mardi 6 mai 2008

pour eux, je me consacre moi-même - textes du jour

Mercredi 7 Mai 2008


Prier dans la surcharge, dans les appréhensions, dans l’espérance et dans la fatigue. Parmi la foule de ceux qui marchent ou qui souffrent et attendent, dans la solitude où me poussent, nous poussent ceux dont je voudrais la considération ou la simple présence, la réponse. J’ai veillé sur eux et aucun ne s’est perdu, sauf celui qui s’en va à sa perte de sorte que l’Ecriture soit accomplie. Le jansénisme a dû se fonder sur ce genre de texte, une prédestination effroyable. Jésus ne s’y attarde pas, ne nous y attarde pas : qu’ils aient en eux ma joie, et qu’ils soient comblés. Les fausses joies, illusions, façon de parler, mais les vraies erreurs, les addictions à quoi que ce soit ou à qui que ce soit, l’envopûtement par autrui. Ce qui caractérise l’attraction et la plén,itude divines, c’est qu’elles n’emprisonnent pas, on est toujours libre de s’éloigner de Dieu, de douter de Lui et les occasions ne manquent pas dans une vie, en ce sens notre faiblesse est facteur de liberté. Tandis que l’addiction, la culture du mal, l’effondrement intime de l’incrédulité, quand celle-ci n’est pas active recherche malgré l’obscurité où l’on se trouve par aventure ou de naissance (par imprudence aussi), de cela on peut, je crois, ne jamais sortir. Alors, on est enfermé. La représentation de l’homme, tombé et désespéré, au plafond de la Sixtine, recroquevillé, la main au visage, le regard inverti, pathétiquement aveuglé. Consacre-les par la vérité… pour eux, je me consacre moi-même, afin qu’ils soient, eux aussi, consacrés par la vérité. Le soin, aussi pathétique que le désespoir du damné, que prend Jésus, que manifeste Jésus pour ses disciples, pour nous, alors qu’il va lui-même à la mort. Ton Dieu l’a commandé : ‘Sois fort !’, montre ta force, Dieu, quand tu agis pour nous ! Les adieux du Christ, les adieux de Paul. Veillez sur vous-mêmes… soyez vigilants… et maintenant je vous confie à Dieu et à son message de grâce. Le déchirement des départs, des séparations, la mort de ceux qui nous ont « élevés » à tous les sens du terme, et plus triste, voire terrible, ceux qui n’ont pas cette séparation parce qu’ils n’ont jamais ressenti, vêcu dans leur vie la portance et la sollicitude d’affections et de dévouements par le sang ou par l’adoption. Ou la consécration (l’état parental, certaines vocations à soutenir autrui, tel médecin dans ma vie, tel religieux, parfois telle femme, j’en sais une, totalement désintéressée et aimante, ou tel homme… l’état conjugal bien sûr aussi et souvent plus proche de l’idéal que les rancis et les pauvres d’affectivité l’imaginent et le daubent). Pour eux, je me consacre moi-même. [1] Prier à pleurer, prier à sourire, prière à respirer, prier pour vivre et en devenir contagieux.


[1] - Actes XX 28 à 38 ; psaume LXVIII ; évangile selon saint Jean XVII 11 à 19

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