mardi 13 septembre 2016

non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé - textes de ce jour finissant


Mercrdi 14 Septembre 2016
. . . à bord du TGV Vannes Paris-Montparnasse, 17 heures 52 + Choisi de continuer mon livre, dès lever, et de ne méditer par écrit que dans le train ou ce soir, les textes du jour [1]. J’en avais cependant lu le plus immédiat pour me faire accompagner : Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en lui, ne se perde pas mais obtienne la vie éternelle. J’y reviens mais fatigué et à l’étroit, nos trains aujourd’hui et moi aussi. Cette jeune femme d’un autre trajet, échanges agréables, confiants, votifs même, le point de sa vie, son métier, son mari, son neveu, sa sœur : je lui ai laissé mon adresse internet, elle ne s’est pas manifestée. Il y a trois ou quatre ans, affinités, entente, récit et échanges exceptionnels et pas de suite, c’est devenu un genre dans ma vie, je ne m’étonne plus ni des rencontres ni de ce qu’elles ne se prolongent pas. A chaque fois, sensation de fraicheur et de commencement chez l’autre, pas seulement suscitée par la jeunesse, l’écart d’âge avec moi. Pas d’interrogation, donc. Non plus sur mon livre que j’ai pu écrire un peu ce matin, tandis que ma chère femme forçait mon admiration : le cours donné sur skype, sa patience, sa justesse, la sûreté de ses exemples et mise du cours à portée de son correspondant (mercatique et management pour le bac.) Interrogation sur la foi de notre fille : sur le même plan, la mythologie grecque dont nous n’aurions aucune preuve que ses héros n’existent vraiment pas, le témoignage des évangiles qui peut n’être que le compte-rendu d’une séquence d’illusions, y compris pour Thomas, saint et salvifique patron des incrédules. Je ne sais comment elle sortira de cette spirale. Dieu qu’elle ne voit ni n’entend, ce qui ne la rend nullement rebelle à notre moment de prière le soir, ensemble, ni à la messe dominicale. La « preuve » la plus manifeste de l’existence de Dieu, de Sa toute-puissance, de Son amour est bien notre foi. Nous ne l’aurions pas de nous-mêmes, même si les textes sont probants en contenu et en facture, même si la prière et les multiples impromptus de la vie spirituelle, des déchiffrements de notre vie la plus quotidienne et banale, ajoutent à ces textes-témoignages et concordent si bien avec eux. Du moins, est-ce ce que je vis, ce qu’il m’est donné de vivre depuis « toujours ». Ce n’est cependant pas ce que je puis confier et répondre à notre trésor : partir d’elle et de ce que Dieu lui montre, lui montrera de Lui. Prier, y penser… quasiment sans cesse. C’est le meilleur de ce que je puis lui donner, transmettre, laisser avec toutes traces de mon amour quand je ne lui serai plus qu’intérieur.
Les récriminations du peuple, fatigué de tout dans le désert, pendant ces quarante ans dont l’aboutissement doit lui être et demeurer inconnu… « punition » sans lien logique qu’être une punition, façon de répondre : puissance divine ? certes. Compassion, miséricorde, compréhension ??? Dieu n’est pas « facile ». Le Seigneur envoya contre le peuple des serpents à la morsure brûlante, et beaucoup en moururent dans le peuple d’Israël. Question de vie pour les compagnons de Moïse, pour les contemporains du Christ, pour nous tous à toutes époques, et de vie qu’éternelle. Si je médite la comparaison, l’apparente symétrie : le serpent au haut du mât, visible de partout dans le camp, et le Christ au Golgotha, suspendu à une croix, provoquent chacun une démarche, un acte de foi. Le serpent, celui de la Genèse, de tentateur et cause de chute, est devenu symbole de guérison. Tandis que le Christ, universellement connu en Palestine à son époque, sollicité toujours avec succès : guérisons, miracle est mis à l’écart par Son procès, Sa passion, Sa mort. Contraste total. Mais le serpent de bronze, fabriqué par Moïse, et le Fils engendré de Dieu, sont chacun, ensemble… des instruments, celui de notre rédemption. Le serpent est érigé par un homme, le Christ est mis en croix par des hommes, et l’œuvre des hommes devient – d’ordre et de plan de Dieu – leur salut-même. La question n’est plus le péché, l’ingratitude des Israëlites sortis d’Egypte, à main forte et à bras étendu, non plus les tracasseries, le lynchage de Jésus par une partie de Ses contemporains, elle n’est plus le passé. Quand un homme était mordu par un serpent, et qu’il regardait vers le serpent de bronze, il restait en vie ! … Dieu a envoyé son Fils dans le monde , non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé.

20 heures 33 + Arrivée dans la nuit. J’espère que la basilique de Saint-Denis, mon débarquement du métro sera illuminée. Fatigue, cafard, foi et prière. Figures fondatrices d’Albert de Jérusalem et de Cyprien de Carthage…

. . . Saint-Denis, hôtel rue Gabriel Péri, 23 heures 32 + De fait, elle est éclairée, lumineuse distinctement mais sourdement, pas ornée. Gris-noir de jour il y a quelques années encore, elle est d’une simplicité qui me bouleverse. Façade symétrique pâle, et en second plan, le clocher et l’angle de la toiture en longueur, perpendiculaire au plan de la façade, gris sombre. La basilique de l’humilité alors qu’elle est la fondation de Paris et la sépulture de nos rois. – Je ne connaissais de la ville que l’université de Paris VIII où j’ai eu le grand plaisir d’enseigner pendant cinq ans, quelques places et rues entre l’université et la basilique, et c’était le jour. Ce soir, c’est l’étranger et l’appel à une vie autre d’adaptation et d’accueil à solliciter, mais aussi à donner, car ici, pas seulement à l’entrée de l’hôtel, tout le monde semble d’ailleurs. Expérience souvent vécue à mes arrivées en poste à l’étranger, et d’abord à mon atterrissage à Nouakchott il y a cinquante ans. Pourtant, demandant mon chemin, c’est la chaleur et c’est notre langue. Pas grand monde nulle part, pas de vie nocturne, pas vraiment de bruit. Ici, je n’ai l’habitude de rien, sauf sur mes genoux, au lit, ce clavier, les messages de mes aimées et l’ultime signe de croix pour la nuit. Justement, l’exaltation de la Sainte Croix, et la première étape pour qu’avec respect de ce qu’il se passa Jacques HAMEL soit reconnu martyr par l’Eglise : son Eglise, et l’église où il fut assassiné, je ne sais pas si ce fut au cours ou à la fin de la messe qu’il célébrait. – Relevé en fin de la catéchèse de Benoît XVI en 2007 sur saint Cyprien, évêque de Carthage, un hommage appuyé à Angela MERKEL [2], imposant en ordre du jour au 8 la pauvreté et l’enseignement primaire. Il serait séant que FH, la voyant en difficulté pour la première fois de son long règne, lui rende, lui aussi, la France lui rend hommage.Tandis que ce matin le pape François célébrait la messe à la mémoire de notre martyre le plus contemporain, le Père Jacques HAMEL


[1] - Nombres XXI 4 à 9 ; psaume LXXVIII ; évangile selon saint Jean III 13 à 17
[2] - Appel du Pape au sommet du G8 d'Heiligendamm
Aujourd'hui a commencé à Heiligendamm, en Allemagne, sous la Présidence de la République fédérale d'Allemagne, le Sommet annuel des chefs d'Etat et de gouvernement du G8, c'est-à-dire les sept pays les plus industrialisés du monde plus la Fédération russe. Le 16 décembre dernier, j'ai eu l'occasion d'écrire au Chancelier, Angela Merkel, pour la remercier, au nom de l'Eglise catholique, pour la décision de maintenir à l'ordre du jour du G8 le thème de la pauvreté dans le monde, avec une attention particulière à l'Afrique. Mme Merkel m'a aimablement répondu le 2 février dernier, en m'assurant de l'engagement du G8 en vue d'atteindre les objectifs de développement du millénaire. Je voudrais à présent adresser un nouvel appel aux responsables réunis à Heiligendamm, afin qu'ils maintiennent leurs promesses d'augmenter substantiellement l'aide au développement, en faveur des populations le plus dans le besoin en particulier celles du Continent africain.
Dans ce sens, le deuxième grand objectif du millénaire mérite une attention particulière:  "Assurer l'éducation primaire pour tous; d'ici 2015, donner à tous les enfants, garçons et filles,  partout dans le monde, les moyens d'achever un cycle complet d'études primaires". Cet objectif est une partie intégrale de la réalisation de tous les autres objectifs du millénaire; c'est une garantie de consolidation des objectifs atteints; c'est un point de départ des processus autonomes et durables de développement.
Il ne faut pas oublier que l'Eglise catholique a toujours été en première ligne dans le domaine de l'éducation, en atteignant, en particulier dans les pays les plus pauvres, les lieux que les structures de l'Etat n'arrivent souvent pas à atteindre. D'autres Eglises chrétiennes, groupes religieux, et organisations de la société civile partagent cet engagement éducatif. Il s'agit d'une réalité que, dans le cadre de l'application du principe de subsidiarité, les gouvernements et les Organisations internationales sont appelées à reconnaître, à valoriser et à soutenir, également à travers l'affectation de contributions financières adéquates. Espérons que l'on travaille sérieusement afin d'atteindre ces objectifs.


Aucun commentaire: