vendredi 23 mai 2008

quitter, s'attacher - textes du jour

Vendredi 23 Mai 2008

Prier en ouverture tardive d’une journée qui est à tous, sans appropriatioon personnelle possible, sans prévisibilité. Enseignement du Christ et de son Eglise sur le mariage. La grâce du mien : à l’instant de l’échange de nos consentements, j’ai physiquement senti ma mutation, le changement de ma condition. Eglise du Val-de-Grâce, vendredi 18 juin 2004… la grâce du nôtre puisque nous ne tenons que par un constant miracle qui nous insuffle accessoirement le courage et l’énergie du quotidien, mais fondamentalement notre entente, notre mutuelle résonnance et ce qui, je crois, est plus efficace et surtout plus gratifiant que toute tolérance, notre acceptation ensemble de la manière dont chacun nous nous construisons avec l’aide et le paysage de l’autre et, pour notre couple, avec le compagnonnage constant de notre fille, physiquement et mentalement… L’essentiel est la construction et la vie, pas les conditions d’une rupture éventuelle et selon des points de droit. La rupture qu’évoque le Christ est relative à nos familles de naissance, mais quitter, s’attacher me semble à prendre pour la chair et le partage de vie commune. L’Ancien Testament est rempli de remarques et recommandations pour parents et enfants, et les passages de Paul – souvent considéré comme « machiste » - sont très délicats pour la relation parents-enfants. Le Christ, s’il n’évoque que le mari quittant père et mère, traite en revanche les époux à pied d’égalité pour l’adultère. Plus que le divorce – ou la séparation, sans doute inévitable et légitime, même, dans certains cas d’évidence – Jésus condamne le « re-mariage ». La leçon est la loi naturelle, en l’espèce : divine. Ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas ! Le problème pastoral est que le clergé, non marié (et à mon sens, ne devant pas l’être), a le monopole de l’enseignement magistral sur le mariage et sur l’amour particulier des époux (amour exemplaire puis qu’image de la relation entre l’Eglise et le Christ, alors que c’est l’amour parents-enfants qui donne à expérimenter l’amour de Dieu pour nous) : il faudrait des paroles vêcues et des paroles d’expérience des laïcs. Mais ceux-ci quand ils s’expriment sont trop contingents. Il faut donc une parole et un enseignement de toute l’Eglise, observation valant pour le magistère en morale sexuelle ou en organisation de l’économie et des rapports sociaux. Combiner la tradition ecclésiale et la théologie, sciences et inspiration en principe de clercs avec la vie de couple ou d’entreprise, qui est en principe de laïcs. Jésus, dans son enseignement, semble interrompu par ceux qui le questionnent sur la répudiation, et ensuite pressé par ses disciples. On le devine, non pas agacé, mais nous donnant à penser que nous lui faisons traiter du secondaire. Jacques est presque plus énergique dans son exhortation : tenir, être d’une pièce, pas de forfanterie. C’est l’homme d’une simplicité organisée, prudente et exigeante. Entre lui et le Christ, Seigneur, s’agenouiller et demeurer, en demande, en écoûte, puis repartir au travail, aux autres, aimés ou inconnus. Ne gémissez pas les uns contre les autres. Point commun des deux enseignements, : s’en tenir à un axe [1].


[1] - épître de saint Jacques V 9 à 12 ; psaume CIII ; évangile selon saint Marc X 1 à 12

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