mardi 20 mai 2008

mis en attente - textes du jour

Mercredi 21 Mai 2008

Prier…[1] pourquoi craindre aux jours de malheur ces fourbes qui me talonnent pour m’encercler, ceux qui s’appuient sur leur fortune, et sevantent de leurs grandes richesses ? Ecoutez ceci, tous les peuples, entendez bien, habitants de l’univers, gens illustres, gens obscurs, riches et pauvres, tous ensemble. Message doublement universel que celui que nous recevons, destiné à tous, et portant d’abord sur nos sociologies et nos psychologies, s’adressant à nous en situation concrtète. Religiosité répandue de plus en plus, selon les dépêches d’agence, les Chinois, qui ont analysé à leur manière ce qu’il leur arrive depuis huit jours et qui n’aboutissent nullement aux schémas internationaux ou à ceux de leur régime d’autorité, se « réfugient » dans « la » religion. Contenu de bon sens et d’une espérance criée sans fondement que tout un chacun, poussé dans ses retranchements soit par une banale interrogation des tiers – la mienne, parfois, à des personnalités illustres : comment fonctionnez-vous ? – soit par des circonstances mettant tout en cause, se dit à lui-même. La révélation judéo-chrétienne (et musulmane) n’est pas du tout de cet ordre humain et naturel. Elle a certes sa morale, naturelle, quoiqu’élevée, à notre pointe : voilà que vous mettez votre orgueil dans des projets prétentieux. Etre en mesure de faire le bien, et ne pas le faire, c’est un péché. Mais elle exige et apporte autre chose. Quoique Jésus reste souvent à notre niveau, tranquille et patient, tolérant : celui qui fait un miracle en mon nom ne peut pas, aussitôt après, mal parler de moi. Aujourd’hui, la liturgie comme le moment de ma vie la plus concrète, entre désespérance et espoir si ténu, met tout au repos. Pleine lune et rousse cette nuit, marées assez hautes mais tranquilles, les oiseaux ce matin dans une lumière déjà vive ne rompent que discrètement le silence. Aujourd’hui, je suis mis en attente et à l’écoute.

Le bonheur de ma vie actuelle et future : aimer et être aimé, totalement, aimer comme l’autre aimé se construit et se veut, être aimé malgré tout ce que je suis d’inachevé et de décevant. Le défi de ma vie, sécuriser mes aimées, avoir assez de temps et de force (recevoir assez de temps, de force, de santé, d’énergie) pour à donner autant qu’il m’est demandé par ma femme et notre fille, et qu’il m’en reste sans que cela leur soit retranché pour tant de travail, de recherche et élucidation de témoignages et de sensations, intuitions que je dois à des inconnus et aux époques qui vont suivre la mienne. Deux immenses défis qui – je le sais – se résoudront et seront relevés dans le divin compagnonnage qui depuis ma naissance n’a jamais cessé de m’être tout à fait sensible, y compris dans les plus creux, froids et noirs, obscurs de mon existence d’enfant, de garçon, d’homme et déjà, un peu, de vieillard pressentant la vieillesse parce que déjà elle l’atteint par beaucoup de traits perceptibles au physique, évidents au mental.

[1] - lettre de saint Jacques IV 13 à 17 ; psaume XLIX ; évangile selon saint Marc IX 38 à 40

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