comment être proche de l’un et de l’autre, encore davantage que dans le souhait de l’être et le mouvement du cœur, de l’esprit, de l’affinité. Car qui souffre, ou qui doute, n’est-il pas intensément proche d’une partie ou de tout nous-mêmes ? Communion.   


[1] - Proverbes III 27 à 34 ; psaume XV ; évangile selon saint Luc VIII 16 à 18

[2] -   J'ai lu ce soir, cher Bertrand, votre adresse aux parlementaires, je l'ai trouvée passionnante sur le fond, vos réflexions vont loin  - je ne partage pas tout mais je suis stimulé et bousculé -  mais trop longue, trop alambiquée et porteuse de nombreuses remarques de nature à hérisser les représentants du peuple. Une vieille amie gaulliste, qui soutient aujourd'hui François Fillon, me dit, d'expérience, que les cinq cents signatures doivent s'arracher une par une, "avec les dents", que les candidats, même les plus installés, y mettent les formes et soignent personnellement chacun de leur signataire par une visite, un appel téléphonique ou un courriel. N'avez-vous pas d'amis, de relais dans le cercle des élus sur lesquels vous pourriez vous appuyer pour entreprendre votre démarchage ? Et le livre ? Vous reconnaissez vous même que vous prenez du retard, que vous procrastinez. Pourquoi ne pas vous retirer dans une des innombrables abbayes de Bretagne pour y trouver les huit jours et huit nuits de solitude propices pour venir à bout de votre premier jet ? 
 A vous lire tous les jours, à me souvenir de vous, je me dis que vous vous encombrez de bien des projets alors que votre vie est déjà si riche de Dieu, de vos aimées, de la maisonnée, de vos rencontres de chaque jour, de vos amis. Mais je comprends aussi votre acharnement à mettre ne œuvre la 11e thèse sur Feuerbach. Et puis, vous n'êtes pas un retraité, vous êtes un homme actif vivant auprès d'une femme active. 
   
 Moi je suis à demi mort. Je vis au ralenti, perclus de douleurs, tassé dans mon fauteuil roulant, le moral en accordéon, j'écris peu mais je m'accroche. Il me faut aussi apprendre à respirer et méditer, à m'approcher de la pleine conscience recommandée par le bouddhisme, un moyen pour moi de contrôler ma douleur, de vivre l'instant présent en jetant à la rivière les regrets du passé et les angoisses du futur. Plus facile à dire qu'à faire ! Et la tentation d'en finir qui, jusqu'à présent, ne me traversait pas l'esprit, vient me narguer comme le serpent du jardin d'Eden tournant autour d'Eve. 




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